une société en marche

La sociologie politique de Malek Bennabi, penseur algérien, s’inscrit dans sa vision générale de l’islam, en tant que religion, et en tant que société. Bennabi accorde une place primordiale à l’homme. Pour lui, à l’origine de toute société, il y a d’abord le travail d’un homme, inspiré de Dieu, ou nourrissant quelque grande ambition. Si nous considérons le principe du primat de l’homme, chez Bennabi, dans la perspective de la démocratie, il faudra d’abord en déduire que la démocratie repose sur l’adhésion de l’homme, individu mais aussi sujet social, à un comportement et à une psychologie qui ne le soumettent pas à une volonté du chef, mais à l’exigence du principe auquel il croit et adhère, et dont il se considère aussi un des défenseurs, au mème titre que tous les autres individus de la société. La démocratie repose sur un réflexe de l’homme, réflexe qui, s’il venait à s’émousser, réduirait la démocratie à un simple slogan. C’est parce que ce réflexe n’a pas existé chez l’homme et la société communiste que les dictateurs y ont prospéré.

Quand une société est en marche, c’est que les individus qui la composent, voient tous clairement la mème perspective devant eux. Cette unité du regard procède elle mème de l’étincelle première qui avait solidifié cette société, qui l’a agrégée, lui a donné forme, l’a moulée définitivement, faisant d’un groupe de personnes, ce que l’on appelle un société. Cette opération première, Bennabi l’a comparée à une catalyse. Elle est le fruit du travail d’un seul homme : le Prophète; d’une seule volonté : celle de Dieu. Ces hommes devenus une société, sont hautement motivés; ils nourrissent une grande ambition, ils sont sous l’effet d’une grande tension. Ils vont fonder une civilisation étayée par des habitudes, des critères moraux, esthétiques, techniques et pragmatiques que l’on appelle.. culture. La démocratie résulte naturellement de cette tension positive. Elle n’est pas la cause, mais la conséquence d’une psychologie nouvelle. C’est pourquoi il est fallacieux de penser que la démocratie peut ètre imposée de l’extérieur, avec des renforts de troupes étrangères. Lorsqu’une société n’est pas démocratique dans ses instincts, il ne lui servira de rien, de continuer à faire élire ses institutions. Car il est facile de truquer les élections, du moment que la vigilance sociale est au point zéro, que la société est dépourvue de la vision claire de son futur.  « les grands thèmes » chez Malek Bennabi.

                        dictature mondiale..ou démocratie ? !!

Pour Malek Bennabi, la démocratie qualifie une société dans son entièreté, pas seulement un régime politique donné. Nous vivons une époque qui aurait donné le vertige aux Grecs dont on nous assure qu’ils ont invanté la démocratie..ils l’ont définie,ils l’ont appliquée à leur société; mais ils étaient loin de se douter que cette valeur pouvait aussi s’exporter, et mème étre imposée par les armes !! Au fil des expériences, il a fini par devenir synonyme de système électoral, c’est-à-dire de quelque chose qui n’est plus dans les esprits et les comportements des hommes et des femmes, mais uniquement une pratique toute matérielle de décompte de  » voix » rendues inaudibles par la fraude, la répression et la manipulation médiatique. De mème la liberté, jadis déeese de la Révolution française, qui ne signifie plus dans l’esprit de nos contemporains que la liberté qu’ils ont d’aller imposer leur volonté aux autres. C’est en tout cas, le sens qu’elle a pour les Américains quand ils parlent de  » Freedom ». C’est leur liberté à eux, au mépris de celle des autres. Etre libre n’est pas quelque chose qui découle d’un principe humain, religieux ou philosophique, c’est tout simplement le pouvoir qu’octroie la puissance militaire. Le monde libre est le monde qui est libre de faire ce que bon lui semble.. Dans le contexte actuel de la mondialisation, on peut faire le constat suivant : la démocratie ne peut plus se définir uniquement par le mode électoral, mais plutot par l’étendue du pouvoir réel que les leaders élus  » démocratiquement » vont étre appelés à exercer. Et par conséquent, on ne saurait se contenter de la définir uniquement à l’intérieur des frontières d’un pays donné, comme on a réussi à le faire jusqu’ici.

Si un chef d’Etat devient dictateur dans un pays donné, c’est-à-dire sans se faire élire régulièrement, il se peut néanmoins qu’il soit beaucoup moins nuisible à la communauté internationale qu’un président élu  » démocratiquement », mais disposant de prérogatives qui dépassent de loin celles du dictateur du pays du Tiers-monde. Ainsi, il est évident que les pouvoirs réels du président des Etats-Unis, lui permettent de prendre – selon la loi des USA – des décisions qui peuvent entrainer un mal beaucoup plus grand que tous les maux résultant des dictateurs des pays du Tiers-Monde dont la capacité de nuisance est réduite par la pauvreté de leurs pays. Dans ces pays, c’est à tort que l’on accuse les chefs d’Etat de s’arroger tous les « pouvoirs » : il y en a si peu à se partager..Sans parler du fait que souvent ces chefs d’Etat ont été imposés par les grandes puissances « démocratiques » elles-mèmes.Le pouvoir réel est en effet proportionnellement lié aux pouvoirs matériels, financiers et militaires. Certains dirigeants du Tiers-Monde disposent d’un pouvoir qui équivaut à ceux d’un maire (et mème beaucoup moins) d’une ville moyenne des Etats-Unis.. alors que le président US, qui devrait étre controlé plus étroitement, se voit investi de l’autorité de déclarer la guerre à qui il veut, sans en référer à personne.. un pouvoir exorbitant..!! il est un dictateur mondial légalement élu par les Américains..!! On a part  conséquent tort, d’attribuer toutes les méchancetés à ces dirigeants du Tiers-Monde ulta-diabolisés par les médias occidentaux,, alors qu’ils font figure de pantins, comparés aux ravages des dictatures mondiales qui disposent des moyens d’exterminations de masses.. Toute la superstructure du pouvoir mondial doit étre révisée… » Les grands thèmes » chez Malek Bennabi.