L’empire des scandales et des échecs.1

*une politique économique désinvolte et irresponsable a mené le secteur public économique à la ruine 

Après les Fonds de Participation, les onze Holdings publics et les cinq méga-holdings dissous respectivement en 1997, 1999 et 2003, c’est au tour des SGP de faire les frais d’une politique économique désinvolte et, à bien des égards, irresponsable qui a mené le secteur public économique à la ruine et, circonstance aggravante, avec des sommes faramineuses englouties dans de vaines tentatives de remises à flots.

Les politiques économiques de pratiquement tous les gouvernements qui se sont succédé à la tête de l’Etat (exception faite de celui de Mouloud Hamrouche), ressemblent à s’y méprendre à un jeu de legos consistant à faire et défaire un ensemble de pièces jusqu’à l’obtention de la configuration finale souhaitée. Mais si pour ce jeu on connaît d’avance et avec précision l’objectif à atteindre, le flou est, par contre, total s’agissant des redéploiements imposés périodiquement aux entreprises publiques. Toutes les réorganisations opérées sans exception ont, en effet, été présentées par le gouvernement qui les a conçues comme la panacée pour remettre sur rail le secteur public économique, mais aucune n’a survécu au gouvernement suivant qui les remettra en cause au nom des mêmes objectifs (rationalisation de la gestion, meilleures performances productives, consolidation du tissu industriel, etc.).

Les réformes entreprises à la fin des années 80’ par les gouvernements Merbah et Hamrouche avaient bien tenté de soustraire ces entreprises de leurs tutelles ministérielles et de donner à leurs dirigeants une large autonomie de gestion, mais les espaces de liberté qui leur furent un temps accordés ont, malheureusement, été progressivement récupérés, au gré des trois dernières restructurations. La réforme que l’on se prépare à mettre en œuvre consistera remettre toutes les entreprises aujourd’hui gérée par les SGP sous la coupe des ministères.

Il est en effet question que les EPE constitueront ou intégreront des sociétés de groupes passent sous l’autorité directe des ministres sectoriellement compétents qui désigneront leurs cadres dirigeants et dicteront les missions et les objectifs à atteindre. S’il est contestable à bien des égards, ce choix politique a au moins le mérite de la clarté. Il met définitivement fin au mythe de l’autonomie de ces entreprises qui n’ont, en réalité, jamais cessé de subir les injonctions sournoises ou ouvertement déclarées, des pouvoirs publics et, notamment, des administrations centrales.

Mais à la différence des précédentes réorganisations, celle qui se prépare pèche par son opacité, ses arrière-pensées et ses non-dits. Personne, en dehors de ceux qui ont conçu cette énième réforme du secteur public marchand, n’est en effet en mesure d’expliquer les raisons de cette nouvelle restructuration organique et, encore moins, le bien-fondé de ce retour à l’économie administrée qui avait pourtant beaucoup nui aux sociétés nationales dans les années 70’ et 80’.

A travers les témoignages de quelques hauts responsables, de nombreux cadres et simples employés que nous avons pu recueillir, il paraît bien évident qu’un gros malaise couve dans les SGP avec lesquelles nous avons pris contact. Si les cadres dirigeants sont parfaitement informés de la dissolution de leurs institutions (certains parlent même de suppression sans formalités de liquidation) et de leurs mandats de membres de directoires qui prennent fin le 31 décembre 2014, ils ignorent par contre tout du sort qui sera réservé à leurs carrières.

L’inquiétude est encore plus forte pour les plus âgés d’entre eux qui craignent d’être admis à une retraite à laquelle ils ne sont pas préparés ou qu’ils ne souhaitent pas. Ils considèrent qu’ils ont parfaitement accompli leurs missions, telles que les gouvernements les leur avait confiées à travers le Conseil des participations de l’Etat (CPE) et que si reproches on doit leur faire, il faudrait les adresser aux autorités politiques qui n’ont jamais eu à leur égard, ni à l’égard du secteur public économique, une vision claire.

«Jusqu’en 2009, nous étions officiellement chargés de la privatisation et du partenariat avec les entreprises étrangères, avant d’en être brutalement déchargés et contraints d’abandonner tous le projets que nous avions patiemment élaborés avec des partenaires étrangers, qui ne nous ferons sans doute jamais plus confiance», nous affirme avec dépit un de nos interlocuteurs. Ces cadres dirigeants de SGP ont le mérite de maîtriser parfaitement la gestion très complexe des sociétés par actions et il serait de ce fait très mal avisé de s’en séparer tant que nos EPE garderont le statut de SPA.

Les cadres et personnels d’exécution avec lesquels nous nous sommes entretenus sont, quant à eux, dans un total désarroi. Leur avenir professionnel immédiat est subitement devenu incertain et, bon nombre d’entre eux nous ont même fait part de harcèlements qu’ont commencé à exercer sur eux certains responsables de directoires pour les contraindre à démissionner, avant même que les redéploiements ne deviennent effectifs. Ces derniers ignorent si la dissolution des SGP sera suivie, comme ce fut le cas pour les ex-Fonds de participation et holdings publics, d’une opération de liquidation confiée à un commissaire aux comptes qui se chargera, personnellement, du transfert des actifs et du personnel des SGP vers les Groupes relais, ou tout simplement d’une fermeture d’entreprise, non sujette aux formalités de liquidation imposées par le code du commerce à toutes les SPA ayant fait, pour diverses raisons, objet de dissolution.

Le climat anxiogène qui prévaut dans ces institutions qui gèrent une part considérable d’entreprises publiques économiques n’est, à l’évidence, pas du tout propice au travail et à la sérénité. L’ambiance délétère provoquée par l’incertitude des lendemains va, à l’évidence, accentuer l’immobilisme qui nuit déjà très fort au secteur public économique. L’attentisme et le désœuvrement promettent de durer tout le temps que durera la mise en œuvre effective de cette nouvelle organisation dont les acteurs concernés en premier chef (cadres et travailleurs des SGP et Groupes) savent malheureusement peu de choses. C’est, encore une fois, l’économie algérienne qui en paiera les conséquences.*Nordine Grim-El Watan-03/11/2014

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**le gasoil importé est revendu 10 fois moins cher par l’Algérie

 l’Algérie a « importé pour 3,5 milliards de dollars de gasoil à plus d’un dollar le litre

Augmenter l’exploitation des champs d’hydrocarbures ne contribuera en rien à compenser la chute des revenus des exportations pétrolières (35 milliards de dollars d’ici la fin de l’année 2015), a estimé, lundi, l’ancien PDG de Sonatrach, Abdelmadjid Attar.

abdelmadjid attar

S’exprimant sur les ondes de la radio nationale, Attar a soutenu  qu’une telle perspective, ne fera que mettre en danger les réserves de brut existantes et la sécurité énergétique du pays.

Pour l’ancien PDG de Sonatrach, il n’ y a  pas lieu  de parler de crise énergétique en Algérie mais une « crise de diversification de l’économie et des opérateurs » qu’il est impératif d’impulser.

Il a relevé que c’est l’augmentation constante de la consommation intérieure en produits énergétiques qui pose problème.

Attar a, dans le même sillage, souligné que la demande  énergétique nationale « est en train d’évoluer beaucoup plus rapidement que les capacités de nos réserves d’hydrocarbures ».

A en croire Attar, tout ce qui pourrait être découvert et produit dans les années à venir « servirait à peine à couvrir la consommation intérieure » de ces produits.

Pour lui,  l’alternative est à rechercher dans les énergies renouvelables, tout en relevant que l’Algérie accuse du retard dans ce domaine qui est impossible de rattraper avec la crise actuelle.

Par ailleurs, abordant la consommation effrénée de carburant, Attar l’a qualifiée d’une « catastrophe » en faisant remarquer que l’Algérie a « importé pour 3,5 milliards de dollars de gasoil à plus d’un dollar le litre revendu  en Algérie à sept ou 10 fois moins cher ».*Par Mourad Arbani | 21/09/2015 |

**Le système n’a jamais encouragé les vrais compétences et ceux qui travaillent réellement

** des années d’assistanat pour les bras cassés 

Est-il facile de réhabiliter la valeur du travail maintenant?

Le gouvernement, qui s’est contenté depuis de longues années de distribuer la rente pour acheter la paix sociale, semble découvrir aujourd’hui que les « Algériens ne travaillent pas suffisamment. »

Mettre un terme à des années d’assistanat ! C’est le chantier titanesque auquel veut, semble-t-il, s’attaquer le gouvernement. Baisse des recettes pétrolières oblige, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, invite les Algériens à changer «leur mentalité et leur regard sur le travail». S’exprimant, dimanche dernier à l’ouverture d’une rencontre organisée par le CNES sous le thème «Défi de la résilience à l’exigence de l’émergence de l’économie algérienne», il affirme qu’ «il y a une différence entre partir au travail et aller travailler».

Les Algériens doivent retrouver, selon lui, la vraie valeur du travail pour contribuer à «l’effort national» visant à atténuer les effets de la crise financière actuelle. Est-il facile de réhabiliter la valeur du travail en Algérie ? Quelle sera la recette du gouvernement ? La solution magique n’existe certainement pas. Et ce n’est pas une sinécure. Et pour cause, les tenants du pouvoir ont réussi, en l’espace de quelques années, à créer une société d’assistés, où les gens, attirés par le gain facile, fuient le travail et abandonnent les métiers. Surtout depuis les émeutes de janvier 2011.

Craignant l’arrivée des effets du Printemps arabe en Algérie, le chef de l’Etat et ceux qui l’entourent se sont précipités à annoncer des mesures socioéconomiques destinées aux jeunes chômeurs ; des facilités pour l’obtention de crédits dans le cadres des dispositifs Ansej, CNAC et Angem, ainsi que des recrutements massifs de jeunes dans des postes d’emploi «fictifs».

Suite à cette décision, des centaines de jeunes se sont rués vers les agences Ansej pour obtenir des milliards de dinars qui leur ont permis beaucoup plus à mener une vie de riches qu’à créer des entreprises viables. Certains d’entre eux ont, comme par miracle, la possibilité inespérée de rouler carrosse, sans pour autant trimer. En contrepartie de cette «générosité», les tenants du pouvoir ont gagné la paix sociale qui leur a même permis de valider tous leurs projets politiques, y compris un quatrième mandat pour un Président impotent.

Croyant que les prix du pétrole ne baisseraient jamais et que cette ressource est éternelle, les responsables du régime défendent même ostentatoirement cette distribution de l’argent public. D’ailleurs, le même Abdelmalek Sellal qui appelle aujourd’hui à «travailler plus», défendait, durant la campagne électorale pour la présidentielle de 2014, l’octroi de crédits aux jeunes, même s’ils en font un usage autre que la création d’entreprises. Bien sûr, son objectif était de convaincre les jeunes à voter pour le candidat dont il était le représentant, mais sa déclaration laisse des traces.

Elle est perçue comme un encouragement à la paresse des jeunes désœuvrés et une dévalorisation du travail pour les gens qui triment dans les chantiers et les champs. De plus, l’émergence, ces dernières années, de nouveaux riches ayant acquis leurs biens d’une manière douteuse a accentué la dévalorisation du travail. Voyant, autour d’eux, des individus qui sont devenus richissimes du jour au lendemain, des milliers de fonctionnaires sont découragés.

Et en guise de protestation contre cette injustice, ils se mettent à tricher dans l’exécution de leurs tâches. C’est ce même état d’esprit qui a conduit, à la fin des années 1980, à la destruction des entreprises publiques. Le même scénario se reproduit aujourd’hui. Il sera donc difficile de remettre l’Algérie au travail…*Madjid Makedhi/ el watan/ mardi 22 septembre 2015

***Conséquences de la désorganisation du secteur

La spéculation sur le marché des produits agricoles règne en maître

Succession de crises dans différentes filières, instabilité des rendements  agricoles, forte dépendance vis-à-vis des importations,  déconnexion avec l’industrie agroalimentaire et absence de circuits de distribution sont autant d’éléments  qui illustrent la désorganisation de l’agriculture. Qu’il y ait abondance de production ou déficit, l’impact se fait toujours ressentir chez le consommateur.

Dans les deux cas, il est difficile de stabiliser la mercuriale. Une stabilisation qui  ne peut se faire qu’à travers la création des marchés de gros essentiellement. Or, les projets lancés dans ce cadre tardent  à être ficelés. Idem pour les marchés de proximité. L’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) revient d’ailleurs à chaque fois sur ce point. A défaut donc de généraliser les points de vente organisés, place aux différents intervenants dans une chaîne où la spéculation n’en finit pas et où les éleveurs et les agriculteurs restent les derniers à tirer profit de cette course au gain animée par des acteurs qui n’ont rien à voir avec l’agriculture, encore moins avec le commerce.

Ce qui, il faut le reconnaître prive le monde agricole  de la valorisation de ses produits, mais surtout de l’augmentation de moyens de production et d’investissement, ce qui entraîne par ricochet la faiblesse de la production, particulièrement dans les filières dites stratégiques (céréales et lait). L’exemple nous vient en cette période marquée par les préparatifs de l’Aïd El Adha, avec la multiplication des faux maquignons, qui se font surtout remarquer dans les villes et les centres urbains.

«Des acteurs qui n’ont rien à voir avec le métier se transforment, l’espace d’un mois, en vendeurs de moutons  et engrangent  de gros bénéfices avec les prix appliqués, au détriment des éleveurs», fera remarquer Mohamed Allioui, secrétaire général de l’UNP, qui poursuivra : «Le jour où les acteurs de la filière ovine s’organiseront, il n’y aura plus de spéculation comme c’est le cas à chaque Aïd». C’est le cas aussi dans d’autres filières (pomme de terre, légumes…). Sur ce marché, on assiste d’ailleurs à une montée en flèche des prix.

Si les détaillants se plaignent d’un manque de marchandises au niveau des quelques marchés de gros existants, l’UNPA nie cela. «On stocke illégalement la production faute de contrôle», nous explique-t-on à ce niveau. Si auparavant la situation économique du pays permettait de recourir aux importations face aux pratiques spéculatives, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Des importations qui, à titre de rappel, ont  été multipliées par 10 depuis 1970, alors que la population ne s’est multipliée que par 3. Les importations ont touché toutes les filières sans exception, surtout durant les années fastes, où le marché des produits agricoles a été inondé par des fruits et légumes achetés sur le marché international alors que la synergie entre l’agriculture et l’agroalimentaire se fait attendre.

«La phase d’euphorie avec son abondance et sa légèreté à gérer les problèmes de développement par des solutions de facilité ont poussé le pays à tout importer au détriment de la production nationale », estime l’expert Mohamed Amokrane Nouad, qui conclura : «L’orientation vers l’amélioration du taux de valorisation des produits agricoles par la transformation et celui de l’intégration de la production nationale et le développement du potentiel à l’export vont améliorer la remontée des filières et leur organisation tant en amont en des organisations professionnels qu’en aval par le développement d’une véritable interprofessionnelle d’où émergeront les champignons de demain tant dans le secteur agricole qu’industriel ». Mettra-t-on le paquet à cet effet ?  *Samira Imadalou / el watan/ mardi 22 septembre 2015**

L’agriculture a perdu près de 25% de ses travailleurs en 15 ans

Les fruits d’une «culture de l’assistanat» 

Comment tirer le maximum de l’agriculture quand celle-ci est délestée de sa main-d’œuvre ? Déjà affaibli par l’exode rural, le secteur a connu depuis la fin des années 1990 et le début des années 2000 une véritable saignée ; la part de sa population active dans la population occupée globale a été divisée par deux entre 2001 et 2014, selon les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS).

Alors que la population active progresse (de 6,2 millions de personnes à plus de 10 millions entre 2001 et 2014), celle du secteur agricole prend le chemin inverse. Il a ainsi perdu plus de 23% de sa main-d’œuvre en 15 ans et plus d’un tiers depuis seulement 2006 (graphe 1) car si les effectifs ont connu des hauts et des bas, la tendance générale reste à la baisse. «La main-d’œuvre se raréfie», déplore Slimane Bendaoud, exploitant d’une ferme familiale de 30 ha dans le périmètre du Chelif. «C’est un domaine où le travail est dur. Ceux qui le font, le font par nécessité», explique-t-il. «Mes propres enfants n’y travaillent pas».

La situation est telle que le secteur survit essentiellement grâce aux saisonniers. Selon Mohamed Allioui, président de l’Union nationale des paysans algériens, «durant les périodes de récolte, on compte en moyenne une centaine d’ouvriers par exploitation contre 2 seulement en dehors des périodes de récolte. 400 000 à 500 000 saisonniers travaillent dans le secteur pour 2 millions d’agriculteurs». Rapportée à la population occupée dans le secteur agricole, cela représente environ 50% des effectifs.

Dans son exploitation où il produit de la semence de pomme de terre, Slimane Bendaoud emploie une dizaine d’employés permanents et 4 à 5 fois plus de saisonniers pour un salaire moyen de 30 000 dinars par mois. Il reconnaît que «ce n’est pas très valorisant» comme rétribution. Car, outre la pénibilité du travail, c’est surtout le niveau des salaires qui rebutent. En moyenne, les ouvriers agricoles «sont payés entre 500 et 2000 dinars par jour. Pas de quoi donner envie de travailler dans l’agriculture. D’autant qu’il y a un manque de sensibilisation des plus jeunes à l’importance de l’agriculture et que les écoles et anciens instituts de formation agricole ont fermé», observe Laâla Boukhalfa, ancien cadre du secteur.

Décrochage

Du point de vue des représentations sociales, l’agriculture est «associée à la notion de khammès, hérité de la période coloniale et les jeunes ne sont pas tellement dans le besoin au point d’en accepter la pénibilité, le bas salaire et les aléas», explique notre interlocuteur.
Pour le sociologue Noureddine Hakiki, il existe certes une perception d’un métier «dévalorisant», mais le problème de l’agriculture est d’abord celui du rapport de la société à la notion même du travail.

«A cause de la dernière décennie dominée par la distribution de la rente et la politique de l’assistanat, est apparu le phénomène du décrochage vis-à-vis du travail et notamment l’activité pénible». Il y a «par ailleurs une conscience sociale chez les plus jeunes qui fait qu’ils ne croient pas au travail comme moyen de régler leur situation». L’agriculture n’apparaît pas comme une entreprise organisée et n’offre pas de statut. On se retrouve donc avec une exploitation de saisonniers d’une manière éphémère dans un processus désorganisée. Par ailleurs, le système de l’entrepreneuriat de type Ansej qui s’est développé ces dernières années dans un esprit de «démagogie» aurait accentué la situation, dit-il.

Coupable ?

Il faut dire que la perte de main- d’œuvre dans le secteur agricole a coïncidé avec le boom d’autres secteurs comme le commerce et les services et à un degré moindre le BTP, dans lesquelles la part de la population occupée a augmenté au cours de cette période (graphe2).
Durant cette même période, les projets financés par l’Ansej ont également augmenté, passant de moins de 11 000 projets cumulés à la fin de 2007 à plus de 43 000 pour la seule année 2013. Ce sont surtout les services qui en ont tiré profit, représentant plus de 60% du total des projets contre à peine 11,5% pour l’agriculture. Aucune enquête n’est venue établir la corrélation entre l’attractivité de l’Ansej et le manque d’attractivité de l’agriculture, mais certains indicateurs permettent néanmoins de faire quelques rapprochements mais aussi de relativiser l’effet s’il existe.

A titre d’exemple, entre 2011 et 2014, la part de la main-d’œuvre agricole dans la population occupée globale a baissé de 1,3 % tandis que la part de l’agriculture dans la production des chômeurs à reculé de 5,5% à 5,1% et que le nombre de travailleurs indépendants et employeurs augmentait de 5,1%. En clair, une partie des travailleurs agricoles a quitté le secteur sans pour autant venir grossir le rang des chômeurs.
Par ailleurs, en 2012, pendant les révoltes arabes, le gouvernement Sellal multipliait les décisions en faveur des jeunes et notamment les souscripteurs à l’Ansej pour maintenir la paix sociale.

Cette année-là, l’agence a validé près de 66 000 projets pour un financement bancaire de plus de 146 milliards de dinars, soit plus que l’ensemble des financements accordés depuis la création du dispositif et jusqu’à la fin de 2007. Près de 46000 projets ont été financés dans le secteur des services, soit huit fois plus que dans l’agriculture. Simple coïncidence ou effet direct, la population occupée dans le secteur agricole a baissé en 2012 à moins de 1 million de personnes, son plus bas niveau depuis plus de 10 ans.

Pour certains observateurs, il n’y a point de coïncidences, l’appât des avantages sans contrepartie miroitées par le dispositif, surtout ces dernières années où la question de la paix sociale est devenue un enjeu majeur, rend l’Ansej coupable d’avoir siphonné une partie de la main-d’œuvre du secteur agricole. Pour Slimane Bendaoud, «en voulant lutter contre le chômage, on a dépeuplé la campagne. Les ouvriers ont quitté la terre pour aller faire du transport et créer leur entreprise».

Option

Pourtant l’agriculture devra trouver un moyen de se relancer dans une conjoncture où la crise vient une nouvelle fois rappeler au gouvernement l’importance de ce secteur. Pour Mohamed Allioui, cela passe par la formation à travers «l’ouverture de filières dédiées au secteur».

Le ministère de la Formation professionnelle a annoncé 19000 postes de formation qui seront ouverts cette année dans l’agriculture et l’industrie agroalimentaire. L’UNPA appelle également à doter le secteur d’équipements agricoles en facilitant l’accès aux crédits aux agriculteurs. Pas sûr que ce soit suffisant si les salaires n’évoluent pas dans le secteur. Selon l’enquête de l’ONS de 2011, le salaire dans le secteur de l’agriculture et de la pêche est inférieur de 70% au salaire dans le secteur du commerce et des transport.**Safia Berkouk/  el watan/ lundi 21 septembre 2015

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**climat des affaires:

le gouvernement se réjouit de  la 156ème place de l’Algérie

Pour la première fois, le gouvernement algérien se félicite d’un classement international. Le ministre de l’Industrie s’est montré euphorique du fait que l’Algérie ait gagné sept points dans le classement mondial du climat des affaires.

Pourtant, si l’avancée de l’Algérie dans ce classement établi chaque année par la Banque mondiale est réelle, son classement n’est pas forcément reluisant : notre pays occupe la 156ème place sur 190 pays concernés. Autant dire que malgré le bond de sept points, l’Algérie se classe en queue de peloton.

N’empêche, cette petite «révolution» est singulièrement appréciée par Abdesselam Bouchouareb. «Pour la première fois depuis l’institution du rapport Doing Business par la Banque mondiale en 2003, l’Algérie enregistre une progression significative  de sept places dans le classement de 2017. L’Algérie est même en tête des pays  réformateurs au Maghreb en 2016», s’est félicité le ministre de l’Industrie, cité par l’APS. « Nous sommes déterminés à poursuivre les efforts de réforme pour concrétiser  la nouvelle politique d’investissement et relancer le développement industriel dont l’amélioration de l’environnement des affaires est une composante essentielle», a-t-il indiqué tout en relevant que ce classement «n’a pas inclu toutes les réformes». Selon la Banque mondiale, l’amélioration de la place de l’Algérie dans ce classement est due notamment à des encouragements fiscaux apportés dans la Loi de finances 2016 et dans le projet de la Loi de finances 2017.*Essaïd Wakli / algerie-focus / jeudi 27 octobre 2016

 

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**ArcelorMittal – El Hadjar :

comment l’État a racheté une coquille vide au prix fort

arcelor anaba

La Secrétaire Générale (SG) du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a dénoncé, ce mardi 13 octobre 2015, le coût de la reprise totale par l’État de la filiale algérienne du groupe sidérurgique ArcelorMittal. Elle ne croyait sans doute pas si bien dire.

En effet, selon une étude « strictement confidentielle » de 2012 réalisée par le cabinet d’affaires international Price waterhouse Coopers (PwC), les actifs d’ArcelorMittal, avant l’augmentation de la part de l’État algérien à 51 %, ne valaient presque rien. Pire, en prenant en compte les dettes de l’entreprise, PwC valorisait négativement les titres d’El Hadjar : ils étaient estimés entre -65 millions de dollars et -174 millions de dollars.

TSA s’est procuré le document réalisé après que PwC a eu accès à toutes les données financières de l’entreprise.

Une entreprise sans valeur rachetée à prix d’or

Souvenez-vous, l’État algérien via l’entreprise publique Sider détenait 30 % du capital d’Arcelor Mittal Algérie. Puis, en 2013, la partie algérienne a porté sa participation à 51 %. En échange de ce transfert de capital, l’Algérie a mis en place un « plan de développement d’ArcelorMittal Annaba (…) 700 millions de dollars de la Banque extérieure d’Algérie (BEA) » était prévu sur la période 2014-2017.

Pourtant, ArcelorMittal Algérie était une entreprise en grande difficulté. En effet, le document de PwC est instructif. Dans une étude de 50 pages, le cabinet d’affaires démontre que « la valeur de 70 % des titres d’El Hadjar est estimée entre -65 millions et -174 millions de dollars ». À l’époque, PwC estimait que « compte tenu des difficultés d’ArcelorMittal à améliorer la situation [sociale, NDLR] (…) et de la nécessité (…) d’investir massivement dans le site, il est envisageable que le management opte pour une solution de sortie ».

Un chiffre d’affaires en chute libre et des déficits

De plus, l’étude de PwC révèle que le chiffre d’affaires du complexe d’El Hadjar à Annaba a été divisé par plus de 3,5 entre 2007 et 2012. En effet, de près de 61,9 milliards de dinars en 2007, le chiffre d’affaires a atteint à peine 17,55 milliards de dinars en 2012.

Cela n’a pas manqué de se refléter sur les résultats nets des exercices sur la même période. Alors que le complexe d’Annaba dégageait un bénéfice net de pratiquement 1,6 milliard de dinars en 2007, il s’est retrouvé déficitaire en 2012, à hauteur de 2,12 milliards de dinars 5 ans plus tard. Pire, la situation était encore plus délicate entre 2009 et 2011.

En effet, après un bénéfice dérisoire de 669 millions de dinars en 2008, le groupe enchaîne les déficits conséquents : 11,01 milliards en 2009 puis 10,4 milliards en 2010 et 7,83 milliards en 2011. Des pertes qui s’ajoutent à la dette de l’entreprise dont l’État algérien a hérité au moment de la reprise.

Cadeaux de l’État en série…

La SG du PT a rappelé ce matin qu’Arcelor Mittal avait plus d’un milliard dollars de dette, « mais l’État l’a libéré de tous ses engagements » et a ajouté que le groupe sidérurgique indien « n’a investi que 120 millions de dollars depuis son arrivé en 2001. »

Mieux, lors de la prise de participation majoritaire (70 %) par ArcelorMittal dans le capital du complexe d’El Hadjar, le groupe indien Ispat a trouvé, telle une « cerise sur le gâteau », l’équivalent de 80 millions de dollars de stocks de marchandises. Cette production non-écoulée a également profité à l’entreprise indienne. À ces cadeaux s’ajoutent plusieurs autres avantages, dont le prix du gaz naturel.

Ainsi, malgré une gestion calamiteuse de l’entreprise, des résultats médiocres et en chute libre, des conflits sociaux à répétition et une absence de création de richesse, le groupe ArcelorMittal s’est vu offrir des centaines de millions de dollars pour la reprise d’un actif quasi-moribond. Or, les arguments pour le racheter à moindres frais ne manquaient pas.Une question se pose aujourd’hui : qui avait intérêt à surpayer de cette façon un actif sans valeur ? *mardi 13 octobre 2015 | Par Tewfik Abdelbari |tsa

**Incompétence et opacité au sommet de l’État

Le gouvernement algérien vient de finaliser la renationalisation d’ArcelorMittal Annaba, ex-El Hadjar. Cette opération, présentée par le ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb, comme une grande victoire pour l’Algérie, cache une réalité plus dramatique, comme l’a révélé TSA, documents à l’appui.

Avec cette opération, l’Algérie n’a pas récupéré le fleuron sidérurgique de jadis. Elle vient de racheter au prix fort une entreprise qui ne vaut plus rien, hormis des dettes et des besoins colossaux en investissements pour remettre la machine de production en marche. Le partenaire étranger ArcelorMittal n’a ni investi ni transféré son savoir-faire aux Algériens. Il repart les poches pleines, laissant derrière lui un désastre industriel et financier.

Dans ce dossier, le gouvernement n’a aucune excuse. Il aurait pu s’appuyer sur l’expertise de cabinets internationaux indépendants comme PwC pour récupérer l’usine au dinar symbolique. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Qui avait intérêt à racheter l’entreprise au prix fort ? S’agit-il d’incompétence ou d’acte volontaire de prédation ? Peut-être même les deux à la fois ? Certes, la dernière cession d’actifs « n’a donné lieu à aucune transaction financière », selon le ministère de l’Industrie, mais en 2013, l’État avait injecté 700 millions dollars dans cette usine pour racheter 21 % de son capital.

Des questions auxquelles le gouvernement ne répondra sans doute jamais, le pouvoir ayant décidé de ne jamais rendre compte de ses actions aux Algériens.

Les nombreux scandales qui secouent actuellement le secteur de l’Industrie rappellent étrangement ceux qui ont secoué le secteur de l’énergie sous le règne de Chakib Khelil. À cette époque aussi, le pouvoir refusait de répondre aux questions et aux interrogations que suscitaient la gestion et les décisions de l’ancien ministre de l’Énergie…* mardi 13 octobre 2015 | Par Samir Allam | tsa

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*Le scandale Khalifa

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Khalifa Abdelmounen recevait sur son compte personnel 5% de toutes les transactions

*Tribunal de Nanterre, Paris–correspondant d’El Watan– 05.06.2014

***Au début du scandale Khalifa, en 2003, trois parquets français avaient ouvert parallèlement des informations judicaires. C’était sur la base de soupçons de blanchiment d’argent, de détournement de fonds et de recel de banqueroute. ***

Un appartement à Paris aurait été octroyé à un frère du président Bouteflika. Nadia Amirouchen, ex-madame Khalifa, aurait bénéficié de deux appartements dont l’un a été revendu à 1,9 million d’euros. Selon différents témoins et prévenus, Khalifa Abdelmounen recevait sur son compte personnel 5% de toutes les transactions que réalisait son groupe.

Le troisième jour du procès Khalifa en France, qui se tient depuis lundi dernier au TGI de Nanterre, a été marqué par l’audience de l’ancienne épouse du golden boy algérien, Nadia Amirouchen. Elle est poursuivie pour quatre infractions allant de «l’abus de confiance» au «recel de banqueroute». Lors de la plaidoirie de la défense, nous avons appris que la justice française a refusé d’extrader la prévenue pour qu’elle soit jugée en Algérie. L’ex-madame Khalifa a été l’objet de «deux mandats d’arrêt internationaux émis par la justice algérienne, datés de février 2005», selon son avocat Thierry Herzog.

Le débat judiciaire autour de l’implication de Mme Amirouchen dans le scandale Khalifa a viré à un vrai déballage sur le personnage de Rafik Khalifa : sa relation avec le pouvoir politique algérien, son train de vie et ses relations familiales. «Nous avons bel et bien octroyé un appartement à Paris à Abdelghani Bouteflika en sa qualité de conseiller juridique», a répondu Smaïl Krim, ancien cadre du groupe Khalifa, à une question du juge Siredey-Garnier Fabienne. «Une rumeur affirme que l’avocat Bouteflika, frère du président algérien, aurait était bénéficiaire d’un appartement à Paris ?» lui a-t-elle demandé.

Sur le même sujet, Nadia Amirouchen a affirmé qu’elle n’est «au courant de rien». Depuis le début de ce procès, il semble que la ligne de défense de certains prévenus est la politisation de l’affaire. En effet, au premier jour du procès, l’avocate de M. Krim a demandé à Siredey-Garnier de «rajouter à la citation officielle de monsieur Rafik Abdelmoumen Khalifa, la mention né fils Laroussi». «Il est important de le dire car Laroussi Khalifa est l’un des fondateurs des services secrets algériens puis de la sécurité militaire», a expliqué Me Isabelle Coutant Peyre. Cette remarque a été prise en compte par la présidente de la 14e chambre correctionnelle de Nanterre qui rétorque : «On évoque souvent le soutien du clan des généraux à l’ascension de Rafik Khalifa.» Et d’ajouter : «Il est effectivement le fils de Laroussi, désigné comme l’un des fondateurs de la sécurité militaire algérienne après l’indépendance. Il a été aussi ministre et homme d’affaires fulgurant.»

Quant à la stratégie de défense d’Amirouchen Nadia – mise en cause en tant que gérante de KRG Pharma et en tant que bénéficiaire de deux appartements luxueux – apparaît plus simple : nier toute implication ou complicité dans les magouilles de son mari à l’époque des faits. «Il décide de tout, il ne me dit rien», a-t-elle répondu presque à tous les questionnements de la juge.Le tribunal a voulu surtout savoir «dans quelles conditions les deux appartements ont été achetés et payés» dans le même immeuble (1er et 2e étages) d’un quartier chic au 7e arrondissement de Paris. Il s’agit, premièrement d’un appartement dont la valeur est estimée à 1,2 million d’euros, acheté au nom de la société Khalifa Airways en mars 2000, mais «détourné par le couple Khalifa pour en faire leur habitation privée». «Je ne savais rien des conditions de son acquisition. Je me suis juste contentée de m’y installer à la demande de mon mari», explique l’ancienne madame Khalifa. La partie civile reproche au «couple» d’avoir détourné les fonds de Khalifa Airways : le prix de l’appartement, les frais annexes et des charges.

Le deuxième appartement litigieux est celui du 1er étage, acheté au nom d’Amirouchen Nadia, en juin 2002. Sa valeur est estimée à près de 1,3 million d’euros. La concernée est accusée, dans ce dossier, de «recel de banqueroute» et d’«abus de confiance contre Khalifa Airways». On parle d’une somme de 1,45 million d’euros entre le prix réel de l’appartement et les frais de charge. En s’expliquant sur cet achat, la mère de la fille de Khalifa renvoie encore la responsabilité à son ancien époux : «Les voisins ont mis en vente cet appartement et il a décidé de l’acheter. Il m’a expliqué qu’il voulait le mettre à mon nom pour sécuriser l’avenir de notre fille.»

Or, celle qui s’est séparée officiellement de Khalifa par «un jugement de divorce prononcé le 24 mai 2005, sans compensation financière», a vendu cet appartement, début 2009, à 1,9 million d’euros !? Les anciens proches du «Bill Gates africain» ont présenté une image d’un homme obsédé par l’argent et le pouvoir : «Cet argent est à moi tout seul, même s’il est au nom de Khalifa Airways», «je suis très riche, et mes sociétés aussi. Je me permettais d’acheter tout ce que je voulais», il vivait dans le luxe total partout où il passait ou encore ce témoignage de son ancienne femme : «Je le voyais faire ! Il travaillait, jour et nuit, pour réaliser des choses.»

Selon les différents témoins et prévenus, passés à la barre, juste avant sa chute il préparait son expansion vers d’autres pays en Europe du Nord et de l’Ouest, et même aux Etats-Unis. Parmi ses rituels gagnants : recevoir sur ses comptes personnels 5% sur toutes les transactions que réalise son groupe !

Le Processus judiciaire du scandale Khalifa

Au début du scandale Khalifa, en 2003, trois parquets français avaient ouvert parallèlement des informations judicaires. C’était sur la base de soupçons de blanchiment d’argent, de détournement de fonds et de recel de banqueroute. D’abord en avril 2003, un fonctionnaire de la banque parisienne Sanpaolo, chargé de suivre les comptes du groupe Khalifa, s’est rapproché du parquet de Paris pour dénoncer des anomalies dans la traçabilité de l’argent de Khalifa. La deuxième alerte a été donnée par une employée de la société Khalifa location de voitures (KRC) qui a informé le parquet de Lyon qu’elle et tous ses collègues n’ont pas été payés depuis deux mois (mars et avril 2003).

Ensuite, il y a eu la requête qui a réellement permis d’aboutir à ce procès : la plainte déposée auprès du parquet de Nanterre, fin 2003, par le cabinet SCP BTSG (Becheret-Thierry-Senechal-Gorrias), liquidateur français de Khalifa Airways et de KRC. Lors de la liquidation, Me Becheret et ses associés ont constaté plusieurs anomalies dans la gestion des fonds et des actifs du groupe Khalifa. A ce stade, deux enquêtes préliminaires ont été engagées à Paris et à Nanterre. Mais en mars 2004, le parquet de Paris s’est dessaisi de l’affaire au profit du parquet de Nanterre, géographiquement compétent.

En y transférant toutes les informations collectées à Lyon et Paris, la procédure judiciaire en France concernant Khalifa a été unifiée et classée dans la juridiction de droit commun, en première instance. Donc l’affaire est, logiquement, du ressort du Tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre. La justice française a prôné l’accusation de «recel de banqueroute» et de «détournement de fonds».

Ces infractions sont qualifiées de délits et doivent être jugées en correctionnel. Mais en novembre 2009, le parquet de Nanterre avait estimé que ces faits n’étaient pas de son ressort, car le groupe Khalifa n’avait pas de personnalité morale en France. Néanmoins, en octobre 2010, la cour d’appel de Versailles a confirmé la compétence de ce tribunal. Depuis, la préparation de ce procès s’est poursuivie sans aucune autre entrave, jusqu’à son ouverture, lundi dernier, à la 14e chambre correctionnelle du TGI de Nanterre, sous la présidence du juge Siredey-Garnier Fabienne. (S. G.)*Samir Ghezlaoui- 05.06.2014

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* Rachat des 51% des parts d’Orascom Telecom Algeria (OTA) auprès de Wimpelcom …

           une opération douteuse!?

***OTA  a fait l’objet d’un redressement fiscal, d’une condamnation pour fraude fiscale, d’une interdiction de transfert de dividendes et a procédé à une vente illégale de la licence à Wimpelcom

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*maître Nasreddine Lezzar, pécialiste du monde des affaires:

« Pourquoi l’Etat a-t-il acheté ce qu’il pouvait prendre gratuitement? « 

Spécialiste du monde des affaires, maître Nasreddine Lezzar qualifie le rachat des 51% des parts d’Orascom Telecom Algeria (OTA) auprès de Wimpelcom de  «douteux» et accuse les autorités d’avoir permis à la partie égyptienne de sortir par la grande porte. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il argumente ses propos et apporte des éclaircissements sur cette transaction dont l’opportunité et la valeur continuent de susciter de lourdes interrogations.

-L’acquisition par le FNI de 51% des parts sociales d’OTA a suscité de nombreuses questions, notamment sur le prix et l’opportunité d’une telle transaction. Qu’en pensez-vous ?

Est-il opportun pour un fonds (le Fonds national d’investissement, FNI) public d’acquérir des parts sociales d’une entreprise mixte détenue par un investisseur majoritaire étranger ? Il faut signaler que depuis son installation en Algérie, OTA a eu beaucoup de démêlés avec les autorités. Elle a fait l’objet d’un redressement fiscal, d’une condamnation pour fraude fiscale, d’une interdiction de transfert de dividendes et a procédé à une vente illégale de la licence à Wimpelcom, et ce, à travers une cession d’actions. La prise de participation d’un fonds d’investissement public avec une entité coupable d’autant d’irrégularités constitue un véritable malaise éthique. Mais Orascom a recouru à l’arbitrage international parce qu’elle estime avoir été lésée. Il faut peut-être revenir en arrière.

Les autorités algériennes avaient gelé, en 2010, le transfert des dividendes d’OTA en raison de soupçons de fraude fiscale. Le gel des transferts de dividendes frappe en général une entité fortement soupçonnée de manœuvres frauduleuses. L’opérateur de téléphonie mobile Djezzy a perdu toutes les actions en justice intentées contre la Banque d’Algérie visant à annuler le redressement fiscal.
Djezzy est accusé d’avoir commis, de 2007 à 2009, des infractions financières multiples. Les appels introduits par Orascom Telecom Algeria (OTA) et Orascom Telecom Holding (OTH) ont été jugés irrecevables.

Après plusieurs amendes infligées par la justice en 2010, OTA avait écopé d’une nouvelle amende en mars 2012 suite à un verdict de la justice qui a, cette fois, assorti la condamnation financière d’une peine de prison à l’encontre d’un membre de l’équipe dirigeante d’OTA pour les mêmes chefs d’accusation relatifs aux violations de la législation sur les changes. Il est quand même curieux qu’au moment même où Djezzy était condamnée par la justice algérienne, le ministère des Finances négociait le rachat.

-Le montant de la transaction reflète-t-il réellement la valeur des actions rachetées ?

Il est quand même curieux que tant de déboires avec les autorités et la justice n’aient pas affecté la valeur de Djezzy. Il faut savoir qu’en général, il y a deux façons d’obtenir la valeur. La première concerne la valeur patrimoniale, c’est-à-dire les actifs et le passif, ou l’actif net corrigé, pour avoir une première idée de l’évaluation. Or, dans ce cas, il suffit de revoir la valeur d’acquisition de la licence et des investissements consentis comme patrimoine pour constater que le prix du rachat des actions est ahurissant. Un expert m’a d’ailleurs dit que ce volume de bénéfices ne s’enregistre que dans les casinos.

La seconde méthode d’évaluation est celle que les professionnels appellent l’évaluation par le Good Will, c’est-à-dire par les bénéfices que peut rapporter l’entreprise. Les évaluateurs ont semblé oublier que Djezzy n’a plus que deux années d’exercice vu la date prochaine d’expiration de la licence (2015). A moins qu’ils aient prolongé la durée de vie de Djezzy avec la licence 3G dont on ne connaît pas la durée. En lui accordant la licence 3G, les autorités algériennes ont donné un envol extraordinaire et inespéré à la valeur de Djezzy.

-Les autorités affirment que le rachat des 51% des parts d’OTA était le seul moyen d’éviter l’arbitrage international auquel a recouru OTH, qui était porteur de risque pour l’Etat. Est-ce le cas ?

Je pense qu’au lieu d’acheter une entreprise au matériel obsolète et au Good Will très réduit par une expiration prochaine de la licence, les autorités algériennes auraient pu adopter un des scénarios suivants : mettre fin à la licence d’OTA pour cession illégale, relancer un appel d’offres pour une autre licence et attaquer OTH pour violation du cahier des charges en cédant la licence irrégulièrement à WimpelCom. Ou alors attendre l’expiration normale de la licence, lancer un appel d’offres avec une mise à prix substantielle proportionnelle au Good Will qu’on donne (dûment ou indûment) à Djezzy et ainsi renflouer les caisses publiques au lieu de les saigner. Il est certain que Djezzy aurait accepté une entrée gratuite du FNI dans le capital et à hauteur du minimum légal en contrepartie d’une prolongation de la licence.

-La question qui reste posée est celle de savoir pourquoi avoir acheté ce que l’Etat pouvait prendre gratuitement ou en se faisant payer ? Par ailleurs, dans le deal entre le FNI et OTA figure l’abandon par Djezzy de la procédure d’arbitrage devant le Cirdi. La volonté de l’Etat algérien d’éviter une condamnation peut-elle expliquer ou justifier ces compromis ?

Je ne comprends pas l’audace d’un investisseur coupable de tant d’irrégularités. Tout comme je ne comprends pas, non plus, cette peur ou panique (feinte ou réelle) des autorités algériennes devant les procédures d’arbitrage. Les griefs de Djezzy devant le Cirdi tourneraient autour des condamnations fiscales dont il conteste la légalité. La volonté d’éviter l’arbitrage peut trouver son origine dans une impéritie des autorités fiscales algériennes qui, finalement, doutent du bienfondé de leurs décisions ou dans la recherche d’un compromis douteux au détriment du Trésor public.

-D’après vous, quel est le deal qui lie le FNI à OTH ?

Ce deal comprend de nombreuses obligations entre les parties ; il doit être évalué dans sa globalité, et passer par plusieurs phases, à savoir le payement par Djezzy de ses dettes fiscales, notamment le redressement, et son autorisation à transférer les dividendes. Le terme deal signifie accord ; l’Etat algérien donne une piètre image en négociant.
La question qui reste posée est de savoir pourquoi avoir acheté ce que l’Etat pouvait prendre gratuitement ou en se faisant payer un attribut fondamental de sa souveraineté qui est le recouvrement de l’impôt. Pour la dette fiscale, il est quand même paradoxal que le fisc, nanti de privilèges et de facilités d’exécution judicaire forcée, n’ait pas réussi, pendant toutes ces années, à faire payer OTA.
L’Etat semble négocier sa souveraineté fiscale. Pourquoi tant de faiblesses ? En plus, pour l’autorisation de transfert des dividendes, il faut rappeler que cette interdiction a été décidée suite à une fraude fiscale qui constitue un délit ou crime économique.

Cette interdiction ne peut être levée que par décision judicaire suite à une annulation de la condamnation pénale. Cette transaction est une atteinte à l’autorité et la suprématie de la justice. Il semblerait que Djezzy n’ait pas régularisé sa situation vis-à-vis du fisc et la Banque d’Algérie. Pourtant on avait déclaré que le lancement de la 3G a été reporté afin de permettre à Djezzy d’apurer sa situation pour soumissionner. Il ressort de ce qui précède que Djezzy a été autorisé à soumissionner alors que sa situation fiscale n’était pas apurée.**Salima Tlemçani-El Watan-03.05.2014.

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*Surcoûts dans la réalisation et l’acquisition des centrales électriques de Koudiet Edraouech (El Tarf) et de Terga (Aïn Témouchent) pour un montant de 5,5 milliards de dollars.

Les installations ont coûté le triple de leur prix

Deux PDG de Sonelgaz et plusieurs autres cadres inculpés

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Dix-sept personnes, dont deux PDG de Sonelgaz, l’actuel et son prédécesseur, ont été inculpées par le juge de la 9e chambre du pôle pénal spécialisé de Sidi M’hamed, près la cour d’Alger, apprend-on de source judiciaire. L’affaire concerne la réalisation par le groupe français Alstom et l’américain General Electric des centrales électriques de Koudiet Edraouech (El Tarf) et de Terga (Aïn Témouchent) pour un montant de 5,5 milliards de dollars.

Confiée au juge de la 9e chambre du pôle pénal spécialisé de Sidi M’hamed, près la cour d’Alger, l’affaire des surcoûts dans la réalisation et l’acquisition des centrales électriques entame sa vitesse de croisière. Ainsi, le magistrat a inculpé l’actuel PDG de Sonelgaz, Noureddine Boutarfa, son prédécesseur Abdelkrim Benghanem, ainsi qu’un ex-responsable de la distribution, exerçant actuellement à Sonatrach. 15 autres cadres de la société et du secteur en général ont été par ailleurs inculpés.
Selon nos sources, les mis en cause ont été placés sous contrôle judiciaire et interdits de quitter le territoire national tant que l’affaire n’a pas été close. Ils seraient poursuivis pour avoir entre autres «violé les dispositions du code des marchés publics», et la loi sur la corruption.

Les installations ont coûté le triple de leur prix

Pour l’instant, aucune information n’a été donnée par le groupe Sonelgaz, sur ce dossier qui éclabousse bon nombre de ses cadres dirigeants.
L’affaire concerne en réalité le contrat de deux centrales électriques à Terga (Aïn Témouchent) et à Koudiet Edraouech (El Tarf), signé en 2007, pour un montant de 5,5 milliards de dollars.
D’une capacité de 1200 MW chacune, ces deux centrales auraient coûté le triple de leur prix réel. En effet, les circonstances dans lesquelles les deux marchés ont été octroyés à Alstom et à General Electric, avaient suscité de lourdes interrogations dans le milieu énergétique. A l’époque, les deux soumissionnaires (Alstom et General Electric) avaient fait des offres jugées trop excessives par rapport au plafond fixé par Sonelgaz, à savoir 3,4 milliards de dollars. Piégés par ces offres, la commission d’évaluation leur demande de revoir à la baisse leurs prix, mais ils refusent.

Mieux, le marché est scindé en deux pour que chacun des soumissionnaires puisse obtenir un marché. Alstom arrache la construction de la centrale de Terga, dans un délai de 45 jours, pour un montant de 2,2 milliards de dollars, alors que General Electric réalise la centrale de Koudiet Draouech d’El Tarf, dans un délai de 48,5 jours, pour une enveloppe de 2,3 milliards de dollars. N’assurant que le volet engineering-équipements, les deux compagnies ont fait appel à des sous-traitants pour leur confier l’aspect construction du marché.
De ce fait, Alstom a sous-traité avec Orascom Construction et General Electric, avec le groupe espagnol Iberdrola.
Les spécialistes du domaine affirment que les montants de ces deux marchés sont trop excessifs, si l’on prend en compte la réalisation de la centrale électrique de Hadjret Ennous, à Tipasa, par le canadien SNC-Lavalin.

En effet, pour la même capacité (1200 MW), cette centrale a coûté 826 millions de dollars, et elle a été confiée à la société Sharikat Kahraba Hadjret Ennous (SKH), une forme de partenariat public et privé entre Sonelgaz (10%), Sonatrach (10%), la société commune Sonatrach Sonelgaz AEC (29%) et la joint-venture SNC-Lavalin et Moubadala d’Abu Dhabi aux Emirats (51 %).
Des écarts de montants qui intéressent depuis quelques mois le juge de la 9e chambre du pôle pénal spécialisé de Sidi M’hamed, et qui sont à l’origine de l’audition de plus d’une vingtaine de personnes, dont des témoins, à l’image du représentant de SNC-Lavalin, mais aussi des cadres de Sonelgaz. Dix-sept parmi ces derniers ont été inculpés, dont l’actuel PDG et son prédécesseur, vers la fin du mois de mai et le début de juin 2013. Dans ce dossier, encore une fois, le nom de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, a été cité, étant donné qu’il aurait pesé de tout son poids pour favoriser Alstom et General Electric.*Salima Tlemçani.-El Watan-17.06.2013.

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**Pertes sèches et dysfonctionnement

  Ce que nous a caché la Sonelgaz –

et ces dirigeants qui nous vendent des mensonges!

L’entreprise algérienne a passé un contrat de 290 millions de dollars avec une société allemande au bord de la faillite

Avant-hier, des titres de la presse nationale ont rapporté que l’actuel P-DG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, et son prédécesseur, ainsi qu’une quinzaine de cadres du secteur, ont été placés sous contrôle judiciaire pour «violation» du Code des marchés publics concernant les deux centrales électriques de Terga (Aïn Témouchent) et Koudiat Edraouech (El Tarf).
Ces faits interviennent à peine quelques jours après des déclarations faites par des responsables de Sonelgaz, annonçant avoir accusé une perte évaluée à 79 milliards de dinars comptant pour son exercice de l’année 2012. Quelque temps après, un article de Bloomberg (Agence américaine spécialisée dans l’information financière), annonce la résiliation d’un contrat d’un montant de 290 millions d’euros entre Sonelgaz et la firme allemande Centrotherme. Ces deux événements ont attiré ma curiosité et m’ont incité à écrire cet article qui se déclinera en trois parties. La première portera sur quelques commentaires à propos des résultats financiers de Sonelgaz durant l’année 2012. La seconde partie s’intéressera au contrat de 290 millions et la faillite de Centrotherme. Enfin, la dernière partie sera une comparaison entre les prix du gaz et de l´électricité consommés par les foyers algériens et leurs homologues suédois.

Résultats financiers de Sonelgaz en 2012
Le président-directeur de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, vient de déclarer que son entreprise a perdu 79 milliards de DA soit exactement l’équivalent exact de un milliard de dollars américains pour l´exercice de 2012. Cependant, M.Bouterfa n’a présenté ni bilan, ni compte de résultats, ni cash-flow. Il a juste rappelé que Sonelgaz n´est pas à sa première «débâcle» puisque, d’année en année, elle cumule les pertes. Mais admirons plutôt l’extrême tolérance que montrent les dirigeants politiques algériens envers les chefs des entreprises publiques. Qu’une entreprise fasse de mauvais résultats est une chose tout à fait normale dans la vie des sociétés, mais que les responsables politiques se taisent et regardent ailleurs, c’est grave! Malgré les pertes répétitives d´une année à une autre et malgré les scandales financiers liés souvent à cette opacité, aucun patron d´une société publique algérienne n´est obligé de déclarer les résultats en chiffres du bilan, des comptes de résultats ou des cash-flows de son entreprise. Une perte de 79 milliards de DA accusée par l’une des plus grandes entreprises publiques du pays sans que cela ne suscite la moindre réaction de la part du ministre de l´Energie ni celle du Premier ministre, encore moins celle des parlementaires! Nous sommes dans notre droit le plus absolu de nous poser des questions: comment se fait-il qu´une compagnie étatique de gaz et de l´électricité comme Sonlegaz, qui évolue dans un terrain sans aucune concurrence et malgré ce quasi-monopole, elle enregistre des chiffres en rouge? C´est une chose qui n´est pas normale. En Suède, par exemple, lorsqu’une entreprise étatique affiche des résultats en rouge en l’espace de trois années d´exercice consécutives, les politiciens suédois procèdent à un changement de l´équipe dirigeante de cette compagnie. Voila un modèle de gouvernance.

La faillite de Centrotherme
Au début de l´année 2011, Sonelgaz avait signé un contrat d´une valeur de 290 millions d´euros avec une entreprise allemande appelée Centrotherme Photovoltaics AG, spécialisée dans le domaine des équipements pour l´exploitation de l´énergie solaire. L´entreprise allemande avait pour mission, la construction d´une usine pour la fabrication de panneaux solaires et la zone industrielle de Rouiba a été choisie comme lieu d´implantation de cette usine.
L´événement était annoncé en fanfare par les médias algériens à l´époque. En commentant cet accord passé avec les Allemands, il faut dire que le P-DG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, a fait rêver des millions d´Algériens en décrivant ce futur eldorado appelé Desertec. Admirons encore les belles paroles prononcées par cet orateur au début de l’année 2011.  «En 2011, nous sortirons les premières pièces de rechange turbines fabriquées en Algérie. Pour l’usine de Rouiba, nous serons compétitifs dans la fabrication des panneaux solaires, plus compétitifs que les Européens. Nous ne sommes pas loin des prix les plus bas, ceux pratiqués par les Chinois.» Ou encore «Ce plan permettra la création de 200.000 emplois directs et indirects en Algérie.» Et de plus belle encore: «60 milliards de dollars seront orientés vers le marché local d’ici à 2030. Il n’est pas question de développer le marché de l’exportation à partir de ressources locales. Il faut d’abord trouver le marché, les partenaires et les financements extérieurs». Mais quelques mois après la signature de ce contrat algéro-allemand, l´étoile de la firme allemande commence à pâlir, le cumul des dettes, l´effrontément du titre boursier de Centrotherme á la Bourse de Frankfurt et finalement, un beau matin du mois de juillet 2012, Centrotherme déclare entrer sous la protection du chapitre 11.
Ce qui signifie une faillite bien organisée qui donne le droit à l´entreprise de se reconstituer et les perdants sont les actionnaires, les clients et enfin les mieux lotis étaient les créanciers. Dans cette histoire de faillite de Centrotherme, Sonelgaz qui se trouve dans la file des perdants doit porter le blâme sur elle-même. Explication: comment se fait-il que Sonelgaz signe un contrat de 290 millions d´euros avec une compagnie dont les capitaux propres étaient évalués à 326 millions? Comment est-t-il possible que Sonelgaz signe un contrat de 290 millions d´euros avec une entreprise cotée en Bourse qui n´a pas versé des dividendes de 2007 à 2010, et qui, durant cette même période, son bénéfice n´a jamais atteint les 50 millions d´euros? Le 31 décembre 2011, la valeur de Centrotherme sur le marché était de 210 millions d´euros, et aujourd’hui (le 17 juin Ndlr) elle vaut 26 millions d´euros. Autres questions: pourquoi Sonelgaz a-t-elle gardé le silence sur la faillite de son partenaire allemand et pourquoi n´a-t-elle pas demandé des dommages et intérêts auprès de Centrotherme en juillet 2012? Existe-t-il dans les clauses du contrat, le cas de faillite du partenaire signataire? A notre connaissance, lorsqu´une entreprise A veut signer un contrat avec l´entreprise B, les experts financiers de l’entreprise A font une analyse ou une étude financière très approfondie sur la situation financière de l´entreprise B et les experts financiers de l´entreprise B font la même chose avec l´entreprise A.

Remise en question de la subvention de l’Etat
Le fameux projet Desertec vient de tomber à l´eau et en même temps on réalise aujourd´hui que le P-DG de Sonelgaz nous avait vendu du vent…
On est arrivé à avoir des doutes sur les prétendues subventions des prix du gaz et de l´électricité pratiquées par Sonelgaz lorsqu’on a abordé ce sujet avec des proches et des amis vivant en Algérie.
Ces derniers nous ont informés sur les prix pratiqués par Sonelgaz, et en faisant une comparaison avec le prix d´électricité consommé et payé par les foyers suédois, on est arrivés aux conclusions suivantes.
Comment peut-on dire que l’Etat subventionne l´électricité consommée par les foyers algériens lorsqu’on apprend à travers les personnes interrogées appartenant à différentes classes sociales que la facture d´électricité en Algérie représente entre 25 et 40% du salaire d´un ouvrier moyen?
Une maison suédoise de 122 mètres carrés avec cinq pièces équipées d´une multitude de matériels électriques très variés dont la cuisinière et le matériel de fitness, le locataire ou le propriétaire de cette maison paye une moyenne de 625 couronnes suédoises; la facture mensuelle de l´électricité (c´est l´équivalent de 6850 dinars algériens). Le chauffage n´est pas inclus dans la facture.
Le propriétaire d´une maison algérienne de six pièces avec une surface de 140 mètres carrés, paye en moyenne 11.500 dinars la facture bimensuelle d´électricité et du gaz. Rappellons que le salaire d´un ouvrier suédois est entre 7 et 10 fois supérieur au salaire d´un ouvrier algérien. N’ y a-t-il pas un mensonge dans la marchandise que nous vend Sonelgaz?*Par Noureddine LEGHELIEL -L’Expression-19.06.2013.

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**La grande pagaille!

L’économie nationale baigne dans une pagaille qui indique que les responsables chargés d’apporter des correctifs à un certain type de gestion ne sont pas assez vigilants, font preuve de laisser-aller ou ont tout simplement lamentablement échoué.

L’omniprésence du chef du gouvernement, Abdel Malek Sellal, qui sillonne de long en large le territoire algérien, pour répondre aux préoccupations des citoyens en matière de logements, de chômage, d’accès à l’eau potable, à l’électricité ou au gaz de ville se fait en parallèle d’autres phénomènes qui semblent avoir la peau dure. Ils prennent une ampleur considérable au point de rendre inefficace toute initiative du gouvernement pour les juguler.
Sur le chemin d’un record qui risque d’être historique, la facture des importations qui a frôlé les 29 milliards de dollars durant les six premiers mois de 2013 va sans doute exploser d’ici la fin de l’année sous le poids de celle des importations de produits alimentaires, trafic de carburants aux frontières estimé à plus d’un milliard et demi de litres d’essence occasionne au pays une perte sèche évaluée à 1 milliard de dollars par le ministre de l’Energie et des Mines, alors que des produits de consommation douteuse inondent nos marchés pour nous rappeler que les barons de l’informel sont encore bel et bien là et pour longtemps afin de pérenniser une économie parallèle, qui brasse quelques 40% de la masse monétaire globale, quitte à mettre en péril la santé des Algériens… malgré toutes les assurances fournies par Mustapha Benbada, le ministre du Commerce. Et comble de l’ironie, c’est au secteur étatique, donc subventionné et contrôlé, qu’est revenue la palme cette semaine pour attester que l’économie nationale baigne dans une pagaille qui indique que les responsables chargés d’apporter des correctifs à un certain type de gestion ne sont pas assez vigilants, font preuve de laisser-aller ou ont tout simplement ils ont lamentablement échoué.
Comment expliquer, en effet, que l’Algérie continue d’importer du blé français de moindre qualité et plus cher que celui produit par la Russie et l’Ukraine? L’information provient de l’Hexagone pour ôter toute suspicion de volonté de nuire à quiconque, de porter atteinte à la souveraineté nationale ou à défaut de faire une remarque gratuite et malintentionnée (voir L’Expression du 22/07/2013).
Si l’on ajoute à cela des classements mondiaux qui font apparaître que l’Université algérienne, grosse pourvoyeuse de fonctionnaires et de responsables de demain, est à la traîne pour ne pas dire sinistrée, il faut en convenir que l’avenir ne s’annonce pas du tout rose. Pendant ce temps là que fait-on? On amuse le peuple. On festoie à n’en plus en finir dans les villes et les villages d’Algérie au rythme du bendir et des guitares à seulement quelques encablures de tonnes de déchets et d’immondices, devenus foyers pour rongeurs et animaux (chats, chiens…) de toutes espèces, d’où se dégage une odeur pestilentielle. C’est dans ce contexte incertain et des plus flous que se profile une élection présidentielle à inscrire, sans doute, dans les annales de l’Algérie indépendante.
A moins de 10 mois de cette échéance électorale majeure qui était suspendue à un éventuel quatrième mandat du président de la République qui s’annonce comme de plus en plus improbable, les starting-blocks demeurent encore étrangement vides tandis que les deux premières forces politiques du pays (Front de libération nationale, Rassemblement national démocratique) qui ont depuis quelques années constitué les socles des différent gouvernements, continuent à se déchirer à travers des luttes intestines.
Comment peuvent-elles ambitionner de diriger un pays de la stature de l’Algérie lorsqu’elles n’arrivent pas à mettre de l’ordre dans leurs propres boutiques? Une question qui répond sans doute à l’état de pagaille dans lequel se retrouve le pays. C’est aussi cela, probablement, le miracle algérien.*L’Expression-25.07.2013.

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*Le calvaire des supporters algériens au Brésil

*une organisation chaotique de la part de Touring Club Algérie qui a eu recours à la sous- traitance avec « une boite » française

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Les deux milles supporters algériens qui ont accompagné l’équipe nationale au Brésil sont tous rentrés au pays. Les trainards ont embarqué dimanche dans le dernier vol charter Air Algérie. Si ces deux milles supporters ont eu le privilège de se rendre au Brésil, un rêve que tout un chacun caresse, voire Coppa Cabana et mourir, ce voyage dans la Mecque du football a été un peu gâché par une organisation pour le moins chaotique de la part de Touring Club Algérie contre lequel les supporters sont vraiment remontés. Et pour de bonnes raisons.

Le Touring recourt à la sous- traitance

Les responsables de TVA, qui ont certainement flairé le bon coup dans cette affaire de déplacement massif des supporters au Brésil, ont sauté à pieds joints sur l’occasion. Sauf que le tour opérator national n’a pas le savoir faire pour une opération aussi lourde que la prise en charge de 2.000 supporters. D’où d’ailleurs le recours à la sous- traitance avec « une boite » française, supposée connaitre le marché brésilien. Erreur de choix de la part des responsables de TVA qui ont payé le prix fort pour une prestation frisant parfois le scandale.

« Les responsables de Touring Club Algérie se sont fait arnaquer par un intermédiaire qui les a mis en relation avec la boite française », avoue un algérien résident au Brésil, appelé à la rescousse pour servir de traducteur au moment du check in dans les hôtels. « Si les responsables de TVA avaient pris contact avec nous on aurait pu trouver mieux que cette boite française qui n’a vu dans l’affaire que le côté argent », poursuit ce ressortissant algérien.

Scènes de violence

Si le transfert de l’aéroport de Belo Horizonte s’est fait dans des conditions plus ou moins acceptables, une fois dans les hôtels, les supporters algériens sont livrés à eux même. La première surprise désagréable, c’est de constater sur place que les hôtels ne sont pas du tout ce qui avait été promis. Des trois étoiles au lieu de cinq étoiles. Pire, les supporters sont contraints à des chambres twin et parfois obligés de partager la chambre avec des personnes inconnues.

Ainsi, des journalistes femmes ont failli se retrouver dans la même chambre que des supporters hommes. Il aura fallu toute une gymnastique pour éviter l’incident. Des scènes de violence ont été observées dans certains hôtels où des supportes s’en étaient pris aux responsables de Touring club, eux même dépassés, alors que les représentants de la boite française responsable de la pagaille ont préféré s’éclipser.

« J’ai payé 50 millions, on m’a promis une chambre single et là je me retrouve avec une personne étrangère, qui plus est dans un hôtel où il n’y a même pas de shampoing » peste un supporter oranais. Dans la cité balnéaire de Comboriu, certains supporters, notamment à l’hôtel El Pires, ont improvisé spontanément un mouvement de protestation en sortant leurs bagages sur le trottoir après avoir constaté que l’établissement hôtelier ne correspond pas au package proposé.

Hôtels bas de gamme

Mais le calvaire des supporters algériens ne se limite pas à l’hôtel. Il y a aussi les trajets dans ce pays qui ressemble à un continent avec ses 8 .700.000 kilomètres carré. En effet, pour bien arrondir ses bénéfices, le voyagiste français avec lequel TVA a sous-traité a choisi des hôtels bas de gamme et distants de plusieurs centaines de kilomètres des stades où devait se produire les Verts.

Pour rejoindre les stades de Bélo Horizonte, Curitiba ou encore Porto Allegre, certains supporters ont du faire des dizaines d’heures de bus pour arriver au stade complètement épuisés par un trajet souvent fait de nuit. Pour les supporters partis avec TVA, pas de problèmes de ticket de stade, et c’est déjà ça, car pour d’autres, venus avec Kouba-voyage même ce ticket, il fallait l’acheter sur place au marché noir. Les prix ont atteint les 300 dollars.

Au moment du retour vers Alger, c’est la même galère au niveau de l’aéroport de Sao Polo. De nombreux supporters, après des heures de trajets, se retrouvent sans carte d’embarquement. Ce qui a pour effet de provoquer des scènes de violence hallucinantes, sous les regards médusés des brésiliens. Ce que ces milliers de supporters garderont de ce voyage au pays du roi  Pelé, c’est indiscutablement la belle page écrite par les hommes de Halilhodzic. Mais ils n’oublieront pas de sitôt l’arnaque dont ils ont été lez victimes de la part de Touring Club Algérie, lui-même roulé dans la farine par un sous-traitant français sans scrupules.*algerie1.com-Par Abbès Zineb | 08/07/2014 

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*L’Algérie à la 117 ème place des pays les plus mondialisés

Le système au pouvoir continue d’enregistrer de mauvaises notes au niveau mondial !

 BeIN.Sports dans Eco-finances

L’Algérie se classe au 117e rang mondial selon l’indice des pays les plus mondialisés établi sur la base d’une étude faite par le prestigieux centre suisse de recherches conjoncturelles KOF et publié mercredi 23 avril 2014. L’indice du Centre de recherches conjoncturelles de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich mesure la performance par pays en termes de mondialisation dans ses dimensions à la fois économique, sociale et politique. Il mesure des variables telles que le commerce extérieur, les investissements, l’impact des mesures restreignant les mouvements de capitaux et de marchandises, le nombre d’immigrés, l’accès à internet et aux médias ainsi que les accords bilatéraux et multilatéraux conclus. En Afrique du Nord, l’Algérie arrive derrière le Maroc (61e), la Tunisie (78e), l’Egypte (85e) parmi les 207 pays ayant fait objet de cette étude durant la période de 1970 à 2011. Ainsi, le système en place, auto-satisfait de « ses performances » continue d’enregistrer de mauvaises notes au niveau mondial ! 

En haut du tableau, les 5 premières places sont occupées par l’Irlande, la Belgique, les Pays-Bas, l’Autriche, le Singapour et le Danemark. Alors qu’en bas du même classement arrivent les pays les moins globalisés qui sont la Somalie, les Iles Salomon, Kiribati, l’Erythrée et le Laos.*divers médias-mercredi 23 avril 2014.

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**L’Algérie reste dans le peloton de tête des pays les plus corrompus

Transparency International, l’organisation non gouvernementale (ONG) au service de la transparence et de l’intégrité de la vie publique et économique vient de publier son Indice de perception de la Corruption (IPC) 2012 à travers un classement évaluant 176 pays en fonction de la perception du niveau de corruption affectant leur administration publique et la classe politique.

L’Algérie est classée en 105ème position sur les 176 pays évalués. Elle gagne 7 places en comparaison avec le rapport 2011 où elle était arrivée à la 112ème position sur 183 pays évalués. Le score de l’Algérie est de l’ordre de 34 sur l’échelle de Transparency située entre 0 et 100.

En tête du classement de l’IPC arrivent le Danemark(1er) , la Finlande(2eme) et la nouvelle Zélande(3eme) avec un score de 90 pour chacun des trois pays.

Parmi les pays arabes les moins corrompus, toujours selon la même ONG on retrouve le Qatar et les Emirats arabes Unis à la 27 eme place avec un score de 68. Les voisins de l’Algérie à savoir la Tunisie à la 75 eme place avec un indice de 41, le Maroc à la 88 eme place avec un score de 37.

En bas du tableau de ce classement par Indice de perception de la Corruption se classent l’Afghanistan, la Somalie et la Corée du Nord à la 176 eme place avec le score de 8.*Algérie1.com-05/12/2012

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**Selon l’écrivain Yasmina Khadra: 

 l’Algérie est un pays livré aux prédateurs et aux prévaricateurs

L’écrivain algérien Yasmina Khadra, qui a renoncé à se présenter à la présidentielle en Algérie, juge absurde et suicidaire la candidature du président sortant Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat, dans un entretien publié dimanche par le magazine français, le Journal du Dimanche (JDD).

« C’est une absurdité, une fuite en avant suicidaire », déclare l’écrivain, de son vrai nom Mohammed Moulessehoul, interrogé sur la candidature du président sortant, favori parmi cinq autres postulants.

« Cette histoire de 4ème mandat trahit l’inconsistance d’un régime qui a gaspillé tous ses atouts et qui cherche des prolongations en misant sur un coup de théâtre. Le régime est un zombie, un mort-vivant aux abois », juge encore l’auteur de « L’attentat » ou des « Hirondelles de Kaboul », qui vit actuellement en France.

« Aujourd’hui, l’Algérie est un pays livré aux prédateurs et aux prévaricateurs, et ça semble arranger tout le monde, sauf le petit peuple », juge encore l’écrivain, âgé de 59 ans, et ancien commandant de l’armée nationale populaire (ANP).*Algérie1.com-30 mars 2014

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**Le siège de l’inspection générale des douanes cambriolé

  Un vol et des interrogations

Disparition de lourds dossiers liés aux enquêtes relatives aux affaires d’évasion de devises et de détournement  

Durant la nuit du 24 au 25 juillet 2012, le siège de l’inspection générale des services des Douanes, situé aux Pins maritimes, à Alger, a fait l’objet d’un vol des plus énigmatiques l Les responsables de l’institution minimisent le fait et parlent de disparition de deux micros portables et d’un écran seulement, alors que des sources internes affirment que d’importants dossiers d’enquête ont été dérobés.

A peine une année après l’incendie suspect qui a ravagé deux dépôts du port d’Alger, l’un de marchandises en situation de contentieux judiciaire et l’autre de marchandises en instance de procédure de dédouanement, c’est au tour du siège de l’inspection générale de l’institution douanière, situé aux Pins maritimes, à Alger, de faire l’objet d’un «cambriolage ciblé», déclarent certains cadres douaniers.
Selon ces derniers, «plusieurs micro-ordinateurs et des dossiers d’enquête ont été volés avec une facilité déconcertante» des chalets qui abritent les bureaux de l’inspection générale, durant la soirée du 24 juillet 2012.

Il s’agit de lourds dossiers liés aux enquêtes douanières, dont celle relative aux affaires d’évasion de devises et de détournement de recettes douanières. Parmi celles-ci figurent le dossier du détournement de près de 700 millions de dinars de la recette d’Oran, celui de l’incendie des dépôts des Douanes d’Alger-Port, du vol au dépôt de Sidi Moussa, mais aussi des affaires de fraude concernant les marchandises de contrefaçon du port sec de Rouiba et surtout celle ayant trait au dossier des faux titres de passage en douane délivrés au port d’Alger à de grosses cylindrées. Celles-ci, faut-il le rappeler, étaient admises temporairement en Algérie, en attendant leur réexportation qui ne se fera jamais. Elles seront revendues sur le marché national avec de faux papiers grâce à des réseaux de trafiquants, dont le dernier a été démantelé par les services de la Gendarmerie nationale à Chlef.

Plusieurs personnes ont été interpellées et mises en détention provisoire. Parmi celles-ci, le fils d’un cadre dirigeant au niveau de la direction générale des Douanes. Tous ces dossiers, ajoutent nos interlocuteurs, devaient être remis incessamment à l’Office national de prévention et de la répression de la corruption (ONPRC). Faux, s’insurge l’inspecteur général, M. Mahreche, avec lequel nous nous sommes entretenus. «Il est vrai que les voleurs sont entrés par effraction dans les chalets qui abritent les 18 bureaux de l’inspection. Seuls deux micros portables et un écran ont été volés. Il ne s’agit donc pas d’un vol ciblé comme cela a été déclaré», révèle M. Mahreche. Et d’expliquer : «Quand le vol a eu lieu, nous avons demandé à tous les inspecteurs de vérifier ce qui leur manquait pour dresser une liste. Tous ont déclaré n’avoir rien perdu. Seuls deux ordinateurs portables, remis récemment aux enquêteurs pour servir à l’archivage des textes de loi, ont disparu ainsi qu’un écran. Ce qui prouve que les dossiers d’enquête n’intéressaient pas les auteurs du vol. Sachez que ces dossiers sont bien gardés dans des coffres-forts que chacun des enquêteurs détient. Cela étant, nous avons ouvert une enquête interne sur les circonstances exactes de cette intrusion et surtout sur la responsabilité des agents chargés de la sécurité des lieux. Le rapport va être remis au directeur général qui est seul habilité à porter l’affaire devant la justice.»

Des propos rejetés catégoriquement par certains de ses collègues qui ont accepté de s’exprimer, mais sous le couvert de l’anonymat. Selon eux, «l’intrusion» dans les locaux de l’Inspection générale a été «menée par des professionnels de l’import-import, intéressés par le contenu des dossiers d’enquête. C’est exactement ce qui s’est passé au port d’Alger l’été dernier et que l’administration a voulu étouffer n’était l’intervention des services de sécurité», révèle un de nos interlocuteurs. En effet, et à titre de rappel, cette affaire d’incendie des dépôts des Douanes du port d’Alger, l’été dernier, suivi du vol de sept boîtes d’archives et de trois unités centrales de micro-ordinateurs du service contentieux de la même structure, avait fait couler beaucoup d’encre et suscité de lourdes interrogations, notamment la facilité avec laquelle les pyromanes et les voleurs ont accédé aux lieux censés être bien protégés.

Quatre enquêtes ont été ouvertes, mais rien n’a filtré des conclusions, alors que du côté des services de sécurité, les auditions des cadres des Douanes ont duré des mois pour rester en suspens entre le tribunal et les enquêteurs. Peut-on croire que cette affaire de vol à l’inspection générale des Douanes n’a pas de lien avec celle qui a ciblé les services du contentieux au port d’Alger ? Difficile. Surtout lorsqu’on voit qu’aucune mesure de sécurité n’a été prise depuis l’été dernier pour éviter que des visiteurs malintentionnés ne franchissent le seuil des bureaux des Douanes. *Salima Tlemçani. El Watan-30.07.2012. *

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*Le  parc de la douane à Maghnia, incendié

Mercredi soir -06.08.2013, un incendie a quasiment ravagé tout le parc de la douane de Maghnia, situé sur la route d’Oujda. Une fumée opaque a rapidement enveloppé le quartier des cités Izza et Oliviers, créant une panique effroyable au sein des riverains. Aussitôt alertés, les éléments de la protection civile se sont dépêchés sur les lieux. Ils ont du ultiliser les gros moyens pour circonscrire le feu, aux environs de 2 h. La foule immense amassée sur les accotements du boulevard, s’en est pris à coups de pièrres à un moment aux agents de l’ordre, dépassés. Mais, aucun incident n’a été enregistré. A l’intérieur du parc, des véhicules saisis auraient été fortement endommagés. A l’heure qu’il est, on ignore toujours les causes de cet incendie.Il y a deux années, le parc de la douane de Boukanoun a brûlé. Plus de 300 voitures de saisie avaient été détruites.*Chahredine Berriah-El Watan-07.08.2013.

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Des dizaines d'autres conteneurs sont en souffrance

** Port de Béjaïa: 1.300 tonnes de sucre à la poubelle

 Il a été mporté par deux entreprises privées

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Importée par deux entreprises privées d’import-export, cette importante quantité de sucre est restée trop longtemps au port. La seule destination plausible pour la quantité importante de marchandises avariées en souffrance au port de Béjaïa sera la décharge publique», c’est ce qu’a indiqué, hier, le directeur général du port de Béjaïa, joint par téléphone, précisant que «cette opération sera accompagné d’un dispositif à même d’éviter tout réutilisation», sans donner davantage d’élements. Depuis 2006, des quantités importantes de sucre avarié (1300 t) souffrent dans les entrepôts du port de Béjaïa. Le risque encouru en se débarrassant facilement de cette marchandise a poussé à une réflexion, rendue obligatoire avant toute action. Mais force est de constater que des années après, la commission de marchandises avariées et en souffrance, au port de Béjaïa, n’a pas encore trouvé de solution pour se débarrasser de ce sucre avarié devenu trop encombrant pour cette structure portuaire. M.Achour Djellouli s’est montré hier conscient des difficultés liées à cette marchandise qui constitue un réel danger pour la santé publique.
D’où la nécessité des mesures efficaces, c’est pourquoi cette temporisation. Importée par deux entreprises privées d’import-export, cette importante quantité de sucre est restée trop longtemps au port.
Les propriétaires, pour diverses raisons liées à la transaction commerciale, n’ont pas récupéré leur bien. Après analyse, cette marchandise a été déclarée impropre à la consommation humaine et même animale. Les solutions préconisées jusque-là n’ont pas été retenues. Et le temps passe.
Aujourd’hui «nous allons probablement tout jeter à la décharge publique avec un dispositif qui éviterait sa réutilisation» précise le P-DG du port de Béjaïa. Cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre va donc connaître son épilogue avec pour seul moyen «son mélange avec un autre produit pour parer à tout éventualité». Ce n’est pas faute d’avoir envisagé d’autres solutions. Depuis que l’affaire a vu le jour, la commission en charge des marchandises en souffrance a préconisé l’incinération avant que celle-ci ne soit annulée par la commission environnementale de la wilaya de Béjaïa.
La faune et la flore en pâtiraient sérieusement. L’autre solution avancée serait de recourir aux fours de la cimenterie de Aïn Kbira, mais cette solution aussi n’a pas abouti.
Les responsables de l’usine de ciment ont, apparemment, peur pour leurs incinérateurs. Au port de Béjaïa où l’activité commerciale évolue très rapidement, d’année en année, le sucre n’est pas la seule marchandise encombrante. Des dizaines d’autres conteneurs sont en souffrance, occupant un grand espace de stockage de marchandises engendrant des pertes colossales à l’entreprise gestionnaire du port.
Bien que des mesures aient été prises pour débloquer la situation d’encombrement, notamment à travers celle liée au dépassement d’un séjour de plus de 4 mois et 21 jours dans le port, avec au bout la mise aux enchères de la marchandise, il n’en demeure pas moins que lorsqu’il s’agit d’une marchandise avariée, la question se pose autrement. C’est le cas du sucre en souffrance qui remonte à l’année 2006. D’autres marchandises y sont toujours: cannettes de bière, véhicules et autres denrées alimentaires. Avec l’option qui se dessine à l’horizon, le dossier des marchandises en souffrance au port de Béjaïa se clarifie progressivement. Le ciblage des produits se poursuit avec des mesures d’accompagnement pour éviter les malentendus. *L’Expression-07.04.2013.

***Trafic de ciment à Skikda : 24 entrepreneurs sous contrôle judiciaire

Les gendarmes de la brigade de Bekkouche-Lakhdar, à l’est de Skikda, ont présenté, jeudi dernier (27.07.2012.), 33 entrepreneurs devant le procureur de la République près le tribunal de Azzaba.Impliqués dans une affaire de faux et usage de faux, 24 d’entre eux ont été placés sous contrôle judiciaire, 2 cités à comparaître à l’audience de dimanche prochain et 7 ont été relâchés. A rappeler que l’affaire remonte au mois d’octobre 2008, lorsque la brigade de Gendarmerie nationale de Bekkouche-Lakhdar avait ouvert une enquête sur la base de renseignements, rapportant que des entrepreneurs liés par contrat avec ladite cimenterie procédaient à l’introduction de faux dossiers auprès de l’administration en mentionnant des projets fictifs, en vue d’obtenir de grandes quantités de ciment, destinées en fait à la spéculation. (El Watan-30.07.2012.)

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**la reprise par ArcelorMittal de 70% du capital du complexe d’El Hadjar, un fleuron de l’industrie sidérurgique au Maghreb : «C’est une escroquerie».   

Cette ouverture n’a rien apporté à l’Algérie à tous les niveaux, ni sur le plan technologique ni sur le plan financier

«C’est une escroquerie». C’est en ces termes que l’économiste Réda Amrani qualifie la reprise du complexe d’El Hadjar par ArcelorMittal. Pour la énième fois, l’expert revient sur l’échec de la reprise de 70% du capital du fleuron de l’industrie sidérurgique au Maghreb par Ispat. Cette ouverture n’a rien apporté à l’Algérie à tous les niveaux. C’est-à-dire ni sur le plan technologique ni sur le plan financier. Au contraire, l’Algérie est contrainte d’importer l’acier à hauteur de 90% de ses besoins. «La formation, la maintenance et l’innovation sont les trois points essentiels pour l’industrie sidérurgique. Or, ces trois conditions n’ont pas été assurées par le repreneur», regrette M. Amrani qui rappellera que «pour un investissement de 70 millions de dollars, l’Indien a engrangé des bénéfices de 300 millions de dollars sans rien apporter de plus à l’usine. Le groupe s’est contenté de pomper les plus-values et de les transférer à l’étranger pour consolider ses positions dans d’autres pays». Pour M. Amrani, l’objectif tracé par le groupe indien «de freiner l’essor de l’industrie sidérurgique en Algérie» a été atteint. «La priorité a été donnée au Maroc pour le développement des complexes de Bordj Lasfar, sur la côte Atlantique, et de Nador sur la côte méditerranéenne». Le consultant en industrie estime qu’il y a eu clairement une volonté de casser l’industrie de l’acier en Algérie et les résultats enregistrés par le groupe depuis son arrivée n’en sont qu’une des preuves de son avis.  D’où la nécessité de rattraper le coup «en renationalisant le complexe», d’autant que les engagements pris par le groupe en 2001 lors de la reprise du complexe n’ont pas été tenus. «Quand ArcelorMittal est arrivé au complexe d’El Hadjar, tout était prêt pour entamer le travail et lancer de nouveaux investissements. Or, rien n’a été fait», rappellera encore M. Amrani, qui ne maquera pas de parler de «pertes sèches pour l’Algérie et de gains en série pour ArcelorMittal». Cette sortie du spécialiste en industrie intervient dans une période où la filiale d’ArecelorMital en France se débat dans des difficultés en annonçant l’application d’un plan social. Ce qui a justement poussé le gouvernement français à brandir la menace de nationalisation du site de Florange, après avoir demandé au groupe de chercher un repreneur pour l’ensemble du site en guise de sauvetage. Finalement, Arecelor a fini par céder à la pression du gouvernement français en s’engageant à ne pas recourir au licenciement et à investir 180 millions d’euros sur le site durant les cinq prochaines années.Pour sa part, l’Algérie, qui a mal négocié la reprise du complexe d’El Hadjar par Mittal, continue de payer les conséquences de cette ouverture comme le montrent les épisodes de crise que traverse le complexe depuis quelques années. Onze ans après la signature du contrat de reprise, la situation du complexe sidérurgique n’a pas connu d’amélioration. *La Tribune.10.12.2012. 

***L’un des plus grand gisement de zinc du monde bradé

une modique somme de 15 millions de dollars, n’a pu être fournie, alors qu’il est susceptible de rapporter à ses investisseurs pas moins de 10 milliards de dollars

L’Algérie, un pays qui dispose d’autant de ressources, a-t-il besoin de recourir au financement extérieur pour faire avancer ses exploitations minières ?

Un nouveau scandale vient s’ajouter aux autres concernant Chakib Khelil à la suite de la mise à nu des comptes de la société australienne Terramin, à laquelle il est reproché d’avoir bradé le cinquième plus grand gisement mondial de zinc.

La société, qui gère le gisement de Tala Hamza (Amizour, wilaya de Béjaïa) pour la production du zinc et du plomb, se trouve dans l’incapacité financière d’honorer ses engagements envers l’Etat algérien.

Depuis quelques jours, cette minuscule entreprise ne cesse de se démener sur les places boursières internationales pour récolter la modique somme de 15 millions de dollars, en faisant miroiter à d’éventuels prêteurs une prise de participation dans la mine de Béjaïa, susceptible de rapporter à ses investisseurs pas moins de 10 milliards de dollars.

En dépit de la désapprobation, qu’il a manifestée publiquement lors de sa visite à Béjaïa, le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, tarde à prendre une décision de remise en cause de l’association avec la société australienne Comme pour l’Enor, qui a vu une société australienne inconnue piller dans l’impunité les réserves algériennes en or, Chakib Khelil a impliqué l’Entreprise nationale des produits miniers non ferreux et des substances utiles (Enof) dans une aventure similaire, lors du montage du projet d’exploitation du gisement de Oued Amizour qui figure au top 5 des gisements mondiaux de zinc et de plomb. Selon les experts, la société Terramin, qui n’avait alors jamais produit un seul gramme de produits miniers en dehors de l’Australie, s’est vu accueillir en Algérie pour la gestion d’un gigantesque gisement, alors que ses ressources sont très limitées.

L’histoire a commencé en 2004 lorsque l’ancien ministre de l’Energie et des Mines avait décidé de booster la production minière en faisant appel à l’expertise étrangère. La société australienne a montré un vif intérêt pour l’exploitation du gisement de Tala Hamza à Béjaïa.

Le dossier ne sera finalisé qu’en 2006, avec une perspective initiale d’investissement de l’ordre de 107 millions de dollars. On crée alors la société Western Mediterranean Zinc (WMZ, de droit algérien) pour l’exploitation de ce gisement.

L’australienne Terramin détient 65% des actions alors que le reste du capital, soit 35%, revient à deux sociétés publiques : 32,5% pour l’Entreprise nationale des produits miniers non ferreux et des substances utiles (Enof) et 2,5% pour l’Office de recherche géologique et minière (ORGM).

Le permis, qui s’étale sur une superficie de 125 kilomètres, devait permettre l’exploitation de la mine à un coût hautement rentable et la production d’un concentré de zinc de qualité supérieure. On évoquait alors des coûts d’extraction minière à hauteur de 2,97 dollars la tonne avec un coût de traitement avoisinant 9,62 dollars la tonne.

Ce qui allait placer le coût d’exploitation de Tala Hamza parmi les plus faibles au monde et lui permettre de rapporter 10 milliards de dollars après 12 ans d’exploitation. Mais, au lendemain de l’éclatement des affaires de Sonatrach et l’affaiblissement de Chakib Khelil, les choses allaient se compliquer progressivement pour Terramin.

A commencer d’abord par cette étude de faisabilité, lancée par la partie australienne, qui a déterminé une réserve probable de 38,1 millions de tonnes à 4,78% de zinc et 1,36% de plomb alors qu’au départ, on parlait de 68,6 millions de tonnes à 5,7% de densité pour les métaux en question.

D’autre part, l’étude n’avait pas réglé les problèmes liés à l’environnement. L’exploitation à ciel ouvert de cette mine située dans une zone hautement dense en population, devait d’abord garantir la préservation de la nature et surtout les terres agricoles. Il fallait, en outre, trouver un procédé adéquat au stockage et à la décontamination de quelque 52 millions de tonnes de rejets miniers.

Ce qui était donc, au départ, un investissement rentable devenait une lourde entreprise que la partie australienne ne pouvait assumer aussi bien financièrement que sur le plan technique. Par conséquent, Terramin devait trouver un assureur pour garantir les risques liés à l’environnement.

Au terme de l’étude réalisée, il s’est avéré que la société australienne ne disposait pas des fonds nécessaires à cette assurance. Par ailleurs, l’exploitation des minerais de Béjaïa nécessitait un budget évalué à 589 millions de dollars. Lorsque Chakib Khelil est parti, une banque publique algérienne s’est de suite rétractée et a refusé de financer le projet, alors que Terramin était incapable d’emprunter une somme pareille à l’étranger.

A quelques jours du départ de Chakib Khelil, l’Enof a réagi en lançant un appel d’offres pour la réalisation d’une expertise de l’étude de faisabilité réalisée par Terramin. Il fallait s’assurer de la conformité de tous les travaux d’exploration, de la fiabilité des résultats et de tous les paramètres ayant servi à la projection d’une exploitation souterraine du gisement.

Cette expertise devait conclure sur l’acceptation de l’étude pour le lancement des travaux de mise en exploitation ou faire ressortir tous les compléments nécessaires pour son achèvement. Trois ans plus tard, la situation est au point mort et l’exploitation de la mine de Tala Hamza n’a pas encore commencé. Faute de décision politique ferme, l’Enof continue de gérer un partenaire australien qui se trouve au bord du gouffre.

Spéculations boursières

Les retards cumulés sur l’exploitation de Tala Hamza ont lourdement pesé pour la trésorerie de Terramin. En plus de son faible portefeuille, la société a enregistré en 2011 une perte sèche de 19,6 millions de dollars.

En avril dernier, l’entreprise australienne était en négociation avec la China Non-Ferrous Metal Industry’s Foreign Engineering and Construction Co., Ltd sur un éventuel rachat de sa participation dans le projet Tala Hamza. Terramin voulait vendre la totalité de ses actions, mais la loi de finances complémentaire de 2009 ne le permettait pas.

Au lieu de saisir cette occasion pour racheter les participations de Terramin, la partie algérienne continuait de trouver des solutions intermédiaires qui ne servaient aucunement ses intérêts. La semaine dernière, Terramin a annoncé la levée en Bourse de 10 millions de dollars en capital, non pas pour lancer son projet en Algérie mais surtout pour restructurer et rembourser partiellement une dette antérieure et éviter l’asphyxie.

Le 19 octobre dernier, la société tenait un solde de trésorerie de l’ordre 2,3 millions de dollars. Nous sommes donc dans une logique d’une entreprise de la taille de celles créées dans le cadre de l’Ansej. Mais, devant l’absence d’une décision algérienne, Terramin continue de jouer au flambeur.

Après les Chinois, Terramin a reçu, en novembre dernier, une offre de 60 millions de dollars, faite par son ancien patron, Kevin Moriarty, au profit de soumissionnaires anonymes. Même si cette offre a été rejetée, il faut s’attendre à d’autres surprises, car Terramin est incapable d’engager les moyens financiers nécessaires à l’exploitation du gisement de Tala Hamza et se trouve dans l’obligation de céder sa participation à des tiers.

On continue de vendre les gisements

Cette triste aventure dans laquelle s’est engagé Chakib Khelil devait en principe donner à réfléchir pour nos décideurs. Mais, finalement, on se rend compte que la politique n’a pas changé.

Pour preuve, au cours du mois dernier, l’Enof a lancé plusieurs appels à manifestation d’intérêt à l’adresse des investisseurs nationaux et étrangers, pour une prise de participation dans l’exploitation du gisement de plomb-baryte de Ichemoul (wilaya de Batna).

Idem pour le projet de production de bentonites et de terres décolorantes à partir des gisements de Hammam Boughrara (wilaya de Tlemcen) qui a fait l’objet, en novembre 2011, d’une étude de faisabilité technique et économique.

Le même sort est également réservé aux gisements de plomb et de zinc qui se trouvent dans la wilaya de Sétif. Les sites de Kherzet Youcef, de Aïn Kahla et de Chaâbet El Hamra sont susceptibles de trouver bientôt de nouveaux acquéreurs. Un pays qui dispose d’autant de ressources, a-t-il besoin de recourir au financement extérieur pour faire avancer ses exploitations minières ? *09 Décembre 2012-Le Soir d’Algérie

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* scandales en cascade à Naftal

Les scandales n’ébranlent pas uniquement Sonatrach. D’autres entreprises publiques sont également touchées par la pègre de la corruption et de la mauvaise gestion. C’est le cas de Naftal.

Selon une enquête policière, rendue publique ce matin par le quotidien arabophone Echourouk, pas moins de 17 scandales ont été recensés, ces derniers mois, au sein de cette compagnie publique de distribution de carburant. Cela va de contrats douteux et gonflés avec des sociétés étrangères et privées, jusqu’à des recrutements des membres de la famille des cadres dirigeants en passant par l’ingérence des syndicalistes dans la gestion de l’entreprise. Parmi les exemples cités dans les rapports des enquêteurs, on retrouve le cas d’un contrat conclu entre Naftal et la société Batenco (filiale de Batimetal) pour le renouvellement du goudron dans plusieurs wilayas. Il s’agit d’un marché de 40 millions de dinars.

Pis encore, selon la même source, des contrats passés entre Naftal et «des entrepreneurs amis» ont causé des retards de réalisation allant de 6 à 24 mois dans certains projets. Il s’agit surtout de la réalisation de stations de services sur l’autoroute Est-Ouest. L’autre grief retenu contre les responsables de cette société étatique concerne les recrutements. Le rapport des services de sécurité révèle que des dizaines d’employés sont recrutés sur la seule et l’unique base des liens parentaux qu’ils ont avec des cadres de la société ou des syndicalistes. Dans certains cas, 3 à 6 personnes issues d’une même famille travaillent à Naftal dans différents services.

Les enquêteurs mettent en cause également l’ingérence manifeste de certains syndicalistes devenus, selon la source, de «véritables gestionnaires ». Certains de ces responsables syndicaux bénéficient de privilèges abusifs.  Le rapport cite d’autres dépassements comme des marchés douteux et l’utilisation du matériel de l’entreprise à des fins personnelles. Mais on ignore, pour l’instant, si ces dossiers ont été présentés à la justice.*A-F.18.02.2013.

**Les cinq plus gros scandales en Algérie

Le viaduc de Oued R’kham, sur l’autoroute est-ouest

En une décennie, l’Algérie est passée du statut de pays fortement endetté (une ardoise de 33 milliards de dollars en 2000) à celui de nouveau riche, puisqu’elle disposait, au 31 décembre 2009, d’une réserve de change s’élevant à 146 milliards de dollars. Cette cagnotte lui a permis de traverser sans encombre la crise qui a secoué les places financières en 2009. Mieux : l’État investit, bon an mal an, une moyenne de 30 milliards de dollars dans son effort de reconstruction. Une somme considérable qui, compte tenu d’une corruption érigée en système de fonctionnement, représente une « rapine » annuelle de l’ordre de 3 milliards de dollars, si l’on s’en tient à la « norme » mondiale de 10% de commissions occultes lors de la passation de marchés publics.
En bons musulmans, corrompus et corrupteurs algériens évitent de parler de pots-de-vin. Dans les années 1960, on utilisait le terme de qahoua (« café », en arabe) pour désigner les dessous-de-table perçus par un fonctionnaire véreux. La génération suivante adopte une autre terminologie : tchipa, pour chip, mise de départ du joueur de poker. La tchipa fait partie du quotidien et intervient à tous les niveaux, de l’officier d’état civil qui, sans elle, ne délivre pas d’extrait de naissance, au dirigeant du grand groupe industriel, public ou privé, lors de la conclusion de contrats d’équipement ou de réalisation. Dans le discours officiel, la lutte contre la corruption a toujours été érigée en priorité absolue. Mais il a fallu attendre les années 2000 pour assister, en février 2006, au premier grand procès lié à un scandale financier : celui de Khalifa. Depuis, plusieurs affaires de corruption ont éclaté au grand jour. Voici les cinq plus gros dossiers en cours d’instruction ou récemment jugés.

Brown & Roots Condor

En juillet 2006, les limiers de l’Inspection générale des finances (IGF) bouclent une enquête sur le joint-venture algéro-américain Brown & Roots Condor (BRC), fruit d’un partenariat entre Sonatrach et Halliburton. Les principaux clients de BRC sont Sonatrach et le ministère de la Défense. Le rapport de l’IGF est accablant (voir J.A. n° 2400 du 8 janvier 2007). Entre 2001 et 2005, BRC obtient quarante et un marchés de gré à gré, en violation du code régissant les marchés publics, pour un montant total de 2,1 milliards de dollars. Selon l’IGF, « ces transactions sont entachées de graves irrégularités ». Violation du code des marchés publics, recours systématique à la sous-traitance au détriment des prestataires algériens, surcoûts, détournement de contingents de franchises fiscales, achat de mobilier et d’équipements surfacturés auprès de fournisseurs étrangers. Selon l’opposante Louisa Hanoune, le préjudice subi par le Trésor public est évalué à 73 milliards de dinars (750 millions d’euros à l’époque).
En pleine tourmente judiciaire, un attentat terroriste cible un convoi transportant des cadres étrangers de BRC, au Club des pins, station balnéaire qui sert de résidence d’État. Les deux actionnaires de BRC décident, en septembre 2007, la dissolution de l’entreprise. Quant au procès, il n’aura jamais lieu. Ce n’est pas le premier rapport de l’IGF classé sans suite.

Algérie Télécom

L’opérateur historique de téléphonie mobile, Algérie Télécom, n’en finit pas de collectionner les affaires. En 2007, un de ses anciens directeurs généraux, Brahim Ouarets, est poursuivi avec dix autres cadres de la compagnie et des entrepreneurs privés pour dilapidation des deniers publics, conclusion de marchés douteux et falsification d’écritures publiques. Montant du préjudice : 222 millions de dinars (2,3 millions d’euros). Ouarets est condamné à cinq ans de réclusion criminelle. Deux ans plus tard, en octobre 2009, son successeur, Slimane Kheireddine, écope d’une peine identique pour une affaire de concussion. Mais les malheurs d’Algérie Télécom ne sont pas pour autant terminés. Mouloud Djazaïri, ancien dirigeant du groupe, et son directeur des finances et de la comptabilité (DFC), Afedjane Mouloud, ont été condamnés à des peines d’un à trois ans de prison ferme. Les deux hommes étaient poursuivis pour malversations et corruption liées à des passations de marchés publics. Le montant du préjudice subi par Algérie Télécom dans cette dernière affaire s’élève à 2,38 milliards de dinars (21,7 millions d’euros).

Pêche au thon rouge

L’affaire éclate en mai 2009, quand des garde-côtes découvrent un réseau de pêche illicite de thon rouge dans les eaux territoriales algériennes. Six ressortissants turcs, un armateur algérien, le secrétaire général du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques (MPRH), ainsi que son directeur des pêches maritimes et océaniques (DPMO) sont poursuivis pour pêche et transbordement illicites, trafic d’influence et usurpation de fonction. Jugés par le tribunal d’Annaba, les prévenus risquent entre six et huit ans de réclusion. Une autre personnalité pourrait être rattrapée par des affaires liées à la pêche au thon : Bouguerra Soltani, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et ex-ministre d’État. Selon des informations rapportées par la presse algérienne, le chef des Frères musulmans algériens serait impliqué dans des contrats douteux accordés à des sociétés chinoises. Les faits remonteraient à la période allant de 1996 à 1998, époque durant laquelle l’ancien ministre occupait les fonctions de secrétaire d’État à la pêche. Plusieurs semaines après ces révélations, l’intéressé n’avait toujours pas opposé de démenti.

Banque nationale d’Algérie

Principal accusé dans cette affaire de détournement de 21 milliards de dinars (204 millions d’euros), Achour Abderrahmane, commerçant de son état, est condamné en juin 2009 à dix-huit ans de prison pour association de malfaiteurs, dilapidation de fonds publics, escroquerie et émission de chèques sans provision. Le directeur régional de la Banque nationale d’Algérie (BNA) et le responsable de l’agence de Cherchell (à 70 km à l’ouest d’Alger) écopent de quatorze ans de réclusion criminelle. Entre 2002 et 2005, divers mouvements de fonds douteux ont été effectués dans trois agences de la banque, à Bouzaréah, dans la banlieue de la capitale, à Koléa et à Cherchell. L’enquête révèle que les dirigeants de ces trois établissements avaient accordé d’importants prêts à des industriels, des hommes d’affaires et des importateurs, sans tenir compte des règles prudentielles. Pis, les bénéficiaires de ces crédits s’élevant à des centaines de millions de dinars se sont révélés être des entreprises fictives appartenant à Achour Abderrahmane. En fuite au Maroc, ce dernier avait fini par être extradé vers l’Algérie en octobre 2006.

Autoroute est-ouest

En octobre 2009, Mohamed Bouchama, secrétaire général du ministère des Travaux publics, ainsi que le chef de cabinet du ministre sont placés sous mandat de dépôt. La justice les soupçonne d’avoir favorisé un consortium chinois, Citic-CRCC, en échange de commissions tournant autour de 530 millions de dollars. Cette entreprise chinoise est chargée de la réalisation de deux des trois lots d’autoroute, celui du centre (169 km pour 2,6 milliards de dollars) et celui de l’ouest (359 km pour 3,6 milliards de dollars). Deux intermédiaires privés, plusieurs cadres du ministère dirigé par Amar Ghoul, ainsi qu’un colonel du DRS sont placés en détention préventive. Le nom du sulfureux homme d’affaires franco-angolais Pierre Falcone, condamné dans l’affaire de l’Angolagate, est également évoqué dans ce dossier comme intermédiaire entre Algériens et Chinois durant les négociations pour l’octroi des marchés.
L’enquête menée par une équipe du DRS est à l’origine de ces arrestations. Alertés par des services étrangers sur des flux financiers douteux dans certaines capitales d’Europe, particulièrement en Espagne, les limiers des services secrets procèdent à l’arrestation de Chani Medjdoub, ressortissant algérien résidant au Luxembourg. Les aveux de ce dernier ont permis de remonter la chaîne des responsabilités et des complicités.**Jeune Afrique-02.02.2010.

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  *L’empire des scandales et des échecs

« Un homme politique doit avoir un minimum de probité intellectuelle, sinon il tombe dans l’ aventurisme. La nature même des pouvoirs multiples exercés par un seul homme aura pour conséquence inévitable le culte de la personnalité. Et celui qui n’applaudira pas ‘‘inconditionnellement’’ le ‘‘Maître’’ sera considéré comme un mauvais citoyen. Quant à notre jeunesse, elle sera condamnée à ne plus penser. Le régime fabriquera des robots, des opportunistes et des courtisans. La démocratie seule est salutaire. Elle ne signifie pas l’anarchie. Elle ne signifie pas un pouvoir faible. Elle signifie le gouvernement du peuple par le peuple. Elle signifie un Etat hiérarchisé. » Ferhat Abbas lettre de démission de la présidence de l’Assemblée nationale constituante en contestation au projet de Constitution imposé le 12 août 1963.

Le bilan des 10 années n’est pas des plus glorieux : la situation sociale se tend, les scandales se multiplient, les libertés bafouées, la solidarité piétinée, la démocratie achevée et la paix et la sécurité tant miroitées au peuple ne sont pas au rendez-vous, et la gifle nous est donnée par les Américains et les Français qui nous ont mis sur la même liste que l’Afghanistan et la Somalie. L’Algérie se trouve, aujourd’hui, dans une situation catastrophique, voire insupportable, l’économie en lambeaux, la justice à la solde de l’homme fort du moment, la sécurité se dégrade, le terrorisme reprend de l’ampleur, l’Education nationale est en décomposition. L’illettré est très facile à manipuler, surtout en période de misère et de peur. La création d’une société de l’ignorance, de la misère et de la peur semble cadrer parfaitement dans le sens du pouvoir, 6 millions de pauvres, 4 millions d’illettrés, les prisons pleines, des milliers de citoyens fauchés par le terrorisme et des milliers de harraga, un phénomène ayant marqué la décennie qui vient de s’écouler.

Malek Bennabi parlait de la colonisabilité d’une société, en la gardant loin du savoir, dans une situation de peur et de terreur continue, de misère endémique. Aujourd’hui, on peut parler de dressage de la société pour accepter le mépris, la corruption et la mauvaise gouvernance, en bref, faire accepter au citoyen l’instauration d’un Etat de non-droit en créant consciemment, ou inconsciemment, un climat favorable au conditionnement de la société, au lieu d’œuvrer pour son adhésion. L’Algérien est sorti de la colonisabilité pour s’engouffrer dans une condition de soumission.

Un bilan sombre et des perspectives néfastes

Aujourd’hui, l’Algérie n’est plus citée parmi les pays qui avancent, mais parmi ceux les plus en déphasage avec l’histoire. Moins d’une année après l’élection présidentielle contestée, un classement mondial vient rappeler que la démocratie est encore inexistante en Algérie. Preuve en est, le rapport élaboré par The Economist Intelligence Unit sur l’index de la démocratie dans le monde dans lequel notre pays occupe la 133e place sur un total de 167 pays. Le rapport de The Economist Intelligence Unit a été élaboré sur la base de critères bien spécifiques tels que le pluralisme, le libre vote et le droit des citoyens à ester en justice des responsables du gouvernement ou des membres de la police. Le rapport a divisé les pays en quatre listes : les nations qui vivent en parfaite démocratie sont au nombre de 30 ; ceux qui vivent en démocratie imparfaite, de 50 ; ceux qui vivent en régime hybride de 36 et ceux qui vivent en régime autoritaire sont au nombre de 36.

Les rédacteurs de ce document ont mis l’Algérie dans la catégorie dédiée aux « régimes autoritaires ». Ce classement de l’Algérie vient, en effet, confirmer les récents rapports élaborés par des organisations internationales. Même le très diplomatique document, rendu public il y a quelques mois, de l’Union européenne a pointé du doigt les incuries en justice, liberté d’expression, lutte contre la corruption et le droit à la création d’associations (partis politiques, ONG, syndicats et associations).

Politiquement, notre pays est cité au classement des 10 dictateurs encore en activité les mieux élus au monde. Ils sont vieux. Ils sont au pouvoir depuis des dizaines d’années et peuvent tous se targuer d’avoir été plébiscités à la tête de leurs pays respec-tifs :

- 1er – Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, Guinée-Equatoriale : 97,1 %.
- 2e – Noursoultan Nazarbaïev, Kazakhstan : 91%,
- 3e – Abdelaziz Bouteflika, Algérie : 90,24% ,
- 4e – Zine el-Abidine Ben Ali, Tunisie : 89,62%,
- 5e – Gurbanguly Berdimuhamedow, Turkménistan : 89,23%,
- 6e – Hosni Moubarak, Egypte : 88,6%,
- 7e – Islom Karimov, Ouzbékistan : 88,1%,
- 8e – Omar Hassan El-Béchir, Soudan : 86,5%,
- 9e – Robert Mugabe, Zimbabwe : 85,5%,
- 10e – Alexandre Loukachenko, Biélorussie : 82,6%.

La gouvernance autoritaire a réussi à transformer ces très beaux pays riches en pays misérables, corrompus et fuis par leur jeunesse… Il y a peu de temps, Bouteflika pouvait compter sur la magie de son verbe et de son dynamisme. Il parlait et tout s’arrangeait. Aujourd’hui, l’âge, la maladie, les scandales et l’usure du pouvoir ont anéanti le mystère Bouteflika, il ne parvient plus à retourner une opinion résiduelle auparavant acquise.

En termes de liberté, on trouve l’Algérie à la 141e place et au 100e rang (sur 179) au classement de l’ONU sur le développement humain (éducation, santé, niveau de vie…). Publié chaque année depuis 1995, l’IPC permet de mettre en évidence la prévalence de la corruption à l’échelle nationale, ainsi que ses conséquences néfastes sur l’économie et le moral du citoyen, l’Algérie chute de 3,2 à 2,8 sur 10 et de la 92e place en 2008 à la 111e en 2009. Tous les analystes du risque corruption et les experts du climat des affaires considèrent qu’un score inférieur à 3 sur 10 signifie un haut niveau de corruption au sein des institutions de l’Etat !

Malgré tous ces avertissements, la descente aux enfers continue. Ainsi, et au regard de ce classement et de la note attribuée par l’IPC, il ressort clairement que la corruption en Algérie n’est plus seulement un frein pour le développement économique, mais un danger qui guette la sécurité de l’Etat algérien. Selon Héritage Fondation, le classement publié en collaboration avec le journal financier de référence mondiale, le Wall Street Journal, l’Algérie a été classée 137e sur 157 pays recensés pour l’indice des libertés économiques, la valorisation du savoir et la bonne gouvernance. L’Algérie semble collectionner les mauvais points en matière de performances économiques, politiques et sociales. Après un classement peu reluisant sur les libertés et le développement humain, le climat des affaires est pire encore. Il est à noter que World Economic Forum’s Global Competitiveness Report a établi un rapport basé sur les opinions de cadres de banques et a attribué une note comprise entre 1 et 7 aux banques du monde entier. Le système bancaire algérien se retrouve ainsi à la 134e place, avec une note de 3,9, au-dessous de la Libye (4,0), le Lesotho (4,1), la République de Kirghizie avec(4,1) et le Timor Oriental (4,2).

Il est reproché aux banques algériennes leur système archaïque et leur service à la clientèle très en retard par rapport aux autres pays. Malgré une bonne réputation de leurs cadres et de leurs compétences techniques, la gestion des comptes et des crédits est remise en cause. En dépit de l’amélioration des indices macroéconomiques et des revenus de l’Algérie, on enregistre toutefois un déséquilibre dans la répartition des richesses. Selon les estimations du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et de la Banque mondiale, le taux de personnes qui vivent sous le seuil de la pauvreté, qui gagnent moins de deux dollars par jour, est estimé à plus de 20% de l’ensemble des habitants, représentant plus de 6,5 millions d’Algériens, laissant à notre ministre de la Solidarité le libre choix de croire à une république platonicienne qui n’existe qu’à travers ses fantasmes de l’inénarrable Mousseilima le menteur.

Le niveau social d’une grande catégorie d’Algériens n’a pas vraiment changé suite au partage inéquitable de la fortune et des revenus de l’Algérie. Selon les institutions internationales, 2,8% des revenus de l’Algérie sont répartis sur 10% des classes les plus démunies de l’Algérie, alors que 20% des catégories les plus riches bénéficient de 42,6% de la fortune et des revenus. La Banque mondiale classe notre pays à la 125e place sur un ensemble de 178 pays étudiés sur le plan du climat des affaires. Il faut dire que la convergence de ces dernières cotations n’est nullement le fait du hasard ; une infernale relation dialectique se situe entre les deux phénomènes : climat des affaires lourd et malsain, empêtré dans une légendaire bureaucratie, d’une part, et corruption à grande échelle ayant gangrené le corps de la société et miné les principaux rouages de l’administration, d’autre part.

Ces classements et statistiques viennent conforter les cris d’alarme lancés par l’ensemble de la classe politique depuis plus de 10 années de pouvoir sans partage et de régression démocratique vertigineuse. La perte d’espoir et de repères d’une jeunesse qui ne croit plus aux promesses démesurées, s’est exprimée par l’émeute, puis par le terrorisme pour finir dans le suicide collectif à travers le phénomène des harraga. C’est triste de voir tous les cadavres de ces jeunes Algériens échoués sur les côtes européennes comme de vulgaires épaves. Mais ce qui est ridicule et par-là même absurde, c’est que le pouvoir en place n’a rien trouvé de mieux, pour venir en aide à ces jeunes harraga une fois arrêtés, que l’emprisonnement pour le délit de tenter de fuir le pays.

A croire que notre pays devient invivable. Avec plus de cent milliards de dollars de réserves de change, le pays peine à décoller malgré les trois plans de relance. L’économie nationale demeure prisonnière de son caractère rentier qui ne profite jamais à la majorité des citoyens mais bel et bien aux courtisans les plus dévoués de ce pouvoir. Tous les programmes de tous les gouvernements qui se sont succédé depuis 1999, bien que dotés de moyens astronomiques, n’ont pas daigné donner les résultats escomptés, mais on continue à faire croire au Président que le chômage est à 10%, le terrorisme est éradiqué, la crise du logement est derrière nous, les réformes engagées sont parfaites, l’autosuffisance alimentaire est garantie, notre diplomatie est exemplaire, bref tout va bien comme le montre tous les jours notre unique télévision qui demeure fidèle au modèle soviétique.

Qui va juger tous ces responsables qui ont échoué et qui continuent à se convaincre qu’ils ont réussi ? Le peuple ? … Mais par quel moyen ? Puisqu’on interdit le débat, on falsifie les résultats des élections et on ferme le champ politique et médiatique pour toute autre opinion, allant jusqu’à accuser toute opposition de trahison et d’être à la solde de forces étrangères. Le sous-développement n’est pas une fatalité mais, bel et bien une démonstration de mauvaise gouvernance, liée aux manques de liberté, de démocratie et de justice.

Les racines de la corruption et du mal algérien

Il est un fait que l’Algérie est devenue de plus en plus ingouvernable, que les affaires du pays sont gérées avec une mentalité tribale et que les ministres deviennent ainsi une affaire de famille. L’indiscipline et le non-respect des lois et des politiques, le refus des critiques, le mépris de l’opposition qui semble se perpétuer, les scandales répétés et les polémiques persistantes, ne peuvent faire avancer un gouvernement en panne perpétuelle, à cause de la concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul homme, une pratique du pouvoir qui ne peut que freiner le développement du pays. Pour relancer l’économie et diversifier nos ressources énergétiques, le Président a fait son choix en imposant deux ministres à tous les gouvernements qui se sont succédé, et qu’on appelle communément les hommes du Président, à savoir Chakib Khelil et Temmar, ils ont fait carrière dans la finance internationale et tout le monde croyait au miracle, mais la déception est plus que visible.

Pour Chakib Khelil, ministre de l’Energie, tout le monde garde en mémoire sa conquête désespérée et son acharnement à réviser la loi sur les hydrocarbures sous couvert de plus d’efficacité et de libéralisation pour plaire aux Américains et sa volonté malsaine en définitive de privatiser Sonatrach. L’histoire de Sonatrach est intimement liée à celle de notre pays, elle est considérée par les experts comme les bijoux de famille qu’on ne peut vendre qu’en cas de crise alors que le prix du pétrole en 2005, l’année de la révision de cette loi, a atteint des prix astronomiques, heureusement que la maladie du Président et les résistances de patriotes au sein du pouvoir et en dehors ont coupé l’élan de cette opération antipatriotique. Hocine Malti disait à ce propos : « Mais celui qui suggère, qui propose toutes les décisions, c’est bien Chakib Khelil qui n’est qu’un pion dans le dispositif des Etats-Unis. Il faut dire les choses telles qu’elles sont : de mon point de vue, ce ministre est un agent des Américains placé au cœur du pouvoir algérien. C’est comme s’il avait été envoyé en mission, en Algérie, pour faire un travail et le conduire à son terme. »

Ceci n’a pas manqué de permettre aux Américains sous Dick Cheney de devenir les plus grands bénéficiaires pendant les 10 ans de gestion du pétrole algérien, au détriment de nos relations avec l’Europe et du bon sens de la diversification de nos clients. Chakib Khelil importe dans ses bagages sa fameuse clause d’« urgence » et la généralise avec beaucoup de succès dans tous les appels d’offres, et pour mettre en œuvre cette clause qui ressemble à une procédure de corruption légale, notre ministre libéral a occupé pendant plusieurs mois le poste de ministre de l’Energie et celui de directeur général de Sonatrach. Aucun ministre depuis l’indépendance n’a exercé ce cumul malgré la rareté des cadres des années soixante-dix. Après mûre réflexion, Khelil avait choisi lui-même son PDG, contesté aujourd’hui et mis sous contrôle judiciaire, alors que ses deux enfants et plusieurs cadres de Sonatrach sont sous mandat de dépôt dans le cadre d’un autre scandale qui éclabousse encore un département ministériel, sans aucune réaction du président de la République, ni de l’institution parlementaire reléguée au rang d’une administration et de chambre d’enregistrement et de faire valoir de sales besognes.

La décennie a vu le lancement de travaux d’infrastructures, opportunément pharaoniques, en particulier pour Sonatrach, Sonelgaz, les télécoms et le BTP, la clause d’urgence devient une pratique quotidienne, constituant ainsi la colonne vertébrale d’une corruption à grande échelle et l’ossature du pillage du pays pendant plus de 10 années. Quand on interroge le ministre Chakib Khelil sur l’abus extrême constaté dans l’utilisation de cette clause, appliquée en permanence, il ne trouve rien à dire d’autre que « le ministère de la Défense l’utilise tous les jours ! » (A suivre) (El Watan-09.02.2010.)

H. B. : Ancien parlementaire

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CES FLÉAUX QUI MINENT LE DÉVELOPPEMENT EN ALGÉRIE

Dessous-de-table et autres cas de banditisme

Par : ZOUBIR FERROUKHI

Le déballage en grande pompe de l’affaire des dirigeants de Sonatrach et l’emballement socio-médiatique qui s’en est suivi font presque croire que l’Algérie est le seul pays au monde à faire face au phénomène de la corruption et de son corollaire incontournable les dessous-de-table.

Il est vrai que l’indice de Transparency International, une organisation non gouvernementale internationale d’origine allemande à laquelle se réfèrent souvent les journaux, place l’Algérie dans une très mauvaise position. Tous les pays du Maghreb sont, cependant, mal logés dans le classement. En Afrique, des pays comme l’Égypte, le Soudan, la Guinée et la République Démocratique du Congo, ou le Cameroun, sont encore plus mal placés. Quant à cet indice de Transparency International – organisation aux objectifs pas aussi vertueux qu’elle le laisse entendre —, il n’est pas à l’abri des reproches. Selon des experts, une partie des critiques dont il fait l’objet porte sur la méthodologie d’enquête, voire même cet indice serait faussé du fait du dimensionnement inégal des enquêtes dans les différents pays et de sa non-fiabilité puisqu’il repose sur des perceptions et non sur des données réelles constatées.
Ce qui ne justifie en rien, bien sûr, la corruption qui gangrène au demeurant depuis très longtemps le pays. Elle fait partie des grandes menaces qui pèsent sur l’Algérie et minent son développement. La lutte multidimensionnelle contre le terrorisme, d’une part, le banditisme dont celui lié au terrorisme et la corruption, d’autre part, ainsi que, dans une moindre mesure, le trafic de drogue, sont devenus une réalité à laquelle est quotidiennement confronté le gouvernement algérien. Ce qui explique un peu la réaction du Premier ministre Ahmed Ouyahia dans sa conférence de presse de mercredi dernier après le sommet de l’Alliance présidentielle : “Le sujet n’est pas nouveau, il est récurrent”, a-t-il dit. Avant d’ajouter : “Nous devons vivre la lutte contre la corruption en toute sérénité.”
En revanche, le phénomène nouveau serait qu’aujourd’hui, bien avant d’en arriver à l’affaire Sonatrach, celle de BRC ou les multiples mandats de dépôts contre des cadres et des élus locaux, il faudrait, en effet, parler aussi de corruption sans oublier d’évoquer le terrorisme, quand on se met à cibler les principaux fléaux qui affaiblissent l’Algérie. Et on s’interroge si terrorisme et corruption ne sont pas finalement liés plus que jamais auparavant, comme sont liés la mauvaise gestion et la corruption, l’appât du gain facile et la corruption, le marché informel et la corruption, etc. La lutte contre la corruption devient ainsi elle-même un combat à plusieurs facettes, sinon aux multiples directions. Des cercles occultes de l’informel seraient impliqués dans le financement du terrorisme dont l’existence leur sert de paravent. C’est là une forme de corruption avérée. Mais, à présent, le basculement vers le grand banditisme est sans doute la nouvelle donne à prendre en compte concernant des groupes terroristes réfractaires à la loi sur la concorde civile, qui se voient de plus en plus précipités dans cette voie à cause, notamment de l’élimination notable par l’armée de responsables du GSPC et la neutralisation par les services de sécurité des réseaux de soutien.

Des responsables au-dessus de tout soupçon
Symbole de richesse, Sonatrach, propriété de l’État algérien, douzième rang dans l’industrie pétrolière mondiale, second fournisseur de gaz naturel de l’Europe derrière la Russie, second fournisseur en gaz liquéfié GNL aux États-Unis, exportateur en dehors du brut de produits tels que le condensat, le GPL, les produits raffinés et de pétrochimie, est devenue au fil des ans ce gros mastodonte international et donc un enjeu majeur… Déstabiliser Sonatrach qui renfloue en très grande partie le compte courant du Trésor public à la Banque centrale (au moins 42 milliards de dollars de recettes d’exportation des hydrocarbures prévues pour l’année 2009), c’est déstabiliser l’Algérie. C’est plus que toutes les autres affaires de corruption et de rapine.
En attendant ce que révélera la justice à ce sujet, l’on cherchera en vain comment et par quels couloirs étroits la corruption en Algérie peut se fixer, et parfois se stabiliser pour le temps qu’il lui faudra, dans des secteurs publics aussi stratégiques que Sonatrach, les banques, les APC, les marchés publics, etc., pour, en fin de compte, profiter aux agents de l’État, c’est-à-dire ceux-là mêmes qui sont censés veiller à la probité financière du secteur public. Et au centre de la plupart de ces affaires de corruption, des responsables que l’on croyait au-dessus de tout soupçon ! Affaire du “projet du siècle” de l’autoroute Est-Ouest où est impliqué le secrétaire général du ministère des Travaux publics, affaire OAIC où est jugé le directeur général de l’Office algérien interprofessionnel des céréales pour passation de contrats injustifiés dans les marchés publics avec l’entreprise privée SIM, affaire des thoniers turcs pêchant en infraction dans les eaux territoriales de l’Algérie où est impliqué le secrétaire général du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques… Scandales financiers à répétition, qui font dire au président de la République, lors d’un discours prononcé au siège de la Cour suprême, à Alger, à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire 2009-2010 en octobre dernier, sa détermination à lutter contre la corruption sous toutes ses formes et ses manifestations, et annoncer sa décision d’installer prochainement “une commission nationale ad hoc pour renforcer” les mécanismes législatifs et réglementaires déjà existants. L’Agence nationale de lutte contre la corruption, pourtant prévue par la loi 06/01 du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, demeure encore inopérante.
En marge de cette manifestation de l’ouverture de l’année judiciaire, le directeur des affaires pénales au ministère de la Justice signalait, dans une déclaration à la presse, que pour l’année 2008 uniquement, 807 infractions liées à la corruption ont été enregistrées. “Ce phénomène touchait à la transparence de la vie économique et à l’intégrité des agents publics”, précisait-il. Et d’enchaîner sur le cas de criminalité organisée, en soulignant que cette dernière comprenait une criminalité impliquant des groupes organisés qui se répartissent les rôles et se déploient au niveau transnational (trafiquants de stupéfiants, contrebande de diverses marchandises, trafic de migrants).

Le grand banditisme
Le responsable du ministère de la Justice relevait que la criminalité organisée évoluait, notamment dans les zones frontalières et, en particulier, dans les régions de Tlemcen, Béchar, Tamanrasset et Tébessa, avant d’insister sur l’importance de la conjugaison des efforts aux plans régional et international pour son éradication. Dans tous les cas, l’on retiendra que les instruments juridiques adoptés pour faire face à l’évolution de la criminalité ont permis de “renforcer la capacité de dissuasion de la justice et ont eu pour effet de réduire, de 2006 à 2008, le taux de criminalité de 5,53%”.
Quant à l’éradication du terrorisme, dans sa forme politique pour la destruction par la violence de la République, elle est effectivement en phase terminale, pour reprendre les termes d’une déclaration du patron de la DGSN, Ali Tounsi, lors d’une tournée il y a quelques mois dans la région de Boumerdès, région largement ciblée par le GSPC, et considérée aussi par les médias comme l’une des plus importantes zones indicatrices sur la situation sécuritaire nationale.
Mais, en même temps, il apparaît que les citoyens, notamment en Kabylie au relief boisé et difficile, sont pour le moins inquiets de la recrudescence d’un autre type de violence intimement liée au terrorisme, qui consiste en un racket systématique sur les chemins austères interwilayas qui demeurent ainsi toujours aussi périlleux. Ce genre de rapine s’élargit aujourd’hui à d’autres formes de banditisme parmi lesquelles on peut notamment citer les enlèvements pour le prélèvement de rançons qui se chiffrent, rapporte-t-on, parfois à des milliards de centimes et constituent une contribution devenue essentielle du financement du GSPC. En une seule année, 375 cas de kidnapping ont été enregistrés en Algérie, selon le bilan dressé par le ministre de l’Intérieur, selon lequel 260 cas relevaient du droit commun alors que 115 cas de kidnapping avaient une relation avec le terrorisme. Le ministre avait indiqué que des sommes atteignant 600 milliards de centimes ont été exigées (par les terroristes), précisant que 120 milliards de centimes ont été payés par les parents des victimes. Le kidnapping des enfants n’est plus un incident rarissime et marginal en Algérie, puisque chaque année, il vient alourdir les statistiques de manière alarmante. Le nombre d’enfants enlevés en Algérie depuis 2001 s’élève à 830 selon les dernières statistiques des services de sécurité tous corps confondus. L’âge des enfants touchés par ce phénomène varie entre 4 et 15 ans. La plupart de ces kidnappings peuvent être attribués à des groupes terroristes en quête d’argent, selon des sources sécuritaires.

Le risque reste élevé
Dans une mise à jour très récente (fin janvier 2010), on signalera que les services du ministère français des Affaires étrangères s’appliquent à prévenir de nouveau que les menaces renouvelées d’Al-Qaïda au Maghreb, la persistance d’attaques menées par les groupes terroristes et la dangerosité accrue de la zone sahélienne, limitrophe de l’Algérie, aboutissent à ce que le risque terroriste reste élevé en Algérie. Toutefois, ce risque concerne également le Sud du pays selon ces instances diplomatiques françaises, qui laissent entendre que le danger vient également de la proximité des pays du Sahel (Mali, Mauritanie, Niger) où des enlèvements d’Occidentaux ont pu être constatés et peuvent se produire de nouveau, notamment pendant la saison touristique (octobre-avril). La connexion entre le terrorisme et les réseaux de trafic et de contrebande en Afrique du Nord et ses “manifestations métastatiques” dans la région du Sahel ont été relevées par des responsables africains lors d’un séminaire à Alger  organisé par le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme qui est un organe rattaché à l’Union africaine (Caert).   La menace du terrorisme est, par conséquent, globale sur le continent et elle s’appuie sur toutes les formes de crimes transfrontaliers.
“En règle générale, pour tout déplacement dans le Sud algérien, il est obligatoire d’utiliser exclusivement des agences de tourisme agréés par les autorités algériennes, de prêter une attention forte aux consignes de sécurité données sur place par les forces de sécurité algériennes, de ne surtout pas chercher à se soustraire à ces consignes et d’adopter en général un comportement aussi discret que possible”, insiste la note du ministère français, qui recommande par ailleurs d’éviter, pour le nord du pays, les axes secondaires et non surveillés et de ne pas circuler de nuit, en particulier en Kabylie où le risque d’action terroriste est le plus élevé. Banditisme, trafic de drogue, corruption, contrebande, enlèvements, tout cela fait bon ménage et constitue le crime organisé. Il est en phase de constitution, par ailleurs, sous la couverture de l’islamisme politique violent, notent les observateurs. Il ne concerne pas uniquement l’Algérie. Mais on sait ce qu’attire comme convoitises l’Algérie aujourd’hui. Il semble utile de le relever. (Liberté-09.02.2010.)

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Des affaires de «familles»

L’Algérie en ce début 2010 semble au bord de la crise de nerfs et tous les regards se tournent vers les sommets de la hiérarchie institutionnelle. Dans le silence fracassant des médias lourds, du Parlement et des partis de la majorité, chaque jour apporte de ravageuses révélations, des noms de ministres qui entraînent avec eux leur progéniture et leur parti d’appartenance aux plans idéologique et politique. Il s’agit bien de politique car un membre de l’exécutif est un homme politique, qui appartient à une minorité parlementaire ou à la majorité, et il applique un programme politique. Cela est valable en Suède, en Algérie, au Canada ou bien au Japon. L’action et l’engagement politiques sont des passages obligatoires pour accéder à l’exercice du pouvoir pour servir une cause, des intérêts de classe ou de catégorie, une idéologie et des convictions. C’est ce qui est enseigné dans les universités et par la vie depuis les origines de la famille, de la propriété privée et des monopoles étatiques. Les ministres locaux qui ont fait l’université le savent bien. Quant aux autres, ils s’habillent de religion ou de «constantes» pour faire eux aussi… de la politique qui peut, comme le loto, rapporter gros. Et il y a le suffrage universel qui est aussi un passage obligé pour exercer le pouvoir!

 La litanie où des feuilletons algériens se suivent, se ressemblent et ne diffèrent que par les sommes massives de dollars et d’euros qui sont soustraits à la communauté nationale. Pour des intérêts personnels, de «famille» ou de clan selon le lexique politique national. Cela va du Japon du moyen âge, aux immortels du septième art en passant par le chef-d’œuvre de F.F.Coppola. Dans le délire de sous-développés, le chef de l’Etat se voit affubler du titre de «chef du clan présidentiel», lui qui a pris le plus grand soin à dire clairement qu’il était un candidat libre, en sollicitant les suffrages accordés par les Algériens. Khalifa, B.R.C., Sonelgaz, Sonatrach, l’autoroute à plusieurs voies (voix), pour ne citer que les plus célèbres, sont désormais des sigles et appellations non contrôlées qui font partie de l’histoire politique, et ensuite judiciaire du pays, qui semble avoir perdu la tête. Au point de voir des policiers tabasser des médecins qui auront ensuite à soigner ces mêmes agents de l’ordre ou leur famille. Or, il suffit d’une table et des chaises, avec l’opinion publique comme témoin, pour négocier ce qui est profitable au pays, aux citoyens, aux catégories concernées, entre des acteurs politiques et sociaux civilisés au sein desquels l’intelligence et l’intérêt général sont en partage.

 La série de grèves, d’émeutes, des augmentations folles des produits locaux ou importés, le délabrement urbain, l’absence de vrais grands débats dans les médias, les associations, les partis, l’état d’urgence qui anesthésie l’action politique et les respirations de la société, offrent du pays l’image d’un «grand corps malade». La poésie et la fête en moins. Les «affaires de famille» s’accumulent, l’une derrière l’autre, devant des citoyens qui ne savent plus à quel marché, à quelle «famille» se vouer avec des repères aussi évanescents que les milliards partis en fumée, dans de lointains paradis fiscaux, investis dans l’immobilier de luxe dans des capitales où les dirigeants goguenard, méprisants comptent l’argent qui fait tourner leur économie, leurs services en faisant vivre leurs citoyens ravis de tous les apports à forte teneur de matières premières, d’hydrocarbures, d’import-export et de marchés de gré à gré frauduleux mais empreints de la sueur d’Algériens qui triment dur et passent la moitié de leur vie à attendre des transports aux horaires aussi volatiles que le gaz.

 A l’évidence, il y a des «familles» qui ont largué depuis des années le minimum de patriotisme qu’exigent les postes, les responsabilités, les privilèges, les «concentrations» consanguines du bord de mer pour mettre en place les systèmes décrits dans les films de Coppola sur les «familles» du grand banditisme et du crime organisé en Italie et aux U.S.A. Le sursaut patriotique est vital dont les manifestations seraient une justice qui travaille vite et bien dans le respect absolu de la présomption d’innocence, le respect des tonnes de lois et règlements qui existent, contre la corruption, les détournements et les vols manifestes et répétés. Mais lorsque ceux à qui la loi fait l’obligation ferme de déclarer leur patrimoine et celui de leur famille passent outre, le sursaut en question n’est pas pour après demain. Un jour Charles Pasqua en poste avait déclaré, concernant l’Algérie, qu’il fallait laisser ce pays aller «à la transition et à la démocratie selon son rythme». Autrement dit, plus le rythme est siesteur avec des transitions à rallonges, plus les intérêts des multinationales étaient florissants. Il lui a été répondu qu’il fallait pousser cette logique beaucoup plus loin et d’attendre que l’Algérie, les pays arabes et africains inventent la pénicilline, l’avion, la TV, les contraceptifs et les énergies nouvelles pour enfin s’en servir. Les origines de la démocratie sont de très loin antérieures à Pasqua et à tous les dirigeants arabes. Et pourtant, elle fonctionne comme système le moins mauvais et le plus performant pour que ceux qui le pratiquent soient les maîtres de la planète.

 Des pays développés et démocratiques ont connu des errements, des transitions, des guerres, y compris coloniales et mondiales, mais ils ont su tirer les leçons, élaborer des consensus et des fronts nationaux et aller à la vitesse de croisière.

 Les sommes incroyables détournées, les rentes de situation, politiques et issues de la guerre de libération sont toutes puisées de la même caisse, celle des revenus, les seuls du pays, des hydrocarbures. Comme de nombreux experts au-dessus de tout soupçon prédisent à l’Algérie un épuisement plus tôt que prévu du pétrole, que le pays serait obligé d’importer du pétrole, les prédateurs mettent les bouchées doubles. Le temps du pétrole et le leur sont comptés. Alors les «familles» puisent vite, beaucoup et forcément commettent des erreurs. Leurs comptes et leurs biens à l’étranger sont répertoriés au dollar près par les services et gouvernements dans les pays développés. Ils sont tenus à la merci d’une fuite organisée et exécutent alors les ordres de tous ceux, dans le monde, qui ont accès aux dossiers de l’argent sale. S’ils occupent des postes de décision, grande ou moyenne, ils sont tenus. Mais le pays, par conséquent, est tenu. On peut alors humilier tout un peuple et éradiquer par là même la dignité et la fierté légitimes de se sentir algérien pour des millions de jeunes et d’honnêtes gens.

 Les barbes hirsutes et celles bien taillées qui cachent, plutôt mal, le vol et la corruption à grande échelle ne trompent que peu d’Algériens dont la majorité, les élites, les médecins, les enseignants, les ouvriers et les petits commerçants savent le prix du labeur et le coût de la vie sans bigoterie ou verbiages religieux ostentatoires. Un sursaut patriotique vigoureux, un consensus politique pour un cap, des hommes jeunes et compétents si nombreux en Algérie et des réformes systémiques peuvent nous faire quitter le ridicule statut de futur pays émergent (FPE).(Quotidien d’Oran-11.02.2010.)

par Abdou B.

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*Suspension d’officiers de police ….Echorouk apprend de sources bien informées que les enquêtes policières et judiciaires ainsi que les suspensions ont touché un ancien directeur de la police judiciaire à la sûreté de wilaya d’Alger, un commissaire et un officier proches de ce dernier, ainsi qu’un haut cadre à la DGSN. Nos sources affirment que c’est le ministre de l’intérieur qui a ordonné la radiation définitive de la police de certaines de ces personnes impliquées.

Selon les informations recueillies, un ancien responsable de la P.J. à Alger a été placé sous contrôle judiciaire, suite à une affaire liée au scandale de l’homme d’affaires Achour Abderrahmane au sujet duquel la cour suprême a demandé la réouverture du dossier. Les enquêtes ont été élargies et les mesures décidées ont touché deux de ses collaborateurs, à savoir un commissaire et un officier de police.

Le ministère de l’intérieur avait écarté le cadre en question de la police sur la base de rapports internes, avant que la justice ne se prononce définitivement sur le fait qu’il soit, ou non, impliqué dans les affaires citées.

 L’inspection de la sureté nationale enquête également dans une affaire impliquant un autre responsable à la direction de la police judicaire à la direction générale qui a eu à occuper deux importants postes auparavant au sein de la police. Ce responsable, dont il a été mis fin aux fonctions, est concerné par l’enquête sur un complot contre l’ancien responsable des renseignements à la sûreté de wilaya d’Oran dans une affaire de dissimulation de drogue retrouvée dans son bureau. La justice l’avait toutefois innocenté et il a été réintégré dans la police à un poste important, alors que d’autres cadres sont accusés d’avoir monté un  complot pour l’impliquer. Les investigations sont actuellement approfondies en vue d’éviter la répétition des scénarios de jugements ou de décisions erronés comme il a déjà été enregistré par le passé.

D’autre part, un ancien officier dans la brigade mobile de la P.J. de Dély Brahim a adressé une correspondance aux services de la présidence, demandant la révision d’une affaire où il a été condamné par contumace à la prison pour corruption dans un scandale ayant trait aux cartes grises à Bouzaréah sur les hauteurs d’Alger. Le concerné dit avoir été victime, comme d’autres cadres, de conflits entres des responsables à la Sûreté de wilaya d’Alger et de la DGSN durant la période 2002-2006. Pour lui, il a été poursuivi pour la simple raison qu’il était considéré comme proche d’un ancien responsable de la P.J.

En tout cas, ce n’est pas la première fois qu’Echorouk se retrouve en possession d’une lettre où une personne radiée ou suspendue se plaint et demande au ministère de l’intérieur ou aux services de la présidence la réouverture de son dossier. Ces personnes se considèrent comme victimes, parce que justement il fallait en trouver une. (Echorouk-22.05.2010.)

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**gotha algérien post colonial

Après l’indépendance nationale, des hauts responsables politiques et des technocrates, ils ont studieusement appris la leçon de conjugaison adoptée par leurs semblables florissants depuis le Plan de Constantine. Celle-ci est : Je broute, tu broutes, il broute.

Ce verbe transitif, en vogue dés les premières années de l’indépendance nationale, a été adopté sans vergogne, en tous les sens et de figures, par le soi-disant gotha algérien, post colonial, pacageant sur les plates-bandes des deniers publics. Ces «gentlemans» chapardeurs – définis de gourmands à l’époque – ont été ensuite relayés par une meute de bergers terriblement avides de pâturages considérés appartenir, jadis, au Beylik : mini-Etat provincial du temps de la période ottomane ; et autres Ârch : collectivité locale usufruitière remodelée sur le même principe champêtre par la colonisation française.

 Avec de nouveaux mots d’ordre non moins dénués d’archaïsme, d’hypocrisie maraboutique, de voracité matérielle, d’esprit de clanisme voire de gangstérisme et de passe-droit. A l’image, des fléaux issus de la désertification aussi bien de l’âme d’une importante strate de la société en décomposition chronique, que du substrat de la terre défigurée par plusieurs aléas «aménagistes» bouleversant ainsi les équilibres organiques du sol, que ceux écologiques, dans leur ensemble, d’avant et, notamment, après l’indépendance du pays.

 Ainsi, en plus des maraudeurs décrits brièvement ci-dessus, nous remarquons actuellement d’autres, non moins affamés et affameurs, cachottiers et méprisant jusqu’à qu’ils menacent, en sous-entendus médiatisés adressés à qui de droit, de dévoiler sans hésiter tout le contenu de la boite de Pandore s’ils sont démissionnés, et ce, à l’image du dernier scandale de la Sonatrach principal socle du système économique du pays, non encore dévoilé dans tous ses dessous. Le sera-t-il vraiment un jour ?

 Alors, imbus et confiants d’eux-mêmes et de leurs relations internationales, juchées auprès de cercles occultes puissants, ils préconisent à leurs semblables et autres parrains d’ici d’adopter la ligne de conduite suivante : elle se conjugue au présent du mode de l’indicatif à la forme du négatif. A savoir : je ne sais pas, tu ne sais pas, il ne sait pas (1). Ou, encore, tout va bien Madame l’Algérie !

Cependant, cette forme de conjugaison, elle est tout à fait normale pour ceux et celles qui, sincèrement, ne savent rien du fait qu’il y a un arbre cachant – protégeant – toute une forêt peuplée de renards et renardes. Mais malhonnête pour ceux et celles connaissant de prés la renardière, et qui sont donc au courant, voire complices, de tous les piratages et, de surcroît, font semblant de ne pas les apercevoir. A l’image d’un type qui visualise tous les signaux, affichés dans un tableau automatisé de commande et de contrôle d’une centrale électrique sophistiquée, d’une unité pétrochimique modélisée, clignotants tous au rouge, et qu’il fait – ce type de personnage – semblant de ne voir que du… vert . Un non-sens !

 Cela dit, le phénomène de la corruption est une véritable calamité pour les peuples, et notamment leurs élites, qui n’ont pas su imposer les véritables priorités moralisatrices et surtout d’installer, dés le début et tout au long du parcours de la construction d’un Etat fort, les jalons – garde-fous – fondateurs d’un système de gestion sociopolitique, culturel et économique, pertinemment basé sur l’économie des connaissances et judicieusement canalisé dans le sens de l’honnêteté conjuguée à de la compétence et non de stimuler, pour des intérêts personnels liés au pouvoir, la tentation du népotisme allié aux médiocrités partisanes et les dilapidateurs hissés au rang de «nobiliaires».

 Hélas, c’est le lot des peuples dépourvus de véritables élites, à l’image du nôtre ainsi aplati par l’accaparement violent de son propre pouvoir conjugué aux désirs et agissements d’un tas de faussaires laudateurs. Comme ce fut, par le passé, lors du règne des corsaires menés par les frères Barberousse, entre autres pachas, combinant force de piratage et chantage sur tout le pourtour de la méditerranée et notamment avec l’Espagne – décidément –, l’Italie, et la… France bien évidemment qui avait sauté sur cette occasion ainsi offerte par tout un ensemble de tarbouches et… d’éventails.

Par conséquent, tout le reste qui en découle, d’un tel système de gouvernance basée sur l’arrogance et de l’a-peu près, ne serait que du viol «normalisé» de la conscience collective ; et du vol banalisé des richesses du pays, dont celles des hydrocarbures, a l’image des millions de tonnes de céréales exportées presque gratuitement vers la France durant la période ottomane non moins corrompue et corruptrice. C’était le temps du Bakchich : De l’oseille en turco-algérien. Le temps des Muphtis à la solde. Aujourd’hui, il est de nature Eurodollaresque. «Par sa propre barbe nous l’encensons». Ainsi parlait le janissaire d’hier et du CAC 40 d’aujourd’hui ! Que faire devant ce machiavélisme maffiosi ?

D’ABORD SAVOIR de près par qui et pourquoi on est ainsi gouverne de cette manière

Cela parait banal voire du déjà su, et plus ou moins dévoilé médiatiquement par les bonnes volontés au prix de leur santé voire de la perte de leurs situations professionnelles. Et du respect qui leur est dû. A l’image de ces universitaires qui ont été bastonnés et humiliés ces derniers jours puis câlinés ( ?). Par conséquent, cela nécessite une vigilance soutenue et de la perspicacité permanente de la part des différentes strates sociales soucieuses de leur devenir et de celui du pays. Et de leurs enfants !

 Pour ce faire, il serait salutaire, pour les élites toutes obédiences confondues, d’engager tout un programme politico-culturel novateur des mœurs et comportements. Cependant, cette volonté de vouloir remonter aux sources du mal – la corruption dans tous ses états -, elle nécessite une classe politique hors pair, issue d’une génération d’hommes et de femmes incorruptibles révolutionnant une situation au profit d’une autre expurgée des scories de la précédente.

 En d’autres termes, une génération prédestinée par la divine Providence, et une volonté populaire au rendez-vous avec l’Histoire, combinée à cette noble et distinguée mission de salubrité publique définie à la sacro-sainte bonne gouvernance. Les incorruptibles ont toujours existé. Les corrompus aussi, malheureusement. Ces derniers, notamment les virulents parmi eux, portaient des titres peu louables au cours de la lutte de libération nationale. Ils ont, d’une certaine façon, semer les graines de la corruption et de la discorde au sein de la société en pleine mutation. Quelques nationalistes ont, eux aussi, leur lourde part de responsabilité car ils ont fait avancer le ventre au lieu des idées patriotiques salvatrices !

 A partir des premières années de l’indépendance, le peuple Algérien respectait les règles de bonne conduite et manifestait sa joie pour la récupération légitime des biens de la collectivité nationale. Malheureusement, il va être confronté, au fil du temps qui passe, à la résurgence des survivances aussi bien précoloniales, coloniales, greffées sur les nouveaux comportements post coloniaux. C’est-à-dire une terrible situation existentielle inextricable, soumise aux luttes en sourdine, entre faux et vrais nationalistes, combattants, conflits d’intérêts de personnes, de clans…etc., faisant rage ces derniers temps, mais que tous, ou presque, s’arc-boutent a un système politique de plus en plus chancelant.

 Aujourd’hui, et d’une manière générale, leurs cognations aspirent à se débarrasser de cette sujétion malfaisante et complexant leur vie au sein de la société. Par conséquent, l’essentiel pour un système politique de gouvernance soucieux des intérêts suprêmes de la nation et, donc, de vouloir s’inscrire dans le sens de l’Histoire, c’est d’arriver à encourager sans hésiter les premiers – incorruptibles – et de faire bloc, intelligemment, avec eux, y compris par la violence dans le cadre des lois, contre les seconds – corrompus – car, un certain nombre de ces derniers, ils ne désirent pas faire leur mue dans la sérénité, vers l’honnêteté et le sens de l’Histoire.

 Cependant, ce jeu malsain est susceptible de provoquer des conséquences incalculable lesquelles vont, tôt ou tard, bouleverser – si ce n’est pas déjà largement entamé- les croyances qui ont jalonné le substrat de la conscience nationale obnubilée, actuellement, par des enjeux et victoires autres que celles liées à la cohésion mémorielle, à l’honnêteté et l’abnégation des leaders lesquels, jadis, ont engendré des miracles et acquis vertueux.

 Comme les choses de la vie ne sont pas immuables ni parfaites ; espérons que la prochaine décennie, qu’on vient tout juste d’entamer, serait expurgée des scories de ces cinquante dernières années. Et notamment celles de la décennie qui s’écoule chargée aussi bien de très belles choses que des mauvaises. Trop !

La lutte contre la corruption, en vogue ces derniers temps ici comme ailleurs, s’inscrit dans la convention onusienne, signée par les parties inscrites dans la charte en la matière, dont notre pays l’a également paraphée, et que cette dite convention est élargie à la criminalité et…le trafic de la drogue. Par conséquent, qu’on le veuille ou non, et au vu de l’état des lieux, nous sommes pleinement engagés dans le cadre de cette convention, de lutter fermement contre ces fléaux. Des services y veillent jour et nuit. C’est tout à leur honneur. Et au déshonneur de certaines complicités liées aux fléaux, ci-dessus mentionnés, incorporés dans les rouages même de l’Etat, et que la presse rapporte quelquefois et en écrits suggestifs ce genre d’accointances. Cependant, des cercles puissants – y compris onusiens – pivotants autour de ces soi-disant conventions des parties, ils ont d’autres objectifs ne s’inscrivant nullement dans celui affiché défini en lutte implacable contre ces calamités.

En effet, chaque année, on débourse des centaines de millions de dollars dans ce genre d’accord de bonnes intentions, sans résultats conséquents au niveau mondial, alors que les trois hydres CCD – corruption, criminalité, drogue – ne cessent d’envahir des jeunes gens jusqu’au moindre recoin de la planète. Les paradis fiscaux liés aux maux des trois CCD sont tellement impénétrables. A l’image du secret bancaire pratiqué dans les banques suisses. Et dans bien d’autres «sanctuaires» en la matière.

 Alors, savoir de près par qui et pourquoi on est ainsi gouverné de cette manière, tout en sachant qu’on n’est pas seul dans ce genre de galère ; cela relève, à ne pas se méprendre, des obscurs secrets scellés dans l’Omerta de type zaouiste solidaire, autour d’un gros plat de «chakhchoukha», et, que les «convives» se les conjuguent comme suit : je n’ai rien à dire, tu n’as rien à dire, il n’a rien à dire.

ALORS QUE DES BRAVES Intelligences enfoncent par divers marteaux le clou de la clarte et des dires pertinents

 En attendant les actes fondateurs pour une meilleure gouvernance. Tout en sachant que le bien et le mal ont toujours coexisté, voire se relayent avec ténacité dans le temps et l’espace et dans bien d’autres dimensions intimement liées à la nature humaine. L’essentiel, pour une société donnée et ses élites déterminées à en découdre avec cette terrible sujétion, est de croire dur comme fer que le bien l’emporte fréquemment sur le mal. Pour ce faire, il existe déjà des moyens. Il suffirait de les actionner sans relâche et de les laisser agir à leur guise, tout en sachant qu’il y aura des risques liés. Comme dans toute entreprise. Car, le beau fixe ne relève pas de notre monde d’ici-bas

 L’important, c’est que le pouvoir dirigeant reste de marbre devant les hauts et les bas de cette lutte de longue haleine. Et, surtout, devant les états d’âme des corrompus et leurs commanditaires d’ici et de là-bas. Pour un responsable digne d’une telle mission, l’essentiel est qu’il laisse derrière lui un arsenal de défense et d’attaque infaillible, inusable et surtout incorruptible. A notre humble point de vue, c’est cette œuvre-là qui l’inscrirait dans les armoiries de l’Histoire. Pas autre chose ! A l’inverse, ce serait le règne de Ali Baba et les quarante voleurs. Et des cavernes à la Sésame ouvre-toi ! Et là aussi, l’Histoire intervient pour l’inscrire cette fois-ci dans ses gouffres moisis.

La voie qui consiste à fixer des «priorités» du genre : sucre toi pleinement mais laisse un peu à ton prochain sans qu’il sache ce que tu as, – koul ouakel – as fait tellement de dégâts incommensurables. Celle, également, qui permet de construire des châteaux de rêves à l’étranger tout en jetant à la volée des cages à poules pour faire gîter les humbles et autres démunis issus notamment du monde rural. Une double évasion incompressible de la force de travail agricole.

 Malgré des efforts appréciables allant dans le sens de l’habitat rural, il n’en demeure pas moins que les terroirs se dépeuplent constamment. Ainsi, en 1966, 70% de la population habitaient dans les zones rurales, moins de 50% en 1987, et près de 35% en 2005. Et la tendance continuera de descendre d’après des projections fondées et, donc, le milieu rural nécessiterait plus que le double de l’enveloppe accordée, dans le cadre du présent plan, se chiffrant à 15 milliards de dollars pour 5 ans, parait-il.

 Le taux moyen en vigueur de la corruption a été estimé par des sources dignes de foi à 10% dans la plupart des cas aussi bien au plan interne qu’externe. Ajouter à cela les laxismes en découlant – en monnaie sonnante et trébuchante -, pour signer les soi-disant «réceptions» de travaux, d’équipements, etc. Du «supplément» en quelque sorte. Et la boucle de la grande corruption est ainsi bouclée. Et tant d’autres exemples de gabegies et d’énormes contradictions, liées à ce genre d’informations, que la presse écrite ne cesse de rapporter dans ses colonnes. En vérité que du Grosso modo ! Car si tout est vrai, par contre rien n’est exact en termes de chiffres réels et autres accointances que certains médias escamotent sciemment, alors que d’autres les banalisent. Seuls quelques titres indépendants les mettent en exergue.

 Enfin, si on est capable de mobiliser des centaines de milliards de dollars, comme se fait-il qu’on soit impuissant devant les hordes de chacals définis aux corrupteurs et corrompus ? S’il existe une volonté de mettre fin, ou au moins atténuer sensiblement ces mœurs infects, pourquoi ne donne-t-on pas l’équivalent de ces fameux 10% directement à de braves jeunes gens hors du commun – chasseurs coriaces des têtes de la corruption – afin qu’ils traquent jour et nuit, institution après institution, lobbyings interne et externes… ? Et ce, jusqu’au bout du temps et du Monde ! A l’image de la traque des nazis par l’intelligentsia juive !

Et alors ? Alors, d’une manière ou d’une autre, il viendra le jour où cette meute de charognards définis aux corrompus et corrupteurs auraient le même sort que ceux qui les ont précédé et qui sont, également, non moins accapareurs indus des biens de la collectivité nationale et qui, pour beaucoup d’entre eux, se trouvent aujourd’hui à la fin de leur vie en face à leurs fantômes, à chaque occasion qu’ils se voient devant les miroirs, leur souhaitant la bienvenue aux «palaces» éternels de la géhenne. !!! **(Quotidien d’Oran-11.02.2010.)

par Ali Brahimi

Notes :

1)    Dans les années 1980, une vieille dame d’origine Allemande veuve d’un Algérien, de mon patelin, propriétaire d’un Hôtel Bar Restaurant, est venue solliciter une intervention d’un haut responsable, afin qu’elle obtient l’ouverture de son commerce fermé par les services des fraudes. Le frère dudit responsable la recevait en compagnie de sa mère. Cette dernière écoutait l’Allemande sans comprendre un seul mot de ce qu’elle disait. Alors elle demande à son jeune fils de faire l’interprète. Ce dernier, assiégé par sa maman impatiente de savoir le motif de la visite, d’une part, et, d’autre part, dérouté par le charabia franco-allemand de la vieille dame, il se retourne vers sa mère et lui répondit en français : mais je ne sais pas, Maman ! Eberluée, sa mère qui ne comprend pas un traître mot de la langue française et, elle aussi, profondément désorientée, s’exclamer : Seigneur, qu’est-il arrivé donc à mon fils, il ne sait plus parler la langue arabe !

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**Affaire Sonatrach …. Les familles de responsables chargées de détourner l’argent ! Dans le scandale de la compagnie nationale Sonatrach, Echorouk a obtenu les résultats préliminaires des investigations élargies jusqu’aux états qui ont passé des marchés avec le groupe depuis 2001. Dans les conclusions des rapports établis par les enquêteurs à la demande du président de la république dans le cadre de la lutte contre la corruption, les biens du groupe familial de pétrole. La valeur des biens immobiliers à Washington, en Virginie et dans le New Jersey, d’un responsable du secteur des hydrocarbures et de son neveu, atteint les trois millions de dollars, alors que l’inventaire des comptes bancaires de ces individus est en cours. Les investigations menées par des spécialistes dans le domaine se sont intéressées aux liens de parenté existant entre des responsables du secteur des hydrocarbures en Algérie et d’importantes compagnies pétrolières qu’ils ont été créées dans le giron de la Sonatrach. Il s’agit de la compagnie Clearlogic basée dans le New Jersey et spécialisée dans la communication. Celle-ci appartient à un algérien de 44ans, elle a décroché des dizaines de marchés auprès de la Sonatrach grâce au lien de parenté entre son propriétaire et un des responsables du secteur. Deux noms sont cités; Jennifer Lynn et Philippe Burneim, ainsi que leur lien avec l’algérien propriétaire de la compagnie mentionnée. Les enquêteurs ont indiqué que le cousin d’un des responsables du secteur a eu recours à un homme d’affaires algérien spécialiste dans le commerce de l’immobilier et établi aux États-Unis, et qui a permis au responsable en question, à son neveu et autres membres de sa famille d’acquérir des biens dont le prix de la totalité se monte à pas moins de trois millions de dollars. Ces propriétés sont situées dans le Maryland, à Washington, en Virginie et dans le New Jersey, et sur lesquelles l’on pourrait construire plus d’un million de logements ruraux en Algérie, selon une comparaison faite par les investigateurs.  L’on évoque dans les rapports également l’infiltration du lobby dans leur quartier chic américain de Bethesda. Parmi ceux qui ont réussi à transférer les parents de responsables du secteur des hydrocarbures en Algérie, Robert Blatter, ancien conseiller du secrétaire d’Etat américain aux affaires extérieures. Les enquêteurs ont pu obtenir, selon les informations recueillies par Echorouk, des enregistrements en son et en image où l’on riait sur le dos des Algériens. Dans une autre affaire, le fils d’un ancien responsable de Sonatrach est impliqué. Le fils établi dans le Texas est marié à la fille d’un responsable de la compagnie Anadacor qui a réussi à obtenir des actions gratuites de Sonatrach en 2007 par l’intermédiation du fils de l’ancien responsable du groupe algérien. Au sujet des préparatifs de la conférence internationale sur le GNL prévue en avril à Oran, les enquêteurs sont parvenu au fait que le coût réel de réalisation des structures d’accueil ne dépasse pas le million de dollars, alors qu’en fait, il atteint jusque là les 800 millions de dollars !  Les sources d’Echorouk ont indiqué que la fin des investigations relatives à l’inventaire des biens et à la non-conformité des marchés passés avec des compagnies américaines détermineront les responsabilités. Les personnes impliquées seront entendues et l’enquête se poursuivra après avril. L’été promet d’être chaud dans le secteur des hydrocarbures, selon les mêmes sources. (Echorouk-14.02.2010.) *****************

**SCANDALES LIÉS À LA CORRUPTION
L’agriculture touchée de plein fouet

Les scandales de la corruption se succèdent. Ils ne cessent de déteindre sur l’ensemble des secteurs. Le domaine agricole fait désormais parler de lui en termes de détournement, dilapidation et autres gabegies. Tout récemment, la Gendarmerie nationale a avancé un nombre de 4000 dossiers relatifs aux exploitations agricoles collectives et individuelles (EAC et EAI) remis entre les mains de la justice. Ainsi, les investigations menées par les services de la Gendarmerie nationale depuis novembre 2005, dans le cadre de l’enquête sur le foncier agricole, se sont soldées par la remise de milliers de procès-verbaux aux juridictions des parquets généraux. Les irrégularités constatées sont relatives au détournement des terres agricoles de leur vocation. Par ailleurs, le site toutsurl’algérie (TSA), a révélé hier, que la coopérative agricole régionale spécialisée en culture industrielle (Carsci) de Annaba fait l’objet depuis quelques jours d’une enquête judiciaire. La dilapidation et le détournement des biens sociaux sont entres autres faits reprochés aux membres du conseil de gestion de la coopérative, ajoute le même site.
Au début des années 1980, son patrimoine a été estimé à plus de 20 milliards de dinars, toujours d’après la même source, qui ajoute qu’ actuellement, une partie de ces biens aurait été vendue, louée ou offerte sous forme de dons dans des conditions douteuses qui font l’objet d’enquêtes de la Gendarmerie nationale et la brigade économique de la Sûreté nationale de Annaba. Héritée de la période coloniale, cette exploitation dispose d’un patrimoine très important, constitué notamment de milliers d’hectares de terres agricoles, d’un parc mobilier et immobilier, d’unités de production et transformation de tomate industrielle, oléicole, avicole, égraineuse de coton, des hangars immenses, des locaux commerciaux et administratifs, etc. L’affaire de la Générale de la concession agricole (GCA), qualifiée à juste titre de Khalifa bis est à inscrire sur la liste des affaires scabreuses ayant ébranlé le secteur de l’agriculture. Ce dossier, qui avait défrayé la chronique durant l’année 2008, faisait état d’une dissipation financière de 4000 milliards de centimes, dont 140 concernent la seule wilaya de Djelfa. Plusieurs personnalités nationales sont impliquées directement ou à travers des sociétés écrans. Cette affaire porte sur des délits de passation de marchés contraires à la législation, contrats fictifs, faux et usage de faux et paiements par anticipation à la réception d’ouvrages.
L’ex-président de l’Assemblée populaire nationale, Amar Saâdani, est mêlé à cette affaire par sa société écran Al Karama. Au total, 140 cadres de la GCA et près de 300 entrepreneurs sont concernés par cette affaire. De même qu’un détournement de 70 milliards de dinars a été constaté au niveau de la Caisse nationale de la mutualité agricole (Cnma). Ainsi, le programme de soutien à l’agriculture aurait servi de paravent à une énorme affaire d’escroquerie et de détournement. Ce n’est pas la première fois que cette Caisse occupe les devants de l’actualité.
La Gendarmerie nationale a maintes fois diligenté des enquêtes qui auraient conclu qu’un nombre impressionnant d’exploitations n’existaient en fait que sur papier.
Le Plan national du développement agricole (Pnda) et son corollaire, le Fndra, deux instruments censés booster une agriculture moribonde, ne sont pas épargnés outre mesure.
Forts de plusieurs centaines de milliards de dinars, les deux programmes ont débouché sur des résultats plus que décevants.
Une bonne partie de ces sommes d’argent débloquées, serait allée enrichir des gens, notamment de hauts responsables de l’Etat, n’ayant rien à voir avec le secteur agricole. (L’Expression-14.02.2010.)

8 réponses à “L’empire des scandales et des échecs.1”

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