Scolarisation,sanctions pour les parents contrevenants

Gare aux parents qui manquent à l’obligation de scolarisation de leurs enfants. L’État va sévir. Les sanctions arrivent. Et pour cause, un décret concrétisant le caractère obligatoire de l’enseignement de base, dès l’âge de 6 ans, et ce, jusqu’à l’âge de 16 ans, a été approuvé par le gouvernement et est entré en vigueur, a annoncé le ministère de l’Éducation nationale dans un communiqué rendu public hier. Le tout nouveau texte prévoit des sanctions à l’encontre des parents récalcitrants. Pour le département de Benbouzid, l’équation est toute simple : La scolarisation obligatoire de 9 années est un droit consacré par les textes fondamentaux du pays. « Conformément aux objectifs fixés par la réforme du système éducatif, les instruments juridiques mis en place, à travers ce décret, permettront de venir à bout des dernières poches de déscolarisation et de réaliser pleinement le principe de la généralisation de l’enseignement et de sa démocratisation », a indiqué le même département. Il est clair qu’à travers cette nouvelle réglementation, les pouvoirs publics veulent encourager l’enseignement et réduire, cahin-caha, le taux de la déperdition scolaire qui ne cesse de prendre de l’ampleur ces dernières années. Le Centre national d’études et d’analyses pour la population et le développement (Ceneap) a révélé dernièrement que pas moins de 500 000 élèves (chiffre de 2006) sont exclus annuellement du système scolaire. Le chiffre est alarmant, même si du côté du ministère de l’Éducation on a tendance à minimiser un tant soit peu l’extension et l’aggravation de ce phénomène, soulignant que le taux global ne dépassait pas les 11%. C’est-à-dire 4% pour le cycle primaire soit 270 000 élèves et de 7% pour le cycle moyen. En tout état de cause, le mal est là. Les chiffres dans ce genre de situation importent peu. Et les solutions deviennent indispensables comme est nécessaire, voire même vitale la conjugaison des efforts de tous les acteurs concernés à l’image des APC et autres établissements scolaires. D’ailleurs, le texte en lui-même, définit, également, le rôle et les obligations des institutions diverses et des personnes concernées par son application, tels que les Collectivités locales et les chefs d’établissements scolaires qui ne « doivent plus procéder au renvoi d’un élève avant l’âge de 16 ans », a-ton ajouté.

UNE CARTE SCOLAIRE POUR AMÉLIORER LES CONDITIONS DE SCOLARISATION
Le deuxième texte a trait à l’amélioration des conditions de scolarisation des élèves à travers une grande maîtrise des paramètres de la carte scolaire, a précisé le ministère, arguant que la configuration du réseau des établissements scolaires, à travers le pays, fait apparaître des disparités intra et inter wilayas en termes d’équipements de base. Ce texte vient marquer la nécessité d’une plus grande coordination entre les différentes institutions et les services du ministère dans l’élaboration et la réalisation de la carte scolaire qui devra notamment faire partie intégrante de la politique générale de l’habitat et de l’aménagement du territoire. Quant enfin au troisième texte, celui-ci vient harmoniser le décret de mai 1991, initié conjointement avec le ministère de l’Intérieur et la récente loi sur l’Éducation nationale, est destinée à prévenir les dépassements dont a souffert la mission éducative dans un passé récent. « Ces dépassements ont trait à toutes les tentatives d’utilisation des établissements scolaires à des fins politiques et commerciales », précise le communiqué, rappelant que les établissements scolaires ont pour vocation unique de dispenser l’éducation et l’instruction à leurs élèves et ne peuvent, de ce fait, être destinés exclusivement qu’à des activités liées à leur mission originelle. Ce texte conforte ainsi les moyens légaux destinés à contrer toutes tentatives susceptibles d’éloigner l’institution éducative de sa véritable mission. Il convient de souligner que ces trois nouveaux décrets exécutifs s’inscrivent dans le cadre de la mise en oeuvre de la loi d’orientation sur l’éducation nationale de 2008. (Le Courrier d’Algérie-11.01.2010.)