Divorce.Quand l’entente devient impossible
* 50.000 cas de divorce par an en Algérie
*les raisons du déchirement
Un rapport du ministère de la Justice pour l’année écoulée nous livre des chiffres effrayants sur le déchirement familial.
Les données sont plus qu’éloquentes quant à cette situation dramatique. 50 000 cas de divorces dont plus de 5 628 de khol’a, 5 135 procès de divorce à la demande de l’épouse, 24 658 de répudiations, 14 418 divorces à l’amiable.
En 2009, le nombre de divorces a atteint 41 643, contre 39 383 cas en 2008 et 34 123 en 2007. Les chiffres sont donc en croissance continue. Les statistiques de la Direction de l’Action Sociale relevant du ministère de la Solidarité, révèlent «une évolution inquiétante caractérisée par la dislocation de la vie familiale».
Elle enregistre 174 000 cas de divorce entre 2007 et 2011. Soit une augmentation de 34 000 cas en 2007 à 59 000 durant l’année écoulée. Par ailleurs, une source du ministère délégué de la Famille et de la Condition de la femme a souligné «la montée en flèche de ce phénomène», estimée à 7 % annuellement.
Cela concerne, en majorité, «de jeunes couples qui n’ont pas dépassé 5 années de vie commune, mais aussi les vieux couples. 162 divorces ont concerné des personnes dont l’âge frôlait les 80 ans. Les familles évoluant avec un seul parent représentent 11 % du nombre global». Cette situation est essentiellement liée aux problèmes socio-économiques.
Les répudiations dominent les statistiques alors que les divorces à l’amiable «sont passés de 2 721 en 2007 à 5 135 en 2010». Certaines autres sources nous apprennent que «11 000 femmes ont divorcé unilatéralement à leur initiative durant l’année écoulée».
Comme à quelque chose malheur est bon, le khol’a, institué récemment par le législateur en Algérie comme un divorce unilatéral au même titre que la répudiation, permet à beaucoup de femmes souffrant d’une relation conjugale malheureuse, de reconquérir leur liberté moyennant le sacrifice de tous leurs droits.
Ainsi, l’on peut constater que cet outil juridique a autorisé légalement 5 000 femmes à rompre les liens du mariage afin d’en finir avec les tribulations que leur font subir leurs maris.
«Les causes sont liées au manque de communication entre les époux, au niveau social et matériel de l’époux – des moyens financiers insuffisants par exemple, le chômage.
Souvent, c’est la cohabitation avec la belle-famille qui s’avère difficile, s’ajoute à cela l’exiguïté du logement qui abrite déjà une famille nombreuse dont le jeune couple. Le préjudice subi par les femmes est aussi celui des violences. Beaucoup d’entre elles sont battues et humiliées même devant leurs enfants.
Le divorce peut être lié au travail de la femme : un mari jaloux qui ne fait pas confiance à sa femme ou une belle-famille conservatrice. Le port ou non du voile peut également être un motif de divorce». Dans certains cas de couples immatures, la confusion entre la réalité et la fiction induite par les feuilletons à l’eau de rose, peut être une cause de divorce.
Certains mariages n’ont pas duré plus d’une semaine. «Les maux sociaux qui prennent une ampleur considérable dans notre société ainsi que la pauvreté peuvent mener les couples à la dérive.» *InfoSoir-20 Octobre 2012
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*Chez nous on dit: » El horra idha sabrat, darha amrat ! »
ici El horra veut dire la femme bien éduquée et consciente de ses droits et devoirs
Donc, on traduit par ce qui suit:
Si la femme bien éduquée affronte les problémes du mariage avec intélligence et patience, la vie du couple durera longtemps.
Avis des internautes
*Q.combien coûtent (à peu près), les frais de divorce en Algérie?
R. 12.365.200 en centimes environ… Déjà il faut trouver le bon avocat , ensuite tout dépend ou tu vis…rappelle toi ce qu’a dit coluche un jour « vous avez l’avocat qui connaît bien la loi, et l’avocat qui connaît bien le juge ! ». a toi de choisir…La législation en matière de divorce est claire, s’encombrer d’avocat est inutile, il ne fera qu’alléger tes poches encore plus pour ne pas dire te ruiner pour un résultat connu d’avance.
A l’évidence pour toute l’algerie, il y a une seule et unique législation, tu as a payer 60.000.00 da pour talak et 30.000.00 da pour la El-idda ce qui fait un total de 90.000.00 da. et cela quand le divorce est prononcé a tes torts, « ta-assoufi ». maintenant s’il ya des enfants entre vous, il faut prévoir la pension alimentaire pour les mineurs, dont le montant sera fixée généralement selon vos capacités et aussi offrir un toit sinon tu payes le loyer d’un logement décent fixé a 5000.00 da . enfin c’est ce que j’ai vécu, donc je parle en connaissance de cause.
*Pas étonnant quand on sait de quoi ça retourne. Il faut arrêter de vouloir faire tout porter aux maris… Quant à notre justice, j’espère que nos magistrats seront les premiers à rendre compte -devant Dieu- pour avoir prononcé
des jugements selon les dires et dossiers d’avocat, sans chercher la vérité sur les allégations des uns et des autres…souvent sur des motifs cousus de fil blanc présentés par la femme ou l’homme.
*Pour la femme ça devient une partie de plaisir de divorcer et de se débarasser de son mari qui l’a contrarié, donc elle garde les enfants, elle a un logement et l’argent de la pension, en plus de la liberté …Quelle liberté?
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Les femmes sont peu enclines aux compromis
En 2009, 47 156 demandes de divorce ont été enregistré au niveau des tribunaux, dont 41 633 effectivement prononcés « en défaveur de la femme et des enfants, lesquels se retrouvent, pour la majorité d‘entre eux, enlisés dans les difficultés socioéconomiques démesurées», a expliqué Nafissa Lahrache, secrétaire générale nationale de ladite association ; 20 134 de ces ruptures ont été décidés unilatéralement par le mari, 12 992 d’un commun accord et 4 050
émanent des épouses. En 2003, il y avait eu moins de 21 000 demandes de divorce. Cette augmentation est expliquée par le fait que les femmes acceptent de moins en moins le mode d’organisation traditionnelle de la famille et le diktat du mari…(El Watan) *
La rançon de la liberté…La femme algérienne est-elle devenue prompte au divorce ?
Les femmes ne seraient plus enclines aux compromis, a la patience et aux sacrifices comme l’étaient leurs mères et leurs grands-mères. L’ordonnance présidentielle de 2005 modifiant et complétant le code de la famille de 1984 et les 22 amendements de 1996, dans ses articles relatifs au tutorat matrimonial, à la polygamie, au logement, à la
reconnaissance de la filiation, au divorce et au partage de la tutelle, tout en marquant un »progrès » certain pour les femmes algériennes, le futur n’est pas aussi radieux…Car un fois divorcées, elles vont continuer a subir le regard réprobateur de la famille et de l’entourage immédiat. En plus des éventuelles harcélements…Il vaut rester en entente cordiale avec son mari….
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Le divorce se banalise …Son taux augmente chaque année
Une dure épreuve pour les uns, un moment de délivrance pour d’autres, le divorce en Algérie enregistre une hausse d’environ 7% par an…Surprenant, la période du mariage devient de plus en plus courte… Alors que dans un passé récent, la quasi-totalité des divorces s’effectuaient sur le mode de la répudiation, aujourd’hui les femmes n’hésitent pas à prendre l’initiative de la séparation. Entre 2008 et 2010, quelque 10 000 de cas el-khôl (demande de divorce présentée par la femme) ont été prononcés.
Ce genre de procédures a connu son envol après l’amendement de l’article 54 du code de la famille en 2005. La démarche ne s’effectue pas forcément dans la sérénité, dans la mesure où el-khôl implique que la femme verse de l’argent, à son ex-époux pour retrouver sa liberté.
Les féministes qualifient el-khôl de procédure scandaleuse, assimilée à un affranchissement d’un esclave. Elle ne reste pas moins très appréciée par celles qui veulent retrouver leur indépendance à tout prix, quand le foyer et la vie commune deviennent un enfer. Il y a quelques années, quand le mari refusait la séparation, le divorce n’était prononcé que dans certaines situations dont le défaut de paiement de la pension alimentaire, condamnation de l’époux à une peine infamante ou son abandon du domicile conjugal durant plus d’un an, sans excuse valable. Du coup, il y en a même qui ont fait de cette emprise sur la femme un moyen de chantage et de vengeance.
Il faut savoir, également, que depuis 2005, la procédure du divorce a été simplifiée pour ne pas encombrer davantage les tribunaux qui croulaient déjà sous le poids des dossiers. Elle ne doit, sauf exception, dépasser les trois mois, y compris avec les séances de réconciliation. Les amendements apportés par la loi, restent très mesurés.Souvent ils sont laissées à l’appréciation du juge.
Faut-il penser alors, que la femme algérienne est devenue prompt au divorce ?
La séparation du couple reste, dans tous les cas, un moment difficile : procédure, avocat, garde des enfants…
Certes l’indépendance financière a aidé plus d’une à franchir le pas…Puis c’est le vide et l’inconnu pour les jours a venir.
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Pour la femme ça devient une partie de plaisir de divorcer et de se débarasser de son mari qui l’a contrarié, donc elle garde les enfants, elle a un logement et l’argent de la pension, en plus de la liberté …Quelle liberté?
***Dislocation de la vie familiale.
Les statistiques de la DAS révèlent elles aussi, une évolution inquiétante caractérisée par la dislocation de la vie familiale. Elle enregistre 164.000 cas de divorce entre 2007 et 2010. Soit une augmentation de 34.000 cas en 2007à 49.000 durant l’année écoulée. Par ailleurs, une source du ministère délégué de la famille et de la condition de la femme a souligné la montée en flèche alarmante estimée à 7 % annuellement Cela concerne, en majorité, de jeunes couples qui n’ont pas dépassé 5 ans de vie commune mais touche même les vieux couples. 162 cas de divorce ont concerné des personnes dont l’âge frôle les 80 ans en 2009. Les familles évoluant avec un seul parent représentent 11% du nombre global. Cette situation est essentiellement liée aux problèmes socio-économiques. Les répudiations dominent les statistiques alors que ceux à l’amiable sont passés de 2721 cas en 2007 à 5135 cas en 2010. Certaines autres sources nous apprennent que 11.000 femmes ont divorcé unilatéralement à leur l’initiative durant l’année écoulée. Comme à chaque chose malheur est bon, Le khol’a institué récemment par le législateur en Algérie comme un divorce unilatéral au même titre que la répudiation permet à beaucoup de femmes souffrant d’une relation conjugale malheureuse de reconquérir leur liberté moyennant le sacrifice de tous leurs droits. Ainsi, l’on peut constater que cet outil juridique a autorisé légalement à 5000 femmes de rompre le lien de mariage afin d’en finir avec les tribulations que leur font subir leurs maris. Les causes pourraient être liées au manque de communication entre les époux, au niveau social et matériel de l’époux- des moyens financiers insuffisants par exemple, le chomage. Souvent, c’est la cohabitation avec la famille de l’époux qui s’avère difficile, s’ajoute à cela l’exigüité du logement qui abrite une famille nombreuse dont le jeune couple. Le préjudice subi par les femmes est aussi celui des violences. Beaucoup d’entre elles sont battues et humiliées même devant leurs enfants. Le divorce peut être lié au travail de la femme. Un mari jaloux qui ne fait pas confiance à sa femme ou une belle famille conservatrice. Le port ou non du voile peut également être un motif de divorce. La confusion entre la réalité et la fiction inculquée par les feuilletons à l’eau de rose preuve de la non maturité des couples est l’une des plus importantes causes de divorce. Certains mariages n’ont pas duré plus d’une semaine. Les maux sociaux qui prennent une ampleur considérable dans notre société ainsi que la pauvreté peuvent emmener les couples à la dérive. Le khol’a ,fait nouveau en Algérie(2005) pourrait dans une certaine mesure expliquer la hausse du nombre de divorces ces dernières années puisque cette procédure est moins compliquée en comparaison avec le divorce à la demande de l’épouse « tatliq », autre moyen dont dispose la femme pour réclamer la séparation, une procédure souvent trop compliquée qui découragé plus d’une qui voulait recouvrer sa liberté, car dans ce cas, c’est la femme qui demande le divorce sans rien payer et en préservant tous ses droits. Cet état de fait est engendré par l’évolution de la société qui en est venue à banaliser le divorce qui était dans la société traditionnelle qui caractérisait notre pays, l’ultime recours après moult tentatives de réconciliations de la part des familles et des sages. Le sort des enfants était un paramètre de taille pour dissuader les couples en conflit. Actuellement les femmes semblent s’accommoder plus facilement de leur statut de divorcées, l’indépendance financière aidant. Par ailleurs, les magistrats sont contraints de remettre les jugements des statuts personnels dans un délai ne dépassant pas les trois mois. Ceci ne donne pas le temps au couple de se rétracter et de revenir à de meilleurs sentiments. D’autant plus que dans notre pays il n’existe ni les moyens, ni la culture d’essayer d’améliorer sa relation de couple conflictuelle en recourant à un Psychothérapeute– Thérapeute de couple – Sexologue.
Quant est-il de la charia à ce sujet ?
Les hommes comme les femmes ont la possibilité de divorcer en islam. L’islam connaît la répudiation des femmes par les hommes mais aussi, si les conditions requises sont remplies, le divorce demandé par la femme. Le mariage n’est pas considéré comme un sacrement, mais comme un contrat conclu entre deux personnes consentantes; le divorce est donc rupture du contrat. En général, ce contrat doit nécessairement avoir comme objectif, au moment de sa conclusion, de durer de façon indéfinie Le divorce, s’il est une chose possible, ne doit se produire qu’en dernier recours.
L’islam a ainsi voulu préserver le mariage en instaurant la nécessité de réitérer, par trois fois successives (et non simultanées), la formule de répudiation qui met fin à la vie commune et impose une période de « Idda » qui permet notamment d’éviter, au cas où la femme enfante, qu’on attribue cet enfant à un autre homme qu’au mari la troisième répudiation est celle qui rend la répudiation définitive, empêchant le mari de maintenir sa femme dans un état intermédiaire. Il y a ainsi deux répudiations, dites révocables suivie d’une troisième, irrévocable.La répudiation révocable est donc un moyen de protéger le mariage. L’évolution des sociétés musulmanes a fait que l’utilisation d’une triple formule simultanée suffisait pour que la femme soit répudiée.Cette jurisprudence est d’usage dans tous les pays musulmans, bien que cette pratique coutumière soit, à la lettre, contraire au Coran et aux hâdith .A la troisième répudiation, l’homme ne peut plus revivre avec sa femme. Selon le Coran, il ne peut la ré-épouser que si celle-ci a entre temps ré-épousé un autre homme, puis divorcé. Toutes ces mesures visaient à donner le temps aux époux et à leur entourage de régler les conflits et de réflechir aux conséquences du divorce ou de la répudiation.
D’ailleurs en cas de mésentente grave et prolongée, le Coran recommande qu’on ait recours non pas directement à la formule du divorce mais à une commission qui tentera la réconciliation.Il s’agit pour ce faire que le juge désigne une commission constituée d’une personne de la famille de la femme et d’une autre de la famille du mari. Cette commission aura pour objectif de tenter la réconciliation entre les deux époux : au cas où il leur apparaît que celle-ci est impossible ou vaine, ils peuvent prononcer le divorce. Cependant dans les sociétés musulmanes modernes, la réforme du code de la famille aussi bien en Algérie qu’au Maroc qu’en Egypte et ailleurs autorisent les femmes à décider d’elles mêmes du divorce et même de la formule du khol’a, la plus rapide et la moins problématique meme si c’est la femme qui assume tous les frais liés à cette procédure.
Qu’en est-il du sort des enfants après le divorce ?
Après la bataille du divorce commence celle plus rude de l’obtention de la garde des enfants la question de la garde de l’enfant est l’enjeu central des effets du divorce .La situation des enfants est bien sûr la plus préoccupante après le divorce .Outre, les effets psychologiques importants que le divorce représente, les effets juridiques sont nombreux. Ainsi, la question du paiement d’une pension alimentaire se pose. Souvent, le père n’a pas les moyens d’assumer cette pension surtout quand les enfants sont nombreux.A côté de cet aspect financier intervient la question de la résidence de l’enfant, . dans la plus part des cas, la jeune femme divorcée est confrontée à une situation des plus cruelles. Sa famille refuse d’accueillir les enfants avec leur mère. Les parents estiment qu’il ne leur incombe pas de prendre en charge les enfants d’un homme qui a gâché la vie de leur fille. Ne pouvant pas renoncer à leur progéniture, certaines femmes rompent leurs liens avec leurs propres familles et se retrouvent déstabilisées, livrées à elles mêmes et à la marginalisation de la société ainsi qu’à toutes les médisances. Pour les enfants commence le tourbillon des troubles psychologiques parce que impliqués malgré eux dans les conflits parentaux qui banalisent les conséquences du divorce. Les effets du divorce se font sentir essentiellement sur la scolarité et la santé des enfants mais aussi sur leur ressenti. Les enfants se sentent parfois trahis par leurs parents ayant pour résultat une méfiance de l’autre. Cette incapacité de faire confiance à d’autres gêne leur capacité de former des relations amicales ou intimes. Ces enfants-là sont souvent repliés sur eux-mêmes, se sentant diminués par la faute d’une relation de mariage gâchée qui a développé beaucoup de haine entre les parents. Une situation insoutenable pour les enfants qui deviennent dans leur grande majorité des enfants violents, complexés ou délinquants s’ils ne sont pas soutenus par la famille du père ou de la mère. La solidarité familiale et le sentiment de l’enfant d’être aimé et entouré est salutaire dans la plupart des cas.
Ceci pourrait inciter les enfants à réussir leur scolarité et de ce fait, compenser le manque affectif de l’un des parents absent de leur vie et/ou de leur quotidien. *Réflexion.dz-Samedi 20 Octobre 2012
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*Le divorce dévaste les familles
L’amour ou le désir s’avèrent être de simples piliers de sable qui s’effondrent aussi rapidement que l’instant de la «Fatiha». Kamel, 28 ans, diplômé en biologie mais sans emploi, ne réalise toujours pas qu’il est en instance de divorce avec celle qu’il croyait être sa moitié pour l’éternité. «On s’aimait ou c’est ce qu’on croyait.
On s’abreuvait de paroles exquises. On n’avait même pas besoin de se promettre le bonheur puisque, endormis par nos sentiments, on était sûrs d’être les plus heureux du monde. Las de vivre séparément, elle m’a incité à demander sa main, tout en sachant que je ne travaillais pas. Pour elle, elle était prête à vivre avec moi sous une tente, mettre sa tête sur une pierre au lieu d’un oreiller».
Les liens du mariage seront scellés six mois plus tard.
Passé le premier mois, madame commençait à avoir des caprices du genre : «J’ai les mêmes chaussures que j’ai ramenées avec moi de chez mes parents». Elle me contredisait sur tout. Elle avait changé. Au fait, l’amour et le désir s’émoussaient au fil des jours et la routine avait fini par prendre le dessus.
Je crois qu’on n’était pas encore mûrs pour cette chose sérieuse qu’est le mariage. Mounia, 33 ans, fonctionnaire dans la santé, dit avoir connu son ex- époux dans un séminaire médical. Il est médecin âgé de 45 ans. «Notre relation grandissait au fil des rencontres. J’avais même prétexté avec mes parents un congrès international pour voyager avec lui en Tunisie. Il était divorcé et pensait que j’étais la femme qui lui remplacerait ce qu’il avait perdu avec son ex. On a fini par se marier.
On a continué avec le même rythme que lorsqu’on était amants, c’est-à-dire les sorties dans les restaurants et même un voyage à Alicante. Mais, ce n’était que des chimères ; six mois plus tard, il a exigé de moi de me voiler et quand je lui parlais d’aller manger dans un restaurant, il s’énervait. Il me vexait et me blessait volontairement.
Le comble, il n’avait plus confiance en moi et il m’avait rappelé que j’avais menti à mes parents pour partir avec lui en Tunisie. Il était jaloux de mes collègues de travail. C’est devenu intenable. J’ai fini par demander le divorce».Azzedine, 29 ans, investisseur dans le cadre de l’Ansej, révèle avoir commis l’erreur de sa vie en épousant une étudiante en quatrième année sciences éco: Elle avait gardé ses habitudes d’avant, c’est-à-dire aller sur Facebook et passer plus de temps face à l’écran qu’avec moi. Quand je lui avais fait la remarque, elle m’avait assommé avec cette phrase : «tu es un villageois».
Aujourd’hui, se sentant démoli psychologiquement, Azzedine ne jure que par l’exil. Manel, 22 ans, femme au foyer, au niveau scolaire moyen, est enceinte, mais déjà séparée de son mari après seulement huit mois d’union : «Je ne suis pas vraiment sortie avec cet homme. C’est un voisin qui me dépasse de 10 ans. Il m’a parlé une ou deux fois dans la rue. Il a demandé ma main au bout d’un mois. Ensuite, on se voyait, puisque j’étais déjà son épouse religieusement. Mais, dès les premières semaines de notre mariage, j’ai découvert un autre être.
Un homme violent qui buvait et sortait avec d’autres femmes. En plus, on vivait sous le même toit que sa nombreuse famille, contrairement à ce qu’il me disait. Je me suis sauvée de chez lui un matin et je ne compte pas y retourner malgré les tentatives de réconciliation de ses proches». «Se marier l’été, divorcer l’hiver», une sentence qui s’avère crédible dans une société où la «vitesse» gagne tous les secteurs: on divorce rapidement comme on voyage rapidement.**Chahredine Berriah- El Watan-28 février 2015
**Des chiffres qui parlent: l’amère réalité
Le nombre des divorces a-t-il réellement explosé? Celui des mariages est-il véritablement en chute libre? Telles sont les principales questions qui s’imposent suite à l’exploitation médiatique de deux études, l’une du CENEAP (Centre national d’études et d’analyses pour la planification) et l’autre du ministère de la Justice.
La première étude publiée en 2003, et portant sur le thème de l’évolution de la structure familiale, révèle que 25.000 cas de divorces sont enregistrés par an et que la moitié d’entre eux est engagée par l’époux. Souvent, le motif est la désobéissance de la conjointe. Par contre, de 2000 à 2002, seulement 8 à 10% des divorces ont été prononcés à l’initiative des femmes alors que moins de 3% de ces dernières sont parvenues en 2002 à acheter leur divorce par le biais de la «khol’â».
L’étude du ministère de la Justice, elle, est plus alarmante : De 2007 à 2011, le divorce aurait connu une hausse de 61%, passant de 34 123 à 55 490 annuellement ! Sur ce nombre, la répudiation arrive toujours en tête, soit 50%, alors que 38% des dissolutions de mariage sont consenties à l’amiable. Cependant les cas de divorces à l’initiative de l’épouse, selon une autre étude de l’ONS, par Khol’â, seraient de plus en plus fréquents depuis l’amendement du code de la famille en 2005. Enfin, les spécialistes affirment que 40% des cas de rupture de liens conjugaux interviennent durant les trois premières années de la vie du couple.
Peut-on alors aller dans le sens des questions mises en exergue? Certainement pas, d’autant qu’il ressort que les inférences faites sur la base des chiffres étaient motivées par des aprioris idéologiques et politiques de leurs auteurs, selon les circonstances de l’actualité politique. Par contre, si l’on prend le cas de Témouchent et que l’on se réfère aux chiffres concernant son chef-lieu de wilaya, la réalité est toute autre. Prenons, 2004, année où en Algérie selon l’ONS, 267 633 mariages ont été enregistrés, soit une hausse de 11,5% par rapport à 2003.
Cette augmentation de la nuptialité a été mise au compte de l’amélioration de la situation sécuritaire du pays, l’espoir d’un plus grand accès au logement et la multiplication des formules menant au marché du travail (informel inclus). A Témouchent, en 2003, 750 mariages ont été conclus contre 123 divorces. Dix années plus tard, en 2013, il y a eu 959 épousailles contre seulement 53 divorces ! De quoi s’interroger sur des généralisations à l’échelle du pays, pour le moins abusives. A cet égard, selon un planificateur à Témouchent, pourquoi n’interroge-t-on pas également le fait que l’âge moyen au premier mariage en 2008 est de 33 ans pour l’homme contre 29,3 pour la femme alors qu’il était de 31,3 ans pour les hommes et 27,6 ans pour les femmes dix années plus tôt ? «C’est pourtant, un indicateur probant sur l’évolution de la société».
Et notre interlocuteur d’énoncer que ce serait plutôt le nombre des mariages qui a explosé plutôt que celui des divorces : «Notez, même si le parallèle statistique peut prêter à discussion, sur 361 050 habitants pour la wilaya, il y a eu 3526 mariages en 2004, soit un taux de 0,97%. Dix années plus tard, il a été enregistré 4875 noces pour 405116 habitants, soit 1,20% !» *Mohamed Kali - El Watan-28 février 2015
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