Elias A. zerhouni,chercheur de renommée mondiale
**Elias Zerhouni désigné parmi les personnalités les plus célèbres aux USA
L’Algérien Elias Zerhouni a été élu parmi les 5 célèbres citoyens américains d’origine arabe qui ont laissé leur marque dans les domaines de la chimie et de la physique aux États-Unis, selon un classement établi ce mois de mai 2016.
Il a été désigné aux cotés de Salma Hayek ( Liban) , Hoda Kotb (Egypte), Ahmed Zewail (Egypte) et Donna Shalala (Liban).
Dr. Elias Zerhouni, originaire de Nédroma où il est né en 1951, a émigré aux États-Unis à l’âge de 24 ans. Un diplôme de radiologie de l’université d’Alger en poche, c’est avec une bourse de 369 dollars qu’il s’y rend en 1975 pour consolider sa formation et intégrer la prestigieuse université de Johns Hopkins.
Il est devenu un chercheur de renommée mondiale et il a été le premier immigrant à être désigné par le président Bush à la tête de la National Institutes of Health (NIH) en 2002.
« Un jour, raconte le docteur Zerhouni, je reçois un coup de fil de la Maison-Blanche. On me propose de diriger le NIH. Je croyais que mon interlocuteur avait fait erreur. » Mais ce n’était pas une plaisanterie. Agence publique regroupant 27 instituts et forte de 10 000 scientifiques, le NIH finance les projets d’universités, d’hôpitaux, d’entreprises aux Etats-Unis et ailleurs. Il ne manque pas de moyens, avec un budget doté de 31 milliards de dollars. Proposé par George Bush, Elias Zerhouni, après une multitude d’auditions, est nommé directeur du NIH, poste qu’il occupera de 2002 à 2008. Promotion invraisemblable pour un musulman intronisé juste après le 11 septembre 2001. »Un défi de plus », se dit-il.
Zerhouni a quitté son poste du NIH en 2008. En 2009, le président Barak Obama l’a nommé comme un envoyé spécial des Etats-Unis pour la science et la technologie.
En 2010, il est nommé patron de la recherche et développement pour les médicaments et vaccins chez Sanofi-Aventis.
Elias Zerhouni est l’auteur de plus de 200 publications scientifiques. Il a déposé 8 brevets et a fondé ou co-fondé 5 entreprises innovantes. En 1982, il a fondé CIRS, système informatisé de référence d’imagerie. L’entreprise est basée à Norfolk, en Virginie. En 1989, il a fondé Advanced Medical Imaging. Cette dernière a été vendue par la suite à une entreprise publique d’envergure. Zerhouni est également co-inventeur et co-fondateur de Biopsys Corporation, fondation rachetée par une grande entreprise publique en 1996.
Le docteur Zerhouni a remporté plusieurs prix pour ses recherches, notamment une médaille d’or de l’American Roentgen Ray Society, pour ses travaux de recherche en tomodensitométrie médicale, et deux prix Paul Lauterbur pour ses recherches en imagerie par résonance magnétique (IRM). Zerhouni a reçu le titre honorifique de docteur émérite de l’université d’Alger en 2005. En France il a reçu la Légion d’honneur en 2008. En 2010, Zerhouni a reçu un diplôme honorifique (LHD) de l’université Johns Hopkins pour services à l’université et à la nation.*Par Mourad Arbani | samedi 14/05/2016 | .algerie1.com
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Le chercheur Elias Zerhouni, nommé “Dirigeant de l’année “
Le médecin et chercheur algéro-américain, Elias Zerhouni, actuellement président de la Recherche et Développement du groupe pharmaceutique Sanofi, a été nommé “Executive of the Year” aux Scrip Awards, mercredi 29 novembre 2017 à Londres, au Royaume-Uni.
Ces distinctions récompensent chaque année depuis 13 ans les meilleurs chercheurs ou dirigeants dans le domaine de l’industrie pharmaceutique et biotechnologique.
Elias Zerhouni s’est dit ” honoré de recevoir cette prestigieuse distinction et d’avoir été choisi parmi une liste de candidats aussi illustres. “Ce prix reconnaît l’agilité et l’engagement des femmes et des hommes extraordinaires de l’organisation de Recherche et Développement de Sanofi. Je suis fier du travail que nous continuons d’accomplir au nom des patients pour identifier et commercialiser de nouveaux traitements d’une grande valeur clinique”, a-t-il ajouté. Le chercheur algéro-américain a été récompensé pour son rôle dans la transformation de l’activité Recherche ET Développement de Sanofi depuis sa nomination à son poste en 2011. Il a mis en place une stratégie ayant contribué à renforcer ce département et à hisser Sanofi au rang des organisations les plus performantes du secteur pharmaceutique.
Né en 1951 à Nedroma, ( Tlemcen), Elias Zerhouni a émigré aux Etats-Unis à 24 ans, après avoir obtenu son doctorat en médecine à l’université d’Alger en 1975. Il est l’auteur de plus de 200 publications scientifiques, a déposé huit brevets et fondé ou cofondé cinq entreprises innovantes. Membre de l’Institut de médecine de l’Académie des sciences des États-Unis (US National Academy of Sciences), il a reçu la Légion d’honneur en 2008, a été élu membre de l’Académie française de médecine en 2010 et nommé à la Chaire Innovation technologique du Collège de France en 2011.*algerie-focus / jeudi 30 novembre 2017
*******Le très célèbre Elias Zerhouni, cardiologue et chercheur d’origine algérienne, à été classé par l’organisme gouvernemental US «Share América» parmi les personnalités qui ont le plus impacté la société américaine. L’enfant de Nédroma, dans la wilaya de Tlemcen, s’est illustré aux côtés de personnalités telles que Salma Hayek (Liban), Hoda Kotb (Égypte), Ahmed Zewail (Égypte) et Donna Shalala (Liban), tous des immigrés issus de la région MENA ayant bâti une solide réputation aux USA pour devenir des références dans leurs domaines respectifs. L’illustre chercheur algérien, pour lequel Algérie-Focus à consacré plusieurs publications, est devenu une personnalité incontournable du monde médical. Son aura a dépassé les frontières des Etats-Unis pour rayonner à l’international, attirant l’attention de la Maison Blanche qui lui a proposé, en 2002, la direction du «National Institutes of Health», la plus importante institution à caractère médical dans le monde, bénéficiant d’un budget faramineux de 31 milliards de dollars. Une année après la fin de son mandat à la tête du NIH, Dr Zerhouni a été sollicité par le président Obama pour faire office de vitrine des USA à l’étranger. Le scientifique algérien a été nommé envoyé spécial des États-Unis pour la science et la technologie en 2009 pour faire la fierté de l’Amérique. Dr Zerhouni n’est qu’un cas parmi tant de scientifiques algériens qui brillent par leur compétence et qui font avancer leurs pays d’adoption.*elmihwar./ 16 Mai 2016
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**Quand, il y a dix-huit mois, Elias Zerhouni a été nommé président de la recherche et développement (R & D) de Sanofi au niveau mondial, la situation était fâcheuse. Un dollar investi en R & D ne rapportait en moyenne que 70 cents à l’entreprise, affirme-t-il.
Pour cet universitaire renommé, de passage à Paris jeudi 31 mai, le problème ne serait pas à chercher du côté des compétences scientifiques françaises, mais du fait qu’elles étaient insuffisamment exploitées par les équipes de recherche de Sanofi, trop repliées sur elles-mêmes.
« L’innovation française est sous-estimée. Les innovateurs sont excellents en France. Il faut encourager les petites et moyennes sociétés pour qu’elles développent des produits qui pourront être exportés« , assure-t-il. Un constat fondé sur son expérience d’ancien directeur des Instituts nationaux de la santé (National Institutes of Health) aux Etats-Unis.
UN MODÈLE D’INNOVATION OUVERT
Aujourd’hui, les équipes de recherche de Sanofi doivent s’ouvrir, parce que les maladies s’avèrent plus complexes qu’on pouvait le penser il y a trente ans. « Dans les années 1970, on pensait que le cancer était une seule maladie. On sait maintenant qu’il y a 220 types de cancer, que l’on peut décomposer chacun en dix sous-types, ce qui fait 2 200 maladies. »
M. Zerhouni plaide pour un modèle d’innovation ouvert, à base de nombreux partenariats. Avec des sociétés de biotechnologies, comme avec l’entreprise lilloise Genfit, ou l’américaine Warp Drive, dans laquelle Sanofi a investi. Avec des laboratoires de recherche publique, comme Sanofi le fait en France dans le cadre de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé ; ou par sa filiale Fovea – start-up spécialisée en ophtalmologie – avec les chercheurs de l’Institut de la vision, basé à l’hôpital des Quinze-Vingts, à Paris. Ou encore aux Etats-Unis avec des prestigieuses universités (Harvard, Massachusetts Institute…**lemonde.fr/economie/article/2012/06/01/
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**Docteur Zerhouni, ambassadeur d’Obama pour la science et la technologie, à Echorouk :
Mes diplômes américains n’étaient pas valables dans mon pays …. Avec une modestie déconcertante, Elias Zerhouni a accepté d’accorder un entretien à Echorouk, en dépit d’un emploi du temps très chargé. Il a obtenu la nationalité américaine et a dirigé le plus grand et prestigieux institut de médecine dans le pays de l’oncle Sam avec la bénédiction du Congrès et du président Bush. Il est toutefois resté simple et fidèle à ses principes, représentant les algériens, et suivant le parcours de l’équipe nationale. Il avait jadis tenté de travailler en Algérie après avoir terminé ses études, mais sa demande d’emploi avait hélas été rejetée car ses diplômes américains étaient de moindre niveau que les diplômes algériens !! Certains l’appellent le médecin des présidents car il était parmi ceux qui avaient soigné le défunt Boumediene, et ensuite Reggan. Le représentant du président américain pour la science et la technologie nous a reçu dans la capitale qatarie, quelques jours avant qu’il ne rejoigne Alger en tant qu’envoyé d’Obama.
Dans nombreux algériens sont fiers d’Elias Zerhouni, car il est l’ambassadeur de la science et de la technologie du président américain Barack Obama, sans en savoir davantage sur lui.
C’est un algérien, né en Algérie, qui a étudié à Alger. Son père était professeur de mathématiques et sa famille accordait une grande importance aux études et à l’éducation de ses enfants, raconte notre interlocuteur. Il a fait le lycée Emir Abdelkader et obtient une bourse, en décrochant son baccalauréat, pour poursuivre des études à l’étranger. Il avait alors le choix entre la France, la Suède et les États-Unis. Il opta pour ce dernier pays, malgré ses connaissances limitées en langue anglaise. Il avait dès le départ l’intention de revenir en Algérie… Il finit quand même par s’installer aux États-Unis.
Il explique qu’il s’était spécialisé en radiologie et qu’il poursuivit brillamment son cursus car dans ce pays, ce sont les compétences qui priment, et ne sont pas freinées par les origines ou l’appartenance religieuse. «J’avais concentré mes recherches sur le cancer en me basant sur le scanner, ce qui était relativement nouveau à l’époque. Je me suis ainsi spécialisé dans le domaine», se souvient-il. «J’étais venu en Algérie en 1978 et on m’avait dit que le diplôme que j’avais obtenu aux États-Unis n’avait aucune valeur et qu’il n’était pas agréé en Algérie. On m’avait dit que si je voulais travailler, je devais subir les tests algériens. J’ai accepté car je ne demandais aucun privilège ni faveur».
“A cette époque exactement, le défunt président Houari Boumediene était tombé malade et avait besoin de faire des examens au scanner, lequel n’était pas disponible en Algérie. Les contacts avaient été établis avec les États-Unis et l’Allemagne pour obtenir rapidement un scanner, mais la réponse avait été négative. On prit attache avec moi sans trop y croire et je leur avais assuré qu’il m’était possible d’avoir l’appareil en 24 heures, ce qui a été fait grâce à mes amis du centre de recherches de l’université Hopkins où j’étais responsable de l’unité Scanner. J’avais moi-même fait les examens au président défunt. Par la suite et après avoir terminé mon étude et mes recherches à Hopkins, la conjoncture en Algérie ne me permettait pas de continuer mes recherches”.
Zerhouni a été nommé plus tard directeur des instituts nationaux de la santé aux États-Unis. Les conseillers de l’ancien président George Bush avaient présélectionné trois candidats pour ce poste, et Bush avait opté pour l’algérien, qui à ce moment venait d’obtenir la nationalité américaine pour poursuivre ses recherches, considérant que son parcours était méritoire d’autant qu’il s’est construit par lui-même. Le Congrès avait affiché son mécontentement face à cette désignation: un algérien qui vient d’obtenir la nationalité américaine gère cette prestigieuse institution ?!!! … Mais tout est rentré dans l’ordre après. S’agissant de la relation du médecin avec Bush, Zerhouni indique qu’elle était très ordinaire, et l’ex président accordait de l’importance à la recherche scientifique. Quant à la politique, notre interlocuteur déclare qu’il est loin de la politique et que son temps ne sert que la recherche.
Le président Barack Obama a nommé le médecin, conseiller pour la science et la technologie auprès du monde islamique, aux côtés de l’égyptien Zouil. Obama, du temps où il était sénateur, a souvent sollicité Zerhouni pour des questions scientifiques.
Pour ses travaux scientifiques, Zerhouni a été honoré en France, aux États-Unis et dans d’autres pays… mais pas en Algérie, comme tel fut le cas pour le footballeur Zidane par exemple… Ces choses là ne l’intéressent pas, affirme-t-il.
L’envoyé d’Obama souligne que pour que l’Algérie se développe, elle doit se débarrasser de la bureaucratie, améliorer la situation du chercheur scientifique, l’encourager et lui permettre d’aller de l’avant. À la question de savoir s’il serait prêt à élaborer une étude afin de développer la médecine et la science en Algérie, il répond : « Sans aucune hésitation! Les yeux fermés! C’est mon pays, mon ami!».
Revenant sur l’actualité footballistique, Zerhouni révèle qu’il a suivi les matchs de la sélection algérienne tout au long des éliminatoires pour le Mondial. Il a suivi la CAN et a fait la fête avec ses enfants à l’occasion ! D’ailleurs, il ne rate aucun match de la sélection et dans n’importe quelle compétition, dit-il. Le médecin déclare avoir été affecté par l’incident du Caire et du caillassage du bus qui transportait les joueurs algériens. Il est révolté par ce scandale et les mensonges médiatiques égyptiens qui ont suivi. «J’étais hors de moi, surtout après le but qu’ils nous ont marqué à la dernière minute. Heureusement qu’au Soudan, nous avons gagné, grâce à Dieu. Le but de Antar Yahia était merveilleux».
“Pour la CAN, je n’avais pas digéré la défaite face au Malawi…mais la victoire devant le Mali, et le nul face à l’Angola me rendirent l’espoir, avant un match splendide et héroïque contre la Côte d’Ivoire. Toutefois, la hogra revint de nouveau dans le match contre l’Égypte, nous avons joué à huit, ce qui est insensé, d’autant qu’il y avait un arbitre venu spécialement pour expulser nos joueurs, sans parler du premier but non valide”.
Zerhouni est quelque part comme ces joueurs algériens qui sont pourtant issus de l’immigration, mais avec ça, ils font le bonheur et la fierté de l’Algérie. Pour notre interlocuteur, l’immigration est légitime, les conditions et les objectifs diffèrent, « mais ça ne veut aucunement dire qu’on n’aime pas notre pays. Regardez seulement ce qu’ont fait les Verts».
Poursuivant la discussion sur le football, Zerhouni reconnait qu’il voue une grande admiration pour la sélection américaine, néanmoins il aime profondément l’Algérie et c’est pour cela qu’il compte supporter les deux sélections pour les voir toutes deux en second tour du Mondial.
Le Docteur Zerhouni pense-t-il à revenir s’établir en Algérie ? A cette question, il dira qu’il a toujours cette idée en tête même si tous les moyens sont fournis pour développer la science aux États-Unis. Il saisit l’opportunité pour appeler à ouvrir les portes à la recherche scientifique en Algérie, loin de toute autre considération. Il appelle à des relations établies suivant un plan national. (Echorouk-08.03.2010.)
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C’est lui qui oriente la recherche biomédicale mondiale. Elias Zerhouni dirige depuis six ans les National Institutes of Health aux Etats-Unis, qui comptent 27 instituts et centres de recherche. Son budget : 27 milliards de dollars, dont plus de 80% sont destinés à financer 50 000 bourses et aides, pour plus de 325 000 chercheurs de tous les Etats du monde. De l’Algérie où il est né, et où il revient régulièrement, il connaît bien les forces et les faiblesses de la recherche. Il a accepté de répondre à El Watan sur la stratégie à adopter pour former et garder les meilleurs scientifiques.
**Quelles sont les étapes les plus marquantes de votre mandat en tant que directeur de la recherche médicale ?
- D’abord, je dois vous dire l’honneur qui est le mien de diriger une telle institution. Au cours de ses 121 ans d’existence, les NIH ont considérablement amélioré la santé de toute l’humanité. Bien sûr, la nature elle-même nous enseigne que, pour durer, les choses doivent changer, s’adapter à un nouvel environnement. Les grandes institutions n’y font pas exception. Et aujourd’hui, nous sommes justement confrontés à un environnement en mutation. Certains de ces changements sont incroyablement positifs – telle que la portée de plus en plus grande de la connaissance scientifique. D’autres, incluant le fardeau de plus en plus lourd des maladies chroniques et la ténacité des maladies infectieuses à travers le monde, présentent d’énormes défis. Ma tâche, en tant que directeur, est d’aider les instituts nationaux de santé à s’adapter à cet environnement en mutation et de répondre concrètement à ces défis.
Par exemple, pendant mon mandat, les NIH ont élargi leur approche de la santé et de la maladie. Une de nos initiatives, le « Projet pour la recherche en neurosciences », nous fournit des outils pour mieux gérer les pathologies du système nerveux. Nous avons, par ailleurs, pris des mesures pour garantir que les résultats de toutes les recherches soutenues par les NIH soient rapidement disponibles pour le public. Nous avons quadruplé notre soutien à la recherche et à la formation internationale et entrepris d’importants changements internes pour aider les NIH à s’adapter aux mutations sociales et scientifiques de l’environnement. En prenant par exemple des mesures pour garantir que les jeunes scientifiques reçoivent tout le soutien dont ils ont besoin pour réussir dans l’environnement actuel très compétitif. Tout cela s’inscrit dans ce qui est probablement une de mes réalisations les plus importantes : la feuille de route pour la recherche médicale, un cadre stratégique qui facilite la recherche pluridisciplinaire.
**Qu’avez-vous fait lors de vos récentes visites en Algérie ?
- Je suis venu en juin dernier pour la Conférence ministérielle sur la recherche pour la santé dans la région africaine, une réunion préparatoire pour le forum ministériel mondial pour la recherche et la santé, qui se déroulera cette année à Bamako, au Mali. S’il est certainement vrai que la recherche biomédicale est devenue une aventure internationale, il est également vrai que la connaissance locale – de la culture comme des besoins en santé – doit servir de pont entre la connaissance scientifique mondiale et ses applications sur le terrain, localement. J’étais également venu en 2006, en tant que témoin de la signature d’un accord « science et technologie » entre les Etats-Unis et l’Algérie. Puis, une seconde fois, afin de rassembler des informations sur l’état actuel des établissements de santé et de recherche en Algérie. Cette information nous aidant à déterminer les meilleurs moyens de travailler avec les scientifiques algériens, dans un même but, celui d’améliorer la santé les citoyens et l’état de ses institutions médicales. A cette fin, j’ai emmené avec moi les membres du personnel des NIH qui travaillent pour développer les liens entre les scientifiques des NIH et d’Afrique du Nord. Ensemble, nous avons visité les établissements, nous avons parlé avec des dizaines de personnes et nous avons discuté de projets potentiels futurs. Depuis, nous travaillons pour construire une solide base de travail.
**Comment pouvez-vous aider à dynamiser la recherche biomédicale en Algérie, aujourd’hui léthargique ?
- D’abord, je ne pense pas que le programme de recherche biomédicale en Algérie soit « léthargique ». Il est encore à un stade relativement précoce de son développement. Aux Etats-Unis, cela a pris presque un siècle pour que la vision des leaders politiques et scientifiques soit traduite dans la réalité de la recherche scientifique en général, et de la recherche biomédicale en particulier. Alors, qu’est-ce que je suggérerais pour l’Algérie ? D’adopter un modèle qui a fait ses preuves. D’abord et surtout, à l’image de l’exemple américain, les décideurs doivent prendre conscience de l’importance de la recherche, et avoir une vision soutenue de son futur. Ensuite, cette vision doit être traduite dans un soutien institutionnel et financier à long terme. Sans un bon budget et sans excellentes universités et un personnel scientifique bien formé, vous ne pouvez pas avoir de programme de recherche fort. En même temps, vous avez besoin de mécanismes qui distribuent ces fonds aux scientifiques sur la base du mérite individuel. Dans ce procédé, j’accélérerais l’ouverture aux échanges internationaux, de même que j’accorderais une attention particulière aux besoins des jeunes scientifiques.
**Que pourraient faire les autorités algériennes pour freiner la fuite des cerveaux ?
- En fait, je dirais que la fuite des cerveaux, si cela existe réellement, est mieux appréhendée en tant que chance plutôt que problème. C’est une question de perspective. Une fuite des cerveaux suggère que de riches ressources existent déjà. Etant donné la nature de la recherche biomédicale aujourd’hui, les mouvements de scientifiques entre les pays et les institutions servent uniquement à faire d’eux de meilleurs scientifiques. Le défi, alors, est de déterminer au mieux comment les meilleurs chercheurs algériens reviennent en Algérie. Plus que ça, comment l’Algérie peut devenir un pays qui attire les meilleurs scientifiques pour la formation et la recherche, sans regarder leur pays d’origine. L’histoire de la médecine est riche d’exemples de docteurs et de scientifiques qui suivent les innovations où elles sont le mieux exprimées. Si l’Algérie espère attirer ses scientifiques ayant suivi une formation et ayant eu une expérience à l’étranger, elle doit continuer à élever le niveau de ses universités et de ses autres établissements de recherche. Ensuite, si elle souhaite devenir un réel centre international pour la recherche biomédicale, elle doit ouvrir les portes de ses institutions à toutes les personnes qualifiées.
**Les chercheurs algériens aux Etats-Unis sont-ils prêts à construire des ponts avec leur pays d’origine ?
- Construire des ponts avec les chercheurs algériens est pour moi une préoccupation de longue date. Cette année, justement, j’ai participé à des réunions qui m’ont donné l’opportunité de discuter de cela avec des scientifiques nord-africains dans la région de Washington DC. Nos échanges ont commencé au printemps dernier lors d’un dîner organisé chez H.E. Aziz Mekouar, l’ambassadeur marocain aux Etats-Unis, et qui a permis de réunir plus de trente chercheurs intéressés par l’idée de construire des ponts. Notre discussion a conduit à l’ouverture de la réunion annuelle de la société américano-marocaine pour les sciences de la vie à tous les chercheurs de la région du Maghreb et à une session spéciale « Relier le Maghreb ». J’interprète cela comme un bon signe pour l’avenir.
**Quel est votre message aux jeunes scientifiques algériens ?
- Mon message commencerait par un message aux scientifiques déjà établis : soutenez vos jeunes scientifiques ! Les étudiants talentueux, vos futurs scientifiques potentiels, ne choisiront une carrière dans la recherche que s’ils savent que des opportunités de formation et de recherche existent en Algérie. Maintenant, aux jeunes gens qui envisagent une telle carrière je leur dirais : prenez des risques, posez-vous des questions, suivez votre curiosité et votre passion sans vous soucier de ce que vous disent les autres. La meilleure science se trouve à la lisière de l’ignorance. A la frontière entre le savoir et le non-savoir, nous sommes tous ignorants. C’est ce qui rend la science si excitante : personne ne peut être sûr de ce qu’il va trouver aux horizons inexplorés. Vos questions sont aussi valides que celles de n’importe quel scientifique émérite. Et vos méthodes expérimentales apporteront la lumière sur ces horizons. Il y a une grande satisfaction intellectuelle dans la recherche. Mais il y a bien plus dans la stimulation mentale. Je crois que la recherche biomédicale apportera les réponses aux grands défis mondiaux d’aujourd’hui. Si nous espérons trouver ces réponses, nous aurons besoin d’autant de jeunes gens brillants et motivés que nous pourrons en trouver pour entreprendre ces recherches. Et à côté de cette satisfaction intellectuelle, je parlerais de l’épanouissement personnel qui est le nôtre quand on sait que notre travail contribue quelque part, pas seulement à l’amélioration de l’humanité, mais à celle de la planète. J’encourage tous ceux qui y sont enclins à explorer les opportunités de la recherche scientifique. Et je suis impatient d’apprendre les choses remarquables que vous allez découvrir dans un futur pas si lointain…(El Watan)
******Dr Elias Zehrouni, Représentant des Etats-Unis d’Amérique pour la Science et la Technologie
Bonjour,
Je suis le professeur Elias Zehrouni, je suis à l’Université Johns-Hopkins maintenant et à l’origine j’étais né en Algérie et je suis parti aux Etats-Unis à l’âge de 24 ans pour suivre des recherches. Et ce qui m’interessait à l’époque, c’est parce que j’étais très fort en maths et en physique, c’était de découvrir des méthodes pour imager le corps humain, imager la biologie et j’avais des idées un peu folles à l’époque. Mes profs me disaient “Mais écoute Elias, c’est pas quelque chose que tu peux faire ici” et quelqu’un m’a dit “Ecoute, le pays où c’est possible c’est les Etats-Unis, tu devrais y aller, essaye”.
Et je suis parti là-bas, j’avais même pas assez d’argent pour durer trois mois et quand je suis arrivé à l’Université Johns-Hopkins, c’était en 1975, tout jeune, j’ai parlé à mon professeur et je lui ai dit: “Ecoute, j’ai cette idée, je crois qu’on peut diagnostiquer les cancers du poumon en essayant d’utiliser un scanner et de mesurer le calcium”, quelque chose qui à l’époque était considéré comme un peu “science-fiction”. Et vous savez ce qu’il m’a dit? “Tiens, j’ai jamais entendu parler de cette idée, ben écoute, pourquoi pas?”
Et c’est un peu cette idée-là du “pourquoi pas?” qui est possible aux Etats-Unis alors que quand j’étais ici c’était surtout “mais pourquoi tu veux faire ça?”. Et cette idée-là c’est vraiment ce qui m’a permis à terme de vraiment bénéficier du système de recherche des Etats-Unis qui est basé sur le mérite. Donc j’ai commencé à faire ces études-là et puis ça a marché, ma recherche a donné des résultats et donc d’une étape à une autre, j’ai continué à faire des recherches dans les scanners, ensuite dans la résonance magnétique.
Nous avons déposé des méthodes qui sont maintenant utilisées dans le monde entier, des brevets et ce qui a vraiment été étonnant d’après moi, c’est qu’il n’y avait pas vraiment de plafond de verre, qu’au fur et à mesure avec les succès scientifiques que j’avais connus, en tant que médecin traitant à l’Université Johns-Hopkins et son hôpital, j’ai commencé à être connu aux Etats-Unis et jusqu’au point où je suis devenu Directeur de mon Département, ensuite Doyen à la Faculté de Médecine et un beau jour j’ai été élu à l’Académie de Médecine, à l’Institut de Médecine et puis d’une chose à l’autre, on m’a demandé de devenir Directeur de l’Institut National de la Santé des Etats-Unis, qui est le plus gros institut de recherche au monde avec un budget de trente milliards de dollars.
Je n’aurai jamais pensé que venant d’Algérie, j’aurai fini dans ce poste là et ça ce n’est pas mon mérite, ça dit quelque chose sur les valeurs des Etats-Unis en ce qui concerne le mérite, la science, la technologie et c’est pour ça que maintenant je suis l’envoyé special du Président pour essayer justement de partager ces valeurs et de dire à tous les enfants du monde: “Pourquoi Pas”? (source-site du gouvernement américain.11.02.2010.)
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