Ces anciens qui s’en vont.1
*Décès de l’ancien diplomate algérien et conseiller à la présidence, Abdelatif Rahal à l’âge de 92 an
***Abdelatif Rahal, ancien diplomate et conseiller diplomatique du président de la République, est décédé lundi -29 décembre 2014- à l’âge de 92 ans. Né le 14 avril 1922 à Nedroma (W. de Tlemcen), le défunt était diplomate et homme politique algérien, élevé au rang d’Athir. Professeur de mathématiques, il rejoint l’Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA) et dirige la section de Maghnia de l’Association des oulémas algériens. Au déclenchement de la Révolution, il rejoint le Maroc où il travaille comme instructeur des cadres du Front de libération nationale (FLN). Ministre plénipotentiaire hors classe, il devient le premier ambassadeur d’Algérie en France, en 1963. Il a occupé les postes de ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique entre 1977 et 1979 et de l’Intérieur et des Collectivités locales en 1991.
*****Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a adressé un message de condoléances à la famille du diplomate et conseiller à la présidence de la République, Abdelatif Rahal, décédé lundi -29 décembre 2014- à l’âge de 92 ans dans lequel il a affirmé que le défunt comptait parmi les loyaux et illustres hommes d’Etat.
« C’est avec une profonde affliction que j’ai appris la nouvelle de la disparition de mon frère et grand ami Abdelatif Rahal, en qui l’Algérie a perdu une figure de proue, un homme d’Etat loyal et illustre, un modèle de patriotisme et un fervent défenseur des intérêts de la nation », a écrit le président Bouteflika dans son message. « Outre les hautes qualités que tout un chacun lui reconnaît, sa bonté, sa pureté d’âme, sa clémence, sa sagesse, son expérience, son abnégation au service de l’Etat et sa maîtrise des rouages de la politique et de l’art de la diplomatie, le défunt était porteur de grands idéaux humains et de convictions nationales imprégnées des valeurs, des références et des gloires de l’Algérie », a ajouté le Chef de l’Etat.
« Le défunt était un modèle du fidèle serviteur de l’Etat, travaillant en toute discrétion, ne ménageant aucun effort pour accomplir pleinement son devoir et usant d’une fertile ingéniosité et d’une grande compétence aux différents postes de responsabilité qu’il a occupés au sein de l’exécutif ou dans le domaine diplomatique, contribuant à faire entendre la voix de l’Algérie, ce qui lui a valu la considération et l’estime de ses pairs aux niveaux national, arabe, africain et international », a ajouté le Chef de l’Etat. « Immense est ma douleur, indescriptible est ma peine. Terrassé par la douleur, les mots ne sauraient exprimer mon chagrin que le temps ne pourra apaiser », a affirmé le président Bouteflika.
« Nous avons perdu en lui un cher frère et ami qui comptait parmi les piliers de l’Etat et les grands hommes de l’Algérie qui l’ont servie avec dévouement et abnégation », a indiqué le Président Bouteflika. « L’Algérie a perdu en la personne de Rahal un homme hors pair qui a assumé pleinement les postes de responsabilité qu’il a occupés et les missions dont il était investi. Le défunt était un éminent diplomate, connu pour sa clairvoyance et sa sagesse qui lui ont valu tous les éloges, notamment à Paris, à l’ONU (New York) et à l’Unesco, où il était le fervent défenseur des causes des pays en développement », a ajouté le Chef de l’Etat. « Adieu cher frère et grand ami, vous avez été pour moi, depuis des décennies, le meilleur conseiller et assistant, je ne cesserai de puiser dans votre longue expérience avérée, vous demeurerez à jamais à mes côtés », a écrit le Président Bouteflika.
« En cette douloureuse épreuve, il ne me reste qu’à m’en remettre à la volonté de Dieu et partager avec vous les sentiments de tristesse en vous présentant à tous, proches du défunt, ses collègues dans les rouages de l’Etat et ses amis, mes sincères condoléances et expressions de compassion priant Dieu Tout Puissant de nous assister en cette pénible circonstance, de gratifier le défunt de la meilleure récompense qui soit pour les hauts faits qu’il a réalisés pour son pays, de lui accorder sa sainte miséricorde et l’accueillir en son vaste paradis parmi les vertueux et les sincères », a conclu le Chef de l’Etat.(Aps)* lundi -29 décembre 2014
*Fonctions
- 1962, Membre de la commission centrale du référendum d’autodétermination
- 1963, Ambassadeur d’Algérie en France
- 1964, Directeur de cabinet du ministre des affaire étrangères, Abdelaziz Bouteflika.
- 1965-1970, Secrétaire général du ministère des affaires étrangères
- 1970-1977, Ambassadeur d’Algérie auprès de l’ONU
- 1977-1979, Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique
- 1991, Ministre de l’intérieur et des collectivités locales
- 1991, Représentant permanent de l’Algérie à l’UNESCO.
- 1999, Conseiller diplomatique auprès du président de la république
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*Ahmed Mahsas tire sa révérence
Le moudjahid Ahmed Mahsas, décédé dimanche matin 24.02.2013 à l’âge de 90 ans à l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja (Alger) des suites d’une longue maladie, a été inhumé lundi en début d’après-midi au cimetière d’El-Alia à Alger.Ahmed Mahsas fait partie de ces patriotes qui ont préparé Novembre et contribué grandement à la lutte de Libération nationale
*Après les présidents Ahmed Ben Bella et Chadli Bendjedid et, tout récemment, Abderrezak Bouhara, un autre moudjahid de la première heure nous quitte à son tour, plongeant la famille révolutionnaire dans le deuil et la consternation. Décédé, hier 24.02.2013, à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja où il avait été admis pour des soins intensifs, Ahmed Mahsas laisse derrière lui l’image d’un patriote au grand coeur qui a consacré une grande partie de sa vie au service de l’Algérie.
Comme de nombreux jeunes de sa génération, il commença très tôt à s’intéresser à la politique.
Dès l’âge de 17 ans – il est né le 17 novembre 1923- Ahmed Mahsas fait ses premières armes en militant au sein du PPA dont il deviendra rapidement un membre très actif et très influent.
En compagnie de Mohamed Belouizdad, fondateur de l’OS, de Ben Bella, Aït Ahmed, Bitat et consorts, il prépare la lutte armée et ne tarde pas à se faire connaître des services secrets français qui le mettent sur la liste des personnes recherchées pour activités politiques et atteinte à l’ordre public. Arrêté, puis incarcéré à la prison de Blida, il réussit à s’évader en compagnie de Ben Bella, en 1952. Mais pour les historiens, il restera celui qui a été pour beaucoup dans la découverte, puis l’enrôlement de Abane Ramdane au sein du parti.
C’est dans le vieux quartier de Belcourt qu’il entame son parcours de militant de la Cause nationale aux côtés de Mohamed Belouizdad, son «compagnon d’armes de toujours».
C’est dans ce quartier, également, qu’il fit la connaissance de l’architecte du Congrès de la Soummam. «J’ai appelé tout de suite Hocine Lahouel pour lui faire part de cette découverte tout en insistant sur son recrutement et son intégration au parti», avait-il confié à un journaliste qui cherchait à faire la lumière sur les circonstances exactes de la mort de l’architecte de la révolution. «Je me considère comme un sinistré dans le domaine de l’information et les citoyens qui veulent savoir plus sur l’histoire de ce pays le sont encore davantage», avait-il déclaré. Jusqu’à son dernier souffle, il a lutté pour une Algérie plurielle, tournée vers le progrès et le futur. Il ne cessait de dire que «c’est dans le débat contradictoire et les échanges d’idées que nous arriverons construire un pays et lui éviter les violences.»
Son séjour parisien, durant la révolution, lui avait permis de faire la connaissance de nombreux grands journalistes et de faire plus ample connaissance avec ce métier considéré par l’administration coloniale comme une arme redoutable, à l’époque.
Pour la petite histoire, Ahmed Mahsas avait confié qu’il avait fait des études de journalisme en France et que pour pouvoir accéder à l’Institut, il s’était inscrit sous un faux nom.
Au lendemain de l’indépendance, il est nommé ministre de l’Agriculture et de la Réforme agraire, mais le putsch de 1965 et sa brouille avec le nouveau président Houari Boumediene, l’obligèrent à s’exiler en France jusqu’en 1981, date à laquelle il décide de rentrer au pays où il se consacrera à l’écriture de l’histoire de son pays afin de perpétuer la flamme et la légende des hommes qui ont écrit en lettres d’or l’histoire de la révolution.*L’Expression-25.02.2013.
**Ahmed Mahsas, de son nom de guerre «Ali Mahsas», est né le 17 novembre 1923 à Boudouaou (actuellement dans la wilaya de Boumerdès), dans une famille paysanne originaire de Sidi Aïssa qui avait pris part à l’insurrection de Cheikh El Mokrani en 1871 …Militant nationaliste de la première heure, feu Ahmed Mahsas adhère au PPA en 1940, à l’âge de 17 ans. Il milite dans sa ville natale d’abord avant de s’installer à Belcourt. Il est arrêté dès 1941 pour ses activités clandestines. En 1949, il est arrêté de nouveau et condamné à six mois de prison pour insoumission, lui qui a refusé de passer son service militaire dans les rangs de l’armée coloniale. Membre fondateur de l’Organisation spéciale, il siège au sein de l’état-major national de l’OS.
Ahmed Mahsas était également à l’origine de la création du premier noyau du FLN en France. Membre du CNRA, délégué politico-militaire pour l’Est algérien, il rentre en conflit avec Abane et s’oppose au Congrès de la Soummam. La direction de la Révolution le met aux arrêts à Tunis. Il réussit toutefois à s’échapper et s’exile en 1957 en Allemagne et y reste jusqu’en 1962. Dans la dernière interview qu’il a accordée au quotidien El Khabar, et publiée en six épisodes, Ahmed Mahsas a raconté comment il approvisionnait la Révolution en armes depuis son exil forcé, via l’Italie. «Je les cachais dans des tonneaux de vin», confie-t-il. Ahmed Mahsas s’est une nouvelle fois attaqué, au cours de sa dernière interview, à Abane Ramdane qu’il accuse d’avoir tenté de le faire assassiner (par Arezki Basta qui refusera finalement d’exécuter l’ordre). Il a remis également en cause, avec sa véhémence légendaire, les acquis du Congrès de la Soummam qui a été pour lui un échec. «C’est un congrès qui n’était pas représentatif. Il n’y avait ni les Aurès, ni la Wilaya V, ni la Fédération de France, ni la délégation extérieure, ni Boussouf. Les gens, au lieu d’économiser les vies humaines, de conserver l’outil de lutte, ont fait tout le contraire. Le groupe a mis tout le monde devant le fait accompli. On a opposé le politique au militaire, l’extérieur à l’intérieur. Or, il ne fallait pas créer ce dualisme mortel dans la révolution qui est un tout. Notre attitude était pour un congrès authentique», argue-t-il (voir El Watan du 15 février 2007).
Après l’indépendance, Ahmed Mahsas occupe plusieurs fonctions, dont celle, notamment, de ministre de l’Agriculture et de la Réforme agraire sous Ben Bella (1963). Après le coup d’Etat du 19 juin 1965, il fait un bout de chemin avec Boumediène avant de claquer la porte et s’exiler en France en 1966. Il met à profit son exil parisien pour reprendre ses études. Il obtient un diplôme en sociologie de l’université de la Sorbonne où il soutient une thèse de doctorat en 1978 sous le thème : «Le mouvement révolutionnaire en Algérie de la Première Guerre mondiale à 1954». Sa thèse sera éditée une année plus tard chez l’Harmattan. Il fonde, par ailleurs, avec Mohamed Boudia et d’autres opposants en exil, le Rassemblement unitaire des révolutionnaires (RUR). En 1977, il crée avec Tahar Zbiri et Kaïd Ahmed, le Rassemblement national pour la démocratie et la révolution (RNDR). En 1981, il rentre au bercail et devient conseiller éditorial au sein de l’Entreprise nationale du Livre (ENAL). En 1989, il renoue avec la politique en créant l’Union des forces démocratiques (UDF). Ahmed Mahsas est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Réflexion sur le mouvement d’unité arabe et ses perspectives (Paris, Impr. De Carthage, 1974), L’Autogestion en Algérie (éditions Anthropos, Paris, 1975) et L’Algérie : la démocratie et la Révolution (1978). Feu Ahmed Mahsas a été inhumé, lundi 25.02.2013, au cimetière El Alia, après la prière du dohr.*El Watan-25.02.2013.
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*L’architecte Oscar Niemeyer, l’homme qui aimait la Casbah, s’est éteint à Rio de Janeiro
Il avait fui la dictature militaire dans son pays pour venir trouver refuge en Algérie
L’architecte brésilien Oscar Niemeyer, qui a révolutionné l’architecture moderne dont la ville de Brasilia, est décédé le 5 décembre 2012 à Rio de Janeiro à l’âge de 104 ans. Il est connu aussi par beaucoup d’Algériens pour ses réalisations architecturales en Algérie. La disparition mercredi d’Oscar Niemeyer, un des plus célèbres architectes de ce siècle et du siècle dernier, a provoqué quelque pincements au cœur de sociologues et architectes algériens, qui avaient dans les années 1970-1980 étudié et travaillé sur sa conception de l’urbanisme, de l’architecture et des sociétés urbaines. Niemeyer, qui aimait flâner dans la vieille Casbah d’Alger durant la la décennie 1970 après avoir fui la dictature militaire dans son pays, le Brésil, a travaillé sur des projets d’architecture qui témoignent, aujourd’hui encore de son génie. A l’université d’Alger, au département des sciences sociales, ses œuvres et sa conception de l’architecture et de l’urbanisme étaient un ’’nectar’’ autant pour les étudiants que pour les enseignants. Pour l’Algérie, où il a fait de fréquents voyages et séjourné pour ses projets architecturaux, il a notamment réalisé l’université Mentouri 1971-1977 (Constantine), et l’université Houari-Boumediene (1974, USTHB).
Il a également dessiné et conçu l’école d’architecture d’El Harrach et, surtout, la salle omnisport du 5 juillet, la fameuse ’’Coupole’’. Cette salle omnisport, qui a notamment accueilli le leader de l’ANC Nelson Mandela, après la fin de l’Apartheid, fait partie des joyaux des complexes sportifs algériens.
photo: La Salle omnisport (la coupole) d’Alger
Qui est Niemeyer ? ’’Mon vrai nom est Oscar Ribeiro de Almeida de Niemeyer Soares. Ribeiro et Soares sont deux noms de famille d’origine portugaise, Almeida est arabe et Niemeyer allemand. Je dois avoir en outre un peu de sang noir et indien’’, racontait-il à ceux qui aimaient écouter sa lutte contre la dictature militaire brésilienne.
Oscar Niemeyer est né le 15 décembre 1907 à Rio, au sein d’une famille bourgeoise d’origine allemande, portugaise et arabe, Oscar Ribeiro de Almeida de Niemeyer Soares, a participé à la réalisation de plus de 600 œuvres en 70 ans de carrière.
Une vingtaine d’œuvres à travers le monde est encore en cours de réalisation dans divers pays. Il a construit avec l’urbaniste Lucio Costa et le paysagiste Roberto Burle Max, Brasilia, l’actuelle capitale du Brésil, inaugurée en 1960. Pour cette œuvre unique à l’époque, Brasilia ayant été construite en plein jungle, il avait obtenu le prix Pritzker, en fait le Nobel de l’architecture en 1988.
Niemeyer, qui aurait eu 105 ans le 15 décembre, était hospitalisé depuis le 2 novembre en raison de complications rénales et d’hémorragies intestinales. Il s’est éteint mercredi à l’hôpital Samaritano, qui avait indiqué que son état s’était aggravé du fait d’une infection respiratoire.
Ses obsèques auront lieu vendredi au palais de Rio de Janeiro, a annoncé le maire de la ville, Eduardo Paes.
Khalida Toumi, ministre de la Culture, a présenté jeudi à Alger ses condoléances à la famille d’Oscar Niemeyer. « Nous avons appris avec une grande tristesse le décès, à l’âge de 104 ans, du célèbre architecte brésilien de renommée mondiale, Oscar Niemeyer », écrit la ministre de la Culture dans un communiqué qui rend hommage à « l’empreinte » laissée en Algérie par l’architecte brésilien à travers ses œuvres.
« Son aventure algérienne, comme il aimait à le dire, a commencé dans les années 1970 : il répondait à l’appel d’Alger en dessinant les grandes œuvres de l’université Houari-Boumediene de Bab Ezzouar et celle de Constantine », rappelle Khalida Toumi.
La présidente brésilienne Dilma Rousseff a aussitôt déploré la perte d’un des génies du Brésil, le qualifiant aussi de « révolutionnaire » qui a toujours « rêvé d’une société plus égalitaire ».APS et plus-06.12.2012.
**Oscar Niemeyer fit la révolution en Algérie
Oscar Niemeyer est décédé mercredi à l’âge de 104 ans. Ses édifices, symbole de l’architecture moderne, ont marqué la seconde moitié du XXe et le début du XXIe siècles. En Algérie aussi, il a laissé son empreinte.
Oscar Niemeyer, le célèbre architecte brésilien, est mort mercredi à l’âge de 104 ans. Infatigable jusqu’à son dernier souffle, il avait imprimé sa marque non seulement dans son pays natal, avec la conception de la nouvelle capitale, Brasilia en 1960, mais dans le monde entier, et en particulier en Algérie. L’université Mentouri de Constantine, l’université de Bab Ezzouar, la coupole Mohamed Boudiaf, l’EPAU d’El Harrach, l’université de Tizi-Ouzou, c’était lui, et d’autres projets encore. Dans un communiqué, le ministère de la Culture a évoqué sa mémoire et surtout son «aventure algérienne, comme il aimait à le dire».
Elle a débuté «dans les années 1970 : il répondait à l’appel d’Alger en dessinant les grandes œuvres de l’université Houari Boumediène de Bab Ezzouar et celle de Constantine». Oscar Niemeyer aura marqué notre pays «à travers ses œuvres réalisées en Algérie et qui sont autant de références pour les jeunes générations d’architectes à l’échelle nationale et internationale», a poursuivi le ministère de la Culture, qui a évoqué également la fierté que «sa dernière esquisse concerne une œuvre en Algérie, la bibliothèque arabo-sud-américaine, dont l’étude est terminée et dont la réalisation sera lancée en 2013 dans la commune de Zéralda». C’est non seulement l’Algérie qui perd un homme qui, à sa manière, a marqué toute une époque, mais également son pays, le Brésil et les quatre coins de la planète où Oscar Niemeyer avait dessiné divers sites qui ont vu le jour.
Par ailleurs, le Brésil a prévu, hier, un grand hommage national pour l’architecte dans l’enceinte même de la ville qu’il avait dessinée : Brasilia. Une veillée du corps était prévue hier après-midi au palais du Planalto, où se trouve le cabinet de la présidente Dilma Rossef. Le corps était revêtu d’un costume bleu marine et d’une chemise à rayures, bleu marine également, sa tenue préférée. «Il est parti, mais restera toujours parmi nous, présent dans les lignes des bâtiments qu’il a plantés au Brésil et dans le monde», a écrit l’ancien président Luis Ignacio Lula da Silva. Oscar Niemeyer sera inhumé cet après-midi au cimetière Sao Joao Batista, à Botafogo (Rio de Janeiro, sa ville natale).*El Watan-07.12.2012.
photo: musé d’art niteroi
**Les réalisations d’Oscar Niemeyer
Oscar Niemeyer, né à Rio de Janeiro le 15 décembre 1907, est le plus célèbre des architectes brésiliens. Son œuvre, qui s’inscrit étroitement dans le mouvement du style international, tient une place majeure dans l’histoire de
l’architecture moderne.
Oscar Niemeyer devient connu après avoir participé au groupe d’architectes responsables de la conception du nouveau siège du ministère de l’éducation et de la santé à Rio de Janeiro pour le gouvernement de Getúlio Vargas, en 1936.
Lucio Costa a gagné le concours public du plan d’urbanisme de la nouvelle capitale, organisé en 1956. Le président
Juscelino Kubitschek fait alors appel à Niemeyer, qui a déjà participé avec Le Corbusier à la réalisation du siège de l’ONU à New York en 1952, pour concevoir les principaux équipements publics de la ville, dont la cathédrale, le Congrès national, les ministères, etc. Juscelino connaissait Niemeyer depuis son projet pour l’ensemble de Pampulha, Belo Horizonte, MG – Juscelino était à l’époque gouverneur de Minas Gerais.
Avec sa participation à la création de la nouvelle capitale administrative du Brésil, Brasilia, inaugurée le 21 avril 1960, la notoriété de l’architecte brésilien devient mondiale
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Réalisations à Brasilia (Brésil) [modifier]
Siège du Procureur général de la République (Sede da Procuradoria Geral da Republica) 2002
Tribunal suprême (Supremo Tribunal Federal) 2001
Association du Barreau du Brésil (Ordem dos Advogados do Brasil) 1997
Cour supérieure de justice (Superior tribunal de Justiça) 1989
Musée de Brasilia (Museu de Brasilia) 1988
Espaço Oscar Niemeyer 1988
Pantheon (Panteão) 1985
Memorial Juscelino Kubitschek 1981
Teatro Nacional Cláudio Santoro 1966-1981
Pont Costa e Silva 1973
Institut centrale des sciences (Instituto Central de Ciências) 1963-1971
Cathédrale de Brasilia (Catedral Metropolitana Nossa Senhora Aparecida) 1970
Siège des armées (Quartel-General do Exército) 1968
Ministère des Affaires étrangères (Palácio dos Arcos-Itamaraty) 1962
Palais présidentiel (Palácio do Planalto) 1960
Congrès national (Congresso Nacional) 1958-1960
Résidence présidentielle (Palácio da Alvorada) 1958
Chapelle Notre-Dame de Fatima (Igreja Nossa Senhora de Fátima-Igrejinha) 1958
Autres réalisations au Brésil
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Theater in city center, Duque de Caxias, RJ, BrasilMuseu de Arte Contemporânea de Niterói, 1991-1996 (Niterói, en face de Rio de Janeiro)
Torre Charles de Gaulle I et II (logements), 1994 (Rio de Janeiro)
Hôtel Horsa Nacional 1972 (Rio de Janeiro)
Fundação Getulio Vargas 1958 (Rio de Janeiro)
Casa das Canoas (maison) 1954 (Rio de Janeiro) ex Ministerio da Educação e Saude 1943 (avec Le Corbusier, L. Costa, A. Reidy, C. Leão, E.
Vasconcellos, J Moreira (Rio de Janeiro)
Auditorium 2005 (São Paulo)
Memorial da América Latina (São Paulo)
Edificio Italia 1965 avec F. Heep (São Paulo)
Résidence Copan 1957 (São Paulo)
Logements Eiffel (São Paulo)
Logements Montreal (São Paulo)
Parque do Ibirapuera 1954 (avec B.
Marx pour le paysage) (São Paulo)
NovoMuseu 2002 (Curitiba)
Teatro Estadual Maestro Francisco Paulo Russo 1991 (avec H. Penteado, H. Pasta) Araras)
Résidence Niemeyer 1954 (Belo Horizonte)
Église St François d’Assise 1940-1943 (Belo Horizonte)
Réalisations en France
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Siège du Parti communiste français 1965-1980 (Paris 19e arrondissement).
Bourse du travail 1980 (Bobigny).
Maison de la Culture du Havre 1978-1982 (Le Volcan, scène nationale). Accessible par un jeu de rampes, l’œuvre se compose de deux volumes courbes blancs en béton. Ils abritent un théâtre, une salle de cinéma, un auditorium, un hall d’exposition, des studios d’enregistrement, une salle polyvalente consacrée aux arts de la scène… En 2008, Oscar Niemeyer âgé de plus de cent ans, travaille toujours sur le futur aménagement des abords demandé par la ville du Havre.
Siège du quotidien L’Humanité Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) 1989.
Bureaux Niemeyer I, II, restaurant inter entreprises (Fontenay-sous-Bois).
Autres réalisations dans le monde [modifier]
Siège des Nations unies, New YorkLogements Hansaviertel 1957 (Berlin, Allemagne)
Maison Strick 1964 (Los Angeles, États-Unis)
Pestana Casino Park 1966 (Funchal, Madère)
Siège des Éditions Mondadori 1968 (Milan, Italie)
Siège des Nations unies 1952 (avec Le Corbusier, Wallace Kirkman Harrison, S. Markelius, Taylor, Soilleux
& Overend, G. Brunfaut, Studio E. Cormier, Ssu-Ch’eng Liang, N. D. Bassov, Sir H. Robertson, J. Vilamajo) (New York, États-Unis)
Université Mentouri 1971-1977 (Constantine, Algérie)
Bâtiment universitaire Eshkol Tower 1976 (Haifa, Palestine)
Université Houari-Boumédienne 1974 USTHB, (Alger, Algérie)
Foire internationale 1968-1974 (Tripoli, Liban)
Salle omnisport « coupole » du complexe olympique (Alger, Algérie)
École polytechnique d’architecture et d’urbanisme (Alger, Algérie)
Centre culturel international Oscar Niemeyer (Avilés, Asturies, Espagne)
*source: zarzara.etudions.net
photo: juscelino kubitschek momorial
**Le Brésil rend hommage à Niemeyer, le « poète des courbes »
Le Brésil a rendu jeudi un hommage national à Oscar Niemeyer à Brasilia, capitale futuriste surgie de la vision de cet architecte majeur du XXe siècle mort mercredi à l’âge de 104 ans.
Transportée par avion depuis Rio de Janeiro, la dépouille d’Oscar Niemeyer, a traversé les larges avenues de Brasilia, sur le toit d’un camion de pompiers escorté par des motards.
Le cercueil, recouvert du drapeau du Brésil, a été porté par des militaires en tenue d’apparat à l’intérieur du Palais du Planalto, l’un des bâtiments emblématiques de l’architecte et siège de la présidence, où l’attendaient les plus hautes autorités de l’Etat.
La présidente Dilma Rousseff, le visage fermé, a applaudi l’arrivée du cercueil, avant de s’en approcher, en tenant par le bras la veuve d’Oscar Niemeyer, Vera Lucia Cabrera.
Les personnalités, dont la quasi-totalité des ministres, ont défilé devant le cercueil du « poète des courbes ». De nombreux membres de la famille assistaient à la cérémonie.
Le Palais du Planalto a ensuite été ouvert au public, où les habitants de Brasilia ont rendu un dernier hommage au « père » de leur ville.
Dans la soirée, le corps d’Oscar Niemeyer devait être ramené par avion -un mode de transport qu’il détestait et avait évité toute sa vie- vers sa ville natale de Rio de Janeiro.
L’architecte sera inhumé vendredi dans l’intimité à Rio, au cimetière de Botafogo, après un ultime hommage des cariocas à l’Hôtel de ville.
« Je suis triste. C’est l’âme de Brasilia qui s’en est allée. En même temps, je ne connais personne qui ait eu une vie aussi remplie. Il a travaillé pendant 70 ans et réalisé tous ses rêves », a témoigné dans la matinée une Brésilienne originaire de Brasilia, Rita Siriaka.
« Le Matisse de l’architecture »
Inspiré dans sa jeunesse par Le Corbusier, Niemeyer, qui a su imprimer des courbes sensuelles au béton, a reçu l’hommage des plus grands architectes actuels.
Il était le « Matisse » de l’architecture, selon le Français Jean Nouvel. La Britannique d’origine irakienne Zaha Hadid, a salué le « virtuose » à la « sensibilité spatiale » qui l’a « encouragée sur la voie d’une architecture d’une fluidité totale ».
« Il m’a appris que l’architecture est importante, mais que la vie est plus importante et, en fin de compte, il laisse son architecture en héritage. Comme l’était l’homme lui-même, elle est éternellement jeune », a pour sa part commenté le Britannique Norman Foster.
Plusieurs pays, comme l’Algérie, Cuba et la France, ont également rendu hommage à Niemeyer. Ce communiste de coeur a notamment construit le siège du Parti communiste français à Paris où il s’était exilé pendant la dictature militaire au Brésil.
Le président français François Hollande a salué « l’homme engagé dont les convictions ont toujours été mises au service de son talent ».
L’ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva s’était dans la matinée « joint au Brésil tout entier dans le deuil ».
« La monumentale Brasilia, où il a laissé la marque de son art et concentré ses rêves d’une ville qui puisse abriter avec tendresse et confort pauvres et riches, hommes ordinaires ou extraordinaires, sera toujours l’expression maximale de son génie et de sa générosité », avait-il commenté.
Niemeyer répétait qu’être centenaire « était une merde » et que sa seule joie était de voir un Brésil devenu plus « égalitaire grâce à Lula » (2003-2010).
Né le 15 décembre 1907 à Rio, dans une famille bourgeoise d’origine allemande, portugaise et arabe, Oscar Ribeiro de Almeida de Niemeyer Soares, a participé à la réalisation de plus de 600 oeuvres en 70 ans de carrière, dont le siège de l’ONU à New York, ou le sambodrome à Rio de Janeiro.
« Du retard dans mon travail »
C’est le président Juscelino Kubitschek, qui lui donnera « la joie » de construire ex-nihilo Brasilia, avec l’urbaniste Lucio Costa et le paysagiste, Roberto Burle Marx.
« On voulait faire des immeubles qui provoquent une certaine stupeur parce qu’ils étaient différents », avait-il déclaré dans une interview à l’AFP.
Inaugurée le 21 avril 1960, Brasilia, dont il a réalisé les bâtiments phares, lui a fait remporter d’innombrables prix, comme le Pritzker (le Nobel d’architecture) en 1988.
Le quotidien O Globo a publié une photo du patriarche, son éternel cigarillo à la main, scrutant la plage de Copacabana depuis la baie vitrée arrondie de son atelier de Rio.
Sa veuve Vera Lucia Cabrera, 66 ans, a confié que pendant son hospitalisation, il lui disait: « je dois sortir, j’ai du retard dans mon travail ». AFP-06.12.2012.
*Le général Giap, héros de l’indépendance vietnamienne, est mort
vendredi 4 octobre 2013 à l’âge de 102 ans.
Il avait battu la France en 1954 et les Américains en 1975
Il était considéré comme l’un des plus importants stratèges militaires de l’Histoire
**Il était un des grands amis de l’Algérie
Le général Vo Nguyen Giap, héros militaire de l’indépendance vietnamienne et artisan de la débâcle française à Dien Bien Phu, est décédé vendredi à l’âge de 102 ans. Giap, dernier dirigeant historique du Vietnam encore en vie, était une des figures les plus adorées de la population après le fondateur du Parti communiste du Vietnam Ho Chi Minh. Grand ami de l’Algérie, le général Giap avait effectué à plusieurs reprises des visites en Algérie
Il avait réussi grâce à son génie et ses tactiques militaires à défaire aussi bien la France que les Américains, successivement dans la bataille de Diên Biên Phu en mai 1954 et la chute de Saigon en avril 1975.
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«Repose en paix, héros du peuple. Tu seras toujours notre plus grand général», a écrit un internaute sur Facebook, un des nombreux témoignages inondant les réseaux sociaux avant même l’annonce officielle de sa mort.
Considéré comme l’un des plus importants stratèges militaires de l’Histoire, cet autodidacte formé à coups de lectures avait réussi grâce à ses tactiques à défaire aussi bien les Français que les Américains.
En 1954, il avait ainsi infligé dans la «cuvette» de Dien Bien Phu (nord-ouest) une cuisante défaite aux troupes colonisatrices françaises, événement fondateur de l’émergence d’un Vietnam indépendant et de la fin de la domination française en Indochine.
Et pendant les vingt années qui ont suivi, ce fils de paysan lettré, à la maîtrise impeccable du français, avait continué de diriger ses troupes pendant la guerre du Vietnam contre les Américains et leurs alliés du Sud-Vietnam, jusqu’à la prise de Saïgon le 30 avril 1975.*source:AFP-04.10.2013.
**Giap, incontestablement le plus grand symbole de la lutte anticolonialiste et anti-impérialiste, il a défait l’arrogance de ceux qui se croyaient invincibles, indéboulonnables. Il restera un exemple unique pour tous ceux qui, craignant la puissance militaire et/ou policière des oppresseurs, hésitent à se soulever, à combattre, à mettre fin au joug que les puissants imposent sans vergogne aux faibles. Il a vaincu, les armes à la main, le nec plus ultra des serviteurs des soldatesques occidentales. Ironie du sort, il les aura aussi symboliquement enterrés les uns après les autres : Bigeard, Westmoreland, Mc Namara, et beaucoup d’autres, comme quoi la Révolution peut faire vivre plus longtemps que la réaction….. Merci pour tout M. Giap !*mediapart.fr-04.10.2013
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* «Le colonialisme est un mauvais élève!»
Cette phrase a été prononcée par le héros de Diên Biên Phu, lors de sa visite à Alger durant les années 1970.
Avec la disparition du général Vo Nguyen Giap, c’est une partie de l’histoire de l’Asie, et singulièrement celle du Vietnam, qui est partie avec lui. Mort hier à l’âge de 102 ans – il est né le 25 août 1911 à An Xá (actuel Vietnam) le général Vo Nguyen Giap, décédé hier, a été l’architecte des victoires du Vietnam contre la France et les Etats-Unis, succès qui ont fait de lui une icône populaire malgré une carrière politique brisée par le régime communiste. En la personne du général Vo Nguyen Giap, l’Algérie perd un grand ami et un homme qui a fait honneur aux luttes des peuples contre le colonialisme et la domination étrangère. C’est d’ailleurs en Algérie, lors d’un de ses nombreux séjours à Alger, dans les années 1970, qu’il eut ces mots définitifs à propos de la colonisation en affirmant que le colonialisme était «un mauvais élève». Et il savait de quoi il parlait lui qui remporta une retentissante victoire contre l’armée française dans la bataille de Diên Biên Phu (1954), laquelle, outre la défaite et la débâcle française et son départ d’Indochine, sonna le glas de la colonisation occidentale d’une manière générale dans cette région du monde et plus tard en Afrique.
Le général reste, à ce jour, un exemple unique d’un autodidacte – ce n’était pas un militaire de carrière – qui s’est élevé au rang de plus important stratège de l’histoire militaire du XXe siècle. En effet, Vo Nguyen Giap, avant de devenir un stratège militaire hors normes était….professeur d’histoire dans un lycée de Hanoï. Toutefois, très jeune il endossa la militance contre la présence française. Il est éduqué dans un lycée français et participe précocement au mouvement communiste dans les années 1930. Il connaîtra dès lors les geôles françaises Parallèlement à son militantisme politique, il poursuit ses études sous la direction du professeur réunionnais, Raphaël Barquisseau. En 1937, Giap entre comme professeur d’histoire à l’école Thang-Long à Hanoï et rejoint le PC vietnamien en 1939.
C’est cet historien qui maîtrise parfaitement le français qui va faire valoir dans la guerre son extraordinaire génie militaire dont il en démontrera la valeur dans la fameuse bataille en 1954 de Diên Biên Phu où il humilia l’armée française menée par une brochette de généraux – Philippe Leclerc de Hauteclocque, Jean Etienne Valluy, Roger Baizot, Marcel Carpentier, Jean de Lattre de Tassigny, Raoul Salan et notamment le général Henri Navarre, son vis-à-vis direct lors de cette bataille historique – qui se sont succédé à sa tête sans – sans réussir à stopper les soldats vietnamiens conduits par Giap. Le général Giap réédita son exploit contre les armées américaines une vingtaine d’années plus tard qu’il bouta hors du Sud-Vietnam après la chute de Saïgon le 30 avril 1975.
En fait, le général Vo Nguyên Giap qui est entré dans l’histoire militaire et les études militaires et stratégiques de son vivant, gagna l’estime de tous et était admiré y compris par ses adversaires d’hier tels que les généraux français, Raoul Salan et américain William Westmoreland. Or, ce qui met un peu ce militaire atypique «général autodidacte», comme il se qualifiait lui-même, n’a fait aucune école ou académie militaire. «Quand j’étais jeune, je rêvais un jour de voir mon pays libre et unifié», racontera plus tard, dans un entretien à la chaîne de télévision publique américaine PBS, celui qui sera le dernier dirigeant historique du Vietnam encore en vie. «Ce jour-là, mon rêve est devenu réalité (…). C’était comme tourner une page sur un chapitre de l’histoire.» Toutefois, malgré tout ce qu’il apporta à son pays – particulièrement la liberté et l’indépendance – Giap sera écarté sans ménagement du pouvoir par la hiérarchie du Parti communiste du Vietnam. Il n’en reste pas moins le symbole emblématique du Vietnam avec l’icône et fondateur du Viet Minh (le Parti communiste du Vietnam, PCV) Ho Chi Minh C’est ainsi que le général Giap perd son fauteuil à la Défense en 1980 puis est exclu du Bureau politique en 1982 avant d’être définitivement rayé du listing du Comité central du PC en 1991. Triste fin pour celui qui a mis à la raison des militaires sortis des plus prestigieuses académies militaires de France et des Etats-Unis.
Dans une rare sortie publique, il dénonça en 2006 le fait que le PCV soit «devenu un bouclier pour les responsables corrompus».*L’Expression-05.10.2013
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***Il restera dans l’histoire l’un des grands chefs de guerre du XXe siècle, le seul à avoir successivement défait la France et tenu tête aux Etats-Unis d’Amérique. Le général Vo Nguyên Giap est mort vendredi 4 octobre 2013 à l’âge de 102 ans.
La prise du camp retranché français de Diên Biên Phu en mai 1954 et la chute de Saigon en avril 1975 demeurent les faits d’armes de ce leader au calibre exceptionnel : autorité personnelle, génie de la logistique, tacticien hors pair. Ces succès, indéniables, font du général Vo Nguyên Giap le dernier d’une lignée de grands stratèges vietnamiens qui, au fil des siècles, ont barré avec succès la route du Sud aux Chinois après les avoir chassés de leur sol. Pour sa part, Giap a largement contribué à faire échouer le retour des Français au Vietnam et, dans la foulée, en pleine Guerre froide, à casser la relève que voulaient assurer les Américains.
Né le 25 août 1911 dans un village du Vietnam central, issu d’une famille de modestes lettrés, Giap a vécu sa jeunesse dans une atmosphère de nationalisme militant : démêlés avec la Sûreté française, dont deux années en prison, de 1930 à 1932. Il passe son bac (français) en 1934, puis enseigne l’histoire et le français à Hanoï, au lycée Thang Long, creuset de militants anticolonialistes. En 1937, à l’époque du Front populaire, il adhère au PC clandestin vietnamien.
Dès lors, son itinéraire est tracé. En mai 1940, en compagnie de Pham Van Dông, futur premier ministre (1954-1986), Giap se rend en Chine pour y rencontrer, pour la première fois, Hô Chi Minh, fondateur du PC en 1930. Il a épousé en 1939 une militante originaire de la même province que lui, qui lui a donné un enfant en 1940. Il ne la reverra jamais : peu de temps après son départ, elle est arrêtée par la Sûreté française. Vicieusement torturée, elle meurt en prison, dit-on, en se suicidant. Giap ne l’apprendra que quelques années plus tard.
Au Lycée Thang Long, à la veille de la seconde guerre mondiale, ses élèves l’avaient surnommé « le général » ou bien, plus précisément, « Napoléon ». Si Giap s’est nourri des expériences de ses illustres prédécesseurs qui, au fil des siècles, ont infligé de cinglantes défaites aux envahisseurs chinois, il a aussi étudié dans le détail les campagnes de Bonaparte. Les premiers lui ont appris l’art d’utiliser le terrain, de s’adosser à la cordillère indochinoise, d’assurer ses arrières, d’attirer dans des pièges ses adversaires.
Des tactiques de Bonaparte, Giap a retenu en particulier « l’effet de surprise ». En ce qui concerne Diên Biên Phu, nous a-t-il raconté un demi-siècle plus tard, « le chef de nos conseillers chinois s’était prononcé pour une attaque rapide » du camp retranché français situé dans une plaine limitrophe du Laos. L’attaque est fixée au 25 janvier 1954, à 17 heures, soit peu avant la tombée de la nuit. A la dernière minute, Giap s’accorde un délai supplémentaire de 24 heures. Puis il « donne l’ordre de retirer les troupes, y compris l’artillerie « . » La décision la plus difficile de ma carrière de commandant en chef ».
Pourquoi ? « Pour attaquer, j’ai attendu d’entendre à la radio le général Navarre déclarer que la marée Vietminh est étale… », nous a-t-il expliqué. Navarre est alors le chef du corps expéditionnaire français en Indochine et c’est lui qui a décidé d’établir un camp retranché proche de la frontière entre le Laos et le Vietnam pour y attirer les divisions du Vietminh. « Etale », répète Giap en souriant. « Et je suis passé à l’action ! » Le 23 mars. Le PC du général de Castries, commandant du camp retranché, sera occupé le 7 mai, moins de deux mois plus tard.
Giap nous a également rapporté le développement suivant. Quelques semaines avant l’ultime « offensive générale » communiste qui se terminera avec la capitulation de Saigon le 30 avril 1975, la rade stratégique de Danang, dans le centre du pays, est encerclée par les troupes communistes. « Le gouvernement de Saigon, celui de Nguyên Van Thiêu, a donné l’ordre au chef local, le général Ngô Quang Truong, de tenir ‘jusqu’à la mort’. Je donne l’ordre à la division 312 d’attaquer Danang. Son commandant me répond : ‘L’ennemi est assez fort, je vous demande sept jours’. Je lui dis : ‘Je prévois que Ngô Quang Truong va se retirer par la mer. Combien de temps lui faudra-t-il ?’ ».
« Au moins trois jours », finit par lui répondre, en communication radio, le chef de la 312. « Alors, je vous donne trois jours. Ordre est donné aux troupes de se déplacer en plein jour, de descendre la RN1. Vous serez bombardés par l’artillerie de la marine adverses, mais cela n’est pas grave », dit Giap. « Ainsi, a-t-il poursuivi, non seulement la poche de Danang est réduite mais nous avons disposé de plusieurs divisions supplémentaires pour l’attaque finale de Saigon ».
« Je leur ai simplement dit : ‘foncez sur Saigon !’ ». Une fois de plus, l’effet de surprise, la « concentration des troupes », « l’audace », voilà ce que Giap a également retenu de son analyse des campagnes de Bonaparte (il ne parle pas de Napoléon Ier, l’empereur, le politique, qui le fascine nettement moins).
CONFIANCE TOTALE DE SES LIEUTENANTS
Créée seulement à la fin de seconde guerre mondiale, l’armée du Vietminh s’exécute sans broncher. En 2004, à notre grand étonnement, Giap s’est exclamé : « Le retour de l’île d’Elbe, c’est formidable ! », dans une allusion aux troupes royales envoyées par Louis XVIII pour barrer la route à l’empereur et qui, au lieu de le faire, se rallient à ce dernier. Pour Giap, c’est un clin d’œil aux rapports qu’il a établis avec ses propres lieutenants : ils lui obéissent au doigt et à l’œil, ils lui font une totale confiance.
Giap s’est également avéré un génie de la logistique. Il nous a rappelé un jour la formule utilisée par Bonaparte lors de la campagne d’Italie : « Là où une chèvre passe, un homme peut passer ; là où un homme passe, un bataillon peut passer ». « A Diên Biên Phu, avait-il poursuivi, pour livrer un kilo de riz aux soldats qui menaient le siège, il fallait en consommer quatre pendant le transport. Nous avons utilisé 260 000 porteurs, plus de vingt mille bicyclettes, 11 800 radeaux, 400 camions et 500 chevaux ». Sous protection d’une forêt dense, les pièces d’artillerie du Vietminh ont été démontées pour être acheminées sur les collines qui surplombent le camp retranché, où elles ont été réassemblées.
Toutefois, dans le domaine de la logistique, la réalisation la plus étonnante a été, dans les années 60, la « piste Hô-Chi-Minh », immense dédale de pistes abritées dans la jungle et de boyaux qui descendent du nord vers le sud en empruntant le sud laotien et le nord-est cambodgien afin de contourner le dispositif de défense américain dans le Sud. Une « voie à sens unique », diront plus tard les bô dôi, les bidasses nord-vietnamiens. Mais les Américains ne parviendront jamais à couper cette ligne de ravitaillement – hommes, munitions, matériels, chars, blindés – même en recourant à des bombardements massifs, aux défoliants, aux parachutages de centaines de milliers de mines et de pièges anti-personnels.
un compagnon D’HÔ CHI MINH
Toutefois, personne n’est prophète à domicile et Giap en fera l’amère expérience. Père d’une indépendance qu’il a proclamée le 2 septembre 1945 devant une foule enthousiaste d’un million de gens à Hanoï, Hô Chi Minh a toujours dû composer avec les éléments intransigeants qui dominent le politburo du PC vietnamien. A partir du milieu des années 60, son autorité se dilue. Il devient une icône sans grande influence plusieurs années avant sa mort en 1969. Le général Giap perd son principal point d’appui.
Entre Giap et Lê Duân, éternel secrétaire général du PC, le torchon brûle dès 1966, à telle enseigne que, quand les communistes attaquent une centaine de villes du Sud en 1968 – la fameuse offensive du Têt –, Giap a été envoyé en Europe de l’Est. Il ne sera rappelé au commandement en chef, avec tous pouvoirs, qu’en 1972 pour organiser avec succès la défense du Nord, notamment de Hanoï, contre les terribles bombardements aériens américains auxquels participent les B-52, forteresses volantes.
La victoire de 1975 place Giap sur la touche, à l’exemple d’autres stratèges vietnamiens, jugés trop brillants et trop influents pour ne pas être dangereux. Ce fût notamment le cas, au début du XVe siècle, de Nguyên Trai, fin lettré et grand général, condamné à l’exil intérieur pour ne pas faire d’ombre à son empereur, Lê Loi.
En 1976, année de la réunification officielle du Vietnam, Giap perd le commandement des forces armées. Quatre ans plus tard, le ministère de la défense lui est retiré. Lors du Ve Congrès du PC, en 1982, il n’est pas réélu au bureau politique. En public, Giap ne dit jamais rien et continue d’avoir recours à la langue de bois du communiste discipliné. On le montre aux anniversaires des victoires et ses propos sont censurés. Il lui arrive de passer des mois sans apparaître en public. La propagande officielle lui refuse même la reconnaissance du rôle décisif qu’il a joué dans la victoire de 1975, en transformant, de main de maître, le repli des troupes du Sud en débâcle.
Quand Lê Duc Tho – l’un des ténors du noyau dur du PC et le vis-à-vis de Henry Kissinger lors des négociations de Paris – s’éteint en 1990, Giap tente de reprendre en mains le parti. Mais sa tentative, à l’époque de l’effondrement du Mur de Berlin, fait long feu. Au cours d’un débat à huis clos du Comité central du PC, un délégué lui arrache même des mains un micro, selon le général Pham Xuân Ân (1927-2006). En 1996, Giap est chassé du Comité central et perd, six mois plus tard, son portefeuille de vice-premier ministre en charge de superviser l’économie.
RETOUR SUR LA SCÈNE POLITIQUE
Puis, le temps fait son œuvre, de nouvelles générations de dirigeants se mettent en place, l’information circule plus librement avec le développement exponentiel de la Toile. Giap est toujours là. Il retrouve des coudées plus franches. Comme il a gardé toute sa tête, il en profite pour dire de temps à autre son mot. C’est le cas lorsqu’éclate, en 2009, la controverse sur l’exploitation par des Chinois des énormes gisements à ciel ouvert de bauxite sur les hauts plateaux du Sud.
Les Français, puis les Soviétiques, avaient refusé de le faire, de peur de provoquer un désastre écologique. Giap écrit son hostilité à ce projet à deux reprises au bureau politique. Il connaît le dossier : il était encore ministre, en charge de l’économie, quand, au début des années 90, les experts soviétiques sont venus établir leur rapport. La campagne contre l’exploitation de la bauxite place le gouvernement sur la défensive et le contraint à des ambitions plus modestes.
Devenu centenaire en 2011, très affaibli physiquement, souvent sous perfusion et hospitalisé, Giap ne s’est pratiquement plus manifesté. Entre-temps, comme tous les Vietnamiens qui ont mené une vie censée être exemplaire, Giap a commencé, de son vivant, à faire l’objet d’un culte. Il est en passe de devenir un génie tutélaire. Pour ne pas être de reste, le gouvernement a décidé, en 2012, de lui consacrer un musée.
Hô Chi Minh a eu un réflexe de génie. Quand Giap est allé le rejoindre en juin 1940 dans le sud de la Chine, il n’était âgé que de 29 ans et n’avait aucune formation militaire. Comment le révolutionnaire déjà chevronné – l’oncle Hô avait alors la cinquantaine – a-t-il deviné que le jeune militant avait l’étoffe d’un grand capitaine ? Hô lui a confié la formation des forces d’autodéfense puis la fondation de l’armée populaire vietnamienne. Dès 1948, il en a fait un général de corps d’armée, rang que Giap occupait encore le jour de sa mort.
**Jean-Claude Pomonti-Le Monde-04.10.2013
Décès de Henri Alleg à Paris à l’âge de 91 ans,
journaliste français qui avait dénoncé la torture pendant la guerre d’Algérie
un ardent militant pour l’indépendance de l’Algérie
**Henri Alleg s’est éteint hier à l’âge de 92 ans. Ardent militant, il a lutté pour l’indépendance de l’Algérie depuis son arrivée à Alger en 1939. El Watan Week-end revient sur la relation qu’Henri Alleg entretenait avec l’Algérie, son pays, puisqu’il était de nationalité franco-algérienne.
«Dans cette immense prison surpeuplée, dont chaque cellule abrite une souffrance, parler de soi est comme une indécence. Au rez-de-chaussée, c’est la ‘‘division des condamnés à mort’’ .» C’est par ces mots qu’Henri Alleg décrit les souffrances de la torture infligée par les tortionnaires français lors de la guerre de Libération nationale. Plus qu’une expérience personnelle, l’auteur traite de la souffrance de tout un peuple. Son autobiographie La question (1958) reste, aujourd’hui encore, un manifeste pour toutes les luttes contre le colonialisme et l’utilisation de la torture. L’historien français Alain Ruscio, qui a travaillé aux côtés d’Henri Alleg, affirme : «La question ne se limite pas à l’Algérie. Aujourd’hui encore, elle trouve tout son sens quand on parle de lieux comme Guantanamo, par exemple.» Arrivé en Algérie en 1939, son engagement aux côtés du Parti communiste algérien a été instantané. Mustapha Boutadjine, qui a rencontré Henri Alleg à de nombreuses reprises, nous explique : «Henri est un grand humaniste, il s’est engagé pour l’indépendance algérienne car il était convaincu de la justesse de cette cause. Pour moi, il est plus Algérien que certains Algériens.» Son engagement était sans faille et se faisait menaçant, notamment à travers la ligne éditoriale qu’il a donnée au quotidien Alger républicain, résolument anticolonialiste. Le journal est interdit en 1955 et deux ans plus tard, Alleg est arrêté, torturé puis emprisonné. C’est d’ailleurs dans ces circonstances qu’il écrira La question.
Algérien
Pour Alain Ruscio, Henri Alleg «était le symbole d’un espoir un peu décalé au vu de la situation coloniale. Il voulait que toutes les sphères de la société coloniale soient unies. C’était un projet très courageux et original». Alleg a en effet toujours milité pour l’égalité au sein de la société algérienne. Sa décision de prendre la nationalité algérienne après l’indépendance n’a été que la conséquence logique de son engagement. Malgré son départ forcé en 1965, après la prise de pouvoir de Houari Boumediène, «il restait très attaché à l’Algérie et suivait de près l’actualité. Il est revenu à de nombreuses reprises après cela d’ailleurs», révèle Mustapha Boutadjine alors qu’Alain Ruscio ajoute : «Même s’il ne le disait pas ouvertement, Henri se sentait concerné par les problèmes que soulève la presse algérienne. L’Algérie n’a pas pris la direction qu’il avait rêvée pour elle, mais il savait que ce n’était pas à lui de donner des leçons.» La sagesse qui transparaît dans ce dernier témoignage fait en réalité écho à la modestie et à l’humilité, autant de valeurs qui distinguaient l’homme en toute circonstance. «Malgré toute son expérience, il savait rester simple et très modeste», indique Mustapha Boutadjine qui n’hésite pas d’ailleurs à comparer Henri Alleg, dans ses écrits et ses opinions à Frantz Fanon. Rosa Moussaoui, journaliste à l’Humanité et qui a eu la chance de travailler aux côtés d’Henri Alleg, retiendra «la douceur avec laquelle il était capable d’exprimer ses convictions».
Hommage
Ainsi, au-delà de son engagement politique en Algérie, celui qui est décrit comme étant «d’un humanisme extraordinaire» par H. Boutadjine et R. Moussaoui, s’est illustré par son abnégation à faire de la torture un fait impardonnable dans le monde entier, et ce, jusqu’à sa mort. Autant de raisons qui rendent l’hommage à Henri Alleg nécessaire. Evidemment, ne pas abandonner son combat et ses opinions est une manière de ce faire, comme le rappelle Rosa Moussaoui. Pour sa part, Alain Ruscio insiste sur «la nécessité de mettre la lumière sur ces quelques Européens, qui n’étaient pas du tout nombreux, à s’être opposés à la puissance coloniale et à avoir lutté aux côtés du peuple algérien, comme Henri lui-même mais aussi son épouse Gilberte, qui a été un soutien pour lui, en toute circonstance». Une analyse qui fait écho aux dernières phrases d’Alleg dans La question : «Tout cela, je devais le dire pour les Français qui voudront bien me lire. Il faut qu’ils sachent que les Algériens ne confondent pas leurs tortionnaires avec le grand peuple de France, auprès duquel ils ont tant appris et dont l’amitié leur est si chère.» En outre, lorsque nous interrogeons M. Boutadjine sur l’éventualité d’avoir une place au nom d’Henri Alleg en Algérie, à l’image de Maurice Audin, celui-ci surenchérit : «Une place ? Oui pourquoi pas. Au risque de paraître présomptueux, je dirais même un boulevard en son hommage. C’était un grand homme, un grand Algérien.» Cependant, pour lui, la priorité est de le réhabiliter dans l’histoire et «faire que les jeunes générations soient au fait de l’œuvre d’Alleg, de son engagement et son combat».
Extraits de l’entretien accordé par Henri Alleg. le 1er novembre 2004 à El Watan :
L’arrivée d’Alleg en Algérie
C’est avec un état d’esprit un peu vierge sur les grandes questions politiques que je suis arrivé en Algérie. L’Algérie devait être une étape d’un voyage à travers le monde. Les circonstances ont fait que je suis resté. Il n’y avait plus de bateau. C’était la guerre. Je me suis lié, ce qui était, à l’époque, une chose exceptionnelle, avec des jeunes Algériens. Parler de l’indépendance de l’Algérie ne me bouleversait pas du tout, alors que c’était un mot tabou. Il coûtait cher aux Algériens de le prononcer.
Journal Alger républicain
A partir de 1950, Alger républicain est devenu un vrai journal algérien, avec le souci de ne pas se couper de la population européenne, qui pouvait être amenée à comprendre que l’intérêt des Européens qui n’étaient pas des colonialistes, c’était de se joindre aux Algériens exploités. Il n’y avait pas d’horaires de travail, pas de vacances, les salaires étaient ridicules quand ils étaient payés. Quand il y avait une souscription et qu’on disait : «Il faut absolument qu’on obtienne de l’argent, sans cela on est étranglés», il aurait fallu prendre des photos des gens qui faisaient la queue devant la caisse, avec des ouvriers, des dockers, des femmes qui apportaient des bijoux… Cet amour des Algériens pour ce journal venait du fait qu’ils savaient que le journal ne leur racontait pas des histoires.
Post-62
Je savais qu’il y aurait des difficultés qui gêneraient l’application de ce à quoi officiellement l’Algérie s’était engagée. Je n’étais pas étonné, mais je me disais que la lutte continuait et que toutes ces idées retardataires seraient balayées. Les gens qui pensaient comme moi n’étions pas déçus, mais peinés de voir que les choses n’allaient pas aussi vite que nous voulions, mais on gardait l’idée que les choses évolueraient dans le bon sens. C’était une période où il y avait beaucoup d’illusions sur le fait que l’Algérie allait de l’avant. C’était le Cuba de l’Afrique. Le coup d’Etat a mis les choses à nu. L’Algérie n’était pas ce qu’on disait.
Henri Alleg et l’Algérie :
Octobre 1939 : Henri Alleg s’installe en Algérie où il devient un ardent militant au sein du Parti communiste algérien.
1951 – 1955 : Il est directeur du quotidien Alger républicain jusqu’à l’interdiction de celui-ci par les autorités françaises.
12 juin 1957 : Il est arrêté par la 10e division parachutiste au domicile de son ami Maurice Audin, avant d’être emprisonné et torturé à El Biar.
1958 : Il publie son œuvre autobiographique La Question dans laquelle il relate la torture dont les civils algériens étaient victimes.
1962 – 1958 : Après les Accords d’Evian, il revient en Algérie où il refonde Alger républicain, avant le coup d’Etat de Boumediene qui l’oblige à repartir en France.
2003 : Il revient en Algérie dans le cadre du documentaire «Un rêve algérien» du réalisateur français Jean-Pierre Lledo qui le suit dans ses chaleureuses retrouvailles avec l’Algérie.
2005 : Il cosigne une lettre au président français de l’époque, Jacques Chirac, en faveur de la reconnaissance de l’abandon des harkis par la France.
Amrane Mahfoud Medjani *El Watan-19.07.2013
**Le journaliste français et militant communiste Henri Alleg, premier à dénoncer la torture pendant la guerre d’Algérie, est décédé mercredi à Paris à l’âge de 92 ans, a-t-on appris auprès du quotidien français l’Humanité.
Dans un livre « La Question », publiée en 1958, il dénonçait le recours à la torture par l’armée française engagée depuis 1954 dans une lutte avec les indépendantistes algériens. Ce livre-témoignage avait été saisi au lendemain de sa parution.
Né en juillet 1921 à Londres de parents juifs polonais ayant fui les pogroms, Henri Salem, dit Alleg, arrive en avril 1940 à Alger et adhère un an plus tard au parti communiste algérien (PCA), dont il est membre du comité central jusqu’à sa dissolution en 1955. Il dirige le quotidien « Alger républicain », organe du PCA, de février 1951 à juillet 1955, date de son interdiction.
Arrêté en 1957 en pleine bataille d’Alger et torturé, puis condamné en 1960 à dix ans de travaux forcés en France, il s’évade de prison un an plus tard et regagne la capitale algérienne. Il refonde alors Alger Républicain jusqu’à son sabordage après la chute du président Ben Bella. Henri Alleg, adhérent au PCF, auquel il restera fidèle jusqu’à la fin de sa vie, a été journaliste à l’Humanité de 1966 à 1980.
Cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie (1962), le président François Hollande avait reconnu fin 2012 solennellement devant le Parlement algérien les « souffrances que la colonisation française » a infligées au peuple algérien. Le chef de l’Etat avait à l’époque prononcé à plusieurs reprises le mot « torture ». *AFP-18.07.2013
*Un témoin de la guerre d’Algérie
C’est le quotidien L’Humanité, dont il fut secrétaire général, qui a annoncé la mort à 92 ans du journaliste et militant communiste Henri Alleg, auteur de La Question (1958) qui dénonçait la torture pendant la guerre d’Algérie. Lui-même l’avait subie.
Henri Alleg n’était pas son vrai nom, il l’a pris lors de son passage à la clandestinité pendant la guerre d’Algérie pour ne plus être Harry Salem, né en juillet 1921, de parents juifs polonais ayant fui les pogroms. Henri Salem, dit Alleg, arrive à Alger en avril 1940 et adhère très vite au Parti communiste algérien dont il reste membre jusqu’à sa dissolution en 1955.
Journaliste, il dirige le quotidien Alger républicain de 1951 à 1955, date de son interdiction. Mais en 1957, en pleine bataille d’Alger, Henri Alleg est arrêté, torturé et condamné en 1960 à dix ans de travaux forcés en France. Un an plus tard, il s’évade et regagne la capitale algérienne.
Entre-temps, il écrit La Question, un ouvrage dans lequel il dénonce la torture pratiquée pendant la guerre d’Algérie et livre le récit des sévices qu’il a subis lorsqu’il était aux mains des parachutistes français. Lors de sa parution aux éditions de Minuit en 1958, La Question est saisi. Si le livre d’Henri Alleg est aujourd’hui un ouvrage majeur de cette période, à l’époque, il a fait l’effet d’une bombe.
Après son retour à Alger, Henri Alleg refonde le quotidien Alger Républicain jusqu’à son sabordage après la chute du président Ben Bella. Resté adhérent au PCF jusqu’à la fin de sa vie, Alleg a été journaliste à l’Humanité de 1966 à 1980.*Gala.fr- le 18 juillet 2013
**Rosa Moussaoui. Journaliste à l’Humanité:
Henri Alleg était algérien de cœur et de combat
Entretien
- Avez-vous déjà eu l’occasion de le rencontrer personnellement ?
Oui, à de nombreuses reprises, puisque après avoir été contraint de quitter l’Algérie en 1965, il est devenu reporter à l’Humanité puis directeur général du journal. Même à la retraite, on le voyait souvent et il continuait à transmettre ses mémoires. L’Algérie était le combat de sa vie, c’était le combat des communistes algériens et français, et il l’a toujours dit. L’Algérie est un chapitre de sa vie qui a beaucoup compté pour lui, plus que tout autre. C’était un homme discret, souriant, d’une grande douceur, et ce, même quand il affirmait des convictions très fortes. C’est d’ailleurs un homme de conviction qui se définissait comme un militant communiste, anti-impérialiste. Il avait à cœur de transmettre à la jeunesse l’essence des combats menés contre le fascisme et le colonialisme.
- Quelle était la relation d’Henri Alleg à l’Algérie ?
Il était resté très attaché à l’Algérie. Jamais d’ailleurs il ne se permettait de porter un jugement sur les chemins qu’a pu prendre l’Algérie après l’indépendance, cela relevait davantage de son engagement internationaliste. Il parlait souvent de son équipe à Alger républicain et de son expérience au sein du journal. En particulier, Kateb Yacine était le journaliste auquel il était le plus attaché, il le décrivait comme une personne brillante. Il a quitté l’Algérie dans des circonstances difficiles, mais en même temps je ne l’ai jamais entendu porter un jugement sur les choix de l’Algérie indépendante. Il y est d’ailleurs retourné. Ce qui est sûr, c’est qu’en arrivant à Alger en octobre 1939, ce qui l’avait frappé, c’était la forme d’apartheid dans laquelle étaient tenus les Algériens.
- Que pensait Henri Alleg de l’Algérie indépendante, même s’il ne le disait pas publiquement ?
J’ai mené une interview avec lui en 2012 à l’occasion du cinquantenaire. En substance, il répétait que l’indépendance est une de ses plus belles victoires. L’essentiel pour lui était d’avoir combattu pour libérer l’Algérie du joug colonial. Il trouvait également dangereux de penser que l’Indépendance avait été volée aux Algériens, car c’était le refus total de voir ce qu’elle a apporté aussi. Il était au fait de la difficulté que rencontre la jeunesse algérienne, mais pour lui, l’Algérie restait une conquête historique inestimable.
- Henri Alleg est-il Algérien finalement ?
Pour moi il l’est. D’ailleurs, il est citoyen algérien puisqu’il avait le passeport algérien. Ce qui est certain, c’est qu’il était Algérien de cœur et de combat, un pays duquel il gardait un souvenir très vif. Il évoquait la lutte d’indépendance, mais aussi des luttes ouvrières du petit peuple d’Alger auquel il était fortement lié de par son engagement communiste. Henri Alleg connaissait toutes les figures du mouvement nationaliste algérien et à mon sens, il était comme eux une grande figure du combat pour l’indépendance, et déjà avant la guerre. C’est sous sa houlette qu’Alger républicain a pris une tournure très franchement anticolonialiste. Il défendait l’idée d’indépendance algérienne avant que l’insurrection ne commence le 1er novembre 1954.
- Quelle lecture contemporaine de la Question feriez vous, au-delà du cas algérien ?
Concernant La question, Henri Alleg précisait à maintes reprises qu’il n’avait pas écrit ce livre pour lui-même, mais qu’il avait témoigné pour les milliers de patriotes algériens qui étaient passés entre les mains des tortionnaires. Il répétait toujours cela et insistait sur le fait que des milliers d’Algériens étaient passés par la gégène, par les sévices. Ce qu’on appelait «les disparus» et qui avaient été torturés à mort et dont l’armée française avait fait disparaître les corps ont beaucoup marqué Henri Alleg. Il n’hésitait pas à dire que les méthodes mises au point par l’armée française ont été exportées en Amérique latine, aux Etats-Unis. Pour lui, le parallèle était clair entre El Biar et des lieux comme Abou Ghraïb.*Amrane Mahfoud Medjani *El Watan-19.07.2013
**L’ex SG du MDN, le Général-Major Ahmed Senhadji, n’est plus
L’ex secrétaire générale du ministère de la Défense nationale (MDN), le général-major Ahmed Senhadji, est décédé jeudi-18.07.2013- des suites d’une longue maladie, a apprs El Watan.com de sa famille.
Mis à la retraite depuis 2011, Ahmed Senhadji, qui avait occupé plusieurs postes au cours de sa carrière, était un ancien attaché militaire à l´ambassade d´Algérie à Paris, en 1996. Auparavant il était notamment directeur du génie militaire ensuite directeur du protocole du temps de la présidence de Liamine Zeroual. Il sera ensuite nommé par le président Bouteflika, secrétaire général du ministère de la Défense nationale en août 2000. En 2010, il était co-président du dialogue militaire algéro-américain.*El Watan-18.07.2013.
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*Décès du Pr Mohamed Messaoud Bendib à l’âge de 94 ans
il était aussi membre correspondant de l’académie française de médecine
Le premier professeur de radiologie de l’Algérie indépendante le Pr Mohamed Messaoud Bendib est décédé mercredi dernier en France à l’âge de 94 ans, a-t-on appris dimanche auprès de sa famille.Né le 8 février 1918 à Ain Taghrout (wilaya de Bordj Bouarréridj), le défunt fut le premier professeur de radiologie de l’Algérie après l’indépendance et ancien chef de service de radiologie centrale du CHU Mustapha. En 1945, Bendib fut président de l’Association des étudiants musulmans nord africains (AEMNA) qui deviendra après l’Union générale des étudiants musulmans Algériens (UGEMA). Après le déclenchement de la révolution, il exerçait en qualité de médecin radiologue au sein de l’Armée de libération nationale (ALN). Après avoir été le premier chercheur dans le monde à avoir visualisé les veines sus-hépatiques par la technique de la carboxyangiographie, il devient, le 29 mai 1981, membre correspondant de l’académie française de médecine. (APS-05.08.2012.)
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*L’adieu à un Chef d’Etat -Ahmed Ben Bella
Les Algériens ont enterré, hier (vendredi 13.04.2012.), Ahmed Ben Bella, le premier des chefs de l’Etat qu’ils ont eus après l’Indépendance. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. En témoigne le cérémonial mis en place. Huit jours de deuil et un enterrement digne de la fonction qu’il a occupée. Il est vrai que l’homme, Ahmed Ben Bella, a eu, au cours de sa longue vie, un riche parcours fait d’engagement, de sacrifice, de militantisme, de moudjahid et qu’il fut l’un des «historiques» qui ont décidé le déclenchement de la guerre de Libération nationale. Un riche parcours qu’il partage avec des compagnons aussi illustres. Le plus est qu’il fut, comme précisé au début, le premier président de la République une fois l’Algérie indépendante. C’est un Chef d’Etat que l’Algérie a enterré, hier. C’est un Chef d’Etat qui a droit à huit jours de deuil. Il a eu le lourd privilège d’assurer, en 1962, les charges de l’Etat algérien renaissant. Chacun conviendra que ces charges relevaient, à l’époque, du défi. L’Algérie «revenait» d’un siècle et demi d’une colonisation sauvage. A la proclamation de l’indépendance, l’Algérie et les Algériens étaient exsangues. Tout était à reconstruire. Et d’abord les institutions avec lesquelles l’Etat pouvait fonctionner. Cette reconstruction de l’Etat algérien exigeait des efforts, un courage et une volonté à toute épreuve. Ben Bella accepta la charge avec pour moyens, rien du tout. Les caisses du Trésor public vidées par le système colonial. La politique de la terre brûlée menée par l’organisation terroriste OAS avait paralysé tous les services assurant le fonctionnement normal d’un pays. Une population meurtrie qui était heureuse d’avoir obtenu son indépendance mais qui n’avait rien à offrir pour la reconstruction du pays. Quelques ressources humaines avec un taux d’analphabétisme proche des 100%. Aucune offre mais des demandes immenses. Des demandes qui s’étalaient à l’infini. Des denrées alimentaires à la sécurité des biens et des personnes. Sans circuit commercial, sans police. Tout était à refaire. C’est dans ce contexte qu’Ahmed Ben Bella prit ses fonctions de président de la République en 1962. C’est lui qui posa les premières «briques» de la maison Algérie. Chacun a le droit d’apprécier comme il le veut ses trois années à la tête de l’Etat mais une chose est certaine, la tâche relevait de la gageure. Dans toute entreprise, c’est la mise en place qui est la plus difficile. Qu’aujourd’hui les rouages de l’Etat soient bien huilés et fonctionnent en «pilotage automatique», le mérite reviendra sans contestation aucune à celui qui a eu le courage d’être le premier à mettre ces rouages en place. Ahmed Ben Bella a eu ce courage. Comme il a eu le courage d’avoir été l’un de ceux qui décidèrent du déclenchement de notre guerre de Libération nationale. Toute sa vie aura été faite de courage et de sacrifice pour la nation. L’histoire se chargera de son parcours de militant, de combattant, d’homme politique. L’histoire retiendra aussi qu’en Algérie, aujourd’hui, la citoyenneté et la culture de l’Etat sont une réalité. L’image de deux présidents de la République, Abdelaziz Bouteflika et Chadli Bendjedid, côte à côte à l’enterrement du premier qui a occupé leur fonction, témoigne de l’homogénéité de l’Etat et de la cohésion nationale. Au-delà des visions politiques des uns et des autres. Au-delà de toute autre considération, partisane ou autres, il y a la République et ses institutions. Ahmed Ben Bella a eu les funérailles qui lui étaient dues. Qui étaient dues au Chef de l’Etat qu’il fut. C’est tout le sens à donner à l’ampleur de l’événement qui endeuille tous les citoyens algériens. Citoyens, avons-nous dit! Par Zouhir MEBARKI (L’Expression-14.04.2012.)
**Ahmed Ben Bella inhumé hier au carré des Martyrs du cimetière El-Alia (Alger)
Le président Bouteflika, le staff gouvernemental, les autorités militaires ainsi que des responsables de pays amis ont accompagné la dépouille du premier président de l’Algérie indépendante à sa dernière demeure.
Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, a été inhumé hier au carré des Martyrs du cimetière El-Alia (Alger) en présence du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika. A l’arrivée du cortège funèbre, des centaines de personnes présentes aux abords du cimetière depuis la matinée, scandaient «Allah Akbar» et «Tahia Al Djazaïr». Si presque l’ensemble des autorités politiques et militaires ainsi que le corps diplomatique étranger étaient présents sur les lieux, les rafales et bourrasques de pluies incessantes n’ont pas dissuadé les citoyens à se rendre en grand nombre au cimetière. Toutefois, le cortège funèbre qui a sillonné Alger-Centre à travers la rue Didouche-Mourad, la Grande-Poste, le boulevard de l’ALN, a été salué sur son passage par les youyous de femmes postées sur les balcons et dans la rue, en direction du cimetière El-Alia. Le mauvais temps a poussé la population à suivre le déroulement de cet enterrement à travers leur petit écran, selon quelques témoignages. Sous une pluie battante, tout le staff gouvernemental ainsi que des autorités militaires, civiles et d’autres responsables politiques ont marché derrière le président de la République, Abdelaziz Bouteflika pour accompagner la dépouille de Ben Bella à sa dernière demeure. Au rythme des tambours de la Garde républicaine, le cercueil était transporté par plusieurs officiers marchant au pas en direction du carré des Martyrs. Des chapiteaux ont été érigés pour la circonstance et même au-dessus du lieu de l’enterrement du premier président, jouxtant celles de ses compagnons d’armes dont le deuxième président, Houari Boumediene, son ministre de la Défense qui l’avait déposé en 1965 et placé en détention. C’est le ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbas, qui a prononcé l’oraison funèbre. Pour ce responsable, Ben Bella «fut un militant infatigable qui a consacré toute son existence à l’Algérie» mais surtout dira l’orateur, «l’histoire lui saura gré et se souviendra certainement du soutien solennel qu’il a apporté à la Charte pour la réconciliation nationale et la concorde civile». En outre, il y a lieu de relever un fait marquant: Abdelaziz Belkhadem, le ministre d’Etat, qui a reçu au cours la matinée le président tunisien Moncef Marzouki a arboré en cette circonstance sa fameuse Djelaba et tarbouche islamistes. Parmi les accompagnateurs il y a lieu de signaler la présence d’Ali Haroun, responsable de la Fédération de France du FLN historique, également membre du Conseil national de la Révolution algérienne (Cnra) et du Haut Conseil d’Etat (HCE) ainsi que Belaïd Abdeslam, ex-ministre de l’Industrie et de l’Energie.
Mouloud Hamrouche ainsi que Belaïd Abdeslam et d’autres anciens responsables ont accompagné la dépouille de Ben Bella. De nombreux moudjahidine, des membres des corps constitués, des amis, les membres de la famille et compagnons du défunt ont également assisté aux funérailles.
A côté de la classe politique algérienne, notamment les membres de l’Alliance présidentielle, on constatait la présence des nouvelles équipes dirigeantes en Tunisie et au Maroc et une forte délégation qatarie dont le prince Jouan Ben Hamed Ben Khalifa Al Thani présent au cimetière. Par ailleurs, il est à noter que le chef de l’Etat s’est offert un véritable bain de foule après l’enterrement de Ben Bella. Pour rappel, le 27 septembre 1962, Ahmed Ben Bella était devenu président du Conseil national de la Révolution algérienne (Cnra), chef du gouvernement. Elu à la présidence le 15 septembre 1963, puis renversé en 1965, il n’a été libéré qu’en 1980, deux ans après la mort de Boumediene. Il aura passé au total 24 ans dans les prisons française et algérienne. Président depuis 2007 de la Commission des Sages africains, chargée de la prévention et solution des problèmes du Continent noir, il avait dirigé une ultime réunion l’an dernier à Alger. Le candidat à la présidentielle française, le socialiste François Hollande, reçu par Ben Bella en fin 2010, a été le premier homme politique étranger à lui rendre hommage.(L’Expression-14.04.2012.)
**Rencontre avec Ben Bella, un jour à Maghnia
«Un jour, alors que j’étais son invité à Moscou, Khrouchtchev me traita de réactionnaire, parce que je ne buvais pas d’alcool. Mais, il se ravisa rapidement, lorsque, étant dans un état d’ivresse avancé, il me dit : ’’Non, vous avez raison. Vous voyez, je suis responsable de la moitié de la terre, et dans cet état, je mets en danger l’Etat et le monde entier’’.»
J’avais rencontré le premier président de la République indépendante dans son domicile à Maghnia, pour la cinquième fois, alors qu’il revenait d’un séjour au Venezuela. On préparait son jubilé, auquel devaient participer des personnalités du monde entier.
Et quand il larguait ses amarres dans sa ville natale, c’était grand bonheur pour lui. Un retour qu’il appréciait toujours. «C’est toujours un bonheur de retourner chez soi, de revoir sa famille, ses amis et pouvoir prendre un café», dit-il lentement du haut de ses 88 ans. A chacune de ses visites, sa maison, située à la rue Larbi Tebessi, se transformait en lieu de pèlerinage. Un pèlerinage, pourtant, qui ne nous était pas toujours permis.
Ou pas facilement. Malgré notre appartenance à cette ville. «Il ne pourra pas vous recevoir, il est fatigué, il est en famille», nous mitraillait, alors, celui qui faisait office de garde du corps. C’était de l’excès de zèle. Trois véhicules de la BMPJ étaient stationnés des deux côtés de la rue. Une protection rapprochée, mais pas trop ostentatoire.
Usant de subterfuges, je m’étais introduit dans le patio de la demeure. Ben Bella, contrairement aux affirmations de ses vicaires, m’accueilla avec joie, m’offrit du café et des gâteaux. Puis, affairé à régler un problème familial, il me demanda avec élégance : «Accordez-moi quinze minutes, restez dans le patio, ne partez pas.» Son neveu, Nasro, insista pour que je m’installe confortablement. «N’ayez cure des remarques de certaines gens», dit-il. Bizarrement, une personne s’étant affublée du titre de protocole d’un jour nous apostropha : «Essayez de comprendre, il est fatigué et puis il est presque midi, revenez le soir.» Et il me fit sortir subtilement. Une décision que Ben Bella n’appréciera pas. «Pourquoi l’avez-vous laissé partir ?» Qu’à cela ne tienne…
A l’affût de ses déplacements, je le retrouvais, vingt-quatre heures plus tard, à l’hôtel El Izza où il inaugurait un séminaire national sur l’hypertension, auquel avaient participé près de quatre cents spécialistes des quatre coins du pays. «C’est toujours un bonheur de voir sa ville organiser une rencontre de cette importance», fit-il simplement, mais avec fierté.
Et puis, inexplicablement, des personnes tentent de m’interdire de m’approcher de lui. Comme si elles avaient peur de quelque chose. C’est à peine si on ne m’avait pas fait sortir manu militari…
Ayant eu vent que l’ancien président allait honorer l’équipe de football qui évoluait en interrégions et leader de son groupe, je me pointais au stade. «C’est moi qui ai construit ce stade, j’ai joué avec ce club dans les années 1930, je portais le numéro cinq, mais nous n’avions pas les moyens que vous avez aujourd’hui», rappelle-t-il avant de se remémorer son époque, non sans émotion. Des tribunes du stade fusaient des youyous. Dans la salle Méliani où nous étions invités à une collation, je m’étais attablé avec Ben Bella sous l’œil rageur du garde du corps. «Vous savez, mes enfants, l’amnistie, c’est le garant de la stabilité du pays. Sans pardon, on ne pourra pas évoluer», laissait-il entendre.
Quelque peu fatigué, mais à l’aise, Si Ahmed revenait à ses souvenirs, Gamal Abdenasser, particulièrement. «J’avais un problème de communication avec lui. J’essayais de parler l’arabe et ce n’était pas toujours facile. Mais au-delà de cette gêne, dès les premiers instants on s’est compris. Ainsi est née notre amitié», confie-t-il.
Celui qui disait avoir lu les philosophes comme Ibn Rochd, Ibn Tofayl, Kant, Foucault et toute l’œuvre de l’écrivain égyptien Nadjib Mahfoud, aimait répondre aux questions des jeunes qui l’entouraient. «J’aime Mohammed Dib et sa trilogie dont l’action se passe dans la ville de Tlemcen, où j’ai passé une partie de ma vie», disait-il. Pressé d’expliquer pourquoi il n’avait pas encore décidé d’écrire ses mémoires, Ben Bella affirmait : «Pourquoi parler du passé, un passé douloureux, c’est vrai, mais c’est du passé.
Regardons vers l’avenir, c’est plus utile.» Apparemment non disposé à évoquer les points chauds de notre histoire, l’ancien président préférait plutôt parler de ses grands amis, des personnalités du monde et raconter des anecdotes. «Nasser m’envoyait des tonnes de livres et des disques d’Oum Kaltoum. Ah oui, il m’envoyait des films, aussi.» Et avec Che Guevara ? «Avec Che, nous parlions beaucoup d’autogestion, même si ce système de gestion ne lui plaisait pas», se souvenait Ben Bella. De Khrouchtchev, il racontait avec le sourire : «Un jour, alors que j’étais son invité à Moscou, il me traita de réactionnaire parce que je ne buvais pas d’alcool. Mais, il se ravisa rapidement lorsque étant dans un état d’ivresse avancé, il me dit : ’’Non, vous avez raison. Vous voyez, je suis responsable de la moitié de la terre, et dans cet état, je mets en danger l’Etat et le monde entier’’.» Notre discussion avait été entrecoupée par les va-et-vient des personnes voulant se photographier avec le président.
Pour éviter la polémique, Ben Bella tentait d’éluder certaines de nos questions. «L’Algérie a tous les atouts pour être une grande nation, faisons en sorte qu’elle en soit ainsi. Remuer le passé ne sert à rien», disait-il. Depuis ses déclarations, jugées polémiques, sur la chaîne qatarie Al Jazeera, l’ancien président était devenu prudent. Ou plutôt son entourage. Des conseillers d’un jour. Ceux-là qui l’avaient renié à l’époque où évoquer le nom du raïs valait à ses auteurs la torture dans les sous-sols de la Sécurité militaire du temps de Boumediène. Mais bon… Et il ne plaisait pas au président de revenir sur cette période.
D’anciens militants du Mouvement pour la démocratie en Algérie (MDA, parti dissous) à l’époque où le parti n’était pas encore agréé, s’étaient pointés sur le seuil de la porte. «Nous étions les véritables opposants au régime, nous étions dispersés dans toute l’Europe. Maintenant, on ne nous laisse pas revoir notre chef d’autrefois», criaient-ils. Le chef n’était pas au courant de leur présence. Les gardes excellaient dans l’art de la filtration…
«Je reviendrai pour mon jubilé, inchallah !», rassurait-il l’assistance. Ben Bella s’était engouffré dans la Mercedes mise à sa disposition par la wilaya de Tlemcen. Ben Bella n’avait pas vraiment perdu de sa verve. Surtout pas de son statut. Depuis peu…Par Chahredine Berriah (El Watan-14.04.2012.)
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*Ben Bella est mort ce mercredi
L’ancien le premier président de l’Algérie indépendante (1962-1965), Ahmed Ben Bella, est décédé ce mercredi à Alger à l’âge de 96 ans.
**Les funérailles de Ben Bella auront lieu vendredi au cimetière d’El Alia
un deuil national de huit (8) jours
Ahmed Ben Bella qui est décédé à son domicile familial à Alger, avait été admis, rappelle-t-on, à deux reprises, il y a plus d’un mois, à l’hôpital militaire d’Ain Naadja, suite à un malaise.
**A moins de trois mois de la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance, un des derniers historiques tire sa révérence.
L’horloge biologique a sonné. Le premier président de l’Algérie indépendante (1962-1965), Ahmed Ben Bella, est décédé hier à son domicile familial à Alger à l’âge de 96 ans, a-t-on appris auprès de ses proches. Ahmed Ben Bella avait été admis, rappelle-t-on, à deux reprises, il y a plus d’un mois, à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja, suite à un malaise. Ahmed Ben Bella n’aura pas la chance d’assister à la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie, qui interviendra dans moins de trois mois.
Hélas! le verdict implacable de la vie en a décidé autrement. Ahmed Ben Bella n’assistera pas au cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie. Une célébration qui s’annonçait grandiose en ce sens qu’elle allait constituer une halte dans le parcours accompli par l’Algérie aux plans politique, social et économique. Réhabilité par le Président Bouteflika depuis le sommet de l’Union africaine à Alger en 1999, Ben Bella est resté une personnalité très influente dans les hautes sphères de l’Etat. Certaines sources vont même jusqu’à lui prêter certains choix et certaines décisions prises par les autorités depuis ces dix dernières années. Une influence qu’il tire de par son passé de chef historique et surtout ses réseaux dans les pays arabes, les monarchies du Golfe et les pays occidentaux. C’est tout un pan de l’Histoire de l’Algérie contemporaine qui est parti avec le décès de cette personnalité au parcours très atypique. Autant le nom de Ahmed Ben Bella est intimement lié à l’Histoire de l’Algérie indépendance, autant la controverse l’a poursuivi jusqu’à son dernier souffle: dans son engagement dans le Mouvement national, son combat pour l’indépendance, la prise du pouvoir, son renversement par le colonel Houari Boumediene par un coup d’Etat en 1965, son emprisonnement jusqu’à 1980, son exil de 1980 à 1990, son retour au pays, la dissolution de son parti, le MDA, et même l’annonce de sa mort. Depuis plus de trois mois, une totale confusion régnait en effet, sur son état de santé. Le 22 février dernier, certains confrères on line et de la presse écrite ont annoncé le décès de Ben Bella après avoir été admis dans un état critique à hôpital militaire de Aïn Naâdja où il avait été maintenu en observation pendant des heures. …Il y a trois mois, le 30 janvier dernier, l’Algérie a enterré un autre géant du Mouvement national, en la personne de Abdelhamid Mehri qui a été, lui aussi, hospitalisé à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja, Alger, depuis le début de l’année 2012. Avec le décès de Ahmed Ben Bella, Hocine Aït Ahmed sera le dernier des chefs historiques à survivre 50 ans après l’Indépendance du pays. (L’Expression-12.04.2012.)
**une capacité de résistance hors du commun
Il avait une capacité de résistance hors du commun. Il avait connu deux fois la prison. Mais celle de la période entre 1965 et 1980 aura été la plus longue et la plus marquante. Très particulière aussi. Destitué, alors qu’il était le premier président élu de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella a été arrêté dans la nuit du 18 au 19 juin 1965 à la Villa Joly (bâtisse qui fait face au Palais du peuple) qui lui servait de résidence. Une nuit dans laquelle il restera plongé, en quelque sorte, durant 15 ans aux yeux de l’opinion publique. Plus personne n’aura de nouvelles de lui.
Le secret absolu était maintenu quant à son lieu de détention ou à son état. Sans qu’il y eut besoin de texte officiel, il était interdit à quiconque de poser la moindre question sur cette personnalité. L’interdit était transmis de bouche à oreille. Comme une rumeur mais que tout le monde croyait. Personne n’évoquait son nom pas même en famille de peur de subir les foudres de l’autorité d’alors. Une autorité que tout le monde s’accordait à dire qu’elle avait des «oreilles» partout. Ce qui n’empêchait pas, cependant, les intrépides de se chuchoter des infos le concernant. Il y avait du vrai et du faux dans ce qui circulait «sous le manteau». De ces «murailles» insonorisées dans lesquelles il était plongé allait pourtant «tomber» une nouvelle qui fit pourtant l’effet du tonnerre dans les milieux de la presse d’alors. Ben Bella allait se marier en prison. Et avec qui? Avec une consoeur de l’hebdomadaire Révolution Africaine. Zohra Sellami. Dans tout ce que comptait la presse comme organes à l’époque, seules deux ou trois journalistes étaient des femmes. La profession n’avait pas «bonne presse» auprès des familles. A l’image de celle des artistes. Une vie décousue. Anticonformiste. Qui n’entrait pas dans la rectitude et l’aliénation d’alors. Les choses ont heureusement changé depuis. Mais à l’époque, la grande question que se posaient ceux qui avait eu vent de la nouvelle qui ne s’est répandue que plus tard et très lentement dans le grand public était: quelle idée avait Ben Bella d’avoir attendu un demi-siècle (il avait en 1965, 49 ans) pour se décider à se marier en prison et de plus avec une journaliste? Quant à Zohra Sellami, notre consoeur, elle avait tout simplement disparu des «radars» dès le début de la nouvelle. Impossible donc pour nous d’en savoir plus sur cet «étrange» mariage. Qui n’avait, à vrai dire, rien d’étrange mais que personne n’a vu venir. Que personne n’arrivait à saisir. Ben Bella et Zohra se connaissaient-ils auparavant? Personne n’a pu «normaliser» ce choix ni expliquer le moment choisi. Ce qui, forcément, donnait libre cours à toutes sortes de rumeurs fantaisistes et toujours «sous le manteau» même dans le milieu des journalistes. Que c’était un mariage arrangé et forcé. Que et que… Bien longtemps après, il a été question d’humanisation des conditions de détention de l’illustre prisonnier. La vérité sur ce mariage n’a jamais été donnée ni par les intéressés (Zohra étant morte avant son mari) ni officiellement. Cette tranche de la vie du premier président de la République algérienne fait partie de l’histoire de notre pays. C’est pourquoi nous nous sommes permis de l’aborder.
«A Dieu nous appartenons, à lui nous revenons!» Puisse Dieu l’accueillir en Son Vaste Paradis! Par Zouhir MEBARKI (L’Expression-12.04.2012.)
**Les funérailles de Ben Bella auront lieu vendredi au cimetière d’El Alia
Les funérailles de l’ancien président de la République, Ahmed Ben Bella, décédé mercredi des suites d’une longue maladie, auront lieu vendredi 13 avril 2012 au Carré des martyrs au cimetière d’El Alia (Alger) après la prière du Dohr, a-t-on appris auprès de la présidence de la République. Par ailleurs, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a décrété un deuil national de huit (8) jours à compter de mercredi sur l’ensemble du territoire national, a-t-on précisé de même source. Afin de permettre aux membres des corps constitués et à la population de se recueillir à la mémoire du regretté défunt, sa dépouille sera exposée au Palais du peuple (Alger) le jeudi 12 avril à partir de midi, a-t-on ajouté…
avec Che Guevara
**Le premier président de l’Algérie indépendante (1962-1965), Ahmed Ben Bella, est décédé hier à Alger à l’âge de 96 ans, a appris l’APS auprès de ses proches. Ahmed Ben Bella qui est décédé à son domicile familial à Alger, avait été admis, en février dernier, à l’hôpital militaire Mohamed-Seghir-Nekkache (Aïn Naâdja), suite à un malaise. Membre fondateur de l’Organisation de l’union africaine (OUA), il présidait, depuis 2007, le Groupe des sages de l’Union africaine (UA).
Les funérailles de Ben Bella auront lieu vendredi au cimetière d’El Alia
Les funérailles de l’ancien Président de la République, Ahmed Ben Bella, auront lieu demain 13 avril au Carré des martyrs au cimetière d’El Alia (Alger) après la prière du Dohr, a-t-on appris auprès de la Présidence de la République. Par ailleurs, le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a décrété un deuil national de huit jours à compter d’hier sur l’ensemble du territoire national, a-t-on précisé de même source. Afin de permettre aux membres des corps constitués et à la population de se recueillir à la mémoire du regretté défunt, sa dépouille sera exposée au Palais du Peuple (Alger) aujourd’hui, à partir de mid.
Le sage de l’Afrique s’en est allé
Le premier président de l’Algérie indépendante, M. Ahmed Benbella, est décédé hier à son domicile familial à Alger à l’âge de 96 ans. Malade depuis plusieurs mois, celui qui avait présidé aux destinées de l’Algérie durant les trois premières années de son indépendance (1962-1965), avait été admis, à deux reprises, il y a plus d’un mois, à l’hôpital militaire d’Aïn Naadja, suite à un malaise. Ses proches avaient néanmoins affirmé que son état s’était amélioré après sa sortie de l’hôpital. Profondément affecté, selon son biographe, Mohammed Benelhadj, par la mort de son épouse Zohra en avril 2008, il a cependant poursuivi ses activités. Ses apparitions publiques, devenues de plus en plus rares, étaient guettées par les journalistes dans l’espoir de lui arracher une confidence ou une déclaration tant ils savaient que cet homme était à lui seul une bibliothèque. «Toutes les fois qu’un moudjahid disparaît, indépendamment de sa position dans la pyramide de la Révolution, nous enterrons avec lui une partie de l’histoire, et une information précieuse s’en va si elle ne venait pas à être enregistrée et répertoriée», avait affirmé le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, dans son message adressé au SG de l’ONM à la veille de la tenue du 11e congrès de l’organisation. Des mots qui prennent toute leur signification après la disparition du premier président de l’Algérie post-indépendance. Et pour cause! C’est une page de son histoire qui s’en trouve tournée. Triste ironie du sort, c’est à la veille de la célébration du cinquantenaire de son indépendance que l’Algérie voit disparaître son premier président. Mais l’histoire retiendra à jamais le nom de Ahmed Ben Bella, un moudjahid et un homme politique né le 25 décembre 1916 à Maghnia, dans la wilaya de Tlemcen où il fit ses études secondaires. Comme tous ses concitoyens, il a été profondément marqué par les massacres du 8 mai 1945. Son parcours militant est digne des plus grands hommes ayant contribué au recouvrement de la souveraineté nationale. Membre du PPA–MTLD de Messali Hadj, il est ensuite élu conseiller municipal de sa ville en 1947. Responsable de l’Organisation Spéciale (O.S.) en compagnie de Hocine Aït Ahmed et de Rabah Bitat, il participe au casse de la poste d’Oran de 1949. En mai 1950, il est arrêté à Alger, jugé coupable et condamné, deux ans plus tard, à sept ans de prison. Il s’évade en 1952 et se réfugie au Caire auprès de Hocine Aït Ahmed et de Mohamed Khider avec qui il formera plus tard la délégation extérieure du Front de libération nationale (FLN). Un des 9 chefs historiques du Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA), il déclenche le soulèvement de Novembre 1954, mais deux ans plus tard, il est arrêté une seconde fois alors qu’il prenait l’avion qui devait l’emmener du Maroc à Tunis en compagnie de Mohammed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider et Lacheraf. Libéré en 1962, il participe au congrès de Tripoli. Il rentre à Alger le 15 septembre 1962 et est désigné président de la République. Après un exil en Europe, il revient en Algérie à la faveur du multipartisme instauré dans le sillage de la Constitution de 1989. Homme d’une grande expérience politique, il préside depuis 2007, le Groupe des sages de l’Union africaine (UA) chargé de la prévention et de la gestion des conflits en Afrique. A la tête de ce groupe, l’ancien président n’a eu de cesse à appeler pour faire de la restauration de la paix et la réconciliation un objectif sur le continent africain. «La restauration de la paix, la stabilité et la réconciliation sur tout le continent demeurent un objectif et un impératif que nous devons favoriser en aidant à la création de conditions favorables grâce au dialogue, à la concertation et à l’expression de l’intelligence politique de nos dirigeants et à la maturité de nos peuples», avait-il déclaré lors d’une réunion tenue à Alger en 2010. Gageons que sa philosophie et sa conception serviront de ligne conductrice à ceux qui ont la lourde responsabilité de poursuivre sa mission et de contribuer à apaiser un continent en ébullition. (El Moudjahid-12.04.2012.)
******Né le 25 décembre 1916 à Maghnia (Tlemcen), Ben Bella présidait depuis 2007 le Groupe des sages de l’Union africaine. Devenu en septembre 1962 le premier président de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella avait été renversé en 1965 par son ministre de la Défense, feu le colonel Houari Boumediene. Bien avant, en 1937, il effectue son service militaire puis lors du conflit mondial, sous-officier, participe aux combats en montrant sa bravoure, notamment lors de la campagne d’Italie. Il reçoit pour ses actions plusieurs décorations.
Marqué par les massacres du 8 mai 1945, il adhère au PPA–MTLD, de Messali Hadj. Il est ensuite élu conseiller municipal de sa ville en 1947. Responsable de l’Organisation Spéciale (O.S.) en compagnie de Hocine Aït Ahmed et de Rabah Bitat, il participe au casse de la poste d’Oran de 1949. En mai 1950, il est arrêté à Alger, jugé coupable et condamné, deux ans plus tard, à sept ans de prison. Il s’évade en 1952 et se réfugie au Caire auprès d’Hocine Aït Ahmed et de Mohamed Khider avec qui il formera plus tard la délégation extérieure du Front de Libération Nationale (FLN).
Un des 9 chefs historiques du Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA), il déclenche le soulèvement de novembre 1954 mais deux ans plus tard, il est arrêté une deuxième fois alors qu’il prenait l’avion qui devait l’emmener du Maroc à Tunis en compagnie de Mohammed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider et Lacheraf. Libéré en 1962, il participe au congrès de Tripoli… Il rentre à Alger et il est élu président de la République jusqu à son renversement en 1965 par Houari Boumediene.(source: El Watan-11.04.2012.)
****Le premier président de l’Algérie indépendante (1962-1965), Ahmed Ben Bella, est décédé mercredi à Alger à l’âge de 96. Ahmed Ben Bella, né le 25 décembre 1916 à Maghnia (Tlemcen), adhéra au Parti du peuple algérien (PPA), après les massacres du 8 mai 1945 de la population algérienne par le colonialisme français.
Il fut responsable pour l’Oranie de l’Organisation secrète (OS), au titre duquel il avait participé à l’attaque de la poste d’Oran, en 1949, aux côtés de Hocine Aït Ahmed. Une année après, il intégra le comité central du Mouvement pour le triomphe des libertés et de la démocratie (MTLD), avant de prendre la responsabilité nationale de l’OS, en remplacement de Hocine Aït Ahmed. Arrêté à Alger, en mai 1951, il écopa de 7 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Emprisonné à Blida, il réussit à prendre la fuite, deux ans plus tard, en compagnie d’Ali Mahsas. En 1953, Ahmed Ben Bella rejoint Aït Ahmed et Mohamed Khider au Caire (Egypte) pour se voir charger de la mission d’acheminer des armes et munitions en Algérie, suite au déclenchement de la guerre de libération nationale, le 1er Novembre 1954. Membre de la délégation extérieure du Front de libération nationale (FLN), Ben Bella fut arrêté par les services de sécurité français, suite à l’interception de l’avion « Air Atlas », de retour du Maroc, en compagnie de Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider et Mostefa Lacheraf. Il fut interné à l’Ile d’Aix, au château de Truquant et à Aulnoy jusqu’au 18 mars 1962, date de la signature des Accords d’Evian. Membre du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) de 1956 à 1962, Ahmed Ben Bella a occupé successivement le poste de vice-président du conseil (en détention) le 19 septembre 1958, le 18 janvier 1960 et enfin le 27 août 1961 (toujours en détention). Le 27 septembre 1962, il devient président du conseil, chef du gouvernement. Il fut élu, le 15 septembre 1963, président de la République, président du conseil. Destitué par le défunt colonel Mohamed ben Brahim Boukharouba, dit Houari Boumédiène le 19 juin 1965, Ahmed Ben Bella est placé en résidence surveillée jusqu’à juillet 1979. Il fut assigné, par la suite, à la résidence à M’sila avant d’être libéré en octobre 1980. Il était président du groupe des Sages de l’Union africaine (UA), depuis 2007, un organe pour prévenir et intervenir dans les crises qui secouent le continent.
M. Said Abadou, secrétaire général de l’organisation nationale des Moudjahiddines : Ben Bella est un symbole et commandant de la révolution du 1er Novembre et l’un des 9 Hommes historiques. Il fut un guide spirituel de la révolution et le premier président de l’Algérie indépendante. Il était vraiment un membre efficace dans le mouvement national comme il fut le n°1 de l’organisation secrète qui préparait militairement le déclenchement de la révolution. M. Said Abadou a affirmé que Ben Bella était déterminé à exécuter l’attentat contre la poste d’Oran en 1947, afin d’assurer le financement de la révolution et de l’action armée. Il est également membre fondateur du Front de Libération Nationale et membre de coordination et d’exécution au congrès de la Soummam. Il fut aussi, ajoute Abadou, un des personnalités politiques arrêtées dans l’affaire d’interception de l’avion, en compagnie d’Ait Ahmed et de Khider. Ben Bella n’était pas connu en Algérie seulement mais partout au monde. Mort, Ben Bella devient l’un des symboles de l’Algérie et l’un de ceux qui ont réussi à graver leurs noms dans l’Histoire de la révolution et de l’Histoire de l’Algérie post indépendance. Abadou n’a pas manqué d’appeler les nouvelles générations d’apprendre des expériences de leurs prédécesseurs.Mohieddine Amimour : « il était un Grand » : « on peut qualifier le défunt Ahmed Ben Bella de l’un des grands de la génération des grands de l’Algérie ».
Belaid Abdesselam : « c’est le départ d’une grande personnalité » : l’ex chef du gouvernement, M. Abdeslam Belaid qui était trop proche de Ben Bella a affirmé que la mort de Ben Bella représente la disparition d’une personnalité connue pour son combat. Feu Ben Bella Ahmed a joué un rôle important dans le mouvement national. Il faisait partie des personnalités qui ont prit le choix de la lutte armée. « Je connais personnellement Ben Bella avec qui j’ai travaillé. Il a joué un grand rôle pendant la révolution quoiqu’il fût à l’étranger (en prison). Quoiqu’il ait commis des fautes durant le règne de Boumédiène, il a toutefois été un fidèle serviteur de sa patrie. (El Khabar-11.04.2012.)
***Une référence du mouvement nationaliste et un monument de l’histoire
**L’ancien président algérien Ahmed Ben Bella, 96 ans, est décédé ce mercredi 11.04.2012. à Alger. L’ancien président algérien Ahmed Ben Bella, un des pionniers de la guerre d’indépendance, a été hospitalisé il y a peu de temps à l’hôpital militaire d’Ain Naâdja. La brève hospitalisation du premier président de l’Algérie indépendante a permis « de lui augmenter le taux d’anti-coagulants » qui lui sont administrés suite à une phlébite contractée avant l’été dernier et pour laquelle il avait été soigné à Paris pour des « complications respiratoires », a également précisé ce proche, mais est rentré lundi à Alger. Ahmed Ben Bella préside depuis 2007 le Groupe des sages de l’Union africaine, chargé de la prévention et de la gestion des conflits en Afrique, et vit entre Alger et Paris. L’ancien chef d’Etat, devenu en septembre 1962, est le premier président de l’Algérie indépendante…(sources diverses-23.02.2012.)
Photo: Le première République algérienne vient d’être proclamée et Ahmed Ben Bella vient d’en devenir le premier président du Conseil. Entré en politique dès 1945, Ben Bella a été membre de l’Organisation spéciale (OS) dirigée par Hocine Aït Ahmed avec qui il a ensuite formé, en 1952, la délégation extérieure du Front de libération nationale (FLN).
Après les accords d’Évian, Ben Bella est rentré à Alger victorieux il y a quelques jours pour prendre ses fonctions de président du conseil.
**L’ancien président algérien Ahmed Ben Bella est né le 25 décembre 1916 à Maghnia, il suit ses études secondaires à Tlemcen. En 1937, il effectua son service militaire. Marqué par les événements du 08 mai 1945, il adhère au P.P.A. – M.T.L.D. qui le fait élire en 1947 Conseiller Municipal de sa ville. Il sera responsable de l’Organisation Spéciale (O.S.), et participe à l’attaque de la poste d’Oran en 1949 en compagnie de Hocine Ait-Ahmed et de Rabah Bitat. En Mai 1950, il est arrêté à Alger et condamné, 2 ans plus tard, à sept (07) ans de prison ; il s’évada en 1952 et se réfugie au Caire où il a rejoint Hocine Ait-Ahmed et Mohamed Khider avec qui il formera plus tard la délégation extérieure du Front de Libération Nationale.En 1956, il est arrêté une deuxième fois alors qu’il prenait l’avion qui devait l’emmener du Maroc à Tunis en compagnie de Bitat, Boudiaf, Ait-Ahmed et Lacheraf. Libéré en 1962, il participe au congrès de Tripoli où un différent l’oppose au G.P.R.A.
photo:Ben Bella avec le président américain Kennedy
Il rentre à Alger et le 15 septembre 1963, il est élu Président de la République, il est renversé par un coup d’Etat le 19 juin 1965. Il est mis en prison jusqu’en 1980, date à laquelle il fut gracié. Il fonde ensuite, en France, le Mouvement pour la Démocratie en Algérie (M.D.A.). Il rentre définitivement en Algérie le 29 septembre 1990.
***1956….Pendant la guerre de libération nationale…
Premier détournement d’avion de l’histoire et Arrestation de Ben Bella-22 octobre 1956
Ahmed Ben Bella et cinq autres représentants du FLN (Front de Libération National) sont arrêtés à Alger par la police française. L’avion de la compagnie Air Atlas qui les conduisait du Maroc à Tunis est détourné en plein vol. L’opération est menée par le ministre-résident en Algérie, Robert Lacoste, avec l’aval de Guy Mollet alors président du conseil français.Ce le premier détournement d’avion de l’histoire…effectué de surcroit par les autorités officielles françaises. Une horde de CRS et de gendarmes attend les leaders de la révolution algérienne à leur arrivée. Ben Bella comprend tout de suite et s’écrit: « Je n’aurais jamais cru les Français capables d’un coup pareil. » Il sera emprisonné jusqu’en mars 1962 et deviendra après la proclamation de l’indépendance le premier président de la République algérienne.
*29 septembre 1962…Ben Bella est élu président de l’Algérie
A la suite des accords d’Evian (18 mars 1962) qui reconnaissent l’indépendance de l’Algérie, Ahmed Ben Bella, chef du Front de libération nationale (FLN), est élu par 159 voix contre 1, premier président du Conseil par la nouvelle Assemblée nationale algérienne. Il accédera à la présidence en 1963, mais sera renversé par le coup d’Etat de Houari Boumediene en 1965 et emprisonné jusqu’en 1980. (source: L’Internaute et plus…)
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le professeur Ali Madani décédé à l’age de 88 ans…Le professeur Ali Madani a été enterré hier dans son village natal d’Azrou, à quelque 4 km du chef-lieu communal d’Ighil Ali (Béjaïa).Sa famille, ses amis et beaucoup d’anonymes ont accompagné le défunt à sa dernière demeure en début d’après-midi d’une journée pluvieuse. Certains de ceux qui l’ont côtoyé à la Chaîne III de la Radio nationale où feu Madani était animateur d’une émission faisaient partie de la foule qui lui a rendu un dernier hommage. Homme de lettres et de religion émérite, Ali Madani est décédé jeudi 22 mars 2012 à Marseille à l’âge de 88 ans.(El Watan-28.03.2012.)
***Le professeur Bachir Ridouh, mort vendredi après midi à Blida à l’âge de 70 ans…
C’était un éminent psychiatre algérien…
C’est un homme charmant qui a fait du social toute sa vie. Il a toujours été très près de ses patients et de ses élèves. Je le considère comme un père», témoigne l’un de ses fidèles amis, le psychothérapeute Lahrech.
Le célèbre psychiatre algérien, le professeur Bachir Ridouh, n’est plus. Il est mort hier après-midi à 14h, aux urgences du CHU de Blida, à l’âge de 70 ans suite à un malaise cardiaque. Responsable du service de psychiatrie légale au CHU Frantz Fanon de Blida depuis plusieurs décennies, médecin légiste, criminologue, il est surtout connu pour avoir expertisé la personnalité de Lembarek Boumaârafi, l’assassin du président Boudiaf. A travers son expertise, il révéla que cet assassinat était un acte isolé, ce qui n’était pas du goût de plusieurs opposants à l’époque. Il a même écrit un livre, intitulé La Dynamique Boudiaf, la mécanique Boumaârafi, publié aux éditions RSM, à travers lequel feu Ridouh faisait une analyse psychiatrique de l’auteur du crime.
Durant les années 2000, il a organisé plusieurs rencontres internationales de haut niveau dédiées, notamment, à «L’expertise psychiatrique», «Le témoignage de l’enfant au tribunal», «La toxicomanie et sida, «Toxicomanie : maladie ou déviance ?»…
Des revues périodiques de référence ont été aussi éditées par ses services. Il y a un mois, il avait participé à un congrès national sur la santé mentale des enfants et des jeunes, où il avait présenté un état des lieux de ce sujet. En constatant la montée inquiétante du phénomène du suicide, le professeur Ridouh a lancé, à maintes reprises et dans l’urgence, l’idée de créer un observatoire d’épidémiologie chargé de suivre de plus près le phénomène et fournir des statistiques, cela afin de mieux le cerner et le combattre. Aujourd’hui, le suicide ne cesse de prendre de l’ampleur, notamment au sein de la population juvénile, sans pour autant que cet observatoire n’ait été créé.
«La disparition subite du professeur Ridouh, un des piliers de la psychiatrie en Algérie, constitue une grande perte pour la santé mentale dans notre pays. C’est lui qui avait créé en 1996, le premier centre de cure de désintoxication à l’échelle nationale au niveau de l’hôpital Frantz Fanon de Blida. Il considérait le toxicomane comme une personne qui souffrait psychiquement et qui avait de ce fait, besoin de soins médicaux et de thérapie psychologique et non pas comme une personne à emprisonner», témoigne Abdelkader Lazereg, psychologue clinicien ayant fait ses débuts aux côtés de Ridouh. Avec son équipe de psychiatres et de psychologues-cliniciens, il a réussi à sauver des milliers de jeunes de l’emprise de la drogue. Le défunt était très proche de ses malades avec lesquels il avait installé une véritable relation familiale. Le professeur Ridouh était un homme apprécié et respecté par tous ceux qui l’ont approché. Sa silhouette hantera pour longtemps les allées de l’hôpital Frantz Fanon. Le défunt sera enterré aujourd’hui au cimetière de Beni Messous (Alger) après la prière du dohr. (El Watan-24.03.2012.)
Hommage à Bachir Ridouh..****.La disparition subite du professeur Bachir Ridouh, décédé vendredi à son domicile de Blida, jette la consternation chez tous ceux qui ont connu cet homme affable, à la personnalité rayonnante et profondément attachante. La trajectoire de cette figure emblématique se confond avec l’accomplissement d’une conception originale de l’Ecole algérienne de la psychiatrie, dans sa dimension historique et sociologique. Dès les débuts de sa carrière, il se penche sur les traumatismes de guerre et les violences coloniales comme sources de souffrance absolue. Il noue des relations à travers des réseaux de jeunes psychiatres sur tout le Bassin méditerranéen. Il est notamment séduit par l’approche italienne des années soixante avec des bouleversements sociaux et politiques qui se propagent dans le secteur psychiatrique avec un mouvement de remise en cause de l’ancienne conception de l’asile et la «camisole chimique».
Quand il occupe son poste en 1969 à Blida, en jeune psychiatre, il est rapidement subjugué par l’héritage de Frantz Fanon qui fut ancien directeur de l’institution Joinville. Il observe avec un intérêt croissant l’enracinement de la démarche de Fanon à travers la qualité de la prise en charge des patients et l’atmosphère professionnelle léguée par l’auteur des Damnés de la Terre. L’organisation des services, les aptitudes et l’empathie du personnel paramédical portaient l’empreinte encore fraîche de Fanon. L’approche de Ridouh concernant la souffrance psychique sera toujours inspirée de la pensée philosophique de Fanon, dont il décortique patiemment les œuvres qui le conduisent à questionner l’Histoire nationale dans le décryptage mémoriel de ses malades. Avant de rejoindre la lutte pour l’indépendance, Fanon avait jeté les bases d’une nouvelle approche psychiatrique, à contre-courant de l’asile et de l’enfermement.
Bachir Ridouh a ouvert au monde le secteur psychiatrique de «son» hôpital, promu grande école pour de très nombreux jeunes praticiens. Il organise l’ergothérapie (la thérapie par le travail) à travers des ateliers artistiques pour les malades, qui se lancent dans le théâtre, la musique et la peinture. Ainsi, les patients, parmi lesquels des grabataires, retrouvent le sourire et un certain goût à la vie. Infatigable, il était réactif à tous les mouvements de la société. Parfois visionnaire, il anticipait les effets des grands changements.
Durant les tristes années de sang, Bachir restera fidèle à son poste, à Blida, dans une ambiance morbide quand il fallait examiner par dizaines les corps mutilés des suppliciés. Il échappe à deux reprises au sort. Il évoque avec humour ses déplacements, enfermé dans le coffre de sa voiture pour déjouer la traque terroriste.
Quand il crée le premier service de soins aux toxicomanes en 1994, il évalue cette problématique à travers la future promotion de la monnaie nationale. La convertibilité du dinar, c’est l’ouverture du marché algérien à un nouveau modèle de toxicomanie, prévenait-il. A l’époque, on connaissait peu l’héroïne, la cocaïne et en particulier le crack, avec la fatalité de son accoutumance très rapide. Faut-il rappeler que la création d’un service pour l’accueil et les soins aux malades toxicomanes était une «première» accueillie avec sarcasmes et scepticisme. Bachir Ridouh avait essuyé de sévères critiques pour cette aventure médicale. Aujourd’hui, son modèle de prise en charge de cette pathologie se généralise. Présent et actif dans tous les forums de sa noble discipline, à 70 ans, Bachir Ridouh était dans la plénitude de sa force intellectuelle. Un pionnier nous quitte. Il laisse un vide immense. (El Watan-26.03.2012.)
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**Abdelhamid Mehri est décédé lundi à Alger…il avait 85 ans.
L’ancien SG du Front de libération nationale (FLN), Abdelhamid Mehri, est décédé ce lundi 30 janvier 2012 à l’hôpital militaire de Ain Naadja, Alger, où il était hospitalisé depuis le début de l’année 2012. Il était agé de 85 ans.
Né à El Harouche en avril 1926 à Constantine, Abdelhamid Mehri a été ministre des Affaires nord-africaines après la constitution du premier gouvernement provisoire (Gpra) et a été également ministre de l’Information ainsi qu’ambassadeur dans plusieurs pays. Il s’engagea dans les rangs du Parti du Peuple Algérien (PPA) puis du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD) dans lequel il fut membre du comité central après avoir fait des études à l’université de la Zeïtouna (Tunis).
Arrêté en novembre 1954 et incarcéré, il sera libéré en 1955, date à laquelle il rejoint le Caire, pour s’engager dans la révolution. D’abord, il était représentant permanent à Damas. En1956, le Congrès de La Soummam le désigne comme membre suppléant du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA). Il en deviendra titulaire et membre du Comité de coordination et d’exécution (CCE) en août 1957, lors de la session de l’instance dirigeante au Caire. En 1958, il entre au GPRA dans le gouvernement présidé par Ferhat Abbas comme ministre des Affaires maghrébines avant de prendre la poste de ministre des Affaires sociales et culturelles du deuxième GPRA (1960-1961).
Il était également connu pour le projet qui porte son nom, «le projet Mehri» qui constitue une réponse au projet de De Gaulle. Il a été secrétaire général du Front de Libération National (FLN) de 1988 à 1996. Il a été un des signataires du fameux contrat de rome avec le FFS et le FIS, notamment. Avant de prendre la direction du FLN, Abdelhamid Mehri a été ambassadeur d’Algérie en France entre 1984 et 1988. (El Watan-30.01.2012.)
**Abdelhamid Mehri: L’homme de la transgression
****Par Par Ahmed FATTANI, Directeur du journal « L’Expression »
photo: Ahmed FATTANI
Mehri est mort. Avec sa disparition, c’est l’une des dernières pages de l’histoire de la Révolution qui se referme à quelques encablures seulement de la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance. Sa vie, son combat, son militantisme ne ressemblent pas à un long fleuve tranquille. D’El Harrouch à Tunis en passant par Damas, Abdelhamid Mehri n’a transigé à aucun moment face aux péripéties de la lutte politique contre l’occupant français. Ministre du GPRA aux côtés de Ferhat Abbas, Krim Belkacem, Benyoussef Benkhedda, et membre du CCE avec Abane Ramdane, il a su imprimer un nouveau souffle à la Révolution dont il fut un acteur de premier ordre. Il faisait partie de ce que l’on pourrait appeler aujourd’hui le «pré carré de la Révolution». L’Algérie vient de perdre une figure tutélaire de l’Histoire de ces soixante dernières années.
Il était apprécié pour son sens de la pédagogie qu’il avait hérité de sa formation d’enseignant en langue arabe après des études à Constantine. Ce qui lui permettra, jeune militant nationaliste, d’entraîner, dans le sillage de son combat pour l’indépendance de l’Algérie, de valeureux moudjahidine de l’est du pays.
Sa sobriété, son bagout, son sens de l’écoute et sa disponibilité ont fait de ce «briscard» du FLN un être exceptionnel. C’était aussi un esprit libre qui voulait l’égalité et la justice durant toutes ces années où il avait appris à côtoyer le pouvoir sous Chadli en tant que ministre de l’Information, ambassadeur à Paris et à Rabat, et enfin à la tête du FLN lorsqu’il succéda à Messaâdia après les événements d’Octobre 88. A aucun moment de sa vie, il ne s’est renié. Mehri n’a jamais été un épicurien du pouvoir. Dès l’Indépendance, Ben Bella puis Boumediene se sont méfiés de cet ancien ministre du GPRA. Son tort: il n’a jamais accepté de se vendre, de se désolidariser des vrais chefs de la Révolution dans leur bras de fer à Tripoli avec les alliés de l’état-major général sous la houlette de Boumediene. Du haut de ses certitudes jamais ébranlées, il continua sans désemparer à s’investir et à développer l’éternel discours Flniste de l’Histoire. C’est ainsi qu’il a voulu donner un vrai sens à sa vie, celle de l’enfant d’El Harrouch qu’il fut. A la fin de sa vie, il demeurait encore l’observateur sagace de la scène politique algérienne. Mais il savait comme Prévert que l’«on a beau avoir une santé de fer, on finit toujours par rouiller». Après l’interruption du processus électoral, il avait géré, en vrai maestro de la politique, une crise majeure qui n’avait pas manqué d’affecter toutes les institutions du pays. Ses bisbilles avec les inquisiteurs traditionnels du FLN et d’autres dirigeants de ce parti le conduiront à devenir le vrai héraut d’une Algérie démocratique. La vieille logique du lynchage du parti réapparaît. Face aux complaisantes jérémiades de ceux qui voulaient brader l’Algérie, il ne pouvait s’accommoder de ces nouvelles canailleries politiques. Il détestait la duplicité. Il a osé faire basculer le FLN dans l’opposition pour qu’il recouvre toute sa crédibilité. C’était aussi ça Mehri, l’homme de la transgression. Avec lui, l’Algérie se pense et se décline durant toutes ces années comme une tragédie grecque. Alors que ces jeunes loups du microcosme politique algérois, mus par une ambition démesurée, prétendaient envoyer à la «casse» presque en criant «les ringards au rancard», Mehri apportait la dernière touche à son oeuvre car il était convaincu que, comme pour le déclenchement de la Révolution, le 1er Novembre 1954, la politique restait une aventure collective.
La patrie reconnaissante s’incline à la mémoire de ce grand homme qui vient de nous quitter. (L’Expression-31.01.2012.)
**Un sage et un grand militant de la cause nationale
Le destin a voulu qu’en ce mois de janvier 2012, l’Algérie enterre un géant de la culture, le défunt Chérif Kheddam, et un autre géant de la politique, Abdelhamid Mehri. Tous deux âgés de 85 ans.
Tel un couperet, la nouvelle est tombée hier, accentuant le froid glacial qui marque cette fin du mois de janvier: Abdelhamid Mehri, l’ancien secrétaire général du FLN, n’est plus. Il est décédé dans la matinée d’hier à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja (Alger) où il était hospitalisé depuis le début de ce mois. Avec le décès de ce géant du mouvement national, c’est tout un pan de notre Histoire qui est parti avec lui. Ceux qui l’ont approché et travaillé avec lui sont unanimes à dire qu’il était un sage, courtois, compréhensif et toujours disponible. Abdelhamid Mehri a toujours jeté les passerelles, et tissé des liens entre les différents courrants politiques. Dans sa démarche, il ne laissait pas apparaître une discordance générationnelle. Engagé dans les rangs du Parti du peuple algérien (PPA) puis du Mouvement pour le Triomphe des libertés démocratiques (MTLD) dans lequel il fut membre du Comité central, le défunt a été un militant infatigable. Depuis les années 1940 jusqu’à son dernier souffle, il a consacré sa vie au militantisme politique pour une Algérie plurielle. Son dernier acte a été d’ailleurs une lettre adressée au président de la République.
Le défunt donnait son avis sur les réformes politiques. Il estimait que ces réformes ont besoin d’une plus large participation des citoyens sans exclusive.
Homme de dialogue et d’idées, Abdelhamid Mehri a suggéré au Président Bouteflika que les réformes politiques actuelles soient couronnées par une «conférence nationale». Sa liberté de ton et ses convictions ne lui ont pas valu que des sympathies au sein même de son parti. Abdelhamid Mehri aura été l’un des responsables du FLN qui ont imprimé au parti une ligne de parti opposant à la démarche du pouvoir au milieu des années 1990 quand il était très difficile de faire de l’opposition. En fait, cette démarche de redonner au FLN son indépendance, il l’avait entamée au lendemain du pluralisme en 1989. Il a conféré au FLN une certaine indépendance des cercles de décision. Une attitude qui lui vaudra d’être écarté à la suite du fameux «coup d’État scientifique». Croyant à la réconciliation jusqu’au rachis, Abdelhamid Mehri a été parmi les initiateurs et les signataires du Contrat de Rome (Sant’Egidio) en 1995 en compagnie du FFS, de l’ex-FIS, du PT et de la Laddh. Une action qui lui a valu tous les quolibets et un torrent de critiques au sein même de son parti.
Depuis le Contrat de Rome, M.Mehri s’est retiré de la scène politique sans se désintéresser complètement de ce qui s’y déroulait puisqu’il est toujours intervenu pour donner son avis dans les médias – la presse écrite. Car hélas! la télévision de son pays lui a été fermée. En juin dernier, il a lancé une initiative politique destinée à rassembler les Algériens. Il a déclaré «n’avoir pas décelé une volonté chez le pouvoir d’aller vers de vraies réformes». De l’avis de ceux qui l’ont approché, Mehri n’obéit pas à la logique de la majorité politique. Il l’exprime d’ailleurs de façon claire dans la lettre qu’il a adressée au président de la République en juin dernier. Né en 1926, Abdelhamid Mehri a rejoint très tôt le Parti du peuple algérien (PPA).
Membre suppléant au Congrès de la Soummam, Mehri sera chargé des Affaires maghrébines à la constitution du Gpra (Gouvernement provisoire de la République algérienne).
À l’Indépendance, il occupera plusieurs postes dont celui d’ambassadeur d’Algérie à Paris. Le destin a voulu qu’en ce mois de janvier 2012, l’Algérie perde un monument de la culture, le défunt Chérif Kheddam, et un autre géant de la politique Abdelhamid Mehri. Tous deux âgés de 85 ans.(L’Expression-31.01.2012.)
**Le FFS salue l’homme d’Etat
**Photo: Hocine Aït Ahmed
«Le FFS a appris avec douleur et grande émotion le décès de M.Abdelhamid Mehri. Le FFS s’incline avec respect devant l’intégrité morale, la probité intellectuelle et l’envergure politique du grand militant du mouvement national, de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie et du combat pour la démocratisation de notre pays. Le FFS salue l’homme d’Etat qui a occupé des fonctions importantes au sein des instances de la Révolution et de l’Etat algérien et qui a travaillé avec lucidité, constance et ténacité au service de la grandeur de son pays. Le FFS salue son engagement et son soutien aux causes justes dans le monde, notamment l’édification du Maghreb et la cause palestinienne. A l’évidence, sa présence fera cruellement défaut dans la phase décisive que traverse notre pays. Au nom de M.Hocine Aït Ahmed et de l’ensemble des militants du Front des forces socialistes, je présente à sa famille nos condoléances les plus sincères. Que Dieu lui accorde Sa Sainte Miséricorde et l’accueille en Son Vaste Paradis.» (L’Expression-31.01.2012.)
***L’homme de tous les combats
Du déclenchement de la Révolution à l’avènement du multipartisme, Mehri a été de tous les combats de la seconde moitié du siècle dernier.
Depuis quelques années, l’homme ne faisait que quelques rares apparitions publiques à Alger. Abdelhamid Mehri, l’une des grandes figures de la Révolution algérienne, a tiré sa révérence hier matin à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja. Mehri y séjournait suite à une longue maladie. C’est dans cette enceinte qu’il était admis dans un état comateux il y a quelques semaines. Celui qui est né en avril 1926 à Constantine est l’un des derniers ministres du Gpra. Au cours de sa vie, il a eu à affronter de difficiles épreuves. C’est à lui qu’a échu la tâche d’ancrer le FLN dans la transition démocratique suite aux événements de 1988 et à l’adoption de la Constitution de 1989. A la surprise générale, il n’a pas accueilli avec bienveillance la venue de Boudiaf au pouvoir après la démission de Chadli. Il finit d’ailleurs par être la victime du coup d’Etat scientifique, ce qui l’a écarté de la présidence du FLN. Il a présidé aux destinées du parti de 1988 à 1996. On se souvient également de lui comme ayant été l’un des initiateurs du contrat de Rome (Sant’égidio) avec l’ex-FIS qui a ravi la majorité des sièges de l’APN au FLN en 1990. Il a d’ailleurs, affronté Abbassi Madani à la télévision avant l’interdiction de son parti.
Au cours de son parcours politique, il ne s’est pas fait que des amis, mais cela n’empêche pas l’homme politique d’être considéré comme un intellectuel reconnu puisqu’il a posé son empreinte sur les Chartes et Constitutions successives de l’Algérie. Dans son long combat, il a rencontré des hommes politiques de valeur comme Hocine Aït Ahmed et Mouloud Hamrouche. Bien avant le Printemps arabe, il était l’auteur d’initiatives politiques pour apporter sa touche au scénario de sortie de crise. Il avait notamment adressé une lettre ouverte au président de la République dans laquelle il l’appelait à impulser le changement du système. Lors du processus des réformes, Mehri a répondu à l’invitation de la commission Bensalah sur les consultations politiques. Il restait donc très écouté. Ce n’est pas étonnant pour un homme qui a commencé sa carrière de militant nationaliste dans les rangs du Parti du peuple algérien puis du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques dans lequel il est membre du comité central.
Dès le début de la guerre, en novembre 1954, il est arrêté et reste en prison jusqu’en avril 1955. Quelques mois plus tard, il est désigné au sein de la Délégation extérieure du Front de libération nationale et occupe le poste de membre du Conseil national de la Révolution algérienne, puis celui de membre du Comité de coordination et d’exécution. À la constitution du Gouvernement provisoire, il occupe le poste de ministre des Affaires nord-africaines dans la première formation et celui de ministre des Affaires sociales et culturelles dans la deuxième.
Après l’Indépendance, il n’a pas été inclus dans les rouages de l’Etat. C’était sa traversée du désert comme beaucoup d’hommes politiques en ont connu sous Ben Bella et Boumediene. Ce n’est qu’au début du mandat de Chadli Bendjedid qu’il est sollicité pour des postes importants au sein de l’Etat et du parti, succédant notamment à Mohamed Chérif Messaâdia ayant quitté son poste au lendemain des événements de 1988. Auparavant, il s’est contenté de la fonction de directeur général de l’Ecole normale de Bouzaréah à Alger. Ce n’est qu’en 1984 qu’il a commencé sa carrière d’ambassadeur d’Algérie en France puis au Maroc. Après avoir défendu l’indépendance du pays, il reprend la main pour défendre son aura au plan international.
En tant que membre du comité central du FLN, puis secrétaire général du même parti, il a eu aussi à laisser son empreinte dans la gestion des affaires du pays. Il était même à la commission culture et information du pays. (L’Expression-31.01.2012.)
**Témoignages de personnalités nationales sur le défunt Abdelhamid Mehri
Ahmed Taleb Ibrahimi :
C’est un grand choc (il parlait en pleurant), j’ai perdu un frère et un ami, M Abdelhamid Mehri était un homme de dialogue et de réconciliation, et un révolutionnaire qui a beaucoup donné à l’Algérie avant, pendant et après la guerre, ses positions témoignent pour lui, et sa lutte pour la libération et la démocratie prouvent qu’il était constant dans ses positions, nous avons perdu un homme irremplaçable, c’est le maitre de toute une génération, et un exemple de vrai nationalisme, nous ne pouvons qui prier pour lui.
Ahmed Benbitour
C’est une grande perte pour l’Algérie, je pense que nous avons perdu un révolutionnaire, qui est resté attaché à ses positions de longue date, il était toujours debout pour l’Algérie et la protection de son avenir, ses luttes sont connues avant le début de la guerre avec le mouvement nationaliste, durant la guerre et après l’indépendance à travers le GPRA, je pense que nous avions besoin d’un exemple de l’importance du professeur Mehri, je suis très affecté.
Louisa Hanoune
C’est une grande perte pour l’Algérie parce que Mehri était sincère et dévoué à la défense des causes justes, je l’ai connu lorsque le pays était en crise, et nous cherchions avec d’autres à trouver une solution à la crise, et il avait ouvert de nouveaux horizons au FLN lorsqu’il était secrétaire général du parti, nous avons commencé à mettre en place de nouvelles traditions qui n’existait pas sur la scène politique de notre pays, Mehri a ouvert le débat en toute liberté sur la coopération avec les autres partis politiques pour l’entente national, et lorsque nous nous sommes réunis dans le groupe du pacte national j’ai vu comment Si Mehri écoutait toutes les parties et tout le monde, et comprenait toutes les opinions sans se braquer, et lorsqu’il a été écarté du parti, il est resté une personnalité nationale intègre et attaché à ses principes appelant à la paix et à la réconciliation, il a participé avec nous en 1998 lors de la première réunion pour la paix et récemment nous nous étions rencontré parce qu’il avait présenté les mêmes idées que nous au sujet de l’assemblée constituante, c’est une grande perte pour l’Algérie dans cette période décisive de notre histoire.
Abdellah Djaballah
Nous ne pouvons parler de cette personnalité en une phrase ou deux, il fait partie des grands hommes de ce pays, c’est un homme honorable et intègre et une des personnalités politiques qui ont une histoire, une pensée intéressante, et une expérience dans la gestion des affaires du pays, c’est un homme que tous les algériens regrettent, des nationalistes aux islamistes, c’est pour cela que nous sommes peinés, que nous prions pour lui et que nous demandons à Dieu de donner à l’Algérie d’autres hommes qui puiseront dans l’expérience de personnes comme Abdelhamid Mehri.
Ali Laskri
Nous avons perdu une personnalité militante connue pour ses positions et sa lutte pour l’indépendance et pour la démocratie, j’ai connu Mehri comme militant pour la démocratie et il s’est associé avec Hocine Ait Ahmed et le FFS dans ce cadre, cet homme a payé le prix de ses positions, en toute sincérité c’est une perte pour l’Algérie parce qu’il aimait son pays, et était un homme de dialogue qui appelait toujours au dialogue entre les algériens.
Abu Djerra Soltani
Mehri est un grand homme vu son poids politique et Historique. Nous avons travaillé avec lui pendant de longues années et il ne nous faisait jamais ressentir qu’il appartenait à un parti politique concurrent tout en étant un concurrent honnête qui avait un esprit sportif. Sa participation au mouvement national, à la révolution et à la construction de l’Algérie, ainsi que ses positions défendant les valeurs du dialogue, de la paix et du dialogue entre les algériens, témoigneront toujours de lui. Toutes ces valeurs lui ont valu le respect de tous. Le défunt était très modeste et a participé à résoudre la crise politique en Algérie comme il a renforcé la réconciliation. Sa participation au groupe du Pacte National en plus de plusieurs autres hommes de notre patrie lui témoigne d’une position qui restera gravée dans la mémoire des algériens pour toujours.
Ahmed Ouyahia
Le porte-parole du Rassemblement National Démocratique, M. Miloud Chorfi a transmis le regret de M. Ahmed Ouyahia, et son affliction suite à la mort du frère Moudjahid Abdelhamid, qui a consacré toute sa vie pour libérer et servir l’Algérie. « la Mort de Mehri touche profondément le peuple algérien étant un parmi les symboles nationaux et nous nous inclinons devant son âme pure »
Mokdad Sifi
Très affecté par la disparition d’un homme intègre et Historique dans ses luttes. J’ai collaboré avec lui de près lorsque j’ai été chargé de transférer environ 17 mille cadres du FLN vers des fonctions au sein de l’Etat et du FLN à la fin des années 80. il suivait mon travail de près et j’ai beaucoup appris de lui. Il était un homme ouvert qui s’exprimait librement, la meilleure qualité qu’’il avait, à mon avis, c’est qu’il était un homme de dialogue.
Fatah Rebei
L’Algérie a perdu une personnalité Historique nationale, et un politicien chevronné et un parmi les symboles de l’Algérie. le défunt a honoré l’Algérie à l’intérieur comme à l’étranger. Il était un homme de principes et parmi les personnalités qui tenaient à leur position. Il appartenait à l’Algérie entière et non pas seulement à un parti quelconque.
Abdelmadjid Menacera
Je l’ai connu pendant 30ans. Il était une personnalité nationale, Historique, arabe et musulmane, je l’ai rencontré à plusieurs reprises dans le cadre du congrès arabo-islamique. Nous avons appris de lui comment exercer correctement la politique. il fut une personnalité dont les positions étaient constantes. Un homme intègre et honorable sur tous les plans nous a quitté. (El Khabar-30.01.2012.)
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Le journaliste et écrivain, M. Mohamed Abbès, a déclaré suite au décès de Abdelhamid Mehri que l’Algérie vient de perdre un militant et une personnalité nationaliste de premier ordre. Le parcours de défunt Abdelhamid Mehri, éteint à l’âge de 85 ans, remonte aux années 1940, il fut un adjoint de Abane Ramdane, dans la wilaya de Sétif, dans les années 1940, et il a vécu les circonstances du déclenchement de la Guerre de libération, préparée par l’OS, a-t-il soutenu.
« Mehri, Salah Louanchi et Ahmed Bouda furent parmi les premiers à siéger au Comité central du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Il fut également membre au Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) », soutient M. Abbès. « Il est sans doute que c’était grâce à Mehri et tant d’autres moudjahidine que la Révolution avait réussi, Mehri, au côté de Abane, Debaghine, Abbès, Boumendjel et Ben Yahia, fut la tête pensante de la révolution », a-t-il ajouté. Le défunt disait quelques jours avant sa mort que « tous les algériens ont contribué pour la libération de l’Algérie, ainsi ils devront tous participer à sa construction ». (El Khabar-30.01.2012.)
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