Forum de Davos
** 46e Forum économique mondial de Davos
Du 20 au 23 janvier 2016
*Le World Economic Forum s’est ouvert mercredi 20 janvier 2016. En toile de fond: conflits et attentats qui se multiplient, conjoncture économique morose, croissance des inégalités, une récession mondiale. La fracture sociale occupe de plus en plus les esprits, et les idées de gauche font un retour remarqué. La composition des tables rondes et les thèmes de débats choisis reflètent donc ces inquiétudes
**A Davos, les craintes d’une « récession mondiale » en toile de fond
*Il y a dix ans, il avait prédit la crise financière américaine et il faut juste espérer que « Dr Doom » (Docteur Catastrophe), comme on l’a surnommé depuis, ait perduses talents de devin. Arrivant mardi soir à Davos, pour participer au Forum économique mondial annuel qui s’ouvre mercredi 20 janvier 2016, l’économiste Nouriel Roubini nous a fait cette comparaison inquiétante :
« On vient ici pour discuter des solutions à long terme, a-t-il observé. Mais comme en 2008, on va être rattrapés par les problèmes de court terme. Les gens se posent la même question : sommes-nous au bord d’une récession mondiale ? »
*Car où que l’on regarde, depuis cette montagne suisse où se réunissent jusqu’à la fin de la semaine près de 3 000 représentants des élites globalisées, l’horizon est très sombre. L’Europe, dont la crise de l’euro a été tant débattue les années précédentes, est aujourd’hui confrontée au double défi du terrorisme et d’une crise migratoire sans précédent depuis la seconde guerre mondiale.
*Au Moyen-Orient, le chaos qui a succédé, cinq ans après, au « printemps arabe », déstabilise la région et les nouvelles tensions entre l’Iran et l’Arabie saoudite ont presque éclipsé la bonne nouvelle de l’accord sur le nucléaire iranien et de son corollaire, la levée des sanctions. En Chine, le ralentissement de la croissance et les faux pas de pilotage économique de l’équipe au pouvoir sèment le doute sur les marchés mondiaux. Les économies émergentes ne dopent plus la croissance mondiale, la Russie et le Brésil sont en récession.*source: Le Monde / mercredi 20 janvier 2016
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*Qu’est-ce que le Forum de Davos?
Chaque mois de janvier, la petite commune de Davos, dans l’est de la Suisse, 12 000 habitants en temps normal, se transforme pendant quelques jours en centre économique scruté dans le monde entier. Le Forum économique mondial, qui débute mercredi 21 janvier et se tient jusqu’à samedi, attirera cette année 2 500 personnalités, dont de nombreux chefs d’Etat ou de gouvernement et des dirigeants de grands groupes. François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel, le président du Conseil italien Matteo Renzi, et la directrice du Fonds monétaire international (FMI) la Christine Lagarde, feront entre autres une apparition lors de cette édition 2015. Ce sera la première participation du président français.
***C’est ce qui s’appelle avoir le blues. Seulement 37 % des chefs d’entreprise anticipent une amélioration de la croissance mondiale en 2015, selon une étude de PwC, dévoilée mardi 20 janvier à Davos, à l’ouverture du 45e Forum économique mondial. « 17 % des dirigeants anticipent un ralentissement de la croissance », selon cette étude réalisée auprès de 1 322 chefs d’entreprise originaires de 77 pays, alors qu’ils n’étaient que 7 % à se montrer aussi pessimistes en 2014.
« Il y a clairement une baisse de moral des PDG, note Bernard Gainnier, président de PwC pour la France et l’Afrique francophone. Les entreprises vivent aujourd’hui dans un véritable chaudron concurrentiel, des acteurs comme Uber ou Netflix ouvrent de nouvelles brèches, la technologie bouleverse les business models existants… Tout cela inquiète. »
Sans surprise, ce sont les patrons français qui se montrent les plus préoccupés : seulement 14 % d’entre eux s’attendent à une amélioration de la croissance dans le monde cette année, contre 33 % en Allemagne et 45 % dans la région Asie-Pacifique.
Paradoxalement, 39 % des dirigeants interrogés par PwC se disent néanmoins « très confiants » dans leur capacité à augmenter leur chiffre d’affaires en 2015. « La crise est clairement passée par là, analyse M. Gainnier. Même s’ils sont inquiets, les chefs d’entreprise s’estiment aujourd’hui mieux armés pour résister, ils s’adaptent plus vite, réagissent mieux. »
Les patrons américains redressent particulièrement la tête, boostés par la croissance apportée par les gaz et pétroles de schiste dans leur pays : ils sont 43 % à se montrer optimistes pour leur business, un chiffre en hausse de 10 points par rapport à l’an dernier.
Les Etats-Unis, principal relais de croissance
Preuve qu’il se passe quelque chose outre-Atlantique, 38 % des chefs d’entreprise citent d’ailleurs les Etats-Unis comme leur principal relais de croissance cette année, alors qu’ils n’étaient que 30 % en 2014.
« C’est la première fois en cinq ans que les Etats-Unis passent devant la Chine, on assiste à un vrai basculement », estime M. Gainnier. A bien y regarder, c’est d’ailleurs l’ensemble des pays matures qui reprend du poil de la bête : le Royaume-Uni dépasse le Brésil, l’Allemagne conserve sa troisième position, le Japon prend la place de la Russie…
De là à dire que les pays émergents ont laissé passer leur chance, c’est peut-être aller un peu vite. Mais certains signes montrent que l’élite économique mondiale s’interroge.
Le Forum de Davos a ainsi inscrit pas moins de trois conférences sur l’empire du Milieu à son agenda et Li Keqiang, le premier ministre chinois, devait lui-même venir disserter, mercredi, sur « l’impact global de la transformation de l’économie chinoise ».
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*Les 1% les plus riches au monde possèdent plus que les autres 99% réunis
Le patrimoine cumulé des 1% les plus riches du monde a dépassé l’an dernier celui des 99% restants avec un an d’avance sur les prévisions, a indiqué lundi l’ONG britannique Oxfam à l’approche du forum économique mondial de Davos (Suisse).
Illustration du creusement spectaculaire des inégalités ces dernières années, l’ONG a calculé que « 62 personnes possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale », alors que « ce chiffre était de 388 il y a cinq ans ».
L’ONG appelle les participants au forum de Davos à agir : « Nous ne pouvons pas continuer à laisser des centaines de millions de personnes souffrir de la faim, alors que les ressources qui pourraient les aider sont amassées par quelques personnes en haut de l’échelle », affirme Manon Aubry, chargée des questions de justice fiscale et d’inégalités chez Oxfam France, citée dans un communiqué.
Mettre un terme à « l’ère des paradis fiscaux »
Selon l’ONG, « depuis le début du XXIe siècle, la moitié la plus pauvre de l’humanité a bénéficié de moins d’1% de l’augmentation totale des richesses mondiales, alors que les 1% les plus riches se sont partagés la moitié de cette hausse ».
Pour faire face à cette croissance des inégalités, Oxfam appelle notamment à mettre un terme à « l’ère des paradis fiscaux », soulignant que 9 entreprises sur 10 figurant « parmi les partenaires stratégiques » du WEF « sont présentes dans au moins un paradis fiscal ».
« Nous devons interpeller les gouvernements, entreprises et élites économiques présents à Davos pour qu’ils s’engagent à mettre fin à l’ère des paradis fiscaux qui alimentent les inégalités mondiales et empêchent des centaines de millions de personnes de sortir de la pauvreté », affirme Winnie Byanyima, la directrice générale d’Oxfam International, qui sera présente à Davos.
L’an dernier, plusieurs économistes avaient contesté la méthodologie utilisée par Oxfam. L’ONG avait défendu l’instrument de mesure utilisé dans cette étude : le patrimoine net, c’est-à-dire les actifs détenus moins les dettes.*18/01/2016 – Source: AFP
**62 personnes possèdent autant que la moitié la plus pauvre de l’humanité
En 2015, 62 personnes possédaient à elles seules les mêmes richesses que la moitié la plus pauvre de l’humanité, soit 3,5 milliards de personnes, ressort-il d’un rapport intitulé « Une économie au service des 1% » et publié par l’ONG de coopération Oxfam-Solidarité à l’occasion du Forum économique mondial de Davos.
Un modèle économique « fortement biaisé »
Oxfam pointe du doigt un modèle économique « fortement biaisé » en faveur des plus fortunés et un « réseau de paradis fiscaux toujours plus élaboré » qui garantit que les revenus et les richesses restent « hors de portée des citoyens ordinaires et de leurs États ».
Les raisons de « cette incroyable concentration des richesses et des revenus » réside, selon Oxfam, dans la croissance des rendements en faveur du capital, au détriment du travail, plus lourdement taxé. En outre, poursuit l’ONG, l’écart se creuse rapidement, dans le monde du travail, entre les travailleurs moyens et ceux qui occupent les plus hauts postes.
Autre tendance néfaste, pour Oxfam, « l’institutionnalisation de l’optimisation fiscale », qui pèse sur les revenus fiscaux des États, et à laquelle ne sont en mesure de recourir que les entreprises et les particuliers fortunés.
Pour corriger le tir, Oxfam appelle en priorité les dirigeants mondiaux à s’entendre sur une approche globale pour éradiquer les paradis fiscaux.*17/01/16 -Source: Belga
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**La banque centrale américaine s’inquiète du ralentissement de la croissance mondiale
À la veille de l’ouverture du quarante-cinquième Forum économique mondial de Davos (Suisse), le Fonds monétaire international (FMI) a présenté, mardi 20 janvier, de nouvelles prévisions qui n’incitent pas à l’optimisme. Au-delà même des chiffres de la croissance mondiale, révisés à la baisse de 0,3 point à 3,5 % en 2015 et à 3,7 % en 2016, deux caractéristiques fortes ressortent de la mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale (PEM) par rapport aux précédentes, publiées en octobre 2014 : les pays émergents et en développement traversent une période difficile et, globalement, la baisse du prix du pétrole ne suffira pas pour compenser les effets négatifs de la faiblesse de l’investissement et de la diminution de la croissance potentielle dans la plupart des grands pays.
Pour le FMI, qui n’a cessé de revoir ses prévisions à la baisse depuis 2010, l’économie américaine est la seule grande économie dont les projections ont été revues à la hausse. La reprise en zone euro et au Japon reste poussive : elle serait plus lente que prévu il y a quatre mois.
La Chine et les pays émergents ralentissent Les anciens BRICS, dont on célébrait le dynamisme au début des années 2000, connaissent de sérieuses difficultés. La croissance dans les pays émergents et en développement a été révisée en baisse de 0,6 point à + 4,3 % cette année et de 0,5 point à + 4,7 %, en 2016. Les ajustements les plus forts concernent la Communauté des Etats indépendants (CEI, ex-URSS), l’Afrique subsaharienne et l’Amérique latine, qui sont notamment touchés par la fin du boom des matières premières.
En moyenne, la croissance des émergents serait plus faible en 2015 (+ 4,3 %) qu’en 2014 (+ 4,4 %). Un fléchissement qui résulte d’une combinaison de facteurs : le ralentissement chinois, la récession russe et la baisse de la croissance potentielle dans les pays exportateurs de produits de base.
En 2014, la progression du produit intérieur brut (PIB) de la Chine a été limitée à 7,4 %, soit son niveau le plus bas depuis vingt-quatre ans. Le ralentissement de la première économie mondiale, qui a bien évidemment des conséquences globales, pèse d’abord sur l’activité des pays émergents d’Asie.
L’économie indienne s’en sortirait un peu mieux que la moyenne. Elle repasserait au-dessus de la barre des 6 % et afficherait, en 2016, un rythme de croissance supérieur à celui de la Chine : 6,5 % contre 6,3 %. L’affaiblissement de la demande extérieure adressée à New Delhi serait compensé par l’amélioration des termes de l’échange, ainsi que par un redressement de l’activité industrielle et de l’investissement après les réformes conduites depuis la nomination de Narendra Modi au poste de premier ministre.
Un autre facteur de ralentissement dans les émergents est la dégradation de l’économie russe. Bien qu’attendue du fait des sanctions liées à l’intervention en Ukraine et de la baisse des prix du pétrole, elle est impressionnante : le PIB se contracterait de 3,5 % en 2015 et de 1 % en 2016. La récession russe et la dépréciation du rouble fragiliseraient à leur tour les autres pays de la région.
Dans de nombreux pays en développement exportateurs de produits de base, enfin, la baisse des cours de l’or noir et d’autres produits de base entamerait la croissance à moyen terme. C’est ce qui explique la révision à la baisse des perspectives économiques en Amérique latine et en Afrique.
Nombreux sont aussi les pays qui pourraient souffrir de l’affaiblissement de leurs monnaies par rapport à un dollar qui s’est apprécié d’environ 6 % en valeur effective réelle par rapport à octobre 2014.
La baisse du pétrole ne suffit pas Dans les pays avancés, dont beaucoup sont importateurs de pétrole, la dégringolade des prix de l’or noir, qui ont chuté de 55 % en dollars depuis septembre, donnera « un coup d’accélérateur à la croissance mondiale au cours des deux prochaines années environ », en accroissant le pouvoir d’achat et la demande privée. Le 22 décembre 2014, Rabah Arezki et Olivier Blanchard, l’économiste en chef du Fonds, avaient détaillé deux scénarios sur leur blog : l’un, où les prix tombant de 22 % en 2014 et de 13 % en 2019, le surcroît de PIB serait de 0,7-0,8 % pour le monde ; le second, où les prix se redressant progressivement, l’amélioration serait plus limitée, de + 0,3 à + 0,4 point.
Ce coup d’accélérateur ne compensera pas les faiblesses de l’investissement et les effets négatifs de la baisse de la croissance potentielle. Le FMI insiste en outre sur « l’incertitude considérable » entourant l’évolution future des prix du pétrole.
La baisse du prix du pétrole dopera la croissance, selon le FMI
Un bon dosage à trouver dans les politiques budgétaires et monétaires Dans ce paysage économique mondial plutôt sombre, le FMI juge « urgent d’opérer des réformes structurelles dans de nombreux pays, avancés et émergents, tandis que les priorités de la politique macroéconomique diffèrent. »
Évoquant implicitement les pressions désinflationnistes en zone euro, le Fonds insiste sur la nécessité pour la politique monétaire de « rester accommodante par d’autres moyens afin d’éviter une hausse des taux d’intérêt réels. » L’institution recommande aussi de « moduler le rythme et la composition de l’ajustement budgétaire de manière à soutenir à la fois la reprise et la croissance de long terme. »
Les présidents de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, et de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, auront sûrement reçu le message.
Des risques « élevés » sur les marchés financiers Last but not least, le Fonds juge « élevés » les risques sur les marchés financiers qui sont liés aux changements d’état d’esprit et aux poussées de volatilité. Les éléments déclencheurs, précise-t-il, pourraient être une évolution inattendue de l’activité dans les grands pays ou une trajectoire inattendue de la normalisation monétaire américaine dans le contexte d’une expansion mondiale inégale. Les pays émergents, précise-t-il, y seraient particulièrement exposés, et pourraient faire face – à nouveau – à une inversion des flux de capitaux.
**lemonde.fr/2015/01/21/
**Qui organise le Forum?
C’est une fondation à but non lucratif qui est à l’origine du Forum économique mondial, dont elle porte le nom (« World Economic Forum » en anglais, WEF). Fondée en 1971 par un économiste allemand, Klaus M. Schwab – qui préside encore l’organisation –, elle est financée par le millier de grandes entreprises qui en sont membres. On trouve parmi elles, pêle-mêle, ArcelorMittal, Google, Facebook, les français Total, Publicis, Sanofi, GDF Suez, Veolia…
Décrite comme « indépendante » et « impartiale » dans ses statuts, elle compte près de 500 employés et est dirigée par un « conseil de la fondation » qui compte 26 membres, dont les Français Carlos Ghosn (PDG de Renault-Nissan) et Christine Lagarde. Son rôle premier est d’être le « gardien de la mission, des valeurs et de la marque » de la fondation, de décider de la stratégie de l’organisation, de nommer de nouveaux membres, etc. Bien que le règlement de la fondation affirme que le conseil doit « tendre vers la parité », il ne compte que 5 femmes pour le moment.
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**combien ça coùte?
**La Fondation dispose d’un budget annuel d’environ 200 millions de francs suisses (près de 200 millions d’euros). Un peu plus de la moitié est consacrée à l’organisation des forums (celui de Davos étant le principal mais pas le seul), tandis que l’autre moitié sert à la rémunération du personnel, selon le rapport annuel 2013-2014
*.Côté revenus, chaque entreprise adhérente verse une adhésion annuelle minimum de plus de 40 000 euros ainsi que plus de 18 000 euros pour que son PDG puisse participer au forum de Davos, soit un total de près de 60 000 euros. Les membres les plus importants (et les plus riches) peuvent devenir « Industry Associates », pour plus de 100 000 euros, « Industry Partners », pour plus de 200 000 euros, ou « Strategic Partners » au-delà de 400 000 euros. Ces statuts donnent droit à des privilèges pendant les forums (réunions et dîners privés, etc.) et la possibilité d’envoyer plusieurs représentants, expliquait en 2011 un article du New York Times traduit dans Courrier international. Ces adhésions représentent 39 % des recettes de la fondation, la majeure partie provenant des partenariats (sponsoring).
*De quoi parlent-ils donc?
Le but du Forum, depuis sa première édition en 1971, a longtemps été de promouvoir un modèle de management européen – il s’appelait d’ailleurs « European Management Forum » jusqu’en 1987, date à laquelle il est devenu le « forum économique mondial ». Son fondateur, Klaus Schwab, était impressionné par le modèle américain, notamment dépeint dans Le Défi américain du Français Jean-Jacques Servan-Schreiber. Quelque 400 chefs d’entreprise européens ont participé à la première réunion dans la petite station de Davos, choisie pour son isolement, sous le parrainage de la Commission européenne.
Selon l’article 3 de ses statuts, la fondation œuvre pour « améliorer l’état du monde » via « les collaborations entre public et privé ». Dans ce but, ses membres « identifient des problèmes au niveau mondial, régional et industriel, cherchent des solutions et, quand c’est possible, créent des partenariats pour agir Chaque année, plusieurs thèmes sont sélectionnés pour les nombreuses conférences. Lors de l’édition 2015 seront ainsi évoqués la résolution de crises géopolitiques, les répercussions du changement climatique, la lutte contre les pandémies, le futur de l’énergie, les inégalités de richesse… Outre des dirigeants d’entreprises et des chefs d’Etat et de gouvernement, des représentants de la société civile (ONG, universitaires, responsables religieux, personnalités du monde de la culture…) seront également présentes.
**Pourquoi le Forum est critiqué?
Le forum de Davos a mauvaise réputation. Il est perçu comme la réunion des puissants et riches capitalistes – ce qu’il est en grande partie – réunis pour la défense d’un modèle qui les avantage. « Tous les acteurs de la compétition des temps modernes s’y retrouvent pour professer une même foi en un libéralisme de bon aloi : une louche de commerce international débridé et quelques cuillères à soupe de règles du jeu et d’éthique », écrivait Bernard Esambert, ingénieur et financier français, dans Une vie d’influence (éditions Flammarion). « Il ne faut y voir rien de plus qu’une machine à café mondiale où des gens se rencontrent, bavardent, se serrent la main, échangent des tuyaux et s’en vont », affirmait de son côté Jacques Attali en 2009 dans le quotidien suisse La Liberté. Certains patrons de grands groupes, pourtant membres de la fondation, comme Facebook ou Google, ont cessé d’y aller chaque année. Une des principales multinationales mondiales, Apple, n’est même pas adhérente de l’organisation.
Mais le forum fait toutefois régulièrement preuve d’ouverture, en diversifiant le profil des participants. Ainsi, dès 2000, José Bové, alors nouveau héraut de l’altermondialisme, avait été invité, mais il avait préféré manifester dans la station suisse avant de participer, l’année suivante, au premier Forum social mondial à Porto Alegre.
Après la crise financière de 2008, le fondateur du WEF, Klaus Schwab, avait appelé en 2011 dans Le Monde à « abandonner les excès du capitalisme pour plus d’engagement social ». L’économiste constatait notamment que « le capitalisme s’est déséquilibré » et avait « besoin d’être réformé ».
« La mise en œuvre spéculative de capital virtuel en comparaison à une utilisation du capital dans l’économie réelle a pulvérisé les limites de la raison et échappe à tout contrôle. (…)
[Face à l'entrepreneur qui assume le risque de ses investissements], le manager a été associé aux intérêts des détenteurs de capitaux par un système de bonus exagéré, ce qui a perverti le système. (…)
Le capital n’est plus le facteur de production décisif dans le système économique mondialisé. »
La fondation, qui publie régulièrement des rapports sur de nombreux thèmes, a plusieurs fois affiché sa préoccupation face à la « montée des inégalités » avec un « fossé persistant entre les revenus des citoyens les plus riches et ceux des plus pauvres » qui menace la stabilité mondiale.
Mais l’apport concret de ces études et des discussions chaque mois de janvier à Davos, lui, est difficilement quantifiable. En 2012, Mohamed El-Erian, gérant de l’un des plus gros fonds d’investissement au monde, Pimco, avait décrit le rassemblement comme « un prestigieux salon où l’on discute », qui veut « influencer la politique aux niveaux national et mondial » mais qui, « au fil des années et dans un monde de plus en plus instable et incertain, n’a pas eu beaucoup d’impact ».*lemonde.fr/2015/01/21/
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*Abandonnons les excès du capitalisme pour plus d’engagement social
*Par Klaus Schwab, économiste et fondateur du Forum de Davos
Depuis quelques mois, la critique du capitalisme s’amplifie. Les mouvements de protestation tels que Occupy Wall Street sont scandalisés par les excès des banquiers qui, de l’avis des manifestants, sont responsables de la crise économique mais ne sont pas mis face à leurs responsabilités. En même temps, de nombreux groupes sociaux civils se solidarisent avec les actions anticapitalistes et reflètent la frustration mondiale des citoyens.
Ces protestations contre le capitalisme sont sans aucun doute dans l’air du temps. Toutefois, il ne suffit pas de condamner le capitalisme pour ses indéniables débordements. Une analyse plus approfondie est nécessaire pour comprendre pourquoi le système capitaliste sous sa forme actuelle ne convient plus.
Dès le début de la crise, en janvier 2009, j’ai déclaré dans mon discours d’ouverture de Davos : « Aujourd’hui, partout dans le monde, les hommes et les femmes se demandent comment des décisions fondées sur la cupidité et l’incompétence ont pu être prises en faisant fi de tous les mécanismes de contrôle. Des décisions dont les conséquences terribles ont touché non seulement l’économie mondiale mais aussi le citoyen moyen qui a perdu sa retraite, son logement et son emploi. Les personnes concernées sont atterrées, désemparées, angoissées et en colère. »
On s’attendait à cette époque à ce que la crise suscite un changement fondamental de comportement des dirigeants de l’économie et ce, surtout dans le domaine financier. Presque trois ans se sont écoulés depuis et nous n’avons pas encore tiré les leçons de ces erreurs. Le système qui nous a conduits à la crise est depuis longtemps dépassé et nous ne pourrons pas non plus surmonter cette morosité à long terme si nous continuons à nier la nécessité d’un changement. Le capitalisme a besoin d’être réformé pour trois raisons :
1. Le capitalisme s’est déséquilibré. La mise en oeuvre spéculative de capital virtuel en comparaison à une utilisation du capital dans l’économie réelle a pulvérisé les limites de la raison et échappe à tout contrôle. Pour équilibrer les risques, il faut des opérations financières et pas des transactions qui spéculent avec la spéculation elle-même.
2. Dans le système capitaliste d’origine, nous faisions une nette différence entre, d’une part, l’entrepreneur qui assume le risque de ses investissements et qui est rémunéré en conséquence par du profit et, d’autre part, le manager dont l’objectif professionnel est d’assurer l’avenir à long terme de l’entreprise dans l’intérêt de tous les actionnaires. Le manager a été associé aux intérêts des détenteurs de capitaux par un système de bonus exagéré, ce qui a perverti le système. C’est là que réside la racine du mal, car elle entraîne des rémunérations excessives et mine l’éthique professionnelle du manager.
« Talentiste »
3. Le capital n’est plus le facteur de production décisif dans le système économique mondialisé. Nous vivons de plus en plus dans un monde où les avantages concurrentiels ne sont pas générés à partir de capital mais sur la base de prestations la plupart du temps intellectuelles, donc immatérielles. A cela s’ajoute le fait que, au fur et à mesure que le bien-être augmente, il se produit un glissement des valeurs de la quantité vers la qualité. La performance économique de demain ne sera donc plus déterminée par le capital mais en premier lieu par le facteur de production qu’est le « talent ». Nous nous dirigeons par conséquent dans une certaine mesure du capitalisme vers le « talentisme ».
Les protestations sur toute la planète sont dangereuses si elles se transforment en lutte des classes. Nous avons besoin d’impulsions qui amènent la société à réfléchir et à agir pour procéder aux corrections nécessaires. Il faut en venir avant tout à une reprofessionnalisation du métier de manager. C’est justement parce que le talent est un facteur crucial de réussite qu’il est trop souvent devenu la justification de salaires et de bonus exorbitants. Les talents ne sont toutefois pas décisifs uniquement dans la vie économique mais aussi dans toute vie professionnelle. Pourquoi un excellent professeur devrait-il gagner moins qu’un manager moyen ? Pourquoi un chirurgien de renommée mondiale devrait-il gagner moins que le patron d’une entreprise mondialisée ?
Il est certain que chacun devrait être rémunéré en fonction de ses responsabilités et de ses performances mais, dans le fond, c’est l’objectif professionnel et pas seulement l’appât du gain qui devrait être déterminant pour chacun. La dissociation du manager et du porteur de risques mettra également un frein aux activités financières où le profit est monopolisé individuellement, alors que le risque est collectivisé et finit par incomber au contribuable. Bref, nous devons abandonner les excès du capitalisme pour revenir à une économie de marché dans laquelle la responsabilité individuelle et l’engagement social ne sont pas simplement de vains mots.
Klaus Schwab, économiste et fondateur du Forum de Davos
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