Ligue arabe,une coquille vide?
*Entretuez-vous, détruisez vos pays! On est là pour vous aider!
**La Ligue arabe, une coquille vide, soumise aux intérêts de l’Occident
*******************************************
Un Sommet arabe écourté sur fond de divisions :
le crépuscule de la ligue arabe
Le 27e sommet de la Ligue arabe, qui s’est tenu lundi 25 juillet 2016 à Nouakchott en Mauritanie pour deux jours, a finalement bouclé ses travaux en une seule après midi sur fond de divisions. En effet, seuls six sur les 22 pays (la Syrie suspendue) que compte la Ligue étaient présents, à savoir les émirs du Qatar, du Koweït, les présidents du Yémen, du Soudan, des Comores et de Djibouti.
Salmane et Sissi absents
Initialement annoncés, le roi Salmane d’Arabie saoudite était absent pour « raisons de santé » et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, président sortant de la Ligue arabe, n’est pas venu pour cause d’ »agenda intérieur chargé ». Le président palestinien Mahmoud Abbas a lui aussi décliné l’invitation alors que ce qui reste de la ligue arabe a réitéré son soutien à la cause palestinienne et consacré la centralisé de cette question.
L’émir du Qatar est resté deux heures
Amim ben Hamad Al Thani, l’émir du Qatar qui faisait parti des rares chef d’État à prendre part à ce sommet, a quitté la capitale mauritanienne deux heures après son arrivé, rapporte le site mauritanien Alakhbar qui précise que l’émir qatari a « assisté brièvement à la cérémonie d’ouverture du sommet avant de s’envoler en direction d’Amérique latine ».
Alakhbar ajoute également que Tamim ben Hamad Al Thani « n’a pas été accueilli par le chef de l’État mauritanien » et que son nom « n’a pas été cité dans le discours du président Mohamed Ould Abdelaziz qui a cité nommément l’émir du Koweït ».
Des pays comme le Liban et la Libye, qui n’ont pas de président, sont représentés par leur Premier ministre. La plupart des pays arabes étaient représentés par des personnalités de selon plan, ce qui aboutit à une participation à minima où le quorum n’était même pas atteint, ce qui est une première dans les annales des sommets arabes.
Etaient présent également le Tchadien Idriss Deby Itno, invité en tant que président en exercice de l’Union africaine (UA) et du groupe dit G5 Sahel.
Des discours creux
Dans l’allocution inaugurale de la rencontre, le Premier ministre égyptien Chérif Ismaïl avait appelé à une « stratégie arabe de lutte contre le terrorisme ». « Nous devons réorienter le discours religieux que des éléments terroristes exploitent à leurs fins pour semer la terreur, la mort et la destruction », avait déclaré M. Ismaïl.
Abondant dans le même sens, le président mauritanien a dénoncé « la violence aveugle des terroristes » et « les interventions extérieures qui alimentent l’instabilité dans le monde arabe ». Mohamed Ould Abdel Aziz avait aussi jugé que « l’instabilité dans la région continuera tant que la question palestinienne ne sera pas réglée », dénonçant les « exactions » d’Israël en Palestine et la poursuite de « sa politique de colonisation ». Il avait également appelé à des solutions politiques pour les conflits en Syrie, en Libye et au Yémen.
Idriss Deby Itno du Tchad avait de son côté salué le principe, figurant au programme du sommet, de la création d’une « force arabe commune, comme c’est le cas pour l’UA » et prôné des investissements arabes en Afrique. La création de cette force, destinée à combattre les groupes terroristes, avait été annoncée à l’issue du dernier sommet de la Ligue en mars 2015 à Charm el-Cheikh, en Egypte.
Le dernier sommet ?
Rappelons que c’est le premier sommet de la ligue arabe qui se tient en Mauritanie depuis 1973, date de son adhésion à cette organisation et probablement le dernier. En effet, dire aujourd’hui qu’il existe une entité arabe unie ou même une ligue arabe est un non sens tant les divisions sont nombreuses, les antagonismes profonds et irréconciliables.
Qu’a à voir l’Algérie et la Tunisie avec l’Arabie saoudite ou le Qatar ? L’Iraq, la Syrie et le Liban avec les pays du Golfe ? L’Algérie, la Mauritanie et la RASD avec le Maroc ? Qu’ont à voir les monarchies moyenâgeuses du Maroc à l’Arabie, protégées par l’Occident avec la Libye ou le Soudan ? Qu’a à voir le pauvre Yémen bombardé dans l’indifférence totale par les armées saoudiennes, égyptiennes, marocaines, émiratie etc… avec ces derniers pays ? Qu’a à voir la Syrie martyre avec l’Arabie saoudite et le Qatar qui lui ont déclaré une guerre par procuration en engageant quelque 100.000 mercenaires islamistes ? Et la liste est bien longue des profondes divisions entre les pays arabes et même entre les palestiniens eux-mêmes. Alors il est temps que l’Algérie se démarque de cette entité fantoche et consacre son temps et son argent à son développement. *Par Khidr Ali | 26/07/2016 | algerie1.com
****************
**Les Arabes ratent leur 27e Sommet de la Ligue
Sur les 22 pays, 6 seulement ont dépêché respectivement leurs premiers magistrats. Le reste des délégations est conduit par des Premiers ministres ou une délégation d’officielles
**Ouvert hier à Nouakchott, le 27e Sommet de la Ligue arabe a connu deux moments forts: le discours d’Abdelkader Bensalah qui a représenté le président de la République et la lettre du président russe Vladimir Poutine. Les deux messages ont le mérite de mettre les Arabes devant leur responsabilité historique. Dans son allocution, Abdelkader Bensalah a mis l’accent sur l’impérative réforme de l’organisation panarabe, aujourd’hui inopérante et totalement dépassée par les enjeux de l’heure. Pour l’Algérie, sa proposition aura le mérite d’apporter «à notre action commune l’efficacité requise pour s’adapter aux exigences arabes de l’heure et faire face aux nouveaux défis en vue de promouvoir l’action arabe commune au service de nos causes nationales et répondre aux attentes de nos peuples». Les objectifs, ainsi énoncés par le président du Conseil de la nation, n’intéressent pas quelques pays pivots de la Ligue qui restent fermés à toute proposition tendant à remettre en cause leur hégémonie. Mais l’argument de l’Algérie est plus fort et la situation dramatique que vivent nombre de peuples arabes appuie la démarche d’Alger. Pour Bensalah, la conjoncture régionale et internationale «impose à notre sommet d’agir suivant une vision stratégique commune qui prenne en charge les questions décisives liées à la politique sécuritaire et socio-économique notamment la lutte contre le terrorisme et le danger de la propagation des organisations terroristes qui menacent la sécurité et la stabilité de nos pays». Des aspects concrets et qui répondent aux attentes des Arabes, sauf que cela ne constitue pas la priorité pour nombre de chefs d’Etat qui ont choisi de ne pas venir. En effet, sur les 22 pays six seulement ont dépêché respectivement leurs premiers magistrats. Le reste des délégations est conduit par des Premiers ministres ou des ministres des Affaires étrangères.
Par la voix d’Abdelkader Bensalah, l’Algérie a réitéré ses positions sur les dossiers chauds du moment. La situation en Libye, en Syrie, au Yémen et en Palestine préoccupe grandement le gouvernement algérien et Bensalah n’a pas manqué de souligner l’impératif de privilégier la solution politique. Mais il est vrai que pour que cette vision triomphe dans les comportements des Etats, une réforme sérieuse et profonde est nécessaire.
Le message du président russe, Vladimir Poutine, est venu conforter l’approche de l’Algérie sur la gestion des conflits. «Notre conviction est que la lutte contre le mal doit être menée à partir d’une conjugaison d’efforts visant l’instauration d’un règlement politique aux situations de crise prévalant en Syrie, Irak, Libye, Yémen et dans d’autres foyers de tension. Ceci se ferait sur la base du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de tous les pays par le biais d’un dialogue inclusif et la recherche d’un accord national», a dit le président russe.
Quant à la question palestinienne, Poutine a réitéré la disponibilité de son pays à appuyer fortement la cause. «Nous considérons le statu quo inacceptable et sommes pour la création de conditions pour une relance rapide du processus de négociation afin d’établir un Etat palestinien, viable et indépendant, avec comme capitale Jérusalem-Est. Un Etat qui coexistera pacifiquement avec ses voisins», a déclaré M. Poutine. Hormis, ces deux temps forts du Sommet, il était difficile, hier à Nouakchott, de trouver un semblant de volonté d’éteindre les brasiers arabes qui ont fait plus d’un million de morts entre Syriens, Irakiens, Libyens et yéménites en cinq ans de guerre, entretenue par une coalition conduite par l’Arabie saoudite qui a pris part à la destruction de tous les pays actuellement en conflit depuis 2011.Le Sommet de la Ligue arabe, dont la durée à été réduite de moitié et transformé en un espace de débat informel, n’augure pas d’une quelconque avancée sur aucun des dossiers de l’heure. C’est tout juste si les Arabes ont voulu maintenir leur Ligue à l’état végétatif. Il n’y a aucune autre explication, puisqu’on ne sent aucune volonté véritablement collective de faire taire les armes inter-arabes pour les diriger sur les deux ennemis communs que sont le terrorisme et Israël. De fait, les activités de la délégation algérienne s’étaient portées sur les discussions bilatérales, notamment le tête-à-tête entre Bensalah et le président du Conseil présidentiel du gouvernement d’union nationale de Libye, Fayez al Serradj. Sur le même dossier libyen, Abdelkader Messahel a rencontré l’envoyé spécial de l’ONU, Martin Kobler.*Par Saïd BOUCETTA - Mardi 26 Juillet 2016 / L’Expression
***Le sommet du pauvre
Les sommets arabes se suivent mais ne se ressemblent pas. Celui de Nouakchott ne déroge pas à la règle. Il s’est même tenu hier dans des conditions humiliantes pour le pays hôte. Prévue pour deux jours, la rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement, si on peut l’appeler ainsi, n’a duré qu’une journée.
A peine six chefs d’Etat ont jugé utile de faire le déplacement. Du jamais vu. Le président algérien, à la décharge de l’Algérie, étant malade, a été représenté par le n°2 du pays, en l’occurrence Abdelkader Bensalah, secondé par Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, et Abdelkader Messahel, ministre chargé des Affaires maghrébines et africaines et de la Ligue arabe. Pourtant, la Mauritanie mérite plus de respect et de considération. Elle n’était pas du tout concernée par l’organisation de ce sommet ; il était programmé pour le mois de février dernier au Maroc. Mais à la dernière minute, ce dernier s’est désisté sans avancer d’argument crédible pour justifier le reniement de ses engagements, un exemple unique dans les annales de la Ligue arabe. Il est coutumier de ce genre de comportement. En janvier 2015, le Maroc devait organiser la Coupe d’Afrique des nations (CAN) annulée sous prétexte qu’il y avait des risques à cause de la fièvre Ebola. La Guinée-Bissau, malgré ses faibles moyens, a décidé de le remplacer. La compétition a été un succès et aucun athlète ou supporter n’a eu à se plaindre d’une quelconque maladie. Cette énième fuite en avant n’a pas honoré le régime de Rabat qui continue à jouer l’enfant gâté.
Les Mauritaniens, démunis eux aussi de moyens et figurant parmi les plus pauvres du continent africain, se sont engagés à sauver l’honneur et à éviter une humiliation pour la Ligue arabe, qui offre déjà une piètre image au reste du monde. Elle est considérée comme une sorte de syndicat de chefs d’Etat au service exclusif des régimes et non des peuples. D’ailleurs, ses décisions sont toujours le reflet d’un rapport de force. Actuellement, il est en faveur des monarchies moyenâgeuses mues par le souci de préserver leurs intérêts personnels et leurs trônes.
Pour preuve, alors que beaucoup de pays arabes sont en train de vivre des tragédies et risquent même de disparaître comme l’Irak, la Syrie, le Yémen ou la Libye, les dirigeants de la Ligue n’ont pas jugé nécessaire de suspendre quelque peu les vacances qu’ils passent en Europe et ailleurs, dans les paradis touristiques. Le Saoudien peut frire par 60° à l’ombre. L’essentiel est que ses princes et leurs progénitures soient loin de la canicule. La Ligue arabe aurait bien pu se passer d’un sommet qui se termine en queue de poisson. La Mauritanie aura eu le mérite de vouloir sauver la face. Pauvre mais fière. *Tayeb Belghiche / el watan / Mardi 26 Juillet 2016
***un monde arabe à la dérive !?
Les arabes se retrouvent, demain à Nouakchott, pour un nouveau sommet qui intervient dans une période marquée par une déliquescence absolue d’un grand nombre de pays. Une période aussi qui voit des monarchies moyennageuses, ennemies jurées des libertés humaines et de la modernité, vouloir imposer à l’ensemble de la communauté leur vision rétrograde du monde.
Au moment où l’humanité parle de conquête de l’espace, de libertés individuelles et collectives, ces régimes veulent renvoyer leurs peuples au Moyen-Age avec des guerres de religion dans lesquelles ils poussent sunnites et chiites à la confrontation armée dans le seul but de préserver leurs trônes et les privilèges qui vont avec.
Au lieu de parler de développement culturel, de mise à niveau dans les domaines socioéconomiques avec le reste du monde, ils ont inscrit, entre autres, à l’ordre du jour la «dénonciation des ingérences iraniennes dans les affaires intérieures des pays arabes».
Mais on n’a plus à ruminer le passé, parce qu’il y a des tâches plus urgentes et plus complexes auxquelles il faut s’atteler, comme les tragédies de l’Irak, de la Syrie, de la Libye et du Yémen et le combat contre Daech qui, malheureusement, ne doit son existence qu’à la duplicité et à l’absence de vision de certains monarques qui croient que leurs pétrodollars les protégeront éternellement. Daech est une sorte de monstre qui, s’il n’est pas étouffé rapidement, se retournera contre ses géniteurs, comme la créature de Frankenstein. Les dirigeants pensent se prémunir avec une force arabe commune qu’ils comptent créer dans un proche avenir.
Le projet est inscrit à l’ordre du jour. On se demande à quoi elle pourrait servir, si ce n’est pour protéger les gouvernants contre la colère de leurs peuples. Une force arabe commune a prouvé son incompétence au Yémen, un pays qu’elle n’a pas réussi à mettre à genoux alors qu’il est démuni de tous les moyens et qu’il vit pratiquement à l’âge de pierre.
Des gesticulations qui ajoutent au ridicule d’un Monde arabe qui ne fonctionne qu’aux rivalités intestines et aux velléités expansionnistes de chacun au détriment de son voisin. Un Monde arabe qui est vraiment dans un état désespérant, qui vit hors du temps et qui a de l’urticaire dès qu’il entend le mot «démocratie». …. Ne reculant pas devant la contradiction, les monarchies du Golfe interdisent la participation à ce sommet de l’autre dictateur arabe, Bachar Al Assad, sous prétexte qu’il réprime son peuple.
Depuis quand ces monarchies ont-elles pitié d’un quelconque peuple ? En vérité, Bachar Al Assad est puni parce qu’il est alaouite et qu’à ce titre, il est considéré comme l’allié de Téhéran, l’ennemi juré qui donne la trouille à tous les monarques. Si quelques décisions sortent de ce sommet, elles ne serviront certainement pas les intérêts des peuples arabes, mais ceux des régimes en place.* el watan / 24 Juillet 2016
*********************************************
*La preuve, la plupart des pays arabes ont été affaiblis ou détruits avec l’accord tacite ou officiel de la Ligue arabe
**Guerre sournoise du Royaume wahhabite contre l’Algérie
Les Saoudiens veulent la tête de Mohamed Aïssa
Les prises de position du ministre des Affaires religieuses sur le wahhabisme irritent le royaume saoudien, au demeurant de plus en plus remonté contre l’Algérie pour ses dernières «démarcations» diplomatiques au sein de la Ligue arabe.
L’islam de Cordoue ouvert et tolérant contre le wahhabisme violent et rétrograde. C’est la tâche à laquelle s’attelle le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, depuis sa nomination. Une réorientation stratégique aussi nécessaire que salutaire pour sortir la société de la logique salafo-wahhabite mortifère. Et si ce choix est salué ici, il est cependant combattu avec virulence par les cohortes salafistes locales fortement soutenues par leurs sponsors idéologiques de la monarchie wahhabite. Le discours de Mohamed Aïssa est aux antipodes de la rhétorique extrémiste qui, pendant des années, a structuré la discours religieux et surtout remodelé dangereusement les mœurs locales.
«Le wahhabisme, unificateur pour son pays d’origine, devient un danger lorsqu’on le greffe à un autre pays», affirmait le ministre dès son entrée en fonction. Une petite révolution qui avait soulevé un tollé chez les prédicateurs et autres prêcheurs de la haine de Riyad. Sentant le «danger», les tenants de l’islam rigoriste en Arabie Saoudite ont vite réactivé les relais locaux pour lancer la «guerre sainte» contre un ministre qui défend un islam et une pratique religieuse puisés dans un référent national et ancestral.
Levée de boucliers. Tapis dans l’ombre d’un ministre longtemps sous le monopole des islamo-réactionnaires, des «chouyoukh wahhabisés» apparaissent pour défendre leur citadelle et rendent la tâche ardue à Mohamed Aïssa. La guerre lui est déclarée ouvertement, au sein même de son ministère. Imams, apprentis-muftis et autres sinistres charlatans sont convoqués pour mener la charge et mettre en échec la politique du ministre. Par délégation, l’Arabie Saoudite veut sa tête et tous les moyens sont mobilisés.
Pressions diplomatico-religieuses, fatwas et rappel des troupes locales. En s’employant à soustraire les mosquées des mains des salafistes affiliés directement à «la Mecque de l’autoritarisme», les Al Saoud et leur bras religieux, les wahhabites, savent que la politique de Mohamed Aïssa risque de les priver de la carte de pression et de chantage qu’ils brandissent souvent. «La plupart des partisans de la salafiya en Algérie continuent à témoigner une indéfectible allégeance à leurs maîtres saoudiens et constituent d’efficaces relais de l’islam salafiste», assurait le sociologue des religions, Abderrahmane Moussaoui.
Il est vrai que depuis longtemps, les autorités algériennes se montrent «frileuses» à l’égard de ce courant extrémiste. Instrument de chantage entre les mains des Saoudiens et atout pour le pouvoir local pour mieux contrôler la société. Une collusion qui peut s’avérer dangereuse, comme ce fut le cas durant la décennie noire.
Adda Felahi, ancien cadre au ministère du temps de l’insipide Abdallah Ghoulamallah, s’est dit victime de pressions saoudiennes. «J’ai mené une guerre contre les salafistes connectés à l’Arabie Saoudite et j’ai attiré l’attention sur leurs menaces sur notre société, j’ai été tout simplement écarté du ministère sur insistance des Saoudiens», assurait-il. L’actuel ministre sait bien qu’en «algérianisant» l’islam, il va sans doute s’attirer les foudres excommunicatrices wahhabites.
Un mufti d’un pays d’Europe de l’Est, lors d’un pèlerinage aux Lieux Saints, avait assisté, effaré, à une discussion étrange : «Lors de mon séjour à La Mecque, j’ai assisté à une discussion où des dignitaires religieux saoudiens disaient du mal du ministre algérien des Affaires religieuses.»
Très serein et sans trop de bruit, Mohamed Aïssa entend mener sa mission jusqu’au bout, même s’il se sent parfois «moins soutenu» par le gouvernement. Se séparer de lui serait commettre une erreur stratégique grave. Céder aux pressions saoudiennes serait livrer le champ religieux aux apprentis sorciers et le diable wahhabite s’en occupera bien.
Tentation hégémonique
La pression que mène la famille régnante à Riyad fait partie d’une stratégie globale. Une guerre sournoise déclarée contre Alger. La tentation hégémonique de la monarchie saoudio-wahhabite se heurte souvent au non-alignement de l’Algérie. La crise syrienne est le point de rupture. Alors que le régime saoudien est impliqué militairement, financièrement et idéologiquement pour faire tomber Bachar Al Assad, l’Algérie est sur une position «réservée». Opposée à la chute du régime syrien, Alger apparaît aux yeux des Saoudiens et des Qataris comme «une fausse note» dans le «consensus arabe» qui, du coup, fausse la stratégie golfiote dans la recomposition géopolitique régionale.
Une prise de distance qui en annonce d’autres, notamment depuis que l’effacé Mourad Medelci a laissé place à un diplomate chevronné en la personne de Ramtane Lamamra pour mener la politique étrangère. Retrouvant sa voix et sa voie, la diplomatie algérienne a pu réaffirmer son positionnement doctrinal traditionnel de non-ingérence.
Au Caire, M. Lamamra était ouvertement opposé à la mise en place d’une coalition militaire arabe qui n’est en réalité qu’une alliance religieuse sunnite conduite par l’Arabie Saoudite pour mener la guerre à l’Iran. Lors de son expédition militaire contre son voisin du sud, le Yémen, Riyad a réussi à incorporer plusieurs pays sunnites dans sa «croisade» contre ce qu’elle considère comme zone d’influence perse. L’Algérie, si elle n’a pas exprimé de manière vive son opposition, a tout au moins émis des «réserves». Un positionnement qui, une fois de plus, a froissé la famille Al Saoud, notamment l’ambitieux jeune ministre de la Défense, Mohammed Ben Salman (30 ans).
«Il est certain que la nouvelle génération au pouvoir en Arabie Saoudite voit d’un mauvais œil les survivants du front de la résistance. Si auparavant, la vieille garde respectait la position algérienne sur les questions régionales, la nouvelle génération veut dicter sa loi à tout le monde. Toute résistance est considérée comme acte hostile», analyse un ancien ambassadeur algérien.
Dans la suite de sa guerre pour contenir l’Iran après la levée des sanctions occidentales contre Téhéran, Riyad a forcé la main à pratiquement tous les pays arabes pour blacklister le Hezbollah libanais au moment où les Américains rayaient l’organisation de Hassan Nasrallah de la liste des mouvements terroristes.
Renversant ! Timidement certes, l’Algérie s’est abstenue lors de la réunion de la Ligue arabe, devenue un des postes avancés de la stratégie des Saoudiens et de leurs alliés inconditionnels. En réaction à ce «crime de lèse-majesté», les Saoudiens annoncent promptement des projets d’investissement dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc. Une manière d’apporter leur soutien à la monarchie frère et de «narguer la République hostile». Se pose ainsi la question de la nature des relations entre l’Algérie et ce royaume rétrograde, sponsor de l’extrémisme.*Hacen Ouali / el watan/ jeudi 17 mars 2016
**Hostilité historique de l’Arabie Saoudite à l’égard de l »Algérie
Les capacités de nuisance de la monarchie saoudienne, l’Etat algérien les «découvre» aujourd’hui alors qu’elles sont connues depuis bien longtemps. Elle remontent aux années 1970 et 1980, quand l’Algérie s’était dotée d’une politique socialiste et d’options anti-impérialistes ciblant particulièrement les Etats-Unis, l’allié stratégique de Riyad. Ce fut également le temps des prises de position pro-palestiniennes tranchées (Front du refus) et, au plan interne, l’affichage d’une certaine orientation moderniste davantage tournée vers l’Occident que vers l’Orient.
Les Saoudiens avaient tout cela en aversion et ils le faisaient savoir aux Algériens, ouvertement ou indirectement. Ils ont préféré de loin Rabat à Alger, accordant un soutien total à la monarchie marocaine, y compris militaire, l’appuyant dans sa politique d’annexion du Sahara occidental.
Les provocations anti-algériennes sont multiples, notamment à la Ligue arabe entièrement contrôlée par Riyad. Mais force est de relever que la riposte de notre pays, notamment ces dernières années, n’a jamais été forte, du moins à la hauteur des provocations.
Dernièrement, l’Etat algérien a actionné la diplomatie pour dénoncer la décision saoudienne d’investir économiquement au Sahara occidental, une immixtion grave dans le conflit sahraoui. Riyad entendait ainsi «pénaliser» l’Algérie pour son refus de rejoindre la coalition arabe contre le Yémen. On ne sait jusqu’où ira la crise actuelle entre les deux pays et si Alger ne sera pas tentée, comme de tradition, de «calmer le jeu» en invoquant une quelconque realpolitik — en sacrifiant par exemple le ministre des Affaires religieuses, bête noire des Saoudiens.
Mais le fait probant est qu’aujourd’hui, en découvrant les capacités de nuisance de la monarchie wahhabite, le gouvernement algérien rejoint tous ceux qui, depuis bien longtemps, ont attiré l’attention des autorités sur l’hostilité historique de l’Arabie Saoudite et sur le danger qu’elle représente pour la stabilité et la sécurité du pays par sa politique d’exportation du salafisme. Dans les années 1990, transitant par le biais de divers canaux, notamment par des ligues, des associations et des princes, les pétrodollars du royaume ont alimenté avec générosité les caisses des partis et des associations algériennes qui cherchaient à ancrer le salafisme wahhabite au sein de la société, pour finalement venir financer les groupes terroristes à l’origine de la tragédie qu’a vécue notre pays.
L’Algérie a toujours été une des cibles de choix de la stratégie globale saoudienne en direction du monde arabo-musulman visant à orienter dans chaque pays les comportements des mouvements religieux contre les démocrates et les laïcs pour les neutraliser et les anéantir. Cette stratégie, qu’elle partage avec d’autres Etats du Golfe, s’est exacerbée depuis l’apparition du Printemps arabe appréhendé au départ comme révolutionnaire, c’est-à-dire destiné à balayer toutes les dictatures et les royaumes arabes avant qu’il ne soit dévoyé, c’est-à-dire récupéré par les régimes en place ou les groupes islamistes.
Seule «rescapée» du Printemps arabe, la Tunisie paye actuellement le prix de son émancipation politique. Elle est lourdement attaquée, ainsi que la Libye voisine, par Daech dont la doctrine et les objectifs la rapprochent de la monarchie saoudienne. Celle-ci voit d’un bon œil le fait que l’Etat islamique autoproclamé combat les chiites partout où ils sont, des ennemis «héréditaires» à abattre, à leur tête l’Iran, qui retrouve sa puissance à la faveur du dégel nucléaire avec l’Occident.*Ali Bahmane/ el watan/ jeudi 17 mars 2016
*********
Les Saoudiens auraient financé l’attaque de Tiguentourine
L’information, loin d’être fantaisiste, est publiée par le site internet de la chaîne d’information «Russia Today». Elle fait état de documents en possession d’un journaliste américain Sidney Blumenthal. Ces derniers, fort plausibles, évoquent des rapports établis par les services secrets français, faisant état de leur certitude concernant le fait que ce sont bel et bien les Saoudiens qui ont financé cette sanglante attaque terroriste. Au moment même de la tragique prise d’otages qui a eu lieu au niveau du site gazier de Tiguentourine, durant le mois de janvier passé, il était apparu aux yeux de tous les observateurs avertis que celle-ci ne pouvait avoir été menée par des terroristes isolés, au regard des moyens importants, tant humains que matériels, qui y avaient été mis. *cliquer ici: l’attaque terroriste d’In Amenas
*********************************
**les relations entre les deux pays, l’Algérie et l’Arabie saoudite, connaissent une évolution en dents de scie. La dernière mutation en date semble être un mouvement de convergence entre Alger et Riyadh et cela a été pour beaucoup dans l’apaisement du conflit libyen. A en croire le journal Maghreb Confidentiel, l’Algérie et l’Arabie saoudite ont actionné leur diplomatie pour aboutir à la formation d’un gouvernement d’union nationale. Les deux pays ont mené «dans la dernière ligne droite, une discrète offensive diplomatique en vue de faciliter l’arrivée de Fayez Sarraj dans la capitale libyenne», rapporte ce journal précisant que des diplomates algériens et saoudiens ont défilé à plusieurs reprises à Tunis où était exilé Fayez Sarraj le Premier ministre du «gouvernement d’union nationale. Ces diplomates avaient une mission précise, note Maghreb Confidentiel et qui consiste à «aider M. Sarraj à négocier les conditions de son arrivée avec les maîtres de Tripoli». Le journal prend le soin d’indiquer que cette démarche menée dans les coulisses « a bénéficié de l’appui discret du département d’Etat américain». L’Algérie aurait permis d’assurer un rapprochement entre les Saoudiens et l’influent Abdelhakim Belhadj, d’autant que «les diplomates saoudiens n’étaient pas, loin s’en faut, en terrain conquis à Tripoli». L’issue politique pour une sortie de crise en Libye, en proie au chaos depuis 2011, semble ainsi se concrétiser avec l’arrivée du chef du gouvernement d’union nationale parrainé par l’ONU Fayez Sarraj, à Tripoli, qui n’a pas tardé à rallier des soutiens, dont celui de milices et des villes. Il est apparu vendredi pour la première fois en public dans une mosquée de la capitale, après avoir débarqué mercredi dernier d’un navire militaire libyen dans la base navale de Tripoli. Des milices de la capitale ont fait allégeance à M.Sarraj, de même que les autorités de dix villes de l’ouest de la Libye. Les municipalités de ces dix villes situées entre Tripoli et la frontière tunisienne, dont Sabratha, Zawiya et Zouara, ont appelé dans un communiqué à «soutenir le gouvernement, d’union». Cette opération qui a donné ses fruits mettra-t-elle un terme à une brouille diplomatique entre les deux capitales? Alger et Riyadh se regardaient en chiens de faïence depuis plusieurs mois. Les rapports se sont détériorés quand l’Algérie a dit «non!» à la coalition «sunnite» de 34 pays musulmans menée par l’Arabie saoudite et elle s’est aggravée tout récemment, avec le rejet d’une décision du Conseil de coopération du Golfe (CCG) classant le Hizbollah comme étant une organisation «terroriste». Cerné par des guerres, au Yémen, en Irak et en Syrie, ébranlé par la montée en puissance de l’Iran qui lui apparaît comme un danger mortel, le Royaume saoudien se cherche un moyen pour s’extraire de cet enlisement.*source: l’Expression/ Dimanche 03 Avril 2016
*******************************
*Révélations sur les menaces qataries contre l’Algérie
Doha veut reproduire le scénario syrien en Algérie
«altercation verbale» entre l’ambassadeur algérien Nadir Larbaoui et Cheikh Hamad bin Jassim Al Thani, le ministre qatari des Affaires étrangères.
** Qatar à la tête du sabotage non pas seulement en Syrie mais dans tout le monde arabe
Qatar a brillé par son absence quand il s’agissait de condamner la prise d’otages par des terroristes à la base-vie d’In Amenas. Alors que la communauté internationale condamnait cette prise d’otages, Doha s’était confinée dans un silence plutôt troublant.
Que s’est-il exactement passé, il y a quelques mois, sous le toit du siège de la Ligue arabe, lorsque le ministre qatari des Affaires étrangères, Cheikh Hamad bin Jassim Al Thani, a menacé l’Algérie quand elle a refusé de fermer l’ambassade syrienne ?
Plusieurs organes de presse arabes ont levé le voile, hier, sur le contenu de cette «altercation verbale» ayant eu lieu lors d’une réunion de la Ligue arabe, entre l’ambassadeur algérien en Egypte et le ministre qatari des Affaires étrangères.
Selon des articles de presse de journaux arabes, le ministre qatari des Affaires étrangères, Cheikh Hamad bin Jassim Al Thani, a «pris à partie l’ambassadeur algérien Nadir Larbaoui» lui reprochant le refus de l’Algérie de fermer l’ambassade de Syrie en Algérie.
Cette «ingérence» n’a pas manqué de provoquer la colère de l’ambassadeur algérien lorsque, selon des organes de presse arabes, le ministre des Affaires étrangères qatari a carrément menacé l’Algérie, en lançant : «Votre tour viendra.»
«C’est un complot émanant de vous personnellement et c’est un dépassement envers la loi et la Charte (de la Ligue arabe), et vous êtes à la tête du sabotage non pas seulement en Syrie mais dans tout le monde arabe, également», a répliqué l’ambassadeur algérien, selon plusieurs sites électroniques d’information. «Vous et le secrétaire général (de la Ligue arabe), vous commettez des crimes contre la Syrie et la nation arabe», a ajouté Nadir Larbaoui, selon des sites électroniques dont Al Ahram et le liban.com.
L’«altercation verbale» a eu lieu, rappelle-t-on, lors d’une réunion de la Ligue arabe consacrée au débat pour la fermeture ou non des ambassades syriennes dans les pays arabes. Les médias arabes décrivent l’«altercation verbale» de «violente», révélant la pression que le Qatar tente d’exercer sur l’Algérie dans différents dossiers internationaux, dont le dossier syrien. Par sa phrase menaçante «votre tour viendra», le ministre qatari des Affaires étrangères voulait-il dire que ce pays fera tout pour imposer à l’Algérie le scénario syrien ? C’est le même Qatar qui abrite le numéro un du Front islamique (FIS) dissous, Abassi Madani. Ce dernier, rappelle-t-on, a, à maintes reprises, appelé, du Qatar, au «ralliement du peuple algérien au printemps arabe».
Le Qatar remet l’ambassade syrienne à «l’opposition»
Le Qatar, qui soutient la rébellion contre le président syrien Bachar Al Assad, a confié, il y a quelques jours, le bâtiment de l’ambassade de Syrie à Doha à l’opposition, rappelle-t-on. «Le Qatar a décidé de remettre le bâtiment de l’ambassade de Syrie à Doha à Nizar Al Haraki, nommé ambassadeur par la Coalition nationale syrienne», a-t-il été rapporté.
Nizar Al Haraki et deux cadres de l’ambassade seront considérés comme diplomates et le «drapeau de la révolution» sera hissé sur le bâtiment, a-t-il été noté. Le Qatar, qui a à maintes reprises appelé à armer «l’opposition» syrienne, tente d’imposer l’isolement de la Syrie dans le monde. C’est dans le cadre de cet isolement que Doha s’en est pris à l’Algérie, pays qui a refusé de marcher dans cette «logique».
La prise d’otages de Tiguentourine
Prompt à réagir rapidement lorsqu’il s’agit de la Syrie, et pas toujours en faveur du retour à la paix dans ce pays, le Qatar a brillé par son absence quand il s’agissait de condamner la prise d’otages par des terroristes à la base-vie d’In Amenas. Alors que la communauté internationale condamnait cette prise d’otages, Doha s’était confinée dans un silence plutôt troublant.
Même El Qaradawi a attendu une semaine pour réagir à travers un communiqué rendu public au nom de l’association des oulémas qu’il préside. Réaction intervenue très en retard comparativement à celle de la communauté internationale.
Le Qatar est même soupçonné, d’avoir dépêché deux avions pour «exfiltrer» des chefs terroristes du nord du Mali pour échapper aux bombardements de l’armée française dans le cadre de l’offensive militaire engagée contre Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).*letempsdz.com-17.02.2013.
**************
*L’agression de l’Arabie séoudite contre le Yémen
**un an après, échec total
Dans la nuit du 25 au 26 mars 2015, l’Arabie Saoudite, à la tête d’une coalition de dix pays, lançait une opération militaire aérienne au Yémen contre les rebelles houthis,
minorité zaydite d’obédience chiite. Objectif : chasser les Houthis de la capitale, Sanaa, qu’ils occupent militairement depuis septembre 2014 et de rétablir le pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié à Riyad. Sur le plan régional, l’offensive vise à contrer l’influence de l’Iran.
Un an après cette campagne militaire, non seulement cet objectif n’est pas atteint, mais de surcroît il a suscité l’hostilité des populations yéménites.
Hier, les habitants de Sanaa se sont rassemblés pour protester contre la coalition militaire arabe à l’appel du Congrès populaire général (CPG), parti de l’ancien président Ali Abdallah Saleh. «D’ici, nous tendons une main pour la paix, la paix des courageux, pour des pourparlers directs avec le régime saoudien sans passer par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU)», a déclaré l’ex-président Saleh.
Il a aussi appelé le Conseil de sécurité à «émettre une résolution imposant un embargo sur les armes au régime saoudien». Sachant que le 7 novembre 2014, à l’initiative des Etats-Unis, le Conseil de sécurité avait pris des sanctions contre l’ex-président Saleh et deux chefs houthis pour avoir provoqué l’instabilité du pays.
Vendredi dernier, le leader des rebelles, Abdel Malik Al Houthi, dans un discours, a qualifié la coalition menée par l’Arabie Saoudite d’«agression». «Un an après, nous constatons le résultat de cette agression (…). Le but était d’aider et de servir le peuple yéménite. Cette aide a pris la forme de meurtres criminels et de génocide.»
Des pourparlers entre le gouvernement et les rebelles parrainés par l’ONU ont été lancés à la mi-juin 2015, suivis d’une deuxième session en décembre avec plusieurs trêves non respectées. Le médiateur de l’ONU au Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a annoncé mercredi un cessez-le-feu dans tout le pays pour le 10 avril et la reprise de négociations de paix le 18 avril au Koweït. «Les parties en conflit ont accepté une cessation des hostilités dans tout le pays à partir du 10 avril à minuit, avant la nouvelle session de négociations de paix qui aura lieu le 18 avril au Koweït», a-t-il déclaré à New York.
Il a précisé que «toutes les parties» yéménites participeraient à ces discussions qui devraient se dérouler «en face-à-face». L’objectif «est de parvenir à un accord pour mettre fin au conflit et permettre la reprise d’un dialogue politique inclusif, en conformité avec les résolutions de l’ONU dont la résolution 2216», a-t-il indiqué.
Enlisement
Depuis 2004, les Houthis mènent la guerre au pouvoir central de Sanaa. Jusqu’à 2010, six guerres ont eu lieu entre les deux belligérants. Le président de l’époque, Abdallah Saleh, les justifie par le fait que les Houthis veulent rétablir l’imamat aux dépens de la République. Le Qatar propose ses bons offices pour trouver une issue au conflit. Cependant, la médiation de 2007, suivie d’un traité en février 2008, n’a pas empêché à la reprise des combats en avril de la même année.
De son côté, Riyad est intervenu militairement en novembre 2009 à Saada, bastion des Houthis, une ville située à ses frontières. En août 2010, un autre traité a été signé à Doha entre le gouvernement et les insurgés.
Après le départ de Abdallah Saleh du pouvoir, ils poursuivent leur guerre contre les nouvelles autorités de Sanaa. En la circonstance, les partisans de l’ancien président deviennent les alliés des Houthis. Fin décembre dernier, devant des membres de son parti, le CPG, Saleh a refusé de participer au dialogue interyéménite pour arrêter la guerre civile. «Nous ne participerons pas au dialogue si la guerre ne s’arrête pas», a déclaré l’ex-Président.
Et de poursuivre : «Si la guerre s’arrête, nous aurons des discussions avec l’Arabie Saoudite et non avec les délégués des fuyards», allusion au président Rabo exilé à Riyad. A ses yeux, «la bataille n’a pas encore commencé» et «commencera» si le gouvernement et la coalition sous commandement saoudien qui le soutient «ne choisissent pas le chemin de la paix». En mai, Abdallah Saleh a déclaré avoir «refusé des millions de dollars» de l’Arabie Saoudite s’il se retournait contre les Houthis.
es révoltes populaires de 2011 ont contrarié l’ambition de Abdellah Saleh qui s’apprêtait à modifier la Constitution pour se représenter à la présidentielle de 2013 et y rester à vie. Après avoir survécu à un attentat, il se fait soigner en Arabie Saoudite, où il signe, ensuite, un accord de transition qui le contraint à céder le pouvoir pour se retrouver aujourd’hui allié de ses ennemis d’hier, les Houthis.
L’Arabie Saoudite s’est montrée discrète en la circonstance. Sa priorité consiste à affaiblir l’influence sur la scène politique des Frères musulmans représentés par son allié d’hier, le parti Al Islah.
Le royaume wahhabite constate à ses dépens l’ascendant de la confrérie dans les rouages du pouvoir, appuyé par le Qatar. Rivale de Riyad, Doha constitue un soutien important à cette congrégation et a condamné la destitution du président égyptien Mohamed Morsi par les militaires, en juillet 2013.
De son côté, la dynastie Al Saoud a cautionné la prise du pouvoir par le général Al Sissi. Durant l’ère Gamel Abdel Nasser, Riyad a soutenu la confrérie, adversaire du raïs. Le royaume wahhabite change d’allié au Yémen selon les circonstances. En 1994, durant la guerre de sécessionentre le Nord et le Sud, l’Arabie Saoudite avait soutenu paradoxalement les Sudistes qu’elle dénonçait jusque-là comme «communistes». Les Saoudiens ont soutenu les royalistes, dont les zaydites, dans leur guerre contre les «républicains» de 1962 à 1970. Ces derniers sont appuyés par l’Egypte de Nasser en dispute avec Riyad sur le leadership du Monde arabe.
Aujourd’hui, le conflit du Yémen a ressuscité l’ex-président Saleh, sachant que le tribalisme joue un grand rôle dans l’échiquier politique yémenite. Et Abdallah Saleh est réputé habile dans le jeu des alliances. Prenant le pouvoir en 1978 après l’assassinat d’Ahmed Al Ghachemi, il élimine ses opposants et alimente l’esprit tribalo-religieux hérité de l’ère royaliste. Les tribus du Nord se regroupent dans deux grandes confédérations, les Hashed et les Bakil, et jouent un grand rôle sur le plan politique. Le président Abdallah Saleh les a longtemps utilisées pour se maintenir au pouvoir.
A côté des réalités tribales, il y a l’élément religieux entretenu par le parti Al Islah de la confrérie des Frères musulmans dirigé par Abdallah Al Ahmar. Puissant chef de la confédération tribale des Hashed, il dispose d’une grande autorité sur la moitié du Nord et de l’appui de Riyad. Il s’oppose à l’union avec le Yémen du Sud et entretient des rapports conflictuels avec le pouvoir central, sous la présidence d’Al Hamdi (1974-1977).
Ne pouvant neutraliser le pouvoir de ce chef de tribu, un Etat dans l’Etat capable de mobiliser des milliers d’hommes en armes, le président Saleh préfère l’associer au pouvoir. Il l’intègre à la direction du pays au sein d’un Conseil consultatif créé en mai 1979, le nomme en août 1982 à la commission permanente du CPG et facilite son accession à la présidence de l’Assemblée nationale. Mais dans ce jeu d’alliances, le président Saleh favorise la tribu Sanhan de la confédération Hashid, principalement son clan, les Afaash. Sans les révoltes de 2011, Saleh serait resté au pouvoir à vie. *Amnay idir/ el watan/ dimanche 27 mars 2016
*l’agression saoudienne contre le Yémen s’avère un fiasco total
Pour marquer le premier anniversaire de l’intervention de l’Arabie Saoudite au Yémen, des dizaines de milliers de manifestants se sont réunis à Sanaa, la capitale qui reste aux mains des rebelles Houthis.
Ce n’étaient pas des citoyens reconnaissants, remerciant Riyadh de ses tentatives de les libérer de rebelles soutenus par l’Iran, mais des défenseurs de l’ex-Président Saleh qui s’est allié avec les rebelles. Saleh a fait une rare apparition personnelle et il a été fêté par la foule. Il a saisi cette occasion pour tendre une branche d’olivier à la coalition dirigée par les Saoudiens.
Les manifestations et le discours de Saleh, ont été largement couverts à la télévision yéménite. Il faut noter que le Président « légitime », Abd-Rabbu Mansour Hadi – qui a dû s’enfuir en exil quand les rebelles ont pris Sanaa en septembre 2014 – n’a trouvé aucun écran de télévision pour y faire une apparition. La seule plate-forme que Hadi a pu trouver depuis la chambre de son hôtel à Riyadh était sa page personnelle Facebook…
Il y a eu une grande fanfare à Riyadh quand l’invasion (Opération Tempête Décisive, nom de code attribué) a été lancée. Cela se voulait une preuve que la politique saoudienne sous l’impulsion du Roi Salman prendrait une direction plus agressive, utilisant la force pour s’occuper de ceux qui oseraient provoquer le Royaume, et aussi pour donner un coup d’arrêt à l’expansion de l’influence iranienne dans la région.
Un an après, cependant, il semble que la plus grande réussite de la dite Tempête Saoudienne – pour autant que nous le montrent nos amis et les citoyens yéménites – est d’avoir augmenté considérablement la haine éprouvée par la grande majorité des Yéménites à l’égard de leur voisin du nord.
Il n’est plus que question de vengeance et de représailles contre Riyadh, et cette humeur vindicative est susceptible de déterminer l’attitude des Yéménites pour au moins les trois générations à venir.
J’ai un ami Yéménite ici à Londres, pour qui j’ai le plus grands respect et la plus grande admiration. Il est connu pour sa sagesse et son opposition forte au Président Ali Abdullah Saleh aussi bien qu’aux rebelles Houthis. Il m’a affirmé qu’un grand nombre de Yéménites qui avaient pris refuge en Arabie Saoudite, y compris des ministres dans le gouvernement de Hadi, lui avaient à présent demandé de les aider à obtenir l’asile politique en Europe, ayant entièrement perdu l’espoir de retourner un jour dans leur pays.
Ils ont perdu toute confiance dans leurs « sponsors » de Riyadh, et pensent que cette guerre ne peut être gagnée. Ils estiment que les Saoudiens recherchent à présent et désespérément n’importe quelle solution qui leur permettrait de se dégager de cette intervention coûteuse.
Nous ne croyons pas que la coalition menée par l’Arabie Saoudite avancera vers Sanaa, ayant vu ces foules énormes et sans précédent de Yéménites protester contre l’agression dont ils sont les victimes. Nous pensons plutôt que nous verrons un arrêt, ou au moins une diminution des bombardements sur les marchés, les hôpitaux et les fêtes de mariages, et des meurtres de tous ces déshérités, sans défense et foulés au pied.
Des négociations secrètes sont en cours depuis quelques semaines entre les officiels saoudiens et leurs homologues Houthis. Une des premières conséquences est une diminution des tensions à la frontière et un échange des prisonniers. Ceci peut représenter les premières étapes de la fin de l’intervention saoudienne, devenue plutôt « Opération Tempête Indécise ».
Quelques frères saoudiens ont ri de l’échange de prisonnier, relevant que 9 prisonniers saoudiens ont été échangés contre 108 Yéménites. Ils oublient, cependant, que leurs adversaires yéménites n’ont pas jeté par les fenêtres 200 milliards de dollars en achat d’avions, de missiles et d’équipement militaire de pointe. Je leur souhaite de montrer un peu plus d’humilité.
Le peuple yéménite, dans toute ses composantes politiques et tribales, veut la fin de cette guerre. Il ne veut pas que son pays devienne une nouvelle Libye ou nouvelle Somalie.
Sur une note plus personnelle, je voudrais remercier ces Yéménites qui ont brandi mon portrait dans les rues de Sanaa.
Je voudrais souligner cependant que je me considère comme un frère et un ami de tous les Yéménites, et que je ne soutiens ni un côté ni l’autre. Mais je n’hésite pas à me tenir dans les tranchées avec eux contre cette agression injustifiée, et contre ceux qui lancent leurs missiles sophistiqués pour mettre en pièces leurs corps innocents, tuer leurs enfants, et détruire leurs modestes maisons de boue.
* Abdel Bari Atwan est le rédacteur en chef du journal numérique Rai Alyoum :. Il est l’auteur deL’histoire secrète d’al-Qaïda, de ses mémoires, A Country of Words, et d’Al-Qaida : la nouvelle génération.Vous pouvez le suivre sur Twitter : @abdelbariatwan
**info-palestine/ dimanche 03 avril 2016
**************************************
**Nadir Larbaoui, nouveau héros de la blogosphère algérienne
Et alors qu’officiellement, les relations entre l’Algérie et le Qatar sont «bonnes» ou «très bonnes» et qu’on annonce des investissements par-ci et par-là, les internautes algériens se sont trouvé un nouveau héros en la personne de l’ambassadeur d’Algérie au Caire et à la Ligue arabe, Nadir Larbaoui.
Dans la blogosphère, on ne tarit pas d’éloge sur le «successeur» d’Abdelkader Hadjar qui n’aurait pas hésité à remettre à sa place le très remuant Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Hamad bin Jassim Al Thani. L’origine de l’information reste difficile à déterminer, mais un site arabe affirme que c’est un centre d’information israélien qui l’aurait divulgué en premier.
L’altercation – en arabe, on dit «moulassana», ce qui peut se traduire par prise de bec !- aurait eu lieu lors d’une récente réunion de la Ligue arabe au Caire au cours de laquelle il a été question de fermeture des représentations diplomatiques syriennes dans les pays arabes.
Cheikh Hamad bin Jassim Al Thani serait monté sur ses ergots et a apostrophé l’ambassadeur algérien sur un ton vindicatif pour exiger une explication sur le fait que l’Algérie n’a pas renvoyé l’ambassadeur de Syrie.
Selon les récits -enjolivés ?- qui fleurissent sur le net, Nadir Larbaoui a cessé d’être diplomate devant les «outrances» du ministre qatari, et sans se soucier de l’apparente lune de miel officielle entre Alger et Doha, l’a vertement remis à sa place. Le représentant du «grand» Qatar, qui n’aurait guère apprécié qu’on lui fasse remarquer qu’il s’ingère dans les affaires internes des autres, aurait montré ses grosses dents en avertissant Nadir Larbaoui : «Votre tour viendra !».
Au tour de l’ambassadeur algérien d’attaquer Hamad bin Jassim en l’accusant d’être «personnellement» en train de comploter et qu’il est à la «tête» des actions de sabotage non seulement contre la Syrie, mais dans tout le monde arabe. L’ambassadeur algérien aurait dans la foulée mis également en cause le secrétaire général de la Ligue arabe.
un hoax qui en dit long
La blogosphère lui attribue des propos très peu diplomatiques accusant Hamad bin Jassim et le secrétaire général de la Ligue arabe d’être des «agents» qui exécutent un «agenda occidental» et que le «peuple arabe leur demandera des comptes un jour».
Certains sites attribuent à Nadir Larbaoui cette phrase : «Le pays du million et demi de martyrs n’accepte pas les menaces de votre micro-Etat invisible à l’oeil nu», en soulignant que l’Algérie n’a pas voté la suspension de la Syrie de la Ligue arabe.
Il faut souligner que cette histoire d’altercation n’est pas le fait des grands médias arabes mais de petits sites de blogueurs et elle circule, très fort, dans les réseaux sociaux. Est-ce un hoax, c’est-à-dire une information fausse ou invérifiable qui est propagée par le net ?
C’est une probabilité. Il reste que sa forte diffusion parmi les internautes algériens qui «apprécient» les présumées «répliques à l’algérienne » est un indice de la grande impopularité du Qatar en Algérie.*20 Février 2013-Le Quotidien d’Oran
**Réactions d’imternautes:
Par internaute82 le 20/02/2013 |Le Qatar a déjà commencé son oeuvre de déstabilisation de l’Algérie, en envoyant ses émissaires sur ce site et d’autres pour cuisiner l’opinion algérienne afin que cette dernière adhère à son plan de « révolution islamiste » qu’il fomente contre l’Algérie. Un de ces émissaires se distingue par sa haine récurrente de l’Algérie et de son peuple, leur attribue toutes les tares de la terre… il se distingue aussi par sa propagande islamiste pro Qatar, pro mekhzéne, pro Israël, cet émissaire s’appelle inisi qui travaille, de toute évidence, pour le compte du Qatar, le mekhzène et Israël. Il sévit en toute impunité, depuis les commencement des révolutions islamistes, et y en a même qui lui accorde de l’importance en le considérant des nôtres quelle naïveté, y en a d’autres heureusement qui ne lui accordent aucun intérêt et le laisse aboyer comme un enragé.
**Par kebeke le 20/02/2013 -Je ne vois vraiment pas quel intérêt a l’Algérie à s’accoquiner avec des pays comme le Qatar, l’Arabie Saoudite, le Maroc… symboles de la régression et de la servitude envers les occidentaux….Tant qu’on fréquente encore ce genre ce pays, on n’ira pas loin
**Par Flee Toxx le 20/02/2013- l’ambassadeur concerné est l’ambassadeur d’algérie au caire. on peut supposer que cette altercation ait eu lieu. en effet, il n’y a pas longtemps, une autre rumeur a circulé concernant une altercation entre le gros el-thani et le ministre des ZAE de boutef. de toute manière, même si ces rumeurs sont infondées, nous (c’est à dire ceux qui ne veulent pas des tangos au pouvoir en algérie) devons, par prudence, critiquer ces bédouins qui n’ont qu’un but et qui est celui de nous transformer, en dernière analyse, en vassaux de l’impérialisme et du sionisme.
**Par M’qideche le 20/02/2013 -«…cette allégation….est puisée dans certains sites web du Moyen-Orient dont la crédibilité et les intentions à l’égard de l’Algérie sont plus que douteuses » a déclaré Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Donc, d’après le MAE, attribuer à un diplomate algérien des propos justes et francs relève de mauvaises intentions envers l’Algérie.
**Par dzcolere le 20/02/2013–Aux Armes Internautes Algériens !!! Il faut détruire la réputation du Qatar sur le net. A vos Twitter, à vos Facebook et autres réseaux sociaux. Cassons le Qatari avant qu’il ne puisse nous détruire. Dévoilons leurs défauts et leurs faiblesses. Critiquons leur état féodal moyenâgeux, obscurantiste et parvenu. Ouvrons les yeux à nos concitoyens et au monde sur cette immonde virus destructeur.
**Qatar:une vraie dictature. Un poète condamné à 15 ans de prison!
Le richissime Etat gazier du Golfe, le Qatar, qui se pose en champion des soulèvements anti-gouvernements arabes, notamment par le biais de sa puissante chaîne satellitaire, Al Jazeera, vient de commettre ce que les pires dictateurs arabes ont toujours hésité à faire: condamner des poètes. Pour avoir critiqué le pouvoir dans un poème défendant le «Printemps arabe», Mohammed Al-Ajami, alias Ibn al-Dhib, a été arrêté le 16 novembre 2011 et condamné en première instance à perpétuité. Hier, une cour d’appel du Qatar a réduit à 15 ans la peine de prison. Voilà donc de quoi est capable ce micro-Etat autoproclamé chantre de la démocratie dans le Monde arabe.*26.02.2013.
**Au moment où le tout-Paris accourait dimanche, au Parc des Princes (rebaptisé Parc des Emirs à l’occasion), pour voir les premiers pas de David Beckham sous le maillot «qatari» pour le choc PSG-OM, et que Nicolas Sarkozy posait ostensiblement à la tribune officielle entre Nasser El Khelaïfi et Leonardo, un poète croupissait en prison, à Doha, dans l’indifférence des «peoples» et d’Al Jazeera.Arrêté le 16 novembre 2011 pour un poème jugé subversif intitulé «Qassidate al Yassamine» (Le Poème du jasmin) composé en janvier 2011 peu après la chute de Ben Ali en Tunisie, Mohammed Al Ajami dit Ibn Al Dhib a été condamné à la prison à perpétuité en première instance, le 29 novembre 2012, pour «outrage au prince et incitation au renversement du régime». Hier s’est déroulé le procès en appel du sulfureux poète. Verdict : 15 ans de prison ferme. Oui. Pour un simple petit poème d’une quinzaine de vers, soit un ratio de un an de prison par ver. Cela donne une idée du tarif de la liberté au pays du cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani.
L’objet du délit (ou plutôt «l’arme du crime» à en juger par la sévérité du verdict), ce sont ces quelques lignes jetées comme un cocktail Molotov où le poète a littéralement dézingué les monarchies du Golfe et leur citadelle de cristal. Dans une langue crue, sans sophistication ni métaphore, le barde flingue à tout-va. Florilège : «A quand le tour des pays commandés par des ignares et qui tirent leur gloire des forces américaines ? (…) A quand le tour du pouvoir héréditaire ?» Et de marteler : «Nous sommes tous la Tunisie face aux castes répressives.» «Vous qui importez tout de l’Occident, que n’importez-vous le droit et la liberté.» Lors de l’audience d’hier, Mohammed Al Ajami avait fière allure.
Sur l’une des nombreuses pages de solidarité qui lui sont dédiées sur facebook, des photos de l’audience ont été postées. Le poète est vêtu d’un uniforme bleu, réservé aux détenus. Mohamed Al Ajami est confiant et souriant. Il a manifestement pris du poids, tant physiquement que politiquement, lui qui est en passe de devenir un symbole, une icône, un héros populaire.
Son avocat, l’ancien ministre de la Justice, Mohammed Néjib Al Naïmi, a déclaré à l’AFP que le jugement était «politisé, comme celui du tribunal de première instance».
Fait sidérant : l’avocat a assuré dans sa plaidoirie que le poète n’a pas déclamé son poème sur la place publique, mais qu’il l’avait simplement récité «dans son appartement au Caire». Force est de le constater : après cet esclandre, l’aède est définitivement sorti de l’anonymat pour atteindre une audience internationale, sachant que le poème a fait le buzz sur le web et tourne en boucle sur Youtube et les réseaux sociaux.
Pour rappel, la condamnation du poète en première instance avait suscité de vives réactions d’indignation comme l’illustre ce «coup de gueule» de Philip Luther, directeur d’Amnesty International pour la région MENA : «Il est regrettable que le Qatar, qui œuvre pour apparaître sur le plan international comme un Etat soucieux de la promotion de la liberté d’expression, commette, dans les faits, une violation criante de ce droit.»
Cette affaire rappelle à plus d’un titre celle de la poétesse bahréïnie Ayate Al Qormozi qui fut arrêtée le 30 mars 2011 pour un poème au vitriol contre le roi Hamad Bin Issa Al Khalifa. Elle sera condamnée le 12 juin 2011 à un an de prison par un tribunal militaire avant d’être libérée un mois plus tard sous la pression internationale. Le moins que l’on puisse dire est que l’affaire «Ibn Adhib» écorne sérieusement l’image du Qatar et sa diplomatie des paillettes, lui qui s’échine à passer pour une monarchie démocratique, et qui se permet de donner des leçons de bonne gouvernance aux autres pays arabes.
Ainsi, il aura suffi d’un «petit poème» pour mettre à nu le régime de Doha. Et, sur ce coup, le sourire «marketing» de Beckham n’occultera pas le verbe flamboyant de cet homme révolté. Oui, lui, Mohammed Al Ajami. Le griot qui a refusé d’être un «poète de cour». *El Watan-26.02.2013.
**Tout Sur L’Emir du Qatar
*Par Aïcha Lemsine. écrivaine, essayiste et nouvelliste algérienne
Défis, Soumission… et Flash-back !
« Moi contre mon frère. Moi et mon frère contre notre voisin. Moi, mon frère
et notre voisin contre les voisins. Nous tous contre l’étranger. » (Dicton bédouin)
Hamad Ben Khalifa Al Thani en personne est désormais synonyme du destin qatari ! La carte
elle-même épouse la silhouette imposante de l’Emir. Presqu’île (de 11 500 km2)
pas plus grande que la wilaya de Khenchela en Algérie, elle se dresse telle
une protubérance sur le Golfe Arabo-Persique, défiant à la fois, l’Arabie
Saoudite et Bahreïn par derrière, et l’Iran qui lui fait face. Lui, c’est
l’antithèse du proverbe bédouin. Contre le père, le frère, le voisin, puis les
voisins, mais serré tout contre l’étranger, il se recrée dans le défi, à
contre-courant de sa propre image.
« Son Altesse Sérénissime Hamad Ben Khalifa Al-Thani », et parfois, même
« Empereur », ne se voit-il plus régnant sur 1,9 million d’habitants dont 80 %
se compose d’étrangers, mais suzerain du monde arabe* ?! Le rêve de voir un pays
arabe se développer et gagner sa puissance économique sans vendre son âme au
diable, est-il finalement une utopie ? Une déception dans le genre de ce
proverbe amère de mon pays : « echeikh elli ktna3na fih ennya, choufnah fe
tbarna yesker » – (le cheikh en qui nous avons déposé notre confiance, on la
trouvé dans un bar en train de s’enivrer)…
Nasser, Boumediene, Arafat, le roi Fayçal Al Saoud, ne se répèteront donc
plus jamais dans l’histoire du monde arabe !
D’ où que tu te retournes, il n’y a que des marionnettes présumées leaders
arabes, et ou musulmans. Même Obama avec son « we can » a bien trompé son monde.
Le sien et celui des palestiniens. Peuple américain et palestinien soumis à
Israël. Les premiers abrutis par leurs médias, et appauvris par toutes les
guerres au nom d’Israël, les autres, opprimés par Israël, sous le joug de
l’Ordre International de l’Injustice, euro-américain.
L’émir lui, ne se cache plus pour témoigner son allégeance à
Israël, ni pour cracher sur la blessure ouverte de la Palestine dans le cœur du
monde arabo-musulman, comme il l’a dit, lors de la 4e conférence sur la
démocratie et le libre-échange à Doha : «Les racines des problèmes du monde
arabe n’ont rien à voir avec le problème palestinien ni avec la colonisation. Ce
sont des excuses invoquées pour retarder les réformes qui n’ont que trop tardé».*
Alors, une fois de plus, regardons le cauchemar en face. Ce
n’est plus, semble-t-il, le bon émir qui cherchait pour son pays, une place au
firmament mondial de l’économie, mais le démarcheur du «Grand Moyen-Orient et
Maghreb arabe» du plan sioniste, initié par le gouvernement de George W. Bush au
début de l’année 2004 et repris par Barack Obama. Plus « d’interventions
humanitaires » sacrifiant la vie des boys et l’économie américaine !
Cette fois, par la méthode du «Backdoor» des illuminés de la Brooking
Institution, dont le Think tank veille à Doha, le « remodelage » va se sculpter
par les mains avides d’un émir.
En clair, la « guerre au terrorisme » sera par ces « terroristes qui adorent la mort », ou ne sera pas, et avec l’argent du Qatar. Le show peut continuer, OTAN en emporte le sang, du levant au soleil couchant musulman!
C’est ainsi que l’émir, une fois devenu une « puissance tentaculaire
dans le monde » va jouer un rôle et son contraire. Médiations, ingérences.
Qatar terre d’asile dorée de « l’émir » du FIS ( Front islamique du Salut)
algérien, argent coulant à flot pour tout ce qui promet de faire voler son
éclat, de préférence d’obédience « frère musulman », et même les Talibans
auront pignon sur rue !
Je n’ai rien contre le fait d’accueillir des exilés politiques, mais quand il
s’agit de les organiser en armés « rebelles » pour semer l’enfer dans la vie des
peuples innocents, c’est abject! Rien donc, n’est « innocent » dans les largesses
de l’émir, tout semble calculé pour des buts de déstabilisation de l’autre,
comme on l’a vu, lorsque pour se venger des saoudiens, il accueillera un de
leurs célèbres détracteurs : Tarik Ramadhan comme directeur du Centre de
recherche pour la Législation Islamique et l’Ethique (CILE). Personnellement je
trouve ce brillant intellectuel digne d’être honoré de la sorte, mais quand même
on sait bien, que rien n’est donné pour rien…
Mais le pire va suivre avec la mort de milliers de musulmans de Tunisie, Egypte, Libye, Yémen, Syrie, Sahel, In-Amenas, simples citoyens, cadres, élites, et djihadistes manipulés inclus, vont souiller désormais de leur sang l’empire financier de l’émir. Le tout résumé à travers ces deux extraits d’articles. *« Le chef
d’état-major du Qatar, le général Hamad ben Ali al-Attiya, a notamment indiqué que des centaines de soldats qataris ont participé aux opérations militaires en Libye aux côtés des ex-rebelles »
Mais aussi, dans son édition du mercredi 6 juin 2012*, le Canard Enchaîné affirme que « l’émirat du Qatar serait un soutien financier de poids pour les différents groupes islamistes qui ont pris le contrôle au Mali ».
Et Jeune Afrique* : « Selon l’ONU, les combattants tunisiens en Syrie seraient au nombre de 3 500 et constitueraient 40 % des effectifs djihadistes. Même des handicapés moteurs auraient été enrôlés,
ainsi que des jeunes femmes. Selon Abou Koussay, de retour de Syrie, treize
jeunes Tunisiennes ont été endoctrinées pour mener le « jihad de nikah », qui
revient à satisfaire les désirs sexuels des combattants ».
Quel gâchis ! Cet homme-là, aurait pu gagner le cœur de tous les arabes, et musulmans et
mériter une réputation plus digne dans la puissance financière mondiale, au
lieu de pratiquer l’ingérence en profitant de sa richesse pour déstabiliser des
pays frères, jusqu’à les amener à l’atrocité de la fitna et la barbarie des morts fratricides.
Finalement ses ennemis, ne sont pas à l’extérieur du Qatar, mais près de lui - ses conseillers qui le regardent détruire ce qu’il a bâti pour son peuple, et pour sa postérité!
Flash-back sur l’ascension de l’émir
Qui est-il ? Un Dr Jekill pour les Occidentaux, et Mr Hyde pour les Arabes ?
Ou les deux à la fois, pour tout le monde ? Un homme qui a
trahi une fois (son propre père) trahira toujours? Mais ne jugeons trop vite sur
les apparences, faisons comme disait Malraux :
« La vérité d’un homme, c’est d’abord ce qu’il cache. »
C’est ainsi que je l’ ai vu le première fois, pratiquement « caché » derrière des personnalités des pays du Golfe !
C’était lors d’une réception diplomatique en l’honneur de la visite d’un chef-d’ Etat arabe au Royaume-Uni. En ce jour de la fin des années 80, si on m’avait dit que ce Cheikh corpulent tenant serré contre lui les pans de sa abaya
immaculée, en attendant avec déférence son tour pour saluer l’hôte de marque, – allait un jour, devenir la star de toutes les agoras médiatiques du monde occidental, je ne l’aurai pas cru !!
Il était bien l’héritier du Cheikh régnant du Qatar, mais perdu, inconnu derrière les officiels des Emirats,
et des « vedettes » médiatiques de cette époque, dont les plus connus était le
Cheikh Zaki Yamani, le ministre saoudien du Pétrole et des Ressources minérales.
Une réputation internationale. Et le discret et néanmoins plein de classe,
l’érudit Prince Fayçal ben Saoud, ministre des affaires étrangères de l’Arabie
saoudite, qui tous deux, faisaient alors palpiter les médias occidentaux.
En temps-là, j’avais commencé à compiler des notes sur le monde arabe et
musulman en prévision de la rédaction de mon livre. Entre autres sources
relatives à cette recherche, j’avais et encore aujourd’hui, des relations avec
des parentes, (en place ou exilées) de certains leaders dirigeants du monde
arabe. Par respect de la vie privée des personnes, quel que soit leur statut
je ne mentionnerai rien d’autre, que ce qui pourra aider à mieux comprendre, un
personnage aussi controversé que l’émir du Qatar.
Une des choses que j’ai apprises à son sujet, était l’autoritarisme du
caractère du père envers ses enfants, et plus particulièrement son deuxième
fils, l’impétueux Hamad, qui n’était pas très porté sur les études…
Exclusif et possessif, il supportait difficilement la
prépondérance du rang dans le clan familial, de son demi-frère aîné. Celui-ci,
Abdelaziz ben Khalifa ben Hamad Al-Thani, (1948, ministre du pétrole et des
finances 1972-1991), sociable et dynamique, bon orateur et honnête, avait
notamment comme son père, une conception plus diplomatique que guerrière dans
leurs relations politiques avec leurs voisins… particulièrement l’Arabie
Saoudite, qui lorgnait certains bouts de leur minuscule territoire.
Aussi, la légende « du douanier anglais qui demande au jeune émir : « où se
trouve le Qatar », a-t-elle bien fait rire une de ses proches parentes à qui je
demandais si cette histoire est authentique ! En effet cette blague inventée par
son marketing d’image est grotesque, sachant le jeune prince qu’il était durant
ses études en Angleterre, avait sûrement un passeport diplomatique, ce qui
exclut ce genre de réflexion ! Par ailleurs, c’est plutôt avec les américains,
ignorants du reste du monde, que généralement les arabes et africains affrontent
ce genre question bête. Les anglais, eux, connaissent « par cœur » leurs
anciennes possessions coloniales, et particulièrement le moindre des petits
émirats du Golfe, et par conséquent ne se hasarderaient jamais à faire preuve d’ autant d’ignorance.
En vérité, pour le jeune Hamad, les complexes de « grandeur » pour dire
l’ambition revancharde, n’ont pas commencé avec un « douanier anglais », mais à
l’ombre d’un père dominateur, d’un frère aîné rival, et d’un Royaume saoudite,
ancien maître du Qatar, et en plein essor politique.
Le père Cheikh Khalifa ben Hamad ben Abdullah ben Jassim
ben Muhammad Al Thani, (né en 1932), a été le premier, parmi les Cheikhs
régnants qui l’ont précédés - à prendre le pouvoir en destituant son cousin,
Cheikh Ahmad ben Ali Al Thani (1960-1972) – qui n’avait que 52 ans, et à changer
ainsi, la lignée héréditaire du pouvoir.
Pour rendre à chacun le mérite qui lui est dû,( qui est justement l’ objet de
cet article), il faut dire que c’est avec le cousin, issu du père fondateur de
l’émirat, à savoir le Cheikh Ahmad ben Ali que commença de fait la découverte
et l’exploitation des gisements de pétrole, ainsi que l’embryon de la
modernisation du système d’administration de l’Etat.
C’est ainsi que des ministères furent créés, dont celui des finances, et la
nomination de Cheikh Khalifa (père de Hamed) comme Premier Ministre. Ce dernier,
peu à peu prit de l’ascendant sur les affaires du pays, et fini par chasser son
cousin du pouvoir en le renvoyant en exil, à Dubaï, que le pauvre Ahmad
abandonna pour aller mourir à Londres en 1977, (année du mariage de l’actuel émir avec Moza)
Cependant, contrairement à la légende «d’émir conservateur », le papa
Cheikh Khalifa, était au contraire pétrit d’un esprit entreprenant,
innovateur, et une volonté d’aller de l’avant pour moderniser son pays, afin ne
plus rester à la traîne des voisins des émirats- unis, et surtout l’Arabie
Saoudite qui se développait et prenait de l’importance sur la scène internationale.
Il se mit au travail pour réorganiser le gouvernement, en nommant un
ministre des affaires étrangères, établit des relations diplomatiques avec
l’Union soviétique en 1988, et la Chine. Tout cela en construisant une base
industrielle afin de réduire la dépendance du pays au secteur pétrolier. Et
l’année où il est renversé par son fils, il laisse un émirat prospère avec un
des revenus les plus élevés per capita dans le monde.
Homme, prudent, marqué par les conflits territoriaux avec
le Bahreïn (ancien occupant de la partie Nord du Qatar) et les litiges avec de
l’Arabie Saoudite au sujet des îles les plus stratégiques riches réserves
pétrolières potentielles, il avait pris le soin de renouer les relations
diplomatiques avec l’Irak et l’Iran. Tel un funambule, il n’eut de cesse à
ménager la chèvre et le chou, afin de préserver son pays, des convoitises de ses voisins.
Durant la première guerre du Golfe, en 1991, Cheikh Khalifa va autoriser les
Etats-Unis à opérer depuis son territoire pour lutter contre les forces
irakiennes qui avaient envahi le Koweït, mais il s’oppose à la chute de Saddam
Hussein, qui pour lui, représentait un rempart contre l’expansion de l’Iran
chiite. Ses conversations avec son fils, alors ministre de la défense, étaient
houleuses sur ce sujet. Et le père prédisait, que si Saddam Hussein était
renversé, ni l’Arabie Saoudite, ni aucun des émirats du Golfe ne dormiraient tranquilles !
Mais son fils, Hamad, formé à l’Académie royale militaire de Sandhurst, et
choisi finalement au détriment du frère aîné Abdelaziz, comme prince héritier
et ministre de la défense, se fichait bien de l’Irak et l’Iran, il n’était
obsédé que par l’hégémonie de l’Arabie Saoudite sur les pays du Golfe ! Car, Il
n’oubliait pas la prétention des saoudiens sur le sud du Qatar, et leurs visées
sur Khor-al-Udeid (d’ailleurs, c’est non loin de là, qu’il a choisi
l’emplacement de la station américaine de la Base Al-Udeid – qui est le poste
avancé du CENTCOM ( Commandement central américain ). Il gardait aussi en
mémoire le dernier conflit territorial qui les a opposé une fois de plus, le 30
septembre 1992 à Al Khofous, faisant plusieurs morts, (par la faute, dit-on,
de Hamad, qui choisit la manière forte pour résoudre le problème, au lieu
d’écouter son père qui préférait négocier à l’amiable).
Le ressentiment de Hamad, envers la monarchie saoudienne,
était d’autant vif, qu’en plus d’être la première de la péninsule, avec ses plus
de 200.000 soldats, l’Arabie Saoudite s’étend sur un territoire qui fait 2 149
690 km² -(le deuxième, après l’Algérie : 2 381 743 km2, des pays du monde
arabe) et 30 millions d’habitants… Dans ce contexte, le jeune Hamad, ne
songeait qu’aux moyens de rendre le Qatar suffisamment armé pour assurer sa
puissance dans la région, et traiter d’égal à égal avec les orgueilleux monarques saoudiens.
Surtout qu’à cette époque, il avait affaire au roi
Fahd, autoritaire et ferme, et donc, autrement moins flexible et accommodant que
l’actuel toujours souriant roi Abdallah!
Grâce à l’aval de son père, Hamad a déjà effectué un vaste programme pour
moderniser l’armée du Qatar en créant de nouvelles unités en son sein ; il a
renouvelé tout l’arsenal militaire, augmenté le recrutement de la main-d’œuvre
en veillant à sa formation. L’armée, c’est lui ! Hamad rêve d’un Qatar puissance
régionale, voire d’un «Khalifat » sunnite, virtuel, du Golfe à Tamanrasset !!
Au contraire de son père, attaché à son modèle « suisse », ou celui de Brunei, pour faire du pays, un havre de paix, moderne et prospère, quitte à placer sa sécurité sous l’aile de l’ Occident, mais à des conditions de non-alignement belliqueux.
Décidément, tout sépare le père et le fils ! Le clivage
entre eux, s’est encore accentué depuis les noces de Hamad avec Moza. Ce fut le
choix insistant du père, pour venir à bout de son adversaire politique, Nasser
al Missned, qui clame publiquement, que les richesses du pays devraient être
équitablement partagées dans le pays, et que l’émir Khalifa a usurpé de vile
manière le pouvoir de son cousin, qui lui, représentait la lignée directe du
père fondateur de l’émirat !
Il fut jeté en prison, puis exilé. Ensuite, pour monnayer son retour au pays,
il y eut des transactions de « réconciliation » entre les deux familles, qui ont
abouti à ce mariage, qui finira par distancier Hamad de son père… Ce dernier
devait certainement penser à ce verset du Coran : « Inna kaydahunna 3adhim! »
((Sourate Yusuf, 28) « C’est bien de votre ruse de femmes ! ».
Je laisse le chapitre de Cheikha Moza, au prochain volet de
la trilogie Qatarienne, pour aborder les principaux défis de Hamad, qui ne sont
pas ce que l’on croit, ou que font croire, les analystes et médias occidentaux,
passablement obnubilés par les milliards et les investissements boulimiques de l’Emir !
Chez notre « héros » du jour, atteindre la réalisation de ses « rêves », fut
un long travail de réflexion et d’organisation. Bien qu’il semble le nier,
c’est son père qui fut le premier à poser les jalons de la modernisation du
pays, de sa sécurité et du développement d’une économie diversifiée capable de
survivre à l’après-pétrole, mais tout cela dans la recherche constante du
dialogue et de la paix avec les pays voisins tels l’Arabie Saoudite, l’Irak, et
l’Iran. Mais Hamad, devenu ministre de la défense et officiellement prince
héritier, voilà que le pouvoir le rendait avide, égoïste et prétentieux. Il
avait réussi à évincer son frère aîné du titre de prince héritier, maintenant,
c’était le tour de son géniteur. Le 27 juin 1995, il destitue son père parti se soigner en Suisse.
Prévenant le courroux vengeur de son père contre l’humiliation de sa
trahison, Hamad va engager tout un cabinet d’avocats américains pour congeler
tous les comptes en banque à l’étranger de son père et ainsi lui ôter toutes ses
possibilités de contre-attaque. Mais rongé par l’humiliation et la maladie,
Cheikh Khalifa, perdit peu à peu toute velléité de lutte. Aidé par des cousins,
il termina sa cure en Suisse, puis se rendit en France, et plus tard, à Abu
Dhabi, jusqu’à ce que vieillissant et à bout de force, son fils consentit enfin
à son retour au pays en 2004. Son aîné, Abdelaziz, tentera de renverser son
frère, mais il échouera, sans quitter son exil en France. Ce qui explique sans
doute, l’obsession possessive de l’émir Hamad pour ce pays…
Il faut signaler, qu’étant héritier en titre, il aurait pu
attendre la mort de son père, pour prendre sa succession.
Mais les choses changèrent quand il se maria avec l’intelligente et
audacieuse Moza, qui n’oubliait pas les souffrances endurées par son père à
cause de son beau-père Cheikh Kalifa… Celui-ci, quant à lui, avait, comme bien
des membres proches de la famille, décelé le ressentiment de sa bru envers lui,
en même temps que l’amour profond que son fils vouait à Moza. Cheikh Khalifa,
conseilla d’abord à son fils de prendre une 3e épouse, ensuite, des sources
sûres allèguent son intention de désigner l’aîné Abdelaziz, comme Prince
héritier, en laissant la défense nationale à Hamad… à son retour de Suisse !
Mais Hamad, en tant que chef des armées, avait tissé des liens étroits avec les américains.
Aussi, depuis la deuxième guerre contre l’Irak, avait- il
a eu le temps de fignoler son plan de prise totale du pouvoir, pour lequel, il
avait le feu vert de ses soutiens anglo-américains.
Débarrassé de son père, il pouvait enfin conquérir le monde. A l’horizon,
plus de Fahd Arabie saoudite, ni de Nasser, Boumediene, le coriace Hafez de
Syrie, ni ce descendant du Prophète, nommé Hussein de Jordanie, ni Moubarak qui
se croyait l’ unique « élu » du monde occidental, ni Mouammar Kadhafi, qui a
osé l’ humilier , devant tous les gouvernants de la Ligue Arabe !
Al Thani, pour Thani, il sera le chef suprême de la tribu, maître du pays, et qui
sait un jour Hamad 1er ben Khalifa ben Hamad ben Abdullah ben Jassim ben
Muhammad Al Thani, 102e* Khalife d’une nation, dont tous les pays seront sous la
gouvernance de ses protégés « frères musulmans »…
Quand on est à la tête d’un pays, certes « micro-état » – mais qui
représente la troisième réserve de gaz dans le monde, après la Russie et l’Iran,
et dispose de réserves pour plus de deux cents ans, avec de plus, non loin de
son palais, le commandement central des forces américaines (CENTCOM) , ainsi que
le plus grand dépôt d’armes américaines du monde hors du territoire des
Etats-Unis, on ne craint plus personne.
Qui sait, Hamad serait-il à l’abri d’un coup du destin comme celui de ses deux prédécesseurs ? S’il ne craint plus personne parmi les humains, qu’en est-il du Tout Puissant ? Puisque l’émir est censé être un musulman, a-t-il pensé à ce hadith : « le contentement de Dieu se trouve dans le contentement du père et Son mécontentement dans le mécontentement du père »… et cet autre, aussi terrible :« La fitna sommeille dans chacun d’entre vous. Maudit soit celui qui la réveille « .
Hamad, sait-il que le réveil a déjà sonné? Par les réseaux
sociaux, Face book ou Twitter et presse alternative, la majorité des internautes
arabes et musulmans, pas seulement les modernistes, mais aussi des «islamistes»
rejettent l’ingérence de cet émir qui à l’ image du sinistre Bush, cherche à
faire régresser leurs pays à l’âge de pierre, pour faire rentrer le sien dans le
monde «civilisé» du développement et de la reconnaissance internationale.
Pour ma part, faisant mienne cette phrase de Beaumarchais : « sans la liberté
de blâmer, il n’est pas d’éloge », je n’ai cherché qu’à être le plus près
possible de la vérité. Ayant été témoin et parfois protagoniste de certains
évènements durant la grande époque des nationalismes libérateurs de nos pays,
il est de mon devoir de mémoire, envers les jeunes générations de nos pays, de
livrer ce que j’ ai vu et appris à la source de la réalité des personnages et
des évènements que j’ai connus bien avant qu’ ils ne deviennent des « sujets » d’actualité.
À suivre … insha’Allah !
**Aïcha Lemsine: écrivaine, essayiste et nouvelliste algérienne.
Source: Alterinfo -17-04-2013
*******************************************
*Visite à Alger de l’émir du Qatar
Des positions diamétralement opposées sur beaucoup de questions internationales
L’émir du Qatar, cheikh Hamed Bin Khalifa Al Thani, a effectué, hier lundi 07.01.2013., une brève visite officielle de quelques heures à Alger.
Le dirigeant du petit émirat du Golfe, qui n’en finit pas de faire parler de lui internationalement tant sur la scène politique que financière, a été reçu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avec lequel il s’est entretenu «en tête-à-tête».
Si cette visite a eu une forte teneur économique, elle a aussi et surtout été éminemment politique. Tout particulièrement la politique internationale, pour laquelle les positions des deux pays diffèrent sur de nombreux points, étant dans certains cas diamétralement opposés. Les deux hommes ont ainsi abordé les «développements» des situations arabes et régionales, dont, l’on s’en doute, les dossiers du Mali et de la Syrie.
«Ma visite traduit notre attachement permanent à la concertation et à l’échange de vues entre les dirigeants des deux pays frères sur les développements de la situation sur les scènes arabe et internationale, outre l’examen des moyens de renforcer les relations fraternelles solides entre nos deux pays dans différents domaines au mieux de nos intérêts communs», a affirmé cheikh Hamed Bin Khalifa Al Thani, dans un communiqué repris par l’APS.
Et comme l’une des «stratégies» du richissime émirat est de miser, souvent gros, sur le volet économique et financier afin de pouvoir peser sur la scène politique internationale, la coopération économique s’est taillé la part belle lors de cette visite. Pour ce qui est de ce volet, la récolte a été plutôt fructueuse pour les Qataris. Ainsi, pas moins de huit accords et mémorandums de coopération ont été signés entre les deux parties, et ce, dans des domaines divers et variés mais globalement «porteurs», tels le transport maritime, le pétrole et le gaz ou encore la pétrochimie.
Mais le projet de développement le plus important et le plus abouti reste la création d’une société mixte pour la réalisation d’un complexe sidérurgique à Bellara, dans la wilaya de Jijel, d’une capacité de production de 5 millions de tonnes d’acier. Ce complexe, créateur de quelque 2000 emplois, «contribuera également à la réduction de la facture d’importation d’acier de l’Algérie, estimée à 10 milliards de dollars par an, soit 20% du total de ses importations», explique l’APS. De même, un intérêt «particulier» a été accordé par les deux pays à d’autres secteurs, dont l’énergie, les mines, le transport aérien, l’agriculture, les finances et l’industrie.*El Watan-08.01.2013.
****************************************
Commentaires récents