50% des chercheurs ont quitté le pays
** Des milliers d’universitaires, de chercheurs, de penseurs dans divers domaines, ont quitté le pays après avoir été formés par l’Ecole et l’Université algériennes.
**Ils font le bonheur des instituts de recherche étrangers
**Les universités nord-américaines ont accueilli 18.000 universitaires algériens et cadres de haut niveau, parmi lesquels figurent 3.000 chercheurs
**plus de 10.000 médecins ont quitté l’Algérie pour s’établir en France.
Entre 1994 et 2006, l’Algérie a perdu quelque 71.500 diplômés universitaires qui ont quitté le pays
Elias Zerhouni, Kamel Senhadji, Noureddine Melikechi, Belkacem Haba, Kamel-Youcef Toumi… et Abdennour Abbas… pour ne citer que ces noms, ont quitté le pays pour des cieux plus cléments.
La recherche scientifique en Algérie semble se chercher, en l’absence d’une politique cohérente, adaptée à la demande et surtout mettant en valeur la base même de ce domaine, à savoir la ressource humaine. Des milliers d’universitaires, de chercheurs, de penseurs dans divers horizons de la connaissance ont quitté le pays après avoir été formés par l’Ecole et l’Université algériennes.
Elias Zerhouni, Kamel Senhadji, Noureddine Melikechi, Belkacem Haba, Kamel-Youcef Toumi… et Abdennour Abbas… pour ne citer que ces noms, ont quitté le pays pour des cieux plus cléments. Puisque la recherche scientifique est avant tout un environnement, des objectifs et une motivation, ces Algériens, mus par l’ambition d’évoluer, préfèrent offrir leurs services à des laboratoires et autres centres de recherche étrangers, notamment français et américains. Ils sont pour la plupart spécialisés dans les technologies de pointe, la robotique, lélectronique, l’astronomie, la médecine…Leurs recherches servent à assurer la prospérité des autres.
D’ailleurs, au 1er janvier 2013, quelque 516 chercheurs algériens, établis à l’étranger et une infime minorité en Algérie, ont déposé 2891 brevets d’invention dans 21 pays, selon le site www.algerianinventors.org dédié aux chercheurs algériens. A quoi a donc servi la décision du gouvernement de recenser les cerveaux algériens à l’étranger? La réponse est évidente: à rien! La plupart des chercheurs établis, aussi bien à l’étranger, qu’en Algérie, considèrent que l’initiative du département de M.Harraoubia est inutile tant que l’Etat n’est pas prêt à fournir tous les moyens nécessaires au profit du développement de la recherche scientifique en Algérie.
Déjà que les intellectuels et autres chercheurs locaux ne sont pas pris en charge, comment peut-on songer à récupérer ceux qui sont perdus à jamais. Aussi, à quoi servirait un autre recensement, sachant que cette opération a déjà été lancée deux fois de suite, sans qu’elle n’aboutisse à un quelconque résultat?
Sur un autre chapitre, nos chercheurs établis à l’étranger depuis déjà des années, et dont la plupart ont pris la nationalité de l’Etat hôte, ne voient pas l’opportunité d’un retour dans un pays où l’environnement de la recherche est quasi inexistant. Avec les privilèges dont ils jouissent dans ces pays, les chercheurs algériens expatriés ne voient pas pourquoi ils sont appelés à revenir au pays.
Par ailleurs, mal organisée, la recherche scientifique en Algérie peine à se mettre sur pied, en dépit des énormes budgets mobilisés. Cependant, sur les 100 milliards de dinars alloués à la recherche, 35% uniquement ont été consommés pour l’exercice 2010-2014. C’est ce qu’a déploré, mercredi dernier, le secrétaire général du Syndicat national des chercheurs permanents (Sncp), le Pr Smati Zoghbi.
L’Algérie compte 2200 chercheurs permanents et 43.000 enseignants chercheurs et seulement 5000 d’entre eux s’investissent dans la recherche. Le professeur a indiqué que le manque de ressources humaines en quantité et qualité était «le talon d’Achille» du secteur, appelant, à cette occasion, à valoriser cette ressource en lui donnant tous les moyens de son épanouissement.
Comment veut-on donc, à la lumière d’une telle situation, que les chercheurs expatriés reviennent au pays? En somme, si ces derniers quittent le pays, c’est parce qu’ils sont mieux payés et considérés. La preuve: des pays à l’image des Etats-Unis essaient à tout «prix» de capter les compétences algériennes en faisant la promotion de leurs recherches.
Les exemples ne manquent pas à l’image de Belkacem Habba qui détient pas moins de 200 brevets d’invention dans le domaine de l’électronique ou encore Noureddine Melikechi qui avait dirigé l’équipe de la Nasa qui avait envoyé le robot Curiosity sur Mars.
L’hémorragie continue. Selon certains chiffres l’Algérie a perdu entre 1994 et 2006 quelque 71.500 diplômés universitaires qui ont quitté le pays. Cette fuite des cerveaux a causé à l’Algérie des pertes estimées à quelque 40 milliards de dollars, selon le même chercheur. Pour la même période, plus de 10.000 médecins ont quitté l’Algérie pour s’établir essentiellement en France.
Les universités nord-américaines, quant à elles, ont accueilli pas moins de 18.000 universitaires algériens et cadres de haut niveau, parmi lesquels figurent 3.000 chercheurs. Un constat amer qui renseigne sur le fait que la politique de recherche scientifique en Algérie est loin de répondre aux attentes des chercheurs, qui pourtant n’attendent qu’un signe encourageant pour faire leurs bagages.*L’Expression-06.04.2013.
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De Vrais Ambassadeurs
* ils représentent la face lumineuse de l’Algérie
Ils sont des milliers de chercheurs algériens à travailler dans les centres de recherche étrangers, notamment américains et français. Pas moins de 2 000 brevets d’invention ont été déposés dans au moins 21 pays et concernent plusieurs domaines, allant des technologies de pointe à la médecine. Nous citerons ci-dessous quelques noms de ces scientifiques ayant marqué par leurs inventions la production scientifique universelle.
Belgacem Haba
L’homme aux 195 brevets d’invention
Chercheur de renommée mondiale, Haba est connu dans le domaine de l’électronique. Il est actuellement employé dans une grande compagnie américaine. Il a même décroché 195 brevets d’invention. Diplômé en physique de l’Université de Bab Ezzouar, il quitte l’Algérie pour poursuivre ses études aux Etats-Unis en 1980 où il obtient deux magisters en physique en plus d’un doctorat dans le domaine de l’énergie solaire. Vers la fin des années 1980, il travaille dans un centre de recherche appartenant à la firme IBM où il se spécialise dans le laser.
Il sera contacté, après un bref retour à Biskra, par le centre de recherche de la compagnie NEC, à Tokyo, au Japon où il y travaille pendant six ans dans le domaine des applications du laser en microélectronique. En 1997, il part aux Etats-Unis et intègre la société Rambus.
Il y participe à la mise au point des Playstation 2 et 3 pour tout ce qui concerne la partie Hardware.
Durant son passage par le Japon et les Etats-Unis, M.Belgacem Haba a obtenu des brevets d’invention touchant à différents aspects de l’électronique et particulièrement à la microélectronique.
Noureddine Melikechi
Curiosity c’est lui
Beaucoup ont entendu parler du robot Curiosity qui a atterri sur la planète Mars le 6 août 2012, mais plusieurs personnes ignorent qu’un Algérien est parmi l’équipe qui a pu réaliser cet exploit.
Il s’agit de Noureddine Melikechi, physicien atomique, chercheur à la Nasa.
Né en 1958 à Thénia, ce physicien a fait ses études en Algérie et en Angleterre. Il se retrouve actuellement aux Etats-Unis.
Il compte parmi les physiciens les plus en vue.
En 2003, il a obtenu le Smart Aworld parmi les quatre scientifiques du Middle East. Il a même eu les félicitations du Congrès des Etats-Unis.
Melikechi faisait partie du groupe de travail qui a lancé Curiosity.
Ce physicien a suscité l’intérêt du gouverneur de l’Etat de Delaware qui, pour le récompenser, l’a désigné ambassadeur symbolique de la planète Mars. Nourredine Melikechi est un exemple de la diaspora algérienne.
Kamel Sanhadji
Le «M.Sida» algérien
Kamel Sanhadji est né en 1954 à Alger. Il a fait ses études supérieures à Lyon où il exerce aux côtés de l’éminent professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine.
Professeur des universités depuis 2000, spécialiste du sida.
Distingué au grade de Chevalier dans l’Ordre national de mérite du ministère de la Santé (1999), fait Chevalier de l’Ordre national de la Légion d’honneur (2006) par le président Chirac.
Il a publié un livre intitulé Sida: armes bagages OPU 1996 et plus de 100 publications dans les revues scientifiques internationales.
Elias Zerhouni
Il a marqué la Santé américaine
Elias Zerhouni né le 12 avril 1951 à Nedroma en Algérie, est un médecin radiologue algéro-américain qui a été directeur des National Institutes of Health (NIH) de 2002 à 2008. Il dirige désormais Sanofi R&D qui est en phase de transformation sous l’égide de Christopher Viehbacher à la tête de Sanofi.
Il est diplômé de l’Université d’Alger. Discret et peu connu du public, le Dr Zerhouni a été l’un des acteurs les plus influents de la recherche médicale aux Etats-Unis, oeuvrant notamment pour accélérer l’application de la recherche fondamentale en traitements.
Il a reçu plusieurs distinctions de présidents américains.
Kamel-Youcef Toumi
L’as de la robotique
Le professeur Kamel-Youcef Toumi est chercheur dans les systèmes de commande et robotique au Massachusetts Institute, of Technology (USA). Il fut à l’origine de la création de petits modèles de poisson mesurant 30 centimètres et ne comportant que dix composants et un seul moteur, inclus au centre du corps, alors que le premier prototype mesurait 1,20 mètre.
Des poissons qui nagent en ondulant le corps, mais ils sont en plastique et ne s’alimentent que d’électricité.
Les robots sous-marins mis au point au MIT inaugurent sans doute une nouvelle famille de robots souples, inspirés de leurs homologues vivants, et capables de se glisser là où les robots sous-marins classiques ne peuvent s’aventurer. *L’Expression-06.04.2013.
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Abdennour Abbas, doctorat en sciences des matériaux et ingénierie:
« La recherche est d’abord une question d’environnement »
Diplômé de Lille 1 (doctorat en sciences des matériaux et ingénierie) et aujourd’hui chercheur à lUniversité de Washington à Saint-Louis, est l’un des 10 lauréats du MIT Technology Review innovateurs de moins de 35 ans. Abbas mène des recherches sur les biocapteurs ultrasensibles à base d’anticorps artificiels pour le diagnostic médical. Ex-doctorant des laboratoires Iemn-Umr 8520 et ProBioGem EA1026, mais aussi ex-vice-président-étudiant de Lille 1, ce brillant chercheur a été proposé avec le soutien de la fondation Norbert Ségard, partenaire du MIT-TR-35. Ce jeune bioingénieur a conscience que pour pouvoir détecter la présence d’unemaladie ou connaître son évolution sans avoir à consulter un médecin, les gens doivent disposer d’outils précis, bon marché et simples d’utilisation. Il s’est donc fixé un objectif: faire des biocapteurs des dispositifs «populaires» pouvant être commercialisés dans n’importe quelle pharmacie. Il a ainsi mis au point et testé avec succès, dans son laboratoire de l’Université de Washington à Saint-Louis (Etats-Unis), le principe d’une méthode d’une simplicité inimaginable, défiant les tests actuels, car un milliard de fois plus sensible et d’un coût autrement plus faible. La solution? Le papier découpé en forme d’étoile, un jeu d’enfant…, imprégné de capteurs anticorps artificiels pouvant détecter virus, bactéries ou antigènes… Un suivi «en ligne» du patient devient presque possible pour le praticien…
Dans l’immédiat, Abdennour Abbas prévoit de former son propre groupe de recherche et de créer un laboratoire de développement afin de se concentrer sur les améliorations offertes par cette technologie, tout en préparant leur mise en vente sur le marché. Son objectif: la création d’une start-up centrée sur les systèmes d’autodiagnostic à domicile. Dans cet entretien, il revient sur son parcours scolaire, son ambition et l’état de la recherche en Algérie…
L’Expression: D’abord, peux-tu te présenter à nos lecteurs et comment es-tu arrivé à un aussi haut niveau de recherche? Peut-on, avant tout, connaître tes débuts scolaires, secondaires et universitaires?
**Dr Abdennour Abbas: J’ai eu le parcours scolaire typique d’un montagnard. J’ai fréquenté l’école primaire d’Azroubar dans la commune de Mizrana, puis le CEM et le lycée de Tigzirt. Je garde un très bon souvenir de ma scolarité, puisque j’ai eu la chance d’avoir eu des enseignants qui m’ont toujours témoigné un engagement au-delà de leur devoir. Permettez-moi à l’occasion de leur rendre ici un hommage particulier.
Après mon Bac, j’ai rejoint l’Université de Tizi Ouzou. J’ai réussi à finir mon cursus universitaire en tant que major de promotion, mais ma demande de bourse a été rejetée. On m’avait dit qu’il n’y avait plus de bourse, mais après insistance on m’avait informé qu’il n’y avait que des bourses pour l’Irak. En pleine guerre du Golfe, ce n’était pas vraiment un cadeau.
J’avais alors organisé un «téléthon» familial et suis parti en France. Deux ans plus tard, je reçois une bourse du ministère français de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour préparer mon doctorat que j’ai obtenu en 2009.
Après un passage par l’Université de Californie aux USA, j’ai rejoint l’Université de Washington où j’ai effectué les travaux dont on parle aujourd’hui, et qui ne sont en réalité qu’un début de carrière.
Peut-on connaître l’invention pour laquelle tu as été consacré l’un des meilleurs jeunes innovateurs par le MIT?
**Nous utilisons les nanotechnologies afin de trouver de nouvelles solutions pour la médecine et l’environnement. Dans ce travail particulier, nous avons développé des technologies qui permettent de détecter des maladies d’une manière beaucoup plus sensible et surtout moins chère. L’objectif est de permettre aux individus de devenir des acteurs dans la surveillance de leur propre santé, en réalisant des tests faciles à domicile.
Il reste encore beaucoup de travail à faire, mais l’autodiagnostic sera un enjeu majeur dans les 10 prochaines années puisqu’il peut permettre d’économiser des sommes considérables aux dépenses publiques, mais aussi de rendre le diagnostic médical plus accessible dans les pays défavorisés.
On dit que «nul n’est prophète en son pays», est-ce que tu ne songes pas à lancer à l’avenir, un projet dans le domaine médical et, voire même un centre de recherche dans le domaine en Algérie?
**Je crois que c’est le voeu de toutes les compétences algériennes à l’étranger d’apporter une contribution au développement de leur pays d’origine. Il suffit de voir comment ces Algériens ont une dépendance à la lecture régulière de l’actualité nationale.
Pour preuve, je viens juste de recevoir un message du Pr Noureddine Melikechi qui a dû lire votre article.
Est-ce que les instances diplomatiques algériennes t’ont contacté suite à cette distinction?
**Je crois que vous connaissez déjà la réponse à cette question. Je pense qu’il y a plus urgent à faire que de me contacter, comme par exemple contacter les associations d’étudiants algériens à l’étranger et s’occuper de leurs doléances. C’est aussi une façon de séduire la prochaine vague de compétences algériennes.
Quel est le cadre approprié pour permettre aux chercheurs algériens à l’étranger de participer à l’effort de développement national?
**C’est bien que vous parliez du cadre, car ce qui manque à l’Algérie ce n’est ni l’argent ni les compétences. La recherche est d’abord une question d’environnement. Je vous donne un exemple. Je vais chaque été en Algérie. Mon premier souci là-bas est de trouver un bon cybercafé car il m’est insupportable d’attendre quelques minutes pour télécharger la page d’accueil de Google. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde numérique où les bouleversements technologiques arrivent à un rythme effréné. Vous ne pouvez pas aspirer à faire de la recherche de pointe sans un accès rapide et universel à Internet dans tous les établissements scolaires et universitaires. C’est, de loin, plus urgent que les chemins de fer et les téléphériques.
Il y a aussi l’environnement administratif. Ce qui se passe aujourd’hui au professeur Senhadji, qui a mis 10 ans pour ouvrir un laboratoire de recherche en Algérie, n’est pas seulement un mauvais signe pour nos chercheurs à l’étranger, mais aussi un voyant rouge pour la recherche. Il ne suffit pas de faire un transfert de technologie, il faut avoir un environnement capable de l’absorber rapidement et d’en faire un point de départ.
Concernant l’apport de la diaspora algérienne, on pense souvent à ses compétences techniques alors que leur plus précieux savoir c’est leur expérience et leur vision de la recherche et du développement. Dans les conditions actuelles, il serait plus pragmatique et productif de réunir nos chercheurs d’ici et d’ailleurs et de leur faire confiance pour élaborer un modèle et une vision de l’Université algérienne sur 50 ans.
Ton appréciation du système de recherche médicale en Algérie. Comment tu conçois le système de santé publique dans notre pays?
**Je n’ai pas de statistiques précises sur la recherche médicale en Algérie, je ne vais donc pas faire un jugement hâtif. Ce qu’il faut savoir aujourd’hui est qu’on assiste à une convergence des sciences. Ce qui veut dire qu’une recherche médicale ne peut se faire sans une recherche parallèle en nanotechnologie et en informatique, pour ne citer que ces deux-là.
Je vois qu’un projet de pôle biotechnologique est en chantier en Algérie, ce qui est d’ailleurs impulsé par certaines compétences algériennes aux USA.
Le pôle informatique à Alger tire aussi dans la bonne direction. Je salue vivement ces initiatives et j’espère qu’on puisse aller plus loin pour construire un réseau de plate-formes nanotechnologiques dans les pôles universitaires les plus importants.
Un dernier mot peut-être…
**J’ai juste envie de dire aux jeunes talents et innovateurs un peu partout en Algérie de ne pas laisser tomber. Ceux qui vous disent que c’est impossible, ne font que décrire leurs propres limites.*L’Expression-06.04.2013.
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Compétences algériennes à l’étranger : Fuite ou mobilité ?
La «fuite des cerveaux», ou plus exactement celle des compétences, est un phénomène mal cerné aussi bien dans sa forme que dans son fond.
Lors d’une conférence de presse animée le 28 avril dernier en marge du Salon de l’emploi, Houcine Labdellaoui, professeur de sociologie à l’université Alger 2 et chercheur au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Créad) a présenté un cours magistral sur la question du point de vue sociologique.
Se référant à l’enquête réalisée par le Créad en collaboration avec le Bureau de l’Organisation internationale du travail à Alger, intitulée «De la fuite des cerveaux à la mobilité des compétences» (un ouvrage édité en 2016), le conférencier s’est basé sur le constat du phénomène avant de poser les questions centrales dans l’optique de cerner la problématique, en déplorant le peu de recherches et d’études menées dans le pays.
«Le premier constat, est que la question qu’on appelle ‘‘fuite des cerveaux’’ a fait l’objet d’une multitude d’études dans tous les pays du monde. Mais paradoxalement, chez nous, en tant que pays exportateur de compétences, on produit moins de travaux sur ce phénomène. Et ce qui est disponible est plutôt produit par une connaissance ordinaire, par les médias et moins par la recherche scientifique», regrette-t-il.
Le professeur Labdellaoui explique ce déficit non pas par l’incapacité des chercheurs à produire une connaissance sur les compétences et sur la fuite, mais plutôt sur une sorte d’homogénéité de la production de la connaissance au plan mondial. Pour expliquer cette homogénéité, il s’interroge sur l’arsenal conceptuel produit. «Ces concepts (brain drain ou fuite des cerveaux, mobilité, circulation, etc.) ont été produits par des intellectuels du Nord.
Et nous, notre rôle était de déconstruire plus que de construire ces concepts. A la limite, on trouve des critiques, mais l’on ne trouve pas de concepts alternatifs», poursuit-il. Très méthodique, le professeur Labdellaoui commence par le début. D’abord la révision de la question de la fuite des cerveaux. «Est-ce qu’on dispose d’une connaissance sur ce phénomène ?
Quels sont les constats et les conclusions tirés sur la production de ces connaissances ?», s’interroge-t-il en affirmant que le travail réalisé par le Créad permet non pas d’analyser le rapport entre le marché de l’emploi et la fuite des cerveaux, mais plutôt de réfléchir sur cette question. Ce reproche a conduit les universitaires à s’intéresser à la manière d’attirer ces compétences au lieu de réfléchir à la manière de les intégrer dans leur pays d’origine.
Visions
«Tant qu’on n’a pas une clarification conceptuelle, l’on ne pourra pas réfléchir de manière scientifique et objective sur cette question», tranche le professeur Labdellaoui. Allant au fond de la problématique, le conférencier rappelle que «fuite des cerveaux» est une formule produite par la littérature française en réaction à une autre, déjà produite en Angleterre, «brain drain»en l’occurrence, pour qualifier le départ des diplômés britanniques vers les Etats-Unis. «Avec le temps, ce concept a donné lieu à deux visions : une pessimiste et une autre optimiste», analyse-t-il.
La vision pessimiste considère que la fuite des cerveaux est une perte pour le pays d’origine. Il y a donc lieu d’adopter un certain nombre de mécanismes qui permettent à ce pays, tout en perdant des compétences, d’en tirer des bénéfices. Et ce, en essayant d’imposer des mécanismes d’ordres politique, financier, etc. La vision optimiste, quant à elle, considère que la fuite de cerveaux est un avantage pour les pays du Sud.
«En considérant que ces pays n’ont ni les moyens ni les politiques pour exploiter leurs compétences, ce serait un crime de les laisser mourir dans leur pays d’origine. Selon cette vision, lorsqu’on devient une compétence, l’on est une valeur mondiale et l’on n’appartient pas à un pays», résume-t-il. Ainsi, la seconde vision incite ces pays du Sud à offrir à leurs compétences les moyens qui leur permettent d’avoir la liberté de circulation. «En gardant cette liberté, on pourra réunir les conditions de l’innovation. Par ce moyen, on va créer et apporter une avancée pour toute l’humanité. En contrepartie, les pays du Sud peuvent en bénéficier», explique-t-il encore.
Diaspora
Par ailleurs, un nouveau mot est apparu en référence à la fuite des cerveaux et des compétences ; il s’agit de «diaspora». «Ce concept fait un peu abstraction de la nationalité.
Dans notre discours politique algérien, on utilise la formule communauté algérienne établie à l’étranger». Donc, la diaspora est considérée comme une compétence qui peut être utilisée par tous les pays dans toutes les conditions. «Et en entretenant ce rapport avec la diaspora en tant qu’organisation, il y a lieu peut-être de passer de la fuite à ce que nous appelons ’la mobilité’». Cette notion de mobilité atténue le concept de fuite, car une compétence qui part à l’étranger n’est plus considérée comme une perte, mais plutôt comme une ressource qu’il y a lieu de mobiliser avec les dispositions d’ordre politique et organisationnel qu’il faut mettre en place.
«Et c’est en fonction de cela qu’on peut gérer une compétence qui ne fuit pas son pays d’origine», assène le professeur. S’agissant de la mobilité du marché national des compétences algériennes établies à l’étranger, le conférencier révèle un problème d’ordre conceptuel.
«Nous sommes devant des outils qui sont produits et reproduits par des chercheurs et des experts qui s’insèrent dans une logique qui répond à ce qu’on appelle ‘‘l’économie monde’’», instruit-il.
Ainsi, la mobilité des compétences algériennes ne peut être traitée sans tenir compte de la place de ces compétences dans cette mobilité internationale. Il convient donc de réfléchir sur la division internationale de la production du savoir et de la technologie, insiste le professeur Labdellaoui en posant la question fatidique : «Nos compétences se situent-elles dans la production des brevets ou dans leur application ?» «Les connaissances que nous avons ne sont pas suffisamment claires sur cette question.
Or, nous savons que les brevets produits par les compétences algériennes dans les pays développés sont nettement supérieurs à ceux produits par une compétence restée en Algérie. Mais est-ce que les brevets déposés par les compétences établies à l’étranger s’insèrent dans la dynamique de la production ou de l’application des brevets ?», interroge-t-il, en présumant que ce qui a été produit par les Algériens établis à l’étranger s’insère dans l’application plus que dans l’innovation.
«Nous travaillons actuellement sur ce sujet pour savoir si ces brevets servent à l’application de la technologie ou plutôt à la production de la technologie. Si on arrive à déterminer cela, on pourra alors établir un rapport pour savoir si l’on a besoin de compétences qui produisent l’innovation ou alors de celles qui produisent l’application de l’innovation. Et cette question ne peut être déterminée tant qu’on n’a pas une politique d’innovation. Et c’est vrai que ces derniers temps il y a quelques signes qui font que la recherche en Algérie va plutôt privilégier l’innovation plus que d’autres connaissances», précise-il.
Une autre question centrale est posée par le conférencier : «Doit-on réfléchir en termes de rapport patriotique ou bien en termes de rapport de compétences ?» «On a effectivement tendance à croire dans les discours des décideurs que parce que ces compétences sont algériennes elles ont l’obligation d’aider leur pays. Sachant que ces compétences ont toujours exprimé leur disponibilité.
Il est vrai également que les décideurs ont toujours exprimé la volonté de les attirer. Mais sur la réalité du terrain, on trouve que tous les dispositifs qui ont été expérimentés n’ont pas donné une dynamique, c’est un fait paradoxal. On a tendance à dire que si on veut concilier la disponibilité des compétences et la volonté politique des décideurs, il y a lieu de changer la conception de la compétence algérienne», analyse le professeur Labdellaoui.
C’est-à-dire au lieu d’entretenir un rapport «patriotique», il faut entretenir un rapport «compétence», prône-t-il.
L’autre problématique concernant le retour des compétences est liée à des questions d’ordre organisationnel.
Compétences
«Est-ce que tous les secteurs qui ont un rapport avec la création et l’innovation fonctionnent selon un mode intégré ? Cela signifie que tous les secteurs intéressés par l’innovation travaillent pour réunir les conditions de cette dernière. Une fois ces conditions réunies, l’on pourra établir un rapport avec la compétence algérienne par sa qualité intrinsèque et non pas par sa qualité de compétence algérienne», développe le professeur Labdellaoui en assurant qu’en adoptant cette formule, le pays pourra s’insérer dans la mobilité et non dans la fuite.
Par ailleurs, le conférencier révèle un certain conflit entre les compétences restées en Algérie et celles établies à l’étranger.
« Les compétences établies à l’étranger ont été qualifiées pour ne pas dire de ‘‘traîtres’’ mais de personnes qui ont fui leur pays et qui n’ont pas voulu y apporter leur soutien. Ces personnes auraient privilégié leurs intérêts personnels, alors que celles qui sont restées ont privilégié les intérêts nationaux», affirme-t-il, en conditionnant le retour des compétences par la résolution de ce conflit. Mais pour le chercheur, la problématique se pose autrement : «Si l’on veut raisonner en termes de mobilité, il y a lieu de créer des conditions qui font que la personne qui part ailleurs puisse revenir. Et pour cela, il faut changer complètement la notion de compétence.»
Mobilité
Ainsi, l’idéal serait de s’ouvrir aux compétences indépendamment de leur nationalité. Dans cette idée d’insertion du marché national de l’emploi dans une sphère de dynamique internationale, le marché algérien de talents a plus de chance de mobiliser les compétences qu’en entretenant un discours ciblé. Actuellement, même si ces talents répondent au besoin de l’économie algérienne, l’expérience ne sera que de courte durée. Car, une fois installées, elles trouveront des difficultés, non pas à s’insérer, mais a être «compétence». Et dans ce cas-là, on va avoir un mouvement inverse. «Pour s’intégrer dans cette dynamique de mobilité, il serait important de savoir si ces compétences sont mobiles.
Dans quel secteur peuvent-elles apporter leur soutien ? Quelles sont les compétences les plus attirées par le marché international et dont on a besoin ?», avance le chercheur, en indiquant que sans ces connaissances, l’on ne peut qu’établir un discours de consommation. «Sur cette question, je peux dire qu’on est désarmés côté algérien. On ne produit pas de connaissances sur ce sujet, car on ne dispose pas de mécanismes de production», regrette-t-il en faisant le parallèle avec le voisin marocain : «On a appris que l’évolution et l’accélération du rythme de mobilité au cours des dernières années est plutôt plus rapide en Algérie que dans les autres pays du Maghreb.»
Pour conclure, le professeur Labdellaoui indique qu’il est probable que l’économie algérienne est celle qui a été la plus touchée par la fuite des compétences dans le Maghreb : «Cela indique que l’Algérie n’a pas une politique de placement de ses compétences. Et la gestion de la politique des compétences est axée sur la gestion de la situation induite par le départ plus que sur la conception du départ lui-même.»
En France
L’étude réalisée par le Créad et le Bureau de l’OIT rapporte qu’il existe un nombre important d’Algériens établis en France avec 139 000 émigrés qualifiés, titulaires d’un bac+2, sur les 454 000 que totalise la population immigrée occupée. Ils sont 52 800 diplômés dont 33% de médecins, 27% d’ingénieurs et 33% détenteurs d’au moins une licence.
Les migrants algériens de niveau supérieur installés dans les pays de l’OCDE
Selon l’étude réalisée par le Créad, en collaboration avec le Bureau de l’OIT à Alger, 26% des migrants algériens qualifiés sont installés dans les pays de l’OCDE, soit un effectif de 267 799 personnes, dont 1,2% sont titulaires d’un PhD. La répartition de ces profils par pays indique que 75% d’entre eux sont établis en France, 11% au Canada et 4% en Grande-Bretagne. L’étude indique que seulement 24% des migrants sont de nationalité algérienne dans le pays d’accueil ; par contre, 75% des immigrés algériens qualifiés possèdent la nationalité du pays d’accueil, dont 48% l’avaient déjà à la naissance. *Fatma Zohra Foudil / el watan/ le 04.05.2016
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Les chiffres effarants de la fuite des cerveaux algériens vers l’étranger
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*Payés à 270.000 da…
Le gouvernement tente de retenir les chercheurs
Les jeunes chercheurs âgés de moins de 40 ans peuvent désormais créer leurs propres centres de recherche.
«Quelque 60.000 jeunes chercheurs sur le territoire national bénéficieront pour cette rentrée de micro-ordinateurs portables avec connexion Internet», a annoncé hier, Hafidh Aourag directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique (Rsdt), au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. L’opération consiste en la dotation des étudiants inscrits en postgraduation 3ème cycle afin de leur donner une formation doctorale adéquate, et ce, dans le but de rendre la recherche «plus attractive», a-t-il ajouté. A ce titre, Hafidh Aourag a tenu à souligner l’importance d’encourager l’autonomie des jeunes chercheurs et universitaires. De ce fait, «les jeunes chercheurs âgés de moins de 40 ans peuvent désormais créer leurs propres centres de recherche», a-t-il poursuivi. Dans le même sens et en soulignant que «l’Algérie accuse un déficit en matière de docteur d’Etat», ce responsable du Rsdt, a tenu a préciser qu’avec l’introduction du système LMD, on sera alignés sur les autres pays qui ont pris une longueur d’avance sur nous. Avec cette nouvelle vision, nos chercheurs n’auront plus besoin de fuir leur pays. Une assurance que M. Aoureg affiche par les atouts dont disposent les jeunes chercheurs. Actuellement, «les chercheurs sont mieux payés ici qu’ailleurs. Ils touchent entre 100.000 et 270.000 DA dès qu’ils rejoignent un centre de recherche», s’est-il félicité. Par ailleurs, M. Aourag a indiqué, au sujet du workshop organisé hier sur le calcul intensif, qu’il est plus que jamais nécessaire d’avoir une vision d’un projet d’envergure nationale. Cette nouvelle vision portera, selon lui, sur la création de centres de calcul intensif dans 12 universités à l’échelle nationale. C’est l’objet même des débats qui ont eu lieu hier dans ce workshop sur les opportunités du calcul intensif pour l’Algérie, qui s’est tenu au Centre de recherche sur l’information scientifique et technique à Alger. Organisé par la direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique avec la contribution de la société Bull, ce workshop a été animé par des spécialistes de cette société, qui ont tour à tour apporté l’expérience et la vision de celle-ci «afin de permettre d’engager les perspectives d’introduction des technologies du calcul intensif comme instrument structurant dans l’économie et la recherche pour stimuler l’innovation et l’intégration industrielle», a souligné Hafidh Aourag. Pour lui, «L’Algérie, qui était leader dans ce domaine, est malheureusement parmi les derniers», regrette-t-il. Mais pourquoi cette course à la puissance de calcul? Les représentants de Bull ont rappelé dans plusieurs de leurs communications que les nouvelles machines devront résoudre «des problèmes de recherche, industriels et sociétaux dans différents domaines: les nouvelles énergies, la conception des véhicules du futur, la prédiction des risques naturels, les évolutions du climat et la mise au point de nouvelles thérapies, etc.» (L’Expression-20.09.2011.)
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*50% des chercheurs ont quitté le pays
Le conseil national du SNCP (Syndicat National des Chercheurs Permanents), affilié à l’UGTA, a tenu sa première session ordinaire de l’année en cours– selon ses statuts, il en tient deux annuellement -. Et ce, avant-hier, mardi 26 mai 2009, à l’UDES (Unité de Développement des Equipements Solaires), une structure de recherche et de production relevant du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), implantée à l’entrée-Est de la ville de Bou-Ismaïl, dans la wilaya de Tipaza. L’ordre du jour arrêté traduisait, on ne peut mieux, les préoccupations de ses membres et, sans aucun doute, de ceux qu’ils représentaient. Par conséquent, de toute la communauté des chercheurs exerçant, encore, en Algérie : cette dernière précision s’expliquant par les chiffres relatifs, pour reprendre les propos de Smati Zoghbi, le secrétaire général du SNCP, « à l’hémorragie qu’a connue et continue de connaître » celle-ci : « De 1998 à 2005, nous a-t-il dit, 50% des chercheurs permanents en activité alors ont quitté le pays.» Plus précis, il a ajouté que « sur les 2 700 chercheurs permanents recensés à la première date, il n’en restait, à la seconde, que…1 350… » . Un nombre qui est, depuis, remonté à 1 500 chercheurs. Ce que bon nombre de participants à la réunion d’avant-hier ont qualifié de « particulièrement dérisoire pour un pays comme l’Algérie qui compte quelque 36 millions d’habitants… ».Pour rester avec ce point, la plupart des intervenants ont jugé irréalistes les prévisions annoncées officiellement par les pouvoirs publics d’arriver, à l’échéance 2012, à 3 000 chercheurs permanents ». Non sans préciser, néanmoins, « si les conditions actuelles de la recherche et des chercheurs venaient à perdurer… ». Ce qui nous amène à revenir à l’ordre du jour précité : mis à part le troisième qui portait sur le volet organique, les deux autres, traités d’ailleurs en premier, étaient, en effet, relatifs à ladite situation ; pour être précis, « à la situation de la recherche scientifique», pour le premier, et à celle «socioprofessionnelle (des chercheurs) », pour le second.
UN BUDGET DE 100 MILLIARDS DE DINARS
Les débats ouverts à propos de l’un et l’autre de ces points, ont révélé l’existence d’un profond malaise dans le secteur. Non pas du fait de l’absence de moyens financiers pour son développement et de textes le régissant. Beaucoup ont, en effet, rappelé à ce propos et la décision des pouvoirs publics de doter la recherche scientifique «d’un budget, pour la période s’étalant de 2008 à 2012, de 100 milliards de dinars » et « la promulgation de la loi d’orientation et de programmation de la recherche scientifique qui a constitué, a-t-il été dit, un pas très positif dans la bonne direction.» Mais plutôt, du fait de la mauvaise répartition des premiers et de la mauvaise application, rendue impossible, quelquefois par le peu de clarté de certains, des seconds. Une situation découlant, ont convenu nombre d’intervenants, de la gestion administrative, pour ne pas dire, bureaucratique – certains n’ont pas hésité à parler d’une gestion politique – d’un secteur qui, plus que tout autre, a-t-il été dit, « nécessite la participation pleine, entière et consciente de tous ceux qui en font partie… »
LES SALAIRES LES PLUS BAS DU MAGHREB
Une participation qui, à l’évidence, ne peut, pour beaucoup de présents, être acquise si les chercheurs continuent de ne pas jouir de la considération voulue. Et ce, a-t-il été souligné, « aussi bien sur le plan professionnel que social ». Concernant ce point précis, le secrétaire général du SNCP n’a pas hésité à nous déclaré que « le statut particulier du chercheur permanent, promulgué en 2008, s’il comporte des points positifs en matière de conditions et d’exigences de recrutement, dans le sens où l’accès à ce secteur est désormais nettement mieux réglementé, n’en est pas moins en retrait, par rapport aux textes précédents, en matière de rémunérations…» Une situation qui fait, a-t-il poursuivi que « le chercheur algérien soit, de tous les chercheurs de la région maghrébine, le moins bien rémunéré… » Alors qu’il touche « en moyenne, 45 000 DA par mois, primes incluses, ses collègues marocain, libyen et mauritanien perçoivent, a-t-il tenu à nous le préciser, respectivement, l’équivalent de 1 200, 2 000 et 500 euros ; par mois également… Pour illustrer «la mauvaise répartition des ressources financières disponibles », Zoghbi nous a déclaré que « durant les cinq dernières années, 76% des ressources du FNR (Fonds National de la Recherche) sont allés aux 600 laboratoires de recherche universitaires, lesquels, du fait du caractère récent de leur création – la majorité a été créée après 2003, a-t-il précisé -, n’ont pas la capacité d’absorption voulue des sommes qui leur sont octroyées», alors que « les 24% (desdites ressources) restants, sont répartis entre les 25 centres de recherche relevant d’une dizaine de secteurs d’activité… » ; des centres dont l’importance réside, a poursuivi le SG du SNCP, « dans le fait qu’ils produisent 90% de la production valorisable » ; en clair, les résultats de recherche qui connaissent une application concrète sur le terrain… Sur un autre plan, celui du fonctionnement des centres de recherche, beaucoup de membres du conseil national ont imputé les problèmes que ceux-ci connaissent à leur transformation, depuis dix années maintenant, en EPST (Établissement public à caractère scientifique et technologique). Ou, pour être plus précis, à la confusion (entretenue à dessein ?) entre les rôles des instances prévues par les textes régissant ces établissements : l’organe directeur, le conseil scientifique et le conseil d’administration, à savoir. Et à ce propos, certains intervenants, parmi lesquels Zoghbi luimême, ont regretté que l’organe directeur prévu ait été réduit, dans beaucoup de centres de recherche, à la personne du directeur ; avec tout ce que cela suppose de recul de la concertation en leur sein et, partant, de tendance à leur gestion en solo… (Le Courrier d’Algérie- 28.05.09.)
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