Droits de l’homme au Maghreb
**L’Observatoire algérien des droits de l’homme est né
L’Observatoire vise à «combattre l’arbitraire, l’intolérance, l’injustice, l’oppression, la répression et toutes les formes de racisme et de discrimination».
La situation des droits de l’homme ne cesse de se détériorer dans notre pays. Les restrictions aux libertés, les arrestations arbitraires et les harcèlements contre les militants se multiplient.
Face à ces dérapages qui tendent à être banalisés, des citoyens ne trouvent pas le soutien indispensable des organisations existantes.» Telles sont les raisons qui ont amené une quarantaine de militants, issus de 15 wilayas, à fonder l’Observatoire algérien des droits de l’homme (OADH). Parmi eux, on trouve des jeunes militants et des membres affiliés à la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (Laddh), affirme le porte-parole du bureau provisoire, Yahia Bounaour.
Réunis en Assemblée générale, le 4 juillet 2012 à Alger, les fondateurs de cette nouvelle organisation se sont fixés des objectifs. Selon Yahia Bounaour, «l’OADH va œuvrer à la défense et de la promotion des libertés individuelles et collectives, conformément à la Charte des droits de l’Homme de l’ONU et les droits universels et indivisibles de la personne humaine».
L’Observatoire devra, ajoute-t-il, «combattre l’arbitraire, l’intolérance, l’injustice, l’oppression, la répression et toutes les formes de racisme et de discrimination». L’Observatoire servira également, selon la même source, «la cause de la démocratie en œuvrant pour l’instauration d’un Etat de droit où le pouvoir serait soumis au droit, limité par le droit et subordonné au droit». Il assurera aussi «une assistance à toute personne dont le droit serait violé et dont la liberté menacée», établira «un rapport annuel sur la situation des droits de l’homme et des libertés publiques en Algérie», nouera des «relations avec les organisations internationales de défense des droits de l’homme» et «saisira les instances onusiennes chaque fois que nécessaire». (El Watan-11.07.2012.)
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*Le 3e congrès de la LADDH …Le troisième Congrès de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) s’est déroulé jeudi dernier, et ce, malgré « les inattendus et l’attendu ».
Prévu initialement à la Mutuelle de construction de Zeralda, le congrès a été déplacé par les membres de LADDH vers la Maison des syndicats à El-Harrach, et ce, après le refus de la wilaya d’Alger de l’autoriser. Pourtant, disent les organisateurs de ce congrès, la demande d’autorisation a été déposée le 24 février dernier, et la réponse négative n’a été donnée que la veille de la tenue du congrès, aux environs de 20h10.
Les membres de la ligue ont pu tout de même tenir leurs assisses nationales en présence de 105 congressistes, de l’ambassadeur d’Espagne en Algérie et représentant de l’Union européenne, les représentants de l’ambassade du Canada, des Etats-Unis, de France ainsi que des militants des droits de l’Homme tunisiens et le représentant du réseau euro-méditerranéen pour les droits de l’Homme. Maître Mustapha Bouchachi, président de LADDH a dénoncé cette interdiction «non justifiée décidée par un régime totalitaire qui veut étouffer toute voix discordante».
Maître Ali Yahia Abdenour, président d’honneur de la Ligue a pointé du doigt le ministre de l’Intérieur. «En tentant d’empêcher le tenue de ce congrès, Yazid Zerhouni agit comme un consul romain d’il y a 22 siècles», a-t-il lancé en précisant «que notre pouvoir n’a pas encore compris que l’Algérie de 2010 n’est pas l’Algérie de 1962, ou celle des années 80 et des années 90». Il poursuit «il faut que tout le monde comprenne que le peuple algérien a évolué, l’Algérien veut être traité comme un citoyen et non pas comme un sujet». Le représentant de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme a condamné «l’attitude inadmissible des autorités algériennes». Celui du Conseil national des libertés et de la protection des droits de l’Homme tunisien dira, pour sa part, «qu’en Tunisie les choses sont plus complexes». Il ajoute que si la ligue algérienne a pu tenir son congrès dans des conditions difficiles, la ligue et le conseil des droits de l’Homme en Tunisie n’ont pu avoir cette chance. «On se bat depuis 10 ans pour la tenue de notre congrès, mais on n’arrive pas», a–t-il dit en précisant que les membres de la ligue et du conseil n’ont même pas le droit d’accéder à leurs bureaux, qui sont encerclés par la police tunisienne 24h/24. Et d’affirmer que les plus tenaces parmi les Tunisiens contre les intimidations et les pressions policières, sont appelés «Algériens». Le porte-parole de la Ligue algérienne des droits de l’Homme, Aissa Rahmoune, a affirmé que deux agents tunisiens en civil se sont déplacés à la Maison des syndicats pour suivre les travaux des assises nationales, mais ils ont quitté les lieux après le refus des organisateurs du congrès de les autoriser à assister. Condamnant à l’unanimité l’interdiction de la tenue du congrès « sans motifs », les congressistes et certains invités ont abordé quelques « points noirs qui ne font pas l’honneur d’un pays qui a sacrifié un million et demi de martyrs pour son indépendance ».
Mustapha Bouchachi a réclamé au nom des défenseurs des droits de l’Homme, la levée de l’Etat d’urgence en Algérie, affirmant qu’il n’a pas sa raison d’être », d’autant que les choses se sont beaucoup améliorées du point de vue sécuritaire. En de s’interroger sur les raisons du maintien de cette mesure ? « On ne peut pas tourner la page sans connaitre la vérité » Mustapha Bouchachi a évoqué en outre « la torture exercée encore dans les prisons et dans les commissariats de police ». Bouchachi a affirmé que « la torture est beaucoup moins pratiquée par rapport aux années précédentes et par rapport aux années sanglantes, mais elle existe encore». Il poursuit, « du moment que l’Algérie a ratifié de nombreux traités et conventions contre la torture et autres peines, traitement inhumains ou dégradants, elle est obligée de bannir à jamais ces pratiques». Revenant sur l’interruption du processus électoral et « les violations des droits de l’Homme», il dira qu’aucun pays ni en Afrique, ni en Asie, n’a enregistré autant de morts (200 000 morts) après un arrêt de processus électorale». Tout en reconnaissant qu’il n’y a plus d’exécutions extrajudiciaires, et de disparitions forcées, Bouchachi affirme que le pouvoir en place doit régler des dossiers épineux comme celui des disparus « resté en suspens ». Tout en rendant hommage aux familles de ces derniers, il a affirmé que sans vérité sur le sort des victimes, personne ne pourra « tourner la page ». Et Ali Yahia Abdenour d’enchaîner « sans vérité et justice personne ne peut tourner la page ». Ali ajoute que le pouvoir algérien a mis la paix avant la justice, alors qu’il fallait commencer par la justice pour asseoir une paix « durable ». Des représentants de familles de disparus, présents au congrès, ont qualifié les dernières déclarations de Farouk Kesentini selon lesquelles « il est impossible de connaître la vérité en raison de l’absence des fichiers des disparus» de contradictoires. «Il n’y a pas longtemps, il avait affirmé que la gendarmerie a un fichier de 7.000 disparus», ont-ils déclaré. Et d’ajouter «nous avons remis au service concerné 24 dossiers ficelés avec tous les détails, mais sans réponse. Ils nous demandent de tourner la page». Ils poursuivent «on ne peut tourner la page sans connaître la vérité». Les travaux du congrès se sont poursuivis hier, tard dans la soirée, avec des débats sur notamment le droit économique et social et sa relation avec les droits de l’Homme, développement et stratégie de LADDH, et l’adoption d’un statut et règlement intérieur. Une conférence de presse devait être animée ce samedi par la LADDH. (Quotidien d’Oran-27.03.2010.)
****Les assises du 3e congrès de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme se sont poursuivies hier à la Maison des syndicats. Le congrès, qui a commencé ses travaux jeudi dernier, devait se clôturer hier soir par l’adoption des statuts de la Ligue, l’élection d’un nouveau conseil national pour finir avec l’élection du président de la LADDH. Il faut souligner que ce troisième congrès a été marqué par quelques péripéties organisationnelles, et pour cause : à la toute dernière minute, la wilaya d’Alger a notifié aux organisateurs la non-autorisation (pour ne pas dire l’interdiction) du congrès. Malgré cela, les délégués issus de 34 wilayas ont fait le déplacement. Les congressistes, qui devaient se réunir à la Mutuelle de la construction, à Zéralda, se rabattront in extremis sur la Maison des syndicats, une salle située dans un petit immeuble à Bachdjarrah, et qui devient décidément un espace hautement citoyen que les militants associatifs, syndicaux et autres sollicitent de plus en plus, faute d’espaces d’expression.
Des policiers en civil et même des agents tunisiens
Bien sûr, la question qui turlupinait tous les journalistes qui ont couvert le congrès était : ce changement de domiciliation mettait-il la Ligue à l’abri d’une intervention policière pour en empêcher les travaux ? « Nous avons juste reçu la visite de quelques policiers en civil, mais nous avons su les gérer », a indiqué Me Aïssa Rahmoune, porte-parole du congrès. Fait cocasse : Me Rahmoune nous apprend dans la foulée que deux « flics » tunisiens se sont invités discrètement, sans doute pour « superviser » l’intervention de représentants d’ONG tunisiennes qui ont pris part à cet important rendez-vous. « Dites à Mme Sihem Bensedrine que nous l’avons évidemment invitée, mais les autorités ont empêché sa venue », a lancé le président du bureau du congrès, le docteur Kamel Daoud (ne pas confondre avec le célèbre chroniqueur) à l’adresse d’un invité tunisien. On l’aura deviné : l’ambiance est bon enfant malgré ces couacs « bureaucratico-policiers », malgré l’enjeu, malgré la « guéguerre » qui oppose la Ligue à son ex-président, Me Hocine Zehouane. Et surtout : malgré Zerhouni. D’ailleurs, Me Ali Yahia Abdenour chargera avec véhémence le très impopulaire ministre de l’Intérieur qu’il qualifie de « machine de guerre » dans une contribution qu’il nous a remise. « Le refus est incompréhensible, inacceptable, intolérable. Il y a dérapage du ministre de l’Intérieur sur la question des libertés et des droits de l’homme. La méthode inquisitoire qui place la LADDH dans son collimateur est une intrusion dans la vie associative pour l’instrumentaliser et la mettre sous tutelle », écrit-il (lire en page 2 la contribution de Me Ali Yahia dans son intégralité). Sur les murs sont placardées des affiches qui donnent le ton : « Malgré l’interdiction, nous continuerons d’exister. » Me Rahmoune qualifie la situation de « semi-clandestinité ». La notification de la wilaya d’Alger survint la veille du congrès, « à 20h10 », précise Me Bouchachi, « alors que nous avons déposé la demande depuis un mois ». Une manière de mettre les congressistes devant le fait accompli. « Mais heureusement que nous avions prévu un plan B », se félicite Aïssa Rahmoune.
11h. La salle de la Maison des syndicats autonomes est archicomble. Les invités de la LADDH arrivent les uns après les autres : Karim Tabbou, premier secrétaire du FFS, l’ambassadeur d’Espagne et représentant de l’Union européenne, Gabriel Busquets, une représentante de l’ambassade des Etats-Unis, sans oublier les émissaires de certaines ONG internationales (la FIDH, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme, ou encore la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme). Notons également la présence de Hassan Ferhati de SOS Disparus arborant un portrait de son frère Mustapha enlevé à Kouba en 1998. Il est accompagné de familles de disparus brandissant elles aussi des portraits de leurs enfants, victimes de disparitions forcées. La cérémonie d’ouverture verra défiler le micro entre plusieurs intervenants. Me Bouchachi ouvre le bal. « Mon fils a aujourd’hui dix-huit ans. Il est né sous l’état d’urgence et il ne connaît que l’état d’urgence », attaque l’imposant avocat dans un arabe délicieux. Son plaidoyer contre l’état d’urgence fait ouvertement écho au slogan officiel de ce 3e congrès : « Agissons ensemble pour la levée de l’état d’urgence ».
Dans la foulée, il dresse un réquisitoire sans concessions contre le régime et ses « dérives totalitaires ».Le très charismatique Me Ali Yahia Abdennour lui emboîte le pas. Avec sa modestie habituelle, il se présente comme un vieux briscard du combat pour les droits humains. Sa harangue alterne colère, tendresse et ironie. Comme en témoignent ces mots truculents qu’il eut à l’endroit des femmes. Exhortant la direction de la Ligue à intégrer plus de femmes dans ses instances, il a cette féroce métaphore : « La vie, c’est comme un avion. Il lui faut deux ailes pour voler. Mais chez nous, les hommes ont tous les pouvoirs. Notre pays est un avion avec une seule aile. Il ne pourra jamais décoller. » Me Ali Yahia Abdennour aura droit à une standing ovation digne de sa stature et de son aura. Suivront quelques mots de soutien et de solidarité prononcés par les différents invités, avant que le président du bureau, Dr Kamel Daoud, ne lève cette première séance. Le 3e congrès est officiellement étrenné. Il est sur les rails et les dés sont jetés. Pour achever de camper le décor, quatre commissions de travail sont installées. La suite du programme sera dédiée à des conférences en rapport avec le sujet : « Pour un Maghreb des droits de l’homme », « La levée de l’état d’urgence, une urgence nationale » ou encore « Les droits économiques, sociaux et culturels en débat ». La journée d’hier a été plus « technique » et devait être couronnée donc par l’élection du président de la LADDH. La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme a été créée, rappelle-t-on, en 1985 et fut officiellement agréée en 1989. Elle compte aujourd’hui environ 2200 adhérents .(El Watan-27.03.2010.)
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* L’ACCUSANT D’INSTRUMENTALISER LES DROITS DE L’HOMME
Zehouane s’en prend au FFS
Le président de la Laddh, Hocine Zehouane, a tiré à boulets rouges sur le FFS. Il accuse le parti de Aït Ahmed d’être derrière les manoeuvres autour des droits de l’homme auquel il reproche d’instrumentaliser ces droits au «service des clans à l’intérieur et de puissances occultes à l’extérieur».
Lors d’un point de presse animé hier au siège de son organisation, sis à Alger-Centre, le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (branche Zehouane) n’a pas été tendre avec le Front des forces socialistes.
Selon l’orateur, la Laddh est visée par une campagne de déstabilisation de la part des militants et hauts cadres du FFS, qui tentent d’«étouffer tout discours autonome sur les droits de l’homme».
M.Zehouane a indiqué que ces cadres du FFS ont été manipulés par des plusieurs parties hostiles à l’Algérie.
M.Zehouane qui est l’orateur attitré de cette ligue puisqu’il a été élus dans un congrès, relève que «M.Bouchachi a été destinataire d’autres lettres» de la part de ces parties hostiles au pays.
Le conférencier explique par ailleurs le lien qui existe entre l’ambassade du Maroc à Alger, le FFS et M.Bouchachi.
«Ce dernier agit sous les ordres de son parti en sa qualité de conseiller de Hocine Aït Ahmed» ajoute le conférencier décidément excédé par les problèmes que vit sa ligue. Sans détours, sans allusion, il lâche le morceau, «Il n’y a aucun doute là-dessus. Il se fait manipuler par le Maroc». M.Zehouane souligne, par ailleurs, que M.Bouchachi se fait également manipuler par le département américain.
«M.Bouchachi a été convoqué par le département américain des affaires étrangères pour faire un voyage en Turquie et à Oman afin d’assister aux explications fournies par Condoleezza Rice et Saoud Al Fayçal sur la politique américaine sur le Grand Moyen-Orient.»
C’était sans doute à l’époque de la présidence de George W.Bush. Continuant à s’en prendre au parti de l’opposition, le successeur de Maître Ali Yahia Abdenour a qualifié le parti «de chefferie politique».
Le FFS «n’est pas un parti, mais plutôt une chefferie politique», a-t-il expliqué. Le président de la Laddh accuse les cadres du FFS de falsification et d’utilisation du logo de la Laddh pour rendre publics leurs communiqués. «Ils ont créé une ligue parallèle qui porte le même nom que la nôtre. Ils ont créé un site Internet qui ressemble au nôtre. Ils activent en notre nom.»
Du fait de cette «falsification», Maître Zehouane a affirmé que la Laddh allait avoir recours à des poursuites judiciaires. «Nous avons déposé une plainte contre X qui n’a pas abouti. Mais, maintenant, nous déposerons une plainte contre des noms bien précis», a-t-il déclaré. Maître Zehouane portera-t-il plainte contre le FFS? «Je ne peux avancer aucun nom pour l’instant.»
Maître Zehouane est revenu sur l’annonce de la tenue d’un congrès les 25 et 26 mars prochains dont les initiateurs sont, selon la même source, les cadres liés à cette formation politique.
«Derrière cette initiative, il y a bien entendu la chefferie qui opère à partir de Lausanne en Suisse et de Paris par un réseau familial», a-t-il relevé.
Il a tenu à dénoncer, par la même occasion, la Fédération internationale des droits de l’homme dont le congrès aura lieu en Arménie et auquel prendraient part des supplétifs algériens d’une Ligue FFS intitulée «Laddh». (L’Expression-21.03.2010.)
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*61e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen…et le cas de l’Algérie.
Le monde et les militants des droits de l’homme, notamment, célèbrent aujourd’hui, le 61e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen. Le 10 décembre 1948 a été une date fondatrice dans l’histoire de l’émancipation des hommes et des femmes. Si des pays célébreront cette date dans la joie, au regard des acquis et des avancées en matière de la protection des droits de l’homme, d’autres pays accueilleront cette journée dans une ambiance peu enthousiaste. C’est le cas de l’Algérie », estiment les défenseurs des droits de l’homme. De l’avis du président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Me Mustapha Bouchachi, « la situation des droits de l’homme est en nette régression ». Il en veut pour preuve la difficulté qu’éprouvent les organisations autonomes de la société civile et les partis politiques d’opposition, à exercer leurs droits en matière d’organisation et manifestation. « Aujourd’hui, il est extrêmement difficile pour nous de tenir des réunion publique, le droit à l’association, à l’organisation, même s’il est garanti par les textes de loi, ce n’est pas le cas dans la réalité » et « On observe depuis des années comment les syndicats, pourtant représentatifs, sont marginalisés par l’exécutif ». « Même chose pour la création des partis politiques. Depuis un certain nombre d’années, la création de partis est interdite », a jugé Bouchachi. Il fait le même constat, s’agissant de la question de la liberté d’expression.« Quand des journalistes sont encore traînés devant les tribunaux et que d’autres ne peuvent pas créer leurs propres journaux », s’est confié Me Bouchachi à El Watan. L’état d’urgence, qui dure depuis 1992, est un des ces instruments employés par le pouvoir pour restreindre les espaces de l’exercice des droits politiques et civils. La LADDH se dit convaincue que « le maintien de l’état d’urgence est injustifié, et est utilisé non pas à des fins sécuritaires, mais plutôt, à des fins politiques. Il permet au pouvoir de limiter le champs d’action des organisations autonomes et celui des partis politiques d’opposition ». Les droits économiques et sociaux – parents pauvres des droits de l’homme – ne sont pas en reste. « Dans un pays rangé par la corruption, classé au 111e rang, par l’ONG Transparancy international, on ne peut s’en orgueillir. Ce fléau qui gangrène l’Etat dans toutes ses ramifications est une grave atteinte aux droits de l’homme. Sans parler de la misère sociale qui frappe des pans entiers de notre société, le chômage endémique, la paupérisation, sont autant d’indices qui montrent à quel point, les Algériens sont privés de leurs droits les plus élémentaires », estime le président de la LADDH.La torture est-elle encore pratiquée dans notre pays ? Pour Me Bouchachi, n’y a pas de doute là-dessus. Il est catégorique : « La torture, comme moyen pour arracher des aveux est encore pratiquée en Algérie. Les gens sont torturés par les services de sécurité pour arracher des aveux. Il ne s’agit pas forcément pour ce qui est des affaires politiques, mais dans des affaires ordinaires, les gens subissent des tortures. Plusieurs prévenus ont déclaré devant des juges, que leurs aveux sont arrachés sous la torture ». Le plus inquiétant, aux yeux de Bouchachi, réside dans le fait que les juges ne font rien pour agir contre cette pratique qui est « un délit criminel ». « La justice ne protège pas ceux qui sont torturés. Normalement, l’autorité judiciaire est obligée d’enquêter, dès qu’un prévenu parle de torture. Même lorsque l’information sur la torture n’est pas sûre, la justice doit ouvrir des enquêtes afin d’en vérifier la véracité », ajoute le président de la Ligue. Mais rien n’est fait et « les juges ne se donnent pas la peine d’enquêter », a conclu Bouchachi. Que faire face à ce constat amer ? En l’absence d’un système politique démocratique où les lois sont faites par et pour les citoyens, il est difficile de mettre définitivement un terme aux violations des droits de l’homme. « Il faut se rendre à l’évidence, tant que le système politique algérien est dominé par l’Exécutif, la justice n’est pas réellement indépendante, il est difficile de garantir la protection et la promotion des droits de l’homme », préconise Bouchachi. Après tant d’années de lutte et autant de sacrifices consentis par des milliers de militants, l’Algérie a le devoir de veiller à ce que ces droits deviennent une réalité vivante. (El Watan-10.12.09.)
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*Mme Souhayr Belhassen. Présidente de la Fédération internationale des droits de l’homme « La FIDH est extrêmement préoccupée par le maintien de l’état d’urgence »
La présidente de la FIDH se dit « extrêmement préoccupée » par le fait que « le maintien de l’état d’urgence, souvent justifié et renforcé par le contexte global de lutte contre le terrorisme, soit la porte ouverte à des violations flagrantes des droits de l’homme et des libertés fondamentales, à commencer par les libertés d’association, de rassemblement, d’expression ». Selon elle, les défenseurs des droits de l’homme sont donc touchés de plein fouet par « ces mesures de répression » mises en œuvre par les régimes concernés, parmi lesquels ceux du Maghreb.
* Comment évaluez-vous la situation des droits de l’homme dans les pays du Maghreb ?
Les libertés d’expression, de la presse, d’association et de rassemblement pacifique en particulier sont régulièrement mises à mal. Les scandaleuses retombées des élections en Tunisie, les nombreuses procédures judiciaires intentées à l’encontre d’organes de la presse marocaine et les interdictions récurrentes des rassemblements pacifiques, voire de réunions publiques en Algérie, illustrent les obstacles auxquels sont confrontées les sociétés civiles de la région. Bien qu’il soit impossible de dresser un bilan commun à ces trois pays, la situation étant sensiblement différente dans chacun d’entre eux, nous assistons toutefois aujourd’hui au mieux à une stagnation, voire à un réel recul en matière de respect et de protection des droits de l’homme. La politique répressive menée par le pouvoir tunisien à l’encontre des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme et des militants de l’opposition n’est pas nouvelle, toutefois elle a atteint ces dernières semaines un niveau inégalé et nous sommes très inquiets de ce durcissement.
* Quel regard jette la FIDH sur la situation des droits de l’homme en Algérie ? La FIDH s’est à plusieurs reprises mobilisée auprès de ses organisations membres et partenaires pour faire état de ses préoccupations concernant la persistance de violations des droits de l’homme en Algérie. La persistance des pratiques de torture dans les centres de détention tel qu’attesté par le comité contre la torture des Nations unies et l’absence de réponses satisfaisantes apportées par le gouvernement algérien au besoin de vérité et de réparation pour toutes les victimes des violations graves des droits de l’homme commises pendant la décennie 1990 demeurent au centre des préoccupations de la FIDH. Par ailleurs, la situation des droits des migrants et des réfugiés en Algérie, notamment suite à l’adoption de la loi relative aux conditions d’entrée, de séjour et de circulation des étrangers dont certaines dispositions violent le droit international en matière de protection des droits de l’homme ainsi que du droit humanitaire, nous inquiètent particulièrement. Enfin, une partie considérable de la population algérienne continue à faire face à d’importantes difficultés d’ordre économique et social. Dans ce contexte, la FIDH s’inquiète de la systématisation de la répression des protestations d’ordre social. Aucune solution durable ne pourra en effet être trouvée sans qu’un dialogue soit initié avec les partenaires sociaux.
* Peut-on parler du respect des droits de l’homme quand on sait que le pays vit encore sous état d’urgence ?Plusieurs Etats de la région sont en effet concernés par le maintien prolongé de l’état d’urgence et le cortège des mesures et pouvoirs exceptionnels qui en découlent. La FIDH demeure extrêmement préoccupée par le fait que le maintien de l’état d’urgence, souvent justifié et renforcé par le contexte global de la lutte contre le terrorisme, soit la porte ouverte à des violations flagrantes des droits de l’homme et des libertés fondamentales, à commencer par les libertés d’association, de rassemblement et d’expression. Les défenseurs des droits de l’homme sont donc touchés de plein fouet par ces mesures de répression mises en œuvre par les régimes concernés, parmi lesquels l’Algérie et l’Egypte. Nous dénonçons également le fait que sous couvert de l’état d’urgence, des civils soient déférés devant des tribunaux militaires et des cours de sûreté de l’Etat, qui sont des juridictions dont nous savons bien qu’elles ne sont pas les meilleures garantes du respect des droits de la défense et du droit à un procès équitable.
*L’année 2009 est marquée également par le rapport du juge Goldstone sur la guerre à Ghaza. Quel commentaire faites-vous ?La FIDH a exprimé et réitéré son soutien aux conclusions et recommandations du rapport de la commission d’enquête de l’ONU conduite par le juge Goldstone. Pour rappel, en dépit d’un mandat initial plus restreint, la commission s’est engagée à enquêter sur les violations supposées des droits de l’homme par les deux parties, Israël et les groupes armés palestiniens. Par conséquent, compte-tenu de la méthodologie employée et des conclusions du rapport, il n’y a aucune raison de mettre en doute l’impartialité et la légitimité du rapport. Le rapport Goldstone a conclu que de graves violations, constitutives de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, avaient été perpétrées par l’armée israélienne dans la bande de Ghaza et par des groupes armés palestiniens et insiste sur la nécessité de rendre compte de ces violations. La FIDH rappelle que l’obligation d’enquêter sur les violations graves des droits de l’homme et de poursuivre en justice les responsables de ces violations incombe aux autorités israéliennes et palestiniennes, mais s’il s’avère que ces autorités n’ont pas les moyens ou pas la volonté pour ce faire. Alors, les mécanismes de la justice internationale devront être activés afin d’empêcher que ces crimes restent impunis. La FIDH va rendre public, dans quelques jours, un an après le début de l’opération « Plomb durci » à Ghaza, un rapport dans lequel elle rappelle que la justice demeure l’une des conditions à la paix et à la sécurité.
La fin de cette année est caractérisée aussi par le calvaire de la militante des droits de l’homme sahraouie, Aminatou Haïdar, empêchée par le gouvernement marocain de rentrer chez elle. On n’a pas entendu la réaction de votre organisation, pourquoi ?
L’état de santé d’Aminatou Haïdar, en grève de la faim depuis plusieurs semaines, inquiète vivement la FIDH. La confiscation de son passeport et l’interdiction qui lui est faite par les autorités marocaines de rentrer chez elle sont des violations de ses droits. Nous appelons les autorités marocaines à prendre les mesures qui s’imposent dans les plus brefs délais. (El Watan-10.12.09.)
******LE PARLEMENT PORTUGAIS SOUTIENT AMINATOU HAIDAR
Le Maroc dans ses petits souliers
La diplomatie marocaine s’est insurgée contre la motion de solidarité votée par les parlementaires portugais en faveur de la militante sahraouie des droits de l’homme.«Le Royaume du Maroc exprime son étonnement et sa déception à la suite de l’adoption, récente, par le Parlement portugais d’une motion inamicale au sujet de la dénommée Aminatou Haïdar», a indiqué, mardi, un communiqué du département marocain des Affaires étrangères et de la coopération. «Cet acte malencontreux et inopportun, quelles que soient les conditions de son initiation et des modalités de son adoption, a suscité interrogations et réprobation de la part de toutes les forces vives du Royaume, eu égard aux relations amicales et de respect mutuel qui ont toujours existé entre les deux pays voisins», a ajouté le texte, largement repris par la presse marocaine. Il ne faut surtout pas croire que le communiqué du ministre marocain des Affaires étrangères représente une «déclaration de guerre» comme ce fut le cas pour la conseillère de l’ambassade suédoise à Rabat, accusée par les autorités marocaines d’avoir transmis des documents officiels à des «éléments séparatistes liés à l’Algérie et au Front Polisario».
Pour rappel, Taïeb Fassi Fihri, ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération s’était empressé, suite à cette «affaire», de convoquer le 4 novembre 2009, l’ambassadeur de Suède à Rabat, Michel Odevald, pour exiger «le départ immédiat» d’Anna Block-Mazoyer accusée d’avoir commis «une erreur professionnelle inadmissible».
Lisbonne n’est pas Stockholm ou bien Madrid! La gifle a fait mal et cela peut expliquer la réaction tardive de Rabat.
Les élus portugais ont rendu public leur soutien à la militante des droits de l’homme sahraouie à la fin du mois de novembre dernier.
Cette fois-ci, l’Algérie n’a pas été nommément désignée du doigt pour expliquer au peuple marocain la position du Parlement portugais en faveur de la cause sahraouie. Il sera de plus en plus difficile aux autorités marocaines d’expliquer le soutien de plus en plus ferme de l’ensemble de la communauté internationale aux militants sahraouis des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. La campagne de désinformation menée tambour battant, et sans avoir froid dans les yeux, par la diplomatie du Royaume alaouite, prend du plomb dans l’aile, s’essouffle et finit par être à court «d’arguments». Ce qui explique non seulement sa fuite en avant, mais aussi son manque notoire de punch.
La diplomatie marocaine a été ébranlée par la motion de soutien votée par le Parlement portugais le 28 novembre 2009 en faveur d’Aminatou Haïdar. Présentée par le groupe communiste, elle a aussi condamné la violation des droits de l’homme ordonnée par le gouvernement marocain et a souligné la nécessité de la mise en oeuvre des décisions votées par le Conseil de sécurité dans le cadre de la tenue d’un référendum d’autodétermination afin que le peuple sahraoui puisse s’exprimer librement sur son destin. La diplomatie marocaine est dans ses petits souliers. «En tout état de cause, la teneur de cette motion, qui ignore les motivations réelles d’Aminatou Haïdar et de ses commanditaires, ne pourrait être que contre-productive», a tièdement réagi le ministère marocain des Affaires étrangères à la suite de la position adoptée par les élus portugais, faisant contre mauvaise fortune bon coeur. Le pouvoir marocain excelle dans la culture et la pratique du dos rond, il adopte le profil bas lorsqu’il sent que le vent a tourné en sa défaveur. Aujourd’hui, 10 décembre, la communauté internationale célèbrera le 61e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme autour du slogan: «Optez pour la diversité, mettez fin à la discrimination.» Rabat aura-t-elle le courage de prêter une oreille attentive à cet appel qui résonnera à travers toutes les capitales du monde en mettant fin au calvaire qu’endure, depuis plus de trois semaines, Aminatou Haïdar?
Des voix s’élèvent quotidiennement pour condamner l’attitude du gouvernement marocain dans cette affaire. Mardi, la présidente de la coalition canarienne a sollicité le gouvernement espagnol pour inscrire le cas de la militante sahraouie des droits de l’homme, dont l’état de santé est de plus en plus préoccupant depuis qu’elle a entamé sa grève de la faim, à l’ordre du jour du Conseil européen qui doit se tenir jeudi et vendredi à Bruxelles.
«Le président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, doit mettre à profit cette réunion, à laquelle prendront part les dirigeants européens des 27 pays, pour exiger une position unanime de l’UE afin d’amener le Maroc à respecter la légalité internationale et permettre le retour d’Aminatou Haïdar à El Aâyoune auprès de sa famille», a souhaité Claudina Morales. La diplomatie marocaine est aux abois.(l’Expression-10.12.09.)
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