Algérie-France.2
**La visite de François Hollande en Algérie les 19 et 20 décembre 2012
plus de 7 millions de Français (dont les binationaux) – sont concernés directement par l’Algérie»
Une forte délégation accompagnera le président Français lors de la visite officielle
Des stars et des patrons du CAC 40 à Alger
Plus de cent journalistes, des noms prestigieux de patrons et de vedettes, qui font les beaux jours de la finance et de l’économie françaises, seront du voyage.
Jamais, depuis l’Indépendance de l’Algérie, une visite d’un président français n’aura suscité autant d’engouement
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Signe de l’intérêt suscité par le voyage officiel de François Hollande en Algérie, c’st le nombre et la diversité des personnalités qui souhaitent l’accompagner. Il reste que le nombre de places dans l’avion présidentiel n’est pas illimité et qu’il faudra procéder à des choix serrés. Bien que la liste des journalistes qui couvriront l’événement ne soit pas encore ouverte, il est clair que la couverture de l’événement sera conséquente et les envoyés spéciaux des médias français mais aussi étrangers très nombreux.
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**Un climat se fête précéde la visite de François Hollande
Alger se fait… Belle
Des immeubles repeints, des murs badigeonnés, des trottoirs retapés… sont les quelques facettes des travaux entrepris à la hâte dans Alger-Centre.
A quelques jours de la visite du président François Hollande, Alger fait peau neuve. Les immeubles sont en train d’être repeints tout comme le mobilier urbain. Les trottoirs sont refaits et les routes asphaltées… Bref, la pièce théâtrale à laquelle on a droit à chaque visite présidentielle ou ministérielle a été reprogrammée cette semaine. Mais voilà un invité de marque, elle a donc été, le moins que l’on puisse dire, améliorée! Visite guidée.
Pour connaître l’itinéraire du président français rien de plus simple: il suffit de suivre… l’odeur de la peinture. On a décidé alors de «renifler» cette peinture fraîche pour suivre ce parcours. Nous commençons par prendre l’avenue de l’ALN (ex-Moutonnière) en venant de l’aéroport. Jusque-là rien d’anormal mis à part quelques glissières d’autoroute réparées et nettoyées. Le spectacle commence juste à l’entrée d’Alger où des trottoirs ont poussé de sous terre! Des ouvriers pressent le pas pour terminer ce nouveau «décor».
Plus loin, à Tafourah ce sont les routes qui ont reçu une couche d’asphalte. En une soirée, cette route, qui a tant traumatisé les automobilistes, a comme par enchantement, été tapissée. C’est le même constat aux alentours du square Sofia et de la Grande-Poste d’Alger. La route a également été asphaltée. Au parc Sofia, l’Ex-Snack fermé depuis belle lurette a été détruit. Mais c’est à l’avenue Zighoud-Youcef que l’avancée des travaux est la plus remarquée. Comme par enchantement aussi, les bâtiments qui entourent le quartier ont été repeints pour retrouver leur blancheur d’antan. Des jeunes ouvriers les badigeonnent tous à un rythme effréné. Le fer forgé de ces immeubles a également eu droit à sa couche de propre.
De l’acide et une brosse métallique
La pierre, elle, a été nettoyée au «Kärcher». Et pour les taches résistantes telles que la mousse verte, on frotte à l’aide de brosses métalliques et un peu d’acide. Le fer forgé du Front de mer a lui été réparé avant d’avoir sa couche de peinture. Tout comme le mobilier urbain, les lampadaires, les plaques de signalisation et les bancs publics. L’éclairage public a également été vérifié et les ampoules grillées ont été remplacées. Les poubelles et toute sorte de détritus ont disparu.
La «scène» se poursuit jusqu’au square Port Saïd où d’un seul coup, point de travaux! On comprend dès lors qu’on est sorti de la zone par laquelle passera le cortège de François Hollande. Comme on sait que le président français se rendra à la place Maurice-Audin alors on tourne au niveau du square pour nous diriger vers cette place où doit se recueillir François Hollande, le spectacle est encore plus beau! Les ampoules du tunnel des Facultés étaient en train d’être remplacées. La pierre de ce mythique tunnel subissait un lifting. Une société s’occupe de son bitumage et de son sablage. Tous les immeubles par où doit passer le président Hollande à la rue Didouche-Mourad jouxtant la place Audin, commencent à retrouver leur légendaire blancheur. Que dire alors de la place Audin elle-même.
Les poteaux électriques ont été repeints. Des carreleurs pressaient la cadence pour remplacer le carrelage brisé ou arraché. Mais le plus drôle dans cette opération de carrelage est le fait que les carreaux remplacés sont différents de ceux déjà existants.
D’ailleurs, ils ne sont pas de la même la couleur.
Pis, ce n’est même pas du carrelage anti-dérapant! Mais disons que la visite programmée du président français aura eu le mérite de rendre à Alger sa blancheur d’antan. Cela c’est côté cour.
Côté jardin, la donne est totalement différente et cela au grand désarroi des riverains. «Jusqu’à quand ce bricolage! Tous les immeubles sont en ruine: on ne s’inquiète pas. Ce n’est pas une petite couche de peinture qui les renforcera. De grâce, arrêtez le bricolage de dernière minute et pensez vraiment à l’état de nos immeubles qui menacent de s’effondrer», peste Aâmi Chaâbane, un citoyen vivant à la rue Zigoud-Youcef. Aâmi Chaâbane, dont l’immeuble où il réside subissait lui aussi un badigeonnage, tient à nous montrer ce qu’il appelle «mascarade».
«Regardez derrière, mis à part la façade qui donne sur le Front de mer, le reste de l’immeuble n’a pas été touché et va rester dans sa saleté», dénonce-t-il.
«Regardez l’état des cages d’escaliers. Ils arrangent ‘ghir wine ichouf Ahmed » (diction populaire, ‘juste où les yeux peuvent voir »)», ajoute-t-il avec colère. «On voit à chaque visite présidentielle une pièce de théâtre où des arbres sont plantés un peu partout et des villes rénovées», précise de son côté Karim.
«Pourquoi pas pour nous?»
El Hadj Ammar, un autre habitant d’Alger-Centre se dit à la fois satisfait et déçu. «Satisfait de voir Alger retrouver sa blancheur et déçu que cela ne se fasse qu’à cause de la visite d’un président étranger», explique-t-il avec amertume. «On ne mérite pas nous de vivre dans la propreté?» s’interroge-t-il. «Il aura fallu que ce soit à cause d’un Français que la Coquette retrouve son lustre d’antan», dénonce-t-il. Hakima, elle, tient à faire un constat. «Vous voyez que quand ils veulent, ils peuvent. Regardez en quelques jours comment ils ont transformé le centre de la capitale en un véritable Eden», constate-t-elle. «Cette rénovation des villes pendant les visites officielles se fait en quelques jours. Je ne comprends pas pourquoi nos responsables ne font pas la même chose tout au long de l’année pour qu’il fasse bon vivre dans tout le pays? Ils le font en quelques jours donc ce n’est pas aussi sorcier que cela à faire…», fulmine-t-elle.
«Pourquoi, ils ne l’ont pas fait plutôt? Finalement je pense qu’ils aiment voir les Algériens vivre dans la saleté», soutient-elle en implorant les autorités de poursuivre ces opérations au reste de l’Algérie après la visite de François Hollande. «Je sais que ce n’est qu’un rêve qui ne se réalisera pas. Mais on ne sait jamais. En tout cas, s’ils le font, l’Algérie deviendra un véritable paradis sur terre», assure Hakima.
Saïd, lui, souhaite que des présidents étrangers viennent nous voir tous les jours et visitent toute l’Algérie. «Ils sont les bienvenus, au moins ils contribueront au nettoyage du pays», plaisante-t-il. Ces coups de gueule des citoyens relancent le débat sur la capacité des responsables à se surpasser dans l’empressement. Mais alors, pourquoi ne le font-ils pas en temps normal? Wait and see.*L’Expression-16.12.2012.
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Une forte délégation accompagnera le président Français lors de la visite officielle
Des stars et des patrons du CAC 40 à Alger
Plus de cent journalistes, des noms prestigieux de patrons et de vedettes, qui font les beaux jours de la finance et de l’économie françaises, seront du voyage.
Un avion spécial sera affrété pour conduire la forte délégation qui accompagnera le président François Hollande lors de la visite officielle qu’il effectuera les 19 et 20 décembre 2012 à Alger. Des stars de l’écran et des patrons du CAC 40 seront à Alger avec le président Hollande lors de son voyage à Alger. Selon le magazine français L’Express, le journaliste vedette d’Europe1, Jean-Pierre Elkabbach, accompagnera François Hollande lors du voyage d’Etat en Algérie. Sur son site web, le magazine français précise que M.Elkabbach ne figurera pas dans la délégation presse qui compte plus de cent journalistes entre télévisions, radios et presse écrites. Il ne figurera pas dans la délégation presse, mais dans la délégation officielle, comme «invité» du président de la République. C’est ce que le célèbre intervieweur natif d’Oran-ville dont il a été fait citoyen d’honneur, voilà un an, a confirmé à L’Express. «J’aurais pu faire une demande d’accréditation comme journaliste, mais j’ai été invité par François Hollande, confie-t-il au magazine français. Je ne suis pas le seul journaliste d’ailleurs… Et d’anticiper les critiques: «J’ai beaucoup d’amis en Algérie, aussi bien dans l’opposition qu’au pouvoir. J’y vais et j’en reviendrai en journaliste. Vous verrez bien», a ajouté M. Elkabbach. Aux stars de l’écran vont se joindre, lors de ce voyage des patrons du CAC 40 et la liste est longue. Parmi la délégation qui accompagnera le président français, on retrouve des noms prestigieux de patrons et de vedettes qui font les beaux jours de la finance et de l’économie françaises.
Ainsi, Patrick Kron, président-directeur général d’Alstom (une usine d’assemblage de tramways est annoncée en Algérie pour 2013), Olivier-Marie Racine, président-directeur général de Bouygues Bâtiment International, Stéphane Richard, président-directeur général de France Télécom-Orange, ou encore Bruno Lafont, président directeur général de Lafarge,.
Habib Fekih, président d’Airbus Moyen-Orient et Afrique du Nord, Jacques Gérault, directeur des Affaires publiques d’Areva, Jean-Marie Dauger, directeur général-adjoint de GDF Suez, Antoine Ortoli, senior vice-président de Sanofi, Jean-Louis Chaussade, directeur général exécutif de Suez Environnement, Reynald Seznec, P-DG de Thalès International (il est question d’un accord sur la coopération dans le secteur de la défense) seront aussi du voyage. En revanche, on croit savoir que Carlos Ghosn, président-directeur général de Renault ne fera pas partie du voyage. Raison invoquée: il est en déplacement. Pourtant, l’un des moments forts de ce voyage sera la signature de l’accord pour l’usine de montage de véhicules Renault, qui figure parmi les quinze accords que devra signer le président François Hollande à Alger.
En plus de la délégation économique, plusieurs ministres du gouvernement feront partie du voyage. Il s’agit notamment du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, du ministre de l’Intérieur Manuel Valls du ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, des finances Arnaud Montebourg, de Nicole Briq, ministre du Redressement productif, du Commerce extérieur et de Kader Arif, ministre délégué chargé aux Anciens combattants. Les préparatifs vont bon train à Alger et Tlemcen. Les services de sécurité sont sur les dents: tout est passé au crible, tous les axes routiers sont surveillés mais avec une présence policière très discrète. Ceux qui sont visibles en revanche, sont les agents communaux qui s’affairent aux derniers badigeonnages. Des centaines de travailleurs des services techniques et de nettoyage ainsi que des travaux publics sont mobilisés depuis des semaines pour des tâches d’embellissement tous azimuts.*L’Expression=15.12.2012.
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Omar Berkouk. Expert financier
«La France a un besoin impératif et stratégique de l’Algérie»
L’Algérie pourrait entrer dans le capital de Peugeot, selon certaines informations. La situation de crise que vivent les entreprises européennes dont les françaises offre-t-elle des opportunités à ne pas rater ?
L’Algérie a depuis le renforcement du prix des hydrocarbures assaini sa situation financière en remboursant par anticipation sa dette publique internationale et a accumulé des réserves de change considérables (200 MDS USD). Cette apparente aisance financière dans un contexte de crise de la dette des pays occidentaux (Europe, Etats-Unis), mais également le Japon, la rendrait éligible à l’acquisition à «bon compte» d’actifs industriels ou financiers, mais cela ne suffit pas. Il y a plusieurs raisons à cela…
- L’Algérie ne s’est pas dotée d’un véhicule professionnel de gestion d’actifs capable de définir une stratégie d’investissement cohérente et d’évaluer le prix des actifs. Ni le Fonds national d’investissement (FNI), ni les 6 Banques publiques ne sont à même aujourd’hui de suivre un portefeuille d’actions. J’en veux pour preuve leur absence totale dans l’animation de la Bourse d’Alger !
- La volonté réelle et sincère des pays d’accueil de voir l’investisseur algérien jouer un rôle actif dans les orientations de gestion de la Société dans laquelle il aurait investi. Ce point est capital pour qualifier la nature de l’investissement réalisé.
S’agit-il d’un simple placement financier ? ou d’un investissement à caractère stratégique visant à transférer du savoir-faire en Algérie ! Si l’objectif est d’apprendre de son investissement, il faudra regarder à prendre le contrôle d’entreprises de taille intermédiaire relevant plus des techniques de Private Equity que de la Bourse.
- Les fonds souverains de Singapour, de Chine et des pays du Golfe qui ont acheté des actions des grandes Banques internationales au début de la crise financière en 2008 ont presque tous perdu de l’argent. Ils ont tous cru faire une bonne affaire en achetant les actions apparemment décotées de grandes institutions bancaires pariant sur une recovery du secteur sans analyser sérieusement ce qui était profondément à l’ouvre dans le secteur financier : une grande remise en cause du modèle de croissance et de profit. Il en va de même pour le secteur automobile mondial en général et Européen en particulier : est-ce une opportunité de prendre une participation dans Peugeot ?
-Compte tenu de la gestion prudente qui est faite des réserves de change actuellement, pensez-vous que l’Algérie soit désireuse ou en mesure de faire de tels investissements ?
L’Algérie gère ses réserves de change en «bon père de famille». Elle détient un portefeuille d’obligations souveraines de premier rang et un prêt au FMI. Elle a privilégié un risque faible au rendement de ses placements. Ses avoirs constituent la contrepartie de l’énorme masse monétaire en circulation dans le pays reflet de l’important programme d’investissement public engagé depuis plusieurs années et d’une forte revalorisation des salaires. Elle n’a pas «isolé» de cagnotte sous la forme d’un fonds souverain pour réaliser ce type d’investissements. L’Algérie ne «sort» de ses habitudes de gestion prudente des réserves de change que lorsqu’ elle est «politiquement» sollicitée comme dans le cas du FMI et ce cas ne déroge pas à son dogme de prudence.
Rappelez-vous qu’en 2008 les dirigeants du pays se sont tous félicité que l’Algérie ait échappé à la crise financière internationale parce qu’elle n’y était pas «connectée».
-La venue de François Hollande est porteuse d’espoir quant à l’amélioration des relations bilatérales. Qu’est-il attendu de part et d’autre sur le chapitre strictement économique ?
Les relations algéro-françaises sont singulières. Elles sont toujours porteuses d’une charge émotionnelle qui ne permet pas l’objectivation des rapports dans le domaine purement économique et commercial : la France se sent toujours chez elle en Algérie et l’Algérie attend beaucoup plus de la France qu’un simple rapport d’échange de produits et de services. Faut-il le déplorer ? Lequel des deux partenaires est en défaut par rapport à cette relation. L’Algérie qui fait une grande place à la France dans son commerce extérieur ou la France qui considère qu’elle n’a pas d’effort particulier à fournir, que ce rang de premier fournisseur lui revient de fait ou de droit. A mon sens, les deux pays gagneraient à optimiser économiquement et politiquement une partie de l’héritage historique commun.
La France a un besoin impératif et stratégique de l’Algérie dans un contexte de crise économique et géopolitique (Sahel).
L’Algérie a besoin d’un partenaire qu’elle connaît bien pour ses ambitions en matière de développement et de relations internationales. Mais aujourd’hui avec toute sa bonne volonté, la France ne peut offrir plus qu’elle ne peut. Sa situation financière est exsangue, ses grands groupes industriels et financiers se débattent avec leurs dettes ou leurs surcapacités de production. Ils sont en concurrence avec le monde globalisé pour conserver ou gagner des marchés.
Ils ne peuvent plus beaucoup investir et cherchent des débouchés à leurs produits. Renault vient de vendre sa participation de 6,5% dans Volvo pour 1,5 MDS, il va consacrer une partie à son désendettement et l’autre à réinvestir en France. Il n’a rien à faire objectivement en Algérie, à l’exception d’une injonction politique de l’Etat français ! *El Watan-17.12.2012.
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L’Algérie premier marché africain des produits agricoles français
L’Algérie est la première destination des exportations françaises agroalimentaires à l’échelle africaine. Quels sont les principaux produits importés de l’Hexagone ? Quelles perspectives pour la coopération bilatérale dans ce domaine à l’ombre de la crise qui n’épargne désormais aucun pays européen et au moment où les besoins exprimés sur le marché national sont en croissance constante ? Au-delà du commerce agricole entre les deux pays, les opérateurs français sont-ils enclins à investir le marché local, notamment la production agricole ou les industries agroalimentaires ? Autant de questions qui méritent d’être posées dès à présent à deux jours de la visite du président François Hollande à Alger.
Dans le but de dresser un bilan exhaustif et cerner les enjeux de la coopération algéro-française dans le domaine de l’agroalimentaire, la mission économique française à Alger, UbiFrance, a mis au point en octobre dernier une étude qui décortique dans le détail le marché algérien et ses perspectives. En guise de constat, les analystes d’UbiFrance estiment que «les importations alimentaires ayant atteint 7,8 milliards d’euros en 2011 portent essentiellement sur des produits de base : céréales, poudre de lait, viandes bovines congelées, pommes, sucre non raffiné, huiles, etc.».
En la matière, la France est au rang du principal fournisseur du marché algérien avec des exportations d’une valeur de 2,2 milliards d’euros en 2011, (près de 30% de la valeur totale des importations agroalimentaires de l’Algérie durant cette période). Les principaux produits importés de France durant cette année sont les céréales pour une valeur totale de 1,5 milliard d’euros, la poudre de lait pour 200 millions d’euros, bovins vivants (59 millions d’euros) et autres produits comme les poussins (14,5 millions euros), pommes (40 millions d’euros) et viandes (6,7 millions). Sur une période plus élargie, les exportations françaises vers l’Algérie dans le domaine de l’agroalimentaire ont connu des fluctuations importantes : elles ont été de 1,632 milliard d’euros pour la période 2010/2011 avec une évolution de 81,1% par rapport à la période précédente avant de reculer à 1,451 milliard d’euros durant la période 2011/2012, soit une baisse 11,1%. La lecture de cette tendance laisse apparaître que les importations agroalimentaires depuis le marché français ont connu un boom durant l’année 2011.
Les analystes imputent cette hausse à la conjoncture de crise qui a marqué l’ensemble de la région nord-africaine durant cette période et qui a contraint l’Algérie à renforcer ses approvisionnements sur le marché international, principalement français. La hausse des cours des matières agricoles a aussi tiré vers le haut la valeur des importations agroalimentaires durant l’année précédente. «Les importations alimentaires ont fortement augmenté en 2011 (+53,6%) en valeur, en partie à cause des prix des matières premières pour atteindre 7,8 milliards d’euros, dont 28% importés de France (…) L’Algérie importe en effet la quasi-totalité de ses besoins en huile et en sucre, 60% de ses besoins en céréales et en lait, 30% de ses besoins en viande bovine», est-il souligné dans l’étude d’UbiFrance.
Danone, Bel, Président, LU…
En outre, l’Algérie est-elle condamnée à recourir éternellement au marché international pour couvrir les besoins exprimés en produits agricoles ? Certes, la volonté affichée, tant par le gouvernement que par les opérateurs nationaux, vise à relancer l’agriculture locale et réduire au maximum la facture alimentaire. Mais, sur le terrain, le chemin reste encore long pour atteindre cet objectif. Même la mission économique française à Alger en est consciente de cet enjeu : «Depuis plus de 10 ans, mais de façon encore plus nette depuis 2008, l’Algérie cherche à diminuer ses importations de produits agricoles et à favoriser la production nationale», est-il souligné dans le document cité précédemment.
De ce fait, les opérateurs français semblent suivre de près les différentes mesures législatives déployées ces dernières années par le gouvernement pour restreindre le recours massif aux importations et inciter les opérateurs à investir sur le marché local, y compris dans le domaine de l’agroalimentaire. «Un décret impose aux grandes surfaces de réaliser au moins 60% de leur chiffre d’affaires avec des produits nationaux. Fin 2010, l’Algérie a fermé les contingents en franchise de droits de douane pour 36 produits agricoles importés de l’Union européenne. On voit beaucoup de marques étrangères dans la distribution mais elles sont souvent produites sur place par une filiale ou en partenariat : Danone, Bel, Président, LU, etc.»
Pour contribuer au développement de l’agriculture locale en y lançant des projets d’investissement, les opérateurs français ne semblent pas perdre de vue les opportunités qu’offre le secteur agricole algérien. «L’Algérie voulant développer la production agricole, la transformation et la distribution alimentaire de gros et de détail, le pays a de très gros besoins en machines, équipements et intrants agricoles, équipements et matières premières alimentaires, équipements de stockage et réfrigération, logistique», souligne à cet égard UbiFrance. Néanmoins, au chapitre des réalisations, le bilan reste maigre jusque-là. Les quelques opérations lancées en partenariat, notamment pour le développement de la filière laitière ou l’irrigation, sont encore à l’état embryonnaire.*El Watan-17.12.2012.
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De nombreuses voix officielles,de part et d’autre de la Méditerranée soulignent la particularité de cette visite et l’importance qu’elle ne manquera pas de revêtir pour le futur des deux pays.
Si, en effet, cette visite intervient l’année de la célébration par l’Algérie de cinquantenaire du recouvrement de son indépendance avec toute la charge mémorielle qu’elle sous-tend, il reste aussi qu’elle est porteuse de nombreux espoirs. Ceux notamment de voir les relations algéro-françaises se réchauffer durablement dans le but d’arriver à ce partenariat stratégique d’exception sur lequel Alger et Paris sont d’accord. Car, faut-il le rappeler, les mots à ce niveau des relations ne sont ni innocents ni futiles. Ils sont l’expression de vœux, assurément sincères, émis par les deux capitales.
Mais si l’une et l’autre sont conscientes que l’heure est au pragmatisme, elles sont tout autant conscientes qu’elles ne pourront pas faire l’économie de leur passé commun et qui ne manquera pas de rattraper les deux pays, comme à chaque fois que l’on a tenté de l’occulter. Dès lors autant l’inclure dans le nouveau pacte relationnel qui viendra sanctionner cette visite et qui est appelée à consolider ce qui existe déjà. « L’Algérie est favorable à une relation forte et dynamique avec la France, fondée sur la densité des liens et les nombreux intérêts qui unissent nos deux pays », a souligné le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, dans un entretien accordé à l’AFP à quelques jours de la visite du Président François Hollande à Alger. Par cette déclaration le Président algérien a tenu à recadrer les relations futures entre les deux pays.
Du côté français aussi on ne manque pas « d’idées » pour leur refondation. « C’est une visite éminemment politique », a-t-on déjà averti du côté français où l’on tient à ce que l’on ne voient pas dans ce voyage que son côté business. Le dernier en date à s’être exprimé est le ministre français des Affaires étrangères qui a prédit dimanche que ce voyage sera « un succès ».
Le chef de la diplomatie française, qu’on peut croire être dans le secret, ne s’est certainement pas aventuré à faire cette prédiction s’il n’était pas assuré que tout allait bien se passer et que ses déclarations ne seraient pas démenties au bout des deux jours de visite. « Tout est réuni pour que cette visite du Président français soit un succès », a-t-il dit déclaré ajoutant que « ce sera un voyage tourné vers l’avenir ».
Laurent Fabius ne manquera pas aussi de préciser qu’il « y a évidemment du côté algérien une volonté que les choses se passent très bien et nous avons en commun, Français et Algériens, le souci de nous tourner vers l’avenir ». En fait ce qui ressort c’est que du côté français la visite de Hollande, est voulue comme le moyen qui permettra de transcender tous les dossiers qui ont été ou sont encore la cause du froid qui caractérise de manière cyclique les relations algéro-françaises.
La France, de part la mauvaise conjoncture économique dans laquelle elle se trouve aujourd’hui, veut outre la relance du dialogue politique, redynamiser la coopération bilatérale et l’inscrire dans la continuité, la durée et la cohérence comme le voudrait Alger. Sans pour autant faire abstraction du passé et de l’histoire commune, les deux pays veulent avancer dans la mise en place d’un partenariat gagnant-gagnant.
C’est résolument tourné vers l’avenir que les deux Présidents appréhendent cette visite. « C’est un voyage où il va être beaucoup question des jeunes et des investissements », a affirmé le chef de la diplomatie française, mais les deux parties ne se limiteront pas à des déclarations d’intention.
« Il y aura aussi des décisions claires, des accords qui seront signés », annonce-t-on. La visite sera finalisée par l’adoption d’une déclaration commune. Une nouvelle feuille de route des relations algéro-françaises qui n’exclura aucun volet.
Le Président français, qui sera accompagné d’une importante délégation comprenant plusieurs ministres, dont Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, en charge des Cultes, Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, qui ont déjà fait le déplacement à Alger pour préparer les dossiers qui seront au centre des entretiens entre MM. Bouteflika et Hollande, et Kader Arif, ministre délégué chargé des Anciens combattants, sans oublier Raffarin, de chefs d’entreprises et d’hommes d’affaires, aura à cœur de ne pas rater sa visite. Les nombreux journalistes qui seront du voyage pourront en témoigner.**Nadia Kerraz. El Moudhahid-18.12.2012.
**Alger et Paris pour un renforcement par l’économie
L’Algérie et la France, dont les relations bilatérales traversent régulièrement des zones de tension en raison des questions mémorielles, ont entamé ces derniers mois un rapprochement significatif dans le domaine économique. Les deux capitales ont évoqué dernièrement un partenariat « stratégique d’exception » qu’ils doivent bâtir à défaut de parvenir à un traité d’amitié, négocié en vain depuis plusieurs années. Alger favorable à un partenariat « gagnant-gagnant » avec la France, veut un transfert technologique réel, un accompagnement économique et un perfectionnement de sa ressource humaine.
« L’Algérie est favorable à une relation forte et dynamique avec la France, fondée sur la densité des liens et les nombreux intérêts qui unissent nos deux pays », a souligné le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika dans un entretien accordé à l’AFP à quelques jours la visite du Président François Hollande à Alger. L’Algérie plaide, en effet, pour « un partenariat qui résiste aux contingences et qui dépasse les seules relations commerciales où chacun réduit l’autre à un débouché », selon les propos du Chef de l’Etat. Cette préoccupation a été également exprimée par le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, qui a affirmé dernièrement dans un entretien au mensuel Arabies que « l’Algérie attachait le plus grand prix à ce partenariat qui vise à donner une assise plus large et plus diversifiée à son économie ». Le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que la France pourrait contribuer à cette coopération exceptionnelle par des partenariats industriels, un transfert de technologie et du savoir-faire, un appui à la modernisation du cadre de gestion et un accompagnement dans l’entrée pleine et entière de l’Algérie dans la mondialisation.
Pour la France, qui doit passer à l’offensive sur ses marchés africains, récupérés par la Chine et les Etats-Unis, « le partenariat stratégique » avec l’Algérie représente une opportunité pour les entreprises françaises dans un contexte de crise économique qui resserre la demande et les débouchés pour les produits français et réduit les financements pour l’investissement. Bien que la France soit le premier fournisseur de l’Algérie avec plus de 7 milliards de dollars en 2011, son volume d’investissements en Algérie est de loin le moins important dans la région du Maghreb, relèvent des experts à Alger. En 2010, 71% (9,1 milliards de dollars) de ces investissements sont allés au Maroc contre 15% seulement (1,9 md de dollars) capté par l’Algérie, selon les chiffres rendus public en 2011 par la mission économique Ubifrance en Algérie. Depuis 2001 à ce jour, seuls 81 projets français ont été réellement réalisés en Algérie, sur les 109 lancés générant à peine 11.000 emplois, durant toute la période considérée, selon l’ANDI. L’investissement français a aussi reculé dans l’important secteur productif en Algérie que sont les hydrocarbures, poussant d’anciens responsables de Sonatrach à qualifier les entreprises énergétiques françaises de « frileuses », préférant les contrats d’usine clés en main à l’exploration et à la production. Cette situation a été critiquée par Alger qui a revendiqué des investissements productifs avec un transfert de technologie, vu son statut de puissance économique régionale, souligne-t-on. La préoccupation algérienne a connu un début de compréhension auprès de la partie française qui a dépêché en 2011 à Alger son émissaire Jean-Pierre Raffarin pour doper cette coopération en attendant du concret avec la visite de M. Hollande les 19 et 20 décembre courant. La dernière visite de l’envoyé spécial du Président français fin novembre à Alger a permis en effet de baliser le terrain pour les grands dossiers économiques en discussion depuis plus de deux ans, mais aucune annonce n’a été faite sur les dossiers lourds de Renault et du vapocraquage d’éthane de Total.
Les deux parties ont préféré laisser le soin aux Chefs d’Etat des deux pays d’annoncer l’aboutissement des négociations lors de leur rencontre demain à Alger. Au total, une vingtaine d’accords ont été conclus entre des entreprises algériennes et françaises, depuis la tenue à Alger en mai 2011 du Forum de partenariat économique algéro-français. La coopération entre les deux pays, dans le cadre de la mission de M. Raffarin, a permis de concrétiser sur le terrain certains projets comme celui de la fabrication de verre entre Saint-Gobain et le groupe algérien Alver et dans les assurances entre l’assureur français AXA et la BEA et le Fonds national de l’investissement (FNI). S’y ajoutent d’autres projets dans la fabrication de lait, et des médicaments par le laboratoire français Sanofi Aventis qui s’est engagé à développer une usine en Algérie.** El Moudhahid-18.12.2012.
**Des historiens évoquent le voyage du président français:
François Hollande pourrait aller vers un discours dévoilant “la nature répressive” de la colonisation
L’historien français, spécialiste de la guerre d’Algérie (1954-1962), Benjamin Stora, a indiqué dans un entretien accordé à l’APS, qu’il s’attendait des « prochains gestes » du Président Hollande qu’il pourrait aller vers un discours dévoilant la nature « répressive » du système colonial, « ou de rencontres avec des acteurs de la guerre d’indépendance algérienne, ou des Français ayant participé à la bataille pour l’indépendance (…) ». « Il y a encore beaucoup de choses à dire, à faire sur la période de la colonisation, mais ce travail a déjà commencé depuis de nombreuses années par les historiens des deux rives, et surtout par les nouvelles générations de chercheurs qui dévoilent des vérités sur cette histoire », a-t-il souligné, estimant que les Présidents français et algérien devront tenir compte de tous ces travaux. Le 17 octobre dernier, le Président François Hollande a affirmé que la République reconnaissait « avec lucidité » la « répression sanglante » qui s’était abattue sur les Algériens le 17 octobre 1961 à Paris, un geste, du reste, officiellement salué par Alger. Tout en estimant que le Chef de l’Etat français, en faisant cette reconnaissance, se démarque de ses prédécesseurs en mettant fin à un mensonge d’Etat qui a perduré 51 ans, l’historienne Linda Amiri relève, quant à elle, que cette reconnaissance demeure « insuffisante sur le fond comme sur la forme ».
« Il s’agissait d’un communiqué de presse « un peu lapidaire » où le crime n’est pas qualifié, et où les responsables ne sont pas nommés. De fait, même si elle émane d’un Président français en exercice, cette reconnaissance ne peut clore le chapitre mémoriel de la guerre d’indépendance », a-t-elle opiné, concédant que c’est un « signe d’apaisement et, espérons-le, l’amorce d’une nouvelle page des relations entre la France et l’Algérie ». De son côté l’historien Jean-Luc Einaudi a plaidé pour que l’Etat français reconnaisse aujourd’hui le caractère « légitime » de l’insurrection algérienne contre la domination coloniale et pour l’indépendance nationale, et le caractère « fondamentalement injuste » de la guerre menée par l’Etat colonial français.
« Cinquante ans après la proclamation de l’indépendance algérienne, cela marquerait qu’enfin l’Etat français reconnaît l’histoire », a-t-il estimé. Tout en qualifiant « d’étape importante » la reconnaissance par le Président français de la « répression sanglante » du 17 octobre 1961, l’auteur de La bataille de Paris – 17 Octobre 1961 a estimé que cette répression n’a constitué qu’un « crime parmi beaucoup d’autres commis par l’Etat colonial français, sous les IVe et Ve Républiques françaises, pour tenter d’écraser le combat pour l’indépendance algérienne ». « Je pense notamment à ces crimes d’Etat qu’ont constitué les condamnations à mort de combattants algériens du FLN et de l’ALN par des tribunaux militaires, suivies dans 214 cas d’assassinats par la guillotine, dans les prisons d’Algérie, mais aussi en France », a-t-il précisé, relavant que « l’Etat français a violé les conventions internationales concernant le traitement des prisonniers de guerre ». Pour l’historien, cela doit être « reconnu et un hommage doit être rendu aux combattants victimes de ces crimes ».
A ses yeux, le Président Hollande se trouve face à une « difficulté politique particulière ». Il situe, selon lui, son action dans le sillage de son prédécesseur, de 1981 à 1995, François Mitterrand, qui demeure la référence d’une partie essentielle des forces actuellement au pouvoir en France. El Moudhahid-18.12.2012.
Des moudjahidine prévoient des gestes « plus importants » que celui du 17 octobre dernier
D’anciens responsables de la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN) ont affirmé, dans une déclaration à l’APS, à la veille de la visite de travail du Président François Hollande en Algérie, qu’il s’attendaient à « des pas plus importants » du Président français que celui franchi le 17 octobre dernier. Mohand Akli Benyounès, dit « Daniel », ancien cadre de la Fédération de France du FLN dans la région de Paris, a déclaré « retenir le grand pas en avant » de Hollande (reconnaissance de la répression des manifestations du 17 octobre 1961), exprimant, à cette occasion, son espoir que « ce geste soit suivi de pas plus importants ». « Je n’ai aucun ressentiment à l’égard de l’Etat français en tant que tel, mais la reconnaissance de son fait colonial en Algérie s’impose », a-t-il dit, estimant que la « France qui s’érige parfois en donneur de leçons, vis-à-vis de la Shoah, du génocide arménien risquant même de rompre les relations diplomatiques avec la Turquie, doit d’abord balayer devant sa porte. » De son côté, l’ancien moudjahid Mohamed Ghafir, dit Moh Clichy, également membre de la Fédération de France du FLN, s’est dit, « satisfait » du « premier pas » de Hollande en reconnaissant les massacres d’Algériens il y a 51 ans dans la capitale française. « Cela pourrait augurer de la signature du traité d’amitié que les Présidents français, Jacques Chirac, et algérien, Abdelaziz Bouteflika, ont appelé de leur vœux », a-t-il souhaité, rendant un hommage appuyé aux 4.000 membres des réseaux Jeanson et Curiel, et des autres anonymes qui ont prêté main forte à la Révolution de Novembre 1954. El Moudhahid-18.12.2012.
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François Hollande veut construire avec l’Algérie une «relation apaisée» tournée vers l’avenir et les nouvelles générations, donner à cette relation dont la dimension humaine est importante un «élan nouveau», nous affirme une source diplomatique. C’est «une relation indispensable de par l’histoire, la densité des liens humains – plus de sept millions de Français (dont les binationaux) – sont concernés directement par l’Algérie», ajoute-t-on de même source. Le voyage qu’il effectuera dans une dizaine de jours en Algérie devra être l’amorce de ce dessein. Et pour qu’il soit réussi et remplisse ses objectifs le voyage présidentiel est préparé avec la plus grande minutie. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, à Alger, en juillet dernier, suivi de Nicole Bricq (ministre du Commerce extérieur), d’Arnaud Montebourg (ministre du Redressement productif), Yamina Benguigui (ministre déléguée chargée de la Francophonie), Manuel Valls (ministre de l’Intérieur) ont posé et identifié avec leurs homologues algériens le cadre et les sujets qui seront discutés par les présidents Hollande et Bouteflika.
Les équipes de hauts fonctionnaires des différentes administrations françaises, chargées de finaliser les dossiers qui seront au centre de la visite d’Etat du président Hollande en Algérie les 19 et 20 de ce mois de décembre 2012, sont à pied d’œuvre, Elles ne comptent plus les heures de travail, jusque très tard le soir. La relation politique franco-algérienne, très mauvaise et dégradée sous la mandature de Nicolas Sarkozy, s’est, depuis l’élection de François Hollande, améliorée. La relation bilatérale est «très bonne», «le dialogue» entre les deux parties est «rétabli». «Nous avons pu avancer sur plusieurs sujets», d’autres ont été «débloqués», nous a-t-il été indiqué.
Pas de nouvel avenant à l’Accord de 1968 mais des facilitations
Concernant l’Accord de 1968, relatif à la circulation et au droit de séjour des Algériens en France, les parties algérienne et française ont renoncé au 4e avenant de cet accord bilatéral, après avoir pris la mesure des contraintes de la législation européenne. Des dispositions de «facilitation» au niveau technique, entre consulats algériens, préfectures de police, consulats français en Algérie vont être prises pour «fluidifier les échanges», notamment des personnes qui contribuent à la «vitalité de cette relation». «C’est une idée reçue» que de considérer que le droit commun français est plus favorable que l’Accord de 1968, nous a-t-il été signalé. De tous les étrangers extra-communautaires, les Algériens bénéficient de la législation la plus favorable en vertu de l’Accord de 1968. Sur ce sujet de circulation des personnes entre les deux pays, le dialogue est «positif». La partie française souhaite aussi que les hommes d’affaires français puissent circuler plus facilement.
Parmi les autres sujets à l’étude et sur lesquels «un dialogue s’est noué» figurent le dossier des Français qui ont acquis des biens après l’indépendance et qui souhaitent les vendre, le dossier de l’implantation de nouvelles écoles françaises en Algérie, du statut de l’école algérienne et du Centre culturel algérien à Paris, le dossier des archives, des déplacements d’enfants, le dossier «complexe» des dettes hospitalières algériennes (des Algériens qui viennent se faire soigner à titre individuel et de la Sécurité sociale) sur lequel il y a un accord pour assainir cette question de dettes. Quant à la réalisation de la Maison de l’Algérie, la balle est dans le camp algérien, nous a-t-il été dit. Pour ce qui est du volet économique, des pistes de travail ont été définies, de commun accord, lors de leurs visites de travail d’Arnaud Montebourg, Nicole Bricq et Jean-Pierre Raffarin à Alger avec leurs partenaires algériens. Là aussi est évoqué un climat des affaires favorable.
Ainsi de nombreux dossiers sont ouverts et lancés, tous ne seront toutefois pas réglés lors de la visite de François Hollande, prend soin de préciser notre source. Aussi le climat positif qui empreint la relation franco-algérienne doit se confirmer dans la durée. C’est le début d’un processus.*El Watan-08.12.2012 *Nadjia Bouzeghrane
**Programme de la visite du président François Hollande en Algérie
Des séquences et des symboles forts
Le moment fort de la visite de M.Hollande en Algérie sera le déplacement qu’il effectuera à la place Audin.
L’esquisse du programme de la visite qu’effectuera le Président François Hollande est finalement tombé hier. Envoyé sous forme d’un communiqué par l’ambassade de France à Alger, le document ne mentionne pas, cependant, la conférence de presse que donnera le Président François Hollande à l’hôtel Sheraton à 15h. Une rencontre avec la presse algérienne où seront abordées toutes les questions. Le document de l’ambassade de France ne mentionne pas non plus le moment fort de cette visite qui n’est autre que le déplacement du Président Hollande à la place Maurice Audin, prévu mercredi le 19 décembre 2012. Une séquence mémorielle hautement symbolique. Ce déplacement est évoqué par l’entourage du président français qui ne précise pas si François Hollande effectuera ou non un bain de foule comme a été le cas en 2005 lors de la visite de Jacques Chirac à Alger. Jacques Chirac qui avait entamé la première visite d’Etat d’un président français en Algérie depuis 1962 a été accueilli par des centaines de milliers d’Algériens en liesse. M.Hollande aura-t-il son bain de foule? On ne le sait pas. En tout cas, les services de sécurité sont sur les dents. C’est en se rendant à cette place symbolique de la capitale que le président Hollande compte aborder la question de la mémoire sur laquelle il est très attendu lors de cette visite. Maurice Audin, militant pour l’indépendance de l’Algérie, a été arrêté le 11 juin 1957 en pleine bataille d’Alger par les parachutistes. Il a été torturé jusqu’à la mort et son corps n’a jamais été retrouvé. En août dernier, l’épouse de Maurice Audin a écrit au président français et a demandé à ce que la mémoire de son mari mort pour une cause juste soit réhabilitée. «Comme beaucoup d’autres Algériens, il a été atrocement torturé, jusqu’à la mort. Comme pour beaucoup d’autres Algériens, les militaires français, responsables de son assassinat, ont prétendu qu’il s’était évadé au cours d’un transfert. Les autorités civiles, militaires et juridiques françaises s’en sont toujours tenues à cette thèse», écrit Josette Audin dans une lettre adressée au président Hollande en août dernier pour lui demander d’agir pour que la vérité sur la disparition de son époux puisse être «connue et reconnue». Et aussi: «Comme le président de la République Jacques Chirac l’a fait pour condamner la rafle du Vel d’Hiv, j’espère que vous ferez aussi, au nom de la France, non pas des excuses pour des actes qui ne sont pas excusables, mais au moins une condamnation ferme de la torture et des exécutions sommaires commises par la France pendant la Guerre d’Algérie.» La question de la mémoire sera également abordée lors de l’entretien qu’aura le Président Hollande avec son homologue Bouteflika à 14h durant la journée du 19 décembre.
Des sources officielles françaises indiquent que M.Hollande fera référence à la mémoire dans l’allocution qu’il prononcera devant les parlementaires des deux Chambres du Parlement algérien. «Il abordera sans complexe cette question de la mémoire et il trouvera les mots qu’il faut pour panser les blessures» indique une source diplomatique française. Il trouvera les mots qu’il faut pour aborder cette question. «L’histoire doit servir à bâtir l’avenir et non pas à l’empêcher», a estimé, il y a quelques jours, le Président français. M.Hollande a souhaité que la France et l’Algérie parviennent à «enfin dépasser, surpasser, tout ce qui est lié à l’histoire», celle-ci étant «douloureuse», «de façon à ce que nous puissions nous tourner vers l’avenir». Dans un entretien accordé avant-hier à l’AFP, le Président Bouteflika a estimé que «l’ambition de bâtir un partenariat fondé sur ce qui rassemble les deux pays des relations solides est toujours de rigueur, pour la partie algérienne qui souhaite donner un contenu concret et opérationnel à ce partenariat d’exception que les deux peuples appellent de leurs voeux. Les formes du partenariat importent finalement peu, c’est sa consistance qui est essentielle». Le président français clôturera sa visite par une escale à Tlemcen, où il prononcera une allocution à l’Université Aboubakr Belkaïd à 15h15. *L’Expression-13.12.2012.
**Un geste d’apaisement envers l’Algérie:
La France renonce à amender les accords de 1968 organisant l’entrée et le séjour des Algériens en France
«Il n’y a pas de projet à modifier l’accord bilatéral», a indiqué l’entourage du ministre Manuel Valls.
Est-ce un premier geste de la France pour des relations apaisées avec l’Algérie comme promis par le président François Hollande? A une semaine de la visite du président François Hollande à Alger, Paris a officiellement renoncé à amender un accord bilatéral de 1968 organisant l’entrée et le séjour des Algériens en France, après deux ans de négociations infructueuses, a indiqué avant-hier, le ministère de l’Intérieur. «Il n’y a pas de projet à modifier l’accord bilatéral», a indiqué l’entourage du ministre Manuel Valls. «Ça ne veut pas dire qu’on ne travaille pas sur le sujet. Il y a un groupe de travail avec le gouvernement algérien» pour débattre de ces questions, a-t-on précisé de même source sans donner plus de détails.
Pour les observateurs, cette décision prise en ce moment précis, n’est autre qu’un geste d’apaisement des relations entre les deux pays, pour donner à cette relation dont la dimension humaine est importante, un «élan nouveau», nous affirme une source diplomatique. Pour l’entourage du président Hollande, la relation avec l’Algérie «est indispensable de par l’histoire et la densité des liens humains». Plusieurs millions, sept selon des chiffres non confirmés officiellement, sont directement concernés par la nature des rapports qu’entretiennent les deux pays. La France «a le souci de faciliter la situation des Français vivant en Algérie et souhaite donc que certaines questions plus larges que l’Accord de 1968 soient abordées», avait déclaré Manuel Valls lors d’un déplacement à Alger à la mi-octobre. Les Accords de 1968, issus de l’esprit des Accords d’Evian ont été utilisés comme moyen de pression sur l’Algérie par la droite française pendant plusieurs années. En 2010, le gouvernement de Nicolas Sarkozy a entamé des négociations avec les autorités algériennes dans le but de maîtriser l’immigration en provenance d’Algérie. Catégorique, Alger a catégoriquement refusé de revoir les accords de 1968. «Les Français veulent nous traiter comme les Turcs ou les Pakistanais. Ils oublient que l’Algérie est un pays particulier du fait de l’histoire entre les deux peuples», dénoncent des sources proches du gouvernement. Les Algériens bénéficient en France de certains privilèges à la faveur de cet accord. Ils sont par exemple les seuls étrangers à disposer d’une carte de séjour valable 10 ans. Les sans-papiers algériens sont également les seuls étrangers régularisables sans conditions au bout de 10 ans de présence continue sur le territoire français. L’Accord de 1968, amendé à trois reprises, organise l’entrée, le séjour et l’emploi des Algériens en France, selon des règles dérogatoires au droit commun. Sur certains points, les Algériens sont favorisés par rapport aux autres étrangers (notamment en matière de regroupement familial), sur d’autres points, ils sont perdants (notamment pour les étudiants).*L’Expression-13.12.2012.
**Boutéflika et François Hollande signeront un accord de partenariat stratégique
A en croire des sources sûres, l’accord de partenariat politique algéro-français, serait à l’image du traité signé le 22 janvier 1963 entre le général de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer, venu sceller définitivement la réconciliation franco-allemande.
La visite en Algérie, les 19 et 20 décembre, du président François Hollande, s’annonce sous de bons auspices. L’heure est à la détente et jamais, depuis l’Indépendance de l’Algérie, une visite d’un président français n’aura suscité autant d’engouement. Aussi bien côté algérien que celui français, le ton est à l’optimisme et surtout à la volonté d’aller de l’avant loin de toutes les pesanteurs mémorielles. A moins d’une semaine de cette visite, les autorités algériennes ont mis le paquet pour réserver à leur hôte un accueil chaleureux, digne de celui consacré en 2005 au président Jacques Chirac.
Même si le traité d’amitié, voulu par les deux pays, a fait long feu, avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, cela n’a pas pour autant découragé les deux pays à aller de l’avant pour la concrétisation du partenariat d’exception tant escompté. Ce qui a été fait avec Chirac, pourrait être fait avec Hollande; et même plus. A en croire des sources sûres, l’accord de partenariat politique qui sera signé par les deux présidents, serait à l’image du traité signé le 22 janvier 1963 entre le général de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer, qui est venu sceller définitivement la réconciliation franco-allemande.
L’accord de partenariat politique portera également sur des consultations bilatérales et multilatérales permanentes, sur les questions internationales, à l’image des dossiers syrien, malien.
Cependant, la priorité sera surtout donnée lors de cette visite au volet économique, puisque les deux parties signeront pas moins de huit accords de coopération. D’abord, concernant le sempiternel dossier Renault, nous apprenons de nos sources qu’un accord sera conclu entre les responsables de la marque au Losange avec le directeur général de la Snvi, sous forme d’un pacte de coproduction. C’est ce qui distingue ce projet de celui implanté au Maroc où il s’agit plus d’une délocalisation.
Le projet Renault-Algérie sera un projet intégré, qui allie création d’emploi et transfert technologique. D’après nos sources, l’accord qui sera conclu sera à un taux d’intégration progressif conformément à la règle des 51/49%. D’autres accords sont également prévus dans les secteurs pharmaceutiques avec Sanofi Aventis et dans le secteur des ciments avec le groupe Lafarge. Ces deux partenaires économiques, présents depuis quelques années en Algérie, procéderont à la faveur de la visite de M.Hollande à la négociation d’autres parts du marché, notamment dans le volet production. Le secteur du bâtiment n’est pas en reste, puisque les autorités algériennes qui comptent diversifier les partenaires en matière de réalisations des 1.540.000 logements, misent sur l’atout proximité et compétence des groupes français du secteur du bâtiment.
En somme, les deux pays qui veulent tourner la page de la mémoire, sans pour autant la déchirer, comptent instaurer un climat de confiance et de partenariat gagnant-gagnant. Certes, l’amitié entre les peuples est déterminante, mais les intérêts sont capitaux. Sur un autre chapitre, la reconduction des accords de 1968 qui, à l’ère Sarkozy, comptaient leurs jours, constitue un autre gage de confiance entre Alger et Paris.
Aussi, il s’agit, à travers la visite du président Hollande, d’intéresser le maximum d’investisseurs français de s’impliquer dans le marché algérien. Il ne s’agit pas de voir en l’Algérie un comptoir commercial, mais des opportunités d’investissements dans divers domaines. D’autant plus que la France, qui connaît un véritable déclin de son économie, doit faire de la visite de M.Hollande l’occasion inespérée pour arracher le maximum de marchés.*L’Expression-16.12.2012.
**Tlemcen se prépare à recevoir François Hollande
Coup de peinture sur certains édifices, sur les trottoirs, sur les platanes dont les feuilles tombent en cette fin d’automne. Certaines rues et mêmes ruelles sont regoudronnées.
Tout doit être fin prêt pour jeudi 20 décembre 2012, puisque la ville s’apprête à recevoir un hôte de marque, François Hollande, président de la République française. «C’est un moment historique pour notre ville, explique Abderrahmane, 45 ans, enseignant. Elle est en train de devenir une cité de premier plan à l’échelle non seulement nationale, mais maghrébine et méditerranéenne.» La plupart des Tlemcéniens avouent être fiers de ce qui les attend la semaine prochaine. «Tlemcen sera au centre de l’Algérie et de la France, nous sommes heureux de recevoir un invité tel que François Hollande, et il faut dire que si c’était Sarkozy, peu de monde l’aurait accueilli, nous n’aurions pas changé nos habitudes», lancent des jeunes rencontrés à proximité du mythique Mechouar.
Du côté de la place Emir Abdelkader, en plein centre-ville, des retraités passent le temps, malgré la fraîcheur. «Vous savez, constate Aâmmi Saïd, 83 ans, ancien cheminot, j’ai attendu ce moment toute ma vie. Pourtant en 1960, j’avais l’opportunité d’aller voir de Gaulle à l’occasion de sa fameuse ‘’tournée des popotes’’ (appelée ainsi, parce le chef de l’Etat français de l’époque voulait éviter Alger et ses ultras de l’Algérie française, ndlr).
Mais, inch Allah, je serai là pour rencontrer celui qui fera oublier le ‘’Hongrois’’ !» Dans le quartier Agadir, à quelques encablures du Centre culturel islamique et de l’hôtel Les Zyianides, Mourad, restaurateur, reste perplexe quant à la visite du président français : «Ça ne me concerne pas. Moi, je suis préoccupé par la vie de tous les jours. Hollande va venir, il va parler et il va repartir, oum’baad ? Et après ? Tout sera comme avant, voilà. Moi, j’attends surtout que Bouteflika, améliore nos conditions de vie, c’est pour ça que nous l’avons élu, non ? .»…El Watan-14.12.2012.
*Consulter par ailleurs: Tlemcen: si le Méchouar m’était conté
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Les Franco-Algériens écrivent au recteur de l’université de Tlemcen
*Derriére l’association communautaire de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), se cache une association engagée idéologiquement pour le sionisme qui est assimilé au racisme, selon la résolution 3379 de l’ONU.
Dans une lettre ouverte adressée la veille du nouvel An au recteur de l’université de Tlemcen dont nous détenons une copie, l’association des Franco-Algériens libres (Afal) se dit consternée par la déclaration rendue publique par l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) juste après la visite de deux jours effectuée en Algérie au mois de décembre dernier par le chef d’Etat français François Hollande. Jonathan Hayoun, le président de ladite union, faut-il le souligner, faisait partie des invités de François Hollande lors de sa visite à Tlemcen le 20 décembre 2012.*12 Janvier 2013-La nouvelle république
«C’est avec consternation et une grande irritation que nous venons d’apprendre, par le biais d’une déclaration publique, que l’association communautaire de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), a été reçue en grande pompe par votre université, lors de la récente visite du président François Hollande à Tlemcen, et qu’une tribune de propagande de son idéologie lui a été offerte, au sein du public universitaire.
Nous ne pouvons que supposer que cela résulte d’une totale méconnaissance, par vous, de la nature de cette association et voulons, en conséquence, attirer votre attention, sur le fait que l’UEJF n’est pas une organisation de jeunes étudiants français cherchant simplement à nouer des relations culturelles ou scientifiques avec des étudiants d’autres nations.
C’est une association engagée idéologiquement, qui a coordonné la publication d’un ouvrage hautement idéologique intitulé Le sionisme expliqué à nos potes -Ed. de la Martinière, 2003- Bien qu’ayant revu sa décision, il ne vous a certainement pas échappé que l’ONU, à travers sa résolution 3379, assimilait le sionisme au racisme.
Suite à la dernière agression militaire contre la population de Ghaza, l’écrivain Jacob Cohen, dans un article intitulé Le sionisme et sa démence meurtrière, apporte un éclairage instructif sur cette idéologie.»
Les rédacteurs de cette missive précisent : « Antérieurement, le mouvement BDS –Boycott désinvestissement sanctionsmarocain, l’Association des travailleurs marocains en France (ATMF) et l’Union juive française pour la paix (UJFP) s’étaient déjà insurgées contre la tenue de la conférence nationale de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) au Maroc du 26 au 30 mai 2011, et n’ont pas manqué de protester auprès des autorités marocaines.»
L’association des Franco-Algériens rappellent que l’UEJF a été dénoncée par Rupert Colville, porte parole du Haut commissariat de l’ONU pour les droits de l’Homme, et interdit d’accès à la conférence «Durban II» contre le racisme à Genève, en avril 2009.
Elle revendique une représentation communautariste et milite pour l’Etat d’Israël en toutes circonstances, comme vous pouvez le constater en consultant son site, alors même que cet Etat a eu le triste privilège de faire l’objet de 85% des condamnations prononcées aux Nations unies, rien qu’en 2012.»
Pour les signataires de ladite lettre «L’UEJF soutient Israël, au moment où Tsahal commet des crimes de guerre (voire des crimes contre l’humanité) contre la population civile de Ghaza (rapports de R. Goldstone et R. Falk).
Cette organisation ne dit pas un mot sur le siège de Ghaza, la colonisation galopante des territoires palestiniens, la judaïsation de la ville de Jérusalem (El-Qods), le système d’apartheid et d’épuration ethnique israélien, l’attaque des flottilles humanitaires par l’armée israélienne dans les eaux internationales… etc.
L’UEJF qui ne trouve rien à dire à la nomination d’A. Libermann, ministre d’extrême droite israélien, s’est attachée à dénigrer les candidates à l’Elysée Eva Joly (EELV) et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), après qu’elles aient décrit Ghaza comme «un camp de concentration à ciel ouvert»
L’UEJF expliquent-ils «s’est aussi attaquée à Daniel Mermet, animateur et producteur de l’émission quotidienne «Làbas si j’y suis» sur les ondes de France Inter, en mai 2002,sous prétexte d’incitation à la haine raciale car il évoquait la situation de la population palestinienne.
Ce dernier a été relaxé par la 17e chambre correctionnelle du Tribunal de Paris. En novembre 2003, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a demandé, sans succès, à l’université de Nanterre- Paris X d’interdire une association étudiante sur le campus, l’Association générale des étudiants de Nanterre (Agen) qu’elle accusait d’être à l’origine d’incidents, là encore, du fait de son soutien à la cause palestinienne.
L’UEJF n’a pas hésité à stigmatiser le professeur Christophe Oberlin, solidaire du peuple palestinien, en l’accusant d’inciter ses étudiants à prendre des positions «haineuses », et en demandant à l’université Paris VII de le sanctionner, car il s’était permis d’évoquer la mort de civils, à Ghaza, dans une question d’examen de médecine humanitaire. l’UEJF a salué la décision du recteur d’académie de Toulouse d’ interdire le meeting «Palestine vaincra» prévu à l’université Toulouse-Le Mirail, en décembre 2012…»
Il faut savoir que l’UEJF a dénoncé la dernière pétition des 62 footballeurs professionnels s’opposant à la tenue de l’Euro 2013 des moins de 21 ans en Israël en juin prochain et elle a soutenu le journal Charlie Hebdo dans son élan islamophobe, sous prétexte de droit à la liberté d’expression – droit à dimension variable, puisqu’elle n’a de cesse que de tenter d’interdire toute expression sur la Palestine.
«Voilà, Monsieur le recteur quelque unes des prouesses de cette organisation qui par ailleurs déclare, par la bouche de son président, qu’elle se rendra prochainement dans votre université afin de promouvoir «la paix des mémoires» et organiser le dialogue avec les jeunes algériens, sans faire aucune allusion au décret Crémieux (décret n°136 qui accorde d’office en 1870 la citoyenneté française aux juifs d’Algérie).
Au vu de ces quelques faits avérés, vous ne pouvez accepter d’être utilisé comme simple outil de promotion de la politique israélienne et de son idéologie meurtrière, sous prétexte d’instauration d’un pseudo dialogue. Il est de votre responsabilité d’apporter un démenti à la déclaration publique de cette organisation, à défaut de quoi, vous vous exposez à une posture d’encouragement à la politique criminelle menée par Israël contre le peuple palestinien.
Il est plus que nécessaire d’informer les personnels et les étudiants des universités que vous dirigez, des motivations de cette association qui milite contre l’expression démocratique en France et qui prétend manifester pour les libertés publiques ailleurs, mais n’a d’autre but que la promotion de la politique coloniale israélienne».
Les rédacteurs de cette lettre ouverte précisent encore : «Parce que nous sommes des Franco-Algériens responsables, sensibles aux valeurs des droits de l’Homme et notamment attachés à l’indépendance de l’Algérie, nous vous demandons de mettre fin à la machination organisée par l’association communautariste «Union des étudiants juifs de France», en cessant toute collaboration avec cette dernière, et en apportant les informations nécessaires pour éclairer le public, particulièrement estudiantin, des vraies motivations de cette association.»
«Convaincus que votre attention sera attirée par notre indignation et que vous apporterez les réponses nécessaires, dans l’intérêt de l’université algérienne, recevez, Monsieur le Recteur, l’expression de nos salutations anticolonialistes.»
De Paris, Hadj Hamiani
Le rectorat de l’université de Tlemcen réagit Nous avons pris connaissance de la déclaration de l’UEJF sur son site web. Nous considérons cette déclaration comme une des manifestations d’une rhétorique liée à leur propagande et nous ne souhaitons pas répondre sur le même registre à de telles allégations. Néanmoins,nous tenons à préciser que la composition de la délégation qui accompagnait le président français François Hollande relevait des autorités françaises.
A cet effet, il est clair que c’est une délégation dans sa globalité qui a été reçue et non des individus. La présence du président de ladite association dans l’auditorium de l’université avec toute la délégation française et le fait qu’il ait pu croiser d’autres invités ne permettent sûrement pas de dire qu’il ait eu des discussions avec nos étudiants. Cet individu n’a jamais été reçu officiellement par notre université et n’a eu aucun contact avec ses responsables.
Le vice-recteur des relations extérieures Université Aboubekr-Belkaid de Tlemcen.
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*Dans un entretien exclusif au mensuel Arabies
Medelci évoque la visite de Hollande
Le ministre des Affaires étrangères, M.Mourad Medelci, a déclaré que l’Algérie attend de la visite du président français, qu’elle soit «une contribution effective au partenariat d’exception» que les deux pays se sont engagés à bâtir ensemble. Dans un entretien exclusif au mensuel Arabies, publié dans son édition du mois de décembre, le chef de la diplomatie algérienne a souligné, que cette contribution passe par des partenariats industriels, un transfert de technologie et du savoir-faire français, un appui à la modernisation des cadres de gestion et un accompagnement dans l’entrée pleine et entière de l’Algérie dans la mondialisation. «L’Algérie attache le plus grand prix à ce partenariat qui vise à donner une assise plus large et plus diversifiée à notre économie», a-t-il indiqué. Cette visite, a-t-il ajouté, «sera certainement l’occasion d’échange sur des thèmes qui nous préoccupent au plus haut point», en particulier, a-t-il précisé, «ceux qui sont en rapport avec la situation actuelle dans notre région et la problématique du développement qui constitue une thématique prioritaire pour les peuples de notre continent». Sur la reconnaissance pour la première fois par un président français de la responsabilité des autorités françaises dans la tragique répression de la manifestation organisée le 17 octobre 1961, le ministre a estimé qu’«il est indéniable que le geste du Président François Hollande constitue un message politique important qui marque un pas vers la reconnaissance par la France de ce que fut réellement son histoire dans notre pays et des douloureux événements qui ont lourdement marqué cette histoire». Il a en outre souligné que l’Algérie «apprécie certainement» cette initiative qui confirme que les relations entre Alger et Paris «peuvent se consolider en jetant un regard politique lucide qui transcende les sujets tabous». Au sujet de la capacité de la France à devenir un partenaire économique privilégié de l’Algérie, le ministre a souligné que la France «est déjà le premier fournisseur de l’Algérie et ses investissements sont en mesure de favoriser la création d’emplois et d’accompagner notre développement économique et social». Il a également indiqué que celle-ci a toujours encouragé le partenaire français à se positionner par rapport au marché algérien en décidant de s’y implanter davantage. M.Medelci a déclaré, dans le même cadre: «Nous avons veillé à réunir les conditions pour attirer l’investissement étranger, et nous comptons sur l’engagement et le dynamisme des entreprises françaises pour renforcer leur présence dans notre pays». Au plan international et sur la question du Sahel, il a rappelé que l’Algérie «n’a eu cesse d’oeuvrer à la paix, à la stabilité et au développement de la région, ajoutant que «(…) pour un problème malien, la solution ne peut-être que malienne, elle devrait être articulée autour de la stabilité, de la sécurité et du développement». Il a souligné, à ce sujet, que l’engagement de l’Algérie dans la sous-région est bien antérieur au conflit libyen et à ses conséquences qui ont aggravé la situation d’instabilité et exacerbé la menace sécuritaire dans la région. Sur la vision de l’Algérie des nouveaux régimes islamistes dans certains pays arabes, le ministre a fait observer qu’un des principes de la politique étrangère de l’Algérie est «la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, notamment amis».L’Expression-13.12.2012.
**Louisa Hanoune: «Les Algériens n’ont pas besoin de repentance»
Le leader du PT estime que «la reconnaissance des crimes commis en Algérie est un dossier franco-français».
La première responsable du Parti des travailleurs a indiqué, hier à Alger, que «l’administration a été impliquée dans la fraude lors des élections municipales du 29 novembre 2012». Intervenant lors d’une conférence de presse animée au siège du parti, Louisa Hanoune estime qu’«au vu des dépassements constatés lors des élections législatives et municipales, une commission indépendante devrait être installée pour organiser l’élection présidentielle de 2014».Pour cela, elle a annoncé que «le comité central du parti a chargé le bureau politique de rédiger une lettre au président de la République avec pour objectif la mobilisation des forces vives de la nation et ce, pour contrecarrer les velléités néolibérales de quelques responsables étatiques et pour sauvegarder les acquis pour la souveraineté économique du pays». Elle lance «un appel pour la création d’un front commun de résistance».
«Nous n’attendons pas de miracle de la visite du président français»
Louisa Hanoune affirme sur un autre point que la visite de François Hollande survient uniquement «pour la signature de contrats au profit des multinationales». Elle a évoqué le dossier malien, qui, pour elle, est également «une agression contre l’Algérie qui a su résister jusqu’à présent aux désirs impérialistes». Elle pense dans ce sens que «la visite de François Hollande en Algérie n’est pas bénéfique pour le peuple algérien, car la France veut à tout prix l’intervention étrangère». Et d’ajouter : «Hollande vient uniquement signer des contrats au bénéfice des entreprises françaises. Nous n’attendons pas de miracle de la visite du président français.» Et de poursuivre : «La France veut intervenir au Mali pour dilapider les richesses de cette région.»
Enfin, Louisa Hanoune affirme que «le PT ne demande pas la reconnaissance des crimes coloniaux ou la repentance». Pour elle, «les Algériens ont arraché l’indépendance avec fierté». Elle estime que «la reconnaissance des crimes commis en Algérie est un dossier franco-français et un travail des historiens français pour sortir leur pays de ce sentiment de honte».
**Depuis que la gauche est revenue aux affaires, le courant passe mieux entre Paris et Alger qui veulent fermer la parenthèse Sarkozy et relancer la coopération à tous les niveaux.
En accordant un long entretien à l’Agence France presse, à la veille de la visite de François Hollande en Algérie, le président de la République Abdelaziz Bouteflika a voulu envoyer un message fort aux Français et à la classe politique afin de leur expliquer que l’Algérie ne nourrit aucun complexe vis-à-vis de la France et qu’elle ne ménagera aucun effort pour dissiper les nuages qui avaient assombri les relations entre les deux pays. Il faut dire que, durant son mandat, l’ancien président Nicolas Sarkozy n’avait rien fait pour les réchauffer et les consolider comme l’avait tenté Jacques Chirc, son prédécesseur.
Bien au contraire, il a tout fait pour envenimer ces relations, en ralentissant certains projets, notamment le projet Renault renvoyé sans cesse aux calendes grecques et sur lequel les Algériens fondent beaucoup d’espoirs pour réduire les exportations de véhicules. La nomination de Bernard Kouchner aux Affaires étrangères, alors qu’il n’avait pas caché son hostilité à l’égard de l’Algérie, et du tristement célèbre Gérard Longuet qui a fait tomber son masque, en se montrant irrespectueux envers les Algériens, ont irrité, elles aussi, Alger et contribué du coup à la détérioration des rapports entre les deux capitales.
Sans oublier l’affaire Hasni, le diplomate algérien, qui avait fait l’objet de poursuites, les soupçons sur la mort des moines de Tibhirine, la question sur la restriction des visas délivrés au compte-gouttes, le Sahara occidental, le bombardement de la Libye, qui ont terni le climat et nui aux relations politiques entre les deux pays. Le président de la République qui plaide pour un partenariat d’exception, est pour une refondation des relations et une nouvelle politique qui favorise la coopération et les échanges à tous les niveaux. Fin connaisseur de la diplomatie internationale et de la relation franco-algérienne, Abdelaziz Bouteflika reconnaît que la France et l’Algérie ont beaucoup de choses en commun et que malgré un lourd passé colonial et une histoire marquée par des hauts et des bas, les deux pays peuvent surmonter tous leurs différends, en donnant une nouvelle impulsion à leurs relations politiques et économiques pour le bien des deux peuples.
Se félicitant «du fait au fil du temps, les deux pays aient pu apporter à chaque fois une pierre à ce grand édifice que nous voulons construire ensemble, celui d’un modèle de coopération dans le Bassin méditerranéen», le président de la République n’a pas omis, à l’occasion de cet entretien, de parler de l’Algérie et surtout des réformes qu’il a initiées pour construire l’Etat de droit et consolider la démocratie. Tout en témoignant l’amitié et la solidarité de l’Algérie aux pays arabes qui ont connu ou continuent de connaître des soulèvements populaires, il a rappelé que l’ouverture politique a été lancée en 1989.
«Des avancées notables ont été enregistrées, mais des dérives ont failli faire disparaître l’Etat républicain et ont entraîné le pays dans de longues années de destruction et de souffrances sans pour autant remettre en cause la démocratie comme option unique de gouvernance du peuple algérien qui s’est dressé seul contre le terrorisme.» Evoquant les crises malienne et syrienne, le président a indiqué ensuite que «la première est multidimensionnelle et recouvre des aspects politiques, sécuritaires, économiques et humanitaires qui ont déstabilisé l’Etat et le peuple du Mali». Opposé à toute intervention militaire qui mettrait en danger et les Maliens et tous les peuples de la région, Abdelaziz Bouteflika est convaincu que seule une solution politique négociée entre le gouvernement renforcé et les groupes de la rébellion pourrait ramener la paix. Quant à la seconde, tout en rappelant que l’Algérie avait tout fait pour éviter le conflit, en enjoignant au gouvernement et l’opposition à mettre fin aux hostilités, il mise sur la mission de bons offices conduite par le représentant des Nations unies pour rétablir la paix.L’Expression-13.12.2012.
**Encore une fois, ceux qui ont l’habitude de nager en eaux troubles, ont tout intérêt à torpiller la visite du président Hollande en Algérie
«Je parlerai avec les autorités algériennes, avec le Président Bouteflika, de tous les sujets» a affirmé, hier le Président français François Hollande à Bruxelles. S’exprimant lors d’une conférence de presse, à l’issue du Sommet européen, Hollande n’a, toutefois pas précisé la nature des dossiers qu’il examinerait avec son homologue algérien. Alors que certains voient en cette visite une occasion pour «exhumer» de nouveau le dossier des moines de Tibhirine, le président français n’a à aucun moment évoqué le sujet. Encore une fois, ceux qui ont l’habitude de nager en eaux troubles, ont tout intérêt à torpiller la visite du président Hollande, en remettant au goût du jour un dossier dépassé par les événements et dont la version des faits avait conclu à un acte terroriste. Le témoignage de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Hervé de Charrette abonde dans ce sens.L’Expression-15.12.2012.
**Entre François Hollande et l’Algérie, une longue histoire d’amitié
**François Hollande jouit chez les Algériens d’un capital de sympathie appréciable
François Hollande, président français, jouit chez les Algériens d’un capital de sympathie appréciable en rupture avec la méfiance qu’inspirait son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. Pour autant, quand il s’agit de politique entre deux Etats souverains, les élans du coeur viennent bien après les intérêts comme on peut le constater depuis l’indépendance où le renforcement naturel des liens entre les deux peuples n’a jamais pu décrisper les relations entre les gouvernants.
A moins de deux semaines, la visite du président français François Hollande, attendu à Alger le 19 décembre pour deux jours d’un périple qu’on annonce d’une intense activité, c’est l’optimisme qui domine les commentaires dans la presse nationale et française.
Premier motif de satisfaction anticipée : c’est que le nouveau locataire de l’Elysée ne peut que mieux faire par rapport à son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, qui a voulu occulter les relations complexes entre les deux pays pour de grossières ambitions d’affaires. Le président socialiste semble concevoir, lui, qu’il n’est pas possible de zapper les questions politiques auxquelles Alger accorde une importance soit symbolique soit géostratégique.
UNE PRÉPARATION BIEN INTENTIONNÉE
On aura pu le confirmer lors de son message bref mais significatif à l’occasion de la commémoration du 17 octobre 1961, au sujet de la crise dans le Nord du Mali où sa conception différente de la solution à apporter demeure toutefois enrobée de nuances autorisant la convergence avec la position algérienne qui table davantage sur la dialogue.
Quant aux dossiers techniques sur la coopération, le traitement des contentieux ou le partenariat militaire, Hollande en «président normal» a pris la précaution d’envoyer des ministres et autres émissaires pour défricher le terrain, de faire voter un texte et de préparer sa visite en prévenant toutes mauvaises surprises.
Une préparation «minutieuse » selon le prestigieux quotidien français Le Monde qui aborde le sujet de la mémoire avec pragmatisme : «M. Hollande sait qu’il est avant tout attendu sur les mots qu’il prononcera pour panser les plaies du passé, même si la diplomatie algérienne assure que «repentance « n’a jamais été une demande officielle de l’Algérie.
Il devrait ainsi s’arrêter sur la place Maurice- Audin, pour rendre hommage au militant anticolonialiste français mort sous la torture. «On n’en fera jamais assez«, dit-on dans l’entourage du président français.
Le but de François Hollande est de proposer un vrai partenariat politique. Une perspective que la situation au nord du Mali, dominé par des groupes djihadistes et visé par une possible intervention militaire internationale, renforce. »
DES DIVERGENCES INDÉLÉBILES
Cependant, dans l’euphorie générale, des observateurs avisés tempèrent leur jugement en avançant que nombre de dossiers butent contre des résistances internes aux deux pays, que les deux chefs d’Etat ne pourront pas surmonter lors des retrouvailles algéro-françaises : bien plus épineux que la restitution d’objets du patrimoine national par l’ex-colonisateur, subsistent encore beaucoup de tabous freinant l’avènement de relations diplomatiques standards qui seraient fondées sur des rapports d’intérêts partagés.
Ainsi, il n’est pas évident qu’on puisse implanter une usine Renault sans que le projet ne s’accompagne de pressions politiques pour la réouverture de nos frontières avec le Maroc voisin, comme nous l’expliquions dans l’une de nos précédentes éditions. Par ailleurs, tout transfert technologique reste incertain dans ce contexte de concurrence qui caractérise une économie mondialisée aux nations de plus en plus protectionnistes.
Gageons que le projet Renault Algérie va aussi soulever des vagues en France, aggravées par le lobbying anti-Algérie toujours influent dans la classe politique française à droite comme à gauche. Pas simple non plus d’avancer sur la réappropriation des archives que des Algériens et des Français ne sont probablement pas pressés d’ouvrir aux opinions nationales.
Plus ardu encore, le traitement politique d’affaires judiciaires relatives à la décennie noire, officiellement la tragédie nationale, quand l’indépendance de la justice française manoeuvre comme pour déstabiliser la gouvernance en Algérie dans un contexte d’interventionnisme chez nos voisins. Une politique étrangère que Paris ne pourra manifestement jamais justifier auprès d’Alger viscéralement opposée à toute ingérence dans les affaires des Etats tiers.
Le feuilleton malien n’ayant pas encore livré non plus toutes les divergences de point de vue, minimisées ou non de part et d’autre. Sans oublier une partie de la classe politique algérienne dont le fonds de commerce se base sur un sentiment anti-français exacerbé, de façon feinte ou tristement sincère, et que les gestes négatifs de la France au Sahara occidental ou en Libye accentuent.
Il y a incontestablement autant d’éléments objectifs qui promettent une visite hautement positive du président français, François Hollande, en Algérie que de vecteurs subjectifs en France ou en Algérie pour ajourner encore une fois le rapprochement fraternel entre les deux rives. Aux gouvernants de réussir ce pari pour le cinquantième anniversaire de l’indépendance.*09 Décembre 2012-Le Jeune Indépendant.
**Hollande et la « baraka » de Ben Bella
La scène se passe mercredi 8 décembre 2010 à Alger. Dans sa villa El Menzel, sur les hauteurs de la capitale, l’ancien chef d’Etat algérien, Ahmed Ben Bella (décédé le 11 avril 2012), reçoit François Hollande alors en campagne pour les primaires socialistes qui devront dégager le candidat pour la présidentielle de mai 2012.
Pendant plus d’une heure, raconte Le Nouvel Observateur dans son dernier numéro, Ahmed Ben Bella refera l’Histoire et la sienne. A François Hollande, il racontera son engagement dans l’armée française durant la seconde guerre mondiale, sa blessure lors de la bataille de Monte Cassino (Italie), ses amours avec son infirmière, son passage à l’OM comme milieu de terrain, la guerre puis l’indépendance de l’Algérie, ses premières années comme président, ensuite la prison dans laquelle Boumediene l’avait enfoui pendant treize ans. A la fin de l’entretien, en prenant congé de son invité, Ahmed Ben Bella lui lance taquin : « Rassurez-vous, monsieur Hollande, je porte toujours bonheur à ceux qui viennent me rendre visite. » « Heureusement, qu’on avait décroché une rencontre avec Ahmed Ben Bella ! », soupire un proche de Hollande à Vincent Jauvert du Nouvel observateur. Cette rencontre entre l’ex-président algérien et le futur président français, c’est Faouzi Lamdaoui, chef de cabinet du candidat socialiste, aujourd’hui conseiller à l’Elysée, qui l’obtiendra grâce à ses liens avec Mahdia, la fille de Ben Bella.*Rue89-résumé-13/12/2012
**Lettre à Bouteflika et Hollande adressée par le Syndicat de défense des Algériens en Europe
*Beaucoup de facteurs militent en faveur d’un partenariat d’exception entre l’Algérie et la France
Pour cette association, la visite de Hollande en Algérie doit déboucher sur des relations d’exception entre les deux pays.
A la veille de la visite du président français, François Hollande, en Algérie, prévue le mois de décembre prochain, le Syndicat de défense des Algériens en Europe (Sdae) a écrit aux présidents des deux pays, leur demandant de renforcer les relations bilatérales. Les deux lettres signées par le président du syndicat, Mouffok Badaoui, insistent sur le caractère «exceptionnel» de cette visite qui doit «déboucher sur des relations d’exception entre nos deux peuples et nos deux nations». Pour ce syndicat, la proximité géographique, la langue, l’histoire commune et l’importante communauté algérienne installée en France, sont autant de facteurs qui militent en faveur d’un partenariat d’exception entre l’Algérie et la France. «La visite officielle que vous allez effectuer en Algérie durant ce mois de décembre doit être une occasion unique pour voir les entreprises françaises être au premier rang des partenaires commerciaux de notre pays», lit-on dans la lettre envoyée à M.Hollande. Selon ce syndicat, les entreprises françaises, de par leur savoir-faire, dans tous les secteurs, peuvent jouer un rôle très important dans les projets économiques et sociaux que l’Algérie projette de mettre en oeuvre. Au président algérien, Abdelaziz Bouteflika, cette association suggère «que la visite de François Hollande puisse être une opportunité historique pour une refondation des relations algéro-françaises qui seront basées sur l’élément humain», avec comme vecteur fondamental de ces relations, la communauté algérienne installée en France.
Le signataire de la lettre demande à M.Bouteflika de faire confiance aux entreprises françaises «dont les compétences et les connaissances dans le domaine des travaux publics, du bâtiment, des industries agroalimentaire (élevages, agriculture) ont atteint une technologie et un matériel très avancé à même de nous apporter un partenariat pour le développement de notre pays».
«Un pays comme le nôtre, qui possède des possibilités, des richesses et des atouts dans les secteurs (tourisme, agriculture, pêche) ne peut rester indéfiniment tributaire des hydrocarbures et richesses tarissables», lit-on dans la lettre, plaidant pour des politiques économiques en misant sur des secteurs du tourisme, de l’agriculture, de la pêche…etc.
Quant à l’histoire qui lie les deux pays, le syndicat suggère de laisser la responsabilité de son écriture aux historiens français et algériens.*L’Expression-25.11.2012.
*Gérard Longuet poursuivi en justice a la suite de son geste haineux contre l.Algérie et les Algériens
L’affaire du bras d’honneur lancé en direct à la télévision à l’endroit des Algériens par l’ex-ministre français de la Défense, Gérard Longuet, n’est pas close. Elle fait encore des vagues. Abdelwahab Rahim, président de l’Association internationale de la diaspora algérienne (Aida), a indiqué, hier, dans une déclaration à L’Expression, que son association a décidé de saisir le procureur de la République française contre l’ex-ministre français pour son geste odieux et irresponsable. «Nous allons saisir le procureur de la République pour cette offense contre les Algériens. On a passé sur trop de choses et on n’acceptera plus qu’on nous marche sur les pieds», a déclaré Abdelwahab Rahim.
Cette décision a été prise à une unanimité écrasante lors des rencontres avec la diaspora à travers le monde en France. «A l’ issue d’un meeting à Lyon il a été décidé de saisir le procureur de la République française contre l’ex-ministre français de la Défense et actuel sénateur de La Meuse, Gérard Longuet, après son geste irresponsable à la fin d’une émission diffusée par la télévision française», a précisé un communiqué de l’association dont le siège se trouve à Genève.
L’ex-ministre de la Défense (UMP) avait été l’auteur d’un geste obscène (bras d’honneur) en direction de l’Algérie, pendant le générique de fin de l’émission «Preuves par 3» de Public Sénat dont il était l’invité. Il réagissait à une question hors micro sur la demande du ministre algérien des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbas, d’une «reconnaissance franche des crimes perpétrés à l’encontre des Algériens par le colonialisme français», en se justifiant que l’Algérie «ravive une plaie entre nos compatriotes». Le président de l’Aida a qualifié le comportement de Longuet de «vulgaire et grossier» qui a touché en plein coeur la communauté algérienne de par le monde. «Nous avons reçu des milliers de réactions de la communauté algérienne établie à l’étranger suite à ce geste», a indiqué M.Rahim soulignant que cette action n’est qu’une manière élégante et civique de répondre à ce sous-traitant d’une extrême droite haineuse et à ce geste qui illustre la brutalité vulgaire d’une extrême droite qui excelle dans l’art d’envenimer le débat républicain cela d’une part.
De l’autre, la décision de poursuivre en justice l’ancien ministre français de la Défense a pour but d’«éviter que ce genre de comportement ne se reproduise», a expliqué M.Rahim qui a relevé qu’il était «tout à fait regrettable d’associer les Français défenseurs des droits de l’homme et des valeurs universelles, à un geste aussi insolant», estimant que «la haine du sénateur a relancé les triades déjà enflammées sur la repentance de la France». Abdelwahab Rahim insiste que son association n’est en guerre contre personne. «Nous voulons que le procureur de la République se détermine; qu’il nous dise si le geste de M.Longuet constitue une insulte à l’endroit de tout un peuple ou non. Ainsi, nous saurons à quoi nous en tenir».
L’Association internationale de la diaspora algérienne (Aida), a pour but, entre autres, de promouvoir l’entraide de la diaspora algérienne à l’étranger et de défendre les intérêts des Algériens. Est-ce à dire qu’elle fait du lobbying? Oui, répond M.Rahim. «Il ne faut pas avoir peur des mots. Nous faisons du lobbying à l’image des autres communautés comme les Coréens, les Indiens et les Chinois», affirme-t-il. Auparavant, le président du Cercle d’amitié franco-algérien, Adam Benahmed, a réagi au geste du ministre français.
Dans un communiqué, le Dr Benahmed s’était dit «outré et scandalisé par le geste inélégant et de voyou» de l’ancien ministre Gérard Longuet (UMP) «envers le peuple algérien ami». Il a appelé «l’ensemble des femmes et des hommes politiques français à la réprobation totale de cet individu qui déshonore la France et les Français et qui porte atteinte aux relations intenses, riches et amicales qui lient nos deux pays aujourd’hui»..*L’Expression-04.12.2012.
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*Incertitudes …
La visite du Président français pourrait avoir lieu le 19 décembre 2012, si l’on se fie à une information rapportée par le site d’information TSA. Or, selon le journal français Le Canard enchaîné, réputé pour ses sources fiables et ses nombreux scoops, cette visite aurait été repoussée sur demande instante du Président Bouteflika. Maintes raisons, en tous cas, plaident en faveur d’un pareil report…
Le Président Bouteflika, soulignons-le, campe sur ses positions qui consistent à exiger de la France plus qu’une reconnaissance d’un pan de son histoire (le 17 octobre 61) mais celle de tous ses crimes coloniaux, et même de s’en repentir.
L’espoir de tourner la page de l’Histoire, ainsi que l’avait souhaité l’ex-Président Jacques Chirac à Alger, en 2003 et 2006, butte, à nouveau, sur la position déterminée et juste de Abdelaziz Bouteflika.
Or, Paris ne veut absolument pas entendre parler de repentance. Si les socialistes, au pouvoir actuellement, rejettent poliment la demande d’Alger, des cadres de l’UMP de droite montent carrément au créneau, perdent toute contenance, pour se livrer à des gestes obscènes et avilissants en direct à la télévision.
Cette visite tombe donc mal en ce moment, vu les événements récents connus par l’Algérie sur le plan politique, notamment le geste avillissant médiatisé du nostalgique de l’Algérie française. Applaudi par son confrère du parti, Gilbert Collard. L’ancien ministre de la Défense de Sarkozy et sénateur UMP, Gérard Longuet, avait répondu vulgairement par un bras d’honneur, à la demande de Mohamed Cherif Abbas, ministre des Moudjahidine, appelant à « une reconnaissance franche des crimes perpétrés à leur encontre par le colonialisme français ».
Rien ne nous dit, en effet, que des clashes ne se produiront pas au niveau de l’APN où François Hollande est censé faire un discours, tant que l’incident demeurera vivace dans les esprits.
Ce n’est pas tout. Alger continue de rejeter farouchement la demande française de révision de l’accord de 1968 sur la circulation, l’emploi et le séjour des Algériens en France qui opte pour « la politique de l’émigration choisie », sans oublier que le fameux accord à déjà été modifié trois fois auparavant. C’est ainsi que les deux pays restent au stade de consultations et que rien n’a été encore décidé pour le moment.
Dans le même ordre d’idées, la problématique liée à la délivrance des visas vaut elle aussi son pesant d’or dans les négociations franco-algériennes car selon le gouvernement, la France ne donne pas assez de visas aux citoyens algériens contrairement aux déclarations de la France qui dit que le taux de refus ne serait que de 15 %.
C’est dire que le ballet diplomatique, déployé tous azimuts par la France, avec les visites à Alger du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, Yamina Benguigui, ministre déléguée chargée de la fFrancophonie, Nicole Brick, ministre du Commerce extérieur ainsi que Manuel Vals Premier ministre français, et celle prévue aujourd’hui d’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, n’auront pas suffi à rapprocher suffisamment les points de vue diamétralement opposés d’Alger et de Paris concernant plusieurs questions essentielles.
Par exemple, la France espère voir ses entreprises profiter pleinement des programmes d’investissements publics algériens dans le cadre du plan quinquennal et avoir le maximum de marchés, vu qu’elle est confrontée à une crise économique sévère. La France veut également proposer à l’Algérie un partenariat stratégique dans le domaine économique, basé sur la co-localisation.
A ce propos, les deux pays ne se sont toujours pas entendus, concernant le projet d’implantation de l’usine Renault en Algérie, car la France exige l’exclusivité de deux ans en plus de la consommation qui doit se limiter à l’échelle locale, ce qui reste inacceptable pour l’Algérie.
On relève aussi, qu’en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, ainsi que le dossier du Sahel, plus particulièrement la crise malienne, les points de vue d’Alger et de Paris sont diamétralement opposés et la France cherche à tout prix à « afghaniser » toute la vaste bande sahélo-saharienne.
Alger, qui refuse cette « guerre par procuration » que souhaite déclencher la France avec l’aide des Etats membres de la Cédéao, et qui préconise au contraire une solution interne, politique et concertée, n’a eu de cesse d’accumuler les victoires diplomatiques en dépit de toutes les manœuvres dilatoires que déploie la diplomatie française tous azimuts.
Ce qu’il faut relever, par contre, c’est que l’Algérie, qui détient toutes les cartes maîtresses dans la région sahélo-saharienne, donne l’air de jouir de l’appui de Washington, notamment à cause de la catastrophe provoquée par la France dans la région après sa guerre contre la Libye, l’élimination de Kadhafi, dont a résulté le retour massif de milliers de Touaregs lourdement armés et bien entraînés vers la partie septentrionale du Mali avec les conséquences néfastes que tout un chacun connait. Le moins que l’on puisse dire, dès lors, est que la visite de Hollande, dont la date tarde à se confirmer, risque de se terminer en queue de poisson, alors que ce Président se trouve déjà au plus bas des sondages, et qu’il a multiplié les impairs, sur les plans internes et externes, en seulement quelques mois de «règne».*04 Novembre 2012-Le Midi Libre
**L’activisme anti-algérien du lobby néocolonial français
Paroles, indélicatesses et inéluctable déclin
La visite du président français en Algérie pourrait être remise en cause tant les ingrédients du sabordage en bonne et due forme de ce déplacement semblent être réunis en France.
En plus du fait d’être fragili sé sur le plan interne par les couacs de certains membres de son équipe gouvernementale et de subir les effets d’une grave crise économique européenne qui bride toutes les ambitions, ne permet plus à la générosité promise de se concrétiser et qui n’a pas encore révélé tous ses travers, le Président Français hésite à conférer à la refondation de la nouvelle relation franco-algérienne le tempo et les termes nécessaires et indispensables sans lesquels toute projection sur l’avenir ne serait que pure illusion.
Les éléments objectifs de fragilité interne de l’hexagone, le profond désarroi de larges franges de sa jeunesse (1) et un manque d’initiatives conséquentes et audacieuses sur le plan de la relation franco- algérienne profitent à un large front politique qui commence à se constituer à la droite de l’échiquier politique français et qui rassemble nouveaux champions de la droite dite «décomplexée », jeunes loups de l’extrême droite, nostalgiques de l’Algérie Française, antisémites notoires, nouveaux croisés antimusulmans, etc.
Et paradoxalement, le corpus politique de ce nouveau bloc en gestation dont le centre de gravité dérive inexorablement vers l’extrême droite, famille politique dont l’un des marqueurs idéologiques a toujours été l’antisémitisme le plus actif et le plus primitif, est relayé par les propos de certaines personnalités politicomédiatiques françaises connues comme ceux relatifs au pain au chocolat des écoliers français pendant le Ramadhan et dont les proches, pour certaines d’entreelles, ont connu les souffrances et la mort dans les camps de concentration nazis.
Il semble aussi que dans cette cacophonie nauséabonde qui envahit le paysage politico-médiatique français, la fibre sociale et humaniste que revendique aussi une partie de la droite française est devenue inaudible et a du mal à se faire entendre et à affirmer sa différence.
Dans l’un de nos précédents écrits (2), nous relations «la quintessence » des actes et discours des néo partisans de l’Algérie française et autres milieux français, nostalgiques de l’OAS, du colonialisme et foncièrement hostiles à l’Algérie indépendante. D’autres événements de cet acabit viennent de nouveau enrichir cette encyclopédie des gestes et propos du néocolonialisme et faire la une de ce qui reste de la triste actualité hexagonale.
Et il y a dans ce contexte malsain des comportements et des attitudes qui ne peuvent nous laisser de marbre, sans réagir et ne pas interpeller notre mémoire, de nouveau souillée par ceux-là même dont les inspirateurs furent ceux qui déportèrent les premiers résistants algériens dans l’enfer de Cayenne, en Guyane, et dans les camps de Nouvelle-Calédonie.
Ainsi, après avoir subi les soubresauts des nostalgiques de l’OAS, une lecture hostile et récurrente de l’histoire de la colonisation française de l’Algérie, les efforts récurrents déployés par certains pour contenir l’émergence de l’Algérie et l’empêcher de sortir de la tragique décennie sanglante vécue par son peuple, voilà que nous entendons certains entonner de nouveau l’hymne de l’Algérie Française et dont le plus récent, et non des moindres, est le maire d’une ville du sud de la France.
Et pire encore, ce geste odieux et misérable qui a été commis le jour de la célébration de l’anniversaire du déclenchement de notre guerre de libération nationale par ce responsable politique français, ancien militant du mouvement Occident d’extrême droite, et grand pourfendeur devant l’Eternel de tout ce qui a trait à l’Algérie, à son peuple, à son histoire et à son indépendance.
Le fait que personnage ait occupé des fonctions aussi élevées que celles qui furent les siennes durant la mandature du Président Sarkozy, dont l’un des principaux conseillers ne l’oublions pas fût Patrick Buisson, tête pensante des néoconservateurs français et transfuge de l’extrême droite, renseigne sur l’importance de l’ancrage du puissant lobby anti-Algérien dans les institutions françaises et confère encore plus de gravité à ce comportement immonde, sans doute précurseur d’une décadence déjà bien entamée des moeurs politiques hexagonales et qui ne sera sans aucun doute pas sans conséquences sur les relations algéro-françaises.
Ce geste indécent a été depuis reproduit par cet ex célèbre ténor du barreau marseillais qui fait lui dans la surenchère politique et la politique spectacle et qui de sympathique et bouillonnant personnage s’est métamorphosé en nouveau pitre de l’extrême droite provençale.
Comment peut-on encore espérer plaider, dans ce contexte et comme le propose le célèbre historien d’origine algérienne Benjamin Stora, pour une approche dépassionnée de la guerre d’Algérie et de la colonisation française ?
Comment peut-on aussi encore croire en l’écriture d’une nouvelle page de la relation algéro- française ? Ce serait semblet- il prêcher dans le désert. Les faits sont têtus et il n’y a plus désormais de place, pour la relation algéro-française, ni pour un partenariat stratégique, ni pour un traité d’amitié. Les choses se décantent et deviennent beaucoup plus simples que ce que l’on pourrait croire.
Elles sont, comme le disent si bien les Musulmans, limpides comme l’eau de roche et propres comme un linceul. L’Algérie ne se laissera plus jamais entrainer dans un combat d’arrière garde qui ne sert pas ses intérêts stratégiques et vitaux. Les querelles sémantiques sont un combat d’un autre siècle que nous préférons laisser à ceux qui puisent leur inspiration dans les marécages nauséabonds de la haine et du mal.
La montée en puissance de certains pays émergents et la puissance économique et financière que commencent à acquérir d’autres redessinent chaque jour les contours de la nouvelle donne géopolitique de la planète. Et l’histoire ne pourra plus expliquer, comme le prétendent certains, la proximité qui existe entre l‘Algérie et la France.
Elle en creuse, au contraire, chaque jour que Dieu fait le fossé infranchissable qui les sépare. Et même la dimension humaine de la relation algéro-française, du fait de la présence d’une forte communauté d’origine algérienne en France, ne résistera plus à ce déluge d’insultes et de dérapages qui nous parviennent chaque jour de l’hexagone.
Le projet de l’Algérie libre et indépendante est beaucoup plus noble. Il s’agit aujourd’hui de nous émanciper définitivement de ce passé commun qui nous bride et qui ne nous est plus nécessaire ni pour vivre, ni pour aller de l’avant. Il faut tourner définitivement la page de l’épisode français de notre histoire, l’oublier et «décoloniser définitivement nos mentalités».
L’activisme des ramifications algériennes du lobby néocolonial français, en supposant qu’il en existe encore quelques unes, ne nous fera jamais oublier que la colonisation française de l’Algérie fût et reste l’une des pages les plus sombres de notre histoire. Et nous le disons sans haine et avec toute l’estime que nous gardons pour tous ces français qui ont l’Algérie au coeur et qui ont aussi porté son combat libérateur du joug colonial.
La posture économique qui est aujourd’hui la nôtre, du fait de notre situation financière et de nos potentialités, nous permet de choisir et de diversifier en toute souveraineté les partenaires qui seront demain les nôtres et qui nous accompagneront dans les efforts que nous devons encore déployer pour conférer à notre pays le statut qui lui échoit. Celui d’une puissance politique, économique et militaire régionale incontournable.
Cette ambition ne nous évitera pas aussi de faire les efforts nécessaires pour que la liberté conquise par la lutte de notre peuple ne lui soit plus jamais confisquée, qu’il ne soit jamais un peuple en cage, martyrisé et meurtri et qu’il puisse enfin jouir de ses droits les plus fondamentaux et donner la pleine mesure de son intelligence et de ses capacités.
L’ambition de l’Algérie est désormais telle qu’elle ne pourrait se contenter ni se suffire de la phrase prononcée par le Président Sarkozy, à Constantine en 2007, «le colonialisme était un système injuste qui ne pouvait qu’être vécu comme une entreprise d’asservissement », ni des propos de deux Ambassadeurs Français en Algérie qualifiant les massacres du 8 mai 1945 de «crimes inexcusables » et ni aussi de la reconnaissance officielle récente de la répression sanglante d’octobre 1961.
C’est peu de choses. Et rien désormais ne devra plus être sacrifié sur l’autel d’une hypothétique relation à venir et à bâtir et qui devient de plus en plus, semble- t-il, ni indispensable et ni incontournable. L’Algérie a véritablement les moyens de son ambition qui est à portée de main. Il faut le croire. Incha Allah. (1) Vrais désarrois, fausses certitudes (2) Pour en finir avec la nostalgie.*04 Novembre 2012-Le Quotidien d’Oran
**Jean Pierre Chevenement à Tlemcen.. ».aller plus loin vers l’avenir dans les relations avec la France »
« J’ai connu cette vile, il y a cinquante ans. J’étais venu en juillet 1962 rencontrer Boumediène et Ben Bella. Je sais bien que tout n’est pas parfait mais des progrès ont été réalisés »
« J’ai une petite préférence. Vous devinez laquelle. Cela va renouvelez notre relation avec l’Algérie. Il y a plus d’une année François Hollande est venu en Algérie …. Je me tiens en étroite relation avec lui », a déclaré, à propos des prochaines élections présidentielles françaises, Jean Pierre Chevenèment, président de l’Association France Algérie, en marge du colloque international « Abdelkader, homme de tous les temps », organisé au Palais de la culture Imama à Tlemcen, par le Centre nationale de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH).
Le candidat socialiste va-t-il gagner ? « Certainement », a répondu l’ancien ministre de la Défense français. Début février 2012 Chevenèment a retiré sa propre candidature à la présidentielle. « Je regarde l’Algérie avec des yeux que j’essaie de renouveler. Je suis venu par l’autoroute Oran-Tlemcen. J’ai vu que la ville de Tlemcen a beaucoup grandi. J’admire son architecture. J’ai connu cette vile, il y a cinquante ans. J’étais venu en juillet 1962 rencontrer Boumediène et Ben Bella. Je sais bien que tout n’est pas parfait mais des progrès ont été réalisés »,a-t-il déclaré.
Selon lui, la célébration de cinquante ans d’indépendance de l’Algérie peut être un tremplin pour aller plus loin vers l’avenir dans les relations avec la France. Qu’en est-il des demandes d’excuses sur les crimes commis par le colonialisme français en Algérie ?
« C’est la conscience des erreurs commises qui est importante. Le pardon est une notion religieuse. La conscience est une notion républicaine qui, à mon avis, peut rapprocher. Pour cela, il faut parvenir à une conscience commune de ce qu’a été la période du colonialisme. Celui-ci était une chose insupportable pour le peuple algérien. La période a été aussi marquée par une connaissance mutuelle entre français et algérien. Cela se matérialise aujourd’hui avec des liens importants», soutenu l’ancien ministre de l’éducation français.
La reconnaissance ce qui est l’Algérie est, pour lui, le cadeau que peut offrir la France à la faveur du cinquantième anniversaire du recouvrement de souveraineté nationale. « Il y a des archives qui ont été restituées dont les archives turques. Les archives militaires appartiennent à la France mais on peut les dupliquer. Rien n’empêche le partage des archives », a soutenu le sénateur français.
Il a rappelé la restitution à l’Algérie des archives que le philosophe et islamologue Jaques Berque lui avait offert. Jean Pierre Chevènement a qualifié d’absurdes les déclarations du ministre de l’intérieur français Claude Guéant.
« Il y a plutôt des cultures que des civilisations. Il y a bien entendu des identités différentes modelées par l’histoire et les religions, mais cela n’empêche pas les gens de se comprendre. Il y a des vérités humaines fondamentales qui transcendent les civilisations et qui permettent le dialogue des cultures », a déclaré Jean Pierre Chevènement.
« Toutes les civilisations ne se valent pas », a déclaré, samedi 4 février 2012, Claude Guéant lors d’un colloque organisé par étudiants de droite. Des propos qui ont soulevé une vive polémique en France sur fond de campagne électorale pour les présidentielles d’avril prochain. (El Watan-27.02.2012.)
**Réactions des internautes: un grand ami de l’Algerie…Je n’oublierais jamais que Mr Chevenement a demissionné de son poste de Ministre de la Défense, en refusant de participer au bombardement de l’Irak dans les années 90 .Cet état de fait l’honore.Il a toujours respecté l’Algerie et les Algeriens ds ses interventions. Oui ,MR Chevenement,nous savons que vous etes un ami sincère et ça ,depuis belle lurette.Alors ,nous vous souhaitons bienvenue dans notre beau pays..qui peut-être aussi le tien! ** le beau frère de aboubakr belkaïd….il ne faut pas oublier que Chevénement a des liens de parenté à Tlemcen puisque sa soeur est la femme de feu abou bakr belkaïd! donc il effectue une visite familiale à tlemcen!
**Renault ne s’installera pas à Alger
La marque au losange n’a pas l’intention de construire une usine en Algérie mais elle entretient l’illusion pour empêcher les autres marques de s’y installer et concurrencer sa nouvelle usine marocaine.
Ce n’est pas demain la veille que Renault fabriquera des voitures en Algérie. L’ouverture de son usine marocaine a créé une grosse polémique en France. Elle a été critiquée à droite comme à gauche dans un contexte marqué par un débat sur les délocalisations des entreprises françaises à l’étranger.
Politiques, syndicats ou citoyens lamda tombent à bras raccourcis sur la marque au losange. Ils lui reprochent sa politique de délocalisation qui va, selon eux, au détriment des intérêts des Français. Au pays des 4,2 millions de chômeurs (9,5% de la population active) les citoyens s’insurgent contre cette délocalisation qu’ils estiment indécente. Ils voient cette politique de délocalisation comme un couperet qui menace leurs emplois, eux qui se noient déjà dans un chômage hallucinant. Ils voient en l’usine de Tanger celle de tous les dangers… Les Français, particulièrement les syndicats, craignent que la production du site de Melloussa, exportée à 85%, ne fasse concurrence à deux modèles fabriqués dans l’Hexagone, le monospace Scenic et l’utilitaire Kangoo. «On considère que c’est l’usine de tous les dangers», commente Fabien Gache, délégué syndical central CGT chez Renault. Le journal l’Humanité démontre, chiffres à l’appui, ces dangers. Il rappelle dans ce sens que «depuis 2008, le nombre de salariés est passé de 6000 à 2000 à l’usine de Sandouville (Seine-Maritime) et de 5800 à 3000 à Douai (Nord)», alors même que «Renault s’était engagée à maintenir l’emploi en France lorsqu’elle avait reçu trois milliards d’euros de prêts de l’Etat en 2009 pour amortir les effets de la crise». On voit donc la controverse qu’a provoquée l’usine de Tanger! De ce fait, on imagine mal le constructeur français enfler cette polémique en annonçant, comme il l», a promis, la construction d’une autre usine en Algérie.
Melloussa a donc montré au grand jour la mauvaise foi du constructeur automobile français. D’ailleurs, cette mauvaise foi se fait ressentir dans la conférence de presse qu’a animée ce jeudi à Tanger le P-DG de Renault, Carlos Ghosn, à l’inauguration de l’usine marocaine. Alors que le gouvernement algérien annonçait, il y a quelques jours, qu’il était «sur le point de signer» un protocole d’accord avec le groupe français Renault relatif à la construction d’une usine de montage automobile en Algérie, Carlos Ghosn affirme le contraire. Le P-DG de Renault explique que l’entreprise qu’il dirige est toujours intéressée par son projet algérien, mais qu’aucun calendrier ne se précise. «Je ne fais pas de secret que nous sommes en discussions avec les autorités algériennes sur un projet d’usine en Algérie. Les discussions sont en cours (…) mais pour l’instant, c’est un projet, il n’y a pas de décision, pas d’aboutissement», a-t-il lancé à la face des autorités algériennes.
La marque au losange défie donc les autorités algériennes en désavouant encore une fois le ministre de l’Industrie, Mohamed Benmeradi. Les propos du P-DG de Renault viennent une nouvelle fois démentir «ses» prévisions optimistes. Un nouveau «revers» pour Benmeradi. La preuve de cette mauvaise foi ressot dans une autre déclaration de M.Ghosn: «Renault est la première marque en Algérie, il n’est pas question de laisser qui que ce soit venir construire en Algérie une usine. Si le gouvernement algérien souhaite une usine en Algérie, nous préférons que ce soit une Renault», a-t-il ajouté en allusion sans doute au projet concurrent présenté par Volkswagen. Renault n’a pas l’intention de construire une usine en Algérie, mais elle entretient l’illusion pour empêcher les autres marques de s’installer en Algérie et concurrencer sa nouvelle usine marocaine.
Si Volkswagen par exemple s’installait en Algérie, elle concurrencerait largement l’usine marocaine de Renault, sachant que le Smig algérien qui est à peu près de 190 euros, alors que le Smig marocain équivaut à 240 euros, les coûts seront indubitablement moindres en Algérie. (L’Expression-11.02.2012.)
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