Femmes algériennes

*Ces femmes tant courtisées

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photo: El Watan-08.03.2012.

 *Selon certains, «L’Algérie a réalisé un saut remarquable en matière de participation de la femme dans la vie politique et économique»…selon d’autres, le combat pour ses droits et son émancipation bute encore sur de multiples obstacles. Et à l’approche des législatives, le femme algérienne se retrouve courtisée par tous, y compris par ceux-là-mêmes qui ne croient pas à la nécessité de lui donner davantage….A deux mois des élections législatives, le paysage politique algérien tente de montrer un visage plus gracieux. Parmi la vingtaine de nouvelles formations qui entrent sur la scène politique, des femmes émergent justement au moment où la sphère politique souffre d’une défiance accrue…

**Des Algériennes pour porter le changement ?

A deux mois des élections législatives, le paysage politique algérien tente de montrer un visage plus gracieux. Parmi la vingtaine de nouvelles formations qui entrent sur la scène politique, des femmes émergent justement au moment où la sphère politique souffre d’une défiance accrue.

Elle enchaîne les réunions, a du mal à répondre aux nombreux appels téléphoniques qu’elle reçoit, mais prend quand même le temps de poster des commentaires sur sa page facebook et de rappeler les gens qui tentent de la contacter, campagne oblige ! «Faire de la politique est un sacerdoce, mais j’y crois, la nation a besoin de nos efforts.» Dans un arabe parfait, elle précise encore : «Nous voulons travailler sur les défaillances de l’Algérie d’aujourd’hui. Corriger les erreurs et optimiser nos acquis. Notre principe est la justice pour tous», explique-t-elle sur un ton calme et mesuré.

Elle s’appelle Naïma Salhi. Cette mère de famille de 42 ans est, depuis seulement 5 jours, la 3e femme à présider un parti politique en Algérie (après Louisa Hanoune à la tête du PT et Chalabia Mahdjoubi du MJD). Son parti, le Parti de l’équité et de la proclamation (PEP), autorisé à tenir son congrès constitutif cette semaine, espère ainsi donner un visage plus gracieux à la politique nationale. Il mise sur les Algériennes, comme de potentielles électrices, mais aussi et surtout comme d’éventuelles militantes. «A chaque fois que des femmes me contactent pour me féliciter ou m’encourager, je ne manque pas de les convaincre de rejoindre les rangs du PEP», explique-t-elle. A deux mois des élections législatives, le paysage politique algérien tente de montrer un nouveau visage.
Une vingtaine de nouvelles formations entrent en scène au moment où la sphère politique souffre plus que jamais d’une défiance accrue. Féminiser le monde politique algérien pourrait-il réconcilier les Algériens et la politique. Quelle place pour les femmes dans le «nouveau» paysage politique qui se dessine ?

Les femmes sur le devant de la scène, un dangereux leurre

Voir une femme monter au créneau et présider un parti politique peut susciter un peu d’espoir, d’autant que Naïma Salhi n’est pas la seule à entrer sur ce terrain glissant. Une autre femme s’apprête également à émerger. Assoul Zoubida, 45 ans, ancienne magistrate, veut devenir la 4e femme politique à présider un parti. L’Union pour le changement et le progrès (UCP), sa formation politique, vient tout juste de déposer sa demande d’autorisation de tenir un congrès constitutif. Ce nouveau parti qui, précise-t-elle, comprend autant de femmes que d’hommes veut justement miser sur «les femmes pour mener campagne, diriger et défendre le projet politique du parti». «La parité entre hommes et femmes en politique est un de nos plus précieux objectifs», souligne Me Assoul Zoubida. La loi organique portant élargissement de la représentativité de la femme aux Assemblées élues votées en automne par l’APN sortante a-t-elle «boosté» les esprits ? Ces dernières semaines, la femme algérienne est au cœur du débat politique. Les nouvelles formations autant que les anciens partis draguent les potentielles électrices et défendent, – plus ou moins –, la représentativité des femmes en politique. Dynamique réelle ou embellissement de façade ? De l’avis du politologue Rachid Grim, la femme algérienne ne risque pas de tirer profit de la restructuration actuelle du paysage politique et c’est justement cette loi portant élargissement de la représentativité de la femme aux Assemblées élues qui en est la cause. En somme, elle contient un redoutable piège. L’adoption du système des quotas a fait ses preuves dans plus de près de 80 pays au monde, notamment au Rwanda, –où il est entré en vigueur en 2003 – devenu premier pays au classement mondial en termes de représentativité parlementaire des femmes (56,3%), selon le rapport 2008 de l’Union parlementaire internationale (UPI). Mais il n’est apparemment pas près de propulser la femme politique algérienne.

Les redoutables pièges du système des quotas

La loi organique, votée par l’APN dans ce sens, contient justement un piège redoutable. Cette loi, dont le projet initial visait à imposer un quota d’au moins un tiers de femmes dans les listes électorales, a fini par retenir des pourcentages différents de femmes sur les listes électorales en fonction du nombre de sièges affectés par wilaya, ce qui en dénature les visées. Elle astreint les partis à avoir un quota de femmes sur leurs listes, mais ne les oblige pas à positionner leurs candidates aux places éligibles, soit en tête de liste. «Les partis politiques, dans leur grande majorité, qui ne disposent que de très peu de militantes, ne présenteront que des candidates alibis qui seront positionnées aux dernières places sur les listes», précise Rachid Grim. La prochaine Assemblée populaire nationale a, dans ce sens, de très fortes chances de ressembler à celle sortante, qui en était à un taux de présence féminine de 7,71%, soit 31 députées sur un total de 389.

Un taux qui enregistrera peut-être une légère hausse, mais qui ne saurait atteindre les 150 députées, soit un tiers des 462 sièges que comportera la nouvelle Assemblée. L’exemple rwandais est donc bien loin. «La classe politique algérienne n’est pas prête à aller vers une plus forte présence de la femme», note Assoul Zoubida, chef du futur UCP. Naïma Salhi, présidente du PEP, n’en pense pas moins. Et ce n’est ni le conservatisme de la société ni le manque d’engouement des femmes, qui en sont à l’origine, selon elles. Mais plutôt les hommes politiques, eux-mêmes, «qui en ont une peur bleue». Dr Ilimi Farida, ancienne députée FLN et candidate aux prochaines listes, pense pour sa part que «les mentalités bougent et que la femme algérienne, bien qu’en sous représentation, ne cesse de gagner du terrain, notamment grâce aux femmes qui voteront en masse pour les partis qui présentent le plus de femmes sur leurs listes électorales». Les Algériennes, qui représentent 53% de la population globale, seront-elles plus nombreuses à voter pour lutter contre la misogynie politique ?

Le système des quotas, quels que soit ses limites, a tout de même le mérite d’encourager le débat sur le rôle des femmes dans l’avenir du pays. Les femmes ne seront que des candidates alibis et des appâts électoraux. Ou plutôt des fines stratèges politiques qui gagnent du terrain tout en douceur ? Ce qui est sûr, c’est qu’en gardant tout leur mystère, elles se donnent plus de chances à jouer le jeu de la conquête du pouvoir. (El Watan-08.03.2012.)

**La représentativité de la femme dans les institutionsLe système des quotas est un pas, mais il reste beaucoup à faire…

 La Constitution algérienne à travers l’article 29 consacre l’égalité entre l’homme et la femme. Mais dans la réalité, cette loi est loin d’être appliquée comme elle se doit…

Cette absence de représentativité des femmes n’est pas due à leur incompétence, comme le veulent faire croire certains, mais tout simplement à notre culture, aux traditions et coutumes de notre pays et bien sûr au désir des hommes de dominer les femmes et de les maintenir éternellement sous tutelle. Ce n’est pas l’incompétence qui fait défaut chez la femme, mais plutôt le «machisme» de l’homme qui «légifère» des lois en sa faveur. Comment contourner cet ordre établi ? Comment répondre aux associations féminines qui mènent un combat pour l’émancipation de la femme et sa participation dans la vie politique ? Le président de la République a cru trouver la parade en proposant une solution. Il a décidé d’une révision partielle de la Constitution en introduisant une nouvelle disposition relative à la promotion des droits politiques des femmes. Il s’agit du rajout d’un article, le 29 bis en l’occurrence, qui vient renforcer la disposition de l’article 29.

Lequel stipule que «les citoyens sont égaux devant la loi, sans que puisse prévaloir aucune discrimination pour cause de naissance, de race, de sexe, d’opinion ou toute autre condition ou circonstance personnelle ou sociale». Quant à la nouvelle disposition que la révision a rajouté, elle dispose que «l’Etat œuvre à la promotion des droits politiques de la femme en augmentant ses chances d’accès à la représentation dans les Assemblées élues». Ce nouvel article a été précisé par une loi organique, qui a, il faut le dire, soulevé un tollé chez les députés lors de son examen à l’Assemblée populaire nationale (APN) en octobre 2011. Il s’agit du projet de loi organique fixant les modalités d’élargissement de la représentativité des femmes dans les Assemblées élues et dont les articles stipulent que chaque liste de candidats doit comporter une proportion de femmes qui ne peut être inférieure au tiers du nombre total des candidats de la liste, sous peine de rejet.

Un système discriminatoire envers les compétences

Pour faire face au manque de candidates dans les régions rurales où la femme ne participe pas à la vie politique, le projet en question propose de limiter l’application du système de quotas aux élections de l’APN, des APW et des APC qui comptent plus de 20 000 habitants. Les partis siégeant à l’Assemblée, qu’il soit démocrate ou conservateur, ont évalué, de manière différente, cette loi ayant suscité moult réactions et qui a été modifiée selon les aspirations du parti majoritaire à l’Assemblée : le FLN. Le président de la République avait, faut-il le rappeler, imposé un système de quotas de 30%, toutefois, après un houleux débat à l’APN, la commission des affaires juridiques de l’Assemblée a revu à la baisse ce chiffre arguant que les partis politiques auront des difficultés à trouver des femmes à mettre sur la liste électorale. Cet argument a choqué plus d’un, ce qui a incité quelques partis politiques siégeant au sein de cette commission à rectifier le tir ! Certains pensent que le système des quotas sera une discrimination à l’encontre des militantes qui mènent un combat et une lutte acharnée pour l’émancipation de la femme. S’érigeant en donneurs de leçon, ils affirment qu’il revient à ces femmes de prouver leurs compétences pour accéder aux listes de candidatures. D’autres expliquent que la liberté de choisir sa vocation prime sur une loi qui ne peut «obliger» les femmes à participer à la vie politique. Cependant, dans ce débat, il ne faut pas perdre de vue la position misogyne de certains leaders de partis politiques qui marginalisent leurs militantes et les classent en bas des listes électorales, ce qui ne leur permet pas d’être élues. Certains observateurs vont plus loin dans leur raisonnement en accusant ces partis politiques d’utiliser la femme pour décorer uniquement la façade. De là, ils estiment que le système des quotas est un petit «pas» en avant, même si, quelque part, ce quota est considéré comme discriminatoire envers les compétences.

Devant cet état de fait et devant l’imposition des quotas, comment les partis politiques comptent-ils procéder pour respecter et appliquer cette disposition. Vont-ils louer des espaces publicitaires dans les journaux en quête de femme candidate ? Vont-ils essayer de convaincre des femmes d’épouser la politique ? Où vont-ils recruter à l’aveuglette ? Tout d’abord rappelons que la loi organique définissant les modalités d’élargissement de la représentation de la femme au sein des Assemblées élues établit un processus graduel dans les taux de candidature féminine aux Assemblées élues variant de 20 à 50%. Un taux de 20% a été retenu pour la représentation féminine aux élections de l’APN lorsque le nombre de sièges est égal à 4 et un taux de 30% pour un nombre de sièges égal ou supérieur à 5.

Des partis qualifient de flou la loi organique

Les avis des partis politiques divergent sur cette loi adoptée par les deux Chambres du Parlement, mais sont tous tenus de l’appliquer, en dépit des lacunes qu’elle renferme, d’autant que la non-application de cette dernière annulera la liste qui ne comprend pas un taux de 20% de femmes au niveau de la circonscription électorale, se sont plaints certains leaders de formation politique. Le Parti des travailleurs, dirigé par Louisa Hanoune, s’est toujours exprimé contre le système des quotas. «Du point de vue démocratique, le quota n’est pas une solution. Nous pensons qu’un parti réactionnaire n’a pas besoin d’une loi organique où qu’on lui impose un quota. Un parti politique qui se respecte doit faire dans l’alternance», affirme M. Taâzibt qui se réjouit de voir que le PT est l’un des partis qui met au-devant de la scène la femme. «Dans la précédente législature, nous avions 17 femmes tête de liste. Nous avons toujours appliqué la règle de l’alternance : homme et femme…

Dans les pires des cas, nous plaçons la femme en troisième position», explique M. Taâzibt. Le PT, selon ses responsables, n’a pas attendu une loi organique pour rendre justice à la femme ou encourager sa participation à la vie politique. «La loi consacre légalité et nous respectons les lois de la République», commente M. Taâzibt. Toutefois, sur la loi portant élargissement de la représentativité de la femme, le parti de Louisa Hanoune l’a qualifiée de flou. «Des doutes persistent sur la faisabilité de cette loi», note M. Taâzibt, arguant que les amendements apportés au texte intégral prêtent à confusion. De son côté, le MSP se dit très à l’aise quant à l’application de cette disposition. Kamel Mida, chargé de l’infirmation au MSP, a indiqué que le mouvement a assez de militantes pour inscrire 20% des femmes sur ses listes de candidatures. Le MSP, explique-t-il, choisira des candidates compétentes et ayant une popularité, soulignant que le mouvement ouvrira le champ politique à des femmes non militantes au sein du parti si elles sont capables de drainer les voix des électeurs et d’apporter un plus à l’assiette électorale du mouvement.

A la question de savoir si le parti placera des femmes en tête de liste, M. Mida a répliqué : «Le parti avait déjà proposé des femmes lors des élections législatives de 2007. Actuellement, des commissions chargées de l’examen des dossiers de candidatures au niveau des circonscriptions électorales sont composées de femmes et d’hommes, ce qui dénote de la volonté du mouvement à ouvrir l’action politique à l’élément féminin.»

Cette loi consacre la régression politique

Mais alors pourquoi dans la législature actuelle il n’y a aucune femme députée du MSP ? M. Mida s’en défend : «Ce n’est pas de notre faute, mais celle des électeurs qui n’ont pas choisi les femmes ! En ce qui nous concerne, nous sommes en faveur d’une liste nationale des femmes pour chaque parti.» Le porte-parole du RND, Miloud Chorfi, a estimé que le RND compte un nombre suffisant de militantes à inscrire sur ses listes pour les prochaines législatives, ajoutant que le parti a déjà placé plusieurs femmes en tête de liste lors des précédentes échéances. «La compétence, le militantisme au sein des structures du parti et la popularité des candidates sont les critères retenus par les partis pour le choix de leurs représentantes», a-t-il indiqué. Mais à la question de savoir pourquoi les militantes du RND ne se bousculent pas au portillon de l’APN, sachant que pour la législature actuelle, leur nombre était très réduit (deux). Nous avons eu la même réponse que le MSP : c’est la faute aux électeurs. Le FLN, par la voix de son chargé de communication, Aïssi Kassa, a, pour sa part, souligné que le FLN «se conformera» à la loi organique et que selon lui «le taux de 20% consacré aux femmes dans les listes électorales lors des prochaines législatives permettra la présence de quelque 134 femmes au prochain Parlement». Pour le vieux parti, la compétence demeure le principal critère quant au choix des candidatures, en plus de la popularité de la candidate. Le comité central du parti a chargé le secrétaire général de réduire la durée du militantisme pour les femmes pour se présenter aux élections législatives à moins de 7 ans. «Il y a une forte demande et nous avons au FLN des profils.

Mais dans certaines régions, il y a des réticences. Nous ne nions pas que des compétence existent, mais à mon avis un effort pédagogique s’impose pour convaincre les femmes compétentes à participer à la vie politique», admet M. Kassa. Pour sa part, le président du FNA, Moussa Touati, qui se proclame réaliste, reconnaît que cette loi oblige les partis «à proposer la candidature de femmes n’ayant aucune relation avec les programmes et les idées des formations politiques». Il a ajouté dans ce sens que le fait d’obliger les partis à appliquer cette loi, induira un recul du niveau politique au sein du prochain Parlement, car les partis ne disposant pas de compétences féminines se retrouveront obligés de proposer des candidates ordinaires. Les partis politiques devront, dans ce cas, proposer, selon lui, des candidates, même si cela se fera au détriment de la compétence, afin d’éviter l’annulation des listes qui ne répondent pas au taux requis, a indiqué M. Touati. Par ailleurs, certains partis politiques craignent que ce taux imposé risque de leur poser des problèmes lors des élections locales. (El Watan-08.03.2012.)

 **Un rôle plus positif et renforcé

Dans une intervention sur «le développement durable et la femme en Algérie» la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, a mis en exergue les efforts de l’Etat pour la promotion de la femme.

«L’Algérie a réalisé un saut remarquable en matière de participation de la femme dans la vie politique et économique», a affirmé la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Djaâfar, à l’occasion d’une rencontre sur le développement durable de la femme en Algérie, qui s’est tenue hier à l’hôtel El Aurassi. Décidés plus que jamais à mettre en pratique les réformes initiées par le président de la République, les hommes et femmes politiques algériens se proposent de poursuivre leurs efforts dans les domaines de l’éducation, la formation, la santé, et l’emploi afin de responsabiliser la femme et l’associer pleinement aux tâches d’édification nationale.
«Il s’agit d’efforts continus visant à faire de l’égalité des sexes une réalité palpable, basée sur des principes de réhabilitation et responsabilisation des femmes dans tous les domaines et à tous les niveaux de responsabilité», a-t-elle indiqué. Et d’ajouter: «Ce fait traduit l’existence d’une volonté politique claire en faveur de leur situation dans la société d’une part, et des progrès remarquables dans la promotion de leurs droits, d’autre part.» Consciente de l’important rôle qu’elles sont appelées à jouer, la ministre a déclaré que «les femmes algériennes sont considérées comme partie prenante des mesures prises et ce dans le but de renforcer le concept d’égalité entre les citoyens, conformément à la vision de l’Algérie en matière notamment de considération de l’Etat de droit, au sein duquel tous les individus vivent dans la prospérité et le développement». En outre, elle a salué les réformes du chef d’Etat, Abdelaziz Bouteflika, qui a incité les femmes algériennes à affronter les domaines modernes tels que l’entrepreunariat et le monde des affaires afin qu’elles s’assurent une indépendance économique. De même, il leur est recommandé une intégration plus effective dans la vie politique et ce, à travers une participation plus grande dans l’espace politique, incitant les partis à renforcer la place que les femmes méritent de par leurs capacités et compétences. L’importance donnée aux femmes par l’Algérie se reflète dans les différents textes de loi qui garantissent de façon claire l’égalité entre sexes, en particulier depuis la consolidation de ce principe à travers les nouvelles dispositions relatives au Code de la famille et au Code de la nationalité, outre les autres succès enregistrés par les femmes à divers niveaux. Dans ce contexte, Mme Nouara Djaâfar a rappelé que les dernières réformes politiques, notamment la nouvelle loi électorale, exigent un minimum de 30% comme taux de représentativité des femmes au Parlement. Par ailleurs, en termes d’intégration de la femme dans la vie politique, elle a avancé quelques statistiques indiquant que «19% est le taux de représentativité de la femme au Parlement au niveau mondial, réparti comme suit: 14% Europe du nord, 17% en Asie, 21.8% Amériques du Nord et du Sud, 17% Afrique et moins de 10% dans le Monde arabe» et d’ajouter: «Les résultats des réformes en Algérie seront connus après les élections législatives prévues pour le 10 mai prochain». Toutefois, il demeure important de faire un arrêt en vue d’examiner et évaluer les réalisations obtenues et d’identifier de manière scientifique les problèmes encore posés et les obstacles qui empêchent toujours l’intégration pleine et entière des femmes notamment dans les deux domaines, à savoir le domaine économique et celui politique, notamment la représentation des femmes dans les instances élues, au niveau national et local, en particulier et aux postes de décision en général. Sur la base de diverses études faites en matière de situation des femmes et de la famille ainsi que des données continues dans les contributions des secteurs ministériels, des institutions nationales, associations, de chercheurs et experts, une stratégie nationale pour la promotion et l’intégration des femmes a été élaborée et adoptée par le gouvernement le 29 juillet 2008. Cette stratégie intervient également pour souligner l’intérêt effectif de l’Algérie pour les questions des femmes à travers le processus international et régional pour la réalisation du plan d’action de Dakar, le programme d’action de Pékin, et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ainsi que par l’effort continu en vue de mettre fin aux réminiscences négatives culturelles et sociétales qui empêchent le développement et l’évolution de la société. Elle vise également à identifier la situation et les obstacles qui continuent à s’opposer à la pleine participation des femmes au développement, ainsi que l’intervention d’axes prioritaires dans le cadre d’une coordination et d’une consultation continues entre les parties prenantes, par une méthodologie de travail dynamique. (L’Expression-08.03.2012.)

**Les Algériennes ont tout arraché dans la souffrance

La participation massive des Algériennes à la guerre d’indépendance (1954-1962) et leurs immenses sacrifices ne leur ont toujours pas permis, 50 ans plus tard, d’être reconnues à part égale avec les hommes, regrettent nombre de chercheurs dans ce pays. Pour la sociologue et écrivaine Fatma Oussedik, les femmes ont toujours participé au changement. Avant la guerre de libération, pendant et après. La présence des femmes dans la lutte anticoloniale a été mise en évidence pour montrer que la libération du pays relevait de la volonté du peuple tout entier, relèvent les historiens. Pourtant, à l’indépendance, «on a compris que l’on avait participé au combat comme citoyennes à part entière, mais que l’on devait retourner à nos foyers et nous taire, ce que l’on n’a pas accepté », souligne Zoulikha Bekaddour, universitaire et ancienne moudjahida (combattante). Cette régression politique s’est accentuée au fil du temps: «A la première constituante, il y avait 13 femmes, à la seconde, il n’y en avait plus que deux. C’était terminé. La régression avait commencé », rappelle-t-elle.

Mais il y a eu résistance. Mme Oussedik souligne que les femmes politiques de l’époque qui étaient dans les assemblées avaient une légitimité individuelle et historique. C’est pourquoi le code de la famille (adopté en 1984 et qui consacre le statut de mineure de la femme) n’avait pu passer les années précédentes.

Les femmes avaient fait mieux en participant à l’élaboration de la Constitution qui garantissait l’égalité.

Cette lutte ne se confinait pas aux institutions. Le 8 mars 1965, des dizaines de milliers d’entre elles marchèrent dans Alger à la demande des moudjahidate, se souvient Mme Bekaddour. «Nous avions vite compris que notre combat avait été détourné. Nous avons organisé un défilé qui a effrayé les hommes ». Ces résistances n’ont pas débouché sur une participation accrue des femmes à la vie politique. Actuellement, sur 389 députés, seules 30 sont des femmes. Les seules sénatrices ont été nommées parmi le tiers présidentiel. Sur 1.541 présidents d’APC (mairie), il n’y a que trois femmes maires.

Les femmes plus éduquées mais plus discriminées

La lutte des femmes a toutefois favorisé leur émergence dans la vie sociale. Il y a une forte scolarisation féminine puisque 60% des bacheliers sont des bachelières et constituent près du deux-tiers des étudiants.

Elles le sont moins dans l’emploi (19% sont au chômage sur un taux global de 10%, selon le FMI), même si elles sont majoritaires dans la santé, l’éducation et la justice où elles représentent 65% des juges et magistrats. Mais aucune n’a eu accès au bâtonnat depuis l’indépendance, selon des sources judiciaires. Les femmes sont embauchées «souvent à un emploi qualifié, mais à certaines positions (plus élevées), elles ne sont plus là », relève Mme Oussedik.

Bien sûr, poursuit-elle, des femmes emblématiques sont en vitrine pour l’extérieur: l’une est vice-présidente du Sénat, Zohra Drif, une autre chef de parti (Louisa Hanoune du Parti des Travailleurs).

Mais on en est à discuter de quotas de représentativité des femmes dans les assemblées élues (loi adoptée fin 2011 par les députés) alors qu’elles représentent 53% de la population.

A la fin des années 1980, des femmes avaient profité de l’ouverture politique pour revendiquer très fort leurs droits. La guerre anti-islamiste des années 1990 a mis en sourdine ces demandes.

Pour Mme Oussedik, «après la décennie noire durant laquelle les Algériennes étaient au premier rang des résistants, elles ont vu les criminels amnistiés et s’enrichir alors que celles qui avaient subi les violences se sont vu demander de se taire et d’oublier », une référence à la réconciliation nationale du président Abdelaziz Bouteflika. Aujourd’hui, les formes d’action ont changé mais les femmes continuent âprement à se battre. « Des Algériennes, on pourra dire au regard de l’Histoire que rien ne leur a été donné. Elles ont tout arraché dans la souffrance », juge Mme Oussedik. (L’Expression-15.03.2012.)

**Sakina Rekkab,  une « sucess story »

 Femmes algériennes SAK_REK

La rubrique « Talents & Leaders » d’Algérie-Focus, a pour objectif d’améliorer la visibilité et la représentativité des talents d’origine algérienne dans les sphères économiques et culturelles. Pour cette première, nous avons rencontré Sakina Rekkab, Directrice de la stratégie d’Orascom Telecom Algérie. Nous avons volontairement centré cette interview sur la femme et la réussite professionnelle en Algérie. Alors Mythe ou réalité ?

C’est une « sucess story » comme on aime les lire, qui plus est lorsque cette dernière est « made in Algeria ». En effet, le parcours de Sakina Rekkab est exemplaire, cette femme naît dans une famille nombreuse dont 5 sœurs, issues d’une mère analphabète, et pourtant, toutes sont aujourd’hui cadres de l’Etat. Une réussite en partie due à l’attache très importante de l’éducation par leur mère qui tenait à ce que ses filles reçoivent une instruction de qualité, une femme sans aucun doute forte d’esprit et très motivée puisque comme nous le raconte fièrement sa fille elle a entrepris des études il y a 10 ans et lit aujourd’hui le Coran. C’est donc poussée par sa mère que Sakina va prendre son envol, c’est l’une des premières filles à intégrer le prestigieux lycée technique d’Alger, dans cet environnement élitiste elle décrocha son bac Technique Mathématique, suivi d’un ingéniorat en informatique et d’une année dans un laboratoire toulousain. C’est là que commence la vie professionnelle de notre invitée, elle participa au sein d’une équipe à l’entrée d’Internet en Algérie au Centre de Recherche Scientifique et Technique puis avant de rejoindre Orascom Telecom à son ouverture en 2001, elle accomplit un Magistère spécialisé en sécurité informatique et aujourd’hui prépare un MBA Exécutif à l’ESAA.

L’école est la clé de l’émancipation de la femme en Algérie

La situation de la femme en Algérie évolue grandement selon Sakina, elle observe de « très fortes avancées » en la matière, les femmes gagnent en respect et ont le droit à l’éducation, à l’instruction ce qui a été une avancée majeure, même si elle reconnait avoir été victime de « situations difficiles où la femme n’avait pas tous ses droits ». Dans son milieu professionnel, être une femme n’est jamais apparu comme un handicape mais plutôt comme une force ou un challenge à relever. Cependant ces évolutions se limitent au cadre des grandes villes, la situation en province et dans le monde rural reste limitée, de nombreuses avancées restent à faire, et où le statut des femmes évolue moins vite. Sakina Rekkab appelle au respect primordial des femmes et rappelle également que la religion musulmane prône le respect de la femme, et lance un appel à la gente féminine algérienne : l’Éducation est la clé.

«Si vous avez un rêve, vous vous devez de l’atteindre» telle est la devise que Sakina Rekkab souhaite adresser à la jeunesse algérienne tout sexe confondu. La détermination, la persévérance, la motivation sont les maîtres mots pour remplir ses objectifs. Elle semble s’aligner sur les mots d’Alfred de Musset qui disait «voir, c’est savoir ; vouloir c’est pouvoir ; oser, c’est avoir.». Tout est donc possible, c’est un discours que tout le monde a déjà entendu, seulement ce sont des personnes comme Sakina, issu de milieu où les conditions ne prêtaient guère à la réussite, que ce discours gagne en crédibilité. Elle a puisé son inspiration auprès du courage de ses parents, son éthique semble avoir guidé ses pas, sa croyance en l’Islam avoir renforcé sa foi, c’est donc avec des bases solides et une force mentale certaine que Sakina a pu réaliser un tel parcours. Cette interview nous rappelle que l’Algérie berce une jeunesse porteuse de talents et de leaders ! R.H (Algérie-Focus.11.04.2012.)

**Kara Loubna, directrice de Sonelgaz, Berrouaghia: «Je gère le travail et les mentalités»

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Elle est l’une des plus jeunes directrices d’agence commerciale de Sonelgaz à l’échelle nationale et l’unique femme directrice d’agence de la même société dans la wilaya de Médéa. «Après l’obtention d’une licence en sciences politiques et administratives, je n’ai chômé que trois mois au maximum. La priorité pour moi était de décrocher n’importe quel poste d’emploi», dira Mme Kara Loubna, âgée d’à peine 28 ans. Objectif visé : le cumul d’expérience, seul gage qui pourrait éventuellement la sauver d’un profil universitaire qui a été souvent et longtemps qualifié de spécialité sans aucun avenir. «J’étais comme une entité inconnue ou un organe étranger qu’on greffe sur un corps qui la rejette sur le moment. Là où je frappais, on me disait que votre diplôme ne vous ouvre pas droit à la candidature et là où j’ai réussi à passer des concours ça n’a pas abouti», affirme-t-elle sans regret. Kara Loubna a pu quand même embrassé une carrière professionnelle comme assistante de direction pendant deux ans dans une entreprise privée multiservices activant dans le domaine des travaux publics. «J’étais la demoiselle à tout faire : traitement des offres, des soumissions, des cahiers des charges… Je faisais le commercial et le GRH en même temps sans être dissuadée», assure-t-elle. En 2007, elle franchit les portes de l’antenne Sonelgaz de Berrouaghia comme chargée d’études pendant six mois et deux ans comme chargée de clientèle. De septembre 2010 à septembre 2011, elle occupe la fonction de chef service par intérim. Son installation comme directrice au niveau de cette antenne a coïncidé avec l’événement climatique exceptionnel du début février 2012. «J’ai dû non seulement gérer les aspects technique et organisationnel mais aussi quelques mentalités masculines, misogynes et phallocrates», regrette-t-elle. (El Watan-08.03.2012.)

**Les femmes algériennes à la conquête de la modernité

«Si les femmes d’un pays sont averties, son peuple sera éclairé.» Hafed Ibrahim (1832-1872)

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Pour une &eacute;galit&eacute; dans la diff&eacute;rence.<br /> » src= »http://www.elwatan.com/images/2012/03/06/idee2_895257_465x348.jpg » /></a></strong></span></p>
<p><span style=L’objet de cette contribution est d’expliciter une opinion à laquelle j’adhère depuis que j’ai commencé à m’intéresser aux problèmes sociaux de mon pays.Opinion sans cesse renforcée sous l’effet conjugué de mes réflexions et de mon expérience.
Si cette journée du 8 mars est l’occasion de faire le point sur les avancées des femmes algériennes et les freins qui s’y opposent dans les différents domaines de la société algérienne, je dirais que dans toutes les sociétés, et de tout temps, les femmes apportent leur contribution, comme les hommes, à la croissance économique, à la culture et à l’équilibre social. Souvent plus que les hommes.

Mais, je considère que la relation de compétition homme/femme, aujourd’hui, est l’un des principaux obstacles au progrès de la société algérienne, car l’homme n’est pas encore prêt à vivre avec son égal. La modernité et la promotion de la femme ne doivent plus être un obstacle à la vie de couple. Elles ne doivent en rien dévaluer la relation homme/femme. On peut dire que le seul pouvoir de l’homme n’existe que par ce qu’il domine. Il s’agit, majoritairement, de femmes qui en sont la cible.

Cela fait très peur aux hommes de voir des femmes qui ne seraient pas celles dont ils rêvent traditionnellement. Encore mieux, cela ne fait pas peur aux femmes, car elles ont moins de problèmes avec leur féminité. Elles se sentent femmes et veulent le rester. Toutes les femmes que j’ai rencontrées m’ont avoué vouloir une égalité dans la différence. Elles sont ministres, chefs d’entreprise, occupent des postes à haute responsabilité, mais disent vouloir, avant tout, et comme le veut la tradition, rester le pilier de la famille. La femme algérienne ne veut pas qu’on lui renvoie une image de dame de fer, elle préfère incarner la sagesse de celle qui prend soin de sa famille et celle qui est célibataire et ayant des ressources appréhende la solitude et rêve encore de prince charmant.

La satisfaction de la femme viendrait davantage de la cellule familiale que de la réussite au travail. Il est possible que les générations futures ne ressentiront ou ne reconnaîtront pas cette vérité. Mais la seule école de sentiments moraux authentiques est une société égalitaire. Un égal n’est pas un ennemi. Commander c’est aussi savoir obéir et celui «qui ne sait pas obéir ne saura jamais commander». L’idéal est de préférer une société où chacun peut alternativement commander et obéir. Et dans la vie telle qu’elle est aujourd’hui, rien ne permet, hélas, de cultiver ces vertus. La famille, si elle est constituée sur des bases équitables, pourrait être la véritable école des vertus de la liberté, de l’égalité, de la sympathie, du respect de l’autre, de l’amour de l’autre, de vie commune affectueuse, sans pouvoir d’un côté ni obéissance de l’autre…

Une famille construite autour de l’idée de douceur de vivre ensemble. Voilà ce que devraient être les relations homme/femme. On y pratiquerait ces vertus qui sont nécessaires dans toute la société, si l’on veut que le garçon d’aujourd’hui, homme de demain, applique les mêmes règles morales qu’il a reçues au sein de sa famille. C’est pour cette raison que le rôle de la femme dans la progression de la société est primordial. Pour permettre à la femme algérienne d’être le pilier de la famille, tout en la laissant libre d’utiliser ses facultés et sa chance favorable qui s’offre à elle pour accomplir son destin qui lui semble le plus souhaitable, l’Etat doit réinventer la vie privée de la femme. L’amélioration de la condition de la femme passe, par exemple, par l’aménagement des horaires de travail, en mettant à sa disposition des structures d’accueil des jeunes enfants…

Aussi, par le progrès de la modernisation scientifique et politique (bienfaits de la démocratie) pour venir à bout des obstacles qui bloquent la femme dans sa participation à concilier sa vie professionnelle et familiale. Mais comme la femme a conservé la charge mentale et matérielle, la femme algérienne moderne découvre les affres de «la double journée» faite à la fois de surmenage et de culpabilité. En effet, la femme, après une journée de travail, dès qu’elle rentre chez elle, doit aussi s’occuper de sa famille.

L’homme étant le produit de la femme, il est aussi «victime» de l’inconfort de cette «fausse éducation» qui ne prend pas en considération de l’accablement de la femme par le poids d’une vie professionnelle et familiale. Il s’agit de ne se comparer à aucun modèle de société qui ne reflète nullement notre algérianité. Nous n’avons pas réussi parce que nous avons importé d’autres modèles qui ne collent pas à notre société. Nous avons nos propres spécificités et nous devons trouver notre propre modèle, où l’objectif de chacun (homme et femme) serait l’épanouissement de l’autre, où la culture, la science et les arts seraient les seuls garants de l’évolution de l’Algérienne et de l’Algérien et l’ouverture de leur esprit. Dans nos rapports homme/femme, il s’agit de transformer la dialectique de l’Avoir qui conduit vers la compétition et le conflit par la dialectique de l’être qui conduit vers l’union et l’amour pour un vivre ensemble doux et harmonieux. (El Watan-07.03.2012.)

**La représentation féminine dans les manuels scolaires

 En donnant l’image d’une femme entièrement dévouée à sa famille et aux tâches domestiques, les manuels scolaires ont l’air de ne pas tenir compte des changements survenus dans la société algérienne ces trente dernières années. Dans une étude réalisée par Kheira Maïni, enseignante à l’université d’Alger et docteur en sciences de l’éducation (université Paris Ouest) intitulé «Genre et stéréotypes de sexe. Femmes et hommes dans les manuels de lecture de l’école primaire en Algérie», il est fait mention de l’image obsolète de la femme que véhiculent les manuels scolaires et qui, à terme, perpétue les stéréotypes et renforce le sexisme dans le pays. La femme y est représentée, le plus souvent à la cuisine, s’adonnant aux tâches ménagères ou faisant la couture. Sa propre identité est noyée dans sa fonction de génitrice et d’éducatrice. «Les manuels véhiculent une représentation sociale des femmes traditionnelles par la perpétuation de stéréotypes, en érigeant en modèles des comportements concernant la famille et la répartition inégale des rôles entre hommes et femmes dans la société», explique ainsi Kheira Maïni, précisant que le stéréotype de la «femme à la cuisine», récurrent dans les manuels de lecture, perpétue le modèle traditionnel.

Selon l’étude en question, le père et la mère occupent quasiment la même position dans les manuels arabes et français, alors que le garçon devance largement la fille. Mais là encore, les auteurs des livres scolaires ont tenu à marquer la différence entre les deux sexes. Les attributions du garçon et de la fille sont bien définies : le garçon va à l’école, il fait les courses, il bricole, il jardine mais ne participe pas aux tâches ménagères. La fille va aussi à l’école mais aide sa mère à faire le ménage et la cuisine et à s’occuper des plus petits. Textes et illustrations montrent qu’elle est destinée de façon privilégiée aux tâches ménagères. Le travail salarié de la mère est inexistant : «Le salariat place la femme dans un contexte hors foyer et sans rapport avec le mari», est-il souligné. Ainsi la femme est appelée par la profession qu’elle exerce : elle est infirmière, policière, institutrice et jamais nommée par son prénom.
«Elle n’est pas perçue comme une personne par un nom mais comme dépendante des autres, perdue dans l’anonymat des mères et des épouses», précise-t-on. Les femmes sont quasiment occultées en tant que citoyennes à part entière et membres productifs de la société. Elles n’existent que par la famille et pour la famille.

Est-il besoin de rappeler que la scolarisation des filles est en progressive augmentation, qu’elles réussissent excellemment à l’examen du baccalauréat (65,35% contre 34,65% pour les garçons) et que les bancs de l’université en comptent beaucoup plus que les garçons.
Les manuels scolaires ne font guère référence à cette réalité. La tenue traditionnelle prédomine dans les livres de lecture en langue arabe et en langue française, une tenue essentiellement d’intérieur (50% et 73,91%) alors que la tenue moderne ou de travail représente respectivement 17,86% et 26,9%. Et le rapport homme/femme est très souvent un rapport de domination. Tout ce que fait le père, non seulement n’est pas contesté par le reste de la famille mais semble satisfaire tout le monde. En revanche, les caractères qui sont célébrés chez les mères et les filles sont uniquement les qualités attachées au rôle domestique et éducatif qui définit, selon l’auteure du rapport, historiquement la situation dominée des femmes.

«Ils ignorent celles qui élèvent leurs enfants et travaillent à l’extérieur, celles qui jouent un rôle dans la société, ils ne reflètent qu’un seul aspect de la femme, celui de mères vouée aux tâches domestiques et gardiennes des traditions. Ils renforcent ainsi le sexisme qui existe dans la société», dénonce-t-elle. Les manuels scolaires suggèreraient l’idée que le rôle de mère exige de rester à la maison. L’école participe, d’après l’auteure de l’étude, activement au maintien de cette image traditionnelle de la femme par rapport à des enfants d’âge sensible à l’intériorisation des valeurs, des normes et des modèles sociaux. A en croire Kheira Maïni, l’image de la femme telle qu’elle est véhiculée par les manuels de lecture algériens, une fois assimilée et intériorisée, ne pourra pas, aider les enfants, filles et garçons, une fois adultes, à remettre en cause la place réservée aux femmes dans la société. (El Watan-08.03.2012.)

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*55% des femmes qui travaillent sont célibataires.

A chaque fois qu’il y a des changements qui s’annoncent ou des mutations qui s’opèrent dans la société, la femme revient sous les feux de la rampe pour occuper les devants de la scène politique et médiatique.

En effet, à la faveur des dernières réformes, il est exigé désormais des états-majors politiques la présence de 33% du nombre de femmes sur les listes électorales, faute de quoi celles-ci seront rejetées. Cette situation remet sur le tapis le débat lancinant sur le rôle de la femme dans la société algérienne. Avec en toile de fond, sa place au sein de la population globale, sa moyenne d’âge, le niveau scolaire et d’instruction, le taux de chômage, les postes de responsabilité qu’elle occupe. Même si les statistiques officielles ne sont pas légion et se font rares, et même si le rôle de la femme dans la société s’est accru considérablement dans divers domaines et plusieurs secteurs d’activité, il n’en demeure pas moins qu’elle est loin de prétendre à l’égalité et la parité qu’on lui fait miroiter à l’occasion des conjonctures dédiées spécialement à cet effet. Quelques rapports réalisés dans ce sens confirment cette tendance.

Ainsi, l’Office national des statistiques (ONS), dans une étude réalisée en 2010, fait ressortir que durant le dernier trimestre de 2009, seulement 9,4 millions d’Algériens travaillent sur une population de 35,6 millions. Parmi ces travailleurs, 84,7% sont des hommes contre 15,3% de femmes. Quant au taux de chômage, il est de 8,6% pour les hommes et plus de 18,1% pour les femmes. Dans le secteur du textile, on recrute plus de femmes que d’hommes, elle y est fortement représentée. En revanche, le secteur du BTP est le parent pauvre dans ce domaine avec la présence d’une femme sur 54 hommes. Il est à noter par ailleurs que la catégorie des femmes actives se trouve particulièrement dans les villes, avec plus de 81% de salariées vivant en milieu urbain. La particularité de ces dernières est qu’elles sont jeunes (elles ont entre 25 et 29 ans en majorité) et sont diplômées, cependant à poste égal, la femme a un niveau d’éducation bien meilleur.

D’un autre côté, le rapport fait état que 55% des femmes qui travaillent sont célibataires, n’ayant pas d’autre choix que d’occuper un emploi pour survivre. Par ailleurs, une étude consacrée à la période 2008-2009 et réalisée par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) dénombre 3,2% seulement du total des femmes chefs d’entreprise.
Par ailleurs, la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Nouara Saâdia Djaffar, avait déclaré, en janvier dernier, en marge d’une journée d’information sur la condition féminine en Algérie, que la femme «n’occupe que 10% des postes de responsabilité en Algérie». En 2010, le département de Mourad Medelci a procédé à la nomination de quatre femmes sur 27 «postes diplomatiques», ce qui a porté leur nombre à sept femmes diplomates. Ceci a été qualifié à l’époque de «première» dans les annales de la diplomatie algérienne, même si cette «avancée» était jugée «insuffisante».

Les organisations féministes, à l’instar de l’Union nationale des femmes algériennes (UNFA), estiment que le rôle de la femme dans le domaine politique demeure «timide». Les femmes parlementaires pour le compte de la mandature 2007 représentent à peine 6% de la composante du Conseil de la nation et 3% à l’APN. (El Watn-20.09.2011.)

**L’amour maternel …

 A l’occasion de la Journée internationale de la femme, notre ami, le moudjahid Roberto Muniz, dit Mahmoud l’Argentin, nous a fait parvenir ce poème plein de tendresse dédié à la gent feminine, qu’il a intitulé L’amour maternel.

Il n’a pas de limite,
Il n’a pas de distances,

Il tient dans le temps,
Il tient dans l’espace
L’ Amour maternel.

Il n’y a rien qui l’empêche
Ni les longues distances
Ni l’âge des temps,
La mère et l’enfant,
Une seule personne.

L’Amour maternel
Est plus fort que la vie Il n’a pas d’autre égal,

La mère et l’enfant Confondus dans un seul
L’Amour maternel.

La mère disparaît,
L’enfant reste seul,

Mais l’Amour maternel,
Reste toujours
Avec son enfant .

La mère vieillie,
L’enfant qui grandi
Plus fort que jamais,
L’Amour a grandi
Il reste etrrnel
L’Amour maternel.

La mère est la vie
La vie pour toujours
La vie sans la mère
N’a pas de bonheur
La mère est la vie
Même après la mort.

*Roberto Mahmoud Muniz Algérie

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*Hommage à la femme algérienne…Expo à Montréal

Dès le seuil de l’exposition, le ton est donné. C’est avec les douces chansons d’Idir qu’étaient accueillis les invités et autres amateurs d’arts visuels au vernissage de l’exposition du peintre Kamel Benidjer au Centre communautaire du quartier multiethnique de Côte-des-Neiges (Montréal). Le peintre a bien choisi cette musique en harmonie avec la couleur de la terre et la chaleur du pays qui dominent les œuvres exposées : peinture sur toile ou vitrail. Pour cette première exposition en solo, l’artiste algérien, qui vit depuis cinq ans à Montréal, est resté fidèle à son thème favori : la femme algérienne. Donc, c’est naturellement et aucunement par opportunisme, 8 Mars oblige, que le talentueux peintre au penchant prononcé pour le figuratif a choisi ses tableaux. Les signes, l’écriture et la «fouta» sont là pour rappeler la femme berbère d’hier et d’aujourd’hui, et ce, bien qu’il ne la peint pas exclusivement. «Mon sujet a toujours été la femme, l’Algérienne surtout. Je la peins souvent. Je ne voulais pas laisser passer cette occasion sans lui rendre hommage. Un hommage qu’elle mérite amplement : femme battante, combattante.

Vue d’ici où les femmes sont libres, c’est elle qui mérite notre soutien», affirme Kamel Benidjer qui a été, entre autres, scénographe en Algérie. Le thème principal de l’exposition n’a pas empêché cet ancien professeur d’art plastique de faire quelques bifurcations sur d’autres terrains : on pouvait aussi apprécier quelques très beaux tableaux de cavaliers seuls ou en groupe. Si les Maghrébins de Montréal raffolent de son art parce qu’il leur rappelle le pays, les Québécois sont mus par une curiosité qui leur fait apprécier «tout ce qui ne leur ressemble pas». Une occasion d’échanger sur le mode de vie de la femme en Algérie (voilée pas voilée, la mode féminine en Algérie, ses droits…). L’agenda de Kamel Benidjer est plein. En plus des expositions collectives, il doit monter une en solo au mois de juillet. Finalement, il n’y a pas que Cheb Yazid pour célébrer la femme algérienne le 8 Mars ! (El Watan-08.03.2012.)

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la femme urbaine et la femme rurale

*Le savoir-faire ancestral qui sauve

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Retour aux sources – Si la femme urbaine subit, entre autres, les affres du chômage, comment qualifier ce qu’endure la femme rurale ‘
Plus qu’ailleurs, s’il est un endroit où la femme endure et subit la précarité et le manque d’emploi, c’est bien en zone rurale. Certaines femmes semblent toutefois ne pas vouloir baisser les bras et comptent bien mener le combat, aussi dur soit-il.
C’est ainsi que certains «petits métiers» exercés généralement à domicile, ont fait naître des vocations parmi les femmes de certaines régions notamment en Kabylie. Gâteaux traditionnels, couscous roulé à la main ou encore la succulente galette kabyle (aghroum), mais aussi le tricot et la broderie, comptent désormais parmi la nouvelle gamme de produits que génèrent ces activités.

 

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Ainsi, elles sont de plus en plus nombreuses ces dernières années à s’investir dans ces créneaux que Madame Tassa, retraitée de la fonction publique, aujourd’hui de retour dans son village natal (Beni Ksila), n’hésitera pas à qualifier de véritable «bénédiction». Elle s’est en effet trouvé une nouvelle vocation en donnant des cours de cuisine et de tricot. Une nouvelle vie, somme toute, après 32 ans passés dans la fonction publique. «Alors que les femmes ont fini par se désintéresser totalement de ces petits métiers, comme la cuisine ou encore le tricot, surtout dans les régions urbaines, mon agenda pour ce mois est complet.»
Le plus surprenant, nous dit-elle, est qu’elle a affaire à des femmes issues de la région, un milieu rural en l’occurrence. Un retour au savoir-faire ancestral qu’elle n’a jamais voulu abandonner, elle la secrétaire de direction, qui aujourd’hui compense nettement sa maigre retraite en enseignant son savoir, nous dira-t-elle. «Les pulls en laine avec effets de mailles et torsades sont une spécialité familiale. Savez-vous combien coûte sur le marché un pull irlandais en torsade ‘», nous lancera-t-elle furtivement.
Elle poursuivra en lançant en experte de la question : «À moins de 7 000 DA, passez votre chemin !». Avis aux amateurs.

SPIP-118937

Ainsi, nous dira Madame Tassa, «si ces  »petits métiers » restés au stade folklorique et culturel arrivent, un tant soit peu, à garantir le pain quotidien de ces femmes et à travers elles de leurs familles, il n’en demeure pas moins qu’un intérêt doit leur être porté, notamment par les pouvoirs publics au travers de la Chambre de l’artisanat et des métiers.
Cela, en leur offrant plus de facilités d’accès à un statut légal et un régime fiscal adapté. D’autant que ces métiers sont de véritables mines, source d’emplois». Des dizaines, voire des centaines de métiers, qui font partie intégrante de notre patrimoine et qui ne demandent qu’à être valorisés et encadrés.*.infosoir-29.09.2012.

 

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229 réponses à “Femmes algériennes”

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