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**Rencontres d’Averroès - 

23e édition – 10 / 11 / 12 / 13 novembre 2016-Marseille

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***Boat peoples, harraga, attentats meurtriers… l’actualité dans la Méditerranée est grosse de tous les risques.

*Penser l’évènement pour ne pas succomber à l’actualité

*Thierry Fabre, fondateur et concepteur des Rencontres d’Averroès

*Une faille dans les relations de l’Occident avec l’Islam

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La «mer intérieure» ne compte plus ses catastrophes. Sur ses bords Sud, les drames n’en finissent pas, particulièrement après les révoltes arabes. Mais pas seulement. Au Nord, des attentats provoquent des crispations et le rejet de l’autre, celui qui vient du Sud, qu’il ait le visage du réfugié, de l’immigré.

«Une brèche s’ouvre, un gouffre engloutiT, mais qu’advient-il avec une faille ? Elle est plus qu’une simple fissure, dans tout son étirement, mais elle n’est pas encore une fracture irréparable. Il reste un monde possible», constate Thierry Fabre, fondateur et concepteur des Rencontres d’Averroès, organisées à Marseille.

La 23e édition s’est ouverte jeudi, sous le thème «Surmonter les failles ?». Interrompue l’année dernière par les attentats de Paris du 13 novembre 2015 qui ont endeuillé la France, l’édition de cette année permet de revenir sur les «failles» qui séparent les deux rives de la Méditerranée. «Ces attaques nous ont imposé le silence, or il s’agit justement de reprendre la parole dans l’espace public, de renouer avec l’échange, la pensée la contreverse», insiste Thierry Fabre.

Tout en reconnaissant que le discours dominant est celui de la fracture, de la séparation, de la guerre entre les civilisation annoncés par Samuel Huntington, Fabre fait sienne la phrase de la philosophe Hannah Arendt : il convient de «penser l’événement pour ne pas succomber à l’actualité».

Les rencontres de cette année, qui voient la participation de plusieurs chercheurs de différentes disciplines, se déclineront à travers des tables rondes qui reviendront sur les failles généalogiques, historiques, géopolitiques mais aussi dans la cité.     Les conférenciers s’interrogeront sur la relation de l’Europe avec l’islam, sur l’histoire des décolonisations, avec la participation de Abdelmadjid Merdaci et Benjamin Stora. Les événements au Proche et au Moyen-Orient ainsi que dans les cités ne seront pas en reste.

Un dico de la Mare Nostrum

Les Rencontres d’Averroès ont été l’occasion de présenter le Dictionnaire de la Méditerranée. Fruit de huit années de recherches, cette publication, signalent ses promoteurs, rend compte des récents travaux consacrés aux savoirs, aux territoires, aux mémoires, aux figures emblématiques et aux pratiques d’un ensemble d’une grande complexité et d’une exceptionnelles recherches.

Publié par les éditions Actes Sud — dont une version en arabe en préparation au Maroc — ce dictionnaire de quelque 1696 pages a permis d’associer toutes les disciplines des sciences humaines et sociales et dresse l’état des lieux des connaissances actuelles.

En parallèle au lancement du dictionnaire s’est ouvert le Collège de la Méditerranée avec une première leçon organisée au grand théâtre de la Criée par Julien Loiseau, historien, accompagné d’un discutant, l’universitaire tunisien Sobhi Bouderbala. Portée par un collectif de jeunes chercheurs venus des deux rives de la Méditerranée, cette «université hors les murs» permettra de prolonger les Rencontres d’Averroès par l’organisation de conférences tout en long de l’année prochaine à Marseille et dans toute la France.

Cette édition des Rencontres est «réinventée» avec une nouvelle organisation et de nouveaux partenaires. «Une édition qui prend en compte à la fois la fragilité de la cité, les replis et les peurs, mais qui tente aussi d’ouvrir de nouveaux horizons et cherche à explorer d’autres chemins pour surmonter la faille, sous le signe de cette belle et haute figure d’Averroès, passeur d’entre les monde», estime Thierry Fabre, concepteur de rencontres et d’événements au MuCEM.*Nadir Iddir / el watan / samedi 12 novembre 2016

**Une faille dans les relations de l’Occident avec l’Islam

L’édition de cette année des Rencontres d’Averroès qui se tient jusqu’à dimanche a comme thématique «Surmontez la faille ?» Comment vous en est venue l’idée ? Quel en a été l’élément déclencheur ?

L’idée est née avec les séries d’attentats qui étaient un choc particulièrement violent dans la société française. On voit bien qu’il y a une faille qui s’est manifestée notamment dans nos relations à l’islam. Surmonter la faille est l’idée de ces rencontres. On s’est intéressés au temps long avec la faille généalogique. Il y a la faille historique sur laquelle reviendront les historiens Abdelmadjid Merdaci, Benjamin Stora, Mohamed Kenbib et Luigi Mascili Migliorini.

Il y a aussi cette faille géopolitique avec ce qui se passe dans les relations internationales, en Irak, en Syrie et en Turquie, mais également l’autre faille dans la cité avec les relégations urbaines et des crispations autour des problèmes d’immigration et du rapport à l’islam. Tout cela ne nous fait pas oublier la mention de projets nouveaux, ce qui est l’un des objectifs des Rencontres d’Averroès.

Justement, parlez-nous des objectifs de ces rencontres qui accueillent des chercheurs venus des deux rives de la Méditerranée…

Il y a en effet ce point d’interrogation dans l’intitulé «Surmonter la faille ?», mais il y a aussi l’objectif de pouvoir créer un possible monde commun. Certes, la Méditerranée nous sépare et on veut de plus en plus nous séparer par la violence, les imaginaires, l’économie et les politiques. Mais il n’y a pas que de la séparation, il y a beaucoup de liens qui sont tissés.

Je m’interroge : qu’est-ce qu’on fait des millions de gens qui vivent dans la mixité d’une rive à l’autre de la Méditerranée ? Ils vivent quatre mois ici, quatre mois là, ils circulent et reviennent. On ne parle pas beaucoup de tout ce monde intermédiaire qui n’est pas négligeable.

Ce sont plusieurs millions de personnes qui vivent sur les deux rives de la Méditerranée, notamment entre Marseille et Alger ou Constantine. Donc, je pense qu’il faut tisser des liens qui ne sont pas abstraits mais participent d’une réalité profondément vécue. Il ne s’agit pas des grands dispositifs institutionnels et politiques qui se sont tous effondrés (partenariat euroméditerranéen, Union pour la Méditerranée, etc.). Moi je n’y crois pas du tout. Pour moi, ce sont des naufrages. Mais en revanche, il y a des éléments de la société civile qui sont très parlants.

Donc l’espoir subsiste ?

Moi je dis que la raison d’être des Rencontres d’Averroès, c’est penser l’après-désastre.

On croit savoir qu’une rencontre est prévue en Algérie…

Il y a eu une première édition tenue il y a longtemps à la Bibliothèque nationale (BNA). Il faut savoir que les Rencontres d’Averroès ne peuvent pas s’exporter. On est surtout dans la réciprocité de la connaissance.

Si c’est porté en Algérie, ça aura lieu d’être. Mais moi je ne le ferai pas à la place des Algériens ; je pourrai éventuellement les soutenir, les accompagner. Il y a une édition qui se fait au Maroc, à la Bibliothèque nationale du Maroc. Il y a eu également des projets à Beyrouth (Liban). Si à nouveau un projet voit le jour en Algérie, j’y adhérerai et je serai le plus heureux des hommes.*Nadir Iddir / el watan / samedi 12 novembre 2016

***La mort d’Ibn Rùchd vs la résurrection d’Averroès (en arabe)
Le Monde arabe a vraisemblablement oublié l’existence d’Ibn Rùchd. 
L’incroyable montée du fanatisme est radicalement imputée à l’Occident. Il est le responsable principal de la montée de son ennemi le plus féroce : un mouvement qui retrouve ses racines dans les temps perdus du Moyen Âge et justifie ses actions par une lecture de l’islam ou du Coran ajustée à ses mesures. 
Le fanatisme est-il une réaction aux actes occidentaux ou bien découle-t-il des implantations des régimes arabes ? Subissons-nous les conséquences de nos mauvaises politiques locales ou bien assume-t-on les erreurs des autres ? Le monde arabe, voire le monde islamique, a-t-il besoin de ressusciter Ibn Rùchd ou bien faut-il encourager l’émergence de nouveaux penseurs à la mesure de notre monde ?

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****Ibn Rochd de Cordoue (arabe : ابن رشد, Ibn Rochd ; parfois écrit Ibn Rushd)N 1, plus connu en Occident sous son nom latinisé d’Averroès, est un philosophe, théologien, juriste, mathématicien et médecin musulman andalou de langue arabe du xiie siècle, né en 1126 à Cordoue, en Andalousie et mort le 10 décembre 1198 à Marrakech. Il exerce les fonctions de grand cadi (juge suprême) à Séville et à Cordoue, et de médecin privé des sultans almohades, à Marrakech à une époque charnière où le pouvoir passe des Almoravides aux Almohades. Lecteur critique d’Al-Fârâbî, Al-Ghazâlî et Avicenne, il est considéré comme l’un des plus grands philosophes de la civilisation islamique même s’il a été accusé d’hérésie à la fin de sa vie et s’il n’a pas eu de postérité immédiate dans le monde musulman. Il n’a été redécouvert par l’Islam que lors de la Nahda au xixe siècle, la Renaissance, durant laquelle il inspire les courants rationalistes, réformateurs et émancipateurs. Dans son œuvre, Averroès a mis l’accent sur la nécessité pour les savants de pratiquer la philosophie et d’étudier la nature créée par Dieu. De ce fait, il pratique et recommande les sciences profanes, notamment la logique et la physique. Son œuvre a une grande importance en Europe occidentale, où il a influencé les philosophes médiévaux latins et juifs dits averroïstes, comme Boèce de Dacie, Siger de Brabant et Moïse Narboni. À la Renaissance, sa philosophie est très étudiée à Padoue. En règle générale, il est estimé des scolastiques qui l’appellent le « Commentateur » du « Philosophe » (Aristote) pour lequel ils ont une vénération commune. Par contre, il est critiqué par les néoplatoniciens de Florence, qui lui reprochent de nier l’immortalité et la pensée de l’âme individuelle, au profit d’un Intellect qui active en nous les idées intelligibles.

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*L’opéra Kalîla wa Dimna conjugué en français.

*Pendant deux semaines au festival Aix-en-Provence du 1er juillet au 16 juillet 2016

C’est un vrai événement culturel que la première de l’opéra arabe Kalîla wa Dimna présenté à Aix du 1er juillet au 16 juillet 2016 au théâtre du Jeu de paume. «Raconte-moi l’histoire de ces deux hommes dont l’amitié, rompue par un menteur perfide, se transforma en hostilité et en haine.» Ainsi parle le roi de l’Inde au prince des philosophes chargé de lui apprendre à régner. Ainsi débute l’un des chapitres de ce grand classique de la littérature arabe qu’est Le Livre de Kalîla et Dimna, écrit par Ibn Al Muqaffa’ au VIIIe siècle, d’après un recueil ancestral de contes animaliers venus de l’Inde lointaine.

Reprenant la fable du lion dont l’amitié avec le bœuf est calomniée par l’ambitieux chacal, cet opéra de Moneim Adwan en création mondiale balance entre l’humain et l’animal, entre la fable et la tragédie, entre l’arabe et le français, entre forme occidentale et musique orientale, pour raconter l’histoire de l’idéalisme terrassé par l’ambition. Dans une mise en scène d’Olivier Letellier, c’est une forme d’opéra déployant la musicalité de la langue arabe qui voit le jour au Festival d’Aix.*Walid Mebarek / el watan / vendredi 01 juillet 2016

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***La création de « Kalîla wa Dimna », opéra de Moneim Adwan, tiré du recueil éponyme, grand classique de la littérature arabe, est un réel événement culturel et musical. Tout d’abord car il unit deux langues : l’arabe et le français, la première dédiée principalement aux airs et la deuxième au texte. Ensuite, comme nous le confirme Zied Zouari, violoniste et directeur musical de cette production : « On ne compose pas d’opéra sur des musiques arabes. En fait il y a eu quelques œuvres qui étaient plutôt des opérettes, qui ont vu le jour en Égypte notamment pour Oum Kalthoum ; mais elles ne sont pas sorties au-delà des frontières du Caire. Kalîla, c’est vraiment l’opus 1 du XXIe siécle. » Reprenant la fable du Lion dont l’amitié avec le Bœuf est calomniée par l’ambitieux Chacal, cette œuvre balance entre l’humain et l’animal, entre la fable et la tragédie, entre l’arabe et le français, entre forme occidentale et musique orientale, pour raconter l’histoire de l’idéalisme terrassé par l’ambition. « Il y a là une résonance avec l’actualité qui ne laisse pas insensible, confie Zied Zouari. Je suis tunisien et j’ai eu les larmes aux yeux en lisant ce texte qui m’a remémoré la révolution dans mon pays. » La genèse de cette création, c’est Olivier Letellier, le metteur en scène, qui s’en souvient… « A l’origine, il y a eu La Colombe qui posait les bases d’un opus à venir. 

Je travaillais déjà avec Moneim sur cette production. Progressivement, l’idée d’étoffer le spectacle en y intégrant d’autres contes, et en adjoignant des solistes au chœur. Nous nous sommes rencontrés avec Zied au cours d’un workshop et ça a très bien marché entre nous. Puis Moneim s’est positionné comme compositeur et acteur de Kalîla. Ce qui permettait à Zied d’assurer la direction musicale et à moi-même de prendre en charge la mise en scène. » Débutait alors pour les deux une aventure chargée de travail mais passionnante. Pour Olivier Letellier adapter les traits de caractère des animaux aux humains et mettre en scène et en espace cette pièce sur la manipulation, le pouvoir, la parole, la censure… Pour Zied Zouari faire en sorte que les couleurs de la musique soient respectées sur des mots que l’on a pas l’habitude de chanter en arabe.

De la transmission vocale à la scène

Mais le travail le plus étonnant du jeune violoniste a été de poser sur la partition tout ce que lui transmettait Moneim Adwan. Un travail de titan. « Moneim est un artiste de tradition orale qui n’est jamais allé au conservatoire. Il est extraordinaire, spontané, riche, instinctif ce qui lui permet de partir sans contraintes dans des contrées pas souvent visitées… Personnellement, j’ai une double casquette avec, pendant 23 ans en Tunisie, la transmission orientale de maître à disciple suivie d’une formation classique occidentale qui m’a permis de comprendre la dynamique de la composition, de cadrer le ton, de canaliser l’énergie. Avec Moneim, la transmission s’est effectuée à travers des enregistrements, souvent filmés, de lui. Il chante, s’accompagne de son Oud et moi j’écris, puis je valide l’écriture avec lui. En fait, je n’écris pas exactement ce qu’il me transmet vocalement, le plus important étant que le rythme soit respecté. Et c’est le même mode de transmission pour les autres parties ! » Pour Olivier Letellier, cette façon de travailler est excitante. « En fait j’aime ça. On évolue en permanence en nous nourrissant de tout. Et tout peut changer au dernier moment. Pour les interprètes c’est une réelle découverte. Ils n’ont aucune habitude théâtrale et compensent par la qualité de leur chant et leur conscience corporelle. Parfois ce n’est pas simple pour le metteur en scène mais c’est plus souvent génial. Le plaisir collectif est réel et tout le monde sort grandi de cette expérience. » Le mot de la fin revenant à Zied Zouari : « Tout le monde est conscient de l’exigence demandée à tous les niveaux. Et tout le monde travaille pour respecter le Festival d’Aix-en-Provence et son directeur Bernard Foccroulle qui ont décidé de concrétiser des projets innovants en y mettant les moyens. Nous voulons tous être à la hauteur du défi. »–mercredi 29 juin 2016/ destimed.fr

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*Vidéos:

1-Vidéos de l’Institut national du patrimoine – Conférence d’Annie Vernay-Nouri, conservateur au département des Manuscrits, Bibliothèque nationale de France, Nathalie Buisson, ingénieur au laboratoire scientifique et technique, Bibliothèque nationale de France, et Éloïse Brac de La Perrière, maître de conférences

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الفلم الكرتوني : كليلة ودمنة مدبلج ع

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كليله ودمنه الحلقه الاولى 1

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*Le livre

Les deux chacals, Kalila et Dimna (arabe 3465, f.48)

  • Titre / dénomination : Kalîla wa dimna
  • Lieu de production : Syrie
  • Date / période : 1220
  • Matériaux et techniques : Encre, couleurs opaques et or sur papier
  • Dimensions : 125 x 191 mm
  • Ville de conservation : Paris
  • Lieu de conservation : BNF Manuscrits orientaux (rapporté par Benoît du Maillet, consul au Caire entre 1692 et 1698. acquis par la Bibliothèque royale)
  • Numéro d’inventaire : arabe 3465

**Le livre de Kalîla wa Dimna dérive d’un ouvrage de la littérature indienne populaire, les Panchatantra ou cinq livres. Compilation de paraboles écrites en sanscrit, l’ouvrage fut initialement attribué à un Brahmane Vishnuite kashmiri du IVesiècle, puis à un sage indien nommé Bidpai ou Pilpay. Le livre fut traduit en arabe au VIIIe siècle par le savant persan ‘Abd Allâh ibn al-Muqaffa[1] à partir d’une version en pehlevi disparue, réalisée par le physicien Burzoe pour le roi sassanide Khosrow Anûshirwân (r. 531-579). La popularité de cet ouvrage fut immense et donna lieu à de nombreuses traductions. Au début du XIIe siècle, Abû al-Ma‘ali Nasr Allâh Munshi rédige une version en persan pour Bahrâm Shâh de Ghazni[2], on en connait également une version en grec et une en hébreu du début du XIIe siècle[3], dont les illustrations présentent des similitudes importantes avec les modèles arabes et qui servit certainement de base à la version latine de Jean de Capoue (1236-1278), source des versions européennes. Une version en prose du texte de Ibn al-Muqaffa en inspira une versifiée au XIVe siècle, en partie traduite en français en 1644 par Gibert Gaulmin[4].

Rapporté en Europe par des savants ou des ambassadeurs sous forme de manuscrits arabes ou persans, cet ouvrage était présent dans les grandes bibliothèques du XVIIe siècle comme la Bibliothèque royale ou la Colbertine. Jean de la Fontaine s’inspira de ces fables « sues de tous », qui lui fournirent une réserve importante d’histoire qu’il rendit « nouvelles par quelques traits qui en relevassent le gout »[5]. Il ne conserve cependant pas la forme du texte indien, lui préférant celle de la fable ésopique[6]. Les fables de Bidpai ne sont pas la seule source de l’auteur, mais ce dernier s’en réclame dans sa préface, allant même jusqu’à assimiler Pilpay avec Ésope (une de ses sources principales), sous le nom du sage Locman[7].

Le Livre de Kalîla wa Dimna appartient au genre littéraire du miroir des princes, destiné à l’éducation morale et politique de personnages de haut rang. Les contes sont regroupés en chapitres qui forment un tout cohérent grâce à une structure narrative qui fait intervenir le dialogue. Chaque chapitre s’ouvre par une question du souverain indien Dablishim au conseiller, philosophe et légendaire auteur Bilpai, sur les conséquences d’un comportement, ensuite expliqué par une histoire dont les protagonistes sont des animaux et les personnages principaux deux chacals, nommés Kalîla et Dimna. Chaque histoire s’achève par une leçon de morale. Outre le caractère plaisant des histoire, c’est la langue et les dialogues vifs et spirituels qui font le charme et la force de cet ouvrage qui aurait influencé un grand nombre d’œuvres majeures de la littérature orientale comme le masnavi de Rumi, les Mille et une nuits, le shâhnâme de Firdusi ou la Khamseh de Nezâmi.

Le texte de Kalîla wa Dimna est l’un des premiers à être illustrés dans le monde arabe. Il semble que la première version de l’ouvrage en pehlevi comportait déjà des illustrations et l’on connaît en Inde et en Asie centrale des peintures pariétales du cycle du Panchatantra[8]. L’une des plus anciennes copies arabes de Kalîla wa Dimna est datée de 1220, réalisée dans les ateliers syriens et conservée à la BNF. Cet ouvrage qui comprend 98 peintures (dont 7 ajoutées plus tardivement) appartient à la période dite classique. Ses peintures sont empruntes d’un certain hiératisme ; organisées le long d’un axe vertical, les scènes présentent des éléments stylistiques qui évoquent les manuscrits byzantins contemporains, comme le De Materia Medica de Dioscoride[9]. Bien que de part son contenu et sa qualité, cet ouvrage fut destiné à un personnage important, le frontispice très endommagé présente une scène de trône dont le prince reste anonyme, aucun nom de souverain n’étant mentionné dans cette copie.

NOTE


[1] Abû Muhammad, ‘Abd Allâh Ibn Ruzbih Ibn Daduway dit al-Muqaffa‘, 714-759.

[2] Souverain Ghaznévide qui règne entre les années 1152-1160.a vérifier

[3] Une version en Hébreu réalisée par Rabbi Joel au début du XIIe siècle est conservée à la BNF.

[4] Livre des Lumières ou la Conduite des rois, composé par le sage Pilpay, indien, traduit en français par David Sahib d’Ispahan, ville capitale de Perse. Paris, S. Piget, 1644. In-8°. Paris, BNF, Impr., E*-3069 (rel. Aux armes du cardinal Huet ;ex-dono du cardinal Huet à la maison professe des jésuites)

[5] Jean de la Fontaine, « préface » des Fables choisies mises en vers, 1668, Pleiade I, p. 7.

[6] La fable ésopique est constituée d’une compilation de textes indépendants les un des autres, alors que la fable indienne présente un récit continu.

[7] Le sage Locman, dont Tanneguy Le Fèvre traduit en 1673 quarante et une fables.

[8] Le cycle des peintures de Panjikent en Soghdiane, daté du VII et VIIIe siècle illustre les thèmes du Panchatantra et des fables d’Esope. Il constitue certainement un prototype qui influence les peintures postérieures arabes et persanes.

[9] Conservé à Istanbul, Sainte-Sophie, n 3704, XIIIe siècle.

*source: qantara-med.org

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*Maghreb des livres-11 et 12 février 2012 à Paris…*144 auteurs d’Algérie invités

La 18e édition du «Maghreb des livres», se tiendra les 11 et 12 février 2012 à l’Hôtel de ville de Paris et accueillera quelque 144 auteurs d’Algérie, de France, de Tunisie et du Maroc, a-t-on appris vendredi auprès des organisateurs. Initié par l’association «Coup de soleil», cet évènement créé en 1994 met chaque année à l’honneur la littérature de l’un des trois pays du Maghreb. Après la Tunisie en 2011 et avant l’Algérie en 2013, c’est la littérature du Maroc qui sera célébrée cette année.

Un Salon qui a draîné beaucoup de monde

Les nombreux auteurs invités participeront à des dédicaces, des cafés littéraires, des entretiens et des lectures. Plusieurs tables rondes évoqueront des thèmes liés à l’actualité, l’Histoire, l’intégration ou encore la littérature de cette région. Une rencontre avec les Revues plurielles est organisée le 12 février. Cette table ronde donnera la parole aux rédacteurs en chef des revues qui ont abordé dans leurs numéros l’analyse de la diaspora marocaine dans plusieurs pays: l’Espagne, porte d’entrée de l’Europe, la France, et la Belgique.

Par ailleurs, à la faveur de la commémoration du cinquantenaire de l’indépendance nationale, des hommages dédiés, entre autres, à l’écrivain algérien Mouloud Feraoun ainsi qu’à ses cinq compagnons assassinés par l’OAS en mars 1962, sont prévus à la faveur de cette manifestation culturelle. Un hommage sera également rendu à Frantz Fanon figure marquante de la lutte anticoloniale des pays du Tiers-Monde, disparu en 1961, et sera animé par des écrivains et chercheurs, parmi lesquels l’universitaire Christiane Chaulet-Achour. En outre, des cafés littéraires seront organisés autour de thèmes aussi différents que la chute de régimes arabes au cours de l’année 2011, et les massacres des Algériens, sortis manifester pacifiquement à Paris le 17 octobre 1961 contre le couvre-feu qui leur a été imposé par le préfet Maurice Papon.
Une librairie sera en outre mise deux jours durant, à la disposition des visiteurs du salon et comprendra tous les livres publiés en 2011, relatifs au Maghreb et à l’intégration, en provenance d’Algérie, du Maroc et de Tunisie.
Des ouvrages en langues arabe, française et tamazight, seront à cette occasion exposés. Créée en 1985, l’association «Coup de soleil» dont les activités sont essentiellement tournées sur l’histoire, l’actualité du Maghreb et vers la culture, aspire à rassembler les gens originaires de cette région et a pour vocation première de renforcer les liens entre ses peuples. Elle a aussi pour objectif de mettre en lumière les apports multiples du Maghreb et de ses populations à la culture et à la société françaises. (L’Expression-07.02.2012.)

**Palais de la culture Moufdi Zakaria-Alger….. 

l’exposition «Nouba.. Hommage aux grands maitres de la musique andalouse» se prolonge

Devant le vif succès remporté par l’exposition «Nouba. Alger. Hommage aux grands maitres de la musique andalouse», le ministère de la Culture et le département patrimoine immatériel et chorégraphie, ont décidé de prolonger la durée de ce rendez-vous avec la musique classique algérienne.
Organisée dans le cadre de «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011», l’exposition de Nouba au Palais de la culture Moufdi Zakaria, Kouba, qui était prévue initialement du 15 janvier 2012 au 09 février 2012, se poursuit jusqu’au 19 février 2012.
En effet, l’intérêt grandissant et l’engouement du public algérois et suite aux nombreuses demandes émises par les écoles et lycées d’Alger et environs, le ministère de la Culture ainsi que le département du patrimoine immatériel et chorégraphie, ont décidé d’y répondre favorablement.
Pour rappel, l’accès à l’exposition Nouba. Hommage aux grands maîtres est libre et gratuit. Les horaires d’ouverture sont de 11h00 à 18h00 tous les jours sauf le vendredi de 15h00 à 18h00. (L’Expression-06.02.2012.)

** l’écrivain François Beaune à Alger ….13 histoires vraies à partager

ce mardi 7 février 2012, à 15 heures à la librairie Chihab de Bab El Oued

 Préserver ce qui nous ressemble

Il sera ce mardi 7 février, à 15 heures à la librairie Chihab de Bab El Oued pour présenter son formidable projet itinérant en Méditerranée, lequel entre dans le cadre de Marseille-Provence 2013.

En 1999, l’écrivain Paul Auster lance aux États-Unis sur la Radio nationale, un «appel à histoires vraies» auprès du peuple américain. Il recueille alors plus de 4000 histoires, lues sur les ondes, et compose une anthologie à partir des meilleures d’entre elles dans un livre intitulé True Tales of American Life. Séduit par l’idée, François Beaune, un jeune auteur français, décide de s’en accaparer. Ce dernier ayant déjà publié deux romans (Un homme louche en 2009 et Un ange noir en 2011) tente de rééditer cette expérience. Il est aujourd’hui à Alger dans le cadre d’un ambitieux projet littéraire original, celui de collecte d’histoires dans treize villes de la Méditerranée. Notre jeune auteur ira en fait à la collecte «d’histoire vraies» qui appartiennent selon la tradition à la parabole, manière détournée de dire la réalité tout en s’ancrant profondément dans le réel. La ville d’ Alger se veut la première escale sur les douze ports emblématiques de la Méditerranée qu’il ira visiter et ce jusqu’au début de l’année 2013. Aussi se rendra-t-il à Barcelone, Tanger, Tunis, Tripoli, Alexandrie, Haïfa, Beyrouth, Izmir, Athènes, Durrës et Palerme. Douze villes méditerranéennes choisies en raison de leur croisement de population et de brassage culturel tout en respectant leur obédiences religieuses. «Une manière de voir et penser le monde d’aujourd’hui», affirme-t-il. A chaque étape, d’un mois environ, il travaillera avec un interprète-journaliste francophone connaissant bien la ville.
Notons qu’ une première expérience de collecte d’histoires vraies a eu lieu à l’occasion du festival «Paris en toutes lettres» en 2010 puis s’est poursuivi d’octobre à Janvier 2011 à Manosque dans le cadre d’une résidence proposée par les Correspondances. De février à juillet 2011, il a été en résidence à Marseille à La Marelle dans la friche Belle de Mai, où il s’est préparé au voyage en Méditerranée. Pour se faire, François Beaune a eu à prendre des contacts, lire des auteurs méditerranéens, expérimenter les différents angles, techniques d’approche afin que la récolte soit la plus fructueuse possible. La deuxième étape de son travail consistera en la restitution pour Marseille-Provence 2013 de plusieurs comptes-rendus que ce soit dans le domaine littéraire, du théâtre, de la radio ou du web.
En effet, ces histoires serviront en 2013, explique le dossier de presse, de matériau de base à un processus de création collectif, mettant à contribution divers acteurs culturels et des créateurs issus de différents domaines artistiques afin de restituer ces voix multiples notamment à travers la création d’une plateforme web servant de point de réunion à la profusion d’histoires vraies. En 2014, il pourra être envisagé une restitution des histoires vraies sous la forme d’un livre, de créations radiophoniques et théâtrales dans les villes du voyage, en collaboration avec les institutions culturelles françaises présentes dans chaque pays. «Ce voyage sera aussi l’occasion de rencontrer des auteurs et éditeurs de la Méditerranée, d’établir des liens avec eux, de favoriser une mise en réseau de ces acteurs artistiques et culturels, de susciter des coéditions, des traductions. «Je m’entretiendrai avec un auteur de chaque ville qui sera invité à Marseille à partager sa vision du monde dans le cadre des Salons de Lecture», confie l’auteur. Tel un Ulysse à la conquête de l’Odyssée, notre Sindbad le marin se consa-crera aussi «à la découverte d’affinités avec de jeunes écrivains et des éditeurs», révèle-t-il. «Dans chaque port, l’idée sera d’aller à la rencontre d’auteurs emblématiques et de jeunes écrivains, auxquels je proposerai de participer à la collecte.
Nous les inviterons ensuite en 2013 en Provence à venir échanger leurs regards sur le monde méditerranéen. Sur place, ces rencontres pourront, en partenariat avec les organismes culturels français à l’étranger, donner lieu à des temps d’échanges avec les publics locaux.» Et de renchérir: «Le web-documentaire sera la plateforme qui permettra à tout un chacun de s’approprier ces histoires à sa guise et aux sciences humaines de s’en emparer comme support à leurs recherches.» Loin de l’exotisme de ces villes, l’objectif de cette passionnante aventure est de montrer en quoi «le druze de Beyrouth et l’Arménien de Marseille sont semblables, que les mêmes soucis et les mêmes aspirations nous constituent. C’est donc en passeur que je me définis dans ce projet: transcripteur d’histoires de riverains de la Méditerranée, portraitiste d’un espace et d’un moment de notre monde.» Outre la création théâtrale, dont la mise en scène sera basée essentiellement sur le jeu, la qualité de transmission, de prise de parole, un recueil de ces histoires vraies est prévu et sera conçu «comme une somme de destins croisés rendant compte de la diversité des aventures humaines». Il sera publié dans les diverses langues rencontrées.
Le réseau culturel français à l’étranger proposera à un artiste local de se saisir des matériaux récoltés à partir desquels ils pourront ensemble décider de produire une forme de spectacle vivant. La création théâtrale marseillaise sera diffusée après dans des festivals partenaires. Et on l’espère, en Algérie bien évidemment!  (L’Expression-04.02.2012.)

 **Cinémathèque d’Alger … Six classiques du cinéma japonais à l’affiche

 La célébration du Cinquantenaire des relations algéro-japonaises s’étalera tout au long de l’année

Six classiques du cinéma japonais sont à l’affiche depuis mercredi dernier à la Cinémathèque d’Alger dans le cadre du programme d’activités culturelles célébrant le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Japon. Les films proposés sont en noir et blanc, réalisés entre les années 1950 et 1960 et traitent des thèmes sociaux variés. Ils seront projetés à raison de deux séances par jour jusqu’au mercredi prochain. C’est «La vie d’Oharu femme galante», réalisé en 1952 par Mizoguchi Kenji qui inaugure le cycle consacré au cinéma nippon. Les autres films prévus sont «Entre le ciel et l’enfer» (Akira Kurosawa, 1963), «Les contes de la lune, vague après la pluie» (Mizoguchi Kenji, 1953), «Voyage à Tokyo», (Yasujiro Ozu, 1953), «L’homme au pousse-pousse» (Hiroshi Inagaki, 1958) et «Amours défendus» (Kijû Yoshida, 1965). L’ensemble des films seront également projetés aux cinémathèques de Béjaïa (12 – 17 février), Oran (22 – 27 février), Sidi Bel Abbès (1er – 6 mars) et Tiaret (10 – 15 mars). La célébration du Cinquantenaire des relations algéro-japonaises qui s’étalera tout au long de l’année comprend plusieurs activités culturelles, organisées par l’ambassade du Japon à Alger, mêlant théâtre, photographie, musique et cinéma.
Une tournée d’art théâtral traditionnel japonais, dit Nô, a été organisée en janvier à Alger et Oran. Une exposition intitulée «Counter photography» (Contre-photographie), comportant une cinquantaine de photographies contemporaines se tient jusqu’au 18 février au Centre des arts et de la culture du Palais des Raïs (Bastion23).
Pour la même occasion, un concert de musique japonaise classique et moderne est prévu pour le mois de mars, une cérémonie du thé pour le mois de mai, un spectacle théâtral de marionnettes «Bunraku» pour août et une exposition de poupées japonaises pour le mois de décembre.
Ce programme concerne Alger ainsi que d’autres villes.Pour rappel, ces manifestations sont organisées avec le Centre algérien de la Cinématographie et la Fondation du Japon (institution étatique travaillant pour les échanges culturels) pour célébrer le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre le Japon et l’Algérie.  (L’Expression-04.02.2012.)

**Le cinéma jordanien s’invite à Sidi Bélabbès…du 7 au 9 février 2012

La cinémathèque de Sidi-Bel-Abbès abritera, du 7 au 9 février en cours, des journées consacrées au cinéma jordanien, organisées par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) en partenariat avec la Commission royale jordanienne du film. Ces trois journées cinématographiques placées sous le signe «Jordanie, des films, des regards» verront la projection de trois longs métrages et trois courts métrages à raison de deux séances par jour, a-ton appris des responsables de la cinémathèque. Parmi les films au programme représentant l’évolution du cinéma jordanien, les longs métrages «Villes transit» de Mohammad Al Hushki, «Chraksa» de Mahieddine Kandour et «Captain Abou Raed» de Amine Metalka. Au chapitre courts métrages, il sera projeté «Mawt Moulakem» de Naji Abou Nouar, «Kaab aâli» de Fadl Haddad et «Bahia et Mahmoud» de Zayd Abou Hamdane. Cette initiative fait suite aux journées cinématographiques algériennes qui ont eu lieu l’été 2011 à Amman. (L’Expression-04.02.2012.)

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* Le bouquet Canal+ à 2.000da ….Le groupe Canal+ a lancé mercredi dernier, une offre payante d’un bouquet de 25 chaînes de télévision en direction de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, en partenariat avec Arabsat. Le bouquet Canal+ constitue la première offre légale de télévision française au Maghreb.  Commercialisée sous la marque Le bouquet de Canal+, l’offre de 25 chaînes, couvre toutes les thématiques : premium : Canal + Essentiel (chaîne premium dédiée au Maghreb) ; Canal+ Cinéma et Canal + Family ; Cinéma avec Cinécinéma Frisson et Cinécinéma Star ; généralistes : France 2, France 3, France 5, TV Breizh ; divertissement : Game One ; Musique : MTV, NRJ Hits, Trace et M6 Music Hits ; découverte : Planète, Planète Thalassa, Ushuaïa TV et Histoire ; enfants : Piwi et Télétoon ; Information : iTélé et LCI ; art de vivre : Cuisine TV ; sport : OL TV, OM TV, Girondins TV et Infosport. Pour ce qui est des films, les abonnés maghrébins au bouquet de Canal+ bénéficieront du même nombre de films que les abonnés de la chaîne en France, soit environ 400. Aussi bien le PDG du groupe Canal+, Bertrand Meheut, que le président de Canal Overseas, filiale du groupe Canal+ en charge du développement international, Jean-Noël Tronc, n’ont pas boudé leur satisfaction en annonçant cette offre commerciale. Ils qualifient leur démarche à la fois de « prudente » et d’« ambitieuse » alors qu’ils se disent « optimistes » et « enthousiastes » quant à l’impact de cette offre et aux résultats escomptés. Il est vrai que le marché maghrébin (Algérie, Maroc et Tunisie) avec 13 millions de foyers dont plus de 10 millions sont équipés en en réception satellitaire, a de quoi susciter l’intérêt. Le dispositif retenu est « souple et innovant », a expliqué le PDG du groupe Canal+, Bertrand Meheut, à la faveur d’une conférence de presse. Et de signaler que c’est le modèle mis en œuvre en France, sécurisé, qui est reproductible à l’international. L’approche du marché maghrébin s’est faite toutefois sur « la pointe des pieds » et a commencé par le développement de quelques activités, a indiqué Jean-Louis Tronc, président de Canal Overseas. L’offre, « équilibrée », est destinée à répondre à tous les publics. Il ne s’agit pas de rééditer l’expérience de Canal Horizons par le biais duquel le groupe Canal+ était présent au Maroc et en Tunisie de 1991 à 2001, a indiqué J.-L. Tronc. « Les bases sur lesquelles nous repartons sont différentes, nous avons tiré les leçons de cette première expérience », a-t-il ajouté. Le groupe Canal+ s’est saisi de la coupure du canal TPS pour faire aboutir son offre vers le Maghreb, tandis que les trois obstacles constitués par la sécurité de la liaison par satellite, le contenu de l’offre et le modèle de commercialisation ont trouvé des réponses satisfaisantes. C’est Canal Overseas qui est chargé de la constitution du bouquet de chaînes, des moyens techniques, de la sécurité (cryptage) et de la commercialisation de l’offre. Pour sa part, Arabsat assure la diffusion du bouquet de chaînes via le nouveau satellite BADR, lancé l’été dernier. « Cette offre est l’association de deux savoir-faire, celui du groupe Canal+ et de Arabsat », a indiqué J.-L. Tronc. Des distributeurs locaux se chargent de la commercialisation des cartes prépayées cryptées, dotées d’un système de cryptage sécurisé grâce à la dernière génération de cartes Viacess (PC 4.0) d’une validité de six mois ou d’un an, conçues à cet effet, l’abonnement mensuel ne devant pas dépasser l’équivalent de 20 euros par mois en monnaies nationales. Le prix de l’abonnement intègre les rémunérations des ayants droit, le coût technique et de transport des chaînes et la rémunération des distributeurs. Le modèle de commercialisation est appelé à se développer vers d’autres formes. En Algérie, il faut signaler que le premier distributeur, installé dans le quartier El Mouradia à Alger, sera représenté par la société Comagraph. Le responsable de Comagraph dira que l’opération d’installation nécessitera une dizaine de jours. Après quoi le réseau sera opérationnel. Les distributeurs présents en France pourront vendre en toute légalité les cartes d’abonnement destinées à la réception du bouquet de Canal+ par des foyers maghrébins. Un film promotionnel de présentation du bouquet de Canal+ sera diffusé par Arabsat. Par ailleurs, toutes les informations relatives à ce bouquet sont disponibles sur le site internet : www.bouquet-canal plus.com est opérationnel depuis mercredi matin. A noter que le groupe Canal+ compte des abonnés dans 30 pays, desservis par 5 satellites sur 4 continents.( El Watan..22.01.09)

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*ALGER- l’Orchestre symphonique national axe ses activités sur la proximité…Les activités de proximité occupent une place importante dans le programme de l’Orchestre symphonique national (OSN), avec notamment l’organisation de concerts à travers tout le territoire national, a indiqué samedi son directeur, M. Abdelkader Bouazzara. « Nous accordons beaucoup d’importance aux activités de proximité afin de faire mieux connaître les musiques symphoniques algérienne et universelle » a déclaré M. Bouazzara, mettant en exergue le travail de « décentralisation » menée à ce jour par son institution.(04.01.09)…  

 * Le long métrage « Mascarade » de Lyès Salem  a décroché le prix du meilleur film arabe au Festival international du Cinéma  du Caire qui a pris fin vendredi soir (29.12.08). L’Algérie a participé a la compétition de film arabe avec « Affaire d’hommes »  de Lamine Kais et « Mascarade » de Lyès Salem. La troisième production algérienne  « El Adhane » (l’appel à la prière) de Rabah Ameur Zaimeche a été projeté au titre  de la nouvelle rubrique lancée par la direction du festival sous le titre « L’Islam  dans le cinéma mondial ». La 32e édition du festival du Caire dédié au regretté Youcef  Chahine, a vu la participation de 150 films de 59 pays dont 14 films en lice  pour la compétition internationale, 14 pour la compétition des films digitaux  et 15 pour celle des films arabes. Une conférence sur « le cinéma africain » a été organisée dans le  cadre de cette édition. La direction du festival a célèbre le 60e anniversaire de la déclaration  universelle des droits de l’homme en projetant six films ayant traité de questions  inhérentes aux droits de l’homme notamment l’immigration clandestine.

*La poésie andalouse thème d’un débat - «La poésie andalouse, « demeure » des cultures» est le thème d’une conférence qui sera animée par Mostefa Harkat, professeur à l’université d’Alger et Saâdane Benbabaâli maître de conférences à Paris III, ce dimanche 23 novembre à 17h00 au Centre culturel français d’Alger. Mostefa Harkat est titulaire d´un doctorat d´Etat de linguistique de Paris VII. Mathématicien et spécialiste du rythme, il a collaboré au Centre de poétique comparée de l´Inalco à Paris et a mis au point des algorithmes d´analyse automatique du vers. Il a écrit de nombreux ouvrages théoriques et de fiction. Derniers livres parus en 2007: La Poésie populaire algérienne, ouvrage où il résout un vieux problème, celui de la prosodie de la poésie écrite en langue dialectale, Alger bleues, roman. Tous deux parus aux éditions Afaq. Saâdane Benbabaâli est spécialiste de la poésie andalouse et grand amateur de musique classique maghrébine. Il a participé à de nombreux colloques et publié des recherches importantes parmi lesquelles, la Nawba andalouse et les Cantigas de Santa Maria d’Alphonse le Sage, université de l’Algarve, Portugal, 2003, «Le muwashshah: persistance et évolution d’un genre poétique», dans Histoire de la littérature arabe moderne (Actes-Sud, 2007).

El Khabar fête ses dix-huit ans -  Conviviale ambiance, mercredi soir (12.11.08), au restaurant Esselouane à Alger, pour la célébration du dix-huitième anniversaire d’El Khabar. Les amis du premier quotidien du pays étaient nombreux parmi les artistes, universitaires, professionnels de la presse, ministres et députés.  L’événement » du jour était fort commenté : la révision de la Constitution lors d’un cérémonial folklorique au Club de pins. Certains paraissaient abattus, d’autres, plus optimistes, pensent à l’avenir. Mais la fête était là. Après tout, « la vie continue ».. Abderrachid Segni, voix reconnue du malouf, a mis beaucoup de couleurs constantinoises dans une salle qui avait plutôt un décor banal. Les restaurants algériens ont cette réputation d’être kitsch côté design. Entre deux tours de chant, des distinctions ont été remises aux journalistes lauréats 2008 du prix Omar Ourtilane de la liberté de la presse, Hamid Yacine (Boualem Ghomrassa de son vrai nom) d’El Khabar et Mustapha Benfodil d’El Watan. « Pourquoi pas des journalistes jeunes ? », a annoncé Abdelaziz Boubakir, membre du jury que préside l’ancien ministre de la Communication Abdelaziz Rahabi. Louisette Ighilahriz, celle qui a dénoncé les tortures de l’armée coloniale française  Zaherdine Smati, président du conseil d’administration d’El Khabar, Zoubir Souissi, journaliste-actionnaire au Soir d’Algérie et Chérif Rezki, directeur de la publication d’El Khabar, ont remis les trophées aux deux journalistes. Deux trophées en bronze conçus par le jeune artiste Malek Yahia. Les lauréats n’ont pas pu s’adresser aux présents. D’habitude, comme l’a expliqué Chérif Rezki, il n’existe pas de prise de parole après la remise des prix. « Le prix porte le nom de Omar Ourtilane, un modèle du journaliste professionnel. C’est lui qui m’a initié au métier et qui m’a recruté en 1994. Il m’a donné la chance de travailler dans un grand journal. Cette distinction est le couronnement d’un effort personnel. Le cadre idéal d’El Khabar m’a permis d’évoluer dans ce métier », nous a déclaré Hamid Yacine.  El Khabar fait beaucoup de choses pour faire avancer la cause du journalisme. Le hasard du calendrier fait que cela coïncide avec le 20e anniversaire du 5 Octobre. En ces temps d’incertitudes, je me réjouis de cette concordance des dates. Mauvaise nouvelle pour le régime : les gamins d’octobre, même à 40 ans, n’ont pas grandi et continuent à chahuter jusqu’à ce que démocratie s’en suive », a soutenu Mustapha Benfodil. Cherif Rezki a rappelé que son journal s’est doté, en juin 2008, d’une charte d’engagements. « El Khabar appartient à ses lecteurs. Il ne cédera à aucune pression. Il est au service de la liberté d’expression et dénoncera toutes les formes de censure. Il aura toujours le courage d’aborder les sujets avec rigueur et dans le respect de la vérité », a-t-il déclaré. Selon lui, El Khabar est un projet médiatique, républicain, démocratique et pluraliste. « Le succès n’est pas interdit, malgré tout », a écrit, dans l’édition de jeudi, le rédacteur en chef d’El Khabar, Larbi Zouak.( source : El Watan) 

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L’Expression fête ses huit ans … Le journal qui a fêté le 11.11.08, son huitième anniversaire, est aujourd’hui classé parmi les quatre premiers quotidiens francophones en Algérie.  Créé en novembre 2000, le journal a vite su trouver sa voie royale en se plaçant parmi les quatre premiers quotidiens francophones en Algérie. Ce qui n’est pas, aujourd’hui, une sinécure, notamment au milieu d’un paysage médiatique qui connaît une concurrence plus ou moins rude. Le pari est d’autant plus délicat sur une scène médiatique qui assiste quotidiennement à la parution d’une multitude de titres. Pour souffler donc cette huitième bougie, le journal a organisé une cérémonie conviviale, à laquelle ont été invités, outre le collectif du quotidien, des personnalités marquantes du monde de la presse algérienne. Ce qui est le plus remarquable dans cette cérémonie, c’est l’esprit convivial qui a prévalu. L’équipe a mis, pour un temps, le travail de côté pour célébrer l’anniversaire de leur journal. Une équipe qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, d’autant qu’elle est consciente de la lourde responsabilité qu’elle endosse et qu’elle assume avec passion et amour. Par ailleurs, ne pas omettre de citer le nom de notre jeune collègue, Chahinez Benzaghou. Elle qui commence tout juste à faire ses premières armes dans ce métier d’autant plus passionnant que difficile, un sacerdoce. Pour l’occasion, son premier papier paraîtra aujourd’hui dans les colonnes de L’Expression. Ceux qui ont goûté la saveur de voir publier leur premier article savent pertinemment de quoi il s’agit. Souhaitons longue vie à L’Expression .( 12.11.08)

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YASMINA KHADRA À L’EXPRESSION
«Il faut être dissident pour être perçu»

«Dire que le cinéma algérien est convalescent est une grave méprise. Il revient en force, il revient au galop, naturel, lucide, ingénieux.»

Entier, intègre et polémiste, car profondément honnête, Yasmina Khadra ne laisse jamais indifférent. Il était récemment président du jury des «Journées cinématographiques de Carthage» où il en est revenu ébloui par certains films dont les algériens La maison jaune de Amor Hakkar et Masacardes de Lyès Salem qui marquent un retour en force de notre cinéma, sur le plan qualitatif bien entendu. Dans cet entretien, l’auteur de L’Attentat revient sur ses dernières «sorties» médiatiques, sa position envers les institutions littéraires en France et évoque les raisons de son rejet par celles-ci, tout en se félicitant de la fidélité de ses lecteurs. Ce qui est de loin l’essentiel à ses yeux. Yasmina Khadra, toujours tourné vers l’avant, parle également de ses projets, partagé qu’il est entre la promotion de ses livres, l’écriture notamment de scénarios et la gestion du Centre culturel algérien à Paris.
L’Expression – Question – :
Je commencerai d’abord par vous demander ce qui vous a poussé à accepter d’être le président du jury de ces JCC et la raison, selon vous, pour laquelle on vous a sollicité pour présider cette compétition de films cinéma, sachant que vous-mêmes n’êtes pas cinéaste?
- Yasmina Khadra : J’ignore la raison du choix des organisateurs, cependant cela m’a fait plaisir. J’ai été sollicité par d’autres jurys, en Algérie, en France et en Belgique, mais Carthage m’a séduit. C’était l’occasion pour moi de découvrir Tunis, et mes lecteurs tunisiens. Je ne suis pas cinéaste. Cela ne m’empêche pas d’être cinéphile. J’ai aussi signé quelques scénarios et le cinéma m’intéresse et s’intéresse à mes romans. C’est un monde fascinant, sur les écrans et dans la vie. Et j’espère n’avoir pas déçu les amis des JCC.
…. Quelle appréciation faites-vous aussi de ces JCC dont vous étiez l’honorable président?
- J’ai été agréablement surpris par l’audace, le talent et la générosité des films sélectionnés. Certains d’entre eux n’avaient pas grand-chose à envier aux films occidentaux. Nos cinéastes ont acquis un savoir-faire considérable. On voit bien que l’apport financier, par endroits, était dérisoire, mais le génie des réalisateurs a supplanté ce manque, et certains nous ont particulièrement scotchés à nos sièges. Je suis absolument persuadé qu’avec un minimum de soutien, notre cinéma va exploser. Les JCC sont un rendez-vous important. Certes, des petits dysfonctionnements ont été relevés par-ci par-là, mais à aucun moment nous n’avons eu l’impression que l’on trichait. Les organisateurs se sont défoncés avec les moyens du bord, ont oeuvré nuit et jour pour donner au festival un rayonnement international crédible et stimulant. Les membres du Grand Jury ont joué le jeu jusqu’au bout, avec honnêteté. L’ambiance était sereine.

… Aviez -vous eu des difficultés à départager les films en compétition?
- Teza nous a immédiatement interpellés. Il a fait l’unanimité dès le premier tour. C’est un film fabuleux, d’un courage et d’une lucidité à couper le souffle. Hailé Gérima m’a littéralement bluffé. Il est tout simplement divin. Son combat, pour faire son film, a duré 14 ans, pourtant, à aucun moment on ne l’a perçu. C’est une fresque saisissante d’intégrité et de sobriété. Khamsa et Laïla’s birthday ont bataillé pour le Tanit d’argent. Les 2 films sont admirables d’intelligence et d’adresse. Par ailleurs, tout le monde a été épaté par les deux productions algériennes en compétition. Mascarades a surpris plus d’un. Il a été le plus applaudi dans la salle, et les éloges ont rapidement gagné les rues de Tunis. Un régal. Une bouffée d’air extraordinaire. Pour un premier long métrage, c’est carrément magistral. Désopilant, intègre et génial. Lyès Salim a convaincu tout le monde, grands et petits. Il a obtenu le Tanit d’or des Juniors et le Prix de la Première oeuvre. Nous avons hâte de le proposer aux Amis du CCA à Paris puisqu’il est programmé le 21 novembre à 18h30. Les gens vont adorer. Autre merveille: La Maison jaune de Hakkar. Géant! Splendide! Quelle intelligence! Il a bouleversé le jury et le public. J’ai été enchanté, heureux comme un mioche devant un aquarium. Dire que le cinéma algérien est convalescent est une grave méprise. Il revient en force, il revient au galop, naturel, lucide, ingénieux. Un vrai bonheur. D’autres films ont été réussis, tels Les Coeurs brûlés (Maroc), Whatever Lola wants, qui est un coup de maître dans le style hollywoodien. Ils n’ont pas obtenu de prix certes, mais ils ont enthousiasmé le public. Globalement, je suis sorti de cette tornade souvent ébloui et confiant quant à l’avenir du cinéma arabo-africain.

… En tant qu’écrivain, où en êtes-vous justement avec certains de vos livres devant être adaptés à l’écran, nonobstant la série sur Les aventures du commissaire Loeb dont le tournage débutera bientôt et dont la réalisation échoit à Bachir Derrais?
- Une série de 6 heures n’est pas une sinécure. Je travaille au scénario. Très difficile de diriger un centre culturel, de faire la promotion de son livre et d’écrire. J’essaie de gérer tout ça avec équité. Mais le scénario avance. J’espère offrir à la télé algérienne des moments heureux.
… Il y a quelques semaines, vous avez dénoncé en France le fait que votre nom n’apparaisse sur aucune liste de prix littéraires: un mot là-dessus?
- Contrairement à ce qui a été rapporté, je n’ai pas parlé des Prix, mais j’ai déploré l’attitude des institutions littéraires affichée à mon encontre. Je rappelle seulement que cette disqualification systématique cible en particulier les Algériens qui ne sont pas conformes à une certaine idée parisianiste. Mouloud Mammeri l’avait subie, à son époque, avec son magnifique Le Sommeil du juste. Kateb Yacine n’a rien obtenu de ces gens, bien que Nedjma soit devenu un livre culte. Assia Djebar et Mohammed Dib ont postulé au prix Nobel sans jamais convaincre le Goncourt. Plus récemment, Rachid Boudjedra, qui a réussi un formidable coup d’éclat avec La Répudiation, on lui avait préféré autre chose. Pour Paris, comme pour l’Europe, pour être écouté, il faut s’inscrire dans la dissidence. Il y a une semaine, j’ai été convié à une rencontre avec les parlementaires au Parlement européen à Bruxelles. J’ai dit à la télé de cette énorme institution, à propos du dialogue culturel, que leur approche de notre culture est biaisée. Pour eux, il faut être dissident pour être perçu. Ils se fichent royalement de nos arts, de notre talent, de notre érudition. Les seuls tremplins qu’ils nous proposent sont la prison, les tracasseries avec le Pouvoir, si bien que certains de nos intellectuels privilégient la provocation outrancière pour choquer, déclencher des réactions extrêmes et susciter l’intérêt. C’est l’ère du néodonatisme qui revient. Encore une fois, je ne revendique ni les prix ni la reconnaissance, mais l’honnêteté. Je suis très content de mon parcours. J’ai mon lectorat et une critique qui me soutiennent, et cela me suffit.

… Pensez-vous que cela est dû à l’histoire de votre dernier roman Ce que le jour doit à la nuit et dont la trame se situe pendant la guerre de Libération nationale?
- Non. Bien sûr, ces vénérables juges et fossoyeurs de notre talent auraient préféré que mon roman soit écrit par un écrivain de leur camp. Quand la sagesse et la générosité viennent d’un Algérien, ils ne le supportent pas.
… Adonis a exhorté récemment les Arabes à ne plus penser au prix Nobel, faisant allusion à l’impossibilité de l’obtenir, qu’en pensez-vous? Un prix dicté par des raisons politiques donc?
Adonis est libre de dire ce qu’il veut comme je suis libre de penser comme je l’entends. Mon seul souci est de continuer d’écrire et de mériter le soutien de mes lecteurs. Le prix Nobel, c’est beau, mais la vie est plus belle. Et il y a d’autres joies en ce monde.
… Un mot aussi sur votre discours prononcé au Parlement européen et le prix que vous venez de recevoir de la part de France Télévisions, cela vous conforte-t-il dans vos idéaux?
- C’est un prix de lecteurs. Un prix loyalement défendu, démocratique et sans enjeux commerciaux. Ce qui est rassurant. Je tiens, tout de même, à signaler que mon roman, même disqualifié d’office, se porte bien. Il s’est vendu à plus de 100.000 exemplaires en deux mois de parution. Mes lecteurs viennent me voir dans les salons, et je puise dans leurs propos une confiance et une sérénité magiques. Le reste, les propos que l’on attribue, la paranoïa des détracteurs, la grossièreté de leurs réactions et les calomnies qu’ils propagent à mon sujet les renvoient à leur propre misère. Je n’ai que chagrin pour eux. ( l’Expression du 12.11.08)

 

114 réponses à “culture-médias.3”

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