Des guerres de plus en plus coùteuses
* une guerre qui coûte 1 « trillion » de dollars, soit 1.000 milliards.
Le Congrès vient de publier une étude sur le coût de la guerre…. Montant des dépenses militaires depuis le 11 septembre 2001 – Iraq, Afghanistan et autres opérations militaires : 1 trillion de dollars.
CNN a calculé que cette guerre venait juste après la Deuxième Guerre mondiale qui a coûté aux États-Unis, luttant sur deux fronts et finançant le débarquement plus l’aide aux alliés ainsi qu’à l’URSS : 4,1 trillion. Le Congressional Budget Office estime que le coût de ces opérations militaires devrait doubler pour atteindre 2,4 trillion en 2017. Précision : 1 trillion = mille mlilliards.
Et pendant ce temps, bien que l’on n’en parle plus en une des journaux, Guantanamo est toujours en opération. Explication.
La Commission du Sénat sur les Forces Armées a refusé de voter les crédits pour la rénovation de la prison de Thomson, dans l’Illinois. L’administration Obama avait prévu de dépenser 350 millions de dollars pour préparer la prison désaffectée à recevoir les détenus de Guantanamo. Mais, dans son examen du budget de 2011, la commission a spécifié qu’elle refusait d’allouer les crédits nécessaires.
La version de la Chambre des Représentants a voté une résolution identique ce qui garantit que les crédits demandés par Barack Obama ne seront pas votés cette année. À six mois du délai qu’avait fixé le président pour fermer la base où sont détenus les 229 »ennemis combattants », les options de Barack Obama sont peu nombreuses.
Depuis mars dernier, une commission composée de membres du ministère de la justice, du bureau de la sécurité intérieure, des agences de renseignement, du département d’État, du ministère de la défense, se réunit chaque semaine afin d’examiner le cas de chaque détenu. Ceux-ci sont classés en trois catégories : ceux qui peuvent être transférés vers d’autres pays et libérés, ceux qui peuvent passer en jugement et ceux qui ne peuvent ni être jugés ni relâchés parce que trop dangereux. L’administration estime que 50 détenus figurent dans ce groupe. Pour le moment, l’administration Obama continue d’affirmer que Guantanamo serait fermé à temps. Mais l’attentat avorté de Times Square en mai dernier a ravivé le débat sur l’opportunité de rapatrier sur le sol américain des terroristes.
Les Républicains, auxquels se sont joints des Démocrates, affirment que la détention de terroristes sur le territoire des États-Unis poserait une menace pour la population. C’est surtout une bonne excuse pour empêcher Barack Obama de tenir cette promesse de campagne. (Blog.du Figaro-04.08.2010.)
**Le coût astronomique de la guerre en Irak
*126.000 civils irakiens tués
*20.000 soldats et policiers irakiens
*les Etats-Unis ont perdu 4.408 hommes…+ 32.000 militaires américains blessés
*770 milliards de dollars engloutis dans les opérations miitaires en Irak
Des milliers de morts et de blessés, de soldats déployés, des centaines de milliards de dollars engloutis en huit ans de guerre et des dizaines de milliards supplémentaires qui seront dépensés dans les années à venir: le coût du conflit en Irak est astronomique.
Le coût humain
Depuis l’invasion américaine du pays en mars 2003, au moins 126.000 civils irakiens sont morts des causes directes du conflit, selon Neta Crawford, professeur à la Boston University. A cela, il faut ajouter 20.000 soldats et policiers irakiens et plus de 19.000 insurgés.
Selon l’organisation britannique IraqBodyCount.org, les pertes civiles s’étaleraient entre 104.035 et 113.680 depuis 2003.
Côté coalition, les Etats-Unis ont perdu 4.408 hommes, dont 3.480 au combat. Près de 32.000 militaires américains ont par ailleurs été blessés, selon les chiffres du Pentagone. Le Royaume-Uni a de son côté perdu 179 soldats. Quelque 1,75 million d’Irakiens ont trouvé refuge dans les pays voisins ou ont été déplacés dans le pays, selon l’ONU.
Des centaines de milliers de soldats déployés
Lors du déclenchement de l’opération Iraqi Freedom (OIF), quelque 150.000 soldats américains étaient déployés en Irak, soutenus par 120.000 autres militaires américains soutenant l’opération depuis l’extérieur. Plus de 40.000 Britanniques, ont également participé à l’invasion.
Les effectifs d’OIF tombent ensuite régulièrement et atteignent 165.000 fin 2006 avant que Washington ne décide d’envoyer 30.000 hommes en renfort pour tenter d’endiguer l’explosion de violences.
En septembre 2010, l’opération Iraqi Freedom prend fin, 50.000 soldats américains restent sur place pour aider à la formation de l’armée irakienne. Ils doivent quitter le pays d’ici la fin du mois.
Le coût financier
Le Pentagone a alloué près de 770 milliards de dollars depuis 2003 aux opérations en Irak. Pris sur le poste des opérations extérieures, ces sommes s’ajoutent au budget du Pentagone, dont une fraction indéterminée a également servi à financer la guerre en Irak.
Il faut également ajouter le coût de l’aide américaine à l’Irak, de la prise en charge des blessés, des vétérans.
Pour les vétérans, les coûts propres aux conséquences de l’opération Iraqi Freedom sont difficilement séparables de ceux des opérations en Afghanistan, les quelque 1,25 million de vétérans de ces conflits ayant fréquemment été déployés sur les deux théâtres. De fait, les statistiques publiées par le gouvernement américain ne font pas la distinction entre les deux.
Fin 2010, les Etats-Unis avaient ainsi déjà dépensé près de 32 milliards de dollars pour la prise en charge des soins médicaux des blessés et le versement des pensions d’invalidité, dont les vétérans bénéficient à vie.
Les coûts futurs à venir sont exponentiels. Linda Bilmes, professeur à l’université d’Harvard, estime que les coût médicaux et des pensions d’ici 2055 pour les vétérans seront de 346 à 469 milliards de dollars. (L’Expression-11.12.2011.)
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*Après le massacre des innocents, on essaie d’effacer de la mémoire la guerre elle-même en occultant ses conséquences.
Une des capacités de l’Art de la guerre du XXIème siècle est celle d’effacer de la mémoire la guerre elle-même, après qu’elle a été effectuée, en occultant ses conséquences. Les responsables d’agressions, invasions et massacres peuvent ainsi revêtir l’habit des bons samaritains, qui tendent une main charitable surtout aux enfants et aux jeunes, premières victimes de la guerre. L’Italie -après avoir mis à disposition de l’OTAN sept bases aériennes pour les 10mille missions d’attaque contre la Libye, et y avoir participé en larguant un millier de bombes et missiles- a lancé un « projet en faveur des mineurs atteints de traumas psychiques dérivant du récent conflit ». Le projet, d’un coût de 1,5 million d’euros, prévoit l’envoi d’une task force d’experts qui opèrera à Benghazi, Tripoli et Misrata, en collaborant avec les « autorités libyennes ». Celles que même le Conseil de sécurité de l’Onu met en cause pour « les continuelles détentions illégales, tortures et exécutions extrajudiciaires ».
En Afghanistan, où meurent chaque année des milliers d’enfants à cause des effets directs et indirects de la guerre, les avions italiens ne larguent pas que des bombes et missiles, mais des vivres, vêtements, cahiers et stylos pour les enfants, de façon à « intégrer l’action opérationnelle avec l’activité de support humanitaire ». Une centaine d’enfants chanceux a reçu, dans une base militaire italienne, un paquet cadeau, produit d’ « une récolte spontanée pendant les célébrations des Saintes Messes » (en Italie…NdT). « A cette occasion », certains ont même bénéficié d’une visite médicale d’un officier médecin pédiatre. Et quand la petite Fatima a eu un bras broyé par un engrenage, il y a eu une « course généreuse et désespérée » vers l’hôpital, dans un Lynx, le blindé que les Italiens utilisent dans la guerre en Afghanistan.
En Irak, l’Italie est engagée dans un « projet commun contre la traite d’êtres humains », dont sont surtout victimes des jeunes filles et jeunes garçons, contraints à la prostitution et au travail forcé dans les monarchies du Golfe. Tout en cachant le fait que ce phénomène est un des effets de la guerre, à laquelle l’Italie aussi a participé. Entre 2003 et 2011, il y a eu au moins un million et demi de victimes directes, dont environ 40% d’enfants, rapporte le Tribunal de Kuala Lumpur sur les crimes de guerre. De nombreux autres enfants sont morts par les armes à uranium appauvri, qui ont contaminé la terre et l’eau. A Fallujah, les malformations cardiaques des nouveaux-nés s’avèrent 13 fois supérieures à la moyenne européenne, et celles du système nerveux 33 fois supérieures. Ce qui fait le plus grand nombre de victimes est l’effondrement de la société irakienne, provoqué par la guerre. Environ 5 millions d’enfants sont orphelins et 500mille environ vivent abandonnés dans la rue, 3,5 millions sont dans une pauvreté absolue ; 1,5 millions d’enfants de moins de cinq ans sont dénutris et il en meurt en moyenne 100 par jour. Les premières victimes de la traite d’êtres humains sont les fillettes de 11-12 ans vendues pour 30mille dollars aux trafiquants. L’Italie[1] contribue à provoquer cet immense drame, en participant aux guerres camouflées en missions internationales de paix. Même si le président Napolitano, s’adressant aux militaires en mission, assure : « Aujourd’hui vous, et d’autres avant vous, avez apporté une très grande contribution à un prestige renouvelé et à la crédibilité de l’Italie ».Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
*****Les effets dévastateurs de la guerre sur les enfants
Les conflits d’aujourd’hui peuvent avoir des effets dévastateurs sur les enfants, qui risquent d’être tués, mutilés, emprisonnés, recrutés par des forces et groupes armés, exploités ou victimes de violences sexuelles ou du trafic humain. Les conflits déchirent les familles, obligeant des milliers d’enfants à subvenir à leurs propres besoins ainsi qu’à ceux de leurs frères et sœurs.
*destructions à Gaza par les Israëliens
* la guerre américaine …Certains avaient mis en garde sur une vietnamisation de l’Afghanistan dès les premiers mois de la guerre en 2001. Les Afghans sont un peuple fier avec une longue et formidable histoire de résistance contre l’occupation étrangère. Encore aujourd’hui une grande partie du pays reste en dehors du contrôle des Etats-Unis et de l’OTAN. Sans objectifs stratégiques précis pour les Etats-Unis et leurs alliés, et avec des normes éthiques grandement contestables, l’Afghanistan est devenu une killing zone[1] de grandeur imprévisible. Le dernier épisode atroce contre les Afghans a eu lieu le 11 mars dernier dans le village de Balandi, lorsque le sergent-chef dans l’armée américaine, Robert Bales, a froidement assassiné 17 personnes innocentes pendant qu’elles dormaient.Balandi est situé dans le district de Panjwai dans la province de Kandahar, zone d’une des plus fortes résistances à l’occupation des Etats-Unis de l’OTAN. D’une certaine façon, Balandi est un microcosme de l’Afghanistan, qui est un modèle du Vietnam. Les Etats-Unis y ont également poursuivi une politique dévastatrice et contraire à toute morale. Et aujourd’hui, les décideurs et les militaires américains tentent de trouver une stratégie de sortie de l’Afghanistan..
« Tueurs pathologiques »
Pendant que se poursuit ce casse-tête douloureux à Washington, les Afghans continuent d’être impitoyablement massacrés par des soldats. Les Etats-Unis sont en train de transformer leurs citoyens en « tueurs pathologiques », selon Richard Falk, un célèbre défenseur et spécialiste des droits de l’Homme, et envoyé des Nations Unies. « Les soldats américains qui urinent sur les combattants talibans morts, le Coran que l’on brûle, des patrouilles sur le terrain dont les membres ont été condamnés par un tribunal militaire américain pour avoir tué des civils afghans ’pour le sport’ … quelle que soit la sincérité des regrets exprimés [par les commandants militaires américains à Kaboul et par Washington] présenter des excuses officielles est devenu sans importance » (Foreign Policy Journal, 15 mars).
Le général John Allen, le commandant des forces américaines et de l’OTAN, a déclaré que les États-Unis devrait engager « une puissance de combat significative » l’année prochaine en Afghanistan (Reuters, 22 mars). Au lieu d’interroger la façon dont les troupes de combats supplémentaires pourraient remédier à cette coûteuse catastrophe militaire, le sénateur John McCain s’est engagé avec le général Allen dans une discussion sur les chiffres :
Général Allen : « Mon opinion est que nous aurons besoin d’une puissance de combat importante en 2013 ».
Le sénateur McCain : « Comme 68 000 ? »
Général Allen : « Soixante-huit mille est une bonne estimation, Monsieur, mais j’attends l’avis du Président sur ce point. »
McCain, un ancien « héros » de la guerre du Vietnam [en réalité un tueur à gages assermenté plus performant que ses acolytes - NdT], devrait savoir qu’alimenter une guerre perdue avec plus de troupes ne changera rien, si ce n’est enfoncer encore plus les États-Unis dans ce qui est un bourbier. Les baisses ou renforcements du nombre de soldats américains au Vietnam n’avaient pas permis d’atteindre le moindre objectif stratégique. La réalité était que de nombreux villages avec leurs leurs habitants continuaient tout simplement d’être rayés de la carte.
Mensonges et tromperies
Les « Papiers du Pentagone » [2] ont montré comment la guerre en Afghanistan a également été la proie des mensonges et des tromperies, et il est devenu monnaie pratiquement courante de « découvrir » des atrocités qui ressemblent à celles commises à My Lai. Combien de My Lai trouvera-t-on dans les livres d’histoire consacrés à l’Afghanistan ?
Deepak Tripathi, qui a installé le bureau de la BBC à Kaboul et a été correspondant de cette société en Afghanistan dans les années 1990, écrit : « Le massacre de Kandahar rappelle celui de My Lai – un village au Sud-Vietnam où les troupes américaines ont massacré des civils désarmés, y compris les femmes, les enfants et les personnes âgées presque il y a exactement 44 ans, le 16 mars 1968. Toute l’horreur de ce massacre de My Lai a mis du temps à remonter à la surface, et de nombreuses tentatives ont été faites pour le minimiser. Les soldats qui avaient essayé d’arrêter les massacres ont été dénoncés par des membres du Congrès des États-Unis et ont reçu des courriers haineux et des menaces de mort ».
À un moment donné, l’objectif au Vietnam était tout simplement de sauver la face et de limiter le coût politique d’une guerre vouée à l’échec. C’est en janvier 1973 que les Etats-Unis ont signé un accord de cessez-le-feu. Selon le Président Richard Nixon, l’accord apporterait « une paix honorable au Vietnam et en Asie du Sud ». Mais l’honneur du Vietnam n’était pas vraiment dans les projets des États-Unis, ne laissant aux Vietnamiens pas d’autre choix que d’intensifier leur offensive militaire. Prenant conscience de la défaite imminente, les décideurs américains ont adopté une politique de « vietnamisation ».
Cette politique visait à transférer le fardeau de la guerre à leurs alliés dans l’armée fantoche sud-vietnamienne, tout en conservant la capacité d’interférer comme ils le souhaitaient dans les affaires du pays. La politique actuelle des États-Unis en Afghanistan n’est pas très différente. Les Etats-Unis sont intéressés par le maintien d’un fort contingent militaire dès l’année prochaine afin de créer un environnement qui leur soit favorable, suite à leur retrait de l’Afghanistan prévu en 2014. En signant l’accord de partenariat stratégique américano-afghan, les Etats-Unis veulent protéger leurs privilèges exclusifs futurs. C’est aussi une cause perdue.
La ville de Saigon a été libérée le 30 avril 1975. Le président américain Gerald Ford avait annoncé plus tôt que pour autant que les États-Unis étaient concernés, la guerre du Vietnam était « finie ». Il avait avoué la défaite car 20 ans de massacres et d’une guerre insensée – dont les effets sont encore ressentis par les Vietnamiens aujourd’hui – ne pouvaient permettre une paix honorable. La guerre en Afghanistan sera également bientôt devenue un souvenir, vague pour certains, mais qui restera dans les esprits de ceux qui l’ont vécue.
La liberté, pour ceux qui en sont privés, est une valeur absolue. Sa signification n’est pas diminuée par la guerre ou l’occupation militaire. La clarté morale de la lutte pour la liberté en Afghanistan en 2012 reste aussi forte qu’elle l’était en 2001. Même la piètre excuse pour la guerre – que c’était en fait une « guerre contre le terrorisme » – a encore moins de signification qu’elle ne pouvait en avoir auparavant. La guerre existe maintenant simplement comme preuve de la domination américaine, et pour prendre des dispositions pour un avenir qui garantisse aux États-Unis des gains que l’on ne connait pas encore. « Des guerres insensées et morbides produire un comportement insensé et morbide », a écrit Falk. Il a tout à fait raison. Le général Allen et le sénateur McCain doivent maintenant réaliser et accepter la réalité : ils ont été défaits. La guerre du Vietnam est « terminée ». Ainsi en est-il pour la guerre en Afghanistan…(03.04.2012.)
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*Sous couvert de paix, les USA imposent la guerre!
Les Etats-Unis, c’est ça
photo: George Bush, directeur de la CIA et futur président américain, en compagnie du président Noriega, arrêté et condamné par les USA en tant que trafiquant de drogue
La paix c’est la guerre! Cela a été, ce l’est, le leitmotiv des Etats-Unis lors des six dernières décennies.
Nous nous en tenons ici, uniquement aux interventions militaires américaines dans le monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. De la guerre de Corée (1950) à la guerre en Afghanistan (depuis 2001 à ce jour) – en passant par les guerres au Vietnam, en ex-Yougoslavie, au Kosovo, en Irak, les opérations musclées en Libye (le 14 avril 1986, opération El Dorado Canyon, bombardement de plusieurs centres politiques et bases militaires en Libye) en Somalie, au Soudan et en Amérique latine, Cuba (attaque de la Baie des Cochons en 1962), Panama (attaque en 1989 contre le palais présidentiel et arrestation du président Manuel Noriega), Grenade (bombardement du palais du président Bishop et invasion de l’île), Chili (participation de la CIA au coup d’Etat militaire qui a déposé Salvador Allende), les multiples interventions militaires en Amérique centrale et aux Caraïbes- les Etats-Unis – si l’on excepte les guerres coloniales – ont été le pays qui a le plus usé du poids de sa puissance militaire et financière pour imposer au monde son hégémonie sur les choses et les faits. Cette disposition des Etats-Unis à user prioritairement de la force est présentée uniment par les différents présidents américains comme étant une nécessité incontournable, le tout enrobé de principes nobles et vertueux. La guerre et ses dommages collatéraux sont ainsi aseptisés, devenant une exigence pour les Etats-Unis afin de conserver leur rang de superpuissance. «Nous luttons pour le principe d’autodétermination. Le peuple sud-vietnamien devrait pouvoir choisir sa propre destinée» expliquait le président (démocrate) Lindon B. Johnson au moment où il autorisait l’armée US à déverser des tonnes de bombes sur le Nord-Vietnam occasionnant des dizaines de milliers de morts civils. Justifiant le bombardement de la capitale libyenne Tripoli en 1986, le président (républicain) Ronald Reagan explique à propos d’El Gueddafi: «Ce salaud du Moyen-Orient, n’est pas seulement barbare, Il est fou.» La même action américaine se reproduisit en 1989 lorsque les GI’s ont commis un acte de piratage en attaquant le palais présidentiel panaméen, avec à la clé l’arrestation du président Noriega. «Cet homme lié au milieu de la drogue est le dictateur du Panama.» Le hic est que ce «dealer» selon Reagan, Noriega, n’était autre qu’un «Honorable correspond» (espion) au service de la centrale de renseignement américain, la CIA, dirigée à l’époque par un certain… George H. Bush, futur chef de l’Etat américain qui lança en 1990 la première guerre contre l’Irak. Par une propagande sophistiquée et efficace, les dirigeants américains ont manipulé les faits et la réalité pour justifier les guerres, surtout les vendre aux citoyens américains, et les convaincre de leur nécessité. Il faut admettre que les services de propagande de la Maison-Blanche excellent dans les travail de synthèse qui fait que chaque guerre initiée, préparée, provoquée par les agents US apparaisse comme une contrainte imposée aux Etats-Unis. Et cela marche à tous les coups, dès lors que les Américains ne pouvaient faire autrement que de défendre «la paix» «la liberté», «la démocratie» dans le monde. Et plus le mensonge est gros, plus cela marche. Cela a été vérifié lors de la guerre contre l’Irak. «De tels Etats et leurs alliés terroristes constituent un axe du mal, s’armant pour menacer la paix dans le monde. Ce sont des barbares, au service du mal, qui vénèrent le mal. C’est une gigantesque lutte du bien contre le mal. Mais le bien l’emportera.» George W. Bush, emphatique, vendant la guerre contre l’Irak aux Américains et, accessoirement, à ses alliés dans le monde. Et Bush Junior d’appuyer «Saddam Hussein est un dictateur meurtrier accro aux armes de destruction massive.» Allégation qui s’est avérée fausse par la suite. Mais le mal, si l’on peut dire, est fait. Ainsi, la propagande et la désinformation ont joué un rôle magistral dans les déclarations de guerre américaines aux peuples et aux Etats qui ne s’alignent pas. Ainsi, si le nom du pays où les présidents américains promouvaient la guerre changeait, le discours lui, demeure immuable; que les hôtes de la Maison-Blanche soient Républicains ou Démocrates, ceux-ci défendent le principe de la «guerre pour avoir la paix». Ce qu’ils n’ont cessé de marteler tout au long des 60 dernières années. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et l’émergence des Etats-Unis en qualité de grande puissance aux côtés de puissances traditionnelles qu’ont été la Grande-Bretagne, la France et l’Union soviétique. «Nous ne cherchons pas à provoquer la guerre», L.B. Johnson; «Les Etats-Unis ne déclenchent pas les hostilités» R. Reagan. «Les Etats-Unis ne cherchent pas les conflits» George W.H. Bush; «Je n’aime pas recourir à la force militaire» Bill Clinton; «Notre Nation se lance dans cette guerre à contrecoeur» George W. Bush. Ces cinq présidents américains qui se sont succédé au pouvoir ont été chacun le promoteur d’une guerre et tout cela, bien sûr «au nom de la paix» et pour apporter la «liberté et la démocratie» aux «peuples». Lindon B. Johnson résumait pour tous ses pairs ce concept US «Notre cause: la liberté, la compassion et la bonne entente.» Tout est dit. Fermez les bans! Il faut donc y croire. Les intentions américaines sont altruistes, disent-ils. Plus vertueux que les Américains, tu meurs! En fait, c’est là une présentation simpliste de la guerre, comme de la paix, tout est dans l’emballage. Et les Américains, pays de la consommation par excellence, y excellent. «Aujourd’hui nos forces armées s’unissent à nos alliés de l’Otan pour mener des frappes aériennes contre les force serbes responsables des brutalités au Kosovo», Bill Clinton. Bombarder des villes, détruire des villages en devient, dans la bouche des dirigeants américains, un acte de bonté, surtout lorsque cela se fait du ciel avec un risque (de presque) zéro. Toute proportion gardée, du coup les actes des kamikazes apparaissent, eux, presque plus humains, plus moraux «L’Amérique se tiendra aux côtés des alliés et de la liberté pour soutenir l’avancée de la démocratie au Moyen-Orient et au-delà dans le but suprême de mettre fin à la tyrannie dans le monde», G.W.Bush. «Nous maintenons nos effectifs pour dissuader l’agression, pour nous défende et pour préserver la liberté et la paix», R.Reagan. «Nul, qu’il soit ami ou ennemi, ne devrait douter de notre profond désir de paix», Bush Senior. «Les Etats-Unis souhaitent la paix»,B. Clinton. «Nous recherchons la paix. Nous tentons d’obtenir la paix» Bush Junior. «J’ai promis lors de la campagne présidentielle de mettre fin à la guerre pour que nous puissions jouir de la paix» Richard Nixon, celui-là même qui était prêt à lancer une bombe atomique sur le Nord-Vietnam, mais largua sur ce pays des bombes au Napalm qui firent des ravages parmi la population civile vietnamienne. Qui pourrait jamais oublier ces images atroces, pathétiques de ces enfants nus profondément brûlés fuyant l’enfer qu’est devenu le bourg de My Lai? Un crime de guerre doublé d’un crime contre l’humanité, sans doute aussi de génocide pour lequel les Etats-Unis nont jamais été mis en état d’en répondre. Mais qui osera demander aux Etats-Unis de rendre compte de leurs actes de guerre sous couvert de recherche de la paix? Pour vendre la guerre aux Américains d’abord, aux alliés ensuite, la propagande américaine est efficace et parfaitement au point. Les Américains, à les en croire, sont des anges qui travaillent uniquement pour le bien-être des femmes, des hommes et des enfants dans le monde. Paradoxalement, la guerre est prolongée au nom même de son achèvement. Et pour ce faire, il fallait un budget conséquent.
De fait, le budget de la Défense américain, qui avoisine les 700 milliards de dollars en 2011, est plus important que ceux réunis de l’ensemble des pays du monde y compris les grandes puissances (la Chine, la Russie et la France). En effet, la seule paix que les Américains veulent imposer est bien sûr la «pax americana» avec tout ce que cela peut induire comme conséquences. Comme d’imposer leur prépondérance militaire, financière et économique sur le monde. Cqfd! (L’Expression-08.11.2011.)
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