passe-droits,mensonges et corruption-3
**Histoires de mafia et de corruption
**qu’on l’appelle dessous-de-table, pot-de-vin, bakchich, kahwa ou encore ikramia, la corruption s’est banalisée et même démocratisée en Algérie.
*la tchipa gangrène la société
Qu’elle soit l’œuvre de simples agents publics ou de hauts cadres de l’Etat, qu’elle touche le bureau de poste de la commune ou une partie de l’appareil judiciaire, qu’on l’appelle dessous-de-table, pot-de-vin, bakchich, kahwa ou encore ikramia, la corruption s’est banalisée et même démocratisée en Algérie.
**Passations de marchés, intermédiaires, commissions… Les affaires de corruption ne sont pas que d’obscurs concepts. Derrière, il y a des hommes
Les visages de la corruption
Alors que le ministre de la Justice, Mohamed Charfi, a précisé cette semaine que l’exécution des mandats d’arrêt internationaux ne relevait pas de la justice algérienne, El Watan Week-end dresse un trombinoscope de la fraude du Canada à l’Italie .
Canada
Riadh Benaissa
D’origine tunisienne, Riadh Benaissa a travaillé pour SNC-Lavalin pendant 27 ans avant d’être remercié en février 2012 alors qu’il occupait le poste de vice-président en charge de la branche construction. La raison officielle de cette «démission» : il aurait chapeauté un complot pour faire exfiltrer de Libye Saadi, le fils de l’ancien dictateur libyen Mouammar El Gueddafi. Entre-temps, la justice suisse enquêtait sur les mouvements financiers suspects entre des comptes bancaires de SNC-Lavalin en Suisse et des comptes de sociétés off-shore contrôlées par Riadh Benaissa –120 millions d’euros. Ceux-ci auraient servi à verser des pots-de-vin pour l’obtention de contrats publics au Maghreb. La Gendarmerie royale du Canada (GRC) croit qu’il a gardé près de 42 millions pour son utilisation personnelle (il possède un immeuble à Genève, en Suisse, un appartement avenue Montaigne à Paris, un appartement à Monaco, deux maisons à Tunis et un appartement à Montréal). Depuis son arrestation en mai 2012, Riad Benaissa est toujours en prison en Suisse, dans l’attente de son jugement. Au Canada, il est sous le coup d’un mandat d’arrestation pour fraude –22 millions de dollars– dans le cadre d’un projet de construction d’hôpital à Montréal. Le montant aurait été camouflé par un projet fictif. Il devrait être extradé au Canada aussitôt l’enquête suisse terminée. Il a été derrière plusieurs contrats conclus par SNC-Lavalin en Algérie dont l’usine de dessalement de l’eau de mer de Tipasa pour 150 millions de dollars en 2008 et le complexe gazier de Rhourde Nouss pour un peu plus d’un milliard de dollars en 2009.
Pierre Duhaime
PDG de SNC-Lavalin de 2009 à 2012, il est accusé au même titre que Riadh Benaissa par la Gendarmerie royale du Canada de «complot de fraude, fraude et usage de faux» dans le cadre du projet de construction d’un hôpital à Montréal d’un coût de 1,2 milliard de dollars. Le montant de la fraude camouflée par un faux projet en Algérie est de 22 millions de dollars.
Sami Bebawi
Supérieur de Riadh Benaissa jusqu’en 2006, Sami Bebawi quitte SNC-Lavalin en 2007. Interrogé par la justice suisse mais pas encore inculpé, il est accusé au Canada de corruption et de blanchiment d’argent. Il aurait détourné 33 millions de dollars grâce à des projets au Maghreb. Il a quitté le Canada pour, probablement, l’Egypte, son pays d’origine. Sami Bebawi est derrière plusieurs contrats de SNC-Lavalin en Algérie, dont le projet de dérivation de l’eau potable de cinq barrages pour assurer l’alimentation d’Alger pour un total de 141 millions de dollars en 2002, la centrale thermique de Skikda pour un montant de 600 millions de dollars en 2003, la centrale thermique de Hadjret Ennouss pour un montant de 1,3 milliard de dollars en 2006.
Stéphane Roy
Ancien vice-président en charge des finances de la branche construction de SNC-Lavalin, on lui a demandé de démissionner en février 2012 au même titre que son patron Riadh Benaissa. Stéphane Roy est accusé au Canada d’avoir tenté d’aider Saadi El Gueddafi à entrer illégalement au Mexique en puisant dans les comptes de SNC-Lavalin. La Gendarmerie royale du Canada est également en train de rechercher la trace de 56 millions de dollars qui auraient aussi servi à payer des commissions pour l’obtention de contrats au Maghreb. Selon lui, «SNC-Lavalin avait créé une culture d’entreprise où sa pratique courante était de faire tout le nécessaire, incluant le paiement de commissions et autres bénéfices pour obtenir des contrats.» Il dit avoir agi «selon les moeurs et attentes» de l’entreprise.
Italie
Paolo Scaroni
A 66 ans, le patron de l’Eni depuis 2005 est l’homme de Berlusconi avec qui il partage le titre honorifique de «Cavaliere». Ce dernier lui a même fait cadeau de quelques actions de son club de football AC Milan. Durant l’opération Mani Pulite en 1992, Scaroni est arrêté et accusé d’avoir versé des pots-de-vin au Parti socialiste italien pour obtenir l’autorisation de construire la centrale électrique de Brindisi (Italie), pour le groupe Techint dont il était le patron. En 1996, il collabore avec la justice pour voir sa condamnation réduite à un an et quatre mois de prison, échappant ainsi à l’incarcération. Le 7 février 2013, il est mis en examen par le parquet de Milan pour corruption internationale dans l’affaire Sonatrach-Saipem-Eni.
Pietro Varone
Le directeur de l’ingénierie et de la construction de Saipem se trouve dans la prison milanaise de San Vittore depuis le 28 juillet dernier. Lorsque le scandale Saipem éclate, il est suspendu de ses fonctions le 5 décembre. La demande de mise en liberté présentée par ses avocats est rejetée, car les juges estiment que Varone a trop d’argent et de complicités hors de prison et qu’il existe un risque concret de fuite à l’étranger. L’ancien directeur général de Saipem est accusé d’avoir créé la toile d’araignée des corrupteurs et corrompus et d’avoir versé les 197 millions de dollars aux intermédiaires algériens, avant d’empocher lui-même 10 millions de dollars au moins du pactole. Varone a affirmé aux juges : «Bedjaoui m’a assuré qu’il versait lui-même de l’argent au ministre Khelil.»
Pietro Franco Tali
Mis en examen par la justice, le patron de Saipem a remis sa démission au lendemain du scandale. Son groupe lui a rapidement trouvé un successeur et la société lui versa 7 millions d’euros d’indemnités.
Tullio Orsi
Pour garder le silence, l’ex-président de Saipem-Algérie se serait fait acheter par Bedjaoui pour 7 millions de dollars. C’était au moment de sa fuite d’Algérie, début 2010, lorsque la justice algérienne commençait à enquêter sur l’activité de la filiale de l’Eni dans le pays. Bedjaoui paya son silence avec une rémunération mensuelle de un peu plus de 5000 dollars pour «consultation» qui s’ajoutent aux 7 millions. Mais Orsi, qui a été également mis en examen par la justice italienne, c’est aussi la taupe qui a livré aux enquêteurs les informations qui ont permis de remonter la filière des intermédiaires : Alessandro Bernini, ex-directeur financier de Saipem, Antonio Vella, responsable de Saipem pour la région de l’Afrique du Nord, et Nerio Capanna, l’ex-dirigeant de Saipem.
Algérie
La famille Khelil
Chakib Khelil, ex-ministre de l’Energie, 74 ans, est poursuivi pour corruption, trafic d’influence, abus de fonction, blanchiment d’argent et direction d’une association de malfaiteurs et d’une organisation criminelle transnationale. De nationalités marocaine, algérienne et américaine, il possède au moins 5 propriétés. Il a bénéficié d’un triplex dans l’immeuble Chabani, à Alger. Il est propriétaire d’une villa à Oran. Son épouse et lui ont acheté, en 2007 et 2008, trois propriétés aux Etats-Unis, dans le Maryland, d’une valeur de 2,1 millions de dollars. Le mandat d’arrêt international lancé par la justice algérienne concerne également son épouse, Najat, et ses deux enfants. Son fils Sina dirige plusieurs sociétés spécialisées dans le développement de programmes informatiques. L’une des sociétés dont il a été directeur général, Clearlogic Inc, est soupçonnée par la justice américaine d’avoir servi de société écran. Sina Khelil était actionnaire dans la société à hauteur de 53%, soit l’équivalent de 7,96 millions de dollars. Sa mère possédait également des actions dans l’entreprise. Clearlogic Inc a obtenu plusieurs marchés de Sonatrach. Aujourd’hui, Sina Khelil est PDG de la société Saufis, fondée en 2011 et domiciliée dans le Delaware. L’entreprise aurait, selon les déclarations, 68 000 dollars de revenus annuels. Le deuxième fils de la famille, Khaldoun Khelil, ainsi que son épouse sont associés à Farid Bedjaoui dans plusieurs entreprises. Ils géreraient des actifs de 8 milliards de dollars au Moyen-Orient et en Asie.
Rédha Hemch
Sorti indemne de Sonatrach I où il était déjà présenté comme le «cerveau» à partir duquel s’organisent les passations de marchés de gré à gré et l’octroi de contrats illégaux, l’ancien agent consulaire, devenu chef de cabinet du PDG Mohamed Meziane, fait cette fois, lui aussi, l’objet d’un mandat d’arrêt international. Le neveu de Chakib Khelil a probablement quitté Montreux, en Suisse, où il avait été exfiltré en 2009, date à laquelle le DRS a commencé à enquêter sur son cas. Une mise à l’abri accompagnée d’un parachute doré de 8 millions de dinars en tant qu’allocation de fin de carrière et d’un poste dans la filiale Sonatrach International Holding Corporation, filiale (Samco), à Lugano. Cet intriguant, originaire de Hennaya (Tlemcen), a un passé plus que trouble puisqu’il a déjà été arrêté et incarcéré à Marseille en 1997 pour possession de voitures volées. Il a acquis en 2003 un appartement dans la tour Chabani (le même immeuble que celui de Chakib Khelil), touchait 150 000 DA de salaire mensuel à Sonatrach et aurait dépensé jusqu’à 8 millions d’euros en thalasso, hôtels et restos avec Khelil et Meziane entre la France, Genève et les USA. Son nom est apparu pour la première fois dans l’affaire des tours BRC.
Farid Bedjaoui
Ce Français d’origine algérienne, diplômé de HEC, 43 ans, a le sens des affaires. Après avoir créé plusieurs entreprises spécialisées dans l’import-export de produits alimentaires, le neveu de Mohamed Bedjaoui, ancien président du Conseil constitutionnel, a servi d’intermédiaire de luxe pour les «affaires» de Khelil. C’est vers sa boîte, Pearl Partners Limited, domiciliée à Hong Kong, que seraient partis, d’après les Italiens, tous les pots-de-vin versés par Saipem pour obtenir des marchés en Algérie. Soit 197 millions d’euros. Le parquet de Milan a lancé une commission rogatoire pour récupérer plus de 100 millions de dollars qui seraient dans des comptes de Farid Bedjaoui à Singapour et 23 millions à Hong Kong. Bedjaoui fait aussi l’objet d’investigations au Canada pour avoir aidé le groupe SNC-Lavalin, via une casquette de conseil en placement-mécène-consultant, à obtenir des marchés en Algérie en contrepartie de commissions. En 2003, il a obtenu via sa compagnie, Rayan Asset Management FZ LLC, basée à Dubaï, un portefeuille de 2 milliards de dollars de la part de Sonatrach, grâce à ses liens avec Chakib Khelil. Dubaï, qu’il aurait quitté pour les Etats-Unis depuis qu’il est recherché.
*Les juges italiens :
Fabio di Pasquale
Juge sicilien, la cinquantaine, est l’ennemi juré de Berlusconi. C’est lui qui a condamné l’ancien président du Conseil italien socialiste, Bettino Craxi. On le surnomme «le solitaire», car c’est quelqu’un qui aime travailler seul. Durant les fameuses enquêtes de Mani Pulite, il s’est rendu célèbre grâce à ses diatribes avec un autre juge fameux, Antonio Di Pietro. C’est Fabio Di Pasquale qui fut à l’origine de l’affaire Mediaset, pour laquelle Berlusconi a été condamné récemment, le 1er août, en cassation, à 4 ans de prison et pour laquelle il risque de perdre son titre de sénateur. Moment dramatique de la carrière de ce juge, lorsque l’ancien président de l’Eni, Gabriele Cagliari, mis en examen par Mani Pulite, se suicida en prison en 1993. Cet incident lui valut d’être appelé «l’assassin» par ses adversaires.
Sergio Spadaro
Aux côtés de Fabio Di Pasquale, ce procureur a requis la condamnation de Silvio Berlusconi pour fraude fiscale dans l’affaire Mediaset. Verdict que la cour de cassation a confirmé.
Maria Alfonsa Ferraro
La juge d’instruction au parquet de Milan a qualifié le réseau des intermédiaires-corrupteurs de «système de corruption capillaire et étendu».
Giordano Baggio
Il est l’un des procureurs auprès du tribunal de Milan qui enquêtent sur l’affaire de Saipem-Eni-Sonatarch
Deux sociétés syriennes impliquées dans le scandale saipem en Algérie :
Deux sociétés syriennes sont impliquées comme sous-traitants dans le scandale de corruption présumée mettant en cause la société Saipem en Algérie, selon une enquête de l’hebdomadaire italien L’Espresso paru aujourd’hui. Saipem, filiale d’ingénierie et d’exploration du géant italien Eni, fait l’objet d’une enquête diligentée par le parquet de Milan sur des pots-de-vin versés entre 2007 et 2009 à des fonctionnaires et hommes politiques algériens, dont l’ex-ministre de l’Energie, pour l’obtention de contrats pétroliers évalués à 8 milliards d’euros.
L’accusation aurait mis au jour un deuxième niveau de corruption, impliquant des entreprises étrangères chargées de sous-traiter le chantier. Parmi elles, deux firmes syriennes qui auraient encaissé à elles seules 1,5 milliard d’euros. «La police financière cherche à savoir qui sont les patrons de ces entreprises et à faire la lumière sur une série de rencontres, survenues dans un hôtel de luxe à Milan, entre des manageurs italiens (aujourd’hui suspectés) et des émissaires syriens : des entretiens privés qui auraient permis de gonfler les prix au détriment d’Eni», affirme le magazine italien. *AFP
*Nacéra Benali (Rome) Samir Ben (Montréal) Y. Saïd et Mel. M.*El Watan-05.09.2013
*une autre affaire de corrupyion impliquant des cadres de Sonatrach
De hauts cadres de Sonatrach seraient impliqués dans une affaire de corruption. Selon des informations révélées vendredi par les journaux Huffington Post et The Age,
les géants coréens Samsung et Hyndai ont payé plusieurs millions de dollars de pots-de-vin pour obtenir des contrats en Algérie, et ce, par l’intermédiaire d’une société pétrolière basée à Monaco, du nom d’Unaoil. Selon l’enquête menée conjointement par les journaux australien The Age et le HuffPost américain, la société monégasque, dirigée par une famille de millionnaires iraniens, aurait tissé des liens, entre 2007 et 2010, avec de hauts dirigeants algériens de Sonatrach afin d’obtenir des contrats totalisant 1,8 milliard de dollars avec les géants coréens Samsung et Hyundai. Selon cette source, ces deux sociétés auraient versé des pots-de-vin à des cadres de Sonatrach pour décrocher des contrats.
De hauts dirigeants de la compagnie publique Sonatrach auraient perçu des commissions afin de faciliter l’obtention du contrat de 600 millions de dollars pour rénover la raffinerie d’Arzew accordé à Hyundai en 2008, ainsi que celui de la modernisation de la raffinerie de Skikda attribué à Samsung en 2009 pour 1,2 milliard de dollars, révèlent les deux supports.
Des milliers de documents fuités de l’entreprise monégasque Unaoil révèlent qu’au moins deux dirigeants de Sonatrach auraient rencontré des cadres supérieurs d’Unaoil afin de négocier des offres et que l’un d’entre eux (sans toutefois que l’enquête cite de nom) devait obtenir jusqu’à 750 000 dollars pour avoir facilité la transaction. En contrepartie, Unaoil aurait touché 16 millions de dollars de commission pour son rôle d’intermédiaire.
Huffpost Maghreb précise que le FBI, le département américain de la Justice, la police fédérale australienne ainsi que d’autres autorités à travers le monde ont lancé des enquêtes sur cette affaire suite à la publication des deux premières parties de l’enquête, les 30 et 31 mars 2016.*el watan/ lundi 04 avril 2016
****Des responsables algériens du secteur de l’énergie ont touché par dizaines de millions de dollars des pots-de-vin en 2008-2009 pour les deux contrats de revamping des raffineries de Skikda et d’Arzew.
C’est l’information économique de la semaine. Elle nous vient du Huffington Post USA et d’un journal australien, Fairfax Media, au terme d’une enquête planétaire sur une machine à distribuer des pots-de-vin dans l’industrie pétrolière entre 2002 et 2012. Cette machine s’appelle Unaoil, elle est basée à Monaco. Elle est détenue par la richissime dynastie euro-iranienne des Ashani. Plusieurs milliers de courriers électroniques ont été traités durant six mois d’investigation par les journalistes. Ils livrent des secrets très au-delà de tout ce qu’ils étaient prêts à imaginer au début de leur enquête. Unaoil a participé à l’obtention de plusieurs centaines de milliards de dollars de contrats dans l’industrie pétro-gazière mondiale.
En identifiant les donneurs d’ordre sur les fonds publics clients de l’industrie pétrolière, et surtout en organisant un réseau de versement de pots-de-vin qui permettent aux entreprises qui sollicitent les services d’Unaoil d’obtenir les marchés. Immanquablement, Sonatrach de l’ère Chakib Khelil est dans la nasse. Le premier de la série d’articles (sur le modèle WikiLeaks ?) du Huffington Post USA et de Fairfax Media, évoque deux affaires précises. Le contrat Hyundai pour la réhabilitation et l’extension de capacités de la raffinerie d’Arzew de juillet 2008, et le contrat Samsung pour à peu près le même plan de charge sur la raffinerie de Skikda. Unaoil a versé des pots-de-vin par dizaines de millions d’euros pour permettre aux deux géants sud-coréens d’obtenir ces deux marchés pour un montant global dépassant les 1,7 milliard de dollars.
L’enquête révèle que Samsung et Hyundai ont organisé une fausse concurrence sur les deux appels d’offres d’Arzew et de Hyndai. Unaoil les a aidés à trouver et payer une tierce partie, l’espagnol Technidas Reunidas, pour faire une offre factice visant à faire gagner Hyndai à Arzew (405 millions de dollars). Chakib Khelil n’est pas cité à ce stade des révélations. Le Huffington Post et Fairfax Media parlent des responsables de Sonatrach.
En 2008 (Hyundai) et en 2009 (Samsung), il s’agit nominativement de Mohamed Meziane. Chakib Khelil a assisté le 4 juillet 2009 à la cérémonie de signature du contrat avec Samsung pour la raffinerie de Skikda (1,279 milliard de dollars). La configuration juridique est-elle la même que pour l’affaire Eni-Saipem ? Les signataires de Sonatrach et Naftec ont-ils choisi un partenaire fournisseur (en EPC) plus cher sur ordre non écrit du ministre, comme l’a affirmé dans le cas du contrat Saipem Benamar Zenasni, ancien vice-président de Sonatrach en charge du transport par canalisation ? Le fil qui mène à Chakib Khelil dans cet arrosage sans précédent dans l’histoire du pays passe par la traçabilité du système de paiement des commissions et des rétrocommissions. Le pouvoir politique à Alger cherche à couper ce fil dans l’affaire Saipem. Les virements de Pearl Parteners, la société-écran de Farid Bedjaoui inscrite à Hong Kong vers les proches de Chakib Khelil ont fondé le mandat d’arrêt contre lui d’août 2014. Avant d’être manifestement expurgés du dossier. Dans le cas d’Unaoil, le traçage des pots-de-vin promet de tenir en haleine à nouveau les protecteurs de Chakib Khelil.
Ce nouveau scandale Sonatrach recèle la même ADN que les précédents. Ceux de BRC en 2006 ou d’ENI-Saipem en 2008. Sonatrach et l’Etat algérien achètent plus cher un équipement à un fournisseur qu’une «main invisible», côté algérien, a choisi. Les procédures de justice et les audiences publiques des procès Sonatrach ont donné un nom à cette main invisible : Chakib Khelil. Mais peut-être faut-il finalement regarder un cran au-dessus. L’acharnement à vouloir réhabiliter Chakib Khelil envers le bon sens minimal suggère une solidarité suspecte. Une chose est sûre, la fuite qui a éventé le rôle d’Unaoil dans la distribution des pots-de-vin en Algerie ne vient pas du DRS. Le journaliste australien qui a été le premier touché par une «voie profonde» sur ce dossier en raconte les détails sur www.huffpostmaghreb.com/algerie/. Echelle wikileaks. Il y est à nouveau question de Omar Habour, l’énigmatique homme d’affaires proche de Chakib Khelil. La zaouia de Cheikh Sidi Ben Merzouk de Djelfa n’était pas au courant pour Unaoil, Samsung et Hyundai.
Elle a rendu hommage à l’ancien ministre de l’Energie au moment précis où un nouveau méga scandale était éventé impliquant sa gestion du secteur de l’énergie. Un mauvais signe du ciel.
Le gouverneur de la banque d’Algérie Mohamed Lasksaci est devenu la cible privilégiée des dirigeants du FLN, députés et secrétaire général. Les attaques sont devenues particulièrement violentes depuis quelques jours. Mohamed Laksaci serait, à entendre Amar Saadani, le responsable de l’impasse financière du pays et de la décote du dinar qui en a résulté. Cette chronique a peu ménagé ces dernières années le patron de l’institut d’émission algérien. L’objet de la critique était invariablement le peu d’inclinaison de Mohamed Laksaci à être proactif avec les besoins de l’expansion économique. Il a entériné la fermeture de l’investissement bancaire aux privés algériens après l’affaire Khalifa, il n’a pas contribué à l’amélioration de la bancarisation en menant une politique restrictive de l’extension du réseau bancaire pour les banques étrangères, il a été et demeure très en retard dans l’assouplissement du dispositif pour promouvoir les exportations algériennes et les investissements à l’étranger des entreprises algériennes, il a été trop timide dans la politique de placement des excédents de change algérien et aurait pu contribuer à faire émerger un Fonds souverain algérien au moment où le marché des actions s’est effondré à l’international en 2009, il n’a pas réussi à freiner la montée de l’écart entre le dinar officiel et le dinar parallèle en n’asséchant pas une partie de la demande de devises sur le marché noir.
La liste des reproches pourrait être plus longue. Tous ne sont pas nécessairement fondés. Il s’agit d’un point de vue. Certains diront d’un point de vue intéressé. Soit. Il n’en reste pas moins que Mohamed Laksaci n’habite pas la même galaxie morale que ses détracteurs d’aujourd’hui. Il reste un grand commis de l’Etat. Ils sont les expressions délinquantes d’un lobby d’affaires lié à l’importation et au dinar fort. Si Mohamed Laksaci a été insulté à l’Assemblée nationale sous le regard consentant d’un occupant du perchoir lui-même importateur de poids, c’est parce que sa politique d’ajustement par le taux de change du dinar étrangle les importateurs. Ce sont les années Bouteflika qui nous ont amené là. Pour le gouverneur de la Banque d’Algérie, être maltraité par l’homme qui veut réhabiliter Chakib Khelil est une bonne raison de résister. *El Kadi Ihsane / el watan/ lundi 04 avril 2016
**Un autre scandale de corruption
L’enquête, initiée en 2014 par la police tributaire italienne, concerne un contrat de 460 millions d’euros pour l’acquisition par le gouvernement algérien, entre 2009 et 2011, de 24 hélicoptères AgustaWestland, fabriqués par la filiale de Finmeccanica, le premier groupe industriel italien (dont l’Etat italien est le principal actionnaire) spécialisé dans la construction aérospatiale et l’élaboration de systèmes technologiques pour les secteurs de la défense et de la sécurité.
Les investigateurs suspectent la création par les dirigeants de l’époque de Finmeccanica de «fonds noirs» pour corrompre des dirigeants algériens qui auraient favorisé la société italienne lors de l’octroi de cette grosse commande d’hélicoptères destinés à la police et à la Protection civile. Des pots-de-vin auraient été versés à des décideurs algériens à travers des sociétés-écrans qui ont émis de fausses factures sur des transactions inexistantes pour altérer les paramètres de l’avis d’appel d’offres au détriment des autres concurrents, dont un constructeur américain.
C’est en remontant la filière d’une société étrangère qui aurait joué le rôle d’intermédiaire dans cette présumée opération de corruption et grâce à des interrogatoires et à des activités rogatoires que les investigateurs ont obtenu du parquet de la ville de Burzio Arsizio 41 mandats de perquisition à travers toute l’Italie (Varese, Milan, Bergame, Gènes, Novare, Padoue, Sassari, Syracuse, Trévise et Udine). Les premiers soupçons d’une éventuelle irrégularité de cette opération commerciale entre Finmeccanica et le partenaire algérien sont apparus lors de l’enquête concernant une autre affaire de corruption qui a entaché la réputation du groupe italien.
En 2010, AgustaWestland décrochait un contrat faramineux avec un autre partenaire, l’Inde, pour un total de 748 millions de dollars relatif à la livraison de 12 hélicoptères Agusta à l’armée indienne, dont une partie devait être montée dans le pays asiatique pour le faire bénéficier du transfert de technologie.
Le scandale éclate en février 2013 et le patron de Finmeccanica, Giuseppe Orsi (qui n’était plus à la tête du groupe depuis deux ans), est arrêté et incarcéré ; il est suspecté d’avoir ordonné une opération de corruption pour soudoyer le chef de l’aviation militaire indienne.
Grâce à un système de fausses facturations pour des opérations commerciales fictives, une somme importante aurait été versée au responsable de l’India Air Force afin de modifier les critères de l’appel d’offres et favoriser l’hélicoptère italien AgustaWestland. Touché de plein fouet par ce scandale, le parti indien Le Congrès, qui était au gouvernement, a vite annulé la transaction, bien que l’Inde ait déjà reçu une première livraison de trois hélicoptères.
Le procès concernant cette affaire s’est conclu, en octobre dernier, par la condamnation de Giuseppe Orsi à deux ans de prison pour «fausses factures», mais le chef d’inculpation de «corruption internationale» n’a pas été retenu. La défense et l’accusation ont fait appel du verdict. Ce nouveau scandale, dont les dimensions seront délimitées par les investigations et un éventuel procès, tombe très mal pour Finmeccanica qui a, ironie du sort, rendu publique, cette semaine, une «nouvelle stratégie pour contrer la corruption».*Nacéra Benali–El Watan-samedi 25 avril 2015
**réaction d’un internaute:
Lynx d’Oran le 25.04.15 | 10h48
Terre, air et mer
Où qu’il soit, nos hyènes détournent, volent l’argent public ou touchent, sans honte ni scrupule, des pots-de-vin de l’étranger sur le dos de sa patrie trahie.
Terre, air ou mer… tout passe dans leurs besaces jusqu’au jour où eux-mêmes seront mis sous terre, l’antichambre où ils seront les hôtes des vers, en attente du Jugement dernier pour répondre, sans détour ni malice, de tous leurs méfaits commis le laps de temps marqué par leur misérable et puant passage sur terre !
**Djilali Hadjadj, Président de l’Association algérienne de lutte contre la corruption.
«C’est un cabinet noir qui a décidé de l’achat d’hélicoptères»
Djilali Hadjadj nous livre dans cet entretien son analyse sur la nouvelle enquête ouverte par la justice italienne sur une affaire de corruption impliquant un constructeur aéronautique italien et des dirigeants algériens. Il estime que c’est le pouvoir politique qui a décidé de manière opaque du choix du constructeur AgustaWestland.
- Une autre affaire de corruption vient d’éclater en Italie, éclaboussant un constructeur aéronautique accusé de verser des pots-de-vin aux décideurs algériens pour l’acquisition d’hélicoptères. Cela vous inspire-t-il un commentaire ?
***Pour nous militants associatifs et pour tous ceux qui suivent un peu l’utilisation des deniers publics, ce n’est malheureusement pas une surprise. Nous le disons depuis des années il y a des affaires de corruption, il y en aura encore d’autres qui seront certainement révélées dans les prochains mois, ou prochaines années. La manne pétrolière issue de l’explosion des prix du pétrole depuis 1999 a fait, qu’en Algérie, le pouvoir politique s’est mis à lancer plein de chantiers, plein d’importation d’équipements lourds tous azimuts, tous secteurs confondus.
Et j’ai souvenir, ayant rencontré il y a quelques années de hauts fonctionnaires, notamment le défunt ancien directeur général de la Sûreté nationale qui faisait allusion à des commandes d’hélicoptères pour les gendarmes, les militaires, la police, même un hôpital central militaire voulait son hélicoptère. Nous étions donc déjà effrayés par toutes ces commandes, et en plus dans un secteur où la corruption est généralisée.
C’est connu au niveau mondial, il y a six ou sept fabricants de ce type d’équipements et la concurrence est telle que la seule façon pour eux d’accaparer des marchés est de verser dans la corruption et donc de donner des pots-de-vin. Nous remarquons aussi et encore une fois que c’est une partie judiciaire étrangère qui met à nu ces histoires d’opacité, d’irrégularités et d’éventuels pots-de-vin versés à des dirigeants algériens et là, j’utilise le conditionnel.
Mais il ne faut pas se faire d’illusion, dans ce cas précis, la justice italienne n’est pas tellement intéressée par les commissions qui auraient été versées à des dirigeants algériens, mais surtout, un peu comme dans l’affaire Saipem (Italie), par les éventuelles rétrocommissions dont auraient bénéficiées les dirigeants de la firme AgustaWestland. Une firme connue aussi sur le marché de l’armement, ces trente dernières années, pour sa capacité nocive à verser des commissions et surtout à bénéficier de rétrocommissions pour les dirigeants du groupe ou éventuellement pour des responsables du pouvoir politique italien, notamment le gouvernement Berlusconi.
Les pouvoirs politiques italiens sont intéressés par ces rétrocommissions pour deux raisons, soit pour se remplir les poches, soit dans le cadre du financement de partis politiques ou financement illégal de campagnes électorales pour être réélus. Il ne faut donc pas se faire trop d’illusion, même s’il y a une certaine indépendance des magistrats italiens, leurs enquêtes s’arrêtent aux frontières algériennes.
- Des frontières imperméables aux enquêtes mais pas aux pots-de-vins…
***Dans le secteur de l’armement et de la sécurité, et de par les chiffres et statistiques d’instituts internationaux aussi bien celui de Londres que celui de Stockholm, l’Algérie est entrée, ces quinze dernières années, dans le vif des pays importateurs d’armement et d’équipement de sécurité.
Avec la manne financière dont disposait le gouvernement, l’Algérie est devenue attractive pour toute la faune des intermédiaires de pots-de-vin et de commissions dans le secteur de l’armement et de la sécurité. Aussi, on ne se fait pas trop d’illusion sur la capacité du pouvoir politique algérien, malheureusement encore une fois, à ouvrir de son propre chef ou à solliciter la justice pour s’autosaisir et ouvrir des enquêtes.
- Le doute est d’autant plus justifié que le budget de la Défense nationale est connu pour échapper à tout contrôle…
***Effectivement, c’est anormal que plus de cinquante ans après l’indépendance, le secteur de la défense de manière générale et les institutions de sécurité échappent à tout contrôle parlementaire et à tout contrôle des institutions comme la Cour des comptes qui intervient à posteriori. Il s’agit d’une question d’ordre politique, et même d’ordre constitutionnel que de mettre un holà à cette pratique.
D’autant plus que les données et statistiques sur tout ce qui est importé et acheté par le pouvoir en matière d’armement et de sécurité est connu sur le marché international. Cela ne sert à rien qu’il y ait des commissions de défense nationale ou des affaires étrangères au niveau des Chambres parlementaires si ces commissions ne servent pratiquement à rien. Donc, effectivement, au plan politique il faut qu’il y ait une ouverture à ce niveau-là, il faut qu’il y ait un droit de regard.
- Comment peut-on savoir qui, dans ce type d’acquisition, est censé passer commande ?
***Dans le cas des hélicoptères, et l’information que je vous donne est de première main puisque je l’ai obtenue auprès d’une personne qui est directement concernée, la décision a été prise par les politiques.
Il y a quelques années de cela, pendant la période où il y a eu ces contrats précisément, quand différents secteurs ont exprimé leur besoin d’acquisition d’hélicoptères, notamment les Douanes, la Gendarmerie nationale, la Protection civile, différents corps de l’armée, dont l’hôpital militaire de Aïn Naadja, la Marine nationale et l’état-major des forces terrestres, le gouvernement avait pris l’initiative de mettre en place une commission interministérielle. Tous les secteurs concernés étaient représentés dans cette commission et les techniciens de ces différents secteurs, surtout les militaires qui ont le plus de compétence en la matière, ont été consultés sur les choix techniques des hélicoptères.
Il y a eu une sorte de consultation internationale restreinte auprès des fabricants mondiaux d’hélicoptères, et les techniciens ont formulé des choix non pas selon les constructeurs mais en fonction de leurs besoins qui ne sont pas les mêmes selon que l’appareil soit destiné à la Protection civile, ou l’armée ou autre. Mais le pouvoir politique, de manière assez opaque, prend la décision finale.
Je ne veux pas disculper par là les techniciens mais je veux dire que dans cette affaire, comme dans d’autres, ils ont eu un rôle assez limité. Et donc c’est le pouvoir politique en dernier ressort, j’allais dire une sorte de cabinet noir, qui décide de l’achat final et de l’engagement financier de plusieurs milliards de dollars concernant cette commande publique. Voilà donc un peu comment cela se passe au plan concret et au plan pratique.
- Vous pensez donc que comme dans l’affaire Sonatrach, la responsabilité politique est entièrement engagée…
***Absolument, tout comme dans l’affaire SNC Lavalin qui est totalement enterrée au niveau de la justice.*Nadjia Bouaricha–El Watan-dimanche 26 avril 2015
**Le contrat était estimé à 5 milliards de dollars
Tout n’a pas commencé jeudi dernier par l’ordre donné par le procureur de Milan à la brigade financière pour effectuer 47 perquisitions aux quatre coins de l’Italie, y compris à Varèse, au siège même d’AgustaWestland, pour des soupçons de constitution de caisses noires et de fausse facturation en vue de financer de manière occulte un contrat d’acquisition d’hélicoptères par l’Algérie.
Non, les soupçons de corruptions sur les activités d’exportation du constructeur italien ont commencé en 2013, lorsque le grand patron du groupe, Guiseppe Orsi, a été arrêté, puis condamné à deux ans de prison, pour une affaire de corruption lors de la vente de douze hélicoptères à l’Inde. Aujourd’hui, si rien ne prouve que le deal entre l’Algérie et AgustaWestland soit entaché de corruption, l’arrivée subite d’autant d’appareils dans l’arsenal algérien et le flou entourant son exécution provoquent la suspicion des experts.
Sur le coût réel du contrat liant l’Algérie à la filiale hélicoptères de Finmeccanica, AgustaWestland, très peu d’informations ont filtré et pour cause, savamment fractionné dans le temps et ventilé sur les différents corps de sécurité, aucune commande globale n’a été signalée. Pourtant aujourd’hui, huit ans après la signature des premiers contrats, la Marine nationale, la Protection civile, l’Armée de l’air, la DGSN, la Gendarmerie nationale et même la présidence de la République se partagent 68 appareils, six autres sont attendus dans le courant de l’année.
En 2006, lors des débuts des négociations, la presse britannique, soucieuse de la sauvegarde des emplois dans l’aéronautique, relevait que les discussions entre le gouvernement algérien et AgustaWestland sur un deal de 80 hélicoptères allaient permettre la préservation de 4000 emplois dans le Somerset, où se trouvent les installations de production de Westland. A cette époque, le montant du contrat était évalué à 5 milliards de dollars. Il est aussi à rappeler que la firme italo-britannique promettait l’assemblage en Algérie d’une trentaine d’unités, un projet qui n’a jamais été réalisé.
Pis encore, les différents sous-contrats liant l’Algérie à AgustaWestland ont pratiquement tous été entachés d’irrégularités ou provoquaient des suspicions. La Gendarmerie nationale a eu fort à faire pour intégrer les AW109 LUH dans son inventaire. Des problèmes techniques avaient provoqué une fronde des pilotes à la réception des premières unités, puis ce fut l’équipement optronique qui a tardé à être installé encore une fois pour cause de contrat compliqué.
Idem pour la Protection civile, qui peine à faire voler un appareil sur les six reçus et qui a longtemps payé très cher des techniciens étrangers sans aucun résultat. Un technicien nous a avoué qu’au moins un appareil gisait complètement éventré dans un hangar de l’aéroport Houari Boumediène, ses turbines prenant la poussière.
Sur les formations du personnel naviguant et technique, beaucoup d’irrégularités avaient été signalées ça et là durant l’exécution du contrat. La Protection civile a, par exemple, pris le risque de se faire voler ses pilotes d’hélicoptère en les envoyant achever leurs heures de qualification au Qatar. L’armée avait envoyé ses équipages se former en Angleterre, chez un sous-traitant d’AgustaWestland qui n’avait jamais donné de formation auparavant.
Au final, en plus des dommages infligés à l’économie nationale et à la réputation de l’armée algérienne que pourrait engendrer, si elle est confirmée, cette affaire de corruption, c’est ce caractère nouveau de «vente forcée» qu’ont subi les différents corps de sécurité algériens qui fait le plus de dégâts.*Kharief Akram -El Watan-samedi 25 avril 2015
Sale temps pour la Douane algérienne
*Plusieurs cadres et agents écroués
Au lendemain de la mise sous mandat de dépôt de 13 douaniers par le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed (Alger), quatre autres ont été placés en détention préventive, dans la soirée de mercredi, par le magistrat instructeur près le tribunal de Zighout Youcef (Constantine). Parallèlement, deux autres douaniers exerçant au poste-frontière de Bouchebka (Tébessa) ont également été arrêtés, avons-nous appris de sources judiciaires.
Sur le même tracé frontalier, au poste d’Oum Tboul (El Tarf), une commission d’enquête de haut niveau a été dépêchée la semaine dernière par la direction générale des Douanes pour une affaire de transfert illégal de monnaie étrangère déclaré par les propriétaires algériens aux Douanes tunisiennes.
Pour les premiers, l’affaire concerne un enlèvement de marchandise prohibée qui aurait été commis par des agents des Douanes en uniforme avec véhicules de service au port sec de Rouiba (voir El Watan du 22 avril). Selon des sources proches du dossier, les mis en cause ont promis de dévoiler des noms, dont ceux des fils de hauts cadres des Douanes algériennes impliqués dans le trafic de marchandises prohibées.
Les quatre douaniers écroués à Constantine sont deux inspecteurs de visite et deux agents de contrôle impliqués, avec quatre autres civils, dans une affaire de contrebande. Ils sont poursuivis, chacun en ce qui le concerne, pour «association de malfaiteurs», «contrebande», «abus d’autorité», «octroi et acceptation d’indus avantages» et «faux et usage de faux».
L’inspecteur principal de visite n’est pas concerné par cette affaire dans laquelle sont impliqués, par contre, trois contrebandiers et un commerçant ayant établi de fausses factures pour la marchandise de contrebande. Ils sont soupçonnés de complicité suite à l’arrestation, il y a deux semaines dans la commune de Zighout Youcef (Constantine), de trois personnes dont deux frères, en possession de 17 moteurs usagés et neufs. Destinés au marché des pièces de rechange, les moteurs étaient à bord de deux véhicules utilitaires en provenance de Marseille, sur le car-ferry El Djazaïr II.
Lors de leur audition, les deux frères et leur acolyte, originaires de Aïn M’lila, ont déclaré avoir acheté ces moteurs auprès d’un particulier. Le déplacement des gendarmes enquêteurs à Annaba depuis Constantine, la semaine dernière, obéit à une procédure d’extension de compétence ; les auditions se sont effectuées à la brigade de la Gendarmerie nationale de la cité Rezgui Rachid (ex-Saint Cloud).
La commission rogatoire n’a pas lésiné sur les efforts pour tenter de mettre au jour cette complicité, d’autant que les deux mis en cause sont des récidivistes. Au poste-frontière de Bouchebka, c’est une affaire de drogue qui a été ponctuée par l’emprisonnement de deux douaniers, après l’arrestation de deux dealers qui tentaient d’introduire du kif traité en Tunisie.
L’analyse des téléphones mobiles des deux mis en cause a fait ressortir un échange d’appels avec les deux douaniers. Une preuve suffisante pour le magistrat instructeur pour écrouer les deux agents. Situation peu reluisante également au poste-frontière d’Oum Tboul (El Tarf). La semaine dernière, il a été visité par une importante commission d’enquête, dépêchée directement par le directeur général Bouderbala. Les Douanes tunisiennes avaient informé leurs homologues algériens que trois nationaux avaient déclaré le transfert vers la Tunisie de plus de 800 000 euros en seulement une semaine, en transitant par le poste d’Oum Tboul.*Gaidi Mohamed Faouzi-El Watan-samedi 5 avril 2015
*Affaire Saipem-Sonatrac:
confirmation d’un vaste complot de corruption
Les juges milanais qui ont conclu leur enquête sur l’affaire Saipem-Sonatrach — grâce à des écoutes téléphoniques — sont persuadés que l’ancien patron de l’ENI était au courant des pots-de-vin versés aux responsables algériens. Ce dernier avait toujours nié son implication dans ce scandale de corruption internationale.
Au ministre Corrado Passera, chargé du Développement économique dans le gouvernement Mario Monti, qui lui demandait des explications sur l’affaire Saipem-Sonatrach, l’administrateur délégué de l’Ente Nazionale Idrocarburi (ENI) avouait que, selon lui, les 197 millions d’euros étaient destinés à corrompre des responsables algériens : «Je suis d’accord que ce (commissions) sont en quelque sorte des pots-de-vin versés à des responsables politiques algériens.
Nous ne savons pas à qui, mais à un certain Algérien.» C’était le 31 janvier 2013. Le gouvernement italien, inquiet des répercussions de ce scandale qui avait fait chuter en Bourse les actions de Saipem, voulait sonder Paolo Scaroni, le numéro un de l’ENI. Ignorant être sur écoute, ce dernier confesse, tout de même, à son interlocuteur, qu’il s’agit de corruption internationale et non de commissions traditionnellement versées par les gérants aux intermédiaires.
Ces révélations, publiées par le quotidien milanais Corriere Della Sera, dans son édition d’hier, vont dans le sens de la conviction du pool de magistrats anticorruption du parquet de Milan qui veulent établir clairement la responsabilité de Scaroni dans cette opération de méga-corruption. Rappelant que cet homme, aux côtés de six autres responsables de Saipem, société dont l’ENI détient 43% du capital, et de l’Algérien Farid Bedjaoui, a été mis en examen.
Toute l’affaire tourne autour du pactole, estimé à 197 millions d’euros, versé par les dirigeants de Saipem aux intermédiaires algériens entre 2007 et 2010 pour décrocher, auprès de Sonatrach, sept contrats d’exploitation de gisements de gaz, d’une valeur globale de 8 milliards d’euros. Selon les juges chargés du dossier, Scaroni était non seulement au courant de ces pratiques, mais il aurait chargé l’administrateur délégué de Saipem, Pietro Tali, de lui organiser des «rencontres secrètes» avec l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, et son homme de confiance Farid Bedjaoui, neveu de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui.
Bien que l’ancien patron de l’ENI ait toujours réfuté cette thèse, il a reconnu avoir tout fait pour évincer le patron de Saipem de son poste, et plusieurs témoignages concordants d’anciens dirigeants de Saipem, et à présent le contenu des écoutes téléphoniques du 31 janvier 2013, renforcent les forts soupçons des juges. Scaroni, durant la fameuse conversation téléphonique avec le ministre Passera, s’était même vanté, rapporte le quotidien italien, d’avoir découvert, lui-même, le pot aux roses, en passant en revue les comptes de Saipem.
Poussé par le désir d’en savoir plus, il aurait imposé son homme de confiance à la tête de la direction des finances, découvrant par la suite que la société intermédiaire basée à Hong Kong, Pearls Partners, appartenant à Farid Bedjaoui, avait droit à 3% du total du montant de toutes les transactions opérées par Saipem auprès de Sonatrach, soit 197 millions d’euros, raconte-t-il au ministre, à l’écoute, qui s’est écrié avec stupeur : «Ah, tout de même…»*Nacéra Benali -El Watan-/18/01/2015
***Mohamed Meziane, ex PDG de Sonatrach sort de son silence. Il a décidé de parler. C’est un homme abîmé, après avoir perdu sa mère, sa femme et ses deux enfants sont en prison depuis cinq ans. Quel sort pour un Pdg de la plus grande entreprise algérienne!
***«J’ai fait les frais d’une lutte d’intérêts», dit-il. «L’affaire Saipem dépasse largement le niveau du PDG». «Le dossier Sonatrach 1 ne pèse rien par rapport à celui de Sonatrach 2, où mon nom n’a jamais été cité». «Je n’ai jamais connu Farid Bedjaoui». «Tous les contrats que j’ai signés sont passés par les commissions des marchés et le comité éxecutif de la compagnie». «Le jeu était ailleurs, nous n’étions rien…»-Telles sont les principales déclarations de l’ex-PDG de Sonatrach, à quelques semaines de son procès, prévu le 15 mars 2015.
C’est un homme détruit, terrorisé, que nous avons rencontré. Arriver à lui arracher quelques déclarations a été le fruit d’un travail de longue haleine. Lui, c’est Mohamed Meziane, ancien PDG de Sonatrach. En raison de notre continuelle insistance, il a fini par accepter de répondre à nos questions.
Pas toutes, puisqu’il évite d’aborder les détails relatifs à l’affaire qui le concerne en raison du procès qui l’attend le 15 mars prochain au tribunal criminel près la cour d’Alger. Mais à ce sujet, il interpelle «la conscience des uns et des autres», sans les nommer, sur certains points qu’il estime très importants. «Tous les contrats pour lesquels je suis poursuivi ont été traités et étudiés par le comité exécutif et les commissions des marchés. Je n’ai fait qu’appliquer la procédure interne, qui est la R15.
Aucun des 247 témoins interrogés par le juge d’instruction n’a trouvé à redire sur ma gestion, qui était la plus transparente mais aussi celle qui faisait participer les cadres dans toutes les décisions. Comment se fait-il qu’aujourd’hui, je me retrouve chef d’une association de malfaiteurs ?» Sur sa relation avec le ministre, M. Meziane déclare : «Je suis du genre qui respecte beaucoup sa hiérarchie. Même si je ne m’entendais pas avec le ministre, je lui vouais tout le respect. Je savais qu’il ne voulait pas de moi puisqu’en 2008, on m’a clairement signifié qu’il avait l’intention de me remplacer.
Mais je faisais mon travail normalement. Je recevais ses directives et ses instructions par écrit et par téléphone. Il était informé de tous mes actes de gestion, par les courriers que je lui adressais, mais surtout par les comptes rendus qui lui parvenaient de mon chef de cabinet, Réda Hameche.» Homme de confiance de Chakib Khelil, Hameche (ainsi que son épouse) fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé par le tribunal d’Alger, dans le cadre du dossier Sonatrach 2. Quelle relation liait Meziane à Hameche ? Sa réponse : «Il a été nommé par le ministre et n’avait de compte à rendre qu’au ministre. Son bureau, au fond du couloir, lui permettait d’avoir l’œil sur toutes mes allées et venues, mais aussi sur toute personne qui venait me voir.
Il recevait mon courrier alors qu’il y avait un secrétaire général pour assumer cette fonction. Il agissait au nom du ministre.» Pour M. Meziane, Hameche «était comme un électron libre» au sein de la compagnie. Par contre, en ce qui concerne Farid Bedjaoui (qui fait l’objet de plusieurs mandats d’arrêt internationaux), l’ex-PDG est formel : «Je ne l’ai jamais connu.
J’ai lu son nom et j’ai vu son visage dans les journaux…» Avec le recul et à la lumière des révélations qui parviennent d’Italie, Mohamed Meziane «pense» que «des choses auraient pu se passer à haut niveau» sans qu’il soit informé. Il révèle : «C’est vrai que j’avais quelques soupçons, rien que des soupçons, pas de preuves formelles sur des choses qui auraient pu se passer à plus haut niveau, à propos de certains contrats, mais rien de plus.
Maintenant, quand je lis les comptes rendus de la presse, je suis surpris mais pas étonné.» Il revient en arrière et rapporte quelques exemples : «Tous les contrats passaient par des avis d’appel d’offres. Nous recevions de nombreux soumissionnaires, mais en cours de route, nombre d’entre eux disparaissaient. On se retrouvait avec seulement deux ou trois soumissionnaires. Parfois, nous étions obligés à ne pas refaire un autre avis d’appel d’offres en raison soit de l’urgence, soit de la complexité du marché. Souvent, c’était le ministre lui-même qui nous instruisait de ne pas refaire la procédure d’avis d’appel d’offres et de continuer avec les soumissionnaires qui restaient. Mais, je prenais cela comme une décision liée à l’urgence, pas plus.»
M. Meziane évoque le marché GK3 avec Saipem : «Au début il y avait plusieurs offres, mais à la fin seules deux étaient restées, dont celle de Saipem, qui était de 60% plus cher. Il y avait une différence de l’ordre de 6 milliards de dinars. Fallait-il refaire l’avis d’appel d’offres ou continuer ? Nous étions devant un dilemme parce que le projet était urgent. J’ai demandé une négociation autour du prix en tablant sur une baisse d’au moins 25 à 30%.
Le ministre n’était pas d’accord. Il a proposé par écrit un niveau de 12,5% de baisse de prix. J’ai dit au vice-président de l’activité transport que l’offre était trop chère et qu’il fallait arriver à une baisse. Tullio Orsi, le responsable de Saipem Algérie, a dit qu’il ne pouvait pas aller au-delà de 12% de rabais. Il a même menacé de se retirer en cas où nous insistions. Il était très sûr de lui. Pour nous, le projet était une urgence.
Le retarder, c’était prendre le risque d’une hausse des prix sur le marché international, mais aussi compromettre d’importants projets pour le secteur de l’énergie. J’ai insisté auprès du vice-président pour obtenir une baisse de 15%. Saipem a fini par accepter une baisse de 15%. Nous avions économisé 105 millions de dollars. Nous sommes passés d’une offre de 680 millions de dollars à 575 millions de dollars. Comment pourrais-je être corrompu et chef d’une association de malfaiteurs tout en économisant une telle somme à la compagnie ?
«Nous sommes victimes d’un règlement de comptes»
Selon Mohamed Meziane, il est important de revenir sur les procédures internes de Sonatrach : «La R14, par exemple, nous obligeait à annuler l’appel d’offres s’il n’y avait qu’un seul soumissionnaire. La R15, que j’ai moi-même signée, plaide pour l’élargissement des soumissionnaires. S’il y en a moins de trois, l’avis d’appel d’offres doit être annulé et refait. Savez-vous qu’à l’époque, 40% des contrats étaient à caractère urgent ?
Cela étant, les prix n’étaient pas dans mes prérogatives. Ce sont les experts des commissions des marchés, les membres du comité exécutif, qui connaissent la mercuriale des prix ; c’est à eux de dire si une offre est trop élevée ou non. Ma mission à moi consistait à organiser la stratégie de la compagnie. Mon rôle n’était pas d’intervenir dans les contrats. Je peux dire, peut-être, qu’il y a eu entente à un plus haut niveau…»
Le «haut niveau», l’ex-responsable de Sonatrach le situe «à celui du ministre ou encore plus haut», sans être plus précis. Cependant, il rappelle un fait qu’il a eu à vivre durant l’exercice de ses fonctions, lorsque «quelqu’un», sans le nommer, l’a appelé «de la Présidence» pour lui demander de «recevoir» le patron d’une compagnie, Petrofac, «venu à bord d’un véhicule de la Présidence». «Il voulait prendre un marché de 4,5 millions de dollars, mais nous ne pouvions pas le lui donner parce qu’il n’avait pas de garanties suffisantes pour le réaliser.
Je lui ai dit qu’il ne pouvait pas l’obtenir», dit-il. M. Meziane ne «trouve pas de réponse» à ces interférences, tout comme il affirme «ne rien comprendre» à l’affaire Chawki Rahal, ex-vice président chargé des activités commerciales, placé sous contrôle judiciaire et qui doit comparaître avec lui devant le tribunal criminel près la cour d’Alger, le 15 mars prochain. «Je sais une chose : lorsque Chawki Rahal était à Londres et qu’il a été informé de son rappel par le ministre, il m’a demandé d’intercéder pour qu’il reste sur place en raison de la scolarité de ses enfants. J’ai plaidé en sa faveur, mais le ministre n’a rien voulu entendre. Il a insisté pour qu’il rentre. Pourquoi et dans quel but ? Je ne sais pas», révèle Meziane.
De toute façon, souligne-t-il, «c’était le ministre qui choisissait les vice-présidents, les nommait et les dégommait. Je n’avais aucun pouvoir sur eux. Moi-même lorsque j’ai émis le vœu de partir, à la lumière des incidents qui ont coûté la vie à des employés de la raffinerie de Skikda, des cadres supérieurs du groupe m’ont dit clairement qu’à Sonatrach on ne démissionne pas, on se fait démissionner….» L’ancien PDG «ne comprend toujours pas» pourquoi les autorités ont accepté la «décapitation» de Sonatrach pour une affaire «aussi banale si l’on prend en compte ce qui s’est passé à Rome».
Cette décision, dit-il, «a eu de lourdes conséquences» sur la compagnie. «Pourtant, l’affaire Saipem est de loin plus grave, avec un préjudice évalué à plus de 200 millions de dollars. Le nom du ministre est revenu à plusieurs reprises sans que le mien n’apparaisse. La compagnie a été décapitée pour un préjudice évalué, faut-il le rappeler, par ceux-là mêmes qui avaient pris part à l’étude des contrats objets de l’enquête, d’un montant de 4 millions de dollars. Est-ce normal ?»
«Nous avons fait les frais d’une lutte d’intérêts à un très haut niveau. Les enjeux peuvent être autant politiques que financiers. Nous sommes victimes d’un règlement de comptes, peut-être pour avoir annulé des marchés d’équipement des unités du Sud en matériels de protection et véhicules dotés de GPS, que devaient prendre certaines sociétés qui ont pignon sur rue», conclut M. Meziane.
Pour lui, le procès du 15 mars «révélera beaucoup de choses» à l’opinion publique. Il dit trop souffrir de cette affaire qui a coûté la vie à sa femme et à sa mère, mais aussi l’incarcération depuis plus de 5 ans de ses deux enfants pour des délits. Même s’il a dit ce que tout le monde sait, il exprime sa «peur de représailles» tout en se déclarant «très confiant» en la justice.*Salima Tlemçani *El Watan-/18/02/2015
**La Présidence remontée après les propos de l’ex PDG de Sonatrach
La Présidence de la république est « remontée » après l’entretien de l’ex PDG de Sonatrach à El Watan, notamment ses insinuations quand il parlait d’ordres reçus de « plus haut que le ministre » et d’interférences de la présidence pour des contrats, a appris Algérie1 auprès de bonnes sources.
Même ambiance au sein du gouvernement où on pense à l’instar de la présidence, qu’un « clan puissant a convaincu Mohamed Meziane de s’exprimer via El Watan ». Dans les deux institutions, on est d’accord pour avancer que Meziane « n’était qu’un pion manipulé dans une affaire qui le dépasse. Ceux qui connaissent l’ancien PDG vous diront que c’est un monsieur sans envergure et encore moins une quelconque aura et que son interview a été téléguidée par des mains occultes » ajoutent nos interlocuteurs.
Ces derniers affirment sans ambages que les « commanditaires de cette interview ont utilisé une stratégie de communication consistant à orienter l’information tentant de démontrer à l’opinion publique que Meziane n’est que le dindon de la farce et qu’il n’avait fait qu’obéir aux ordres ». Nos sources précisent que « cette posture est un procédé éculé qui, pour avoir trop servi, a fini par perdre toute force ».
Par cette sortie médiatique, précisent encore nos sources « on se sert de l’ex PDG comme d’un porte parole de ce clan qui s’attaque ainsi aux Institutions en usant de diffamation et d’offense, alors que le concerné pense avec une incroyable naïveté sauver sa tête en se départissant de ses responsabilités ».
Par ailleurs, à la lecture de l’interview de l’ex PDG, le ministre de la justice Tayeb Louh était entré dans une colère verte contre Meziane, qui « a le statut de mis en examen, et à quelques encablures de son procès (le 15 mars), était tenu de consacrer ses propos et sa défense au tribunal et à nul autre » souligne-t-on.
Le ministre de la justice a décidé de réagir en proposant quelques pistes au Premier ministre Abdelmalek Sellal mais ce dernier a persuadé Tayeb louh de ne rien faire « pour éviter une autre polémique » ajoutent nos sources. *Par Mourad Arbani | 20/02/2015 |.algerie1.com
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**Maamar Benguerba. Ancien ministre des Affaires sociales, expert en énergie
«La vocation patriotique de Sonatrach a été détournée par une politique de clans»
Avec un esprit visionnaire, Maamar Benguerba a prévenu, depuis plusieurs années déjà, contre les convulsions qui agitent le sud du pays. Il y a dix ans, les solutions étaient plus aisées à trouver ; elles le sont moins aujourd’hui, prophétise-t-il. «Le plus urgent, c’est d’abord de rendre audible la parole de l’Etat», insiste M. Benguerba qui plaide pour un moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste.
- Ces dernières années, vous n’avez eu de cesse, dans vos interventions dans la presse, d’attirer l’attention sur la situation dans le sud du pays, que vous qualifiez de bombe à retardement. L’instabilité qui caractérise aujourd’hui cette partie du territoire et qui s’étend comme une traînée de poudre à toute la région, à la suite de la polémique soulevée par l’inauguration à In Salah du puits expérimental de gaz de schiste, vous donne raison. Comment et pourquoi en est-on arrivé là ?
Vous comprenez fort bien que je ne peux être exhaustif dans le cadre de cet entretien. Il faut noter que ces écrits ont été publiés il y a plus de dix ans. Les lecteurs intéressés pourront trouver sur la Toile, dans mes différentes interventions, plus d’explications sur les causes du malaise du Sud. Mais disons, en gros, qu’il y a des raisons historiques lointaines et des erreurs commises ces dernières années dans la prise en charge par les pouvoirs publics des problèmes spécifiques au Sud.
Et ceci, malgré de multiples émeutes et pertes humaines et matérielles. Les dernières réactions des populations d’In Salah, région toujours meurtrie par les essais nucléaires, sont cependant très particulières par rapport aux situations vécues antérieurement. Elles témoignent d’une profonde prise de conscience des dangers auxquels elles seraient collectivement exposées et des conséquences pour l’environnement. Les nappes souterraines, phréatique et albienne, seront, quelles que soient les mesures prises, menacées par l’exploitation des gisements de gaz de schiste, d’autant que souvent, les dégâts sont irréversibles.
Les exemples d’erreurs commises par des opérateurs expérimentés aux Etats-Unis – puisque c’est l’exemple toujours cité – sont multiples et donnent lieu à des amendes souvent substantielles. Mais il faut surtout garder à l’esprit que l’eau potable se raréfiera et sera sûrement, plus que le pétrole, un enjeu majeur des convoitises au niveau mondial dans les décennies à venir. Les explications et les garanties fournies par les représentants de l’opérateur industriel sont simplement non convaincantes.
Surtout que certains hauts cadres du secteur, qui ne connaissent pas le terrain, mais sont chargés de la promotion du projet, se prévalent d’une expertise avant même l’achèvement d’un premier puits d’exploration. Faut-il rappeler que beaucoup de cadres expérimentés ont été éjectés pour s’être opposés à des tentatives de détournement de la vocation patriotique de l’entreprise par une politique de clans ou ont quitté volontairement Sonatrach, souvent la mort dans l’âme ? La crainte des populations est légitime et fondée ; elle doit être comprise et entendue.
- La sous-représentation politique dans les institutions et la marginalisation des élites et des cadres locaux ont fait que la stratégie de développement du Sud a toujours été pensée, élaborée à Alger et exécutée sous la direction d’équipes venues du Nord, déconnectées des réalités de la région. C’est le message que semblent envoyer les mouvements de protestation du Sud contre l’exploitation du gaz de schiste. Qu’en pensez-vous ?
Je ne sais pas s’il y a une sous-représentation et une marginalisation des élites dans un système qui fonctionne depuis fort longtemps sur une base clanique. Beaucoup de régions du pays se sentent insuffisamment représentées. Mais il est vrai que le Sud n’a jamais profité de l’«alternance» régionaliste.
Quant à la stratégie qui serait pensée pour le Sud par les gens du Nord, elle n’existe tout simplement pas. Une telle hypothèse suppose qu’il existerait une stratégie pour le Nord. Il n’y a eu aucune stratégie – que l’on soit d’accord avec ou pas – depuis la période de planification des années 1970.
Ce qui fait office de stratégie se limite à un empilement de projets sans liaisons. C’est une liste de dépenses à réaliser et parfois une affectation rentière dans la mesure où le projet n’a aucune utilité économique ou sociale. Le message envoyé par les mouvements de protestation du Sud est un cri de détresse au regard de l’inconsistance de la gouvernance du pays. Il interpelle l’ensemble de la nation.
- Pour éteindre les foyers qui embrasent le Sud et se propagent à grande vitesse, favorisés par les vents forts de la contestation autour de l’option du gaz de schiste, il faudrait un véritable plan Marshall pour mettre à niveau ces régions avec le reste du pays. Pensez-vous que la volonté politique et les moyens existent, aujourd’hui, pour une autre politique de développement du Sud ?
Il convient, à mon avis, de déconnecter la question d’un programme de développement du Sud de celle de l’exploitation du gaz de schiste. Cette dernière pose la question de savoir quel est l’intérêt du pays à se lancer immédiatement dans une activité dont les principaux paramètres techniques et économiques ne sont pas maîtrisés.
Par exemple, quelles sont les réserves physiques réelles ? Les chiffres qui circulent sur leur niveau sont contradictoires et varient du simple au double. Que représentent-elles en matière de revenu pour le pays ? Autrement dit, combien faut-il produire de mètres cubes de gaz de schiste pour obtenir le revenu obtenu par le truchement d’un mètre cube de gaz conventionnel ? Si l’on utilise ce ratio, quel serait le niveau des réserves ainsi évaluées dont on fait miroiter, aux yeux des populations, l’importance ?
D’ailleurs, il n’est même pas sûr que cette activité ait un minimum de rentabilité compte tenu des conditions techniques de production, des évolutions et des caractéristiques du marché de l’énergie. Ce qui est annoncé actuellement, ce sont les niveaux d’investissement à réaliser et le nombre de puits à forer. En contrepartie, il est cité pêle-mêle des chiffres d’emploi directs et indirects qui seraient créés et la nécessité de garantir à long terme une sécurité énergétique au pays.
Pour l’emploi, le ministre de l’Energie a annoncé, il y a quelques années déjà, la création, dans les énergies nouvelles, de 100 000 emplois. Que sont-ils devenus ? Pour la sécurité énergétique n’est-il pas préférable, en profitant des requêtes des partenaires pour la révision des contrats à long terme qui les lient à Sonatrach, de réduire les exportations de gaz naturel conventionnel dès aujourd’hui ? Naturellement, l’impact sur les ressources financières du pays sera important, mais parfaitement gérable.
- Est-ce tellement urgent de se lancer dans cette activité ? Y a-t-il un deal quelque part, avec des partenaires étrangers, qui oblige le pouvoir à le faire ? D’autres pays préfèrent patienter et attendre que les évolutions technologiques soient plus rassurantes et plus rentables…
Maintenant, parler de volonté et d’une autre politique pour le développement du Sud suppose une vision de développement national dans laquelle le Sud serait articulé. Or, il n’en existe pas de valide. On ne peut imaginer, dans le contexte actuel de gouvernance, un autre scénario que celui du pragmatisme avec ses erreurs et ses insuffisances. Des promesses de prise en charge de la jeunesse des régions sahariennes ont été proclamées l’année dernière, que sont-elles devenues ?
- Certains parlent de manipulation et de complot ourdi par des mains étrangères, qui œuvrent à la déstabilisation du pays sur fond de projet sécessionniste… Cette crainte est-elle justifiée ?
Tous les pays du monde, dont le nôtre, disposent de services chargés de déjouer d’éventuels complots et manipulations en provenance de l’étranger. Que les services en charge de cette question les révèlent à l’opinion publique, si c’est une réalité. Ceci dit, il est vrai qu’il existe de plus en plus de crispation dans le Sud vis-à-vis du pouvoir central. Il convient d’en mesurer l’intensité – et son évolution – pour éviter les effets indésirables, par la promotion d’un mode de gouvernance plus approprié.
Ce qui est à craindre, c’est plus l’émiettement que la sécession. Cette dernière – mieux perceptible par l’opinion publique nationale comme hypothèse – me semble une vue de l’esprit et est agitée par certains pour pérenniser le système de pouvoir et diaboliser toute parole opposée au discours officiel. Par contre, l’émiettement de la région, qui se dessine et est encouragé par la bêtise et l’incompétence, sera un désastre encore plus grand ; il mettra en péril tout l’équilibre de la région maghrébine, voire plus loin. Il suscitera, à n’en pas douter, une intervention étrangère. L’exemple libyen est fort édifiant.
- Le débat sur le gaz de schiste est accaparé par la rue, par les populations du Sud engagées dans un bras de fer avec les autorités sur l’exploitation de ce gaz non conventionnel. En tant qu’ancien cadre du secteur de l’énergie ayant à son actif une longue et riche expérience dans le domaine, que pensez-vous des termes du débat tel qu’il est engagé ?
Il faut d’abord noter cette fâcheuse tendance du pouvoir – et son excroissance qu’est Sonatrach – de ne jamais associer les principaux concernés à la discussion des dossiers qui les concernent. Souvent, ce sont les technocrates qui sont mandatés pour convaincre, avec leur langage propre et leur assurance de détenteurs d’une vérité absolue. Il faut se souvenir que lors des discussions de la loi sur les hydrocarbures de 2005, les universités du Sud comme les élus de ces populations furent totalement ignorés.
Il y a comme une vertu chez certains : lorsqu’un «sudiste» parle du Sud, il est suspect ; lorsque c’est un «nordiste» qui dit la même chose, c’est un patriote attaché à l’unité nationale. D’autre part, cette fois-ci et pour la première fois, le mouvement du Sud concerne un sujet de dimension nationale et est porté par les populations elles-mêmes. Pour les avoir négligées, la parole des responsables n’a pas d’impact sur les contestataires et les débats entre spécialistes ne trouvent pas d’arbitre pour trancher.
Les aspects débattus sont extrêmement intéressants, mais les données rendues disponibles par l’opérateur public ne sont pas suffisantes pour se prononcer sur le fonds en matière d’opportunité et de réel intérêt. La sagesse voudrait qu’un moratoire d’une période suffisante soit prononcé afin de visiter l’ensemble des questions et leur impact sur toutes les régions concernées du pays avant de trancher. Il ne faut pas que les populations et les contrées du Sud soient ou se sentent discriminées.
- Après avoir observé le silence sur ce qui se passe dans le Sud, les partis du pouvoir, à l’instar du FLN réagissent bruyamment, comme l’a fait le secrétaire général du parti, M. Saadani, qui reconnaît que «nous avons tous abandonné le Sud». Que vous inspire cette sortie du patron du FLN ?
Il faut d’abord souligner que l’opposition exploite une situation particulière surgie sans son apport. La surenchère qu’elle exprime ne saurait suppléer l’insuffisance, voire le manque de vision d’un avenir solidaire pour le sud du pays. C’est vrai qu’elle déploie des efforts pour amener le système de pouvoir à s’inscrire dans le monde d’aujourd’hui, qui se caractérise par des changements politiques réguliers et par une alternance au pouvoir ordonnée.
Mais les initiatives sont souvent menées au sein de cénacles supposés représentatifs et qui souffrent de l’absence d’un prolongement suffisant au sein de la population. La parole du peuple est souveraine. Elle ne doit en aucune manière être enjambée ou confisquée. C’est ce qui transparaît à travers la recherche d’un consensus d’appareils et de personnalités autoproclamées. Le silence observé par les partis politiques au pouvoir et ceux qui y sont associés laissait le monopole du soutien aux populations du Sud aux opposants.
Mais devant l’incapacité des représentants de Sonatrach et de l’Etat à convaincre de la pertinence de leurs arguments ils se mobilisent. Leur incursion vise surtout à dénaturer l’objectif de la protesta populaire limitée à l’arrêt du forage de puits d’exploration du gaz de schiste. Il s’agit, pour eux, de récupérer et d’orienter la question soulevée par les populations en la diluant dans une problématique plus large. Ils savent que les populations se considèrent délaissées par le pouvoir et sont sensibles à la question du développement. Mais je pense aussi que les récentes interventions de l’armée nationale dans le Sud en matière de lutte contre le terrorisme et la contrebande ne sont pas étrangères à leur soudain intérêt.
- Y ont-ils été contraints par l’ampleur des événements ou ont-ils reçu des injonctions pour s’impliquer et éviter un dérapage qui détournerait l’armée nationale de ses missions traditionnelles ?
Je ne sais pas. En tout cas, sans l’apport des populations dans le Sud, l’insécurité et ses prolongements se propageraient, quelles que soit la nature et l’importance du dispositif sécuritaire déployé. Il y a dix ans, des résultats étaient plus aisés à atteindre. Aujourd’hui, il est encore possible de trouver des solutions. Mais pour combien de temps encore ? Le plus urgent est d’abord de rendre audible et crédible la parole de l’Etat. *Omar Berbiche*El Watan-/18/01/2015
*affaire de l’autoroute Est-Ouest au tribunal criminel d’Alger.
*16 personnes et 7 entreprises étrangères dans le box des accusés
Seize personnes et sept entreprises étrangères (en tant que personnes morales) sont dans le box des accusés à l’ouverture du procès ce mercredi de l’affaire dite de l’autoroute Est-Ouest au tribunal criminel d’Alger.
Le procès, porte sur une grosse affaire de corruption et de dilapidation de deniers publics, qui avait éclaté en 2009. Dans le box des accusés, dont deux sont en fuite, et quatre en détention sur les 16 personnes impliquées dans cette affaire, il y a sept entreprises étrangères (en tant que personnes morales) : Citic-CRCC (Chine), Cojaal (Japon), SM Inc (Canada), Isolux Corsan (Espagne), Pizarotti (Italie), Garanventas (Suisse) et Coba (Portugal), qui vont répondre de plusieurs délits criminels.
La défense des accusés avait à l’automne dernier, introduit un recours pour que l’affaire soit jugée par un tribunal correctionnel, estimant que les crimes économiques reprochés à leurs clients sont des délits.
Portée devant la Cour suprême pour arbitrage, celle –ci avait invalidé la requête de la défense et maintenue le procès devant le tribunal criminel, en ne requalifiant pas l’affaire en tant que délit.
L’affaire porte sur des faits de corruption et octroi de commissions dans la passation de marchés publics pour la réalisation du projet autoroutier ‘’est-ouest’’, sur 1216 km.
Des faits que le tribunal criminel d’Alger va examiner devant un nombreux public et un parterre de journalistes. L’acte d’accusation à l’encontre des personnes (physiques et morales) impliquées dans cette affaire sur des délits de »d’association de malfaiteurs, corruption, blanchiment d’argent, trafic d’influence et dilapidation de deniers publics ».
Initialement, le projet de l’autoroute est-ouest avait été de 6 milliards de dollars. De réévaluations en réévaluations, l’enveloppe financière avait atteint les 11 milliards de dollars en 2011-2012, puis fin 2014 plus de 13 milliards de dollars. La défense, de son côté, devrait dés le début du procès entamer une bataille de procédure pour le renvoi de l’affaire à la prochaine session criminel du tribunal d’Alger, selon des avocats de la défense sous le couvert de l’anonymat.(Aps) *25/03/2015 |
**L’impôt face aux passe-droits
Le rapport d’appréciation de la Cour des comptes sur l’exécution du budget 2011a fait réagir, hier, le directeur général des impôts qui a donné des précisions sur le gonflement des restes à recouvrer (RAR) par l’administration fiscale. Selon le premier responsable des impôts, le chiffre des impayés rendu public par le rapport de la Cour des comptes, soit un cumul de 7937 milliards de dinars (plus de 100 milliards de dollars), est dû en grande partie aux amendes judiciaires prononcées contre la Banque commerciale et industrielle algérienne (BCIA) basée à Oran. En fait, dans son rapport, la Cour des comptes avait bien précisé que la majorité des sommes non perçues concernaient la direction des impôts de la wilaya d’Oran-Est, soit 5834,179 milliards de dinars.
Il est clair que jusqu’à présent, le mystère demeure entier sur la manière dont les dirigeants et propriétaires de la BCIA, les Kharoubi père et fils, ont trouvé refuge en France malgré les lourdes charges qui pesaient sur eux et le retrait d’agrément à leur établissement financier au mois d’août 2003. Il faut rappeler que parmi les personnes citées dans le scandale de la BCIA figure Omar Habour, un proche de l’ancien ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui est mêlé à l’affaire de corruption entre Sonatrach et Saipem et qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Il est clair que les propriétaires de la BCIA ont bénéficié de complicités solides pour échapper à la justice qui n’a pas pu obtenir, jusqu’à présent, une extradition.
Mais cette affaire de la BCIA ne doit pas faire oublier le fait que les sommes concernées par le non-recouvrement de la fiscalité totalisent 2576 milliards de dinars, soit près de 33 milliards de dollars. La somme est plus importante que les revenus du Fonds de régulation des recettes – 2300 milliards de dinars – et supérieure aux recettes fiscales qui sont de 1511 milliards de dinars. Les restes à recouvrer, qui étaient d’environ 1409 milliards de dinars en 2006, selon le chiffre cité par le directeur général des impôts, ont augmenté de 83% en 5 ans. Dans cette augmentation est exclue l’affaire BCIA.
Dans le rapport de la Cour des comptes, des phrases sonnent comme une sentence : «L’accumulation des restes à recouvrer est due essentiellement aux insuffisances en matière de poursuites» et «le manque de rigueur dans les poursuites». L’augmentation de la fiscalité non recouvrée de près de 83% en 5 ans, au moment où l’Etat dispose de moyens plus importants d’intervention et que la modernisation des services de l’Etat avance, ne s’explique que par la persistance de l’interventionnisme et des passe-droits qui font de certains des citoyens non concernés par l’impôt, c’est-à-dire des personnes au-dessus de la loi. Et cela, ni le rapport de la Cour des comptes ni le directeur général des impôts ne peuvent l’évoquer.*El Watan.15.12.2013
**Les véritables raisons du limogeage du colonel Fawzi
*un article du site électronique Algérie Patriotique
Après les affaires Sonatrach et Sonelgaz, s’achemine-t-on vers une affaire Anep ? Des documents en notre possession montrent, en effet, comment des pontes du système détournent l’argent des collectivités locales et des entreprises publiques en créant une multitude de journaux pour accaparer les annonces légales via l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep). Cette dernière, à la faveur d’une décision de l’Etat instaurant un monopole sur la publicité institutionnelle, gère indirectement le portefeuille publicitaire de toutes les entités publiques, qu’elles soient administratives ou économiques. Si, à l’origine, cette décision signée par l’ancien chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia, visait à réguler ce marché lucratif, aider la presse boudée par les annonceurs privés et renflouer les caisses des journaux publics qui avaient du mal à résister face à la concurrence rude des journaux indépendants, celle-ci a, cependant, été détournée de sa vocation première et servi à enrichir une bande de potentats ripoux. Des échos nous sont parvenus du Club des Pins, suite à notre précédent article. Le principal cité dans l’affaire, à savoir Miloud Chorfi, ancien porte-parole du RND et actuel président du groupe parlementaire de ce parti, a affirmé vouloir entrer en contact avec Algeriepatriotique pour nous informer qu’il n’avait aucune relation avec le titre concerné par ce scandale, c’est-à-dire El Adjoua dans ses trois versions arabe, française et sportive. «Je n’ai rien à voir avec ces journaux. C’est mon défunt fils qui était ami avec son directeur, lequel a intégré son nom dans l’ours (l’emplacement indiquant les mentions obligatoires d’une publication, ndlr)», a-t-il précisé. La mise au point étant faite, le problème reste entier. Car en adoptant la posture de Ponce Pilate, Miloud Chorfi ne fait que confirmer l’existence de malversations dont il se lave les mains. Que le titre éclaté en trois journaux qui a amassé plus de 113 milliards entre janvier 2011 et septembre 2012 (plus ou moins 5 milliards par mois) lui appartient ou pas, cela ne change rien à ces chiffres qui montrent bien que des responsables malveillants détournent de l’argent par le biais de la publicité. Venons-en aux chiffres. Une enquête au niveau de la Société d’impression d’Alger (SIA), une imprimerie de l’Etat, nous a permis de connaître le tirage de ce journal coupé en trois «morceaux» pour multiplier les gains par trois. L’édition arabe du 27 juin de ce journal inconnu du grand public a été tirée à 2 200 exemplaires, la version française à 2 200 également et le supplément sportif à 4 400. Des sources ont expliqué à Algeriepatriotique que la majeure partie de ce tirage insignifiant n’est même pas distribuée et que seuls comptent les quelques centaines d’exemplaires destinés à la comptabilité de l’Anep et à l’archivage au niveau des différentes institutions publiques. Les mêmes sources ajoutent que pour éviter de tirer le minimum exigé par l’imprimerie, soit 5 000 exemplaires par publication, les responsables de cette multitude de journaux créés – souvent par des gens étrangers à la presse – pour détourner la publicité institutionnelle, font en sorte d’être mis en demeure par l’imprimeur de payer leur facture d’impression, laquelle mise en demeure est toujours accompagnée d’une baisse forcée du tirage. Une situation qui arrange cette mafia de la publicité qui, non seulement accapare l’argent des annonces légales, mais ne paye pas les imprimeries de l’Etat, elles-mêmes rattachées à l’Anep. Nos sources révèlent aussi que ces imprimeries ne font aucun effort pour recouvrer leurs créances et que les mises en demeure envoyées à ces titres servent uniquement comme couverture juridique pour ne pas être inquiétées au cas où ces pratiques mafieuses venaient à être découvertes. L’affaire du journal El Adjoua (traduit par ses propriétaires Les climats, sur une enseigne donnant sur le boulevard Colonel Amirouche, à Alger) n’est que la partie émergée de l’iceberg. Si El Adjoua n’appartient plus à Miloud Chorfi, qui l’a racheté ? Si Miloud Chorfi n’en est plus le propriétaire, à quel nom a été attribué l’agrément pour sa publication ? Miloud Chorfi a-t-il revendu l’agrément alors qu’il n’en a pas le droit ? Qui a décidé de transférer de telles sommes faramineuses à ce journal à très faible tirage ainsi qu’à d’autres titres de petite envergure ? Une chose est sûre : tout cela n’aurait pas pu se faire sans l’aval du colonel Fawzi, aujourd’hui objet d’une enquête dont l’élément déclencheur a été sa proximité suspecte avec Hichem Aboud qui a lui aussi bénéficié des «largesses» de cet officier, soit près de quatre milliards en quatre mois d’existence seulement. Une question demeure posée : comment ces pratiques mafieuses ont-elles pu exister durant toutes ces années, sans que le ministère de la Communication ou le parquet réagissent pour y mettre fin et traduire les coupables en justice ? L’enquête du DRS nous le dira.
M. Aït Amara-Algérie Patriotique-23.07.2013.
**L’affaire Anep provoque une réaction en chaîne
La corruption est-elle partout ?
Depuis que nous avons publié l’article sur la mafia de la publicité qui traite de la distribution «clientéliste» de la manne publicitaire de l’Anep et de l’enrichissement illicite qu’elle procure à certains, nous avons reçu des messages dénonçant, faits à l’appui, des cas de corruption dans plusieurs entreprises et administrations. C’est comme si notre article avait été un déclic qui a libéré chez nos lecteurs un flot d’informations longtemps ruminées faute de les faire connaître par désespoir de les voir aboutir. Aujourd’hui, il y a de bonnes raisons de penser, à titre d’exemple, que l’affaire de la mafia de la publicité soulevée par Algeriepatriotique est prise en charge convenablement et au niveau qu’il convient par les autorités. Il y va de la crédibilité de tout ce que fait le gouvernement et il n’y a pas d’autres voies pour rétablir la confiance que le citoyen a perdue en ses institutions. En fait, ces histoires de mafia et de corruption ne sont pas nouvelles. La liste des affaires évoquées par la presse, surtout après 1989, est interminable. Les lettres signées ou, le plus souvent, anonymes – accompagnées parfois de documents volumineux étayant les faits rapportés –, envoyées aux journaux, à propos de la corruption, pourraient constituer autant de dossiers d’instruction pour la justice. Les affaires portent les noms de personnes, d’entreprises ou de produits (comme la tomate, mais ce n’est pas le plus curieux), de branches d’activités comme les transports, le foncier, l’immobilier, etc. Il y a de quoi occuper les magistrats pour le restant de leur vie. On comprend pourquoi les révélations sur Sonatrach 1 ou 2, étalées dans la presse et quelquefois même évoquées dans les médias lourds (radio, télé et APS) appartenant à l’Etat, n’ont pas impressionné outre mesure l’opinion publique. En fait, chacun là où il travaille en sait plus que ce qui est donné à l’opinion publique en matière d’informations sur la corruption. On a coutume de dire, presque pour le justifier, que ce fléau est collé aux affaires, comme une fatalité. Avec la libéralisation débridée, telle qu’elle a été qualifiée par les patrons eux-mêmes, et l’ouverture totale du commerce extérieur, commencées dans les années 80 et accentuées durant les années 90, la voie était tracée pour les malversations et les détournements à travers, notamment, pour ne citer que la partie visible de l’iceberg, la pratique délictueuse des surfacturations. Mais, à ce jour, aucune sanction exemplaire contre des personnes accusées de corruption n’a été prise. Le procès Khalifa destiné à prouver qu’il n’y avait pas d’impunité a produit le résultat contraire. Le vrai problème est dans l’appareil judiciaire qui doit remplir convenablement sa fonction au service de la société. Il ne le fait pas.
Kamel Moulfi -Algérie Patriotique-25.07.2013.
*Réactions d’internautes:
**nous avons pris les armes contre le terrorisme et …nous avons été éradiqués !!
quand aux milliards, ceux qui les savent les obtenir n’en parle pas et contrairement à eux , nous avons tout donné à ce pays et celui -ci nous a tout pris sauf notre dignité que nous cachons de peur qu’on nous la vole !
…y comprenez vous quelque chose vous en votre qualité d’officier supérieur car il n’y a pas dans ce genre d’affaires, que des généraux que je sache ? il y a aussi, des policiers, des douaniers, des magistrats, des hauts fonctionnaires, des walis, des ambassadeurs, des ministres, les services de la présidence… cela fait aps mal de monde n’est-ce pas ?
**Tellement le phénomène de corruption et de malversation est devenu un sport national sans aucune impunité, les gens n’arrivent plus à faire confiasse à la justice, elle ne s’autosaisit que des dossiers dénoncés à l’étranger pour ensuite les étouffer.
**Par inspektor Tahar - 26. juillet 2013 -
L’affaire Anep provoque une réaction en chaîne ..on dirait que toute organisation crée par l État offre une opportunité de se remplir les poches par le vol….Les peines contres les petits poissons voleurs ne sont pas peut être assez sévères….mais les gros poissons ne risquent rien car ils sont bien protégés par le grand frère
**Par Anonyme| 25. juillet 2013 -
voila des gens qui s accrochent au pouvoir pour pouvoir perdurer et voler plus d’argent des contribuables sans etre inquietés par la justice.
**Par le Naïf| 26. juillet 2013 -
Les dossiers d’affaires de corruption, des corrompus et de leurs auxiliaires – sans parler d’autres dossiers d’affaires aussi sensibles – qui rongent l’Algérie, ne sont-ils pas devenues de nos jours, devant un laxisme flagrant combinée d’une indifférence totale, malgré leur dangerosité, de simples clichés laissés au gré des vents, sans aucun remède adéquat ni mesures préventives pour sauver le pays de la fâcheuse conséquence : la banqueroute nationale
**Djamel BESSA, était un simple employé à la CNEP avant de devenir son PDG
Sa soeur Farida BESSA, était simple journaliste à l’ENTV, elle devient la directrice générale de la communication à la présidence de la République! Deux simples algériens qui vivaient dans un quartier populaire de Belcourt, possèdent aujourd’hui un grand empire: « BESSA Promotion », une société qui vend des résidences de hauts standing. La société a un chiffre d’affaire qui s’élève à plusieurs milliards d’Euros. Alors des questions?
**Des milliards et des milliards sont détournés dans toutes les infrastructures d’état en Algérie!
Aucune enquête!
Aucuns responsables n’est inquiété!
Bouteflika qui revient de France, aucune parole, aucune explication aux Algériens.
Le président du sénat qui insulte les Algériens
rien ne se passe!
Chakib Khelil qui s’associe avec l’argent détourné pour investir dans les casinos de Las Vegas.. Aucuns commentaires.
Des mini pipe-lines pirates.. Aucunes réactions!
Un entrepreneur qui veut créer du lait de qualité made in Algéria, menacé par un voleur d’Alger qui le menace devant ses enfants et sa femme, en lui sommant d’arrêter son projet, car le monsieur ne pourra plus bakchicher en important du lait plein de virus pour se remplir les poches.. Aucune réactions! Va t-en reprendre les armes comme en 1954, pour éradiquer ce nouveau colonialisme démoniaque???*Khaled B
**Par Nenuphar| 26. juillet 2013 -
Qui a dit que le DRS était clean ?
Voilà un colonel chargé au sein du DRS de superviser la manne publicitaire de l’Etat à travers l’ANEP et qui, afin de mettre les journaux aux pas, leur distribue proportionnellement à leur flexibilité d’échine jusqu’à la brisure des vertèbres, les deniers de l’état.
Bon, bon ok, l’armée n’est pas toute entière vérolée mais il est curieux que certains s’échine à croire que cette armée, si puissante, se désintéresse tant de la manne pétrolière. Parmi elle, il y en a beaucoup qui pensent qu’ils doivent eux aussi, se servir comme le font les civils, non ? la seule solution est un bon coup de balai et que l’armée soit cantonnée dans ses casernes au lieu de s’occuper d’affaires commerciales ou autres…
**Par JAZ | 26. juillet 2013 -
Pour mettre fin à ce système suicidaire,il faut envisager dès maintenant des solutions à comment gérer rationnellement les richesses du pays afin qu’elle deviennent un moteur de développement du pays, avant qu’elles soient complétement épuisées par toute cette pègre.
Je pense que l’organisation de la guerre de libération peut etre une solution dont la mesure ou elle a fait ces preuves.
Sur la base des 6 wilaya,il faut créer des régions autonomes dans la gestion des biens publics et de développement,la gestion ne pourrait etre que transparente dans la mesure ou chaque région,doit présenter un bilan régulier débattu à
**Par Abou Stroff | 25. juillet 2013 -
Si la réaction en chaîne ne s’arrête pas pour permettre le démarrage d’inculpations en chaîne qui favoriserait la mise au cachot ou la présentation devant un peloton d’exécution de la pourriture qui considère l’algérie comme sa propriété privée, alors les citoyens lambda se fichent royalement de la réaction de départ
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