Les jeunes et les élections
**Ahmed Rouadjia. Historien et sociologue:
«Par manque de maturité politique, les jeunes se contentent de dénigrer»
- A la veille des élections législatives, les Algériens dessinent des personnages de dessins animés sur les panneaux d’affichage. Est-ce là un signe du divorce entre les Algériens et la politique ?
Le «divorce» n’est pas entre les Algériens et la politique en tant qu’activité de l’esprit, mais entre ces derniers et le pouvoir politique dont ils se défient depuis longtemps et auquel ils n’accordent pas une once de crédit. Le fait qu’ils le caricaturent par le biais des dessins animés et de graffitis, qui le représentent sous un jour fortement négatif, prouve que les Algériens, dans leur écrasante majorité, n’accordent pas leur confiance et leur suffrage à un pouvoir politique dont ils savent pertinemment qu’il n’est pas représentatif de leurs attentes et aspirations. Ils savent qu’il ne tient pas sa légitimité des urnes, d’élections libres et transparentes, mais d’un jeu fait de tours de passe-passe, de la cooptation et de la désignation par des responsables par le «haut». De là s’explique la défiance partout observée envers les élections législatives prévues pour le 10 mai prochain et qui rappellent aux Algériens le caractère tragi-comique de toutes les élections passées, législatives et présidentielles…
Le saccage des panneaux d’affichage et l’arrachage des photos des candidats que l’on observe dans presque toutes les villes et les bourgades du pays sont le reflet fidèle de ce divorce consommé depuis belle lurette entre la population et le pouvoir, entre le sommet et la base…
- Les blagues et les détournements d’images de la campagne pullulent sur internet. Quelle est votre analyse de ce phénomène ?
Les blagues, l’humour, la dérision, mais aussi le dénigrement de tout ce qui se dit et se fait sont des traits de la culture populaire algérienne, mais que les jeunes générations ont développés et raffinés au plus haut point grâce à l’instruction dont les aînés étaient privés. Les moyens de communication moderne, comme l’internet, désinhibent la parole et offrent donc la possibilité aux jeunes «révoltés» de dévider leur chapelet, d’exprimer leurs besoins et leurs attentes, mais aussi leur ras-le-bol. Internet n’est pas seulement pour eux un moyen d’évasion, de quête de l’ailleurs «rêvé» et transfiguré, mais aussi un défouloir, c’est-à-dire le lieu où ils manifestent leur mécontentement, leur colère ou leur indignation contre un ordre social et politique qu’ils jugent injuste.
Mais on relève aussi un manque flagrant de maturité politique chez les jeunes protestataires qui se bornent fréquemment à dénigrer plus qu’à critiquer le pouvoir politique de manière constructive. Dénigrer et critiquer sont deux termes antinomiques, mais que l’on confond le plus souvent, alors qu’ils ont des connotations différentes. Le premier connote un sens négatif, le second renvoie à une attitude positive et dénote la volonté ou le désir d’améliorer ce qui existe ou de «corriger» les défauts d’un système social et politique jugé inadapté aux circonstances du présent. Frondeurs, goguenards et contestataires par tempérament, nos jeunes actuels sont apolitiques au sens qu’ils se trouvent en manque d’une culture politique qui leur permet d’analyser et de comprendre les liens complexes qui régissent l’univers social et politique dans lequel ils se trouvent immergés. Comparés à leurs pairs tunisiens ou égyptiens, qui font preuve d’un engagement politique et social élevé et d’un esprit critique fort aiguisé, les jeunes Algériens se révèlent être à l’observation. Ils souffrent pour la plupart d’un déficit indéniable en matière de culture politique, et c’est ce qui explique peut-être leur peu d’engagement dans les activités associatives, syndicales et politiques.
Les partis politiques les déçoivent tout autant que le pouvoir lui-même, et le mot «politique» en général les repousse plus qu’il ne les enchante. Ce mot, ils ne le comprennent pas dans son sens noble, mais dans son acception négative : il renvoie dans leur imaginaire au «mensonge», à la manipulation et à l’agiotage. Pour eux donc, le pouvoir politique tout comme les partis d’opposition sont des «machines» à fabriquer le mensonge et la désinformation destinés à «tromper» le peuple et à le rouler «dans la farine». Telle est la représentation que les jeunes se font de la politique.
- Le nombre de blagues politiques a beaucoup baissé, en comparaison avec les années 1980. Les Algériens ont-ils, selon vous, perdu leur sens de l’humour ?
Ces blagues politiques n’ont pas baissé par rapport aux décennies écoulées. Au contraire, elles se sont accrues. De même que l’humour, qui reste encore un des modes de fonctionnement de l’imaginaire populaire algérien. En revanche, ce qui a baissé, c’est l’enthousiasme et l’espoir que les jeunes et les moins jeunes avaient dans les années 1970 et 1980 de voir le pays sortir de l’ornière du sous-développement en s’arrimant à la modernité politique. Cet espoir caressé d’une Algérie développée, prospère, juste et démocratique, s’est évanoui chez tous ; il a laissé la place aux désenchantements, aux critiques moroses et aux attentes angoissées.
En dépit du pluralisme politique qui a ouvert incontestablement la voie à la liberté d’expression où les blagues politiques sont bien plus admises et bien plus tolérées que dans les années 1980, les jeunes Algériens d’aujourd’hui ont autant de sens de l’humour, sinon plus que leurs prédécesseurs, mais bien moins heureux qu’eux dans la mesure où les perspectives d’avenir, comme l’insertion sociale par l’emploi et le logement, se trouvent complètement ou presque bouchées. Leur mobilité professionnelle est donc quasi nulle, et la mondialisation dont on leur chante les louanges les exclut plus qu’elle ne les intègre dans les circuits de «l’économie de marché» dont on leur fait miroiter les bienfaits…
Ces jeunes d’aujourd’hui n’ont donc pas perdu le sens de l’humour et de la dérision, mais ils ont perdu surtout le fil d’Ariane de leur existence ; autrement dit les points de repère auxquels ils peuvent s’accrocher sans défaillir… Leur unique ou presque voie du salut demeure la fuite hasardeuse vers l’ailleurs, ce rêve fou d’un eldorado qui fait échouer bien des harraga au large des mers… Les noyés tout comme les candidats en attente d’un exil risqué ce sont des «héros tragiques» qui ne manquent pas de blagues politiques et de sens de l’humour aigu, et pourtant combien est souvent triste la fin de ce parcours humoristique…
Telle est en conclusion de mon analyse sur ce «phénomène» qui reste encore à déchiffrer…(El Watan-24.04.2012.)
***Quand les jeunes tournent les élections en dérision
Sur les panneaux électoraux, les Algériens dessinent des personnages de dessins animés.
*élections législatives du 10 mai prochain en Algérie
*Début timide de la campagne électorale
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*Le FFS plaide pour une nouvelle Constitution
L’Algérie à travers ces élections veut se doter d’une Constitution.
«Notre participation n’est pas le résultat d’un compromis avec le pouvoir mais s’inscrit dans le prolongement de notre combat pour une Algérie démocratique, populaire et indépendante comme l’ont voulue nos martyrs.»
C’est en ces termes que le candidat FFS de Bouira, docteur en droit constitutionnel, Ahmed Betatache, a commencé un meeting organisé au centre culturel Mouloud-Mameri hier à 10 heures. Le tête de liste du plus vieux parti d’opposition qui reste une force politique au niveau local avec 9 sièges à l’APW, expliquera la nécessité de participer aux échéances du 10 mai par deux grands axes.
L’Algérie est guettée et reste la cible des ennemis de l’extérieur qui veulent à tout prix segmenter le pays comme ce fut le cas pour le Soudan, la Libye… «Le printemps arabe a soufflé sur plusieurs pays dont les régimes ressemblent à celui qui nous commande depuis l’Indépendance. Les peuples aspirent à la liberté, à l’égalité. Notre régime fait la sourde oreille et par la même, fait les affaires de ces puissances qui rêvent de mettre la main sur nos richesses…» dira entre autres le candidat. L’Algérie à travers ces élections veut se doter d’une Constitution.
Pour instaurer le changement, deux alternatives sont possibles. Le recours à la force a montré ses limites et la tragédie nationale est là pour confirmer ce constat. «En 1998, Hocine Aït Ahmed avait appelé à la paix et la réconciliation. Les dirigeants de l’époque ont rejeté cette option. L’Histoire, aujourd’hui, a donné raison à notre leader», rappellera M.Betatache. L’autre solution est celle que nous défendons maintenant. «Une nouvelle Constitution avec une totale séparation des pouvoirs reste l’unique solution pour un avenir meilleur»considèrent les militants du FFS. S’agissant de la campagne et sans aller dans le détail, les intervenants regretteront à l’unanimité l’influence de l’argent. «Nombreux sont ceux qui se présentent pour blanchir leurs richesses douteuses et l’argent sale. Candidats à une Assemblée nationale, ces candidats n’hésitent pas à recourir à la corruption pour tenter de soudoyer les victimes de la pauvreté constitutionnalisée par un pouvoir qui achète la paix sociale en dilapidant les biens publics. La participation du FFS et selon les animateurs du rassemblement, se veut une action contre ces néo-politiciens de tout bord.
L’administration est complice. Au vu et au su de tous, les candidats ont largement dépassé le plafond des dépenses fixé à la campagne de chaque liste. L’affichage anarchique est une réalité imposée en face d’une administration qui reste les bras croisés. L’achat des voix, les promesses mensongères, sont autant de faits qui ternissent l’image du politique. Concernant toujours les griefs contre le pouvoir, les intervenants précisent que l’actuelle APN n’est pas souveraine. Le président ordonne entre les sessions. Le Sénat avec son tiers nommé s’apparente à une chambre d’enregistrement. Tout cela doit changer.
«Parce que nous défendons des idées saines, parce que nous disposons au plan national d’une base militante solide, parce que notre parti a une légitimité historique… nous n’avons pas besoin de recourir aux méthodes maffieuses énoncées pour gagner» déclarera un candidat de cette liste qui compte 6 universitaires, et 4 cadres. Avant de clôturer le meeting, les organisateurs ont ouvert le micro aux participants présents pour poser leurs questions.
Il s’agit là d’une première puisque tous les meetings se limitent à des discours à sens unique des candidats. (L’Expression-24.04.2012.)
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*Nos grands parents sont partout: à l’entrée des écoles, au marché, dans les jardins publics, dans les quartiers populaires…et aussi aux urnes...La plupart d’entre eux vont voter.
On les croise un peu partout. Que ce soit à l’entrée des écoles, en compagnie de leurs petits-enfants, au marché on errant d’un endroit à l’autre dans l’espoir de remplir un couffin désespérément vide, dans les cafés des quartiers populaires en train de jouer aux dominos ou dans les jardins publics pour goûter à quelques moments de répit et se ressourcer. Certains ont même trouvé un moyen très original pour meubler leurs journées. Assis autour d’une table de fortune, érigée parfois en pleine rue, entre deux voitures en stationnement, ou sur le trottoir au milieu des passants, les personnes du troisième âge jouent tranquillement aux dominos. Un jeu de société très en vogue et dont ils sont devenus experts en la matière. En sillonnant certains quartiers d’Alger-Centre et de Bab El Oued, nous avons rencontré quelques-uns à qui nous avons demandé ce qu’ils pensaient de la campagne électorale et des élections législatives du 10 mai. Le premier à prendre la parole est un ancien facteur, aujourd’hui, à la retraite.
Préoccupé par la cherté de la vie et la flambée des prix des fruits et légumes intervenue ces dernières semaines sur le marché, il a du mal à contenir sa colère et pointe un doigt accusateur en direction des mandataires, responsables, selon lui, de cette tragique situation. «Que font les pouvoirs publics pour arrêter les auteurs de cette saignée qui a touché tout le monde? Un kilo de pomme de terre à 130 dinars, nous n’avons jamais vécu cela», nous a-t-il confié. Si la campagne électorale a du mal à démarrer, c’est parce que les partis politiques et les candidats proposés n’inspirent plus confiance et les réformes qu’ils promettent sont des slogans qui n’ont jamais été aussi trompeurs et aussi creux, dit-il. Obligé de recourir à de petits boulots pour nourrir sa famille et boucler les fins de mois, Aami Ali, c’est son nom, espère un autre geste du président de la République car, pour lui, les récentes augmentations accordées aux retraités sont dérisoires comparées au pouvoir d’achat qui, lui, ne cesse de se dégrader. «Ce qu’on te donne de la main droite, on te l’enlève, aussitôt, de la main gauche», souligne-t-il, allusion faite à l’envolée des prix des produits de première nécessité, intervenue le lendemain de l’augmentation des pensions des retraités. Revenant sur les majorations, un autre retraité ne manquera pas de faire remarquer les disparités entre les pensions, particulièrement celles inférieures ou égales à 20.000 dinars qui ont, en moyenne, bénéficié d’une augmentation de 5000 dinars, alors que les pensions supérieures à 70.000 dinars ont été relevées, elles, de 10.500 dinars! «Au lieu de favoriser les anciens retraités sortis avec des pensions inferieures à 15.000 dinars, on les a appauvris en ne leur accordant que 30% d’augmentations. A l’inverse, ce septuagénaire rencontré dans un café très fréquenté de la capitale, considère, lui, que ces augmentations lui ont permis d’améliorer un tant soit peu son vécu même s’il reconnaît, cependant, que la vie est devenue de plus en plus chère dans Alger. Revenant sur la campagne électorale, il est persuadé que le scrutin du 10 mai prochain est salutaire et qu’il modifiera le paysage politique et ouvrira une nouvelle ère, porteuse de paix et d’espoirs. (L’Expression-24.04.2012.)
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