Essais nucléaires de Reggane(Algérie) 24 fois plus puissants que ceux de Nagasaki et Hiroshima
**Le 13 février 1960, la France faisait exploser sa première bombe atomique, Gerboise bleue, à Reggane
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Il y a 60 ans, la France effectuait son premier essai nucléaire dans le désert algérien
La France a effectué en Algérie 57 expérimentations et essais nucléaires entre 1960 et 1966.
Le 13 février 1960 débute près de Reggane, dans le désert algérien, une série d’essais nucléaires réalisés dans le plus grand secret par la France. A cette date, l’Algérie est encore un département français. Suivront 56 expérimentations et essais nucléaires jusqu’en 1966 dans le Sahara qui feront de la France la 4e puissance nucléaire mondiale. Les accords d’Evian qui mettent fin à la guerre d’Algérie, en mars 1962, contenaient des clauses secrètes autorisant une présence française dans le désert algérien jusqu’en 1967.
Le 13 février 1960, la bombe au plutonium d’une puissance de 70 kilotonnes, trois à quatre fois celle d’Hiroshima, est placée au sommet d’une tour de 100 mètres. Quand l’explosion est déclenchée, à 7h04, un gigantesque éclair illumine le ciel et au sol, le sable se vitrifie sous l’effet de la chaleur dans un rayon de 300 mètres.
« Hourrah pour la France« , s’enthousiasme depuis Paris le Général de Gaulle dans un télégramme adressé à son ministre présent sur place. « Depuis ce matin elle est plus forte et plus fière. Du fond du cœur, merci à vous et à ceux qui ont, pour elle, remporté ce magnifique succès. »
Depuis des mois, on sait que l’explosion de la première bombe atomique française aura lieu en février ou mars, dans un désert de la région de Reggane, à 1 200 km à vol d’oiseau d’Alger.
Mais ce sont les météorologues qui décident au dernier moment de la date exacte de l’opération baptisée du nom d’un petit rongeur des sables (gerboise bleue). Ce 13 février 1960 au matin, « les conditions sont idéales », les vents doivent limiter la propagation des poussières et laisser retomber les plus lourdes. En altitude, des courants forts soufflant d’Est en Ouest entraîneront le nuage de l’explosion et disperseront les poussières les plus légères dans toute l’atmosphère supérieure.
*Le Sahara algérien, zone d’expériementation de la bombe A
Une cité souterraine où travaillent 6 000 à 7 000 personnes a été construite dans les contreforts d’une vallée à côté de Reggane. Cette cité se trouve à 40 km environ du polygone d’expériences de Hamoudia, où est installé le PC atomique d’où la mise à feu sera télécommandée, à 15 km environ de la bombe de type A.
Quiconque s’approche davantage risque la mort car la température s’élève à plusieurs millions de degrés au moment de l’explosion nucléaire. Les personnels portent des lunettes spéciales pour ne pas être aveuglés et doivent tourner le dos à l’explosion, les bras repliés devant le visage, au moment du déclenchement. Ce qui ne suffira pas à les protéger totalement de la radioactivité.
Tous les éléments de la bombe se gazéifient et la pression énorme de ce gaz crée une onde de choc qui produit une destruction mécanique. A cet effet s’ajoutent l’onde lumineuse qui brûle et un rayonnement radioactif.
Sur place, un commentateur dont le reportage sera diffusé plus tard à la radio décrit la lente montée du champignon dont le sommet est blanchâtre et le bas mauve. Il s’élève en même temps qu’il se développe, son sommet s’élargissant sans cesse.
Les compagnies aériennes savent depuis le 8 janvier 1960 qu’une superficie d’environ trois fois la France sera interdite au survol le jour de l’explosion.
*La Polynésie prendra le relais de l’Algérie
Les autorités françaises affirmeront trois jours après l’explosion que la radioactivité au sol est partout « très inférieure aux normes de sécurité admises ». Des documents déclassifiés en 2013 révèleront toutefois des retombées radioactives beaucoup plus importantes que celles admises à l’époque, s’étendant à toute l’Afrique de l’Ouest et au sud de l’Europe.
Il faudra attendre les années 2000 et le long combat de vétérans des essais ayant développé des cancers pour en savoir plus sur les conséquences.
Juste après la déflagration, une armada de techniciens en combinaison antiradiations n’auront eu que 15 à 20 minutes, avant les retombées radioactives, pour récupérer sur les lieux de l’explosion les appareils de mesure enfouis dans le sable. Le reste du matériel sera laissé sur place, enfouis dans le sable saharien, ou il présente aujourd’hui encore un danger radioactif.
Le plutonium utilisé pour la bombe vient de l’usine de Marcoule, dans la vallée du Rhône, la seule matière fissile produite à l’époque en France.
Six ans après « Gerboise bleue », la France fera exploser sa première bombe H (thermonucléaire) en Polynésie (Mururoa) beaucoup plus puissante que la bombe à fission testée en Algérie. Elle procèdera à plus de 200 essais nucléaires avant que Jacques Chirac n’annonce leur arrêt définitif, le 29 janvier 1996. *source: francetvinfo.- 07 février 2020
***la France face à son passé colonial criminel
De nouveaux documents dévoilent l’étendue des radiations émises par les premiers essais nucléaires français en Algérie. A tel point qu’on peut se demander si un jour la France devra indemniser les populations locales.
***rivières et sols contaminés – déchets industriels nucléaires abandonnés -
Le Parisien a eu accès à de nouveaux documents qui viennent d’être déclassifiés. Notamment une carte qui retrace la propagation de la radioactivité émise par l’explosion de la première bombe française dans le Sahara algérien, le 13 février 1960. Le document montre une très large propagation de ces particules potentiellement dangereuses, sur l’ensemble de l’Afrique du Nord et même l’Espagne. A certains endroits, d’après ces documents, les militaires ont reconnu que les normes, les seuils d’alerte de radioactivité ont été largement dépassés, en Algérie mais aussi beaucoup plus au sud, jusqu’au Tchad. Le ministère de la Défense n’a pas réagi à ces révélations.*- 14 février 2014
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**Essais nucléaires de Reggane(Algérie) 24 fois plus puissants que ceux de Nagasaki et Hiroshima
Il y a cinquante deus ans, au plus fort de la lutte de Libération en 1960, la France procédait à des essais nucléaires en Algérie. Il y a seulement quelques mois, fidèle à sa tradition qui consiste à persister dans ce qu’elle croit être le droit et l’honneur, la France tourne le dos à son passé, qui ne fut pas sans ombre aussi bien vis-à-vis de ses militaires qui furent, comme ils le disent, des cobayes sacrifiés sur l’autel du prestige de la France comme puissance nucléaire mais aussi et dans le même temps, la destruction de la vie sur un territoire de manoeuvre et cela sans aucun remord ni regret et encore moins de repentir avec des partenaires qui persistent quant aux bienfaits de la colonisation. Parmi ces «bienfaits» qui nous ont été légués, nous allons, cette fois, lever le voile sur un épisode tragique: les essais nucléaires par des scientifiques qui étaient loin de mesurer les conséquences de leurs expériences, jouant de ce fait aux apprentis sorciers avec la vie des autres.
«C’est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, écrit Rabah Beldjenna, que la France a lancé son programme nucléaire avec le fervent désir de concevoir sa propre arme à destruction massive, et de là, obtenir le statut de puissance mondiale aux côtés des USA, de l’Angleterre et de l’ex-URSS. Alors, un Commissariat à l’énergie atomique a été créé par le général de Gaulle, le 8 mai 1945, qui avait pour mission la conception de la bombe atomique. Les essais nucléaires aériens ou souterrains effectués au Sahara ont produit beaucoup de déchets, enfouis seulement à quelques centimètres de profondeur et fait beaucoup de victimes.»(1)
Le premier site d’essais français au Sahara se trouvait à côté de Reggane, dans le Tanezrouf. La base avancée pour le tir était à Hamoudia. Le secteur comportant une population sédentaire notable se trouvait au nord de Reggane et dans la vallée du Touat. C’est là qu’ont eu lieu les quatre premiers tirs atmosphériques du 13 février 1960 au 25 avril 1961. Outre dans tout le Sahara algérien, les retombées radioactives ont été enregistrées jusqu’à plus de 3000km du site (Ouagadougou, Bamako, Abidjan, Dakar, Khartoum, etc.).De nombreux accidents
Les six premiers tests – dont quatre dans l’atmosphère – ont eu lieu à l’époque de l’Algérie française. Mais, lors des accords d’Evian mettant fin à la guerre d’Algérie, le 18 mars 1962, le FLN a accepté, dans le cadre d’«annexes secrètes», que la France puisse utiliser des sites sahariens pour des essais nucléaires, chimiques et balistiques pendant cinq années supplémentaires. Onze essais se sont ainsi déroulés après l’Indépendance du 5 Juillet 1962 et ce, jusqu’en février 1966. En 1967, «les sites ont été rendus aux autorités algériennes après démontage des installations techniques, nettoyage et obturation des galeries», assure le ministère de la Défense.(…) Alors qu’en France les vétérans des essais commencent à faire valoir leurs droits devant les tribunaux, Bruno Barrillot souhaite la mise en place d’un suivi sanitaire des populations locales, comme en Polynésie(2)
Le 7 novembre 1961, la France réalise son premier essai nucléaire souterrain. Mais le 1er mai 1962, lors du deuxième essai souterrain, un nuage radioactif s’est échappé de la galerie de tir à In Ecker, au Sahara. Le tir fut effectué dans une galerie creusée dans une montagne, en forme de spirale, bouchée par du béton armé. Lors de l’explosion, le système d’obturation céda sous la pression. C’est l’accident de Béryl (du nom de code de l’essai). Il y eut rejet de matériaux radioactifs, gaz et des poussières radioactives, à l’extérieur. Les deux ministres présents furent irradiés: Pierre Messmer, ministre des Armées, et Gaston Palewski, ministre de la Recherche, qui mourut d’une leucémie. L’accident de Beryl ne fut pas le seul. D’autres accidents eurent lieu: l’accident Améthyste (30 mars 1963) Lors de cette expérience, il y a eu sortie d’une faible quantité de scories de roches fondues. Un panache contenant des aérosols et des produits gazeux s’est dirigé vers l’Est Sud-Est, et a touché l’oasis d’Idelès, située à 100km, où vivaient 280 habitants. Les accidents Rubis et Jade, lors de l’expérience Rubis, le 20 octobre 1963, une sortie de gaz rares radioactifs et d’iodes s’est produite dans l’heure suivant la réalisation de l’essai, avec formation d’un panache. La contamination a été détectée jusqu’à Tamanrasset. Dans le cas de l’expérimentation Jade, le 30 mai 1965, il est observé une sortie de gaz rares et d’iodes par la galerie.(3)
Le rapport annuel du CEA de 1960 montre l’existence d’une zone contaminée de 150 km de long environ. A la suite immédiate du putsch des Généraux (23 avril 1961) (ou putsch d’Alger), le gouvernement français a ordonné la détonation du 25 avril 1961 (Gerboise Verte) afin que l’engin nucléaire ne puisse tomber dans les mains des généraux putchistes..La France doit abandonner les essais aériens à la faveur d’essais souterrains, moins polluants. Le site choisi In Ecker (Sahara) se trouve au sud de Reggane et à environ 150km au nord de Tamanrasset. Les tirs sont réalisés en galerie, celles-ci étant creusées horizontalement dans un massif granitique du Hoggar, le Tan Afella. Les plus terribles méfaits, qui n’ont pas encore livré tous leurs secrets et leurs conséquences, concernent les essais nucléaires dans le Sahara algérien et en Polynésie. Sous la pression d’ONG et d’élus, le Sénat français a finalisé le 6 février 2002 un rapport sur «Les incidences environnementales et sanitaires des essais nucléaires effectués par la France entre 1960 et 1996». Ce rapport a, sans aucune ambiguïté, mis en avant le «choix colonial» français et anglais des sites d’essais par rapport aux autres puissances nucléaires. Il est utile de rappeler que le total des essais nucléaires déclarés dans le monde a totalisé, entre 1945 et 1998, 2055 explosions, dont 520 aériennes. Les expérimentations françaises et anglaises ont été réalisées à des milliers de kilomètres des métropoles. C’est donc volontairement que des populations de pays colonisés ont été exposées à des radiations et d’immenses territoires sont désormais contaminés durablement.(4)
A ce jour, aucune liste n’est établie. L’absence de dépistage et d’archives sanitaires occulte les innombrables maladies comme le cancer et les décès entraînés par les radiations. Les victimes ne sont pas seulement les habitants des zones où les expériences ont eu lieu, mais même ceux se trouvant loin de cette zone. Dans le même ordre, la situation est encore plus tragique pour ceux restés à demeure. Pour le chercheur Abdelkhadim Al-Aboudi, docteur en physique nucléaire, il y a un lien entre les fausses couches, malformations, cancers et autres maladies rares observées dans la région et les essais nucléaires effectués par l’armée française entre 1960 et 1966. «On a enregistré 87 fausses couches en une année dans une petite commune de cette région», a-t-il relevé. La France a conservé toutes les archives relatives aux mesures de radioactivité recueillies à l’époque sur les différents sites, ainsi que les noms des personnels. Comme elle a refusé de lever le secret-défense sur ces essais nucléaires afin de permettre à la justice d’ouvrir des enquêtes.(5)
«L’opération de démantèlement de ces sites n’a pas été correctement effectuée, ce qui constitue des risques permanents liés à toute vie dans ces zones.» Aucun travail détaillé et scientifique n’a été fait sur le nettoyage de ces zones considérées comme dangereuses (le volume des essais atomiques français a dépassé les 500 kilotonnes). Mohammed Abdelhak Bendjebbar, président de l’Association des victimes des essais nucléaires, avait estimé, dans une de ses sorties médiatiques, le nombre des victimes algériennes de ces essais nucléaires à 30.000.
Sous le nom de code militaire évoqué par le titre de ce film, se cache le premier essai nucléaire français mené dans le Sahara algérien. Il a lieu le 13 février 1960, à Reggane. Le tir est aérien, sa puissance est quatre fois supérieure à celle de la bombe d’Hiroshima. Trois autres tirs – intitulés «Gerboise Blanche», «Rouge» et «Verte» – suivront rapidement. Les faits – ils ont donné lieu à des enquêtes restées méconnues -, le réalisateur Djamel Ouahab nous les remet en mémoire moins pour sonder un épisode du colonialisme dont ils témoignent que pour évoquer un scandale qui se perpétue. Ce scandale est de deux ordres. Le premier est que cette zone d’essais, pas aussi inhabitée qu’on voudrait le croire, ne fut pas décontaminée par l’armée française lors de son départ et que le gouvernement algérien n’a visiblement pas pris non plus cette tâche à coeur. Le second est qu’il existe aujourd’hui, selon toute apparence, des victimes de cette exposition aux radiations, qui se trouvent tant dans la population touarègue que chez les appelés du contingent français qui stationnèrent sans aucune protection sur ces sites. Le film s’appuie essentiellement sur le témoignage de deux anciens soldats, Lucien Parfait et Gaston Morizot. Le premier, présent lors du tir «Beryl», est aujourd’hui énucléé et à moitié défiguré, et continue de subir des opérations chirurgicales.(6)Espoir d’indemnisation
Les victimes des essais nucléaires français effectués au Sahara et en Polynésie entre 1960 et 1996, ont enfin un espoir d’indemnisation à travers un projet de loi qui sera présenté à l’Assemblée début 2009. 100.000 militaires et civils ont participé aux 210 essais nucléaires qui ont débuté en 1960 et se sont achevés en 1996, au Sahara et en Polynésie. 300 personnes affirment avoir contracté des pathologies radio-induites, c’est-à-dire des maladies provoquées par l’exposition aux radiations telles que des cancers et leucémies. Dans une interview au journal Le Parisien, le 26 novembre 2008, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a déclaré sans détour que «nous devons reconnaître les victimes des essais nucléaires». De son côté Eric Chevalier, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, estime que «l’Algérie ne peut pas être exclue».(7)
J’étais appelé du contingent. Profession artisan-maçon. Le 1er mai 1960, jour de mon départ, 1er mai 1962. Jour J pour le tir baptisé Béryl. Nous, les simples soldats, portions une tenue en coton blanc. Un masque à gaz rescapé de la dernière guerre. Il faisait si chaud. Pas de consigne de sécurité particulière. A 11 heures, à 500 mètres du point zéro, Lucien est dehors. Explosion. La montagne tremble. De gros rochers «pareils à des voitures» se décrochent. La montagne s’ouvre, se fissure, laissant échapper un épais nuage. Coups de sirène. Deux. Avant le vent de panique «indescriptible». Chacun cherche à fuir le monstre radioactif. «Nous étions les plus près et les derniers à partir en camion. Tout le monde a été évacué dans les secondes suivant l’accident.» Le vent n’a pas rattrapé le convoi. 23 juin. Lucien est libérable, retour en Ardèche. Les symptômes commencent à apparaître. Premier diagnostic: polyglobulie, leucocytose, lymphocytose. Rapide-ment, des neavus apparaissent sur le cou, les joues, autour des yeux. Un an plus tard se déclarent cancer de la peau et de la mâchoire. «Ils m’ont enlevé les deux coins des yeux et une partie du nez.» Suivront 30 anesthésies générales et une centaine d’anesthésies locales. Il accepte le combat «pour voir grandir ses deux filles (..)».(8)
Que dire en définitive de ce déni de responsabilité? «Dans les relations algéro-françaises, est-il écrit dans El Watan, et le devoir de mémoire que l’on invoque dans les occasions officielles, lors des visites d’Etat, cette question n’a jamais figuré à l’ordre du jour des discussions. Les faits sont pourtant historiquement avérés et les témoins de ces tragiques événements sont encore en vie pour amener la France à reconnaître sa responsabilité dans ce crime et à en assumer les conséquences. Les «gerboises» multicolores, que la France coloniale a fait exploser sur le sol du Sahara algérien avec toutes les conséquences tragiques que l’on sait, n’ont fait ni la grandeur ni la puissance technologique de la France, pas plus qu’elles n’ont servi les idéaux de fraternité et de liberté dont elle se réclame. La France de Sarkozy qui refuse de se regarder dans le miroir de l’histoire pour reconnaître ses crimes et franchir le pas du repentir, aura bien du mal à classer ce dossier dans le registre des bienfaits de la colonisation, de la révolution scientifique et technologique française en Algérie. S’il n’y a rien à attendre de ce côté-là, il est du devoir de l’Etat algérien de rappeler, en toutes circonstances à la communauté internationale et à l’opinion française, ce qui s’est réellement passé dans cette partie de l’Algérie pour que le martyre de Reggane soit reconnu comme crime contre l’humanité, à l’instar du génocide de Hiroshima et de Nagasaki.(9)
Outre l’aide technique qu’elle est en devoir de fournir en matière de décontamination, elle doit ouvrir ses archives, mettre des noms sur tous les lieux secrets où les bombes avaient explosé. Il reste que si la France a attendu 45 ans après pour révéler l’implantation des mines antipersonnel posées le long de nos frontières, aucune cartographie des sites des dépôts des déchets radioactifs n’a été fournie à l’Algérie à ce jour. Il serait moral que la France, qui a semé la mort et qui n’avait aucune certitude quant à la fiabilité de ses expériences – n’avait-elle pas en effet préparé 6000 cercueils à toutes fins utiles? – reconnaisse enfin, que la colonisation ce n’était pas «positif» pour les milliers de personnes irradiées et pour les autres milliers potentiellement malades à venir, car faut-il le rappeler, la demi-période de l’uranium 235 est de 24.000 ans. C’est-à-dire que dans 24.000 ans il restera la moitié de la concentration initiale en uranium. D’ailleurs, sur le terrain, la radiation est toujours aussi forte, plusieurs dizaines de fois plus forte que la radioactivité naturelle La France devrait, de ce fait, indemniser et ce n’est pas une aumône, les vies brisées pour ceux qui mènent une vie de souffrance, et – après voir donné la mort – redonner la vie en décontaminant le site pour diminuer les risques de contaminations mais aussi reverdir la région en construisant un village avec toutes ses commodités. (Paru dans l’Expression)..
Par le Pr Chems Eddine CHITOUR (*) – (*) Ecole nationale polytechnique
1.Rabah Beldjenna. La France n’exclut pas l’indemnisation des victimes El Watan, 25.12.2007
2.Jean D.Merchet, Les essais atomiques français dans le Sahara ressortent. Libération, 5.12.2007
3.Essais nucléaires français Encyclopédie libre.Wikipédia, et LDH Toulon
4.Saâd Lounès. Les méfaits nucléaires de la France coloniale Le Quotidien d’Oran, 14.02.2006
5.M.Aït Ouarabi. Cinquante ans après, les essais nucléaires français. El Watan 12.02.2009
6.«Gerboise Bleue»: un document à charge sur les essais nucléaires français en Algérie, avant et après l’indépendance du pays. Le Monde 10.02.09
7. Tahar Fattani. Un autre dossier «explosif» entre Alger et Paris. L’Expression 12 février 2009
8.Lucien Parfait Ecker, appelé en 1962- «Nous avons été des cobayes». Le Figaro nov. 2007
9..Essais nucléaires en Algérie. Les «bienfaits» de la colonisation El Watan.12.02.2008
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60 ans après le 1er essai nucléaire français au Sahara algérien,
: Ni reconnaissance ni réparation de la part de l’Etat français
Le jour suivant l’explosion de «Gerboise bleue», la première bombe atomique larguée dans le désert de Reggane, le nuage radioactif arrive en Libye, traverse une partie du Niger pour atteindre les alentours de N’Djamena, capitale du Tchad. A J+4, les retombées recouvrent des milliers de kilomètres carrés pour atteindre le Nigeria, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Mali.
Neuf jours après le largage, le nuage recouvre tout le Sud algérien et l’Afrique subsaharienne. De même, 12 jours après l’explosion, les retombées radioactives atteignent Alger en passant par le Sahara occidental et le Maroc.
Et le lendemain, le nuage traverse la mer Méditerranée et approche des côtes espagnoles et de la Sicile, selon un document révélé par l’Observatoire des armements/Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits (CDRPC) en 2009, le rapport de 1996 intitulé «La genèse de l’organisation et les expérimentations au Sahara (CSEM et CEMO)» et rendu public par la presse française.
Selon l’Observatoire des armements, le nombre global des documents classés «secret défense» relatifs aux essais nucléaires français au Sahara et en Polynésie (1960-1996) déclassifiés par le ministère français de la Défense est dérisoire : moins de 5%. Et cette déclassification résulte de la procédure judiciaire engagée en 2004 par des associations de victimes des essais nucléaires français en Algérie et en Polynésie, l’Aven et Moruroa e tatou auprès du Parquet de Paris.
Sur les 154 documents déclassifiés en mars 2013 relatifs à l’Algérie – récupérés par les associations françaises des victimes des essais nucléaires en novembre 2013, une trentaine ont de l’intérêt, selon feu Bruno Barrillot, co-fondateur avec Patrice Bouveret de l’Observatoire des armements/ Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits (CDRPC), qui les avait analysés.
En outre, souligne l’expert, la carte de «Gerboise bleue» qui faisait partie de ces documents déclassifiés «contredit la carte des retombées radioactives publiée par le ministère de la Défense français en 2007 dans un document sur les essais français au Sahara, présenté comme un gage de transparence au moment où le gouvernement algérien organisait à Alger une conférence internationale sur les conséquences environnementales et sanitaires des essais nucléaires». «La délimitation des retombées de »Gerboise bleue » du document de 2007 avait été sérieusement modifiée par rapport à ce qui s’est réellement produit en 1960 et n’indiquait plus qu’un minuscule »secteur angulaire » couvrant une zone non habitée à l’est du point zéro de Hamoudia».
Et d’indiquer que c’est cette carte de 2007 qui a servi à délimiter la zone géographique saharienne où devraient se trouver les personnels civils et militaires et les populations pour bénéficier de la loi d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français du 5 janvier 2010, dite loi Morin, du nom du ministre de la Défense qui l’avait fait voter.
Tandis que le rapport de 1996 intitulé «La genèse de l’organisation et les expérimentations au Sahara (CSEM et CEMO)» ne faisait pas partie des documents déclassifiés de la série saharienne alors qu’il avait été largement diffusé et commenté dans la presse en 2010. Sa divulgation, en 2009, par Damoclès (revue de l’Observatoire n° 128-129) a mis en évidence que les essais nucléaires français au Sahara n’ont pas été «propres».
Ce rapport, classé «confidentiel-défense», est une synthèse rédigée à partir des documents militaires d’époque, classés «secret» ou «confidentiel défense»… «Même s’il apporte des informations jusque-là non connues, il s’agit bien d’une »relecture officielle » de la période des essais nucléaires français», note la revue Damoclès. «Les rédacteurs ont dû trier dans les documents sources, ce qui explique les incohérences et surtout les silences et les omissions.» «C’est manifestement le cas pour les ‘‘ratés’’ des essais au Sahara, notamment »Gerboise verte » ou l’accident du tir Béryl».
Ainsi, on apprend que sur les treize tirs effectués entre 1961 et 1966, douze ont fait l’objet de fuites radioactives. Seul le tir «Turquoise» du 28 novembre 1964 n’aura pas provoqué de radioactivité à l’extérieur. «Les conséquences de ces radiations ne se sont pas arrêtées avec la fin des essais et la fermeture administrative des sites, mais perdurent aujourd’hui encore, à la fois compte tenu de la très longue durée de vie de certains éléments radioactifs et du fait que la France a laissé de nombreux déchets nucléaires enfouis dans le désert».
Soixante ans après le largage de la première bombe A à Reggane, le gouvernement français devrait enfin prendre en compte les demandes d’information et d’accès aux archives des essais nucléaires émanant des autorités et des associations de victimes algériennes. Parce qu’assurer la transparence sur les essais nucléaires en déclassifiant les dossiers et rapports significatifs – il en reste des milliers – contribuerait à faire avancer la vérité et rendre justice aux victimes directes et aux générations futures. Et aussi parce que la communication de la cartographie des sites d’enfouissement est primordiale pour les sécuriser et éventuellement regrouper les déchets selon des normes conformes à la réglementation internationale.
Ce qui avait fait dire à feu Bruno Barrillot (El Watan du 13 février 2014) que «des actions de coopération franco-algériennes, notamment sur la décontamination et la sécurisation des anciens sites d’essais du Sahara permettraient, en plus des réhabilitations nécessaires, de former des acteurs et des experts des deux pays dans ces domaines de haute technologie». «Des actions de ce type, par des équipes multinationales, existent pour l’élimination des mines antipersonnel un peu partout dans le monde, y compris, je crois, en Algérie, pourquoi ne pas faire de même pour gérer l’après essais nucléaires ?»
*De bureau elwatan à Paris Nadjia Bouzeghrane - 13 février 2020
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*Reggane : 60 enfants irradiés en 1960, transférés à Alger pour y subir des tests
Soixante enfants handicapés légers et malades chroniques, originaires de la ville de Reggane, ont pris l’avion, jeudi après-midi (23.06.2011.), à destination d’Alger pour y subir des tests médicaux et un traitement psychothérapeutique. Selon la direction de l’action sociale (DAS), auteure de l’initiative, ces enfants seraient des sujets atteints par l’irradiation des essais nucléaires français qui avaient eu lieu dans la région de Reggane dans les années 1960. Il a fallu un mois au groupe de travail, composé de médecins et de psychologues venus d’Alger, et aux instances locales pour aboutir à un recensement exhaustif des cas de personnes adultes et d’enfants, victimes de ces essais nucléaires.(El Watan-24.06.2011.)
*lieu de l’explosion de « Gerboise Bleue » Tout 1er essai nucléaire français en Algérie
**google earth: Essais nucléaire français en Algérie (Reggane)
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*La première bombe nucléaire française, le 13 février 1960 en Algérie
Pour que vérité et justice soient rendues à toutes les victimes des essais nucléaires, il est légitime et indispensable de s’interroger sur les raisons de la persistance de ce discours officiel français vantant leur quasi-innocuité. S’agit-il encore de couvrir quelques anciens dirigeants, politiques, civils ou militaires, qui portent la responsabilité d’avoir exposé sciemment aux risques de contamination radioactive leur personnel et les populations vivant dans l’environnement des zones d’essais au Sahara et en Polynésie ? S’agit-il de défendre des institutions – CEA, service de protection radiologique des armées, service historique de la défense… – qui, encore aujourd’hui, gardent la maîtrise de l’information et des archives des essais nucléaires ?
La «raison d’Etat qui a présidé au développement de l’arsenal nucléaire français justifie-t-elle qu’on nie des évidences admises et connues depuis des décennies et qu’on traite avec mépris les victimes des essais nucléaires ?», s’interroge l’équipe de Damoclès, la lettre de l’Observatoire des armements (CDPRC), dans son dernier numéro.
Signalons que l’Observatoire des armements a été créé en 1984 à Lyon, par Bruno Barrillot, Patrice Bouveret et Jean-Luc Thierry sous le nom de Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits, l’Observatoire des armements (CDRPC).
Le 17 janvier 2002, deux députés – Marie-Hélène Aubert et Michèle Rivasi – déposaient une première proposition de loi. Il aura fallu six ans – et 17 autres propositions –, pour que le gouvernement français accepte qu’une loi soit adoptée : la loi Morin.
Plus d’un an après l’entrée en vigueur de cette loi, seules deux personnes ont pu bénéficier d’une indemnisation ! Sans compter que les questions environnementales ne sont pas prises en compte par la loi Morin. Dans un communiqué transmis à notre rédaction, l’Observatoire des armements se joint à Moruroa e tatou, aux associations et aux victimes algériennes des essais nucléaires français pour «partager leur tristesse et leur revendication commune pour la vérité et la justice sur ces expériences qui ont porté de si graves atteintes tant à leur santé qu’à leur environnement». L’association Moruroa e tatou rappelle : «Il y a deux ans, des membres de Moruroa e tatou ont pu échanger avec les représentants de l’association 13 Février 1960 de Reggane à l’occasion de déplacements à Alger et ils ont visité les anciens sites d’essais français au Sahara.
L’inquiétude est grande pour les conséquences sanitaires des 4 bombes aériennes qui ont explosé en 1960 et 1961 à quelque 40 km de leur petite oasis : les habitants n’avaient ni abris ni blockhaus pour se protéger, pas plus d’ailleurs, que les soldats français de la base de soutien aux essais nucléaires. Ils n’avaient que leurs bras pour protéger leurs yeux et que leurs seuls vêtements en guise de tenue de protection contre les radiations.»
Dans ce même numéro de Damoclès, à noter l’article de Bruno Barrillot (cofondateur de l’Observatoire des armements /CDPRC), «Essais nucléaires au Sahara : des cobayes humains ?» que nous reproduisons dans son intégralité. (El Watan-14.02.2012.)
* Le gouvernement français reconnait sa responsabilité … (Paris 27.02.09.) -
Le tribunal d’instance de Paris a obligé le gouvernement français à reconnaitre sa responsabilité dans les atteintes des personnes qui étaient présentes dans les régions des essais nucléaires dans le sud Algérien. Rappelons que les autorités coloniales avaient pratiqué les essais nucléaires à partir du 13 février 1960. Cette décision de justice prononcée hier a reconnu explicitement qu’un militaire français nommé Gerard Dalak qui avait travaillé dans la région de Reggane à l’époque des expériences nucléaires ,a été exposé à des radiations nucléaires. Cette décision de justice n’a pas était à la hauteur de l’attente des victimes car elle n’avait établi aucun lien entre les radiations nucléaires et les maladies cancéreuses qui ont atteint ceux présents alors dans les zones des essais, français et algériens y compris le nommé Gérard Dallak qui souffre d’un cancer de la peau. Malgré cela cette décision constitue une avancée considérable sur le chemin du dédommagement des victimes surtout après que la chambre avait condamné le gouvernement français à dédommager des militaires de la région de Nacy en 2008. Et ceci représente un soutien important pour les revendications algérienne concernant les habitants des régions du sud ou se sont déroulés les essais. Dans ce même contexte, Monsieur Michel Vergi président de l’association des anciens victimes des essais nucléaires français qui est une organisation qui fournie des aides juridiques aux militaires français exposés aux radiations nucléaires en Algérie, a révèle que le nombre des dossiers des victimes qui revendiquent des dédommagements a atteint 400 dossiers. Cet ancien militaire français Verge a, déclaré au journal « le monde » que la commission de dédommagement des victimes avait refusé en 2006 les plaintes et les demandes de Gérard Dallak et de dix de ses compagnons militaires qui avaient travaillé dans la région de Reggane à partir du 13 février 1 963.(Echorouk..28.02.09.)
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**Reggane, 50 ans après les essais nucléaires français : Des plaies toujours béantes. Des témoignages recueillis sur place évoquent l’existence d’un fichier individualisé de presque toutes les victimes de Reggane ainsi que celui des ouvriers qui y ont travaillé durant cette période. Tous les témoignages recueillis par les différents chercheurs ou journalistes auprès des personnes qui sont encore en vie et qui ont assisté ou participé de près ou de loin aux essais nucléaires français, sont unanimes sur le fait que ces expériences ont laissé des traces indélébiles. La faune, la flore et les hommes n’en guérissent pas. Omar Lhamel, président de l’Association du 13 février 1960 de Reggane, qui compte une cinquantaine d’adhérents, le pire des renoncements serait l’oubli.
Les effets des expériences atomiques de Hamoudia sont encore palpables de nos jours. Avant les explosions, les terres du Touat et du Tidikelt étaient très fertiles, si l’on se fie aux récits des anciens ; on y cultivait des céréales, des dattes, des lentilles, des primeurs de qualité et en quantité. On y trouvait des cheptels et des animaux de toutes espèces comme la gazelle, le fennec, le mouflon, des oiseaux et des rapaces de tous genres, etc. Tout cela a disparu », lâche-t-il avec un soupir. Notre interlocuteur affirme que la fréquence du cancer dans la région est l’autre indice que l’opération Gerboise Bleue continue à répande son poison. En l’absence d’études exhaustives et de statistiques établies par des spécialistes du domaine, notre interlocuteur refuse néanmoins de s’aventurer pour incriminer directement la bombe atomique. « Non, je ne peux pas affirmer que tous les cas de cancer et autres handicaps apparus sur les personnes vivant dans cette région sont le fait des essais nucléaires, mais je pourrai dire que ce nombre a beaucoup augmenté. Moi, par exemple, j’ai eu deux enfants, l’un présente un retard mental et son frère cadet est né avec un pied bot. Je suis croyant et je me résigne à accepter le destin, mais nous avons besoin de l’apport des spécialistes et des médecins pour le savoir. »
L’avis de Mekki Kaloum, sociologue et chercheur à Adrar, est plus tranchant. Il considère cet acte comme « un crime contre l’humanité et une agression contre la nature ». Celui-ci détient soigneusement l’important fichier individualisé de presque toutes les victimes de Reggane ainsi que celui des ouvriers qui ont travaillé à cette période sur cette base de la 2e compagnie de l’armée française, par tranche d’âge et par région d’origine.
Cobayes humains
Ses recherches font apparaître que la France a engagé de force des Algériens, pour les besoins de ses essais, sur proposition des caïds de l’époque. Cette main-d’œuvre était originaire surtout des ksour : Adrar (40%), Zaouiet Kounta (24%), Fenoughil (7%), Reggane (11%) et même des régions de Tindouf et de Béchar (Kerzaz). L’âge de ces « employés » oscillait entre 12 et 46 ans (dont 5% de 12 à 15 ans) ; il y avait même de femmes présentes. Une grande partie de ces travailleurs a participé seulement aux travaux de génie civil pour la réalisation de la base d’expérimentation, avec à l’esprit qu’il s’agissait d’un simple programme d’urbanisme. Ceux-ci ont été congédiés à la veille de l’explosion et une quarantaine de personnes qualifiées, jugées indispensables, ont été réquisitionnées pour la suite des expériences.
En prévision de l’explosion, les ouvriers retenus sur place ont reçu des colliers munis de plaques métalliques d’identification ainsi qu’un autre collier, sous forme d’un talisman qui n’était autre qu’un dosimètre servant à mesurer les radiations après le test. Salmi Mohamed, né en 1937, un des témoins, ouvrier de son état, qui se trouvait à Hamoudia le jour de l’explosion, affirme qu’ils étaient une quarantaine d’Algériens a avoir été mis sous des tentes dans un endroit nommé Targuia ; vers 16h, il leur a été ordonné de sortir et de se mettre à plat ventre, à même le sol, et de se couvrir le visage.
Contamination de la nappe phréatique
Selon lui, la terre avait enregistré de violentes secousses et un énorme nuage de feu, de lumière, de fumée et de sable s’est formé en champignon avec un panache qui s’est dirigé vers le sud. Cette description a été retrouvée chez pratiquement tous les témoins. D’après M. Kaloum, le PV dressé au moment de l’explosion du 13 février 1960 fait état des mentions suivantes : pour Gerboise bleue, 70 kilotonnes (kt) ; 13 février 1960 ; conséquences sur les personnes : 4 contaminations de la peau et une irradiation de 1mSv. D’autres essais suivront durant l’année. « Moi je suis affirmatif : après ces essais, les cancers du sang et de la peau et des difficultés de la vision ont subitement apparu chez les populations résidentes à l’intérieur d’un rayon de 150 km autour du point Zéro (Hamoudia) et avec aussi la disparition du dromadaire, du fennec, de la chèvre ; il y a eu même absence de moustiques…
La nappe phréatique a été contaminée, le blé ne pousse plus à sa taille normale, le palmier a été atteint de ce que j’appelle le bayoud nucléaire. » « Et puis avant de quitter Reggane, les militaires ont enfoui tout leur arsenal contaminé qu’ils ne pouvaient pas transporter avec eux. Un bunker blindé et fermé est encore sur les lieux, au point Zéro, qui certainement contiendrait encore des produits radioactifs », soutient notre interlocuteur. Toutes les victimes que nous avons contactées, ainsi que le porte-parole de l’Association du 13 février 1960, nous ont fait pratiquement la même déclaration : « Nous ne demandons aucune indemnisation financière à la France. Mais nous exigeons une réparation morale avec d’abord des excuses officielles pour nous avoir utilisés comme cobayes. » (El Watan-13.02.2010.)
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* essais nucléaires français sur le sol algérien–de 1960 à 1966
*La France a commis des crimes contre l’humanité
L’association nationale dénommée «13 Février 1960» de Reggane a organisé, durant cette semaine, une importante manifestation visant à commémorer la date des tragiques essais nucléaires français sur le sol algérien un 13 février 1960.
Dans ce contexte un riche programme, basé essentiellement sur des activités intellectuelles, culturelles et même sportives, a été mis en œuvre en collaboration avec les autorités locales, l’APC et les membres de la société civile de Reggane. «Nous commémorons chaque année cet évènement afin que personne n’oublie les atrocités et le crime contre l’humanité commis par la puissance coloniale sur la population de la région», dira un membre de cette association. «Nous ne cesserons jamais de demander réparation à la France, notamment par une action de désinfection du site et des zones irradiées ainsi que le prélèvement des déchets résiduels qui sont enterrés au point Zéro de Hamoudia», lancera un autre membre de l’organisation.
En effet, depuis cette date fatidique, la région du Tidikelt, Touat et Tanezrouft a subi une importante dégradation de l’environnement caractérisée par la destruction de la faune et de la flore avec l’apparition de tares et de malformations, notamment congénitales chez les nouveaux nés.
Le responsable de la prévention au niveau de la DSP d’Adrar affirme que, depuis cette date, celle des essais nucléaires, le nombre de cas de cancer n’a cessé d’augmenter dans ces zones continuellement irradiées. Selon lui, chaque année pas moins de 250 nouveaux cas de cancer, notamment celui du sein et du col de l’utérus chez la femme ainsi que près de 800 cas d’avortements et d’accouchements prématurés sont déclarés dans ces régions.
Si certains citoyens contaminés, principalement ceux de la couche des démunis, exigent une réparation financière de la part de la France, d’autres voix suggèrent une implication de celle-ci dans les programmes sanitaires déjà initiés, dans ce sens, par l’Etat algérien. En effet, celles-ci formulent le vœu de l’intervention d’une mission médicale française dotée de moyens matériels adéquats et nécessaires comme la radiothérapie, chimiothérapie, etc. pour une meilleure prise en charge des sujets contaminés.*El Watan-14/02/2015
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Abderrahmane Lagsassi président de l’association 13-février-1960 à “Liberté”
“Avant les indemnités, la reconnaissance d’abord…”
À l’occasion de la commémoration du 50e anniversaire des essais nucléaires français à Reggane, le président de l’association 13-février-1960, M. Abderrahmane Lagsassi, est revenu dans cet entretien sur les conséquences de cet événement douloureux.
À la question de savoir dans quel esprit la population de la localité de Reggane commémore ce 50e anniversaire, M. Lagsassi dira que “c’est dans la douleur que ce genre d’événement se commémore, car notre population a vécu le martyre à cause du nucléaire français. Notre population a payé le prix fort puisque bien après l’indépendance nous continuions d’enterrer nos morts emportés par la radioactivité”. Il ne manquera pas non plus de réitérer la position de l’association qu’il préside. Il indiquera que l’association est contre les indemnités qui vont en direction des personnes. L’association réclame des indemnités pour toute la localité.
Selon M. Lagsassi, “toute la population de la région s’est félicitée de l’information faisant état de l’indemnisation des victimes, mais ces indemnités ne seront acceptées que si elles concernent toute la localité, car si la France prétend qu’elle a causé le drame à des personnes uniquement, il faudra qu’elle sache qu’elle a plongé, à travers ses essais nucléaires, toute une région dans le chaos. D’ailleurs nous ne voulons pas de leurs indemnités, nous réclamons l’environnement comme il nous a été laissé par nos aïeuls, je veux dire bien avant leurs essais nucléaires”. Au sujet des victimes qui percevront des indemnités, M. Lagsassi répond qu’“il n’y a pas de quoi être heureux de percevoir des indemnités financières au moment où nos victimes sont venues et classées bien après celle des vétérans des essais nucléaires et les populations de la Polynésie, alors que c’est notre population qui en a souffert la première, qui a servi de cobaye à la course à l’armement des français. Et comme je tiens à vous signaler que notre combat ne se limite pas à l’argent que les français prétendent nous donner. Notre lutte consiste en la reconnaissance que ces essais sont un crime contre l’humanité. Et que la prise en charge des victimes des retombées soit permanente, car ce n’est pas en payant une pension à une victime que la France jouira du droit de se laver les mains des crimes odieux qu’elle a commis sur notre population”.
Après le long combat pour la reconnaissance des victimes de ces essais nucléaires français à Reggane, l’association 13-février-1960 aura-t-elle atteint ses objectifs ? M. Lagsassi affirmera sans détour que “notre combat pour ces victimes n’a pas encore atteint ses objectifs, car il nous reste encore à faire du chemin. Notre but est la prise en charge totale de toute la région qui souffre encore de ces essais. D’ailleurs, je vous invite à visiter une demeure où l’occupant utilise encore du fer récupéré du champ d’essais comme poutre pour le toit de la maison, pour s’apercevoir que la menace est encore vivace et elle a de beaux jours devant elle. Alors notre objectif est de désinfecter et de décontaminer toute la localité et la récupération de tout le matériel irradié. Comme nous tenons à vous rappeler que nous militons pour la construction d’un hôpital spécialisé dans le traitement de toutes les pathologies causées par les essais nucléaires”.
Pour ce qui est du rôle joué par l’association depuis sa création, M. Lagsassi rappellera que “depuis la création de cette association en 1997, celle-ci mène un combat sans relâche pour nous en tant que membres et citoyens de cette localité. Notre combat pour les droits des victimes ne s’arrêtera pas là. Nous continuerons le combat. L’association reconnaît le rôle et l’apport de la presse nationale qui a joué un rôle important dans le sens de la reconnaissance de ces victimes. Comme je tiens aussi à remercier les députés de la chambre basse du parlement qui ont ramené le débat dans les hautes structures de l’État”. (Liberté-13.02.2010.)
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LES EFFETS DE LA BOMBE FRANÇAISE SE FONT ENCORE SENTIR SUR LA POPULATION
Reggane : 50 ans et toujours des victimes
L’explosion nucléaire continue de faire des victimes dont la plupart sont des enfants de la région de Reggane.
Il y a 50 ans jour pour jour, le général de Gaulle et président alors de la Ve République française reçoit un appel téléphonique en provenance d’Algérie de la part du capitaine Miclon lui annonçant la réussite des essais nucléaires dans le Sud algérien. Les essais ont fait entrer la France par la grande porte dans le club des nations détenant l’arme nucléaire.
Et depuis, ces essais à travers l’opération Gerboise-Bleue, ont fait et continuent de faire des victimes dont la plupart sont des enfants de la région de Reggane.
50 ans plus tard, la population de Reggane vit encore sous l’onde de choc des retombées dramatiques de ces essais. La localité continue à compter encore un taux important de cancéreux, d’hypertendus et d’innombrables cas pathologiques liés à cette catastrophe que la France coloniale a réalisée au vu et au su de toutes les puissances de l’époque.
Avant les essais, les militaires français œuvraient en sorte que la région de Reggane soit une localité où il sera difficile d’y vivre. En un temps record, la quatrième puissance militaire de l’époque construit une caserne, un aérodrome et réunit tous les moyens nécessaires pour les essais nucléaires. Il était 6 heures du matin, ce jour 13 février 1960, les militaires français somment les habitants de Reggane à accrocher à leur cou des pendentifs en forme de clichés. Quelques instants plus tard, une violente déflagration a été entendue. Ce fut le premier tir nucléaire de la France.
Ce tir a eu un retentissement particulier puisque les retombées radioactives de l’opération ont été signalées même dans des États africains voisins tels que le Mali, le Niger, le Soudan et le Sénégal.
Des fuites de rayons gamma et X ont été observées, phénomène qui a facilité la contamination des populations locales. Et plus de cette propagation, l’armée française après son forfait n’a même pas pris le soin de décontaminer la zone d’El-Hamoudia, à 15 km de la ville de Reggane, scène de ces essais, mais elle a laissé tout le matériel que les habitants par ignorance ont récupéré chez eux, des outils qui enfermaient eux aussi des quantités considérables de radioactivité.
La présence de ces effets imbus de radioactivité a provoqué plusieurs maladies parmi la population de Reggane, des cancers de la peau, des leucémies, des malformations chez les nouveau-nés et des hémorragies internes pour les femmes.
En plus des dégâts humains que ces essais ont engendrés, il y a lieu de signaler la catastrophe naturelle et écologique que la France coloniale a provoquée dans cette localité : la région d’El-Hamoudia ne verra pas pousser une plante sur son sol avant les
24 000 ans à venir, les ressources hydriques ont été touchées et même les chameaux n’ont été épargnés par les leucémies et les différents cancers. Au lieu de reconnaître ses erreurs historiques et son passé colonial, la France persiste à travers ses décisions de tri sélectifs des victimes. Puisque les vétérans des essais nucléaires et les populations de la Polynésie sont reconnus en tant que tels, alors que les victimes de Reggane ont été d’ailleurs moins nombreux dans plusieurs projets de loi qu’Hervé Morin, ministre de la Défense français qu’a introduits à l’Assemblée nationale.
Après une réaction de la part des membres de l’association 13-Février-1960 et de la presse nationale, le ministre français a fini par introduire les victimes algériennes, mais seulement après une opération de recensement des victimes qui étaient présentes au moment des essais. Chose que les militants des droits des victimes ont rejeté en bloc puisque leur soucis est la prise en charge de tous les malades causés par ces essais pas seulement ceux qui étaient vivants en 1960. Les animateurs de l’association insistent beaucoup plus sur la reconnaissance et pas sur les indemnités financières. “Les indemnités financières destinées à des individus n’intéressent pas l’association, mais nous demandons une indemnité pour toute la localité puisque c’est toute la région qui en fait les frais de ces essais”.
À rappeler que plusieurs commissions médicales françaises ont fait le déplacement dans la région afin de s’enquérir de la situation des enfants de Reggane.
La dernière commission s’est déplacée en novembre 2009 afin de procéder au recensement des victimes. (Liberté-13.02.2010.)
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*Les retombées radioactives des essais nucléaires français dans le Sahara algérien ont affecté toute l’Afrique du Nord, le Sahel et même les côtes espagnoles et une partie de la Sicile.
Un nouveau document secret-défense, déclassifié par l’armée française, vient dévoiler, pour la première fois en effet, l’étendue exacte des retombées des essais nucléaires aériens effectués par la France dans le Sud algérien en 1960, rapporte ce vendredi le quotidien français Le Parisien sur son site Internet.
Il s’agit d’une carte « qui fait froid dans le dos » et qui montre les retombées nucléaires radioactives dans les jours suivant l’explosion de la bombe atomique française « Gerboise bleue » en février 1960, selon le même journal. « Sur cette carte, que nous dévoilons aujourd’hui, les mesures de l’armée française montrent que, loin de rester cantonnées au désert, les retombées ont recouvert toute l’Afrique du Nord et même subsaharienne », commente le journal. « On constate ainsi que treize jours après le tir de la première bombe aérienne française, la fameuse « Gerboise bleue », des retombées radioactives atteignent les côtes espagnoles et recouvrent la moitié de la Sicile ! », poursuit-il.
Le Parisien s’interroge, par la suite, sur les doses enregistrées et affirment que les militaires reconnaissent, aujourd’hui, que les normes de radioactivité ont été largement dépassées dans certains endroits. Le quotidien cite notamment Arak près de Tamanrasset, « où l’eau a été fortement contaminée ». « La carte du zonage des retombées de Gerboise bleue montre que certains radioéléments éjectés par les explosions aériennes, tel l’iode-131 ou le césium-137, ont pu être inhalés par les populations malgré leur dilution dans l’atmosphère. Personne n’ignore, aujourd’hui, que ces éléments radioactifs sont à l’origine de cancers ou de maladies cardio-vasculaires », explique Bruno Barillot, spécialiste des essais nucléaires, au Parisien.
Le problème des archives et indemnisation des victimes
D’autres archives de l’armée françaises sur ces essais restent, néanmoins, inaccessible et empêchent les associations de victimes d’obtenir d’autres informations. « Pour l’instant, le fonctionnement de déclassification n’est pas satisfaisant », affirme Bruno Barillot. « Malgré la demande des juges d’instruction, l’armée n’a communiqué que des archives soigneusement triées, dans lesquelles il manque des pans entiers de données. Il faut réformer l’accès à ces informations si on veut connaître la vérité », ajoute-t-il. Mais, le ministère français de la Défense refuse. « Les documents ont été choisis par une commission consultative indépendante à laquelle l’armée ne participe pas », assure son service de communication.
La déclassification de ce document relance le débat sur l’indemnisation des victimes des essais nucléaires effectués par la France en Algérie. Cette indemnisation concernait, jusque-là, uniquement les populations des régions où les essaies avaient été effectués.*tsa-Hadjer Guenanfa-vendredi, 14 février 2014
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***Colloque sur les essais nucléaires français en Algérie.
L’avènement du nucléaire dans la civilisation humaine a marqué le summum de la capacité de nuisance de l’homme sur l’homme. Alors que des pays gagnent des galons dans le classement des superpuissances en actionnant ce fameux bouton rouge laissant échapper le mortel champignon, d’autres, par contre, récoltent désolation, mort et des années de dramatique contamination.
Le 13 février 1960, alors sous occupation, l’Algérie a été le théâtre du premier essai nucléaire français et continue de compter à ce jour les conséquences désastreuses de ce crime à la fois sur l’homme et la nature. Une cinquantaine d’années se sont écoulées depuis l’explosion de la première bombe atomique dans le Sud algérien et la France demeure sourde à toute demande de réparation. C’est pour que nul n’oublie et pour réitérer la demande du droit à la réparation qu’un colloque international a débuté hier à Alger, sous l’égide du ministère des Moudjahidine. Un appel pressant à l’ouverture des archives françaises sur les essais nucléaires commis dans le Sud algérien de 1960 jusqu’à 1966 a été lancé par les participants ainsi qu’un plaidoyer pour avoir la carte de ces essais.
« Les responsables des essais nucléaires menés au Sahara algérien doivent fournir toutes les données matérielles et théoriques pour mieux lutter contre leur impact », a dit le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbes, dans son allocution d’ouverture des travaux. Il a appelé la France à assumer sa responsabilité en aidant à nettoyer les sites contaminés. « l’Algérie peut acquérir la technologie de décontamination de la radioactivité, mais pas dans l’immédiat. Notre pays rencontre des difficultés pratiques pour se débarrasser des séquelles de ces bombardements et ne pourrait, en l’état actuel des choses, lutter seul contre ce problème ni réaliser des projets de développement au niveau des régions touchées », souligne le même responsable.
Le Sud algérien a été un des 100 sites dans le monde à avoir servi de zone d’essai pour le nucléaire. Une partie de ces tests a eu lieu avant l’indépendance, et d’autres après l’indépendance, conformément aux résolutions des Accords d’Evian. « La Grande-Bretagne a reconnu et indemnisé les victimes des essais britanniques en Australie et a aussi pris à sa charge la réhabilitation des sites contaminés, alors que la France accuse un grand retard par rapport aux autres puissances nucléaires et continue d’ignorer les demandes algériennes, ne serait-ce que pour l’ouverture des archives. La réhabilitation des sites d’essais nucléaires pose à notre pays un problème de grande envergure », indique Ammar Mansouri, chercheur en génie nucléaire.
Ce dernier relève qu’il y a eu négligence grave, en toute connaissance de cause, pour la sécurité des personnels des essais et des populations. 150 victimes algériennes, dont une majorité de prisonniers, ont été utilisées comme cobayes lors de la première explosion, Gerboise blanche, placée à 60 km à peine des habitations locales. Pour l’opération Gerboise verte, on parle de 195 soldats français qui ont servi de cobayes. « Le drame avec le cas algérien, c’est que la liste des Algériens utilisés comme cobayes appartient aux archives françaises. Sans oublier les populations riveraines qui continuent à ce jour à présenter des cas de cancers rares », indique M. Mansouri, en notant que l’effet de la première explosion de plus 100 kilotonnes, soit 100 fois plus que le niveau « normal », a même atteint N’djamena. « Une véritable contamination continentale. De plus, sur les 13 implosions, il y a eu 4 accidents de même envergure que l’accident de Tchernobyl », note M. Mansouri.
A signaler que les essais Gerboise blanche, verte, bleue et rouge ont été effectués sur un rayon de 60 km. « Dans tous les essais dans le monde, les populations sont éloignées à plus de 100 km, sauf pour le cas de l’Algérie. Et l’accident de Béryl, le 1er mai 1962, a constitué un Tchernobyl 1 que la France refuse de reconnaître les méfaits, contrairement à Tchernobyl 2, en Russie », note le même conférencier, qui estime qu’il y a eu 57 essais nucléaires et non 17, comme l’affirme la France. « Les 57 essais étaient d’une puissance de 600 kilotonnes, soit 100 fois Hiroshima », dit-il. Et au président de la Forem, le docteur Khiati, de noter que « 3500 travailleurs algériens, dont une majorité du Nord, ont été recrutés, croyant travailler pour l’exploitation d’une mine d’or. D’autres ont été enlevés et ont servi de cobayes. L’explosion du 13 février a provoqué une émission de gaz qui a tué 39 habitants riverains ».
Le Dr Khiati souligne en outre que les militaires français n’ont pas nettoyé, comme prévu, le site à leur départ, en 1968, alors que tout le matériel de guerre laissé in situ était contaminé. Le président de la Forem estime que le silence de l’Algérie a été un argument utilisé par la France pour ne pas admettre ses responsabilités.
Evoquant les risques provoqués par les radiations sur la santé, le même intervenant souligne l’apparition de formes de cancer étrangères à la région, notamment celui de la peau, dont normalement les populations doivent être épargnées vu leur teint. Des atteintes oculaires et pulmonaires, des cas d’avortement, de mortalité, de stérilité sont aussi signalés, alors qu’il n’existe toujours aucun programme de santé spécial destiné aux populations contaminées. « Il est impératif de demander à la France l’ouverture des archives françaises, la remise des rapports médicaux établis par les médecins français ainsi que les cartes d’enfouissement, sans oublier de financer le centre de diagnostic et la prise en charge totale des malades. »
Le professeur Kamel Bouzid, du CPMC, a indiqué pour sa part que les archives médicales de 1962 jusqu’à 1978 de la région du Sud ont disparu. « Ce sont les médecins français qui avaient en charge le suivi médical de ces populations après l’indépendance et à leur départ, tous les dossiers ont disparu », dit-il en plaidant pour la restitution de ces dossiers et la mise en place d’un registre du cancer dans les régions d’Adrar, Timimoun et Tamanrasset. « Dans les rapports médicaux sur le cancer dans ces trois régions, nous avons décelé une importance de cas de cancers de la thyroïde, de la peau et une affectation de l’ADN chez les enfants. Il ya eu même la naissance d’un cyclope à Timimoun. Il y a un réel risque génétique qui se transmet d’une génération à une autre », indique le professeur en médecine. (El Watan-23.02.2010.)
**Des cobayes humains
* Par Bruno Barillo :Directeur de l’Observatoire des armements
Depuis des années, une rumeur troublante envenime la recherche de la vérité sur les essais français au Sahara. Des prisonniers algériens auraient-ils été exposés volontairement lors d’un essai aérien à Hammoudia ? En Algérie, l’accusation est récurrente, mais en France, les dénégations sont trop souvent mal formulées. Où en est-on de ce débat qui mériterait un vrai travail de recherche d’historiens ? Tout est parti du témoignage d’un légionnaire, d’origine allemande, recueilli par le cinéaste René Vautier et des premières photos de mannequins publiées dans un dossier du Canard enchaîné. Aujourd’hui, plus personne ne doute que des mannequins aient été exposés à chacun des quatre essais Gerboise : nous disposons de nombreux témoignages et le rapport «confidentiel défense» le confirme, photos et commentaires à l’appui. Pourtant, du côté algérien, des recherches ont été faites dans les années 2000 et résumées ainsi par Me Fatima Ben Braham : «L’étude iconographique, de certaines de ces photos, nous a permis de constater que la position des soi-disant mannequins ressemblait étrangement à des corps humains enveloppés de vêtements. A côté de cela, nombre d’Algériens détenus dans l’ouest du pays et condamnés à mort par les tribunaux spéciaux des forces armées [français] nous ont apporté des témoignages édifiants. Certains condamnés à mort n’ont pas été exécutés dans les prisons, mais ils avaient été transférés pour ne plus réapparaître. Ils avaient, selon eux, été livrés à l’armée. Après consultation des registres des exécutions judiciaires, il n’apparaît aucune trace de leur exécution et encore moins de leur libération. Le même sort a été réservé à d’autres personnes ayant été internées dans des camps de concentration.»
Après des recherches, l’avocate a retrouvé une séquence des informations télévisées montrant un combattant mort sur une civière entièrement brûlé, ainsi commentée : «Et voilà le résultat de la bombe atomique sur un rebelle.»
De plus, une étude minutieuse des photos de mannequins, et particulièrement une, où plusieurs corps (5 environ) étaient exposés, indique que les mannequins auraient une forte ressemblance à des corps humains. Elle a alors réuni un groupe de médecins et de médecins légistes à l’effet de faire le rapprochement des corps exposés avec de véritables corps humains dans la même position (tête, bras, jambes, bassin, buste, etc.)
Les résultats ont été concluants : il s’agit bien de corps humains (même le poids a été déterminé) et leur mort était certaine.
En 2005, la question a été posée aux autorités françaises qui ont d’abord répondu qu’il s’agissait uniquement de mannequins et de rien d’autre, pour tester les habillements face aux essais. Après insistance des Algériens, les autorités françaises ont rétorqué que «s’il y avait des corps à la place des mannequins, il faut se rassurer que les corps étaient sans vie».
Ces réponses n’ont pas fait cesser la polémique, d’autant que le témoin légionnaire allemand affirmait avoir reçu instruction, juste avant l’explosion, d’aller récupérer dans des prisons et des camps de concentration 150 Algériens qui devaient être utilisés comme cobayes juste au point zéro.
Il les a effectivement fait venir, il les a remis aux supérieurs hiérarchiques, mais il ne les a plus jamais revus. Ce légionnaire a été affecté ailleurs en 1961.
Le 14 février 2007, le quotidien Le Figaro cite une étonnante réponse à l’interpellation des Algériens faite par le responsable de la communication du ministère de la Défense, Jean-François Bureau : «Il n’y a jamais eu d’exposition délibérée des populations locales». Il s’agit, selon lui, d’une légende entretenue par la photo d’une dépouille irradiée exposée dans un musée d’Alger. «Seuls des cadavres ont été utilisés pour évaluer les effets de la bombe», ajoute-t-il.
Cette réponse du porte-parole du ministre de la Défense pose encore plus de questions qu’elle n’apporte d’éclaircissements. Quels sont ces cadavres ? D’où venaient-ils ? Quelle est la cause du décès de ces personnes ? Quels enseignements ont été tirés de cette exposition de cadavres humains à la bombe ?…
Comme pour de nombreux points obscurs de l’histoire des essais nucléaires français, c’est encore l’accès aux archives des essais qui est en cause.
Le 24 février 2010, répondant aux questions du quotidien algérien El Watan, Marcel Jurien de la Gravière, délégué à la sûreté nucléaire de défense, répéta que «la loi française veut que ces archives ne soient pas déclassifiées». Faut-il comprendre que cette loi n° 2008-696 du 15 juillet 2008, stipulant que ne peuvent être communiquées les archives ayant rapport aux armes nucléaires, biologiques et chimiques, ait été votée pour couvrir des faits condamnables et peu honorables ? Paru dans El Watan-14.02.2012.
**L’Université africaine et l’anniversaire des essais nucléaires français
Le 52ème anniversaire des macabres essais nucléaires français, du 13 février 1960, dans le Sahara algérien, notamment à Reggane et In Ekker (Tamanrasset), a été célébré cette année par l’université africaine Ahmed Draïa d’Adrar avec la collaboration de la wilaya, de la direction des anciens moudjahiddine, de l’APC de Reggane ainsi que celle de l’association nationale du 13 février1960. En cette circonstance, cette entité de l’enseignement supérieur a organisé, hier à son niveau, une journée ouverte sur cette expérience dévastatrice française, avec comme slogan «Pour que nul n’oubli», à laquelle ont pris part des chercheurs et professeurs universitaires, des médecins, des témoins etc. Etaient aussi présents à l’ouverture des travaux de cette rencontre le wali, les autorités locales civiles et militaires, les élus des deux chambres, des magistrats, des personnalités politiques, des membres de la société civile, des étudiants. On notera la participation, par une conférence sur «le nucléaire et ses effets négatifs sur l’humain et l’environnement», du chercheur irakien Al Aboudi Abdul Kadhum, professeur de physique à l’université d’Oran, spécialiste dans le domaine des essais atomiques.
En cette première étape du colloque les principaux volets abordés ont été celui de la reconnaissance de la France de cet acte qualifié comme un crime contre l’humanité, l’indemnisation des habitants de la localité victimes d’irradiations, la création de centres médicaux spécialisés dans la médecine nucléaire, la sélection des personnes atteintes, le traitement des déchets nucléaires et le nettoyage de la région, la décontamination du sol et des nappes souterraines. Sur le plan scientifique, l’intéressement de l’université africaine par des projets de recherches et d’études ainsi que l’élaboration de fichiers statistiques. Sur le plan de l’histoire, l’écriture de livres sur ces essais et leurs impacts sur l’environnement avec le recueillement de témoignages, le tout étant destiné aux générations futures.
La première conférence a été animée par le physicien irakien qui a abordé les différentes étapes de la préparation de la bombe atomique jusqu’aux explosions où il a indiqué que sans le concours des physiciens sionistes israéliens la France n’aurait pas été capable d’arriver à ses fins et que le choix du sol et des populations algériennes comme cobayes n’étaient pas aussi fortuits, tout en retraçant les différentes interventions musclées et inhumaines de l’armée française contre les Algériens depuis 1830 à 1962.
En marge de ces travaux, une exposition de photos sur les sujets humains victimes portant encore des tares et des handicaps physiques ainsi qu’une projection de films et de documentaires sur les essais en Algérie et en Polynésie.
Cependant, avant de clôturer son intervention, M.Al Aboudi a rendu un vibrant hommage à l’ex-Cdt de l’ANP Abdelhak Bendjabar, à qui l’armée française avait passé les consignes et le commandement de la base de Reggane en décembre 1967, et qui se trouve actuellement pour soins au niveau de l’hôpital militaire d’Oran. Cet officier avec environ 165 autres officiers et soldats ont été tous irradiés suite à leur exposition prolongée au point «Zéro» à Hammoudia, l’endroit de l’explosion. Par ailleurs, le programme de la journée du 13 février 2012 se déroulera dans la ville de Reggane où, en parallèle à cet évènement, la municipalité a initié un riche programme sportif et culturel. (El Watan-13.02.2012.)
**L’essai nucléaire raté de la France
Le 1er mai 1962, le tir nucléaire Béryl, censé expérimenter la première bombe pour les Mirage IV de la dissuasion nucléaire de la France, faisait éclater la montagne du Hoggar saharien à In Eker sous les yeux effarés de plusieurs centaines de militaires et civils, dont les deux ministres français, Pierre Messmer et Gaston Palewski, rappelle l’association Moruroa e tatou, dans un communiqué transmis à notre rédaction.
Paris.. correspondante d’El watan: Nadjia Bouzeghrane
Le même jour, 900 militaires et civils durent être décontaminés et, comme ces mesures avaient été inefficaces, il fallut encore en décontaminer 775 dans les 8 jours qui suivirent, sans compter les dizaines de militaires qui furent expédiés à l’hôpital militaire Percy, en région parisienne, pour des mois de soins intensifs dans le plus grand secret, avec, pour plusieurs, la mort à la clé, précise l’association Moruroa e tatou.
Ces faits ont été rapportés par des témoins depuis plus de 10 ans. «Hélas, du côté du ministère de la Défense, en 2012, on en est toujours au déni. A lire un rapport du ministre de la Défense de janvier 2007 sur les essais au Sahara, on aurait évité le pire : le nuage radioactif qui déboucha du tunnel creusé dans la montagne de Tan Afella se serait dirigé vers l’est en direction de la Libye et n’aurait laissé que des retombées radioactives peu significatives sur des zones quasiment inhabitées.» Le rapport des armées de 2007 fournit même une carte de la retombée qui a servi de modèle à Hervé Morin, alors ministre de la Défense, pour délimiter la «zone géographique»
de cette région du Sahara dont les habitants pourraient prétendre à l’indemnisation prévue par sa loi du 5 janvier 2010. On l’aura compris, la retombée ayant «par le plus grand des hasards évité les villages de la zone, les frais d’indemnisation seront limités»…
Deux anciens scientifiques du contingent, Louis Bulidon et Raymond Séné, étaient présents à In Eker en mai 1962. Ils avaient la charge des mesures de radioactivité et leurs appareils ont enregistré «les retombées radioactives du nuage de l’accident Béryl dans l’axe nord-sud, c’est-à-dire sur la zone la plus habitée de la région allant de la montagne de Tan Afella, au nord, à Tamanrasset et jusqu’au fleuve Niger au sud. Plus de 5000 personnes, hommes, femmes et enfants, habitant cette région du Hoggar, sans compter les quelque 2000 militaires et civils employés aux essais sur la base d’In Amguel et le millier de travailleurs recrutés localement dans tout le Sahara ont été affectés par le nuage radioactif. Toutes les mesures faites par nos deux scientifiques ont été enregistrées et elles restent, aujourd’hui, cadenassées dans les archives gardées secrètes, au nom de la raison d’Etat.»
Dans leur livre Les Irradiés de Béryl, MM. Bulidon et Séné, respectivement ingénieur chimiste et physicien nucléaire, ont lancé un appel à «lever la chape de plomb» resté sans effet, rappelant que «ce 1er mai 1962 et dans les jours qui ont suivi, des centaines, voire peut-être des milliers d’individus, dont des femmes et des enfants algériens, ont reçu des doses radioactives très handicapantes, voire mortelles pour certains d’entre eux». C’était il y a 50 ans. Il est temps que «la raison d’Etat laisse place à la vérité sur les essais nucléaires et que les victimes et leurs familles – algériennes, polynésiennes et françaises – soient enfin reconnues et indemnisées». (El Watan-02.05.2012.)
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*Séminaire sur la tragédie nucléaire de la France dans le Hoggar
21% des femmes atteintes de cancer
Treize tirs nucléaires furent effectués, dont 12 ont échoué, parmi lesquels l’essai baptisé du nom de Béryl, le 1er mai 1962.
Les explosions nucléaires, la catastrophe de Béryl et le droit international humanitaire» est l’intitulé du séminaire organisé, avant-hier, par l’association Taourirt des victimes de la tragédie nucléaire de la France, dans l’Ahaggar. Organisée avec le concours du centre universitaire et la direction des œuvres universitaires de la wilaya, la rencontre, à laquelle ont pris part des chercheurs, des experts en nucléaire, des juristes et des représentants de l’Association des victimes de Reggane (Adrar), était une occasion pour sonner, pour la énième fois, le tocsin face au désastre survenu sur les monts de Tan Affla et Tan Ataram dans la région d’In Ekker, à 180 km au nord de Tamanrasset, où furent effectués 13 tirs nucléaires, dont 12 ont échoué, parmi lesquels l’essai baptisé du nom de Béryl, le 1er mai 1962. Mais aussi pour accabler la France pour avoir utilisé des Algériens comme cobayes pour mener à terme ses expériences en les faisant passer pour des mannequins.
150 Algériens utilisés comme cobayes
«Pas moins de 150 prisonniers algériens, conduits de l’établissement pénitentiaire de Sidi Bel Abbès à In Ekker par un militaire allemand qui travaillait pour la France en qualité de chauffeur», dénonce maître Benbraham Fatma-Zohra, avocate à la cour d’Alger. Et de poursuivre : «Le dossier est entre les mains de personnes honnêtes qui ne se laisseront jamais duper par la France. Mieux, le dossier mis sur la table du Parlement français en janvier dernier est à jour. Il est temps de passer à la vitesse supérieure et de montrer au monde entier que le service rendu à la France a été récompensé par la mort et le génocide.
L’Etat algérien doit s’immiscer pour mieux avancer dans cette affaire.» Et d’insister sur la levée du sceau du secret-défense sur toutes les archives se rapportant aux explosions et expérimentations nucléaires françaises dans le Sahara algérien, afin qu’«elles servent de documents de référence aux chercheurs et experts en la matière, et surtout pour connaître le nombre exact d’Algériens impliqués dans le programme nucléaire de la France ainsi que la population sédentaire et nomade concernée par les conséquences sanitaires des explosions».
Ces archives permettront également de localiser les lieux des essais, le matériel contaminé et les endroits d’entreposage des déchets radioactifs enfouis ou laissés sur place après le départ de la France, en 1967, conformément aux Accords d’Evian. Me Benbraham a appelé l’assistance, composée essentiellement d’historiens et d’étudiants, à s’organiser et à se mettre à la recherche des précieux documents et témoignages des victimes encore en vie, en plus de toute attestation servant de pièce à conviction afin d’étoffer le dossier. Benseddik Boudjemaâ, que la France exploitait pour une minable rémunération dans la construction des galeries d’explosion, était dans la salle. Il a fourni une pièce précieuse à maître Benbraham et lui a promis d’en envoyer d’autres qu’il a toujours en sa possession.
L’association Taourirt, 52 ans après cette tragédie que la France ne veut toujours pas réparer, dresse un réquisitoire contre un crime inouï dans l’histoire de l’humanité et en appelle à l’ONU pour rétablir les victimes dans leur droit à l’indemnisation morale et matérielle. La loi promulguée en janvier 2010, dite Morin, où il est clairement fait abstraction de victimes algériennes et des dégâts importants occasionnés à l’environnement, ne répond aucunement aux aspirations des concernés, puisqu’«elle occulte un principe aussi fondamental que la présomption d’origine et limite le seuil d’exposition et le nombre de pathologies radio-induites.
Cette loi scélérate instaure faussement la caution de la science pour masquer son objectif portant limitation des indemnisations pour des raisons purement budgétaires. Il faut retenir que les explosions nucléaires sur une population pacifique demeurent un parfait crime contre l’humanité et restera de ce fait imprescriptible donc voué à contraindre leurs auteurs à reconnaître d’abord puis à réparer les dommages constatés, car l’histoire rattrape toujours les hommes et les Etat malgré leur négationnisme», ajoute encore Mme Benbraham.
Pour sa part, Bendaoud Abdelkader, professeur de droit à l’université d’Oran a, tout en regrettant l’absence des autorités locales à cette rencontre, plaidé pour la mise en place d’un plan d’urgence impliquant les ministères de la Justice et des Affaires religieuses et des Wakfs afin de subventionner les associations et organisations activant dans ce cadre. Comme il a préconisé d’en appeler au Comité international de la Croix-Rouge, «plus efficace» que l’ONU, avec pour but d’accélérer les procédures liées à ce dossier. La plaidoirie de
M. Bendaoud portait aussi sur la nécessité «de mettre en place une bonne assise juridique dotée d’une base de données dans le cadre de la commission internationale humanitaire. Toutefois, la mise en place d’une stratégie territoriale visant à rentabiliser les méthodes de supervision est plus qu’impérative pour la sauvegarde de la mémoire et une indemnisation durable. Il est donc utile de prévoir des rencontres et coopérations de recherche sur, entre autres thématiques, Béryl, les dommages et les solutions».
Dans son intervention, Mansouri Amar, docteur en physique à l’université d’Alger, a fait voyager l’assistance dans l’histoire du nucléaire de par le monde avant de terminer par des prises de vue aussi percutantes que choquantes, réalisées dans des sites impropres à toute forme de vie à cause de la menace radioactive, à l’exemple de Hammoudia (40 km de Reggane) polluée pour 244 000 ans, soit 10 fois la période du plutonium utilisé lors des essais d’In Ekker. Abdul Kadhum Al Aboudi, expert en nucléaire, a, quant à lui, évoqué les dernières révélations des médias français pour évaluer les risques radioactifs auxquels est exposé le Sahara algérien.
Le conférencier – originaire d’Irak mais épris du Sahara algérien où il a réalisé plusieurs œuvres scientifiques au point d’émettre le désir d’y être inhumé – a invité les associations de victimes à se constituer en collectif national afin de parvenir à tracer une feuille de route permettant de dépoussiérer ce dossier et d’exhumer nos martyrs du cimetière de l’oubli. En conclusion, les participants ont recommandé de nettoyer et de réhabiliter les sites des essais. Ils ont mis l’accent sur le suivi médical des victimes des rayonnements ionisants via la construction par la France de structures sanitaires spécialisées à même de prendre en charge les pathologies radio-induites chez les personnes impliquées directement et leur descendance, et ce, depuis le stade de diagnostic.
Selon une étude réalisée récemment par des experts, 21,28% des femmes de cette région sont atteintes de cancer du sein et 10,13% de cancer de la thyroïde. Pour cette raison, ils ont insisté pour la mise en place d’un système de surveillance des sites, à l’instar de ce qui s’est fait en Polynésie française, et exigé de la France la formation de spécialistes algériens en décontamination et l’indemnisation des victimes suivant «le principe du parallélisme des formes». L’introduction de cette calamité dans le programme de l’éducation nationale a été soulignée par le président de l’Association des victimes de Reggane, El Hamel Omar, qui a félicité son homologue de Taourirt pour cette première initiative et le défi relevé contre la France, le déni de l’histoire et… les autorités locales.*Ravah Ighil-El Watan-04.05.2014.)
Au moins … ET ce n’est suffisant , l’avocat de l’AVEN a bien dit : Des essais mal conduit et confirmé clairement par l’accident du Béryl à IN EKKER. Personne n’oublie que l’histoire retient beaucoup d’anomalies et prouve que les essais se sont déroulés hâtivement rien que pour exhiber au monde la France en une puissance nucléaire. Pourquoi la France se tait et ne divulgue point d’informations à ce sujet ? La raison JUSTE n’est autre que la peur d’un scandale politique ou médiatique qui poussera au vu de la catastrophe vers un jugement à titre posthume de tous les gouvernants – acteurs de ces essais ou peut être de peur d’une humiliation pour cause d’utilisation d’humains comme cobayes lors de ces essais – Des Humains : De pauvres prisonniers Algériens récupérés des prisons de l’ouest Algérien et certains internés pour délit : Vols , insultes , gribouilleurs de murs et surtout certains d’entre eux pour avoir désobéit aux ordres de son patron –Colon . Serait il le vrai visage et à découvert de la France assassine et taciturne !
*seifeddine le 04.05.14 | 15h47
l’abandon de ses propres soldats …
Aujourd’hui la France plus avancée dans le domaine nucléaire sait pertinemment et scientifiquement que les dégâts occasionnés par cette bombe sont pratiquement irréparables. La France ne reconnaît jamais son erreur politique et militaire d’agression territoriale d’un pays colonisé et qui ne lui appartient à cette époque que sous la gravure propagandiste de l’Algérienne Française. La preuve aujourd’hui : République Algérienne Démocratique et Populaire. En parallèle, la France veut effacer par oubli son crime contre l’humanité et pratique le négationnisme de l’ignorance politique par suprématie ‘’ pour ne cacher et pour longtemps sa face cachée du crime d’état. Si je dis ‘’ Crime d’Etat ‘’ c’est pour prouver que la France n’accorde aucune importance à toutes ses erreurs politiques et militaires si on tient compte des souffrances de Lucien Parfait , ce militaire Français dont la face est défigurée et un nez qui s’effrite pour cause les essais nucléaires . La France ne reconnaît pas aussi les souffrances des vétérans Français, abandonnés, délaissés et sans au préalable bénéficier du droit du mérite pour service rendu. Pourquoi la France ne veut pas reconnaître que les essais n’étaient pas vraiment nécessaires et constituent horriblement un massacre écologique sans étude préalable pour la réussite.
La niaiserie Française …
Qui peut nous assurer que les radiations résiduelles ne sont pas encore actives ? On doit comprendre que ces tirs effectués par la France se sont déroulés dans notre pays et il nous revient de droit de revendiquer à la France ou de la blâmer universellement pour ces actes contraires à tous les principes fondamentaux de la liberté Humaine, tous les archives sur ces tirs au Sahara Algérien. Même si je dis tout ça. Je sais que rien ne peut influencer la France en un pays prétendu démocratique mais qui cache sa véritable identité colonialiste, extentionniste et surtout belliqueuse. A mon avis, la France ne cédera jamais car elle sait que la bombe détonné à REGGANE est une arme à destruction massive dont les conséquences sont si dramatiques qu’elle rejette par désaffection toute tentative de la dissuader à la reconnaissance.
Les conséquences …
Aujourd’hui , il y’a lieu de citer qu’une région entière souffre … Que des séquelles , Des habitants atteint de maladies pulmonaires , des cardiaques et surtout une durée de vie très diminuée . Que doit on dire, des décès par leucémie et non recensés. Pourquoi la France se tait pourtant à sa juste valeur d’aujourd’hui de grand pays avancé dans le domaine nucléaire sait que les effets à longs termes de ces tirs au Sahara Algérien, sont en quelque sorte un génocide perpétré contre les populations de la Wilaya d’Adrar. Aujourd’hui, on doit dire que les conséquences sur la faune et la flore , sont désastreuses . Le traumatisme moral ne fut pas moins considérable. Il est irrésistible car l’impact de la violence de la bombe à des proportions inédites vint changer véritablement le cours de l’Histoire de cette région paisible, transformée en un enfer terrestre inhabitable où toute forme de vie a disparue. Les habitants de REGANE parlent de leurs dattes. Jadis trop prisées, les palmiers ne fructifient plus. Les légumes ne poussent plus ou croissent de façon rabougrie et sans goût. Des mammifères maladifs et moins résistants. Sommes nous en mesure de mettre en évidence les effets sur la descendance de la population irradiée ? Qui peut nous faire évaluer les conséquences pour l’environnement ou les effets sur le reste de la population Algérienne ?
La France novice …
Après l’explosion , les habitants subissent une sorte de maladie collective, celle des diarrhées accompagnées souvent d’hémorragies rectales. En conséquence, les plaintes ne s’arrêtent pas là où il y’a lieu d’expliquer que les populations de cette zone parlent de la disparition de plusieurs espèces de plantes et surtout les nuits glaciales en hiver dans une zone située en plein cœur du Sahara. D’un témoignage à un autre, le plus concret est tiré : Du moment que les habitants de REGGANE expliquent que les trois phases successives de l’explosion, révèlent une durée prolongée et prouvent en même temps l’intensité de la déflagration, résulte d’une bombe atomique de forte puissance, détonnée en surface sur un terrain plat et à faible altitude sans garantie aucune des répercussions , ce qui nous conduit à dire que la France pas du tout professionnalisée dans le domaine nucléaire à cette époque là et ne maîtrisant point cette technologie dévastatrice était forcé à matérialiser un tel projet nucléaire à des fins médiatiques pour justifier son adhésion dans le Club atomique mondial et sa suprématie totale sur tous les territoires colonisés .
Les effets …
En premier les habitants aperçoivent un flash lumineux ou une sorte de foudre en boule 1000 fois plus rayonnant qu’un éclair nuage -sol, suivie d’un claquage brusque qui se produit à la minute qui suit, provoquant des fracas si violents et perceptibles à des centaines de Kilomètres,. Ensuite de multiples secousses telluriques faisant chanceler leurs modestes demeures situées à plus de 60 km de la zone d’explosion. Certains habitants parlent d’une boule de feu visible à plusieurs kilomètres, d’autres par effets directs expliquent que leurs corps sont truffés de lésions survenues après l’explosion où ils expliquent que durant ce jour, ils étaient pratiquement sujets à de vomissements aiguës et continuels, des nausées fleuves et dictent aussi que leurs femmes se plaignent de céphalées, de migraines et de la faiblesse totale de leurs corps. Ensuite plusieurs mois après l’explosion, ces mêmes habitants mettent en évidence le plus grand mal qui les a bouleversés et qui reste inoubliable selon leurs dires.
Boum … De Gaulle tout heureux …
Selon des témoins oculaires et qui se trouvaient à moins de 60 km de la zone de l’explosion. Ils parlent du passage à la ville de REGGANE d’officiers Français accompagnés de techniciens la veille de l’explosion et indiquent que l’interprète (langue Arabe) qui les accompagnent demandent aux habitants une extrême prudence, celle de ne pas ‘’ Demain, évitez de regarder du côté Est pendant 90 secondes sinon vous risquez la cécité définitive alors que lorsque la terre tremble où vous entendez beaucoup de bruits, bouchez – vous les oreilles sinon vous n’entendrez plus rien après et à jamais , il conclu en riotant ‘’ – C’est confirmé par un militaire Français , un certain FARGE qui révèle que le même principe des 90 secondes fut adopté à Mururoa pour avertir la population et les militaires . Par cette mesure dite préventive à l’avis des scientifiques Français. La population de la ville de REGGANE qui comptait plus de 7500 habitants à cette époque, était déjà une zone des retombées et les habitants exposés à des débits de doses élevées de radiations. Egalement sans protection aucune des retombées radioactives (Il s’agit d’une explosion au niveau de la surface) les habitants de REGANE parlent des poussières déposées dans les voix respiratoires et surtout par un vent modéré ce jour là où d’énormes quantités de poussières et de fumées rejetées s’étendaient sur des dizaines de Kilomètres, couvrant le ciel. On raconte aussi que l’explosion survenue juste après la prière d’Al-Maghrib ou du coucher du soleil, soit à 07 H 04 mm, en ce jour fatidique du 13 février 1960, s’est déroulée de façon palpable en trois phases distinctes.
De Gaulle et ses crimes …
Malheureusement , le général DE GAULLE ou l’homme fort du régime Français élu par un large collège électoral comme Président du conseil , succédant à René COTY. lui donne une autorité absolue . Enfin, l’unique maître de l’ordre de la libération est aux commandes de la France saturée par la guerre du Vietnam, perdant la Guinée , plusieurs colonies lâchées et la révolution Algérienne émergeante et dite guerre civile. Que doit faire le général ? Profitant de la réorganisation du CNRS à la libération (menacé par le Gouvernement de Vichy) en une usine de grands techniciens très compétents. La France va droit pour concrétiser le rêve du général. Oui, le rêve du général est devenu réalité car après le tir de REGGANE, le général tout content a bien décoré tous les acteurs de ces expériences nucléaires sans se soucier un seul moment dans sa joie de tout ce qui attendait de pire pour les habitants de REGGANE. Enfin, la France en superpuissance pour dominer le Monde. A juste titre, les expériences ont été commentées de la façon la plus réconfortante : Une réussite totale. Pourtant ce qui s’est passé réellement à REGGANE n’est autre qu’un crime contre l’humanité entière.
De Gaulle et ses méfaits …
Il fallait comprendre que le principe protectionniste et marqué à jamais par le refus britannique à autoriser le Général DE GAULLE de faire son appel au peuple Français via la radio BBC, de peur de représailles Allemandes par l’intensification des tirs de V2. Le général DE GAULLE avait bien compris les Britanniques et se dit convaincu que la suprématie d’un pays repose essentiellement sur sa capacité de se doter d’une arme de dissuasion. Le général DE GAULLE soucieux de l’avenir de son pays en un résistant , caché à londres et à y faire » le speaker-corner » , réfléchit déjà au lendemain de la France libre avec une arme redoutable et une armée invincible. Ce changement brusque du général et l’idée fixe de faire doter la France d’une arme nucléaire survint juste après avoir pris connaissance du contenu de la lettre de 1939 d’Albert EISTEIN au Président ROOSEVELT pour l’avertir du danger Nazi , n’était pas du tout gratuite et révèle la possibilité d’utiliser de l’énergie de la fission nucléaire dans des bombes. Alors l’unique maître de l’ordre de la libération dés 1947 crée le mouvement politique Français du Rassemblement du peuple Français pour s’opposer à l’avancée du communisme
La gerboise bleu-Gaulliste …
Si tous les pays ont fabriqués leurs sales bombes . La France s’est démarquée …Elle devrait réagir. A partir de là, la France en action à fabriquer son joujou dégueulasse ne se souciait point du lieu où elle le fera exploser. Et puis, l’Algérie si vaste pleine de sables fera sûrement l’affaire. Alors que l’image du coq Français nourri à l’arme atomique par un militaire soviet et un escroc, symbolisant ainsi une France sans arme atomique, donna une autre idée sur la mascotte Française – Un coq en une arme si redoutable, C’est aberrant et ça ne colle pas ! La France préfère un animal et qui peut aller aux plus profond des entrailles de la terre. Une gerboise et pourquoi pas ? Une gerboise de couleur bleue même si ce n’est pas naturel, c’est tout de même naturellement le bleu couleur de la France. Ainsi , le 13/02/1960, la France fait exploser son premier engin sur la terre de l’Algérie.
seifeddine le 04.05.14 | 15h45
La niaiserie Française …
Qui peut nous assurer que les radiations résiduelles ne sont pas encore actives ? On doit comprendre que ces tirs effectués par la France se sont déroulés dans notre pays et il nous revient de droit de revendiquer à la France ou de la blâmer universellement pour ces actes contraires à tous les principes fondamentaux de la liberté Humaine, tous les archives sur ces tirs au Sahara Algérien. Même si je dis tout ça. Je sais que rien ne peut influencer la France en un pays prétendu démocratique mais qui cache sa véritable identité colonialiste, extentionniste et surtout belliqueuse. A mon avis, la France ne cédera jamais car elle sait que la bombe détonné à REGGANE est une arme à destruction massive dont les conséquences sont si dramatiques qu’elle rejette par désaffection toute tentative de la dissuader à la reconnaissance.
Les conséquences …
Aujourd’hui , il y’a lieu de citer qu’une région entière souffre … Que des séquelles , Des habitants atteint de maladies pulmonaires , des cardiaques et surtout une durée de vie très diminuée . Que doit on dire, des décès par leucémie et non recensés. Pourquoi la France se tait pourtant à sa juste valeur d’aujourd’hui de grand pays avancé dans le domaine nucléaire sait que les effets à longs termes de ces tirs au Sahara Algérien, sont en quelque sorte un génocide perpétré contre les populations de la Wilaya d’Adrar. Aujourd’hui, on doit dire que les conséquences sur la faune et la flore , sont désastreuses . Le traumatisme moral ne fut pas moins considérable. Il est irrésistible car l’impact de la violence de la bombe à des proportions inédites vint changer véritablement le cours de l’Histoire de cette région paisible, transformée en un enfer terrestre inhabitable où toute forme de vie a disparue. Les habitants de REGANE parlent de leurs dattes. Jadis trop prisées, les palmiers ne fructifient plus. Les légumes ne poussent plus ou croissent de façon rabougrie et sans goût. Des mammifères maladifs et moins résistants. Sommes nous en mesure de mettre en évidence les effets sur la descendance de la population irradiée ? Qui peut nous faire évaluer les conséquences pour l’environnement ou les effets sur le reste de la population Algérienne ?
Tristes réalités et illusions
Organier un seminaire pour remuer le couteau dans la plaie et raviver la douleur de ceux qui ont encore en memoire les images appocalyptiques de cette explosion ou encore rappeler à toutes les personnes qui en gardent encore les sequelles ce crime contre l’humanité;celà ne sert aucunement la cause des victimes de cette tragedies car seule une reconnaissance par les plus hautes autorités civiles et militaires de l’état français ainsi quel’adoption par le parlement algerien de la loi criminalisant toutes les attrocité commises par l’armée françaises avec l’appui de ses supplétifs algeriens harkis et etrangers situera les responsabilités de la france quand à ses crimes contre l’humanité sur le peuple algerien .Mais A.Bouteflika a décidé de bloquer cette proposition de loi qui gene trop ses amis français nostalgiques de l’occupation et ce en leurs donnant des assurances que cette loi ne sera jamais adoptée tant qu’il demeure au pouvoir.Voilà pourquoi la france officielle pese de tout son poid pour perpetuer le regne de Bouteflika et pour la designation de ses Jockers A.Sellal et consorts au poste de premier ministre.Hélas;après plus d’un demi siècle depuis la fin du conflit armé nous venons d constater que notre pseudo independance n’est qu’une illusion.Que tout est à refaire.A bon entendeur salut
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