La guerre des monnaies

Deux hommes se disputent un sac d'argent (Frits Ahlefeldt-Laurvig/Flickr). 

**Une nouvelle guerre des monnaies, engagée par le Japon, semble se profiler et pourrait avoir des conséquences assez funestes pour l’économie mondiale, estiment les experts.

Lors de la guerre des changes de 2010, les Etats-Unis accusaient le yuan, grandement sous-évalué, de tous leurs maux, alors qu’aujourd’hui, c’est au tour de Shinzo Abe, le nouvel homme fort du Japon, de manipuler les marchés monétaires, occasionnant ainsi les protestations unanimes du reste du monde.

La manipulation des monnaies a toujours existé, les Etats ont toujours recouru à la dévaluation en vue d’accroître leur compétitivité, une démarche pas toujours avantageuse qui met à mal les fragiles équilibres mondiaux.

En effet, réduire la valeur de sa monnaie relance automatiquement les exportations nationales, devenues moins chères et plus concurrentielles et peuvent par ailleurs engendrer un cercle vicieux si d’autres pays y ont recours, ce qui mènera à la longue à une instabilité internationale et à un contexte hyper inflationniste.

Les experts sont clairs, si une monnaie faible favorise les exportations, elle renchérit en revanche les importations, ce qui pèse sur le pouvoir d’achat des ménages.

L’industrie nationale ne peut quant à elle qu’applaudir, puisque qu’elle bénéficie sans conteste de l’envolée des prix des produits achetés à l’étranger.

La dévaluation compétitive dope en effet les entreprises domestiques, encourageant tant la croissance que la consommation et l’emploi. Mieux : au final, ce sont les recettes publiques qui en tirent un avantage certain.

Par ailleurs, la dévalorisation monétaire relance par contre le débat sur le protectionnisme, âprement combattu par les organisations internationales, et notamment l’OMC.

Elle dégrade, dans un premier temps, la balance commerciale, puisque le prix des importations augmente subitement. Ensuite, les effets de volume se manifestent et la hausse des exportations vient corriger les déséquilibres, qui s’estompent progressivement, pour finalement renverser la vapeur.*L’Expression-02.03.2013.

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La banque d’Algérie joue sur la parité du dinar pour amortir le choc

*la guerre des monnaies alimente l’instabilité

En temps de crise, les monnaies vont souvent en guerre. Dans sa dernière note de conjoncture, présentée récemment par le gouverneur, la Banque d’Algérie (BA) faisait état «d’une volatilité accrue des cours de change des principales devises», au cours du second semestre de l’année écoulée.

La guerre des monnaies  bna-banque

Pour y faire face, la BA, fidèle à sa doctrine de flottement dirigé, indique que son intervention sur le marché interbancaire des changes a permis «d’atténuer l’impact de cette volatilité sur l’économie nationale». Depuis, l’instabilité des marchés de change s’est sans doute aggravée, sous l’effet de petites «guéguerres» de monnaies que se livrent, ces quelques dernières semaines, les grandes puissances économiques mondiales. Croissance en berne à l’intérieur et ruées acharnées pour des gains de compétitivité à l’extérieur. Ce sont là deux des principaux ingrédients qui alimentent souvent la recette, vieille comme la globalisation, de la guerre des monnaies.

En termes plus simples, les grandes économies de la planète, confrontées à un ralentissement durable de leur croissance intérieure, ne peuvent re-booster leur machine par une stimulation de la consommation interne. Cette croissance, elles vont donc la chercher naturellement à l’extérieur grâce à leur fort potentiel d’exportation. Les pays riches se disputent ainsi les uns aux autres de petits gains de compétitivité extérieure pour relancer leur croissance. Et quand ces petites luttes deviennent exacerbées, ils n’hésitent pas à jouer, même abusivement, sur leur monnaie en les poussant à se dévaluer afin de rendre notamment leurs produits moins chers et donc plus compétitifs à l’extérieur.

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Ces dernières semaines, c’est surtout le nouveau gouvernement japonais qui n’a pas hésité à desserrer sa politique monétaire pour faire chuter la valeur de sa devise, ouvrant ainsi la voie à l’exacerbation de la guerre de la monnaie. En face, la Chine est déjà une habituée de la dévaluation artificielle, tandis que les Etats-Unis jouent ouvertement sur les taux directeurs pour rendre le dollar moins fort en injectant des liquidités sur le marché. L’Europe, elle, se confine dans des polémiques sur la valeur de l’euro ; l’Allemagne défendant bec et ongles l’euro fort, alors que la France, en mal de compétitivité, conteste «une surévaluation» de la monnaie unique.

Impact sur les importations algériennes

Au-delà des divergences politiques entre dirigeants européens, l’euro est-il donc réellement surévalué ? Il l’est dans une certaine mesure, nous explique Mathilde Lemoine, économiste française. Selon notre interlocutrice, les mesures monétaires inconsidérées que favorisent actuellement certains pays pour attirer les capitaux risquent fort d’alimenter une grave instabilité de l’économie mondiale. En faisant référence à la forte volatilité des monnaies principales, la Banque d’Algérie mettait surtout en relief la nécessité d’en limiter l’impact sur la valeur des importations et la stabilité des prix intérieurs.

De la zone euro, avec laquelle elle commerce énormément, l’Algérie risque ainsi d’importer de l’inflation, du fait d’un euro surévalué. «Les fortes fluctuations de change ont surtout un impact sur la valeur de nos importations», nous explique un économiste de la Banque d’Algérie. S’agissant de la parité du dinar en elle-même, l’impact d’une guerre des monnaies est marginal, selon notre interlocuteur.
C’est que la BA ne s’écarte jamais de sa doctrine de flottement dirigé et de stabilisation du taux de change effectif.

La volatilité des devises principales «a toujours un petit impact sur le taux de change local», mais la Banque centrale en tient régulièrement compte «pour diriger» la parité de sa monnaie, à travers un calcul de «taux croisés» pour aboutir à un taux cible du dinar, nous précise encore l’économiste de la BA. En clair, la Banque d’Algérie, en sa qualité d’offreur de devises, joue justement sur cette offre pour empêcher surtout les importations de s’emballer. Reste que si l’économie de la planète sombre dans une forte instabilité, l’économie algérienne, qui n’offre aucune compétitivité hors hydrocarbures, risque à coup sûr d’en subir les fâcheuses conséquences.*El Watan-05.03.2013.

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*A l’approche du G20 à Séoul – les 11 et 12 novembre 2010, nombre de mes collègues et de personnalités nous alertent sur une « guerre des monnaies » qui se préparerait, ou dans laquelle nous serions même déjà entrés. Mais les guerres de monnaies se sont succédé dans l’Histoire soit pour dominer la circulation, soit pour dominer le commerce, et ce dès l’Antiquité.Aux temps modernes, même si cette recherche de la primauté de circulation – livre au XIXe siècle, dollar au XXe – est restée un enjeu, les valeurs des monnaies sont devenues surtout des armes dans une guerre économique pour la croissance et l’emploi.Dès septembre 1931, pour réduire l’impact de la crise déclenchée en 1929, la Grande-Bretagne sort de l’étalon or et dévalue la livre de 40%, engageant une première phase « guerrière » de dévaluations compétitives et obligeant les autres pays à dévaluer à leur tour.

*Le dollar-roi

En 1944, à Bretton Woods, on construit le système de l’« étalon de change or ». Seul le dollar est lié à l’or et est inattaquable. Les autres monnaies sont liées au dollar et, entre elles, par des taux de change fixes.

Mais « sous » ce dollar-roi, les guerres « seigneuriales » entre monnaies européennes se poursuivent. La livre est contrainte d’être dévaluée en 1967, sous la pression de ceux que le premier ministre britannique appelle alors les « gnomes de Zurich », aujourd’hui appelés traders.

Le franc se dévalue très régulièrement par rapport au mark, au florin, et aux monnaies des pays du nord. Entre 1949 et 1989, il perd 280% de sa valeur par rapport au mark, et ce sans que nous parvenions à rétablir durablement, sauf entre 1960 et 1968, l’équilibre de notre balance commerciale, ni à lutter contre le chômage structurel qui se développe à partir de 1975.

Ce constat montre, au passage, l’inanité des propositions de sortir de l’euro pour reprendre le cycle inutile des dévaluations compétitives.

Ce système de l’étalon dollar favorise hautement les Etats-Unis, permettant à leur banque centrale, le Federal reserve system, une création monétaire totalement libre grâce à laquelle ils peuvent développer leurs entreprises dans le monde entier et consolider leur « impérialisme » économique.

En 1971 puis 1973, parce que maintenir le lien fixe entre dollar et or devient gênant pour les Etats-Unis, Nixon décide, en deux étapes, de supprimer tout lien avec l’or. C’est l’époque où John Connally dit aux Européens :

« Le dollar est notre monnaie et votre problème. On ne saurait mieux définir l’impérialisme monétaire. »

*Les Etats-Unis et l’arme monétaire

Les changes deviennent flottants dans le monde entier, et les Etats-Unis utilisent largement l’arme monétaire :

  • en laissant le dollar se dévaluer – jusqu’à 3,99 francs pour un dollar – fin 1979, les Américains favorisent leurs exportations, en particulier agricoles ;
  • en le laissant se réévaluer, à partir de Reagan, jusqu’à 10 francs pour un dollar, ils réduisirent le coût de leurs importations, notamment pétrolières, et facilitent une nouvelle extension de leurs multinationales.

Les accords du Plazza de 1985, à Paris, visent, apparemment de manière consensuelle, à ramener le dollar vers un taux de change plus raisonnable. En fait, les fermiers américains et certains milieux industriels ne supportent plus le dollar à 10 francs. Les Etats-Unis signent alors l’accord.

Succès apparent : le dollar baisse rapidement. Tant et si bien qu’on tente, par les accords du Louvre, en 1987, d’enrayer sa baisse. Peine perdue ! Le dollar est alors en guerre contre les monnaies des autres pays développés pour la croissance de l’économie américaine avec moins d’importations et plus d’exportations.

Entre 1972 et 1988, il baisse de 350 yens à 150, et de 4 à 1,7 mark, soit une dévaluation de 58% « contre » les deux champions de l’export.

Certains pays d« Europe, dont la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne créent le “ serpent ” monétaire (1972), puis le Système monétaire européen (1979), instituant changes quasi-fixes, entre leurs monnaies, mais avec des marges de variation.

Sans d’effets durables : le franc français doit sortir deux fois du serpent (1974 et 1976), puis trois fois du SME (1981, 1982 et 1983) en raison, toujours, d’une trop forte appréciation par rapport au mark. En 1976, c’est la livre sterling qui se dévalue, sans cesser d’être attaquée. Franc belge, couronne danoise, lire… toutes y passent.

Dans cette nouvelle phase, ce ne sont plus les Etats qui décident brusquement de dévaluer ou de réévaluer. Ce sont “ les marchés ” qui, en vendant massivement la monnaie d’un pays, le mettent en demeure soit de changer sa politique, soit d’accepter la dévalorisation progressive ou, carrément, une sortie du système fixe. Mais il se trouve qu’en Europe, les mouvements vont toujours plus ou moins dans le même sens : l’Allemagne gagne et la France perd.

Finalement, en 1993, sous l’effet d’une spéculation intense, les marges de fluctuations sont élargies à 15%, signant la mort du SME. Seule la naissance de l’euro fermera un champs très important de spéculation aux cambistes, entre mark, francs belge et français, florin, peseta, lire et quelques autres.

*La guerre froide monétaire entre dollar et yuan

La guerre des monnaies continue aujourd’hui, et depuis plusieurs années, entre dollar, yen, et deux nouveaux partenaires : l’euro et le yuan (ou renmimbi) chinois.

Guerre “ froide ” entre yuan et dollar, puisque les Chinois maintiennent depuis 1994 un cours fixe entre leur monnaie et le dollar, avec une légère réévaluation en 2008 (6,8 yuans pour un dollar). Mais guerre quand même, car si les deux devises fluctuent ensemble par rapport aux autres monnaies, le gouvernement américain, pressé par ses parlementaires, ne cesse de demander une réévaluation du yuan, pour limiter les importations chinoises aux Etats-Unis.

Ce que demandent aussi, bien entendu, les Européens. Mais entre l’euro, la livre et le franc suisse et le couple dollar-yuan, la guerre est bien réelle et concrète. Et l’euro en fait les frais. Les exportateurs de la zone sont pénalisés.

Nicolas Sarkozy pose donc une vraie question au G20 : celle de refonder un système monétaire. Malheureusement, les chances d’une réussite sont quasi-nulles.

*La valse monétaire, enjeu du G20

A Séoul, les ministres des Finances préparant les G20 ont botté en touche, ne s’entendant que sur une mission, confiée au FMI, d’“évaluer publiquement les causes des déficits qui empêchent les ajustements naturels des monnaies”. Comme si elles n’étaient pas largement connues et commentées et comme si la Chine pouvait en être impressionnée !

Pour accepter que le taux de change du yuan favorise moins ses exportations, la Chine doit substituer de la demande intérieure de consommation à des exportations, dans la formation de son PIB. Elle le souhaite, mais une telle transformation prend plusieurs années. Elle va donc procéder à des ajustements de change comme elle vient d’ailleurs de l’annoncer, en acceptant officiellement de lier sa monnaie non plus exclusivement au dollar mais à un “ panier ” de monnaies.

Mais la réévaluation du yuan se fera à son rythme, pas au nôtre. Décidément, la paix monétaire ne régnera que le jour où, dans le prolongement de l’euro pour les Européens, les grands Etats auront décidé de créer une monnaie mondiale. Perspective plausible, mais très lointaine… (Rue89-02.11.2010.)

Illustration : deux hommes se disputent un sac d’argent (Frits Ahlefeldt-Laurvig/Flickr).

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**Le XXIe siècle pourrait être celui des grandes batailles commerciales.

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Le XXIe siècle pourrait être celui des grandes batailles commerciales. Elles seront l’un des modes d’affrontement des puissances économiques de l’heure : Chine, Etats-Unis, Europe, Brésil et Amérique du Sud. La virulente querelle opposant Pékin et Washington sur la valeur de la monnaie chinoise, le yuan, en donne un avant-goût.

Croulant sous les déficits publics et commerciaux, les Etats-Unis accusent la Chine de maintenir sa monnaie à un taux de change sous-évalué par rapport au dollar (les Européens pensent la même chose que les Américains). Depuis 2008, Pékin a fixé la valeur du yuan autour de 6,83 dollars. Cela rend les exportations chinoises sur le marché américain particulièrement compétitives; et, en retour, cela protégerait le marché chinois des importations de biens et de services en provenance des Etats-Unis.

Les Américains accusent ouvertement les Chinois de manipuler leur taux de change. Il ne se passe guère de jour à Washington sans qu’un responsable du Congrès ou de l’exécutif exhorte Pékin à réévaluer le yuan. Cent trente parlementaires, républicains et démocrates, ont adressé cette semaine une lettre menaçante au Trésor : ils exigent que le gouvernement américain impose des  » droits compensateurs  » sur les exportations chinoises.

Cela n’intimide pas Pékin. Taux de croissance survitaminé en bandoulière (9,5 % en 2010, selon les prévisions de la Banque mondiale), le premier ministre chinois, Wen Jiabao, a donné dimanche une leçon d’économie aux Américains. La crise, c’est leur faute : ils ne savent pas gérer leur économie. La sortie de crise, c’est grâce à la Chine : elle tire la croissance mondiale. Le déficit commercial qu’enregistrent les Etats-Unis dans leurs échanges avec la Chine est dû à la mondialisation, cela ne durera pas. Il explique : 60 % des exportations chinoises aux Etats-Unis sont le fait de sociétés étrangères installées en Chine… Pékin finance la dette publique des Etats-Unis en achetant leurs bons du Trésor. Conclusion du premier ministre : il n’y a pas de raison de réévaluer le yuan.

Il y a du vrai dans ce que dit Wen Jiabao. L’honnêteté eût voulu qu’il ajoute deux ou trois choses à sa leçon d’économie politique. Convertible (ce qu’il n’est pas), le yuan prendrait de 20 à 30 % sur les marchés ! La crise est également due au gigantesque déficit structurel qu’impose une économie chinoise fondée sur les exportations. Il est temps pour la Chine de passer à un modèle de développement privilégiant le marché intérieur. (source…Tout sur la Chine-18.03.2010.)

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L’Allemagne demande aux Etats-Unis la restitution de son or

Les Allemands demandent aux Etats-Unis qu’ils lui rendent la totalité des 374 tonnes d’or détenues par la Banque de France et 300 tonnes sur les 1.500 tonnes de lingots détenues par la Banque de Réserve Fédérale de New York.

L’Allemagne demande aux Etats-Unis la restitution de son or dans actualité 1-chambre-forte

*Voici ce que nous observions en novembre dernier :

La Roumanie a demandé pendant de nombreuses années à la Russie qu’elle lui restitue son or.

L’année dernière, le Venezuela a demandé à la Banque d’Angleterre la restitution de 90 tonnes d’or.

Le gouvernement de l’Equateur veut que les banques du pays rapatrient environ un tiers de leurs avoirs à l’étranger pour soutenir la croissance nationale, a dit le chef de l’agence fiscale de ce pays.

Quatre membres du parlement suisse veulent que la Suisse réclame la restitution de son or.

Certaines personnes aux Pays-Bas veulent aussi qu’ont leur rende leur or.

Forbes observe que l’Iran et la Libye ont également rapatrié leur or récemment).

*la Fed a refusé aux Allemands d’inspecter leurs propres réserves d’or qui y sont stockées.

*Certains disent que la Fed projetait de mettre la main sur l’or allemand

*La Chine devient tranquillement une superpuissance de l’or

*la guerre au Mali a quelque chose à voir avec l’or.

*Le Mali est l’un des plus gros producteurs d’or du monde. Avec le Ghana, son voisin, ils comptent pour 7 à 8% de la production d’or mondiale. Cela en fait une riche prise de guerre pour les pays qui ont désespérément besoin d’or physique

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Ni l’euro ni le dollar ne peuvent inspirer une confiance totale

Le dollar est assis sur une pyramide de dette. Nous savons tous que cette dette se dégonflera au fil du temps – pour le meilleur ou pour le pire.

*nombreux sont ceux qui affirment que l’or est parti : la Fed et la Banque d’Angleterre ne restitueront jamais l’or à leurs propriétaires étrangers.

*D’autres affirment que l’or n’a pas été exactement vendu, mais qu’il a été loué ou gagé, et donc que les Etats-Unis ne le possèdent pas vraiment.

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Les véritables raisons pour lesquelles l’Allemagne demande aux Etats-Unis la restitution de son or

Certains disent que l’Allemagne demande le rapatriement de son or uniquement à cause de pressions politiques intérieures, et qu’aucun autre pays ne fera de même. Mais le co-directeur général de Pimco, [Mohammed] El Erian, déclare :

En premier lieu, cela pourrait traduire des pressions sur d’autres pays pour qu’ils rapatrient également une partie de leurs avoirs en or. Après tout, s’il peut stocker en toute sécurité son or chez lui – un grand si pour certains pays – aucun gouvernement ne souhaiterait être vu comme l’un des derniers à externaliser l’ensemble de cette activité auprès de banques centrales étrangères

Voici ce que nous observions en novembre dernier :

La Roumanie a demandé pendant de nombreuses années à la Russie qu’elle lui restitue son or.

L’année dernière, le Venezuela a demandé à la Banque d’Angleterre la restitution de 90 tonnes d’or. *** Voici ce que Zero Hedge observe (citant Bloomberg) :

Le gouvernement de l’Equateur veut que les banques du pays rapatrient environ un tiers de leurs avoirs à l’étranger pour soutenir la croissance nationale, a dit le chef de l’agence fiscale de ce pays.

Carlos Carrasco, le directeur de l’agence fiscale connue sous l’acronyme SRI, a déclaré aujourd’hui que les sociétés de prêt équatoriennes pourraient rapatrier environ 1,7 milliard de dollars et quand même remplir leurs obligations vis-à-vis des clients internationaux. Carrasco s’exprimait lors d’une audition parlementaire à Quito sur une proposition du gouvernement d’augmenter les taxes sur les banques pour financer les aides financières aux pauvres de cette nation sud-américaine.

Quatre membres du parlement suisse veulent que la Suisse réclame la restitution de son or.

Certaines personnes aux Pays-Bas veulent aussi qu’ont leur rende leur or.

Forbes observe que l’Iran et la Libye ont également rapatrié leur or récemment).

Le principal rédacteur économique du Telegraph, Ambrose Evans Pritchard, soutient que la demande allemande de rapatriement montre que nous sommes en train de passer de facto à un étalon or :

Les banques centrales dans le monde entier ont acheté plus de lingots (en volume) l’année dernière qu’à n’importe quel moment depuis près d’un demi-siècle. Elles ont accumulé 536 tonnes nettes supplémentaires en 2012 alors qu’elles diversifiaient leurs nouvelles réserves en évitant les quatre monnaies suspectes : le dollar, l’euro, la livre sterling et le yen.

L’Accord de Washington, en vertu duquel la Grande-Bretagne, l’Espagne, les Pays-Bas, l’Afrique du Sud, la Suisse, et d’autres pays ont vendu une partie de leur or chaque année, semble déjà relever d’une autre époque – qu’on pourrait appeler l’ère de Gordon Brown [l'ancien ministre des Finances puis Premier ministre britannique]. C’était la période illusoire où les investisseurs pensaient que l’euro prendrait sa place en tant que pilier jumeau d’un nouveau condominium G2 aux côtés du dollar. Cet espoir s’est évanoui. Les avoirs des banques centrales en euro bonds sont tombés à 26%, là où ils se trouvaient il y a près de 10 ans.

Ni l’euro ni le dollar ne peuvent inspirer une confiance totale, bien que pour des raisons différentes. L’UME [Union monétaire européenne] est une construction dysfonctionnelle couvrant deux économies incompatibles et encline à tanguer de crise en crise sans une trésorerie unifiée pour l’étayer. Le dollar est assis sur une pyramide de dette. Nous savons tous que cette dette se dégonflera au fil du temps – pour le meilleur ou pour le pire. Le seul véritable désagrément concerne la vitesse à laquelle cela se fera.

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Ma supposition est que tout nouvel étalon or sera sui generis [c.-à-d. dont la singularité empêche tout classement dans une catégorie déjà répertoriée et nécessite de créer des textes spécifiques], et ce serait mieux. Qu’on laisse l’or prendre sa place de troisième devise de réserve, une devise qui ne peut être dévaluée et qui oblige les autres [devises] à rendre des comptes, mais pas trop dominante pour atteler ensemble nos destins collectifs dans les hausses inflationnistes (oui, l’or fut très inflationniste après la Conquête musulmane de l’Hispanie) et les baisses déflationnistes des réserves minières mondiales.

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Une troisième devise de réserve est exactement ce dont a besoin l’Amérique. Ainsi que l’a soutenu le Pr Michael Pettis, de l’université de Pékin, détenir la devise de réserve mondiale est un « fardeau exorbitant » dont les Etats-Unis pourraient se passer.

Le dilemme de Triffin – avancé par l’économiste belge Robert Triffin dans les années 1960 – suggère que le détenteur de la devise suprême est confronté à une contradiction inhérente. Il doit gérer un déficit commercial structurel au cours du temps pour maintenir le système à flot, mais cela minera sa propre économie. Ce système s’autodétruit.

Un étalon or partiel – créé par le marché mondial et n’ayant de compte à rendre à personne – est le meilleur de tous les mondes. Il offre une provision de valeur (mais pas de rendement). Il joue un rôle d’équilibre. Il n’est pas assez dominant pour étouffer le système.

Ayons donc trois devises mondiales, un trépied avec une jambe dorée ! Ce trépied pourrait même être stable.

Combien d’or y a-t-il ?

Cela n’inspire pas confiance que le rédacteur en chef de CNBC, John Carney, soutienne que cela importe peu que les Etats-Unis aient ou non l’or physique qu’ils prétendent détenir.

En fait, nombreux sont ceux qui affirment que l’or est parti :

Ned Taylor-Leyland, de Cheviot Asset Management, dit que la Fed et la Banque d’Angleterre ne restitueront jamais l’or à leurs propriétaires étrangers. Jim Willie dit que l’or est parti.

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D’autres affirment que l’or n’a pas été exactement vendu, mais qu’il a été loué ou gagé, et donc que les Etats-Unis ne le possèdent pas vraiment.

Eric Sprott, gérant d’un fonds qui pèse 10 milliards de dollars, écrit – dans un article intitulé « Do Western Central Banks Have Any Gold Left??? » [Les banques centrales occidentales ont-elles encore de l'or ???] :

Si les banques centrales occidentales louent effectivement leurs réserves physiques, elles n’auraient pas réellement l’obligation de révéler les quantités spécifiques d’or qui restent dans leurs coffres respectifs. Selon un document sur le site de la BCE [Banque Centrale Européenne] concernant le traitement statistique des réserves internationales de l’eurosystème, les directives actuelles de reporting ne requièrent pas que les banques centrales fassent la différence entre l’or détenu directement et l’or prêté ou échangé avec une partie tierce. Ce document établit que « les transactions réversibles en or n’ont aucun effet sur le niveau d’or monétaire, quel que soit le type de transaction (c-à-d. les échanges, les placements, les dépôts et les prêts en or) , en ligne avec les recommandations contenues dans les directives du FMI ». (les caractères gras sont dans le texte original). Par conséquent, selon les directives actuelles de reporting, les banques centrales sont autorisées à continuer de porter sur leurs bilans les entrées d’or physique, même si elles l’ont échangé ou prêté entièrement. On peut le voir dans la manière dont les banques centrales occidentales se réfèrent à leurs réserves d’or.

En effet, il est a présent bien documenté que la Fed a loué une grande partie de ses réserves d’or et que les grandes banques empruntent de l’or aux banques centrales et ensuite le prête à de multiples parties tierces.

Comme tel, il ne serait pas totalement surprenant que la Fed ait besoin de 7 années pour rendre à l’Allemagne ses 300 tonnes d’or [...] même si la Fed prétend détenir 6.720 tonnes dans la seule Banque de Réserve de New York.

Même le co-directeur général de Pimco, Bill Gross, déclare :

Lorsque la Fed émet chaque mois pour 85 milliards de dollars de chèques afin d’acheter des bonds du Trésor et des crédits hypothécaires, elle n’a réellement rien en « banque » pour les garantir. Ils possèdent soi-disant quelques milliards de dollars de « certificats or », une histoire à dormir debout sur la provision secrète de Fort Knox, mais il n’y a essentiellement rien d’autre là que de la confiance. Lorsqu’un opérateur de première importance comme J.P. Morgan ou Bank of America vend ses bonds du Trésor à la Fed, il obtient un « crédit » sur son compte à la Fed, connu sous le nom de « réserves ». Il peut dépenser ces réserves en échange d’autre chose, mais alors une autre banque obtient un crédit pour ses réserves, etc., etc. La Fed a dit à ses banques membres « Faites-moi confiance, nous honoreront toujours nos réserves », et donc les banques lui font confiance, et les entreprises et les particuliers font confiance aux banques, et « the beat goes on » [et ça continue] comme le chantaient Sonny & Cheer. 54 trillions de dollars de crédit dans le système financier des Etats-Unis, basé sur la confiance envers une banque centrale qui n’a rien dans ses coffres pour les garantir. Etonnant !

Et étant donné que du tungstène plaqué-or a été déniché partout dans le monde, et qu’un expert allemand de premier plan sur l’or a trouvé de faux lingots d’or gravés avec les marques officielles des Etats-Unis, les Allemands ont perdu confiance dans la fiabilité de la Fed. Voyez ce qui suit.

Cela pourrait être particulièrement vrai depuis que la Fed a refusé aux Allemands d’inspecter leurs propres réserves d’or qui y sont stockées.

Guerre des devises ?

Le rapatriement de l’or est – sans aucun doute – lié à la monnaie.

Voici ce qu’observe Forbes :

Des fonctionnaires de la Bundesbank [...] ont reconnu que cette manœuvre est « préventive » au cas où une « crise monétaire » frapperait l’Union Monétaire Européenne.

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« Non, nous n’avons aucune intention de vendre de l’or », a déclaré au téléphone, mercredi dernier, un porte-parole de la Bundesbank, « [ce transfert] est pour le cas où il y aurait une crise monétaire. »

Reggie Middleton pense que la demande de l’Allemagne de récupérer son or fait partie d’une guerre monétaire.

Jim Rickards a dit auparavant que la Fed projetait de mettre la main sur l’or allemand :

Jim Rickards a exposé les projets possibles de la Réserve Fédérale de réquisitionner l’or souverain de l’Allemagne et de tous les autres dépositaires étrangers, qui se trouve à la Réserve Fédérale de New York, dans l’éventualité d’une crise du dollar et monétaire conduisant à des « guerres monétaires » intensifiées, et « l’option nucléaire » d’une révision à la hausse radicale du prix de l’or et un retour à un quasi-étalon or est envisagé par les banques centrales assaillies pour empêcher la déflation de la dette.

Est-ce une raison pour que l’Allemagne réclame maintenant la restitution de son or ?

La Chine devient tranquillement une superpuissance de l’or, et on dit depuis longtemps que la Chine convertirait le yuan en devise adossé à l’or.

James Delingpole du Telegraph fait remarquer:

Au milieu des années 1920, le chef de la Banque centrale allemande, [Horace] Hjalmar Schacht, s’est rendu à New York pour voir de ses yeux l’or de l’Allemagne. Cependant, les responsables de la Fed de New York furent incapables de retrouver la palette de lingots d’or allemands. Le Président de la Réserve Fédérale d’alors, Benjamin Strong, fut mortifié, mais pour mettre Strong à l’aise, Herr Schacht se tourna vers lui et lui dit : « Ne vous inquiétez pas, je vous crois lorsque vous dites que l’or est ici. Même s’il n’y est pas, vous êtes d’accord pour le remplacer ». (H/T The Real Asset Company)

Mais cela se passait alors, et là, nous parlons d’aujourd’hui. Aux yeux des Allemands – et qui peut leur donner tort ? – l’Amérique a perdu son pouvoir magique à tel point qu’on ne peut plus lui faire confiance pour honorer ses dettes, même dans l’éventualité improbable qu’elle soit financièrement capable de le faire. C’est pourquoi, marchant dans les pas du vénézuélien Hugo Chavez (qui n’est pas si bête), l’Allemagne rapatrie son or de la Réserve Fédérale américaine. Il sera désormais stocké à Francfort.

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[Les choses] peuvent sembler calmes en surface, mais ce dernier coup de la part de la Bundesbank nous donne une assez bonne indication qu’en dessous de la surface cette institution apparemment sereine défend chèrement sa peau.

Si vous voulez une analyse complète, je recommande cet excellent résumé de Jan Skoyles. Voici la partie effrayante :

Plusieurs fois par an, il y a une discussion concernant ce que la Chine prévoit de faire avec l’or qu’elle extrait et qu’elle importe chaque année, et nombreux sont ceux qui croient que les Chinois amassent ce métal comme assurance contre les milliards de dollars en bons du Trésor, en billets et en créances qu’ils détiennent. Nombreux sont ceux qui croient qu’ils émettront à court-terme une sorte ou une autre de devise adossée à l’or et qu’ils se débarrasseront des 1.000 milliards de dollars qu’ils détiennent en titres du Trésor américain. A partir du moment où les Etats-Unis semblent considérer que leur monopole monétaire va de soi, si jamais les Chinois ou d’autres agissent ainsi, les Etats-Unis devront réagir – le plus probablement avec de l’or dont ils ne disposent pas en quantité suffisante.

Tous ceux qui pensent que cela ne va pas se produire devraient finalement lire la parabole de Peter Schiff « How An Economy Grows And Why It Crashes » [Comment croît une économie et pourquoi elle s'effondre]. Si quelque chose ne peut pas durer éternellement, elle ne durera pas.

Autrement dit, Rickards et Skoyles semblent soutenir que l’Allemagne pourrait rapatrier son or dans ce premier jeu de chaises musicales dans lequel la Chine se prépare à déployer un yuan adossé à l’or. Selon cette théorie, le reste des devises mondiales s’effondreront à moins que leurs nations puissent lutter pour mettre la main sur suffisamment d’or afin de conférer de la crédibilité à leur papier-monnaie.

0+a+a+agent+afrique+or

Post-scriptum : Michael Rivero pense que la guerre au Mali a quelque chose à voir avec cela :

Le Mali est l’un des plus gros producteurs d’or du monde. Avec le Ghana, son voisin, ils comptent pour 7 à 8% de la production d’or mondiale. Cela en fait une riche prise de guerre pour les pays qui ont désespérément besoin d’or physique. Donc, même si l’Allemagne a commencé à réclamer la restitution de son or à la Banque de France et à la Réserve Fédérale de New York, la France (aidée par les Etats-Unis) a décidé d’envahir le Mali pour combattre les « Islamistes » travaillant pour « al-Qaïda ». Bien sûr, les « Islamistes » sont devenus l’étiquette fourre-tout pour les gens qui doivent être tués afin de les ôter du chemin vers les richesses, et les gens qui sont bombardés par la France (aidée par les Etats-Unis) ne sont pas « al-Qaïda » mais des Touaregs qui ont combattu pour leur indépendance pendant 150 ans, bien avant que la CIA ait créé « al-Qaïda ». Livrés à eux-mêmes, les Touaregs pourraient vendre l’or à qui ils voudraient au prix qu’ils demanderaient, et à ce moment précis la Chine peut surenchérir sur la France et les Etats-Unis.**Mondialisation.ca, 05 février 2013

*Washington’s Blog

Article original en anglais :

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13 réponses à “La guerre des monnaies”

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