Les Prix Nobel -2
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Le Nobel de médecine aux Américains David Julius et Ardem Patapoutian
Le Nobel de médecine 2021 a été attribué à l’Américain David Julius et à l’Américain d’origine libano-arménienne Ardem Patapoutian, pour leurs découvertes sur la façon dont le système nerveux ressent la température et le toucher.
Leurs “découvertes révolutionnaires” ont “permis de comprendre comment la chaleur, le froid et la force mécanique peuvent initier les impulsions nerveuses qui nous permettent de percevoir et de nous adapter au monde”, a indiqué le jury Nobel à Stockholm.
David Julius, 65 ans, professeur à l’Université de Californie, a utilisé la capsaïcine, un composant actif du piment qui provoque une sensation de brûlure, pour identifier un capteur dans les terminaisons nerveuses de la peau qui réagit à la chaleur.
Ardem Patapoutian, professeur au Scripps Research en Californie né en 1967, a lui utilisé des cellules sensibles à la pression pour découvrir une nouvelle classe de capteurs qui répondent aux stimuli mécaniques dans la peau et les organes internes.
Outre les vaccins à ARN messager, des experts de l’adhésion des cellules, des nouvelles voies pour des traitements en rhumatologie, des champions de l’épigénétique ou de la résistance aux antibiotiques auraient pu recueillir les lauriers pour le 120e anniversaire des prix, selon les experts des prix scientifiques sondés par l’AFP.
L’an dernier, en pleine pandémie, le prix 2020 était allé à des virologues, trois découvreurs de la redoutable hépatite C.
La saison des Nobel se poursuit à Stockholm mardi avec la physique, mercredi avec la chimie, avant les très attendus prix de littérature jeudi et de la paix vendredi, seule récompense décernée à Oslo. Le plus récent prix d’économie clôt le millésime lundi prochain. * 7sur7 – avec AFP- le 4 octobre 2021
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*Le Nobel de physique 2021, à deux experts du climat et un théoricien italien
En pleine alarme sur le réchauffement planétaire, le Nobel de physique 2021 a sacré mardi deux vieux experts du réchauffement, l’Américano-japonais Syukuro Manabe et l’Allemand Klaus Hasselmann, ainsi que l’Italien Giorgio Parisi, théoricien italien des phénomènes désordonnés.
C’est la première fois depuis 1995 et des recherches sur le trou de la couche d’ozone en chimie qu’un Nobel scientifique est remis à des travaux directement liés au changement climatique – mais dans un contexte d’urgence complètement différent.
Syukuro Manabe, né au Japon il y a 90 ans mais vivant à Princeton aux Etats-Unis, et Klaus Hasselmann, 89 ans et basé à Hambourg, ont été primés pour une première moitié du prix “pour la modélisation physique du climat de la Terre, pour en avoir quantifié la variabilité et prédit de façon fiable le réchauffement climatique”, selon le jury.
Le comité Nobel récompense ainsi les travaux fondateurs de Manabe sur l’effet de serre dans les années 1960, par lesquels il a montré que les niveaux de CO2 dans l’atmosphère correspondaient à la hausse des températures terrestres.
Hasselman est lui célébré pour être parvenu à établir des modèles climatiques fiables malgré les grandes variations météorologiques, permettant de faire émerger une tendance du chaos quotidien.
À un mois de la COP26, sommet mondial pour le climat organisé à Glasgow, la récompense aux deux experts en météorologie et climatologie aura nécessairement un fort écho politique.
Al Gore et les experts onusiens du GIEC de l’ONU sur le climat avaient remporté le Nobel de la paix en 2007.
Si l’autre moitié du prix de physique 2021 n’est pas directement liée au climat, la capacité à comprendre le désordre et les fluctuations est la spécialité du troisième lauréat, Giorgio Parisi, 73 ans et basé à Rome.
Ses travaux ardus ont été parmi “les contributions les plus importantes” à la théorie dite des systèmes complexes, a expliqué le jury Nobel, qui l’a récompensé “pour la découverte de l’interaction du désordre et des fluctuations dans les systèmes physiques de l’échelle atomique à planétaire”.
“Je pense qu’il est très urgent que nous prenions des décisions très fortes (pour le climat). Il est clair que nous devons agir très vite et sans délai en faveur des générations futures”, a affirmé le lauréat italien lors d’une conférence de presse téléphonique avec la Fondation Nobel.
–“Grande nouvelle”
À Genève, l’Organisation Meteorologique mondiale (OMM) a salué une “grande nouvelle”. “Cela démontre à nouveau que la science climatique est fortement valorisée et doit être fortement valorisée”, a déclaré son secrétaire général Petteri Taalas.
Les trois hommes se répartiront les 10 millions de couronnes suédoises (près de 990.000 euros) de la récompense au prorata de leur part: 50% pour M. Parisi, et 25% pour les deux autres lauréats.
L’an passé, le prix avait récompensé le Britannique Roger Penrose, l’Allemand Reinhard Genzel et l’Américaine Andrea Ghez, trois pionniers de la recherche sur les “trous noirs”, des régions de l’Univers d’où rien ne peut s’échapper.
Des physiciens quantiques ainsi que Parisi faisaient office de favoris, selon les experts interrogés par l’AFP, même si des dizaines de chercheurs à travers le monde étaient considérés comme nobélisables en physique.
Conformément à l’ordre immuable d’attribution, la médecine avait lancé le bal des Nobel 2021 lundi en sacrant les Américains David Julius et Ardem Patapoutian, dont les travaux sur le toucher et les récepteurs sensoriels ont ouvert la voie pour combattre les douleurs chroniques.
Crise sanitaire oblige, pour la deuxième année consécutive, les lauréats recevront leur prix dans leur pays de résidence, même si un petit espoir demeure pour accueillir celui pour la paix en Norvège. * 7sur7 – avec AFP- le 5 octobre 2021
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Le Nobel de chimie à un duo germano-américain champion des catalyseurs
Le Nobel de chimie a été décerné mercredi à l’Allemand Benjamin List et l’Américain David MacMillan pour avoir développé un nouvel outil de construction des molécules qui a permis de “verdir” la chimie et améliorer la recherche pharmaceutique.
Le duo a été récompensé “pour le développement de l’organocatalyse asymétrique”, a annoncé le jury Nobel à Stockholm.
Les catalyseurs – des substances qui contrôlent et accélèrent les réactions chimiques, sans pour autant faire partie du produit final – sont des outils fondamentaux pour les chimistes.
Mais les chercheurs ont longtemps cru qu’il n’y avait, en principe, que deux types de catalyseurs disponibles : les métaux et les enzymes.
Benjamin List et David MacMillan, 53 ans tous les deux, “reçoivent le prix Nobel pour avoir en 2000, “indépendamment l’un de l’autre, mis au point un troisième type de catalyse, l’organocatalyse asymétrique”, un domaine qui s’est développé “à une vitesse prodigieuse depuis les années 2000, a expliqué le jury Nobel.
L’année dernière, le prix de chimie avait été attribué à la Française Emmanuelle Charpentier et à l’Américaine Jennifer Doudna, deux généticiennes qui ont mis au point des “ciseaux” capables de modifier les gènes humains, une percée révolutionnaire.
Les percées du séquençage de l’ADN, les nanocristaux, la “chimie-click” ou encore les pionniers des vaccins à ARN messager contre le Covid figuraient notamment parmi les spéculations pour cette année.
La saison des Nobel se poursuit avec ses deux sommets: la littérature jeudi, toujours à Stockholm, puis la paix vendredi à Oslo. Le prix d’économie clôturera le millésime lundi.
Covid oblige, les lauréats recevront comme l’an passé leurs prix dans leur pays de résidence, même si un petit espoir subsiste pour le prix de la paix à Oslo.* 7sur7 – avec AFP- le 6 octobre 2021
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Le prix Nobel de littérature décerné à Abdulrazak Gurnah: “J’ai cru à une blague”
Le Nobel de littérature a été décerné ce jeudi au romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah, premier auteur noir à recevoir la plus prestigieuse des récompenses littéraires depuis 1993.
L’auteur, connu notamment pour son roman “Paradise”, a été récompensé pour son récit “empathique et sans compromis des effets du colonialisme et le destin des réfugiés pris entre les cultures et les continents”, selon le jury.
Né en 1948 à Zanzibar, qu’il a fui en 1968 à un moment où la minorité musulmane était persécutée, Abdulrazak Gurnah a publié une dizaine d’ouvrages depuis 1987. Il vit aujourd’hui au Royaume-Uni. Son œuvre s’éloigne des “descriptions stéréotypiques et ouvre notre regard à une Afrique de l’Est diverse culturellement qui est mal connue dans de nombreuses parties du monde”, a expliqué le jury.
Les “réfugiés ne viennent pas les mains vides”
Lors de sa première interview à la Fondation Nobel, le lauréat a appelé l’Europe à changer de point de vue sur les réfugiés d’Afrique et la crise migratoire. “Beaucoup de ces gens qui viennent, viennent par nécessité, et aussi franchement parce qu’ils ont quelque chose à donner. Ils ne viennent pas les mains vides”, a affirmé l’écrivain, soulignant qu’il s’agissait “de gens talentueux et pleins d’énergie”.
Ce prix est une surprise et de nombreux critiques et éditeurs confessent qu’ils ne connaissaient pas l’écrivain, absent de la liste des pronostics, même comme simple outsider. Son propre éditeur en Suède, Henrik Celander, a expliqué à la presse suédoise qu’il n’aurait jamais imaginé qu’il décroche le Graal littéraire. Quand l’Académie suédoise a appelé, “j’ai cru à une blague”, a pour sa part confié Abdulrazak Gurnah.
Élargir les horizons
L’an passé, la poétesse américaine Louise Glück avait été sacrée par la plus célèbre des récompenses littéraires pour son œuvre “à la beauté austère”. Cette année, les conjectures ont beaucoup tourné autour de la promesse de l’Académie d’élargir ses horizons géographiques. Même si le président du comité Nobel Anders Olsson avait pris soin de réaffirmer en début de semaine que le “mérite littéraire” restait “le critère absolu et unique”.
Le prix est historiquement très occidental et depuis 2012 et le Chinois Mo Yan, seuls des Européens ou des Nord-Américains avaient été sacrés. Sur les 117 précédents lauréats en littérature depuis la création des prix en 1901, 95, soit plus de 80% sont des Européens ou des Nord-Américains. Avec le prix 2021, ils sont 102 hommes au palmarès pour 16 femmes.
Délibérations secrètes
Sur les quelque 200 à 300 candidatures soumises bon an mal an à l’Académie, cinq sont retenues avant l’été. Les membres du jury sont chargés de les lire attentivement et discrètement avant le choix final peu avant l’annonce. Les délibérations restent secrètes pendant 50 ans.
Après les sciences en début de semaine, la saison Nobel se poursuit vendredi à Oslo avec la paix, pour s’achever lundi avec l’économie. * 7sur7 – avec AFP- le 7 octobre 2021
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Le prix Nobel de la paix décerné aux journalistes Maria Ressa et Dmitry Muratov
Le prix Nobel de la paix a été attribué vendredi à deux journalistes, la Philippine Maria Ressa et le Russe Dimitri Mouratov, pour “leur combat courageux pour la liberté d’expression” dans leurs pays respectifs, a annoncé le comité Nobel norvégien.
Maria Ressa et Dimitri Muratov “sont les représentants de tous les journalistes qui défendent cet idéal dans un monde où la démocratie et la liberté de la presse sont confrontées à des conditions de plus en plus défavorables”, a déclaré la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen, à Oslo.
Agé de 59 ans, Mouratov, un des fondateurs et rédacteur en chef du journal russe Novaïa Gazeta “a depuis des décennies défendu la liberté d’expression en Russie dans des conditions de plus en plus difficile”, a souligné le jury.
Quant à Maria Ressa (58 ans), avec son média d’investigation Rappler cofondé en 2012, “elle utilise la liberté d’expression pour exposer les abus de pouvoir et l’autoritarisme croissant dans son pays natal, les Philippines”, dirigé par Rodrigo Duterte, salue-t-il.
La liberté de la presse, jamais sacrée jusqu’à présent, figurait parmi les favoris pour cette année mais les 329 candidatures en lice étaient tenues secrètes.
Le prix –une médaille d’or, un diplôme et une somme de 10 millions de couronnes suédoises (près de 980.000 euros)– doit être physiquement remis le 10 décembre à Oslo si les conditions sanitaires le permettent.
L’an dernier, le Nobel de la paix avait récompensé le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies pour ses efforts contre la faim dans le monde.
Après la paix, seul Nobel remis à Oslo, la saison des prix décernés depuis 1901 s’achève lundi à Stockholm avec l’économie.
Mouratov dédie son prix Nobel à Novaïa Gazeta et ses journalistes tués
Le journaliste russe Dmitri Mouratov a annoncé vendredi dédier son prix Nobel de la Paix au journal dont il est le rédacteur en chef, Novaïa Gazeta, et à ses collaborateurs assassinés pour leur travail et leurs enquêtes.
“Ce n’est pas mon mérite personnel. C’est celui de Novaïa Gazeta. C’est celui de ceux qui sont morts en défendant le droit des gens à la liberté d’expression”, a-t-il dit, cité par l’agence de presse publique TASS, et listant les noms des six journalistes et contributeurs au journal assassinés, dont Anna Politkovskaïa. * 7sur7 – avec AFP- le 8 octobre 2021
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Le Nobel d’économie à un trio de spécialistes de l’économie expérimentale
Le Nobel d’économie a sacré lundi trois spécialistes de l’économie expérimentale et empirique, le Canadien David Card, l’Américano-Israélien Joshua Angrist et l’Américano-Néerlandais Guido Imbens, dans des domaines comme le marché du travail et l’éducation.
Le trio “nous a apporté de nouvelles idées sur le marché du travail et montré quelles conclusions peuvent être tirées d’expériences naturelles en termes de causes et de conséquences”, a salué le jury Nobel.
“Leur approche s’est étendue à d’autres domaines et a révolutionné la recherche empirique”, a souligné le jury du 53e “prix de la Banque de Suède en sciences économiques à la mémoire d’Alfred Nobel”.
Dernier né des fameuses récompenses et le seul qui n’était pas prévu par le testament de l’inventeur suédois, le prix d’économie, remis depuis 1969, boucle la saison des Nobel.
Grâce à des “expériences naturelles”, David Card, né en 1956, a notamment analysé les effets du salaire minimum, de l’immigration et de l’éducation sur le marché du travail. Récompensé “pour ses contributions empiriques à l’économie du travail”, il reçoit la moitié du prix, doté de près d’un million d’euros.
“Ses études du début des années 1990 ont remis en question les idées reçues, ce qui a conduit à de nouvelles analyses et à de nouvelles perspectives”, a souligné le jury Nobel.
Les résultats de ses recherches ont en particulier mis en exergue le fait que l’augmentation du salaire minimum n’entraîne pas nécessairement une diminution du nombre des emplois.
L’autre moitié se partage entre Joshua Angrist, 61 ans, et Guido Imbens, 58 ans, “pour leurs contributions méthodologiques à l’analyse des relations de cause à effet”.
**Surprises
Au milieu des années 1990, ils ont réalisé des percées méthodologiques en permettant de tirer des conclusions solides sur les causes et les effets pouvant être tirés d’expériences naturelles, par exemple en matière d’éducation.
Une difficulté qui se pose car les conséquences d’une expérience ne sont pas les mêmes suivant les groupes suivis.
Angrist, Card et Imbens faisaient partie des dizaines de noms envisagés par des experts sondés par l’AFP.
L’an passé, le prix d’économie avait sacré un duo américain de spécialistes des enchères, Paul Milgrom et Robert Wilson.
Parfois qualifié de “faux Nobel”, le “prix de la Banque de Suède en sciences économiques à la mémoire d’Alfred Nobel” a été créé par la banque centrale suédoise plus de 60 ans après les cinq autres (médecine, physique, chimie, littérature et paix).
Avec seulement deux lauréates parmi les désormais 89 récipiendaires du prix (l’Américaine Elinor Ostrom en 2009 et la Française Esther Duflo 10 ans plus tard), soit 97,7% d’hommes sur le total, il est le moins féminin des six, alors même qu’il a un demi-siècle de moins que les autres prix.
Il est aussi largement monopolisé par des économistes américains : il faut remonter à 1999 pour une année sans que les Etats-Unis aient eu un lauréat en économie.
Le 53e prix d’économie boucle une saison où les comités ont déjoué les pronostics d’experts comme des parieurs.
–Autres prix Nobel
Si la liberté de la presse était favorite pour le prix de la paix, le comité Nobel norvégien a choisi, plutôt qu’une organisation, d’honorer deux journalistes d’investigation, la directrice du média philippin Rappler, Maria Ressa, et le rédacteur en chef du journal russe Novaïa Gazeta, Dmitri Mouratov.
Le prix de littérature a récompensé Abdulrazak Gurnah, un romancier d’origine tanzanienne vivant en exil au Royaume-Uni, là aussi une surprise.
En médecine, les vaccins à ARN messager contre le Covid-19 n’ont pas donné lieu à des prix. La récompense a sacré les chercheurs américains David Julius et Ardem Patapoutian pour leurs travaux sur les récepteurs nerveux du toucher.
Le prix de physique est allé pour la première fois à deux experts du climat, l’Allemand Klaus Hasselman et l’Américano-Japonais Syukuro Manabe, ainsi qu’au théoricien italien Giorgio Parisi.
Enfin le prix de chimie a sacré un duo de pionniers d’un nouveau type de catalyseurs, l’Allemand Benjamin List et l’Américano-Ecossais David MacMillan.
Covid oblige, les lauréats des prix ne se rendront pas à Stockholm pour la traditionnelle cérémonie du 10 décembre, comme l’an passé. Un petit espoir demeure pour le Nobel de la paix à Oslo, avec une décision attendue dans les prochains jours.
* 7sur7 – avec AFP- le 11 octobre 2021
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Le prix Nobel de médecine 2020, attribué à trois découvreurs du virus de l’hépatite C
*Le prix Nobel de médecine a été attribué conjointement lundi au Britannique Michael Houghton et aux Américains Harvey Alter et Charles Rice pour leur rôle “dans la découverte du virus de l’hépatite C” depuis la fin des années 70.
Le trio est récompensé pour sa “contribution décisive” à la lutte contre cette hépatite, “un problème de santé mondial majeur qui provoque la cirrhose et le cancer du foie” dans le monde, a indiqué le jury Nobel lors de l’annonce. L’Organisation mondiale de la santé estime à quelque 70 millions le nombre d’infections par l’hépatite C causant 400.000 décès chaque année.
*Contamination hépatique
À la fin des années 70, Harvey Alter avait identifié qu’une contamination hépatique mystérieuse avait lieu lors de transfusions alors qu’elle n’était ni l’hépatite A ni l’hépatite B, explique le jury. Des années plus tard, en 1989, Michael Houghton et son équipe sont crédités de la découverte de la séquence génétique virus. Quant à Charles Rice, il a décortiqué pendant de longues années la façon dont le virus se répliquait, des travaux qui ont conduit à l’émergence d’un nouveau traitement révolutionnaire au tournant des années 2010.
“Lutte continue”
Leur travail “est une réalisation historique dans notre lutte continue contre les infections virales”, a noté Gunilla Karlsson Hedestam, membre de l’Assemblée Nobel qui décerne le prix. Le prix est le premier directement lié à un virus depuis 2008. Depuis un premier prix (de Chimie) à deux virologues en 1946, ce Nobel vient s’ajouter aux 17 prix directement ou indirectement liés à des travaux sur les virus, selon l’ancien secrétaire de l’Académie suédois des sciences, Erling Norrby.
Si les prix Nobel vont bien être annoncés comme prévu cette semaine, le coronavirus a entraîné l’annulation de la cérémonie physique de remise des prix, le 10 décembre à Stockholm. Les lauréats, qui se partagent près d’un million d’euros, doivent recevoir leur prix dans leur pays de résidence.
**Palmarès 2019
L’an dernier, le Nobel de médecine avait récompensé les Américains William Kaelin et Gregg Semenza, ainsi que le Britannique Peter Ratcliffe pour leurs travaux sur l’adaptation des cellules aux niveaux variables d’oxygène dans le corps ouvrant des perspectives dans le traitement du cancer et de l’anémie.
Après la médecine, suivront la physique mardi, la chimie mercredi et la littérature jeudi. Le prestigieux Nobel de la paix sera décerné vendredi à Oslo. Le prix d’économie, créé en 1968, bouclera la saison lundi prochain.*7sur7.be/ lundi 5 octobre 2020
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Le Nobel de physique 2020, décerné à un trio d’experts des “trous noirs”
Le Nobel de Physique a sacré mardi trois pionniers de la recherche sur les “trous noirs”, des régions de l’Univers d’où rien ne peut s’échapper: le Britannique Roger Penrose, l’Allemand Reinhard Genzel et l’Américaine Andrea Ghez.
Penrose, 89 ans, a remporté le célèbre prix pour avoir découvert “que la formation d’un trou noir est une prédiction solide de la théorie générale de la relativité”, tandis que Genzel, 68 ans, et Ghez, 55 ans, ont été récompensés pour “la découverte d’un objet compact supermassif dans le centre de notre galaxie”, a expliqué le jury Nobel en annonçant le prix à Stockholm.
Andrea Ghez devient la quatrième femme à remporter un prix Nobel de Physique, le plus masculin des six prix scandinaves.
Le lauréat britannique reçoit la moitié du prix doté d’environ un million d’euros, tandis que les deux autres se partagent la seconde moitié, a précisé l’Académie royale des sciences à Stockholm.
Les trous noirs supermassifs sont une énigme de l’astrophysique, notamment sur la façon dont ils deviennent aussi gros. Leur formation est au cœur des recherches en astrophysique moderne. Les scientifiques pensent qu’ils dévorent, à une vitesse folle, tous les gaz émis par des galaxies très denses qui les entourent.
Comme ils sont invisibles, on ne peut les voir que par contraste, en observant les phénomènes qu’ils suscitent dans leur proche environnement. Une première image révolutionnaire avait été révélée au monde en avril 2019.
L’astrophysique, ainsi que la physique quantique, centrés sur l’infiniment petit, étaient considérées comme favorites par les experts pour ce Nobel 2020.
L’an passé, il avait déjà récompensé trois cosmologues: le Canado-Américain James Peebles, qui a mis ses pas dans ceux d’Albert Einstein pour éclairer les origines de l’univers; et les Suisses Michel Mayor et Didier Queloz qui, les premiers, ont révélé l’existence d’une planète en dehors du système solaire.*7sur7.be/ mardi 6 octobre 2020
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Le Nobel de chimie aux généticiennes derrière les ciseaux moléculaires
*Le prix Nobel de chimie a été attribué mercredi à la Française Emmanuelle Charpentier et à l’Américaine Jennifer Doudna, deux généticiennes qui ont mis au point des “ciseaux moléculaires” capables de modifier les gènes humains, une percée révolutionnaire. Cette récompense leur est décernée pour la mise au point d’“une méthode d’édition des gènes”, avec “un outil pour réécrire le code de la vie”, a souligné le jury à Stockholm en annonçant la récompense. La Française, 51 ans, et l’Américaine, 56 ans, deviennent les sixième et septième femmes à remporter un Nobel de chimie depuis 1901.
En juin 2012, les deux généticiennes et des collègues décrivent dans la revue Science un nouvel outil capable de simplifier la modification du génome. Le mécanisme s’appelle Crispr/Cas9 et est surnommé “ciseaux moléculaires”. Si la thérapie génique consiste à insérer un gène normal dans les cellules qui ont un gène défaillant, comme un cheval de Troie, afin qu’il fasse le travail que ce mauvais gène ne fait pas, Crispr va plus loin: au lieu d’ajouter un gène nouveau, l’outil modifie un gène existant. Il est facile d’emploi, peu coûteux, et permet aux scientifiques d’aller couper l’ADN exactement là où ils le veulent, pour par exemple créer ou corriger une mutation génétique et soigner des maladies rares.
La découverte, quoique récente, était citée depuis plusieurs années comme nobélisable et figurait parmi les favoris cette année. Mais elle fait aussi l’objet de disputes de brevets, notamment avec le chercheur américain d’origine chinoise Feng Zhang, ce qui poussait certains à penser que la récompense attendrait.
Les deux chercheuses ont déjà été couvertes de distinctions: le Breakthrough Prize (2015), le prix scientifique de la Princesse des Asturies (2015) ou encore le prix Kavli pour les nanosciences en Norvège (2018).
Selon William Kaelin, prix Nobel de médecine l’an dernier, “la modification génétique par Crispr est de loin en tête” des découvertes de la décennie en médecine. Les deux chercheuses étaient également citées pour remporter un Nobel de médecine.
**7sur7.be/ mercredi 7 octobre 2020
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Le prix Nobel de littérature attribué à la poète américaine Louise Glück
La poétesse américaine Louise Glück, 77 ans, a remporté jeudi le très convoité prix Nobel de Littérature, une récompense surprise couronnant son oeuvre entamée à la fin des années 60.
Elle est couronnée “pour sa voix poétique caractéristique, qui avec sa beauté austère rend l’existence individuelle universelle”, a annoncé l’Académie suédoise en décernant le prix, toujours accompagné d’une motivation laconique.
L’enfance et la vie de famille, la relation étroite entre les parents et les frères et soeurs, sont une thématique centrale de son oeuvre.
Averno (2006) est son recueil magistral, une interprétation visionnaire du mythe de la descente aux enfers de Perséphone en captivité de Hadès, le dieu de la mort. Une autre réalisation spectaculaire est son dernier recueil, “Nuit fidèle et vertueuse”.
En français, la traduction de cette poétesse est restée jusqu’ici confidentielle, faute de parution en volume. Elle se limite à des revues spécialisées. Elle a consacré un de ses poèmes à Jeanne d’Arc en 1976.
**Record de femmes lauréates?
Deux ans après la Polonaise Olga Tokarczuk, Louise Glück est la 16e femme à se voir décerner le prix d’un millésime 2020 des Nobel très féminin.
Avec trois lauréates lors des Nobel scientifiques, cette saison pourrait battre le record de femmes lauréates (cinq en 2009), alors que la paix vendredi et l’économie lundi restent à décerner.
Après une série de scandales ou de controverses qui a terni depuis trois ans le plus célèbre prix littéraire au monde, la direction qu’allait prendre le Nobel de cette année était particulièrement imprévisible, selon les critiques.
L’an passé, le prix 2019 avait été attribué à l’écrivain autrichien Peter Handke, aux sulfureuses positions pro-Milosevic, provoquant une très vive controverse, s’ajoutant à un scandale sexuel qui avait déchiré l’Académie il y a trois ans, provoquant le report historique du prix 2018.**7sur7.be/ jeudi 8 octobre 2020
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Le prix Nobel de la paix décerné au Programme alimentaire mondial des Nations unies
Le Nobel de la paix a récompensé vendredi le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, a annoncé le comité Nobel norvégien, faisant valoir que le besoin de solutions multilatérales était “plus visible que jamais”.
Le PAM est récompensé pour “ses efforts de lutte contre la faim, pour sa contribution à l’amélioration des conditions de paix dans les zones touchées par les conflits et pour avoir joué un rôle moteur dans les efforts visant à empêcher l’utilisation de la faim comme arme de guerre”, a déclaré la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen.
C’est le douzième prix Nobel de la paix attribué à une organisation ou une personnalité de l’ONU ou liée aux Nations Unies.
Fondé en 1961 avec son siège à Rome et financé intégralement par des contributions volontaires, l’organisme onusien dit avoir distribué 15 milliards de rations et assisté 97 millions de personnes dans 88 pays l’an dernier. Un chiffre vertigineux mais qui ne représente qu’une fraction du besoin total.
Opérant aussi bien par hélicoptère qu’à dos d’éléphant ou de chameau, le PAM se présente comme “la plus grande organisation humanitaire”, une nécessité puisque, selon ses estimations, 690 millions de personnes –une sur 11– souffraient sous-alimentation chronique en 2019. Et sans doute davantage cette année à cause de la pandémie.
Cette année, 318 candidatures étaient en lice, dont 211 individus et 107 organisations. Une liste pléthorique mais dont la composition reste toujours secrète.
Le prix, une médaille d’or, un diplôme et une somme de 10 millions de couronnes suédoises (près de 950.000 euros), doit être physiquement remis le 10 décembre à Oslo si les conditions sanitaires le permettent ou, dans le cas contraire, à distance via des moyens numériques.
L’an dernier, le Nobel était allé au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, couronné pour le rapprochement qu’il a initié avec l’ancien frère ennemi, l’Erythrée, mais aujourd’hui confronté à des violences interethniques et des manifestations antigouvernementales, durement réprimées.*7sur7.be/ vendredi 9 octobre 2020
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Nobel de médecine 2019 : deux Américains et un Britannique récompensés pour leurs découvertes sur l’oxygénation des cellules
Le Nobel de médecine est le premier des prix Nobel décernés chaque année.
**Lundi 07 octobre 2019
L’Académie a salué des découvertes qui « ouvrent la voie à de nouvelles stratégies prometteuses pour lutter contre l’anémie, le cancer et de nombreuses autres maladies ». Les Américains William G. Kaelin Jr et Gregg L. Semenza ainsi que le Britannique Sir Peter J. Ratcliffe ont reçu, lundi 7 octobre, le prix Nobel de médecine pour leurs travaux sur la façon dont les cellules s’adaptent aux variations de leur approvisionnement en oxygène.
« Le prix Nobel de cette année récompense des travaux ayant révélé les mécanismes moléculaires à l’œuvre dans l’adaptation des cellules à l’apport variable d’oxygène » dans le corps, a justifié l’Institut Karolinska, qui remet le Nobel de médecine. Ces mécanismes sont également impliqués dans les tumeurs, dont la croissance dépend de l’apport en oxygène du sang, en particulier certains cancers à progression rapide comme celui du foie.
**Vers de nouvelles stratégies contre l’anémie ou le cancer
Les travaux des chercheurs récompensés ouvrent la voie à des stratégies prometteuses pour lutter contre l’anémie, le cancer et de nombreuses autres maladies. Dans le cas des tumeurs, par exemple, l’oxygène est régulé de sorte à remodeler le métabolisme et permettre une prolifération efficace des cellules cancéreuses. Des laboratoires universitaires et des entreprises pharmaceutiques tentent donc de développer « des médicaments d’interférer à différents stades d’une pathologie », explique le jury du prix Nobel : soit en « activant », soit en « bloquant le mécanisme de captation de l’oxygène ».
Les lauréats vont se partager une récompense de 9 millions de couronnes suédoises, soit 828 000 euros environ. Ils recevront également une médaille en or le 10 décembre. Le Nobel de médecine est le premier des prix Nobel décernés chaque année. Suivront la physique mardi, la chimie mercredi, la littérature jeudi, la paix vendredi et l’économie lundi. *francetvinfo- Lundi 07 octobre 2019
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Le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, Prix Nobel de la paix
Le comité Nobel a annoncé que le prix 2019 reviendrait à M. Ahmed pour son action en faveur de la réconciliation de l’Ethiopie avec l’Erythrée.
–Le Monde avec AFP – vendredi 11 octobre 2019
Vendredi 11 octobre, le comité Nobel norvégien a annoncé depuis Oslo que le lauréat du prix Nobel de la paix 2019 reviendrait au premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed.
M. Abiy est récompensé « pour ses efforts en vue d’arriver à la paix et en faveur de la coopération internationale, en particulier pour son initiative déterminante visant à résoudre le conflit frontalier avec l’Erythrée », a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen. Le prix vise également à « reconnaître tous les acteurs œuvrant à la paix et la réconciliation en Ethiopie et dans les régions d’Afrique de l’Est et du Nord-Est », a-t-elle ajouté.
M. Abiy s’est dit « honoré » et « ravi » de recevoir ce « prix donné à l’Afrique ». « J’imagine que les autres dirigeants d’Afrique vont penser qu’il est possible de travailler sur les processus de construction de la paix sur notre continent », a dit le jeune dirigeant éthiopien dans une brève conversation téléphonique avec les institutions Nobel, qui l’ont mise en ligne.
Le comité norvégien souligne également le rôle du président érythréen, Isaias Afwerki. « La paix ne découle pas des actions d’un seul acteur. Lorsque le premier ministre Abiy a tendu sa main, le président Afwerki l’a saisie et a contribué à formaliser le processus de paix entre les deux pays », dit-il.
**« Un vent d’espoir souffle sur la Corne de l’Afrique »
Depuis son arrivée au pouvoir, en avril 2018, après plusieurs années de protestations antigouvernementales, Abiy Ahmed a mis en œuvre un rapprochement au pas de charge avec l’Erythrée, ancienne province éthiopienne. A l’issue d’une rencontre historique, le 9 juillet 2018, à Asmara, la capitale érythréenne, le président érythréen, Isaias Afwerki, et lui-même ont mis fin à vingt ans d’état de guerre entre les deux frères ennemis. Réouverture d’ambassades et de postes-frontières, rétablissement des liaisons aériennes, multiplication des rencontres… : la réconciliation a été menée tambour battant.
Salué comme visionnaire et réformateur, le jeune dirigeant, issu d’une famille pauvre, a ainsi insufflé un certain optimisme dans une région du globe où celui-ci est une denrée rare. « Un vent d’espoir souffle sur la Corne de l’Afrique », déclarait le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en septembre 2018. Mais l’enthousiasme a vite fait place à la frustration. La frontière entre les deux pays est à nouveau fermée, la signature d’accords commerciaux se fait attendre et l’Ethiopie, pays enclavé, n’a toujours pas accès aux ports érythréens. Le chemin à parcourir avant une paix ferme et définitive est encore long, estiment les analystes.
« Le comité Nobel norvégien espère que le prix Nobel de la paix renforcera le premier ministre Abiy dans son travail important pour la paix et la réconciliation, a déclaré Mme Reiss-Andersen. C’est à la fois une reconnaissance et un encouragement de ses efforts. Nous sommes conscients que beaucoup de travail demeure. »
Outre la reconnaissance internationale et la médaille, le prix Nobel de la paix rapporte 9 millions de couronnes suédoises, soit environ 830 000 euros, à son lauréat. Dans un testament rédigé un an avant sa mort, l’industriel et philanthrope suédois Alfred Nobel avait souhaité voir récompensés « ceux qui au cours de l’année écoulée auront rendu à l’humanité les plus grands services ».
Après le prix de la paix, le seul décerné à Oslo, celui d’économie donnera lundi à Stockholm le clap de fin à la saison Nobel. Tous les prix seront ensuite décernés lors d’une cérémonie le 10 décembre, jour de l’anniversaire de la mort du père de la dynamite
*–Le Monde avec AFP – vendredi 11 octobre 2019
****Le jeune dirigeant, arrivé au pouvoir en avril 2018, a réconcilié l’Ethiopie avec l’Erythrée et tente de réformer un pays,dirigeant d’un pays, l’Ethiopie, une nation de plus de 100 millions d’habitants. Abiy Ahmed, le premier ministre éthiopien, est pourtant le meilleur candidat possible, contre vents et marées, pour cette distinction. Non seulement pour ce qu’il a déjà fait en faveur de la paix en Ethiopie et dans la région, mais surtout pour ce qui lui reste à accomplir, bien au-delà
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Prix Nobel de physique :
deux Suisses récompensés pour la découverte de la première exoplanète et un Canado-Américain pour ses travaux en cosmologie
Ils succèdent à trois chercheurs distingués l’année dernière pour leurs travaux sur les lasers.
Pour l’Académie royale suédoise des sciences, « les lauréats de cette année ont transformé nos idées sur le cosmos ». Le Canado-Américain James Peebles et les Suisses Michel Mayor et Didier Queloz ont reçu, mardi 8 octobre, le prix Nobel de physique pour leurs travaux en astronomie. Le premier a été récompensé « pour des découvertes théoriques en cosmologie physique » et les second et troisième « pour la découverte d’une exoplanète en orbite autour d’une étoile de type solaire ».
Michel Mayor et Didier Queloz sont récompensés pour avoir découvert en 1995 la première exoplanète en orbite autour d’une étoile comparable à notre Soleil, baptisée 51 Pegasi b. Les deux hommes avaient utilisé le spectographe Elodie, un instrument capable de mesurer le spectre lumineux d’une étoile et sa vitesse radiale – sa vitesse telle qu’elle est perçue depuis la Terre – avec une précision de 10 m par seconde, quand les précédentes machines butaient à 100 m/s.
Après des mois de doute et de calculs, la découverte de 51 Pegasi b avait été célébrée « avec une bouteille de clairette de Die et une tarte aux framboises », avait lui-même raconté Michel Mayor à franceinfo en avril 2018.
« Cette découverte est la plus excitante de toute notre carrière, et qu’elle soit récompensée par un prix Nobel, c’est tout simplement extraordinaire », ont réagi les deux chercheurs suisses dans un communiqué publié par l’université de Genève.
Quant à James Peebles, il est primé pour avoir développé pendant vingt ans un cadre théorique sur le cosmos et ses milliards de galaxies qui a fourni « les fondations de notre compréhension moderne de l’histoire de l’univers », selon les mots de Göran Hansson, secrétaire général de l’Académie royale des sciences de Suède. L’année dernière, trois scientifiques dont le Français Gérard Mourou avaient été récompensés pour leurs travaux sur les lasers. **francetvinfo- Mardi 08 octobre 2019
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» j’ai trouvé une planète » : quand deux astronomes suisses découvraient la première exoplanète, 51 Pegasi b
Le 6 octobre 1995, en annonçant avoir détecté une planète en orbite autour d’une étoile, à 51 années-lumière de la Terre, Didier Queloz et Michel Mayor ont bouleversé la connaissance de l’espace. Ils ont reçu le prix Nobel de physique mardi 8 octobre.
Nous avons découvert la première planète située en dehors de notre système solaire. Elle s’appelle 51 Pegasi b. » Le 6 octobre 1995, à Florence (Italie), Michel Mayor, astrophysicien à l’université de Genève, et Didier Queloz, son doctorant, annoncent l’une des découvertes majeures du XXe siècle : il existe, dans l’univers, d’autres systèmes stellaires, très différents du nôtre. Ils ouvrent ainsi, sans l’avoir cherché, la chasse mondiale aux exoplanètes, qui a conduit la Nasa à envoyer dans l’espace le télescope Tess en avril 2018. Pour cette découverte, ils ont reçu le prix Nobel de physique mardi 8 octobre.
A l’époque, personne ne savait vraiment si les exoplanètes existaient, on le soupçonnait seulement.
« On est alors dans un monde très différent », confirme Didier Queloz, qui se souvient parfaitement du « stress » qui l’a saisi, près d’un an plus tôt, lors de cette découverte.
– »Un moteur de Ferrari sur un vieux télescope »
Car à la fin 1994, le thésard de l’université de Genève n’a pas 30 ans. Il passe des nuits entières à l’observatoire de Haute-Provence (OHP). Michel Mayor, lui, se trouve à l’université d’Hawaï, pour un semestre. Didier Queloz est seul avec ses calculs et un échantillon de 142 étoiles à surveiller, au milieu du parc naturel du Luberon. « C’est un observatoire du CNRS qui date des années 1940, raconte Auguste Le Van Suu, actuel directeur de l’observatoire. Ce n’est pas le Chili et ses télescopes en haute altitude, mais je n’exagère pas quand je dis que nous avons, en Europe, le plus grand nombre de nuits claires par an. »
Dans le cadre de sa thèse, Didier Queloz a rejoint l’équipe de Michel Mayor pour concevoir ELODIE, un spectrographe. L’instrument mesure le spectre lumineux d’une étoile, et sa vitesse radiale, c’est-à-dire sa vitesse telle qu’elle est perçue depuis la Terre, avec une précision de 10 m par seconde, quand les précédentes machines butaient à 100 m/s. ELODIE peut détecter « l’équivalent d’une voiture qui roule à 36 km/h, mais à des milliers de kilomètres de nous », simplifie Auguste Le Van Suu. C’est un « moteur de Ferrari, installé sur un vieux télescope » d’1,93 m, grand pour l’Europe, mais petit par rapport aux concurrents américains.
ELODIE peut détecter de très faibles variations de lumière, invisibles en regardant directement à travers un télescope, mais témoins des infimes déplacements d’une étoile. Si elle oscille, c’est peut-être à cause d’un objet, une planète par exemple, en orbite autour d’elle. En effet, à cause de leurs masses respectives, « étoiles et planètes s’attirent » mutuellement, et circulent en fait autour d’un même axe de rotation, comme l’explique Le Monde. C’est précisément ce que Didier Queloz veut voir. « Nous ne cherchions pas en priorité des exoplanètes, mais d’abord des naines brunes, c’est-à-dire des étoiles avortées, qui accompagnent parfois les étoiles », explique l’astronome.
Il poursuit les travaux entamés dans les années 1960 par Michel Mayor, sur la structure en spirale des galaxies, grâce auxquels l’astronome suisse a pu concevoir, avec l’opticien marseillais André Baranne, les précédents spectrographes de l’observatoire de Haute-Provence. »C’est ce qui nous a sauvés, parce que nous n’aurions jamais eu autant accès au télescope pour chasser des exoplanètes », estime Michel Mayor.
Une nuit de janvier 1995, les données enregistrées par ELODIE laissent Didier Queloz penser que l’étoile 51 Pegasi oscille. »J’ai d’abord cru que mes données étaient fausses, confie-t-il. J’avais tellement honte ! » Le thésard est persuadé que son logiciel est défaillant. « Pour moi, c’était simplement la preuve que mon travail n’était pas bon », répète-t-il. Mais il a beau refaire ses calculs, les résultats sont les mêmes et semblent trahir la présence d’un gros objet en orbite autour de 51 Pegasi. Sa thèse est en jeu, alors Didiez Queloz ne dit d’abord pas un mot de sa découverte à Michel Mayor. « Si je me suis trompé, je suis mort ! », raconte-t-il.
Pendant des semaines, je suis le seul au courant de ma découverte, c’est effrayant.Didier Quelozà franceinfo
Ce n’est qu’en mars 1995 que Didier Queloz se décide à prévenir Michel Mayor. « Michel, je crois que j’ai trouvé une planète », lui écrit-il par fax. Depuis Hawaï, son directeur de thèse répond, laconique : « OK, peut-être… Nous verrons cela à mon retour. » L’astronome, expérimenté, préfère être prudent. « Il y avait eu trop d’annonces de collègues finalement obligés de se rétracter, justifie-t-il. Je n’avais pas de doute sur nos mesures, mais sur leur interprétation. »
Et pour cause, cette découverte contredit tout ce que l’on croit savoir sur la formation des planètes. « On a trouvé l’équivalent de Jupiter, une géante gazeuse, qui tourne en 4,2 jours, tout près de son étoile », résume Michel Mayor. Dans notre système solaire, Jupiter met 11 ans à boucler son orbite, très loin du Soleil. Il semble donc improbable qu’une géante gazeuse se soit formée si près de son étoile. « Là, c’est comme si Jupiter était encore plus près du Soleil que Mercure, cela paraît irréel », souligne le chercheur. « Est-ce que cette planète va s’évaporer ? Est-ce qu’elle va être absorbée par 51 Peg ? s’interroge Michel Mayor. Et au final, est-ce qu’on ne va pas dire une ânerie ? »
Mais depuis le mois de février, l’étoile n’est plus visible depuis l’observatoire de Haute-Provence. Il faut attendre l’été pour l’apercevoir à nouveau depuis l’hémisphère Nord. Surtout, il faut avoir accès au télescope, très sollicité par les astronomes européens, ce qui leur laisse le temps de peaufiner leur éphéméride, c’est-à-dire le calcul de la trajectoire que doit suivre cette planète.
Tout début juillet 1995, Michel Mayor et Didiez Queloz se retrouvent à l’observatoire de Haute-Provence, avec leurs familles respectives. Ils peuvent enfin comparer leurs projections avec de nouvelles observations, permises par de claires nuits d’été. « C’est là que nous avons obtenu la certitude qu’une planète accompagnait 51 Peg », se souvient Michel Mayor. « On fête ça discrètement, entre nous, avec une bouteille de clairette de Die et une tarte aux framboises », dit-il en riant. Il est trop tôt pour claironner, il s’agit de faire les choses dans l’ordre, avec sérieux. Les deux chercheurs s’attellent à rédiger et envoyer leur article à la revue Nature. Avant la publication, la revue soumet les travaux à un comité scientifique. « C’est parfois long, et pendant ce temps-là, la rumeur fait quand même son chemin », explique Michel Mayor.
Beaucoup d’astronomes passent par l’observatoire de Haute Provence. Et les spécialistes chargés de vérifier l’article envoyé à Nature peuvent aussi être bavards. A l’automne, sans nouvelles de la revue, Michel Mayor demande si les premières réponses des experts sont arrivées. « On me répond seulement que l’étude de notre article est en cours et que j’ai interdiction d’en parler à la presse. » Mais ses collègues le pressent de lâcher le morceau. « Oui, nous avons trouvé quelque chose, mais il faudra venir à Florence pour en savoir plus », leur répond Michel Mayor. Didier Queloz, pendant ce temps, est toujours « vraiment stressé ». « J’avais ma thèse à finir et je doutais toujours de mes calculs », se remémore celui qui est désormais professeur à l’université de Cambridge, au Royaume-Uni.
** »Mayor et Queloz avaient raison »
Une trentaine de journalistes sont présents, à Florence, le 6 octobre 1995, au milieu de 300 astronomes, quand Michel Mayor et Didier Queloz dévoilent leur découverte. Stupeur. La communauté a « du mal à croire que deux Suisses, dans leur coin, ont damé le pion aux Américains », raconte Didier Queloz. « On s’attendait au scepticisme des collègues, mais on ne mesurait pas la vague médiatique qui allait nous arriver dessus », se rappelle-t-il.
Imaginez, le ‘Washington Post’, le ‘New York Times’, les plus grands journaux, qui vous appellent !Michel Mayorà franceinfo
Parmi les collègues sceptiques : Paul Butler et Geoff Marcy, qui cherchent des exoplanètes en vain depuis plusieurs années. Après Florence, les deux Américains rentrent en Californie pour pointer leur télescope sur 51 Pegasi. « Nous avons examiné les résultats, sidérés : Mayor et Queloz avaient raison, raconte Paul Butler à la BBC. Nos résultats correspondaient parfaitement. » Ce n’est qu’à ce moment que Didier Queloz est « soulagé ». L’article de « la Dream Team », comme l’appelle aujourd’hui Didier Queloz, est publié en novembre 1995 dans Nature.
Depuis, près de 2 000 exoplanètes ont été identifiées et 5 000 attendent d’être confirmées. « Je pensais que l’effet retomberait au bout de trois semaines, se rappelle Michel Mayor, mais ça ne s’est jamais arrêté. » Désormais, les scientifiques cherchent des traces et des formes de vie sur ces planètes.
Evidemment, la vie est inimaginable sur 51 Pegasi b, il y fait bien plus de 1 000°C.Michel Mayorà franceinfo
Tess et les autres programmes de recherche traquent les « planètes rocheuses qui se situent dans des zones habitables ». Certaines sont déjà connues, mais on ignore si la vie y est possible. Mais pour Didier Queloz, une chose est certaine : « On n’a encore rien vu ! » - *francetvinfo- Mardi 08 octobre 2019
**Mis à jour le 08/10/2019 |
publié le 16/04/2018 |
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Prix Nobel de chimie : un Japonais, un Américain et un Britannique récompensés pour avoir inventé et développé les batteries au lithium-ion
Ces batteries sont aujourd’hui utilisées dans les téléphones, ordinateurs portables et véhicules électriques.
**L’Académie royale suédoise des sciences a salué des travaux qui « ont jeté les bases d’une société sans fil, sans combustibles fossiles. » Le Japonais Akira Yoshino, l’Américain John B. Goodenough et le Britannique Stanley Whittingham ont reçu, mercredi 9 octobre, le prix Nobel de chimie. Le premier est le père de la batterie lithium-ion, aujourd’hui utilisée dans les téléphones, ordinateurs portables et véhicules électriques. Les deuxième et troisième ont perfectionné cette technologie, pour augmenter notamment la puissance de ces accumulateurs.
**Premier métal du tableau périodique des éléments de Mendeleïev, le lithium est aussi le plus léger, une caractéristique prisée pour les appareils électroniques. »Ce type de batterie légère, rechargeable et puissante est maintenant utilisée partout, dans les téléphones et ordinateurs et les véhicules électriques, a justifié l’Académie suédoise royale des sciences, qui décerne le prix. Elle peut également conserver des quantités significatives d’énergie solaire et éolienne, ouvrant la voie à une société libérée des énergies fossiles ».
Stanley Whittingham s’était mis en quête de sources d’énergie non-fossiles dans le sillage des crises pétrolières des années 1970. C’est ainsi qu’il crée une cathode innovante dans une batterie au lithium à partir du disulfure de titane (TiS2). John Goodenough, qui devient à 97 ans le plus vieux lauréat Nobel de l’histoire, a ensuite prédit que les propriétés de cette cathode pouvaient être augmentées si elle était produite à partir d’oxyde métallique au lieu de disulfure. En 1980, il a démontré que la combinaison d’oxyde de cobalt et d’ions de lithium pouvait produire jusqu’à 4 volts. Akira Yoshino a ensuite créé la première batterie commerciale, en 1985.
L’année dernière, deux Américains et un Britannique avaient été récompensés pour leurs travaux sur les anticorps et les enzymes. Mardi, le Nobel de physique a été attribué à deux chercheurs Suisses pour la découverte de la première exoplanète, et à un Canado-Américain pour ses travaux en cosmologie. Suivront le prix Nobel de littérature jeudi, de la paix vendredi et de l’économie lundi.**francetvinfo- Mercredi 09 octobre 2019
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Le prix Nobel de littérature 2019 est attribué à l’Autrichien Peter Handke, celui de 2018 revient à la Polonaise Olga Tokarczuk
Cette année, deux écrivains sont exceptionnellement à l’honneur car l’Académie suédoise n’avait pas pu décerner un lauréat en 2018.
Deux pour le prix d’un. L’Académie suédoise a décerné le prix Nobel de Littérature 2019 à l’Autrichien Peter Handke et le prix 2018 à la Polonaise Olga Tokarczuk. L’année dernière, aucun lauréat n’avait pu être désigné car le quorum de membres siégeant prévu dans les statuts de l’institution n’avait pas été atteint, l’Académie ayant été secouée par un scandale lié à une agression sexuelle.
Peter Handke et Olga Tokarczuk, quinzième femme à recevoir cette récompense depuis 1901, succèdent tous les deux au romancier britannique d’origine japonaise Kazuo Ishiguro, auteur des Vestiges du jour, consacré en 2017.
**Handke, « la singularité de l’expérience humaine »
Au titre de 2019, c’est donc l’Autrichien Peter Handke, écrivain, dramaturge, réalisateur et scénariste, qui remporte la distinction. Il est récompensé pour une œuvre qui, « forte d’ingénuité linguistique, a exploré la périphérie et la singularité de l’expérience humaine », a déclaré le secrétaire perpétuel de l’Académie suédoise, Mats Malm lors de l’annonce du palmarès.
Peter Handke, 76 ans, qui a publié plus de 80 ouvrages, est l’un des auteurs de langue allemande les plus lus et les plus joués dans le monde. Il a publié son premier roman, Les frelons, en 1966, avant d’accéder à la notoriété avec L’Angoisse du gardien de but au moment du penalty, en 1970, puis Le malheur indifférent (1972), bouleversant requiem dédié à sa mère.
En 2006, Handke est devenu un écrivain controversé pour des déclarations en faveur de la Serbie, à la suite des guerres qui ont ensanglanté l’ex-Yougoslavie. Il a assisté aux funérailles de l’ancien président serbe Slobodan Milosevic, condamné pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide, et mort en prison.
Un jour, il a déclaré à propos du Nobel de littérature : « Il faudrait enfin le supprimer. C’est une fausse canonisation » qui « n’apporte rien au lecteur ». L’Académie ne lui en a pas tenu rigueur, pas plus que sur ses prises de position passées.
**Assouline se réjouit de ce Nobel pour Peter Handke
« Je suis très content pour Peter Handke. Bien sûr, il y a eu un scandale sur l’affaire Milosevic qui n’est pas passé inaperçu. Mais le fait que justement les Nobel passent outre ses positions politiques je trouve ça très bien », a dit l’écrivain contacté par l’AFP.
En 2016, Pierre Assouline n’avait pas eu de mots assez durs pour critiquer le choix des Nobel d’attribuer leur récompense au chanteur américain Bob Dylan. « Incontestablement, Peter Handke est un grand écrivain, incontestablement il y a une oeuvre qui est riche, complète et très diverse. Il y a des romans, des pièces de théâtre, de la poésie… Il y a de tout », a énuméré le romancier.
**Deux oeuvres de Peter Handke chez Gallimard en 2020
La maison Gallimard, un des éditeurs qui publient en français les textes du prix Nobel de littérature Peter Handke, a annoncé jeudi la publication de deux textes de l’écrivain autrichien en 2020. « Nous publierons sa pièce, « Les innocents, moi et l’inconnue au bord de la route départementale » dans la collection en Manteau d’Arlequin en février 2020. Son prochain roman sera publié en octobre 2020 dans la collection Du Monde Entier », a indiqué la maison d’édition contactée par l’AFP.
Le dernier roman de l’écrivain publié en français, La grande chute, remonte à 2014.
Par ailleurs, la maison Christian Bourgois, autre éditeur à publier Handke en français a exprimé sa « grande joie » après l’attribution du prix Nobel de littérature à Peter Handke. « Entre 1971 et 2008, Christian et Dominique Bourgois ont publié treize titres de cet auteur dont l’oeuvre, capitale, n’a cessé d’explorer les possibilités et la plasticité du langage, et ce dans des genres très divers : théâtre, roman, scénarios, nouvelles ou essais », a rappelé l’éditeur dans un communiqué. Peter Handke est « un artiste atypique et complet, qui ne s’est jamais laissé réduire à un courant ou une esthétique majoritaires », a estimé l’éditeur.
Outre Gallimard et Christian Bourgois, les oeuvres de Peter Handke en français sont également publiées aux éditions de l’Arche.
**Olga Tokarczuk distinguée pour son « imagination narrative » et sa « passion encyclopédique »
Au titre de 2018, l’auteure polonaise Olga Tokarczuk, 57 ans, est récompensée pour « une imagination narrative qui, avec une passion encyclopédique, symbolise le dépassement des frontières comme forme de vie », a expliqué Mats Malm à Stockholm. Olga Tokarczuk avait déjà été distinguée sur la sphère internationale en recevant le Man Booker Prize en mai 2018 pour son roman Les Pérégrins.
Auteur d’une douzaine d’ouvrages, elle est considérée comme la plus douée parmi les romanciers de sa génération en Pologne. Son œuvre, extrêmement variée et traduite dans plus de 25 langues, va du conte philosophique (Les Enfants verts, 2016) au roman policier écologiste engagé et métaphysique (Sur les ossements des morts, 2010), sans oublier un roman historique de 900 pages, Les livres de Jakob (2014).
Engagée politiquement à gauche, écologiste et végétarienne, l’écrivaine, la tête toujours couverte de dreadlocks, n’hésite pas à critiquer la politique de l’actuel gouvernement conservateur nationaliste de Droit et Justice (PiS).
Pour Pierre Assouline, les Nobel ont fait « le choix le plus prudent et consensuel » possible « après les différents scandales et controverses qu’ils ont eu, scandale sexuel et scandale autour de Bob Dylan ». « Le fait qu’il y ait eu deux lauréats pour les raisons qu’on sait ça a permis de mettre un homme et une femme. Cela aurait été un nouveau scandale s’il n’y avait pas eu de femme », a-t-il fait remarquer.**francetvinfo- jeudi 10 octobre 2019
****Le scandale de 2017
Le scandale a éclaté fin 2017 autour d’un Français, Jean-Claude Arnault, marié à une académicienne et influent dans le monde culturel du royaume scandinave. Accusé d’agressions sexuelles, il a depuis été condamné depuis à deux ans et demi de prison pour viol.
Une crise interne sans précédent, née des dissensions sur la manière de gérer ce cas, avait brisé l’harmonie entre les 18 membres de l’Académie lettrée, entraînant des démissions en cascade, dont celle de la secrétaire perpétuelle Sara Danius. Même le roi avait dû intervenir pour calmer la tempête, sans pouvoir sauver l’annonce du Nobel 2018. Pour la première fois en 70 ans, celle-ci avait donc dû être reportée. Et l’institution créée en 1786 doit désormais redorer son image écornée.
Des changements ont donc été entrepris. Le plus notable : alors que d’ordinaire, le comité du prix Nobel est réduit à cinq membres qui recommandent un lauréat au reste de l’Académie, il s’est ouvert à « cinq experts extérieurs », notamment des critiques, des éditeurs et des auteurs âgés de 27 à 73 ans. Cette nouveauté a été imposée par la Fondation Nobel, un des financeurs du prix. La rénovation en marche semble satisfaire le nouveau secrétaire permanent de l’Académie suédoise du prix Nobel. « Les changements ont été très fructueux et nous avons bon espoir pour l’avenir », a-t-il déclaré à l’AFP, même s’il a reconnu qu’il restait encore « beaucoup de travail » à réaliser.*LCI - jeudi 10 octobre 2019
****qui sont les lauréats du prix Nobel de littérature depuis 1901 ?
Le Nobel de littérature 2019 a été remis ce jeudi à Peter Handke et celui de 2018, qui avait été reporté en raison d’un scandale impliquant l’époux d’une Académicienne, à Olga Tokarczuk. LCI vous livre quelques données intéressantes pour vous faire une idée du profil-type des écrivains qui ont reçu cette distinction depuis 1901.
L’anecdote pour briller à la machine à café
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