Qu’est-ce qu’un traître ?

*En temps de guerre, un traître est celui qui passe à l’ennemi et, de fait, est condamnable à mort. En temps de paix, un traître devient vague, kha’in peut être un terroriste mais peut aussi être pardonné, car c’est en temps de paix et de réconciliation que les définitions se perdent. Ruiner son pays, appauvrir des citoyens, fermer les yeux sur la corruption ou nommer des voleurs notoires à des postes-clés peut aussi être considéré comme de la trahison.

Ce qui n’est pas de la haute trahison, autre délit, «intelligence avec l’ennemi», où il faut déjà être intelligent et définir qui est l’ennemi. Ali Kafi n’est pas un traître mais s’il traite Abane Ramdane de traître, qui n’en est pas un, est-ce de la traîtrise ? C’est de la calomnie et à ce titre, la justice aurait dû s’autosaisir.

Saïd Sadi n’est pas un traître, Saïd Abadou non plus mais il a traité Messali Hadj de traître et la justice ne s’est pas autosaisie, tout comme l’ONM pour les faux moudjahidine dont Mellouk parle, lui qui a les noms de traîtres activant dans la justice, cette même justice qui n’en finit pas de le traduire en justice. Quant à Messali Hadj, il est le premier à avoir inscrit l’indépendance dans son programme.

Mais il a combattu l’ALN ensuite et est encore qualifié de traître sur le site officiel de la Présidence, la même Présidence qui a débaptisé un aéroport pour le renommer à son nom. Celui-ci a donc été un patriote dans la première partie de sa vie, un traître dans la deuxième et un aéroport dans la troisième, même si cette phrase est passible de l’autosaisie d’un tribunal.

En réalité, il s’agit de Ben Bella, premier président à l’indépendance. Etait-il un agent au service de Nasser, de la France, du Maroc ou de la Polynésie ? Se poser la question peut déjà être considéré comme de la traîtrise. L’histoire n’est pas forcément écrite par les vainqueurs. Elle est d’abord écrite par ceux qui savent écrire.*Chronique de Chawki Amari-parue dans El Watan* mercredi 07 janvier 2014

**Réaction d’un internauteFaut-il tirer un trait ou tirer sur les traitres…Ce méli-mélo n’est-il pas plutôt une cacophonie de mégères patentées. Cette histoire fratricide ne nous dit que les différents degrés de l’avilissement provoqué par une occupation française destructrice. Une polémique qui perdure est stérile, il faut s’élever à la bonne hauteur pour tirer un trait définitif… Il faut donc non seulement savoir écrire, mais être un bon alpiniste etc. C’est le commentaire d’un profane qui n’a jamais tiré sur personne !*el ajri

*Lire par ailleurs: Mahdia Ben Bella, la fille d’Ahmed Ben Bella, ancien chef d’Etat, a réagi aux propos de Saïd Sadi 

**cliquer ici: L’Algérie de Benbella

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*L’espoir vient du sud

Ce début d’année replace l’Algérie face aux mêmes périls qui minent la vie nationale depuis des décennies : déficit en démocratie et fondamentalisme galopant, le tout dans une inefficience économique structurelle. Toutes les réformes annoncées ces dernières années pour mener le pays vers plus de progrès et d’ouverture démocratique sont restées à l’état de vœux pieux, apparaissant comme un simple artifice conçu pour garantir la pérennité d’un pouvoir inopérant et agissant à contresens de l’histoire.

Mais il est des artifices qui peuvent s’effriter en exposant le pays à des drames de différentes natures, allant de l’effondrement économique à un retour au-devant de la scène d’un islamisme radical. L’actualité brûlante de ces derniers jours rappelle tout le travail qui reste à entreprendre pour agir en profondeur et tarir la source du projet intégriste.

Au moment où dans les pays frappés par la violence terroriste, tous les regards sont braqués vers l’école en s’interrogeant sur la conduite à tenir avec les élèves, nous sommes encore, en Algérie, rivés à une gestion exclusivement policière ou militaire des événements. Il a été question, récemment, de la réécriture des programmes scolaires, sans qu’on sache sur quel projet de société va s’adosser ce chantier qui tient en haleine la majorité de la population acquise aux valeurs universelles de modernité et de citoyenneté.

Depuis la destruction du système éducatif national dans les années 1970, inscrivant la formation de générations entières dans une optique politique et idéologique rétrograde, rien n’a été tenté pour sauver cette institution de base qui détermine le devenir de tout un pays. Pour l’heure, nous sommes encore au stade du déploiement des forces antiémeute pour contenir les accès de fièvre fondamentaliste, tandis que l’appareil judiciaire semble pétrifié devant les événements, incapable de sanctionner les appels au meurtre ou l’apologie du terrorisme qui ne sont rien d’autre que la négation de l’Etat de droit.

Le sursaut citoyen des populations du Sud contre le programme gouvernemental de recherche de gaz non conventionnels n’est nullement inspiré d’une conscience acquise dans le système éducatif, mais d’une maturité naturelle et d’un sens des responsabilités dont ne s’encombrent vraisemblablement pas les personnels en charge du destin national.

Si le cours des événements au nord du pays est assez inquiétant, puisque les clameurs intégristes couvrent les lueurs d’espoir démocratique, la mobilisation citoyenne au Sud porte présentement la promesse d’une résurgence d’une conscience populaire pouvant imposer un changement dans le sens des attentes et des aspirations démocratiques des Algériens.

L’espoir vient du Sud parce que le mouvement des habitants de cette région – au-delà de leur opposition à l’exploitation des gaz de schiste et leur souci de protéger l’environnement et les ressources hydriques – pose les vrais problèmes qui plombent les perspectives du pays : l’incompétence et l’imprévoyance des autorités, l’exclusion des populations dans la gestion de leur cité, la dilapidation des ressources du pays qui est la face apparente de la grande corruption, autant de tares qui ne peuvent être évacuées que par l’instauration de la démocratie. *Par Djaffar Tamani / El Watan- 17.01.2015

**D’une crise à une autre

L’année s’achève dans un tourbillon d’incertitudes et rien ne dit qu’elles s’estomperont avec le passage à l’année suivante, même en formulant les meilleurs vœux du monde. Les gouvernants vont devoir gérer les effets de leurs politiques désastreuses dans les divers secteurs de la vie nationale et assumer un bilan de gouvernance strictement algérien.

La crise n’est pas celle du marché pétrolier mondial, mais celle de la gestion du pays depuis au moins une quinzaine d’années, une période faste permise par la fameuse et peut-être fatidique embellie financière des années 2000, entièrement consacrée à maintenir le prestige du pouvoir en place et une popularité de façade.

Le bilan de la «stabilité» dont s’enorgueillit le pouvoir ne convainc même pas le président d’APC de la plus petite circonscription, sans parler des walis qui subissent dramatiquement et dans l’impuissance les coups de boutoir assénés à la collectivité par les milieux de la prédation locale. Le baril de pétrole, qui était la manne providentielle du régime, est, en dernier ressort, un baril de poudre qui est en train de tourmenter le même pouvoir. La crise économique n’effraie les régimes autocratiques que dans la mesure où elle est la cause principale de toute explosion sociale, puisque l’élément aggravant qu’est le système policier est déjà en place.

On comprendra alors aisément pourquoi le Premier ministre, lors de sa première évocation des effets de la crise pétrolière, a appelé à une solidarité entre les administrés et les gouvernants. On avait pensé que la stabilité était suffisante pour mener à bien la gouvernance du pays, mais l’on découvre que les autorités requièrent, en plus, la solidarité des humbles citoyens qui apprennent ainsi que les incidences de cette mauvaise conjoncture se feront ressentir dans leurs foyers.

Cela au moment où les citoyens n’attendent des autorités rien d’autre que de la compétence et le langage de la vérité, seuls à même de préserver le pays d’éventuels naufrages. Si le pouvoir avait réellement le souci de savoir ce qui plombe le plus le moral des Algériens, en écoutant notamment les partis de l’opposition, il réaliserait que l’impasse est d’abord politique. La dernière élection présidentielle ne remonte qu’à huit mois, mais elle paraît déjà si lointaine tant ce court moment de la vie institutionnelle a été éprouvant, presque intenable.

Un début de mandat qui a pesé énormément sur le climat général dans le pays, transposant l’immobilité et la convalescence au sommet de l’Etat sur l’ensemble de la vie nationale. De la mauvaise gestion le pays est passé à la non-gestion, repoussant les limites de l’irresponsabilité, multipliant sans cesse les risques de faillite à tous les niveaux. Les dernières sorties des membres du gouvernement pour rassurer les citoyens sont pathétiques.

Ils n’étaient pas convaincants en défendant leur programme quand l’argent du pétrole coulait à flots, ils ne peuvent pas l’être maintenant que les cours sont tombés de moitié. Au plan politique, comme ersatz de satisfaction, on tente de monter en épingle une prochaine visite officielle d’un Président frais émoulu d’une nouvelle démocratie voisine, mais non moins nonagénaire, alors que la gérontocratie est un autre motif de désespérance dans notre pays. *Par Djaffar Tamani / El Watan- 31/12/2014

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Edward Snowden. D. R.

Edward Snowden :

«Etre patriotique ce n’est pas aimer son gouvernement mais aimer son pays»

Edward Snowden a mis «dans l’embarras» son pays, les Etats-Unis, qui se trouve être une grande puissance, comme il le rappelle, et il en paye le prix fort. Le journaliste Darius Rochebin a interviewé à distance pour la RTS (Radio Télévision Suisse), cet ancien employé de la CIA qui réside à présent en Russie après son inculpation par les Etats-Unis d’espionnage, de vol et d’utilisation illégale de biens gouvernementaux. Edward Snowden ne peut, dit-il, voir sa famille autant qu’il le voudrait, ni ses amis, ni ses collègues, ni ses collaborateurs. Mais, précise-t-il, il ne se sent pas déprimé, au contraire, il se sent plein d’énergie. «J’ai essayé de changer les choses», fait-il remarquer, et jusqu’à un certain point, il estime l’avoir fait. A ceux qui parlent de trahison en l’évoquant, il rappelle que les Etats-Unis sont nés d’une trahison quand ils étaient une colonie britannique. Il explique son entrée dans le monde du renseignement par un grand malentendu, pensant qu’il s’agissait de protéger la société, non par des actes criminels, mais en révélant les faits vrais. Il fait constater qu’après les attentats du 11 septembre 2001, les hommes politiques américains ont «divorcé d’avec les faits». Il confirme que les Etats-Unis ont commencé une guerre à partir d’informations que les plus hauts personnages de l’Etat savaient fausses. A ce sujet, être patriotique, dit-il, ce n’est pas aimer son gouvernement mais aimer son pays ; le patriotisme, poursuit-il, «c’est aimer son peuple en essayant de faire le maximum pour lui». Sa définition du patriotisme : «Les gens qui aiment leur pays sont ceux qui se lèvent, disent ce qui ne va pas dans leur pays et essayent de le corriger». A Obama qui dit de lui qu’il n’est pas patriote, Snowden appelle à examiner les faits, loin de l’émotion, deux ans après. Il estime que les attaques terroristes récentes qui ont eu lieu ont été commises par des individus que les services de renseignement connaissaient déjà auparavant. Il cite le cas de l’attaque contre Charlie Hebdo en France où on a dit que c’était un problème de moyens de surveiller ces individus et il enchaîne pour faire constater que les programmes de surveillance de masse sont très chers et que leur efficacité n’est pas prouvée. Toutes ces ressources pourraient être déployées ailleurs, les allouer aux méthodes traditionnelles, aux méthodes de police qui, elles, ont fait leurs preuves. Il révèle que les dirigeants américains ont établi que la surveillance de masse n’a jamais arrêté une seule attaque terroriste, mais ils ne veulent pas le dire. Alors, pourquoi, continuer ? Snowden estime qu’Obama a le pouvoir de mettre fin au programme qui surveille les conversations électroniques de tous les Américains : «330 millions de personnes dont les données privées sont interceptées, stockées et analysées sans qu’elles soient suspectées d’aucune activité criminelle». Comment voit-il son avenir ? Il fait savoir que le ministère de la Justice américain n’a voulu aucun arrangement avec les avocats pour un procès juste et ouvert. Alors, l’exil risque d’être long. Il se trouve en Russie, où il y vit forcé puisque les Etats-Unis ont «bloqué» son passeport. Vingt et un pays ont refusé de lui donner l’accord pour sa demande d’asile. Il aimerait pouvoir obtenir le statut de réfugié politique en Suisse : «C’est une excellente option politique car c’est un pays neutre», estime-t-il. A ce propos, il note que Genève est la capitale mondiale de l’espionnage parce qu’elle compte de nombreuses institutions internationales, OMS, OMC, CICR, d’ONG, de banques par lesquelles transitent de fortes sommes d’argent et de capitaux à Zurich, par exemple. Il estime que les services secrets suisses sont compétents et professionnels mais ils sont sous la domination de la CIA. Les services de renseignement suisses ne sont pas comme leurs homologues français autrement plus agressifs. Il y a eu, dit-il, des opérations de la CIA en Suisse, en Allemagne et dans les régions proches. En Suisse, cela montait jusqu’au plus haut niveau du gouvernement.*Houari Achouri–04 avril 2015–algeriepatriotique

 

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12 réponses à “Qu’est-ce qu’un traître ?”

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