Algérie-France.3
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*7000 entreprises françaises exportent vers l’Algérie
*La France investit au Maroc; et préfère le commerce avec les Algértens
Avec plus de 7000 entreprises qui exportent vers l’Algérie et 500 implantées sur place, la France reprend la tête des fournisseurs de l’Algérie. «Nous sommes redevenus en 2014 le premier fournisseur de l’Algérie avec une volonté d’investir localement et de produire toujours davantage sur place» a déclaré Bernard Emié l’ambassadeur de France en Algérie.
C’est également le discours tenu par le président Hollande lors de sa dernière visite en Algérie, axé essentiellement sur un volume partenariat gagnant-gagnant entre les deux pays. Or, sur le terrain, les choses ne reflètent pas ce principe. Sous la pseudo-vigilance de la loi des 51/49% qu’on brandit à chaque signature d’un grand contrat, faisant montre de la protection des intérêts du pays. Sur le terrain il ne s’agit que d’unités d’assemblage, qui n’apportent aucune plus-value, ni de transfert technologique.
A l’image de l’unité de «production» Renault d’Oran, qui n’a pas prévu la production des pièces détachées qui interviennent dans la production de la Symbol, alors que leur production aurait pu être assurée par les entreprises algériennes et aurait de ce fait respecté et adhéré de façon effective au principe de gagnant/ gagnant.
D’un autre côté, l’importation de ses composantes, favorise fortement la surfacturation et la fuite des marges bénéficiaires de ces entreprises dites implantées sur le sol algérien.
Par ailleurs, lorsqu’il s’agit d’investir dans les pays voisins, comme le Maroc, les Français ne résignent pas sur les moyens et mettent le paquet. Pour cause, le même volume d’entreprises implantées sur le sol marocain, favorise essentiellement la production intégrale de leurs produits, et réduisent au maximum leur volume de sous-traitance.
Ce qui concrètement contribue sensiblement à l’amélioration soutenue de la situation financière du pays et ce en plus de l’apport certain en matière de développement économique. L’exemple du concessionnaire Peugeot est éloquent, lorsqu’il annonce l’intention de s’implanter en Algérie et fait miroiter monts et merveilles aux Algériens, avant d’aller produire ses véhicules en terre marocaine.
D’un autre côté, les entreprises algériennes qui exportent vers la France se comptent sur les doigt d’une seule main, et ce constat n’est pas prêt à évoluer, d’autant plus que la législation ne permet pas encore aux Algériens d’investir sur le sol français.
Il est donc plus que clair que les relations économiques et commerciales entre les deux pays ne vont que sur un seul sens, celui qui avantagerait plutôt le côté français. En somme, l’administration française, continue de nourrir cet appétit vorace de spolier les richesses de l’Algérie aussi longtemps que cela reste possible.
Sur un autre plan, au sein des observateurs l’interrogation demeure vive. Pourquoi ce sort est réservé à l’Algérie? Est-ce une conséquence d’une mauvaise approche en matière de négociation ou les répercussions de décisions politiques pour résoudre des problèmes de nature purement économique?
Dans une période aussi difficile et sous l’effet de la politique d’austérité et de rationalisation des dépenses, les failles qui découlent de telles dérives, assènent à l’économie nationale des coups de poignard qui risquent de laisser des plaies ouvertes pendant des années. Et pour cause, la capacité de se relever de coups durs, fortement présente durant la période d’aisance financière occasionnée par la manne pétrolière, n’a désormais plus cours actuellement.*Par Ali AMZAL - Lundi 20 Juillet 2015-L’Expression
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les étudiants algériens en France sont discriminés
Selon un rapport de l’OCDE
Les étudiants algériens en France ne bénéficient pas de facilités de séjour et de maintien sur le territoire, indique lundi un rapport de l’Organisation de la coopération et du développement économiques (OCDE), cité par l’APS, lequel rapport recommandant l’ajustement de l’accord bilatéral de 1968.
En effet la situation de ces étudiants partis étudier en France « est particulière par rapport aux autres étudiants étrangers », relève le rapport sur le recrutement des travailleurs immigrés en France qui souligne que « régis par l’accord franco-algérien de 1968, les étudiants de ce pays ne bénéficient pas des nouvelles dispositions facilitant le séjour des étudiants et leur maintien sur le territoire ».
Il fait observer que « malgré ces désavantages, le taux de maintien au séjour des anciens étudiants algériens après sept ans de séjour, figure parmi les plus élevés (53 % pour la cohorte 2002, 44 % pour la cohorte 2008) et devrait progresser d’après les données sur quatre ans de la cohorte 2011″.
Le rapport précise également que les trois quarts des anciens étudiants algériens ayant changé de statut le font vers un « motif familial », relevant que « l’accès à des titres très qualifiés reste toujours aussi minoritaire ».
Pour l’OCDE, la question se pose de l’ajustement des conditions prévalant dans l’accord franco-algérien sur le droit commun, estimant qu’ »accéder plus facilement à des changements de statut permettrait aux Algériens diplômés en France de mieux lier leurs profils avec les besoins du marché du travail ».
Par ailleurs, l’étude de 346 pages fait ressortir que, de façon générale, les étrangers diplômés en France sont « sous représentés dans les professions et en difficulté de recrutement ».
»Près d’un tiers d’étudiants étrangers se maintiennent sur le territoire (France) à l’issue de leurs études, ce qui représente une des proportions les plus élevées parmi les pays de l’OCDE.
Toutefois, les ressortissants de pays tiers diplômés en France sont sous représentés dans les professions en difficulté de recrutement et leur insertion sur le marché du travail à moyen terme n’est pas toujours aussi favorable qu’escompté », a-t-on expliqué, indiquant que les pays de l’OCDE « se livrent une concurrence pour attirer et retenir les étudiants internationaux ».
Pour l’étude, les raisons sont « diverses », dont notamment le fait, d’une part, que les étudiants étrangers paient des frais d’inscription qui peuvent être relativement élevés : les attirer revêt donc un intérêt économique et, d’autre part, ils peuvent constituer un vivier potentiel de main-d’œuvre qualifiée.
En outre, la composition par nationalité des étudiants étrangers de pays tiers inscrits en France « est liée à son histoire et ses relations avec un grand nombre de pays d’Afrique subsaharienne », explique le rapport qui souligne que la part des étudiants marocains, tunisiens ou ivoiriens « est de 7 à 15 fois plus élevée en France que dans le reste des pays européens de l’OCDE, et au moins 40 fois plus élevée pour un grand nombre de ressortissants de pays d’Afrique comme l’Algérie, le Sénégal, le Gabon et le Madagascar ».*algerie1.com / Par Abbès Zineb -20 Novembre 2017
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**Alain Juppé en Algérie
***Le maire de Bordeaux et néanmoins candidat aux primaires socialistes à la présidentielle française, Alain Juppé a fait ce matin à Alger son mea culpa au sujet de l’intervention militaire de la France et ses alliés de l’OTAN en Libye. Juppé a fait ces aveux devant des journalistes algériens qui l’ont interrogé alors qu’il fut le chef de la diplomatie française. «Oui, c’est un fiasco et un chaos», a-t-il reconnu, bon joueur contrairement aux autres responsables français notamment Nicolas Sarkozy qui se vante à ce jour d’avoir «libéré» la Libye de Kadhafi.
Au-delà de la rectitude morale et de l’éthique politique dont a fait preuve Juppé en reconnaissant que ce fut une erreur d’avoir installé le chaos en Libye, cet aveu, tardif il est vrai, souligne à grands traits la politique des puissants de ce monde qui se permettent de se jouer du sort des millions de personnes et peut être pour des décennies. Et pour cause, la France était en 2011 aux avant poste de l’attaque des alliés de l’OTAN contre la Libye en proie à un conflit interne entre le régime de Kadhafi et des dissidents hétéroclites qui ne possédaient aucun agenda.
Malheureusement, ce pays a été mis à genoux par les bombardements de l’OTAN qui ont détruit toute ses infrastructures et provoqué une guerre civile qui dure depuis cinq ans. L’armée française par l’entremise des va-t-en guerre Sarkozy et son ami BHL, a envoyé un déluge de feu sur la Libye avant de l’abandonner à son funeste sort.
Aveu
Alain Juppé a tenté cependant de se défiler en faisant remarquer que cette intervention s’était faite dans «un contexte de Printemps arabe», où «les peuples demandaient une instauration de la démocratie». Et Juppé de d’ajouter : «On nous reprochait à l’époque, nous, grandes puissances, de soutenir les dirigeants». Ce qui est tout à fait vrai puisque sa collègue de la défense d’alors, Michelle Alliot Marie, proposait des bombes lacrymogènes et des matériels anti émeutes pour mater les jeunes révoltés en Tunisie.
Aussi, le président Sarkozy avait même autorisé le colonel Kadhafi d’installer son immense tente au palais de l’Elysée moyennant un gros chèque pour financer sa compagne électorale. Cela dit, un péché avoué et à demi pardonné et Alain Juppé a eu l’honnêteté de reconnaitre son erreur. Sera-t-il prés à cautionner la réédition de cette expédition punitive aujourd’hui qu’on parle de nouvelles frappes contre la Libye ? «Je ne crois pas à une intervention militaire, mais je crois, comme en Syrie, qu’il faut trouver une solution politique». Oui, mais qui va payer les pots cassés en Libye ?*Par Hakim Megatli | 02/02/2016 | .algerie1.com/
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****Le maire de Bordeaux est en Algérie pendant trois jours. Une visite stratégique à plusieurs égards, à laquelle se plient tous les présidentiables.
C’est un point d’étape fondamental du parcours d’un présidentiable. Alain Juppé, candidat déclaré à la primaire de la droite et du centre, a entamé ce dimanche une visite de trois jours en Algérie. L’occasion d’abord de rencontrer son homologue, le maire d’Oran, avec laquelle Bordeaux est jumelée. Mais également de s’entretenir avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Et de traiter, avec son état-major, toute une série de dossiers cruciaux pour l’Hexagone.
Le maire de Bordeaux n’est pas le premier présidentiable à rendre visite à Alger. François Hollande, dès la fin 2010, avait effectué son pèlerinage de trois jours dans l’ancienne colonie française. Il en avait profité pour rencontrer le premier président de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella. Qu’il s’agisse d’Alain Juppé aujourd’hui ou de François Hollande et Nicolas Sarkozy hier, tous ont à l’esprit les mêmes motivations.
Diaspora, coopération militaire et hydrocarbures
Pour Benjamin Stora, historien spécialiste de la question algérienne, il y a «trois raisons principales» à ces déplacements. «D’une part, il y a une diaspora algérienne très importante en France, qui représente une clientèle électorale de plusieurs millions de voix. Aujourd’hui, ils s’abstiennent, mais en 2012 ils ont voté massivement en faveur de François Hollande», explique-t-il. Un élément sur lequel Alain Juppé tentera sûrement de capitaliser. «Autre élément capital, la coopération très étroite sur le plan militaire entre Paris et Alger», poursuit Benjamin Stora. Notamment sur la question antiterroriste: «L’Algérie partage une très grande frontière avec le Mali, la Libye et la Tunisie. Cela représente des considérations stratégiques très importantes», assure l’historien. Et puis, enfin, il y a l’enjeu des hydrocarbures, «mais que je ne citerais qu’en troisième», relativise Stora. Probablement parce que les réserves de pétrole et de gaz du pays, d’après de nombreux experts, sont en voie d’épuisement. En 2014, le premier ministre algérien Abdelmalek Sellal avait déclaré que «d’ici 2030, l’Algérie ne sera plus en mesure d’exporter les hydrocarbures, sinon en petites quantités seulement».
En 2017, le passé pourrait ressurgir
Quid de la question mémorielle? Pour Benjamin Stora, elle «n’est abordée que lorsque les choses vont mal entre la France et l’Algérie. Quand ça va mal, on ressort le passé, les morts de la guerre, les harkis, etc. Mais pas quand les relations sont bonnes». La problématique avait été relancée par François Hollande lors de sa visite à Alger en décembre 2012, sept mois après son élection. Devant les parlementaires algériens, le président français déclarait reconnaître «les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien». Aucun de ses prédécesseurs n’avait formulé d’excuses aussi appuyées vis-à-vis de l’ancienne colonie.
Lors de sa visite en novembre 2006, Nicolas Sarkozy «venu en ami», avait dénoncé «un système colonial, qui est un système injuste, qui a fait beaucoup de souffrance». Sans toutefois présenter d’excuses officielles, préférant dire qu’il «n’y avait pas de douleur que d’un seul côté». Alors qu’il se lançait sur sa trajectoire présidentielle, le ministre de l’Intérieur de l’époque avait également annoncé un «assouplissement» des conditions d’attribution des titres de séjour aux Algériens.
Mais le président des Républicains, qui ne s’est pas encore officiellement lancé dans la course pour la primaire, pourrait être moins consensuel lors de sa future campagne. Dans son livre La France pour la vie, Nicolas Sarkozy remet en cause «la spécificité, en matière migratoire, de la situation avec l’Algérie». Une situation régie par une convention internationale spécifique, en vigueur depuis 1968. «J’avais engagé des discussions avec les autorités algériennes, en 2011, pour renégocier cet accord», écrit l’ancien président. Une initiative dont on verra si elle est reprise par d’autres candidats à droite, ou si elle est laissée de côté au profit d’un dialogue plus apaisé.(Le Figaro)– 01/02/2016 |
**l’homme de l’apaisement appelle à «regarder vers l’avenir
Potentiel candidat à la présidentielle française de 2017, l’actuel maire de Bordeaux, Alain Juppé, souhaite «resserrer» et «approfondir» le partenariat entre son pays et l’Algérie. Sachant le poids de l’histoire, M. Juppé se posant comme l’homme de l’apaisement appelle à «regarder vers l’avenir». A la marge du meeting qu’il a animé, hier en début de soirée avec les Français d’Algérie, il a répondu à nos questions.
En quoi l’étape d’Alger est aussi importante pour tout candidat à la présidentielle française ?
Tout d’abord, c’est en tant que maire de Bordeaux que je suis ici. Nous avons un accord de jumelage avec Oran qui fonctionne très très bien. C’est tout aussi important pour le responsable politique que je suis, parce que les relations avec l’Algérie sont essentielles à bien des égards. Au plan stratégique, nous avons une bonne coopération dans la lutte contre le terrorisme, sur le plan économique aussi où ça peut être une relation gagnant-gangant. Et puis sur le plan humain, nous avons des liens anciens qui se resserrent sans cesse. Les binationaux notamment constituent une sorte de passerelle entre la France et l’Algérie. Les familles algériennes ont presque toutes un parent ou plus au moins un proche en France, ce qui constitue une richesse qu’il faut faire prospérer. Et bien évidemment, j’ai profité de ma visite aussi pour rencontrer les Français d’Algérie dans la perspective des prochaines élections présidentielles et primaires.
«L’apaisement» était un maître-mot dans votre discours de campagne, ça pourrait être aussi pour les relations algéro-françaises qui souvent sont émaillées de tension. Que préconisiez-vous pour y parvenir ?
Oui, il y a le poids de l’histoire, les cicatrices qui ne sont pas toujours refermées, mais nous savons bien que les passions s’apaisent avec le temps. Il faut regarder vers l’avenir. Il faut bien faire attention, nous sommes de part et d’autre de la Méditerranée souvent un peu susceptibles. Je constate qu’aujourd’hui les choses vont bien, qu’il faut garder cette bonne compréhension et cette bonne entente.
Vous êtes l’homme de l’apaisement ?
Je le souhaite fortement. Je voudrais vraiment que le partenariat entre la France et l’Algérie se renforce encore et s’approfondisse, parce que nos destins sont tout à fait liés. Le nord et le sud de la Méditerranée ne s’en tireront pas séparés l’un de l’autre. Il faut une politique de développement, une politique qui vise à chercher des solutions aux conflits qui ravagent le Proche-Orient, je pense à la Libye, à la Syrie. Nous devons joindre nos efforts.
Parlant de la Libye justement, vous étiez dans le gouvernement de Sarkozy au moment de l’intervention de l’OTAN. Si c’était à refaire vous changeriez quoi ?
Vous savez, c’est très facile de dire qu’il fallait faire autrement quand nous connaissons la suite de l’histoire. A l’époque, la question était de savoir si on laissait El Gueddafi massacrer sa population et en particulier la population de Benghazi. Il avait annoncé son programme, il voulait «dératiser» Benghazi. Et je pense que la France -sur un mandat des Nations unies- a eu raison d’intervenir. Après, nous avions souhaité accompagner l’opposition libyenne pour construire la transition démocratique et malheureusement c’est ça qui n’a pas fonctionné avec des torts partagés. L’opposition libyenne qui venue au pouvoir n’a souhaité s’insérer dans le processus que nous voulions mettre en place avec les Nations unies. Ça a abouti au chaos actuel. Mais je dois dire qu’il ne faut pas désespérer, il faut soutenir les efforts des Nations unies pour essayer de réconcilier les différentes parties. Il faut aller dans ce sens.
Vous contestez un certain nombre de mesures prises par le gouvernement de votre pays à la suite des attentats du 13 novembre. Pensez-vous que les réponses ne sont pas adéquates ?
J’ai dis qu’il y a des fausses réponses et de bonnes réponses. Quand nous avons mobilisé nos forces de sécurité sur l’ensemble du territoire pour assurer la sécurité des Français, nous avons soutenu l’état d’urgence aussi. En revanche, le débat sur la déchéance de la nationalité n’est pas un bon débat, ça ne changera rien et surtout ça divise inutilement. Je ne comprends pas d’ailleurs la dernière mouture de la proposition qui a été faite par le président de la République. Il appartient aux parlementaires de décider s’ils la voteront ou pas.
Si vous étiez élu en 2017 quel serait votre premier geste en direction de l’Algérie ?
D’abord, n’anticipons pas, la route est encore longue. Il y a d’abord l’étape des primaires à franchir au mois de novembre prochain et puis ensuite, il y aura l’élection présidentielle. Mais comme je le dis, le partenariat avec l’Algérie est absolument essentiel pour toutes sortes de raisons et donc je m’emploierai à le resserrer et à l’approfondir.
**Propos recueillis par Hacen Ouali/ el watan/ mardi 02 février 2016
**Anne Hidalgo, Maire de Paris, en visite à Alger
L’ambassade de France à Alger a indiqué, vendredi, dans un communiqué que Mme Anne Hidalgo, Maire de Paris, effectue une visite à Alger les 7 et 8 février 2016 à l’invitation d’Abdelkader Zoukh, Wali d’Alger.
Durant son séjour à Alger, Mme Anne Hidalgo sera reçue par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Nourredine Bedoui, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
Mme Hidalgo sera accompagnée à Alger de Patrick Klugman, son adjoint en charge des relations internationales et de la Francophonie.
L’échange entre Paris et Alger entre dans le cadre du pacte d’amitié signé en 2003 et depuis des projets de coopération entre les deux villes ont été engagés notamment à travers la mobilisation de l’expertise des services municipaux de la Ville de Paris pour la réhabilitation du Jardin d’Essai du Hamma. Paris a également accompagné la création de l’Ecole de la Propreté à Alger, inaugurée en 2007. La visite de Mme Hidalgo sera mise à profit pour étudier les moyens d’intensifier encore la coopération entre les deux capitales, notamment en matière de réhabilitation urbaine – dans le cadre de la mise en œuvre du plan Alger 2030 – mais aussi dans les domaines de la culture, du tourisme et de l’innovation.*Par Kaci Haider | 05/02/2016 | algerie1.com/
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*La France a expulsé 831 Algériens en 2015
Le journal « Le Parisien » a eu accès à des données confidentielles de la police aux frontières françaises, sur le nombre d’expulsés en 2015 de France. Il apparaît que le nombre de ressortissants étrangers, européen ou non expulsés en France métropolitaine l’an dernier s’élève à 10.471.
Sur ce total, le plus grand nombre des expulsés sont de nationalité roumaine (2.422). Arrivent ensuite les Albanais (1.934), les Algériens (831), les Tunisiens (772) et les Marocains (731). Ces cinq nationalités totalisent 63% des expulsions.
Il apparaît aussi d’après ces statistiques que des étrangers sont renvoyés chez eux, alors même qu’ils émanent de pays en guerre. L’an passé, 19 Afghans ont ainsi fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire, tout comme onze Gambiens, quatre Syriens, huit Iraniens, dix Soudanais ou encore quatre Erythréens. Des chiffres que la Cimade, association de soutien aux réfugiés, dénonce, arguant que les renvoyer dans leur pays revient à les condamner à mort.
Dans les faits, tous les étrangers ne sont pas forcément renvoyés dans leur pays d’origine, mais sont parfois admis dans un autre pays de l’Union. C’est en fait le cas pour la moitié des étrangers placés en rétention en France. Ce qui fait dire à la Cimade que « cette énorme machine fait office de réponse inadaptée à la régulation des migrations intra-européennes. »–Par Lila Ghali | 29/06/2016 |algerie1.com/
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*Hamid Grine, ministre de la communication, en mission officielle en France, a été soumis à l’aéroport d’Orly à une fouille au corps humiliante.
La police française des frontières a encore fait des siennes contre un ministre algérien. Hamid Grine, ministre de la communication, en mission officielle en France, accompagné du chef du protocole de l’ambassade d’Algérie en France a été soumis, samedi soir, à l’aéroport d’Orly à une fouille au corps humiliante.
Malgré la protestation élevée par le ministre, rien n’y est fait, a-t-on appris dimanche de son entourage, alors qu’il est détenteur d’un passeport diplomatique. Il y a quelques jours, ce sont deux membres du gouvernement et pas des moindres, Tebboune et Bouchouareb, de retour de Chine, où ils ont accompagné une délégation du FCE, elle rentrée à Alger en avion spécial, ont été soumis à la même épreuve humiliante.
Devant la répétition de ces humiliations, le ministère des Affaires étrangères, a décidé de convoquer l’ambassadeur de France à Alger. Pourtant l’Algérie est en droit d’exiger la réciprocité de la partie française. Car un ministre français qui débarque à Alger en mission officielle, il a le droit à tous les honneurs. S’il n’est reçu par le président de la République, il est reçu par le Premier ministre.
Appliquer la réciprocité
Dernièrement, l’épouse du Premier ministre Manuel Valls, en visite privée à Alger, dans le cadre de la promotion d’un spectacle, a eu droit au protocole de la présidence de la République.
Ce qui est valable à l’aéroport d’Alger, pour les ministres français, doit l’être aussi, dans les aéroports parisiens, pour les ministres algériens.
Il appartient aux autorités politiques françaises de faire respecter la règle de la réciprocité. Le partenariat privilégié, un refrain que sortent les officiels français à Alger, c’est avant tout un respect réciproque.
L’Algérie doit signifier aux autorités françaises que le temps du colonialisme est bel et bien fini, et que toutes ses manifestations aux aéroports ou ailleurs se doivent de se terminer une bonne fois pour toutes. Personne ni aucune autorité française n’a le droit d’humilier un quelconque algérien en règle à fortiori un ministre de la république et les autorités françaises se doivent d’êtres averties que l’Algérie ne tolérerait plus ce genre de pratiques attentatoires.*Par Khidr Ali | 18/10/2015 | .algerie1.com
**Qui gouverne en France, se demandent certains milieux ?
La France ne semble plus maitresse de son destin, de ses valeurs, de son Histoire, surtout depuis le départ de De Gaule, voire de Chirac ! Est-elle devenue une République ‘bananière’ ? Qui la gouverne, se demandent certains milieux ? Israël, le CRIF, les États-Unis ? Ou bien les trois ? C’est la 2ème fois que l’arrogance et la déculturation française tentent d’humilier, par des mesquineries puériles, ses invités en visite officielle!
Elle ne trouve pas mieux que de fouiller, cette fois encore, le Ministre algérien de la communication en visite officielle, en France, en dépit de son statut de membre du gouvernement, détenteur d’un passeport diplomatique et transitant par un salon réservé aux officiels et malgré ses protestations !
Réplique naturelle du Ministère algérien des affaires étrangères : convocation de l’ambassadeur de France en Algérie pour lui remettre une protestation officielle.
Selon Le directeur général du protocole au MAE, l’Algérie « a signifié à son interlocuteur français le caractère inacceptable du traitement réservé à un ministre de la République, de même qu’il lui a rappelé le fait que cet épisode malencontreux n’est pas le premier du genre puisque deux cas similaires ont été enregistrés par le passé ». Il lui a été fait part de la « réprobation des autorités algériennes de toutes attitudes contraires aux usages diplomatiques, qui sont en inadéquation flagrante avec la qualité des relations entre l’Algérie et la France et l’ambition partagée des deux pays de les hisser au niveau de partenariat d’exception » et la nécessité « que toutes les mesures adéquates soient prises afin que de tels incidents inacceptables ne se reproduisent pas à l’avenir»
Cette France-là, impénitente, aveugle et triste, n’en est pas à sa première bourde ! Après les ingérences dans les affaires des États, l’affaire de ‘‘l’Arche de Zoé’’ où elle a fait libérer des trafiquants d’enfants, l’affaire dite des « infirmières bulgares » ou encore l’affaire du Rwanda avec son « erreur d’appréciation » ; voilà la France qui fait la guerre à la Libye, qui paie les rançons aux terroristes, qui soutient le terrorisme en Syrie pour faire tomber son Président, qui bafoue les règles d’usages diplomatiques !
Tout cela au nom d’un principe des droits de l’homme, ou humaniste, bien étrange, troublant voir corrompu par une France qui pense mal ! Même l’épouse du PM Manuel Valls, en visite privée à Alger, a reçu tous les hommages en conformité aux règles et usages, mais aussi en respect à la tradition hospitalière du peuple algérien ! Est-ce si compliqué la réciprocité ? Est-ce si compliqué que ça, pour la France, de faire dans le bien que dans le mal et de comprendre que ces derniers se paient d’eux-mêmes ?
La France n’est plus depuis bientôt dix ans aussi engagée et cohérente que celle de tradition. Dommage pour le projet d’amitié que la France et l’Algérie voulaient sincère et durable ! Espérons-le, peut-être, quand elle aura retrouvé la raison et la sagesse que le colonialisme est banni avec son rêve du « paradis perdu ». *Par Amar Djerrad | 19/10/2015 | algerie1.com/
**Non, la France n’a pas changé, ni avec Chirac, ni avec Sarkozy et même avec Hollande.
Il y a dans l’Hexagone une idée érigée presque en dogme qui consiste à entretenir une relation condescendante avec les anciennes colonies y compris vis-à-vis de certains leurs dirigeants. Chassé le naturel, il revient au galop ! Derrière les belles formules conjoncturelles dont usent les dirigeants français pour qualifier les relations avec l’Algérie, se cachent des arrière-pensées nettement moins glorifiantes pour notre pays.
Il suffit qu’un français s’énerve pour qu’il dégaine son «bougnoule», son «arabe», ou son «musulman». Ceci est invariablement valable pour vilipender un algérien, un marocain ou un tunisien voire un arabe tout court. C’est à la limite du racisme. Nicolas Sarkozy n’avait-il pas soutenu toute honte bue, en 2019 à Dakar que « l’homme africain n’est pas entré dans l’histoire ! A quelques détails près, beaucoup de français, notamment les dirigeants, pensent la même chose.
Une mentalité bien française
Il faut souligner que les saillies deviennent un peu plus pimentées quand il s’agit d’un algérien. Comment en effet oser soumettre un ministre algérien qui plus est porteur d’un passeport diplomatique à une fouille corporelle ? Par quelque bout que l’on prend cette affaire, on conclura forcément qu’il ne s’agit pas d’un acte isolé. Il serait plutôt prémédité conformément à cette attitude bien française qui consiste à humilier l’algérien quelque soit son rang.
On en veut pour preuve cette réaction aussi décalée qu’’inappropriée du Quai d’Orsay qui consiste à considérer «d’incident regrettable» le traitement réservé à Hamid Grine à l’aéroport d’Orly. «Nous travaillons avec le ministère de l’Intérieur et la direction du groupe Aéroports de Paris pour que ce type d’incident particulièrement regrettable ne se reproduise plus », a affirmé aujourd’hui le porte-parole du département de Laurent Fabius, Romain Nadal.
Cette déclaration suggère maladroitement que l’incident est à mettre sur le compte d’une histoire de mauvaise coordination… A moins d’être un fieffé naïf, cet argument ne trompe personne en Algérie et surtout pas le ministère des Affaires étrangères qui a qualifié l’incident «d’inacceptable». Mieux encore, le département de Ramtane Lamamra a rappelé opportunément à l’ambassadeur Bernard Emié (photo), convoqué dimanche après midi, qu’il ne s’agit pas du premier impair commis dans les aéroports de Paris.
Grine, Tebboune, Bouchouareb…
Faut-il rappeler en effet que deux autres ministres, Abdesslam Bouchouareb et Abdelmadjid Tebboune, respectivement ministre de l’industrie et de l’habitat, ont subi le même traitement au début de l‘été. Il est difficile de ne pas y voir une volonté d’humilier les ministres algériens en plus de le faire publiquement pour nos ressortissants. Et là où le bat blesse c’est quand on sait que les entreprises françaises brassent des millions de dollars dans des projets juteux en Algérie.
Une bonne partie des contrats accordés ces derniers moins ont en effet profité aux entreprises du CAC 40 voire à certaines petites firmes en difficulté sauvées in extremis par les dollars algériens comme ce fut le cas d’Alstom renfloué grâce au métro d’Alger. Il faut croire que les français ne comprennent pas l’adage selon lequel «on ne mord pas la main qui donne».
A Paris on semble plutôt convaincu que «qui aime bien châtie bien !». Les responsables algériens doivent urgemment appliquer la réciprocité conformément aux usages diplomatiques justement. Si on veut des excuses, il faut savoir taper du poing sur la table. Sinon ce sera inévitablement au suivant ! *Par Hakim Megatli | 19/10/2015 | .algerie1.com
*****La France, par le biais du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a qualifié, ce lundi, « d’incident regrettable » la fouille du ministre algérien, sans présenter d’excuses, ni annoncer une enquête ou des sanctions.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est pour l’instant resté silencieux. Le chef de la diplomatie française n’avait pourtant pas hésité à présenter personnellement ses excuses à son homologue marocain, Salaheddine Mezouar, lorsque ce dernier avait fait l’objet d’une fouille en mars 2014.
Les humiliations qu’ont subies les ministres de la Communication, de l’Habitat et de l’Industrie, ainsi que le caractère récidiviste de ces fouilles qui vont à l’encontre des usages diplomatiques, sont symptomatiques et révélatrices du degré de mépris que porte le gouvernement français envers son homologue algérien. Le pouvoir algérien est, pour la peine, l’unique responsable de cette situation.
Le pouvoir algérien est responsable car il n’a eu de cesse, ces dernières années, de faire toutes les concessions sur le plan économique à l’ex-colonisateur. Le pouvoir algérien est responsable car il a encouragé et dirigé le retour de l’Algérie dans le giron français plutôt que d’étendre ses horizons. Le pouvoir algérien est responsable car il a pris la décision de sceller son destin politique au soutien que lui accorde la France.
La France et l’Algérie auront beau marteler que la relation franco-algérienne est un partenariat d’égal à égal. Dans la réalité les choses sont beaucoup plus déséquilibrées. Une énième preuve vient d’être apportée samedi avec un manque de respect flagrant envers des ministres de la République algérienne. Il n’y a jamais eu de partenariat franco-algérien égal à égal à partir du moment où l’objectif a toujours été de servir exclusivement les intérêts français. Avec ces fouilles, le pouvoir algérien ne fait que récolter ce qu’il a lui-même semé.*TSA/ lundi 19/10/2015 | .
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François Hollande à Alger le 15 juin 2015
*Bientôt une usine Peugeot en Algérie»?
« Je rappelle que la France est le premier partenaire économique, entend le rester et même entend encore développer sa présence. Il y a l’installation (en Algérie) d’entreprises importantes: Renault, Sanofi, Alston et bientôt encore Peugeot », a déclaré M. Hollande à son arrivée à l’aéroport Houari-Boumediene.
Soulignant qu’il s’agit aussi de « développer l’emploi en Algérie et en France notamment en faveur de jeunesse algérienne », Hollande a souhaité rencontrer des partenaires économiques qui « veulent travailler avec la France ».
Concernant la circulation des personnes entre les deux pays, le président français a indiqué qu’il entendait « faciliter la mobilité » des citoyens et des opérateurs économiques entre les deux pays. « Nous avons démontré notamment à travers la délivrance des visas que nous étions capables (…). Voilà autant de sujets qui témoignent de l’importance de cette visite et de la perspective dans la relation France-Algérie ». *Par Khidr Ali | 15/06/2015 | algerie1.com
**Le président français, François Hollande, a affirmé lundi à Alger, avoir « beaucoup œuvré ces derniers mois » avec le président Abdelaziz Bouteflika « pour rapprocher encore les deux pays » dans les différents domaines. « Nous avons beaucoup œuvré, Bouteflika et moi, ces derniers mois pour rapprocher encore les deux pays et être fidèles aux engagements que nous avions pris », a déclaré le président Français à la presse à son arrivée à l’aéroport international Houari Boumediene.
Cette visite, la deuxième du genre que « j’effectue en Algérie, sera l’occasion d’approfondir » les relations bilatérales dans différents domaines, a souligné M. Hollande. « D’abord, il ne faut rien oublier de l’histoire, de faire ce travail de mémoire et en même temps se tourner vers l’avenir », a ajouté le président français dans sa déclaration. François Hollande est arrivé lundi à Alger, pour une visite d’amitié et de travail en Algérie, à l’invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.* 15/06/2015 | algerie1.com
****Le président de la République, François Hollande, est arrivé lundi à Alger, pour une visite d’amitié et de travail en Algérie, à l’invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
M. Hollande a été accueilli à son arrivée à l’aéroport international Houari Boumediene par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal et de membres du gouvernement. Cette visite intervient « dans un contexte marqué par un approfondissement significatif du dialogue et de la concertation politiques entre les deux pays, approfondissement qui s’appuie sur la +Déclaration d’Alger sur l’Amitié et la Coopération+, signée par les deux chefs d’Etat en décembre 2012″, a précisé la veille la présidence de la République dans un communiqué.
« La coopération et le partenariat algéro-français enregistrent également, ces dernières années, des avancées importantes et se projettent vers d’autres progrès dans plusieurs secteurs, comme en témoignent les conclusions de la 2ème session du Comité intergouvernemental de haut niveau, tenue à Paris en décembre dernier, sous la direction des deux Premiers ministres, ainsi que les résultats de la 3ème session du Comité ministériel algéro-français de suivi du partenariat et de la coopération, réuni à Alger, en mai dernier », a souligné la même source. « Outre les relations bilatérales, les entretiens que le président de la République aura avec son homologue français permettront aux deux chefs d’Etat d’examiner plusieurs questions régionales et internationales d’intérêt commun relatives à la sécurité et à la paix en Afrique et au Moyen-Orient, ainsi qu’à la coopération multilatérale mondiale », a ajouté le communiqué.(Aps)–lundi 15/06/2015 |
*Que vient faire François Hollande à Alger?
C’est pour répondre à une invitation du président Bouteflika que le président français sera aujourd’hui à Alger, indique-t-on de source autorisée française. C’est ainsi que le président Hollande a souhaité honorer cette invitation au regard de l’importance du partenariat entre la France et l’Algérie. Une précision qui sonne comme une mise au point à ceux qui soutiennent que la visite du président Hollande répond à un autre agenda.
François Hollande aura deux entretiens, l’un avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal, et le second avec le président Bouteflika. Ce dernier entretien ne sera vraisemblablement pas un tête-à-tête. Si cette deuxième visite du quinquennat de François Hollande, qualifiée, de source autorisée française, de «visite de travail», sera brève – arrivée à 13h50, retour estimé à 22h – elle n’en est pas moins importante, estime-t-on de même source et «significative».
Une visite destinée essentiellement à renforcer le dialogue politique bilatéral sur les questions régionales, le partenariat économique étant qualifié de part et d’autre d’«excellent». Le seul ministre qui accompagnera François Hollande est celui des Affaires étrangères, Laurent Fabius, quelques parlementaires et quelques invités du président Hollande. Pas un seul homme d’affaires, croyons-nous savoir, ne sera du voyage. Toutefois, le partenaire français est attentif au secteur du pétrole et du gaz, plus particulièrement par l’impact à long terme de la baisse des cours du pétrole.
Total a manifesté son intérêt pour le développement de sources d’énergie de substitution, dont le gaz de schiste. Au plan économique, encore, avec le développement de grands projets, la France est aussi intéressée par les marchés maghrébin et subsaharien. Le premier objectif de cette visite est de prendre acte et d’évaluer les mesures et projets entrepris depuis la Déclaration d’Alger de décembre 2012, qui a posé les instruments à même de renforcer la coopération bilatérale.
Ces instruments ont permis de relancer, voire de résoudre des dossiers contentieux en suspens depuis plusieurs années relevant du domaine consulaire, notamment, indique-t-on à Paris, où on ne manque pas de souligner que depuis l’arrivée du président Hollande à l’Elysée, l’Etat français s’attache à construire avec l’Algérie une relation «confiante», «d’égal à égal», de «long terme» et qui, du reste, n’a jamais été «aussi sereine».
C’est sur la base de cette «confiance rétablie» que Paris escompte un partenariat plus poussé dans le domaine politique, diplomatique et stratégique avec l’Algérie. Voilà que l’on en vient au principal objectif de la visite de Hollande aujourd’hui, soit la perspective d’actions communes, concertées relatives aux problèmes régionaux, particulièrement en ce qui concerne la Libye, en étendant la coopération bilatérale menée au Mali à la Libye, sachant que l’Algérie est un partenaire régional incontournable et que la sécurité de la région concerne directement l’Algérie de par ses frontières communes avec des pays en conflit ou instables.
La formation d’un gouvernement d’union nationale en Libye, de manière à ramener la paix et la stabilité dans ce pays, sera un des principaux sujets qu’abordera le président Hollande avec les responsables algériens. La relance de la coopération en Méditerranée occidentale dans les domaines agricole, de la sécurité et aussi du dialogue politique sera un autre sujet important de discussion. Il est important que les deux pays puissent travailler ensemble de manière à pouvoir contribuer à la stabilité, au développement, aux échanges au Maghreb et en Méditerranée, laisse-t-on entendre à Paris.
La lutte contre le terrorisme sera, selon toute évidence, évoquée. La coopération sécuritaire entre les deux pays est jugée «opérationnelle». Sur la question du Sahara occidental qui ne manquera pas d’être abordée, Paris soutient que sa position est «équilibrée» et que la base de son action est la mise en œuvre des résolutions des Nations unies. Avec toutefois une préférence pour le plan d’autonomie soutenu par le Maroc. A souligner que le président François Hollande arrivera à Alger à 13h50. Il sera accueilli par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. *Nadjia Bouzeghrane- El Watan -lundi 15/06/2015 | .
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*L’Algérie, invitée d’honneur de la 82e Foire européenne de Strasbourg- du 5 au 15 septembre 2014
L’invitée d’honneur de la 82e Foire européenne de Strasbourg, du 5 au 15 septembre, sera l’Algérie. Les organisateurs de la Foire européenne veulent une «fenêtre ouverte sur l’Algérie… pays invité de cœur».
Dans la ville alsacienne, siège du Parlement européen, ils soulignent que l’expérience a été «rendue possible grâce à l’étroite collaboration avec la consule générale d’Algérie à Strasbourg, Mme Houria Yousfi, qui a mobilisé par son enthousiasme toute une communauté autour de l’événement de la rentrée !» Au programme, plusieurs pôles de promotion économique et touristique attendent les visiteurs, avec le concours de l’Office national du tourisme algérien (ONAT), la Chambre algérienne de commerce et de l’industrie (CACI), l’Agence nationale de l’artisanat traditionnel (Anart).
D’autre part, L’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) a préparé un programme éclectique avec musiques chaouie, kabyle, gnawie, raï… Avec le chanteur de raï, cheb Miloud, et la troupe zorna d’Alger, le chanteur Mourad Djaâfri et la troupe de Tizi Ouzou, les troupes Noura Gnaoua (troupe gnawie de Béchar) et Ichrak Bouna (troupe aïssaoua de Annaba). Côté exposition, les visiteurs pourront voir les photos de Mohamed Torche, fondateur de l’agence strasbourgeoise Horizons Nomades.
Né à Constantine et passionné des paysages algériens, le photographe expose la splendeur des Touareg, la douceur des architectures de sable, la beauté des massifs ou encore le plissé soyeux des dunes de sable… Enfin, avec le cinéma l’Odyssée, huit films seront projetés à l’occasion de la deuxième Quinzaine du cinéma algérien, du 3 au 16 septembre. L’héroïne de Cherif Aggoune avec Samia Meziane, Nadjib Oulbcir, Arselane Lerari (Algérie, 2013), ouvrira la série le samedi 6 septembre avec une soirée spéciale en présence du réalisateur et des organisateurs de la foire et de Mme Yousfi.*El Watan-mardi 02 septembre 2014
*La Foire européenne 2014 mise sur les « porteurs de projets »
Temps fort de la rentrée économique et première sortie pour de nombreux artisans après la pose estivale, la Foire européenne de Strasbourg mise, dans un contexte plutôt morose, sur les porteurs de projets, ces 80% de visiteurs qui ont l’intention d’acheter, de passer commande ou de faire établir un devis
Le poids économique de la Foire européenne de Strasbourg peut être résumé en quelques chiffres :
- 20 millions d’euros de chiffre d’affaires
- 1040 exposants du monde l’artisanat, du commerce, des collectivités et autres institutions, du monde associatif
- 70 % d’exposants fidèles au rendez-vous qui espèrent garnir leur carnet de commande, 30 % de nouveaux
- 40 % d’exposant régionaux, 16 % d’exposants étrangers
- 194 404 visiteurs l’an dernier, dont 80 % d’acheteurs
- 32 .000 m2 de surface d’exposition sur une emprise totale de quelque 100.000 m2.
Ce sont quelques-uns des chiffres donnés ce mardi par Claude Feurer, directeur général de Strasbourg Evénements, au côté de sa présidente Nawel Rafik-Elmrini, adjointe, qui vient d’être élue à la tête du directoire de la société d’économie mixte.
Dans un contexte plutôt morose, la Foire européenne parie sur les affaires plus que sur « l’audience » (nombre d’entrées) qui la placerait derrière le rendez-vous estival de Colmar. A Strasbourg, on vient faire des affaires (pour les exposants) et des achats ou des commandes (pour les visiteurs) ; pas pour assister à un concert.
Avec l’Algérie
Pour autant, les organisateurs de la Foire ne négligent pas les animations et événements qui doivent contribuer à l’attractivité de l’événement. Et au premier rang des arguments déclinés chaque année : l’invité d’honneur qui est cette année l’Algérie, dont les liens historiques avec l’Alsace, de l’émigration durant la seconde moitié du XIXe siècle (il y a à Alger un « quartier de la Robertsau ») à l’immigration en France des années 1960, sont connus.
La présence de l’Algérie à la Foire s’est inscrite dans le paysage alsacien à travers une affiche « pleine d’élégance, de mouvement et de dynamisme » (Nawel Rafik-Elmrini). On retrouvera l’Algérie dans un hall entier avec son artisanat (bijoux, poterie, céramiques, tapis), ses produits du terroir et ses traditions (plusieurs troupes folkloriques vont se relayer) du 5 au 15 septembre.
L’organisation de cette 82e édition de la Foire européenne de Strasbourg a d’ailleurs largement mobilisé les autorités algériennes qui ont créé pour l’occasion un « comité interministériel » et la direction de la SAFEX (société algérienne des Foires et expositions) a été fortement impliquée dans la préparation de l’événement.(*)
Ce qu’il faut retenir de la Foire européenne :
- Elle se tient du 5 au 15 septembre, de 10h à 19h, le jeudi 11 septembre jusqu’à 21h, nocturnes les 6 et 13 septembre jusqu’à 22h. Plein tarif 6,5 euros (5 euros pour un achat en ligne sur www.foireurop.com)
- Une journée des femmes (entrée libre pour elles) se tient le 9 septembre, une journée famille (tarif unique 4 euros) le 10 septembre.
Parmi les temps forts :
- une »urban party » les 6 et 7 septembre, avec ces battles de skate, roller et BMX, des démos de hip-hop, une initiation au roller, concert à 19h avec Francesco d’Errico.
- un week-end « retro party » les 13 et 14 septembre avec la Guinguette du Rhin, la présentation d’extraits de la comédie musicale « Christophe Colomb » et le spectacle d’été de la Choucrouterie le samedi à 18h.
- »Afterwork mise au vert » avec les Webavardes le 11 septembre à 18h à l’espace agricole.
Concours Lépine européen
- Le concours Lépine européen se tient dans le pavillon K, avec une cérémonie de remise des prix dimanche 14 septembre en soirée au PMC. A découvrir notamment « L’univers connecté concours Lépine ».
- La traditionnelle Journée de l’artisanat se tiendra le 7 septembre avec une exposition de métiers rares. La journée des jeunes, en présence de dizaines d’apprentis se tient le 11 septembre. 57 artisans seront présents à la Foire sous l’égide de la Chambre de métiers. La CMA fêtera ses 50 ans le 12 septembre à 13h avec … un gâteau d’anniversaire.
- Le Jardin des délices sera installé dans les halls 9, 10 et 11 et sur le terre-plein 9. Ces espaces seront dédiés à la pâtisserie, la charcuterie, la viticulture etc. Les samedis et dimanches, le public aura accès à une Table des délices, à l’heure du déjeuner.
- L’espace agricole sera installé sur le terre-plein 9, sur près de 2500 m2, on y fera la promotion des produits locaux (avec les jeunes agriculteurs) ; des temps forts le 6 septembre avec « Agneaux terroir d’Alsace » et le 13 septembre avec les éleveurs de charolais. Soirée country le 13 à 20h.
La Foire digitale…
- La Foire européenne continue à développer sa stratégie numérique avec, comme l’année passée, des blogueurs qui couvriront l’événement en direct. Ils seront cinq, proposeront un concours photos sur Instagram, avec #mafoireurop. Ce hashtag sera utilisé sur les différents profils liés à la Foire sur les réseaux sociaux, Facebook, Twitter etc. Le blogueurs, que vous pouvez retrouver sur Twitter notamment sont@jacktyphus, pour l’insolite , @celest_in et @tendancez-vous pour les tendances, @flobonneschoses et @foodforlove pour tout ce qui touche à la gourmandise. Ils partageront leurs coups de coeur et organiseront des « défis shopping »…*.dna.fr–mardi 02/09/2014
**Houria Yousfi, consule générale d’Algérie à Strasbourg
***L’Alsace et l’Algérie se connaissent et s’apprécient depuis bien longtemps. La beauté, la nature chaleureuse et hospitalière de notre pays sont connues de nombreux Alsaciens. Par ailleurs, il y a en Alsace une forte communauté algérienne, dont l’origine de l’installation est directement liée à l’ancienneté des rapports entretenus avec les Alsaciens installés en Algérie***
La Foire européenne 2014 de Strasbourg bat son plein jusqu’au 15 septembre, avec l’Algérie au cœur en tant que pays invité. Mme Houria Yousfi, consule générale d’Algérie à Strasbourg, a bien voulu nous dire comment cet événement a été préparé et les implications qu’on peut en attendre.
-Strasbourg est une des villes françaises où les relations d’amitié avec l’Algérie sont établies. A quoi tient l’excellence de ces rapports que l’histoire a validés à de multiples reprises, jusqu’à très récemment, et encore aujourd’hui avec cette Foire européenne où l’Algérie est l’hôte d’honneur ?
**L’Alsace et l’Algérie se connaissent et s’apprécient depuis bien longtemps. La beauté, la nature chaleureuse et hospitalière de notre pays sont connues de nombreux Alsaciens. Par ailleurs, il y a en Alsace une forte communauté algérienne, dont l’origine de l’installation est directement liée à l’ancienneté des rapports entretenus avec les Alsaciens installés en Algérie. Un petit rappel historique permettra de mieux comprendre la réalité de la situation. Le 10 mai 1871, la France et l’Allemagne signent le Traité de Francfort, mettant fin à la guerre de 1870.
Le nouvel empire allemand annexe les quatre départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin, de la Moselle, d’une partie de la Meurthe (Château-Salins et Sarrebourg) et de deux cantons des Vosges (Saales et Schirmeck). Obligés de choisir entre la nationalité française ou allemande, beaucoup d’Alsaciens se sont vu obligés de s’exiler… en Algérie. En Alsace, on vous dira même que ces Alsaciens ont trouvé asile en Algérie. J’ai reçu récemment le sympathique témoignage documenté, d’un résidant du quartier de la Robertsau à Strasbourg, relatif à l’histoire de l’installation d’Alsaciens dans la région de Constantine et celle d’Alger. Ce n’est pas qu’une anecdote, c’est la preuve d’une page d’histoire commune entre deux peuples qui, malgré tout, ont tissé et développé des relations qui assurent aujourd’hui un pont d’amitié et un flux d’échanges économiques et commerciaux de part et d’autre de la Méditerranée.
En outre, comment ne pas évoquer le lourd tribut payé par les Tirailleurs algériens pour la libération de Strasbourg et de l’Alsace, durant la Seconde Guerre mondiale. Il suffit de parcourir les cimetières militaires en Alsace, pour y découvrir l’ampleur de leur sacrifice et de leur bravoure. Les Alsaciens s’en souviennent. C’est probablement là, qu’il faut chercher les raisons de la qualité des rapports entretenus entre cette région et l’Algérie. Le slogan «Algérie, pays invité d’honneur et invité du cœur» reflète la dimension humaine, sentimentale et, il faut le souligner, passionnelle, qui caractérise la relation combien riche et forte entre nos deux pays.
-Plusieurs acteurs nationaux des mondes économique, touristique et culturel algériens participent. Dans quel objectif et quel a été le rôle des instances consulaires pour fédérer ces énergies ?
**Pour assurer le succès de notre participation à la Foire européenne, un comité interministériel, regroupant les ministères du Commerce, du Tourisme, de l’Artisanat, de la Culture, l’ARC et les Affaires étrangères, a été spécialement créé pour cette 82e édition. Son objectif : promouvoir tous les atouts de l’Algérie. Son rôle : veiller à la qualité des exposants et s’assurer de la richesse et de la diversité de l’offre.
Pour sa part, le consulat général s’est fortement mobilisé et impliqué dans ce projet. La Foire européenne de Strasbourg est l’événement annuel économique et commercial le plus attendu et le plus visité de la grande région du nord-est de la France et, au-delà, du Bade Wurtemberg (Allemagne).Le consulat général a fédéré toute la sympathie dont jouissent l’Algérie et tous les amis de l’Algérie en Alsace autour de ce projet, quand s’est dessinée la perspective de faire de notre pays l’invité d’honneur de la foire. Les décideurs et les responsables locaux ont été enthousiasmés.
-Au-delà de la promotion de l’Algérie, quelles sont les retombées espérées de cet événement économique et touristique ?
**Nous avons opté pour une mixité dans le choix des exposants, une partie venant directement d’Algérie et une partie établie ici en Alsace. Le «Club d’amitié d’Alsace-Algérie», créé en 2013, sera aussi présent pour appuyer les liens forts existant entre les deux pays. En marge de la foire, une journée économique «Algérie» se tiendra à Strasbourg, réunissant la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) d’Alsace, de nombreux opérateurs économiques alsaciens et autant d’opérateurs économiques et chefs d’entreprises algériens.
Toutes ces actions, j’en suis convaincue, offriront de réelles potentialités afin de développer les échanges économiques algéro-alsaciens, notamment au profit de nos entreprises qui auront ainsi l’opportunité de se faire connaître et de trouver des débouchés nouveaux.
Bien évidemment, la participation de l’Algérie à la Foire européenne est une vitrine qui permettra de mettre aussi en valeur nos potentialités touristiques et je l’espère des perspectives commerciales intéressantes.**Walid Mebarek–El Watan- 10.09.2014
*le site du: consulat général d’Algérie à Strasbourg
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*L’extravagant François Hollande
Un chef d’Etat est, communément, un personnage pondéré qui mesure ses mots, ne s’aventure pas dans des propos pouvant prêter à conjecture ou ouvrent la voie aux plus extravagantes hypothèses de la plus anodine à la plus grave. Pour dire qu’un chef d’Etat, au regard des responsabilités qu’il assume – tant vis-à-vis de son peuple que face à ses interlocuteurs étrangers – se doit de s’interdire des hâbleries qui prêtent à médire. C’est pourtant ce que le président français, François Hollande, s’est permis aux dépens de l’Algérie lors d’une cérémonie tenue à l’Elysée (célébrant le 70e anniversaire de la fondation du Conseil représentatif des institutions juives de France – Crif – Nous n’en dirons pas plus). Posant son regard sur son ministre de l’Intérieur, Manuel Valls Hollande assure devant l’assemblée que ce dernier allait se rendre en Algérie. Manuel Valls, lui rappelle alors qu’il en revenait. Hollande lance donc une blague: «Il en revient sain et sauf.» Avant d’ajouter: «C’est déjà beaucoup!». Que faut-il penser de cette tirade? Par quel bout la prendre? L’Algérie est-elle en guerre? Le sang y coule-t-il à flots? Ou faut-il donner une interprétation autre, aussi grave, à des déclarations blessantes mal à…propos? D’autant plus que quelques jours plus tôt, des médias français ont justifié le report de la rencontre amicale entre l’Algérie et la France (dans le cadre de la préparation de la Coupe du Monde de football au Brésil) par des raisons de…sécurité. Aussi, la plaisanterie ne semble pas aussi innocente que cela paraît. Mais encore? Faut-il penser que Hollande a forcé sur le rosé, au point de ne pas se rendre compte de la gravité de discours indigne d’un personnage qui a en charge les destinées d’un pays de l’envergure de la France? Non, ce n’est pas là une plaisanterie de mauvais goût. Un vaudeville de boulevard juste bon à faire rire les franchouillards. Cela fait mal et ne prête nullement à rire. Du moins de ce côté de la Méditerranée. Surtout lorsque celui qui prononce cette bouffonnerie vulgaire provient d’un parti politique (le PS français) qui n’a pas été avare de son soutien à un terrorisme qui a fait tant de mal à l’Algérie et aux Algériens dans les années 1990. Peut-on oublier l’apostrophe aux dirigeants algériens de son mentor François Mitterrand, alors président de la France, qui prétendait intimer à Alger de reprendre les élections législatives en 1992? Toutefois, François Hollande qui s’avère le pire président que la France ait connu, même à l’époque de la IVe République, n’en est pas à son premier «mauvais coup» qui, en juin dernier, confondait le peuple japonais avec le peuple chinois lors d’un toast offert en son honneur par l’empereur du Japon. «Je rappelle que le Japon a été frappé, comme la France, lors des attentats en Algérie, et j’ai exprimé euh les condoléances du peuple français à l’égard du peuple chinois.» Lapsus? Ne relevant pas la mention (encore négative) faite à l’Algérie. Le président Hollande ne semblait donc pas savoir dans quel pays il se trouvait. Vous avez dit grotesque? Ces bévues du président français, qui se sont répétées, depuis son accès à la présidence française, en mai 2012, ne sont ni des maladresses, ni des étourderies mais un état d’esprit et montrent, par des exemples à tout le moins affligeants, par qui et comment un pays comme la France – qui compte parmi les cinq grandes puissances du monde – est (mal) géré. Recevant en septembre dernier le multimilliardaire indien, Lakshmi Mittal, P-DG du groupe métallurgique ArcelorMittal – qui fait travailler et vivre des milliers de salariés des aciéries françaises – François Hollande ne s’est même pas rendu compte qu’il était face au puissant patron des industries de l’acier en personne qui croyait s’entretenir avec le fils auquel il demandait de transmettre ses voeux au père. Et ce dernier de répliquer du «tac au tac»: «C’est moi le père.» A l’époque, les médias français ne se sont pas fait faute de relever l’impair du président français, traduit par le milliardaire indien comme un affront. Ces balourdises, pour ne dire plus, sont devenues à la longue la marque d’un président français dont l’irresponsabilité des propos est déplorable de la part d’un homme qui occupe la magistrature suprême de son pays, qui se devait, se doit de savoir raison garder. Cela en toutes circonstances! *L’Expression-22.12.2013
** Manipulation et instrumentalisation ?
Le journalisme devient, à l’ère des TIC et des réseaux sociaux, de plus en plus exposé à la manipulation et à l’instrumentalisation. La vitesse avec laquelle l’information circule de nos jours dresse devant nous un nouvel «ennemi»: la précipitation. Un «ennemi» dangereux puisqu’il nous impose son rythme alors que nous sommes astreints, pour notre crédibilité et pour garder la confiance des lecteurs, à vérifier, à recouper, à comprendre l’actualité avant de la livrer à l’opinion publique. Le tout en faisant l’effort d’offrir ce «plus» qui nous permet de survivre face à la concurrence qui se fait de plus en plus rude. Nous avons, cette semaine, un exemple qui illustre à merveille ce combat de tous les jours que mènent tous ceux dont le métier est d’informer. Le plus honnêtement possible. Vous l’avez peut-être deviné, il s’agit de la «petite phrase» prononcée par le président français, François Hollande, à propos du retour de son ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, d’Algérie où il faisait partie de la délégation gouvernementale française conduite par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Reste-t-il, à ce sujet, quelque chose à dire de ce qui ne l’a pas été? Oui! Et pour ce faire, nous vous invitons à suivre la démarche que s’imposent les journalistes qui ont une très haute idée de leur profession. Tout a commencé par une vidéo publiée par un site Internet. La première interrogation est liée au choix de ce moyen. D’ordinaire, les journaux sont alimentés par les agences de presse. La différence est dans une volonté de garder l’anonymat de la «source». Ce qui aiguise la vigilance du journaliste. La seconde interrogation est dans la vérification des dates du déroulement des faits et celle de la mise en ligne. La «petite phrase» a été prononcée le 16 décembre alors qu’elle n’est publiée sur le site que le 20 décembre. Soit quatre jours après. Le moins que l’on puisse dire est que cela enlève toute idée d’innocence à son ou ses expéditeurs. Un temps de réflexion, aussi long, devient forcément douteux. Ensuite, l’événement au cours duquel la «petite phrase» a été prononcée. C’était à l’occasion d’une réunion annuelle du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France). C’est un conseil qui regroupe toutes les associations juives de France, qu’elles soient politiques, sociales ou religieuses. C’est un lobby, un groupe d’influence et de pression. Le Crif est à la France ce que l’Aipac est aux Etats-Unis. Nous n’apprendrons rien à personne en disant que l’Algérie et les Algériens n’ont pas «bonne presse» au sein du Crif. Il en va de même, dans une certaine mesure, pour la France où ce même Crif dénonce actuellement une «dangereuse» montée de l’antisémitisme chez les Français. Un milieu, une ambiance et une orientation politique qui n’échappent guère au président des Français. Ceci dit, voyons maintenant le contenu de la «petite phrase». D’abord, les mots qui l’ont précédé. François Hollande donnait l’impression de ne pas être au courant de l’agenda de son gouvernement en affirmant que son ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, devait se rendre en Algérie alors qu’il venait juste d’en revenir avec ses huit autres collègues ministres et son Premier ministre. Il est impossible que le chef de l’Etat ne puisse pas être au courant, minute par minute, d’un tel déplacement en force de son gouvernement. D’où la certitude que c’est à ce moment précis que commence sa «blague». Ensuite, il est également impossible qu’un chef de l’Etat qui décide d’envoyer un aussi grand nombre des membres du gouvernement (et d’autres personnalités françaises d’horizons divers qui les accompagnaient), avec pour certains leurs épouses, y compris le Premier ministre, séjourner trois jours durant dans un pays sans être totalement assuré de la sécurité qu’il offre. Avec à la clé et en plus des excursions touristiques pour les épouses. Se pose alors la question légitime: pourquoi François Hollande a-t-il lancé cette boutade «il est revenu sain et sauf, c’est déjà beaucoup!»? Si on exclut la folie, il ne reste que la finesse d’un esprit qui délivre un message en «coup de ciseaux». Comme en football. On sait que le réchauffement des relations franco-algériennes, inédit dans l’histoire de la Vème République, ne peut pas du tout être du goût du Crif. Il est quasiment sûr que certains de ses membres ont dû s’efforcer à en dissuader le chef de l’Etat français. Ils ont dû déployer des trésors d’arguments pour cela. Il suffit de se rappeler la «promesse» de Bernard-Henri Lévy et même celle attribuée à l’ancien président Sarkozy de voir sombrer à son tour l’Algérie dans le printemps arabe, pour mesurer la place du sécuritaire dans notre pays, pour ces «conseillers» très spéciaux. Il est clair aussi que l’intention des expéditeurs de la vidéo est de porter atteinte aux intérêts de l’Algérie, mais aussi à ceux de la France. On ne se fait pas de cadeaux à ce niveau-là. En définitive, la vidéo nous a été fourguée en «deuxième main». Quant à l’humour de Hollande, Philippe Bouvard y serait plus réactif que Louis de Funès. C’est Kateb Yacine qui avait qualifié de «butin de guerre» sa maîtrise de la langue française. Et de sa pensée. Nous en avons une pour lui aujourd’hui!*L’Expression-Jeudi 26 Décembre 2013
**La mauvaise blague d’Hollande
François Hollande est-il allé trop loin dans ses propos? Ou s’agit-il simplement d’une tempête dans un verre d’eau? Toujours est-il que le président français n’a pas marqué des points aux yeux des citoyens algériens.A l’occasion du 70e anniversaire du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), l’humour de François Hollande n’est pas passé.Evoquant un déplacement de Manuel Valls (ministre de l’Intérieur) en Algérie, François Hollande a dit: « Manuel Valls revient d’Algérie sain et sauf… c’est déjà beaucoup », a lâché ironiquement François Hollande. Si des rires ont fusé dans l’assemblée, la pilule a été difficile à avaler en Algérie. « L’Incroyable plaisanterie de Hollande », a titré le journal « Tout sur l’Algérie ». « La blague n’a pas fait rire au Maghreb, indignant les facebookers et twittos algériens ».Samedi encore, elle faisait la une des journaux arabophones El-Khabar, Echorouk et Ennahar. « Hollande se moque de l’Algérie devant les institutions juives de France », pouvait-on lire en première page. Et tant sur les sites d’information en ligne que sur les réseaux sociaux, nombre de lecteurs algériens se sont déchaînés contre le président français, pourtant jusqu’à présent très populaire dans le pays.Jean-Luc Mélenchon n’a pas épargné le président français, François Hollande, après sa blague douteuse qui a fâché les citoyens algériens.Et les politiques français ont également dénoncé les propos déplacés du chef d’Etat français. « L’ivresse communautariste du dîner a grisé Hollande. Mais c’est nous qui avons la nausée », a notamment lancé Jean-Luc Mélenchon sur Twitter.*7sur7
**Jamais une dérive verbale d’un président français n’avait été aussi dénoncée sur les deux rives de la Méditerranée.
**Hollande a exprimé ses sincères regrets
Après la tempête de réactions nationales et françaises, le président français François Hollande a exprimé ses sincères regrets pour l’interprétation qui a été faite de ses propos», a ajouté l’Elysée dans un communiqué après les critiques d’Alger qui a déploré un «incident regrettable». Il s’agit, selon lui, «d’une polémique sans fondement, chacun connaît les sentiments d’amitié qu’il porte à l’Algérie et le respect qu’il a pour son peuple», a ajouté la présidence française qui a précisé que le président Hollande «fera directement part «de ses sincères regrets au Président Bouteflika. Après la tempête de réactions des partis algériens et de l’opposition française, la présidence française a d’abord réagi timidement en tentant de minimiser l’incident diplomatique créé entre Paris et Alger par la boutade de François Hollande sur la sécurité en Algérie, la qualifiant de simple «plaisanterie légère». Selon l’AFP, c’est un membre de l’entourage du chef de l’Etat français qui a réagi indiquant qu’il s’agissait d’une «plaisanterie légère qui pouvait viser n’importe qui dans n’importe quel pays et qui n’avait aucun sens particulier concernant l’Algérie». «Il n’y a pas de tension particulière au niveau des autorités algériennes», a-t-il ajouté, alors qu’il y a eu hier soir une réaction officielle algérienne, celle du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra qui a qualifié la boutade «d’incident regrettable» et une «moins-value» pour les liens entre les deux pays. Le 16 décembre, le président français François Hollande avait déclaré sur le ton de la plaisanterie devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), que le ministre de l’Intérieur Manuel Valls était rentré d’Algérie «sain et sauf». «C’est déjà beaucoup», avait-il ajouté. A côté de la réaction officielle algérienne, plusieurs partis politiques ont vite réagi à cette sortie de piste diplomatique du président français. Le président MSP Abderezak Makri, le président du FAN, Djamel Benabdessalem ou encore Lakhdar Benkhelaf, député et cadre au parti El Adala, ont demandé des excuses du président français. Alors qu’on attendait une réaction du FLN, c’est finalement le RND (Rassemblement national démocratique), deuxième force politique à l’APN, qui a réagi estimant que les propos du président François Hollande «dénotaient la haine vouée par les Français aux Algériens». Auparavant, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (Cncppdh, gouvernementale), Farouk Ksentini, avait appelé M. Hollande à présenter des excuses pour ses propos «provocateurs à l’encontre de l’Algérie». Les figures révolutionnaires de la guerre de Libération Zohra Drif, vice-présidente du Conseil de la nation (Sénat) et Lakhdar Bouregaâ, ancien commandant de l’ALN de la Wilaya IV historique, ont également sévèrement critiqué les propos de François Hollande devant le Crif. L’ancienne membre de la Zone autonome durant la Bataille d’Alger, Zohra Drif, a déclaré que ces propos traduisent les positions constantes de la gauche vis-à-vis de l’Algérie. «C’est une mauvaise plaisanterie», a affirmé Mme Drif. «Même durant la période coloniale, à chaque fois que la gauche venait au pouvoir, sa politique basculait dans l’extrême-droite «, accuse-t-elle ce dimanche. De son côté, Lakhdar Bouregaâ, ancien commandant de l’ALN de la Wilaya IV historique, exige des «excuses officielles de la France». «Les propos de Hollande visent tout le peuple algérien ainsi que le pouvoir. Ce n’est pas digne d’un chef d’Etat «, déclare-t-il à journal électronique. La bourde de Hollande reflète en réalité une «haine et un mépris envers l’Algérie «, ajoute-t-il. M.Bouregaâ refuse de parler de plaisanterie. Pour lui, le président Français «mesurait parfaitement la portée des propos qu’il a prononcés devant une institution juive». Ce dérapage verbal du président français avait été critiqué aussi en France par une partie de la classe politique française. Le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon a qualifié de «nausée» alors que le patron de l’UMP, Jean-François Copé, déplorait un «dérapage verbal» et «déplacé». «J’ai trouvé ça particulièrement maladroit et pas digne d’un président de la République», a déclaré pour sa part l’ancienne ministre et députée de droite, Valérie Pécresse.*L’Expression-23.12.2013
*Les propos de Hollande sont « une moins value » dans les relations algéro-françaises
Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a indiqué samedi à Alger que les récents propos du président français, François Hollande, sur la sécurité en Algérie, représentent une « moins-value » à l’esprit qui enveloppe les relations algério-françaises.
« Il est claire qu’il s’agit d’une moins-value par rapport à l’esprit qui enveloppe nos relations et à la réalité de ce que les délégations françaises et même autres peuvent constater de la situation sécuritaire en Algérie », a indiqué M. Lamamra lors d’une conférence de presse à l’issue de ses entretiens avec son homologue chinois, Wang Yi.
Le président français avait évoqué lors d’une rencontre officielle du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) le retour « sain et sauf » de son ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui était en mission en Algérie.
M. Lamamra a ajouté que « le sens de l’humour peut apporter une valeur ajoutée au sens des responsabilités lorsqu’il s’exprime avec élégance, avec mesure et qu’il introduit de la décontraction dans le cadre de cet art souvent austère qui est la pratique de la diplomatie. A l’inverse, le sens de l’humour peut être générateur d’une moins-value lorsqu’il abouti à suggérer que les réalités ne seraient pas celles qui sont à la portée de tous et qui ont pu être vérifiées par tous ».
Il a estimé que les propos de M. Hollande pourraient paraître une « improvisation d’une plaisanterie » tout en notant que « les improvisation sont souvent périlleuses ».
Le chef de la diplomatie algérienne a tenu à rappeler que l’Algérie a eu le « plaisir » et le « privilège » d’avoir en visite d’Etat le président français, qui a pu bénéficier, aux côtés du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de bains de foules et de l’hospitalité chaleureuse du peuple algérien à Alger comme à Tlemcen.
Concernant Manuel Valls, M. Lamamra a rappelé que ce dernier était son interlocuteur pendant sa récente visite en Algérie où il accompagnait, avec une importante délégation, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, affirmant qu’il n’a, à aucun moment, ressenti en lui la « moindre préoccupation » concernant sa propre sécurité comme celle de toute la délégation.
« L’année 2012 s’est terminée avec le succès éclatant de la visite d’Etat du président Hollande en Algérie. L’année 2013, n’est pas encore terminée, et nous ne souhaitons pas la terminer sur une mauvaise note. J’espère que nous puissions trouver les moyens, dans les jours qui nous séparent, de tourner la page de cet incident regrettable ».*El Watan-21.12.2013
*Abdelmadjid Menasra: »Le président français doit s’excuser »
«Hollande doit s’excuser officiellement auprès de l’Algérie.» Une telle déclaration a été faite hier par le président du Mouvement du Changement, Abdelmadjid Menasra, lors de son rassemblement populaire qu’il a présidé à Oran. Ayant atteint le sommet de sa déception et d’une véhémence incroyable, Menasra n’en revient pas dans son verbe en ajoutant que «les déclarations de Hollande sont doublement humiliantes étant donné qu’elles ont été faites dans une assemblée constituée du lobby juif, le Crif». Et d’ajouter que «les propos de Hollande ont été tenus pendant le mois consacré à la révolution algérienne, le mois de décembre». Ce n’est pas tout. Il juge que «de tels propos sont dégradants». Menasra, qui n’a pas été tendre dans son speech, n’a pas également ménagé le pouvoir algérien en l’accusant de «fragile». Il l’interpelle, question de passer à l’offensive en ripostant officiellement aux propos de François Hollande. «Aucune déclaration n’a été faite du côté d’Alger», a-t-il déploré. Il ne dissimulera pas sa déception en l’exprimant par des petites phrases tant explicites. «Nous aurions aimé que l’Etat algérien réponde à la déclaration de Hollande», a-t-il plaidé. Sur sa lancée, il a estimé qu’ «il est plus que temps de retirer le discours criminalisant le colonialisme, étant donné que la France continue à nous voir en tant qu’inférieurs». Ce bloc de déclarations aussi bien véhémentes que brûlantes surviennent moins d’une semaine après la visite de Jean-Marc Ayrault en Algérie. Ce dernier a été reçu pompeusement. Menasra ne voit aucun inconvénient quant aux visites qu’il a qualifiées de «navette» des officiels entre la France et l’Algérie. Seulement, celles-ci «doivent être basées sur l’équilibre des relations dans le cadre des intérêts communs des deux pays». Il n’est vraisemblablement pas venu faire le guignol à Oran, son discours d’hier lui a servi de terrain pour jauger sa capacité de drainer, tout en tentant de galvaniser la foule réunie à l’effet de lui chuchoter le mot d’ordre, se préparer à toutes les éventualités pouvant avoir lieu à l’occasion de l’élection présidentielle de 2014. Menasra Abdelmadjid, ce dissident ayant quitté le MSP avec armes et bagages, tout en emportant avec lui une bonne partie des militants de la formation de Mahfoud Nahnah, a usé hier d’un verbe véhément en décortiquant avec force détails et arguments la situation politique actuelle qui prévaut dans le pays tout en n’occultant pas la situation régionale et celle qui prévaut actuellement dans le monde arabo-musulman. Menasra, qui se réjouit d’appartenir à la mouvance islamiste, n’ira pas par quatre chemins pour réitérer vaniteusement les engagements pris par sa formation politique et les idéaux défendus par cette dernière. Il revient ensuite sur le positionnement politique de sa formation à l’occasion de la prochaine présidentielle. «Il est plus que temps de lever l’opacité politique qui prévaut sur la scène nationale», a-t-il plaidé ajoutant que «cette élection, devant se tenir en toute transparence, doit servir d’occasion pour passer au changement pacifique». Bien avant Menasra, le secrétaire général du bureau d’Oran, Amine Allouche, un autre dissident du MSP, a, en ouvrant la rencontre, tenu un discours virulent vis-à-vis des détenteurs du pouvoir expliquant que «le Mouvement de changement est déçu de par la situation actuelle qui marque l’Algérie». Celle-ci se distingue par «la montée en flèche et rapide de la corruption et la dilapidation des biens de l’Etat, les cas de Sonatrach I et II et l’autoroute Est-Ouest en sont des exemples concrets», a-t-il déploré.*L’Expression-22.12.2013
*Ksentini:Les propos du président français « provocateurs pour l’Algérie »
Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, a appelé samedi le président français François Hollande à présenter des excuses pour ses propos « provocateurs à l’encontre de l’Algérie » tenus lors d’une rencontre officielle du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).Les propos du président français « relèvent de la provocation et constituent une grave atteinte à l’Algérie », a souligné Me Ksentini dans une déclaration à la presse en marge d’une conférence sur « les droits de l’homme en Algérie ».
Le président du CNCPPDH a interpellé les autorités algériennes « pour qu’elles ne laissent pas passer une telle atteinte sous silence ».
De son côté, l’avocate Fatima Zohra Benbraham a estimé « très grave » le fait que le président français ait soulevé la question du retour de son ministre de l’Intérieur d’Algérie, rappelant par la même que la visite de ce dernier a été couronnée par la signature de plusieurs accords. La politique de l’Algérie à l’égard de la France « doit être revue », a-t-elle martelé.
Pour sa part, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderezzak Mokri, a appelé les autorités algériennes à réagir à ces propos qui constituent, a-t-il dit, « une atteinte flagrante à l’Algérie ».
Le président français avait, rappelle-t-on, évoqué lors d’une rencontre officielle du CRIF le retour « sain et sauf » de son ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui était en mission en Algérie.*APS-21.12.2013
*Algérie-France et le vent de paix
*Par Zouhir MEBARKI-L’Expression-Mercredi 18 Decembre 2013
La troisième aura été la bonne. Des relations apaisées avec la France, le Président Bouteflika y a oeuvré dès son arrivée au pouvoir. La première fois, c’était avec Jacques Chirac à l’Elysée. A la visite d’Etat du Président algérien à Paris en juin 2000, a répondu celle du Président français en mars 2003. Dans l’intervalle, Chirac avait fait un rapide voyage en Algérie. C’était en décembre 2001. Accueil populaire triomphal à Bab El Oued où Chirac et Bouteflika s’étaient rendus après les inondations qui avaient fait un millier de morts, dans ce quartier de la capitale. Tout le monde avait cru au dégel. Ceci est tellement vrai qu’il fut question d’un projet de traité d’amitié. C’était compter sans la capacité de nuisance des nostalgiques de l’Algérie française qui firent une queue de poisson au projet, avec la fameuse «loi du 23 février 2005». Arrive Nicolas Sarkozy en 2007 qui après son élection à la présidence française, débarque à Alger en lançant son «je ne suis pas venu présenter des excuses!». C’était à la limite de la provocation, sous les regards comblés de son ministre de «l’ingérence humanitaire» Bernard Kouchner qui l’accompagnait. Et de celui de son proche conseiller et futur ministre de la Défense, Gérard Longuet alias «bras d’honneur». Une période qui fut une parenthèse stérile. Pas seulement pour l’Algérie puisque les Français eux-mêmes ne voulaient plus «se payer» Sarkozy plus longtemps. Ils lui ont préféré François Hollande qui défend, avec ses tripes, les intérêts de la France. Dès son élection, le Président Bouteflika a repris son bâton de pèlerin pour relancer ce qui avait été interrompu à l’époque de Chirac et rendu impossible à celle de Sarkozy. Il trouve en François Hollande un chef d’Etat qui est animé par les mêmes convictions que lui. L’intérêt des deux pays que la géographie condamne à la mitoyenneté et qui exige la recherche des voies et moyens, pour sortir de l’enfermement de la rancoeur et de la haine. Sans renier l’Histoire qu’il faut, au contraire, creuser ensemble pour dire «plus jamais ça!». François Hollande l’a bien précisé lors de sa visite à Alger en décembre 2012. «Rien ne se construit sur des dissimulations, dans l’oubli ou le déni» avait-il déclaré. C’est à ce prix que le futur peut être préparé autrement. Apaisé. Solidaire. Mutuellement profitable. Une année après, le bilan est plutôt satisfaisant. Les relations entre l’Algérie et la France se réchauffent au même rythme que la sortie de crise en France. En sauts d’obstacles. Avec une courbe qui a tendance à s’inverser. La visite du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, à Alger avait un double but. Evaluer le travail accompli, une année après la décision politique des deux chefs d’Etat et lancer de nouveaux projets pour l’année à venir. Une année après et pour la première fois dans l’histoire des deux pays, une réunion du Comité intergouvernemental conjoint a été possible et s’est tenue à Alger. L’année prochaine, elle se tiendra à Paris. Quelle belle victoire! Car au-delà des neuf accords bilatéraux signés et des 43 partenariats économiques conclus, l’important est cette «belle dynamique qui est lancée», comme l’a si bien rappelé Sellal lors de la conférence de presse. Une dynamique qui autorisera dorénavant et chaque jour de nouveaux accords. Sans attendre la prochaine réunion d’évaluation. Il faut cependant rester lucides et ne pas croire que les résistances vont disparaître du jour au lendemain. C’est le vent de paix qui souffle sur la planète, qui les neutralise. Tous les signaux indiquent qu’il soufflera plus fort en 2014. Des lendemains qui chantent autant pour les Français que pour les Algériens. Ce qui ne doit pas, cependant, dispenser, les uns comme les autres, de garder l’oeil ouvert. Et le bon! *Par Zouhir MEBARKI-L’Expression
*Algérie-France :
signature de neuf accords de coopération bilatérale
**Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre français a entamé lundi 16 décembre 2013, une visite de deux jours en Algérie. Plusieurs accords de coopération ont été signés au cours de cette visite.
**La réunion du comité intergouvernemental de haut niveau a été sanctionnée par la conclusion de neuf accords de coopération dans divers domaines.
C’est la lune de miel entre Paris et Alger. Le couple semble s’entendre très bien sur la démarche menée pour le développement de la coopération. Une année après la Déclaration d’Alger, les deux pays se disent satisfaits du bilan réalisé. La réunion du comité intergouvernemental de haut niveau présidée hier à Alger par le Premier ministre Abdelmalek Sellal et son homologue français, Jean-Marc Ayrault a été sanctionnée par la conclusion de neuf accords de coopération dans divers domaines. Le comité intergouvernemental a permis également aux deux parties d’apporter des solutions aux problèmes qui bloquent la coopération. «Ce comité intergouvernemental nous a permis de régler les problèmes qui bloquent le partenariat», a déclaré Abdelmalek Sellal lors d’un point de presse tenu à l’issue de cette réunion. Le Premier ministre a rassuré que les travaux de la première réunion du comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français ont abouti à de «très bons résultats» en vue de «faire avancer» la coopération entre les deux pays. «Nous avons abouti à de très bons résultats pour ressouder et faire avancer la coopération entre les deux pays comme cela a été décidé par les Présidents des deux pays», a-t-il affirmé en citant le projet Renault comme modèle de réussite du partenariat. «La voiture made in Algeria qui sortira en 2014 est la preuve de la réussite de ce comité», a soutenu M.Sellal. La concrétisation de ce vieux projet a rassuré le gouvernement algérien. «Je peux vous affirmer que nous sommes satisfaits de la réunion du comité intergouvernemental de haut niveau. Nous sommes de bons voisins et nous avons fait notre travail.» Le Premier ministre a également assuré que l’Algérie n’avait plus de problèmes sécuritaires et qu’elle s’attelle actuellement à défendre la sécurité régionale. Un message fort à l’adresse des opérateurs français qui restent réticents à l’investissement en Algérie. De son côté, le Premier ministre français, Jean-françois Ayrault a exprimé sa satisfaction sur le niveau de la coopération. «Les relations de confiance, tissées entre l’Algérie et la France depuis un an, permettent d’ouvrir de nouvelles perspectives dans un climat apaisé pour un partenariat ambitieux, d’égal à égal, et à la hauteur des liens unissant nos deux pays et nos deux peuples», a déclaré M.Ayrault. L’émissaire de l’Elysée a relevé que la première réunion du comité intergouvernemental de haut niveau qui se tient à Alger, s’inscrit dans la «dynamique» lancée par les Présidents des deux pays, depuis une année, après la Déclaration d’Alger, signée en décembre 2012 par les deux chefs d’Etat, Abdelaziz Bouteflika et François Hollande. «La France avait exprimé, à cette occasion, le voeu d’ouvrir un nouvel âge d’amitié entre les deux pays», a-t-il dit, soulignant que cet «objectif a été atteint». Le Premier ministre français a même qualifié la qualité des relations entre les deux pays d’«exceptionnelle», tout en relevant le «dialogue renoué sur de nombreux sujets». Alger et Paris veulent sérieusement rattraper le retard et mettre en place des mécanismes d’une coopération diversifiée. Devant la crise qui menace la France et le besoin de l’Algérie à asseoir une industrie, la coopération s’avère indispensable à long terme. Pour démontrer leur volonté politique, les deux gouvernements ont décidé de garder un oeil grand ouvert sur la coopération. Le comité intergouvernemental sera maintenu comme un rendez-vous annuel pour faire une évaluation de la coopération. «Nous allons nous réunir chaque année pour faire le point sur la coopération», a affirmé M.Sellal qui a déclaré qu’il conduira la délégation algérienne à Paris en décembre 2014.
Sellal rassure à propos de la santé de Bouteflika
«Le Président se porte bien» Le Premier ministre a rassuré hier sur la santé du président de la République. «Je peux vous affirmer qu’il est (Bouteflika) en bonne santé et que nous allons le voir tout à l’heure», a déclaré M. Sellal, lors d’un point de presse animé conjointement avec son homologue français, Jean-Marc Ayrault, en visite officielle en Algérie. A propos de sa candidature à l’élection présidentielle pour un quatrième mandat, M. Sellal a répondu: «S’il veut poursuivre sa mission, il le décidera en son âme et conscience.» Le Premier ministre a rappelé les mérites du président de la République. «Il a beaucoup fait pour ce pays», a-t-il affirmé avant d’ajouter: «J’étais à ses côtés pendant longtemps, c’est un grand Monsieur.» .*L’Expression-17.12.2013
***Neuf accords de coopération dans divers domaines ont été signés, lundi à Alger, entre l’Algérie et la France à l’occasion de la tenue de la première réunion du comité intergouvernemental de haut niveau, co-présidé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue français, Jean-Marc Ayrault, en visite officielle de trois jours en Algérie.
La cérémonie de signature des accords a été présidée par les deux Premiers ministres, en présence des membres des deux délégations au siège du Palais du gouvernement.
Il s’agit d’une convention sur le dialogue politique et le fonctionnement du comité intergouvernemental de haut niveau et d’un accord sur la suppression réciproque des visas pour les détenteurs des passeports diplomatiques et de services.
Une convention de partenariat sur l’assistance technique dans le domaine des transports, une déclaration d’intention dans le domaine de l’urbanisme et un accord sur un programme d’échanges culturels pour la période 2014-2016, ont été également signés.
Outre un accord dans le domaine de la communication, un mémorandum d’entente et de coopération entre l’établissement public de radiodiffusion sonore et France-Médias monde, un protocole de collaboration entre la Télévision algérienne et France-Médias monde, les deux parties ont procédé, par la même occasion, à la signature d’une déclaration d’intention pour la mise en place d’un centre d’excellence des métiers de l’énergie et de l’électricité.*APS-16.12.2013
*Accueil chaleureux et des youyous pour Ayrault à Oran
Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, n’est pas passé inaperçu en se rendant hier à Oran. Son passage dans le centre-ville lui a valu tous les honneurs, notamment en battant le pavé sur le Front de mer, ce balcon construit par le maire d’Oran en 1956, en réponse à Albert Camus qui a écrit dans son livre La Peste, que les Oranais ont tourné le dos à la mer. Un accueil chaleureux lui a été réservé. Arrivé au lieu «la Punaise» au boulevard de l’ALN, ex-Front de mer, Jean-Marc Ayrault a eu droit à un traitement exceptionnel. En effet, plusieurs familles n’ont rien trouvé de mieux à faire pour le saluer, que de lancer des youyous spontanément à partir des balcons des habitations de leurs résidences. Quelques minutes auparavant, le Premier ministre français a, au niveau du boulevard de la Soummam, eu des explications sur la somptueuse rue qui n’a connu aucun changement depuis la date du recouvrement de la souveraineté nationale, le 5 Juillet 1963. Le maire d’Oran, Noureddine Boukhatem, a dans son récit laconique été éloquent en présentant le boulevard de la Soummam qui garde intacte l’architecture coloniale. Sa visite à Oran a été une occasion pour joindre l’utile à l’agréable. La matinée a été consacrée à inspecter la cimenterie Lafarge située dans la commune d’Oggaz, près de Sig, rattachée administrativement à la wilaya de Mascara. Il s’est rendu ensuite dans la commune d’Oued Tlélat, très précisément à l’usine Renault, où il a réitéré l’engagement de la France quant au respect des délais dans la construction de l’usine et la fabrication de la première voiture prévue pour le mois de novembre 2014. L’après-midi, le Premier ministre français s’est rendu à l’Ecole polytechnique où il devait prononcer un discours en présence des hommes d’affaires locaux et enseignants de ladite école. La France peut donc s’enorgueillir de l’investissement de ses opérateurs économiques en Algérie. Bien qu’elle continue à perdre du terrain en Algérie, elle ne lâche tout de même pas en décidant de mettre fin aux déclarations de bonnes intentions et les visites de prospection répétées, la finalité tant recherchée serait contre toute attente de reconquérir le terrain et rattraper le temps perdu. La visite d’Ayrault est plus que révélatrice. Tout a été fait à Alger où plusieurs projets concrétisés sont évoqués. Une dizaine d’accords ont été ratifiés par des entreprises algériennes et françaises. Différents domaines sont concernés, à commencer par l’agriculture, l’agroalimentaire, l’énergie, les transports et la santé. Cela survient dans la perspective de varier les partenariats, après celui industriel qui est déjà engagé par des projets à l’exemple de l’usine Renault, la nouvelle usine Sanofi, l’unité de production de gaz industriel d’air liquide et la poursuite des investissements engagés par le groupe Lafarge. Ajouté à ceux-là, le projet du groupe Schneider. «Nous sommes sur la bonne voie», a déclaré le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, à la clôture de la rencontre économique franco-algérienne organisée conjointement par le FCE et le Medef. Comme il a salué «les mesures prises par le gouvernement algérien qui ne peuvent que favoriser nos échanges en améliorant l’environnement des affaires et en renforçant la sécurité juridique». Les accords signés entre les deux parties à l’issue de ce forum, «sont un motif de satisfaction témoignant de l’avancée appréciable dans la mise en oeuvre des partenariats entre les entreprises», a affirmé pour sa part, le Premier ministre algerien, Abdelmalek Sellal. Ce dernier s’est dit, tout en étant convaincu que «nous sommes capables d’évoluer ensemble vers une véritable coopération industrielle, de nature à modifier la structure de nos échanges basés aujourd’hui sur les ventes de produits industriels à forte valeur ajoutée, d’un côté, et l’achat d’hydrocarbures, de l’autre». Et de plaider pour «un partenariat industriel à la hauteur des volumes des échanges et à la hauteur des potentialités algériennes».*L’Expression-18.12.2013
**Sellal et Ayrault visitent le chantier de l’usine « Renault Algérie » d’Oran
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue français, Jan-Marc Ayrault, ont effectué mardi 17.12.2013-une visite au chantier de l’usine de montage de véhicules « Renault Algérie », située dans la localité d’Oued Tlélat, dans la wilaya d’Oran.
Sur place, les deux Premiers ministres ont suivi une présentation technique sur l’état d’avancement des travaux de ce projet, lancés en septembre dernier.
Matérialisant l’accord signé le 19 décembre 2012 à Alger à l’occasion de la visite d’Etat du président français, François Hollande, la construction de l’usine Renault-Algérie met en partenariat la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et le Fonds national d’investissement (FNI), côté algérien, et la marque au losange, côté français.
La partie actionnaire algérienne est majoritaire dans ce partenariat (51%) qui a donné naissance à la société mixte Renault-Algérie Production (RAP) afin d’assurer la mise en £uvre de cet important investissement.
Entamés en septembre dernier, les travaux de réalisation de l’usine Renault-Algérie évoluent au rythme convenu par les partenaires qui ont choisi d’implanter le site de production sur un terrain de 151 ha à Oued Tlélat dont 20 réservés pour la sous-traitance. Ce site est jugé propice en raison de la vocation industrielle de cette daïra située à une vingtaine de km au sud-ouest de la ville d’Oran.
Sa proximité du site portuaire de la capitale de l’Ouest constitue également un atout mis à profit par les pouvoirs publics pour la création d’un port sec, attenant à l’usine, à même de faciliter les formalités douanières et la livraison dans les meilleurs délais des équipements.
L’acheminement par voie ferroviaire à partir du port d’Oran figure aussi parmi les solutions destinées à pérenniser la dynamique économique locale impulsée par cet investissement générateur de centaines d’emplois directs et indirects en plus des autres opérations induites par l’attractivité territoriale impactée notamment en matière d’habitat et d’équipements publics.
La sortie de la première voiture Renault-Algérie de l’usine d’Oued Tlélat est prévue en novembre 2014, avec un volume initial de production fixé à 25.000 véhicules/an et qui sera porté au triple à partir de 2019.
La première phase générera à elle seule 350 emplois directs, avec intégration d’un tissu de sous-traitance local, tandis que d’autres compétences seront forgées en perspective de l’augmentation du rythme de production, et ce, à la faveur d’un programme de perfectionnement qui sera mis en £uvre au niveau du Centre de formation professionnelle de Oued Tlélat. ‘
Le modèle de la marque au losange « made in Algeria » sera celui de la « nouvelle Symbol » qui aura une qualité égale, voire supérieure à celle produite dans d’autres pays, soutiennent les responsables de la société Renault-Algérie Production.*APS-17.12.2013
**En visite en Algérie lundi 16 décembre, le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault veut donner un « nouvel élan » économique aux relations avec l’Algérie, qui se tourne vers d’autres pays comme la Chine, un pays ayant même supplanté la France au premier rang des fournisseurs.
Un an après une visite du président François Hollande qui avait permis de solder certains comptes mémoriels, c’est au tour du Premier ministre de faire le déplacement pour deux jours avec un programme presque exclusivement économique.
La première réunion du « comité inter-gouvernemental de haut-niveau », une structure destinée à faire avancer les dossiers bilatéraux, a servi de prétexte à la venue de Ayrault et de neuf ministres. Des accords de coopération ont été signés lundi matin dans divers domaines – éducation, intérieur, recherche, francophonie, médias.
« Satisfait » du résultat de ce premier comité inter-gouvernemental entre les deux pays, le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, a estimé que France et Algérie étaient « de bons voisins et ont fait leur travail ».
Jean-Marc Ayrault devait s’entretenir lundi après-midi avec le chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika. Il était aussi attendu par des ONG qui lui demandent d’aborder la question des droits de l’Homme avec les autorités algériennes. Elles fustigent « les violations récurrentes des libertés syndicales, de réunion et d’association en Algérie » qui « remettent en cause la possibilité même pour la population de jouir des bienfaits d’une coopération économique renforcée avec la France« .
La Chine premier fournisseur de l’Algérie
Devant 400 chefs d’entreprises français et algériens réunis pour un Forum économique, Ayrault avait auparavant souligné que le partenariat économique entre Alger et Paris était « ancien, solide et prometteur ». La France peut ainsi se targuer de demeurer le premier investisseur dans son ex-colonie et d’être son quatrième client, essentiellement en hydrocarbures.
Mais la concurrence d’autres pays, comme l’Espagne, l’Italie ou la Chine, se fait de plus en plus vive. La Chine est même devenue sur les neuf premiers mois de l’année le premier fournisseur de l’Algérie, passant devant la France.
La part de marché française en Algérie, estimée à 12,8% des importations globales en 2012, est en effet passée à 11,37% pour les neuf premiers mois de 2013, contre 11,98% pour la Chine, selon les chiffres des Douanes algériennes.
« Il y a un effritement depuis dix ans » des échanges économiques entre les deux pays, admet un conseiller de Jean-Marc Ayrault.
« La Chine est plus agressive et produit des produits moins chers », abonde un conseiller ministériel algérien. Pour lui, la France a en particulier perdu du terrain dans les années 1990. « Il y a eu une diabolisation de l’Algérie à cause du terrorisme, les entreprises françaises se sont un peu retirées et d’autres pays se sont engouffrés dans la brèche », explique-t-il.
La montée en puissance de la Chine est « structurelle dans toute l’Afrique », souligne un ministre français, ajoutant que la France pâtit de « sa perte de compétitivité ». « C’est un travail de longue haleine pour reconquérir des parts de marché » reconnaît-il.
Ayrault, qui était la semaine dernière en Chine pour vanter le « made in France« , compte désormais sur des relations « apaisées » avec l’Algérie pour ne pas décrocher. Il a aussi vanté la politique menée par son gouvernement qui permet, selon lui, une « montée en gamme de son économie et d’accroître la compétitivité de ses entreprises ».
« Des réussites tangibles et visibles »
Ce retour en force doit s’opérer, selon lui, via de grands groupes comme Bouygues, Air Liquide, Lafarge, Renault – qui va produire l’an prochain des voitures en Algérie -, Sanofi – qui ouvre une usine à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest d’Alger -, ou encore Alstom, constructeur du tramway d’Oran.
Ayrault doit d’ailleurs se rendre mardi dans la grande ville de l’ouest algérien pour voir ce tram. Il devrait aussi visiter l’usine Renault en cours de construction, qui doit produire dans un premier temps 25.000 véhicules de tourisme par an destinées exclusivement au marché africain.
« Ces grands projets constituent des réussites tangibles et visibles », a salué le Premier ministre français, pour qui « ils sont un encouragement aux petites et moyennes entreprises » françaises.
« Après une période d’effacement, les PME sont en effet de retour », s’est-il réjoui lors du Forum économique d’Alger. Quelque 30% d’entre elles avaient quitté l’Algérie entre 2005 et 2011, a indiqué à ce forum la ministre française du Commerce extérieure Nicole Bricq.
Durant la visite de Jean-Marc Ayrault Ayrault, une douzaine de contrats au total seront signés, notamment sur la formation, la recherche et l’industrie.*Le Nouvel Obs-16.12.2013
**Un général français considère l’Algérie comme « le meilleur allié » de la France
« L’Algérie et la France doivent travailler ensemble » pour la sécurité de la Méditerranée, estime le général de corps d’armée français, Henri Poncet, dans une contribution publiée, jeudi 28 février 2013, par l’hebdomadaire Marianne. Selon le militaire français, « l’Algérie reste le « meilleur allié » de la France…
**Visite du président de l’Assemblée nationale française a Alger
Bartolone repart séduit par Bouteflika
«Je ne suis pas près d’oublier les moments que j’ai passés avec le Président Bouteflika, dans ma vie politique, ce sont des moments qui compteront», a confié le président de l’Assemblée nationale française.
Désormais, entre l’Algérie et la France il y a un avant et un après la visite du président François Hollande à Alger. Cet état d’esprit ressort dans les propos tenus avant par le président de l’Assemblée nationale française Claude Bartolone. «Les relations entre nos deux pays sont entrées dans un nouvel âge et c’est dans l’ambiance de ce nouvel âge que nous avons évoqué toutes les questions et tous les sujets, toutes les questions avec les députés, le Premier ministre, les sénateurs et le président de la République. On a essayé d’avancer dans une dimension humaine», a déclaré avant-hier, Claude Bartolone, lors de la conférence de presse qu’il a organisée à la résidence de l’ambassade de France à Alger.
«Dans cette ambiance de sérénité, on a noté l’importance des mots dits par le président Hollande lors de sa visite en Algérie. Nous avions besoin de ces mots», a ajouté Bartolone. Et pour souligner l’impact de cet élan de sympathie né de la visite de M.Hollande, il a ajouté que la visite de cette délégation parlementaire entre dans le cadre de la grande commission interparlementaire France-Algérie qui ne «s’est pas réunie depuis 2008».
Aussi, les questions de l’émigration, la circulation des personnes, de la mémoire, les relations économiques et commerciales, ainsi que la crise au nord du Mali ont été au menu des discussions.
Le président de l’Assemblée nationale française a avoué qu’il a été particulièrement séduit par l’analyse du Président Bouteflika. «Je ne suis pas près d’oublier les moments que j’ai passés avec le président Boutefklika, dans ma vie politique, c’est un moment qui comptera», a-t-il souligné.
S’agissant de la question de la mémoire, M.Bartolone a affirmé que «nous ne voulons pas que la question de la mémoire soit interprétée d’un seul côté. Le président François Hollande a trouvé les mots qu’il faut pour parler sans tabou de cette question lors de sa visite à Alger. Il a ouvert une nouvelle page. Nos interlocuteurs ont noté la force des mots du président Hollande qui a ouvert une nouvelle page. On doit donner sa chance à ce nouvel âge».
Au sujet de la circulation des personnes il a indiqué que la situation s’est améliorée depuis ces dernières années puisque «75% des demandes de visas reçoivent une réponse positive et les choses vont s’améliorer encore davantage», a-t-il déclaré, non sans relever que le problème de la circulation des personnes se pose également pour les Française voulant se rendre en Algérie. Dans ce sens, il a suggéré à demi-mot une réciprocité dans l’attribution des visas aux Français surtout pour les patrons de PME/PMI voulant travailler en Algérie.
Au sujet des immigrés algériens en France, une commission créée à cet effet se chargera d’étudier profondément cette question. «Une commission mise en place viendra dans les prochains jours à Alger et se penchera sur le dossier des travailleurs immigrés», a indiqué le président de l’AN française sur ce point. Interrogé sur la question des investissements et l’effet de la règle des 51/49%, le conférencier a soutenu que le problème ne se pose pas pour les grands groupes français de même que cette règle «n’effraie pas non plus les PME».
La seule tracasserie, comme il l’a déjà souligné, tient à l’attribution des visas aux employés de ces entreprises. Il en veut pour preuve toutes les entreprises françaises établies en Algérie et qui arrivent à réaliser beaucoup de choses et créer de l’emploi.
Pour le Mali, l’hôte d’Alger a souligné que «s’il y a des exactions au Mali, nous voulons qu’elles connaissent des suites judiciaires, nous voulons une commission des Nations unies pour éviter des vengeances». Il ajoute, par ailleurs, qu’«il ne peut pas y avoir d’intervention militaire sans suite politique à cette crise».
Hier, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a accusé des soldats de l’armée malienne d’avoir mené, depuis l’intervention française dans le nord du pays en janvier, des représailles à l’encontre de plusieurs groupes ethniques demandant au Mali une enquête à ce sujet.
Par ailleurs, le président de l’Assemblée nationale française, Claude Bartolone, s’est promené lundi, au troisième jour de sa visite de travail en Algérie, dans la mythique citadelle d’Alger, la Casbah.
Oubliant le protocole, Bartolone, accompagné des membres de sa délégation parlementaire, s’est laissé quelque peu perdre dans les dédales des ruelles fraîches de la Casbah. M.Bartolone n’a pas pu résister à la saveur d’une carantita saupoudrée de sel, de cumin et de poivre.*L’Expression-13.03.2013.
**Le « nouvel âge » franco-algérien
Par Zouhir MEBARKI
Ce que tout le monde savait, Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale française vient de le rappeler: la France est le premier fournisseur de l’Algérie. Il a bien fait de le rappeler. Pourquoi? Cela veut dire que nous engageons le maximum de nos moyens pour faire tourner l’appareil de production français. Qui dit production, dit emplois. L’Algérie contribue donc et de manière significative à la politique de l’emploi menée par le gouvernement français. Mais aussi à la relance économique tant espérée par le président Hollande. On peut faire mieux. Pas seulement l’Algérie, mais la France aussi. Car dans l’autre sens, la France n’est que le 4e client de l’Algérie. Essentiellement en matière d’hydrocarbures. Pour les autres exportations, nous ne sommes pas encore forts. Ceci pour ne pas accuser la France d’être à cette place volontairement. Il n’empêche! Aujourd’hui que le dégel des relations entre nos deux pays est en cours, il faut entretenir la flamme. En visite dans notre pays, Bartolone a évoqué, après avoir été reçu par le Président Bouteflika, un «nouvel âge qui s’ouvre dans les relations entre l’Algérie et la France». Par conséquent, il ne s’agit plus d’utiliser les vieux «marqueurs», comme Renault, Danone ou Lafarge pour parler de coopération bilatérale. Ceux-là font partie de «l’ancien âge». De toute une époque où le Medef nous a menés en bateau en multipliant ses visites chez nous, en multipliant ses promesses sans jamais investir un seul euro dans notre pays. En particulier la partie du Medef cotée au CAC 40. On n’en veut plus. D’ailleurs, l’Etat français n’a aucune prise sur ces entreprises. Ni sur le plan fiscal, ni sur la fermeture injustifiée de leurs usines, ni même lorsqu’elles trompent les consommateurs avec de la viande de cheval. Par contre, la coopération économique entre nos deux pays gagnerait à se réorienter vers les PME-PMI. En droite ligne du «made in France» si cher au ministre français du Redressement productif. Avec la création de la banque d’investissement public, la France a compris que son avenir industriel ne peut être assuré que par des entreprises françaises. Dans cet immense projet qui porte tous les espoirs d’une relance économique, la France et l’Algérie peuvent coopérer «gagnant-gagnant». L’Algérie peut s’engager à remplir le carnet de commande des entreprises françaises en réorientant vers elles ses importations, à charge pour la France d’inciter ces mêmes entreprises à des «mesures d’accompagnement». Pas en termes de ristournes, non! Mais en mettant en place les moyens de faire profiter, de leur savoir-faire, nos entreprises. Soit par le biais de sociétés mixtes, soit par une participation active à la formation, sur site ou par tout autre moyen. En suivant cette piste, en la creusant et en installant les mécanismes appropriés, la France pourra mieux croire à son défi de faire inverser la courbe du chômage ainsi que l’Algérie dans son défi de diversifier son économie trop dépendante des hydrocarbures. Ce n’est pas sorcier et très rapide à concrétiser. Le «nouvel âge», Monsieur Bartolone, nous ne le voyons pas en citant comme vous l’exemple de Renault. Car voyez-vous, chez nous on dit «Qui zid semiouah Bouzid». Ce qui peut se traduire dans le cas présent par «quand l’usine commencera à produire, nous l’appellerons Renault». Pas avant. Notre conception du «nouvel âge» est incompatible avec les anciennes méthodes chères à ces groupes qui visent, présentement, à mettre à genoux l’économie française! Par contre, et mises en condition de complémentarité, les PME-PMI françaises et algériennes pourront faire des miracles.*L’Expression-13.03.2013.
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*la visite du président François Hollande en Algérie
* Une foule chaleureuse en l’honneur du président français
*Hollande s’offre un bain de foule dans le centre d’Alger
Le président français et son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, ont déambulé sur le front de mer dans un gigantesque tohu-bohu.
Alger
«On dirait un décor de film!» Rue Didouche Mourad, l’artère principale d’Alger centre, les passants commentent le spectacle des drapeaux français et algériens qui flottent côte à côte. Sous les pétales de roses rouges et blanches et les youyous, François Hollande parcourt à pied le boulevard du front de mer en compagnie du président Bouteflika, encadré par des troupes folkloriques et les cavaliers de la garde républicaine.
Pour ce bain de foule mi-organisé, mi-improvisé, mercredi midi, des bus entiers de jeunes déchaînés, agitant des petits drapeaux algériens par les fenêtres, avaient été acheminés de plusieurs wilayas (régions). Les Algérois, qui ont l’habitude de passer une partie de la journée au soleil sur les bancs près de la Grande Poste, ont le sourire compatissant devant les dizaines de chauffeurs coincés dans les embouteillages.
8000 policiers
L’air n’est qu’un concert géant de klaxons énervés, de sirènes, de trompettes enthousiastes et de coups de sifflets. «Aujourd’hui, il ne faut pas prendre la voiture!», plaisante Mahmoud, la soixantaine, partagé entre la lecture de son journal et les discussions avec son voisin.
«François Hollande est tant attendu, relève une cliente attablée à une terrasse de café bondée. Il avait promis de rendre visite aux Algériens. On espère que les relations franco-algériennes reprendront de plus belle.» L’ambiance est à la fête. Sauf pour les policiers -ils seraient plus de 8000 entre Alger et Tlemcen où François Hollande se rendra jeudi- qui tentent de canaliser les milliers de badauds survoltés derrière les barrières.
Pour ne rien arranger, un incendie s’est déclaré en fin de matinée dans les sous-sols de la Grande Poste. Les pompiers sous pression tentent difficilement de maîtriser le feu pendant qu’une colonne de fumée noircit le ciel où un hélicoptère tourne pour surveiller la zone. Dans le parc, de petits scouts reconnaissables à leur foulard à rayures aux couleurs nationales tentent de rester groupés.
Place Audin, où François Hollande doit se recueillir jeudi matin devant la stèle de Maurice Audin, briquée pour l’occasion et encore protégée par un plastique transparent, des écoliers survoltés chahutent entre les camions de la police. Au-dessus de la grande librairie, un écran passe en boucle son message: «Alger souhaite la bienvenue à Monsieur François Hollande, président de la république française.»*Le Figaro-19.12.2012.
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**Dès les premières heures de la journée de ce mercredi 19 décembre 2012, Alger s’apprêtait à accueillir le président français, François Hollande. Tandis que la foule envahit les principales artères d’Alger, notamment aux environs du Jardin Sofia et boulevard Zighout Youcef aux environs de l’APN. De nombreux citoyens sont venus même de très loin pour tenter de voir de près le président français. Alger s’enthousiasme en cette journée ensoleillée. Un air de fête y prévaut à quelques heures de l’arrivée de Hollande. Mercredi vers 11h, plusieurs dizaines de personnes se trouvent en face de la Grande Poste et à Zighout Youcef. Il fait tellement beau. C’est dans 3 heures que passera le cortège présidentiel. Les troupes folkloriques et la garde d’honneur traditionnel à cheval offrent leur spectacle et aident à distraire la foule.vA leur arrivée à hauteur de la Grande Poste, les deux présidents Boutéfloka et Hollande ont parcouru à pied le boulevard Zighoud Youcef longeant le front de mer d’Alger dans une ambiance féstive et conviviale. Une foule considérable les a accueilli avec des youyous et des drapeaux.Une foule constituée de lycéens, d’écoliers, de sportifs mais aussi d’employés des entreprises et administrations publiques a été également mobilisée pour accueillir le président.*19.12.2012.
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Tlemcen réserve un accueil très chaleureux à François Hollande et Boutéflika
Les deux chefs d’Etat algérien et français ont été très chaleureusement accueillis jeudi, à Tlemcen. Une foule estimée à plus vingt mille personnes est venue les saluer tout le long de l’avenue Akid Lotfi, depuis les premières heures du jour.
Des troupes folkloriques de toute l’Oranie étaient là pour la grande ambiance. A son arrivée, François Hollande a reçu des mains du président de l’APC de Tlemcen les clés de la ville.
Après un bain de foule impressionnant, la délégation présidentielle s’est déplacée à la faculté de médecine de l’université Abou Bekr Belkaïd où M. Hollande a reçu la haute distinction du docteur Honoris Causa de la main du recteur M. Ghouali « M. Hollande est un président capable d’apporter un regard lucide sur l’avenir et sur les vicissitudes du passé » dira ce dernier avant d’offrir à l’hôte de l’Algérie des ouvrages »
Prenant la parole, le président français dira d’emblée « Avec M. le président Bouteflika, nous avons descendu les avenues de Tlemcen la main dans la main, avec le sentiment de faire l’histoire ensemble. Je suis particulièrement sensible de l’accueil chaleureux qui m’a été réservé . En m’honorant du titre du docteur Honoris causa, c’est la France que vous honorez» Et de rappeler les richesses et l’histoire de Tlemcen.
S’adressant aux étudiants, il dira « La jeunesse est la richesse de l’Algérie. C’est un immense atout. Vos parents et beaucoup parmi vous ont vécu des moments douloureux pendant des années, mais vous êtes sortis victorieux de ce combat et le mérite revient au président Bouteflika… » Et d’ajouter « Bien sûr que nous pouvons vous accueillir chez nous en France, mais l’avenir des Algériens est en Algérie ! » Avant de conclure par : « Nous avons un avenir à construire ensemble, ayez confiance » A la fin de son discours, le chef de l’Etat français s’est payé une « escapade » au palais Mechouar…*El Watan-20.12.2012.**Une foule très dense a salué jeudi à Tlemcen avec des youyous et des « Vive Bouteflika, vive l’Algérie » les présidents algérien Abdelaziz Bouteflika et français François Hollande.
M. Hollande a été chaleureusement applaudi lorsqu’il a parcouru à pied avec son hôte le boulevard du colonel Lotfi dans le centre de la ville. « L’un dans l’autre, cette visite est bénéfique pour les deux pays », a estimé Sofiane, un enseignant.
Les deux présidents ont reçu un accueil riche en couleurs, au son de salves de baroud des cavaliers de la fantasia et des troupes folkloriques.
Des centaines de drapeaux français et algériens étaient disposés le long des grandes artères de Tlemcen et les portraits des deux chefs d’Etat étaient omniprésents dans cette ville d’art et d’histoire, à 580 km à l’ouest d’Alger.
« Assumons ensemble notre histoire commune », « Pour l’amitié algéro-française », « Pour une coopération mutuellement avantageuse » proclamaient des banderoles accrochées sur les différents boulevards.
Par mesure de sécurité, les commerces des principales artères étaient fermés jeudi, les routes interdites à la circulation et des centaines de policiers étaient visibles dans la ville.
»Tlemcen-ville est en état de siège. Ils ont ramené tous les policiers de l’ouest algérien », a protesté Ahmed, un juriste. « Ca doit faire le bonheur des contrebandiers ». Située à la frontière avec le Maroc, la région est le théâtre d’importants trafics entre les deux pays.
De nombreux habitants des communes avoisinantes ont été acheminés par bus. « Pour moi, cette visite n’est qu’une +transaction commerciale+, mais je suis venue voir Hollande et notre président Abdelaziz Bouteflika », a expliqué Lamia, 18 ans.
Depuis l’élection de M. Bouteflika en 1999, chaque président français invité en Algérie a choisi une ville: Jacques Chirac avait opté pour Oran (ouest) en 2003, Nicolas Sarkozy pour Constantine (est) en 2007.
Entre le scepticisme quant aux « retombées » réelles de cette visite et le bonheur d’avoir deux chefs d’Etats en visite dans leur ville plus que millénaire, les Tlemceniens étaient partagés.
« Moins on espère, moins on est déçu », confiait Amina, cadre de 40 ans. « Qu’est ce que vous attendez de quelqu’un qui représente un pays qui nous a colonisés durant 132 ans? Rien, absolument rien », a lancé Aïssa, une commerçante de 48 ans.
D’autres se voulaient positifs. « J’attends des investissements et une relance économique sérieuse dans la région », a dit Amine, un pharmacien *AFP-20.12.2012.
**Le président Hollande reconnaît un système colonial « brutal et profondément injuste »
Le président français, François Hollande, a reconnu jeudi à Alger un système colonial « brutal, destructeurs et profondément injuste » infligé aux Algériens durant 132 ans de colonisation.
« Pendant 132 ans, l’Algérie a été soumise à un système profondément injuste, brutal et destructeur. Rien ne peut justifier les agressions commises contre la population algérienne, la négation de son identité et de son aspiration à vivre libre »", a-t-il affirmé dans un discours qu’il a prononcé devant les membres des deux chambres du Parlement algérien, au Palais des nations (Alger), au second jour de sa visite d’Etat en Algérie.
« Je reconnais ici les souffrances que le système colonial français a infligées au peuple algérien. Parmi ces souffrances, les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata qui demeurent profondément ancrés dans la mémoire et dans la conscience des Algériens », a-t-il souligné.
François Hollande, a affirmé que toute la vérité doit « être dite » sur la colonisation. « L’amitié entre l’Algérie et la France doit s’appuyer sur un socle et ce socle, c’est la vérité », a-t-il indiqué. « La vérité, même si elle est douloureuse, doit être dite et nous la devons à notre jeunesse qui veut construire l’avenir », a-t-il ajouté.
Il promet d’ »accueillir mieux » les Algériens demandeurs de visas
Le président François Hollande a par ailleurs promis d’ »accueillir mieux » les Algériens demandant des visas pour se rendre en France, et de faire en sorte que les consulats français délivrent plus vite les documents.
Il est nécessaire de « maîtriser les flux migratoires » mais la demande de visas « ne doit pas se transformer en un parcours d’obstacles ou pire encore une humiliation », a-t-il déclaré.
Dans l’intérêt des deux pays, a dit le président français, « nous devons maîtriser les flux migratoires », mais aussi permettre aux jeunes Algériens de circuler. « Nous ne devons pas faire de la demande d’un visa un parcours d’obstacles, ou pire encore une humiliation, au contraire nous avons besoin que se poursuivent et même s’amplifient les allers-retours des étudiants, des entrepreneurs, des artistes, des familles, bref tous ceux qui animent la relation » entre la France et l’Algérie.
« Nous allons rester dans l’accord de 1968, mais nous prendrons toutes les mesures nécessaire pour accueillir mieux les demandeurs de visa et pour que les documents soient délivrés plus vite par nos consulats. C’est une affaire de respect et d’intérêt mutuel », a souligné François Hollande, rappelant que « près de 200.000 Algériens reçoivent chaque année un visa dans nos consulats ». « Dans le même temps, a encore dit le président français, nous attendons de l’Algérie qu’elle ouvre plus largement ses portes aux Français qui souhaitent se rendre sur votre territoire parce qu’ils y ont des souvenirs, des attaches familiales, affectives ou des projets professionnels ou personnels à réaliser ».
Mercredi, au premier jour de sa visite d’Etat en Algérie, M. Hollande avait indiqué que l’accord de 1968 relatif à la circulation, à l’emploi et au séjour des Algériens en France ne serait pas révisé mais que sa mise en oeuvre serait « améliorée » pour répondre aux principes de « dignité et de considération ». « Le réviser pour être plus restrictif, ce n’est pas la position de l’Algérie. Le réviser pour être plus ouvert, ce n’était pas forcément la position de la France », avait-il précisé.
Avant de faire part de la décision des deux ministres de l’Intérieur d’ »aller plus vite, être plus respectueux, traiter avec toute la diligence nécessaire sur le plan administratif dans les consulats les demandes de visas ». « Ce qui est insupportable, c’est d’attendre trop longtemps ou ne pas pouvoir, pour de brefs séjours, avoir le visa qui permet juste de faire un spectacle, un film ou une recherche de stage », avait-il dit aussi.…*El Watan-20.12.2012.
**Document:
Déclaration d’Alger sur l’amitié et la coopération entre la France et l’Algérie
Préambule
La France et l’Algérie sont déterminées à ouvrir un nouveau chapitre de leurs relations, cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie. Les deux parties partagent une longue histoire et son passé a longtemps alimenté entre nous des conflits mémoriels auxquels il est nécessaire de mettre un terme. Elles doivent pour cela regarder le passé en face, ensemble, avec lucidité et objectivité, tout en recherchant une voie originale permettant une lecture objective de l’histoire.
La France et l’Algérie ont noué des liens humains, affectifs et culturels d’une exceptionnelle intensité dans tous les domaines.
Le moment est maintenant venu de donner à ces liens une impulsion puissante pour porter ces relations à un niveau conforme à leur potentiel et aux aspirations de leur peuple.
L’une et l’autre entendent jouer un rôle exceptionnel dans la construction dans un espace euro-méditerranéen de paix et de sécurité, démocratie, de justice et de liberté, de développement et de prospérité. Les deux parties ont décidé de développer un partenariat exemplaire et ambitieux, fondé sur l’égalité, le respect mutuel, l’équilibre des intérêts et la solidarité.
Ce partenariat stratégique devra inclure toutes les dimensions de notre relation et avoir vocation à se développer rapidement dans tous les domaines.
I Dialogue politique
La France et l’Algérie souhaitent trouver ensemble des réponses adaptées aux défis d’un monde aux profondes mutations. Elles considèrent qu’elles ont, chacun, des atouts qu’elles peuvent valoriser dans le cadre d’un dialogue politique confiant et approfondi.
Elles décident, en conséquence, de renforcer leurs échanges à haut niveau sur les questions internationales et régionales d’intérêt commun et pour assurer le suivi de la relation bilatérale dans tous les aspects. Dans cette Perspective, il est mis en place un «comité intergouvernemental de haut niveau» présidé par les deux Premiers ministres. Ce comité tiendra sa première réunion en 2013. Il se réunira en suite à intervalle régulier selon des modalités qui seront définies ultérieurement.
II La dimension humaine
Les échanges humains qui témoignent des liens étroits entre les deux pays représentent une richesse incomparable pour chacun d’eux. La France et l’Algérie conviennent de favoriser le plus largement possible la mobilité de leurs ressortissants entre les deux pays. Les efforts engagés à cet effet donneront lieu à une concertation régulière au niveau diplomatique et consulaire. La France et l’Algérie s’efforceront, par ailleurs, de répondre aux préoccupations exprimées par l’une des parties en ce qui concerne l’entrée et le séjour de ses ressortissants sur le territoire de l’autre ainsi que le respect de leurs droits. Dans ce contexte, la France réitère toute l’importance qu’elle accorde à la communauté algérienne établie en France qui a toute sa place dans la société française, à la prospérité de laquelle elle contribue activement.
III Culture et éducation
La France et l’Algérie ont développé au fil des ans une coopération étroite dans de nombreux domaines. Soucieux de poursuivre ces échanges et de les intensifier, les deux parties ont élaboré conjointement un document définissant les axes de leur coopération pour la période 2013-2017.
Dans ce cadre, les deux parties souhaitent donner une large priorité à l’éducation et à la formation. Elles ont décidé de donner une dimension prépondérante à la formation professionnelle des jeunes dans le nouveau document cadre de partenariat.
Les deux parties conviennent de donner une impulsion significative à leurs relations et aux échanges culturels par la conclusion d’accords dans ce domaine et de faciliter chacune les activités des établissements éducatifs et culturels de l’autre sur son territoire. Les deux parties décident de mettre en place toutes les facilités tendant à promouvoir et à encourager les initiatives permettant une meilleure connaissance réciproque de leurs jeunesses, en réponse à leurs attentes.
IV Coopération économique
Les deux parties donneront un nouvel élan à leurs relations économiques. Dans ce but, elles entendent favoriser une relance équilibrée de leurs échanges et encourager le développement des investissements entre les entreprises. Leurs économies doivent relever le défi de redressement productif et de la mondialisation. Elles présentent en outre de nombreux éléments de complémentarité. Fortes de ce constat, les deux parties entendent valoriser leurs atouts et développer une stratégie visant à promouvoir le partenariat industriel entre opérateurs algériens et français. Cette stratégie devrait être mutuellement bénéfique et se traduire par le développement de l’investissement et la préservation ou la création d’emploi sur le territoire de chacune des parties ainsi que par des transferts de compétences et de technologies. Les opérateurs économiques seront étroitement associés à sa définition et au suivi de sa mise en ‘uvre. En cette fin, elles ont décidé d’adopter une déclaration conjointe pour un partenariat industriel et productif.Un comité mixte de suivi de la relation économique bilatéral sera institué. Placé sous l’autorité des ministres désignés à cet effet, il présentera régulièrement un rapport aux deux gouvernements sur l’état de cette relation et formulera à leur intention des recommandations en vue de son développement.
Signé : François Hollande et Abdelaziz Bouteflika
*Alger-20.12.2012.
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Le président français François Hollande a achevé, jeudi soir à Tlemcen, sa visite d’Etat de deux jours en Algérie à l’invitation de son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika.
Le président français, qui était accompagné d’une importante délégation, a eu des entretiens avec son homologue algérien et prononcé un discours devant les deux chambres du parlement algérien.
M. Hollande s’est rendu au deuxième jour de sa visite à Tlemcen où il s’est fait Docteur Honoris Causa de l’université Aboubaker Belkaïd et a également visité des sites et monuments historiques de la ville.
Cette visite a été marquée par la signature d’une déclaration d’amitié et de coopération entre la France et l’Algérie, ainsi que des conventions et accords dans les domaines économique, culturel et de l’éducation.*21.12.2012.
**Avec des termes mesurés, François Hollande a fait sauter un verrou psychologique dans ce dossier de la mémoire.
Quand du haut de sa tribune, devant les parlementaires des deux chambres réunies, les membres du gouvernement et les ambassadeurs de pays accrédités à Alger, le président François Hollande a prononcé les propos tant attendus, les acclamations fusent dans la salle du Palais des Nations d’Alger. La scène s’est répétée durant les trois quarts d’heure, qu’a duré le discours historique qui a dessiné les contours d’une réconciliation des relations entre les deux pays. «Pendant 132 ans, l’Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal. Ce système a un nom: c’est la colonisation, et je reconnais ici les souffrances que le système colonial français a infligées au peuple algérien», a-t-il lâché sous une salve d’applaudissements.
«Parmi ces souffrances», le président français François Hollande a cité «les massacres de Sétif, de Guelma, de Kherrata, qui, a-t-il, dit, demeurent ancrés dans la conscience des Algériens, mais aussi des Français». Parce qu’à Sétif, le 8 mai 1945, le jour même où le monde triomphait de la barbarie, «la France manquait à ses valeurs universelles». Auparavant, le président Hollande s’est interrogé dans son discours, si la France et l’Algérie sont capables d’écrire ensemble une nouvelle page de leur Histoire. «Je le crois. Je le souhaite. Je le veux», a-t-il répondu à son questionnement car on peut s’appuyer sur les liens humains et du fait de l’amitié qui existe entre les deux pays. Mais pour que vive cette amitié, M.Hollande a posé un préalable: «Elle doit s’appuyer sur un socle, ce socle, c’est la vérité».
La vérité, «elle doit être dite aussi sur les conditions dans lesquelles l’Algérie s’est délivrée du système colonial, sur cette guerre qui, longtemps, n’a pas dit son nom en France, la Guerre d’Algérie», a soutenu le président Hollande affirmant que rien ne se construit dans la dissimulation, dans l’oubli et encore moins dans le déni car «la vérité, elle, n’abîme pas, elle répare, la vérité, elle, ne divise pas, elle rassemble».
La paix des mémoires
Avec des termes mesurés, François Hollande a fait sauter un verrou psychologique dans ce dossier de la mémoire. Son discours a été perçu comme un pas en avant dans la reconnaissance de la vérité sur la France coloniale même si du chemin reste encore à faire.
«Nous avons ce devoir de vérité sur la violence, sur les injustices, sur les massacres, sur la torture. Connaître, établir la vérité, c’est une obligation, et elle lie les Algériens et les Français. Et c’est pourquoi il est nécessaire que les historiens aient accès aux archives, et qu’une coopération dans ce domaine puisse être engagée, poursuivie, et que progressivement, cette vérité puisse être connue de tous», a-t-il reconnu. Dans cette histoire partagée, il y a aussi, les grandes consciences françaises, qui ont su s’élever contre l’injustice de l’ordre colonial. M. Hollande cite Georges Clémenceau, André Mandouze, Germaine Tillion, l’écrivain François Mauriac, qui sut rappeler dans les moments difficiles la véritable grandeur d’un peuple qui ne repose pas sur sa force brutale, mais sur la puissance de son message universel. «Et puis, notre Histoire, l’Histoire de la France, c’est aussi Alger, qui fut la capitale dans les moments les plus sombres de la France libre, parce que c’est ici que s’était réfugié l’honneur de la France, à Alger, avec le général de Gaulle à sa tête».
L’autre défi que les deux pays ont à relever est celui de la jeunesse, de la formation et de l’éducation. Parce que nous avons tous conscience que la jeunesse n’est pas simplement un atout, une vitalité, c’est aussi une ressource que nous devons accompagner, encadrer, valoriser.
«Dans tous les accords que nous avons passés entre l’Algérie et la France au cours de cette visite, ce sont des accords de formation et j’en ferai la démonstration à travers ce que nous allons faire pour des réseaux d’institut d’enseignement supérieur de technologie», a affirmé le président français qui a également promis un accueil meilleur aux demandeurs de visas pour la France et de faire en sorte que le traitement des dossiers se fasse de manière plus rapide. «Il est nécessaire de maîtriser les flux migratoires, mais la demande de visa ne doit pas se transformer en un parcours d’obstacles ou, pire encore, une humiliation», a-t-il souligné par ailleurs.*L’Expression-22.12.2012.
**Refondation des relations algéro-françaises
Jamais dans l’histoire entre la France et l’Algérie, une telle intensité, dans les rapports, n’avait été atteinte. Il est clair que c’est la personnalité des Présidents Hollande et Bouteflika qui a permis une aussi forte avancée…
Même s’il s’en est défendu avec ce sens de l’humour qui le caractérise, le Président Hollande a ouvert l’un des plus importants «placards» évoqués par notre confrère de L’Expression, Brahim Takheroubt, lors de la première conférence de presse. Le chef de l’Etat français a ouvert le «placard» de l’histoire pour «réveiller» des voix célèbres de la France anticolonialiste. Oui! La France anticolonialiste existe portée par d’illustres français. François Hollande a remonté le temps jusqu’en 1885, année où Georges Clémenceau (homme d’Etat anticolonialiste) fit tomber le gouvernement Jules Ferry en l’accusant de «trahison» dans l’affaire dite «du Tonkin».
Il cita également Germaine Tillion, André Mandouze et François Mauriac. Pas le temps de citer toutes les voix de Français qui se sont élevées contre la colonisation. Sinon il serait remonté jusqu’en 1830 pour rappeler la position de l’amiral Guy-Victor Duperré qui était contre l’expédition militaire contre Alger. Pourtant, c’est à lui, militaire discipliné, que fut confié le commandement de la flotte sous les ordres du général de Bourmont. Il serait remonté encore plus loin car les origines de la colonisation de l’Algérie par la France sont à rechercher dans les tréfonds de la Révolution française de 1789. C’est dans ce «placard» que le Président français trouve, dans son allocution devant les parlementaires algériens, qu’ «il est nécessaire que les historiens aient accès aux archives, et qu’une coopération dans ce domaine puisse être engagée, poursuivie, et que progressivement cette vérité puisse être connue de tous». Pour ce faire, un groupe de travail, précise le communiqué, a été mis en place «pour la prise en charge de cette importante question». Il était temps de soustraire ce travail de mémoire aux manipulations d’historiens, spécialistes autoproclamés, à certaines heures et commentateurs de l’actualité à d’autres. De ces historiens, qui pour des raisons évidentes, ont, 50 ans durant, adopté une singulière méthode qui consiste à focaliser leurs travaux uniquement sur la partie finale de la colonisation. En occultant délibérément ses débuts. Comme si l’histoire des peuples pouvait se suffire de son épilogue pour être comprise et enseignée.
L’accès aux archives
C’est là, à notre avis, le point essentiel qui aura marqué la réussite de la visite du président des Français en Algérie. Il l’a dit lui-même, lors de sa deuxième et dernière conférence de presse à Tlemcen, lorsqu’il considère que sa visite est réussie du fait que les deux points «vérité et volonté» ont été pleinement remplis. Pour apaiser les esprits et s’inscrire dans une coopération durable entre les deux peuples.
Un apaisement, qui permettra une réconciliation sans laquelle «les égoïsmes mesquins, les irritations épidermiques saisonnières, les malentendus lourds et persistants et, par-dessus tout, ces nostalgies d’une autre époque, promptes à se réveiller en certaines circonstances» évoqués par le Président Bouteflika devant les parlementaires français le 14 juin 2000, ne peuvent qu’hypothéquer les relations franco-algériennes. En effet, le discours de Hollande répond parfaitement à celui de Bouteflika prononcé, dans les mêmes conditions, il y a douze années. C’est un travail sérieux qui attend les historiens des deux pays. Un travail sur lequel le président français se garde d’interférer. Il a même mis ses convictions de côté pour cela. Car et il est bon de le savoir l’homme, François Hollande, militant socialiste, est convaincu qu’il faille présenter des excuses au peuple algérien. Il l’a fait savoir, en 2006, au journaliste Edwy Plenel dans un entretien publié sous forme de livre au titre révélateur «devoirs de vérité». Sauf que maintenant, Hollande est le président de tous les Français dans toute leur diversité. A ce titre, une certaine réserve s’impose à lui. C’est ce qu’il a affirmé dans un bref entretien exclusif qu’il a accordé, mercredi dernier, à la chaîne France 2 le soir de sa première journée en Algérie. Ce qui a pour avantage, également, de laisser les historiens travailler sans pression aucune. Ceci dit et maintenant que le président français a ouvert la voie menant à la vérité qui, dit-il bien à propos, est le «socle» pour construire le «nouvel âge» dans les relations algéro-françaises, maintenant qu’il a martelé à plusieurs reprises sa «volonté» d’oeuvrer dans ce sens, plus rien n’interdit de croire à «avoir confiance en l’avenir que nous avons en partage et que nous devons construire ensemble» comme l’a dit François Hollande à la jeunesse algérienne au terme de sa visite.
Des discours aux actes
Tout ceci doit, cependant, dépasser le stade des discours et des annonces qu’on a connus par le passé. C’est pourquoi les deux présidents ont convenu et signé une déclaration qui prévoit la mise en place d’un «Comité intergouvernemental de Haut Niveau, présidé par les deux Premiers Ministres… qui tiendra sa première réunion en 2013». Ce comité sera chargé de suivre et d’évaluer l’application des décisions qui seront prises entre les deux pays. Il est prévu de se réunir au moins chaque année. De plus, les deux chefs d’Etat ont décidé la création d’un «comité mixte de suivi de la relation économique bilatérale». Ce sont autant de mécanismes qui garantissent le développement du «partenariat exemplaire et ambitieux» qu’ils ont décidé d’un commun accord. Un partenariat inscrit dans un programme de travail sur cinq années et dans plusieurs domaines (économique, financier, agricole, culturel et de défense).
Déjà et à l’issue de cette visite d’Etat six accords ont été signés dont le plus remarqué est celui de l’usine Renault qui s’installe à Oran après avoir fait couler beaucoup d’encre. Au-delà de ces quelques accords, à classer dans le «nouveau placard» qui contiendra les dossiers de la «nouvelle page» des relations algéro-françaises, il est essentiel de relever que jamais dans l’histoire entre les deux pays une telle intensité n’avait été atteinte.
Il est clair que c’est la personnalité des deux présidents qui a permis une aussi forte avancée. Celle du président Hollande, qui a un réel crédit auprès de l’opinion algérienne, qu’il s’est forgé tout au long de son parcours politique et aussi la légitimité populaire du Président Bouteflika qui a toute la confiance du peuple algérien pour les décisions les plus audacieuses. Les Algériens, tous les Algériens, savent que leur président se consacre à leur bien-être et au développement. Ils savent aussi qu’il le fait avec une grande expertise. Grâce à quoi, aucune voix discordante n’a été entendue, dans notre pays, dans ce rapprochement historique avec la France. Au contraire, toutes les sensibilités ont fait taire leurs différences et joint leurs efforts pour accueillir chaleureusement le chef de l’Etat français.
Pour Hollande, la partie sera un peu plus difficile. Il n’est, comme aurait dit l’Abbé Pierre, que «la voix des sans-voix» qui forment malgré tout la majorité des Français. Consultés le 1er juillet 1962 par référendum, ils étaient à 99,72% pour l’indépendance de l’Algérie. Il n’empêche que le taux résiduel des 0,28%, qui ont dit non, sont les plus bruyants et les plus remuants dans les médias. Des médias qui et comme pour mieux éclipser leur président qui s’épuise à trouver tous les moyens, y compris en Algérie, pour les sortir de la crise qui menace leur quotidien, ont été chercher des faits divers dans les maternités et auprès d’aliénés mentaux qui annonçaient la fin du monde pour ouvrir leurs journaux.
Pour cause de personnel politique aux abonnés absents, certains plateaux télés se sont rabattus sur des humoristes pour commenter et débattre la visite de leur président en Algérie. Mais ceci est une autre histoire. Une autre vérité à dire un jour! **L’Expression-22.12.2012.
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Trierweiler «apprend» son rôle de compagne d’un président
Valérie Trierweiler a rendu visite aux élèves de l’école primaire Alexandre-Dumas pendant que François Hollande s’entretenait avec Abdelaziz Bouteflika.
Elle va là «où le président n’a pas le temps d’aller». Tandis que François Hollande est en entretien, mercredi après-midi, avec son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, et discute du «nouvel âge» de la relation franco-algérienne, Valérie Trierweiler est en représentation. Cela fait partie de son statut, malgré le flou qui l’entoure. Discrètement accompagnée de la ministre algérienne de la Famille, la compagne du président se rend dans l’école primaire Alexandre-Dumas. L’établissement vient d’ouvrir en septembre. Dans la cour, à son arrivée, les enfants lui font la fête, même s’ils ont dû retarder leur sortie pour l’attendre.
Quelques journalistes sont présents pour suivre cette visite: Valérie Trierweiler se méfie toujours de la médiatisation de son image. Elle tente de la corriger depuis plusieurs mois. La journaliste sourit, distribue quelques bisous aux élèves français ou algériens de l’établissement. Ce n’est pas son métier, mais il faut s’y plier. Elle assiste à un cours d’arabe, où l’on apprend ce jour-là le mot «audace», puis elle pose pour le «cahier de vie» d’une classe de maternelle. Les enfants lui offrent des chocolats. «Un pour le président, un pour moi», dit-elle, avant de les écouter chanter Une souris verte. Les enfants sont excités, ravis. Ils observent le micro au-dessus d’eux. «C’est pour écouter ce que l’on dit», leur explique la journaliste.
«Ça fait très peur au début»
Avant de partir visiter un ancien palais ottoman, deuxième étape de sa journée avant de rejoindre la délégation officielle, Valérie Trierweiler répond à quelques questions préparées par les délégués de classe. Ils n’y vont pas par quatre chemins! Quel est le rôle d’une première dame? «C’est compliqué. Le rôle de la compagne du président n’est pas défini. C’est à elle d’en faire ce qu’elle veut», répond-elle en parlant d’elle à la troisième personne. Pourquoi est-elle venue à Alger? «C’est plutôt au président qu’il faut poser la question. Je suis là pour l’accompagner», poursuit prudemment Valérie Trierweiler, qui veut montrer qu’elle a compris quelle était sa place. Depuis six mois, elle tâtonne dans son habit de première dame. «Ça fait très peur au début. On ne sait pas ce qu’il faut faire, explique-t-elle. Ensuite, on apprend, comme vous à l’école.» Elle cherche toujours la bonne limite et parfois elle se retrouve encore sous le feu des critiques: lorsqu’elle s’entretient avec des militants opposés au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, ou encore lorsqu’elle porte plainte contre un livre qui traite de sa vie privée et fait appel au soutien de son compagnon dans une lettre transmise à la justice par son avocat.
Les questions des élèves la font sourire: ce sont les mêmes que les journalistes, voire «en pire», lâche-t-elle sans agacement. Les avantages et les inconvénients de sa situation? «L’avantage, c’est d’être là aujourd’hui. De pouvoir voyager. C’est un avantage que j’avais déjà auparavant dans ma profession. L’inconvénient, c’est de perdre un peu de sa liberté, d’abandonner un peu de ce que l’on est soi-même.» La journaliste a du mal à l’accepter. D’ailleurs, elle termine cette discussion d’adulte, engagée par des enfants, par une formule comme un aveu de franchise. «Je suis la compagne de François Hollande avant d’être celle du président. C’est de l’homme dont je suis tombée amoureuse, pas d’un président.» Elle n’a pas tout à fait choisi d’être là où elle est, c’est son souci. *Le Figaro-19.12.2012.
**Les petites confidences de Valérie Trierweiler à Alger
*une déclaration d’amour a Alger
Depuis sept mois, Valérie Trierweiler tâtonne dans son rôle de Première dame. Tantôt journaliste, tantôt personnage plus officiel engagé dans l’humanitaire, elle brouille les pistes au gré de ses envies. Mais une chose est sûre, elle est avec François Hollande envers et contre tous.Et c’est vraisemblablement le message qu’elle a voulu faire passer mercredi 19 décembre lors de la visite d’Etat de François Hollande en Algérie. De passage dans une école d’Alger, Valérie Trierweiler s’est livrée.
Si la visite d’Etat de François Hollande en Algérie est l’occasion de dire l’amitié qui unit les deux pays, elle a aussi été celle d’une… déclaration d’amour. Valérie Trierweiler, la compagne du président de la République, s’est ainsi épanchée auprès d’écoliers algérois, lors d’une table ronde à l’école primaire Alexandre Dumas. «C’est de l’homme dont je suis tombée amoureuse, pas d’un président», a-t-elle glissé à un enfant qui lui demandait ce que cela faisait d’être la.
**Elle est heureuse d’être la compagne d’un président
Elle répondait à des écoliers algérois en marge de la visite d’Etat de François Hollande a Alger.
Elle est heureuse d’être la compagne d’un président. Mais Valérie Trierweiler, qui visitait mercredi une école à Alger en marge de la visite d’Etat de François Hollande, a confié aux écoliers algérois qu’elle était tombée amoureuse de l’homme, « pas d’un président ». On « perd un peu de liberté » Qu’est ce que cela fait d’être la compagne d’un président?, a demandé un enfant. « Les avantages, c’est d’être là,
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*Le pari algérien de François Hollande
Une dizaine de ministres, dont Laurent Fabius, Manuel Valls et Arnaud Montebourg, une trentaine de chefs d’entreprise, une dizaine de parlementaires, des personnalités comme l’acteur Kad Merad ou l’ancien patron du CSA Hervé Bourges… L’avion de François Hollande est plein à craquer et celui de la presse aussi – près d’une centaine de journalistes – pour une visite d’État aux accents particuliers: François Hollande est attendu en grande pompe en Algérie mercredi et jeudi.
Le chef de l’État espère enfin renforcer et apaiser les liens entre les deux pays, l’ancienne puissance coloniale et l’ancien département, en tension depuis la fin de la guerre d’indépendance en 1962. «Ce sont deux nations dont les destins sont imbriqués», résume-t-on dans l’entourage du chef de l’État. L’histoire, les harkis, les immigrés algériens et leurs enfants… Les liens sont compliqués depuis cinquante ans.
Alors, pour que le déplacement du président soit une réussite, la présidence de la République et le gouvernement ont redoublé d’efforts. Les autorités algériennes attendent beaucoup de leur côté. Le chef de l’État sera accueilli par Abdelaziz Bouteflika avec les honneurs. Le président algérien était déjà là pour recevoir Jacques Chirac, puis Nicolas Sarkozy. Si les prédécesseurs de François Hollande avaient soigné leurs interlocuteurs, leurs déplacements n’avaient pas permis à la relation de connaître un nouvel essor.
C’est jeudi que François Hollande devra trouver les mots, lors de son discours devant les deux Chambres, et faire les gestes, lors des cérémonies de recueillement au cimetière Bologhine, un passage obligé, puis place Maurice-Audin, du nom de ce militant communiste assassiné par les paras francais et figure du combat pour l’indépendance de l’Alrérie. Puis il s’envolera pour l’Oranais, pour une partie plus culturelle: Tlemcen et son université.
C’est bien sur l’enjeu de mémoire que François Hollande est d’abord attendu. Il promet d’être «lucide» sur l’histoire, dit-on dans son entourage, comme il l’a été en reconnaissant le massacre du 17 octobre 1961. Une partie de l’opinion et des autorités algériennes attendent peut-être davantage. Dans son entourage à l’Élysée, on déconseille au président d’aller trop loin. «La repentance est une formule épiscopale, je ne suis pas favorable à ces idées d’excuses», explique un conseiller. Du côté de la cellule diplomatique, sans occulter le passé, on relativise: «Je n’ai pas vu le souhait, du côté des autorités algériennes, de rentrer dans une guerre mémorielle», dit un conseiller.
Au-delà des mots, les enjeux économiques sont tout aussi importants. François Hollande veut aussi profiter de ses déplacements pour faciliter la conclusion de contrats. Une quinzaine d’accords devraient êtres signés, en matière de défense par exemple ou la création d’un réseau d’IUT. Les entreprises privées pourront, elles aussi, conclure des contrats, comme Renault qui installe une usine d’assemblage en Algérie.
Sur le terrain diplomatique, les deux chefs d’État évoqueront en particulier la situation au Mali. D’autres sujets d’actualité.. Un voyage n’y suffira pas. «L’erreur, ce serait que ce déplacement ne soit suivi de rien», explique un élu. La relation franco-algérienne ne se contentera pas de mots. Même si François Hollande est expert en la matière.*Le Figaro-19.12.2012.
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* la visite très attendue du président François Hollande en Algérie
Au crépuscule de 2012, l’année du Cinquantenaire de l’Indépendance, la visite très attendue du président François Hollande en Algérie sera le prélude d’un nouveau départ pour les relations entre deux pays. Deux moments forts marqueront cette visite officielle qui suscite un immense espoir sur la scène politique et parmi les populations. Le premier sera le discours que prononcera le président Hollande devant les deux chambres réunies du Parlement au Club des Pins. Il est attendu que le président français fasse des déclarations très importantes notamment sur la question de la mémoire.
Si les autorités algériennes ont décidé de ne pas gêner leur hôte sur cette épineuse question, puisque l’Algérie a décidé de ne pas demander à la France de se repentir, l’entourage de M.Hollande insiste, en revanche, sur le fait que «le président abordera sans complexe toutes les questions». Aussi, est-il attendu que dans son discours face aux parlementaires, et donc au peuple algérien, M.Hollande trouve les mots qu’il faut pour évoquer la période coloniale et dépasser cet écueil de la mémoire qui bloque les relations entre les deux pays.
Il a déjà fait un premier pas en reconnaissant la «tragédie» du massacre des Algériens lors de la manifestation du 17 Octobre 1961. Le reste, tout le reste, sera laissé au peuple français qui saura avancer sur ce chemin de la mémoire ainsi déblayé. C’est le génie d’un peuple qui a construit Versailles et la tour Eiffel, le sens du discernement de ce même peuple résultat de 20 siècles d’une culture souriante, «sécrétera» sa propre manière de demander pardon.
Le second moment fort de cette visite sera ce qu’il convient d’appeler la déclaration d’Alger entre les deux présidents. C’est une déclaration sur l’amitié qui passera en revue tous les aspects de la coopération bilatérale entre les deux pays. Une sorte d’accord stratégique, politique et militaire qui n’est nullement comparable à ce qui existe dans les autres pays africains et arabes. Il s’agit d’un partenariat sur le modèle allemand mais de moindre importance.
Cette déclaration comprendra même des consultations sur les affaires internationales, des dossiers sur lesquels Alger et Paris ont souvent divergé.
L’Algérie garde toujours en mémoire l’épisode de sa non-consultation lors de l’attaque contre la Libye drivée par la France. Cette déclaration constitue donc une véritable seconde chance après l’échec du traité d’amitié voulu par Jacques Chirac et Bouteflika en 2003. Dix ans plus tard, la partie française veut promouvoir un «partenariat stratégique» et le président Bouteflika plaide pour «un partenariat d’exception». Mais qu’importe les qualificatifs face à la consistance du projet et à l’optimisme débordant affiché par les deux pays pour repartir du bon pied.
Pour autant, l’aspect politique ne déteint pas sur la visite de François Hollande qui se veut aussi économique tant les enjeux sont grands. Pour la France, l’Algérie est un fabuleux marché de 38 millions de consommateurs. L’Algérie, elle, voit en cette disponibilité de la France une aubaine pour transformer sa richesse, former ses PME et ressusciter son tissu industriel moribond. Dans la délégation qui accompagne le président Hollande, figurent plus de 20 hommes d’affaires et Jean-Pierre Raffarin, le «Monsieur Algérie». Cela, même si Carlos Ghosn, le président-directeur général de Renault, ne viendra pas à Alger, l’accord pour l’implantation d’une usine Renault près d’Oran sera signé. D’autres gros dossiers comme le déblocage opérationnel des cimenteries Lafarge, la circulation des personnes seront abordés.
Pendant sa visite, François Hollande rendra hommage à Maurice Audin, sur la place éponyme en plein centre d’Alger. Il visitera également le cimetière juif et chrétien algérois de Bologhine (ex-Saint-Eugène) et déposera une gerbe au monument aux martyrs à Riadh El Feth sur les hauteurs de la capitale. Alger et Tlemcen se sont offert chacune un lifting pour accueillir François Hollande, un président aimé des Algériens.*L’Expression-18.12.2012.
**Ouverture d’un nouveau chapitre basé sur l’amitié et la coopération.
Nous attendons de cette visite l’ouverture d’un nouveau chapitre dans les relations entre l’Algérie et la France, basées sur l’amitié et la coopération.
Tout ce qui concerne l’histoire de l’Algérie pourrait se discuter, mais l’essentiel pour le moment c’est de se tourner vers le futur», a indiqué lundi soir le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, invité du journal de la nuit de France 3, alors que la présentatrice lui demandait quel geste fort l’Algérie attendait de François Hollande.
«N’est-il pas temps de faire du passé table rase et de faire de l’Algérie et de la France en Méditerranée ce que la France et l’Allemagne sont à l’Europe ?», enchaîne le journaliste politique de la chaîne. «Je suis d’accord avec vous. Nous sommes dans une phase historique où nous sommes prêts à ouvrir un chapitre nouveau. Nous ne pouvons pas oublier notre passé. Tous les Algériens sont fiers de leur passé, de leur guerre de Libération nationale. Nous venons de fêter avec éclat le cinquantième anniversaire du recouvrement de l’indépendance nationale en toute sérénité», a répondu le Premier ministre algérien. Et les journalistes d’insister : «Il n’y aura pas d’exigence de repentance de la part de la France lors de cette visite ? Vous ne demanderez pas cela à François Hollande ? «Ce n’est plus sur la table ?»
«Nous nous inscrivons dans une nouvelle phase historique», reprend le Premier ministre, M. Sellal. «On doit se remémorer notre passé, c’est une chose claire, nette et précise, mais l’essentiel c’est de construire l’avenir et c’est ce qui est le plus important. Il ne faut plus qu’on reste dans les concepts éculés, il nous faut construire et bâtir définitivement entre nos deux pays, puisque beaucoup de choses sont là, entre nous. Il faut absolument voir l’avenir, essayer d’avancer et c’est ce qui va se faire. Vous allez voir au moment de cette visite que le Président français sera très bien accueilli en Algérie, il aura en face de lui un peuple chaleureux, hospitalier, un Président sage et clairvoyant et nous allons essayer d’aboutir à un pacte d’amitié et de coopération qui va construire le futur. C’est cela l’essentiel de cette visite et c’est ce qu’il faut absolument retenir.»
Sur la question de la sécurité au Nord-Mali, «est-ce que vous pensez que la France et l’Algérie peuvent s’engager ensemble pour éradiquer le salafisme, tout ce terrorisme avec AQMI et épauler les forces panafricaines sur le terrain ?» «Concernant la question du Sahel, nous sommes totalement d’accord sur le plan des objectifs avec la vision française. La question n’est pas là. Nous avons nos propres principes fondamentaux, on ne s’ingère pas et on ne pénètre pas dans un pays voisin ou dans un autre pays. Nous avons notre vision, qui est d’essayer par le dialogue d’isoler le mouvement nationaliste des mouvements terroristes, d’essayer de renforcer le pouvoir central au Mali, de régler aussi le problème humanitaire. Et alors, nous nous mettrons tous ensemble pour éradiquer les terroristes. Sachez que l’Algérie a pris ses responsabilités dans cette affaire.»
Et de rappeler qu’au moment de la décennie noire, l’Algérie était seule à lutter contre le terrorisme et ce n’est qu’après le 11 septembre 2001 que le monde entier a découvert ce fléau, alors qu’il était interrogé sur l’interruption du processus électoral en Algérie en 1991 et sur la poussée islamiste en Tunisie et en Egypte, 21 ans après, qui pourrait «inquiéter l’Algérie». Commentant l’avènement de ce qui a été qualifié de Printemps arabe, M. Sellal a estimé que «chaque peuple assume son destin» et aussi : «Nous sommes contents quand la démocratie s’installe. Je pense qu’il faut laisser un peu de temps au temps avant de trancher définitivement cette question.» *Paris-Nadjia Bouzeghrane. El Watan-19.12.2012.
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Nicolas Sarkozy n’aimait pas l’Algérie
Azouz Begag. L’écrivain et ancien ministre, avec son habituelle gouaille de gone lyonnais, n’a pas la langue dans la poche pour dire ce qu’il espère de la visite présidentielle française en Algérie.
«Avouer un amour réciproque, sans tricher»
Lyon. correspondant d’El Watan
- Après Chirac et Sarkozy, aujourd’hui Hollande se rend en Algérie. Que peut-on attendre de ce troisième voyage présidentiel en une quinzaine d’années pour le partenariat franco-algérien ?
Nicolas Sarkozy n’aimait pas l’Algérie et l’Algérie le lui a montré. Il a freiné le processus de traité d’amitié que Jacques Chirac avait enclenché. Aujourd’hui Hollande, un boulevard pour que la France et l’Algérie acceptent d’être pacsés pour la vie, je crois que le moment est venu, un très beau moment d’avouer leur amour réciproque sans tricher. Les Français aiment les Algériens, les Algériens aiment les Français, c’est cela la vérité. Il faut acter cela politiquement.
- Justement, comment fait-on pour acter cette relation ? Quels sont les mots que devra employer François Hollande ? Que lui conseilleriez-vous ?
Les termes qui incluent une grande fraternité, l’humanisme, qui incluent toutes les populations ; les pieds-noirs, les juifs d’Algérie, les enfants de France d’origine algérienne, ce sont des millions de personnes, aujourd’hui, qui sont en attente d’une reconnaissance, d’un acte d’aveu. C’est une demande que je fais aux autorités algériennes et françaises. J’ai l’impression qu’il y a un homme et un seul qui incarne ce que doit être l’avenir, c’est l’Emir Abdelkader.
Il y a des contentieux de divers ordres ; on parle de la repentance, du contexte économique, les contentieux humains dont vous parliez, et puis il y a l’idée de sortir de ces contentieux où parler d’amour n’est peut-être pas suffisant. Quels sont les gestes forts qu’on attend ?
On voit bien qu’à Alger, que ce soit le métro, le tramway, ce sont des réalisations faites avec des entreprises françaises, c’est très important de savoir que l’Algérie est créatrice d’emplois. Les Français ne sont pas sourds à l’idée selon laquelle la réserve financière de l’Algérie est très importante, cette manne autant la diriger vers la France que vers d’autres pays, je pense en particulier à la Chine. La relation haine-amour depuis 1830 doit se transformer pour que le mot Algériens retrouve une tonalité positive. Rappelons-nous le traité franco-allemand, axe devenu central depuis 1963 alors qu’à l’époque, ce n’était pas facile d’y croire. C’est ce qu’il faut faire entre Paris et Alger, l’axe central pour l’Afrique du Nord, basé sur l’histoire commune entre les deux pays, mais c’est en termes de Maghreb uni qu’il faut envisager cet axe Paris-Alger qui ne peut pas se faire au détriment des deux voisins que sont le Maroc et la Tunisie.
La grande question qui revient est celle des excuses, au moins pour la période coloniale. Est-ce que François Hollande doit aller plus loin ?
Non, je ne crois pas aux mots.
- Vous avez vous-même contribué à faire connaître une autre vue de l’histoire dans Leçons coloniales, puis bientôt dans des ouvrages sur l’Emir Abdelkader. Pourquoi ?
Le tribut apporté est un travail d’éducation dans la durée. Il y aura cinq albums sur l’Emir, dessinés par Djillali Defali. Ce travail se fait sur la base de la langue française qu’il faut continuer d’alimenter, c’est important pour la France et pour les Algériens d’Algérie et ceux de France. Je ne crois pas aux mots qui auraient la capacité de transformer une relation. Je crois beaucoup plus que les jeunesses algérienne et française doivent connaître l’histoire.
- Au sujet de la population algérienne, importante en France, est-ce un frein, un handicap ou au contraire une chance pour les relations franco-algériennes ?
Bien entendu que c’est une chance. Les jeunes, qui ont brandi le drapeau algérien à l’occasion de l’élection de Chirac, de Hollande ou au stade, veulent dire aux Français que cette partie de leur identité, ils l’aiment et qu’elle est associée à leur identité française. Cette double identité doit être consacrée au plan politique et économique. Nous les Algériens, nous avons du pétrole et des idées, et on va vous aider. C’est cela, le revirement de l’histoire, fructueux, entre les deux pays. On devrait faciliter la circulation.*El Watan-18.12.2012.
**Propos dégradants et racistes à l’égard d’une délégation officielle algérienne
Le policier français qui a dénoncé ces propos, a été viré
L’Inspection générale de la police française a ouvert une enquête sur le cas de N. S., fonctionnaire d’origine algérienne, renvoyé du RAID en 2012, pour avoir dénoncé, il y a quatre ans, des propos racistes de hauts fonctionnaires en marge d’une visite d’une délégation algérienne.
Lyon, correspondant d’El Watan
Lorsqu’en 2009, des fonctionnaires des services de sécurité algériens, parmi lesquels de hauts gradés, étaient en mission en France, auprès du Groupe opérationnel de soutien technique (GOST) du RAID (police d’élite), ils étaient loin de se douter des coulisses de ce voyage et des réticences d’un fonctionnaire de police français à leur égard. «“Ça me fait chier de les former, demain on risque de les avoir en face de nous”» ou encore «“On va pas donner aux bougnouls notre documentation”».
Dans son service, N. S., un Français d’origine algérienne, technicien spécialiste des transmissions radio, entré au RAID en 2007, n’accepte pas un tel langage, et il le fait remarquer. Dans un rapport circonstancié, il dénonce les «propos choquants» prononcés devant lui et certains de ses collègues. Il explique du reste qu’un autre officier lui avait dit que les expressions «les bougnouls, les biques, les melons» étaient normales et habituelles chez certains policiers du RAID. Et que cela ne le concernait en rien.
N. S. n’en démord pas, de tels sentiments de rejets xénophobes et racistes n’avaient pas lieu d’être dans la police républicaine. La haute hiérarchie exige qu’il taise l’affaire, et le fauteur de langage raciste est muté dans sa ville d’origine, ce qui est plus un avantage qu’une sanction. N. S., quant à lui, est, semble-t-il, resté dans le collimateur puisque quelques mois après les faits, en novembre 2012, il est viré du RAID, ce qui est exceptionnel pour ne pas dire du jamais vu. Pour lui appliquer cette décision sans précédent, on lui a collé un manquement au service. Il est transféré à Paris, à la préfecture de police dans les services de maintenance radio, et sa notation passe de 6 à 4, entraînant une baisse de revenu de l’ordre de 500 euros, selon son avocat Mohamed Lallaoui. Malgré une réunion de la commission paritaire en janvier 2013, la notation n’a pas bougé.
«On m’a brisé, il faut que je me batte»
Alerté sur cette situation par l’ancien ministre Azouz Begag – auteur, en 2004, d’un rapport ministériel sur la diversité dans la Police nationale et la gendarmerie – le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, répond en février 2013 qu’il a «immédiatement» prescrit «un examen approprié de ce dossier». «Quand des fonctionnaires de police comme Monsieur S. ont le courage de dénoncer des propos racistes, il faut non pas les sanctionner, mais les protéger», estime Azouz Begag. «Ce sont les vigiles de la République. Ils rappellent que le racisme est un délit pénal. Y compris dans la Police nationale», indique-t-il.
Une enquête de l’Inspection générale de la Police nationale est en cours depuis quelques jours grâce à cette intervention de Begag. On ne peut rien préjuger de ses conclusions.
Contacté par nos soins, le fonctionnaire N. S. reste mobilisé : «Je ne baisse pas les bras, nous dit-il. Je dois aller jusqu’au bout. Il faut que justice soit faite. On m’a brisé, il faut que je me batte, pas pour moi seulement, mais aussi pour mes enfants et les enfants des autres.»
Bien inséré dans son poste actuel, il nous indique ne pas accabler le groupe de policiers où il travaillait : «Deux ou trois personnes ont prononcé des propos racistes, c’est intolérable et inacceptable. Mais beaucoup de collègues ont témoigné en ma faveur.» Le fait que le racisme ait été avéré face à une délégation algérienne était pour lui insupportable.«J’ai un minimum de fierté, mes parents m’ont élevé dans l’honneur. Je suis citoyen français, mais je n’ai pas accepté des termes dégradants lorsqu’ils visent des Algériens devant moi. Je n’ai pas à accepter cela», insiste-t-il.
Hélas, comme souvent dans des cas douloureux comme le sien, N. S. se regarde avec les yeux des personnes racistes : «Peu importe qu’on réussisse, on n’est rien. Avec opiniâtreté, je suis entré dans le service d’élite de la police. Ce n’est pas facile, mais j’ai le sentiment que lorsqu’on montre de quoi on est capable, on nous met toujours des bâtons dans les roues. Chez ces gens-là, le racisme est viscéral, peut-être plus encore vis-à-vis des Algériens, à cause du passé colonial, sûrement. Je suis victime de cette haine.»
Maitre Mohamed Lallaoui : «C’est une atteinte à sa dignité»
Comment tous ces faits vont être avérés, au plan judiciaire ?
On a réglé son compte à mon client. On a mis en place un stratagème humiliant, vexatoire et discriminatoire pour le dégager du RAID, juste avant le départ du responsable du RAID (en mai 2013, ndlr). Il l’avait en ligne de mire. Il avait été averti par ses collègues que de toute façon, on lui ferait la peau, voilà ! Sur la base de problèmes de loyauté d’un citoyen français qui aurait conservé des liens avec l’Algérie du fait de son origine, du fait d’en avoir conservé un passeport. Donc discours récurrent de l’extrême droite ou de gens qui n’ont pas encore terminé leur guerre d’Algérie.
Qu’entendez-vous, aujourd’hui, entreprendre dans ce dossier ?
L’IGPN est intervenu très tardivement, mais l’enquête est en cours, tout le monde est entendu. Je lui fais confiance pour essayer de clarifier un peu la situation. J’attends le retour de cette enquête interne pour préserver les intérêts de mon client et sa réintégration dans ses droits. Indépendamment de l’humiliation, quelqu’un qui est dans le même cas que lui, avec la même note que lui, est toujours au RAID. Ce qui veut bien dire que s’il s’était tenu tranquille, il n’aurait pas eu de problèmes. Outre la perte sèche de son revenu, c’est une atteinte à sa dignité et à ce que j’appelle son comportement exemplaire au sein du groupement depuis son intégration. S’il n’est pas réintégré avec effet rétroactif, je saisirai le tribunal administratif, sur la base de la discrimination pour qu’il retrouve ses droits.
W. M.
Walid Mebarek- El Watan-05.07.2013.
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Fadila Mehal. Présidente des Marianne de la diversité
«Rendre visible le savoir-faire de la diaspora algérienne»
Fadila Mehal, présidente des Marianne de la diversité et directrice du pôle médias dans une grande agence nationale, est une figure incontournable de la communauté franco-algérienne en France.
- Quel est ce projet que vous développez autour de la diaspora algérienne ?
Je suis, en France, directrice du pôle médias dans une grande agence et, naturellement, je veux être utile et mettre mes compétences à disposition. Je n’oublie pas que je suis diplômée de l’Ecole de journalisme d’Alger en 1978. Parce que j’ai vécu plus de cinquante ans en France, je voudrais maintenant mettre mieux en valeur la diaspora algérienne en France et partout dans le monde. Je fais le projet de créer, avec des amis, une revue digne de ce nom qui racontera l’histoire de ces quatre millions d’Algériens, partis pour des raisons économiques ou universitaires, et qui veulent participer activement au développent de leur pays natal. Ces ambassadeurs de l’Algérie d’aujourd’hui sont une incroyable richesse pour leur pays. Il est temps de rendre visibles leur parcours et leur savoir-faire. J’ai rencontré de hauts responsables des ministères algériens de la Communauté algérienne à l’étranger et de la Communication, tous m’ont assuré que cette revue avait toute sa place dans le paysage médiatique pour redonner à l’émigration algérienne ses lettres de noblesse. La revue s’appellera l’Algérie au cœur, un titre très évocateur et qui illustre bien ce qui guide mon chemin.
- Travaillez-vous avec des associations algériennes ?
Les Marianne de la diversité sont en contact avec certaines associations algériennes et il nous faudra approfondir notre partenariat, notamment en matière d’entrepreneuriat au féminin ou en matière culturelle. Je suis toujours très épatée, quand je vais en Algérie, de constater l’audace et le dynamisme des femmes, de plus en plus nombreuses dans la création d’entreprises et de voir comment elles pulvérisent les plafonds de verre.
- Que pensez-vous du rôle de la femme lors du Printemps arabe ?
La vigilance s’impose, notamment en matière des droits des femmes. On a l’impression amère qu’elles sont les grandes oubliées de ce printemps historique. La place prise par nos sœurs égyptiennes à la place Tahrir ou les Tunisiennes lors de la révolution de Jasmin est unanimement reconnue. L’Algérienne est aussi, pour beaucoup de femmes en Europe, un exemple. Que ce soit pendant la lutte de Libération nationale ou durant les années de plomb contre l’intégrisme. Son courage a déterminé notre action de militantes en France. Aujourd’hui, il ne faut pas que le monde se referme sur les femmes arabes, laissant les hommes décider de leur sort, à leur place, sous le prétexte fallacieux d’une tradition mal assimilée. Nous sommes solidaires de tout ce qu’elles entreprendront pour défendre leurs droits personnels, sociaux, politiques. Et nous n’avons aucune leçon à leur donner en matière de féminisme. Bien au contraire, nous avons beaucoup à apprendre de leurs combats, en France.
- Vous venez d’organiser, à l’Assemblée nationale, un colloque qui a rassemblé de nombreuses personnalités, ministres, parlementaires, universitaires et présidents d’association. Pourquoi un colloque sur l’urgence de la parité et de la diversité ?
Après l’élection de François Hollande le 6 mai 2012, l’attente d’un renouvellement de l’action publique était grande. La création d’un ministère des Droits des femmes a été saluée par le mouvement associatif. Moi-même, qui avais appelé publiquement à voter François Hollande, je souhaitais que cette mandature soit celle de l’exemplarité en termes de parité et de diversité. Six mois après cet élan, nous avons fait un état des lieux et force est de constater que si des avancées sensibles ont eu lieu sur la parité grâce au volontarisme de Najat Vallaud-Belkacem, en matière de diversité, il reste encore beaucoup à faire, notamment au regard des places disponibles pour les personnes issues de l’émigration dans les cabinets ministériels ou dans la haute fonction publique. Pourtant, les compétences existent..*El Watan-18.12.2012.
** L’Association des pieds-noirs progressistes: satisfaction et espoir
Les membres de l’Association des pieds-noirs progressistes et leurs amis saluent avec satisfaction et espoir la prochaine visite d’Etat de François Hollande en Algérie.
Sensibles à la préparation minutieuse de cette visite, gage de l’importance qui y est accordée, aux déclarations confiantes des deux chefs d’Etat et aux condamnations plusieurs fois prononcées par François Hollande des injustices du système colonial, Convaincus que malgré les affrontements du passé et la persistance de part et d’autre de quelques groupes hostiles, la réconciliation des deux peuples est plus avancée qu’on ne le dit, y compris parmi les pieds-noirs et les Algériens qui ont le plus durement souffert de la guerre, et que l’heure est au renforcement de la coopération et de la solidarité entre les Etats, Persuadés que le président Hollande saura trouver les termes appropriés pour, au nom de la France, reconnaître le fait colonial et les méfaits commis durant la conquête et la guerre d’indépendance, Ils attendent de cette rencontre historique, cinquante ans après l’accession de l’Algérie à l’indépendance, l’affirmation solennelle par les deux chefs d’Etat de leur volonté commune d’engager leurs pays, forts de leur proximité géographique, de leur passé commun, de leurs complémentarités humaine et économique, dans un avenir partagé.
Ils sont persuadés que le «couple» ainsi formé, dans le respect de la souveraineté de chacun, pourra jouer un rôle déterminant dans l’ensemble euroméditerranéen et en Afrique. Ils affirment leur volonté d‘œuvrer, à leur niveau, à la réussite de ce grand dessein et appellent les pieds-noirs de bonne foi, même ceux encore nostalgiques d’un passé révolu, à s’y rallier. Pour eux, comme pour les binationaux et les Algériens vivant en France, seul ce grand dessein leur permettra de réconcilier attachement à la terre natale et fidélité aux citoyennetés qui sont les leurs.
Pour l’ANPNPA
-Le président, Jacques Pradel
-Le vice-président, Jean-Pierre Gonon
*El Watan-19.12.2012.
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La militante anticolonialiste Jacqueline Fraysse reçoit la médaille honorifique du président Bouteflika
La militante anticolonialiste française Jacqueline Fraysse a reçu, jeudi soir à Paris, une médaille honorifique du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en reconnaissance de ses « nobles actions envers l’Algérie » durant et après la guerre de libération nationale.
Cette distinction ainsi qu’un diplôme d’honneur lui ont été remis, au nom du chef de l’Etat, par le Consul d’Algérie à Nanterre, Abdelkader Dehendi, lors d’une cérémonie organisée au siège du Consulat, en présence de membres de la Fédération FLN de France, d’élus locaux, dont le maire de Nanterre, Patrick Jarry, et de représentants du mouvement associatif.
Visiblement émue, la députée de Nanterre à l’Assemblée nationale française s’est dite à la fois « surprise et touchée » par cette haute distinction qui, a-t-elle affirmé, l’a renvoie à « l’engagement de toute une vie aux cotés de celles et ceux qui agissent pour la justice, la liberté et la paix et aussi pour l’épanouissement humain ».
« Née dans une famille de militants communistes et ayant toujours vécu à Nanterre, j’ai été très tôt sensibilisée au combat du peuple algérien, intimement mêlée à ceux du peuple français (à) dans une ville marquée par ses immenses bidonvilles », a-t-elle dit.
Avant d’être députée, Jacqueline Fraysse était, douze ans durant, maire de Nanterre. Cardiologue de formation, elle s’est distinguée pendant la guerre de libération nationale par son engagement en qualité de médecin et de militante communiste aux côtés des populations des bidonvilles de Nanterre, notamment dans le domaine de la Protection maternelle et infantile.
Fidèle à ses engagements, elle a continué, en tant qu’élue, à se tenir aux côtés de la population algérienne de Nanterre et a contribué activement à la résorption de l’habitat précaire et à la promotion des familles par le développement spectaculaire des infrastructures scolaires et sportives au profit de l’enfance et plus particulièrement la petite enfance. En lui remettant la distinction, décernée dans le cadre du 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le consul de Nanterre a affirmé que cet hommage témoigne de « l’engagement fidèle » de Mme Fraysse pour les causes justes, assurant que « l’Algérie n’a jamais oubliée ses amis ».
« Il est des hommes et des femmes qui ont travaillé très dur juste pour apporter au moins le sourire aux pauvres algériens qui vivaient dans les bidonvilles des Hauts-de-Seine, et Jacqueline en fait partie », a-t-il dit.*APS-21.12.2012.
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Haine et passion
*Par Ahmed FATTANI ,Directeur du journal »L’Expression »
Le couple Algérie-France va-t-il vivre un nouvel épisode de son impitoyable saga marquée par les démons du passé? Se livrera-t-il, à la faveur de cette dernière chance, à une nouvelle séance d’exorcisme? Jamais chef d’Etat étranger n’aura eu l’insigne honneur, en cinquante ans d’indépendance, d’être accueilli sur cette terre d’Algérie avec un faste et une ferveur aussi exceptionnels. Le Président François Hollande recevra ce jour tous les honneurs mérités de la République algérienne. Nous l’accueillerons en ami, et nous l’espérons aussi en allié, au regard du passé commun qui lie nos deux pays partageant les mêmes ambitions dans le même voisinage et espace méditerranéen.
Constat: cinquante ans après, le couple Algérie-France reste encore à reconstruire. La raison?
Français et Algériens continuons à entretenir un rapport névrotique avec notre passé colonial. Trop longtemps, on a, des deux côtés de la Méditerranée, carburé à la haine pure. Les démons du passé n’ont pas fini d’assiéger nos rêves de nous construire un destin commun pourtant devenu évident au regard des multiples défis de l’heure.
On parle, aussi, à l’occasion de cette visite-événement, de Réconciliation. Comment éviter l’écueil du débat sur la mémoire? Pour les Algériens, il ne faudrait plus polluer l’avenir de nos relations avec les scories du passé tant les chantiers qui nous attendent sont nombreux et stratégiques à la fois pour le bien-être de nos peuples. Nous sommes convaincus que cette relation complexe de couple secoué par des spasmes éruptifs à cause d’un lourd passé mal assumé, doit connaître son épilogue. Nos deux nations doivent-elles se réinventer pour s’aimer? Oui, car le temps est venu d’en finir avec le déni du réel et de jeter nos rancunes respectives à la rivière. Longtemps, on a croisé le fer sur les deux rives de la Méditerranée quand, entre gros dérapages et vieilles saillies, on prenait même plaisir à se regarder en chiens de faïence.
Nous sommes convaincus que l’heure est venue de remettre la machine en ordre de marche après cinquante ans de désamour et de mésentente, si l’on veut aider ce couple à en finir avec un vrai purgatoire. Penser autrement relèverait de la déconnexion des réalités.
Une dizaine de contrats seront signés par les deux délégations. Ils englobent des chantiers dans les secteurs de l’industrie automobile, de l’agroalimentaire, des services, de la technologie, des transports, de l’engineering, etc. Aujourd’hui, nous passons à la phase du volontarisme politique. Nous jouons gagnant-gagnant. L’Algérie, premier pays francophone dans le monde, offre un marché alléchant avec ses 40 millions de consommateurs. Un pays solvable. A moins d’une heure de vol de Marseille.
Le coup de génie, s’il y en aura dans ces retrouvailles algéro-françaises, ce serait d’abord d’oser enterrer les souvenirs douloureux d’un long parcours chaotique. D’aller de l’avant et de ne plus avoir à l’esprit que de nouvelles conquêtes à réaliser au profit des Algériens et des Français.
En cinquante ans, l’Algérie indépendante a reçu successivement les visites des présidents Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac et Sarkozy sans que les choses viennent à bouger réellement. Nous ne voulons pas insulter l’avenir malgré toutes les déconvenues du passé, et du passif, car avec la venue du Président Hollande chez nous, nous avons le droit et le devoir de croire que le vrai chapitre dans l’histoire de nos deux pays réconciliés a cette fois-ci une vraie chance d’être écrit. Avec Sarkozy, on a compris que l’amitié et la loyauté sont à géométrie variable. Avec François Hollande, nous avons affaire à un homme qui force le respect. Toute la différence pourrait résider dans la confiance pleinement rétablie enfin entre nos deux pays en bannissant l’idée d’un marché de dupes qui a malheureusement longtemps été la règle dans nos rapports tumultueux avec la France.
Si à nos portes se bousculent, légions, les investisseurs chinois, turcs, anglais, américains, espagnols, italiens et indiens, nous reconnaissons que le coeur de l’Algérie bat toujours pour la France.
En politique, faut-il encore s’en souvenir, on gagne toujours ensemble, mais on perd toujours seul. * ‘L’Expression »-19.12.2012.
**L’Algérie est un riche client de la France
Abdelmadjid Merdaci, docteur en sociologie, historien a l’Expression
Le cinquième chef d’Etat Français effectuera les 19 et 20 décembre une visite en Algérie. Cette visite s’annonce, d’ores et déjà, singulière et suscite un intérêt particulier. En la circonstance, Abdelmadjid Merdaci, docteur en sociologie, diplômé d’études approfondies en histoire, actuellement enseignant au département des sciences de la communication à l’Université Mentouri et auteur de plusieurs études sur le Mouvement national, répond à nos questions.
L’Expression: Que signifie pour vous la visite de François Hollande en Algérie? Croyez-vous que cela va donner un nouveau souffle aux relations entre les deux pays?
Abdelmadjid Merdaci: François Hollande est le cinquième chef d’Etat français à effectuer le déplacement d’Alger et il le fait dans un contexte particulièrement compliqué. Alger, marché quasi protégé pour l’économie française, est encore plus important aujourd’hui au moment où celle-ci fait face à l’une de ses plus importantes crises de son histoire. L’Algérie est un client riche, qui dispose de moyens financiers importants et la question qui se pose est celle de savoir si les patrons qui accompagnent le président français veulent seulement des parts de marché ou vont répondre aux sollicitations répétées des Algériens en matière d’investissements directs. Cela noté, «la thèse du souffle nouveau» à donner aux relations algéro-françaises est une véritable Arlésienne qui accompagne chaque rencontre ou chaque initiative diplomatique. C’est bien là le signe que ces relations, en dépit de déclarations de principe, peinent à s’inscrire dans une durée significative et obéissant aux seules logiques d’Etat.
Pensez-vous que la reconnaissance du 17 Octobre va vers une repentance et que signifie cette reconnaissance en elle-même?
Le 17 octobre dernier, le communiqué de la présidence française faisait état de la «reconnaissance d’une répression sanglante des manifestants algériens». La diplomatie algérienne, comme beaucoup d’observateurs ont considéré qu’il s’agissait là d’une avancée. A bien y regarder, le fait majeur demeure que la France officielle reste dans le déni de son passé colonial et de son cortège des crimes de masse. Pour revenir au 17 octobre, les travaux et les témoignages dont nous disposons maintenant autorisent de parler d’un crime d’Etat qui ne peut plus être imputable aux seuls exécutants.
Le dossier des archives continue d’envenimer les relations entre l’Algérie et la France, peut-on envisager des solutions, selon votre avis?
Cette question des archives est tout à fait emblématique de la difficulté à apurer le contentieux de la colonisation. L’administration française, qui a transféré de manière litigieuse les fonds d’archives constitués en Algérie, continue de plaider la «francité» de ces archives étant elles aussi d’abord liées à l’histoire d’une société violentée, subjuguée. Sur cette question comme sur d’autres bien plus lourdes, il faut bien faire le constat de l’absence d’une volonté politique algérienne de solder clairement l’insoutenable contentieux colonial.
**Plusieurs sites seront visités par les deux présidents Bouteflika et Hollande à Tlemcen
L’accueil des deux présidents a été préparé avec soin. De grands panneaux les montrent avec des regards pleins d’espoir pour une nouvelle étape dans les relations algéro-francaises.
De l’aéroport en passant par de beaux paysages de la capitale de la culture islamique en arrivant au centre-ville, la perle de l’Ouest est prête pour accueillir le président de la République, Abdelaziz Bouteflika et son homologue français, François Hollande.
L’accueil des deux présidents est déjà préparé avec soin, de grands panneaux montrent les deux présidents avec des regards pleins d’espoir pour une véritable nouvelle étape dans les relations algéro-francaises.
Il est écrit aussi «Pour l’amitié entre l’Algérie et la France». Ainsi, même s’il n’est plus question de traité d’amitié entre les deux pays, enterré à jamais après l’adoption de l’Assemblée française de la loi du 23 février de 2005 glorifiant la période coloniale. Alger et Paris semblent vouloir bâtir une amitié basée sur le respect mutuel et un partenariat gagnant-gagnant.
Dans l’historique des visites récentes des précédents français, Jacques Chirac avait choisi Oran et Nicolas Sarkozy, Constantine et voilà que François Hollande préfère Tlemcen, ville de toutes les cultures et les civilisations.
Un choix qui ne peut être le fait du hasard, car Hollande, tant cette ville est proche du coeur du président Bouteflika et sur le plan pragmatique, les opportunités d’investissements dans cette wilaya ne manquent pas sachant que 37 responsables d’entreprises feront le déplacement en Algérie.
Toutefois, le choix de cette ville de 150 000 habitants à 520 km au sud-ouest d’Alger, serait fait «en concertation ‘entre Français et Algériens». Jusqu’à hier, le programme du déplacement des deux présidents à Tlemcen n’a pas été annoncé mais on parle déjà de la visite de onze sites touristiques.
Le président Hollande aura à profiter de la beauté exceptionnelle de la capitale de la culture islamique. A cet effet, les responsables locaux ont remis Tlemcen à neuf pour recevoir l’invité de l’Algérie. Il est à rappeler que le 6 décembre dernier, l’ambassadeur de France en Algérie, André Parant, s’est rendu lui-même à Tlemcen pour inspecter tous les sites retenus pour la visite de Hollande.
Les sites historiques ne manquent pas dans cette belle ville , à l’instar du mausolée de Sidi Boumédiène, un saint patron de la ville, le palais d’El Mechouar, construit au MoyenÂge par les princes zianides, la mosquée de Mansourah. A Tlemcen se trouve aussi la tombe du rabbin Ephraïm Enkaoua, une figure célèbre du judaïsme algérien.
Ce personnage s’est établi à Tlemcen après avoir été persécuté en Espagne pendant la Reconquista. En 2005, 132 pèlerins français avaient été autorisés à se recueillir sur sa sépulture. Tlemcen renferme aussi le monastère Saint-Benoît où l’ancien archevêque d’Alger, Mgr Teissier, s’est retiré depuis quelques années.
Cette ville qui englobe diverses civilisations berbères, arabes, françaises et hispano-mauresques ouvre ses bras au président français qui prononcera un discours à l’université Abou Bakr Belkaïd jeudi prochain avant de rencontrer la presse nationale et internationale, jeudi soir. En outre, l’université de Tlemcen réserve au président François Hollande un diplôme Honoris Causa. *19 Décembre 2012- Le jour d’Algérie
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