une véritable faune qui s’adonne au pillage de l’Algérie.2

**BADREDDINE NOUIOUA, ANCIEN GOUVERNEUR DE LA BANQUE D’ALGÉRIE

“Ce sont les capitaux mal acquis qui sont transférés à l’étranger”

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Liberté : Le marché informel des devises connaît ces derniers mois une évolution inquiétante, tant au plan des montants qui y sont traités qu’en matière de fléaux qui gravitent autour. Les experts du FMI ont récemment sonné le tocsin quant à un phénomène dont l’évolution et l’état de sophistication inquiètent à plus d’un titre. Pouvez-vous nous en parler ?
Badreddine Nouioua : Il est impératif d’analyser, d’abord, le phénomène à la base ; le marché informel des devises existe parce que nous avons une réglementation des changes extrêmement rigide et qui favorise, par conséquent, tous les trafics. Le marché informel des devises est alimenté essentiellement par deux sources, à savoir les pensions des retraités algériens ayant travaillé dans des pays européens, essentiellement en France, et qui totalisent environ 800 millions de dollars par an. Ces pensions, perçues en devises, sont échangées contre des dinars sur le marché informel. Le marché est approvisionné également par les devises de l’importation, dont une partie est investie à l’étranger, tandis que l’autre partie est rapatriée en Algérie et investie dans le marché informel des devises. Il s’agit surtout de l’argent de la surfacturation de certaines importations. Ces devises, lorsqu’elles sont rapatriées en Algérie pour qu’elles soient échangées sur le marché informel, génèrent des bénéfices supérieurs à 50% par moments ; un créneau lucratif auquel s’adonnent nombre d’importateurs. Ce sont, pour ainsi dire, les deux principales sources qui alimentent le marché informel des monnaies, en plus, bien évidemment, de l’argent des émigrés et des travailleurs expatriés. Ce marché informel des monnaies est désormais au centre de tous les trafics, voire à la source même d’une dégradation des mœurs, étant donné que, par moments, une partie des demandeurs de devises, aussi honnête qu’elle soit, n’a de choix que de solliciter les circuits invisibles, car prise en tenailles entre une réglementation des changes pour le moins rigide et une offre bancaire insuffisante.

Il y a, cependant, un phénomène inverse qui a pris une tournure inquiétante ces dernières années et qui consiste à transférer d’importantes sommes en devises vers l’étranger. Qu’est-ce qui favorise, selon vous, cette pratique ?    
Il y a ceux qui se sont enrichis ces dernières années au moyen de la corruption et de la surfacturation qui s’adonnent à cette pratique. Ce fléau est favorisé également par l’érosion que connaît la valeur du dinar ; certains échangent leurs dinars contre des euros et des dollars qu’ils transfèrent par la suite vers l’étranger. Souvent, ce sont les capitaux mal acquis qui sont transférés à l’étranger avec, bien évidemment, la complicité des certains employés d’institutions et administrations officielles. Quant à la destination de ces fonds, souvent, les pays destinataires sont les moins regardants sur l’origine des fonds et dont la réglementation tolère ce genre de flux de capitaux. C’est pourquoi, les destinations les plus prisées en la matière sont le Moyen-Orient, l’Asie pacifique et la Turquie.
Même dans certains pays européens, où la réglementation bancaire est exigeante sur l’origine des fonds, les trafiquants recourent à des comptes commerçants plutôt qu’à des comptes courants. Mais, en tout cas, il y a vraisemblablement un engouement pour cette pratique, de surcroît, interdite et punie par la loi en vigueur.

Les autorités publiques font preuve d’une passivité pour le moins parfaite face à ces fléaux, pourtant si nuisibles pour l’économie. N’y a-t-il pas tout compte fait un défaut de volonté à y faire face ? Ou bien est-il si difficile de s’attaquer au marché informel des devises et aux pratiques délictuelles qui gravitent autour ?
Il est, effectivement, bien difficile d’éliminer le marché informel des devises, étant donné qu’un ensemble de facteurs plaident pour son existence et son maintien. Il faut reconnaître qu’il y a, néanmoins, absence de volonté politique à même d’y faire face. Ce défaut de volonté se matérialise dans l’existence d’un double taux de change, ce qui est contraire à la réglementation des changes qui interdit également l’exportation des devises. Vous avez, par-dessus tout, tous ces cambistes qui travaillent au vu et au su des institutions sans qu’ils soient inquiétés, ce qui nous renvoie encore à ce constat de défaut de volonté politique face aux proportions inquiétantes que prenait le phénomène.
Une lutte contre les sources délictuelles qui alimentent le marché pourrait, néanmoins, réduire son volume pour peu que des mesures appropriées soient prises. Pour réduire les importations, à titre d’exemple, dont la surfacturation est l’une des sources qui approvisionnent le marché informel des monnaies, il est nécessaire d’accroître la production locale et de soutenir l’investissement. *Par Ali Titouche / Liberté / mercredi 06 septembre 2018

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70 milliards de dollars détournés durant le règne de boutéflika
mardi 22 septembre 2020

les enquêtes et les audiences les procès de corruption les anciens ministres, hauts responsables et hommes d’affaire de l’époque de président déchu abdeleziz bouteflika, on révélé au grand jour un énorme préjudice, notamment financier, causé aux finances de l’état. ce préjudice se traduit par les sommes exorbitantes révélées durant les procès de décembre 2019 jusqu’à septembre 2020. selon le quotidien arabophone echorouk le trésor public aurait perde quelque 70 milliards de dollars.

les chefs d’accusation portés à l’encontre les oligarques de l’époque, entre anciens ministres, hauts responsables et hommes d’affaires, tournait principalement autour de blanchiment d’argent, financement illégal de campagne, trafic d’influence, conflit d’intérêts et corruption dans le conclusion de marchés publics.

 pire encore, « toutes ces sommes saisies en liquide à travers le pays ne son que le partie émergée de l’iceberg : les milliards on été transférés à l’étranger et seuls quelques pays européens coopèrent vraiment avec nous pour tracer l’argent », témoigne un policier de le section de recherche de le police judiciaire de le gendarmerie, rapporté par le journal français le figaro.*médias- mardi 22 septembre 2020

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Les Algériens sidérés par les chiffres en milliards détournés par les anciens dirigeants du pays

 *le montant dilapidé dans ce créneau s’élève à 11 000 milliards de dollars.
5 décembre 2019

DIA- 05 décembre 2019: Les Algériens qui suivent avec une grande attention le procès sur l’affaire de montage des véhicules en Algérie, sont sidérés par les chiffres avancés par les accusés. Des sommes colossales en milliards de centimes sont avancées, ce qui a choqué les Algériens, dont le Salaire national minimum garanti (SNMG) est de 18 000 DA. De quoi donner le tournis aux jeunes universitaires recrutés dans le cadre de l’emploi des jeunes et qui touchent depuis plusieurs années un salaire de misère oscillant entre 5 000 et 8 000 DA par mois ! 

Et dire que l’ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait fait peur aux Algériens quand il leur avait signifié qu’ils n’allaient pas toucher leurs salaires du mois de septembre 2017, alors que les oligarques détournaient de l’argent par milliards !

En ce sens, le patron du Groupe Maazou, Ahmed Maazouz, a révélé avoir versé 39 milliards de centimes pour la campagne électorale de Abdelaziz Bouteflika en prévision du 5e mandat avorté. Fares Sellal, fils de l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal, est actionnaire au sein du groupe Maazouz oùil détient 23% des parts !

Selon Maazouz, Ali Haddad avait déboursé 180 milliards de centimes pour la campagne électorale de Bouteflika pour le 5e mandat et était chargé de la collecte des fonds pour cette campagne.

Le financement de la campagne aux nombreux avantages et à l’exonération d’impôts dont bénéficiaient ces hommes d’affaires proches de Bouteflika. Ces avantages ne concernent que le montage des véhicules en Algérie et le montant dilapidé dans ce créneau s’élève à 11 000 milliards de dollars.

A cet effet, Sellal avait accordé des exonérations fiscales de l’ordre de 2 400 milliards de centimes, alors que le groupe Mazouz avait bénéficié de l’exonération  fiscale de 11 350 milliards de centimes  et le groupe Tahkout 4 800 milliards de centimes.

Les Algériens qui suivent le procès ont du mal à suivre devant cette profusion de chiffres, ce qui explique la fonte des réserves de changes en un temps record.

Amir Hani - DIA- 05 décembre 2019

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********* l’appétit pour les devises n’a jamais été aussi fort, à l’heure où la situation politique et économique du pays chavire sans répit.  

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*marché informel des devises, avec la complicité du système

L’essor qu’a connu la surfacturation a accentué de manière exponentielle l’offre en devises qui, à son tour, a favorisé la thésaurisation en monnaies étrangères et le transfert de devises à l’étranger.

*Panique au square Port-Saïd

En dépit de l’alerte donnée récemment par les experts du Fonds monétaire international (FMI) sur un marché informel de devises qui gagne en volume et en sophistication, les pouvoirs publics restent de marbre, remettant aux calendes grecques l’espoir d’un sursaut d’orgueil face à un fléau aussi préjudiciable. Le marché parallèle des monnaies étrangères a pris une tournure inquiétante ces derniers mois, où d’importants fonds y sont levés à la fois pour les besoins de thésaurisation et aux fins d’un transfert à l’étranger.
Pour les besoins de thésaurisation, l’érosion du dinar sous l’effet de la baisse des fondamentaux de l’économie n’a fait qu’accroître la ruée vers les devises, l’euro et le dollar essentiellement. Les services de police et ceux des douanes reconnaissent avoir constaté ces derniers mois un mouvement inhabituel de sorties de devises en “quantités industrielles” qui ne sont point liées à la saison des vacances. Encore moins à des besoins pressants qui consistent à couvrir des soins médicaux et/ou des frais d’études à l’étranger.
Les quantités de devises saisies aux frontières ne seraient que la face visible d’une pratique à grande échelle qui consiste à renflouer des comptes offshore ouverts dans des pays dont la réglementation est peu regardante sur l’origine des fonds. La Turquie et le Moyen-Orient sont des destinations de choix, voire des “free zone” où les banques sont peu exigeantes en matière de l’origine des fonds et des noms auxquels ils sont destinés. Au vu des pertes qu’a subies le dinar depuis la mi-2014 et des perspectives économiques et politiques peu rassurantes, il devient moins rassurant pour certains détenteurs de capitaux en dinars de les thésauriser en attendant que l’orage passe.
C’est pourquoi le change est en progression permanente sur le marché informel qui attire désormais tant les partisans d’un placement à l’étranger que les produits de la surfacturation, blanchis ensuite dans l’immobilier et les activités peu fiscalisées. Sur le marché informel des devises, le métier de l’importation et le produit de la surfacturation génèrent une partie non négligeable de l’offre en devises.
La combine est simple : s’approvisionner auprès des banquiers de la place pour 1 euro contre
140 DA, renchérir le coût des importations, rapatrier une partie des devises issues de la surfacturation et l’investir dans le marché parallèle des devises pour 1 euro contre 210 DA. L’essor qu’a connu le phénomène de la surfacturation a accentué de manière exponentielle l’offre en devises qui, à son tour, a favorisé la thésaurisation en monnaies étrangères et le transfert de devises à l’étranger. L’ancien ministre du Commerce, Bekhti Belaïb, avait indiqué que la surfacturation pèse pour un tiers dans la facture de l’importation, soit pour près de 20 milliards de dollars, coût des services compris.
L’avant-projet de loi de finances 2019 a pointé des non moins gravissimes, accentués essentiellement par les importations, dont l’endettement fictif des entreprises auprès de sociétés de services établies à l’étranger, l’évasion fiscale, le transfert illicite de devises vers l’étranger, etc. C’est dire que l’appétit pour les devises n’a jamais été aussi fort, à l’heure où la situation politique et économique du pays chavire sans répit. *Par Ali Titouche / Liberté / mercredi 06 septembre 2018

******** Transfert illégal des devises

*De juin à début septembre 2018, la police a saisi plus de 6 millions d’euros

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*La route tunisienne et turque

*De juin à début septembre 2018, la police a saisi plus de 6 millions d’euros, dont 2 200 000 euros à la frontière tunisienne et 1 460 000 euros dans les aéroports d’Alger et de Constantine.

Les brigades des frontières aériennes au niveau des aéroports algériens, relevant de la Direction de la Police de l’air et des frontières (PAF) sont sur le qui-vive. Les grosses sommes saisies lors des dernières tentatives de transfert illicite de devises ont sonné l’alerte. Une mobilisation d’autant plus accrue que tous les passeurs pris en possession de milliers d’euros voyageaient vers la Turquie, un pays qui traîne la réputation de destination moins contraignante. Selon des sources bien informées, la PAF a revu à la hausse le niveau de vigilance sur le contrôle des voyageurs à destination d’Istanbul. Et il y a de quoi, étant donné l’ampleur du trafic.
Selon des données officielles fournies par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et les Douanes algériennes, ce sont plus de 25 millions d’euros qui ont été saisis, durant une courte période, à travers les aéroports d’Algérie sur des passagers à destination de la ville eurasienne. Si, par le passé, les transferts illicites concernaient des sommes allant de 10 000 à 100 000 euros, les prises opérées par la police et les douaniers, depuis janvier 2018, sont beaucoup plus importantes. Les saisies donnent le tournis. Selon nos sources, le dispositif de lutte contre cette infraction a été renforcé depuis le mois de juillet dernier au niveau de tous les aéroports algériens et des frontières terrestres. De juin à début septembre 2018, les policiers ont fait avorter plusieurs tentatives de transfert illégal de devises et ont récupéré plus de 6 millions d’euros, dont 2 200 000 euros à la frontière tunisienne et 1 460 000 euros saisis sur des voyageurs, dont une femme, interceptés dans les aéroports d’Alger et de Constantine. Mais pourquoi ce trafic est-il organisé en direction de la Turquie ? Deux principales raisons sont évoquées : la souplesse de la législation turque qui reste peu regardante sur la provenance de l’argent en possession des passagers ainsi que l’existence d’un marché de devises florissant. La Turquie, étant devenue le marché de l’or pour les bijoutiers algériens, après que les Émiratis eurent imposé des taxes sur leur or et après l’assèchement de la filière jordano-syrienne, avec la guerre en Syrie, la devise européenne a la cote au marché parallèle d’Istanbul. Elle s’échange contre des dinars, mais se vend encore plus cher que chez les cambistes d’Alger.

Panique au square Port-Saïd
Au square Port-Saïd, les cambistes ont l’info, mais la plupart ne sont pas bavards. Comme ce jeune cambiste qui, sollicité par nos soins au square Port-Saïd pour nous expliquer pourquoi la Turquie était devenue la nouvelle destination de transfert de devises, s’est retiré vers la ruelle attenante au tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, pour guetter des clients potentiels.
Tout autour, les cinq autres cambistes, que nous avons également sollicités sur le même sujet, déclinaient des petites liasses en euros et tentaient d’attirer les automobilistes, nombreux et curieux de connaître le cours de la monnaie européenne à la bourse parallèle. “Oui, la Turquie est le seul pays qui reste accessible en termes de change et qui n’exige pas des voyageurs de présenter des documents au niveau des aéroports pour justifier la provenance des devises. Même la police de l’aéroport de Dubaï, qui permettait aux commerçants de transférer des devises, est devenue très exigeante en termes de contrôle des devises. On fait du commerce et on rend service aux commerçants et aux voyageurs”, témoigne un cambiste, affirmant que “les Algériens ne peuvent pas voyager avec 100 euros. Allez poser la question aux banques algériennes si vous voulez avoir des explications”. Contacté par nos soins, un cambiste bien en vue à Alger explique ces transferts astronomiques par le fait que “beaucoup de produits sont interdits à l’importation. Du coup, au lieu que ces devises soient transférées par voie légale, elles sont envoyées par des réseaux de passeurs”. Notre interlocuteur révélera que parmi ces passeurs, figurent des femmes. Celles-ci s’occupent beaucoup plus de l’achat de l’or à Istanbul. Généralement, les sommes qu’ils confient aux femmes oscillent entre 10 000 et 20 000 euros.
À ce sujet, il convient de rappeler que la Turquie, qui ne surtaxe pas cette activité, s’était affirmée depuis 2017 parmi les principaux pays d’exportation d’or. Les autres passeurs, c’est-à-dire les hommes, s’occupent, quant à eux, de la vente de l’euro au niveau des bureaux de change. Selon les témoignages que nous avons recueillis, l’euro, cédé à Alger à 210 DA, est vendu à 230 DA en Turquie. “La différence engrangée permet aux commerçants de prendre en charge les frais des passeurs, comme le billet d’avion, l’argent de poche, l’hôtellerie et les achats divers”, explique encore notre source qui souligne, par ailleurs, que “d’autres sommes transitent par la Tunisie, l’Italie et la Grèce avant d’atterrir chez les commerçants algériens en Turquie. Les sommes saisies sont infinitésimales par rapport aux sommes qui sont quotidiennement transférées par les commerçants qui se sont rabattus sur le cabas”. À moins que la Turquie ne devienne un nouveau refuge pour les trafiquants qui provoquent une véritable saignée de devises, les dernières saisies renseignent on ne peut mieux sur la capacité des lobbys d’importateurs à sévir impunément, mais aussi des détenteurs de capitaux qui blanchissent leur argent dans l’immobilier et l’or en Turquie.*Farid Belgacem / Liberté / mercredi 06 septembre 2018

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*Un monde de non-droit où l’argent se pèse

Ici l’argent ne se compte pas, il se pèse

Témoignage accablant d’un ancien passeur de contrebande

Un peu plus de la trentaine, le teint basané et la taille bien élancée, Saïd (nous l’appellerons ainsi pour préserver son identité) a travaillé durant six mois pour un contrebandier de Bir Al Atter, à Tébessa.

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Son rôle consiste à charger et à décharger dans des entrepôts bien sécurisés. Il décrit un monde de non-droit où l’argent se pèse, l’omerta est loi et la sécurité des convois s’achète. Un peu inquiet, il a très peur que son ancien employeur l’identifie. «Il est capable de te tuer si jamais il découvre que j’ai parlé», ne cesse-t-il de répéter. Il était au chômage depuis des mois, lorsqu’un membre de sa famille lui a proposé le travail. «On discutait de ma situation de père de famille qui avait des difficultés à trouver un boulot en dépit de mes diplômes, puis il m’a lancé : ‘‘Veux-tu te faire de l’argent ?’’ J’ai tout de suite dit oui. Il m’a expliqué qu’il avait besoin de quelqu’un qui charge et décharge la marchandise.

Quarante-huit heures plus tard j’étais embarqué sur un camion de type Hillux, avec un chauffeur très expérimenté. Son téléphone n’a pas arrêté de sonner. Nous traversons la route à grande vitesse. Le poste de Bouchabka n’est pas très loin. Le chauffeur s’arrête. Il me demande d’aller ramener les paquets qui sont jetés derrière le mur de terre séparant l’Algérie de la Tunisie. Il faisait nuit.

Au bout d’une heure, les 1000 cartons de médicaments étaient déjà embarqués à bord du camion. Lors de leur déchargement dans un entrepôt à Bir Al Ater, j’ai compris qu’il s’agissait de psychotropes. Des produits interdits à l’importation. J’ai eu peur. J’ai compris en quoi consistait mon travail. Mais j’avais besoin d’argent et je me suis engagé à faire deux autres voyages la même journée. C’est un pactole intéressant. Je percevais 3000 DA pour chaque carton de médicaments, et jusqu’à 9000 DA, lorsqu’il s’agit de psychotropes ou de comprimés pour avortement.

C’était le jackpot. Un chauffeur touche entre 120 000 DA et 250 000 DA le voyage, selon la nature de la marchandise. Généralement, on ne lui dit pas ce qu’il transporte. Mais les plus anciens savent faire la différence entre les ballots de friperie, les cartons de médicaments et la drogue. J’en connais un qui au bout de trois ans a acheté une immense ferme à Skikda, une maison coloniale et un appartement à Tébessa, et a ouvert un commerce. Il a arrêté ce travail, mais aujourd’hui, il est devenu milliardaire.»

«Les barrons achètent la sécurité des convois»

Saïd sait que la limite entre la contrebande et le trafic d’armes est infime. Il sait que ses patrons ont des relations avec ces réseaux. «Il nous est arrivé de trouver une arme ou deux au milieu des ballots de linges utilisés. Mais cela est rare, et souvent nous vérifions en piquant la marchandise bien emballée dans de gros sachets noirs, avec des objets pointus pour voir si elle ne cachait pas des armes.

Mais nous savons que les trafiquants sont tous armés. Nous essayons de ne pas entrer en conflit avec eux. Cela peut nous coûter la vie», souligne Saïd. La peur, dit-il, fait partie de sa vie quotidienne. «Lorsque quelqu’un est recruté, la première des choses que les barrons lui disent est d’oublier le risque. Eux se chargent de sécuriser la route.

Moi-même j’ai travaillé durant plus de six mois et à aucun moment je n’ai été inquiété par les douaniers, gendarmes ou gardes-frontières. Je travaillais de jour comme de nuit, et c’est vrai que nous passions souvent par des pistes et des chemins escarpés, mais il nous arrive de passer par des barrages avec des camions bourrés de marchandises, sans qu’on soit arrêté. Mieux encore, j’ai fait des voyages de Bouchebka jusqu’à Alger, Skikda, Constantine, Guelma, Annaba et même Oran, sans aucun problème. Je ne peux pas dire que les complicités sont partout.

Cependant, il est certains que les gros bonnets sont aussi bien à Tébessa qu’à Alger et qu’ils s’assurent toujours que leurs marchandises arrivent à bon port. Ils payent la sécurité du convoi jusqu’à sa destination finale», révèle Saïd. Mal dans sa peau, il «regrette un peu» ce passage obligé dans le monde de la contrebande, qu’il ne connaissait pas avant. «Au début, je chargeais les petits cartons, censés être des médicaments.

Mais c’était des psychotropes ou des comprimés pour l’avortement. Mon employeur possède au moins une quarantaine de camions en majorité de type DAF, dotés de doubles réservoirs mais aussi de doubles parois qui leur permettent de prendre jusqu’à 10 tonnes de marchandises. C’est vrai que je gagnais de l’argent, mais je vivais dans une peur constante et un stress très pesant. J’avais tout le temps mal au ventre et le sommeil m’était pratiquement interdit», lance notre jeune interlocuteur.

Le regard un peu perdu, la voix entrecoupée par ses soupirs, il dit avoir chargé toutes sortes de produits interdits.
Cela va des médicaments, jusqu’aux fruits, en passant par les psychotropes, la friperie, l’or, le carburant et même les métaux et les faux billets. «Il m’est arrivé de charger jusqu’à dix camions de quincaillerie qui ont pris la destination de la Tunisie. Je sais que le propriétaire de la marchandise dépense pour chaque camion pas moins de 300 000 DA, qu’il partage entre les manutentionnistes et le chauffeur, du côté algérien. Une fois sur le territoire tunisien, c’est son partenaire qui prend en charge les frais.

Ce trafic ne se fait pas uniquement à destination de notre pays. Il est à deux sens. J’ai moi-même chargé de l’aliment de bétail et des cigarettes en direction de la Tunisie, et pas que….», note Saïd. Il raconte ses péripéties en pleine nuit, lorsqu’il récupérait les cartons jetés pêle-mêle à quelques mètres du territoire algérien, juste après le talus de terre, qui sépare les deux frontières.

Cela fait plus de six mois qu’il a arrêté ce «travail», et depuis il vit de l’argent qu’il a ramassé. «La contrebande a évolué dangereusement ici à Tébessa. Elle est bien organisée et génère un argent fou. Savez-vous qu’ici les barrons ne comptent pas leur argent. Ils le pèsent. Cela vous donne une idée des fortunes générées grâce aux trafics en tout genre…» 
 **Salima Tlemçani / el watan / jeudi 11 mai 2017

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Ces contrebandiers qui n’ont peur de rien en Algérie

*Les contrebandiers et autres trafiquants usent de plus en plus de moyens extrêmes. Ils se comportent ces derniers temps comme de véritables barons qui n’expriment aucune peur envers les services de sécurité.

Mardi dernier, un groupe d’une cinquantaine de personnes s’est attaqué à la direction locale des Douanes algériennes de Bir El Atter, une localité frontalière de la wilaya de Tebessa. Cette commune est beaucoup plus connue pour être un des fiefs de la contrebande. Selon l’information rapportée aujourd’hui par le quotidien francophone El Watan, cette «milice» s’en est prise au siège des Douanes après que des éléments de ce corps de sécurité aient mis la main sur un camion abords duquel se trouvait des produits destinés à la contrebande. Les contrebandiers ont attaqué le siège pour récupérer leur marchandise et le camion. Certains parlent même de la destruction de documents.

Les services de sécurité ont, bien évidemment, aussitôt déclenchés une enquête. Pour l’instant, certaines sources parlent de l’arrestation d’une douzaine de personnes ayant pris part à l’attaque. En d’autres termes, ces contrebandiers veulent lancer un message aux douaniers, selon lequel, ils devraient y réfléchir à deux fois avant de s’attaquer à la contrebande à Bir El Atter. Il est utile de rappeler que ce n’est pas la première fois que les Douanes sont attaquées. Le 22 août dernier, un incendie a détruit trois armoires métalliques dans lesquelles étaient entreposées des archives au niveau de la direction des Douanes de la wilaya d’Oum El Bouaghi. Si les services de sécurité n’ont pas encore terminé leur enquête, pour indiquer s’il s’agit d’un acte criminel ou non – ou bien certains veulent carrément étouffer l’affaire – il n’en demeure pas moins que cela survient après que plusieurs tribunaux, à travers le pays, aient subi des «accidents» similaires, poussent le citoyen à se poser des questions. Pour faire disparaître les traces d’une affaire, des «criminels» s’attaquent à des tribunaux ou Douanes, en provocant des incendies, ou comme dans le cas de Bir El Atter, en organisant une expédition punitive.

Elyas Nour / algerie-focus / 20 septembre 2013

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*La privatisation de l’Etat !

Les échanges comiques entre Amar Saadani (chef du FLN) et Louisa Hanoune (leader du Parti des travailleurs) prouvent, encore une fois, que le théâtre de la politique algérienne est entré dans une phase de délire surréaliste.

Sinon, comment comprendre que Saadani et Hanoune, qui font partie du cercle, en apparence soudé, des partisans du président Bouteflika, se livrent en spectacle dans un pays qui plonge dans la mélancolie !? …

Sommes-nous devant une immense comédie pour meubler les vides laissés par le blocage des institutions ? Ou s’agit-il d’un début de mouvement à l’intérieur du statu quo de l’arrière-scène ? Tout est possible dans la scénographie actuelle de l’Algérie de Bouteflika IV. On a comme l’impression que le jeu de l’ombre a repris de plus belle et que la tour de contrôle s’est enveloppée de brouillard.

Dans le grand cercle des soutiens politiques du chef de l’Etat s’est constitué un petit cercle, hermétique, dense, prémunissant contre toute fuite. Un cercle qui concentre des pouvoirs d’argent et d’administration et qui veut régenter la vie nationale à sa manière et selon son propre agenda et ses codes. A partir du centre névralgique de ce groupe, les attaques contre l’opposition sont menées au nom de la défense de «la stabilité de l’Algérie» et de «la légitimité des institutions».

Et c’est sous le couvert de ce groupe que de belles affaires sont conclues à l’ombre de l’impunité et sous le voile impur de l’austérité. Un lobbying insonore est conduit par des hommes qui «investissent» dans l’absence prolongée du président de la République de la vie publique et dans la neutralisation des instances légales de contrôle pour fructifier les contrats, notamment avec des partenaires étrangers.

Tout ce qui se passe autour de l’industrie, du commerce, des transports, de la téléphonie mobile et de l’agriculture est lié à cette «volonté» de «privatiser l’Etat» par tous les moyens, y compris par l’invention de complots, les écrans de fumée et les fausses polémiques.

Cette situation anormale fait que les autorités refusent des débats ouverts et francs sur l’exploitation du gaz de schiste, sur l’utilisation des recettes pétrolières, sur l’endiguement des importations, sur le modèle énergétique, sur le système éducatif, sur l’évasion fiscale, sur la spéculation immobilière, sur la diversification des partenaires économiques et sur le développement de l’agriculture et de l’industrie. Certains attendent le troisième acte de la comédie Saadani contre Hanoune mais, visiblement, le scénariste n’a plus d’idée.*Fayçal Métaoui– El Watan/ lundi 02 mars 2015

**Les prédateurs redoublent d’appétit

L’opposition aura réussi son pari de manifester non seulement à travers le pays, mais aussi à Alger, sous très haute surveillance et en dépit d’une répression «sophistiquée». Malgré la brutalité policière, elle est parvenue à mobiliser des citoyens aux côtés de chefs de parti, de députés et de représentants de la société civile.

Elle a surtout brisé, en ce 24 février, le monopole d’une commémoration patriotique qu’est la nationalisation des hydrocarbures, dévoyée ces dernières années par un régime autoritaire qui l’a transformée outrageusement en une glorification d’un système politique usé, totalement autiste aux doléances des Algériens. Une récupération «historique» au profit exclusif d’un clan du pouvoir et de ses intérêts, depuis l’accession de Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République.

En dépit de tous les efforts du régime à interdire l’expression de la contestation et du droit de rassemblement dans la capitale, les Algérois qui ont manifesté mardi, ont réussi, aux prises avec un service d’ordre impressionnant et d’une violence inouïe, à briser ce mur de la peur. Une telle violence atteste que des instructions ont été données d’en haut dans ce sens. Une volonté des plus officielles à faire taire par la force, s’il le faut, toute velléité de contestation.

Ceux qui ont manifesté mardi, au-delà du refus de l’exploitation du gaz de schiste vue par Bouteflika comme «un don de Dieu» ont tenu, aussi, et c’est sans doute le plus important, à exprimer leur refus d’assister à une dilapidation des ressources et des richesses par un clan de prédateurs dont les accointances avec le pouvoir sont à peine soupçonnées.

Une crainte somme toute justifiée, comme ont tenu à le montrer les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) de Rouiba qui sont sortis, ce 24 février, pour manifester contre l’accaparement depuis trois jours d’un terrain appartenant à l’entreprise par un «opérateur» privé que l’on dit proche du cercle présidentiel.

Car si le gaz de schiste ou toute autre ressource naturelle représentent, aux yeux des Algériens, une opportunité de financer un développement harmonieux, il n’en demeure pas moins que dans les conditions actuelles d’un autoritarisme dominant dans le domaine politique comme dans la sphère économique, son exploitation suscite des appétits de rapine dans des «milieux d’affaires» peu scrupuleux mais néanmoins bien introduits quand ils ne sont pas proches du pouvoir politique.

Au-delà des inquiétudes somme toute justifiées des citoyens qui ont manifesté, à In Salah et ailleurs, sur les conséquences que pourrait avoir, en l’état actuel des choses, une exploitation du gaz de schiste sur l’environnement, celles de voir cette nouvelle richesse au cœur de prédations en tous genres et d’actes de prévarication sont dans l’état actuel du pouvoir malheureusement tout aussi justifiées.

L’opacité qui entoure les transactions et l’attribution des marchés laisse planer la crainte d’assister à d’autres affaires du genre Sonatrach 1 et 2 et autres rebondissements comme les cavales de Chakib Khelil et Farid Bedjaoui. Et de cela comme de l’impunité dont jouissent tous les prédateurs, les Algériens n’en veulent plus.*Reda Bekkat-El Watan/  26.02.2015

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Financement non conventionnel

«Ce sont les oligarques, les banques et les grandes entreprises qui vont en profiter»

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le 06.11.17 |

Bien qu’ils soient nombreux, les économistes, experts et spécialistes de la question monétaire, nationaux ou étrangers, à mettre en garde, dans leur grande majorité, contre les effets pervers du «financement non conventionnel», le gouvernement s’entête à faire tourner la planche à billets, cette arme thérapeutique à double tranchant, pour contrer la violente dépression financière dans laquelle sombre le pays et la panique générale qui s’en est suivie.

Actionner la planche à billets, soit créer de la monnaie de façon artificielle sans contrepartie économique réelle, pourrait entraîner le pays dans une spirale dangereuse qui aura, tout d’abord, pour effet l’explosion des prix, puis une incontrôlable dépréciation du dinar et une inflation galopante», prévient, en effet, un analyste financier dans son décryptage du carnet de santé de l’économie nationale.

En écho, Ahmed Ouyahia et ses soutiens, dont le patron des patrons, Ali Haddad, multiplient les sorties et les discours rassurants quant aux «vertus» de cette option, qui ne serait que temporaire. Dit autrement, le traitement prescrit par l’Exécutif pour permettre à l’économie nationale de se remettre serait en quelque sorte de la corticothérapie, plus il est court, moins les effets indésirables se manifesteront. Or, tout porte à croire que le collège gouvernemental entend jouer, une fois encore, la dérobade, car, et il est loin de l’ignorer, à mesure que «le redressement des cours pétroliers se fait attendre, le recours à cette politique prendra à coup sûr une ampleur immodérée.

L’Etat sera contraint de faire tourner plus souvent la planche à billets pour financer ses dépenses, augmentant la masse monétaire», assure le même analyste Pis, «la situation pourrait fortement se dégrader, surtout que la nouvelle réforme ne fixe plus aucune limite légale au financement par la Banque Centrale des besoins du Trésor public, dont les besoins pourraient s’élever à plus de 15 milliards de dinars /an, en moyenne».

Ainsi, l’augmentation de la masse monétaire, en perspective, ce sont bel et bien «les oligarques, les grandes entreprises et, dans une certaine mesure, le système bancaire, qui pourraient en tirer profit (Cantillon-Effect)», insiste notre interlocuteur, pour qui le recours au financement non conventionnel n’ est autre qu’ «une dilution de responsabilités de la par de l’Exécutif, qui aura pour effet de faire subir à toute l’économie les conséquences de son incapacité à la diversifier.»

Pourtant, pour bien des pays ayant déjà adopté ce financement, les prolongements des retombées induites par ce mécanisme s’avéreront lourdement dévastateurs. «Les conséquences ont été désastreuses pour nombre de pays qui y ont recouru, le Zimbabwe et le Venezuela, surtout, deux amis et alliés de l’Algérie.

Le Venezuela continue d’être frappé de plein fouet par les affres de l’hyperinflation. L’Etat est au bord du précipice, la faillite s’annonce», tient-il à rappeler. Pour lui, Ouyahia, apparemment profondément marqué par l’étendue des lourds dégâts (notamment au plan social) ayant été, directement et insidieusement, provoqués par le recours à l’endettement extérieur (années 90), doit aujourd’hui procéder à un arbitrage douloureux, choisir entre la planche à billets et l’endettement extérieur, c’est-à-dire le financement non conventionnel ou le recours aux institutions de Bretton-Woods (BM et FMI).

Finalement, c’est la solution ‘’la moins amère’’ qui sera retenue. «Au vu de l’amertume de son expérience précédente, l’Algérie exclut le recours à la dette extérieure, essentiellement pour éviter les très désagréables immixtions du FMI. Le pays traîne encore le traumatisme et les séquelles du Programme d’ajustement structurel (PAS) exécuté par  Ahmed Ouyahia, alors (déjà) à la tête du gouvernement sous la présidence Liamine Zeroual», soutient-il.

Syndrome hollandais

Et, avec le nouveau choc pétrolier, après celui de 1986, ont réapparu, de manière foudroyante, les symptômes du «Dutch disease» ou «syndrome hollandais», mal dont souffrent chroniquement nombre de pays ayant bâti leur économie sur la seule rente, déplore-t-il. D’ailleurs, il n’est pas le premier et ne sera certainement pas le dernier à laisser entendre que cette maladie, l’économie algérienne est décidément  structurellement incapable de s’en rétablir. A cela, une raison majeure : «Le problème de fond est que l’Algérie a depuis plusieurs décennies mis tous ses œufs dans le même panier, les réserves en hydrocarbures.

Cette stratégie est contraire aux impératifs mondiaux de soutenabilité écologique (rappelons que la Méditerranée est en première ligne face au dérèglement climatique). Les revenus tirés de ces réserves étant très exposés aux fluctuations importantes des cours mondiaux, et donc sujets à de brutales contractions. Aussi, une part importante des revenus gaziers et pétroliers est captée par le gouvernement, ou siphonnée par les investisseurs étrangers, plutôt que de favoriser le développement des entreprises locales», nous expliquait dans une précédente déclaration, l’économiste Thomas Lagoarde-Segot.

«L’économie algérienne est ralentie par un accès difficile au crédit bancaire et un cadre réglementaire complexe et incertain, qui sont autant de freins au développement et à la diversification économique», dira M. Thomas, qui est également rédacteur en chef de la revue Research in International Business and Finance.

«Il ne faudra pas considérer que les ressources financières obtenues grâce à ce mécanisme (planche à billets) pourront se substituer aux nécessaires efforts d’optimisation de la dépense publique : élargissement de l’assiette fiscale, collecte plus efficace de l’impôt, baisse des subventions accordées au secteur de l’énergie restent nécessaires», insiste Pr Thomas Lagoarde-Segot dans cet entretien accordé à El Watan-Economie.

N’est-ce pas, justement, le nouveau choc pétrolier et la chute drastique et brutale des ressources financières qui ont mis à nu le laxisme et la longue léthargie dans lesquels baigne, voilà bien des années, la haute administration en charge des affaires économiques ? Car, rien qu’en matière fiscale, à en croire les aveux d’impuissance et les chiffres étourdissants largués en cascade, tout récemment, par Ahmed Ouyahia, c’est beaucoup plus un coma carus dans lequel sombraient, semble-t-il, les services du ministère des Finances. «La vraie valeur de la fiscalité non recouvrée est de 2500 milliards de dinars…7000 milliards de dinars représentent les amendes prononcées par les tribunaux tout au long des années précédentes.

Et, il est connu que la prescription des affaires judiciaires ne permet pas le recouvrement de ces fonds», avouait-il, mi-septembre dernier, lors de la présentation de son plan d’action au Parlement. Bien avant lui, c’était au début de l’année 2014, soit quelques mois avant le déclenchement de la crise pétrolière, le premier responsable de la législation fiscale à la Direction générale des impôts (DGI) avait révélé des chiffres, tout aussi frappants, concernant, cette fois-ci, les exonérations fiscales, faisant ressortir la propension à la ‘’philanthropie’’ vers laquelle se distingue l’Etat algérien. «Les différentes exonérations fiscales accordées par l’Etat aux entreprises dans le cadre des dispositifs d’aide à l’investissement et de la création d’emplois représentent un manque à gagner pour notre administration, qui s’élève à quelque 800 milliards de dinars par an, l’équivalent de plus de 10 milliards de dollars, en moyenne».

DEFICITS JUMEAUX, l’ÉPÉE DE DAMOCLES !

En 2012, ce manque à gagner était de l’ordre de 942 milliards de dinars. L’année d’après, pas moins de 500 milliards de dinars d’impôts impayés, et ce, outre le millier de milliards de dinars que les barons de l’import/import devaient aux Douanes. S’agissant des subventions publiques, dont Pr Lagoarde-Segot recommande vivement une révision à la baisse, surtout celles liées au secteur énergétique, des données publiques du département des Finances font état de près 3000 milliards de dinars mobilisés, la même année, par l’Etat, dont 1375 milliards au profit des produits énergétiques (carburants, gaz et électricité).

Les «déficits jumeaux» ou Twin-Deficits désignent la situation d’un pays enregistrant en même temps un déficit public et un déficit de sa balance courante, c’est-à-dire une situation dans laquelle les dépenses des administrations publiques excèdent leurs revenus, et où les importations de biens et services sont supérieures aux exportations. Cette épée de Damoclès pour le gouvernement Ouyahia, puisque la diminution des revenus d’exportation continuera de peser sur la balance commerciale et d’accroître l’endettement, privé et public, est un long travail de recherches très poussées qui leur seront consacrées en 2017 par une équipe de chercheurs membres du Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques (Femise), basé à Marseille.

Dans leur rapport intitulé «Déficits jumeaux et viabilité des politiques macroéconomiques dans une sélection de pays européens et méditerranéens partenaires : post crises financières et crises de la dette», datant de fin octobre dernier, les experts économistes de l’Université américaine de Beyrouth (AUB), et leur collègue Dr Thomas Lagoarde-Segot de Kedge Business School ont mis l’accent sur les dangers des politiques d’austérité que pourraient imposer les Twin-Deficits. Bien qu’elles puissent être nécessaires dans les pays confrontés à des crises financières, dans le cas de l’Algérie, «la mise en œuvre de telles politiques, réponse naturelle des responsables politiques aux déficits jumeaux, n’en reste pas moins socialement coûteuse dans le contexte social actuel des pays méditerranéens, et ne permettrait pas pour autant de stabiliser la balance budgétaire …».

Par conséquent, les résultats  de leur travail de recherche, les experts les considèrent comme une alerte à de telles politiques macroéconomiques «toutes faites». Pis, à leurs yeux, une question politique majeure à laquelle ces pays seront confrontés dans les années à venir sera de savoir «si les politiques macroéconomiques sont vouées à l’échec et les conduisent dans une impasse». Quant à l’introduction des programmes de stabilisation macroéconomiques, «de toute évidence, il n’y aura plus de possibilités et d’espace pour conduire de nouvelles combinaisons de politiques monétaires et fiscales afin de contrôler les déséquilibres macroéconomiques».**Naima Benouaret – el watan – lundi 06 novembre 2017

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Aïn Témouchent :

Enquête sur de suspectes concessions de terres agricoles

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le 28.10.17 |

La dernière session de l’APW a été l’occasion d’un baroud d’honneur de la part de quelques élus qui ont pointé du doigt deux des plus suspectes concessions de gré à gré accordées par l’ex-wali et qui concernent le domaine de compétence de l’assemblée de wilaya à l’exclusion de ce qui relève des instances municipales.

La première concerne les ex-moulins Cohen situés en plein centre-ville de Témouchent, et la seconde celles de terres agricoles du domaine privé de l’Etat dont ont été déchus leurs attributaires au titre des EAC/EAI.
Pour ce qui est de ces dernières qui font les gorges chaudes au vu des noms des bénéficiaires, le nouveau wali, qui en a eu vent, a indiqué qu’il a déjà diligenté une enquête dont il attend le rapport pour se faire une opinion : «C’est tout ce que je peux dire pour l’instant», a-t-il indiqué en concluant son intervention.

Concernant les moulins dont le dernier propriétaire était l’Eriad, les élus ont contesté sa concession à un particulier pour l’aménager en surface commerciale, alors qu’en 2015 une délibération de l’APW avait décidé de sa transformation en garage sur plusieurs étages de façon à résorber l’épineuse question du stationnement et en finir avec la pénalisation des automobilistes qui ne trouvent pas de lieu de stationnement. «Il était anormal sachant cette difficulté de pousser au crime le citoyen et de le punir avec force amendes et immobilisation par des sabots !» s’est exclamé un élu.

Il avait rappelé que l’aménagement en garage et sa location à un concessionnaire devaient constituer une source de financement du maigre budget du chef-lieu de wilaya. Un autre avait rappelé que tenant compte de la délibération de l’APW, un précédent wali, Mme Zerhouni, l’avait endossé pour la proposer au ministère de l’Intérieur qui l’a avalisé. Un budget avait même été arrêté pour passer à la réalisation.
Interpellé, le directeur des Domaines, qui a établi l’arrêté de concession de gré à gré, confirme les faits : «Madame le wali avait retenu que le bien en question soit aménagé en parking à étages

Elle m’avait demandé de lui soumettre des propositions en ce sens. Mais l’ex-wali en a décidé autrement en concédant ce patrimoine à un particulier.» Ce propos contredit ceux du wali qui se prévaut de transparence dans ses décisions par rapport à l’investissement.
 Mohamed Kali - El Watan/  28.10.2017

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**Ouverture du procès des cadres dirigeants de Cnan Group

*La CNAN réclame 16 millions d’euros à l’homme d’affaires saoudien Ghaith Pharaon 

Le procès des cadres dirigeants de Cnan Group s’est ouvert hier au tribunal d’Alger. Deux anciens PDG de la compagnie, dont un en détention depuis 54 mois, font partie des 21 prévenus, parmi lesquels l’homme d’affaires saoudien Ghaith Pharaon auquel les avocats de la compagnie réclament 16 millions d’euros de dommages et intérêts. Aujourd’hui, le procureur fera son réquisitoire.

Dix-sept cadres de la Compagnie nationale de navigation (Cnan), dont deux de ses anciens PDG — Ali Boumbar (en détention depuis 54 mois) et Ali Koudil (en liberté) — ont comparu hier devant le pôle judiciaire spécialisé de Sidi M’hamed près la cour d’Alger pour, entre autres, «violation de la réglementation des marchés publics et de la loi relative au contrôle des changes», «abus de fonction», «trafic d’influence» et «conflit d’intérêt».

A l’appel du juge manquaient quatre prévenus, dont l’homme d’affaires saoudien Ghaith Pharaon, qui avait racheté 51% des actions d’une filiale du groupe Cnan, mais aussi 67 témoins dont quatre seulement étaient présents. La partie civile était représentée par Cnan Group, mais aussi  l’Office de l’aliment du bétail (ONAB), ainsi que l’agent judiciaire du Trésor (AJT). C’est la troisième fois que les mis en cause se retrouvent au tribunal, qui a demandé à deux reprises un complément d’information.

Le premier appelé à la barre est Ali Koudil, ancien PDG de la compagnie, poursuivi pour «violation de la réglementation des marchés publics et du contrôle des changes», «dilapidation de deniers publics», «négligence grave» et «trafic d’influence». D’emblée, il nie les faits qui lui sont reprochés et plaide«la prescription» de ces derniers et «l’inexistence de preuve», avant de clamer son «innocence», sans ajouter un mot. 

Le juge appelle Ali Boumbar, poursuivi pour les mêmes chefs d’inculpation que son prédécesseur. Il répond aux questions du juge sans ses avocats, qui se sont retirés le 21 août dernier, en signe de protestation contre le 28e refus de mise en liberté provisoire. «J’ai répondu à toutes les questions durant les deux audiences précédentes. Cela fait 54 mois que je croupis en prison.

Je n’ai absolument rien fait ni décidé de quoi que ce soit», lance-t-il au juge, ajoutant : «Dans cette affaire, les actes de bonne foi ont été transformés en mauvaise gestion.» Le président l’interroge sur l’action en justice engagée contre la Cnan, après qu’il ait quitté son poste à la tête de la Isa (une filiale du groupe) à Anvers, en Belgique. «Je n’ai pas attaqué la Cnan, mais plutôt Isa, qui a refusé de me payer mon solde de tout compte. Je n’avais aucun poste à cette époque, pourquoi me reprocher le fait que mon neveu travaille à Navitrance ?»

Le juge appelle Djamel Bouabbes, ancien président du conseil d’administration du groupe Cnan, poursuivi pour «violation de la réglementation des marchés» et «négligence grave». Il jure par tous les saints qu’il n’a aucune relation avec les investisseurs : «Le contrat de cession des 8 navires à Pharaon a été autorisé par le Conseil des participations de l’Etat, présidé par le chef de gouvernement de l’époque et sur proposition du ministre de l’Industrie.

C’était un joint-venture entre Pharaon (51% des parts) et la Cnan (49% des parts). A l’époque, la compagnie avait des bilans négatifs et l’option retenue par le CPE était sa dissolution…» Le président l’interrompt : «Je ne vous demande pas pourquoi avoir cédé les navires, mais plutôt est-ce que vous avez respecté la réglementation ?» Le prévenu : «Nous n’avons fait que valider ce que le Conseil des participations avait décidé.»

Du fond du box, Ali Boumbar apporte des précisions sur le matériel et les biens des bureaux de la Cnan à Marseille, vendus, selon l’ordonnance de renvoi, à un prix dérisoire. «La société était sur le point d’être dissoute et les travailleurs exerçaient sous le droit français. Ils étaient imprévisibles. Il fallait prendre cette décision, qui a été soumise à l’accord du ministère et des autorités compétentes.

Pour ne pas payer une indemnité de 500 000 euros de droits, nous avions transféré les activités des bureaux à une autre société. Il n’y a pas eu de plainte et nous n’avons payé aucune indemnité. Le mobilier datait de 20 ans. On l’a estimé à 23 000 euros mais nous l’avions cédé à Navimed pour 89 000 euros.»

Le juge appelle l’ancien président de la SGP Gestramar dont dépendait Cnan group, poursuivi pour «dilapidation de deniers publics». D’emblée, il déclare n’avoir pris aucune décision en ce qui concerne la cession des 8 navires à Pharaon : «L’Etat a décidé et la décision a été exécutée par le CPE. Les experts ont estimé le prix des 8 navires à 24,5 millions de dollars.» Le président : «Mais ils ont été cédés à 18,5 millions de dollars…» Le prévenu : «En fait, ce ne sont pas les experts qui évaluent les navires, mais les commissaires aux ports. Ce sont eux qui ont donné cette deuxième estimation.

Le ministre de l’Industrie de l’époque nous avait donné des directives pour la cession des navires. Cela a été fait avec l’aval du gouvernement.» Le prévenu s’attaque avec virulence aux inspecteurs de l’IGF qui ont élaboré l’enquête sur laquelle s’est basée l’instruction. «J’ai été chef de division à l’IGF pendant 26 ans et je peux dire que l’auteur du rapport n’est pas un professionnel. Il n’a pas voulu déjuger la lettre du Premier ministre (…). La cession des navires s’est faite avec l’aval écrit du ministre de l’Industrie. Six des 8 navires n’avaient pas de certificat de navigation.

Seuls El Hadjar et le Aïn Témouchent étaient fonctionnels.» De son box, Ali Boumbar réagit : «J’ai dit au Premier ministre que je refusais les 18,2 millions de dollars et que le montant de 24 millions de dollars était plus juste. Mais finalement, le CPE a retenu 18,2 millions. Pourquoi voulez-vous que je sois responsable ?»  Le juge appelle Bouzidi Laaziz, qui présidait la commission des marchés de cession du navire Sersou (cédé au groupe Cevital), poursuivi pour «conflit d’intérêt». Il confirme que le prix de cession était trop bas par rapport à la valeur du navire : «Nous avions écrit au groupe Cevital qui a accepté de rajouter la différence…» Le juge : «Vous avez rejoint le groupe Cevital un mois après la signature du contrat…» Le prévenu : «J’ai quitté la Cnan parce que je savais qu’elle allait être dissoute. Cevital est seul à faire du transport maritime. J’ai postulé…»

Amour Mohamed Ouramdane, responsable de l’armement, lui succède à la barre. Poursuivi pour «violation de la réglementation des marchés», il nie en bloc les faits qui lui sont reprochés, en l’occurrence la signature d’avenants plus chers de 300%, selon l’ordonnance de renvoi, aux contrats initiaux de réparation des navires. «Les experts ont montré que ce ne sont pas tous les avenants qui dépassent les montants initiaux.

Ceux qui les dépassent sont des exceptions», dit-il. Le procureur : «Trouvez-vous normal que les avenants dépassent les prix initiaux de 300% ?» Le prévenu apporte des explications qui ne semblent pas convaincre le magistrat, tout comme les arguments qu’il peine à avancer en ce qui concerne l’achat d’un groupe électrogène pour 60 millions de dinars. Pour lui, «les coûts de réparation des navires sont souvent impossibles à maîtriser au départ. Une fois les réparations validées par les agents de la Cnan sur les chantiers, elles sont endossées par la compagnie».

Les mêmes propos sont tenus par Draa Abdelhamid et Djamel Bouterfa, poursuivis eux aussi pour les factures salées de réparations des navires et des arrêts techniques. Ali Djebari, ancien directeur général adjoint de la Cnan, est poursuivi pour «violation de la réglementation des marchés». Le tribunal lui reproche d’avoir signé le contrat d’affrètement du vétuste navire de transport maritime Ariel, qui a laissé une lourde facture à l’entreprise. Il nie les faits et décline toute responsabilité, sauf celle d’avoir apposé sa signature en l’absence du PDG. 

Poursuivi pour «dilapidation de deniers publics», Nasreddine Mansouri confirme avoir fait appel à Ali Djebari pour viser l’avenant de 9 millions de dollars, parce que ce dernier était trop important et que le contrat initial avait été signé par la SNTM Cnan, avant que Cnan group soit créé : «Le PDG était absent.

Seul le DGA était présent…»  Après avoir entendu les autres prévenus, qui ont tous nié les faits, le juge a donné la parole à la partie civile. D’abord maître Chaoui Abderrazak, avocat de Cnan group, qui réclame 16 millions d’euros à Ghaith Pharaon (en fuite) et à «toutes les personnes que la justice estimera responsables de ce préjudice». Pour la première fois, l’AJT s’est constitué pour demander au tribunal de préserver les intérêts du Trésor. Aujourd’hui, le procureur fera son réquisitoire, avant les plaidoiries. *Salima Tlemçani / el watan/ jeudi 22 septembre 2016

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**Main basse sur les terres agricoles

Le Plan d’aménagement urbain d’Alger, prévoit d’urbaniser 8000 hectares de terres agricoles. Le ministère de l’Agriculture s’y oppose.  Le bras de fer n’est pas terminé.

«Je militerai pour préserver ce qui reste des terres agricoles d’Alger que l’on tente de déclasser. Je camperai sur ma position et je défendrai cela jusqu’au bout en refusant de céder ces terres tel que l’exige le Plan directeur d’aménagement urbain. Nous avons émis un avis défavorable aux prévisions proposés».

Labidi Hamdaoui, directeur des Services agricoles et du développement rural d’Alger, est un homme en colère. Il s’oppose aux prévisions du Plan directeur d’aménagement urbain (PDAU), encore non approuvé, qui prévoit d’urbaniser 8104 hectares de terres agricoles dans 10 circonscriptions administratives (Baraki, Birtouta, Bir Mourad Raïs, Bouzaréah, Chéraga, Dar El Beida, Draria, El Harrach, Rouiba et Zéralda).

Au total, 37 communes d’Alger sont concernées. Les plans détaillés du PDAU étaient affichés dans les APC pour informer les habitants de la commune et de s’y opposer si nécessaire. Cette étape, dite phase d’enquête publique, a pris fin le 31 mars dernier, selon la loi 90-89 portant aménagement et urbanisme qui accorde 45 jours pour d’éventuelles observations des citoyens. «Les citoyens sensibilisés ont demandé les plans pour savoir si leurs terres agricoles seront urbanisées ou non. Ils ont le droit de s’y opposer, explique Akli Amrouche, architecte urbaniste.

Comme nul n’est censé ignorer la loi, il pourrait y avoir un passage en force des autorités». En d’autres termes, si les citoyens n’émettaient pas d’avis défavorable sur l’urbanisation, la décision passera. A la direction des services agricoles (DSA), on déplore que les APC aient «affiché les cartes telles qu’elles existent initialement, c’est-à-dire à la base des 8000 hectares et pas ramenées aux 2000 comme le veulent les services de l’agriculture. Les APC n’ont pas tenu compte de nos observations. Nous avons saisi les autorités locales afin qu’elles se ressaisissent», affirme M. Hamdaoui. Dans le cadre du PDAU, on estime que cette nouvelle orientation répond à ce qui a été signé en avril 2012 entre la direction des services agricoles et la direction de l’urbanisme et de l’habitat d’Alger.

Selon le rapport d’orientation sur le PDAU d’Alger, il est convenu de la nécessité de protéger les terres agricoles, de définir une réserve agricole fondamentale pour assurer la sécurité alimentaire des Algérois, et surtout de limiter la réalisation de constructions dans les zones agricoles. Ces limitations doivent être fortes dans les zones du littoral et de la Mitidja et plus souples dans le Sahel où les sols sont relativement moins productifs.

Pression

Le principe retenu était donc : zéro hectare de terres agricoles pour l’urbanisation. «Une hypothèse très contraignante pour le développement de la wilaya, mais c’est un mal nécessaire», selon Labidi Hamdaoui qui a décidé de ne plus céder. Une option qui ne peut être respectée, de l’avis d’Akli Amarouche qui évoque «des pressions à un haut niveau exercées par des hommes d’affaires qui ne cherchent que le business». «Sur ce point, rien n’est encore clair.

Ce serait une grande bêtise si on changeait d’avis. Il faudra résister», explique l’urbaniste. A l’élaboration du PDAU, l’ancien wali d’Alger, Mohamed Abou, avait été catégorique : aucun hectare de terre agricole ne sera cédé à l’urbanisation. Mais MM. Hamdaoui et Amarouche affirment que l’actuel wali «ne l’entend pas de cette oreille». «Le wali actuel ne veut rien savoir, il veut les 8000 hectares», déplore le directeur des services agricoles.

Et de continuer : «Nous sommes en discussions ; sur les 2000 hectares que nous allons céder, le tout sera ramené à 500 ou 1000 hectares dans la mesure où les terres déjà consommées dans le cadre du PDAU seront comptabilisées. Actuellement, nous travaillons sur la carte définitive. On leur identifiera les extensions possibles inférieures à 2000 hectares par commune. Ils accepteront difficilement certes, c’est une équation difficile et un choix douloureux à faire. C’est l’avenir de nos enfants qui sera hypothéqué. J’estime que je suis raisonnable», insiste M. Hamdaoui.

L’Algérois, issu pourtant d’une ville initialement agricole, est classé parmi les derniers en matière de surface agricole par habitant (SAU). On  enregistré 0,01 hectare/ habitant (équivalant 100 m2), alors que la moyenne nationale est de 0,25 hectare. «En comparaison avec les villes voisines, nous constatons qu’Alger possède le plus faible ratio de surface agricole», déplore M. Hamdaoui. Autre indicateur inquiétant : il y a de plus en plus de déperdition des terres agricoles. De 2003 à 2014, Alger a perdu 6163 hectares, soit 17% de la SAU.

A quoi ont-ils servi ? 80% ont été utilisés pour le logement. Ils s’ajoutent aux 3863 ha au titre des diverses expropriations (parc Dounia, barrage de Douéra, nouvelle ville Sidi Abdellah et d’autres infrastructures routières…). Pourtant, Alger est classée dans la catégorie A1 et A2, celles des meilleures terres à haute potentialité, irriguées et irrigables. En matière de production, en 2013, elle est en 10e position en maraîchage, 6e en agrumes et 12e en pomme de terre.

Révision

En 2014, Alger couvrait ses besoins à 66% en matière de maraîchage et 44% pour la pomme de terre. «Nous avons demandé à revoir le tableau des superficies à urbaniser, car cela aggravera la déperdition des terres agricoles, c’est le quart du potentiel qui sera encore perdu», explique encore M. Hamdaoui.

La direction des services agricoles d’Alger propose alors, dans le but de concilier l’obligation de préserver les terres agricoles et respecter l’impératif de réalisation du programme public à travers le plan stratégique de modernisation de la capitale, de se pencher sur le scénario développé par l’expert Benaïssa, consultant auprès de la wilaya d’Alger, de requalification du tissu urbain existant. Une option que Djamel Chorfi, président du Conseil national de l’ordre des architectes algériens défend aussi : «Il faut construire la ville sur la ville». «Le principe est simple, il y a un foncier invisible à Belcourt et Hussein Dey.

Des hangars abandonnés, des dépôts, des anciennes usines et casernes non opérationnels qui représentent des centaines d’hectares pouvant être récupérés pour les projets de la wilaya». Car, pour M. Chorfi, la ville ce n’est pas seulement du «logement», y a lieu de créer des espaces publics. Un objectif aussi tracé par la Direction générale de la Ville dans le cadre du PDAU. Dans le triangle d’Hussein Dey, «il existe des activités à supprimer pour créer des friches industrielles et prévoir une régénération urbaine», apprend-on.  A Hussein Dey justement, les abattoirs  devraient abriter d’ici à quelques années les nouveaux sièges de l’APN et du Sénat, alors que les sièges actuels seront transformés en musées, affirme une source proche du dossier.

Mais, selon M. Chorfi, il ne s’agit pas seulement de répondre à une pression sociale pour construire des logements et équipements, mais de répondre à un «lobby politico-économique foncier». Chorfi est catégorique : aujourd’hui, le PDAU n’est toujours pas approuvé, il est dépassé et ne peut correspondre à la réalité. Selon lui, il y a eu consommation d’espaces que le PDAU avait pourtant intégrés dans ses projets. Résultat : lorsque le PDAU sera finalisé et adopté, il pourrait ne pas trouver les assiettes foncières choisies.

Plan Mort-né

Car, entre-temps, certains fonciers dégagés par le PDAU ont déjà été exploités par d’autres hommes d’affaires ou par nécessité avec l’aval de la wilaya. «En l’absence d’un PDAU, il est interdit de délivrer des permis de construire. Il fallait tout bloquer en attendant l’adoption de ce plan. Ce qui n’a pas été fait. Les données du PDAU ont déjà été consommées avant même que ce dernier ne voie le jour. C’est un PDAU mort-né», argumente-t-il.

Pour Djamel Chorfi, le problème du foncier pourrait être résolu en utilisant les assiettes récupérées dans les opérations de relogement. Même si la Direction générale de la ville dit adhérer à l’option zéro hectare pour l’urbanisation, une source affirme que les projets de 40 000 logements avec équipements sont implantés sur des terrains agricoles. Au total, 19 sites représentant 614 hectares ont fait l’objet de déclassement par décret en 2011.

Les travaux sont en cours. Il s’agit des terres de Ouled Fayet, Khraïssia, Baba Hacen, Gué de Constantine, Birkhadem, Aïn El Malha, Djnan Essfari et Baraki, intégrées dans le PDAU. «L’Opéra d’Alger à Ouled Fayet et la cité dont les travaux sont entamés face à ce projet sont implantés sur des terres agricoles», affirme Akli Amarouche. Pour cet architecte urbaniste, le ministère de l’Habitat choisit toujours les sites les plus accessibles, les plus faciles à construire, ceux présentant le moins de problèmes d’expropriation et les moins accidentés.

Et, malgré cela et compte tenu de la rareté du foncier, une partie du programme de logements d’Alger, affirme une source, est implantée à Blida et Boumerdès. «Sur les 8000 hectares que le PDAU propose, il est question d’implanter des équipements publics tels que les collèges, les lycées, les centres de santé, les cités AADL et LPP et des stades», affirme Gaouaoui Mohamed Yazid, directeur d’urbanisme et d’architecture et de construction de la wilaya d’Alger. Est-il possible d’arracher par la force ces terrains ? «Je ne le pense pas, la loi nous protège, et dans le cas où les autorités venaient à passer en force, je me serais au moins opposé pour le principe», conclut Labidi Hamdaoui.*Nassima Oulebsir *El Watan/ vendredi 15 mai 2015

**Tipaza

Des directeurs de wilaya et autres responsables et entrepreneurs se permettent d’ériger des villas au milieu de la forêt sans permis de construire, avec la complicité des forestiers.

Etrangement, la directrice des Forêts de la wilaya de Tipasa, un territoire très convoité par ceux qui veulent « vivre » dans les eaux troubles, continue à déranger une poignée d’individus qui trainent des casseroles.

Le tort de cette directrice des forêts ; une première dans les annales de l’histoire du pays pour ce secteur qui relève du ministère de l’Agriculture ; c’est qu’elle travaille dans la transparence avec cette envie de développer le domaine forestier de la wilaya côtière et d’assainir ce secteur de toutes les verrues incrustées dans son environnement.

Pourvue d’une expérience de 21 ans dans le secteur des forêts, elle avait rejoint son poste à Tipasa le 03 juin 2014. Quelle fût sa surprise quand elle constate que des directeurs de wilayas et autres responsables et entrepreneurs se permettent d’ériger des villas au milieu de la forêt sans permis de construire, avec la complicité des forestiers. Les délits contre le patrimoine forestier de la wilaya de Tipasa ne sont pas impunis.

Le volume financier des dégâts est inquiétant. Des procès-verbaux établis par la directrice des forêts qui ont du mal à être pris en charge, mais surtout à être exécutés pour sauvegarder le patrimoine forestier. Une situation délétère qui ne l’a pas découragée. La directrice des Forêts est devenue gênante pour des décideurs. Quelques forestiers qui ne vivent que par des intrigues et la langue de bois avaient commencé à faire du chahut pour exiger le départ de cette femme, qui s’est retrouvée réellement seule face à cette adversité. Malheureusement, ils sont relayés par des plumitifs inconscients de leurs actions.

La solidarité des individus qui profitent des attaques contre les espaces forestiers vient de se vérifier. Pour ne pas aller au fond des problèmes qui entravent une gestion saine du secteur des forêts, des responsables osent « conseiller » à la directrice de déposer un écrit pour se désister de son poste à Tipasa, afin de ne pas éveiller l’attention du nouveau ministre de l’Agriculture, Abdelkader Kadi, sur les véritables problèmes qui sont à l’origine de cette mascarade et de cette hypocrisie montée par ces gens qui prétendent être « influents » et qui s’entêtent à lutter contre la transparence et le véritable développement.

Il suffit d’enquêter au niveau des districts de Koléa, de Chaiba, d’Attatba, de Tipasa, de Hadjout, de Meurad, de Gouraya, pour se rendre de toutes ces affaires troublantes qui avaient eu lieu grâce à la complicité avérée de certains forestiers. Une campagne médiatique menée contre cette directrice, mère de quatre enfants, est dirigée par des sinistres individus qui n’ont pas intérêt à ce que le pot aux roses soit dévoilé.

Depuis juin 2014, la directrice des Forêts continue seule à affronter les « fléaux », pourtant ses bilans sont positifs. Il suffit de les vérifier. Hélas, les responsables préfèrent une autre solution, pour pérenniser les pratiques maffieuses qui se perpétuent dans le secteur des forêts de Tipasa.*M’Hamed H *El Watan–mercredi 20 mai 2015

**Détournement du foncier à Khenchela

Les forêts de Hammam Essalhine de Khenchela, notamment celles se trouvant aux abords des routes principales, ont été l’objet d’incendies volontaires organisés, durant plusieurs années d’affilée, afin de faire main basse sur le foncier, et ce, sans qu’il y ait ouverture d’enquêtes, afin de déterminer quelles sont les parties qui sont derrière ces crimes.

Ces forêts dévastées et mises à nu sont maintenant sous la menace du béton armé, et les timides opérations de reboisement programmées ne concernent pas les surfaces ravagées par les incendies.

Ce crime contre l’environnement est aussi une menace contre la sécurité des hommes et l’équilibre de la nature. Il y a des précédents à l’actif de certains élus et fonctionnaires de l’exécutif local, et même de la part de certains ministres lors de visites officielles, ayant acquis illégalement des biens matériels et fonciers dans cette wilaya très pauvre, et ce, avant la fin de leurs mandats ou de leurs fonctions administratives.

Mais cette prédation n’est pas limitée à ce type de détournements, puisque l’on s’attaque maintenant à l’environnement et à la nature, les forêts notamment, sous le regard du premier responsable de l’exécutif, soit par son absence de riposte ou avec son consentement, à tel point que tous les espaces naturels et protégés sont menacés par une folie prédatrice sans aucune limite.

Le partage en règle de ce foncier détourné se fait au profit d’élus indélicats et de fonctionnaires complices, à l’exemple du lieu-dit Oum Lahdoum, situé dans la commune de M’toussa, à 20 km au nord de Khenchela, où des proches de l’ex-ministre des Ressources hydriques, Hocine Necib, (son fils et son frère), ont bénéficié d’une parcelle de 30 hectares à eux deux. L’affaire de l’attribution de cette assiette lors d’une visite effectuée l’automne dernier serait à l’origine du limogeage de ce ministre annoncé lors du remaniement gouvernemental de jeudi dernier.

Toujours au niveau d’Oum Lahdoum, 11 décisions d’attribution de terres dites agricoles ont été accordées à d’autres privilégiés, des élus locaux notamment, parfois résidant en dehors de la wilaya, alors que ces terres sont sous tutelle du Haut-commissariat pour le développement des zones steppiques, et donc à vocation pastorale uniquement, et ce, conformément à l’arrêté interministériel n°108 du 23 février 2011(dont El Watan détient une copie).

Un changement de statut suspect

Mais le plus grave dans toute cette affaire a été le changement du statut de ces terres d’une superficie  de 300 ha, passant d’une vocation pastorale à une vocation agricole. Une procédure qui s’est faite sans le consentement du Haut-commissariat cité plus haut. C’est le représentant local de cet organisme qui a informé récemment par courrier officiel sa hiérarchie, dont le siège régional se trouve à Tébessa, de la décision unilatérale et illégale du wali de Khenchela de transformer ces 300 ha de terres pastorales en terres à vocation agricole (El Watan détient une copie de courrier).

Le «Régional» de Tébessa du Haut-commissariat pour le développement des  zones steppiques (le siège national est à Djelfa), Mr. Maarfia Tayeb, a saisi il y a quelques jours à peine le chef de la daïra de M’toussa, responsable administratif du lieu-dit Oum Lahdoum, lui rappelant les délibérations officielles du 11 octobre 1995 et du 29 mars 1997 (sous le n° 264) qui consacre la nature pastorale de ces superficies, et que la décision de les transformer en terres agricoles est illégale, menace gravement l’environnement local, favorise dangereusement l’avancée de la désertification et réduit les parcours réservés à l’élevage et à la transhumance.

Ce «Régional» a par ailleurs vivement critiqué dans le même courrier la position du président de l’APC de M’toussa, qui s’est opposé à la mise sous tutelle du Haut-commissariat pour le développement des zones steppiques des 300 ha d’Oum Lahdoum, comme ce fut la cas depuis 21 ans.

Face à cette prédation organisée sur Oum Lahdoum, le «Régional» des steppes a décidé de se désister de cette zone protégée. El Watan a pris connaissance de la liste de certains bénéficiaires de ce détournement du foncier, parmi eux des élus locaux, mais résidant dans la wilaya voisine d’Oum El Bouagui, ou des personnalités habitant à Alger. Toutes ces personnes s’étant «associées» pour commettre un crime contre l’environnement et la nature, sous le prétexte de droits à des terres agricoles.*Mohamed Taïbi / El Watan–18 mai 2015

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*L’affaire de l’immeuble 11 du boulevard de la Soummam (Oran) 

La résistance des habitants d’un immeuble contre l’influence d’un richissime homme d’affaires

L’affaire de l’immeuble 11 du boulevard de la Soummam (Oran) continue de défrayer la chronique. La Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH) a diffusé un nouveau communiqué pour dénoncer des dépassements perpétrés au détriment de la loi.

Cette fois-ci, c’est une plainte déposée par la société SIFFAN, société fictive du groupe du richissime homme d’affaires Djillali MEHRI qui est mis en cause pour irrégularité, accuse la LADDH.  La société SIFFAN qui prétend être propriétaire de l’immeuble du 11 boulevard de la Soummam depuis 20 ans accuse  un habitant de l’immeuble,  Monsieur SOUSSI Sid Ahmed, de violation de domicile et de dégradation des biens d’autrui. Une accusation infondée selon la LADDH et qui comporte de nombreuses anomalies. Ladite plainte aurait, selon la LADDH,  été « traitée à travers une médiation faite par le  procureur en date du 14-02-2016 » dans une totale opacité.  Aucun procès verbal de médiation n’a été établi. L’autre anomalie qui est relevée concerne l’arrêté de justice du tribunal administratif d’Oran datant du 20-12-2015 lequel précise que l’acte présenté par ladite société SIFFAN prouvant que l’immeuble lui appartient est “nul et non avenu”, déplore la LADDH.

Le bureau régional de la LADDH a émis, à cet effet, plusieurs interrogations concernant le traitement de cette affaire. “Comment peut-on faire accepter une plainte au niveau de la justice pour violation de domicile alors que l’on n’a aucune preuve que ce domicile vous appartient. Il faut souligner que cela n’est pas la première anomalie, car il y a déjà eu des expulsions après plainte de la SIFFAN et ce depuis 2007 jusqu’à ce jour alors qu’il n’existe aucun acte officiel attestant que ledit immeuble appartient à la société SIFFAN”, s’étonne en dernier lieu la LADDH.*algerie-focus./ vendredi 22 avril 2016 /

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**Détournement du foncier à Arzew

*50 affaires devant les tribunaux d’Oran

Etonnantes ont été les conclusions des enquêtes menées au sein des services municipaux, pas moins de 900 familles ont élu domicile sur des terres ne leur appartenant pas.

50 affaires, toutes liées au détournement du foncier public, sont portées devant les tribunaux d’Oran. La machine judiciaire, qui vient d’être mise en branle, a été décidée par les responsables de la capitale pétrochimique d’Arzew après que la ville qu’ils gèrent soit devenue la proie de tous les prédateurs du foncier, en la ceinturant par toutes formes de tôles, bâties par des familles venant de la partie ouest du pays instaurant une république de taudis ternissant l’image de l’entrée est de la wilaya d’Oran.
En décidant de la sorte, les responsables municipaux de la «vitrine est» d’Oran mettent le paquet, tout en comptant sur le rôle des justiciers et l’appui du pouvoir politique, en vue de redorer le blason de la plus grande ville aussi bien pétrochimique qu’industrielle du pays, Arzew. Avant de recourir à l’arbitrage judiciaire, les occupants des bidonvilles, se comptant par plusieurs dizaines de familles, ont été destinataires de mises en demeure provenant des services municipaux les sommant d’évacuer les lieux qu’ils ont squattés.
Ce squat a commencé à voir le jour durant les années du terrorisme. Des familles venant de toutes parts de l’ouest du pays, ont élu domicile sur des terres agricoles et autres lopins de terrains appartenant à l’Etat. Le phénomène a pris de l’ampleur à partir de 2007, à la faveur de l’élan effréné du relogement décidé par les pouvoirs publics dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire. Plusieurs centaines de familles, ayant occupé pendant de longues années des habitations de fortune, ont bénéficié des habitations décentes. Le relogement de ces familles a été basé sur un simple recensement des familles se trouvant dans le besoin de logement. Du coup, des milliers de familles se manifestent, demandant des logements. Pour bien étayer leurs tricheries, les élus futés n’hésitent pas à dresser des bidonvilles, des tentes et d’autres habitations de fortune sur des terres publiques, ceci aux fins de se faire recenser dans le but de bénéficier d’une habitation.
Cette situation a vite fait réagir les responsables locaux en décidant d’un autre recensement. Celui-ci a porté sur le nombre des squatteurs qui ont outrepassé toutes les lois de la République en s’attaquant au foncier public, l’occupant illégalement. Etonnantes ont été les conclusions des enquêtes menées dans la commune d’Arzew. Pas moins de 900 familles n’ont trouvé rien de mieux à faire pour revendiquer leur droit au logement que d’élire domicile sur des terres ne leur appartenant pas.
Le foncier public est à la fois englouti et dilapidé au vu et au su de tout le monde. Un peu partout dans les 26 localités composant la wilaya d’Oran, la mafia du foncier a bafoué toutes les lois réglementant la gestion.
Cette situation continue à prendre de l’ampleur. Un peu partout à Oran, la situation est encore loin de connaître un heureux épilogue tant que la petite mafia du foncier, composée essentiellement de charognards, a pris le relais en s’accaparant de plusieurs hectares de terres, les amoncelant en petits lots et les proposant à des familles se disant dans le besoin d’être relogées.
C’est le cas à El Hassi, situé dans la partie ouest d’Oran. Des quartiers populaires géants comme Douar Tiartia, ont été dressés. Idem dans les communes de Sidi Chahmi et Es Senia. La situation est tellement gravissime que les services municipaux peinent à la solutionner.
Faute de coordination des efforts entre les services et les autres institutions étatiques, ces familles n’ont même pas été alimentées en eau et en électricité. Ceci dit, ces bidonvilles ont été régularisés de fait.
Au dernier bilan arrêté, la wilaya d’Oran est ceinturée par pas moins de 41.000 bidonvilles. La situation ne fait que s’aggraver.
Quand est-ce qu’El Bahia retrouvera-t-elle son charme d’antan? Rien n’est encore sûr tant que le phénomène prend des allures vertigineuses! *Par Wahib AïT OUAKLI - Mardi 02 Juin 2015 -L’Exptrddion

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* les paysans face à la dilapidation des terres agricoles par la mafia du foncier

Des centaines d’agriculteurs venus de 36 wilayas du pays se sont rencontrés, lundi 16 mars 2015 à Boumerdès, pour «échanger leurs expériences» et faire part de leurs difficultés. Ce colloque a permis de faire remonter à la surface le  désarroi qui habite les paysans face à la dilapidation du foncier agricole par une mafia vorace.

Le discours des responsables du secteur de l’agriculture ne colle plus avec la réalité que vivent les paysans aux quatre coins du pays. Plus de 450 agriculteurs venus de 36 wilayas se sont rencontrés à Boumerdès pour «échanger leurs expériences afin d’améliorer la qualité et la quantité de leurs rendements».

Mais les paysans ayant assisté à ce regroupement en ont gros sur le cœur. Ils sont unanimes à dire que les promesses des pouvoirs publics quant au développement de ce secteur névralgique n’ont jamais été traduites dans les faits. Ce colloque a été inauguré par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, mais les belles paroles qu’il a prononcées pour la circonstance ne cachent guère le désarroi du gros de l’assistance. Les présents font état d’énormes problèmes qui les empêchent d’aller de l’avant pour réduire la facture des importations de  produits alimentaires.

400 ha pour Saadani !

Certains agriculteurs, notamment ceux des wilayas du Sud, se sont plaints surtout des entraves bureaucratiques les empêchant d’accéder au terrain de l’Etat. Ils dénoncent même les spéculateurs du foncier qui ont revendu les terrains qui leur ont été octroyés par l’Etat pour les exploiter dans le cadre de l’agriculture. «On ne donne jamais les terrains à ceux qui veulent les labourer», dénonce un fellah de la daïra de Guemmar, dans la wilaya d’El Oued.

Notre interlocuteur parle d’un vaste trafic du foncier agricole. «Même Saadani y est impliqué. Il a eu 400 ha et les a revendus, mais personne n’a levé le petit doigt, alors que de nombreux agriculteurs ont été poursuivis en justice et chassés des terres qu’ils avaient mises en valeur par leurs propres moyens pour la simple raison qu’ils n’avaient pas d’autorisation», regrette-t-il. Un terrain de 10 ha, selon lui, est cédé à raison d’un million de dinars dans la région.

Hachifa Imad, un jeune agriculteur de la commune d’El Rebbah, dans la même wilaya, a affirmé que les autorités locales lui avaient même détruit un champ de pomme de terre, un forage et des centaines de dattiers pour cause d’absence d’une autorisation d’exploitation dudit terrain, ce qu’il avait pourtant demandé 5 ans auparavant. «On nous dit que la terre appartient à celui qui la met en valeur, mais en réalité c’est le contraire qui se fait», déplore-t-il. Imad n’est pas le seul à avoir subi «l’injustice et la hogra» de la part des services qui devraient les encourager à cultiver les vastes terres arides du Grand-Sud.

Son collègue Hmidat Mohamed a, lui aussi, été saboté par ceux-là mêmes qui sont censés le soutenir. «J’exploitais une assiette de 8 ha depuis plusieurs années, mais il y a un an, on a détruit mon verger et saisi même le groupe électrogène que j’ai acquis à 100 millions de centimes», dénonce-t-il. Kahlif Débar (34 ans), lui, dit avoir reçu une mise en demeure il y a quelques semaines pour évacuer le terrain de 12 ha qu’il exploite depuis des années. Khalif cultive la pomme de terre et a réalisé 7 forages avec ses propres moyens. «Je suis un Algérien. Normalement je n’ai pas besoin d’avoir une autorisation, que j’ai d’ailleurs demandée, pour labourer des terrains abandonnés», estime-t-il.

1200 km pour acheter de l’engrais

Dif Larbi (35 ans) est un éleveur d’El Oued qui dispose de 600 têtes d’ovin et d’un champ de pomme de terre qui s’étend sur 5 ha. Cet ingénieur en planification avait formulé une demande, en 2010, pour l’obtention de 5 ha pour développer son activité et accroître sa production. En vain.

Les agriculteurs venus de Tindouf, eux, se plaignent du manque d’eau et de main-d’œuvre qualifiée et des difficultés qu’il rencontre pour obtenir un crédit bancaire. «Les responsables des succursales des banques se trouvant chez nous n’ont aucun pouvoir de décision. Ils doivent aller à Béchar (800 km) pour avoir une réponse à leur demande», précise Zaâf Ahmed, ajoutant que les paysans de Tindouf partent parfois jusqu’à Oran et Mostaganem (1200 km) pour acheter l’engrais et les semences. «On souffre du manque d’eau.

Le meilleur forage de la wilaya donne 13l/minute. J’exploite 10 ha en plasticulture, mais je rencontre d’énormes problèmes pour irriguer mes vergers. Et on n’a pas le droit de creuser des forages sans autorisation», dit-il, en soulignant que l’Etat leur a interdit même de construire des maisons sur les terrains qu’il leur a cédés. Notre interlocuteur indique que l’Etat ne subventionne pas les engrais dans les wilayas du Sud. Contrairement au Nord où il rembourse 20% de son coût aux fellahs.*Ramdane Koubabi -El Watan/ 17 mars 2015

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40 réponses à “une véritable faune qui s’adonne au pillage de l’Algérie.2”

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