Les indignés du monde.1
**Espagne: des milliers d’«indignés» fêtent leur deuxième anniversaire
Des milliers de personnes ont manifesté dimanche en Espagne pour célébrer le deuxième anniversaire de la naissance du mouvement des «indignés», ne parvenant pas à mobiliser autant qu’à l’origine malgré un chômage record et un programme d’austérité historique.
Sous le mot d’ordre «De l’indignation à la rébellion», les manifestants ont convergé à Madrid vers la Puerta del Sol, place emblématique du mouvement, où ils ont marqué leur anniversaire avec un «cri muet» à 20h00.
Après cette minute de silence, les mains levées au ciel, les manifestants ont applaudi et crié en choeur «Oui, nous pouvons».
«La lutte continue», «Ensemble, c’est possible», «Ils appellent ça ‘démocratie’ mais ça n’en est pas une», pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les «indignés» de tous âges, partis de trois points différents de la capitale.
Certains agitaient des drapeaux violet, or et rouge de la Seconde République espagnole, proclamée en 1931. D’autres portaient le t-shirt vert symbolisant les mobilisations dans le secteur de l’éducation, durement frappé, comme la santé, par les coupes budgétaires.
Des manifestations avaient été convoquées dans une trentaine d’autres villes, dont Barcelone, en Catalogne.
Le mouvement, spontané et apolitique, témoignant du ras-le-bol face au chômage, à la corruption et aux excès du libéralisme, avait il y a deux ans surpris un pays où, malgré la crise, le mécontentement s’était jusque là peu exprimé.
Depuis, le chômage a encore augmenté en Espagne, jusqu’au taux record de 27,16%. Il frappe désormais 6,2 millions de personnes dans ce pays de 47 millions d’habitants. A coups de coupes budgétaires et de hausses d’impôts, le gouvernement de droite, arrivé au pouvoir fin 2011, espère récupérer 150 milliards d’euros d’ici 2014 afin de réduire le déficit public.
Malgré le malaise social, les «indignés», qui répondent à une structure horizontale et refusent de se constituer en parti, ont largement perdu en visibilité, ne parvenant plus à convoquer les foules de leurs premiers mois d’existence.
Le mouvement «n’est plus le même qu’avant, mais il a changé de forme», affirmait à Madrid Irene de la Torre, une enseignante de 26 ans au chômage qui avait suivi «avec émotion» la naissance du mouvement dans la capitale espagnole. «Les forces se sont reportées ailleurs», ajoutait-elle, notamment vers les «assemblées de quartiers» et les organisations luttant contre les expulsions de propriétaires surendettés.
«Le gouvernement espagnol ne fait que ce que lui disent de faire l’Allemagne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne», accusait Fernando Gomecello Rodriguez, 65 ans, retraité depuis quelques mois d’une usine de fabrication de camions et qui avait aussi participé à la naissance du mouvement.
«Ils continuent avec ces coupes qui vont faire disparaître le peu d’Etat providence que nous avions pu obtenir», se désolait-il.*AFP-12.05.2013.
**De Madrid à New York, les “indignés” se mobilisent dans 71 pays.
Contre la précarité liée à la crise et le pouvoir de la finance….
** Mobilisation mondiale pour réclamer “une vraie démocratie” et dénoncer le fait que “les politiciens soient au service des élites financières”.
Les “indignés” ont manifesté samedi dans le monde entier, ils veulent donner ainsi une dimension internationale à cette forme de contestation inédite…
**De Madrid à New York, comme dans des centaines de villes de 82 pays à travers le monde, les « indignés » ont manifesté samedi contre les injustices du système capitaliste mondial, la précarité et le pouvoir de la finance, pour cette première journée planétaire de ce mouvement, après la révolte du printemps arabe, en donnant une dimension internationale à cette forme de contestation inédite..“Nous ferons savoir aux politiques et aux élites financières qu’ils servent, que désormais c’est nous, les gens, qui allons décider de notre avenir”, proclame un manifeste appelant à des rassemblements dans toute l’Espagne. L’extension du mouvement, aux Etats-Unis notamment, “démontre qu’il s’agit d’une question qui ne concerne pas seulement l’Espagne mais le monde entier car la crise est mondiale, les marchés agissent à l’échelle globale”, explique Jon Aguirre Such, un porte-parole du mouvement en Espagne.“C’est un phénomène extrêmement prometteur, qui vise à renouveler profondément une forme d’intervention des citoyens dans la politique. Puisque les citoyens ne veulent plus déléguer à des hommes politiques ou des partis, ils veulent peser, chacun à sa place. On peut dire que c’est un retour aux sources de la démocratie”, analyse l’économiste français Thomas Coutrot, co-président du mouvement Attac..(15.10.2011.)
**Sous les slogans « Peuples du monde, levez-vous » ou « Descends dans la rue, crée un nouveau monde », les « indignés » avaient appelé à manifester dans 951 villes de 82 pays, selon le site 15october.net, contre la précarité liée à la crise et le pouvoir de la finance.
Des violences ont éclaté samedi à Rome, en marge du défilé des « indignés » qui a réuni des dizaines de milliers de personnes dans la capitale italienne lors de la première journée mondiale organisée par ce mouvement.A Rome, des incidents ont éclaté dès le début du cortège. Des éléments incontrôlés, masqués de foulards noirs, ont envahi un hôtel de luxe, fracassé les vitrines de banques et mis le feu à une annexe du ministère de la Défense. Plusieurs voitures ont été incendiées.En fin de journée, la place historique de la basilique Saint-Jean de Latran était transformée en champ de bataille. La police a chargé des centaines de jeunes qui lançaient fumigènes, cocktails Molotov et bouteilles contre les forces de l’ordre, tandis que les manifestants pacifiques quittaient les bras en l’air pour ne pas être confondus avec les casseurs. « Ca me dégoûte. C’est la faute du gouvernement qui a contraint les jeunes à se comporter ainsi. Ils ne nous laissent pas le choix », commentait Laura, 23 ans.Pendant ce temps des dizaines de milliers de personnes manifestaient pacifiquement dans la capitale italienne, brandissant des pancartes « Une seule solution, la Révolution! », « Nous ne sommes pas des biens dans les mains des banquiers ».A Londres, où des heurts mineurs avec la police se sont produits à la mi-journée, 800 « indignés » se sont rassemblés dans la City et ont reçu le renfort inopiné du fondateur de WikiLeaks Julian Assange.L’arrivée d’Assange, qui est en liberté conditionnelle dans un manoir près de Londres en attendant une éventuelle extradition vers la Suède où il est poursuivi pour viol, a suscité des cris de joie.« Nous soutenons ce qui se passe ici parce que le système bancaire à Londres est le bénéficiaire d’argent issu de la corruption », a lancé le fondateur de WikiLeaks sur les marches de la cathédrale Saint-Paul, où étaient massés les manifestants.*Soutien du gouverneur de la Banque d’Italie« Je suis venu par solidarité avec les mouvements qui se déroulent dans le monde entier », confiait Ben Walker, un enseignant de 33 ans. « Nous voulons qu’il y ait un peu de justice dans le système financier mondialisé ».Les « indignés » ont bénéficié aussi de la compréhension du gouverneur de la Banque d’Italie, Mario Draghi, qui doit prendre la tête le mois prochain de la Banque centrale européenne (BCE).« Les jeunes ont raison d’être indignés », a déclaré M. Draghi à des journalistes italiens en marge de la réunion du G20 à Paris. « Ils sont en colère contre le monde de la finance. Je les comprends », a déclaré cet économiste de 64 ans, avant de trouver « très dommage » les incidents de Rome.
«Si vous ne nous laissez pas rêver, nous ne vous laisserons pas dormir»
Après les printemps arabe…Cinq mois après l’apparition du mouvement, le 15 mai à Madrid, les « indignés » ou d’autres groupes comme « Occupy Wall Street » ont ciblé tout particulièrement de hauts lieux de la finance mondiale, comme le quartier des affaires de New York, la City de Londres ou la BCE à Francfort, devant laquelle 5.000 à 6.000 personnes se sont rassemblées, aux cris de « ne bradons pas notre avenir à la BCE ».
« D’Amérique jusqu’en Asie, d’Afrique à l’Europe, les peuples se lèvent pour revendiquer leurs droits et réclamer une vraie démocratie », affirme le manifeste du 15 octobre. « Les puissances travaillent pour le bénéfice de quelques uns, ignorant la volonté de la grande majorité. Cette situation intolérable doit cesser », proclame encore le texte.
A Madrid, des dizaines de milliers de personnes sont parties des quartiers périphériques pour refaire le chemin jusqu’à la Puerta del Sol, la place emblématique qu’ils avaient occupée pendant un mois au printemps.« Le problème, c’est la crise, révolte-toi », proclamait une grande banderole en tête de la marche partie de Leganes, une banlieue populaire à une quinzaine de kilomètres au sud de Madrid. Une autre portait l’un des mots d’ordre favoris des « indignés » espagnols: « Si vous ne nous laissez pas rêver, nous ne vous laisserons pas dormir ».A New York, où le mouvement « Occupy Wall Street », qui s’est nourri aux Etats-Unis du chômage des jeunes et de l’accroissement des inégalités, et occupe un parc depuis le 17 septembre, des milliers de personnes ont manifesté dans le calme dans le quartier de la finance, escortés par une forte présence policière.L’extension du mouvement « démontre qu’il s’agit d’une question qui ne concerne pas seulement l’Espagne mais le monde entier car la crise est mondiale, les marchés agissent à l’échelle globale », soulignait Jon Aguirre Such, un porte-parole des « indignés » en Espagne.En Europe, les « indignés » sont descendus dans les rues un peu partout. A Lisbonne, quelque 50.000 personnes de tous âges, ont défilé aux cris de « FMI dehors », rangées derrière une banderole proclamant « Stop troïka », en référence aux créanciers du Portugal (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international).Aux Pays-Bas, un millier de manifestants se sont rassemblés à La Haye, autant sur la place de la Bourse à Amsterdam, et un millier encore sur la Paradeplatz à Zurich, place emblématique de la finance suisse, tandis que Paris a rassemblé plusieurs centaines d’ »indignés ».(source AFP-15.10.2011.)
***voir vidéo » ici »
**Le modèle occidental basé sur l’usure et l’inégalité, ne séduit plus les masses
0- Une histoire de fous
L’Europe est dans tous ses états. Et pour cause! Les difficultés de la zone euro confrontée à une crise aiguë additionnée aux faillites de l’Irlande, du Portugal, de la Grèce et, ce n’est pas rien, de l’Italie. Même un pays comme la France se demande désormais s’il a les reins assez solides pour résister face au tsunami financier qui a emporté ses voisins européens. Mais le propos aujourd’hui n’est pas celui-là. Encore qu’il y ait beaucoup à dire sur un système financier international obsolète qui a largement marqué ses limites. Bretton Woods n’est plus la solution.
En effet, les Accords de New York de 1944, qui ont dessiné les grandes lignes du système financier qui régit, jusqu’à ce jour, les rapports économiques et monétaires internationaux, sont aujourd’hui désuets et ne répondent plus au dynamisme économique de la société. L’objectif de cet accord a été de favoriser la reconstruction et le développement économique d’une Europe laminée par la guerre (1939-1945). Aussi, ce qu’il y a lieu d’en dire est que l’organisation monétaire mondiale actuelle – théoriquement provisoire à l’époque de son avènement – n’est plus en phase avec le développement économique d’une planète où vivent sept milliards de personnes dans 200 pays. Il y avait 42 pays, du moins ceux reconnus souverains, en 1944 et moins d’un milliard et demi d’habitants. Nous n’allons pas, cependant, ratiociner sur ces dérives économico-financières, quoique il y ait beaucoup à en dire, pour relever un fait quelque peu inédit en rapport direct avec la crise de la dette en Grèce, notamment. Il s’agit de la singulière levée de boucliers médiatico-politique, particulièrement en France, à l’annonce par le désormais ex-Premier ministre grec, Georges Papandréou, de son intention d’organiser un référendum pour consulter le peuple grec sur l’accord de Bruxelles et le plan d’aide à son pays. Une décision, combien forte, qui eut un effet contraire ahurissant. Parce que son homologue grec a eu ce geste absolument démocrate, qui l’honore, le président français, Nicolas Sarkozy, a immédiatement ordonné le gel de la contribution de la France dans le cadre de l’accord de Bruxelles. Comment? Le Premier ministre grec ose consulter son peuple – sur un fait qui, pourtant, va engager son pays, verrouillé par l’UE et le FMI, sur le long terme – quand les organismes financiers internationaux faisaient montre de «générosité» envers la Grèce. Une drôle de générosité qui va coûter très cher – en remboursement et service de la dette – à la Grèce et au peuple grec, soumis aux fourches caudines de la finance internationale. Mais dans tout cela, quid de la démocratie, que les dirigeants occidentaux nous chantent sur tous les tons? En réalité, dans un monde occidental tenu par le sacro-saint marché – d’ailleurs après l’annonce du référendum en Grèce, les marchés ont chuté lourdement – la panique s’est emparée du microcosme médiatico-politique bouleversé qu’il a été par le comportement démocratique du dirigeant grec. Comportement exigé, néanmoins, des dirigeants de la sphère Sud de la Méditerranée. Ainsi, on n’arrête pas de nous bassiner avec les bienfaits de la démocratie quand celle-ci n’est pour eux, au mieux, qu’une simple allégorie. Laisser les peuples décider de leur destin! Ça va pas, non? En fait, si l’on pouvait encore en douter, l’Occident vient de nous administrer de manière probante la preuve que l’axiome «faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais» ne fonctionne que dans un sens. L’Occident s’extasiait sur les révoltes arabes et leurs prétendus effluves du «Printemps arabe», synonyme de démocratie. Alors, la démocratie si encensée, quand elle n’est pas imposée, c’est quoi? La vérité, en fait, est ailleurs. La séquence grecque est, de ce point de vue, révélatrice et significative en même temps. Au final, la démocratie, il faut se le dire, c’est seulement ce qu’aura décidé un quarteron de décideurs. Une histoire de fous. (L’Expression-13.11.2011.)
***Occupy Wall Street : un mouvement qui monte, qui monte
Le 17 septembre dernier, quand tout a commencé, personne n’y croyait vraiment. Ils étaient deux ou trois cents peut être à s’être rassemblés à Zuccotti Park, tout près du New York Stock Exchange. L’appel à manifester contre le monde de la finance avait été lancé par plusieurs magazines anti-consuméristes et s’était trouvé un nom : « Occupy Wall Street ». Mais la presse américaine et les politiciens préféraient regarder ailleurs, sans grande considération pour les manifestations. Quatre semaines plus tard, « # OWS » est devenu un véritable mouvement, qui se répand désormais dans de nombreuses villes américaines.
Les revendications diverses évoquées dès les premiers jours sont aujourd’hui bien plus ciblées et témoignent toutes d’un malaise face à la crise économique et à l’impunité des banques. Même si les manifestants, croqués à plusieurs reprises dans Liberation , refusent les étiquettes, ils disent tous « être ici pour réagir face à la crise et face à un système politique qui ne nous correspond plus ». La victoire que le mouvement a obtenu vendredi est plus que symbolique. En se mobilisant par milliers et en contraignant la mairie de New York à reporter les opérations de nettoyage, les manifestants montrent leur puissance, et démontrent que les autorités et le NYPD n’ont pas envie de provoquer l’épreuve de force avec des protestataires de plus en plus nombreux.
« Les media américains n’ont pas compris que ce qui se passait ici correspondait à une véritable colère, à une frustration grandissante de l’Amérique qui ne croit plus en rien et surtout pas en son avenir », assure Donna Schaper, une ecclésiastique qui représente une « coalition de la foi », « Il y a un trop plein et cela déborde ». En quatre semaines surtout, « Occupy Wall Street » a su se mobiliser et se diversifier. Aux jeunes anarchistes des premiers jours sont venus se joindre des Américains ordinaires, sans emploi et désemparés face au marasme économique. Comme Rick, un charpentier de l’Ohio qui a perdu son boulot et qui a fait le voyage jusqu’à New York pour « dire son désespoir ». Ce samedi, les manifestants atteignent un autre de leurs objectifs : celui de défiler dans Times Square, temple de ce capitalisme qui, selon eux, doit disparaitre. (Libération-15.10.2011.)***********De Madrid jusqu’à New York, des appels à manifester ont été lançés dans des centaines de villes de 82 pays, s’appuyant sur une large diffusion via les réseaux sociaux de leur mot d’ordre: “United for #Globalchange”.
Les “indignés” ou d’autres groupes associés veulent faire du 15 octobre 2011 une journée symbolique, ciblant des hauts lieux de la finance comme Wall Street, la City, le coeur financier de Londres, ou la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort.
A Madrid, ils ont convergé depuis les quartiers périphériques et la banlieue, pour faire le chemin jusqu’à la Puerta del Sol, la place emblématique qu’ils avaient occupée pendant un mois au printemps, où ils ont prévu de passer la nuit de samedi à dimanche.
“Nous ferons savoir aux politiques et aux élites financières qu’ils servent, que désormais c’est nous, les gens, qui allons décider de notre avenir”, proclame un manifeste appelant à des rassemblements dans toute l’Espagne.
L’extension du mouvement, aux Etats-Unis notamment, “démontre qu’il s’agit d’une question qui ne concerne pas seulement l’Espagne mais le monde entier car la crise est mondiale, les marchés agissent à l’échelle globale”, explique Jon Aguirre Such, un porte-parole du mouvement en Espagne.
Après les grandes manifestations du printemps en Espagne, le mouvement s’est répandu dans de nombreux pays, mais avec des audiences très diverses, la mobilisation restant par exemple très modeste en France.
L’absence de leader identifié, le rejet de toute forme de structure politique, la “démocratie participative” poussée à l’extrême ont fait douter de sa viabilité.
En Espagne, un pays frappé par un chômage record de 20,89%, la voix des “indignés”, portée par un large soutien populaire, a su se faire entendre, comme dans les manifestations qui ont empêché ou retardé les expulsions de dizaines de propriétaires surendettés.
“C’est un phénomène extrêmement prometteur, qui vise à renouveler profondément une forme d’intervention des citoyens dans la politique. Puisque les citoyens ne veulent plus déléguer à des hommes politiques ou des partis, ils veulent peser, chacun à sa place. On peut dire que c’est un retour aux sources de la démocratie”, analyse l’économiste français Thomas Coutrot, co-président du mouvement Attac.
“C’est dans les pays qui ont pris la crise de plein fouet que la mobilisation est la plus forte”, remarque Arnaud Zacharie, citant l’Espagne. “Les Etats-Unis sont le pays d’où la crise est partie et où ses conséquences sont très fortes, ce qui explique la mobilisation là aussi”.
Le mouvement Occupy Wall Street, qui s’est nourri aux Etats-Unis du chômage des jeunes et de l’accroissement des inégalités, appelle à un rassemblement samedi à Times Square à New York.
En Europe, les “indignés” sont descendus dans les rues un peu partout, comme à Lisbonne où le mouvement “génération précaire” est présenté comme un précurseur de la mobilisation.
Quelques milliers d’autres à Bruxelles, point d’arrivée d’une marche qui vient de traverser l’Espagne et la France, à Zurich, Genève et Bâle, où le pouvoir des banques sera en ligne de mire, sur la place de la Bourse à Amsterdam ou encore à Vienne, Varsovie ou Prague.(15.10.2011.)
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*Les indignés du monde contre les guerres de conquête…et contre le colonialisme nouveau ou ancien !
***Les « indignés », le symbole d’une résistance mondialisée contre les empires ?
*par Jules Dufour…Mondialisation.ca, Le 10 octobre 2011
Un examen attentif de l’ensemble des activités planétaires, en 2011, nous fait saisir assez rapidement que l’ordre mondial imposé par les forces impérialistes dicte de plus en plus la conduite des affaires mondiales et a dépassé les limites du tolérable pour être maintenant qualifié comme celui correspondant à un système injuste et infâme généralisé. En effet, les conséquences économiques et sociales de la crise financière qui affecte l’économie des États-Nations partout dans le monde se caractérise par une diminution marquée des avoirs collectifs, un affaiblissement des institutions nationales et une gouvernance de plus en plus orientée et dominée par les plus puissants. Le pouvoir des peuples s’effrite jour après jour et le droit et la justice sont remplacés peu à peu par la répression économique, la violence armée et l’imposition de la loi des plus forts.
La gestion de la crise économique et financière en Europe en est la plus parfaite illustration avec l’application du processus d’une soumission totale aux impératifs du «Marché».
I. Les manifestations de l’émergence d’une révolution globale des peuples.
La réponse aux attaques des grands pouvoirs financiers contre les peuples prend forme peu à peu dans tous les pays gravement affectés en Amérique du Nord et dans la plupart des pays de l’Union européenne. Les peuples se lèvent sous tous les azimuts. Le déploiement de manifestations publiques organisées dans la mouvance du mouvement des «Indignados» dans les rues des grandes agglomérations urbaines comme Lisbonne, Rome, Madrid et Athènes prend de l’ampleur et pourrait ouvrir la voie pour un soulèvement massif des populations appauvries, déshéritées et de plus en plus vulnérables de l’ensemble de la planète sans oublier les émeutes de la faim. Devant cette ruée vers la justice la réplique des forces impériales ne s’est pas fait attendre en appliquant une répression sanglante avec des arrestations arbitraires, des violences féroces contre les manifestants, notamment à Athènes, et l’emprisonnement de milliers de citoyens innocents.
Dans le monde rural,les paysans sans terre, en particulier les autochtones, continuent leur lutte dans tous les pays latino-américains. Il en est de même dansles pays affectés par les phénomènes de l’accaparement des terres en Afrique et de la production des agro-carburants qui viennent exercer une ponction importante dans le bien foncier national privant les petits paysans de leurs terres et de leurs sources de subsistance.
II. Les dommages causés par les pouvoirs impériaux.
Il faut sans cesse avoir à la mémoire les dommages considérables infligés depuis des siècles à l’humanité par les protagonistes qui édifient et font prospérer les empires. Ces atteintes à la vie, à l’environnement et aux peuples, tout spécialement les peuples autochtones, qui forment l’humanité sont tellement nombreuses et destructrices qu’il serait bien difficile d’en donner une idée exhaustive dans cet article. Il convient, cependant, d’en dresser une liste indicative à laquelle les peuples ont l’habitude de se référer pour organiser la résistance aux processus de destruction des établissements humains comme on a pu le constater en Libye avec cette guerre sanglante perpétrée par l’OTAN, une véritable hécatombe. Selon une excellente analyse de M. Chossudovsky, « alors qu’un gouvernement rebelle « prodémocratique » a été établi, le pays a été détruit. Avec la propagande de guerre en toile de fond, les réussites économiques et sociales de la Libye des trente dernières années ont été brutalement ruinées » (M. Chossudovsky, 2011).
Cette liste indicative pourrait comprendre les éléments suivants :
- La course mondiale aux armements nucléaires et classiques (réarmement et surarmement);
- L’imposition de sanctions économiques et politiques;
- Le recours à la dissuasion nucléaire;
- Le recours à la guerre pour la conquête, l’occupation et le contrôle de territoires dotés de ressources stratégiques (Irak, Afghanistan et Libye et la plupart des guerres du XXe siècle) (Leitenberg, M., 2006) ;
- Les changements climatiques et la fonte de la banquise arctique, de l’inlandsis du Groenland et des glaciers locaux;
- La surexploitation des ressources vivantes des océans et des mers et l’apparition de «zones mortes» de plus en plus nombreuses et de plus en plus étendues;
- La destruction des littoraux (forêts de mangrove et récifs coralliens);
- La déforestation de grands espaces (plaines fluviales et plateaux);
- La pollution des fleuves et des estuaires;
- La destruction des zones humides d’importance internationale;
- La destruction d’économies nationales (Mexique en 1995 et Islande en 2008).
III. L’apparition de fractures géopolitiques significatives
L’unanimité recherchée par l’Occident dans l’édification d’un monde unipolaire stable et soumis sera de plus en plus difficile à obtenir. Le bloc Russie-Chine semble se manifester de façon plus nette et on observe une fermeté de plus en plus affirmée de plusieurs pays contre l’imposture institutionnalisée de l’hégémonie d’un capitalisme mondialisé, système qui veut contrôler l’agenda des activités économiques et politiques de tous. Ces pays, appartiennent à l’axe du mal selon Washington, notamment l’Iran, la Corée du nord et la Syrie et, jusqu’à un certain point, les membres de l’Alianza Bolivariana para los pueblos de nuestra América (ALBA), ces derniers prônant une véritable résistance à l’impérialisme, une plus grande coopération Sud-Sud et l’application des règles de la justice distributive.
Selon Gray, le bloc Russie-Chine pourrait d’ici quelques années se poser comme puissance alternative à l’hégémonie américaine (Gray, Colin, 2008). La Chine et la Russie, en tant que membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, «ont opposé mardi dernier leur veto à un projet de résolution des pays occidentaux menaçant le régime syrien de «mesures ciblées» pour la répression sanglante des manifestations. Neuf pays ont voté pour la résolution, la Russie et la Chine votant contre. La résolution n’est donc pas adoptée du fait de leur droit de veto. L’Afrique du Sud, l’Inde, le Brésil et le Liban se sont abstenus». Le sort qui a été réservé à la Libye a pesé lourd dans le résultat de ce vote. On a bien compris que l’invasion armée de la Syrie avait déjà été mise au point et qu’il ne manquait que l’aval du Conseil de sécurité pour passer à l’action à l’instar du processus qui a été suivi en Libye.
IV. Les volets de la résistance:
Pour un environnement sain. Contre la guerre. Pour un monde juste et solidaire
Le Forum global tenu à Rio de Janeiro en 1992, l’Appel de La Haye pour la Paix en 1999 et les Forums sociaux qui ont suivi ont pavé la voie pour la mobilisation de l’espoir pour la construction d’un monde juste et ainsi, en vue de cet objectif, pour la définition des actions à promouvoir dans tous les domaines de l’activité humaine. Les conditions essentielles pour sortir les peuples des tenailles de l’impérialisme sont la sauvegarde du vivant et de ses habitats par les processus de régénération naturelle, l’adoption d’un agenda précis pour un désarmement général et complet et des relations entre les peuples basées sur les principes de la coopération et de la solidarité.
Les traités mondiaux alternatifs qui ont émané des travaux du Forum global s’avèrent un bon guide pour identifier les actions à poursuivre ou à entreprendre. Ils définissent les principaux repères. Selon Adéquation.org, la plupart des ONG qui abordent le développement durable sous son angle international et Nord-Sud, estiment :
«qu’il faut agir sur les mécanismes globaux qui empêchent le développement durable, tels que la politique des Institutions Financières Internationales (IFI) et de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), les transferts financiers des pays pauvres vers les riches (dettes illégitimes, financières et écologiques) qui excèdent l’Aide Publique au Développement (APD), elle-même en baisse et insuffisamment ciblée sur les besoins et services essentiels et les infrastructures de base. Les règles inéquitables du commerce international, la mise en concurrence d’acteurs n’ayant pas les mêmes moyens, la baisse des prix aux producteurs, les subventions aux exportations agricoles et le dumping (vente à prix inférieur au prix de revient), la non-application du Protocole sur les droits économiques, sociaux et culturels, l’impact des modes de production, de consommation et de commercialisation non durables des pays industrialisés et la prédation sur les ressources naturelles, la nécessité de valoriser l’expertise citoyenne et l’éducation à la solidarité internationale et à l’environnement au Nord comme au Sud» (adequations.org).
Selon le même organisme, « les ONG s’organisent en coordinations nationales, européennes (Concord, Bureau Européen de l’Environnement) et internationales, souvent articulées avec d’autres acteurs comme les syndicats. Dans les pays du Sud, des réseaux et centres de ressources sont particulièrement en pointe : Center for science and environnement (Inde) ; REDDA (Réseau environnement et DD ), ENDA (Afrique) ; Third world network (Asie)…Des Fondations, notamment dans les pays anglo-saxons et d’Europe du Nord, jouent également un rôle important dans la recherche et le financement d’initiatives innovantes» (adequations.org).
L’Agenda pour la Paix au 21ième siècle va dans le même sens et définit les actions à promouvoir pour l’atteinte d’une paix réelle et durable
(http://membres.multimania.fr/afnulorraine/agendapaix.htm) :
* Enseigner la paix, les droits de la personne et la démocratie;
* Combattre les effets pervers de la mondialisation;
* Progresser dans l’utilisation durable et équitable des ressources naturelles;
* Éliminer le colonialisme et le néocolonialisme;
* Éliminer l’intolérance raciale, ethnique et religieuse et l’intolérance fondée sur le sexe;
* Promouvoir l’égalité des sexes;
* Protéger et respecter les enfants et les jeunes;
* Promouvoir la démocratie et la bonne gouvernance au niveau mondial;
* Promouvoir la non-violence active;
* Éliminer la violence au niveau local;
* Encourager les religions du monde entier à transformer la culture de la violence en culture de la paix et de la justice.
Conclusion…
La résistance la plus difficile à organiser dans les pays capitalistes est certes celle de l’établissement d’un système d’éducation à la paix et à la justice. Le curriculum de formation en vigueur (du préscolaire à l’université) accorde peu de temps pour approfondir les multiples dimensions de ces concepts. Et pourtant l’enseignement des valeurs universelles est primordial dans un monde dans lequel la compétition et le bien-être du plus fort s’avèrent toujours les fondements des activités économiques et politiques.
Les organismes onusiens et les organisations non gouvernementales sont souvent placés dans un contexte qui ne leur permet pas d’exercer une action déterminante pour le développement d’un monde juste et solidaire. Ils arrivent cependant à créer un climat propice à un règlement pacifique des conflits et favorable au développement de capacités propres à générer l’autosuffisance alimentaire et une plus grande autonomie de gestion des ressources des territoires.
La marche et le siège des « indignés » dans les villes européennes sont, pour nous, une indication que les peuples de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne et de l’Italie commencent à comprendre que leur avenir et l’avenir de leurs enfants sont sérieusement compromis et menacés. Les médias ont, quant à eux, cherché à minimiser ce phénomène en le considérant comme étant la manifestation d’une certaine frustration ou d’un mécontentement. Il nous semble évident qu’il s’agit de la première phase d’une révolte ou d’une insurrection appréhendée qui pourrait se produire dans un avenir rapproché si les tendances lourdes de la dégradation ou de la détérioration de l’économie mondiale continuent de se développer.
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Références ADÉQUATION. 2008. L’action des organisations intergouvernementales. Adéquation.org.
En ligne: http://www.adequations.org/spip.php?rubrique199 CHOSSUDOVSKY, Michel. 2004. Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial. Montréal, Les Éditions Écosociété. 383 pages CHOSSUDOVSKY, Michel. La destruction du niveau de vie d’un pays: Ce que la Libye avait accompli, ce qui a été détruit. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 23 septembre 2011.
En ligne : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=26747
CHOSSUDOVSKY, Michel. 2011. Une « guerre humanitaire » contre la Syrie? L’escalade militaire : Vers une guerre élargie au Moyen-Orient et en Asie centrale?. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 18 août 2011.
En ligne : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=26064 COLLON, Michel. 2008. Dix guerres, dix médiamensonges. Le 16 mai 2008.
En ligne: http://anti-fr2-cdsl-air-etc.over-blog.com/article-19638343.html COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE BAHÀ’IE. 1999. À La Haye, la société civile mobilisée en faveur de la paix demande une « nouvelle diplomatie ». One Country. La revue de la Communauté Internationale Bahà’ie no 36, 1999.
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En ligne: http://lejournaldequebec.canoe.ca/journaldequebec/actualites/international/archives/2011/10/20111004-190701.html
*** Jules Dufour, Ph.D., est président de l’Association canadienne pour les Nations Unies (ACNU) /Section Saguenay-Lac-Saint-Jean, professeur émérite à l’Université du Québec à Chicoutimi, membre du cercle universel des Ambassadeurs de la Paix, membre chevalier de l’Ordre national du Québec. Il est associé de recherche au CRM (Centre de recherche sur la Mondialisation).
**champ de bataille sur une place historique de Rome
Gaz lacrymogènes, charges de la police, manifestants et touristes apeurés: l’esplanade Saint-Jean de Latran à Rome, point d’arrivée de la manifestation des «indignés», s’est subitement transformée samedi en champ de bataille.
Vers 18H30, des groupes d’inconnus masqués de foulards noirs ou de cagoules continuaient à harceler les forces de l’ordre, jetant pavés, cailloux et fumigènes sur les fourgons de police, qui tentaient de manoeuvrer à toute allure à travers la foule. Pris d’assaut, l’un de ces véhicules a pris feu au milieu des manifestants.
La police a tenté de charger les «casseurs», semant la panique parmi les manifestants pacifiques qui avaient commencé à arriver sur la place. Nombre d’entre eux, ainsi que des touristes désemparés, se sont réfugiés sur les marches ou à l’intérieur de la plus ancienne église de Rome, surnommée «la mère» de toutes les églises du monde.
Des dizaines d’autres manifestants quittaient les lieux les bras en l’air afin de ne pas être confondus avec des casseurs. Une jeune fille a été vue le visage en sang. «Ca me dégoûte. C’est la faute du gouvernement qui a contraint les jeunes à se comporter ainsi. Ils ne nous laissent pas le choix», a commenté Laura, 23 ans.
Voitures incendiées
«C’est incroyable», renchérissait Roberto, 50 ans. Selon lui, la police «a transformé ça (ndlr: une manifestation pacifique contre la précarité et la finance mondiale) en émeute. On aurait pu manifester pacifiquement». Aux abords de la place, où la circulation n’avait curieusement pas été interrompue, des voitures de luxe ont été accueillies à coups de pierre. D’autres pratiquaient un véritable slalom entre poubelles et immondices brûlés.
Des manifestants expliquaient aux personnes arrivées dans les parages qu’il était préférable de rebrousser chemin. Des dizaines de milliers de personnes avaient rejoint la manifestation à Rome dans le cadre de la journée mondiale des «indignés». Mais dès le début du cortège, des groupes d’inconnus ont fracassé les vitrines de deux banques rue Cavour à l’aide de panneaux de circulation, avant de prendre la fuite et se mêler à la foule des manifestants.
Certains ont incendié des voitures et mis le feu à une annexe du ministère de la Défense à deux pas du Colisée. Le centre de Rome avait été verrouillé dès le matin par la police. Mais celle-ci a protégé en priorité les lieux clés du pouvoir en Italie, tels que la présidence de la République, le siège du Parlement ou la résidence privée du chef du gouvernement Silvio Berlusconi. (AFP.15.10.2011.)
**Après le «Printemps arabe», «l’automne européen»
L’actualité est rythmée par les saisons. Si le printemps aura été pour le Monde arabe la saison de tous les dangers…l’Europe fait actuellement face à un automne qui est annonciateur de soulèvements populaires pires que ceux des pays arabes…
En cette deuxième décennie du troisième millénaire, l’actualité est rythmée par les saisons. Si le printemps dernier aura été pour le Monde arabe la saison de tous les dangers avec la chute de deux chefs d’Etat (tunisien et égyptien), un autre blessé (le Yéménite), le quatrième assassiné (le Libyen) et un cinquième (le Syrien) fait face à de graves troubles difficiles à arrêter, les peuples de ces pays en ont payé un lourd tribut en vies humaines surtout en Libye où un premier bilan fait état de 100.000 morts alors que les troubles se poursuivent. Leurs économies sont mises à terre. Pour les uns par l’assèchement de leur ressource principale qui est le tourisme comme la Tunisie et l’Egypte et d’autres par l’accaparement de leur richesse naturelle en hydrocarbures, comme c’est le cas de la Libye. Nul besoin de préciser que les problèmes économiques qu’ils vivent mettent également à mal leur souveraineté nationale. Leur chômage s’est aggravé, leur précarité aussi et l’avenir s’annonce, pour eux, plutôt incertain. Toutes ces catastrophes étaient inévitables donc bénéfiques pour instaurer la démocratie, avaient dit les bien-pensants de l’Occident. Les Tunisiens ne croient plus à cette vision des choses depuis les dernières élections tandis que les Libyens savent depuis le début de leur malheur que la légitimité populaire n’a toujours été qu’un slogan que l’Occident invoque pour masquer ses véritables intentions d’un nouvel ordre mondial qui ne sera ni social, ni équitable, ni marqué d’un quelconque souci de justice. Ces peuples savent tout cela maintenant. Un peu trop tard, il est vrai. A travers ces bouleversements que vit le Monde arabe, le conflit israélo-palestinien vieux de soixante ans se complique davantage. Aucun processus de paix n’a été respecté par Israël qui s’en sert pour gagner du temps et des territoires. Bien au contraire, nous assistons à une accélération de la colonisation par Israël qui veut profiter de la conjoncture défavorable tant sur le plan financier et économique que politique des pays occidentaux. Ainsi, les Etats-Unis où la faillite des banques rappelle la crise de 1929, sont en proie aux attaques en règle des agences de notation qui ont déjà réussi à abaisser la note du triple A. Ceci dans une période pré- électorale qui fragilise encore plus l’administration américaine. En Europe, c’est pire. Depuis 2008, les signaux économiques sont au rouge. La Grèce, premier pays européen, si l’on excepte l’Irlande qui a fini par céder aux technocrates de Bruxelles, à subir les foudres des prêteurs dès 2009, vient de créer un phénomène de contagion dans l’ensemble du Vieux Continent par la seule annonce d’un référendum même si par la suite elle y a renoncé. L’Italie, la France, le Portugal, l’Espagne se débattent comme des diables pour s’éviter le sort grec. Tous ces pays doivent se soumettre au diktat des institutions financières et ont une peur bleue des agences de notation. Les peuples de ces pays et notamment les jeunes ont vu venir la tempête bien avant leurs dirigeants. Depuis de long mois, les places publiques des villes de ces pays sont occupées par des centaines de milliers «d’indignés» qui ne font plus confiance à leurs dirigeants. Après la démission du Premier ministre grec Papandréou, celle de l’Italien Berlusconi est annoncée pour la fin du mois en cours. Le président français pris de court par l’annonce du référendum grec lance un deuxième plan d’austérité qui va aggraver la situation sociale dans son pays et hypothèque, du même coup, ses chances de réélection à l’Elysée. Sa hantise est de voir les agences de notation abaisser le triple A qui permet encore à la France d’emprunter à taux réduit. L’Espagne dont les «indignés» ont été les premiers à manifester en Europe «rase les murs» pour éviter les projecteurs de l’actualité. Son état financier n’est guère plus brillant que celui de la France ou de l’Italie. Toute cette crise financière et économique vécue actuellement par l’Europe débouchera au mieux à l’éclatement de la zone euro, voire de l’Union Européenne, au pire à des soulèvements populaires pires que ceux des pays arabes cités plus haut. Aux Arabes le «printemps». A l’Europe son «automne». A chacun sa saison. Avec cependant le même «BMS» (bulletin météo spécial) mettant en garde contre de grandes calamités.*Par
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**Les indignés s’attaquent à “l’élite des banquiers et aux politiciens”
Les “indignés” appellent à une mobilisation mondiale pour réclamer “une vraie démocratie” et dénoncer le fait que “les politiciens soient au service des élites financières”.
C’est pourquoi ils manifesteront samedi dans les rues de Bruxelles, espérant réunir près de 3.000 personnes, ont indiqué jeudi les organisateurs lors d’une conférence de presse des “indignés Belgique”.Les “indignés” entendent initier un changement d’ordre mondial qui doit amener à une nouvelle démocratie qui respectera “bel et bien” les droits “du peuple”. Le mouvement citoyen souligne ne pas vouloir être “la marchandise des banquiers et des politiciens”. Sous le slogan “united for global change”, différentes manifestations sont prévues le 15 octobre dans 71 pays.A Bruxelles, les manifestants se rassembleront vers 13h30 à la gare du Nord. Ils passeront par la Bourse et l’ambassade américaine avant de rejoindre les bâtiments de la Commission européenne.Le mouvement politique d’Erik De Bruyn, Rood! , annonce dans un communiqué de presse sa présence lors de la journée d’action mondiale des indignés à Bruxelles. Erik De Bruyn voit en la crise actuelle de Dexia une opportunité historique pour mettre en place une banque publique. Il veut faire la publicité de ce souhait samedi. (belga-15.10.2011.)
**Lire aussi:
**Les Américains en ont raz-le-bol des injustices sociales
*cliquer ici:Le mouvement des indignés aux États-Unis
*Pour les images…
*cliquer ici: Divers.16
******Près de mille manifestations prévues aujourd’hui tout autour du mondeLes «indignés» manifestent samedi à travers la planète pour dénoncer le poids de la finance et les politiques d’austérité qui, disent-ils, mènent le monde à la ruine et condamnent une partie de l’humanité à la pauvreté.
Inspirés par les « indignados » précurseurs de Madrid, galvanisés par le mouvement Occupy Wall Street, différents collectifs reliés entre eux par internet appellent à manifester à Londres, Berlin, Francfort, Athènes, Montréal, New York… Selon le réseau 15october.net, qui recense les appels à manifester, des rassemblements sont prévus dans au moins 951 villes à travers 82 pays.
Les manifestations ont commencé en Nouvelle-Zélande et Australie
Plusieurs centaines de personnes ont défilé dans les rues d’Auckland en Nouvelle-Zélande avant de se rassembler sur une place de la ville où 3.000 participants ont scandé des slogans en tapant sur des tambours. Quelque 2.000 manifestants, des représentants de la communauté aborigène, des syndicalistes et des militants communistes, se sont réunis à Sydney devant la banque centrale d’Australie tandis que l’on dénombrait 200 protestataires dans la capitale Wellington.
A Melbourne, où était donné le coup d’envoi de cette journée de mobilisation mondiale, un millier de personnes se sont réunies sur une place du centre-ville. Plusieurs centaines de personnes, dont des militants opposés au nucléaire, ont marché à Tokyo et quelques dizaines se sont rendus devant l’ambassade des Etats-Unis à Manille aux Philippines aux cris de « à bas l’impérialisme américain »
Police à Londres et Athènes
Dans des villes comme Londres ou Athènes, théâtres de récentes émeutes, les forces de police sont sur les dents. D’autant que nul ne peut anticiper l’ampleur de la mobilisation qui s’appuie largement sur les réseaux sociaux. «Pour nous, le moment est venu de nous unir, pour eux, le moment est venu de nous écouter. Peuples du monde entier, levez-vous ! », proclame le site United for #GlobalChange (ensemble pour un changement global).
« Nous ne sommes pas des marchandises entre les mains des politiciens et des banquiers qui ne nous représentent pas. Nous allons manifester pacifiquement, débattre et nous organiser jusqu’à obtenir le changement mondial que nous voulons », poursuit cette coordination virtuelle. Les organisateurs insistent sur le caractère pacifiste du mouvement de protestation. Vendredi, cependant, un groupe d’étudiants a fait irruption dans le centre financier de Milan dans les locaux de la banque Goldman Sachs , sur laquelle se concentre une large part de la colère des indignés.
« J’attends ce mouvement depuis longtemps, depuis 2008 », témoigne Daniel Schreiber, un Berlinois de 28 ans ulcéré par les répercussions du sauvetage des établissements financiers après la faillite de la banque Lehman Brothers. « Je me demandais pourquoi les gens n’étaient pas indignés, pourquoi rien ne se passait et finalement, trois ans plus tard, cela arrive enfin », ajoute-t-il.
Trois ans après la chute de Lehman Brothers, emporté par l’éclatement de la bulle des crédits « subprime », et après les plans de soutien et de relance financés par la puissance publique, les pays occidentaux, notamment dans la zone euro, vivent désormais au rythme des plans de rigueur et des cures d’austérité. « Ce qui se passe aujourd’hui en Grèce, c’est le cauchemar qui attend d’autres pays à l’avenir. La solidarité est l’arme des peuples », écrit le groupe Démocratie réelle, qui appelle à manifester samedi dans le centre d’Athènes, sur la place Syntagma.
Le mouvement est parti au printemps d’Espagne, le pays de l’UE au taux de chômage le plus élevé (plus de 20% de la population active, jusqu’à 45% chez les jeunes de 18-25 ans). L’occupation de la place Puerta del Sol, à Madrid, a fait des émules à travers l’Europe, à commencer par la Grèce, où le déblocage de l’aide financière de l’UE et du FMI est assorti de conditions d’austérité draconiennes. Des mouvements semblables se sont développés au Chili ou en Israâl. En France, la place de la Bastille à Paris a été quelques temps un centre de ralliement de la contestation.
Aux Etats-Unis, le mot d’ordre Occupy Wall Street a été lancé cet été sur internet par les activistes du collectif Adbusters (littéralement les Casseurs de pub), un groupe créé à Vancouver qui combat le capitalisme et détourne les codes de la société de consommation. « Nous étions inspirés par ce qui s’était produit en Tunisie et en Egypte. Nous avions le sentiment que l’Amérique était mâre pour vivre son propre Tahrir », explique Kalle Lasn, co-fondateur du groupe, en référence à la place du Caire devenue l’hiver dernier l’épicentre de la contestation contre le régime d’Hosni Moubarak.
« Nous avions le sentiment qu’une indignation véritable montait en Amérique et nous avons voulu produire l’étincelle qui permettrait à cette indignation de s’exprimer », continue-t-il. Occupy Wall Street appelait à se rassembler autant de temps que nécessaire à partir du 17 septembre. Le mouvement entrera lundi dans son deuxième mois et les protestataires campent toujours dans un village de tentes dressé dans le parc de Zucotti, près du coeur financier de Manhattan.
D’Athènes à New York, les revendications restent assez générales, elles visent les 1% de la population accusées de concentrer l’essentiel des richesses, elles accusent les gouvernements élus d’être sourds à cette colère. « Il y a plus de sympathisants que de personnes qui manifestent réellement », souligne Mary Bossis, professeur à l’université grecque du Pirée. En dépit des situations de désespoir créées par les mesures d’austérité, ajoute-t-elle, il semble que l’étincelle qui lancerait un mouvement durable fait défaut.
« S’ils se font entendre dans tous les pays tourmentés par les crises économiques et financières, il est difficile de mesurer le poids exact de leurs protestations, leur capacité d’entraînement et l’efficacité de leur révolte sur les choix des gouvernants », écrit Dominique Quinio, du quotidien français La Croix qui consacre un dossier au sujet. (20Minutes Avec Reuters -15.10.2011.)
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