Le rire, l’humour
*Les Algériens rient de tout et de rien, et surtout d’eux-mêmes
«Le rire, c’est sérieux», disait l’humoriste algérien Fellag. L’étude réalisée par Elisabeth Perego, doctorante en histoire à l’Université d’Etat de l’Ohio, appuie son propos, en expliquant comment les Algériens rient de tout et de rien, et surtout d’eux-mêmes…
Si on procède à des fouilles dans les tréfonds du terroir algérien, on serait surpris de découvrir non pas seulement du gaz et du pétrole, mais également un véritable gisement de blagues et de déconnes. Et ce gisement-là, contrairement aux autres ressources, est intarissable ! On ne le sait que trop peu, en effet, mais l’une des spécificités du peuple algérien est bien sa capacité à rire de tout et à tout tourner en dérision. En témoigne le nombre incroyable de blagues produites par nous-mêmes et sur nous-mêmes, et ce, depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui.
Cette spécificité algérienne, celle de l’humour, a fait l’objet, tout récemment à Oran, d’une conférence au Crasc (Centre de recherche et d’anthropologie sociale et culturelle) animée par Elizabeth Perego, une jeune Américaine qui a séjourné de nombreux mois en Algérie pour préparer précisément une thèse sur l’humour algérien, et cela pour le compte de l’Université de l’Ohio, aux Etats-Unis. Cette conférence a été organisée en collaboration avec le Centre d’études maghrébines en Algérie.
Pas de pénurie de blagues
Elizabeth Perego est donc revenue sur la chronologie de l’humour algérien, en prenant soin de s’attarder sur ses différents aspects. Il faut dire que l’humour à l’algérienne a brillé d’abord par les bandes dessinées durant les années 1970 (notamment celles de Slim), les films (Inspecteur Tahar, Hassan Terro and co), mais aussi et surtout par la quantité incroyable de blagues «informelles», celles qui voient le jour au hasard de discussions dans les cafés, avant de voyager à travers tout le pays.
En ces années-là, 1960 et 1970, les Algériens prenaient un malin plaisir à rire d’eux-mêmes, en créant des blagues à la pelle : qui sur la bureaucratie, sur le président Boumediène, ou encore sur les différentes pénuries que connaissait le pays. Une des blagues en vogue à cette époque : «Un jour, une chaîne impressionnante d’Algériens se formait au niveau de tous les ports d’Algérie. Tous voulaient quitter le pays.
Le président Boumediène est allé vers eux et leur a demandé où ils partaient comme ça. ‘‘Il n’y a rien ici, il y a pénurie de tout, on en a marre, on veut quitter le pays pour aller vivre ailleurs’’, lui réplique une jeune femme. Boumediène réfléchit un moment et s’exclame : ‘‘Si mon peuple part, je pars avec lui !’’ Et là, un autre Algérien lui réplique : ‘‘Ah, mais si vous partez, ça change tout, nous on reste !’’» Autre blague de l’ère Boumediène, celle où on faisait dire à Caïd Ahmed, chef du FLN (le Saâdani de cette époque) : «L’Algérie est au bord du précipice… depuis, elle a fait un pas en avant !» «Il y avait que les blagues dites sexuelles qu’on n’osait pas dire en public», explique Elizabeth Perego.
Pourtant, ces blagues-là existaient bel et bien, seulement elles étaient racontées en comité restreint. Les blagues algériennes de cette époque commençaient presque toutes par : «Il était une fois un Français, un Anglais et un Algérien…» Comme s’il fallait à chaque fois faire le comparatif avec les habitants de pays plus prospères pour bien illustrer notre misère.
Mais cette époque n’était qu’un préambule : là où l’Algérie a connu son «boom» humoristique, c’était durant les années 1980, pendant le règne de Chadli. Si le bilan de cet ancien Président est très discutable, il faut admettre qu’il a été une source d’inspiration incroyable pour les Algériens, qui ont presque tous vêtu le costume d’humoriste de fortune. A titre illustratif, on peut se souvenir de cette émission télévisuelle de l’Unique, où un groupe d’enfants étaient appelés à raconter des blagues.
L’un d’eux en prenant la parole a déclaré : «Il était une fois Chadli…», ce après quoi, subitement, la chaîne de l’Unique se crypta. Bien simple, les blagues de Chadli étaient tellement nombreuses que certains ont même créé une blague… sur ces blagues-là, comme le raconte Mme Perego : «Fatigué que son peuple se moque de lui en permanence, un jour Chadli a fait une descente dans Alger-Centre et a procédé à une rafle de toutes les blagues qu’on avait faites sur lui.
Il a mis toutes ces blagues dans de gros sac, et les a jetées dans la Méditerranée. Au bout de quelques heures, tous les poissons de la côte algéroise étaient montés à la surface… morts de rire.» Pour la sociologue américaine, «les blagues sur Chadli représentaient l’âge d’or de l’humour algérien». A préciser néanmoins que cet humour, si talentueux soit-il, n’avait aucun support pour s’épanouir pleinement : à cette époque, la presse n’était pas libre, l’audiovisuel encore moins, et bien sûr il n’y avait pas encore Internet.
Ce n’est qu’après les événements d’Octobre 1988 et les ouvertures démocratiques qui s’en sont suivies que l’humour algérien a trouvé sa consécration, notamment par le biais de la presse. Le journal El Manchar, un peu le Charlie Hebdo algérien, en était le parfait exemple. A cela, il faut noter qu’Ali Dilem a été à cette époque le premier caricaturiste à avoir dessiné un président algérien, en l’occurrence Chadli Benjdid.
Humour noir
Cet «outrage irrévérencieux» avait été commis dans Alger Républicain, journal communiste, en 1989. Pendant les années 1990, celles de la terreur et de l’intégrisme, on avait également notre lot de blagues. Toutefois, précise Elizabeth Perego, celui qui demeurait le héros de la blague (ou plutôt l’antihéros) n’était jamais le terroriste, mais toujours un Algérien qui rencontrait des déboires à cause d’un terroriste. «On peut expliquer cela par le fait que les Algériens ne considéraient peut-être pas les terroristes comme étant des leurs, Algériens comme eux.» Parmi les blagues de la décennie noire, il existe celle-ci : «Un jour, un conducteur ivre est stoppé lors d’un faux barrage.
Le terroriste lui demande de baisser la vitre, quand il remarque qu’il empeste l’alcool, il se met à lui faire la morale, ce à quoi l’automobiliste saoul lui répond : ‘‘Ecoute, je suis assez fatigué comme ça, épargne-moi ta morale. Vas-y vite, égorge-moi et laisse-moi rentrer chez moi !» Cette blague, ainsi que bien d’autres dénotent combien le rire algérien est empreint d’humour noir. Parmi l’une des dernières blagues sur le terrorisme, on compte celle du lendemain des attentats du 11 septembre : George Bush convoque tous les présidents arabes pour leur demander qui a commis ces attentats.
Quand arriva le tour de Bouteflika, ce dernier lui a déclaré : «S’il s’agit d’égorgement et de boucherie, alors il se peut que ces terroriste soient des nôtres, maintenant s’il s’agit de piloter et de détourner un avion, là je peux vous garantir que ce ne sont pas nos terroristes, ils n’ont pas les facultés intellectuelles pour cela.» Une blague, faut-il le souligner, qui se racontait dès le 12 septembre.
La conférence d’Elizabeth Perego ne s’est pas trop attardée sur les années 1990, et n’a pratiquement pas parlé des années 2000 et 2010. Il faut dire que sa thèse sur l’humour algérien est encore en gestation, et de facto inachevée. Cela dit, force est de constater que ces dernières années on produit de moins en moins de blagues.
Une des rares blagues des années 2000 est relative à la voiture Maruti, qui a envahi le commerce automobile algérien : «Un jour, un homme conduit sa Maruti sur une route nationale, et tout d’un coup elle s’arrête. Il descend pour voir s’il y a une panne de moteur, ce dernier est nickel. Finalement, il découvre qu’il n’en est rien : sa Maruti a juste roulé sur un chewing-gum, depuis elle s’est retrouvée collée au sol et n’arrive plus à avancer.» Cette pénurie de blagues qu’a connue la dernière décennie ne signifie nullement que les Algériens n’ont plus le sens de l’humour.
Loin s’en faut ! Juste que l’avènement d’Internet, et surtout des réseaux sociaux, le bon vieux rire artisanal algérien a disparu peu à peu au profit d’un rire plus industriel. Aujourd’hui, l’humour est omniprésent dans les réseaux sociaux, mais cet humour est plutôt de l’école des Guignols de l’Info ou des émissions satiriques câblées. Un humour qui n’a certes rien à envier à celui des pays les plus avancés en matière de liberté d’expression, mais qui, dans le même temps, a beaucoup perdu de sa spécificité.
Cet humour virtuel est ficelé généralement à l’aide de photo-shop, avec en bas de petits commentaires «bêtes et méchants». Ou encore, on peut le trouver dans les caricatures (Le Hic, Dilem, etc.), les billets et les chroniques, comme celle de Chawki Amari (Point Zéro), ou encore, autre phénomène de ces dernières années : les journaux électroniques satiriques, à l’image d’El Batan ou de Bled Mickey.
L’année dernière, l’élection présidentielle a énormément nourri l’humour algérien, mais il c’était un humour sophistiqué. Quant à la bonne vieille blague mascaréenne, celle qui part d’un café pour faire en un tournemain le tour de l’Algérie, elle commence, hélas, à devenir un lointain souvenir. Pourtant, avec un Premier ministre comme Abdelmalek Sellal, lui-même assumant parfaitement son goût pour l’humour, notre époque aurait pu battre des records en matière de blagues…*Akram El Kébir-El Watan- 12 février 2015
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Emissions-TV
Le très populaire Jornan El-Gosto ne plait pas aux autorités
L’émission de dérision politique Djornane El Gosto, très populaire chez les téléspectateurs algérizns et maghrébins ainsi que le programme télévisé Allô oui, diffusés sur la chaîne privée KBC (El Khabar TV), viennent d’être interpelées par l’Arav; s’il y a un programme audiovisuel qui s’est illustré durant ce Ramadhan par sa créativité et son originalité, c’est bien l’émission satirique Jornan El Gosto diffusée chaque soir après le ftour sur la chaîne privée KBC auparavant sur El Djazairia TV. Un succès tel que des chaînes étrangères et arabes ont réalisé des reportages pour évoquer le succès de cette émission unique dans le Monde arabe qui aborde le volet politique d’une manière très satirique et surtout démocratique. Trois chaînes arabes ont déjà réalisé des reportages sur cette émission originale: France 24 arabic, El Hurra TV et MBC. *cliquer ici:Djornane El Gosto,
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*Kamel Abdat, humoriste et enseignant universitaire
**L’Art est primordial pour tout changement
L’amour, la recherche scientifique et la culture, ce sont les sujets choisis par l’humoriste Kamel Abdat pour faire rire son public jusqu’à en a voir les larmes aux yeux. Invité à la 12e soirée ramadhanesque organisée au Musée national du Bardo par La Fabrik Prod, Kamel Abdat revient sur l’avertissement qu’a reçu l’émission satirique de KBC, «Journal El Gosto», et s’exprime sur la liberté artistique et la culture en Algérie.
- Qu’est-ce qui a changé depuis les dernières restrictions exercées par l’Autorité de régulation présidée par Miloud Chorfi sur votre émission satirique Journal El Gosto ?
Nous sommes doublement motivés aujourd’hui à travailler davantage pour donner le meilleur de nous-mêmes, tout en gardant la subtilité pour éviter la diffamation. Aujourd’hui, même les gens qui ne nous connaissaient pas cherchent à savoir ce que nous faisons. Je remercie KBC et le réalisateur de l’émission qui nous ont beaucoup soutenus et qui ne nous ont pas lâchés.
- Vous dites qu’il y a toujours de la censure, parfois de l’autocensure même avec l’avènement des chaînes privées. Qu’est-ce qui empêche l’artiste aujourd’hui de s’exprimer librement ?
La société algérienne devient de plus en plus conservatiste. Elle a tendance à se refermer sur elle-même. Ce que faisaient l’inspecteur Tahar et Rouiched dans la années 1880 ne peut plus être diffusé aujourd’hui. Il y a beaucoup de choses qui nous empêchent d’être libres. Donc, au-delà de l’autocensure imposée par l’Etat, nous avons aussi une autocensure imposée par la société qui tend vers l’intégrisme. Nous avons beaucoup régressé et nous le ressentons sur scène.
Parfois, je joue un spectacle dans une région que je ne peux reproduire dans une autre. Notre mission est de veiller à ce que les choses changent et nous travaillons dur pour casser toutes ces barrières. Nos aïeux n’ont pas eu la chance que nous avons aujourd’hui. Alors nous faisons tout pour profiter de cette petite brèche qui nous est profitable grâce à Youtube et aux chaînes privées. Alors autant en profiter au maximum.
- Dans vos spectacles, vous osez quand même dénoncer le régionalisme, le machisme, le racisme et l’islamisme, ce qui est déjà une avancée…
Heureusement. Nous avons plus de liberté sur scène qu’à la tété. Nous profitons aussi de cette proximité avec les gens pour dire des choses que nous ne pouvons pas dire ailleurs. Après, je ne vous cache pas que parfois les gens quittent mes spectacles parce qu’ils les jugent trop osés sur le plan des mœurs. Je dénonce toutes les formes d’agressivité et de violence qui existent dans notre société. Nous sommes un peuple qui vit sous tension.
Nous nous aimons peu et nous nous détestons pour tout et pour rien. Les Algériens ne s’acceptent plus. Nous avons un manque terrible de tolérance. Nous n’arrivons plus à vivre en Algérie. Nous n’arrivons plus à savourer la vie et à nous s’épanouir. Beaucoup partent pour chercher le bonheur ailleurs. Me concernant, j’ai fait le choix de rester ici et me battre pour que les choses changent.
- Quel est la place de l’art dans tout changement ?
Je pense que l’art est primordial dans toute révolution. Voyons un peu l’histoire. Qu’il s’agisse de la Révolution française ou du printemps berbère, il y a toujours eu une force culturelle qui accompagne les changements qui s’y opèrent. Le politique cherche le pouvoir, au moment où l’artiste tente d’éveiller les esprits. Ce qui est malheureusement regrettable aujourd’hui, c’est de constater que nous n’avons plus de culture. Nous n’avons plus de cinéma, ni de théâtre.
- Vous êtres aussi enseignant universitaire de langue française à Alger. Comment vous faites pour gérer les deux carrières ?
Je cours dans tous les sens et je travaille beaucoup. Je prépare aussi une thèse de langue française dans le théâtre. Parfois, je jongle entre les deux et parfois je rate des cours comme je rate des tournages. J’aime les deux et je ne peux quitter l’un ni l’autre.
- Vos étudiants vous prennent-ils au sérieux ?
Au début non. Mais j’ai su imposer la rigueur au fil du temps, car il a fallu leur faire comprendre qu’ils doivent faire la part des choses, surtout pour les premières classes.
- Une anecdote…
Une fois, en rentrant en salle de classe, un étudiant m’a sauté dessus, il m’a pincé la joue, m’a secoué en criant mon prénom de vive voix. Oh Kamel ! (rire). Il a rassemblé tous les étudiants autour de moi. Il m’avait vraiment mis dans l’embarras (rire). *Meziane Abane-el watan-mardi 07 juillet 2015
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* Le président Barack Obama au dîner traditionnel consistant à se moquer de tous avec une pointe d’autodérision
*il ‘est plié à l’exercice qui vise à faire rire à ses dépens
Le président Barack Obama n’a pas épargné Hillary Clinton, ses alliés et rivaux samedi soir devant la presse et le tout-Washington réunis pour assister à un dîner traditionnel immuable consistant à se moquer de tous avec une pointe d’autodérision.
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