Le Sahel, haut lieu de tension.1

**L’Afghanisation du Mali est en marche

Le Mali en miettes-A qui le tour?

**Par le Pr Chems Eddine CHITOUR – Lundi 14 Janvier 2013

Le Sahel, haut lieu de tension.1 chitour_une

Ça y est! Comme nous l’avons pédit dans un article précédent, l’Afghanisation du Mali est en marche! Pourquoi l’engouement des redresseurs de tort de l’Empire et de ses vassaux pour un pays qui, en théorie, est un désert au sens qu’il ne contient rien de comestible à moins que nous n’ayons pas toute l’information sur les réelles potentialités de ce pays voisin. (1)
Petit rappel: le Mali est devenu indépendant le 22 septembre 1960. Avec 14 517 176 habitants en 2009, la population malienne est constituée de différentes ethnies. Avec une économie encore essentiellement rurale, le Mali, pays enclavé, fait partie des 49 pays les moins avancés (PMA). La République du Mali tient son nom de l’ancien Empire du Mali fondé par Soundiata Keïta au xiiie siècle et qui a connu son apogée au xive siècle. Le Mali, avec ses 1 241 238 kilomètres carrés, est le plus vaste État d’Afrique de l’Ouest après le Niger. Le Mali est un pays en développement, avec 65% de son territoire en région désertique ou semi-désertique. L’activité économique est surtout limitée autour de la région fluviale irriguée par le fleuve Niger. Des entreprises multinationales ont développé les opérations de prospection de l’or en 1996-1998, et le gouvernement prévoit que le Mali deviendra un exportateur majeur d’or dans la région subsaharienne. En plus du coton (12e producteur mondial en 2004) et de ses dérivés (graine de coton), le Mali est un important producteur de mangues (200.000 tonnes). (2)
Le produit intérieur brut par habitant était estimé à 380 dollars en 2005 (selon World Development Indicators (WDI) database). Un important pourcentage de la population vit sous le seuil de pauvreté soit 36,1% (2005) avec un taux de chômage qui est très élevé soit de 30%. L’Indice de développement humain (IDH) est de 0,371 en 2007, 173e sur 177. L’Indicateur de pauvreté humaine place le Mali à la 107e sur 177. Avec 6,54 enfants par femme, le Mali possède l’un des taux de fécondité les plus élevés au monde. Le taux d’alphabétisation se situe entre 23 et 46% selon les sources. (2)
Ce n’est, donc, pas le Pérou et pourtant l’Empire veut le sauver malgré lui de ses démons islamistes, alors que le vrai problème est, comme nous le voyons, un problème de développement, la manipulation des foules au nom du Divin est plus facile quand les ventres sont vides, quand il n’y a plus de perspectives terrestres il reste l’Au-delà.

L'Afghanisation du Mali est en marche!

L’accélération des événements
Autre petit rappel du feuilleton malien: le 30 mars 2012, la rébellion touarègue et les groupes islamistes armés alliés à Aqmi prennent le contrôle des capitales des trois régions du nord du Mali: Kidal, Gao puis Tombouctou. Le 1er avril, un coup d’Etat militaire à Bamako a renversé, le 22 mars, le régime du président Amadou Toumani Touré, la junte a invoqué l’échec du régime contre la rébellion. Le 13 avril, Dioncounda Traoré est investi président par intérim, en vertu d’un accord entre la junte et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) prévoyant le retour du pouvoir aux civils. Il menace d’une «guerre totale et implacable» les rebelles touareg et les groupes islamistes dans le Nord. Le 27 juin, Aqmi et ses alliés du Mouvement pour l’unicité du djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et d’Ansar Eddine écrasent les rebelles du Mnla, puis les chassent de Tombouctou et ses environs. Le Mnla, allié au début de son offensive aux groupes islamistes, puis marginalisé, ne contrôle plus aucune place forte dans la région. Le 28 juin, dès le lendemain, les islamistes armés, devenus les maîtres absolus du Nord, entament la destruction de mausolées de saints musulmans de Tombouctou. Le 12 octobre, l’ONU adopte une résolution préparant le déploiement d’une force militaire et donnant quarante-cinq jours aux pays ouest-africains, qui en constitueront le noyau, pour préciser leurs plans. Le 11 novembre, des dirigeants de la Cédéao et d’autres pays africains décident d’envoyer 3300 militaires pour un an afin d’aider l’armée malienne à chasser les groupes islamistes du Nord. Le 11 décembre, démission forcée de Cheick Modibo Diarra du poste de Premier ministre. Son successeur, Diango Cissoko, est nommé le lendemain. Le 20 décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU donne son feu vert au déploiement d’une force internationale au Mali, sans fixer de calendrier précis. Le 10 janvier 2013, les islamistes s’emparent de la localité de Konna à 70 km de Mopti. Le 11 janvier, en fin d’après-midi, Francois Hollande confirme l’engagement des forces armées françaises au Mali, «le temps nécessaire».(3)
Curieusement, ces dernières semaines notamment avec les accords de Ansar Eddine et du Mnla à Alger, qui devaient ensuite être reçus par les responsables de la Cédéao pour une solution négociée, avaient fait miroiter une possible paix sans intervention militaire. Tout s’est précipité. Une résolution fut arrachée aux Nations unies le 20 décembre 2012, elle autorise une intervention en cas d’échec de la diplomatie. Cette diplomatie qui n’a pas eu à faire ses preuves puisque trois semaines après, la France intervenait pour stopper les mouvements se revendiquant d’un Islam fondamentaliste, sans accord du Conseil de sécurité.
La France, craignant, dit-on, que le nord du Mali ne devienne, au coeur de sa sphère d’influence en Afrique, un sanctuaire de groupes terroristes, a décidé d’intervenir militairement, déployant vendredi des Mirages et des hélicoptères de combat pour stopper une colonne de combattants avançant vers le Sud. Il s’agit, selon le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, de «stopper la menace terroriste». Cette menace, a-t-il déclaré lors d’une courte intervention télévisée samedi matin, porte non seulement sur les pays africains, mais aussi «sur la France et l’Europe». L’intervention au Mali a été engagée après le forcing français pour l’adoption, le 20 décembre, de la résolution 2085 par le Conseil de sécurité de l’ONU. Pour autant, aucune résolution de l’ONU n’autorise (ni n’interdit du reste) l’intervention française. Lorsque Assad invoque la présence terroriste représentée par Al Qaîda (pourtant apparemment bien avérée, notamment dans le cas de la prise de la base militaire de Taftanaz), les intérêts de la France, ne l’oublions pas, résident aussi dans les ressources en uranium dont dépendent ses centrales, principalement situées au Niger. Il y a des intérêts stratégiques à protéger. Invité du journal de 20h de France 2 samedi soir, Jean-Yves le Drian n’a pas exclu que les troupes françaises remontent jusqu’à Tombouctou, une ville située dans le nord du Mali et contrôlée par les rebelles islamistes. «Il n’y a pas de blocage dans les plans d’action de nos forces, donc pourquoi pas, un jour. Toutes les hypothèses sont possibles.» Nous sommes donc partis pour un possible enlisement.

Les réactions
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a jugé hier que la reprise des affrontements au Mali rendait «nécessaire une accélération de l’engagement international» pour restaurer l’intégrité territoriale de ce pays. Même le secrétaire général de la Francophonie s’est fendu d’un communiqué sur une «mobilisation urgente» en faveur d’une intervention internationale au Mali.
Les médias ne tarissent pas de scoops sur une totale unanimité de la communauté internationale – comprenons les pays occidentaux – applaudissant la mort d’une centaine d’hommes parce que «ce sont des terroristes». En France, l’unanimisme de la classe politique française est totale. Il y a tout de même des bémols. Marine Le Pen, quant à elle, semble bien plus prudente. Elle légitime l’intervention française tout en émettant ce paradoxe: «Cette intervention légitime révèle, cependant, un cruel paradoxe quand on sait que les gouvernements français ont contribué à faire le lit des islamistes en Libye et en Syrie en apportant aide, assistance et armes aux fondamentalistes de ces pays, utilisées aujourd’hui pour attaquer un allié historique de la France.»
Jean-François Chalot y voit une ingérence malsaine au nom du grand capital: «Ils sont tous là, droits dans leurs bottes, pour soutenir l’intervention militaire française au Mali. Ils sont bien alignés, au complet: le PS, les deux fractions de l’UMP unies en la circonstance et le FN… Il n’y a pas ici de contraintes budgétaires qui tiennent… L’intérêt supérieur des capitalistes prime avant tout. C’est le retour de la sainte France-Afrique, dénoncée, hier, par une gauche dans l’opposition et acceptée aujourd’hui par une gauche libérale au pouvoir. Il ne manque plus que l’Église pour aller bénir les bombardiers…. C’est comme en 14, vive les marchands de canons! Le matraquage médiatique a été bien mené: on présente les islamistes aguerris, sanguinaires qui attaquent le Mali en oubliant qu’au moment de la chute de Khadafi des hommes lourdement chargés et bien équipés militairement ont traversé le grand désert pour venir au Mali. Lorsque le Mnla, Mouvement national pour la libération de l’Azawed, a proclamé l’indépendance du nord du pays, il a obtenu le soutien bienveillant et actif financièrement et politiquement de la France…. La lutte contre l’islamisme radical n’est qu’un leurre… Ici, l’impérialisme le combat alors que là-bas, juste à côté, en Libye, le même impérialisme l’a aidé à accéder au pouvoir…. C’est la géopolitique et les intérêts économiques qui priment, c’est ainsi que les États-Unis essayent, de leur côté, de réduire l’influence française et d’assurer une présence politique et économique en Afrique… Voici les vrais enjeux. Le peuple du Mali est sacrifié.» (4)

Les actions décalées de l’Algérie
La solution politique à laquelle croit l’Algérie et qu’elle a martelée contre vents et marées, a fait long feu. Pourtant, on pensait que l’accord d’Alger de la semaine dernière entre les différentes factions, Mnla, et Ansar Eddine pour une résolution politique a fait miroiter, un moment, un début de solution. Il n’en fut rien, l’accord fut rapidement dénoncé. Avec un échec sur toute la ligne des tentatives diplomatiques algériennes d’éviter la guerre.
Un conflit est à nos portes, et la Télévision algérienne n’en parle pas. La rencontre tripartite Algérie-Tunisie-Libye sur la sécurisation des frontières a conforté la solution politique préconisée par l’Algérie. Même une tentative de mise en oeuvre des méthodes de résolution des conflits «à l’ancienne» a échoué. Les factions maliennes boudent la rencontre d’Adrar. Les représentants des différentes factions maliennes n’ont pas fait le déplacement pour la rencontre prévue à Adrar. Côté algérien, même les personnalités politiques désignées pour ces négociations se sont abstenues de venir – hormis quelques membres de la société civile algérienne, des notables de Tamanrasset, d’Illizi et de Ouargla – à la réunion préparatoire du conclave qui s’est déroulée, au niveau de la zaouïa de cheikh Moulay Touhami.
L’échec de la médiation algérienne qui voulait barrer la route à l’intervention française était prévisible. On ne lutte pas contre l’Empire avec des tire-boulettes. Il est à craindre que l’Algérie ait de moins en moins de poids politique dans le Sahel. Il serait grand temps qu’elle reconsidère la préservation de ses intérêts à la lumière des nouveaux enjeux, de la nouvelle géopolitique des relations internationales. Il est grand temps aussi que l’on explique aux Algériens les vrais défis pour les mobiliser le moment venu pour défendre en connaissance de cause le pays.
Dans un discours célèbre, le grand Aimé Césaire parlant de l’indépendance des pays colonisés, écrivait: «La lutte pour l’indépendance c’est l’épopée, l’indépendance acquise c’est l’épopée». Cette sentence sans concession s’applique merveilleusement aux pays africains suite à des décolonisations ratées. La France-Afrique – que l’on soit de droite ou de gauche – est un invariant. Elle n’est en fait qu’un post-colonialisme ou mieux encore un néo-colonialisme, où l’ancienne puissance coloniale tente de maintenir d’une façon ou d’une autre son pouvoir en adoubant, ou en éliminant, ceux qui contredisent ses intérêts. Cinquante après, le continent africain francophone est plus atomisé que jamais.
En fait, dans cette affaire, nous avons la pénible impression que les différents acteurs africains jouent une partition écrite ailleurs avec un champ, un rôle à jouer. D’abord, il faut que les médias diabolisent ad nauseam des barbus barbares qui coupent les mains, c’est ensuite la parodie de la Cédéao dont on sait que le mécanisme de fonctionnement est ailleurs. Cette Cédéao ayant reçu comme instruction de pousser à la roue de l’aventure militaire. C’est aussi l’énigme de l’Union africaine devenue aussi boutefeu avec un commissaire à la Sécurité totalement dépassé et une présidente qui en appelle à l’Otan pour la délivrer d’un monstre que ce dernier a créé et alimenté en armes après le lynchage de Kadhafi et l’ouverture de son arsenal à tout vent.
Le partage du monde en sphère d’influence fait que les Etats-Unis laissent la bride sur le cou à la France car traditionnellement l’Afrique lui «appartient». Cependant, il ne faut pas se leurrer puisque le Mali s’avère comestible, il n’est pas interdit de voir apparaître l’Otan d’autant que l’Union africaine appelle l’Otan à son secours pour déloger des Africains entre eux. Le forcing est fait à travers la Cédéao, club de tyrans sous la botte française pour pousser à la roue, elle va participer à la curée. Il est hors de doute que les islamistes vont être laminés, des troupes étrangères resteront à demeure pour stabiliser le pays qui va plonger dans le chaos et ne se relèvera pas de sitôt. La néo-colonisation est en marche. Le Mali est en miettes, à qui le tour?
Curieusement, le colonialisme anglais, aussi répréhensible soit-il, a su créer une structure post-décolonisation: le Commonwealth qui est accepté plus sereinement. Il est à craindre que la France continue de croire que seule la force lui permettra de protéger son pré carré. Pourtant, la France peut contribuer à faire émerger une vraie alternance si elle veut un jour continuer à apporter son génie dans le cadre d’un partenariat win-win et surtout avec une égale dignité. On fermera alors la parenthèse honteuse d’une colonisation européenne abjecte avec l’élimination de Lumumba au profit d’un Mobutu, d’un Tschombé et autres scories de l’histoire.Pr Chems Eddine CHITOUR – Lundi 14 Janvier 2013-L’Expression
1. http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_chitour/151628-premier-domino-apres-l-effritement-de-la-libye.html
2. Le Mali: Encyclopédie Wikipédia
3. Mali: De l’occupation du Nord…Le Monde.fr | 11.01.2013
4. agoravox.fr/actualites/politique/article/troupes-francaises-hors-du-mali

**Les autorités maliennes et françaises empêchent les journalistes de travailler

Une guerre sans images !?

Chaque soir, la même scène dans le hall de l’hôtel à Bamako. Les équipes de reporters, télé, photos, radios, écrit, reviennent, frustrées et furieuses : on ne passe pas. Tous ceux qui grimpent vers le Nord se heurtent à des barrages de police et de l’armée. Et se font arrêter et refouler. Cinq heures de route jusqu’à Segou, la base de départ, et deux ou trois heures de plus pour essayer d’aller au contact. Rien à faire. Le passage est bloqué avant Mopti et Sévaré. Et rien ne sert de brandir l’autorisation qui est délivrée par le ministère de la défense et de l’information. Ou plutôt, sans elle, on se fait arrêter bien plus vite. La faute aux Maliens ? Ben voyons…Quant on sait le rôle de la France aujourd’hui, ici, on imagine mal que cela puisse se faire contre sa volonté. Retour à la case départ à Bamako, donc. Pour quoi faire ? Une visite de la base militaire à l’aéroport, des communiqués officiels et… pour le reste, voyez directement à Paris pour les autorisations ou les informations. Pour un reporter, cela tourne au cauchemar. Il ne lui reste plus qu’à sonder les cœurs et les ministères à Bamako. Allez… « Vive la France » et passons à autre chose. Résultat : une guerre sans images, sans bilan et surtout sans information contradictoire sur le terrain. Une guerre sans faits. Nous avons déjà connu cela. Lors de la sinistre farce « Tempête du désert » de la guerre du Golfe. Rappelez-vous. Interdictions de se rendre dans le désert, Police militaire saoudienne qui pourchassait les journalistes rebelles, communiqués en béton armé, flot d’images obscènes style coloscopies ratées où inévitablement l’image s’enflammait, irradiée, au moment où la bombe avait touché « l’objectif ». Et à Paris, sur des images fournies par l’armée américaine, face à des schémas colorés, des experts en studio capables de dire avec science le contraire de ce qu’ils avaient dit la veille. Ou de répondre avec précision à des questions inutiles. Sans oublier les journalistes « embedded » dans des unités perdues au milieu de nulle part et qui signaient leurs dépêches de cantine par « quelque part dans le désert d’Arabie Saoudite ».  A ce jeu, les grands médias, américains notamment, avaient perdu leur âme. Le Mali, c’est ici, plus près de chez nous, en Afrique francophone, sans l’armée américaine. Et pourtant, à force de ne rien pouvoir couvrir, on s’expose à une info faite de briefings, de communiqués, d’images fournies par les militaires et de questions sur ce qui se passe à quelques kilomètres plus loin. Tous les professionnels le savent : les images n’ont aucune valeur, – aucune-, si elles ne sont pas commentées, traitées, remises dans leur contexte par ceux qui les ont recueillies. Bien sûr, il y a un problème de sécurité. Et Aqmi se prendrait bien quelques otages de plus, histoire de garnir son garde-manger puisque les mauvais jours ont commencé. La sécurité, oui…il s’agit bien d’une guerre. Et comme on a fini par renoncer à la fable du Zéro mort chez les soldats, il faut renoncer à celle du Zéro risque chez les reporters. En Syrie, entre les forces d’Assad et les rebelles, des reporters meurent pour rapporter une information sérieuse et qui fait honneur. Quant aux otages… Là aussi, il ne s’agit pas pour un journaliste de se ruer dans les bras des islamistes. Rien ne fait plus horreur à un reporter que l’idée d’être détenu, immobilisé, planté sur le sable pendant des mois ou des années. Peut-être faut-il reconnaître à ceux qui font ce métier depuis cinq, dix, vingt, trente ans une certaine capacité à ne pas faire n’importe quoi. Une responsabilité, voire une compétence dans l’exercice de leur métier. Sans lui demander l’impossible, la capacité à s’approcher du feu sans jamais se brûler. Les risques du métier, ni plus, ni moins. Et le droit à une information digne de ce nom. Les militaires français sont engagés sur le terrain. Avec les militaires maliens. Et bientôt d’autres armées africaines. Il y aura des batailles, des populations en danger, des populations en souffrance, peut-être des bavures, le risque de massacres, de fausses accusations, des faits à vérifier, une approche permanente de la vérité à mener… Qui ira recueillir les témoignages, qui racontera cette guerre, qui fera tout cela ? Il est encore temps. Qu’on laisse travailler les reporters. Tous médias confondus. Sans se sentir obligé de les materner. Et sans se sentir dans l’obligation de les tenir au plus loin des lieux de l’action ? En un mot, qu’on laisse les médias faire leur travail. Normalement. * Le Nouvel Observateur-16.01.2013.

*********Louisa Hanoune:

« Arrêtez le massacre des peuples »

Mme Hanoune appelle à l’organisation d’une conférence d’urgence pour arrêter la guerre au Mali.

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Fidèle à sa position politique de non-ingérence dans les affaires internes des Etats, Louisa Hanoune tire à boulets rouges sur les instigateurs de la guerre au Mali. «La France et l’Amérique ne voient que leurs intérêts au Sahel. Ce sont eux qui ont préparé les ingrédients de la guerre, à commencer par le soutien aux groupes terroristes. Maintenant, ils viennent les combattre, sous prétexte de lutter contre le terrorisme international», a-t-elle indiqué hier, lors d’une conférence de presse au siège de son parti à Alger. Pour appuyer le principe de non-ingérence, Mme Hanoune dira que «ce qui a sauvé l’Algérie pendant la tragédie nationale, c’est le principe de non-ingérence dans ses affaires».
La secrétaire générale du Parti des travailleurs appelle toutes les forces vives, nationales et internationales, pour organiser dans les prochaines semaines, une conférence d’urgence sur la non-ingérence dans les affaires internes des pays afin de sensibiliser les décideurs sur le principe d’arrêter la guerre au Mali. «C’est à cause de l’ingérence dans les affaires internes des pays, que des groupes terroristes activent en force», dit-elle.
Les partisans de l’ingérence dans les affaires internes des pays placent les groupes terroristes «comme un alibi pour lutter contre le terrorisme, mais en réalité, ils le font pour s’installer et développer leurs intérêts dans les pays visés», selon Hanoune. Evoquant la position politique et militaire de l’Algérie, la patronne du PT soutient ouvertement les déclarations du Premier ministre Abdelmalek Sellal.
«L’Algérie refuse et dénonce toute ingérence politique ou militaire dans le conflit au Mali.
Le Premier ministre l’a déclaré publiquement lors de la visite de son homologue malien», souligne-t-elle. Par ailleurs, la fermeture des frontières algériennes est une réponse claire et nette à ceux qui veulent impliquer l’Armée algérienne dans une guerre qui ne la concerne pas, tout en appelant la société civile dans toutes ses composantes, à soutenir la position algérienne, comme un seul homme, afin de préserver la paix et la stabilité du pays, précise-t-elle.
Quelle que soit la pression interne ou externe, l’Algérie ne devra en aucun cas s’impliquer dans la guerre au Mali, car, ajoute-t-elle, l’implication de l’Armée populaire nationale dans le conflit malien, aux côtés des forces externes, ne sera ni plus ni moins qu’un affaiblissement de la stabilité du pays qui ouvrira ensuite les portes à leur installation pour longtemps au Sahel.
Revenant sur les déclarations du Premier ministre malien en Algérie, qui a déclaré que «l’Algérie et le Mali convergent vers la même position politique», Mme Hanoune affirme, a contrario: «Nous ne sommes pas d’accord avec lui. Lui appelle l’Algérie à les aider dans l’action militaire. Mais, les soutenir militairement, constitue un renfort pour les puissances étrangères qui veulent s’installer dans la région du Sahel», a-t-elle répondu.*L’Expression-16.01.2013.

**Les frontières algériennes à rude épreuve

* infiltration des Jihadistes et flux des réfugiés

150.000 personnes ont déjà fui le Mali

500.000 personnes ont été déplacées depuis que les groupes islamistes armés ont pris le contrôle du nord du Mali alors que les risques d’infiltration de groupes terroristes sont de plus en plus à redouter.

La guerre s’est installée. Le conflit malien s’est emballé. Les populations fuient les zones de combat. Est-ce l’annonce d’une catastrophe humanitaire? C’est à craindre. Les groupes islamistes armés tentent quant à eux de desserrer l’étau en faisant diversion ou de se replier vers les pays frontaliers et en territoire algérien où ils avaient par le passé, pas trop lointain, tenté des actions spectaculaires. Attentat de Tin Zaouatine à la frontière avec le Mali (à 550 km de Tamanrasset) qui a coûté la vie à sept gendarmes et deux gardes communaux en 2010, contre le groupement de gendarmerie de Tamanrasset, en mars 2012, et contre le siège du commandement régional de la gendarmerie de Ouargla, en avril 2012…
Des actions qui portent le sceau des fractions islamistes armées (Al Qaîda et le Mujao) soumises au déluge de feu des bombardiers français. Leur traque a commencé. Les Américains lancent la chasse contre Al Qaîda et promettent de booster cette nébuleuse terroriste et ses démembrements hors d’Afrique du Nord et du Mali.
Le ton est ferme. «Je réaffirme que nous avons la responsabilité de poursuivre Al Qaîda où qu’elle se trouve. Nous l’avons poursuivie en Afghanistan et au Pakistan et nous allons après elle au Yémen et en Somalie. Et nous avons la responsabilité de veiller à ce que Al Qaîda ne puisse pas établir une base d’opérations en Afrique du Nord et au Mali…», a déclaré le 14 janvier le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta. Une opération qui ne peut aboutir que si les pays de la région et l’Algérie y seront associés. Les propos du chef du Pentagone, lors d’un point de presse à bord de l’avion qui était en route vers Lisbonne, ont confirmé que de telles consultations ont bien eu lieu. «Les Etats-Unis ont travaillé avec leurs partenaires régionaux pour élaborer des plans afin de faire face à cette menace» a indiqué le responsable américain lors d’un point de presse tenu à bord de l’avion qui se dirigeait vers Lisbonne, la capitale portugaise.
L’Algérie qui vient d’annoncer la fermeture de sa frontière avec le Mali indique que la «souricière» se met en place. «La lutte contre le terrorisme et le crime transnational organisé qui relève de la responsabilité nationale de chaque pays, mais incombe également aux pays de la région et à la communauté internationale, conformément à la stratégie des Nations unies de lutte contre le terrorisme» a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, qui a tenu à souligner à ce propos: «Nous avons réitéré notre position sur la légitimité du recours à la force pour l’éradication de ces fléaux et nous avons souligné que la coopération internationale dans ce domaine reste une nécessité et une exigence».
Nul doute que les frontières seront mises à rude épreuve. D’autant plus qu’il y aura à gérer le phénomène des déplacements de populations qui fuient les combats.
150.000 personnes ont fui le Mali vers les pays voisins alors que le nombre de Maliens déplacés dans le pays avoisine les 230.000 a indiqué hier le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR). Près de 30.000 civils ont été déplacés depuis l’offensive lancée, il y a une semaine, par des groupes armés, avait rapporté, lundi, le porte-parole adjoint de l’ONU. «On craint que le nombre de personnes affectées ne soit plus grand car il y a des informations selon lesquelles certains groupes islamistes ont empêché des gens de se diriger vers le Sud» s’inquiète Eduardo Del Buey.
«Le ministère mauritanien de l’Intérieur a confirmé que des milliers de réfugiés en provenance du Mali se dirigent vers la frontière avec la Mauritanie.
Par contre, un nombre peu important de réfugiés a été observé, arrivant au Burkina Faso et au Niger», a indiqué M.Del Buey.
Ces mouvements massifs inquiètent les responsables du Programme alimentaire mondial. Le PAM, qui souffrirait d’un manque de financement de l’ordre de 129 millions de dollars pour répondre aux besoins des populations maliennes déplacées, craint que les pays d’accueil qui se remettent péniblement de la sécheresse ne puissent faire face à un tel afflux de personnes…La guerre au Mali met au grand jour le dénuement des populations de la région du Sahel…*L’Expression-16.01.2013.

Un membre d'Ansar Dine dans les rues de Tombouctou. Photo prise par Omar, un habitant de la ville (DR)

**Dans les villes du Nord, à Gao et à Tombouctou, les djihadistes se font plus discrets

ils ont peur de se faire lyncher par la population

Les djihadistes  se font beaucoup plus discrets dans les villes du nord qu’ils occupent depuis neuf mois.A Gao, où plusieurs positions des djihadistes ont été bombardées par la France dimanche, plus personne ne répond au téléphone depuis hier. Et pour cause : les islamistes ont tout bonnement coupé les télécommunications. A Tombouctou, jusqu’ici épargnée par les frappes, Oumar a attendu d’être rentré chez lui pour répondre à notre coup de fil à l’abri des regards : « Quand ils nous voient en train de téléphoner, ils nous soupçonnent de donner des informations aux militaires français et maliens et confisquent nos téléphones », explique-t-il. « Beaucoup de djihadistes sont morts ou ont été blessés au front, à Konna, sous les frappes des forces françaises », assure Ousmane, un autre habitant de la ville joint également au téléphone. Il reste quelques chefs étrangers, mais la plupart de ceux qui étaient restés en ville ou qui y sont revenus sont maliens, raconte-t-il. hier, quand on a vu quatre avions survoler la ville, les djihadistes ont été pris de panique », rapporte Oumar. Ils ont quitté leur QG, et évitent de se rassembler au même endroit : « Ils se cachent dans la Maison de l’artisanat près du marché, dans les écoles, et dans d’autres lieux publics », témoigne-t-il. « Ils sont très mobiles, changent tout le temps de lieu et rasent les murs. Ils ont enlevé les drapeaux noirs de leurs pickups et ont acheté des habits pour pouvoir mieux se fondre dans la population », poursuit-il. « Ils ont même abandonné les check-points aux abords de la ville ». A Gao, « je n’ai pas eu d’informations sur d’éventuelles victimes civiles », raconte Cheikh Tandina, un journaliste de Gao réfugié à Bamako qui a réussi, hier soir, à joindre quelques uns de ses amis avant que les lignes téléphoniques ne soient coupées. « Mais il y a eu apparemment de nombreuses victimes chez les islamistes lors des bombardements », ajoute-t-il. « Il y a, semble-t-il, beaucoup moins de djihadistes dans la ville. Beaucoup étaient partis au front et ne sont pas revenus », rapporte-t-il. »Nombre de recrues locales seraient mortes à Konna, notamment des membres des Ganda Izo (les milices d’autodéfense de la région de Mopti, NDLR) qui avaient rejoint le Mujao ». « D’autres locaux qui avaient été recrutés par les islamistes du Mujao se cachent dans la population », souligne-t-il lui aussi. Et d’avancer une hypothèse : probablement ont-ils « peur de se faire lyncher »…A Gao comme à Tombouctou, l’annonce de la fermeture des frontières des pays voisins et les combats qui font rage au centre du pays ont coupé les accès aux populations tentées de fuir les villes du Nord. Résultat, elles se retrouvent piégées. « Les habitants ont peur, ils savent qu’il va y avoir des morts, mais ils savent aussi qu’ils vont être enfin libérés des islamistes », rapporte le journaliste. « Mais ils vont aussi subir toutes sortes de pénuries, il risque d’y avoir de graves conséquences humanitaires et sanitaires », s’alarme-t-il. A Tombouctou, Oumar partage cette inquiétude : « Avec la fermeture des frontières, il est difficile désormais de se ravitailler ». « Heureusement, la récolte de riz a été bonne », fait remarquer Amssétou, une retraitée de Tombouctou. En fond sonore, on entend les rires de ses petits-enfants. Vous n’avez pas peur pour eux ? « On vit vraiment dans l’espoir maintenant », répond-elle. « On n’ose pas encore sortir dans les rues sans le voile, mais les islamistes ne font plus trop attention à nous, ils sont trop préoccupés par la guerre. » Et d’insister : « Vraiment, on a enfin de l’espoir ».*le Nouvel-Obs-17.01.2013.

** l’Organisation de la coopération islamique appelle à un cessez-le-feu

Le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) s’est dit, hier «profondément préoccupé» par la situation au Mali, exhortant «à la retenue de toutes les parties en conflit» et souhaitant une «solution pacifique». Dans un communiqué, Ekmeleddin Ihsanoglu a appelé à un «cessez-le-feu immédiat» dans ce pays membre de l’Organisation, et à un retour aux négociations entre autorités maliennes et rebelles du nord du Mali. L’OCI, basée à Jeddah, en Arabie Saoudite, regroupe 57 pays. D’autre part, près de 30 000 personnes pourraient avoir été déplacées à la suite des combats qui ont lieu dans le centre et le nord du Mali, a indiqué un porte-parole de l’ONU. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré lundi que le conflit dans le nord du Mali a déclenché une vague de déplacements dans le pays et vers les pays voisins, déracinant un demi-million de personnes et mettant ainsi la pression sur des communautés d’accueil déjà vulnérables et qui sont toujours en train de se remettre des impacts de la sécheresse au Sahel. Les forces du gouvernement malien combattent les rebelles qui ont réussi à prendre le contrôle de la moitié nord du pays après le coup d’Etat militaire de mars 2012, lors duquel le président, démocratiquement élu, a été renversé par des soldats mutins.*L’Expression-16.01.2013.

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*Au cinquiéme jour des raides de l’aviation française au Mali

François Hollande défend sa guerre

Dans une conférence de presse qu’il a animée, hier, en marge de sa visite à Dubaï, le président François Hollande a clarifié devant la presse internationale les objectifs de la guerre que mène son armée en territoire malien tout en rassurant la communauté internationale que la France «n’a pas vocation à rester au Mali». Elle se retirera dès que la force africaine sera prête à prendre le relais.
M.Hollande a rappelé que cette intervention militaire avait trois objectifs: arrêter l’agression des islamistes, sécuriser Bamako et préserver l’intégrité territoriale du pays. «Nous avons trois buts dans notre intervention (…)», a-t-il dit lors de la même conférence de presse. Il s’agit en premier «d’arrêter l’agression terroriste», «de sécuriser Bamako où nous avons plusieurs milliers de ressortissants», et de permettre au Mali «de recouvrer son intégrité territoriale, mission confiée à la force africaine qui a notre appui», selon lui. M.Hollande a souligné par ailleurs, que cette intervention «s’effectue dans le cadre de la légalité internationale avec la demande express des autorités maliennes, le soutien de tous les pays africains et l’appui de l’Europe», notant dans ce sens que le Maroc et l’Algérie avaient autorisé le survol de leur territoire par les avions militaires français engagés au Mali. «Le ¨président Abdelaziz Bouteflika a autorisé le survol de l’Algérie par un certain nombre de nos avions», a confirmé M.Hollande lors d’une conférence de presse. «Le Maroc nous a autorisés également à survoler son territoire». L’Algérie a également fermé sa frontière pour couper la route aux jihadistes voulant s’y réfugier, a rappelé le chef de l’Etat français.
Il a ajouté que son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, qu’il a rencontré, hier, à Abou Dhabi, «a déjà pris une décision qui est de sécuriser sa frontière avec le Mali, donc de la fermer dans l’hypothèse où des terroristes voudraient s’y réfugier».
Sur le soutien des Etats européens, François Hollande rappelle que sur le plan politique, tous les pays sont «convaincus que nous avons pris la bonne décision». Il rappelle aussi que plusieurs pays soutiennent logistique ment la France.
Les Etats-Unis sont disposés à fournir à la France toute l’aide nécessaire, notamment en matière de renseignement contre les islamistes, dont ceux d’Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) afin de rétablir la sécurité au Mali, a déclaré hier à Lisbonne, le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta. Le responsable américain a exclu tout déploiement de forces US sur le terrain. «Notre espoir est de pouvoir travailler avec les Français pour fournir toute l’assistance que nous pouvons pour les aider dans leurs efforts», a déclaré M.Panetta à l’issue d’une rencontre avec son homologue portugais, José Aguiar-Branco.
«Notre espoir est qu’ils parviennent à réussir et à établir une meilleure sécurité au Mali», a-t-il ajouté en précisant: «Nous n’envisageons pas de mettre un pied américain sur le terrain.» Toujours à propos de cette guerre, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, a souligné avant-hier, «l’urgence d’appliquer tous les aspects» de la résolution 2085 qui vise à restaurer pleinement l’ordre constitutionnel et l’intégrité territoriale du Mali.
Dans le cadre des efforts déployés en vue d’accélérer la mise en oeuvre de la résolution 2085 du Conseil de sécurité, le représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, a, de son côté, rencontré le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Djibrill Bassolé, et doit se rendre à Bamako afin de discuter avec les dirigeants maliens.*L’Expression-16.01.2013.

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*La France intervient militairement au Mali

La guerre à nos frontières

Après plusieurs mois de tractations diplomatiques, l’opération militaire a fini par être enclenchée au nord du Mali. Des soldats étrangers, français notamment, se sont déployés sur le sol malien pour repousser l’avancée des islamistes vers la capitale Bamako. La guerre pourrait compromettre le dialogue entamé entre les parties en conflit et que l’Algérie a tenté de faire admettre.

Les adeptes du dialogue politique pour le règlement de la crise malienne ont fini par déchanter en perdant la bataille devant les va-t-en guerre, la France à leur tête.

Troupes françaises embarquant pour Bamako à N'Djamena, au Tchad, samedi.

En effet, les forces armées françaises sont intervenues par surprise au Mali, à partir de vendredi après-midi. Samedi matin, l’armée malienne attaquait les dernières poches de résistance des islamistes à Konna, ville du centre tombée la veille aux mains des islamistes.

La contre-attaque franco-malienne était partie de Sévaré, localité située à 70 kilomètres au sud de Konna, dotée du plus important aéroport de la région. Selon des témoins, des avions militaires français y avaient atterri dès jeudi pour débarquer des armes et des soldats.

Avant que François Hollande ne s’exprime, le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, avait décrété l’état d’urgence sur l’ensemble du pays et appelé chaque citoyen malien à «se sentir investi de la lutte con-tre le terrorisme». «On nous impose la guerre, disait-il, le Mali portera une riposte cinglante et massive à ses ennemis».

Le président François Hollande (vendredi) puis le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian (samedi) ont confirmé l’implication des forces françaises. Ce dernier a annoncé qu’un soldat français nommé Damien Boiteux, un jeune officier pilote basé au 4e régiment d’hélicoptères de combat de Pau, avait été mortellement blessé lors d’un raid aérien contre une colonne terroriste.

Le président Hollande, qui a annulé samedi un déplacement prévu à Marseille, avait déclaré pour sa part avoir répondu à «la demande d’aide du président malien, appuyée par les pays africains de l’Ouest». Il avait ajouté que cette intervention «durera le temps qu’il faudra», soulignant la nécessité de protéger les 6 000 ressortissants français vivant au Mali.

Ceux-ci ont, par ailleurs, été invités par le quai d’Orsay à quitter le pays lorsque leur présence n’y est pas indispensable. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a déclaré vendredi : «Nous avons informé l’UA, la Cédéao et nos amis algériens hier soir». Alger, qui défend la solution politique négociée pour une issue à ce conflit malien, n’a pas encore réagi.

L’opération militaire française a été justifiée par le Premier ministre, M. Ayrault, «pour stopper la menace terroriste», rappelant qu’il informerait le Parlement conformément à la Constitution et recevrait lundi les présidents de l’Assemblée et du Sénat.

«Dans le cadre de la Constitution, l’article 35 conduit le gouvernement à informer dans les trois jours le Parlement dans ce type d’intervention», a ajouté le Chef du gouvernement.

Le soutien de la communauté internationale

L’intervention française est approuvée par la communauté internationale. Washington a dit partager les objectifs de la France. Les Etats-Unis envisagent même d’aider la France dans son engagement grâce à un «appui logistique», par exemple l’envoi de drones (avions sans pilote) de surveillance et d’avions ravitailleurs en vol. Londres et Berlin ont aussi exprimé leur soutien.

Dans une lettre au Conseil de sécurité de l’ONU, la France a demandé hier qu’on «accélère la mise en oeuvre de la résolution 2085 de l’ONU» qui autorise le déploiement d’une force internationale au Mali et prévoit un processus politique. La Cédéao, quant à elle, a autorisé l’envoi de troupes en soutien au Mali. Ces troupes devraient rejoindre le Mali aujourd’hui et seront dirigées par un général nigérian.

L’Union africaine par la voix de son président Boni Yayi s’est dit «aux anges» suite à la décision de la France d’intervenir au Mali. Même si cette expression semble étonner plus d’un, elle vient suite aux nombreuses tentatives du président d’appeler à un soutien international. La commissaire de l’organisation s’est aussi exprimée en appelant à un soutien total des pays membres au Mali.

La guerre décidée à Paris

Au Mali, les choses ont évolué très rapidement. Il y a quelques semaines, tout le monde disait que l’intervention militaire n’aura jamais lieu au Mali, du moins pas avant l’autonome 2013, selon le calendrier fixé par l’ONU dans la résolution 2085.

Mais à la surprise générale, la France déclenche la guerre d’une manière presque unanime, profitant de la fragilité du gouvernement de Bamako, qui n’est même pas une vraie autorité dans le pays puisqu’il s’agit d’un gouvernement de transition. Donc force est de constater que la décision d’intervenir au Nord-Mali a été prise à Paris.

Dernière déclaration en date qui appuie cette thèse, celle du ministre de la Défense français qui a indiqué, le mois dernier, que l’intervention militaire aura lieu en début de l’année 2013. La France est intervenue militairement au Mali pour empêcher la reconstruction politique dans ce pays, l’organisation d’une élection libre et enfin brader encore ses richesses. L’idée est aussi d’écarter le groupe Ansar Dine du processus de négociations avec le gouvernement de Bamako.

Car, c’est curieusement le jour même où devaient s’ouvrir, à Ouagadougou, les discussions entre les représentants du gouvernement malien d’un côté, le MNLA et Ansar Dine de l’autre, que le coup de grâce a été donné au processus politique.

«Pas de solution» sans l’Algérie

«Il n’y aura pas de solution satisfaisante à la crise au Mali sans la participation de l’Algérie», a estimé le commandant de l’Africom, Carter Ham, lors d’une conférence organisée à Niamey, au Niger, explique l’AFP.

L’Algérie a déjà renforcé la sécurité de ses frontières, et même envisagé de les fermer en cas d’intervention militaire étrangère. Mais elle n’entend pas envoyer des forces armées sur le territoire malien, préférant la solution diplomatique.

Toutefois, à une question sur une probable intervention militaire au Nord, le patron de l’Africom a estimé «qu’elle doit être bien préparée». «Nous savons que l’option militaire n’est pas la bonne, mais nous devons nous y préparer. Il faut un plan bien précis et bien finalisé pour que l’intervention militaire soit efficace», a-t-il dit.*13 Janvier 2013-Le jour d’Algérie

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La « mouche » qui a piqué Hollande

La France est bien seule à faire le coup de feu au Mali. Au quatrième jour de son intervention militaire, l’Angleterre a consenti à l’aider avec deux avions de transport tandis que les Etats-Unis consentent à lui fournir des renseignements. Bien maigre consolation. Du coup et après avoir répondu à l’appel du Mali, la France se retrouve dans la même situation à attendre de l’aide. L’Union européenne a promis «d’accélérer ses préparatifs pour envoyer la mission militaire de formation au Mali» qui était prévue pour le mois de février prochain. Quant aux Russes, c’est à peine s’ils ne condamnent pas en estimant que «toute opération en Afrique peut et doit se faire sous l’égide de l’ONU et de l’Union africaine». L’Allemagne et la Suisse ne s’intéressent qu’au sort de leurs ressortissants au Mali en leur demandant de quitter au plus vite ce pays. Cet isolement de la France contredit l’argument de «la légalité internationale» avancé par le président français pour justifier son intervention qui a, de toute évidence, été décidée dans la précipitation. Comment, sinon, expliquer que, dans la matinée de vendredi dernier, le président Hollande dans ses voeux au corps diplomatique, que la France répondra favorablement à la demande du Mali mais qu’«elle le fera strictement dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité» et annoncer le soir de la même journée et à partir de l’Elysée, l’intervention militaire française. Que s’est-il passé dans l’intervalle? Des colonnes de véhicules «pick-up» des terroristes faisant mouvement vers le Sud ont été repérés par les services de renseignements français. Ils ont considéré que si la ville de Mopti tombe aux mains des terroristes, la route pour Bamako sera ouverte. Et c’est là que se trouve la panique de l’Etat français. Il faut savoir que dans la capitale malienne résident 6 000 Français. Plus d’une centaine de sociétés à capitaux français y activent, principalement dans les services. Il faut remarquer que la France n’a pas, comme l’ont fait l’Allemagne et la Suisse, appelé ses ressortissants à quitter le pays. Tout au plus, le site du ministère des Affaires étrangères français recommande à ses compatriotes «de faire preuve de la plus extrême vigilance». Il est vrai que la situation économique de la France ne plaide pas pour le rapatriement de milliers de Français et la perte de centaines d’entreprises expatriées. Il est vrai aussi que, dans ce cas, ce sont autant d’otages potentiels si les terroristes venaient à s’installer dans la capitale malienne. Déjà qu’avec 8 otages français détenus dans la région, le gouvernement français subit une forte pression de leurs familles et de l’opposition. Il était, donc, hors de question de s’exposer à voir s’ajouter 6000 autres otages. C’eut été d’une ampleur inédite dans l’histoire. D’ailleurs, le président Hollande le confirme lui-même en péchant par excès. L’excès de répéter à chaque point de presse après son conseil de défense le nombre de civils français présents à Bamako mais aussi et surtout que l’intervention militaire n’est pas dictée par «les intérêts fondamentaux de la France» et «ne poursuit aucun intérêt particulier». Pour un peu, il nous aurait fait croire que l’armée française est partie en excursion. De tout ceci il apparaît que l’armée française va s’efforcer de sécuriser la ligne de démarcation entre le nord et le sud du Mali et s’y installer comme une digue pour protéger ses ressortissants. Cela fera une base militaire supplémentaire pour la France en Afrique. Pas question de pourchasser les terroristes dans le désert. Ce bourbier sera laissé aux troupes africaines qui se sont annoncées! *Par Zouhir MEBARKI – Lundi 14 Janvier 2013 .L’Expression

**Louisa Hanoune:

L’intervention « sous la couverture de la lutte antiterroriste est un alibi infondé « .

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a souligné mardi à Alger la nécessité de l’ « attachement aux positions de principe » de l’Algérie concernant la situation au Mali.

L’Algérie doit rester attachée à ses positions de principe de non ingérence étrangère dans les affaires des pays, a indiqué Mme Hanoune à l’ouverture de la session extraordinaire du bureau politique du PT consacrée à la situation au Mali et ses retombées sur la région.

Elle a affirmé, à ce propos, que le peuple algérien «soucieux de la souveraineté nationale soutient l’Armée nationale populaire (ANP) dans la défense de l’intégrité territoriale du pays et refuse que celle-ci soit entraînée dans le cercle de l’intervention étrangère ».

Elle a affirmé, en outre, que la position algérienne « doit être clairement hostile à toute intervention étrangère », soulignant que cette intervention «sous la couverture de la lutte antiterroriste est un alibi infondé ».

D’autre part, Mme Hanoune a indiqué que la position de sa formation, qui rejette l’intervention étrangère au Mali, représentait une «défense de l’entité de l’Algérie, de sa souveraineté nationale et de décision pour préserver la région du Sahel et le Nord de l’Afrique actuellement visée ».

L’intervention militaire française au Mali sous couvert de la lutte antiterroriste est un «prétexte auquel recourt l’impérialisme français comme ce fut le cas des Etats-Unis en Afghanistan en 2001 », a-t-elle poursuivi.

La première responsable du PT a relevé, enfin, que la lutte contre le terrorisme «doit intervenir sans ingérence étrangère », rappelant que l’Algérie « a triomphé du terrorisme sans intervention étrangère aucune ».*Médias alg-15.01.2013.

**La mauvaise guerre de la France

En optant pour l’intervention au Mali, François Hollande a choisi la voie de l’aventure. Celle qui peut mener n’importe où et déboucher sur n’importe quoi.

Faire rentrer des soldats de l'Afghanistan pour en envoyer d'autres au Mali est un mauvais pari pour François Hollande

Une guerre est une guerre. Toujours détestable. Facile à entamer, mais aux conséquences imprévisibles. Lorsqu’elle n’est pas la seule alternative, elle devient plus détestable encore. Lorsque ceux qui la décident ne sont pas ceux-là mêmes qui la font, elle n’en peut être que plus ignoble. Qu’on la fasse à ses voisins ou à des milliers de kilomètres, cela ne change rien car il y a toujours mort d’hommes. Misère, peine, déchirure forment le douloureux cortège de toutes les guerres depuis le début de l’humanité jusqu’à nos jours.
On croyait que, au fil du temps, l’humanité s’était assagie et qu’elle allait inventer une autre manière de résoudre ses conflits. Sans destructions. Sans massacres. Mais il est plutôt donné de constater que, plus elle progresse sur la voie de la science et de la technologie, plus l’humanité devient meurtrière.
Au début, les guerres étaient déclenchées pour des raisons connues. Cela ne veut pas dire que ces guerres étaient justifiées, mais que leurs raisons étaient claires. De nos jours, plus rien n’est évident, tellement tout est obscur et tellement les véritables enjeux sont tus. On ne sait plus qui ni quoi croire. Faut-il entendre les arguments trop inconsistants des puissants du moment? L’histoire a démontré à plusieurs reprises que, de ce côté-ci, les mensonges servent souvent d’argumentaire et que la force de frappe sert de règle de négociation. Faut-il écouter les déclarations trop brouillées des plus faibles? On a vu, au cours du temps que de ce côté aussi, menteries et contre-vérités sont le lot quotidien.
La guerre est toujours sale. Que ceux qui la font prétendent agir au nom du bien de l’humanité ou pour leur propre bien, cela ne change rien. En optant pour l’intervention au Mali, François Hollande a choisi la voie de l’aventure. Celle qui peut mener n’importe où et déboucher sur n’importe quoi. Comme un enlisement de ses soldats, par exemple, dans un désert impossible à contenir ou à surveiller. Comme la déstabilisation de toute une zone avec ce que cela peut comporter comme danger tant pour les va-t-en-guerre eux-mêmes que pour ceux qui, comme les Algériens, auraient tout fait pour éviter cette escalade.
La guerre est toujours facile à entamer. Surtout si l’on y a pris goût comme une certaine France, par exemple, qui, après l’expérience libyenne, se découvre une nouvelle vocation. Que de discours en l’air! Que de slogans sans sens! Mais si, pour faire la guerre, il suffit de se laisser aller aux recommandations des industries de l’armement, aux quartiers généraux et aux services de renseignement, pour en sortir, il faut plus que cela. En Afghanistan, les Américains pataugent toujours. En Irak, ils ont dû quitter les lieux. Certes les objectifs économiques ont été réalisés dans le pays de l’Euphrate, mais c’est tout. La misère porte désormais un nom là-bas: Etats-Unis. Comment se déroulera la suite de cette nouvelle guerre en Afrique? Dieu seul le sait. En, attendant, et pour ne pas faillir à la tradition guerrière, des voix commencent à monter pour… soutenir Hollande et la France. L’Allemagne ne veut pas laisser son voisin seul dans ce qu’elle appelle «cette situation difficile».
Demain, qui viendra s’aligner encore sur cette vision des choses? Les réfugiés, les orphelins, les rescapés… tous ceux-ci viendront se regrouper au sud de l’Algérie, puis un peu plus tard au Nord et puis bonjour les dégâts.
Lorsque les visées économiques et énergétiques françaises seront atteintes, les soldats français retourneront à leurs bases en Côte d’Ivoire, au Tchad et ailleurs, alors que nous, dans le meilleur des cas, on nous laissera avec des problèmes humanitaires et sécuritaires de grande envergure sur les bras. Mais n’ayons crainte, ils trouveront bien les beaux discours pour nous consoler et nous dire combien nous sommes bons et intelligents et nous, bien cajolés par ces qualificatifs, aspireront une bouffée d’oxygène et nous nous sentirons bien heureux. Combien de temps est nécessaire aujourd’hui à la Libye pour retrouver le niveau économique et social d’avant-l’intervention menée par la France? Un siècle, deux siècles? Pas moins en tout cas et pendant ce temps, la main basse sur les ressources énergétiques est déclarée et la reconstruction est monopolisée par les mêmes.
Quant à ce que donnera ce qui se passe au Sud de nos frontières, le temps nous le dira sans doute. Ce temps qui retiendra que la France qui, sous Chirac, a refusé de faire la guerre aux Irakiens, ne s’embarrasse plus ni de valeurs ni de principes. Sarkozy a eu sa guerre juste avant de quitter l’Elysée, (peut-être était-ce pour améliorer ses chances d’y rester?) et Hollande a eu la sienne dès qu’il s’est assis sur le trône élyséen. Est-ce une manière de démentir le manque de détermination que lui reprochent les siens sans cesse?
Quelles que soient les véritables raisons qui auraient poussé Hollande à prendre la décision de s’investir au nord du Mali et d’y impliquer la France avec lui, il est fort à craindre que cette guerre, d’autant plus qu’elle n’était pas inévitable, ne soit mauvaise pour lui et pour son pays.
Faire rentrer des soldats de l’Afghanistan pour en envoyer d’autres au Mali, donne une idée que l’on n’avait pas sur le président français et qui risque de le mettre à mal chez lui, parmi les siens.*L’Expression-15.01.2013

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**Les jihadistes prennent une ville dans l’Ouest et menacent la France

Les jihadistes ont repris l’offensive au Mali, s’emparant lundi de la ville de Diabali, à 400 km au nord de Bamako, tout en menaçant de « frapper le coeur de la France », qui bombarde depuis quatre jours leurs colonnes et leurs positions, leur occasionnant de lourdes pertes.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir lundi après-midi, à l’initiative de la France, qui souhaite informer ses partenaires sur la situation au Mali et son intervention militaire.
Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a confirmé la prise par les islamistes de Diabali, non loin de la frontière avec la Mauritanie.
« Nous savions qu’il y aurait une contre-offensive vers l’ouest, d’autant plus que là se trouvent les éléments déterminés, les plus structurés, les plus fanatiques (…). Ils ont pris Diabali, qui est une petite commune, après des combats importants et après une résistance de l’armée malienne qui était insuffisamment dotée à ce moment précis », a déclaré le ministre sur la chaîne BFM-TV.
L’attaque sur Diabali était dirigée par Abou Zeid, un des chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), selon une source sécuritaire régionale.
La France, se disant « en guerre contre le terrorisme » au Mali selon M. Le Drian, a bloqué vendredi la progression des groupes armés islamistes, qui contrôlent le nord du Mali depuis neuf mois, vers le centre du pays.
L’aviation française a bombardé pour la première fois dimanche leurs positions dans le nord, à Gao et Kidal, au coeur des territoires jihadistes.
Lundi, c’est le quartier général du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) à Douentza, à 800 km au nord de Bamako, qui a été visée, mais les combattants islamistes avaient déjà fui la ville, a-t-on appris de sources concordantes.
« La France a attaqué l’islam. Au nom d’Allah, nous allons frapper le coeur de la France. Partout. A Bamako, en Afrique et en Europe », a déclaré à l’AFP Abou Dardar, l’un des responsables du Mujao.
Jihadistes « au paradis »
A Bamako, le lycée français a été fermé lundi « par mesure de précaution », selon l’ambassadeur de France, Christian Rouyer, qui recommande la « vigilance » aux 6.000 ressortissants français vivant au Mali.
Des menaces pèsent aussi sur les sept otages détenus par des groupes islamistes au Sahel.
Le responsable du Mujao Abou Dardar a refusé de donner un bilan des raids français, se contentant d’affirmer que « tous les moudjahidine qui sont morts sont allés au paradis ».
Mais plus de soixante jihadistes ont été tués dimanche dans la seule ville de Gao et sa périphérie, au cours de bombardements intenses, selon des habitants de la région.
« La nuit, les islamistes qui sont restés cachés dans les maisons sont sortis pour prendre les corps de leurs camarades », a déclaré à l’AFP un habitant de Gao.
« Ils ont perdu énormément en logistique et des hommes. Le chiffre de 60 victimes n’est pas du tout exagéré à Gao. Le bilan est même certainement plus élevé », a indiqué une source sécuritaire régionale.
« Plusieurs chefs jihadistes ont été tués ou blessés lors des raids de l’armée française », a ajouté cette source.
Les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) ont dit lundi être « prêts à aider » l’armée française à lutter contre les groupes islamistes armés du nord du Mali, en faisant « le travail au sol », fort de sa « connaissance du terrain et des populations ».
Le MNLA avait lancé en janvier 2012 une offensive dans le nord du Mali, avant d’en être évincé peu après par les groupes islamistes armés. Très affaibli, il s’était engagé en décembre 2012 à cesser les hostilités et à négocier avec Bamako.
Gao, Kidal, et la ville historique de Tombouctou sont les trois principales villes du Nord malien, en majorité désertique, sous la coupe des islamistes depuis près de neuf mois. Les lapidations et amputations auxquelles ils se sont livrés, ainsi que les destructions de mausolées, ont suscité la réprobation générale.
Le président François Hollande s’est entretenu lundi avec son homologue nigérian, Goodluck Jonathan, dont le pays doit commander la force internationale militaire africaine au Mali, et avec le président Blaise Compaoré, qui avait déjà annoncé la participation du Burkina Faso. Il doit rencontrer mardi à Abu Dhabi le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.
Mais la Chine ne l’a soutenue lundi que du bout des lèvres, en insistant sur le déploiement « aussi vite que possible » de la Force internationale de soutien au Mali (Misma) approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Les préparatifs s’accélèrent pour le déploiement de cette force ouest-africaine. Les premiers éléments promis par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) se mettent en place, sous la direction d’un général nigérian, Shehu Abdulkadir.
Le Nigeria doit fournir 600 hommes. Le Niger, le Burkina Faso, le Togo, et le Sénégal ont également annoncé l’envoi chacun d’environ 500 hommes, et le Bénin 300.*AFP-14.01.2013.

**Les dangers de l’opération «Serval», selon le Figaro

Pourquoi la France a passé<br />
la vitesse supérieure au Mali » border= »0″ /></a></span></strong></span></p>
<p><span style=Contrairement à l’intervention franco-britannique en Libye, la guerre déclenchée vendredi contre les islamistes au Mali a été préparée de longue date. Certes, le pouvoir politique français a semblé un temps tergiverser. Le tempo a été imposé par la nouvelle poussée des djihadistes vers le sudaux autorités françaises. Dans les états-majors, cependant, l’opération avait été planifiée à l’avance. Les militaires français savaient que Paris, cible désignée d’Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) depuis plusieurs années, serait, malgré l’habillage politico-diplomatique autour de l’Union européenne et des forces africaines, en première ligne. Ils savaient aussi que la fenêtre météorologique permettant d’intervenir efficacement se refermerait en mars, avec le début de la saison des pluies.

Officiellement, la France intervient en soutien de l’armée malienne. Dans les faits, c’est elle qui depuis trois jours mène entièrement l’opération «Serval» destinée, selon Paris, «à stopper la menace terroriste». Avec des moyens conséquents. Des forces spéciales transportées à bord d’hélicoptères de combat pour donner l’assaut contre les colonnes islamistes. Des raids aériens menés par les Mirage 2000 et F1 basés au Tchad, dans le cadre de l’opération «Épervier». Des Rafale en alerte sur le territoire français. Des appareils de surveillance venus du Sénégal. Et l’arrivée à Bamako de plusieurs centaines de militaires prépositionnés en Côte d’Ivoire et au Tchad, pour protéger les ressortissants européens et contribuer à «stabiliser» la région. L’opération durera «le temps qu’il faut», a prévenu le ministre de la Défense. «Il y avait nécessité d’agir de manière rapide», a-t-il poursuivi. Si la France a pu réagir aussi efficacement, c’est parce qu’elle dispose encore de forces prépositionnées dans plusieurs capitales africaines.

L’intervention est aussi la suite logique de l’opération libyenne en 2011. «Il ne s’agit en fait que de la deuxième bataille de la guerre en Libye», explique le général Vincent Desportes, ancien chef de l’École de guerre. D’une part parce que la conquête du Nord Mali s’est faite par des mercenaires revenus au pays après avoir combattu aux côtés de Kadhafi. D’autre part parce que les islamistes se sont armés en pillant les stocks d’armes libyens à la faveur du chaos qui a accompagné la chute du raïs.

carte des contingents africains devant intervenir en soutient a l intervention francaise au mali

La première étape de l’opération militaire, qui vise à bloquer la progression des colonnes armées venant du nord et infliger des destructions aux islamistes en donnant un grand coup de pied dans la fourmilière, se déroule bien, même si l’heure du bilan n’est pas encore venue. Les étapes ultérieures risquent en revanche d’être plus complexes. À terme, il s’agit en effet de permettre à l’armée malienne de reconquérir son intégrité territoriale et d’empêcher durablement les groupes terroristes de nuire. Or, la France n’a pas pour l’instant l’intention de mettre des troupes au sol pour le faire. «En aurait-elle l’intention, on peut légitimement se demander si elle en aurait encore les moyens», commente un officier. L’armée malienne est en déroute. Quant aux forces africaines qui ont commencé à se déployer dans la région et doivent être formées par des conseillers occidentaux, beaucoup doutent de leur efficacité face aux combattants surarmés et extrêmement déterminés d’Aqmi et de ses alliés, qui évoluent dans un désert deux fois grand comme la France. En dix ans, les forces occidentales n’ont pas réussi à former une armée capable de tenir tête aux talibans en Afghanistan.

Les Européens en retrait

«On a fait le plus facile. Il va maintenant falloir constituer une vraie force africaine capable de reprendre le nord du pays. Cette seconde étape sera longue. Mais elle est indispensable. Car si on se contente de repousser les islamistes vers le nord, ils s’éparpilleront, dans le désert ou dans les pays voisins, avant de revenir», prévient le général Desportes.

Dans cette affaire, la France surfe sur un consensus, international et national. Mais aura-t-elle suffisamment de force pour mener la guerre jusqu’à son terme? Tout en soutenant l’opération et en offrant un soutien logistique et des moyens de renseignements, les États-Unis ont choisi de rester dans l’ombre. Pour l’UMP Arnaud Danjean, président de la sous-commission défense du Parlement européen, l’intervention était «nécessaire et légitime». Il regrette cependant que les pays européens ne participent pas davantage à l’effort, «alors que le processus d’une mission européenne dans le Sahel est acté depuis des semaines…»*Le Figaro-14.01.2013

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**Réactions d’internautes:

Pierre93–On croit rêver… –  » Mali: le programme antiterroriste US s’est soldé par un échec (journal) http://fr.rian.ru/world/20130114/197221192.html  Washington a dépensé en 4 ans entre 520 et 600 millions de dollars au Mali dans le cadre d’un programme antiterroriste, en finançant et formant l’armée malienne considérée jusqu’ici comme la plus à même d’offrir une résistance solide à la menace islamiste, rapporte lundi le New York Times.
Selon le journal, le capitaine Amadou Haya Sanogo, qui a bénéficié de l’aide américaine, a renversé le président Amadou Toumani Touré sans que les Etats-Unis aient vu venir le coup. Non seulement les autorités maliennes ont perdu le contrôle du nord de leur territoire au profit des groupes islamistes, mais les unités entraînées par les Américains ont été les premières à faire défection et passer à l’ennemi.
Qui plus est, l’afflux de combattants islamistes dans le nord du pays en provenance de Libye a aggravé la situation. Revenus armés et aguerris après la révolution libyenne, les islamistes se sont alliés temporairement aux Touaregs du nord pour mettre en déroute l’armée malienne. Somme toute, la situation au Mali s’est dégradée après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en Libye. L’arrivée des Touaregs, qui bénéficiaient de la protection de l’ancien dirigeant libyen, vers le nord du Mali, a intensifié les tendances séparatistes dans ce pays, entraînant l’apparition, en avril 2012, de l’Etat autoproclamé d’Azawad qui occupe les deux tiers du terri

jean corber–L’éternelle rengaine de la lutte contre le terrorisme… Une vision plus mercantile semble nécessaire pour comprendre l’intérêt des occidentaux sur cette partie de l’Afrique

GEGE 111–Qui paye cette intervention ? Je croyais que nos finances étaient à sec ! plus rien dans nos caisses pour augmenter les fonctionnaires les retraités et autres, mais encore suffisamment pour larguer des bombes au MALI, envoyer des troupes, et acceuillir des maliens qui vont se faie un plaisir de demander l’asile en FRANCE … Bravo les socialistes qui critiquaient SARKOZY  pour son intervention en AFGANISTAN et en LYBIE . Ils font tout le contraire de ce qu’ils disaient quand ils étaient dans l’opposition

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EL FAHAMA–C’est bien beau de larguer des bombes sur des colonnes de véhicules sur un territoire qui fait presque deux fois la France. Mais le plus dur c’est comment conserver ses positions au sol quand on sait que l’armée du Mali est inutile sur son sol, la preuve c’est que leur Chef(Capitaine SONOGO) qui par sa faute dans le coup d’état a permis aux terroristes de prendre racine dans le Nord.
Mon pays l’Algérie ne prend part à la guerre, ce n’est pas la sienne et il n’a pas voulu et a préféré les négociations avant le conflit, car il sait beaucoup sur la nébuleuse terroristes.
Les terroristes dispersés dans le désert feront beaucoup plus de mal dans des attaques surprises, des coup de main et des embuscades, les occidentaux ne peuvent affronter les aléas de la météo dans le Sahel, avec l’Armattan(vent du désert) personne ne peut s’y adapter sauf les gens nés et vivats dans ces endroits.
Le vin est tiré il faut le boire même si on a mal à l »oesophage.

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*L’aviation française poursuit ses raids dans l’attente de l’arrivée des troupes de la Cédéao

L’aviation française continue ses raids pour éradiquer les groupes islamistes armés, a indiqué le ministre de la Défense français. Cependant, quatre bataillons de la Cedeao sont attendus au Mali. Les troupes seront composées de Nigérian, Nigérien, Togolais, Burkinabè. Au total, ils seront près de 2 000 hommes à être sur le terrain, sur les 3 500 prévus par cette mission de la Misma qui arriveront au Mali.

Pour l’instant aucun bilan officiel et définitif n’a été établi en ce qui concerne l’intervention de l’armée française. Néanmoins, certaines sources font état de la mort de plusieurs dizaines d’islamistes dont le nombre avoisine la centaine. On signale également l’élimination d’un chef d’Ansar Dine, il s’agit d’Iyad Ag Ghaly, Abdelkrim dit «Kojak».

Ce dernier a rejoint Ansar Dine après avoir été le numéro deux du groupe du chef rebelle touareg, Ibrahim Ag Bahanga, en lutte contre les autorités de Bamako, mort en août 2011. Du côté de l’armée malienne, 11 soldats ont trouvé la mort, 60 autres ont été blessés alors qu’un officier français, pilote d’hélicoptère a été tué. «Il y a des raids en permanence, il y en a en ce moment, il y en a eu cette nuit, il y en aura demain», a ajouté Jean-Yves Le Drian.

Les soldats français sont arrivés en grand nombre dans la capitale malienne. Les militaires appartiennent au groupement tactique inter-armes, le fameux GTIA, comprenant des forces françaises qui se trouvent en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire et au Tchad, selon des sources dignes de foi. Les mêmes sources indiquent qu’une partie des troupes devrait rapidement aller se positionner au Nord, avec dans un premier temps comme mission, après avoir stoppé l’avancée des «Djihadistes», de stabiliser le front.

En ce qui concerne l’opération militaire internationale, les premiers soldats africains pourraient arriver dans les tous prochains jours. L’état-major de la Misma, la force africaine, devait être mise en place à Bamako dimanche, a-ton appris de source généralement bien informée. Quatre bataillons sont attendus dans les prochains jours : un nigérian, un nigérien, un togolais et un burkinabè.

Ce dernier sera chargé de la sécurisation à Bamako ou Sévaré. Au total, 2 000 hommes sont attendus sur les 3 500 prévus par cette mission de la Misma. Selon le représentant de la Cédéao en poste au Mali, le Nigeria a déjà déployé une mission technique d’appui aérien à Bamako, chargée de remettre en état les six avions militaires maliens. Le Nigeria a par ailleurs promis de mettre quatre avions de chasse à la disposition de cette mission, ils seront basés à Niamey.

Le Nigeria est la plus grande puissance militaire de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest. Selon des sources concordantes, le pays va contribuer à la hauteur de 600 hommes. Un sommet extraordinaire de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui doivent former une force d’intervention contre les islamistes occupant le nord du Mali, aura lieu mercredi prochain à Abidjan, a indiqué un porte-parole dimanche à Lagos.

Du côté des alliés de la France, La Grande-Bretagne va fournir une assistance militaire logistique à la France pendant son intervention au Mali, a annoncé samedi le Premier ministre David Cameron. «Le Premier ministre a décidé que le Royaume-Uni fournira une assistance militaire logistique pour aider à transporter rapidement vers le Mali des troupes étrangères et des équipements», a déclaré Downing Street dans un communiqué.*14 Janvier 2013,   La nouvelle république.

*C’est la guerre au Mali

contre-offensive franco-malienne à Konna ville à plus de 700 km de Bamako

un pilote français tué

L’armée malienne attaquait samedi les « dernières poches de résistance » des islamistes à Konna après avoir mené la veille une contre-attaque réussie avec l’aide d’alliés français pour reconquérir cette ville du centre du Mali et enrayer l’offensive des jihadistes venus du Nord, a-t-on appris de source militaire.

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a indiqué samedi que les combats ont fait des morts et fait état de frappes aériennes « cette nuit et ce matin ».
Un soldat français a été mortellement blessé lors d’un raid hélicoptère « contre une colonne terroriste », a-t-il ajouté.
« Les militaires maliens sont en train de nettoyer les dernières poches de résistance des islamistes à Konna », a déclaré la source militaire malienne à l’AFP, au lendemain de la contre-offensive franco-malienne.

La menace d'implosion
Le Mnla «est infiltré par des courants antagonistes»

La ville, située à plus de 700 km de Bamako, était tombée jeudi aux mains des jihadistes qui contrôlent depuis plus de neuf mois le nord du Mali et voulaient progresser vers le Sud sous contrôle gouvernemental.
« Les hélicoptères ont frappé les véhicules des jihadistes qui se sont dispersés dans la nature. L’armée nettoie la ville », a ajouté la même source militaire.
Un membre de l’état-major de l’armée à Mopti, la plus grande ville de la région, avait auparavant déclaré à l’AFP : « Nous contrôlons la situation. Aujourdhui, ça va être décisif ».
Un habitant de Konna parti pour Sévaré – à 70 km plus au sud et où ont été aéroportés des éléments militaires français jeudi – a indiqué que la ville n’avait pas été entièrement reprise: « beaucoup de maisons ont été touchées par des balles. L’armée malienne occupe une partie de la ville, mais les islamistes sont encore au sud de Konna ».
Le Nord du Mali est depuis avril 2012 un sanctuaire pour les groupes islamistes armés dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine et le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest).
Dans la capitale Bamako, la nuit a été calme et certains habitants ont mis le drapeau français sur leur voiture pour approuver l’intervention militaire, annoncée vendredi à Paris par le président François Hollande.
M. Hollande a confirmé l’engagement militaire français, en soulignant que « le Mali fait face à une agression d’éléments terroristes venant du Nord dont le monde entier sait la brutalité et le fanatisme ». Il a expliqué avoir répondu à la demande d’aide du président malien, appuyée par les pays africains de l’Ouest.
Les Etats-Unis envisagent d’aider la France grâce à un appui « logistique », du ravitaillement en vol et des drones de surveillance, a déclaré un haut-responsable américain qui a requis l’anonymat.
Le porte-parole du Conseil national de sécurité, Tommy Vietor, a pour sa part déclaré à l’AFP: « nous partageons l’objectif de la France de retirer aux terroristes leur sanctuaire dans la région ».
Dans une lettre au Conseil de sécurité de l’ONU, Paris a demandé vendredi soir qu’on « accélère la mise en oeuvre de la résolution 2085″ qui autorise notamment le déploiement de la Force internationale de soutien au Mali (Misma).
Depuis plusieurs mois, l’Afrique de l’Ouest a proposé l’envoi, avec l’aval de l’ONU, d’une force armée africaine de plus de 3.330 hommes, que des pays européens, dont la France, l’ancienne puissance coloniale, ont promis d’aider logistiquement, pour la reconquête du Nord du Mali.
Le déploiement de cette force a été approuvé le 20 décembre par le Conseil de sécurité, mais par étapes.
Le Nigeria bientôt en pointe
Le Nigeria, pays clé de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest), a indiqué samedi matin ne pas encore avoir envoyé de troupes au Mali, mais la présidence a précisé avoir déjà dépêché une équipe technique de l’armée de l’air, ainsi que le futur commandant de la force africaine, qui sera nigérian.
Dakar a aussi démenti des informations maliennes sur l’envoi de militaires sénégalais à ce stade.
Le gouvernement malien a décrété vendredi l’état d’urgence.
« On nous impose la guerre », le Mali portera « une riposte cinglante et massive » à ses « ennemis », a promis vendredi soir dans un message à la Nation le président par intérim Dioncounda Traoré.
Dans la soirée, les pays d’Afrique de l’Ouest ont officiellement autorisé l’envoi immédiat de troupes.
Le président en exercice de la Cédéao, le président ivoirien Alassane Ouattara, a « décidé d’autoriser l’envoi immédiat des troupes sur le terrain dans le cadre de la MISMA (Force internationale de soutien au Mali) ».
Depuis plusieurs mois, des éléments des forces spéciales françaises et des hélicoptères sont positionnés au Burkina Faso voisin.
Le nord du Mali est depuis début 2012 sous la coupe de groupes armés jihadistes, devenant un sanctuaire pour Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Alors que la situation militaire était gelée, les combats avaient repris cette semaine, quelque 1.200 combattants islamistes s’emparant jeudi de Konna et menaçant de continuer leur offensive vers le Sud.
Le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’Etat béninois Thomas Boni Yayi, s’est félicité de la décision de la France – »je suis aux anges », a-t-il dit–, et a exprimé sa « gratitude » à la France.*AFP-12.01.2013.

*****************Samedi 12 janvier 2013-source:Libération

A la manœuvre diplomatique depuis des mois sur le dossier malien, tout en assurant qu’il n’engagerait pas de troupes au sol ni même de pilotes de bombardiers, Paris s’est décidé, vendredi, à entrer en action.

La situation s’était brusquement détériorée, ces derniers jours, avec l’avancée vers le sud et Bamako des groupes islamistes qui contrôlent le nord du pays. Cette région est depuis avril 2012 un sanctuaire pour les groupes islamistes armés dont Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine et le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest).

La France compte 6.000 ressortissants dans la région de la capitale malienne Bamako.

Pour le Mali, la France s’est engagée seule jusqu’à présent avec des moyens aériens – et peut-être terrestres – non précisés. Washington a indiqué étudier l’hypothèse de participer à l’opération avec des drones et des avions sans pilote pouvant être dotés de missiles. Plusieurs Etats d’Afrique de l’Ouest ont aussi autorisé l’envoi immédiat de troupes.

13h35. L’armée malienne fait état d’«une centaine de morts» parmi les islamistes à Konna. Après y avoir mené, vendredi, une contre-attaque réussie avec l’aide d’alliés français l’armée malienne tente de reconquérir cette ville du centre du Mali située à plus de 700 km de Bamako, qui était tombée jeudi aux mains des jihadistes. Le lieutenant Ousmane Fané, de l’état-major de la région des combats, assure à l’AFP, contrôler «totalement la ville».

Des témoins joints par l’AFP affirment, de leur côté, avoir vu «des dizaines de corps» d’islamistes à Konna, «au moins 46» selon une source sécuritaire régionale. Un habitant a décrit des corps d’hommes portant des tuniques et des turbans, mais aucun en uniforme militaire.

14 heures. Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a remercié François Hollande pour l’intervention militaire de la France. Les deux dirigeants ont fait «un point précis sur les opérations militaires». Le président malien a reporté sa visite à Paris prévue initialement mercredi. Hollande a également eu, ce matin, un nouveau contact téléphonique avec le président de la Cédéao, Alassane Ouattara, qui lui a confirmé que les moyens de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest seraient mobilisés dans les meilleurs délais pour intervenir au Mali. Et le président du Niger, Mahamadou Issoufou, a appelé le chef de l’Etat français pour lui confirmer l’engagement prochain de ses troupes, selon l’Elysée.

15 heures. François Hollande préside à l’Elysée le conseil de Défense consacré au Mali. Y participent les ministres Jean-Yves Le Drian (Défense), Laurent Fabius (Affaires étrangères), Manuel Valls (Intérieur), le chef d’état-major des armées, Edouard Guillaud, et le secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale, Francis Delon. A l’issue de la réunion, le Président doit prononcer une brève allocution, puis rencontrera le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à 19 heures pour évoquer la position européenne sur l’intervention au Mali.

15h30. Le Premier ministre britannique, David Cameron, salue l’intervention militaire française au Mali, se disant «profondément inquiet de l’avancée récente des rebelles qui élargit le champ d’action des groupes terroristes». «Cette évolution montre la nécessité de faire urgemment des progrès pour faire appliquer les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU au Mali et s’assurer que l’intervention militaire est menée parallèlement à un processus politique inclusif qui conduit à des élections» dans ce pays du Sahel, ajoute-t-il dans un communiqué.

15h45. Le Burkina Faso va déployer un bataillon de 500 hommes. Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne pour l’Afrique de l’Ouest.

17 heures. Le Niger annonce l’envoi de 500 soldats au Mali.

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Les Cheikhs de tribus du nord Mali rencontrent ceux d’Adrar et de Tamanrasset

Les notables des tribus du nord Mali se sont rencontrés jeudi soir dans la wilaya d’Adrar pour examiner les moyens de régler la crise dans cette région du sahel africain en présence des cheikhs et notables des régions d’Adrar et de Tamanrasset.

La rencontre s’est déroulée sous l’égide du cheilh de la zaouïa Moulay Touhami Ghitaoui qui a affirmé que la conscience humaine imposait à tous de conjuguer leurs efforts pour mettre fin au conflit entre Maliens dans le nord Mali voisin qui entretient avec l’Algérie des liens historiques et fraternels solides.

L’Algérie, a-t-il affirmé, a la volonté de trouver une solution à cette crise qui sévit entre les deux parties en conflit que sont le mouvement de libération des Azaouad et le mouvement Ansar Edine, partant de la conviction que la discorde n’engendre qu’instabilité et souffrances.

Il a insisté sur la nécessaire contribution de toutes les parties en vue d’une réconciliation malienne qui garantisse les droits de toutes les catégories du peuple malien à vivre dans la fraternité sans exclusive ou marginalisation.

Pour cette initiative, a-t-il souligné, toutes les parties concernées à savoir les Cheikhs de tribus ont été invitées, pour entamer un dialogue sérieux qui sera sanctionné par la formation d’un conseil de notables qui veillera à la réalisation du projet de réconciliation et l’élaboration d’un rapport détaillé sur les causes de la crise et les revendications de chaque partie afin de le soumettre aux instances supérieures. Jeudi 10.01.2013-L’Expression.

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D’autres articles sur le sujet.cliquer ici: Le Sahel, haut lieu de tension.5

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**Qui se cache derrière le Mujao?

Les agences de presse bien informées cherchent à masquer l’identité de ce mouvement terroriste…Pourquoi?

Le régime marocain joue avec le feu …pour quel but et pour quels intérêts?

Un groupe surgi de nulle part

Ce n’est certainement pas par hasard que les terroristes ont choisi le jour où les autorités algériennes recevaient les familles des fonctionnaires consulaires.

Depuis vingt-quatre heures, le sort des otages algériens détenus par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest fait l’objet d’une macabre surenchère menée par ce groupe terroriste, dont l’origine et les accointances ne cessent de susciter de nombreuses interrogations. Ce n’est certainement pas par hasard que les terroristes ont choisi le jour où les autorités algériennes recevaient les familles des fonctionnaires consulaires au siège du ministère des Affaires étrangères pour diffuser un communiqué dans lequel ils annoncent l’exécution du consul algérien, enlevé le 5 avril dernier, avec cinq de ses collaborateurs à Gao.
Les ravisseurs, qui se définissent comme des alliés naturels d’Al Qaîda au Maghreb islamique, semblent avoir un diabolique plaisir à maintenir un suspense autour de cette affaire que certaines parties tentent par tous les moyens d’exploiter à des fins troubles et inquiétantes. En bénéficiant d’une inexplicable compréhension de la part de certains médias, et en particulier l’Agence France Presse, les terroristes du Mujao s’obstinent à mettre la pression sur les autorités algériennes afin de les forcer, peut-être, à commettre des impairs. Ces dernières affirment que le communiqué en question «fait actuellement l’objet de vérification nécessaire pour s’assurer de son authenticité». Alors, l’annonce de l’exécution du fonctionnaire consulaire algérien, en ce moment précis, ne vise-t-elle pas à apporter la contradiction en «enfonçant» médiatiquement l’Algérie qui a toujours privilégié la discrétion absolue dans le traitement de ce genre d’affaires? Il est très difficile de répondre à cette question. Ce qui est, par contre, assez troublant c’est de savoir comment un groupe terroriste, perdu dans le désert, arrive à être briefé sur les activités du président algérien. «Nous avons appris depuis quelques jours que le dossier a été mis devant le président algérien.» Qui est réellement le Mujao et quelles sont les parties qui l’informent et l’aident à négocier en position de force? Cette question mérite que l’on s’y attarde.
Le Mujao n’a fait qu’exploiter l’arrestation des émirs d’Al Qaîda afin d’imposer au monde sa fausse identité, car dans la réalité, ce groupe n’a rien à voir avec Aqmi, organiquement et politiquement. A ce «jeu», des agences de presse font tout pour masquer la véritable filiation de ce groupe terroriste. La confusion voulue qui règne autour de la réelle ou supposée exécution d’un otage algérien et autour de l’identité de ce dernier découle de cette stratégie visant à maquiller le profil d’un groupe créé dans des conditions mystérieuses entre la Mauritanie et le Sahara occidental. L’intérêt grandissant porté par l’AFP, par exemple, à cette affaire dépasse, et de loin, l’aspect du scoop et de l’exclusif. (L’Expression-03.09.2012.)

** L’Algérie prend sérieusement acte de cette énième attaque…

 «Qui nous cherche, nous trouve»

L’Algérie a toujours refusé d’assumer le rôle ingrat de gendarme du Sahel

L’exécution de l’attaché militaire algérien, Tahar Touati, est une autre provocation de la part d’une organisation terroriste qui sort droitement des laboratoires du Makhzen, fabriquée de toutes pièces pour faire plier l’Algérie sur des principes immuables. L’Algérie prend sérieusement acte de cette énième attaque du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). «Que ceux qui ont créé et soutenu cette organisation terroriste comprennent qu’ils se sont lourdement trompés aussi bien de démarche que de cible», a déclaré un haut responsable militaire algérien joint hier par téléphone. «Il n’ y aura pas d’impunité et l’Algérie réagira de la manière la plus ferme qui soit quand c’est à ses valeureux enfants que l’on s’attaque», a ajouté le même responsable qui a refusé de se prononcer sur la nature de la réplique que compte donner l’Algérie. S’agira-t-il d’un raid sur les positions du Mujao? Deux lectures se dégagent à la suite de cette exécution. La première est d’amener l’Algérie à s’impliquer davantage dans la crise du Sahel par une intervention militaire directe en tant que force militaire incontournable dans la région. L’Algérie qui a toujours défendu le sacro-saint principe de la non- intervention militaire étrangère dans un pays souverain tombera-t-elle dans ce piège? Il n’y a pas à espérer dans ce sens puisqu’elle a toujours privilégié la solution politique dans le règlement de la crise du Mali. Aussi, elle refusera d’assumer le rôle ingrat de gendarme du Sahel. La deuxième lecture est que le Mujao tente d’accentuer la pression sur l’Algérie en vue d’obtenir le paiement des rançons comme l’ont fait les Espagnols à deux reprises. Or, à ce niveau aussi, il n’y a rien à gratter. Du moins officiellement, car l’Algérie a été l’un des pays pionniers, défenseur du principe de non-paiement des rançons. Elle a toujours dénoncé ce procédé estimant que c’est un moyen de financement alternatif pour les groupes terroristes. Cela d’une part, de l’autre, c’est l’Algérie qui a été à l’origine de la résolution onusienne criminalisant le paiement de rançon aux groupes terroristes. Il est donc tout à fait naturel que l’Algérie veille au strict respect de cette résolution qui est la sienne. Mais le Mujao, qui détient encore trois autres otages algériens, maintient la pression. Inconnu, il y a un an, il défraie la chronique aujourd’hui. Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest a encore une fois fait parler de lui d’une manière retentissante. Sa cible privilégiée? L’Algérie. Il s’est attaqué d’abord, au siège du commandement régional de la Gendarmerie nationale situé au centre-ville de Ouargla, à la même institution à Tamanrasset, il a kidnappé des humanitaires, dans les camps des réfugiés de Tindouf avant de prendre en otage les sept diplomates algériens à Gao au Mali. Pourquoi spécialement et uniquement l’Algérie?(L’Expression-03.09.2012.)

«Les ravisseurs des diplomates algériens ont mis à exécution leur ultimatum»

**Le Maroc derrière la création du Mujao

Les provocations de Rabat à l’encontre d’Alger ont franchi un cap dangereux avec son appui au Mujao.

Le Maroc a-t-il trouvé un stratagème pour empêcher l’Algérie de poursuivre le soutien d’une solution juste au conflit du Sahara occidental? C’est ce que semble indiquer l’implication de ce pays dans la création du groupe terroriste du Mujao lequel se spécialise dans la prise d’otages. Selon une source informée, les accointances du royaume avec ce groupe ne souffrent plus d’aucun doute.
Il est ajouté que c’est le seul outil sorti tout droit des services secrets du royaume pour conduire l’Algérie à s’embourber dans le conflit sahélien, délaissant de ce fait un autre conflit qui se déroule à ses frontières Ouest.
D’ailleurs, l’annonce de l’exécution d’un otage algérien intervient suite au revers subi par le Maroc à propos de la question du Sahara occidental. Il est donc certain que le chef du Mujao se présentant comme étant un certain Hamada Ould Mohamed Kheirou, alias Abu Qumqum, n’est qu’un agent inféodé aux services de renseignements marocains et qu’il fagote sous leurs ordres.
Le groupe n’a-t-il pas kidnappé des humanitaires occidentaux dans le camp de Tindouf dans le but de tenter, en vain, d’impliquer le Polisario dans sa stratégie? s’interroge notre source.
Tous ces agissements sont pour le royaume un bon moyen de détourner aussi l’attention sur les problèmes intérieurs qui ne cessent de remonter à la surface.
Le groupe terroriste fait justement parler de lui au moment où la crise économique et la lutte entre le parti islamiste au pouvoir et le Palais ont atteint leur paroxysme. Le Maroc ne serait pas loin, non plus, de penser que la création du Mujao est une façon de se venger de sa non-intégration au sein du Comité des chefs d’Etats-majors des pays du Sahel. Pourtant, une raison simple préside à ce choix: le Maroc ne fait pas partie du Sahel.
En tout, il ne s’agit là que d’une énième provocation du palais à l’encontre de l’Algérie. N’a-t-il pas agi de même en 1994 lorsqu’il a accusé le pays d’être derrière les attentats de Marrakech?
Depuis, l’Algérie ne consent plus à ouvrir ses frontières avec le Maroc. Ce qui s’ajoute à la longue liste de griefs que le Palais ressasse régulièrement.
Personne n’avait pensé que ce procès d’intention allait contribuer à provoquer la mort de diplomates.(L’Expression-03.09.2012.)

**La sale guerre qu’on livre à l’Algérie

Le couperet est tombé dans la soirée d’avant-hier et l’annonce a suscité une grande émotion au sein des citoyens algériens. En détention depuis cinq mois, le vice-consul algérien à Gao, Tahar Touati, a été froidement exécuté par ses ravisseurs du groupe terroriste dénommé Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). C’est dans un communiqué rendu public par le Mujao que cette exécution a été annoncée. «Les ravisseurs des diplomates algériens ont mis à exécution leur ultimatum en procédant à la mise à mort du vice-consul d’Algérie à Gao, dans le nord du Mali», a rapporté le site mauritanien Sahara Media Agency précisant que «le vice-consul a été exécuté dans la matinée du samedi 1er septembre». Selon le communiqué, l’exécution de l’otage est intervenue à la «dernière minute» lorsque les négociateurs se sont retirés des discussions pour libérer l’otage. Plus provocant encore, le Mujao s’est même permis le luxe dans son communiqué de renouveler ses menaces d’attentats qui viseraient des bâtiments publics et des institutions en Algérie. L’information a été curieusement très relayée par les médias marocains et les chaînes d’information Al Jazeera et Al Arabya. Hier, Messaâd, la paisible localité des Hauts-Plateaux de la wilaya de Djelfa, a pleuré à chaudes larmes son fils. M.Touati fait partie des sept otages algériens enlevés le 5 avril dernier au consulat d’Algérie à Gao, au nord du Mali, par ce groupe terroriste. Cet acte terroriste qui exhume le douloureux épisode de Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi, deux diplomates algériens exécutés par Al Qaîda à Baghdad. Au ministère des Affaires étrangères c’est l’expectative. Le ministère a indiqué hier, que l’information relayée par un certain nombre de sites Web au sujet d’un communiqué annonçant l’exécution du fonctionnaire consulaire algérien Tahat Touati «fait actuellement l’objet de vérifications nécessaires pour s’assurer de son authenticité». Or, que vont vérifier les services du ministère des AE en l’absence d’une preuve physique, c’est-à-dire une vidéo montrant l’exécution de l’otage? Le ministère a précisé dans un communiqué que les familles des fonctionnaires consulaires algériens retenus en otages dans le nord du Mali «avaient été reçues samedi matin par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères qui leur a rappelé, en particulier, que les contacts avec les ravisseurs n’étaient pas rompus».
Le communiqué annonçant l’exécution du fonctionnaire consulaire algérien «ne peut par conséquent que susciter la surprise et justifier les démarches engagées en vue de confirmer la véracité de l’information diffusée samedi en fin de journée», a souligné la même source. Assailli par les appels, le département de M.Medelci a constitué une cellule de crise qui est «en en session ouverte et le ministère ne manquera pas d’informer les familles concernées et l’opinion publique nationale de tout nouveau développement».
Avant la mise à exécution de cette menace, un ultimatum a été donné par le Mujao aux autorités algériennes pour libérer les trois islamistes d’Aqmi arrêtés à Berriane dans la wilaya de Ghardaïa. Le 28 août dernier, le Mujao a prolongé de 48 heures l’ultimatum fixé aux autorités algériennes. Deux jours auparavant, soit le 26 août, dans un enregistrement vidéo diffusé par ce groupe terroriste, le vice-consul algérien est apparu avec une barbe, vêtu d’une djellaba suppliant les autorités algériennes de venir à son secours.
«Il y a ceux qui prennent notre sort à la légère et agissent de manière irresponsable pour des considérations politiques erronées», a-t-il déclaré en lisant un texte qui aurait été rédigé par ses ravisseurs. Le Mujao avait déjà revendiqué deux attaques kamikazes qui ont ciblé deux institutions militaires à Ouargla et à Tamanrasset, dans le Sud algérien. Le Mujao garde encore trois otages algériens et c’est le flou total pour le moment..(L’Expression-03.09.2012.)

**Forcing diplomatique sur l’Algérie

 Aggravation de la situation au Mali

La réponse à la question ne peut être qu’affirmative, sachant que même les conflits militaires les plus meurtriers s’enclenchent et s’éteignent souvent dans des ballets diplomatiques pour, jusqu’à la dernière minute, donner sa chance à un règlement pacifique. Le Mali n’est pas un cas inédit, même si la tournure prise par les événements dans ce pays rend de plus en plus probable, voire inévitable, une intervention militaire sous couverture d’une légalité internationale. La nouvelle donne, qui accrédite une telle hypothèse, est constituée par une internationalisation de fait du conflit qui n’est plus, désormais, le fait des seules parties maliennes. La rébellion touarègue, aussi vieille que l’indépendance du Mali, a ouvert la voie au rappel de groupes islamistes qui n’étaient pas loin et qui n’attendaient que le moment propice pour investir un territoire «vacant», y guerroyer et participer à la mise en œuvre des préceptes d’un islam rejeté par les populations locales. Une importante portion de pays à l’abandon, une Libye devenue un immense arsenal à ciel ouvert, un pouvoir central (Mali) complètement défaillant et plus affaibli encore par des putschistes infantilisés : où l’aventurisme guerrier pouvait-il trouver meilleur terrain ? Il est tout de même significatif de relever que les rebelles qui ont pris les villes du nord du Mali l’ont fait sans réellement livrer bataille, n’ayant rencontré aucune résistance pendant toute leur progression, de Tessalit à Tombouctou en passant par Gao et Kidal. Pire, pris dans un mouvement de débandade générale, les soldats de l’armée régulière malienne ont abandonné sur place tout un armement qu’ils n’ont même pas eu le temps de détruire. Face à une situation aussi catastrophique, les pays de la région, en particulier ceux de l’Afrique de l’Ouest, membres de la Cédéao, ont vite évalué l’ampleur des dangers qui se profilaient. Le nord du Mali, par son étendue, était déjà devenu un point de jonction pour tous les groupuscules islamistes qui parcourent d’immenses étendues, depuis le nord du Nigéria (Boko Haram) jusqu’en Lybie en passant par le sud de l’Algérie. La Cédéao a bien tenté des efforts diplomatiques et une médiation via le Burkina Faso, mais plus le temps passe plus les groupes armés auront de chances de consolider leur présence dans les territoires tombés sous leur contrôle.Rien d’étonnant donc à ce que de plus en plus de voix, en Afrique et en dehors du continent, s’élèvent contre les atermoiements, inévitables pour toute voie diplomatique, et invitent à une action militaire concertée. La Cédéao a saisi d’une demande en ce sens le conseil de sécurité de l’ONU, pendant que les Maliens la réclament de tous leurs vœux. Pays voisin du Mali avec lequel elle partage une longue frontière, l’Algérie est sollicitée de toutes parts pour prendre une part active dans cette intervention et qu’elle déroge à son sacro-saint principe de non intervention militaire en dehors de ses frontières. Elle subit en ce moment même un véritable forcing, y compris des puissances occidentales, pour qu’elle mette son potentiel militaire au service d’une coalition qui neutraliserait les bandes armées dans le Sahel. Le ministre malien des Affaires étrangères, en visite à Alger depuis trois jours, n’est certainement pas venu –à son tour- dans un autre but que celui d’une «sollicitation militaire». Il est, certes, difficile d’anticiper une réponse de l’Algérie, tant les conséquences d’une intervention à l’extérieur ne sont jamais connues d’avance, y compris pour les pays qui se classent parmi les premières puissances militaires mondiales. Mais le fait est certain que, d’une certaine façon, l’Algérie n’échappe pas à la tourmente sahélo-malienne. Des faits suffisamment probants corroborent cet état de fait. Depuis le 5 avril dernier, et dès leur entrée dans la ville de Gao, les islamistes du Mujao ont pris en otages le consul d’Algérie et six de ses collaborateurs, pendant que Belmokhtar, ancien du GIA et du Gspc, se fait un plaisir de visiter l’enceinte diplomatique pour narguer l’Algérie. Le même Mujao s’illustrera, par la suite, par deux attentas kamikaze ayant ciblé deux sièges de la Gendarmerie nationale, d’abord à Tamanrasset, en mars dernier, ensuite à Ouargla le mois dernier. Il va de soi que, dans un tel contexte et en fonction du degré de gravité des menaces qui pèseraient sur elle du fait de la situation dans le Sahel, l’Algérie ne pourrait que peser très sérieusement le pour et le contre de son implication dans une intervention militaire.

À ce jour, les motifs réels du coup d’Etat mené le 22 mars dernier contre le président légitime Amadou Toumani Touré restent difficiles à élucider. L’accélération des événements depuis le putsch, avec une perte totale des deux-tiers du territoire qui échappent à Bamako, rend malaisée toute compréhension de la situation présente et encore moins des perspectives immédiates. La personnalité du capitaine Sanogo, intronisé chef de junte militaire, est plus déroutante encore et ajoute à la confusion générale qui règne au Mali.Ayant bouclé ses 40 ans en mai dernier, Amadou Sanogo, en parfait inconnu, semble surgi de nulle part et non d’une institution militaire formatée dans la rigueur et la discipline. Qu’on en juge : dans sa toute première déclaration, il dit que son objectif est de «réformer l’Etat», avant d’avouer, sans paraître le moins du monde gêné, qu’il n’a jamais voté de sa vie. Sur l’élément déclencheur de son action, il explique que c’est une réunion avec le ministre de la Défense, le 21 mars (la veille du coup d’Etat) laquelle a mal tourné, qui a précipité son passage à l’action. «J’ai profité de la situation et voilà où j’en suis», dit-il à des interlocuteurs de la presse.Formé dans des écoles militaires aux Etats-Unis, l’obscur capitaine était donc loin de s’attendre à des destinées aussi hautes. Il donne chaque fois l’impression d’en être lui-même le premier surpris. Président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (Cnrdre) et devenant chef de l’Etat, sa première décision est de suspendre les institutions.Mais sous la pression internationale, il les rétablit le 1er avril, mais en prenant soin de préciser que le Cnrdre demeure l’autorité suprême du pays. Une semaine plus tard, sous la contrainte des événements, il signe un accord rendant le pouvoir aux autorités civiles. Pendant la vingtaine de jours où il est resté chef de l’Etat malien, les rebelles touaregs ont conquis toute la moitié nord du pays et proclamé l’indépendance de l’Azawad. (La Tribune-02.07.2012.)

**Le Congrès américain relève le rôle de l’Algérie

Le «rôle-clé» de l’Algérie dans le dénouement de la crise malienne en raison de sa proximité géographique avec ce pays devient de plus en plus évident. Ce rôle a été relevé, hier, lors d’une audition consacrée spécialement à la question malienne par la Chambre des représentants du Congrès américain, en présence de responsables du département d’Etat et d’experts des questions africaines. La sous-commission sur l’Afrique, relevant de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, a ainsi auditionné le secrétaire d’Etat adjoint pour les affaires africaines, M.Johnnie Carson, le chargé de l’Afrique auprès de l’Agence américaine pour le développement international (Usaid), M. Earl Gast, ainsi que des experts des affaires africaines, MM.Nii Akuetteh et Rudolph Atallah. Dans son intervention, M.Carson a dressé un constat sans appel de la situation au Mali, soulignant que «le territoire vaste et incontrôlable du Nord du Mali fournit un refuge pour Aqmi et d’autres groupes extrémistes qui peuvent se révéler de plus en plus efficaces pour cibler les intérêts occidentaux». A ce propos, il a avancé que les Etats-Unis doivent aider le Mali et d’autres pays du Sahel à lutter contre cette menace transnationale. Evoquant les efforts diplomatiques américains engagés face à la crise politique au Mali, il a fait savoir qu’en plus de la pression exercée pour le rétablissement d’un gouvernement démocratique dans ce pays, les Etats-Unis «soutiennent le principe de l’appropriation régionale en encourageant les efforts de médiation de la Cedeao» (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest). Sur ce point, il a souligné devant les parlementaires américains avoir encouragé «une collaboration régionale plus poussée en se rendant à Alger pour demander à l’Algérie, un acteur-clé, à participer aux efforts régionaux pour résoudre la crise au Mali». Le secrétaire d’Etat adjoint pour les Affaires africaines, Johnnie Carson, a soutenu qu’une éventuelle mission de la Cédéao pour reprendre militairement le Nord du Mali est «inopportune et irréalisable». L’Algérie est aussi de ceux qui ne partagent pas l’idée d’une intervention militaire au Mali, secoué par une crise politique, sécuritaire et même humanitaire. Concernant la question de la rébellion touarègue, il a indiqué que les Etats-Unis ont encouragé la Cédéao, l’Union africaine et des partenaires internationaux à résoudre cette question en intégrant l’Algérie et la Mauritanie. «La participation de ces deux partenaires, Algérie et Mauritanie, qui ne sont pas membres de la Cédéao, sera capitale pour une solution durable»,  a-t-il insisté. Sur le front de la lutte contre le terrorisme, il a affirmé que son pays travaille avec les pays voisins du Mali, dont la Mauritanie, le Niger et l’Algérie, pour renforcer la capacité de surveillance de leurs frontières, perturber les lignes d’approvisionnement d’Aqmi et contenir la propagation de groupes extrémistes, jusqu’à ce que l’armée malienne puisse entreprendre efficacement ses opérations dans le Nord. L’Algérie, qui est restée à distance et adopté une politique caractérisée par «prudence» par rapport  aux Révolutions qui ont secoué la région se retrouve à présent au coeur de la crise malienne dont l’issue est incertain. (L’Expression-04.07.2012.)

**le dialogue ou la force

De l’aveu même des Américains, la menace terroriste, dans la région sahélo-saharienne, focalise ces dernières temps l’attention de la communauté internationale qui craint un embrasement de toute la région, que ce soit pour  l’Algérie, les États voisins, les autorités africaines ou encore leurs partenaires stratégiques. La vulnérabilité du Sahara à la menace terroriste, est d’autant plus présente après les derniers évènements survenus au Mali voisin et les menaces des  groupes terroristes qui sévissent aux frontières ont poussé l’Algérie à renforcer son dispositif sécuritaire  avec ce pays et les autres Etats  voisins afin de dégager des axes de coopération stratégique en la matière et lutter contre le phénomène terroriste qui a tendance à reprendre du poil de la bête. Pour les pays frontaliers, il  y va de la sécurité et de la stabilité de toute la région du fait que la situation est devenue instable, suite aux dernières menaces proférées par le chef d’Al-Qaida,  après la déroute du MNLA face aux islamistes. En clair, Al-Qaïda au Maghreb islamique, dont le chef est Mokhtar Belmokhtar, plus connu sous le nom de Khaled Abou Al-Abass, alias «Belaouar» veut empêcher toute  alliance  entre les pays de la région qui s’uniraient militairement et qui seraient appelés à intervenir militairement. Dans ce contexte, l’Algérie, veut non seulement combattre le terrorisme, mais également les conditions qui l’ont fait émerger, et l’extension au-delà des frontières algériennes et la présence avérée des groupes terroristes dans les états voisins inquiète les autorités algériennes  qui ont peur d’une connexion avec des groupes terroristes locaux. Cette menace, prise au sérieux par les autorités algérienne ne peut qu’entrainer une prise de conscience sur la nécessité de renforcer les liens avec les pays  de la région sahélo-saharienne afin de dégager une aptitude commune contre le terrorisme, pour la sécurisation des frontières. L’Algérie, a d’ailleurs engagé depuis quelques mois un dialogue renforcé avec ces pays pour dégager une politique de coopération commune dans  ce sens. L’armée algérienne en renforçant son dispositif militaire,  vise à empêcher que les zones désertiques de cette région, ne  deviennent des repaires pour les terroristes et une base arrière pour Al Qaida. (Réflexion-02.07.2012.)

**C’est le chaos à nos frontières Sud

Le terrorisme transnational que les Américains avaient chassé d’Afghanistan, se retrouve aujourd’hui au nord du Mali.

Une incroyable accélération de l’histoire s’opère actuellement au Nord du Mali qui glisse progressivement vers un désordre incontrôlable. Depuis mercredi dernier, le chaos total règne à nos frontières Sud. De violents affrontements armés ont opposé à Gao les combattants du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest) avec les éléments du Mnla (Mouvement pour la libération de l’Azawad). Les combats ont fait au moins vingt morts. Le Mnla a perdu ses chefs militaires ainsi que ses bastions dont le palais du gouverneur qui lui servait de quartier général dans cette partie du Mali. Considérés comme une digue capable de faire barrage aux islamistes, les éphémères éléments rebelles du Mnla ont cédé face au terrible assaut des terroristes d’Ansar Eddine en supériorité militaire. Ces derniers, avaient pris le soin de contrôler les armes lourdes volées des stocks libyens et cachées dans les zones montagneuses du Nord du Mali. A Tombouctou, le Mnla a quitté ses positions pratiquement sur injonction d’Ançar Eddine. Hier, presque tout le nord du Mali est tombé entre les mains de ces factions salafistes qui ne se contentent pas de cette victoire mais s’adonnent à des actes de vandalisme qui scandalisent la communauté internationale. Ils ont décidé de démolir tous les mausolées de saints musulmans à Tombouctou, en représailles à la récente décision de l’Unesco de classer cette ville mythique patrimoine mondial en péril. Cette mise en danger du patrimoine mondial a fait réagir le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubaker affirmant que cela risquait de «choquer la très grande majorité des musulmans de la région».
L’Unesco a, pour sa part, déploré ces destructions «tragiques». «Nous venons juste d’apprendre la nouvelle tragique des dégâts sans raison causés au mausolée de Sidi Mahmoud, dans le nord du Mali», a déclaré l’Unesco, dans un communiqué.
Ce comportement rappelle étrangement celui adopté par les taliban au début des années 2000 en prenant la décision de détruire les statues pré-islamiques d’Afghanistan. On se rappelle de la violente réaction de la communauté internationale et de la suite des événements dans ce pays, qui ne relève plus la tête, est connue. Allons-nous droitement vers l’afghanisation du Mali? Tous les indices le confirment.
Le terrorisme transnational que les Américains avaient chassé d’Afghanistan, se retrouve aujourd’hui au nord du Mali. Voilà un argument inattaquable pour une intervention militaire étrangère. La situation risque de déclencher une guerre régionale pour «juguler» ce New Afghanistan point de ralliement des jihadistes. Cela coule de source car les Occidentaux doivent anticiper pour leur sécurité d’abord. Ce nouveau développement du conflit est particulièrement inquiétant pour l’Algérie qui partage des milliers de kilomètres de frontières avec le Mali. Tous les experts algériens sont unanimes: cette crise sera d’une grave conséquence pour notre pays.
Les faits sont d’autant plus graves que ce sont désormais les islamistes du Mujao qui contrôlent cette partie du Mali. C’est une secret de polichinelle, la cible privilégiée de cette organisation islamiste n’est autre que l’Algérie. Financé et armé, pendant des années par l’Arabie Saoudite, le courant djihadiste salfiste est à présent bien pris en charge par l’émir du Qatar. C’est ce même sous-traitant qui a été le sinistre artisan du drame libyen. Que vise-t-il en voulant rééditer le scénario au Mali? L’heure est sérieusement grave. (L’Expression-01.07.2012.)

**Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao)  revendique l’attentat  ayant visé vendredi la gendarmerie de Ouargla

Ce groupe terroriste semble avoir pour unique mission de s'attaquer et de viser, par ses actes terroristes, l'Algérie

Les actions menées jusqu’ici par le Mujao, né en novembre 2011, suscitent bien des interrogations.

Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), groupe islamiste armé présent dans le nord du Mali, a revendiqué dans un message à l’AFP l’attentat meurtrier ayant visé vendredi la gendarmerie de Ouargla. «L’attaque contre le siège de la gendarmerie algérienne ce (vendredi) matin à Ouargla a été effectuée par un jeune Algérien de la même ville. (…) Les cellules de la branche Mujao en Algérie ont réussi à réaliser une punition rapide pour les autorités algériennes», a déclaré le porte-parole du Mujao, Adnan Abu Walid Sahraoui, dans ce message transmis par texto. Selon le ministère de la Défense, un gendarme a été tué et trois blessés dans cette attaque à la voiture piégée contre le siège du commandement régional de la gendarmerie en plein centre de Ouargla. Le Mujao accuse, par la voix de son porte-parole, l’Algérie «d’avoir poussé» la rébellion touaregue du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) à «entrer en guerre contre lui», alors qu’ils avaient pris ensemble avec d’autres groupes armés, il y a trois mois, le contrôle des trois régions administratives formant le vaste Nord malien. «Le Mnla a été poussé par l’Algérie à aller dans une guerre avec les «moudjahidin» perdue d’avance», a-t-il écrit. Néanmoins, les actions menées jusqu’ici par le Mujao, né en novembre 2011, suscitent bien des interrogations. Malgré la dénomination régionale qu’il se donne (Afrique de l’Ouest), visiblement, ce groupe terroriste semble avoir pour unique mission de s’attaquer et de viser, par ses actes terroristes, l’Algérie. Qu’on en juge: toutes ses actions connues et revendiquées (quatre) ont ciblé l’Algérie: deux attentats (Tamanrasset et Ouargla), deux enlèvements (trois humanitaires européens à Tindouf) et sept diplomates algériens à Gao (au Nord-Mali). Or, ce mouvement terroriste, à en croire ses initiateurs, devait se «consacrer» aux Etats de l’Afrique de l’Ouest. Ainsi, le Mujao, qui se présente comme une dissidence d’Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), a revendiqué en décembre 2011 le rapt, fin octobre, dans l’Ouest de l’Algérie, de deux Espagnols -un homme et une femme – et d’une Italienne, qui travaillaient dans des camps de réfugiés à Tindouf comme coopérants pour des associations humanitaires. Puis vint un attentat kamikaze contre le groupement de gendarmerie, à Tamanrasset, le 3 mars dernier. Cet acte terroriste est intervenu, il est utile de le noter, quelques jours à peine après la visite de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, à Alger. Une visite lors de laquelle la coopération en matière de lutte antiterroriste a été au menu des discussions avec les autorités algériennes, notamment dans la région du Sahel infestée par des organisations terroristes de tout bord, basées dans les régions frontalières de l’Algérie, du Niger, du Mali et de la Mauritanie. S’ensuit alors l’enlèvement du chef de la mission consulaire algérienne et six de ses collaborateurs à Gao, le 5 avril. Le Mujao a réclamé 15 millions d’euros pour les libérer. Fin avril, il avait dénoncé l’échec de négociations avec l’Algérie, et le 8 mai, le Mujao a fixé un délai «de moins de 30 jours» au gouvernement algérien pour satisfaire ses revendications, en menaçant de tuer les otages. «Nous lançons un ultimatum de moins de trente jours au gouvernement algérien pour satisfaire nos revendications, sinon la vie des otages sera en grand danger», avait dit Adnan Abu Walid Sahraoui dans un message à l’AFP. Fidèle à ses principes, l’Algérie a refusé de payer la rançon exigée. «L’Algérie (…) a refusé complètement nos demandes, et cette décision mettra la vie des otages en danger», avait dit le porte-parole du Mujao, sans donner de détails sur les revendications de son mouvement. Quand aux desseins et aux missions inavouées qui animent et dirigent les actions du Mujao, Mohamed Salem Ould Salek, chef de la diplomatie de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), est catégorique. «le Mujao roule pour le Maroc», a-t-il déclaré, dans une interview accordée le 5 mai 2012 à L’Expression. Il a confié que le Mujao «apparu récemment et présenté comme une dissidence d’Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), ayant ses bases dans le nord du Mali, est une invention des services marocains, soutenue par des gouvernements étrangers souhaitant, par voie de conséquence, plonger toute la sous-région dans l’instabilité et l’insécurité pour permettre une intervention étrangère au Sahel». Pour le diplomate sahraoui ce groupe terroriste «s’acharne contre l’Algérie depuis sa création» et «qu’il est même chargé de faire de l’Algérie sa cible». Pour appuyer ses dires, Mohamed Salem Ould Salek a révélé que «les autorités sahraouies détiennent des preuves concrètes quant à l’implication des services marocains dans les activités du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest». A ce propos il a confié que «certains éléments du groupe Mujao, qui ont été arrêtés par les services de sécurité sahraouis à la suite de l’enlèvement des trois humanitaires européens à Tindouf ne nient pas le fait qu’ils ont été recrutés par des services marocains pour enlever les trois humanitaires à Tindouf». Le chef de la diplomatie de la Rasd promet d’autres révélations et éléments d’informations «qui seront communiqués en temps opportun». Et de promettre de divulguer: «les résultats de l’enquête diligentée contre les terroristes qui sont sous les verrous dans l’Etat sahraoui». (L’Expression-01.07.2012.)

**Le Sahel : des espaces à conquérir ou des territoires à partager ?

«Une nation sans un gouvernement national est, à mon sens, un affreux spectacle.» A. Hamilton

Guerres chroniques au Sahel

Les guerres civiles en Afrique, malheureusement nombreuses, la plupart sous-tendues par une course au pouvoir, procèdent des mêmes frustrations. Les dégâts et les atrocités qui en résultent sont également comparables. Le plus souvent, les conséquences d’un passé douloureux apparaissent en premier plan pour expliquer le déchirement des populations à la recherche de l’équité et d’un équilibre régional pour mieux cohabiter. Riches ou moins riches, en Afrique, on n’échappe pas à la malédiction des désordres intérieurs qui débordent sur les pays voisins par les vagues de réfugiés fuyant la terreur, favorisant l’apparition de zones frontalières non contrôlées propices aux activités de trafic en tout genre. Si ce fléau a été résorbé dans la majorité des cas, sa ténacité au Sahel fait de lui une menace régionale.

On peut citer, à travers les exemples de guerres civiles au Sahel où le risque de ce genre de conflit est le plus élevé, celle du Soudan. Commencée en 1955, elle devait trouver sa solution définitive dans les Accords d’Addis Abeba signés en 1972 et qui garantissaient au sud de ce pays une importante autonomie interne. Mais la campagne d’islamisation lancée en 1983 par le président Jaffar Ennoumeiri (1969-985), son intention de transformer le Soudan en un Etat arabe, de diviser le Sud en trois régions et d’instituer la charia a remis en cause le fondement des accords. Ces décisions controversées furent à l’origine de la deuxième guerre civile qui aboutit, en janvier 2011, à l’indépendance du Sud-Soudan, après trente ans d’instabilité.

Cette solution marquera-t-elle la fin du cauchemar soudanais ? Rien n’est moins sûr, la question du Darfour reste lancinante. Au Tchad, là encore, les antagonismes ethniques et confessionnels ont débouché sur une fracture Nord-Sud. Les guerres civiles, déclenchées cinq ans après l’indépendance et qui se sont étalées sur cinq décennies (1965-1979, 1979-1982, 1998-2002, 2005-2010), trouvent des liens avec la guerre civile au Darfour et en République centrafricaine. On peut s’interroger d’ores et déjà sur les implications probables de l’indépendance du Sud-Soudan sur le Sud tchadien, de même confession et séparatiste. Au Sahel, les conflits ont cette particularité de s’inscrire dans la durée. L’instabilité au Mali et au Niger dure depuis plus de quatre décennies, les mêmes causes produisent les mêmes effets.                                                    

La médiation au Mali

La première fronde des Touareg du Mali remonte à 1963, soit trois ans après l’indépendance du pays. La réponse du pouvoir de l’époque fut la répression. La population quitta le territoire fuyant vers les pays limitrophes. La contestation se radicalise, devient sécessionniste et s’organise autour de Iiyad Ag Ghali à la tête du Mouvement populaire pour la libération de l’Azawad (MPLA). La rébellion s’exprimera par les armes, le 28 juin 1990, contre les localités de Menaka et de Tidermène. Selon Son Excellence, l’ambassadeur KI Doulaye Corentin : «La répression, par l’armée malienne fut, une fois de plus, lourde et sans pitié.» (le faso.net-02 juillet 2007). Sans les résultats escomptés.

Sur les mêmes bases de revendication territoriales et les mêmes griefs : marginalisation politique, économique et sociale, la rébellion armée des Touareg au Niger est déclenchée en 1985 par une attaque sur Tchin-Tabaradène, également par un mouvement sécessionniste, le Front populaire pour la libération du Niger (FPLN), devenu plus tard Front de libération de l’Aïr et de l’Azawak. La réponse à cette attaque fut, comme par le passé, la répression militaire qui, selon le même ambassadeur, «prendra des proportions alarmantes après la deuxième attaque sur la même localité en mai 1990». Si on considère les soulèvements armés signalés depuis, malgré le «Pacte national» du Mali du 11 avril 1992 et l’«Accord de paix» signé à Niamey le 24 avril 1995, entre le gouvernement de la République du Niger et l’Organisation de la résistance armée (ORA), on conclut au moins que ces deux engagements n’ont pas été menés à bien ou n’ont pas été suffisants pour éteindre la rébellion touareg, aussi bien au Mali qu’au Niger.

Les autres accords, venus par la suite compenser en vain leurs insuffisances exprimées par d’autres rébellions, complètent le tableau de l’absurdité de la damnation de Sisyphe. Avec 130 000 Maliens déplacés à l’intérieur de leur pays et 140 000 réfugiés dans les pays voisins (source : UNHCR), seule la mobilisation d’une assistance internationale pourrait panser les dégâts infligés aux innocents en faisant naître de l’espoir aux enfants d’aujourd’hui, menace probable pour l’avenir. Aujourd’hui, la résurgence de la rébellion dans l’Azawad suivie du coup d’Etat assombrissent plus qu’auparavant l’horizon malien. La situation exige, dans l’urgence, une solution à l’anarchie qui prévaut, pour le rétablissement de l’autorité de l’Etat sans laquelle il ne peut y avoir de règlement durable à tout différend. «On sait qu’il existe quelque chose de pire qu’un mauvais Etat, c’est l’absence de tout Etat. L’anarchie est pire que la tyrannie, car elle remplace l’arbitraire de l’un par l’arbitraire de tous», écrit le philosophe T. Todorov dans Mémoire du mal, tentation du bien, Robert Laffont.

Cette solution consiste donc à remettre d’abord les repères en place, c’est-à-dire un pouvoir fort de sa légitimité à qui il incombera de décider du modus operandi adapté à la gravité des réactions des belligérants, en premier lieu : le MNLA et les putschistes.
Ce pouvoir se doit de se réapproprier la légitimité des moyens de la violence avec la philosophie propre à tout Etat dans les circonstances où son destin se joue, c’est-à-dire en combinant à l’observation froide, une interrogation sereine à son histoire en vue d’une réaction éminemment morale. Rétablir ATT dans ses droits serait la voie la plus expressive. Car son rétablissement est en soi une réponse à ceux, qui par pur instinct, ont violé les lois de la République, et pour quel résultat sinon celui d’un aveu d’incompétence à soutenir la patrie dans une phase aussi critique que sa partition.

Démarche qui interpellerait également l’inconstance des mouvements armés du Nord non seulement par leur reniement à leurs engagements vis-à-vis de l’Etat et envers le médiateur, mais aussi par le rejet total des accords conclus y compris leur principe qui jusque là prévalait : l’intégrité du Mali. L’Etat ne peut cependant s’inscrire dans la démarche de groupes ou de bandes armées. Investi de la confiance du peuple, il recherchera la stabilité et la réhabilitation de ses institutions.                     

Sans perdre de vue quelle paix on souhaite instaurer, et sur la base du rapport d’Amnesty International et d’autres témoignages, il est vital pour la cohésion du peuple malien et pour le renforcement de la paix d’identifier les responsables du bombardement des populations autour de Kidal, car il constitue en soi un acte sécessionniste. Par ailleurs, une commission d’enquête doit pouvoir aboutir à l’identification des responsables de l’humiliation. Qu’ils soient de la rébellion ou de l’armée régulière, leur jugement consacrera la force de la loi et rétablira, sans doute, la confiance envers le pouvoir. Le désarmement, la démobilisation et la réinsertion, comme dans tout règlement de conflit, seront les étapes nécessaires pour le rétablissement de l’ordre et une certaine réhabilitation de l’Etat.

La réaction de la communauté internationale, y compris les membres du Conseil de sécurité de l’ONU de nature à baliser les débats entre les parties au conflit, pourrait être complétée par une assistance internationale dans le domaine économique qui compenserait les lacunes à l’origine de l’insatisfaction des engagements contenus dans l’accord-cadre de règlement des problèmes du Nord. En s’arrogeant le droit d’imposer la loi islamique par la force des armes, ce qui n’est du ressort d’aucun groupe, Ansar Eddine rejette tout dialogue par les voies consacrées au débat dans un pays réellement démocratique, le Mali. Sa présence à Ouagadougou pervertit la médiation.

Toutefois, l’espoir peut être conservé si la pédagogie de la démarche, la subtilité de la médiation pourraient l’amener à activer dans la légalité en se constituant parti politique pour défendre ses suggestions en matière de réformes de l’Etat dans un cadre civilisé, c’est-à-dire convaincre avec argumentation et non faire peur avec une kalachnikov. L’accepter à la table du dialogue dans le cadre d’une réconciliation serait un antécédent pour les générations futures ; c’est admettre le débat par les armes. Une telle démarche ne peut assurer une victoire définitive. Dans son livre référence Histoire mondiale de la stratégie, B. H. Liddell Hart conclut : «Si vous consacrez la totalité de vos efforts exclusivement à la recherche de la victoire et sans penser aux conséquences ultérieures, (…) il est presque certain que cette paix sera une mauvaise paix portant déjà les germes d’un autre conflit. C’est la leçon dictée par une longue expérience.» 

S’agissant des autres groupes de trafiquants, les narcotrafiquants et de crime organisé, tel le Mujao, tout porte à croire qu’ils représentent une source non négligeable de financement des rebelles. Une concertation des organisations sous-régionales en vue d’une intervention militaire, contre désormais, le banditisme transfrontalier, le contrôle des frontières avec éventuellement la poursuite coordonnée, serait à court terme, prometteuse d’une stabilité favorable au développement de ces zones longtemps interdites. Certes, l’immensité du champ des opérations suggère la participation de la population généralement acquise à celui qui occupe le terrain. Aussi, le règlement du conflit MNLA et la réponse aux actes inconsidérés des putschistes, détermineront-ils la conviction de cette population à s’impliquer aux côtés de leur Etat et partant, l’efficience d’un tel engagement. * Par Mohamed Khalfaoui : ancien officier supérieur de l’ANP (publié dans El Watan-03.07.2012.)

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*A Tinzaouatine, aux portes de l’Azawad …à la frontière algéro-malienne 

 La «49e wilaya» frit au soleil en ce vendredi 13, respire l’air vicié du tamadalit (tempête de sable en tamasheq) dont la saison vient juste de commencer. Nous sommes à Tinzaouatine, à 2600 kilomètres au sud du Club des pins-Alger.

****Envoyé spécial d’El Watan:Mohand Aziri (Reportage)

La bourgade de Tinzaouatine, à l’extrême sud de l’Algérie,10 000 habitants, un concentré de tribus touareg, arabes, d’anciens et nouveaux réfugiés maliens et autres naufragés négro-africains, est sur la «ligne de front» avec le Mali. Une commune ouverte aux quatre vents. Pas de barrages filtrants ni à l’entrée ni à la sortie de cette agglomération du vieux monde, tout de même connectée à internet. Pas de présence imposante ou visible des services de sécurité ou de l’armée. Tout semble confiné autour de cette improbable ligne Maginot dont il est difficile de distinguer les fortifications. En juillet 2010, une section complète de GGF (les gardes-frontières), 11 gendarmes et gardes communaux, a été décimée, ici, par les terroristes d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI).

A la menace permanente que font peser les groupuscules fondamentalistes s’ajoute désormais le chaos sécuritaire au Nord-Mali. Le drapeau de la brinquebalante «république de l’Azawad», frappé du signe amazigh, flotte de l’autre côté de l’oued Tinzaouatine, un oued qui incarne sommairement un bout de ces «frontières intangibles héritées de la colonisation» et sépare virtuellement les deux Tinzaouatine, l’algérienne et la malienne, peuplée, depuis la nuit des temps, par la communauté touareg.

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<p><span style=A dix kilomètres de là, Chebrech, la Tinzaouatine malienne, passée depuis février sous le contrôle précaire du Mouvement pour la libération de l’Azawad (MNLA). Des véhicules de l’armée malienne, prisés par les insurgés, campent sur la butte faisant face au poste-frontière algérien. Hissé sur le toit des cabines des camions, peint sur les rochers, l’emblème azawad, bien en évidence, annonce la couleur des «territoires libérés». «Rien de malien ne subsiste ici. Nous sommes azawadiens», déclare, une étincelle dans les yeux, Mohamed Ag Sidi, du bureau politique du MNLA à Tinzaouatine.

La déroute de l’armée malienne, qui surveillait tant bien que mal cette frontière passoire et virtuelle, est totale. La Berezina en terre saharienne. Dans la nuit du 8 au 9 février dernier, la forte charge sonnée par les insurgés contraint les militaires maliens à abandonner postes et casernement pour se précipiter en terre algérienne trouver asile.

Les «damnés» de Tinzaouatine

Moissé Keita, immigrant nigérian, refoulé «abusivement» d’Algérie après des années d’études à l’université de Blida, a assisté à la débandade : «C’était un déluge de feu, militaires maliens, immigrants camerounais, Bambaras, Nigérians (…) avons tous fui nos ‘républiques’ (maisons en toub squattées par les immigrants expulsés d’Algérie) pour nous réfugier de l’autre côté de la frontière. Des avions de chasse algériens survolaient l’espace. C’était la guerre.»
Cette guerre «éclair» Yazid, conducteur d’engins à la Sonatro – entreprise publique de BTP qui, depuis plus d’un an, construit à Tinzaouatine un aérodrome pour l’armée de l’air algérienne – dit l’avoir aussi vécue «en direct», à partir de la base de vie de sa société : «Impressionnant, on aurait dit un tremblement de terre.»

La guerre a charrié son contingent de malheurs et de réfugiés. Dans le lit de l’oued, à côté d’une nécropole surannée, une quarantaine de familles de réfugiés issus de tribus touareg (Ifoghas) et descendants des Banou Hillal (Kel Essouk) ont installé un campement rudimentaire. Les plus nanties d’entres elles disposent de tentes en bonne et due forme (dont trois offertes par le Croissant-Rouge), les autres en ont bricolé quelqu’une l’aide des loques et d’oripeaux ramassés alentour, mais vite emportés, dispersés par les tempêtes de sable. Oubliés des dieux et des hommes, leur situation est des plus critiques. Pas d’eau, pas de nourriture ni de médicaments, ces réfugiés originaires du Nord-Kidal ayant fui les bombardements de l’aviation malienne, en mars dernier, frôlent le désastre humanitaire.

Pour le maire de Tinzaouatine, le «problème» des réfugiés ne date pas de ce conflit. L’afflux de populations, touareg notamment, réprimées par le pouvoir malien est récurrent depuis les années 1960. «C’est pas nouveau chez nous et cette fois-ci, les réfugiés ne se sont pas installés chez nous», insiste-t-il. La situation des réfugiés et la proclamation d’un «nouvel Etat» à la frontière de sa commune ne semble pas trop inquiéter Ahmed Chitou, le président de l’APC (FLN). «Le risque de contamination est quasi nul», estime-t-il d’emblée. Et pour cause : «La situation des Touareg du Mali, marginalisés et réprimés par le pouvoir central, est sans commune mesure avec celle des Touareg d’Algérie qui bénéficient de la bienveillance de l’Etat, de plans de développement, etc.» «Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas affectés, ce sont nos frères après tout et ce qui les affecte nous affecte aussi. C’est normal», ajoute-t-il. L’Azawad ? «Je ne le commenterais pas. Les Touareg, chacun y va de sa propre opinion.» (El Watan-17.04.2012.)

** 268.000 Maliens ont fui leur pays

Plus de 268 000 personnes ont fuit leurs domiciles depuis la mi-janvier au Mali, et cherché refuge ailleurs ou dans les pays voisins, a estimé jeudi le bureau des Nations unies pour la coordination des Affaires humanitaires (Ocha).

Il y a eu «plus de 268 000 déplacés suite à la crise au nord du Mali, dont plus de 161 000 réfugiés en Algérie, au Niger, au Burkina Faso, et en Mauritanie», affirme dans un bulletin d’information Ocha pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, basé à Dakar. Selon ce document, les «mouvements de populations» enregistrés au 15 avril concernent précisément 268 561 personnes. Sur ce total, 107 000 sont des déplacés internes au Mali, qui sont sans doute plus nombreux, en raison des difficultés de travail sur le terrain depuis «la conquête du Nord» par différents mouvements armés. Le Niger accueille plus de 29 000 réfugiés, le Burkina Faso plus de 46 000, la Mauritanie plus de 56 000 et l’Algérie, 30 000. Les premiers déplacements ont été provoqués par des attaques lancées le 17 janvier par des rebelles touareg et d’autres groupes contre l’armée dans plusieurs localités dans le nord du Mali.

La sécurité alimentaire en pointillé…

Ces mouvements armés, dont des islamistes, ont profité d’un coup d’Etat militaire, le 22 mars, pour mener une offensive foudroyante et prendre en trois jours le contrôle des trois régions administratives composant le Nord : Kidal, Gao et Tombouctou, coupant de fait le Mali en deux. Selon divers témoignages, la situation est alarmante pour les populations prises au piège dans ces zones où ont eu lieu des pillages, des saccages et des violations des droits de l’homme dont des viols. «La réponse humanitaire à l’intérieur du Mali a été rendue plus difficile après la conquête complète du Nord par la rébellion», indique Ocha, relevant que cette crise survient alors que le Sahel, incluant le Mali, est confronté à une grave crise alimentaire. «Avec l’avancement dans la saison sèche, la sécurité alimentaire continue de se dégrader dans les pays du Sahel», et «les conséquences de la crise au Mali vont rendre encore plus difficile la réponse dans ce pays, mais aussi dans la région, du fait des mouvements de populations», note Ocha. «Par ailleurs, le conflit au Mali tend parfois à éclipser l’urgence de la réponse plus générale à la crise alimentaire et nutritionnelle dans la région, alors que les financements internationaux (…) restent très insuffisants par rapport aux besoins», affirme-t-il.(AFP-19.04.2012.)

**Timiaouine : le râle des réfugiés Touareg

Cap sur Timiaouine dans l’Adrar (wilaya), porte est du Tanezrouft, la plus grande immensité désertique du monde.

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<p><span style= Six cents kilomètres de désert absolu, du nord au sud, à cheval entre l’Algérie et le Mali. «N’y allez pas, nous enjoint un officier du DRS en poste à Tinzaouatine, je vous le déconseille vivement. La route n’est pas sûre.» Le chef de brigade de la gendarmerie est du même avis, tout indisposé par la présence encombrante de journalistes. La piste rocailleuse, longeant la bande frontalière avec le Mali sur plus de 180 km de regs et oueds peuplés de campements nomades, serait, d’après les services de sécurité, un véritable coupe-gorge, elle infestée de trafiquants, contrebandiers, coupeurs de route et autres groupuscules terroristes ; AQMI et ses filiales présumées Ançar Eddine et Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest seraient établies dans ce ventre mou du Sahara, notamment dans la région inaccessible du Taoudéni au Mali , frontalière avec l’Algérie et la Mauritanie. Mais qu’à cela ne tienne ! Timimoun et Bordj Badji Mokhtar, au nord-ouest de Tinzaouatine, sont en première ligne.

Les deux «communes» font face, depuis le déclenchement du conflit azawad, à des flux importants de réfugiés, touareg maliens notamment. Officiellement, ils sont plus de 30 000, parqués dans des camps au nord-ouest de Tinzaouatine, à Bordj Badji Mokhtar et à Timiaouine. L’armée aussi envoie des bataillons en «renforts». D’après une source au fait de la situation sécuritaire sur place, 14 000 militaires renforceront, dans les semaines qui viennent, le dispositif, très discret, déjà en place. Le maire de Timiaouine, Yahia Baâyaoui, rencontré dans la brousse de Tawendert, village touareg, à 90 km de sa municipalité désertique, se fait un sang d’encre. Et pour cause, en un mois et demi, la population de la commune (8000 habitants – dont 60% de Touareg nomades, qui fuient de plus en plus le «village», ndlr), a presque doublé. A cette intempestive explosion démographique, s’ajoute la montée de l’insécurité et des vols de véhicules 4×4 appartenant notamment à des particuliers et des sociétés comme Hydro technique ont été signalés. Mise out, l’Assemblée communale n’a aucune emprise sur la gestion locale des événements. Le dossier des réfugiés est piloté conjointement par les départements de l’Intérieur et de la Défense. Timiaouine manque de tout : vivres, couverture médicale, peu de médicaments, mais aussi et surtout d’eau, dont la consommation a atteint des pics et suffit à peine à couvrir les besoins domestiques de la commune.

14 000 militaires au «front» du Mali

Le camp de réfugiés, érigé sur un plateau à la sortie nord de la commune, égraine des chapelets de souffrances. De Gao, Tombouctou, Ménaka, Tessalit, Aguelhok, etc., des réfugiés arrivent presque chaque jour, bravant l’immensité saharienne. Le camp, nouvellement créé, abrite 328 familles de réfugiés, transférées (pour des raisons de sécurité ?) par camions du camp saturé de Bordj Badji Mokhtar, distant de Timiaouine de plus d’une centaine de kilomètres. Ce sont 62 tentes, entourées de grillage, gardées par des gendarmes. Le gros des réfugiés est laissé en rade, dans la nature, établi en dehors du camp. Plus de 300 familles, selon une source locale. Les autorités refusent leur admission dans le camp. L’armée a par ailleurs refusé l’établissement d’un autre camp, au nord de Bordj, à PK 50, plus exactement. De l’autre côté de la frontière, Khalil, un camp de réfugiés à qui l’Algérie refuse l’accès, est établi sauvagement. Les récits des rescapés du camp sont terrifiants.

Plus de 1000 personnes sont établies à Kalil. A l’intérieur du camp de Timiaouine, seul l’instinct de survie anime les réfugiés. Aita Mohamed, agent de santé malien, regrette presque de ne pouvoir retourner au Mali. «Certes, dit-il, nous avons été accueillis comme des frères, par des frères, mais nous sommes comme des prisonniers. Certains d’entre nous veulent même retourner au Mali, tellement les conditions de vie sont insupportables.» La couverture sanitaire laisse à désirer. Un seul médecin pour une population totale de 15 000 habitants, entre nouveaux arrivants et anciens réfugiés.

Dix femmes enceintes, sans gynéco à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde ; 200 enfants souffrant de malnutrition (pas de lait pour nourrissons), de céphalées, de conjonctivite, de diarrhées sévères, etc. Déjà, deux décès ont été enregistrés dans le camp : un bébé de 7 mois, mort d’une céphalée sévère et une jeune fille de 22 ans, de malnutrition. Tout est rationné ici bas, dans cette antichambre de l’enfer. Une famille de dix membres reçoit du comité local du Croissant-Rouge 8 kilogrammes de vivres chaque semaine, soit 80 grammes de pâtes ou de légumes secs. Les aides arrivent, mais très peu à destination. Nombre de réfugiés demandent carrément l’intervention d’ONG. «Dites au monde ce que nous endurons, supplie Aita Ag Mohamed, rapportez ce que vous avez vu, ce que nous endurons !» (El Watan-17.04.2012.)

**AHMED EDABIR. Amenokal de Tamanrasset: J’ai chargé un émissaire pour prendre contact avec les Touareg maliens.

- Les événements au Mali menacent la sécurité de l’Algérie, principalement le Sud. Cela vous inquiète-t-il ?

Je ne me suis pas déplacé au Mali. J’apprends au même titre que les autres Algériens le déroulement des événements. Et je pense que nous sommes à l’abri. Il n’y a aucun danger pour le moment. Nous nous trouvons dans une zone sécurisée et nous ne devons pas avoir peur. Les rebelles maliens n’ont pas l’intention de déstabiliser l’Algérie, même si nous n’avons pas eu de contact avec eux pour le moment. Leur chef, que j’ai rencontré par le passé, a été rassurant sur leurs intentions. Il n’est pas question, selon eux, de déstabiliser les relations entre les deux pays.

- Avez-vous pris contact avec les Touareg maliens ?

J’ai chargé un émissaire d’établir des contacts pour la libération des diplomates auprès des Touareg. Il faut d’abord savoir qui les détient. La situation est encore confuse. Il faut savoir également que nous n’avons pas les même objectifs ni les mêmes revendications que les Touareg maliens. Nous, Algériens, aurions pu avoir l’indépendance sans guerre ni sang, mais nous l’avons rejetée. En 1959, le général de Gaulle avait tenté de convaincre mon oncle l’amenokal Hadj Moussa Akhamokh en France dans la kheïma des Touareg d’avoir l’autonomie. A ce jour, nous refusons encore cette idée.

- Vous êtes plutôt rassuré, alors que la possibilité de fermer les frontières n’est pas écartée…

Les Touareg maliens, nigériens ou algériens connaissent leurs frontières. Elles sont tracées depuis des siècles. Chacun de nous connaît ses limites. Quant à l’éventuelle décision de fermer notre frontière avec le Mali, je ne peux pas la commenter. C’est la prérogative du ministère de l’Intérieur. Je suis essentiellement inquiet de la situation sécuritaire à Tamanrasset. La ville, qui n’a jamais été touchée, pendant les années 1990, vient d’être secouée en 2012. C’est bizarre. Nous avons tenu deux réunions et déposé une requête auprès du gouvernement pour qu’il sécurise davantage la ville. Des étrangers envahissent la cité et nous ne pouvons plus maîtriser la situation. La libre circulation des armes libyennes me fait peur. On ne sait pas combien d’armes sont entrées sur notre territoire. Nous voulons rétablir la «propreté» dans notre ville. Nous sommes devenus un carrefour de maladies et de contrebande. Nous voulons être associés à toute décision prise par les autorités locales. Les notables sont les mieux placés pour en décider.(El Watan-13.04.2012.)

20120417

**Yves Bonnet  -Ex-directeur de la DST : « Sarkozy et l’OTAN, responsables du chaos en Libye et au Mali »

« Yves Bonnet, ancien directeur de la Direction de la surveillance du territoire (DST), a accusé « le gouvernement du président Nicolas Sarkozy et l’OTAN d’avoir entraîné la Libye dans un chaos et une perturbation sans précédent « , soulignant que « ces deux parties savaient parfaitement la taille des conflits tribaux là-bas et ses conséquences dans le cas où le pays sortait de sa stabilité ». »

L’ancien directeur de la Direction de la surveillance du territoire (DST), un service de renseignements du ministère de l’Intérieur, Yves Bonnet, a accusé le président Nicolas Sarkozy d’être responsable « du chaos en Libye, au Mali », soulignant que » le manque de confiance entre l’Algérie et la France a aggravé la situation dans la région de la côte de l’Afrique « .

Dans une interview accordée au quotidien algérien alAkhbar, Bonnet a jugé que « l’Afrique fait l’objet de perturbations sécuritaires de plus en plus dangereuses en raison du chaos provoqué en Libye, et dont les parties responsables sont bien connues à savoir l’OTAN et la France. Or, ces derniers n’ont pas tenu compte de quelque chose de grave, celui de réfléchir sur les résultats d’une intervention dans les affaires d’un État quel que soit la nature de son régime ».

Il a souligné qu’ « en politique, il est impératif de s’assurer que le règlement que nous cherchons dans une quelconque situation sera de loin meilleur que la situation elle-même, autrement dit dans le cas de la Libye, je pense que la situation d’avant était bien meilleure que celle d’aujourd’hui. »

Directeur du DST entre 1982 et 1985, Yves Bonnet connaît bien la Libye et les Libyens, c’est pour cela il affirme que « la Libye était un pays bien géré et a réalisé des progrès sociaux importants, voire que les Libyens étaient parmi les peuples les plus riches du Maghreb et maîtrisaient l’art de bien traiter avec autrui, sans compter qu’ils baignaient dans la paix et la sécurité, et donc la situation qui leur a été imposée est tout à fait différente de ce qu’elle était auparavant ».

Et de poursuivre : »qu’au cours de sa visite l’an dernier à Benghazi et à Tripoli, durant laquelle il était accompagné par les membres d’un centre qui s’intéresse aux questions sécuritaires, nous avons exprimé de sérieuses préoccupations envers l’extrémisme islamique croissant et mis en garde contre la fragmentation de l’État « .

Yves Bonnet a accusé « le gouvernement du président Nicolas Sarkozy et l’OTAN d’avoir entraîné la Libye dans un chaos et une perturbation sans précédent « , soulignant que « ces deux parties savaient parfaitement la taille des conflits tribaux là-bas et ses conséquences dans le cas où le pays sortait de sa stabilité ».

Pour ce qui est du Mali, l’ancien DST a mis en garde contre la présence d’Al-Qaïda en Libye: « Nul doute que certaines parties en Libye sont contrôlées par Al-Qaïda, or cette dernière a implanté un homme dans une région vitale, ce qui est dangereux non seulement pour la Libye, mais pour tous les pays dans la région » !

Interrogé sur la nécessité d’une intervention militaire étrangère au Mali pour résoudre la crise, Bonnet n’a pas exclu cette option mais ne l’a point encouragée en raison de la gravité de ses conséquences, surtout que « les pays dans la région du Sahel sont confrontées à des situations de plus en plus difficiles, et que cette région est une zone de confluence des civilisations, ainsi la civilisation bédouine et celle des nomades autochtone n’ont pas réussi à trouver un état d’harmonie ».

Enfin, l’ex-DST a mis en garde contre une marginalisation du rôle de l’Algérie : « La plus grande erreur qu’a commis la France, c’est qu’elle a oublié que Algérie est aussi un État du désert du Sud, et donc un partenaire incontournable ».

« On peut trouver des solutions aux problèmes de la région sous influence française, en créant une entente ou un accord entre l’Algérie et la France, sans que cela n’évolue en un problème plus complexe, surtout si les deux pays n’ont pas confiance l’un dans l’autre. Malheureusement, la France n’a pas confiance en Algérie, et non l’Algérie », a ajouté Yves Bonnet . (source: alterinfo.net)

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**L’Azawad accuse Paris et Washington de soutenir le gouvernement de Bamako sous couvert de lutte antiterroriste

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Des sources en rapport avec le dossier sécuritaire au Sahel ont indiqué que des pays occidentaux dont la France et les Etats-Unis ont fourni des aides militaires d’urgence à l’armée malienne, pour empêcher la débâcle des forces armées de la république malienne et pour que le Mali ne soit pas la proie du chaos.

Des avions militaires de type C130 ont transporté des bases du Tchad et de Libye des aides militaires et des véhicules 4×4 blindés vers les bases militaires près de Gao et Bamako au Mali. Une source liée au dossier sécuritaire au Sahel a indiqué que de gros avions de transport militaires en provenance de Libye ont transporté des véhicules 4×4 et d’autres blindés, des munitions, des aides et des provisions qui ont été remises à l’armée malienne dans une base militaire près de la ville de Gao. Des sources sécuritaires ont déclaré que d’autres avions ont largués des aides et des provisions pour des forces militaires maliennes encerclés et isolés pour empêcher qu’ils ne se rendent. Le dirigeant Benoussa Abdellah, appartenant au mouvement Azawad armée, Ansar Eddine, a indiqué dans un entretien téléphonique avec El Khabar que le Mali a reçu depuis le début du conflit plus de 80 chars transportés par voie terrestre à travers la route transsaharienne entre Bamako au Mali et Siguiri en Guinée. Des dirigeants du mouvement de libération de l’Azawad accusent les Etats-Unis et la France de fournir un soutien militaire direct au gouvernement de Bamako sous couvert de lutte antiterroriste, les informations indiquent que le gouvernement malien a demandé à obtenir des aides militaires d’urgence après avoir perdu des dizaines d’engins militaires et des quantités d’armes durant les batailles des semaines précédentes.

**Bilal Ag chérif, secrétaire général du MNLA

L’unité territoriale du Mali n’est qu’une illusion

La position du peuple Azawad est claire, l’unité territoriale du mali n’est qu’une illusion qui dure depuis l’indépendance du Mali, il y a 50ans. Le gouvernement malien ne reconnaît pas les faits et nous qualifie de rebelles. Il ment à tout le monde en plaidant pour une solution politique, alors qu’il a dépêché des dispositifs sécuritaire et militaire à Tassalit, il y a deux jours.

El Khabar : les déclarations des pays du voisinage sur l’idée de l’unité territoriale du Mali sont unanimes, et s’opposent à votre revendication principale qui est l’autodétermination. Qu’en pensez-vous ?

Bilal Ag chérif : la position du peuple Azawad est claire, l’unité territoriale du mali n’est qu’une illusion qui dure depuis l’indépendance du Mali, il y a 50ans. Si l’on considère que l’Unité signifie la construction politique et l’égalité entre les enfants du peuple et dans les droits et devoirs, cela n’a également jamais existé. Le régime malien a déchiré la carte de l’unité territoriale du Mali, il y a de cela longtemps, c’est-à-dire, une année seulement après sa signature. Ce document stipulait l’autonomie du territoire de l’Azawad. Il a été enfreint par le gouvernement malien qui a ensuite lancé sa guerre contre le peuple de l’Azawad, qui a duré depuis 1993. Le Mali a, ensuite, saisi l’opportunité de la lutte antiterroriste internationale pour importer du matériel militaire qu’il a utilisé dans sa guerre contre le MNLA. Pour cette raison, la lutte principale et primordiale est la libération de l’Azawad.

El Khabar : ne pensez vous pas que les prochaines présidentielles qui auront lieu dans quelques mois seront une opportunité de satisfaire la revendication du changement au lieu que l’indépendance ?

Bilal Ag Chérif : les prochaines présidentielles ne marqueront pas l’Histoire du peuple Azawad. Le Mali a été gouverné par cinq présidents depuis son indépendance. Dès que les Azwadiens ont accepté l’union, le régime malien a commencé à perpétrer ses génocides. Commençant par le président Modibo Kayta  et jusqu’à Amado Toumani Touré. Il ne s’agit pas de qui gouverne le Mali et nous ne prévoyons pas que les prochaines élections changeront grand-chose. Nous refusons, même, que les élections aient lieu dans le territoire Azawad étant donné que nous n’y sommes pas concernés.

El Khabar : il existe des tentatives algérienne et française de médiation. Y a-t-il une chance de réussite de ces efforts ?

Bilal Ag Chérif : nous avons précédemment soulevé des rapports explicatifs aux autorités algériennes et aux gouvernements des pays voisins. Cependant, une fois que les batailles se sont enclenchées. Le Mouvement National de Libération de l’Azawad n’a reçu aucune initiative officielle, que ce soit de la part de l’Algérie, de la France ou d’autres pays. Nous ne sommes informés de ce qui se passe ici et là qu’à travers les médias et tout cela ne répond pas à nos revendications. Le gouvernement malien ne reconnaît pas les faits et nous qualifie de rebelles. Il ment à tout le monde en plaidant pour une solution politique, alors qu’il a dépêché des dispositifs sécuritaire et militaire à Tassalit, il y a deux jours. Pour cette raison, les opérations militaires continueront et nous sommes prêts à négocier à conditions que ces négociations soient couronnées par l’autodétermination..(El Khabar-02.03.2012.)

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*Le Sahel grouille d’espions: Des cheikhs et des cheikhates de la CIA au Sahara  

Des espions américains en touaregs plus vrais que nature ? Ils existent bel et bien, selon Al Khaleej et ils savent tout, des langues aux alliances tribales.Le Sahel grouille d’espions, ces «nouveaux chouyoukh». Al Qaïda sert de prétexte. L’otage français Pierre Camate, libéré dans une transaction avec l’AQMI, était-il un espion de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) ? Le service de renseignement français a officiellement démenti l’information donnée par des journaux à la suite, semble-t-il, d’un «lapsus» de Bernard Bajolet, coordinateur national du renseignement à la présidence de la République française. Toujours est-il que la région du Sahel ne manque pas d’honorables correspondants et d’agents en mission. A en croire le journal El Khaleej, les Etats-Unis ont envoyé en sous-marin des agents transformés en vrais bédouins connaissant parfaitement la langue, les us, les coutumes et les alliances tribales. Ils s’habillent comme les habitants du cru et ont trouvé le moyen de se brunir la peau au point d’être, en tous points, semblables aux habitants de la région sahélienne. Ces agents ont été envoyés dans la région sous le prétexte de combattre l’AQMI alors que des informations sûres évoquent des richesses minières inestimables. Ces agents américains sont «nés entre les gratte-ciels dans la Silicon Valley et n’hésitent pas, dans le cadre de la «mondialisation de l’Empire», à aller au Sahara, à se vêtir en tenue arabo-africaine et à vivre parmi les tribus du nord du Mali afin de mettre en place des réseaux de renseignements dans la région du Sahel. 

Comme à Hollywood

Les officiers américains, écrit Al Khaleej, «appliquent des méthodes semblables à celles de leurs «collègues» de Hollywood, ils s’entraînent à s’habiller en tunique sahraouie, utilisent des mixtures particulières pour donner la bonne teinte à leurs peaux et ils ont appris le Hassania, la langue dominante dans la région. Il y aurait également des agents femmes, accoutrées en mauritaniennes qui ont écumé aussi la zone. Le journal cite un Mauritanien qui s’est marié avec l’une d’elles. Elle «connaissait mieux que moi les liens existants entre les familles mauritaniennes», a-t-il affirmé. L’intérêt de la presse mauritanienne pour les «blondes américaines dans le Sahara mauritanien» a rendu nécessaire de mettre fin à la visibilité des «nouveaux cheikhs et cheikhate». Dans leur travail, les honorables correspondants américains, explique le journal, ont veillé «à suivre les méthodes «stratégiques» d’Al Qaïda au nord du Mali. Ils ont veillé à établir de fortes relations avec des chefs de tribus et des réseaux de marchands dans la région sahélienne, lesquels sont devenus de véritables sociologues connaissant parfaitement la composition ethnique, linguistique et les langages vernaculaires des populations du Sahel».

Des espions qui copient l’AQMI

Il ne fait pas de doute, explique un des habitants de l’Azawad, «que les chefs de tribus dans la région sont aux ordres des services américains et français. Leur mission est de fournir des renseignements en contrepartie d’aides qui sont livrées de manière très intelligente». Selon lui, la région est maillée par les services et les informations sont transmises soit par téléphone cellulaire satellite, soit par le biais de voyages vers des pays voisins. Ce témoin évoque une compétition âpre entre les services algériens, mauritaniens, marocains, français et américains. L’action de l’AQMI a servi de prétexte à une présence plus forte des services français et américains. L’action d’Al Qaïda est venue renforcer la vision des «faucons» dans les services américains qui œuvrent à asseoir une présence militaire stratégique dans la région». Un homme politique mauritanien a rapporté à Al Khaleej les propos d’un officier américain : «La question d’avoir une base en Mauritanie est réglée afin de préserver notre sécurité. Les Français se sont opposés vivement à une présence militaire américaine au Sahel, ils ont été aidés par les positions de rejet de l’Algérie et de la Libye». Cependant, explique-t-il, l’arrivée de Sarkozy au pouvoir a transformé la compétition franco-américaine en «coopération stratégique». Dans la dernière opération franco-mauritanienne, les Américains ont été les principaux pourvoyeurs d’informations. Ce serait le résultat du «travail des «nouveaux chouyoukh» des tribus du Sahara». (Quotidien d’Oran-03.08.2010.)


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              *Le Sahel, haut lieu de tension

Deux jours après la revendication de l’exécution de Michel Germaneau par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), François Fillon a promis que «le combat allait se renforcer» contre l’organisation terroriste. «Nous sommes en guerre contre Al-Qaïda», a affirmé le Premier ministre «Ce sont des gens d’une cruauté sans nom, On déjoue plusieurs attentats par an, nous n’allons pas relâcher notre attention» rajoutera le locataire de Matignon. Comme d’habitude, l’exécution a été revendiquée par un enregistrement sonore (diffusé par Al- Jazeera) « Nous annonçons avoir exécuté l’otage français dénommé Michel Germaneau samedi 24 juillet pour venger nos six frères tués dans la lâche opération de la France ». C’est en de tels termes que l’organisation Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a annoncé avoir tué l’otage français Michel Germaneau en réponse à l’opération militaire mauritanienne menée contre ses membres avec l’appui de l’armée française.

Al-Qaïda veut dire La Base en arabe, mouvement fondé par le cheikh Abdullah Yusuf Azzam et son élève Oussama Ben Laden, toutefois d’un point de vue critique et vu sous un autre angle, plus critique, il est utile de préciser qu’à partir de 2001 ce n’est pas tant Al-Qaïda, encore moins Oussama Ben Laden mais le djihad islamique qui fut élu par des dirigeants « vat- en guerre ». Avec, pour commencer, comme visage à présenter aux populations, la mouvance du cheikh Azzam, créée en 1987 par la CIA lors de l’opération Cyclone, pour combattre les Russes en Afghanistan, avancer sur l’échiquier, et mener des guerres dévastatrices aux conséquences incalculables, tout cela étant mis sous la bannière de l’aide humanitaire et la libération des peuples en quête de «démocratie».

AL-QAÏDA EST-ELLE ENCORE UNE BASE ? Cette nouvelle forme de guerre avait pour but d’offrir aux complexes militaro- industriels existants de nouveaux marchés. Le Dr. Pascal Sacré indiquait dans un article intitulé : « Le terrorisme: Al-Qaïda est-elle encore une base ? » que l’Occident et ses leaders démocratiques ne considérèrent pas Al-Qaïda comme une organisation terroriste, ni Ben Laden comme un assassin sanguinaire, avant les années 1990, car jusqu’à cette date, ils n’avaient « terrorisé » et «assassiné» que des Russes, les «grands ennemis» de l’époque pour l’Occident. Étudier le soi-disant terrorisme islamiste en faisant abstraction de toutes ses relations, passées et probablement présentes, avec les gouvernements occidentaux, c’est comme essayer de comprendre le réchauffement climatique en faisant abstraction du soleil. Dans l’histoire officielle, relayée par les médias occidentaux, c’est à partir des années 90 que l’élève aurait commencé à mordre la main de son maître. 1992, bombardements ciblant des troupes américaines à Aden, au Yémen. 1993, attaque d’hélicoptères et de soldats américains en Somalie. 1993, attaque à la bombe du World Trade Center. 1998, attaque à la bombe sur les ambassades des États-Unis de Nairobi au Kenya, et de Dar Es-Salaam en Tanzanie (300 morts, 5000 blessés). 2000, attentat à la bombe contre le destroyer américain USS Cole à Aden, au Yémen (17 marins tués, 50 blessés). Plus toute une série d’opérations avortées et déjouées. http://www.mondialisation. ca/index.php?context

POURQUOI LE SAHEL EST-IL UN LIEU DE TENSION ?

 L’arc sahélien est une véritable caverne d’Ali Baba , cette zone jusque-là sournoisement silencieuse contient du gaz, du fer, du phosphate,du cuivre,de l’étain, du pétrole et de l’uranium ;des richesses auxquelles ne restent pas insensibles des puissances désirant s’en assurer le contrôle. Le Sahel est une zone de séparation de deux champs géopolitiques distincts : l’Afrique du nord ou l’Afrique blanche et l’Afrique noire ou subsaharienne. C’est donc une ligne de frontière entre Méditerranée et Afrique. Le Sahel organise la transition entre ces deux champs. Ce qui se passe dans cette zone du Sahel affecte directement le continent européen. D’où l’intérêt croissant de certains États européens pour cette zone. Cette zone est un couloir stratégique qui relie l’océan Atlantique à la Mer Rouge, de la Mauritanie au Soudan. Cependant, la question qui taraude est : Pourquoi le Sahel, zone désertique, est-il un lieu de tension ? Mehdi Taje, géopoliticien et expert du Sahel, explique que cette zone est un espace qui est convoité parce qu’il regorge de ressources naturelles. De plus, la réalité géographique du Sahel permettrait à certains États, s’ils se positionnent économiquement et militairement de mieux contrôler les richesses des États du Maghreb et les richesses de l’Afrique de l’Ouest. Il y a ce double tropisme, cette double dynamique qui se conjugue explique l’expert. Certaines puissances occidentales cherchent donc à se positionner au sein de ce couloir stratégique pour sécuriser leurs approvisionnements en matières sensibles, énergétiques et minérales, vers le Golfe de Guinée pour les débouchés américains, vers le Sahara et la Méditerranée pour l’Europe enfin vers la Mer Rouge pour l’Asie. Un grand jeu est en train de se préparer au niveau du Sahel et les pions sont mis en place progressivement, entre les États-Unis et la Chine. Cette dernière est positionnée de manière extrêmement forte au Soudan. Elle désenclave le pétrole sud-soudanais vers Port-Soudan et l’exporte à travers la Mer Rouge. L’idéal pour la Chine serait d’arriver à relier les champs pétrolifères tchadien vers ces oléoducs et donc de constituer un réseau de désenclavement de ces richesses. Mais parallèlement les États- Unis ont un autre projet politique qui, lui, est déjà mis en place à travers un oléoduc qui désenclave le pétrole tchadien à travers le Golfe de Guinée. Un affrontement avec, en fond la possibilité de découvrir du pétrole au Mali et au Niger. Il risque d’y avoir une exacerbation des rivalités avec des projets géopolitiques concurrents. Avec, au milieu, l’ancienne puissance coloniale, la France, qui cherche aussi à se positionner pour sécuriser ses approvisionnements. Il existe une possibilité de désenclavement vers la Méditerranée via le futur Transsaharien Gas Pipeline, du Nigeria via l’Algérie. Et il existe un projet libyen de prolongement du Greenstream vers les champs pétrolifères tchadiens et du Darfour. Une série de maillons se met en place. La France est également intéressée par sécuriser son approvisionnement en uranium au Niger. On sait à quel point c’est sensible, à la fois sur le plan militaire mais aussi sur le plan physique, compte tenu du fait que la France est extrêmement dépendante de son énergie nucléaire.

La France est particulièrement touchée par l’un des acteurs de ce couloir, le mouvement qui s’intitule Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). http://www.avomm.com/Sahel Déclarer la guerre à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), c’est aussi combattre un ennemi insaisissable qui, par connaissance du terrain, vous glisse entre les doigts. Toutefois, il ne faut surtout pas surestimer cette organisation qui ne vit que du bruit médiatique que les medias en font, et c’est à cet effet qu’ Alain Chouet, (ancien directeur du Service de renseignement de sécurité à la DGSE) soulignait que «tout contestataire violent, qu’il soit politique ou de droit commun, quelles que soient ses motivations, a vite compris qu’il devait se réclamer d’Al Qaïda s’il voulait être pris au sérieux, s’il voulait entourer son action d’une légitimité reconnue par les autres, et s’il voulait donner à son action un retentissement international ». http://www.cf2r.org/fr/tribune-libre/les-enjeux-securitaires- dans-le-sahel-africain

LE SAHEL, CIRCUIT PRISÉ DES RÉSEAUX DE TRAFIQUANTS

 Le noyau dur d’Aqmi est formé de 250 à 300 combattants répartis en katibas (brigades) qui sillonnent un territoire saharien immense et traversent aisément ses frontières.La Mauritanie est d’ailleurs en train d’installer 45 points de passage frontaliers par lesquels devront transiter tous ceux qui entrent sur son territoire par l’Est. L’argent d’Aqmi provient des rançons d’enlèvements, mais aussi d’une part prélevée sur les trafics transsahariens (drogue, cigarettes, clandestins). La filière transite via le nord du Mali et le Niger, avant de partir vers le nord du Sinaï ou de traverser le Tchad et le Soudan pour atteindre les rives de la mer Rouge, dernière étape avant le Golfe. La coke latino traverse également le continent depuis le golfe de Guinée vers la Méditerranée, bien que le plus gros passe par les côtes.Mais s’attaquer à ce fléau implique de bousculer des intérêts bien plus vastes que les quelques dizaines de combattants d’Aqmi. Les deux principaux chefs de katiba (brigade) d’Aqmi sont Mokhtar Belmokhtar et Abdelhamid Abou Zeïd. Belmokhtar est impliqué dans divers trafics, Abou Zeïd est réputé plus radical. Il a revendiqué les morts du Britannique Edwin Dyer et de Michel Germaneau. Abdelmalek Droudkal est l’actuel chef d’Aqmi. Né en 1970 à Meftah, en Algérie, il a une formation d’ingénieur électronicien. Il a combattu en Afghanistan et dans les GIA en Algérie. Son nom de guerre, Abou Moussab Abdelwadoud, est un hommage à Al- Zarqaoui, ex-chef d’Al-Qaïda en Irak. Il est à l’origine du ralliement d’Aqmi à Ben Laden, en 2006. Pour gagner l’Europe, les narcotrafiquants empruntent des chemins clandestins traversant les pays de l’Afrique de l’Ouest (Guinée Bissau, etc.) et le désert sahélien en infiltrant plusieurs pays de la région notamment la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Darfour.Devenue une nouvelle plaque tournante du trafic de drogue, le Sahel fait désormais partie des circuits les plus prisés des réseaux de trafiquants (cartels colombiens, etc.) très organisés et traversant les continents. (Le Courrier d’Algérie-02.08.2010.)

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26 réponses à “Le Sahel, haut lieu de tension.1”

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