Déliquescence de l’Etat
**ses hommes sont tous pareils à des niveaux différents
*Lutte des clans et des ambitions politiques pour préserver des intérêts douteux
*L’intérêt du pays est le dernier de leurs soucis
*Des biens et des sommes colossales amassées grâce à l’argent des banques publiques, jamais remboursé.
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*jeudi 28 juin 2018 -affaire du trafic de la cocaïne
Le coup de gueule de l’ex-patron de la police a fait tache d’huile. Il accuse, met en garde et menace de divulguer des informations sur le dossier. Lâché et isolé, Abdelghani Hamel s’en prend à ses détracteurs. Une aubaine pour les avocats de Kamel Chikhi qui pourraient demander au juge son audition…
La déclaration du désormais ex-chef de la police, Abdelghani Hamel, concernant l’enquête préliminaire sur l’affaire de cocaïne a fait l’effet d’une bombe. En s’attaquant, avec virulence, à l’enquête préliminaire effectuée par les gendarmes et en menaçant de remettre à la justice des dossiers concernant cette affaire, en disant que celui qui enquête sur la corruption «doit être propre», Hamel visait d’un seul coup trois de ses détracteurs.
D’abord ses deux anciens collègues à la gendarmerie, le général Ghali Beleksir, promu en une année (novembre 2016-octobre 2017) du poste de chef du groupement régional de Blida à celui de chef du commandement de l’état-major de la Gendarmerie nationale et qui suit de près l’enquête sur la cocaïne, et le général-major Menad Nouba, le patron de la gendarmerie, qu’il connaît «sous toutes ses coutures», disent certains, surtout qu’ils habitent tous les deux Oran, où leurs enfants pratiquent des activités commerciales, mais aussi le chef de l’état-major de l’Anp et vice-ministre de la Défense, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, qui ne cesse de réfréner ses «ambitions politiques», à tort ou à raison.
Les messages de Abdelghani Hamel n’ont à aucun moment été codés et leurs destinataires sont bien identifiés. Il parlait en prenant soin d’être bien compris des journalistes et de l’opinion publique.
Il évoque «de graves dépassements» et «des ingérences» dans l’enquête préliminaire, parce qu’il suit de très près cette affaire de cocaïne et il savait qu’il était dans le viseur de ses détracteurs, notamment depuis la mise en cause de son frère, Belkheir Hamel, directeur régional des Douanes de Annaba, dans une affaire de trafic de conteneurs etune autre de transfert illicite de devises, accusations qui lui ont valu le retrait de son passeport, avant d’être réhabilité puis nommé au même poste à Tlemcen, où se trouve sa ville natale et installé jeudi dernier officiellement.
Mais l’arrestation de son chauffeur, les rumeurs persistantes sur les présumées implications de son fils ont dû susciter la crainte de se voir entraîné malgré lui dans un scandale où de nombreuses personnalités et leurs enfants ont été citée mais qui jusque-là n’ont pas été entendus. Mieux encore. Hamel sait par ses réseaux que les enquêteurs ont été instruits par leur hiérarchie, pour mettre la pression, dans leurs interrogatoires, sur son chauffeur, et Kamel Chikhi, le principal prévenu dans le dossier, afin qu’ils «crachent le morceau».
Ce qu’il considère comme étant des «dépassements» et surtout une «ingérence». Pour lui, la mise sous mandat de dépôt du fils de l’ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, est révélatrice d’une forte alliance entre le général Beleksir, chef de l’état-major de la gendarmerie (dont l’épouse est une présidente de cour), et le ministre de la Justice, Tayeb Louh.
Dès son retour de voyage, il commence par rendre public un communiqué dans lequel il présente son chauffeur personnel, un ancien gendarme, comme un simple élément du parc automobile de la Sûreté nationale, et deux jours plus tard, le ministre de la Justice parle officiellement de l’affaire en promettant qu’«il n’y aura pas d’impunité» et surtout que «personne ne sera lésé».
Hamel et les «dossiers»
Mais cette promesse n’était pas suffisante pour garantir l’immunité à l’ex-patron de la police qui se voit ainsi lâché de toutes parts. Isolé, sentant sa fin arriver, il anticipe sur les événements en suscitant la suspicion. Il dénonce, met en garde et menace de remettre au juge des dossiers qu’il détient sur l’affaire de la cocaïne. Sa déclaration fait l’effet d’une bombe. Elle permet au vice-ministre de la Défense, qui l’avait à l’œil depuis son arrivée à la tête de la police, de l’écarter définitivement du sérail.
En agissant ainsi, Hamel savait en fait que les heures d’enregistrement vidéo des caméras de surveillance installées par Kamel Chikhi dans son bureau, ont permis d’identifier une longue liste de personnalités ou de leurs enfants, mais aussi certains hommes d’affaires directement liés aux politiques et dont beaucoup font partie de la direction du FC, et sont très liés à Chikhi.
Les noms sont nombreux et pèsent lourd, mais jusqu’à présent, ils n’ont été inquiétés ni par l’enquête préliminaire, ni au niveau de l’instruction. Les caméras de Kamel Chikhi filmaient sans arrêt. Pour le juge, c’est du pain béni. Les images sont parlantes. Beaucoup de ceux qui viennent chez Kamel le «Boucher» ne repartent pas les mains vides.
Il y a de tout. D’anciens ministres, des cadres supérieurs de l’Etat, d’ex- et d’actuels walis, leurs enfants, ou alors de puissants promoteurs immobiliers, dont un particulièrement, propriétaire d’un immense parc immobilier aussi bien à Alger qu’à Bouira, d’où il est natif (comme Kamel Chikhi), érigé en quelques années grâce à l’argent des banques publiques, qu’il n’a jamais remboursé. Il y a aussi des fonctionnaires de l’administration locale, douanière et financière, ainsi que de hauts gradés de l’armée et de la police entre retraités et en fonction.
Hamel a mal interprété «ce tri» et voulu se protéger en menaçant de divulguer ce qu’il détient comme informations. Ira-t-il jusqu’au bout de ses menaces ? Peu probable, sachant que ceux d’en face n’aimeraient certainement pas que cette affaire de cocaïne éclabousse dans son sillage les plus importantes institutions du pays, à la veille d’un rendez-vous électoral jusque-là incertain. En tout état de cause, jusqu’à présent, le juge d’instruction n’a pas encore abordé le volet important lié au trafic de cocaïne.
A part les six premiers prévenus, à savoir Kamel Chikhi, ses deux frères, son directeur commercial et un de ses agents, poursuivis pour importation et commerce transnational de drogue, la vingtaine de prévenus poursuivis, dont 17 incarcérés, ne sont concernés que par le volet «trafic d’influence», «corruption» et «perception d’indus avantages».
Cependant, l’on est en droit de se demander si Kamel Chikhi a réussi à ouvrir 22 chantiers, uniquement à Alger, pour la construction d’un empire immobilier, en ayant toutes les facilités uniquement grâce à l’intervention de petits chefs de service de l’urbanisme et de conservateurs fonciers ? Comment peut-on croire que Kamel Chikhi, dont le profil est loin d’être celui d’un génie, soit réellement le propriétaire de toute cette fortune et que la constitution de tout ce réseau de complices soit son œuvre.
Il est important aussi de savoir que ceux qui ont acheté cette quantité de cocaïne en amont n’auraient jamais pris le risque de prendre Oran comme zone de transit avant sa destination finale, qui pour l’instant n’est pas connue, s’ils n’avaient pas la garantie de la sécurité de son acheminement. Le choix d’Oran n’est pas fortuit. Les réseaux de narcotrafiquants sont nombreux et ont acquis une expérience assez importante dans le trafic de cannabis qui vient de la frontière ouest, puis repart vers l’Europe, principalement l’Espagne et la France.
Aussi bien le patron de la gendarmerie que le chef de l’état-major de cette institution ou encore l’ex-patron de la police savent très bien comment ces narcotrafiquants tissent des réseaux de complicités au niveau de toutes les administrations pour assurer la sécurité à leurs activités criminelles dont les revenus sont blanchis principalement dans l’immobilier et l’hôtellerie, secteurs très lucratifs à Oran, une ville que Kamel Chikhi n’a pas choisie fortuitement pour ramener sa viande.
Il sait qu’au port d’Oran, la marchandise ne met pas beaucoup de temps pour être déchargée, et des facilités sont accordées en matière de procédure de dédouanement au port sec privé du fils de Abdelghani Hamel. Mais, jusqu’à présent, Kamel Chikhi ne cesse de crier au complot et accuse ses concurrents oranais, qui achètent la viande chez les mêmes fournisseurs au Brésil, utilisent le même circuit de transport maritime, et qui auraient utilisé leurs réseaux pour le «réduire à néant».
Ses concurrents sont également deux magnats de l’immobilier qui ont pignon sur rue aussi bien à Oran qu’en Espagne. En tout état de cause, l’affaire Kamel Chikhi pourrait connaître de nouveaux rebondissements, surtout que ses avocats risquent de demander au juge d’instruction de convoquer l’ex-patron de la police, Abdelghani Hamel, pour être entendu sur les informations qu’il dit détenir sur le dossier.*Salima Tlemçani / el watan / jeudi 28 juin 2018
**C’est tout le système politique dans son ensemble, par sa nature et son fonctionnement, qui est le générateur des dérives multiples
******Jusqu’où ira l’enquête ?
Les dossiers de corruption en cascade, les détournements en règle et maintenant cette scabreuse affaire de cocaïne sur fond de crise politique ont largement contribué à la dislocation du tissu social. Ils précipitent la désagrégation du lien national.
L’éclatement de l’affaire de la cocaïne, ses implications et ses conséquences immédiates avec l’éviction du Directeur général de la Sureté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, jette le discrédit sur la préparation de l’élection présidentielle. Déjà plongée dans un brouillard total, la préparation de cette échéance décisive qui devrait avoir lieu dans dix mois est désormais confrontée à de sérieuses difficultés.
Car dans les calculs du sérail, l’épisode de l’éviction d’un élément-clé dans le dispositif présidentiel n’était pas prévu. Il vient perturber sérieusement un processus mal engagé et difficilement mené. Un grain de sable qui enraye la machine. Un séisme politique dont les répliques risquent d’être de la même ampleur.
Très proche du président de la République auprès duquel il jouit d’une «traitement» particulier, Abdelghani Hamel à la tête d’une police aux effectifs pléthoriques incarne une force de persuasion, une force aux capacités d’action non négligeables. Se séparer de lui dans la précipitation et manifestement par contrainte, le président de la République perd ainsi un atout majeur dans son staff et une carte déterminante dans l’organisation du futur rendez-vous politique.
M. Hamel était plus qu’un Directeur général de la Sûreté nationale. Mais il était difficile de garder un allié devenu brusquement encombrant. Abdelghani Hamel, visiblement excédé par la manière avec laquelle est gérée l’affaire de la cocaïne et ses «dérivés», n’a pas pu tenir sous la «pression». Il a craqué. Inhabituel pour un patron d’une force armée. Son éviction pour le moins brutale va sans doute être «capitalisée» par ses adversaires dans le sérail dans les batailles d’influence que se livrent les différents groupes en vue du renforcement de situations de puissance.
Ça «snife» la manœuvre. Inévitablement, le scandale de la cocaïne sera exploité politiquement. Il servira de prétexte pour des règlements de comptes, à «couper les têtes», à affaiblir ou à renforcer les positions au sein du pouvoir. Il n’est un secret pour personne qu’entre Abdelghani Hamel, patron de la police et Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major, le «courant ne passait pas».
Les deux personnages n’ont jamais fait bon ménage, d’autant que le premier a, dès son installation au 01, Boulevard Mohamed Ouanouri (Bab El Oued) a souvent «irrité» le second en se donnant les allures d’un homme puissant qui jouit grandement des faveurs du chef de l’Etat. Plus encore, Abdelghani Hamel nourrissait au fond de lui-même une ambition politique suprême en soignant son image en interne et à l’extérieur avec une stratégie de communication bien orchestrée.
Ses «relais» n’hésitaient pas à lui «tailler un costume» présidentiel et le mettre en avant comme étant «un potentiel prétendant» au palais d’El Mouradia. Inutile de dire qu’avec la Gendarmerie nationale le courant ne passait pas non plus. Les deux institutions se regardaient en chiens de faïence. Un classique qui n’est pas propre à l’Algérie par ailleurs.
D’évidence, après son «exécution» il voit son «rêve» s’écrouler. Difficile de se relever d’une telle chute. Mais au-delà des ambitions contrariées de Abdelghani Hamel, c’est l’ensemble du climat politique qui s’assombri davantage. L’impact de l’affaire de la cocaïne et ses ramifications est immense sur l’opinion. La nature des institutions touchées par ce nouveau scandale aura des incidences majeures sur l’Etat dont l’autorité ne cesse d’être sapée par ses propres agents. Ce nouveau scandale qui vient «grossir» un registre peu glorieux en matière d’«affaires» va considérablement renforcer la méfiance entre les citoyens et les institutions. Les Algériens s’inquiètent sérieusement et légitimement.
Comment ne pas l’être quand ils apprennent qu’un magistrat, un directeur central, un ministre ou un officier doit sa nomination à un homme d’affaire douteux ? L’argent sale et violent se révèle non seulement influent, mais il gangrène jusqu’au plus haut sommet. Les dossiers de corruption en cascade, les détournements en règle et maintenant cette scabreuse affaire de cocaïne sur fond de crise politique ont largement contribué à la dislocation du tissu social. Ils précipitent la désagrégation du lien national.
Cependant, et au-delà des personnes — certes responsables de leurs actes —, c’est tout le système politique dans son ensemble, par sa nature et son fonctionnement, qui est le générateur des dérives multiples. C’est un système crisogène. Non seulement il ne protège ni les citoyens ni les institutions publiques déligitimées et affaiblies, il vampirise l’Etat qui est déjà à terre. La situation nationale dans sa globalité présente des symptômes d’un profond malaise.
Les capacités de résistance s’affaiblissent à coups de scandales et les ressorts craquent à tous les niveaux de la société. Trop fragile en interne et cerné par un environnement instable et menaçant, le pays se trouve surexposé à des périls sérieux. D’où l’urgence de sortir vite et par le haut en brisant l’impasse politique angoissante. *HACEN OUALI - el watan / jeudi 28 juin 2018
****L’instruction judiciaire au point mort
* samedi 28 juillet 2018
L’instruction judiciaire autour de l’affaire des 701 kg de cocaïne saisis le 29 mai dernier au port d’Oran piétine en attendant le retour des commissions rogatoires dépêchées au Brésil et en Espagne, et une éventuelle audition de l’ex-DGSN, réclamée par la défense de Kamel Chikhi.
À ce stade, l’enquête judiciaire s’est limitée au périmètre de l’importateur et promoteur immobilier Kamel Chikhi, de ses deux frères, de son associé, de son directeur commercial, ainsi que d’un de ses employés.
“Dans le dossier, il n’y a aucune preuve de la responsabilité pénale des six accusés”, avance une source judiciaire. Pas de traçabilité de déplacement de Kamel le Boucher au Brésil, ni de contacts téléphoniques entre lui et des supposés intermédiaires de cartels de drogue.
-Le dernier déplacement de Kamel Chikhi vers ce pays où est domiciliée Mirvena Foods, la société avec laquelle il avait un contrat d’exclusivité d’importation de viande, remonte à 2009.
Devant la gendarmerie comme devant le juge, le principal accusé n’a cessé de marteler qu’il n’avait aucune relation avec la drogue dure interceptée. Il a avancé que sa cargaison a été utilisée à son insu.
“Le MCS Amalfi”, le cargo qui a transporté la viande importée par la société Dounia Meat, a déchargé la marchandise au port de Valence, en raison, principalement, de son gabarit qui ne lui permettait pas d’accoster au port d’Oran. C’est là que les conteneurs ont été passés au scanner, puis ouverts en l’absence du représentant de la société brésilienne qui a fourni la viande, de la société MSC qui a assuré le transport et du capitaine de bord. “C’est une violation flagrante du droit maritime international qui fait obligation de la présence de ces personnes lors de l’ouverture des conteneurs et du changement de scellés”, clame la défense de Chikhi.
Une fois la marchandise fouillée, elle est réembarquée sur un bateau plus petit, le “Vega Mercury”, à destination d’Oran. Le commandant du “Vega Mercury” ainsi que six membres de l’équipage ont été auditionnés en juin dernier par le juge d’instruction de la 9e chambre spécialisée du tribunal de Sidi-M’hamed, en qualité de témoins. Ils ont été, le même jour, autorisés à quitter le territoire national. Comment les autorités espagnoles ont-elles eu vent de la présence de la cocaïne dans les conteneurs de viande ? Pourquoi les deux frères de Chikhi ont-ils été placés sous mandat de dépôt, alors que Kamel le Boucher est le seul propriétaire de la société Dounia Meat importatrice de la viande ? Pourquoi le fournisseur de la marchandise et l’armateur n’ont-ils pas été interrogés ? Pourquoi la justice algérienne n’approfondit-elle pas l’enquête autour des pièces à conviction saisies par les services de sécurité sur le “Vega Mercury” en même temps que la cocaïne ? En l’occurrence, les GPS, les lampes, les sacs imperméables, les batteries et les cordes. Le ministre de la Justice, Tayeb Louh, comme le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ont affirmé, dès l’éclatement de cette affaire, qu’elle avait des ramifications internationales. C’est dans cette direction que le juge devrait axer son investigation judiciaire. C’est ce que souhaite également la défense de Kamel Chikhi qui vient de réclamer l’audition de l’ancien DGSN, Abdelghani Hamel. En effet, au moment où la cocaïne a été saisie, l’ex-patron de la Sûreté nationale venait de rentrer d’une mission officielle d’une semaine en Espagne, pays par lequel a transité la cargaison de viande où se trouvaient les 701 kg de cocaïne. Quelques heures avant son limogeage, le 26 juin dernier, Abdelghani Hamel avait déclaré qu’il détenait des informations sur le dossier et qu’il allait les remettre à la justice afin de faire avancer l’enquête. Hamel avait également relevé des “dépassements” dans l’instruction préliminaire. Il n’en dira pas davantage.
Hormis cette petite phrase que tout le monde aura retenue : “Pour lutter contre la corruption, il faut être soi-même propre.” Pour Saïd Younsi, membre du collectif d’avocats de Kamel Chikhi, l’ex-patron de la DGSN doit être interrogé sur sa supposée relation avec le Boucher. Si elle est confirmée, il devra en expliquer la nature.*Liberté/ samedi 28 juillet 2018
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*Le chef d’état-major de l’ANP vient de nous redire ce que l’on a toujours entendu mais dont personne n’a jamais été convaincu :
l’armée se limite à assumer ses missions constitutionnelles et s’interdit d’être partie prenante dans les joutes politiques et électorales.
Après avoir fait et défait tant de présidents de la République depuis l’indépendance du pays, il en faut certainement beaucoup plus à la “grande muette” pour qu’un tel discours ait quelque chance de faire mouche au sein de l’opinion publique. Il faut surtout qu’elle montre, par les actes et non par des professions de foi, qu’elle s’est désormais éloignée du champ politique.
Or, ce n’est décidément pas le cas. Du moins, pas encore. Se voulant solennel et empreint de détermination, le grand serment de neutralité du chef d’état-major de l’ANP aura tout simplement démontré que l’armée ne s’est pas libérée de ses bonnes vieilles attaches politiques. Preuve en est que dans sa réplique même à l’appel du président du MSP, il s’est laissé aller à une vraie prise de position politique, voire électorale.
N’est-ce pas le cas lorsqu’il accable des acteurs politiques, leur faisant un procès en règle, en les accusant, entre autres, de ne pas s’occuper “des préoccupations des citoyens” ? Ou encore lorsqu’il évoque “certaines parties prêtes à mettre l’Algérie en danger pour arriver à leurs fins ou pour sauvegarder ou réaliser leurs intérêts personnels abjects” ?
Ces petites phrases, prononcées à l’appui du grand serment de neutralité, ont pour effet immédiat de rendre celui-ci caduc, nul et non avenu. Car ce faisant, le vice-ministre de la Défense nationale met les deux pieds, volontairement ou pas, au centre de l’arène politique, en évaluant, au nom de l’institution militaire, l’action de certains partis et personnalités politiques. Publiquement, à l’écran de la télévision publique. Mais pas seulement : il va même jusqu’à les suspecter, tout aussi publiquement, de nourrir des desseins funestes pour le pays. ( ) *Liberté/ samedi 28 juillet 2018
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La boîte noire
28 JUIN 2018
Kamel Chikhi, l’importateur de viande et promoteur immobilier, qui est tombé dans les filets de la justice suite à son inculpation dans une grave affaire de trafic de cocaïne, a rendu sans le vouloir un énorme service aux enquêteurs et aux magistrats qui se sont saisis de son dossier en les gratifiant d’un précieux cadeau : les vidéos et les enregistrements de ses nombreux visiteurs qui défilaient dans son bureau pour les arroser de privilèges contre de «loyaux et bons services».
Des responsables de l’urbanisme et de la Conservation foncière, des élus locaux de plusieurs communes résidentielles de la capitale, où le magnat de l’immobilier détient des projets immobiliers (une vingtaine) apparaissent sur les supports audiovisuels, facilitant ainsi la tâche aux enquêteurs et aux juges pour confondre et inculper les fonctionnaires indélicats qui ont cédé à la tentation de savourer la viande fraîche de Kamel «le Boucher». Le principal inculpé qui avait pensé utiliser ce procédé illégal autant qu’immoral pour faire chanter ses acolytes en cas de besoin, était loin d’imaginer qu’en jouant avec le feu, il risquait de se brûler les ailes.
Et c’est ce qui advient. Dans l’instruction et le procès de la collusion active entre le promoteur immobilier et l’administration de l’urbanisme et de la Conservation foncière – mais pas seulement, puisqu’on nous promet d’autres révélations – les enregistrements vidéo et audio qui se trouvent entre les mains des enquêteurs constituent des preuves à charge accablantes pour les personnes inculpées. Il sera difficile aux personnes mises en cause de nier l’évidence, même si la présomption d’innocence garantie par la loi doit prévaloir jusqu’au prononcé du verdict.
Dans ce genre d’affaire, la défense – et elle est dans son rôle – va certainement exiger dans ses plaidoiries une expertise des images et enregistrements de leurs clients en doutant de leur authenticité, voire que la «boîte noire», un matériau capital pour la conduite de l’enquête, soit mise à la disposition des avocats pour savoir si des personnes influentes haut placées dans les sphères du pouvoir ne figurent pas sur les enregistrements et n’ont pas été scrupuleusement protégées et couvertes.
Dans l’affaire Khalifa, un ministre ne s’est-il pas personnellement déplacé dans le bureau de l’ex-golden boy pour se voir remettre une master card bien garnie ? Il faudra donc s’attendre à ce que cette affaire de vidéos soit au centre d’une vive bataille de procédure judiciaire entre la défense et le parquet.
Lors des différents procès des scandales qui ont défrayé la chronique judiciaire de ces dernières années – affaires Khalifa, Sonatrach, autoroute Est-Ouest –, les avocats n’ont pas manqué d’axer leurs plaidoiries sur l’exigence d’appeler à la barre les personnalités – ministres et autres – citées dans ces dossiers. C’est dire combien est grande l’attente de l’opinion qui jugera sur pièce l’engagement du ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Louh, qui a annoncé avec solennité qu’il n’ y aurait pas d’impunité et d’intouchables.
Même s’il ne s’agit pas d’une opération mains propres comme on l’a vu sous d’autres cieux, qui suppose que c’est l’action publique – ce qui n’est pas le cas – qui est le déclencheur de ce déballage qui tourne au psychodrame politique avec le limogeage de l’ex- patron de la police, le général-major Hamel, la célérité avec laquelle l’enquête est conduite et les premières inculpations prononcées, bien que circonscrites à des responsables subalternes, ont suscité un certain espoir au sein de l’opinion quant au renouveau du secteur de la Justice qui fonde l’Etat de droit.
Mais il est évident que les véritables réformes profondes promises mais continuellement différées qui attendent ce secteur ne produiront leur plein effet que le jour où il n’y aura plus de justice à deux vitesses, où la loi s’appliquera sans discrimination à tous les justiciables, quels que soient leur rang social, leurs fonctions, du simple citoyen au président de la République.
*OMAR BERBICHE - el watan / jeudi 28 juin 2018
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Scandale d’Etat
Dans le sillage de l’affaire des 701 kilogrammes de cocaïne saisis au port d’Oran, le limogeage du directeur général de la Sûreté nationale, aussi brutal qu’inattendu, suscite de nombreuses interrogations. D’abord parce qu’il intervient au lendemain de propos tenus par le premier «flic» du pays à propos de cette affaire de drogue sur laquelle viennent se greffer d’autres liées à des détournements de biens fonciers, de corruption de fonctionnaires et d’implications de magistrats et de hauts responsables de l’Etat et de leur parentèle.
Dans la foulée de ce que beaucoup ont interprété comme un moyen ultime pour se défendre, sentant l’étau se resserrer, suite à l’implication de son chauffeur, le DGSN a laissé entendre que des dépassements ont eu lieu lors des enquêtes préliminaires, sans que l’on sache quels en sont les responsables. D’aucuns ont cru comprendre que d’autres services de sécurité étaient ainsi visés par de telles accusations. Mais c’est sans doute la petite phrase assassine : «Celui qui veut lutter contre la corruption doit être propre» qui aurait valu le limogeage à son auteur que certains croyaient voir en lui, il y a quelques mois à peine, le possible successeur de Abdelaziz Bouteflika.
Des propos lourds de sens et qui semblaient s’adresser à d’autres sphères du pouvoir ou à des services qui ont diligenté jusqu’à présent les enquêtes ayant abouti à l’arrestation, le placement sous contrôle judiciaire d’une vingtaine de personnes dans le cadre de ce que certains qualifient de «Cocaïne Gate» ou «Cocaïne-politique», quatre affaires liées au blanchiment, au trafic d’influence qui s’ajoutent à celle de la cocaïne. Des fonctionnaires, des cadres des secteurs de l’Habitat, des Collectivités locales et des magistrats sont impliqués dans ce qui s’apparente à un vrai scandale d’Etat, auquel le pouvoir aurait aimé ne pas avoir à faire face à moins d’un an de l’élection présidentielle. D’autant que l’ex-DGSN n’a pas manqué, sous forme de menace sans doute, de préciser que la Sûreté nationale détenait des dossiers qu’elle entendait remettre à la justice.
D’où, on suppose, l’empressement à limoger le général Hamel le plus vite possible dans la conjoncture actuelle, tant que les Algériens sont occupés pour l’instant à suivre le Mondial 2018 avant que n’arrivent les vacances estivales. Et faire ainsi d’une pierre deux coups dans ces luttes de sérail, en écartant une personnalité qui a voulu pendant un certain temps s’imposer avec l’appui de certains milieux comme un probable prétendant à la magistrature suprême.
Reste à savoir si la volonté politique poussera les enquêtes judiciaires à aller jusqu’au bout dans ce énième scandale où se mêlent argent sale, affairisme véreux et politique, jusqu’à débusquer les commanditaires et les bénéficiaires de cette vaste entreprise criminelle.
Ou alors s’arrêteront-elles au niveau des lampistes comme par le passé avec l’affaire Khalifa, celle de l’autoroute Est-Ouest et d’autres encore ? En attendant, c’est le peu de crédibilité des institutions, déjà fortement malmenées, qui subit encore un sérieux coup, à moins d’une année de la présidentielle de 2019.*RÉDA BEKKAT- el watan / jeudi 28 juin 2018
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Le malheur de l’Algérie
Questionné sur le «système politique algérien», un éminent chercheur français n’eut pour réponse que ce qualificatif : «Il est «absurde.» Il exprima ainsi son incapacité, en dépit de ses compétences, à produire une connaissance exhaustive et précise du fonctionnement des institutions algériennes.
Cette impuissance dans la compréhension est devenue la règle chez tous les historiens, politologues ou autres experts et l’explication est simple : les institutions algériennes n’ont jamais été indépendantes ou autonomes.
Elles sont devenues la propriété exclusive des clans ou des autocrates arrivés au sommet du pouvoir depuis l’indépendance – et même avant – soit par la force militaire, soit par la fraude et les subterfuges électoraux. Mis au service des ambitions de pouvoir, loin, bien loin des règles démocratiques les plus élémentaires, le système politique ne pouvait fonctionner que dans l’opacité la plus totale. Il a fini par devenir cannibale. Un ancien chef de gouvernement a fini par avouer que «tous, nous étions ses harkis». Aussi, toute compréhension rationnelle de son fonctionnement est devenue quasi impossible. Centrées sur le mouvement national et la guerre de Libération, les excellentes études de Mohammed Harbi, de Gilbert Meynier ou de Benjamin Stora, à titre d’exemple, laissent beaucoup de zones d’ombre, plus précisément sur les conditions de mise en place de ce système politique.
Et puis les premières décennies post-indépendance ont été dramatiques pour la compréhension historique et universitaire indépendante. Les personnalités, groupes et clans au sommet de la décision politique et militaire imposèrent leurs points de vue et leur mode de pensée, convaincus qu’ils détenaient la légitimité historique et donc la vérité. Systématiquement étaient combattus les points de vue adverses et éliminés ou marginalisés leurs auteurs encore vivants. Une «famille révolutionnaire» s’est auto-proclamée dans le sillage des groupes d’Oujda et de Tlemcen, à contre-courant de la ligne du Congrès de la Soummam, dont la doctrine et les penseurs restent diabolisés à ce jour.
Perdant sa substance révolutionnaire, le FLN devint un appareil de répression et de propagande et sert aujourd’hui de couverture et de force électorale à un président autocrate en quête permanente de légitimité révolutionnaire et institutionnelle. Les institutions étatiques devinrent un appendice du pouvoir politique, n’assumant aucune de leurs fonctions de contre-pouvoir. Dominé par une majorité présidentielle, le Parlement sert de «couverture légale» aux décisions de l’Exécutif. Le système politique a fini par s’identifier avec tout le pays, ne reculant pas devant le mensonge ou le travestissement des faits. A l’école, seule l’histoire dite officielle est enseignée, tandis qu’au sein des universités sont sollicités constamment les «intellectuels dits organiques» qui offrent leurs services aux puissants moyennant avantages et privilèges.
Certes, la chape de plomb a fini par se fissurer depuis une vingtaine d’années, au gré de la disparition ou l’effacement des principaux acteurs de la guerre de Libération.
Et l’avènement du multipartisme accéléra ce processus et permit chez les chercheurs universitaires, tant en Algérie qu’en France, une meilleure compréhension du fonctionnement de la vie politique algérienne. Mais rien n’est joué, car l’ancien système politique a résisté aux bouleversements et s’est de nouveau imposé au pays, avec d’autres méthodes – parfois sophistiquées – qui l’ont rendu encore plus opaque. Si le poids du président de la République est incontestable, qu’en est-il de l’influence des responsables militaires, de l’entourage du chef de l’Etat, familial ou autre ? Malade, le président gouverne-t-il ou le fait-il par procuration ? Qui dirige réellement le pays dans un climat de grave crise économique et de systématisation de la corruption ? Comment est rendue possible l’hypothèse à laquelle œuvre tout le système politique d’un 5e mandat présidentiel ? Lancinantes interrogations, mais peu de réponses. L’Algérie est un éternel otage de son système politique, c’est de là que viennent ses malheurs.*ALI BAHMANE –ekwatan – mardi 03 JUILLET 2018
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*des réformes ratées, rejetées et non consensuelles ont hypothéqué l’avenir du pays et des générations futures
Le Front des forces socialistes (FFS) a vivement dénoncé le contenu du discours des présidents des deux Chambres parlementaires, Abdelkader Bensalah et Saïd Bouhadja.
Dans une déclaration signée par le président du groupe parlementaire du parti, Saddek Slimani en l’occurrence, le plus vieux parti de l’opposition s’est élevé contre ce comportement déplacé des présidents des deux Chambres parlementaires.
«Au lieu de clôturer la session parlementaire par un bilan annuel des réalisations au plan législatif et du contrôle et suivi de l’action de l’Exécutif, les présidents deux Chambres du Parlement ont exploité leur pupitre pour faire la promotion des réformes ratées, rejetées et non consensuelles qui ont hypothéqué l’avenir du pays et des générations futures», a dénoncé le groupe parlementaire du FFS, selon lequel il n’y a pas de quoi être fier des politiques qui ont semé le désespoir, le doute, la déception au sein de la population.
«Le sens de la responsabilité et du vrai nationalisme impose à nous tous de dénoncer de telles déclarations et accusations, rappelant qu’au FFS, nous n’avons de leçons à recevoir de personne sur le nationalisme et notre responsabilité dans la volonté d’aller vers la construction d’une véritable démocratie, d’un Etat de droit et d’institution», a ajouté le groupe parlementaire du FFS qui affirme la détermination du parti de poursuivre sa lutte pour «faire sortir le pays du statu quo et le sauver des politiques aventurières» imposées aux Algériens.
Le groupe parlementaire du FFS a appelé la majorité affidée au système politique à «avoir un minimum d’éthique politique et de respecter les institutions législatives en cessant leur utilisation comme des comités de soutien au pouvoir en place».
Les parlementaires du FFS ont poursuivi leur déclaration en affirmant qu’ «au lieu que les présidents des deux Chambres parlementaires traitent dans leur discours ‘‘l’implication’’ de hauts responsables dans de lourdes affaires de corruption, ils ont plutôt excellé dans la critique de l’opposition et tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux et qui revendiquent un changement dans la transparence et dans le but d’améliorer la gestion des affaires du pays».
Les parlementaires du plus vieux parti de l’opposition ont exprimé leur détermination à se battre encore pour un Etat de droit et pour une justice sociale. «Le nationalisme est la construction d’un Etat fort, démocratique et social, qui garantit les droits et les libertés des citoyens et consacre le principe de l’alternance au pouvoir et la lutte contre la corruption.» *MOKRANE AIT OUARABI / ekwatan – mardi 03 JUILLET 2018
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Le limogeage d’Abdelghani Hamel vu par la presse étrangère
Par Hani Abdi – Le limogeage surprise du général-major Abdelghani Hamel de la tête de la police a fait les choux gras de la presse internationale. Des journaux, des sites et des télévisions européens et arabes ont donné écho à cette information qui a fait l’effet d’un séisme de forte magnitude en Algérie. Au-delà du communiqué de la présidence de la République, relayé dans bien des cas in extenso, la presse étrangère en a fait lecture et décryptage.
France 24 axe son analyse sur «la puissance» du général-major, qui a pulvérisé tous les records de progression de carrière au sein de l’armée. «L’homme était considéré comme un potentiel successeur du chef de l’Etat», affirme ce média, qui rappelle le contexte algérien dans lequel a été prise cette décision. «Cette décision intervient sur fond de scandale de trafic de cocaïne qui a éclaboussé de nombreux fonctionnaires, dont des magistrats», souligne France 24, qui met en avant les informations relayées par la presse algérienne sur l’implication du «chauffeur personnel» d’Abdelghani Hamel dans l’affaire des 700 kg de cocaïne. Des informations démenties par la DGSN, précisant que la personne mise en cause était «un chauffeur du parc automobile de la direction et non pas le chauffeur personnel du directeur général de la Sûreté nationale». France 24 présente Hamel comme un homme qui a pris trop de poids au sein du régime depuis sa nomination à la tête de la DGSN en 2010, en remplacement d’Ali Tounsi, tué par l’un de ses collaborateurs.
Le Monde évoque une probable confrontation à distance entre «clans au pouvoir». Dans un article décryptage, ce journal français relève des éléments qu’il estime «suffisants pour que les Algériens évoquent une exacerbation des ‘‘luttes de clans’’, alors que des partis liés au pouvoir appellent le président Bouteflika à briguer un cinquième mandat». «Cette confrontation à distance entre les chefs de l’armée et de la police a pris fin avec le limogeage du second. Le candidat putatif du clan présidentiel à la succession du président Bouteflika – en cas de force majeure – semble désormais éliminé de la course», conclut ce journal.
La Croix parle d’«une valse à la tête de la police en Algérie qui pose des questions». Ce journal fait le lien avec la prochaine présidentielle en affirmant que cette «valse des têtes» a été opérée «à dix mois de l’élection présidentielle». «Tout a commencé le 29 mai à Oran avec une saisie de 701 kg de cocaïne sur un navire battant pavillon du Liberia en provenance du Brésil, et qui était passé par le port espagnol de Valence, selon les informations du ministère algérien de la défense. Les gardes-côtes du Commandement des forces navales ont mis en échec ‘‘une tentative d’inonder notre pays d’une grande quantité de drogues’’, avait déclaré le lendemain le ministère dans un communiqué», souligne La Croix, qui évoque une affaire qui a pris rapidement «la tournure d’un scandale et d’une menace pour le pays». Ce journal a également rappelé les déclarations de Tayeb Louh qui promettait que «personne ‘‘quel que soit son rang’’ n’échappera à la justice». Le limogeage du général Hamel est donc pour La Croix lié à cette affaire.
Pour Jeune Afrique, le limogeage de Hamel est d’ordre politique. Ce magazine édité en France présente le désormais ex-chef de la police comme un «potentiel successeur» de Bouteflika. En limogeant Hamel, Jeune Afrique estime que Bouteflika est «rentré en précampagne électorale».
Pour le journal français L’Obs, le limogeage de Hamel est lié à des «luttes de clans». «Présenté comme un possible successeur du chef de l’Etat, Abdelghani Hamel avait critiqué l’enquête menée par la gendarmerie après une saisie record de cocaïne», a fait remarquer ce journal.
Dans le monde arabe, la presse parle d’un «séisme politique» qu’a provoqué cette «décision». Al-Shark Al-Awsat souligne l’effet surprise de ce limogeage dans un contexte d’incertitudes politiques, à moins d’une année de la présidentielle. Al-Quds Al-Arabi met en avant «le choc provoqué» par cette décision «dans la rue algérienne». Comme les autres médias, Al-Quds Al-Arabi lie ce limogeage à l’affaire des 700 kg de cocaïne et les propos du général-major Hamel sur la lutte contre la corruption.
Globalement, la presse étrangère est dans la même grille de lecture que la presse algérienne. Même si, sur les réseaux sociaux, les supputations vont dans tous les sens.
H. A..algeriepatriotique./ jeudi 28 juin 2018
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