Les profiteurs du système.1
*Frasques et prédation des enfants de la nomenklatura
La république des «Fils de…»
Frasques, voracité, prédation, succession…
Rejetons conçus dans le dos de la République égalitaire, les enfants terribles de la nomenklatura sont les nouveaux seigneurs de cette«Algérie de papa», la version bâtarde de l’«Etat algérien restauré». Pour désigner les fils de généraux et hauts gradés de l’armée, des services de sécurité, ministres, pontes de la haute administration…, l’humour populaire est intarissable de génie créatif : ouled al qiada, meqla, qaloi, chouaker, ouled douk douk, qemqoum, les rejetons des pontes font valoir chaque jour leur droit de cuissage sur les ressources du pays. De Toufik Benjedid à Saïd Bouteflika, de Adel Gaïd à Sid Ali Mediene, de Abdelmoumen Khalifa à Farid Bedjaoui, de Rym et Farès Sellal à Amine Zerhouni, de Réda Habour à Khaled Tebboune, des fils de Meziane au fils Ould Kaddour, des fille et fils de Saadani au fils Ould Abbès, Lamine Ouyahia, de Amel Bouchouareb à Khaldoun et Sina Khelil…, des échantillons représentatifs de la caste de compradores et de fabricants d’hégémonie qui réécrit l’histoire d’un «seul héros, le pouvoir». Plongée dans les dessous putrides de la reproduction en marche de la classe des dirigeants.
Ils sont dans l’import-import (60 milliards de factures d’importation), dans l’immobilier (?), dans les «services» (12 milliards/an), dans la com’ et l’événementiel, les bureaux d’études, le consulting, les centres commerciaux et grandes surfaces, le catering, le contrôle et concessions automobiles, les franchises, les sociétés de gardiennage et de sécurité, 7 milliards de dollars que se partagent quelques sociétés appartenant à des généraux à la retraite et/ou en activité, comme celle d’un des fils de Gaïd Salah, Adel, et à des personnalités du gouvernement et de la haute administration, à l’image de Vigie Plus, société à 50 000 agents, apparentée au fils de l’ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Aucun créneau juteux, aucune opportunité d’affaires, aucun business florissant n’échappe à leur appétit vorace.
Shootés à l’argent public, addicts aux privilèges et rente de «l’Etat pompeur», les «fils de» ont un «couloir vert» dans les ports, les tapis rouges des salons d’honneur, occupent des postes (fictifs de préférence, mais rémunérés en devises) dans les grandes compagnies (Air Algérie, Sonatrach…), postés dans les grandes capitales mondiales. Ils sont dans la diplomatie, dans les agences et organismes internationaux. Ils ont des ports secs pour cocaïne pure (fils du général Hamel) et quincaillerie de luxe, des flottes (navires de la Cnan rachetés en partie par Réda Habour).
Ils sont dans le négoce des matières premières (Sina Khelil…), dans la distribution, souvent en situation de monopole (Mouloud Djebbar, fils du général M’henna Djebbar), «bien nés» et as du trafic d’influence, ils ont les clés des coffres-forts de l’Etat social, dépecés, en bandes organisées, lors des soirées banquet. D’affriolantes saisons algériennes pour une jet-set fâchée avec le Projet national et le principe d’égalité des chances.
Boucherie du peuple vs caudillo du régime
Kouba. «Marché des 13 salopards». «La boucherie du peuple». Il porte bien son nom, le très «modeste» magasin de Kamel «Le Boucher», gros sous-traitant présumé des cartels de la cocaïne, scellé depuis plus d’un mois. L’homme aux 701 kg de coke a entraîné dans sa chute spectaculaire deux caudillos du régime : Abdelghani Hamel et Menad Nouba, tout puissants patrons de la police et de la gendarmerie.
Au ministère de la Défense, gros client de la viande importée par «le Boucher», deux généraux-majors, Boudouaour Boudjemaa, le directeur des finances, et Mokdad Benziane, directeur du personnel du MDN, sont éjectés, «admis à la retraite». Le menu fretin (26 inculpés-1, le fils de l’ex-Premier ministre Tebboune) est envoyé au cachot. L’Algérie, ses attributs de pouvoir, ses autorités régaliennes, flirte dangereusement avec narco-Etat.
Dans le Vieux Kouba, c’est encore la consternation. La colère. De l’incompréhension aussi. «Kouba, ce sont toutes ces personnalités qui ont fait l’histoire. De Ferhat Abbas qui y a vécu (en résidence surveillée) au colonel Mohamedi Saïd, de Cheikh Soltani à Ali Benhadj et j’en passe. Mais des ”cavés” comme ça, on en avait pas.» Yazid, spécimen de cette petite bourgeoisie de Kouba qui se sent «salie» par l’érection dans son paysage de ce sulfureux personnage. «Ce berani (étranger) qui a débarqué ici presque avec son seul vélo et qui s’achètera, en un temps record, pas moins de 26 villas.»
A Alger, les gendarmes de la section de recherches ont mis au jour 22 promotions immobilières, dont les appartements de standing sont cédés à des hauts fonctionnaires de l’Etat. «L’homme aurait juré de raser toute la ville et de ne laisser au peuple de Kouba que l’Hôtel de la mairie pour ses papiers d’identité.» Au chemin Calvaire, dans le bas Kouba, il aurait offert quelque 130 milliards pour s’adjuger un djenane de 6000 m2. «La famille, une grande famille de militants nationalistes qui y résidait depuis plusieurs générations, voulait préserver la valeur patrimoniale de la résidence.
Le Boucher ne voulait rien savoir. ”Dites-moi plutôt combien elle fait en longueur, combien en largueur et combien vous en voulez !”» Le Boucher a, selon ce riverain, mis tout le monde dans sa poche, «distribuant des cadeaux et liasses de billets par-ci, des kilos de viande par-là, offrant une voiture au commissaire, de petits pécules pour les fonctionnaires des mairies, de la daïra et de la wilaya et même des omra aux fidèles de la mosquée».
Le «gueux» quadra, fils d’un boucher venu de sa «gueuse» province de Palestro (Lakhdaria), s’est blanchi sous le harnais du pouvoir et de ses camorra. Sa résidence à Kouba, située en face du commissariat de police (qui n’a rien vu) ; les bureaux de ses sociétés à La Croix et à Aïn Naâdja ne désemplissaient pas de visiteurs de haut rang qui lui mangeaient avidement dans la main. «Les magistrats sont en train de compiler les écoutes téléphoniques et quelque 3 ans de vidéo-surveillance», rapporte la journaliste Salima Tlemçani, qui enquête sur l’affaire.
Des enregistrements «compromettants pour la longue liste de personnalités civiles et militaires qui y apparaissent». 30 ans après le scandale impliquant un des fils du président Chadli – en association avec un roturier du quartier La Montagne (Bourrouba) – dans la ruine d’une banque publique, l’affaire dite «Testosa» – du nom de la célèbre Ferrari Testarossa – a fait des «petits». Beaucoup de «petits».
La patrie pour les riches, le patriotisme pour les pauvres
Portrait d’un fils de… De l’élevage ovin dans les Hauts-Plateaux à la technologie de pointe, Lotfi Nezar est un entrepreneur aussi polyvalent que coriace. «Il est impitoyable en affaires», témoigne HKM*, un employé de SLC (Smart Link Communication), la «petite» boîte familiale devenue grande (plus de 150 employés), nichée au chemin Gadouche (Ben Aknoun) sur le domaine d’une ancienne coopérative militaire.
PDG de la société, Lotfi, l’aîné, y est actionnaire au même titre que sa fratrie et son généralisme paternel, aussi président de son conseil d’administration. Pionniers dans la technologie wimax (solution internet haut débit par ondes hertziennes), les fils du général affichaient un carnet de commandes plein.
Ses abonnés clients allant des ministères de la Défense, de la Santé, de l’Enseignement supérieur aux compagnies pétrolières (Becker, Schlumberger, Sonatrach…), les banques (BNP Paris Bas…), Alstom, Peugeot. «Une véritable machine à cash dont une partie des revenus générés est perçue en devise, en Espagne, notamment», décrit la gorge profonde. Le pouvoir, la réputation du père, le général Khaled Nezzar (sauveur de la République ou fossoyeur de son peuple, c’est
selon), parmi les premiers promus sous Chadli au grade d’officier général, a fait exploser littéralement le plan de charge de la SPA, créée en 1997. «Aujourd’hui, les affaires tournent de moins en moins bien. A cause de la concurrence soutenue par deux autres fournisseurs de services, Anwar Net et Icosnet, tout aussi puissants et adossés à des pontes mais surtout à cause des déboires de la famille avec le clan présidentiel.» Le général a dû, selon la même source, rembourser quelque 40 milliards de crédits alors que d’autres ont vu leurs ardoises effacées. La patrie pour les riches, le patriotisme pour les pauvres.
«Hna fi hna, el barani yasamhna»
Déclinaison locale de «Entrepreneurs de progrès», la devise chère au FCE, le cercle des bonnes affaires sis à El Mouradia, au fond d’une impasse, rue Sylvain Fourastier, du nom du maire de Bir Mourad Raïs dans les années 1940. C’est ici, dans la proximité charnelle du pouvoir et de l’argent, à quelques centaines de mètres du Palais présidentiel, que se trouve la fine fleur du CAC 40 algérien, les Kouninef, Bairi, Mazouz, Benabdeslam, Benamar, Tahkout et consorts, empires biberonnés aux marchés publics.
«150 millions pour réserver sa place à la table du Premier ministre.» H. Imad*, témoin ulcéré par les turpitudes de cette business class «made in bladi», jeune loup de la finance, a été dans le staff de Ali Haddad, le président du Forum des chefs d’entreprise, le FCE. «Self made man» comme sait en «fabriquer» à la chaîne le cercle présidentiel, le patron du groupe ETRHB, petite société de BTP fondée en 1997, est propulsé, 20 ans après, à la tête d’un empire engrangeant quelque 400 millions de dollars de revenus annuel (Forbes). «Rebrab ? C’est rien. Mon chiffre d’affaires à moi, c’est 5 à 6 fois plus», se vanterait Ali Haddad.
Le groupe Cevital, propriété d’Issad Rebrab, affiche un chiffre d’affaires de 3,5 milliards de dollars. Agence parapublique orientée vers la captation des contrats publics, le FCE possède sa version «fils de». Jil FCE, ce pouls de jeunes entrepreneurs connectés aux centres de décisions. Comme Allégories, la boîte de com’ et événementiel, drivée par le tandem Lourari/Marhoun Rougab, fils de Mohamed Rougab, secrétaire particulier du président Bouteflika.
C’est Allégorie qui, le 3 décembre 2016, a organisé, pour le compte du FCE, le Forum africain d’investissements et d’affaires au Centre international de conférences (CIC) et qui a tourné au fiasco. Ce jour-là, le gouvernement Sellal, arguant les «entorses au protocole», se retira, sous les regards médusés de centaines d’invités étrangers. «Tout n’a pas été dit sur cette affaire du CIC, raconte Imad. Il y avait une forme de mise en scène, puisque le gouvernement était la veille en possession du programme des interventions et aurait pu décliner sa participation.»
Les enjeux se superposaient, selon lui. Dans les coulisses du CIC, aux manettes, ce fut Saïd Bouteflika, tout puissant frère et conseiller plénipotentiaire du Président. «Il fallait à la fois happer le destin de Lamamra, le MAE qui était présidentiable, saper l’autorité du gouvernement au profit d’un patronat paraissant tout puissant, et troisio, renverser la table des négociations des contrats qui s’amorçaient dans la salle (…).»
Jeunesse dorée, jeunesse offshore
De SwissLeaks à Panama Papers, une orgie à coups de centaines de millions de dollars. Les listings des propriétaires algériens de comptes dans les banques suisses (HSBC) et de sociétés offshore au Panama renseignent sur la fraude à grande échelle et sur les pratiques des faunes au pouvoir. Le scandale planétaire des Panama Papers est aussi celui de cette caste d’Algériens dont les fortunes mal acquises transhument à travers les paradis fiscaux, lavées, blanchies, «réinvesties».
Des Îles Vierges britanniques au Panama, des îles Caïman à la République suisse, de la Barbade à Maurice, de Hong Kong à Dubaï, la toute nouvelle plaque tournante du blanchiment de l’argent algérien. Aux Emirats, une société offshore, c’est 30 000 dollars de capital avec droit de succession garanti pour les ayants droit en cas de décès du propriétaire.
Dans les Panama Papers, les Algériens y sont souvent en famille : les Khelil (Chakib), père, épouse et fils, les Sellal (père et fille), les Bouchouareb, les Habour, les Chadli, les frères Bedjaoui, les Zerhouni – entre autres cités –, paraissant en qualité de propriétaires, bénéficiaires et/ou ayants droit de sociétés offshore. Journaliste d’investigation, membre du réseau ICIJ – le Consortium international des journalistes d’investigation qui révéla le scandale Panama Papers –, Lyès Hallas a eu accès à certains documents fuités de la société fiduciaire panaméenne Mossack Fonseca.
Ne se distinguant ni par des «compétences reconnues» ni par un «savoir-faire particulier», les «fils de», observe le journaliste, excellent par contre dans la «fructification des carnets d’adresses» de leurs parents, dans la mise en relation d’affaires d’entreprises étrangères intéressées par le marché algérien. Ils sont dans «l’intermédiation internationale».
Farid Bedjaoui, neveu de l’ancien ministre des Affaires étrangères, est de ceux-là. «Ce ne sont certainement pas les 75 000 dollars canadiens de revenus annuels générés par son ancienne société de négoce qui ont permis à Bedjaoui de s’offrir des tableaux de Salvador Dali ou des biens immobiliers à Montréal et à New York, mais, les placements de Sonatrach.
Pourquoi n’a-t-il pas pu décrocher la gestion des portefeuilles de BP ou ExxonMobil, génie en placements financiers qu’il est ?» Impliqué dans les affaires Saipem, Sonatrach, SNC Lavalin (suit une longue liste), Farid Bedjaoui passe pour celui qui sait ouvrir les portes blindées des décideurs algériens, sécurisant, via un système de commissions/rétro-commissions, les gros contrats de compagnies étrangères.
«Le drame de ce pays est que son élite dirigeante n’imagine pas son avenir, l’avenir de ses enfants, en Algérie. Son principal souci est de trouver des alternatives pour financer l’éducation, les soins ou s’offrir une douce retraite à l’étranger, parce que les salaires perçus ne sont pas en mesure de prendre en charge son train de vie. Comment un Pdg de Sonatrach qui touche 300 000 DA de salaire mensuel pourrait s’acheter une résidence à Neuilly-sur-Seine ?»
Les Gated communities du Mont Sidi Yaya
Mont Sidi Yaya… Hydra. Le «Beverly Hills» algérois, une houma branchée au grille-pain et à la compteuse à billets, n’a rien d’un quartier pour ouled bouchia. Gosses de riches, gosses de maqla (pontes) et résidus du lumpenprolétariat s’y côtoient intimement dans ce lit d’oued (oued Hydra) où la jet-set s’est offert, par flots d’argent ininterrompus, son quartier de «luxe»…
Enfant de la cité Sellier, populace suspendue aux flancs des Crêtes, Nadir a vu le quartier se transfigurer. En seulement quelques années d’économie de bazar. «Vous voyez ce pâté de villas, désigne-t-il de la main. Elles appartiennent toutes à des généraux. Le terrain sur lequel elles sont construites devait accueillir à l’origine une coopérative pour enseignants.» Banques étrangères, restaurants sélects, magasins de grandes marques, Sidi Yahia est le quartier des affranchis du pouvoir et des franchises qui prolifèrent.
Malgré les nombreux interdits dressés par la Banque d’Algérie qui proscrit le transfert des royalties au franchiseur (la maison mère détentrice de la marque). Comment s’y prennent-elles ? «D’abord, elles appartiennent toutes à de hauts responsables et/ou à leurs enfants, ensuite, elles contournent les obstacles de la BA en gonflant le prix d’achat ou en transférant les devises sous le prétexte de l’assistance technique.»
Tout autour du quartier chic, des résidences gardées. Un phénomène urbanistique en pleine expansion. Des Gated Communities où gent aisée et gent du pouvoir s’inventent un «entre-soi», loin des masses qui menacent. Safar Zitoun Madani, spécialiste en sociologie urbaine, ne hurle pas au loin pour autant. Les Gated Communities sont un phénomène «universel». De la Chine «communiste» à l’Afrique du Sud, du Maroc aux Etats de l’Amérique latine. Une tendance mondiale. L’implantation de ces bunkers hautement sécurisés renseigne toutefois sur les inégalités qui s’accroissent dans un pays. Des inégalités qui ne sont pas toujours justifiées d’un point de vue économique.
Des «inégalités un peu honteuses» et un «enrichissement pas très transparent». «Dans le cas algérien, dit le sociologue, il faut un peu le relativiser. Car ce qui le caractérise, c’est qu’avant l’indépendance, nos villes étaient extrêmement inégalitaires du point de vue de la répartition des populations dans l’espace. Il y avait d’un côté les quartiers européens, les quartiers mixtes et les quartiers musulmans où résidaient la majorité des Algériens.
A l’indépendance, cette structure ségrégationniste, inégalitaire, a complètement explosé. Nos villes se sont mélangées, des populations d’origines modeste, moyenne, ont occupé des habitations situées dans les quartiers européens. Aujourd’hui, ce que l’on constate, c’est que les élites, notamment celles qui disposent des ressources, ne se retrouvent plus dans ce mélange. Alors, elles inventent des espaces d’entre-soi.
On revient, en quelque sorte, contre l’absence de ségrégation, et par des formes inédites, à une nouvelle façon de ségréguer, de se séparer des autres.» Loin du Fahs algérois, la proche campagne d’Alger, naguère prisée par les bourgeoisies coloniales, ottomane et française, les quartiers de l’ancienne plaine de la capitale sont en plein dans le processus de «gentrification», mot désignant ces quartiers de la noblesse anglaise qui étaient à l’origine des quartiers populaires d’origine sociale modeste.
Les opérations de relogement, de résorption de l’habitat précaire, menées au pas de charge, sur fond de spéculation foncière, immobilière, vident le Vieil Alger de sa population, au profit d’une autre. «Ce sont des processus sociologiques très courants. Ces quartiers, pour des raisons pratiques, leurs positions dans la ville, la présence d’opportunités, attirent une clientèle qui prend une coloration sociale bien particulière (…).
Progressivement donc, il y a un remplacement de population.» Dans ce processus, précise le spécialiste, l’Etat n’y est pour rien : «Il n’y a pas de volonté derrière, pas de deus ex machina, pour délimiter les quartiers des riches des quartiers pauvres. Ce sont des processus objectifs.» Dans le plan d’urbanisme d’Alger, explique-t-il, qui n’est pas «ségrégatif», la volonté de vider les quartiers populaires n’y est pas.
«Même si derrière un certain vocabulaire très technique, il y a la possibilité de comprendre que telle zone, par exemple, est destinée à une population fortunée. Mais il n’y a pas de volonté de déloger les gens du centre-ville, les populations pauvres et modestes pour la périphérie. Dans les plans, il n’y a rien de cela, dans la pratique, avec les opérations de relogement en cours. Effectivement, pour certains bidonvilles du centre-ville d’Alger, les populations sont relogées en périphérie. Est-ce qu’il y a une volonté de déportation de ces populations ? (…)» - el watan- 28 JUILLET 2018
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*Les enfants gâtés de la République
**Ce sont les anciens ministres, les anciens députés et les anciens sénateurs
*ajouter à ceux-là, les nouveaux riches!
La République leur garantit le même salaire à vie. Un luxe jamais acquis par leurs homologues sous d’autres cieux.
Ils sont des dizaines, pour ne pas dire des centaines à bénéficier de ce privilège depuis l’Indépendance.
Ils mènent la belle vie aux frais de l’Emir! Les anciens ministres vivent en douceur. Ni tracas, ni ennui pour le budget après le terme de leur fonction et mission. La République leur garantit le même salaire à vie. Un luxe jamais acquis par leurs homologues sous d’autres cieux. Peu importe la durée du mandat au sein du gouvernement, le salaire et les avantages sont les mêmes. Ils sont des dizaines pour ne pas dire des centaines à bénéficier (à avoir bénéficié) de ce privilège depuis l’Indépendance. En plus des salaires, certains jouissent de logements et des véhicules de fonction que très peu d’entre eux remettent à l’Etat une fois leur mission achevée. La résidence d’Etat de Club des Pins compte des dizaines de ces cas. Une situation qui motive opportunistes et hommes d’affaires à se faire une place au «soleil» du gouvernement. Contrairement à notre pays, en France (par exemple) les anciens ministres ne touchent pas de salaire à vie. Ils reçoivent en revanche, des indemnités de cessation de fonction pendant les six mois qui suivent leur départ, à la seule condition de ne pas reprendre une autre activité rémunérée et de ne pas récupérer leur éventuel siège de parlementaire. Cette rémunération est égale au salaire touché pendant leur mission (environ 14.000 euros bruts pour les ministres et 13.300 pour les secrétaires d’État). Ce qui n’est pas le cas en Algérie. Les anciens ministres sont très gâtés par la République. Ces derniers ne sont pas ligotés par la législation. Tout en bénéficiant des avantages que leur confère la fonction de ministre, ils sont libres de pratiquer n’importe quelle activité libérale ou fonction au sein de l’Etat. Certains se sont reconvertis en consultants internationaux, d’autres sont revenus à la politique par la députation.
Habitués aux feux de la rampe et aux gratuités, ils sont nombreux ces derniers à se bousculer sur les listes électorales des élections législatives. L’exemple effarant est celui de 2007: plus de la moitié des membres de l’Exécutif ont été élus députés soit dix-sept ministres. Un fait jamais enregistré dans les annales de la politique du pays. Pourquoi? La réponse est un secret de polichinelle pour l’opinion publique. C’est la recette pour consolider ses acquis ou devenir un nouveau riche. En cumulant le salaire de ministre et de député, ces responsables se retrouvent avec un revenu mensuel qui dépasse les 60 millions de centimes, outre les avantages dont ils bénéficient par ailleurs. Des véhicules de fonction, aux factures de téléphone en passant par les bons d’essence, toutes charges couvertes par le Trésor. D’autres ministres n’ont pas eu à se casser la tête pour revenir au-devant de la scène. Sur la liste du «tiers présidentiel», de nombreux ministres sont parachutés au Sénat. A l’exception de Nacer Mehal et Noureddine Moussa, les anciens ministres «libérés» du gouvernement à l’issue du remaniement ministériel, opéré le 24 mai 2012, ont été casés au tiers présidentiel du Conseil de la nation. Six ministres ont ainsi été désignés pour siéger dans la «prestigieuse» chambre haute du Parlement. Une décision qui n’a pas été du goût des sénateurs ni des partis politiques. Pourquoi reconduire les mêmes personnes au Sénat alors qu’ils ont brillé par leur «incompétence» à la tête de leurs départements ministériels, s’interrogeaient les uns et les autres. Or, la vraie question est de savoir ce que donnent en contrepartie ces responsables à la République? Rien de spécial. Hormis l’adoption des projets de loi qui passent comme une lettre à la poste, les sénateurs ne font aucun effort. Ni proposition de loi, ni rencontre de proximité avec les citoyens. En fait, rarement présents au Conseil de la nation, les sénateurs sont constamment en vacances. Le règlement les arrange parfaitement et les dispense de tout problème. La chambre haute n’a aucune prérogative, elle n’a ni le pouvoir de proposer des projets de loi ni le droit d’amender un texte de loi. En dehors des plénières, les couloirs du Sénat sont désertés. Certains sénateurs se rendent régulièrement au Sénat histoire de passer le temps et de discuter avec leurs collègues sans autrement se soucier des problèmes qui se posent à la société. Devant tous les problèmes inhérents aux grèves et mouvement des gens du Sud, le Parlement (APN et Conseil de la nation) n’a pas joué son rôle comme celui d’ouvrir des enquêtes et des débats et, éventuellement, concourir à trouver des solutions aux problèmes dont souffre la société. Le Parlement est devenu plus une institution budgétivore qui n’est pas au service de la société. A la fin de leur mandat, les parlementaires reçoivent une indemnité qui équivaut à dix mois de salaires en attendant de retrouver leurs anciens postes et fonctions.* Par Nadia BENAKLI- L’Expression-27.05.2013.
*L’Algérie des nouveaux riches
Monsieur Rebrab, expliquez-moi !
***Comment vous avez amassé des milliards avec la bénédiction du régime?
**Par Sid Lakhdar Boumédiene
Lorsqu’un seul homme s’est enrichi de l’équivalent d’un siècle de subsistance d’une population entière, l’humaniste est toujours choqué. Lorsque cette fortune a été réalisée avec un régime politique responsable des larmes et de la misère de cette même population, le démocrate est outré. Et lorsque cette extorsion est présentée par son auteur comme l’avenir et la chance du peuple qui en reçoit les miettes, le citoyen est tout simplement pris d’une nausée profonde.
Monsieur Rebrab, laissons immédiatement de côté l’argument qui m’est toujours opposé lorsque je prononce votre nom. La jalousie, c’est un sentiment que nous avons suite à un dépit amoureux ou envers une personne qui possède ce que nous désirons. Pour la première raison, le terme n’est certainement pas approprié vu le dégoût qui est le mien envers les personnages enrichis par les dictatures sanglantes et corrompues. Pour la seconde, notre vie entière a consisté à rêver une possession dont vous n’imaginez même pas l’existence, soit le savoir et la respectabilité intellectuelle.
Il y a quelques mois, j’avais répondu à l’appel de votre avocat suite aux déboires que vous aviez eu avec le régime népotique qui vous avait pourtant grassement enrichi. Celui-ci nous disait « A qui le tour ? » puisque vous nous mettiez en garde contre le totalitarisme liberticide après la péripétie El Khabar. Je vous avais répondu dans un article au titre suivant « A qui le tour ? A vous, monsieur Rebrab ! », signifiant que ce sera, un jour ou l’autre, à vous de vous expliquer devant le peuple algérien. Un jour ou l’autre…
Je suis toujours étonné lorsque les milliardaires se plaignent d’une dictature militaire qui leur a permis de forger leur immense fortune. Il existe des milliers de cas dans l’histoire qui ont connu la foudre des revers du diable lorsqu’ils ont pris le risque de s’asseoir à sa table. Et d’ailleurs, ce même diable n’a pas semblé susciter en vous plus de réactions que cela lorsque vous avez serré la main de Saïd Bouteflika et qu’on ne vous a plus tellement entendu depuis sur ce sujet. Les flammes de l’enfer n’ont pas d’odeur, autant que l’argent, vous l’avez bien compris.
Ma première question, monsieur Rebrab, sera double : Pourquoi ne vous êtes-vous pas rendu compte du régime autoritaire et liberticide lorsque vous étiez occupé à amasser des milliards avec sa bénédiction ? Et pourquoi ne sacrifiez-vous pas votre fortune intégralement pour le combattre ?
Je ne vous connais pas, juste le temps de me retourner dans un exil lointain et voilà que j’apprends la fortune colossale d’un citoyen algérien. Ce sont des activités légales me dit-on, l’homme est entreprenant et perspicace, sa fortune a été faite dans les règles de l’art dont il a magnifiquement joué. Tout est légal, circulez, il n’y a rien à voir, le méchant est la dictature militaire.
Le montant supposé en milliards possédés me pose un gros souci de compréhension et je vous demande votre aide pour y parvenir. Je n’ai peut-être pas les compétences d’un entrepreneur milliardaire mais j’ai tout de même une capacité de raisonnement intacte et, surtout, libre.
Comment un homme isolé dans un pays de loups financiers, de par sa seule intelligence, a pu en arriver à ce point ? Moi, je suis assez naïf et incompétent mais il m’avait semblé que pour la moindre affaire, le moindre milliard, le contrôle par la puissance militaire et les corrompus civils était des plus féroces. A une époque où l’Algérie ouvrait ses marchés à la libre concurrence et ne se risquait pas aux aventures économiques solitaires, le résultat est assez étonnant.
Une grande majorité des milliardaires qui parviennent à la liste FORBES s’empressent de nous raconter leur itinéraire et leurs premières aventures dans les affaires. Qui va de son logiciel MS-Dos bricolé et refusé dans un premier temps par les grands groupes informatiques qui ne croyaient pas dans l’ordinateur personnel. Qui s’affaire dans un garage avec des copains pour bricoler le premier ordinateur Mac et ainsi de suite.
Chacun y va de sa légende, nous serions intéressés de connaître la vôtre. Nous attendons avec impatience vos mémoires instructives. Intervenir dans des conférences de Business Schools à travers le monde, n’est-ce pas votre place pour nous éclairer ? Tous les étudiants et experts ont soif de savoir quelle est cette aventure fabuleuse qui mène du métier de comptable, dans un pays verrouillé par la législation financière, jusqu’à celui de milliardaire.
Ceux qui étudient les sciences du management et de la finance ont hâte de connaître l’extraordinaire épopée au pays des généraux. Les experts des réseaux sociaux du monde entier, sociologues et économistes, souhaitent comprendre le génial dispositif que vous avez mis en place. C’est effectivement remarquable dans un pays où le plus commun des citoyens doit déployer un trésor d’ingéniosités et mobiliser des dizaines d’intervenants pour obtenir un simple document administratif.
La seconde question que je souhaite donc vous poser est tout simplement : Expliquez-nous, monsieur Rebrab, avec détail et passion, l’histoire de vos premières grosses transactions et de la constitution de vos réseaux ? Honnêtes et républicains, bien entendu.
Dans la même intention de comprendre, j’avais lu et relu le code algérien des marchés publics et celui de l’investissement, sans réponses à mes questions, sans doute par ignorance. Je n’arrive pas à percevoir par quel mécanisme juridique on peut posséder une telle fortune vu les textes et, surtout, se permettre des investissements de cette ampleur à l’étranger.
Vous avez déjà été épinglé par l’affaire Panama Papers pour des fonds transférés en comptes offshore. Or, à cette époque, vous n’en aviez aucun droit me semble-t-il si je consulte la législation algérienne. C’est dire combien j’ai de gros doutes sur la régularité de la provenance de ces fonds. Si on a le courage de transférer illégalement de telles fortunes, l’esprit normal fait immédiatement le lien avec l’origine tout autant illégale. Mais restons sur mon sentiment précédent, peut-être avez-vous des raisons légitimes, j’attends vos explications.
Où se situent les sièges sociaux de vos affaires, quelle est votre résidence personnelle officielle, dans quels pays sont vos comptes bancaires ? J’ai beau me gratter la tête et réfléchir, je ne comprends pas cette extraordinaire montage financier qui vous permet d’investir dans le monde. Les parties principales du Code des marchés publics et celui de l’investissement ainsi que les textes donnant monopole du change de devises à la Banque centrale, tout ou presque tout interdit votre empire, sauf conditions draconiennes qui nous échappent. Nos petites études financières, nos petites intelligences et nos petits esprits mesquins n’ont certainement pas compris les dispositifs qui sont les vôtres.
Par conséquent, ma troisième question : Quel est le montage financier de vos structures, l’origine des fonds de votre empire et les dispositifs légaux qui le permettent ?
Monsieur Rebrab, jamais je n’avais été autant insulté que lors de la publication de ma lettre à votre adresse. En première ligne ont été des berbérophones qui me conseillaient d’aller chercher des poux sur la tête des autres milliardaires corrompus et de laisser tranquille l’un des leurs qui aurait apporté bienfait, richesse et emplois au pays.
Si je dis cela, c’est que vous avez utilisé l’argument de la victimisation régionale. Laissez-moi vous dire que sur cette question, il va falloir me convaincre avec des arguments autrement plus puissants que ceux utilisés par les personnes qui m’insultent, courageusement couverts par l’anonymat d’un pseudo.
Lorsque cet avion nous avait ramenés vers Alger, en compagnie d’Ait-Ahmed, je n’aurais jamais cru que j’en arriverai à constater un tel aveuglement de mes compatriotes. Non berbérophone, j’ai milité toute ma vie pour la liberté et l’épanouissement de cette magnifique région qui est la MIENNE puisque je suis né dans cette terre algérienne. La Kabylie, vous l’avez trahie, autant que les autres et cela ne donne certainement pas le droit à ceux qui se sont enrichis sur son dos à me donner des leçons.
Les insultes qui vont suivre cet article couleront sur moi comme la pluie sur les plumes d’un canard. Il en a toujours été ainsi avant mon engagement puis au sein de l’exécutif national de ce parti en question. Il en sera toujours ainsi car mon attachement est profond quant à la reconnaissance de toutes les libertés culturelles et linguistiques comme à celles de tous les droits humains.
Lorsque nous parcourions la Kabylie, je n’ai pas eu souvenir de vous y voir. En revanche, j’ai rencontré des milliers de gens extraordinaires, souriants alors que beaucoup étaient dans une misère noire. J’ai vu des mamans rayonnantes, des enfants beaux comme la venue d’un jour et des militants sincères. Pendant ce temps-là, vous étiez occupé à faire des affaires avec le pire des régimes corrompus, celui-là justement qui a enflammé cette région de ses doutes et de ses réticences bien légitimes.
Votre argent, monsieur Rebrab, c’est celui d’une population algérienne meurtrie, celui des retraités miséreux, des malades sans accès aux soins performants, des femmes isolées avec enfant qui trouvent à peine de quoi survivre et des écoliers dans un système éducatif délabré, dans ses murs comme dans ses messages dramatiques de l’inculture et de l’obscurantisme.
Cet argent que vous croyez réinvestir avec générosité, c’est le leur. Pour ma part, je vous regarderai toujours droit dans les yeux avec un mépris profond. Et si les dollars amassés pouvaient se confier à nous, nous entendrions la complainte des torturés, le cri de révolte des berbérophones, des femmes et de tous les démocrates de ce pays.
Ma dernière question, monsieur Rebrab : Selon vous, qui, de vous ou de moi, citoyen inconnu, peut regarder l’Algérie (et donc également la Kabylie), en face des yeux et ne pas rougir de sa honte condamnable ?
Aujourd’hui, vous êtes embarqué dans le tourbillon mégalomaniaque de ceux qui ont acquis une fortune considérable, rapidement et sans discernement intellectuel. Vous voulez relier les Africains de l’Est à l’Ouest, vous envisagez des projets pharaoniques en Amazonie, demain peut-être le pont pour parvenir sur la Lune ou la construction de RebrabLand. Vous êtes entré dans le délire de ceux dont l’immense fortune ne suffit jamais car ils souhaitent toujours, au final, la reconnaissance et la dévotion des leurs. En ce qui me concerne, monsieur Rebrab, vous n’y parviendrez pas.
Vous pouvez acheter tous les journaux d’Algérie en vous prenant pour Citizen Kane ou vous présenter à la présidence de la République, il n’y a qu’une chose qui soit interdit à votre argent, l’achat d’une conscience !
*SID LAKHDAR Boumédiene –Enseignant
*chronique parue dans .algerie-focus / jeudi 23 mars 2017
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*L’Algérie des nouveaux riches
Sont-ils des frimeurs? Gardent-ils la tête froide?
A quoi les Algériens dépensent-ils leur argent? Selon une enquête réalisée par l’Office national des statistiques, les dépenses annuelles globales des ménages algériens en produits ou services liés à l’éducation, la culture et aux loisirs sont de l’ordre de 143 milliards de dinars, soit 3,2% de la totalité de leurs dépenses annuelles de consommation. Certes, minimes, mais en dix ans ces dépenses ont plus que doublé. Elles étaient de 59 milliards DA (mds DA) en 2000 pour passer à 142,7 mds DA en 2011, selon les résultats de la même enquête de l’ONS.
Cette «inflation» dépensière des ménages algériens comporte une réalité: la classe moyenne laminée durant une décennie du terrorisme a été ressuscitée. Le contexte économique aidant durant la période allant de 2000 à 2011, cette classe longtemps oubliée a bénéficié d’une redistribution des richesses. Offres de logement dans ses différentes variantes du logement social, locatif ou «participatif. Il était donc évident que les ménages s’occupent de leur bien-être une fois la question cruciale du logement réglée. En témoigne d’ailleurs la nature des dépenses. Elle se compose des biens électroniques, des frais d’éducation et articles scolaires, des instruments de musique, articles de sport et de camping, des achats de livres, journaux et revues, des frais de spectacle, culture et loisirs, des dépenses de voyages et des frais de réparation des équipements relevant de cette catégorie de consommation. Observées de plus près, ces dépenses varient selon le lieu de résidence.
L’enquête de l’ONS révèle qu’en milieu urbain ces dépenses ont atteint 113,61 mds DA. Tandis que dans le milieu rural, elles ont été de 29,06 mds DA. Ce qui confirme également ce souci de confort chez les ménages algériens est indiqué par la nature des produits achetés. Ce sont en effet les biens électroniques (téléphones portables, TV, micro-ordinateurs…) qui viennent en tête de liste avec 41,3% de la totalité des dépenses éducation-culture-loisirs. Léger pincement au coeur regrettable dans cette «renaissance» sociale, les frais consacrés à l’éducation et aux articles scolaires viennent en seconde position avec 31,6%, des dépenses. Plus troublant encore, ce sont les frais consacrés à la culture et aux loisirs. Ils représentent 7,5% des dépenses des ménages.
Quant à la lecture, les ménages algériens semblent en faire leur seconde priorité en réservant à l’achat de livres, journaux et revues, la modique part de 5,3 mds DA. Il est constaté que les achats de journaux en ont absorbé plus de 80% avec un montant de 4,76 mds DA, suivis des livres de culture générale (223 millions DA), des livres de catégories romans, nouvelles et contes (166 millions DA), des dictionnaires et encyclopédies (150 millions DA), des revues et périodiques (36 millions DA) et des livres pour enfants (29 millions DA). Il est également observé que sur ces 5,3 mds DA, les dépenses des ménages des catégories sociales les plus défavorisées ont représenté seulement 6,2% (336 millions DA) contre 38% (2 mds DA) pour les ménages les plus aisés. Selon les catégories sociales que l’ONS répartit en cinq groupes, le niveau des dépenses augmente, évidemment, avec l’évolution du niveau de vie des ménages.
Ainsi, les dépenses des ménages les plus défavorisés ne représentent que 6,3% des dépenses totales des ménages en éducation culture et loisirs, alors que les plus aisés ont dépensé 48,4% de la totalité. Cela étant, comparé aux dépenses liées à l’alimentation, ce chiffre est dérisoire. Les Algériens consacrent une part importante de leurs revenus à l’alimentation.
Selon les chiffres d’une étude menée par l’ONS, les Algériens consacrent 42% de leurs revenus à l’alimentation. Ces dépenses ont triplé durant la période allant de 2000 à 2011 passant de 683 milliards DA en 2000 à 1875 milliards DA en 2011.**Par Brahim TAKHEROUBT - Jeudi 03 Mars 2016/ L’Expression
**Les enfants du système et leur réussite fulgurante dans les affaires
En Algérie, l’argent et le pouvoir entretiennent des liaisons dangereuses, très dangereuses. De nombreux hauts responsables, actuellement en poste ou “retraités”, ont des enfants qui font florès dans le monde du business. Certains sont milliardaires et d’autres ont investi des sommes faramineuses à l’étranger. La plupart d’entre-eux activent dans le secteur très opaque de l’import. Quelques-uns ont des projets industriels. Mais tous ont un point commun : ils ont grandi avec les privilèges des fonctions de leurs pères. Algérie-Focus vous dévoile, pour la première fois, une liste exhaustive de certains de ces rejetons de hauts responsables qui amassent des fortunes grâce à leurs activités économiques.
– Le fils du colonel Benaissa, Yacine Benaissa, ainsi que le fils du général major Mohamed Zenakhri, l’ancien secrétaire général du ministère de la Défense Nationale, mènent la belle vie grâce à leurs affaires dans le secteur de l’agroalimentaire. Selon nos sources, après avoir réussi dans l’importation des produits alimentaires, ces deux “hommes d’affaires” ont créé une filiale au Maroc.
– Sidi Ali Médiene est le fils du célèbre général Toufik. Il a développé une entreprise florissante dans les prestations de services informatiques. Il a également monté un business dans l’importation des équipements informatiques.
– Amine Ouyahia, le fils de l’indéboulonnable Ahmed Ouyahia, chef de cabinet de la Présidence de la République, s’est enrichi dans le secteur de l’informatique où il distribue à titre exclusif de nombreux logiciels pour la sécurité des réseaux et des équipements high-tech avec sa boite OTEK qui exporte ses services jusqu’au Moyen-Orient.
– Farès Sellal, le fils de l’actuel Premier ministre, Abdelmalek Sellal, faisait des affaires dans le secteur automobile où il était notamment responsable de la marque Mazda. Aujourd’hui, il se fait nettement plus discret et selon nos sources, il aurait investi dans le secteur de la santé, plus précisément dans une clinique d’hémodialyse.
– Amal Alleb, Lamari de son nom de jeune fille, fille du célèbre général-major du DRS, Smaïl Lamari, l’un des officiers les plus influents des services secrets algériens de son vivant, dirige une affaire très juteuse dans le secteur de l’industrie pharmaceutique grâce à son entreprise Pharmalliance.
– Lamine Boustila, le fils du général-major Ahmed Boustila, patron pendant des années de la Gendarmerie nationale, jouit d’une fortune considérable grâce à de nombreuses activités menées conjointement avec ses frères, dans plusieurs secteurs : import, médicaments, ports secs, etc. Son affaire la plus récente concerne l’importation des batteries pour véhicules.
– Lotfi Nezzar, fils du général Khaled Nezzar, le plus célèbre et le plus controversé des générauxdes années 90, a percé dans le secteur des télécommunications avec son entreprise SLC qui commercialise notamment des solutions d’accès Internet pour professionnel.
– Karim Zeroual, le fils de l’ancien Président de la République, Liamine Zeroual, mène, quant à lui, des activités très lucratives dans le secteur de l’importation du bois.
– Le fils de Djamel Ould Abbès, ancien ministre de la Solidarité Nationale, et un des thuriféraires les plus zélés d’Abdelaziz Bouteflika, possède une limonaderie.
– Wahid Benflis, le fils d’Ali Benflis, ancien Chef du Gouvernement et candidat aux élections présidentielles de 2004 et 2014, active dans le domaine du consulting où il propose ses services pour l’accompagnement des entreprises étrangères en Algérie.
– Les enfants du général Mohamed Betchine, l’un des généraux les plus connus de la hiérarchie militaire des années 90, possèdent et gèrent une usine de faïence et une briqueterie à Ain Smara, dans la région de Constantine.
– Le fils du Wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, s’occupe d’une entreprise de réalisation en bâtiment. Il a récemment décroché de considérables marchés à Alger et un peu partout dans le pays.
– Amine et Mouloud Melzi, les enfants du puissant directeur de la résidence d’Etat du Sahel au Club des Pins, sont devenus milliardaires grâce à leurs affaires dans plusieurs secteurs. Vitajus, une entreprise de fabrication de boissons, une autre de maintenance des ascenseurs, une entreprise d’installation de parcmètres, une société de distribution de café, une autre de commercialisation de matériel et équipement pour hôtellerie, des propriétés immobilières, etc. La famille Melzi possède un véritable empire.
– Les enfants du général et ancien inspecteur général des armées, Mohamed Atailia, ont bâti d’authentiques fortunes dans l’importation de liqueurs et boissons alcoolisées ainsi que la brasserie. En 2007, l’Etat leur a cédé la brasserie de Réghaï. Une opération de privatisation qui s’est soldée par un échec retentissant.
– Le fils de l’ex-président Chadli Bendjedid, Tewfik Bendjedid, fut longtemps l’un des hommes les plus riches d’Algérie. Ses affaires dans divers secteurs lui ont permis d’amasser une fortune colossale, si colossale qu’il a été contraint de recourir aux services du fameux cabinet panaméen Mossack Fonseca pour cacher son argent dans les banques de ce paradis fiscal qu’est le Panama.
– Le fils de Saïda Benhabilès, ancienne ministre de la Solidarité Nationale et actuellement présidente du Croissant Rouge Algérien, est dans le domaine de la promotion immobilière. Il développe en ce moment un projet ambitieux à Souidania, dans la banlieue ouest d’Alger.
– Le fils de Mostefa Benmansour, l’ancien ministre de l’Intérieur en 1995, est un important promoteur immobilier qui dirige de nombreux chantiers à Alger notamment à El-Mouradia avec les enfants d’Ali Kafi, l’ancien président du Haut Comité d’État.
– Marhoun Rougab, fils de ex-secrétaire particulier du président Bouteflika, Mohamed Rougab, il dirige Allégorie, l’une des agences de communication les plus influentes en Algérie qui gère de nombreux clients prestigieux comme Djezzy. Elle a collaboré une seule fois avec le ministère de la Communication, mais sans “tirer le moindre bénéfice financier”, nous confie un des cadres de cette agence.
– Mehdi Ouali, fils du ministre des Ressources en eau et de l’environnement, Abdelkader Ouali, détient un important magasin de vente de meubles à Chéraga Alger où il fait des affaires très florissantes.*algerie-focus/ mercredi 28 septembre 2016
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Impôts et redevances non recouvrés -soit 11.000 milliards de dinars
L’Etat veut remettre les compteurs à zéro
Le passif fiscal accumulé et non recouvré par les services des impôts culmine désormais à plus de 11 000 milliards de dinars, selon les dernières évaluations de la Cour des comptes sur l’exécution du budget de l’Etat pour 2014.
Jugées irrécouvrables pour une bonne partie, ces dettes d’impôts devront tout simplement disparaître de la comptabilité publique, si l’on s’en tient aux déclarations faites avant-hier par le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, devant les membres du Sénat. Problème à la fois inextricable et encombrant pour le gouverne-ment, l’accumulation d’impôts dus et non recouvrés sur plusieurs années fait à chaque fois polémique depuis que la loi portant règlement budgétaire est devenue applicable.
Pêle-mêle, le total des redevances dues au Trésor public, indiquait avant-hier le ministre des Finances, est estimé à 7000 milliards de dinars, dont 5000 milliards sont des dettes de banques privées ruinées, 1000 milliards des chèques sans provision d’individus pas en mesure de rembourser et 1000 milliards de dinars d’impôts non recouvrés. Le ministre, qui ne précise pas toute la part des impôts et taxes jamais recouvrés, se contente d’évoquer la mise en place envisagée d’un mécanisme d’effacement pur et simple de ces colossales créances, considérées, de toute façon, comme définitivement perdues.
Une manière donc de balayer le sujet, alors que la Cour des comptes, tout en fixant la structure des redevances jugées irrécouvrables, ne cesse de tirer la sonnette d’alarme à la fois sur l’accroissement des restes à recouvrer d’un exercice à l’autre et surtout l’inefficacité de l’administration fiscale à faire valoir les procédures de recou-vrement forcé. Ainsi, tout en rappelant qu’un montant total d’amendes judiciaires de l’ordre de 5300 milliards de dinars non recouvrés concerne le cas de l’ancienne banque privée dissoute BCIA, la Cour ne manque pas de relever que les RAR continuent tout de même à s’accroître, bien au-delà des passifs cumulés antérieurement.
L’administration fiscale, constate en ce sens la même institution, «est confrontée à des difficultés pour le recouvrement aussi bien des droits constatés de l’année budgétaire (2014) que ceux des années antérieures, dont le taux de recouvrement est dérisoire (1,27%) induisant une accumulation des restes à recouvrer». Ces RAR, indique-t-elle, concernent aussi bien la TVA et l’IRG que les impôts directs et la taxe sur l’activité professionnelle.
Au 31 décembre 2014, les restes à recouvrer cumulés au titre de l’IRG atteignent ainsi près de 580 milliards de dinars, ceux liés à l’IBS près de 130 milliards de dinars et ceux concernant la TVA plus de 1000 milliards de dinars. Pour la Cour des comptes, l’accumulation ainsi constatée des RAR, la rareté des recours aux procédures de recouvrement forcé et l’évolution peu probante des recettes fiscales réalisées constituent en définitive autant d’éléments qui laissent apparaître que «la performance de l’administration fiscale n’est pas acquise».
Une situation qui résulte, selon le même organe, de nombreux facteurs, notamment les phénomènes de fraude et d’évasion fiscale et l’absence de données statistiques réelles sur le marché informel. Des fléaux pour le moins funestes pour les finances publiques et au sujet desquels le gouvernement est plus que jamais interpellé en ces temps de crise ; au-delà de toutes ses intentions de remettre les compteurs à zéro en assainissant certains passifs et en esquissant certaines mesures d’amnistie pour drainer l’argent de l’informel. **Akli Rezouali / el watan / mardi 06 décembre 2016
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**Quand les subventions de l’Etat finissent dans les paradis fiscaux
Une nouvelle livraison des Panama Papers met en lumière des malversations dont s’est rendu coupable le fabricant de lait en sachet Zoubir Bererhi.
L’affaire a été révélée, hier, par une enquête du journal Le Monde qui s’est basé sur de nouveaux documents des Panamas Papers,
obtenus par le Suddeutsche Zeitung et le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). Les documents révèlent que Zoubir Bererhi est propriétaire de deux compagnies offshore, la Dairy Food Ingredients Ltd et la Oxford Chemical Ltd, dont l’homme d’affaires de 73 ans s’est servi pour surfacturer ses importations de poudre de lait et engranger des subventions de l’Etat.
En association avec son fils Jawed, 45 ans, qui dirige l’usine de Oued Smar, à Alger, gérée par la société de son père, la Sarl Liko, Zoubir Bererhi est le bénéficiaire économique de ces deux compagnies. Selon Le Monde, les Bererhi ont fait appel au fameux cabinet panaméen Mossack Fonseca, par le biais de la société genevoise de gestion de fortune Fudicior SA, pour domicilier lesdites sociétés aux îles Vierges britanniques. Les deux sociétés étaient destinées à la gestion de portefeuilles placés à la banque Crédit suisse, révèle l’enquête, qui ajoute toutefois que l’une des deux, la Dairy food ingredients Ltd, a aussi servi d’intermédiaire pour d’importantes transactions.
Par le biais de cette société, les Bererhi achetaient de la poudre de lait au prix du marché mondial, en Ukraine notamment, pour la revendre au prix fort en Algérie. Des «transactions» évidemment soigneusement dissimulées aux Douanes algériennes, car il s’agit bien d’un cas de surfacturation à l’importation.
L’enquête se fait l’écho de l’extrait d’un courriel du 2 novembre 2009 à l’antenne genevoise de Mossack Fonseca, où le fondé de pouvoir des Bererhi, Jean Sunier, employé de Fiducior SA, demande «de ne pas mentionner que M. Bererhi contrôle Dairy food ingredients Ltd», à propos d’un contrat signé le 16 février 2009 avec la Sarl Liko concernant la vente de poudre de lait. Ce contrat porte sur l’achat de 700 tonnes de poudre de lait au prix de 5600 dollars la tonne, alors que le prix moyen de la tonne valait 2400 dollars en ce temps-là.
Grâce à la surfacturation, les propriétaires de Liko optimisaient leurs gains en profitant du système de subventions de l’Etat accordées aux producteurs de lait pour maintenir son prix à 25 da. Plus le coût de la poudre de lait déclaré est élevé, plus les subventions le sont aussi. L’enquête révèle, jusqu’en 2009, en plus d’un dinar versé par l’Etat à Liko pour chaque litre de lait produit. «5600 dollars la tonne est le prix pratiqué à plusieurs reprises par les Bererhi entre leur société offshore et Liko. Le coût du sachet était de 40 da, ce qui leur donnait droit à 15 da de subvention du gouvernement. Soit plus de 1,2 million de dollars par mois».
L’enquête a permis de montrer que «dans les documents de Mossack Fonseca apparaissent 12 opérations d’importation réalisées entre 2007 et 2009 par Liko, totalisant 4080 tonnes pour une valeur de 22 millions de dollars, soit 5400 dollars la tonne, le double du marché en 2009». Ainsi, ce montage triangulaire faisait bénéficier les Bererhi d’un triple avantage : «Toucher davantage de subventions, sortir des devises pour ces achats à valeur fictive et engranger des bénéfices offshore.» Au détriment, bien évidemment, de l’économie nationale. *el watan / samedi 01 octobre 2016
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*des impôts non recouvrés ont atteint 11.393 milliards de dinars
**C’est beaucoup ! Et pourquoi n’a-t-on pas pu les récupérer?
Les restes à recouvrer (RAR) de la fiscalité ordinaire atteignent des niveaux pour le moins problématiques. Le rapport d’appréciation de la Cour des comptes sur l’avant-projet de loi portant règlement budgétaire de l’exercice 2014 lève le voile sur un chiffre effarant : la valeur des impôts non recouvrés a atteint 11 393 milliards de dinars à fin décembre 2014, dont 10 115 milliards de dinars représentant les restes à recouvrer des exercices antérieurs et 1278 milliards de dinars concernant l’année 2014.
Selon un document de la Cour des comptes, dont El Watan détient une copie, les recouvrements fiscaux de l’exercice 2014 s’affichent «faibles» (11,10%) par rapport aux droits constatés. «L’administration fiscale est confrontée à des difficultés pour le recouvrement aussi bien des droits constatés de l’année budgétaire que ceux des années antérieures dont le taux de recouvrement est dérisoire (01,27%), induisant une accumulation des restes à recouvrer», souligne l’institution dans son document d’appréciation de la conduite budgétaire de l’année 2014.
Les restes à recouvrer concernent les impôts et taxes, notamment la TVA, l’IRG, les impôts directs et la Taxe sur l’activité professionnelle (TAP), précisent les magistrats financiers qui soulignent que «les restes à recouvrer de ces catégories d’impôts ne cessent d’augmenter». En effet, l’année 2013 s’est soldée par un réservoir de 9981 milliards de dinars de restes à recouvrer.
Les amendes judiciaires infligées à la BCIA représentaient alors 54% des RAR. Pour l’exercice 2014, les magistrats financiers ont pointé une hausse importante des restes à recouvrer de la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) qui, au bout de ladite année, ont atteint la valeur de 1095 milliards de dinars.
La Cour des comptes fait remarquer également une proportion pour le moins pesante de l’IRG (Impôt sur le revenu global) dans la valeur globale de la fiscalité ordinaire non recouvrée de l’exercice 2014. L’IRG non recouvré s’est chiffré à plus de 578 milliards de dinars, contre 495,6 milliards de dinars d’impôts directs non recouvrés par l’administration fiscale. Celle-ci s’est vu privée d’une recette de près de 300 milliards de dinars du fait des restes à recouvrer de la TAP au titre du même exercice, précise la Cour des comptes.
A fin 2014, les ordres de recettes relatifs aux amendes judiciaires représentaient une lourde ardoise de plus de 7.394 milliards de dinars. Le rapport cite 14 directions des impôts qui cumulent l’essentiel des restes à recouvrer de la fiscalité ordinaire. Les plus mauvais élèves de la classe sont la direction des impôts d’Oran-Est et la direction de Constantine. Le document élaboré par les magistrats financiers pointe du doigt l’attitude de la main molle de l’administration fiscale.
«L’accumulation de ces restes à recouvrer s’explique notamment par les rares recours de l’administration fiscale aux procédures de recouvrement forcé prévues par le code des procédures fiscales (articles 145 à 153), notamment la fermeture temporaire, la saisie et la vente», explique-t-on. Il est peu probable que l’administration fiscale puisse récupérer les deux tiers des impôts non recouvrés représentant des amendes infligées à des entreprises dissoutes depuis plusieurs années déjà.
Cependant, certaines défaillances relevées par la Cour des comptes s’apparentent aussi à la faiblesse de l’administration fiscale, dépourvue de moyens humains, matériels et technologiques susceptibles d’améliorer son rendement. L’évasion fiscale, un sport national auquel s’adonnent bon nombre de contribuables, est également à l’origine de cette situation désormais intenable des RAR. *Ali Titouche / el watan / mardi 29 novembre 2016
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*Le combat des indignés
**** Contribution | 28/09/2016 |/ algerie1.com
**Les discours hypocrites des esprits totalitaires, sans foi ni loi, dominent le champ des manœuvres politiciennes, à travers les complicités interposées de leurs réseaux tentaculaires locaux et leurs alliés étrangers.
**une clique mafieuse d’opportunistes de la dernière colonne
« Si les épreuves les plus douloureuses enfantent les plus grandes espérances, il est de la clairvoyance des dirigeants d’aider leurs peuples à les réaliser. » (Président Abdelaziz Bouteflika)
La convergence solidaire de la juste indignation citoyenne contre l’intrusion de la mafia politico-financière au sein du pouvoir institutionnel de l’Etat consiste à semer les raisons de l’espoir.
La clique mafieuse constitue un danger public, car, elle ne cesse d’apporter la contradiction aux idées-forces de la construction de l’Etat Civil, en vue de pérenniser le règne de la voyoucratie politique, sous les bottes de l’arbitraire, par la loi de la force, aidée dans ses basses manœuvres par ses relais des médiamensonges à la solde, des corrompus experts de la rumeur publique et des valets porte-voix de leurs maitres.
La conspiration totalitaire
La conjugaison de l’effort de résistance contre la conspiration totalitaire est un acte d’engagement patriotique, hautement méritoire, pour sortir le citoyen anonyme du tunnel de la corruption et la peur, le chantage et la terreur.
Les discours hypocrites des esprits totalitaires, sans foi ni loi, dominent le champ des manœuvres politiciennes, à travers les complicités interposées de leurs réseaux tentaculaires locaux et leurs alliés étrangers.
La clique mafieuse est composée d’opportunistes de la dernière colonne, ralliés à la 25ème heure, inconnus au bataillon de l’histoire. Une bande de manipulateurs qui ne cessent de pérorer, à grand tort, son acharnement pour désorienter les citoyens, en abusant de leurs consciences.
Cette provocation infernale est une injustice manifeste diligentée dans l’intention maléfique d’instaurer une régence de l’Etat par la voyoucratie politique et des compromissions compromettantes avec nos diviseurs communs pour faire main basse sur la richesse et le pouvoir du pays, éliminer les cadres porteurs de compétences intègres, provoquer la fuite des cerveaux et livrer le peuple à l’ignorance et la misère.
Le défi de Monsieur Chakib Khelil
Il est juste d’affirmer que la dite affaire SONATRACH est constituée d’un chapelet d’accusations non fondées qui ressemblent à un film de science fiction de mauvaise facture, dont le scénario est mal digéré par le simple spectateur.
Comment accuser Monsieur Chakib Khelil de corruption alors qu’il a tout fait pour lutter contre la corruption, en instaurant la procédure des avis d’appel d’offres, y compris sur l’octroi des blocs de recherches des hydrocarbures. Pour mémoire, auparavant les contrats étaient octroyés sur la base de négociations directes.
Dans le même sillage, il avait instauré le système de taxe sur les superprofits qui à fait gagné à l’Algérie plus de 15 milliards USD.
En relevant le défi du développement du secteur de l’énergie de par la réalisation de nombreux grands projets d’infrastructures en 10 ans ce qui a eu un impact plus positif qu’en 40 ans de gestion de ses prédécesseurs.
Projet MEDGAZ gazoduc sous-marin reliant l’Algérie à l’Italie, MEDGAZ gazoduc sous-marin reliant l’Espagne à l’Algérie, gazoduc Nigéria-Algérie, construction de 13 unités de dessalement d’eau de mer d’une capacité globale de 2 millions de m3 par jour pour satisfaire les besoins quotidiens de 20 millions de citoyens, méga projet de la ville nouvelle de Hassi Messaoud . Pour ne citer que les plus importants, car la liste est longue.
L’effort de modernisation et de développement du secteur de l’énergie avait permis le rayonnement de SONATRACH à l’échelle internationale de par la conquête de nombreux marchés à l’étranger et des contrats de partenariat, à l’exemple du Pérou qui a rapporté à l’Algérie plus de 550 millions de Dollars nets, sans oublier d’ajouter d’autres pays Tunisie, Libye, Mali, Mauritanie.
Ainsi, les chiffres de SONATRACH indiquent à travers l’internationalisation des activités que cette société est devenue aussi puissante et rentable que bon nombre de groupes multinationaux, tout particulièrement dans l’exploration et la production des hydrocarbures.
A cette époque SONATRACH avait conquit une position de choix pour rivaliser avec les multinationales du secteur.
Forte de son influence sur la place des affaires énergétiques, la concurrence cherchait désespérément à briser l’élan de SONATRACH et mettre l’Algérie en situation de crise.
Les multinationales pétrolières et gazières n’étaient pas à l’aise avec Monsieur CHAKIB KHELIL, Président de l’OPEP, en 2001 et 2008, qui a eu l’audace d’unifier les rangs des pays membres en ayant une même voix pour défendre leurs intérêts. Les dites puissances étaient dérangées à l’extrême par son idée d’initiateur de la création du Forum des Pays Exportateurs de Gaz (FOPEG), en 2010 à Oran, faisant ainsi de l’Algérie le pays Leader de la diplomatie énergétique.
Le réveil de l’élite intellectuelle
Considérant que l’affirmation intellectuelle de l’élite est le repère des citoyens dans la marche, contre vents et marées, vers les sentiers des vérités réelles, il lui appartient, en fait et en droit, de dédier sa matière à réflexion pour poser les jalons de la conscientisation.
Après les « DITS » véhiculés par la rumeur programmée, les écrits malsains et les fausses déclarations, les questions les plus pertinentes se posent sur les « NON DITS » qui cachent de cruelles vérités.
Le réveil de l’élite intellectuelle est porteur du jugement historique sur la chose publique et le choix imminent entre le bien, le mal et le silence complice.
Le premier des soucis majeurs est de délivrer l’antidote indispensable aux citoyens victimes du gavage du poison politico-médiatique. Parce que les intellectuels sont des esprits rebelles à l’injustice et dont la libre pensée repose sur le socle solide de l’analyse logique pour décortiquer les faits et les pratiques humaines, afin d’atteindre les vérités réelles à travers la maitrise du sens de l’objectivité. Parce que la position phare de l’élite est inscrite en lettres indélébiles et lui accorde la prédisposition pour influer grandement sur le cour des événements.
Parce que la neutralité est systématiquement frappée du sceau de la stérilité, car, dans ce cas précis le silence est injuste et constitue un acte aggravant qui comporte des risques majeurs sur la stabilité du pays et la sécurité de la nation.
L’élite a pour mission sacrée de construire avec les citoyens l’Etat Civil, afin de rendre au peuple sa souveraineté confisquée par les auteurs de la conspiration totalitaire. Ainsi, les intellectuels doivent s’impliquer avec force convictions dans le débat d’actualité pour faire jaillir la lumière, toute la lumière, des vérités incontestables sur les événements et les Hommes.
Pétrole et stratégie
Dans un monde régi par les enjeux des monopoles, le pétrole est un facteur stratégique qui influence directement l’équilibre géopolitique mondial et joue un rôle prépondérant dans l’ordre économique international.
La volonté déterminée et déterminante de Monsieur Chakib Khelil, Ministre de l’Energie et des Mines, de mettre le secteur hautement stratégique des hydrocarbures à l’abri des prédateurs, à travers des idées géniales, émanant d’une vision globale et des objectifs stratégiques, n’ont pas suscité l’indifférence des multinationales et des puissances influentes.
En prenant des mesures sérieuses favorisant une procédure efficiente qui consiste à garantir la transparence concernant les contrats spécifiques au secteur de l’énergie, il est tout à fait clair et compréhensible que la mafia politico-financière ne pouvait admettre cette prise de conscience qui ne fait pas son bonheur, ni servir ses profits à sens unique.
Il faut se rendre à l’évidence que grâce à son courage politique et sa vision audacieuse pour garantir le meilleur futur du pays, Monsieur Chakib Khelil n’avait rien cédé aux forces du mal, car il savait la valeur de la haute fidélité à la profonde confiance mise en lui par le Président Bouteflika, pour gérer la politique énergétique dont l’importance est vitale pour l’Algérie.
A titre de témoignage, Monsieur Chakib Khelil a toujours été un citoyen honnête, modeste, pudique, respectueux et respectable. Il fut un Ministre très Honorable, il est un Homme d’Etat digne d’une exemplarité au dessus de tout soupçon. Il aime à rappeler, encore et toujours, « L’Algérie mérite notre amour, notre respect et notre dévouement ».
L’alternative majeure
L’équation politique exige une alternative majeure, car il y va de l’honneur de nos cadres qui représentent la conscience de la Nation. Une nouvelle feuille de route est indispensable pour servir et faire valoir l’œuvre promise, en vue de mettre le citoyen anonyme à l’abri de l’injustice et de l’oppression
Ainsi, le gouvernant consciencieux a l’obligation responsable de construire avec le peuple l’Etat Civil de l’Algérie de nos rêves légitimes.
L’Algérianité Arc en ciel, unie et solidaire, porte les couleurs de la concorde et la paix, de la justice et l’équité, du progrès et la prospérité.
**Contribution | 28/09/2016 |/ algerie1.com/ Par Ali Benatallah*Ecrivain
Un terrain de 24.000 m2 cédé à Ali Haddad
L’administration a cédé un terrain situé au Caroubier à l’entreprise ETRHB Haddad. Entre la gare routière Sogral et la station interwilayas, le terrain d’une superficie de 24 000 m2 serait destiné à la réalisation d’un hôtel haut standing, apprend-on auprès d’une source à la wilaya d’Alger.
Versée dans un premier temps au patrimoine des Domaines, l’assiette a connu plusieurs propriétaires avant d’être affectée de nouveau aux Domaines publics. Le terrain a été cédé durant les années 1980 à un certain Soufi, qui y garait des camions. Ce dernier l’a revendu à Tonic Emballage, qui l’a hypothéqué. Après les problèmes judiciaires avec la banque BADR de Birkhadem, il a fini par revenir aux domaines publics en 2012.
Les autorités locales de la wilaya déléguée de Hussein Dey ont voulu jeter leur dévolu sur le terrain en question, mais l’administration de la wilaya d’Alger a préféré le céder à un privé, en l’occurrence ETRHB Haddad. «Les services locaux voulaient réaliser deux sièges (daïra et APC). Des correspondances ont été adressées à la wilaya. Au bout d’un quatrième rappel, la wilaya déléguée de Hussein Dey a reçu un message cinglant selon lequel le terrain en question a été destiné à la réalisation d’un investissement touristique privé.
Les demandeurs ont été informés verbalement que le terrain a été cédé à Haddad et qu’il ne sert à rien d’insister», informe-t-on. Contacté par El Watan, le PDG du groupe ETRHB, Ali Haddad, s’est contenté d’une simple réponse : «Je ne suis pas au courant.»
Depuis la date de cession contestée par l’administration locale, rien n’a été réalisé sur l’assiette et l’investisseur en question n’a pas déposé de demande pour obtenir un permis de construire auprès de l’APC de Hussein Dey, qui voit filer ainsi un terrain desservi par deux grandes routes (autoroute de l’Est et RN5).
La crainte de voir des étrangers construire des baraques est exprimée par les services de l’APC et de la wilaya déléguée. «Le terrain est certes clôturé, mais il arrive que des opérateurs de Sogral garent un camion en panne sur ce terrain. Par le passé, la wilaya déléguée a fait démolir par la police trois baraques construites par des intrus. On attend toujours cet hypothétique projet. Ce sera, s’il est concrétisé, le septième hôtel. A ce jour, 4 ont été achevés et sont exploités et 2 autres sont en cours de réalisation», signale une source à la wilaya déléguée.
Hôtel contre équipements publics
La valeur de l’assiette est inestimable dans une capitale où le foncier est rare. «Dans notre commune, le prix du mètre carré est de près de 25 millions de centimes. Les terrains sont rares, d’où la forte spéculation. Des assiettes ont été dégagées après les démolitions d’octobre dernier.
Sur tout le territoire de la daïra, la wilaya a recensé au moins 8 assiettes importantes, appartenant à des particuliers, ou aux Domaines et à l’OPGI», indique un élu local sous le sceau de l’anonymat. En attendant, les administrateurs et les citoyens de la commune de Hussein Dey continuent de «jouer du coude» dans des bureaux étroits. Le siège de l’APC est situé au premier étage d’un immeuble occupé également par 65 locataires. Plusieurs sites ont été choisis, mais la wilaya n’en a validé aucun. Les élus ont réclamé dans un premier temps le vieux site des Moulins Narbonne.
Construite en 1892, l’usine désaffectée, qui a appartenu à l’entreprise Eriad, a été cédée par le Conseil des participations de l’Etat (CPE) à la commune de Hussein Dey. Mais le projet du tramway a compliqué la réalisation d’un nouveau siège rue de Tripoli. «L’APC de Hussein Dey n’a pas de siège digne de ce nom. Elle occupe l’étage d’un bâtiment et ses employés se sentent à l’étroit. Le projet d’une annexe est inscrit et devrait être réalisé sur l’emplacement du parc communal. Le siège était prévu sur le terrain des Moulins, mais le projet est tombé à l’eau à cause des travaux du tramway.
Le coût de l’opération de démolition et d’évacuation des gravats est estimé à près de 30 milliards. La proposition d’un équipement sur l’assiette de l’ancien immeuble des Sœurs Blanches (en face de la mosquée) a été rejetée. La wilaya déléguée l’a finalement pris pour son futur siège. Il reste l’assiette du garage de l’Etusa. Cette société, qui a bénéficié en échange d’un terrain à Réghaïa, n’a pas de titre de propriété sur l’espace qui appartient aux Domaines. C’est à cet endroit qu’il fallait réaliser les sièges de la commune et de la daïra», estime notre source.*Nadir Iddir-El watan-mardi 07 avril 2015
Les « super-Algériens » et les autres
Le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, s’est déplacé mardi à Oran accompagné d’une délégation ministérielle et d’une armada de journalistes d’Alger, pour inspecter les centres halieutiques, dont celui de Cap Falcon (Ain Turc) qui date depuis des lustres et que l’on le désigne à chaque visite ministérielle, comme une nouvelle création.
Cette visite considérée par les citoyens oranais, comme inutile du moment que le consommateur Algérien n’arrive plus à voir dans ses marchés le poisson de son pays, par le fait de l’exportation vers l’Europe et la vente illicite du poisson aux pêcheurs Espagnols au large des côtes par certains pêcheurs Algériens, sans scrupules et bénéficiant de certaines complicités.
Une situation que les responsables algériens du secteur n’ont jamais pu ou voulu régler comme il faut. Cela étant, les journalistes Oranais ont été à cette occasion, humiliés par les organisateurs de cette visite, qui ont invité les journalistes venus d’Alger à accéder sur un super bateau à côté du ministre, tandis que les journalistes oranais ont été transportés sur un vieux rafiot, un sardinier sale, ne présentant aucune norme de sécurité, et ne pouvant contenir que dix personnes.
Cette discrimination a mécontenté les journalistes locaux qui se sont retirés en annonçant le boycott de cette visite. Les responsables de la Wilaya d’Oran, ont pour leur part déclaré que l’organisation de cette visite ne dépendait pas de la wilaya, tout en présentant des excuses. A la fin de la visite, le ministre accompagné du wali d’Oran, a présenté ses excuses aux journalistes oranais qui ont dénoncé cette descrimination et cette faveur faites aux uns et le mépris réservé pour les autres, haranguant le ministre à plusieurs reprises par « Qui êtes vous ? » voulant dire « pour nous humilier à ce point !*Par Mohamed Ibn Khaldoun | 01/04/2015 |algerie1.com/
Des enfants et proches de hauts dignitaires du régime privilégiés
Dans les recrutements à Air Algérie, et ailleurs dans tous les secteurs!
Recrutement en masse de proches de hauts responsables dans les agences d’Air Algérie à l’étranger. Voilà une nouvelle affaire qui risque de faire polémique dans les jours à venir. Elle est révélée par le Collectif contre la cherté des transports vers l’Algérie (CCTA) qui a adressé, samedi dernier, une longue lettre ouverte au ministre des Transports, Amar Ghoul.
Cette missive, qui intervient, selon le collectif, en réaction aux déclarations du ministre sur l’intention du gouvernement de «faire d’Air Algérie une compagnie régionale forte» et de «donner la priorité de l’emploi dans ses agences à l’étranger à la communauté algérienne», vient de jeter un pavé dans la mare.
Le CCTA a, en effet, élaboré une longue liste d’enfants et proches de hauts dignitaires du régime recrutés par Air Algérie pour les besoins de ses agences, en France notamment. Le collectif évoque d’abord la désignation du frère du président Bouteflika, Abdelghani, comme conseiller juridique de la compagnie, et de la belle-sœur de son frère cadet, Saïd, qui serait recrutée dans une agence à Paris.
La femme de l’actuel ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, ajoute le CCTA, a été embauchée à l’agence Air Algérie de l’aéroport d’Orly. Le collectif cite également les filles du ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz et du président du Sénat, Abdelkader Bensalah, employées respectivement au niveau des agences Air Algérie à Toulouse et à Paris.
Le CCTA interpelle également Amar Ghoul, dont le frère est à l’agence d’Air Algérie de Chlef. Selon le même document, un parent du PDG de la compagnie, Mohamed Salah Boultif, occupe le poste de chef du bureau d’Air Algérie à Lille ; le fils du premier responsable de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, est dans une agence d’une ville de l’Ouest ; le fils de l’ancien ministre Bouguerra Soltani est directeur d’une des agences de la compagnie à Alger ; le fils de Saïda Benhabylès, présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA) est directeur du bureau d’Air Algérie à Londres.
Toujours à l’étranger, le fils du député FLN (France) Djamel Bouras s’est fait recruter dans une agence à Lille ainsi que le frère du secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd. Le document du CCTA cite aussi le frère du président du Syndicat des magistrats, Djamel Aïdouni, employé dans une agence d’Air Algérie à Tlemcen.
En publiant cette liste, le collectif demande à Amar Ghoul d’infirmer ou de confirmer «ces emplois dorés» dont ont bénéficié «les privilégiés du système». «Nous demandons au ministre des Transports de publier la liste des employés d’Air Algérie et leurs salaires s’il veut réellement démentir les noms figurants sur cette liste», lance le collectif, en adressant une série de questions au ministre des Transports : «Comment allez-vous agir pour réduire l’effectif de la compagnie que vous jugez pléthorique ?
Comment allez-vous congédier les enfants de personnalités influentes du régime ? Allez-vous les licencier, à commencer par votre frère ?» Ce faisant, le CCTA, qui dénonce l’extrême cherté du billet d’avion Paris-Alger en comparaison avec d’autres lignes au Maghreb et dans le monde, réclame notamment l’ouverture du marché du transport aérien au privé algérien pour faire baisser les prix.*Madjid Makedhi*El Watan-lundi 26 janvier 2015
**Réactions des internautes:
1–Il ne faut pas oublier que ce collectif est une association française et c’est ça sa force. Si c’était une assoc. algérienne, ça fait longtemps que ses membres auraient été matés par la coercition, l’intimidation, le harcèlement et la prison. Bravo au CCTA qui nous montre la voie à suivre pour ébranler ce système!
2–Toute fondation non conforme aux normes s’effondre.
Cet article qui relate ses pratiques honteuses que ceux qui nous commandes utilisent pour avantager leurs proches, ne datent pas d’aujourd’hui, d’ailleurs toutes les entreprises sont touchés à commencer par SONATRACH, AIR ALGERIE …. Ces comportements sont devenus des vielles pratiques, comme le plus vieux métier du monde.
La publication de cet article n’est pas un effet Anodin, mais ce que nous devons comprendre les lignes bouges mais dans quelle sens ?.
La vérité sera au rendez-vous, le jour où tous les dossiers seront déterrés, de 1962 à ce jour avec les archives de 1832 au 19 mars 1962, les affaires : Khalifa, SONATRACH, AUTO ROUTE EST OUEST, AIR ALGERIE , SECRETAIRE énigmatique actuel du FLN et autres, ne seront qu’une petit souris par rapport à cette Big montagne cachée pour le moment mais le jour où elle sera découverte sont effet ce sera similaire à celui d’une bombe atomique dont la puissance dépassera de vingt à trente fois la bombe atomique larguée par les Américains sur Hiroshima durant la fin de la deuxième guerre mondiale.
Le mensonge est l’arme des faibles idem pour la corruption ou la prostitution des deux sexes.
Pour perdurer au pouvoir le mensonge est une doctrine, il y a la mise en place de tous les fléaux, les divisions, le régionalisme, l’islamisme qui devise, le wahhabisme, le baathiste, l’ignorance, l’incompétence, s’entourer de des proches les plus incompétents, la corruption, l’injustice, l’anarchie, des appareils répressifs, la peur, la terreur, la débauche, le culte de la personnalité, ect…
3–Ils ont les bras longs, et ils perdent de vue que Dieu a Une Main plus longue. Le petit peuple, des humbles, anonymes semblent se contenter du Ballon, il n’a que le Ballon, il n’a pas ces bras longs, mais à force de gonfler un ballon, de haine, il explosera un jour, ça fera des manchots, ce sera chaud !
4–c’est le seul pays au monde ou tout se règle par téléphone , intervention de flen pour flen ou flana
5–Pour avoir vécu et travaillé en Algérie et passé plus de 35 ans en France, je sais que c’est une goutte d’eau dans les égouts de la république : ils ne deviendront jamais de l’eau transparente … tant est généralisée la corruption et le reste. Des enfants de ministres et de militaires à qui on donne des bourses en double et en triple, des postes dans les organisations internationales (qui ne sont jamais publiés), dans les consulats … des postes dans des entreprises internationales (moyennant un coup de pouce sur le marché algérien …).
Ainsi va l’Algérie.
5–les scandales se suivent, et aucun député, aucun élu, aucun ministre n’en parle. est ce que l’Algerie c’est leur propriété Privée ?
quand est ce que que le vent de la colère va les emporter tous ?????!!
*6–C’est bizarre de ne pas voir ces mêmes enfants de soit disant personnalités briller dans le high Tech ou la médecine de pointe. Ils sont pour la plus part de malheureux qui comptent sur papa et tata pour un petit boulot. De pauvres petits Khobzistes
les disparités et les inégalités sociales se sont accentuées en Algérie
**10% de la population sont privilégiés socialement
*une concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité
A en croire nombre de sociologues, de chercheurs en économie et géopolitique, nationaux et étrangers, les disparités se sont bien au contraire accentuées. Donc, beaucoup reste à faire pour corriger cette situation. Et c’est justement une iniquité des plus frappantes en termes de politiques de développement, à savoir le traitement entre les territoires du Nord et ceux du Sud par lequel se distingue notre pays que devrait décrypter Nadji Khaoua, maître de conférences et maître de recherches à l’Université Badji Mokhtar de Annaba devant un panel d’éminents chercheurs de la région Moyen-Orient/Afrique du Nord (MENA). Le contexte : la Conférence annuelle de l’arab center of social studies (ACSS) qui se tiendra dans la capitale libanaise, Beyrouth, les 13, 14 et 15 mars prochains.
Ainsi, lors de ce regroupement scientifique où ces universitaires et chercheurs sont appelés à débattre du thème : «Inégalités et différences dans la région arabe», le Pr Khaoua a choisi de mettre en relief la problématique des «Territoires et inégalités en Algérie». Son approche, a-t-il expliqué, se base essentiellement sur les données officielles recueillies auprès de diverses institutions nationales et durant ses enquêtes de terrain ainsi que sur les résultats de l’étude réalisée en 2014 pour le compte du Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques (FEMISE) basé à Marseille (France).
Intitulée «L’écodéveloppement dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen : application au littoral d’Algérie et du Maroc», cette étude qui a mobilisé des mois durant des chercheurs, géographes et des géopoliticiens des deux pays — sous la direction du Pr Khaoua — a permis d’analyser les dommages environnementaux sur les territoires littoraux de ces deux économies en développement, qui partagent une frontière terrestre commune.
Comme elle a mis en lumière la nécessité d’«y aligner l’écologie sur l’économie et d’y repenser l’aménagement des territoires», a souligné l’économiste dont les nombreux travaux de recherche lui ont valu une reconnaissance internationale après plus d’une dizaine d’années de collaboration avec le FEMISE. Comment repenser le territoire aux fins d’atténuer la montée des inégalités spatiales, économiques et sociales et briser ce qui s’apparente à un rempart de ségrégation que nos dirigeants ont, volontairement ou involontairement, dressé entre le Nord et la Sud du pays ? Car la politique de développement territorial, empruntée voilà des années, ne semble répondre à aucune logique, explique le Pr Khaoua «Au Nord, le territoire littoral, bien que ne constituant que 8% de la superficie du pays, rassemble plus de 40% de la population totale, 80% des entreprises, et les plus importantes villes que sont Alger, Oran, Béjaïa, Skikda et Annaba».
Plus au sud, le territoire des Hauts-Plateaux, bien que plus grand, «n’attire cependant ni des activités économiques nouvelles, ni les populations, restreintes aux activités agricoles traditionnelles de subsistance, son économie périclite. La recherche de meilleurs niveaux de vie pour les plus jeunes de ses habitants les pousse à migrer vers les régions littorales», déplore cet enseignant-chercheur de la Faculté des sciences économiques et des sciences de gestion de Annaba, qui insistera sur ce qu’il considère comme étant une autre aberration : «En dehors de zones restreintes où sont exploités les hydrocarbures liquides et gazeux, le vaste territoire désertique du sahara demeure à ce jour vierge de toute activité.»
Partant, tient-il à souligner, «ces différents territoires ne participent pas de la même manière à la croissance, laquelle ne produit pas les mêmes effets économiques. Ses opportunités ne sont pas réparties spatialement de manière équitable. Cela entraîne des inégalités accentuant les multiples pressions subites. Le processus de développement, malgré les réformes appliquées, s’en trouve ainsi affecté.»
INEGALITES SALARIALES
Un économiste-chercheur européen a passé au crible la politique de l’emploi et des salaires en Algérie. Dans son analyse, s’appuyant sur des statistiques officielles nationales, ce scientifique dresse un réquisitoire en règle à l’encontre du régime et de sa gestion des affaires économiques du pays : une population en majorité pauvre vivant dans un pays très riche, s’étonne t-il d’emblée, un pays, poursuit-il, où «existe une concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité, certainement pas les entrepreneurs créateurs de richesses, mais d’une minorité spéculative mue par la consommation.» Cette minorité, la couche la plus aisée en l’occurrence que le chercheur-spécialiste des économies en développement situe à environ 20% des Algériens a, à son actif, presque la moitié des dépenses annuelles des ménages, dépensant environ 7 fois plus que les plus défavorisés.
Mieux, une proportion de 10% des Algériens socialement privilégiés, relèvera-t-il, débourse plus du quart du total des dépenses des ménages, et ce, au moment où 80% de la population absorbe les 60%. Relativement à la nature des produits consommés et achetés, poursuit l’analyste, les données officielles font ressortir que 41% des dépenses des populations proviennent de 10% de la population et 28% des couches les plus défavorisées.
En l’espace de dix années, les Algériens ont vu leurs dépenses tripler, passant de 1500 milliards à 4500 milliards DA, mais avec des disparités entre les zones rurales et celles urbaines Et si cette minorité d’Algériens a, en l’espace de quelques années, accompli ce bond quantitatif, c’est parce qu’«elle s’est livrée à une sorte de hold-up à l’encontre de l’économie nationale.
Hyperactive dans le monde souterrain des affaires, elle semble regarder l’Algérie comme un marché captif soumis à son contrôle», commentera-t-il. «Les données globales d’accroissement tant de la dépense que du revenu global au niveau macroéconomique n’ont aucune signification à même de cacher des disparités criantes», juge, en effet, l’expert européen.
D’où «l’importance de saisir le lien dialectique entre le mode d’accumulation, la répartition du revenu national et le modèle de consommation entre les différentes couches sociales», renchérira-t-il. Poursuivant son «réquisitoire», il estime qu’aux fins d’en tirer une interprétation correcte, il aurait été plus approprié de dévoiler comment s’effectue la répartition du revenu national par couches sociales : «Combien les 10% des couches aisées s’accaparent-elles en pourcentage (%) le revenu national ? Quel est le pourcentage de ceux — salariés et indépendants — qui gagnent entre 10 000 et 50 000 DA net/mois, le pourcentage de ceux dont les revenus vont de 50 000 à 100 000 DA, la proportion de ceux qui perçoivent 100 000 à 200 000 DA, 200 000 à 400 000 DA, entre 400 000 et 500 000 DA et la strate supérieure 500 000 DA et plus?» s’interroge l’auteur de l’analyse.
Car, abonde-t-il dans le sens de l’analyse du Pr Khaoua lorsqu’il parle des inégalités territoriales, «au sein des zones rurales et urbaines, la délimitation géographique n’étant pas pertinente, existent des disparités sociales, où d’ailleurs la configuration de l’espace urbanistique préfigure la future structuration sociale».
Autres non-dits, autre lecture : toujours à propos de la minorité d’Algériens jouissant de privilèges au préjudice de la majorité, il laisse entrevoir son exaspération face à tant d’inégalités sociales, pointant, cette fois, du doigt les organismes en charge de la gestion de la statistique économique nationale, leur reprochant leur passivité et le fait de se montrer «implacablement vigilants lorsqu’il s’agit du revenu net et les avantages dont bénéficient certains hauts fonctionnaires (téléphone, voiture, logement, etc.».
Une spécificité bien algérienne, à laquelle vient se greffer celle des surcoûts des projets, des transferts illicites de capitaux, et ou encore celle de l’intermédiation financière informelle. D’autant que «ce sont des revenus captés illégalement qui renflouent les revenus légaux d’une minorité qui a souvent un modèle de consommation largement supérieur aux ménages moyens occidentaux». Autre interpellation, le caractère ambigu de la structure des importations, que l’expert suggère de définir avec plus de transparence, et quelle part détiennent au sein des dépenses de consommation les produits importés ainsi que celle revenant aux produits locaux.*Naima Benouaret–El Watan /25 fébrier 2015
**Ils se considèrent au dessus des lois et au dessus du peuple
Les nouveaux riches font la loi
**Soumis aux pressions des hauts responsables et des hommes d’affaires
Les policiers brisent l’omerta et dénoncent les dépassements
**La vue des voitures rutilantes des nouveaux riches devient la hantise des policiers.
L’Etat de droit commence dans les rangs de la police.» ce slogan placardé dans tous les commissariats du pays trouve tout son sens aujourd’hui, à travers l’imposante manifestation des forces de maintien de l’ordre. Les policiers contestataires, poussés à bout depuis les émeutes de janvier 2011 survenues dans la foulée des révoltes arabes, brisent l’omerta et témoignent, pour El Watan, de leurs insoutenables conditions de travail. «Accorder aux agents de police toutes les prérogatives dans l’exercice de leurs fonctions pour faire face aux pressions et humiliations subies de la part des hauts responsables de l’Etat ainsi que certains hommes d’affaires», peut-on lire dans la plateforme de revendications des policiers contestataires remise aux autorités.
Une première dans les annales de la police nationale, que des policiers dénoncent aussi explicitement la tyrannie et les abus de pouvoir dans les sphères de leur haute hiérarchie. «Ils ont privatisé l’institution à laquelle nous avons prêtée serment. Des agents sont assujettis au service de hauts responsables au lieu d’être au service des citoyens. Il est courant que des chefs privent des agents de leur congé ou d’une permission pour leur assigner des missions qui relèvent de leurs affaires privées», accuse un policier de l’unité républicaine de la police nationale d’El Hamiz, rencontré lors du rassemblement tenu mardi soir devant le Palais du gouvernement.
Le mariage du fils du patron de la police revient dans les propos de la plupart des policiers avec lesquels nous nous sommes entretenus. «Il faut que vous sachiez que cet événement n’est pas passé inaperçu. Nos collègues d’Oran se sont plaints ce jour-là auprès de leur chef, ils n’avaient pas apprécié d’être mobilisés pour assurer la sécurité des invités d’une fête de mariage, fut-elle celle du fils du grand patron», confie un officier. «Dorénavant, ce genre d’agissements doivent cesser et aux responsables de comprendre que nous sommes au service du pays, que nous ne sommes pas leurs domestiques ! La création d’un syndicat est plus qu’urgente pour veiller au respect de nos droits. ça sera notre rempart contre ce genre de dépassements», assure-t-il, résolu, à l’image de ses collègues qui semblent tous déterminés à camper sur leurs positions.
En effet, le droit de créer un syndicat figure en seconde position sur leur lettre de revendications, «autrement nous serons sanctionnés». Figurent également sur la longue liste des doléances les «comportements indécents» de certains responsables de l’Etat et des membres de leurs familles. «Lors des contrôles routiers, il est fréquent de constater de infractions commises par de hauts fonctionnaires de l’Etat, mais lorsque ces derniers sont interpellés, ils sévissent systématiquement à coups de menaces et jusqu’aux insultes les plus ordurières. Souvent, ils mettent leurs menaces à exécution. Je connais beaucoup de collègues qui ont subi ce genre de mésaventure», confie un agent de la circulation présent à la manif.
Ces agissements ne se limitent pas aux responsables, «leurs enfants font pire encore ! Ils poussent encore plus loin les humiliations, certains disent : ‘ ‘Vous osez m’enlever mon permis de conduire, vous allez me le rendre et me le ramener chez moi !’’» Un autre agent ajoute : «Les coups de fil d’en haut harcèlent nos supérieurs qui nous ordonnent à leur tour de restituer les documents saisis et de nous excuser pour le désagrément. A défaut, bien évidemment, nous sommes sanctionnés, mutés ou tout simplement révoqués pour une entorse que nous n’avons jamais commise…»
«insultes et humiliations»
Les policiers évoquent, pour la première fois aussi, l’influence qu’exercent les hommes d’affaires et les importateurs sur les institutions de l’Etat. «Ils n’hésitent pas à nous insulter et nous humilier en public, ils refusent de se soumettre aux lois de la République et, dans ce genre de situation aussi, par radio ou par téléphone, ordre est donné pour relâcher l’individu immédiatement. La vue des voitures rutilantes de ces nouveaux riches insolents est la hantise pour nous autres», confie un autre policier en faction au centre d’Alger. Yacine, 26 ans, agent de la circulation sur les hauteurs d’Alger, témoigne, amer : «Un jour, j’ai arrêté une voiture pour vérification, le conducteur refusait de collaborer, j’ai dû alors utiliser la méthode forte pour l’amener à obtempérer, dans les limites de la loi. Le conducteur a tenté de me gifler, j’ai dû alors procéder à son arrestation. L’individu demande alors à parler à mon supérieur, qui l’a laissé user de son téléphone portable. Quelques minutes après, le commissaire s’est déplacé personnellement et m’a demandé de l’accompagner au commissariat.»
Et de poursuivre : «Le commissaire m’a lancé :’’Vous savez pas qui est ce gars ? C’est un importateur très connu et il a le bras très long. Vous voulez me causer des problèmes ? C’est la dernière fois que vous faites ça, je ne veux plus entendre parler de ce genre de chose, dorénavant faites attention !’’» Son collègue tient à raconter son calvaire : «Une fois, un importateur connu au square Port-Saïd m’a renversé avec sa voiture, j’ai procédé à son arrestation et confisqué son portable. Il a passé la nuit en garde à vue. Mais quand il m’a revu, il a osé me frapper, après avoir commis l’outrage de m’agresser physiquement. J’ai porté plainte. Le lendemain, il a été relâché par le procureur de la République. Le jour du procès, il a obtenu gain de cause et a été acquitté.»
Certains hommes affaires n’hésitent pas, selon toujours les mêmes témoignages, à faire appel à leurs accointances au sein de la haute hiérarchie de la police. «Pour leurs propres affaires, le chef nous demande, sans ordre de mission, d’assurer la sécurité d’un convoi, d’escorter des camions transportant des marchandises ou des conteneurs, ou tout simplement de patrouiller à proximité des entrepôts et magasins appartenant à ces importateurs ou hommes d’affaires», confie un autre policier. Les agents de l’ordre promettent, en tout cas, de ne plus accepter le fait accompli.*Zouheir Aït Mouhoub*El Watan–jeudi 16 octobre 2014
****Mercredi 15 octobre 2014. El Mouradia.Alger. Il est presque midi. Il fait un temps de chien. Aux abords du lycée Bouamama (ex-Descartes), la sortie des classes déclenche un brouhaha festif.
Des files de voitures attendent aux alentours, des parents venus récupérer leurs gosses. Un décor, en somme, ordinaire n’étaient les vagues d’hommes en bleu qui déferlent sans discontinuer sur le Golf avant de se masser à la lisière de la présidence de la République. Beaucoup d’entre eux ont passé la nuit sur place. Un hélicoptère bourdonne dans le ciel et tient cette marée bleue en respect.
Un peu plus haut que le lycée Bouamama, deux policiers des Unités républicaines de sécurité palabrent d’une façon décontractée, adossés à un muret. On ne savait trop, en les abordant, s’ils étaient de service ou en grève. Très vite, ils annoncent la couleur. Ils sont au nombre des policiers qui font le «siège» de la Présidence depuis mardi soir. L’un d’eux, Zino, 33 ans, grand blond aux yeux clairs, se lâche avec son délicieux accent de l’Est et déballe tout ce qu’il a sur le cœur.
Une colère longtemps rentrée, réprimée – pour rester dans le vocabulaire des « CRS » — et qui, soudain, fuse comme une lave volcanique. Scène cocasse : pendant qu’il s’épanche sur la misère des URS, un automobiliste au volant d’une Volkswagen Touran ralentit et lance au policier insurgé : «S’il vous plaît, je peux faire demi-tour ?» Zino lui rétorque avec un large sourire : «Dir wach habite (fais ce que tu veux) ! vas-y, tourne. Tu peux même parler dans ton portable, enlever ta ceinture de sécurité… Tu es libre mon frère. El youm entouma el kiada (aujourd’hui, c’est vous les chefs) !»
Un licencié en droit qui termine AOP
Comme tous ses collègues, Zino a les yeux cernés pour avoir passé une nuit blanche. Lui, n’est pas venu de la caserne d’El Hamiz, mais de Blida. «Toutes les wilayas sont représentées ici», insiste-t-il. Originaire de la région de Skikda, célibataire malgré lui, Zino affirme détenir une licence en droit et une capa. «J’ai fait mes études à l’université Mentouri de Constantine», assure-t-il. «Mais je suis AOP (agent de l’ordre public), ma licence ne m’a servi à rien.» Issu d’une famille modeste, il a fini, de guerre lasse, par endosser l’uniforme. «J’ai frappé à toutes les portes, en vain. Comme j’étais zawali, j’ai intégré le corps de la police. Mais je l’ai fait par conviction. Je me disais que c’est sûrement un bon métier.»
Aux termes de six ans de service, c’est la désillusion. «Je touche toujours un salaire minable de 32 000 DA. Nous, les AOP, notre salaire de base ne dépasse pas les 17 000 DA. Nous trimons à un rythme infernal, comme des esclaves. Personne n’a défendu l’Etat comme nous, nous l’avons défendu. Aucun corps n’a enregistré autant de martyrs au plus fort du terrorisme. Mais malgré tous nos sacrifices, il n’y a eu aucun geste de reconnaissance envers nos efforts.» Zino souligne que la manifestation déclenchée par les URS n’est motivée par aucune revendication politique. «Moi, ma hantise, c’est la paie. Notre salaire part dans les boîtes de conserve qui nous empoisonnent l’estomac. Nous mangeons de la m… Nous demandons un salaire de 70 000 DA. Nous exigeons également le droit au logement. A 33 ans, je ne suis pas marié. A votre avis, pourquoi ? On n’a droit ni à l’AADL, ni au logement social, ni au logement rural, ni au crédit bancaire. C’est pas juste !»
Autre revendication : «Nous demandons la réhabilitation immédiate de nos camarades qui ont été révoqués à Ghardaïa. Même s’ils ont commis des erreurs, il faut les comprendre. Nous sommes tout le temps sous pression. J’ai servi à Ghardaïa et je peux vous dire que c’est l’enfer. Normalement, ils devraient nous enlever le Sud. On reste 5 ans en service dans le Sud avant d’être mutés et, parfois, on y passe 6 ans. Sans compter que les URS sont mobilisés sur les 48 wilayas. On fait les stades, les émeutes, les visites officielles… tout. On nous a infligé le régime 3X8 qui est une torture. Au bout d’un mois, tu es cuit.»
Concernant le départ de Hamel, Zino est clair : «Moi, que ce soit avec Hamel ou un autre, c’est la même galère. Tout ce qui m’intéresse, c’est le social. On a entendu le ministre (Belaïz, ndlr) promettre des choses. Y’en a marre des promesses ! Moi, je ne les croirai pas avant que ça soit consigné dans le Journal officiel. On ne bouge pas d’ici tant qu’on n’a pas été reçus par Sellal. Le jour de l’Aïd, j’ai été mobilisé pour assurer la sécurité sur son itinéraire. A cause de lui, j’ai passé l’Aïd loin de ma famille alors, aujourd’hui, c’est la moindre des choses qu’il nous reçoive.»
Et de préciser : «Notre manifestation est pacifique. On a marché dans le calme, on n’a pas bloqué la circulation. Moi, je suis avec l’Etat, avec le gouvernement, avec Bouteflika. On ne veut pas provoquer de fawdha (anarchie) dans le pays. Nous sommes des patriotes. Nous ne pouvons pas nous élever contre ce système puisque c’est nous qui l’avons porté. Tout ce que nous voulons, c’est un peu de considération. Qu’ils nous baratinent, maâliche, mais on veut entendre de la bouche du Premier ministre au moins un petit mot de reconnaissance pour nos nombreux sacrifices. S’ils daignent nous écouter, on est prêts à reprendre tout de suite le service et aller encadrer le match de l’équipe nationale à Blida.»
«Mais pourquoi vous réprimez les médecins et les enseignants ?»
Zino est décidément bien inspiré. Volubile. Sa rage a rompu toutes les digues. Il respire à pleins poumons cette liberté toute nouvelle et n’entend pas en lâcher une miette. Il est euphorique. Il apostrophe les passants : «Regardez, le peuple est avec nous car il sait que les URS maâ zawalia.» De fait, des citoyens saluent nos policiers grévistes avec un zeste de solidarité. Une dame leur lance un chaleureux «bravo !» agrémenté d’un sourire. Il faut noter, cependant, que les commentaires populaires ne sont pas toujours amènes. Une femme d’un certain âge s’inquiète : «Ce n’est pas comme ça qu’on revendique ses droits. C’est très grave ce qui se passe. On va devenir la risée du Maroc et d’Al Jazeera…» Une jeune femme n’hésite pas à exprimer sa perplexité : «J’aimerais pas être à votre place», lance-t-elle. «Ils vont lâcher vos collègues sur vous.» Zino : «Jamais ! Ce sont nos frères.» La jeune femme revient à la charge : «Et pourquoi vous réprimez les médecins, les enseignants, les simples citoyens ?»
C’est en effet une question qui revient sur toutes les lèvres : comment se fait-il que ces mêmes policiers qui ont longtemps servi à matraquer la société civile à la moindre bronca s’arrogent aujourd’hui le droit de manifester en toute «impunité» ? Zino ne se laisse pas démonter : «Nous, si on empêche les autres manif’, c’est parce qu’elles ne sont pas autorisées. Mais on ne fait qu’appliquer la loi et obéir aux instructions de nos supérieurs. Et on essaie toujours de disperser les manifestants en recourant le moins possible à la force. Vous me dites pourquoi nous, on manifeste alors qu’on n’a pas d’autorisation ? Je vais vous répondre : quand les médecins manifestent, ils ont un syndicat et, au nom de ce syndicat, ils peuvent demander une autorisation. Mais nous, nous n’avons pas de syndicat pour nous représenter et défendre nos droits, et c’est précisément pour cette raison qu’on revendique le droit de se doter d’un syndicat.»
«Nous allons paralyser Alger si…»
Zino est persuadé que les autres corps de sécurité ne vont pas les empêcher de poursuivre leur fronde. «Les militaires, les gendarmes, la Garde républicaine sont solidaires avec nous. On est tous dans la même marmite», dit-il, confiant. «On aime tous notre pays. Nous voulons tous une Algérie libre, démocratique, où tu marches la tête haute !» Dans le périmètre ultra-surveillé de la Présidence, hormis un certain nombre de 4×4 de la police et de la gendarmerie, le dispositif déployé pour endiguer le mouvement des URS grévistes est loin d’égaler celui mis en branle au moindre débrayage initié par un quelconque sigle de la société civile ou des syndicats autonomes. D’où l’embarras des autorités face à ce mouvement social tout à fait inédit, nous ne le dirons jamais assez.
Autre cas, autre récit. Celui de Mohamed (appelons-le ainsi), un autre élément des Unités républicaines de sécurité, originaire d’un petit patelin de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, marié et père de quatre enfants. Mohamed est AOP et compte 5 ans de service à son actif. Il est rattaché à l’unité d’El Hamiz. «On est venus hier, à pied. On a marché toute la nuit sous une pluie battante. On n’a encore rien mangé. Mais nous sommes prêts à rester ici une semaine entière s’il le faut. Vous n’avez encore rien vu. Le mouvement ne fait que commencer et il n’est pas près de s’arrêter. Si on n’obtient pas gain de cause, nous allons paralyser Alger !»
Mohamed marche avec une canne. Et pour cause : «J’ai servi lors des émeutes de Bab El Oued, en 2011, et j’ai reçu un bloc de pierre dans le dos. J’ai une double hernie discale.» Et d’ajouter : «On travaille dans des conditions inhumaines. On nous applique le système du 3X8. Tu n’as pas le temps de souffler. Parfois, je suis obligé de dormir avec mes rangers tellement je suis perclus de fatigue. Je n’ai jamais passé l’Aïd avec mes enfants. Pendant le Ramadhan, il m’est arrivé de dîner à 22h. J’ai vécu l’enfer à Ghardaïa.
D’ailleurs, c’est ce qui a déclenché ce mouvement. Je vous le dis de manière officielle : nous comptons un mort durant les derniers événements de Berriane. Trois de nos collègues étaient dans un camion de police équipé d’un canon à eau. Le véhicule a été attaqué et a pris feu. Un de nos collègues a été brûlé vif et les deux autres sont entre la vie et la mort. Dans la nuit de lundi à mardi, nous avons travaillé normalement et, le matin, on s’est dit que ça ne pouvait plus continuer. Qu’il fallait mettre un terme à cette situation. Ça fait dix mois que ça dure. Tout le monde nous tape dessus et on n’a pas le droit d’utiliser le gourdin. Qu’ils avouent clairement leur échec à ramener la paix à Ghardaïa et qu’ils partent. Ils mangent de la viande de gazelle pendant que Ghardaïa brûle. Ils n’ont pas honte !» Mohamed est formel : «Notre mouvement est 100% spontané. Nous ne sommes manipulés par personne. Nos revendications sont strictement sociales. Nous voulons juste dénoncer des conditions de travail insoutenables.»
Les caprices des enfants de «Kiada»
Contrairement à Zino, Mohamed tient le DGSN pour premier responsable de cette situation : «Il n’a jamais tenu ses promesses. En plus, comme il vient de la Garde républicaine, il veut nous soumettre à un régime militaire alors qu’on relève de la Fonction publique. Même les paras de Biskra ne travaillent pas autant que nous. On a quatre jours de repos tous les deux mois, vous trouvez ça normal ? Je n’ai pas vu mes enfants grandir. Une de mes filles m’appelle ‘âmmou’ (tonton)…» Mohamed laisse transpirer une profonde souffrance morale. «On est coincés entre le marteau du pouvoir et l’enclume du peuple. Et avec ça, on est méprisés. On n’a même pas droit au logement. Les logements, c’est que pour nos supérieurs. L’AOP n’a aucun droit. Un brigadier atteint à peine les 50 000 DA après 15 ans de service, alors que le dernier gendarme touche 50 à 60 000 DA.» Et de marteler : «Personne n’a défendu ce pays autant que nous et maintenant, regardez dans quel état se trouve l’Algérie, avec un Président en salle de réanimation intensive. Et on continue à trimer sous le haut patronage de…»
Les URS protestataires foulent allègrement le gazon de la Présidence ou se prélassent sur les plates-bandes de l’ex-bâtiment du MAE en se gaussant du protocole. 15h. Un commissaire officiant auprès du palais d’El Mouradia invite les manifestants à désigner une délégation de 40 personnes pour parlementer avec Sellal. Pendant ce temps, un autre escadron d’une centaine d’éléments vient renforcer les rangs des policiers frondeurs. «Parlez de nos souffrances ! Nous sommes à bout», nous interpelle un jeune AOP originaire de l’Oranie. «Moi, je ne vois ma femme qu’une fois tous les deux mois. Nous n’avons plus de vie de couple. Nous avons supporté les pires humiliations pour ce pays. Quand des enfants de ‘kiada’ vous enlèvent votre carte professionnelle dans les barrages de police en vous menaçant de vous révoquer, qu’est-ce qui reste de votre dignité ? Hamel nous traite avec mépris, il veut faire de nous les eunuques des autres corps. On veut nous faire faire le sale boulot, nous pousser à mater le peuple alors que tous les Algériens sont nos frères.» Notre interlocuteur a au moins un motif de satisfaction : «Aujourd’hui, nous avons libéré la Présidence !» exulte-t-il. Pour combien de temps ? Réponse à la prochaine manifestation citoyenne…*Mustapha Benfodil*El Watan–jeudi 16 octobre 2014
**Rachid Tlemçani. Politologue, enseignant-chercheur à la faculté de Science Politique, Alger III
*Le fond du problème est politique
-Depuis 1962, les seuls interlocuteurs face auxquels le pouvoir a dû chercher des compromis sont ceux qui ont eu recours au rapport de force. Les islamistes dans les années 90, les émeutiers, et aujourd’hui… les policiers. Comment expliquer cela ?
La courroie de transmission entre Etat et société, pouvoir et peuple, élite et citoyens, élus et électeurs, est bloquée, la machine est en panne. Il ne reste plus alors que l’émeute pour se faire entendre, les manifestations de la police en sont une nouvelle illustration. Dans les régimes autoritaires, les institutions électives sont des coquilles vides : les élus locaux et nationaux ne sont pas issus de scrutins libres et transparents, ils sont cooptés sur une base d’allégeance à la tribu, la famille ou au chef. Ils n’ont pas de compte à rendre aux électeurs.
Un poste électif est une rente de situation. Le parlement algérien n’a pas pratiquement initié de lois, il a pourtant fait passer plusieurs centaines de lois. Il est là à avaliser les décisions prises en son nom sous d’autres cieux. A l’échelle locale, le dernier code communal a complètement supprimé les dernières prérogatives attribuées aux APC. Ce pouvoir local appartient à un bureaucrate qui ne sort pratiquement pas de son «bunker». Il ne connait pas la réalité de «son territoire». Dans un tel contexte, les citoyens n’ont pas d’interface, ils ne rencontrent que silence, mépris et hogra. Le pneu brûlé devant les locaux des APC ou sur les autoroutes devient l’intermédiaire entre l’administration et les citoyens. L’émeute est devenue une culture politique.
-Pourquoi des revendications des policiers, la demande politique (le départ d’El Hamel) prend -elle le dessus sur les demandes sociales ?
Toutes les corporations ont des revendications sociales, mais cette corporation est beaucoup plus complexe. On voit bien en filigrane un élément d’ordre politique qui se révélèra dans l’actualité des prochaines semaines.
-Qu’est-ce que cela dit de l’opposition politique ?
Après la victoire du président Bouteflika à un 4e mandat, une nouvelle dynamique politique, inédite, par ailleurs, s’est enclenchée. Des partis politiques, chefs de gouvernement et militants islamiques de l’ex-FIS qui cherchent à se refaire une virginité, tentent de s’organiser en une opposition politique. Mais cette opposition de tendance islamique n’a pas de programme politique. Son objectif immédiat est de s’opposer au clan présidentiel auquel chaque groupe ou dirigeant a fait allégeance à un moment donné. Ses membres étaient une clientèle loyale de ce clan, pour certains, durant un mandat, pour d’autres deux ou trois mandats.
Cette opposition issue du sérail est inoffensive. Il aurait été, par exemple, plus logique de voir cette dynamique se mettre en place pour demander l’application l’article 88 de la Constitution invalidant la candidature du Président pour incapacité à gouverner. Le tort de l’opposition est d’estimer que le clan présidentiel est tout le problème. En réalité, le clan présidentiel n’est qu’un problème parmi tant d’autres. Le DRS, le pouvoir occulte, est aussi un autre problème structurel. Cette opposition que chacun des chefs gouvernement tente de s’accaparer à son profit personnel, donne finalement une certaine légitimité au clan présidentiel, qu’il n’ a pas pu acquérir par les urnes. De ce point de vue, elle fait de la diversion pendant que le pouvoir la laisse « travailler » dans un cadre qu’il a lui-même défini, et qu’au niveau international, il peut se servir de cette opposition structurée et reconnue comme preuve de sa nature démocratique. »
-Pourquoi a-t-on l’impression que cette opposition n’arrive pas à s’émanciper des cadres fixés par le pouvoir. Par exemple, quand il dit «on ne manifeste pas», personne ne sort dans la rue. Or le propre de l’opposition n’est-il pas de s’affranchir de ces contraintes ?
Cette opposition ne peut pas s’émanciper du cadre établi par le pouvoir parce qu’elle fait partie du sérail. On assiste à une autre forme de lutte des clans pour s’accaparer des leviers de commandes de la distribution de la rente. Je le redis : certains membres de cette opposition ont été au pouvoir pendant plusieurs années, d’autres, deux à trois décennies ! Objectivement ils portent une part de responsabilité dans cette crise de légitimité. Les partis politiques de cette opposition ont bénéficié de quotas d’élus et de postes gouvernementaux. Ses membres bénéficient encore de rentes, passes droit et privilèges. Tout compte fait, cette opposition n’est pas crédible aux yeux des Algériens. Elle doit descendre dans la rue et s’impliquer dans les luttes si elle veut acquérir ses lettres de noblesse.
-La plus grande force de ce système ne tient-elle pas à sa capacité à mettre en face de lui -on le voit lors des négociations avec les syndicats, ou les consultations avec les partis politiques et la société civile- des contre-pouvoirs qu’il a lui-même créés, et qui, de fait, n’en sont plus vraiment… ?
La plus grande particularité du système algérien tient de sa capacité à atomiser les élites. Chaque groupe au pouvoir depuis 1962 jusqu’à nos jours a tenté de phagocyter toute action jugée préjudiciable à ses intérêts immédiats. A cette fin, il a mis en œuvre plusieurs mécanismes et techniques, répression physique, intimidation, cooptation, manipulation, postes honorifiques, passes droits et privilèges. En plus clair, la politique de la carotte et du bâton est utilisée à tous azimuts. La police politique est l’acteur clef de cette stratégie de pouvoir. Tout compte fait, le pouvoir a créé un vide abyssal autour de lui. Très arrogant et sûr de lui, il n’a pas jugé utile de créer des contre-pouvoirs salutaires pour l’intérêt national. «Qui n’est pas avec moi est contre moi» : l’allégeance doit être totale et absolue. A cette fin, il a créé autour de lui un monde virtuel, partis politiques, syndicats, baltaguis, associations, députés, sénateurs, PDG, journalistes… Tout ce beau monde se rencontre dans le grand bazar mais non pas dans le champ social. La crise des ressources humaines est plus terrible que la crise économique.
-En quoi le soulèvement de la police alimente votre théorie sur la crise de l’Etat sécuritaire ?
Après les manifestations des patriotes, des retraités de l’ANP, ce sont les policiers qui descendent aujourd’hui dans la rue ; demain probablement ce sera le tour des gendarmes, un département de l’ANP ou un autre. La crise de l’Etat sécuritaire a atteint son paroxysme. Pris entre deux contestations interne et externe, l’intelligence politique exige la négociation avec tous acteurs pour un consensus national. L’Algérie est à la veille d’un grand dérapage.
**Rachid Tlemçani
Professeur à l’université d’Alger III depuis 1984, Rachid Tlemçani a aussi enseigné dans plusieurs établissements à l’étranger, comme Georgetown University et Harvard University. Il a publié plusieurs ouvrages, dont State and Revolution in Algeria ; Etat, Bazar et Globalisation ou encore Elections et élites en Algérie. Il a aussi publié de nombreux articles dans des revues spécialisées comme Etudes internationales, Journal of Asian Studies.
*Mélanie Matarese*El Watan–vendredi 17 octobre 2014
**En finir avec le «sale boulot»
Cette fois-ci, c’est la protesta des policiers qui met à nu le pouvoir. Elle révèle aussi bien son incapacité à solutionner la lancinante question du M’zab – d’où est partie la révolte des hommes en bleu – que son incapacité à stabiliser les grands corps de sécurité du pays, dont le premier à en souffrir a été l’armée.
Celle-ci, rappelons-le, a dû subir dès 1999 de profonds bouleversements dictés non pas par un souci de performance, mais bel et bien par l’assouvissement par Bouteflika d’une vengeance tenace à l’égard d’un corps de sécurité qui l’a privé, en 1979, de la succession à Boumediène. L’armée perdit beaucoup en potentiel et en efficience, y compris dans sa partie renseignement, après le dépeçage du DRS opéré ces derniers mois.
De la police, le régime exigea dès le départ qu’elle fasse de la répression de toute contestation populaire, quelle qu’elle soit, la colonne vertébrale de son action. Pour ce faire, il mit à sa tête un général à poigne issu de la Gendarmerie nationale, renforça ses effectifs humains et ses moyens d’intervention. Toutes ces derniers années, la police se distingua par de violentes répressions : opposants politiques, avocats, aveugles, gardes communaux, etc.
Aucune fraction de la population n’y échappa dès lors qu’elle contestait l’ordre établi par le pouvoir politique. Le patron de la police inventa le concept saugrenu de «gestion démocratique des foules». La police finit par devenir un tampon entre les décideurs et la société, un rôle qui l’obligea à assumer toutes les erreurs et les contradictions politiques. La rue finit par devenir un lieu permanent de confrontation entre les policiers et les populations.
Le moment le plus dur fut la crise de Kabylie, au début des années 2000. La police paya les frais de l’aveuglement du pouvoir sur la question de l’amazighité. Le même scénario se reproduit au M’zab. En ne lui apportant aucune vraie solution politique, les autorités laissèrent pourrir le conflit communautaire. La région devint une poudrière et la police, dépassée et harassée, finit par craquer. Le détonateur fut le sang de policiers qui a coulé et, bien sûr, celui des habitants de la ville.
Les policiers ont décidé de franchir le pas – inédit depuis l’indépendance – en sortant dans les rues des grandes villes du pays, bravant leur obligation de réserve, exigeant, outre l’amélioration de leurs conditions de travail, le départ de leur patron et la mise en place d’un syndicat autonome.
S’il se trouve des voix qui crient à la manipulation politique, ce serait insulter ces milliers de jeunes policiers de souche populaire qui ne demandent qu’à vivre dans la dignité sociale et, surtout, ne plus faire de «sale boulot» qui les conduise à entrer en confrontation violente, souvent sanglante, avec les populations. Ce «sale boulot» fabriqué par des décideurs politiques. Au-delà des revendications socioprofessionnelles, c’est cela, le problème de fond. Il renvoie à la nature même du régime politique : antipopulaire et autocratique, opposant les Algériens entre eux, semant les germes de la discorde.*Par Ali Bahmane*El Watan–jeudi 16 octobre 2014
**Les policiers seront-ils au service du citoyen ?
L’onde de choc sur l’opinion publique de la manifestation organisée lundi à Ghardaïa par des policiers de la brigade antiémeute, qui sont au charbon depuis plusieurs mois dans cette wilaya secouée par de violents affrontements intercommunautaires, était perceptible, hier, dans les commentaires des citoyens.
Chacun y va de sa lecture de cet événement pour tenter de décrypter le sens apparent ou caché du message de ce mouvement de protestation pour le moins atypique, s’agissant d’un corps de sécurité régi par un règlement paramilitaire qui n’autorise pas la moindre incartade. Le communiqué de la direction générale de la Sûreté nationale, qui s’est empressée de minimiser la portée du coup de sang des policiers en le réduisant à des considérations socioprofessionnelles, n’aura pas convaincu beaucoup de monde.
Le mouvement de protestation des policiers, qui ont bravé l’interdit en sortant crier leur colère dans la rue, tout en mesurant les conséquences de leur action au plan disciplinaire, mais aussi et surtout les interprétations politiques fondées ou non qu’il a suscitées, apparaissait bien organisé et structuré, pour ne retenir que les slogans revendicatifs corporatistes proclamés lors de cette manifestation.
Manifestement, il ne s’agit pas d’un accès de fièvre passager qui aurait pu trouver, à l’évidence, une solution, si tel avait été le cas, dans le déplacement à Ghardaïa du premier responsable de la police, le général-major Hamel, et les engagements pris sur place de prendre en charge les préoccupations des policiers.
Non seulement la tension est toujours aussi vive dans les rangs des policiers contestataires de Ghardaïa, qui ont récidivé hier en organisant une autre manifestation à Berriane pour bien montrer que leur malaise est beaucoup plus profond, mais, bien plus, le mouvement semble faire tache d’huile et inspirer d’autres unités, à l’instar des policiers de Bab Ezzouar, à Alger, qui ont emboîté le pas à leurs collègues du Sud. La capitale a vécu, hier, une journée particulière.
Depuis les premières heures, les automobilistes ont été pris dans les nasses de bouchons infernaux comme la capitale en a rarement connu. Si la légitimité des revendications des agents en colère ne souffre aucune contestation pour les citoyens, qui mesurent le poids de la responsabilité des policiers en poste dans une région sensible comme Ghardaïa, transformée en poudrière, il reste à savoir pourquoi la voie du dialogue social interne à ce corps constitué n’a pas été exploitée comme cela aurait dû l’être, s’agissant d’une profession dont la discrétion et la discipline sont censées être des vertus premières.
Le journal El Watan a publié, il n’y a pas longtemps, une pétition d’officiers dénonçant la dégradation des conditions de travail et d’existence des policiers, les malversations et le fléau de la corruption qui rongent ce corps constitué. Cela a valu à notre journal un procès qui est toujours pendant au niveau du tribunal. Menacés de représailles, les pétitionnaires se sont rétractés et ont refusé de témoigner devant le juge.
Si dans la foulée de ce mouvement en apparence social, le corps de la police tant décrié pour ses méthodes répressives comme on l’a vu dans certains cas qui ont provoqué un buzz sur la Toile, se démocratise et se réforme pour être véritablement au service du citoyen et non du système, les policiers auront alors écrit, en ce mois béni, une nouvelle page dans la construction démocratique.*Omar Berbiche*El Watan– 15 octobre 2014
**5 leçons à tirer du soulèvement policier
Au-delà de la gravité du précédent et des images-chocs de policiers assiégeant un Palais présidentiel abandonné par son locataire, les manifestations des policiers antiémeute marqueront durablement le pays, la politique, les institutions et la société et mettent à nu la fragilité d’un Etat otage de luttes de clans.
1-L’appareil répressif s’est enrayé
«La gestion démocratique des foules», concept cher au général-major Abdelghani Hamel, vient de se casser les dents sur les pavés d’Alger, Ghardaïa, Khenchela et Oran. La projection massive de troupes antiémeute pour contenir la foule avec installation durable des policiers de l’URS sur place avait un coût exorbitant, selon les témoignages des policiers frondeurs : l’épuisement et les conditions d’hébergement. Aussi en cause : les règles d’engagement. La police a reçu l’ordre de ne pas employer la force ou les balles réelles, même en cas d’agression, comme ce fut le cas à Ghardaïa. D’un point de vue technique, la logique militaire de Hamel, qui s’appuie sur une endurance spartiate des forces de police, a vite épuisé ses ressources. D’un point de vue politique, l’engagement systématique des forces antiémeute pour pallier le déficit de gouvernance est décrié par les policiers eux-mêmes.
2-Les luttes de pouvoir piègent toute la vie politique et sociale
La logique occulte des luttes de pouvoir parasite toute analyse de l’actualité. Si tous les ingrédients sont réunis pour que les policiers, régulièrement mobilisés pour des crises depuis les émeutes de 2011 (campagne présidentielle, affrontements dans la vallée du M’zab), accumulent de la fatigue et des griefs contre leur hiérarchie. Cette crise inédite survient dans un contexte de tensions liées à la succession du chef de l’Etat, où le chef de la police est l’un des principaux protagonistes. «Hamel est un fidèle de Bouteflika et le dernier bastion sécuritaire à résister au DRS», souligne un conseiller d’El Mouradia, qui cautionne la thèse de la manipulation.
«L’instantanéité de ce mouvement montre qu’il est fomenté depuis un moment, sinon, comment expliquer que plusieurs régions aient aussi rapidement gagné Alger ?» affirme Mourad Goumiri, président de l’Association des universitaires algériens pour la promotion des études de sécurité nationale. Et d’ajouter : «Tout augure d’une révolution de palais.» Le leader du MSP, Abderrezak Makri, en est aussi persuadé : «On ne peut isoler ce qui ce passe avec les luttes des différentes parties du pouvoir. Ils sont en train de jouer avec le feu.» Conséquence directe : chaque initiative de la société civile se voit automatiquement discréditée par des lectures parfois paranoïaques, lui niant toute velléité d’autonomie et de maturité.
C’est la raison pour laquelle le MDS, tout en ne croyant pas à «une véritable insurrection au sein d’un corps qui n’a pourtant pas rompu la discipline républicaine aux pires moments du terrorisme et lors de la crise de Kabylie qui a duré 4 années», refuse de «prêter flanc aux thèses qui délégitiment la contestation en cours et évoquent une menace sur l’ordre républicain ou des luttes d’appareils qui mettraient en jeu la cohésion dans la gestion de l’Etat. Même si la santé de Bouteflika ravive, périodiquement, les spéculations les plus diverses.» Le régime est donc condamné à fonctionner, en raison de son déficit de légitimité et d’efficacité, en tant que sphère minée par la paranoïa qui le paralyse lui-même. Aucun responsable n’assumera un échec tant qu’il ne croira pas aux raisons objectives de cet échec l’attribuant à un «sale coup» de l’autre bord.
3-Il y a une distinction entre le pouvoir et l’état
Paradoxalement, ce sont des policiers antiémeute qui viennent de rappeler que l’Etat n’est pas le pouvoir, alors que le régime joue essentiellement sur l’amalgame entre les deux concepts afin de mieux s’auto-légitimer. Les compagnies d’URS révoltées tracent une ligne bien claire entre, d’un côté, leur mission de défense des institutions et de l’ordre public et, de l’autre, leur rejet de la mauvaise gouvernance au sein de la police et de la justice et les dépassements des «enfants de» et des nouveaux puissants. Ils disent clairement qu’ils ne veulent parler qu’au Premier ministre, évitent d’invoquer le Président absent, s’adressant ainsi à la machine exécutive et non pas aux représentants du Président absent. Ils s’adressent à l’administration centrale et non aux symboles du régime (même si la personne de Sellal, pour nuancer ce propos, représente malheureusement un Exécutif paralysé par le pouvoir présidentiel).
4-La formule du mandat Bouteflika ne marche plus
Certains commentateurs ont tenu à souligner la coïncidence entre la révolte des URS et la chute des prix du pétrole sur les marchés mondiaux sous la barre des 83 dollars le baril. Ce n’est pas anecdotique : par un concours de circonstances, le dispositif de la gestion du front social est en train de s’effriter : la carotte (les budgets consacrés à l’achat de la paix sociale) et le bâton.
5-La société civile est en train de se construire
A la fin des années 1980, en pleine vogue du réformisme du président Chadli, l’idée d’un syndicat de la police avait timidement vu le jour chez les patrons mêmes de la DGSN. Mais l’idée a vite été enterrée par les tenants du statu quo et le terrorisme. Aujourd’hui, c’est curieusement dans les corps de métiers les plus inattendus (imams, avocats…), les plus idéologiquement marqués, que la question de la représentation syndicale se pose avec acuité, réorganisant les corporations (même proches du régime) en forces de proposition indépendantes. C’est assurément une victoire pour le combat des syndicats autonomes qui ont imposé le syndicalisme hors-UGTA comme vecteur des luttes sociales. Une idée soutenue par Rachid Malaoui, président du Snapap : «Depuis l’Indépendance, la police est gérée par les militaires. Quand un agent souhaite partir à l’étranger, il doit demander l’autorisation à son directeur, qui est un militaire. La police doit devenir civile, comme en Tunisie ou en France, avec des droits (celui d’organiser des marches) et des devoirs (n’appartenir à aucun parti politique ni aucune centrale syndicale), et s’inscrire dans une logique de reconnaissance des droits fondamentaux.»**Adlène Meddi–El Watan– 17 octobre 2014
Les policiers dispersés par… d’autres policiers
Dernier sursaut de la démonstration policière entamée mardi : environ 150 policiers des Unités républicaines de la sûreté (URS) ont observé, hier, un sit-in devant le Palais présidentiel. Rassemblés vers 11h, ils ont fini par se disperser vers 16h sous la pression des services déployés autour du Palais. Pour sécuriser les lieux, un dispositif impressionnant a été dépêché à la Présidence.
De l’unité armée de la Garde républicaine aux agents de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) en passant par les éléments des Services de protection et de sécurité (SPS), El Mouradia était très protégé. La sortie médiatique du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, n’a pas convaincu les protestataires. Hier, ils ont déclaré à la presse n’avoir «signé aucun accord avec le Premier ministre et que toutes les discussions menées étaient verbales».
Pour tenter une médiation et convaincre les policiers protestataires de quitter les lieux et de gagner les bus préparés pour les transporter en dehors de la zone occupée, les autorités ont fait appel au chef de la sûreté de la wilaya d’Alger, appuyé par les divisionnaires de la Sûreté nationale. La présence permanente de la presse inquiétait aussi les services de sécurité, mobilisés pour empêcher les policiers de parler aux journalistes.
**(Bouzid Ichalalene)
* d’un côté, les classes pauvres et populaires, et de l’autre, les riches et les plus aisés.
**Au milieu, une classe intermédiaire qui retrouve son souffle
***Ils sont salariés dans le privé, fonctionnaires dans le public, cadres supérieurs, employeurs, commerçants ou exerçant une profession libérale, ils touchent entre 50 000 et 200 000 DA par mois et se considèrent tous comme faisant partie de la classe moyenne.
*Abus de pouvoir
point de vue…Une Algérie avec deux collèges
On prête à feu Kaid Ahmed, ministre du temps du président feu Houari Boumediene, d’avoir déclaré dans un discours «nous sommes au bord du précipice, nous allons faire un pas en avant» ! Il semble établi que cette prophétie s’est confirmée : aujourd’hui, la nation algérienne a fait un grand pas depuis !
Même les invétérés optimistes sont gagnés par le pessimisme présentement ! «En 2005, près de 340 milliards de dinars ont été dilapidés. En 2006, les enquêtes préliminaires dans des affaires de dilapidation de deniers publics ont évalué le préjudice à plus de 1 300 milliards de centimes. Dans le volet des abus de biens sociaux à des fins personnelles par des responsables d’entreprises ou de collectivités locales, les auxiliaires de la justice ont signalé la perte de plus de 2 000 milliards de centimes. Dans les banques, même constat. On se rappelle à peine les montants dilapidés : plus de 7 000 milliards de centimes à El Khalifa Bank, 3 200 milliards à la BNA, 4 000 milliards à la BCIA, 1 100 milliards à la BADR ou encore les 70 milliards d’Algérie Télécom. Il y a aussi le scandale de la Générale des concessions agricoles (GCA) dont les premières estimations font état d’un préjudice de 4.000 milliards de centimes» (quotidien la tribune 02/01/2010)
Et encore, on ignore les montants des scandales BRC, Sonatrach, l’autoroute Est-ouest et la pêche ! Et tout ceci, n’est que la partie visible de l’iceberg !
Qui sont ces individus qui ont fait main basse sur le pays, qui disposent de réels pouvoirs, qui profitent dans l’impunité totale des richesses nationales au détriment du peuple algérien et qui pratiquent le népotisme, la corruption et la prédation ?
Qui sont ces décideurs qui ont institutionnalisé et développé une économie rentière basée sur l’exploitation exclusive des hydrocarbures et ont, subséquemment, entravé le développement de l’agriculture et de l’industrie nous rendant totalement dépendant de l’exportation du pétrole et du gaz ?
Qui sont ces décideurs qui ont sinistré l’école et l’université, délité la médecine algérienne et l’administration et qui poussent à l’expatriation les milliers de cadres universitaires aux nombres desquels figurent 5000 médecins spécialistes?
Qui sont ces puissants qui ont institutionnalisé et pérennisé un système parasitaire et clientéliste, qui s’accaparent et s’approprient une richesse naturelle, patrimoine de tous les Algériens, qui transforment la rente pétrolière en réserve financière privée dans les banques européennes, et qui, souvent, jouissent de double nationalité, qui dilapident les deniers publics et mènent une politique de bazar qui compromet la souveraineté nationale ?
UNE ALGERIE AVEC DEUX COLLEGES
Qui sont ces Algériens ou franco-algériens, une minorité, qui disposent de plus de 50% de la richesse nationale générée par l’exportation du pétrole et du gaz, dont les familles sont installées en Europe, dont les enfants étudient dans les écoles françaises, qui se soignent dans les hôpitaux parisiens ?
Qui sont ces hommes, composant cette minorité algérienne, relativement pauvre à l’indépendance, qui ont pu se constituer, en moins de 50 ans, des fortunes parasitaires, pharaoniques et fulgurantes, sans accumulation de capital grâce à leur position hiérarchique et dont beaucoup jouissent de la nationalité française au détriment de 80% du peuple, contraint à une paupérisation croissante par la conjugaison de la rigueur économique, les dévaluations successives du dinars, l’inflation, la perte du pouvoir d’achat, les fermeture d’entreprises, le blocage de salaires, etc. ?
Ces artisans de la faillite économique algérienne, obnubilés par la surexploitation des gisements d’hydrocarbures au risque d’un assèchement des puits, méprisant l’Algérie et les Algériens, ont édifié une fracture sociale et institutionnalisé un pays avec deux collèges :
Le premier collège vivant dans l’opulence, bénéficiant de fortune ici et à l’étranger, de plusieurs logement ici et à l’étranger, de terres et de terrains, de prêts bancaires non remboursables, de voitures de service, de chauffeurs, aux études et aux soins de qualité en France, de l’accès aux dollars et bien sûr de l’impunité !
Un deuxième collège confronté au chômage, à la paupérisation, à l’insuffisance alimentaire et vestimentaire, au manque de logement, à la médiocrité de l’enseignement et de la formation ainsi qu’à l’insécurité sanitaire et qui subit la bastonnade quand il manifeste pacifiquement contre l’injustice quand bien même il serait médecin spécialiste !
Même les disparités régionales héritées du colonialisme n’ont pas disparu et certaines régions des Hauts Plateaux et du Sud demeurent en marge du développement additionnant sous équipement et taux de chômage élevé !
UNE MEDECINE A DEUX VITESSES
A l’instar de la wilaya de Saida, il existe plusieurs villes chefs lieux, disposant d’un seul établissement hospitalier confronté à une pénurie chronique de médecins spécialistes. Un demi siècle après l’indépendance, les populations de ces régions semblent condamnées à une sous médicalisation durable et à un risque sanitaire permanent alors que des milliers de médecins spécialistes, dévalorisés et méprisés par les décideurs, sont contraints à l’exil.
Bien que le profil épidémiologique évolue, que des maladies comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, le cancer et les accidents de la route soient en constante augmentation, que les besoins sanitaires s’accroissent à l’instar des autres wilayas et du reste du monde, les hôpitaux de ces agglomérations marginalisées sont confrontés à la pénurie chronique de praticiens spécialistes.
Comment peut-on parler de soins spécialisés quand l’hôpital ne dispose ni de réanimateur, ni de cardiologue, ni de neurochirurgien, ni de gynécologue, ni de spécialiste en radiodiagnostic, pour ne citer que ces spécialités d’urgence vitale.
Ce n’est pas les évacuations vers les CHU dans les ambulances non médicalisées sur des routes crevassées qui va réduire le taux des morts évitables des jeunes parturientes, des accidentés ou malades relevant de l’urgence et tout aussi jeunes !
Le service civil institué pour les seuls praticiens spécialistes qui consiste à contraindre les jeunes médecins nouvellement diplômés à exercer dans les établissements publics de ces wilayas déshéritées contre un salaire tout aussi déshérité a été, surtout, une source de démotivation professionnelle et de désordre hospitalier plutôt qu’une solution pour ces populations marginalisées. Quand le nouveau médecin spécialiste arrive, souvent il n’y a pas l’équipement, et le temps que ce dernier soit commandé et installé que, déjà, la durée du service civil arrive à son terme et le médecin s’en va s’installer dans le privé ou se faire muter vers une wilaya du Nord. Et c’est ainsi que des services médicaux et des unités se créent et se ferment au rythme du turn-over et au gré de l’arrivée et départ des médecins spécialistes.
Dès lors, faut-il prouver l’évidence et démontrer qu’il est contre productif de réaliser des hôpitaux comme s’il s’agissait de maisons cantonnières où les praticiens spécialistes répugnent à exercer pour des raison de qualité de vie et de salaire mais que la solution passe impérativement par la constitution et l’institutionnalisation d’un corps de médecins spécialistes de santé publique à plein temps et de carrière, convenablement rémunéré et considéré à hauteur de sa noblesse professionnelle, des difficultés de son art et de la responsabilité de ses actes ?
Faut-il, également, démontrer l’évidence que les cliniques privées, les laboratoires d’analyses médicales et d’anatomopathologie, les centres d’imagerie médicales, ne sont pas à la portées des salaires de l’ensemble des Algériens combien même ils seraient assurés sociaux et se font ponctionnés, chaque mois, de plus du tiers de leurs traitements et qu’à fortiori Europe-Assistance, les hôpitaux parisiens tout comme les cliniques de la capitale française ainsi que les clinique suisses sont l’apanage des algériens du premiers collège ?
De plus, à cette inégalité économique s’ajoute une inégalité régionale qui s’illustre par la répartition géographique des structures de soins et des praticiens médicaux. «La wilaya d’Alger, avec environ 8% de la population nationale, concentre 54% de l’effectif des praticiens spécialistes. Ensuite, 51,2% des praticiens spécialistes exercent dans le secteur privé. Enfin, Il est enregistré 01 médecin pour 318 habitants dans la wilaya d’Alger et 01 médecin pour 2.103 habitants dans celle d’Adrar» ( document du MSPRH Développement du système national de santé, stratégie et perspectives», élaboré, en mai 2001).
CONCLUSION
Il semble que Ce soit les mêmes responsables qui, hier, déclaraient que le socialisme de la mamelle est un acquis non négociable qui ont édifié un système économique rentier et parasitaire basé sur l’exploitation quasi-exclusive des hydrocarbures, transformant l’Algérie en un pays mono-exportateur dépendant à 99% des recettes du pétrole et du gaz, où la corruption s’est métastasée et où toute une faune de faux moudjahids, de faux enfants de moudjahids, de faux fellahs, de faux pécheurs, de faux investisseurs et de faux diplômés prolifèrent et coûtent des milliards à la nation.
Ces mêmes responsables dont beaucoup sont milliardaires en dinars, en euros et en dollars, sans mérite aucun, et grâce à l’accès à la rente pétrolière, parlent, aujourd’hui, d’équilibre économique, de rentabilité et de rigueur économique et intègrent le discours du FMI pour affirmer, toute honte bue, que la santé n’est pas rentable ! Mais alors, que diraient-ils du cinéma, du théâtre, de la littérature, de la poésie, de la peinture et de l’art en général qui ne possèdent aucune valeur d’usage ?
Bientôt ils pousseront la logique jusqu’au bout et décideront de ne s’occuper que de «l’Algérie utile» celle du pétrole et du gaz et larguer le reste du pays et du peuple à son triste sous développement !
D’abord, nous rappelons, modestement, que la finalité de la politique et de la gouvernance c’est de promouvoir le développement de l’Homme qui est présumé représenter le bien suprême dans une nation civilisée. Et comme les valeurs les plus précieuses de la personne sont la santé et la liberté, on comprend aisément que, ce n’est pas sans raison, que partout dans le monde civilisé le droit à la santé et la liberté sont les deux droits fondamentaux, inscrits dans la constitution qui conditionnent tout le reste.
Ensuite, une personne malade est, inévitablement, affaiblie physiquement et psychiquement mais, également et surtout, diminuée dans ses droits de citoyen et que la soigner : c’est la guérir ou la soulager et c’est, à fortiori, la rétablir dans sa dignité et dans ses droits !
Dès lors, tout un chacun peut comprendre pourquoi le niveau de santé, la qualité des soins et le statut du médecin constituent un baromètre des droits de l’Homme. Les malades ne sont considérés et les médecins valorisés que dans les Etats de droit et les pays respectueux de l’Homme et de ses droits fondamentaux.
Le mépris des médecins de santé publique dans notre pays n’a d’égal que le déni de citoyenneté pour les Algériens du deuxième collège ! – par Khadir Mohammed * Docteur. (Quotidien d’Oran.25.02.2010.)
Mais où est parti l’argent des retraités ?
On leur a promis une misérable augmentation de 11% pour 2013 et qui s’est avérée moins de 7% seulement
Le pétrole et le gaz coulent à flot, des centaines de tankers quittent les ports pétroliers algériens chaque jour en direction du monde entier, chacun chargé de 550 000 tonnes du précieux liquide, des pipes line acheminent le pétrole et le gaz Algériens au monde entier du levant au couchant et à 160 dollars le baril (1 baril= 160 litres ), c’est-à-dire 1 dollars le litre de pétrole brut. L’argent coule à flot jusqu’à en déborder du côté du grand Pacifique et de l’océan Indien lointain. Et l’Etat algérien de coutume gangréné par une corruption galopante se veut désormais état providence, il veut en faire profiter l’ensemble des citoyens du monde entier, il prend des mesures et distribue les richesses du pays tous azimuts.
Ces dernières années tout le monde a eu sa part de l’énorme gâteau algérien, les wilayas, les APC, les clubs de football, les ministères et surtout les travailleurs tous secteurs confondus, des rappels conséquents à la pelle allant jusqu’à atteindre les 100 millions de centimes sinon plus ont été remis aux heureux lauréats. L’Etat providence pense aussi à la Grèce, au Portugal à l’Espagne et en donne 5 milliards de dollars au pauvre F.M.I en banqueroute, puis en donne 2 milliards de dollars au pays africains et puis encore un milliard de dollars aux pays asiatiques. C’est très bien de faire le social du globe terrestre, mais je comprends, il s’agit beaucoup plus pour maintenir un pouvoir aux pieds d’argile en vie et pour attirer la sympathie des puissants de ce monde que de quelconques gestes humanitaires ou magnanimes.
Tout le monde a bénéficié et a profité de ces énormes richesses de l’Algérie y compris messieurs Rafik Khalifa, Chakib Khelil et les autres ripoux de l’autoroute, tous ont profité sauf les malheureux retraités, en arabe « Mouta-Qaidoun » (comprendre les morts-vivants) les biens nommés qui ne veulent pas crever. Même quand les décideurs pensent aux retraités c’est pour les trahir, les tromper et les escroquer. Une misérable augmentation de 10% en 2012 qui s’est avérée 4% seulement, une misérable augmentation de 11% en 2013 qui s’est avérée 7% seulement en faisant la règle de trois. Bref c’est de la pure tricherie et de la corruption morale. En Algérie il faut casser pour obtenir gain de cause et les malheureux vieillards retraités sont eux-mêmes cassés, ils ne peuvent rien casser et ne peuvent recourir à cette pratique. De 200 milliards de dollars de réserve, la part revenant de droit aux retraités Algériens s’élève à 10 milliards de dollars, chaque retraité doit bénéficier de 5.000 dollars c’est-à-dire 50 millions de centimes, soit un rappel de 50 millions revenant à chaque retraité s’est évaporé. Les retraités ont perdu toute confiance aux décideurs et à défaut d’un syndicat des retraités pour défendre leur juste cause et pour prétendre à une justice sociale, les retraités gardent l’infime espoir de voir s’instaurer un jour en Algérie un régime social, un idéal pacifique, semblable à celui prôné par le grand « Mazdak » pour bâtir un nouvel ordre social, tous les mêmes, tous pareils.
En attendant le retour de ce « prophète » légendaire, les retraités d’aujourd’hui encore en vie réclament l’équité et se posent la question que tout le monde se pose, mais qui a volé l’argent des retraités ? *Lematin.dz-24 juin 2013.
**Bentabet Mohamed, un retraité algérien spolié de ses droits
*Soins à l’étranger pour les fortunés, la mort pour les pauvres !
Alger- une chance sur un million pour qu’une personne pauvre bénéficie de soins à l’étranger. Peut-être moins puisqu’il est impossible qu’on puisse bénéficier de ce privilège si on ne possède pas de solides relations avec tel ou tel haut responsable ou professeur, membre du comité chargé de l’attribution de ce visa pour la vie.
Si on ne rempli pas ce critère, alors il vaut mieux s’en remettre à Dieu et…à nos médecins et nos établissements (in)hospitaliers, comme ça a été le cas pour la malheureuse fillette Alia, décédée pour cause de refus, par le fameux comité, de lui permettre des soins outre-mer. La pauvre Alia est morte sous les yeux de l’équipe médicale impuissante du CHU Nefissa Hamoud.
Tellement de cas pareils à celui de la petite Alia, tellement de malades en détresse se sont retrouvés, et se retrouvent obligés de se résigner, baisser les bras et attendre la mort lente ou rapide, pour en finir avec la souffrance ; malgré que ce (privilège) soit aussi un droit à cette frange de la société, à l’instar des cancéreux qui meurent tout les jours pour cause de ne pas avoir été pris en charge, alors que ceux qui disposent d’argent, de pouvoir et de relations, profitent, eux et leurs familles de soins en France ou en Suisse même si certains cas ne nécessitaient pas le déplacement à Paris ou Lausanne.
Un chef de service bénéficie de soins à l’étranger pour une petite hémorragie à l’estomac
Selon le professeur Rayane, citant des cas de personnes ayant bénéficié de soins à l’étranger alors que leurs cas étaient sans gravité, un chef de service d’un CHU à Alger, a bénéficié d’une prise en charge en France pour une simple hémorragie à l’estomac. Celui-ci a passé trois jours à l’hôpital George Pompidou alors qu’il aurait pu être soigné en Algérie.
Visa pour la France : soins et…tourisme!
Selon notre interlocuteur, les personnes qui bénéficient d’une prise en charge pour des soins à l’étranger, y vont souvent accompagnées d’une personne, un proche, ce qui leur permet de bénéficier d’un visa et d’un séjour touristique aux frais de l’Etat.
Il y a même des binationaux qui bénéficient de prises en charge pour se faire soigner en France, utilisant leur nationalité algérienne pour pouvoir en profiter. (Ennahar/10.11.2011.)
**Pourquoi les soins à l’étranger ne profitent qu’aux privilégiés du système ?
*Les explications et les doutes de Mahmoud Boudarène.Psychiatre et Docteur en sciences biomédicales
Tandis que les dossiers de malades souffrant de pathologies non soignées en Algérie sont rejetés par la Cnas, d’autres ayant de petits bobos bénéficient d’une prise en charge à l’étranger. Eclairage
La sécurité sociale est un droit pour tous les Algériens. Malheureusement, on constate que de plus de plus de malades nécessitant un transfert à l’étranger ne sont pas pris en charge par la Caisse nationale (CNAS), et ce, même s’ils souffrent de maladies qui ne sont pas soignées dans notre pays. Qu’en pensez-vous ?
Ce n’est pas la sécurité sociale qui est un droit, c’est l’accès à des soins de qualité qui l’est. Je crois que c’est comme cela qu’il faut appréhender ce problème. Je voudrais rappeler que la Constitution algérienne, par son article 54, «garantit la protection de la santé pour tous les citoyens» et, que par son article 67, elle impose à l’Etat «à prendre en charge gratuitement les problèmes de santé du citoyen». Les soins doivent être donnés gratuitement quelles que soient les circonstances. Autrement dit, si pour une raison ou une autre les soins ne peuvent pas être prodigués dans nos hôpitaux, le transfert à l’étranger est dans ce cas un droit pour le malade et une obligation pour l’Etat.
-Pourquoi cela ne se concrétise-t-il pas sur le terrain ?
Je considère, en ce qui me concerne, que les pouvoirs publics algériens violent systématiquement la loi en ne mettant pas, justement, tout en œuvre pour donner les soins indispensables à nos concitoyens malades du cancer, par exemple, en particulier ceux qui nécessitent des cures de radiothérapie. Lesquelles cures, chacun le sait, ne sont pas accessibles pour tous dans notre pays. J’ai bien conscience qu’il n’est pas évident d’envoyer des milliers de malades à l’étranger pour des cures de ce type. Pour autant, la loi le commande et l’Algérie en a les moyens financiers… Une violation flagrante de la loi et une non-assistance à personne en danger. Et, je ne pense pas faire dans la surenchère en posant le problème en ces termes. Vous pouvez constater que nous sommes en dehors du cadre de la sécurité sociale, cet organisme étant simplement un prestataire de service. Si la loi est respectée, les caisses n’ont pas d’autre choix que de payer. Après tout, elles ne feront que remplir la part du contrat qui les lie à leurs adhérents ou plutôt à leurs cotisants.
-Dans quel cas peut-on accorder ou non un transfert à l’étranger ?
L’accord pour un transfert à l’étranger doit se faire sur les mêmes critères que ceux qui doivent prévaloir pour accéder aux soins dans des structures de santé spécialisés ou de haut niveau d’excellence. Si la polyclinique de proximité ne peut pas prendre en charge la santé du citoyen, parce que celui-ci nécessite des soins spécialisés, il doit pouvoir accéder rapidement à une structure de santé qui dispose des compétences adaptées à son cas. Si sa maladie ne peut pas être soignée dans son pays, la loi — je le répète — oblige les pouvoirs publics à mettre tout en œuvre pour sauvegarder sa santé. Il doit donc bénéficier d’une prise en charge à l’étranger si c’est là l’ultime solution. Un traitement qui doit s’appliquer à tous de la même façon.
-De quoi souffre notre système de santé en matière de prise en charge à l’étranger ?
Notre système de santé est victime de son obsolescence et de la démagogie qui caractérise la politique globale de santé. La médecine est, dans les textes, gratuite mais dans la réalité de nos concitoyens malades, elle ne l’est pas. Je crois que c’est en ces termes qu’il faut poser le problème. Notre système de soins, la médecine gratuite, a montré ses limites et elle ne dispose pas des moyens financiers indispensables pour être à la hauteur de ses ambitions et répondre correctement aux besoins de santé de la population. Sous le fallacieux prétexte que le secteur de la santé n’est pas rentable, les pouvoirs publics ne donnent pas les moyens de sa politique à la gratuité des soins. Le coût de la santé n’a pas été réévalué depuis le milieu des années 80, alors que l’environnement économique national a totalement changé et que le coût global de la vie a été multiplié par quinze. Le budget de la santé pour l’année 2012 est de 405 milliards de dinars, soit 11 250 dinars par personne, 106 euros. En 2013, le budget a été réduit à 307 milliards de dinars, soit 8528 dinars par personne, 80 euros.
A titre d’exemple, la dépense de santé par habitant en France est de 3430 euros environ. Voilà pourquoi le système de soins algérien est à bout de souffle et que les structures de santé publique n’offrent plus une médecine de qualité à tous les citoyens. A tous les citoyens, je le précise bien, car comme pour la prise en charge à l’étranger, l’accès à des soins de bonne qualité est encore possible dans notre pays pour les privilégiés. En effet, tout le monde ne peut pas prétendre à un scanner ou une IRM, ou encore à des examens biologiques spécifiques dans nos hôpitaux, mais certains favorisés y ont accès aisément. Toujours les mêmes. Quant au citoyen ordinaire, il doit pour cela s’adresser à la médecine libérale contre monnaie sonnante et trébuchante… avec des taux de remboursement par la sécurité sociale dérisoires, parce qu’encore figés aux années 80.
-Certaines personnes aux contacts «haut placés» peuvent bénéficier d’une prise en charge à l’étranger, d’autres ont accès à ce privilège du fait de leur rang social ou de l’influence qu’ils ont. Une réalité ?
Vous avez raison de souligner cela. Les soins à l’étranger sont servis aux privilégiés du système politique qui règne dans le pays depuis le recouvrement de notre indépendance. Une injustice. Pourtant, la loi algérienne est bien faite. Elle ne fait aucune différence entre les citoyens pour l’accès à des soins de qualité. Que l’on soit un citoyen lambda, «un zaouali», ou que l’on soit ministre, ou encore président de la République, l’Etat algérien, faut-il le rappeler «met en œuvre tous les moyens destinés à protéger et à promouvoir la santé…». Nous ne sommes pas dans ce cas de figure, et ce n’est un secret pour personne que les prises en charge à l’étranger sont attribuées sans retenue pour certains et que les enfants gâtés du pouvoir ont accès à ces prestations, même pour des petits bobos de rien du tout. Quant aux autres malades… Je ne peux m’empêcher de penser, à nouveau, à tous nos concitoyens malades du cancer et qui sont condamnés à mourir dans l’indifférence des pouvoirs publics parce qu’ils ne peuvent pas bénéficier d’une prise en charge pour recevoir les cures de radiothérapie qui leur sont nécessaires. Un scandale national, une honte pour notre pays.
-Comment expliquer l’impossible accès, dans notre pays, à des soins de qualité ?
Comment peut-on expliquer le refus qui a été signifié à cette petite fille d’Aghribs ou encore à cet enfant de Larbaâ Nath Irathen qui présentent, l’une et l’autre, des maladies qui ne peuvent pas être soignées en Algérie. Qu’on ne vienne pas nous dire qu’il s’agit de pathologies qui ne peuvent bénéficier de toute façon d’aucun soin possible nulle part ailleurs. Peut-on en réalité évoquer ce problème de prise en charge à l’étranger sans prendre en considération la nature inique du régime qui nous dirige ? Une gouvernance désastreuse, faite de gabegie, d’injustice et de corruption… et dans la santé il y a tout cela. L’impossible accès, dans notre pays, à des soins de qualité ou encore à une prise en charge à l’étranger est le condensé de tout cela.*El Watan-20.03.2014
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**Bir Mourad Raïs :
Les épouses et enfants de responsables en tête de liste des bénéficiaires de locaux
Les postulants aux cent locaux de la comune de Bir Mourad Raïs se sont fait délivrer l’acte de non-affiliation à la CNAS ou à la casnos sans problème.
L’affichage de la liste additionnelle des bénéficiaires de locaux à usage professionnel de la commune de Bir Mourad Raïs a suscité un grand étonnement parmi les postulants. La raison : des personnes y figurent alors qu’ils n’y ouvrent pas droit.
Des personnes ne devaient pas figurer sur la liste. Si certains travaillent déjà, d’autres ne sont même pas résidentes de la commune. «Le fils du premier vice-président qui travaille à la wilaya déléguée, l’épouse du deuxième vice-président n’habite même pas le territoire de la commune. Le fils du troisième vice-président exerce déjà comme dentiste dans un établissement hospitalier. Quatre avocats agréés à la cour, la fille d’un haut gradé de l’armée, ou encore la deuxième épouse du responsable de la kasma FLN de la commune sont également sur la liste, alors qu’ils ont d’autres occupations. Le cahier des charges pour bénéficier des locaux est pourtant
clair : il ne peut bénéficier qu’aux jeunes chômeurs non affiliés à la Casnos ou à la CNAS», assure une source à l’APC.
Les jeunes recalés de la liste finale soupçonnent l’existence des complicités à tous les niveaux. «Les postulants se sont fait délivrer l’acte de non-affiliation sans problème. La CNAS et la Casnos octroient la non-affiliation à des gens qui ont déjà un boulot. Le dépôt des dossiers de candidature se fait après au niveau des agences de l’Angem, de l’Ansej et de la CNAC. Ces agences d’aide aux jeunes chômeurs n’y ont vu que du feu. Tout ce beau monde doit être poursuivi pour faux et usage de faux», suggère un postulant qui a vu son nom «rayé» de la liste finale. La commission chargée de la vérification du dossier au niveau de la wilaya déléguée de Bir Mourad Raïs est épinglée : «Les membres de la commission ont agi comme une secte en acceptant les dossiers tels qu’ils ont été présentés, sans vérifier la véracité des dossiers de candidature. L’essentiel est de plaire aux gros bonnets», s’étonne un ancien élu.
D’autres griefs sont retenus contre les responsables chargés de la confection de la liste. «L’affichage des listes s’est fait en deux temps. La première liste de 48 locaux a été affichée il y a presque une année, la deuxième de 52 noms a été affichée mardi dernier, assure une source à l’APC de Bir Mourad Raïs. Un tel procédé aurait paru normal si ces locaux ne sont pas dans un même bloc. Les services de l’actuelle wilaya déléguée ont des arrière-pensées. Leur souci, c’est d’en faire bénéficier les enfants des élus et quelques privilégiés de la commune, sans susciter la suspicion chez les chômeurs recalés.»Les protestataires réclament l’annulation de la liste et des poursuites judiciaires contre les concernés et leurs complices, «nombreux dans l’administration et dans les organismes chargés de proposer la liste à la daïra.»
Contacté hier, le P/APC de Bir Mourad Raïs, Abderrahmane Habik, plus conciliant, affirme que la liste n’est pas définitive. «Le dépôt des dossiers se fait au niveau des agences ; nous, on étudie seulement les dossiers suivant les besoins de la commune. Maintenant, s’il s’avère que les bénéficiaires, dont certains sont fils d’élus, n’ont pas le droit de figurer sur la liste, on les enlèvera», se contente de dire l’élu sans trop convaincre. «L’APC et le chef de daïra actuel sont au courant de la situation matérielle des bénéficiaires. Ils ne peuvent leurrer personne. Même la rumeur sur la démission du P/APC est une diversion pour occuper les gens», assurent les protestataires qui menacent de bloquer le siège de la commune. Selon une source à l’APC, les gens de Tixeraïne ont bloqué, en fin de semaine, la route pour empêcher le 3e vice président de se rendre chez lui. «Les résidants de Tixeraïne sont contre cette liste où figurent les enfants et les proches des responsables. La wilaya doit sévir et des têtes doivent tomber. Les locaux du Président sont les biens des jeunes chômeurs, pas des gros bonnets», lâche un résidant de la commune, qui s’étonne que l’opération soit faite dans les «salons tapissés de la daïra». (El Watan-19.06.2011.)
**Réaction d’un internaute:
mehdi ….Toute l’Algérie fonctionne comme ça malheureusement. Regardez ce qui se passe à petite échelle, alors imaginez ce qui se passe dans les hautes sphères chez les généraux, les ministres et chez le président.
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En Algérie, quand on est la femme d’un magistrat influent, on est au-dessus des lois !
*Cela s’est passé à Alger et en 2103. A Ben Aknoun, dans la banlieue d’Alger, les citoyens ont assisté à une scène extravagante à la suite de laquelle ils compris que dans leur pays la loi ne s’applique pas à tout le monde. Les dirigeants et leurs familles demeurent au-dessus de la loi et personne n’ose les contrarier dans ce domaine. Preuve en est, la femme d’un magistrat influent s’est permise de bloquer la circulation routière pendant près d’une heure au niveau du carrefour de la Faculté des sciences politique et de l’information (‘ITFC) à Ben Aknoun.
Cette femme « ne voulait pas reculer pour céder le passage devant un bus de l’Étusa, malgré les réclamations de dizaines, voire de centaines de citoyens bloqués dans et autour du carrefour », rapporte à cet effet le quotidien Liberté dans sa rubrique « Le Radar ». Le plus étonnant dans cette affaire est que mêmes les forces de l’ordre n’ont pas osé obliger cette femme à libérer la voie pour permettre à la circulation routière de reprendre sa fluidité. Pis encore, »la jeune dame a menacé ses interlocuteurs de représailles de la part de son époux qui serait juge ». Un policier présent sur les lieux a reconnu tout bonnement qu’il ne peut pas risquer « sa place » ! »Son mari doit être quelqu’un d’important, donc, désolé, je quitte les lieux », a-t-il avoué devant des citoyens médusés et bouleversés par une tel abus de pouvoir.
En Algérie, il suffit donc d’être la femme d’un personnage influent de l’Etat pour passer outre les lois et faire déguerpir les policiers. Ces derniers bombent facilement le torse lorsqu’ils ont affaire à des citoyens ordinaires qui n’ont ni le bras long ni des proches au sommet de la hiérarchie. Ces citoyens, bien sûr, ne font pas pas peur aux forces de l’ordre puisqu’on peut leur fait subir, sans aucune gêne, les plus profondes des injustices…*A-F. 28.03.2013.***Réaction d’un internaute: exacte monsieur Omar mais laissez moi vous dire une petite chose le corps aussi noble de la DGSN a été détruit et inhumé par feu TOUNSI Ali il a écarté les meilleurs cadres de cette institution qui n’ont jamais voulu marcher dans ses combines - il a dissout l’office national de répression du banditisme chateauneuf le fer de lance de la police judiciaire algérienne du fait qu’il avait une compétence nationale et j’en passe – je ne veux pas trop m’étaler car cela me prendrais à écrire des bouquins et des bouquins sur TOUNSI Ali et consorts du fait que cet énergumène a pris par la force des choses LA DGSN comme entreprise familiale – avant de clôturer je me dois de vous rajouter aussi » ALLAHOU MA ATHERIBE ATHALIMINE BI THALIMINE WA AKHEROUJENA MINE BAYENIHIME SALIMINE » et c’est à la fin que l’on regrette la fin alors que la logique veux que tout à une fin – ALLAHOUMA AREZOUKENA HOUSSENE ELKHATIMA – amicalement
**Quand l’immunité parlementaire nourrit l’abus de pouvoir
Une nouvelle agression. Un nouveau scandale. Une députée a osé, au nom de l’immunité parlementaire, gifler une avocate devant le tribunal d’Annaba.
Le fait aurait pu passer inaperçu. Mais la vigilance de certains journalistes, alertés par des militants politiques, a fait sortir cette information, qui aurait pu finir dans les colonnes des faits divers vite oubliés, au grand public.
Le fait est donc suffisamment grave pour susciter des réactions des militants des droits de l’Homme et déclencher la désapprobation d’une partie de l’opinion publique. Parce qu’il faut le dire avec autant de clarté que d’avantage de fermeté : Si la bonne députée n’a pas usé des avantages de sa fonction (« j’ai l’immunité », disait-elle), il n’y aurait qu’un banal litige qui pourrait être réglé dans un petit bureau de l’inspection de travail.
Au-delà de cette affaire, il s’agit d’évoquer ici la problématique de l’immunité parlementaire. Car, au nom de cette disposition qui permet aux parlementaires de se munir d’un parapluie leur évitant toute poursuite judiciaire pendant leur mandat, même s’ils commettent des actes de violences.
Dans un passé récent, des cas de meurtres, dont sont rendus coupables des députés, ont été portés sur la scène publique. Des députés ont tué des citoyens. Ils n’ont jamais été poursuivis, même au terme de leur mandat. Certains se sont même fait élire comme élus locaux. Ils sont devenus intouchables ! Même lors que la levée de l’immunité parlementaire a été réclamée, elle n’a jamais été suivie d’effet.
Des voix se sont élevées, depuis, pour réclamer la suppression de l’immunité parlementaire et limiter son champs d’application aux seuls actes politiques que le parlementaire est appelé à accomplir. Pour le reste, il ne faut surtout pas que ceux qui sont sensés protéger les citoyens en deviennent ses premiers agresseurs.( A-F.02.02.2013.
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