tenues musulmanes
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* abaya..(tes) -jilbab -hijab
Les femmes iraniennes, le voile et le maquillage
Les femmes se maquillent dès qu?elles se lèvent le matin. Elles savent qu’il faut être belle dans la rue »
Porter du maquillage ne viole pas les lois de la République islamique, car « l’islam n’interdit ni le parfum, ni les cosmétiques
L’Iran compte 38 millions de femmes sur une population de 77 millions d’habitants
Sous le voile obligatoire et malgré la crise économique, les Iraniennes sont des clientes inconditionnelles du maquillage et les professionnels scrutent le marché des cosmétiques qui possède selon eux un potentiel énorme. Le visage et les mains sont le seul espace de liberté des femmes contraintes de se voiler, d’où le succès des faux ongles vernis et des cosmétiques.
La loi islamique, en vigueur en Iran depuis la révolution de 1979, oblige les femmes à porter des vêtements amples ainsi qu’un hijab, un voile couvrant les cheveux et le cou. Elles ne peuvent ainsi dévoiler que le visage et les mains. Mais porter du maquillage ne viole pas les lois de la République islamique, car « l’islam n’interdit ni le parfum, ni les cosmétiques« , explique Pegah Goshayeshi, directrice générale de la chaîne iranienne de parfumerie Safir. « Le prophète Mahomet lui-même utilisait du parfum », ajoute-t-elle.
Un tube de mascara par mois
Le pays, qui compte 38 millions de femmes sur une population de 77 millions d’habitants, est le deuxième marché du Moyen-Orient en chiffre d’affaires pour les cosmétiques, derrière l’Arabie saoudite, et le 7e marché mondial. Une Iranienne achète en moyenne un tube de mascara par mois, contre un par trimestre pour une Française, estiment les professionnels du secteur.
Pour profiter de cet engouement, la marque française de luxe Lancôme a fait récemment un retour remarqué en Iran, après plusieurs décennies d’absence. Environ 400 personnes, hommes d’affaires, artistes et gens d’influence, étaient invitées à cette occasion dans un grand hôtel de Téhéran pour une grande soirée de lancement. La société avait dû effectuer des coupes dans ses publicités pour ôter des images jugées non conformes aux normes islamiques.
Encore de la place
« C’est un marché en plein boom, qui représente en gros plusieurs centaines de millions de dollars », affirme à l’AFP un représentant de la marque, qui ne souhaite pas être identifié. C’était la première fois depuis la révolution islamique en 1979 qu’une marque occidentale majeure est lancée en fanfare dans un pays mis au ban de la communauté internationale pour son soutien présumé au terrorisme et son programme nucléaire controversé.
Lancôme est la première marque de luxe du groupe français L’Oréal, dont la filiale Yves Saint-Laurent Beauté est aussi vendue en Iran. En revanche, sanctions obligent, les marques américaines de cosmétiques ne sont pas présentes. Lancôme est vendue par Safir, l’un des principaux distributeurs officiels de produits de beauté.
Créée en 2010, la chaîne possède déjà une vingtaine de boutiques sur le territoire. Les distributeurs officiels ne représentent toutefois que 40% du marché, explique Pegah Goshayeshi. Le reste est vendu sur le marché parallèle, les bazars, les petites boutiques qui importent en dehors des circuits officiels.
Les conditions d’importation sont drastiques et les autorisations des différents ministères coûtent cher, mais le label officiel offre une garantie de qualité des produits, assure-t-elle. Et le marché iranien n’est pas encore saturé, affirment les professionnels.
Les hommes se mettent aussi peu à peu aux produits de beauté, dit Mme Goshayeshi. « Ils prennent plus soin de leur peau, parce qu?ils veulent paraître plus jeunes ». Soumis à des sanctions sévères en raison de son programme nucléaire soupçonné de cacher un volet militaire, l’Iran est plongé dans une crise économique profonde. Le maquillage est cher, mais c’est souvent un exutoire aux problèmes du quotidien.
« Il y a encore de la place pour les produits de luxe, de moyenne ou bas de gamme » malgré la présence d’une vingtaine de marques iraniennes et étrangères, affirme Vista Bavar, fondatrice et directrice de la marque Caprice, spécialisée dans le maquillage. « Il y en aura plus s’il y a une ouverture », explique-t-elle en référence à la levée des sanctions occidentales en cas d’accord nucléaire entre l’Iran et les grandes puissances.
Les moins de 30 ans représentent 55% de la population et la plupart d’entre eux vivent encore chez leurs parents. « Ils n’ont donc pas beaucoup de frais » et peuvent dépenser sans compter pour les produits de beauté, ajoute Mme Bavar.*7sur7-22/06/14 – 16h53 Source: AFP
**Hijab en Inde : quand religion et mode font bon ménage
le hijab connaît un succès grandissant auprès des femmes musulmanes de cet Etat du sud de l’Inde. Question de religion, mais aussi et surtout de mode.
Derrière son comptoir encerclé de pardas, Abduaziz est formel : « Elles se vendent de plus en plus ! » Cette robe traditionnelle noire qui enveloppe le corps et s’accompagne d’un hijab, voile couvrant la tête et le cou, n’est pourtant pas un vêtement traditionnel du Kerala. Dans cet Etat où cohabitent musulmans, hindous, juifs et chrétiens, l’habit a toujours été très peu porté.
Shamsad Hussein, professeur à l’université Kaladi Sanskrit de Tirur et auteur d’un livre sur les femmes musulmanes du Kerala, retrace son usage : « Jusque dans les années 30, seules les grandes familles descendantes du prophète Mahomet obligeaient leurs filles à s’en vêtir. Puis, dans les années 60, même cette exigence a disparu. »
« Un acte de résistance »
Désormais, les silhouettes noires ne sont plus rares dans les rues. Hafsa, 34 ans, revêt systématiquement une parda lorsqu’elle sort de chez elle. Amusée, elle affirme : « J’ai commencé à la porter il y a quinze ans parce que je suis très religieuse. C’est plus pratique pour les musulmanes qui ont besoin d’être couvertes. »
Selon Shamsad Hussein, le port du hijab aurait explosé après l’attaque de la mosquée Babri Masjid en 1992 par des extrémistes hindous : « Les femmes ont fait de cet habit un acte de résistance. »
Le Golfe, aire culturelle influente
Aïcha, elle, l’enfile surtout « car c’est plus confortable ». Aujourd’hui âgée de 52 ans, cette grand-mère a commencé à porter la parda après que son gendre lui a ramené un exemplaire des Emirats arabes unis. Les nombreux travailleurs immigrés kéralais partis depuis les années 1970 pour le Golfe sont souvent revenus avec une parda dans leur valise : « Le tissu fin et les modèles bien coupés plaisent beaucoup à leurs femmes », précise Samshad Hussein.
Aujourd’hui, l’habit traditionnel du Kerala, composé du mundu, grand tissu noué sur la taille et d’une chemise, a quasiment disparu. Seules quelques femmes âgées s’en vêtissent encore.Les adeptes sont unanimes : elles portent cet habit de leur plein gré. « Certains hommes insistent pour que leur épouse mette une parda et un hijab, mais c’est très rare », clame Aïcha.
Le Golfe exerce donc au Kerala une influence différente de celle qu’il a eu sur l’Egypte. Les immigrés indiens n’ont en effet pas adopté, lors de leur séjour dans la péninsule, une pratique plus rigoriste de l’islam. Les mouvements islamistes se sont certes multipliés ces dernières années au Kerala, mais n’ont pas d’incidence sur les habitudes vestimentaires des femmes. Shamsad Hussein explique : « Ils sont trop nombreux et pas assez unis pour avoir un réel impact. »
« La parda, c’est moderne ! »
La religion n’a pourtant qu’amorcé le port du hijab au Kerala. Son développement, lui, s’explique tout autrement. L’universitaire souligne : « Il faut plus voir cela comme une mode. Beaucoup de femmes portent une parda un jour, et un sari le lendemain ! »
Les magazines regorgent de publicités pour marques de pardas mettant en scène de belles top-modèles enveloppées de la tête au pied. Samshad Hussein ajoute : « Le mundu est dépassé ! La parda, c’est moderne. »
« Les femmes d’ici aiment la fantaisie »
Les ateliers de confection, inexistants auparavant, se sont ainsi multipliés au fil des ans. On en dénombre aujourd’hui plus d’une cinquantaine. Manager de la fabrique « Hijab », Abduazziz affirme qu’il a chaque jour de plus en plus de clientes. L’entreprise fournit environ 2 000 pardas par mois à des magasins répartis dans toute la région. « C’est un marché en pleine croissance et de plus en plus concurrentiel », affirme-t-il..
L’homme fouille parmi les rangées de robes noires disposées sur des cintres. Il en extirpe une, brodée de multiples motifs dorés : sa meilleure vente de la saison. Si certaines pièces sont inspirées de la mode du Golfe, le commerçant précise que les modèles les plus vendus sont ceux conçus localement : « Contrairement à la péninsule arabique, les femmes d’ici aiment la fantaisie. »
La mode l’emporte donc largement sur la religion. Shamsad Hussein en donne le meilleur exemple : « Il existe même des pardas seyantes, ce qui est en principe complètement contraire à l’islam ! ». L’important, c’est avant tout d’être à la page.(L’Inde aujourd’hui-05.04.2011.)
**Le business florissant du hidjab
Cet accoutrement importé d’ailleurs fait incursion dans la société algérienne au point de phagocyter le haïk d’Alger, la robe kabyle, la aâbaya de l’Ouest et la m’laya de l’Est.
Il est peut-être dit quelque part que l’Islam c’est de l’argent… mais pour ceux qui savent s’en servir. Du marché du hallal à celui du hidjab, on en brasse des milliards de dollars. Pour l’heure, l’Algérie se met au hidjab. Une virée dans les rues d’Alger renseigne à quel point ce business est florissant. Premier constat inattendu: ce marché est dominé par les Jordaniens. Rien que dans la rue Larbi-Ben M’hidi, il y a trois grands magasins de hidjabs. Il s’agit de Sadjida, Zahrat Al Khalidj, Kasr Al-Mohadjibat. Le responsable du magasin Zahrat El Khalidj, situé dans la rue Larbi-Ben M’hidi, a indiqué qu’il a ouvert sa boutique à Alger depuis septembre 2008, quand des clients et touristes algériens l’ont sollicité pour venir investir en Algérie dans la commercialisation de ce vêtement islamique. «Certains touristes et clients algériens m’ont encouragé à venir ici en Algérie en me disant que le marché algérien est un marché prometteur qui regorge d’opportunités dont je dois en profiter.» Ce gérant a ouvert en 1989 à Amman une grande usine de production de cet habit «charii».A Alger, son affaire semble très bien marcher et ce grand confectionneur de hidjabs a ouvert encore trois autres boutiques à travers le pays: une à Bab El Oued (Alger), une autre à Oran et bientôt une troisième à Blida. Ces trois boutiques sont gérées par des Jordaniens, mais les vendeurs sont tous Algériens. Il fait travailler, d’après lui, une vingtaine de jeunes Algériens. Notre interlocuteur indique qu’il cible une clientèle précise: les femmes mariées. Celles-ci ont une préférence pour ce qui s’appelle «aâbaya». En forme de longue robe, avec un désign très créatif qui coûte entre 4500 à 12.000 DA. À proximité de la boutique Zahrat El Khalidj, une autre boutique spécialisée dans la vente de ce vêtement «charii», qui porte le logo Kasr Al-Mohadjibat. Une entreprise dont le gérant est également Jordanien, Rassil, basée également à Amman.
Les géants du pays du Golfe
Dans ce magasin, le responsable crée ses modèles, lui-même à la demande des clientes. «Elles ont la possibilité de commander des modèles spécifiques à elles, et le responsable fait le désign qu’elles souhaitent», a précisé le vendeur. Chose qui, selon lui, permet à ces femmes d’avoir des vêtements qui correspondent à leur goût, mais surtout leur permet d’avoir une pièce unique qui n’est pas portée par tout le monde. Quant au prix du hidjab, ce dernier oscille entre 4000 et 7000 DA. De nombreuses boutiques, appartenant au même patron jordanien, ont été ouvertes, notamment à Djelfa, Oran, Laghouat, Annaba et Constantine. Un dense réseau de vente dominé par les Jordaniens. Près de 20 millions de femmes à habiller, des centaines de millions de dollars à ramasser. Un véritable filon pour ces grands confectionneurs venus du pays du Golfe pour conquérir et profiter du grand marché algérien. Désarmés, matériellement diminués, des jeunes Algériens tentent de disputer quelques miettes aux géants du pays du Golfe.
Quand les Chinois se mettent au hidjab
Avec le dispositif de l’Ansej, «plusieurs jeunes ont créé des ateliers pour confectionner le ‘libass charii », mais en imitant des étiquettes de marques jordaniennes, parce que les clientes n’achètent pas le produit local», a-t-il révélé. Notre virée algéroise nous a révélé également que le vêtement islamique de l’époque «le nikab» a disparu pour laisser place au hidjab «fashion». Luxe, élégance, haute couture, le hidjab est devenu une tenue très tendance, voire fashion. Ce n’est plus la «jalaba noire» qu’on voyait il y a 10 ans. Le hidjab est sorti de son ghetto pour se mettre en valeur. La mode a aussi conquis le vêtement islamique. Les filles peuvent, désormais, être coquettes tout en portant le hidjab. Il y a de tous les styles et pour tous les goûts. Qualité du tissu, un design très créatif qui répond aux attentes des clientes, un vrai travail de grands stylistes. Pour en savoir plus sur «l’invasion» du style des pays du Golfe mais aussi ceux de la Turquie, le marché algérien, le porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens, Boulenouar Hadj Tahar, a indiqué que «la forte demande pour cet habit et l’incapacité de la production locale de satisfaire cette demande ont conduit à une ruée vers l’importation». «On ne produit pas plus de 15% du marché, c’est pourquoi la majorité de nos habits sont importés», a-t-il ajouté. Il a, en outre, fait savoir qu’il existe quelques ateliers pour confectionner le hidjab «mais ceux-ci ne dépassent pas les 15% pour la fabrication nationale», a précisé M.Belanouar. Les plus grands fournisseurs du marché algérien, selon notre interlocuteur, du hidjab étaient les Syriens, ensuite arrivent les Turcs en deuxième position et enfin les pays du Golfe. Il a également cité les Chinois qui ont commencé à profiter de ce nouveau business. Après les événements en Syrie, «les commerçants algériens ne s’approvisionnent plus là-bas. Ils se sont rabattus vers la Turquie, ou la Jordanie», a-t-il précisé, tout en faisant savoir que la moitié des sociétés de fabrication syrienne de hidjab se sont déplacées en Turquie et l’autre moitié en Jordanie. Pour ce qui concerne la raison pour laquelle le marché algérien s’est tourné vers l’importation, M.Boulenouar, a expliqué que «ces pays ont eu depuis toujours la culture du hidjab. Ils ont une longue expérience en ce qui concerne la satisfaction du besoin des consommateurs», a-t-il ajouté. Concernant la faiblesse de la production nationale, notre interlocuteur affirme que cela est dû au manque d’encouragements de la filière textile. «Le manque de marketing dans notre pays ainsi que d’autres moyens d’encouragement et d’accompagnement, le made in Algeria, peine à se faire connaître», a-t-il conclu. Tout a commencé au début des années 1980 avec l’apparition de l’islamisme. Les partisans de la gauche foncièrement opposés au courant islamiste appelaient cela: la phase d’ «accumulation capitaliste» du mouvement islamiste algérien. Les pionniers vers le Levant musulman se sont mis à rapporter d’abord des produits orientaux en même temps que les livres, les parfums et autres pacotilles pakistano-arabes. Ces produits étaient écoulés principalement près des mosquées ou dans les boutiques de lingerie féminine qui appartiennent pratiquement toutes aux islamistes. Cette accumulation a servi dans un premier temps à financer les premières actions sociales du FIS dissous et autre Hamas avant même leur création. La région de Blida, tenue par le défunt cheikh Nahnah, était réputée pour ce genre d’opérations. De fil en aiguille, le hidjab est devenu un véritable business. Dépassant les frontières, il est en passe de conquérir d’autres contrées. Paris, la capitale mondiale de la mode s’y met. De nombreux couturiers parmi les plus importants au monde vont, cette année, décliner le voile islamique, comme ils disent,….sous toutes ses formes. On n’arrête pas le progrès fût-il voilé.*Par Djouher FERRAG-L’Expression-Jeudi 23 Janvier 2014
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