Le marché des fruits et légumes

 *Le diktat des vendeurs

** comportement «irrespectueux» envers leurs clients

En plus de l’arnaque sur la marchandise, le phénomène de la balance collective entre ces marchands véreux tend à devenir la règle.

A prendre ou à laisser: les vendeurs, marchands de fruits et légumes, notamment, fourguent n’importe quoi et de n’importe quelle manière à leurs clients. A travers tous les marchés, le comportement «irrespectueux» des vendeurs envers leurs clients est une caractéristique commune. Devant un tel comportement, le client ne sait plus à quel saint se vouer. Pour la simple raison que ces vendeurs imposent leur diktat à tous les niveaux.
Outre les prix affichés à leur guise, la qualité de la marchandise ainsi que le service laissent à désirer. Tout citoyen aura remarqué ces comportements sans en être étonné. Des produits alimentaires de «dernier choix» sont à l’accueil dès que le client franchit le seuil de la boutique. L’arnaque commence à partir de là, justement.
Quelques commerçants innovent en matière de séduction. Les meilleurs produits sont exposés ou accrochés sur les étals dans le seul but d’allécher le client. Une fois ce dernier «appâté», place à l’arnaque, la qualité du produit exposé n’est pas comme celle vendue. Autrement dit, une fois la commande faite par le client, le vendeur passera à l’arrière-boutique pour servir son client.
Le choix n’est pas autorisé. C’est au commerçant de mettre dans la balance la qualité que le client ne voit même pas. Légumes et fruits sont emballés dans un sac en plastique – parfois noir – interdit par la réglementation. Le client ne s’apercevra de la qualité du produit qui lui a été vendu qu’une fois chez lui. Bonjour la surprise! La majorité des légumes finiront dans le même sac noir destiné… à la poubelle. Quant aux fruits, il est conseillé, vu leur qualité médiocre, de les consommer dans les 24 heures avant qu’ils ne soient totalement impropres à la consommation.
A cela s’ajoute le fait que les fruits et légumes se retrouvent mélangés dans le même sac. Pis encore: c’est le phénomène des balances. La majorité des vendeurs continuent à utiliser les anciennes balances Roberval où la boîte de tomate et le sac de sel sont utilisés à la place du poids homologué. Ce n’est pas tout.
La plupart des boutiques continue à fonctionner avec les anciennes balances, alors que les balances électroniques et digitales sont recommandées par la loi. Les rares commerçants qui utilisent ce genre moderne de pesage, l’utilisent mal. La barre d’affichage du prix et poids n’est orientée que dans la direction du vendeur. Le client ne verra que du feu ou plutôt n’entendra que le feu du prix annoncé. «150 DA, Khou!»
Devant une telle situation, il ne reste qu’un seul choix au client: payer sans commentaire. Le pire des scénarios est le fait que des dizaines de commerçants utilisent une seule balance. Des scènes désolantes et décevantes se produisent quotidiennement dans les marchés, lorsqu’un vendeur de fruits et légumes s’en va, sac noir à la main, à la recherche d’une balance chez un autre vendeur du coin. Au retour, il lance, au milieu du trottoir, la fameuse phrase: «150 DA Khou!» On ne sait plus d’où ni comment ce prix est fixé. Sans faire trop de bruit, le citoyen mettra la main à la poche. La monnaie fait toujours défaut dans les marchés. Quant à la petite monnaie, le client est taxé d’office. Il n’en verra pas la couleur. Elle est directement reversée dans la caisse du commerçant. On annonce 160 DA au lieu de 144 DA. «Allah Ghaleb Khou! Je n’ai pas de monnaie», lâche-t-il d’un air ironique. A cela s’ajoute le surpoids. Il est quasi existant dans chaque opération et sans consultation du client. Pour un kilogramme de carotte demandé, 1 kilo 400 grammes sont «automatiquement» servis. La différence tombera sur le dos du citoyen. Outre ces faits énumérés, le manque d’hygiène et la saleté font le décor de la quasi-totalité des marchés de fruits et légumes. Il ne s’agit pas d’un tableau noir qu’on a dressé, mais d’une sonnette d’alarme qu’il faut, obligatoirement, tirer.
Actes de vol caractérisé, arnaque, qualité de service inexistante et hygiène qui laisse à désirer, où va-t-on ainsi? Ces scènes témoignant de l’incivisme et du laisser-aller devraient absolument cesser. Que les services compétents interviennent pour remettre de l’ordre et mettre fin à cette dictature propre aux vendeurs de fruits et légumes.(L’Expression-02.12.2010.)

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*Un crime qui devrait être puni un jour

Des millions de tonnes de fruits et légumes jetés quotidiennement par les grossistes pour garder les prix élevés

*Les mandataires font la loi au marché de gros

Les prix des fruits et légumes sont à la hausse, à l’approche de l’Aïd El Adha. La mercuriale a suivi une courbe ascendante depuis le mois de Ramadhan, sans aucune considération pour le pouvoir d’achat des ménages.

En l’espace de quelques jours, les prix des fruits et légumes ont augmenté. Au marché de gros des Eucalyptus à Alger, le kilogramme de tomate est passé à 120 DA, voir 140 DA et la pomme de terre est affichée à 75 DA. Le prix du kilogramme d’ail dépasse tout entendement, le produit local oscille entre 130 et 330 DA, alors que la marchandise importée est proposée entre 150 et 230 DA.

La courgette passe à 130 DA, les navets à 65 DA, le poivron à 85 DA et la laitue à 90 DA. Concernant les fruits, la banane s’affiche à 135 DA, alors que le prix du kilogramme de raisin oscille entre 80 et 200 DA, les dattes sont à 360 DA et les pommes entre 250 et 350 DA. L’orange locale qui fait son entrée cette semaine est cédée entre 180 et 200 DA. Le fruit importé est, par contre, vendu à 240 DA.

Selon le directeur général du marché, Mounir Ayad, les prix stagnent depuis plus d’un mois. «Il n’y a pas eu de hausse récente, les tarifs proposés sont presque les mêmes depuis une période conséquente», explique-t-il. Il rappelle que la direction du marché n’a aucune autorité de régulation (baisse ou hausse des prix). «Le marché répond à la loi de l’offre et de la demande», poursuit-il.

Le commerce reste ainsi sans contrôle et les outils de régulation manquent à l’appel. Les détaillants accusent directement le marché de gros, qui soi-disant a opéré des augmentations considérables. Les mandataires au marché de gros rejettent la balle aux agriculteurs, estimant que la demande dépasse de loin l’offre. «C’est la production qui est en baisse», attestent-ils.

Selon les professionnels du secteur, les mandataires sont «les seuls responsables de cette situation qui pénalise lourdement les ménages, particulièrement à l’approche des fêtes religieuses».

Plus explicites, ils déclarent que ces derniers haussent les prix, malgré l’opposition des agriculteurs qui sont souvent obligés de supporter les pertes quotidiennes. «Les mandataires préfèrent vendre des petites quantités à des prix élevés que de brader les prix. Résultat : 1500 tonnes de fruits et légumes sont jetés quotidiennement.»

Selon les mêmes interlocuteurs, «ce sont les mandataires, à la recherche de gain facile, qui sont à l’origine de la flambée des prix. La production a été très bonne cette année et s’est matérialisée, sur le terrain, par une large disponibilité de toutes sortes de produits. Les quantités réceptionnées par ce marché depuis le début du mois sont la meilleure preuve».* 24 Octobre 2012-Le Temps d’Algérie

**virée matinale au marché de gros des Eucalyptus, au sud d’Alger

*C’est dans ce temple du commerce où argent, trafic et petits arrangements s’entremêlent, et que s’échangent, chaque jour, des quantités astronomiques de produits agricoles frais***

**L’excédent est jeté à la poubelle !

Le marché des fruits et légumes commerce_840841_679x417

Pour s’approvisionner en fruits et légumes, les marchands d’Alger et d‘ailleurs vont au marché de gros des Eucalyptus, au sud de la capitale.

C’est dans ce temple du commerce où argent, trafic et petits arrangements s’entremêlent, que s’échangent, chaque jour, des quantités astronomiques de produits agricoles frais. C’est aussi ce lieu qui sert de bourse de ces produits qui proviennent en majorité des champs de la Mitidja, de Aïn Defla ou de Relizane. La route qui mène aux Eucalyptus est particulièrement animée. Pourtant, les premières lueurs du soleil n’ont pas encore pointé à l’horizon. Il est 5h30 et, fait inhabituel en ce 14 décembre, le temps est clément. Un avantage pour les dizaines de camions de tous tonnages qui convergent vers ce marché qui alimente la région en fruits et légumes frais.

Sous le faible éclairage des lampadaires installés autour de l’enceinte se dégage une première surprise : le marché n’est pas aussi «sale» qu’on le pense. Le sol est bitumé, la cour est large, un parfum d’orange fraîche bouscule l’odeur des restes de la veille. Les 80 espaces qu’occupent les «mandataires» sont spacieux pour contenir le flux incessant de produits qui proviennent des quatre coins du pays.
Autre réputation surfaite : l’absence de sécurité. Quelques minutes à peine après notre arrivée, des agents de sécurité viennent nous «cueillir» en pleine discussion avec des marchands venus de la wilaya de Blida, distante de quelques kilomètres de là.

Les mandataires et les autres

En ce début de journée, les mandataires viennent tout juste d’ouvrir leurs locaux. Les premiers agriculteurs arrivent, suivis de près par les détaillants, reconnaissables à leurs petites camion nettes made in China. La mercuriale étant inexistante, les prix sont donc «libres». «Les oranges sont à 50 DA, voir 45 DA», répond Mohamed Medjber, mandataire et délégué de ces «commissionnaires» chargés de vendre la marchandise à la place des agriculteurs. «Mais le prix varie, il peut descendre comme il peut augmenter», ajoute-t-il, pendant que des ouvriers déchargent encore des caisses des camions stationnés à l’autre bout du local. Car ici, les mandataires ne font rien.

A part «vendre» la récolte et prendre au passage 6 à 8% de bénéfice sur le «prix de vente». Les autres charges sont assumées par les paysans eux-mêmes. Pourtant, l’orange se retrouve, à quelques kilomètres de là, exposé au double, voire plus, de son prix d’origine.
Autre mandataire, autres produits : Ahmed Brahimi vend des choux-fleurs et des agrumes. «Les choux-fleurs font 10 DA», dit-il. Pourquoi ce
légume coûte-t-il plus cher chez les détaillants ? Notre interlocuteur répond que cela relève «d’autres sphères».

Il accuse clairement les détaillants de surenchérir sur les prix. Une thèse que réfute Mohamed Boumerdasi, un marchand de fruits et légumes venant de Boumerdès pour s’approvisionner. «Je prends une marge importante parce que je paie des charges et j’ai des employés», se défend-il. Il avoue même que sur certains produits, comme les choux-fleurs, ses marges peuvent atteindre les 100%. Pourquoi ? «Parce que je nettoie les légumes !», répond-il sans conviction, avant de s’en aller «faire ses courses». Pourtant, en sortant du marché, le contraste est saisissant : le prix de ce légume de saison est affiché à plus de 50 DA dans la majorité des commerces de détail.

«Nous jetons l’excédent à la poubelle !»

A quelques mètres de là, Mohamed Kobane dispose du carreau le mieux fourni du marché. Ce mandataire, la quarantaine, emmitouflé dans son burnous, représente à lui seul un bon indice des prix de vente en gros des fruits et légumes.
Même bousculé par les demandes d’éventuels clients, il prend le temps d’annoncer les prix du jour. Ainsi, les carottes sont cédées à 40 DA avant de se retrouver à près de 100 DA chez les détaillants, les navets sont à 50 DA en gros pour finir dans le panier de la ménagère à 90 ou 100 DA, tandis que les fenouils sont à 40 DA, mais sont vendus 80 DA par les marchands de Belcourt ou Bouzaréah. Seuls les oignons (locaux) à 50 DA et l’inévitable pomme de terre à 50 DA échappent à cet enfer de la double tarification ; ils sont cédés à plus au moins 70 DA chez les détaillants. Pour comprendre l’état d’esprit des détaillants, nous en avons accosté certains, qui faisaient leurs emplettes. Tous disent se limiter à des marges «raisonnables».

C’est le cas de Mohamed. Ce jeune marchand de légumes de Kouba (Alger) jure qu’il ne prend «jamais plus de 20 DA sur un produit». Cette profession de foi est également celle d’un autre commerçant, travaillant lui aussi sur les hauteurs de la capitale. Au-delà de la mercuriale, le maître mot qui revient sur toutes les lèvres dans ce mythique marché est «mandataire». Des agents rencontrés sur place, mais également des revendeurs, désignent du doigt ces commissionnaires qui profitent de «la naïveté des paysans pour s’enrichir». «Ils ne font rien. Ils vendent les récoltes des fellahs et partent avec 8% de commission sonnante et trébuchante sans prendre le moindre risque», s’indigne Mohamed, qui propose ses services comme transporteur aux détaillants qui ne disposent pas de véhicule.

Pis, plusieurs personnes attestent que «lorsque les prix des fruits et légumes sont très bas, les mandataires préfèrent les jeter»… L’information est confirmée par Mohamed Medjber, représentant des mandataires.  «Oui, il nous arrive de jeter des produits qu’on n’arrive pas à vendre», répond-il sans hésitation. L’homme avoue même que les risques sont pris uniquement par les agriculteurs. Pourquoi ? «Je ne peux rien faire pour eux», dit-il sans hésitation. Et même lorsque nous demandons pourquoi ce ne sont pas les agriculteurs eux-mêmes qui vendent leur marchandise, l’homme répond sans gêne : «Leur travail est de cultiver la terre. Le nôtre est de vendre leur produit.»  Aux premières lueurs du jour, le marché des Eucalyptus grouille toujours du monde. Une autre journée commence tandis qu’à l’autre bout de la ville, certains détaillanttions affichent déjà des prix largement supérieurs à ceux d’achat.*Ali Boukhlef*El Watan-16.12.2914

*Réactions des internautes:

renks frenks   le 16.12.14 | 14h25

ico_reac_doublequote l anarchie

tout d abord ce ne sont pas des marchés mais plutot des decharges l hygienne et les chambres froides sont inexistantes n importe qui peut acheter ,( smasria) a l entree du marché et ceux qui vont directement sur le terain ou la source pire encore des pommes de terre dans des caisses depassant les 35 kilos surtout les tomates idem pour camoufler leurs mauvaise qualités el ghéch dans tout les produits en haug c est du 2A est en bas c est la merde hachakoum et ce que je n arrive pas a comprendre et qu en france qu il neige ou il géle les prix reste tjrs stables chez nous dés qu il ya une goute qui tombe c est la cata des prix quand au ministre de l agriculture je constate qu il est mieux fait pour la politique que autre chose

MUST116   le 16.12.14 | 14h06

ico_reac_doublequote Au bon marche

Ces mandataires sont-ils les patrons des agriculteurs ou des commerçants véreux car leur espace n’est pas doté de frigo surtout en période de chaleur alors qu’ils se réserve le droit de jeter ou de vendre les produits aux prix qu’ils veulent c’est pour cela qu’ils achètent pas comme dans les vrais marchés d’intérêt national

s@ber.1968   le 16.12.14 | 13h21

ico_reac_doublequote Comme au marché de Rungis…

«Nous jetons l’excédent à la poubelle !»

Ca me rappelle une chose quand je me suis rendu au marché international de Rungis (Paris) pour voir un copain qui travaille là au soir, il m’a montré une chose qui ma choqué : plusieurs tonnes de de fruits et légumes invendables (mais consommables) envoyés directement à la poubelle, il m’a expliqué que ce phénomène se déroule quotidiennement. La seule difference entre Les Eucalyptus et Rungis, le marché de Rungis est régulé aux sous les lois les plus strictes et ce sont les agriculteurs eux mêmes qui viennent vendre leurs produits faris à partir de 3h du matin avec des prix abordables concurrencés (au prix cassés) toujours à l’avantage du client, la bas les clients (revendeurs détaillants) sont rois. Mais chez nous les grossistes c’est de la mafia de la pire cosanostra.

ladi53   le 16.12.14 | 12h55

ico_reac_doublequote les detaillants se sucrent

c ‘est clair c’est le détaillant qui double le prix une fois sorti du marché de gros.

tahi   le 16.12.14 | 12h45

ico_reac_doublequote quand je lis que des trafiquants mandataires profitent de la sueur des agriculteurs,afin de s’enrichir davantage au detriment du peuple la nausee me prend surtout quand tout cela se fait devant des autorites.ces ignorants venus des tenebres appliquent leur loi avec la benediction du frere gnome qui recoit en contre partie la tchipa qui s’eleve a des milliards de DA.ce pays ne pourra jamais sortir de l’engrenage de la mafia politico-financiere qui tire les ficelles afin de s’enrichir davantage.le peuple a ete berné…

verru amazigh   le 16.12.14 | 12h16

ico_reac_doublequote QUALITE PRIX.

Outre les prix qui grimpent et qui ne redescendent que peu (pommes de terre, tomate par exemple) il faut dire que les prix sont chers pour nos paniers comparés aux revenus des ménages. L’aspect qualité est aussi un autre problème lorsqu’on constate que sur un kilo de légumes acheté près de la moitié va à la poubelle. (artichauts, choux verts, choux blancs, ail vert, oignons verts etc…). Ce marché des fruits et légumes reste à organiser totalement pour le rapprocher des mercuriales des autres pays.

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*Plus de 6,4 tonnes de poissons congelés jetés dans la forêt de Kristel à Oran

Plus de 6, 4 tonnes de poissons congelés avariés ont été découvertes récemment dans la forêt de Kristel (Oran), a-t-on appris lundi auprès de la direction locale de la Pêche et des ressources halieutiques. Il s’agit de 320 boites de poissons blancs congelés d’un poids de 20 kg chacune, importés d’Uruguay, a révélé à l’APS, M. Mohamed Bengrina indiquant que ce lot a été découvert dans la forêt de Kristel, à l’Est d’Oran, avant qu’il ne soit détruit au niveau de la décharge d’El Kerma (Es-Sénia) par les services concernés. Le même responsable a précisé que pour l’heure, seul le nom de l’importateur de ce produit a été identifié. Pour sa part, le directeur de l’environnement de la wilaya, M. Mohamed Mékakia a déposé plainte dimanche, demandant l’ouverture d’une enquête pour faire toute la lumière sur cette affaire.*latribune-19.11.2012.

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Les vacances de l’inspecteur Taha (feuilleton)  

*-1 …suivre les crimes alimentaires

Avec son apprenti, l’inspecteur Taha est enquêteur à la toute nouvelle brigade de contrôle des prix et de la qualité alimentaire, chargé des investigations et des fraudes, autant dire un gros travail dans un pays qui mange beaucoup et à peu près n’importe comment. Ses vacances à lui et à son apprenti sont réglées, à travers toute l’Algérie, à suivre les crimes alimentaires. Il est midi sur l’une des rares terrasses de café d’Alger. L’apprenti déguste une glace à la vanille qu’il dévisage, si tant est qu’une glace possède un visage. L’apprenti a cet air éternellement circonspect devant un produit alimentaire, surtout depuis qu’il a intégré la nouvelle brigade de contrôle.
- Inspecteur, comment on fabrique la glace déjà ? L’inspecteur Taha est aux prises avec une limonade orange, dont il n’aime pas non plus la tête. Oui, il sait que les limonades n’ont pas de tête mais ne peut s’empêcher d’interpeller le serveur. Celui-ci glisse lentement vers l’inspecteur, claquettes et veste rouge « à jeun », c’est-à-dire en langage populaire, directement sur la peau.
- Oui ? L’inspecteur Taha l’a longuement regardé.
- Non, rien.
- Et ma glace ?

L’apprenti n’a pas oublié sa question. L’inspecteur Taha, après avoir définitivement acquis la conviction que cette limonade n’en n’est pas une et qu’elle se rapproche d’une arme de destruction massive, a posé la bouteille et s’est saisi du journal posé sur la table. Quelques regards aléatoires plus tard, il annonce le programme :
- 35 morts des suites d’une intoxication alimentaire à Bouira.
- Salle des fêtes ? lui demande l’apprenti.
- Réception à la wilaya.
- Viande hachée ?
- Pizza. L’inspecteur Taha se lève d’un bond.
- C’est pour nous, on y va ! L’apprenti connaît Bouira, pas vraiment l’endroit agréable pour des vacances d’été. Il se lève à contrecœur :
- Et les consommations ?
- Un apprenti doit apprendre à payer. …

****

Avec son apprenti, l’inspecteur Taha est enquêteur à la toute nouvelle brigade de contrôle des prix et de la qualité alimentaire, chargé des investigations et des fraudes, autant dire un gros travail dans un pays qui mange beaucoup et à peu près n’importe comment. Ses vacances à lui et à son apprenti sont réglées, à travers toute l’Algérie, à suivre les crimes alimentaires. Ils viennent de partir à Bouira, 35 morts suite à une intoxication à la pizza. Ils ont démarré tôt. Au volant de sa Maruti orange toutes options, l’inspecteur Taha s’est arrêté à Beni Amrane pour prendre un café.
- Tu en veux un ? demande-t-il à son apprenti assis à côté, en train de mordre dans une barre chocolatée. Avec mon argent, ajoute-t-il pour le rassurer, le voyant hésiter.
- Merci inspecteur. Alors dans un grand verre, avec beaucoup de sucre, du lait et deux croquets. L’inspecteur Taha, grand et mince, a déplié son interminable corps pour sortir de la minuscule Maruti. Il est 10h du matin, 10 minutes après, l’inspecteur revenait, chargé comme un serveur. Ça tombe bien, l’apprenti, dos toujours voûté, vient de terminer sa barre de chocolat.

- Y a pas à dire, inspecteur, le chocolat turc, c’est du bon. Et pas cher. Le temps d’avaler ce petit-déjeuner et les deux enquêteurs ont repris la route. A la sortie de Beni Amrane, petit tronçon d’autoroute, la Maruti frise les 100 kilomètres à l’heure et tremble de tout son corps.
- L’inconvénient de cette autoroute Est-Ouest, c’est qu’il n’y a pas d’endroit où s’arrêter pour manger.
- Tu ne penses vraiment qu’à manger…
- C’est notre métier inspecteur, si on ne mange pas, comment va-t-on savoir ce qui tue ? L’inspecteur n’a rien trouvé à répondre à cette logique. Quelques dizaines de minutes plus tard, la plaine de Bouira, jaunie par la chaleur, apparaissait.
- On va arriver juste pour l’enterrement mais il faut d’abord passer à la morgue, prévient l’inspecteur.
- J’espère qu’il y aura un couscous pour l’enterrement… …

Par Chawki Amari (El Watan-07.08.2010.)

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5 réponses à “Le marché des fruits et légumes”

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