La débâcle avant le sauve-qui-peut
*«Donne un cheval à celui qui dit la vérité…il en aura besoin pour s’enfuir.»
Proverbe afghan
Un coup d’éclair dans un ciel serein. La guerre d’Afghanistan, dont on croyait maîtriser le scénario et surtout ce que doit savoir l’opinion internationale, vient de connaître un début de transparence. Comme le New York Times ou le magazine allemand Der Spiegel, le quotidien britannique The Guardian consacre sa «une» à des documents secrets américains sur le conflit afghan, divulgués par le site Wikileaks. Les 92.000 documents concernés – surtout des rapports de terrain – «livrent un tableau dévastateur d’une guerre infructueuse». Ils montrent que la mort de centaines de civils, tués par les troupes de la coalition, a été passée sous silence. Le rôle ambigu du Pakistan constitue un autre point sensible dénoncé par les documents de Wikileaks. L’information n’est pas nouvelle, mais l’analyse des rapports révèle à quel point la situation est hors de contrôle. Ceux-ci montrent en effet que le Pakistan, qui fait partie des alliés des Etats-Unis, a autorisé certains membres de ses services secrets – InterServices Intelligence (ISI) – à rencontrer des chefs taliban pour fomenter des attaques, y compris des attentats-suicides, contre la coalition. Au moins 180 rapports montrent que l’ISI arme, forme et finance la rébellion talibane depuis au moins 2004 et fournit un appui logistique aux chefs de guerre locaux. La Maison-Blanche a vivement critiqué la publication de ces textes, estimant qu’elle met les vies d’Américains et d’alliés en danger. Le président Obama a minimisé leur impact. David Cameron demande au Pakistan de cesser d’exporter le terrorisme. Si, pour le président afghan Hamid Karzaï, cette fuite ne nous apprend «rien qui ne soit déjà connu», tout en accusant le site de mettre en danger la vie de certains informateurs de l’armée, Julian Assange, porte-parole de Wikileaks, déclare: «Regardez par exemple le ratio du nombre de tués par rapport aux blessés et aux prisonniers: cette guerre est extrêmement létale.» Quant au tableau des pertes humaines directes recensées par ces fichiers, qui couvrent six années de guerre (2004-2009), il est éloquent: 15.506 morts parmi les ennemis (les taliban) 4232 civils tués, 3819 militaires afghans tués et enfin 1138 morts parmi les soldats de l’Otan. Soit un rapport de 1 à 20. La comparaison n’a pas atteint «le record» de l’épopée de Bush en Irak, mais le carnage afghan est sur la bonne voie Alain Gresh nous fait une évaluation de cette guerre du côté des Américains et des Afghans. Il écrit: Selon un sondage repris par LeFigaro.fr, «Afghanistan: les Américains divisés» (15 juillet 2010), «quelque 44% d’Américains désapprouvent la façon dont leur président Barack Obama gère la situation en Afghanistan, un pourcentage en hausse depuis le printemps, selon le dernier sondage réalisé par la chaîne de télévision américaine CBS». «Quelque 43% des individus interrogés continuent d’approuver la politique de M.Obama en Afghanistan» (…) Le président Obama remplit ainsi la promesse qu’il avait faite durant sa campagne présidentielle, quand il décrétait que l’Irak était une mauvaise guerre et l’Afghanistan la «bonne guerre». Mais les doutes sur cette stratégie n’arrêtent pas de croître et les Afghans interrogés ne cachent pas leur pessimisme. The International Council on Security and Developement a publié le 16 juillet un rapport intitulé Afghanistan: The Relationship Gap, dont les principales conclusions sont: 74% des Afghans interrogés pensent qu’il ne faut pas collaborer avec les forces internationales; 68% ne croient pas que les forces de l’Otan-Isaf les protègent; 65% souhaitent que le mollah Omar et les taliban soient intégrés au gouvernement; 80% pensent qu’Al Qaîda reviendra si les taliban s’emparent du pouvoir. Norine MacDonald, président et principal chercheur de l’Icos explique que «la communauté internationale échoue à répondre aux besoins de la population locale ou à comprendre leur vision du monde. Nous échouons à expliquer nos objectifs à la population afghane. Cela offre des possibilités à la propagande des taliban et d’Al Qaîda contre l’Occident et aboutit à des attitudes très négatives à l’égard de nos troupes sur le terrain.» «70% des hommes afghans interrogés pensent que les opérations militaires dans les zones où ils habitent sont mauvaises pour le peuple afghan. 55% pensent que l’Otan-Isaf sont là pour des objectifs qui leur sont propres, détruire ou occuper le pays, détruire l’Islam. 75% pensent que les étrangers manquent de respect à l’égard de leur religion et de leurs traditions. 68% pensent que les forces de l’Otan ne protègent pas les populations locales.»(1)
De cette évaluation, il est clair que pas plus en Irak, les Afghans ne veulent pas de l’aide occidentale. Chaque jour ou presque, l’actualité pointe le drame que représentent les deux guerres héritées de l’ère Bush: l’Afghanistan et l’Irak. Sur la première de ces interventions militaires, les fuites exposées par le site WikiLeaks ne nous apprennent rien de vraiment nouveau. (…) Plus grave pour l’avenir de la guerre d’Afghanistan, ces fuites confirment le double jeu du Pakistan. (..) Comme l’écrit le New York Times, mercredi 28 juillet, «si M.Obama n’arrive pas à persuader Islamabad de couper ses liens avec les extrémistes (…), il n’y a pas d’espoir de vaincre les taliban en Afghanistan». (La violence est quotidienne: attentats à la voiture piégée, assassinats, enlèvements…L’influence iranienne sur le pays est plus forte que jamais. Il y a un lien entre ces deux conflits décidés dans la foulée des attentats de septembre 2001. Le président George W. Bush n’a jamais donné la priorité à l’Afghanistan.(2)
L’enlisement avant la défaite
«Neuf ans de guerre en Afghanistan, écrit Bob Herbert, n’y ont rien changé. Les troupes occidentales semblent incapables de regagner le terrain perdu. Une analyse sévère. (…)L’idée même que nous puissions envisager de rester quelques années de plus en Afghanistan pour nous battre et mourir est démentielle. (…) En Afghanistan, nous jouons un jeu dangereux, sans enthousiasme, dans lequel le président Obama dit au peuple américain qu’il s’agit d’une guerre nécessaire et qu’il fera tout ce qu’il faut pour réussir. (…) Les fanatiques de la contre-insurrection réclament des renforts et ils veulent que le président oublie son calendrier, déjà peu plausible, fixant à juillet 2011 le début du retrait des troupes. Nous sommes comme le joueur invétéré qui accumule les dettes pour miser dans un jeu où les dés sont pipés. Il n’y a pas de victoire possible en Afghanistan, seulement des souffrances. (…) Nous dépensons des milliards pour cette terrible guerre, mais nous ne sommes pas capables de prolonger le versement des allocations chômage pour les Américains en fin de droits».(3)
La guerre encore et toujours?
Malgré ce désastre, et la vietnamisation de la guerre, il se trouve encore des boutefeux à croire que l’on peut briser la volonté des peuples. Alain Gresh en parle: «(…) C’est le moment qu’a choisi l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées françaises, pour défendre les choix occidentaux en Afghanistan dans une tribune du quotidien Le Monde (17 juillet 2010), « En Afghanistan, la guerre demande de la patience ». (…) Un exercice utile pour comprendre le texte de l’amiral Guillaud est de remplacer Afghanistan par Algérie ou Vietnam et on retrouve les mêmes accents qu’avaient les militaires français expliquant dans les années 1945-1954, puis dans les années 1954-1962, comment, ils étaient en train de gagner la guerre.»
Pire encore, un gradé de l’armée française va plus loin et donne le mode d’emploi pour réussir en donnant comme le précédent l’exemple de leur «prouesse» en Algérie qui décidément fait toujours et encore école. Nous lisons: «(…) On le ressent pour l’Afghanistan. La stratégie d’ensemble et les modes opératoires tactiques sont à revoir. La déclaration du général McChrystal, sa mise à pied, son remplacement par le général Petraeus et celle du général V. Desportes, en témoignent. La contre-insurrection menée jusqu’à ce jour n’en est pas une. (…) Le plan Challe – fermer toutes les portes de la maison (bataille des frontières, bataille d’Alger) puis nettoyer pièce par pièce (zones de chasse) – n’est pas possible en Afghanistan. Pourquoi? Nous n’avons pas les effectifs et là, nous sommes d’accord avec le général Desportes quand il dit qu’ « il y a un an, il [Obama] a opté pour 30.000 soldats de plus. Tout le monde savait que ce devait être zéro ou 100.000 de plus. On ne fait pas de demi-guerre ». Nous pratiquons une guerre de loin, essentiellement réactive. Pour Joe Biden, détruire les terroristes, disons plutôt les rebelles au gouvernement afghan, nécessite du renseignement humain et des effectifs pour les opérations. Or, nous n’avons plus ces officiers des affaires indigènes formés comme des jésuites avec dix ans d’études spécifiques (langues, sociologie musulmane, etc.) et nos effectifs sont insuffisants. (…) Il faut être capable de porter son effort sur n’importe quel point du territoire afghan, à tout moment, sans attendre d’éventuels renforts de l’extérieur comme lors de la bataille du barrage en avril 1958, en Algérie: identifier la zone franchie puis intercepter avec toutes les réserves mises à disposition. (…) Préciser la durée de la présence des contingents, le début du retour programmé des troupes, encouragent, au contraire, la résistance: les Afghans ont tout leur temps! (…)»(4)
La négociation inéluctable avec les taliban
C’est réellement la débâcle! «Le 21 juillet, écrit Hashte Sobh, David Cameron a fait part de sa volonté d’accélérer le départ de ses troupes d’Afghanistan. Dans un éditorial, le quotidien de Kaboul craint que les Afghans ne soient livrés à eux-mêmes pour faire face aux taliban. David Cameron a annoncé le 21 juillet, pendant sa visite à Washington, que le départ de ses soldats d’Afghanistan pourrait commencer dès 2011. Il est regrettable que les Occidentaux soient si empressés de quitter le pays. Cela donne le sentiment au peuple afghan qu’ils jouent à qui s’en ira le premier.»(5)
La réalité est que sur le terrain un peuple souffre, la corruption bat son plein. L’organisation Oxfam, dans un rapport intitulé «Promises, promises…», dénonce elle aussi la politique de la soi-disant «communauté internationale». «Oxfam demande aujourd’hui aux dirigeants mondiaux présents à la conférence de Kaboul de s’attaquer aux causes responsables des crises de développement et humanitaires qui frappent l’Afghanistan et d’aider le peuple afghan à s’extraire de la pauvreté.» «Alors que plus de 40 milliards de dollars ont été dépensés pour l’aide en Afghanistan ces neuf dernières années, des millions d’Afghans vivent toujours dans la pauvreté. (…) Les Etats-Unis, par exemple, ont considérablement réduit le financement de leurs activités humanitaires, alors que le budget américain pour les activités censées conquérir ´´les coeurs et les esprits´´ a augmenté de plus de 2500%.»(1)
Pour l’analyste Ahmed Rashid, les Occidentaux doivent revoir de toute urgence leur stratégie militaire comme leur tactique politique. On a beaucoup parlé du style du président Karzaï, aussi imprévisible qu’intéressé, surtout après la fraude de l’élection présidentielle de l’année dernière et les accusations de corruption et de mauvaise gouvernance dont il fait régulièrement l’objet. Ce dont on parle moins, en revanche, ce sont des dysfonctionnements structurels de l’équipe Obama. Depuis leur nomination, les hauts responsables chargés de la politique américaine dans la région sont à couteaux tirés. La Maison-Blanche n’a pas pris la peine de consulter Richard Holbrooke, représentant spécial des Etats-Unis en Afghanistan. (..) Le fond du problème se résume en réalité au refus des généraux de respecter le calendrier établi par le président Obama, à savoir entamer le retrait des forces américaines d’Afghanistan à partir de juillet 2011. Pour reprendre la formule d’un officier américain: «On ne lutte pas contre une insurrection en fonction du calendrier.» (…) Le président Karzai veut parler avec les taliban, et non les combattre. Les Européens ont également pressé les Américains d’entamer des négociations afin de trouver une solution politique avant le début du retrait de leurs troupes.(…) Les forces américaines et alliées devraient se concentrer sur des objectifs plus faciles, comme la gouvernance et le développement économique. (…) Une stratégie militaire associée à un dialogue politique et se fixant des objectifs plus réalistes, a toutefois plus de chances de susciter l’adhésion de la population afghane. Sans cela, le pays ne fera que s’enfoncer un peu plus dans le chaos. (6)
Gilles Dorronsoro, professeur de sciences politiques à la Sorbonne, abonde dans le même sens: «Contrairement à l’optimisme de commande qui teinte les déclarations de la conférence de Kaboul, la détérioration de la sécurité s’est accélérée depuis quelques mois, et la question centrale de l’ouverture de négociations avec les taliban a été une nouvelle fois évacuée. (…). Avec 102 morts en juin, nous sommes désormais près du niveau des pertes en Irak dans la phase la plus violente. (…) (…) L’armée afghane sera incapable de résister à une poussée talibane à cette date. (…) Un dénouement catastrophique – la prise de Kaboul par les forces talibanes – ne peut être évité que par un dialogue politique. (…)» (7)
«Non, écrit Pepe Escobar, nous n’avons rien à faire en Afghanistan, dont ni les habitants ni le précédent (et futur) régime (celui des talibans) ne nous menacent ni ne nous ont jamais menacés. (…) Non, il n’y a pas de « guerre des civilisations » – sauf dans l’esprit de fanatiques et d’imbéciles et le monde musulman n’est pas « naturellement » l’ennemi des Occidentaux.».(8)
En définitive, l’invasion américaine, il y a de cela 9 ans, n’avait aucune justification, à l’engagement en Afghanistan – comme, d’ailleurs, de 1959 à 1975 en Indochine pour les Américains – est une illustration de la persistance dans l’erreur. Que fournit-on comme explication? Des bobards! Un prétendu terrorisme qui se propagerait en Occident s’il n’était combattu «sur place» en Afghanistan. C’est un remake de la guerre du Vietnam, sauf que le «communiste» a été remplacé par «l’islamiste» et la croyance en une communauté de destin d’un Occident de pacotille. Le problème, maintenant, c’est de savoir non pas «si» mais «quand» l’Otan sortira d’Afghanistan laissant ce peuple harassé en paix. (L’Expression-31.07.2010.)
Pr Chems Eddine CHITOUR (*) Ecole nationale polytechnique
1.Alain Gresh: Afghanistan, l’enlisement. Le Monde Diplomatique 17 07 2010
2.Afghanistan, Irak: le terrible héritage de M. Bush. Le Monde 28.07.10
3.Bob Herbert: L’enlisement avant la défaite. The New York Times 01.07.2010
4.J.P.Renaud:La mondialisation et la conception de nos armées? Le Monde.fr 27.07.10
5.Hashte Sobh: «C’est à qui s’en ira le premier!» Courrier international 22.07.2010
6.Ahmed Rashid: Négociation obligée avec les taliban: Financial Times 01.07.2010
7. Gilles Dorronsoro: En attendant la chute de Kaboul. Le Monde.fr 27.07.2010
8.Pepe Escobar: Guerre liquide: Bienvenue au Pipelineistan Asia Time Online, 1.04.2009
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***Les Pays-Bas entament leur retrait d’Afghanistan
*La France va-t-elle suivre?
Les Néerlandais sont le premier gros contingent des forces de l’Otan à quitter le pays depuis la chute des talibans. En France, l’ancien ministre socialiste de la Défense Paul Quilès appelle à suivre le mouvement.
C’est la fin de quatre ans de mission. Les soldats néerlandais ont passé dimanche le relais aux forces américaines et australiennes pour le contrôle de la province de l’Uruzgan. Le contingent néerlandais est le premier des gros pays pourvoyeurs de troupes de la Force de l’Otan à quitter le pays, près de neuf ans après la chute des talibans. Il sera remplacé par des soldats américains, australiens, slovaques et singapouriens.
En Afghanistan depuis l’été 2006, les Pays-Bas ont déployé quelque 1950 soldats au sein de l’Isaf, principalement dans l’Uruzgan, une province du sud du pays où les talibans sont très présents. L’approche néerlandaise, surnommée «3D» pour développement, diplomatie et défense, a souvent été citée en exemple sur la scène internationale. Les Pays-Bas ont notamment pris en charge la construction d’une route entre Tarin Kowt et Chora, les deux villes les plus peuplées d’Uruzgan, et l’entraînement de 3000 soldats afghans. Leur présence dans cette région a également permis le doublement du nombre d’écoles, la vaccination de la plupart des enfants, la construction d’un centre de formation pour policiers et l’amélioration des moyens de transport.
1,4 milliard d’euros et 24 morts
Au cours de cette mission, qui a coûté 1,4 milliard d’euros, 24 soldats néerlandais sont morts. Alors que l’Otan souhaitait la prolonger d’un an, jusqu’en août 2011, des divergences avaient provoqué en février dernier la chute du gouvernement et le non-renouvellement de la mission des soldats. «Les Pays-Bas ont pris leur responsabilité et se sont battus pour la sécurisation et la reconstruction de l’Afghanistan», s’est félicité dimanche le ministre néerlandais des Affaires étrangères Maxime Verhagen. Après ce départ, l’Otan assure qu’elle «maintiendra ses capacités actuelles, notamment concernant les unités de combat, la formation, la reconstruction».
Ce retrait relance le débat dans les autres pays engagés dans l’Isaf. Prochain gros départ programmé, celui du contingent canadien en 2011. Le premier ministre britannique David Cameron a pour sa part évoqué récemment la possibilité de rapatrier une partie des forces à l’été 2011. Barack Obama, lui, a fixé à juillet 2011 le début du retrait des troupes américaines, qui composent les deux-tiers de la présence internationale. Dimanche, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a toutefois que ce repli serait «limité».
Quant à la France, le président UMP de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Axel Poniatowski, s’est dit mardi opposé à un retrait. Au contraire Paul Quilès, ancien ministre de la Défense de François Mitterrand, a appelé mercredi à un retrait français d’Afghanistan et à une initiative internationale pour faire de ce pays «un Etat neutre». «Paul Quilès soulève un vrai problème», a rebondi le député socialiste François Loncle, réclamant mardi un débat parlementaire sur le sujet. (Le Figaro-01.08.2010.)
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