Grèves-Protestations et Justice
**L’Algérie continue de vivre au rythme des protestations.
**Série de grèves dans plusieurs secteurs, à partir de dimanche 28 avril 2013
Semaine noire qui va suivre ! Cette semaine, n’espérez pas mettre vos enfants à l’école. Il est aussi conseillé de… ne pas tomber malade !
Médecins spécialistes et généralistes, psychologues, paramédicaux, professeurs d’enseignement paramédical, enseignants tous paliers confondus, administrateurs et travailleurs de l’Education et de la Santé, étudiants, enseignants universitaires… tous seront (pour certains, à nouveau) en grève. Autrement dit, les polycliniques, les centres de soins de proximité, les PMI, les unités de médecine scolaire et universitaire, les services d’épidémiologie et de médecine préventive et les hôpitaux de santé publique, tous les établissements scolaires et les administrations publiques fonctionneront en service minimum. Onze syndicats appellent à la grève à partir de la semaine prochaine.
A partir de dimanche 28 avril, les wilayas du Sud, des Hauts-Plateaux et des Aurès continueront leur grève cyclique à l’appel de l’Unpef (personnel d’enseignement et de formation), du Snapest (professeurs d’enseignement secondaire et technique), du Snapap (personnel de l’administration publique), du CNES (enseignement supérieur), du SAP (paramédical), du SNPSP (praticiens de santé publique). Des marches dans chaque région sont également prévues. Les travailleurs entameront une grève d’une semaine renouvelable, à partir du 5 mai, toujours dans le Sud. Il a été également décidé, lors de la réunion tenue mercredi au soir d’organiser une marche «de millionia pour arracher les droits violés». Le lieu et la date seront bientôt fixés, apprend-on de sources syndicales. A partir de dimanche et pour une durée de quatre jours, les corps communs de la santé (UGTA) seront également en grève nationale. Un débrayage cyclique sera maintenu pour au moins trois semaines.
Nouveauté
Et à partir des 6, 7 et 8 mai, l’Intersyndicale de la santé, soit les généralistes (SNPSP), les spécialistes de santé publique (SNPSSP), les psychologues (Snapsy) et les professeurs de l’enseignement paramédical (SNPEPM) seront en grève cyclique. Le 8 mai, ils se rassembleront devant le ministère de la Santé pour un sit-in national. En attendant cette démarche collective, les praticiens de la santé publique pourront reconduire leur grève de trois jours observée depuis lundi passé pour la semaine prochaine. La décision définitive sera prise demain, lors de la réunion du bureau national à Alger. «Notre grève a été une réussite sur plusieurs plans et on en est satisfaits. Premièrement, la protestation est revenue après une année de gel et ensuite la mobilisation a été au rendez-vous malgré les mesures de répression engagées par l’administration en amont du mouvement. Il s’agit de pressions sur nos délégués, des AG interdites, des affiches et banderoles déchirées, retenues sur salaires, menaces de mutation, et réquisitions de praticiens grévistes», affirme le docteur Merabet, président du syndicat.
Fait nouveau, la montée au créneau des travailleurs du Sud, tous corps confondus. Il a été décidé, d’ailleurs, la création d’un bureau pour coordonner entre les syndicats autonomes grévistes de la Fonction publique. Les syndicalistes affirment que les wilayas du Sud ont, contrairement aux années précédentes, répondu au mot d’ordre. Mounir Betroui de l’UGTA explique que le taux de suivi de la grève des corps communs dans le Sud est important en dépit des ponctions sur salaires. Autre particularité : ce sont les fédérations et les coordinations de l’UGTA qui commencent à sortir de leur silence. Outre les corps commun, les travailleurs de la Solidarité nationale, soit ceux exerçant dans les pouponnières et les maisons de retraite reprendront leur travail aujourd’hui après deux jours de grève.*El Watan-26.04.2013.
**** désamorcer la crise de Ain Salah et Tamanrasset concernant l’exploitation du gaz de schiste
L’envoi par la présidence de la république du Directeur Général de la sûreté nationale (DGSN) M. Abdelghani Hamel à Ain Salah pour tenter de désamorcer la crise a quelque chose de bizarre. Certes le DGSN est un cadre respectable et compétent au service de l’Etat qui gère correctement ses troupes.
Mais est-il de son ressort d’aller convaincre les citoyens de Ain Salah et Tamanrasset d’accepter l’exploitation du gaz de schiste comme le propose le gouvernement ?
C’est assurément une mission presque impossible qui a été assignée au chef de la police tant il ne s’agit pas d’un problème de sécurité qui se pose au sud. Où sont donc passés le gouvernement et surtout le ministre de l’énergie censé être aux avants postes de cette mission ? Il n’a échappé à personne que Abdelghani El Hamel a été envoyé à Ain Salah par défaut.
Il est allé pallier l’échec retentissant de Youcef Yousfi à convaincre les population locales légitimement inquiètes que le gaz de schiste n’est pas une menace pour leur environnement. Abdelghani El Hamel est aussi parti faire le boulot qui aurait dû être celui du Premier ministre Abdelamlek Sellal.
Ce dernier s’étant limité à un très court message sur Facebook dans lequel il rassurait que l’exploitation du gaz du schiste n’est pas l’ordre du jour de son gouvernement.
Hamel en pompier
Sauf que son ministre de l’énergie a soutenu exactement le contraire et le même jour sur Ennahar TV…
Le chef de la police n’aurait sans doute pas souhaité être mêlé à une affaire délicate provoquée et mal gérée par le gouvernement. Les mouvements sociaux, le trafic de drogue et du carburant aux frontières ainsi que les affrontements quasi quotidiens remplissent amplement son agenda. Ses troupes sont donc sur le pied de guerre chaque jour que Dieu fait pour trouver du temps à consacrer au gaz de schiste…
Saadani s’inquiète… pas Sellal !
C’est un constat de carence incontestable que l’on doit faire du gouvernement réduit à suivre comme, nous tous, les péripéties de la colère citoyenne à Ain Salah.
Le fait est que même le FLN, simple parti politique, a dépêché une délégation sur place pour tenter de faire entendre raison à nos concitoyens du sud. Amar Saadani a alors raison de réclamer un remaniement ministériel et même la chefferie du gouvernement pour assumer ses responsabilités en tant que parti majoritaire.
Pendant ce temps, le Premier ministre se fait curieusement très discret comme si tout baigne…A moins que son sort soit déjà scellé et qu’il attend tranquillement qu’on lui annonce la (bonne ?) nouvelle.*Par Rafik Benasseur | 19/01/2015 |algerie1.com
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* marche de protestation contre les caricatures blasphématoires de Charlie Hebdo: 15 personnes condamnées
Comme il fallait s’y attendre, les 15 personnes impliquées dans la destruction des biens publics lors de la marche de protestation du 16 janvier dernier contre les caricatures blasphématoires de Charlie Hebdo ont été condamnées.
Le tribunal correctionnel de Sidi M’hamed (Alger) a prononcé aujourd’hui mardi des peines de neuf (9) mois de prison avec sursis et 50.000 dinars d’amende contre ces fauteurs de troubles pour «actes de dégradation de biens d’autrui».
Ces 15 individus, arrêtés par la police durant cette marche, qui a dégénéré en affrontements au niveau de l’hôtel Aletti et le front de mer, près du siège de l’Assemblée nationale, étaient poursuivis pour«détérioration volontaire de biens d’autrui».
Le parquet avait requis mardi dernier contre les 15 manifestants, dont sept comparaissaient libres, trois (3) ans de prison ferme et 100.000 DA d’amende.
Après délibérations, le tribunal de Sidi M’hamed a rendu son verdict final, qui est de neuf (9) mois de prison avec sursis, 50.000 dinars d’amende pour chacun des 15 prévenus, et trois millions de dinars de dédommagement pour l’agence d’Air Algérie et l’hôtel Aletti.
Ces 15 individus, accusés d’avoir détruit les devantures de l’agence d’Air Algérie et l’entrée de l’hôtel, qui donne sur l’avenue Abane Ramdane, avaient lors de leur audition nié en bloc toutes les accusations qui leur avaient été imputées, notamment leur participation aux actes de destruction.
Pour rappel, des rassemblements regroupant des milliers de personnes ont été organisés à Alger et dans plusieurs villes du pays le 16 janvier dernier pour dénoncer les atteintes répétées contre le prophète Mohammed et l’Islam sous le couvert de la liberté d’expression.
Mais à Alger, la manifestation à été vite récupérée par une meute de salafistes et anciens du FIS qui ont improvisé une marche au cœur d’Alger, bravant l’interdit officiel qui frappe les actions de rue à Alger.
Des slogans aussi horribles que «Vive Daesh» et «Jihad», ont même été entonnés par certains «barbus» rappelant ainsi le triste souvenir des années noires du terrorisme.
Cette manifestation a par ailleurs tourné en affrontements violents entre cette bande de radicaux et les forces de l’ordre déployées causant plusieurs blessés. *Par Rafik Benasseur | 10/02/2015 | algerie1.com
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Szlon Noureddine Hakiki. Sociologue, laboratoire du changement social à l’université de Bouzaréah
La famille, l’école, la mosquée, les services de sécurité et l’Etat perdent de plus en plus d’autorité
Il faut y voir un phénomène de «décrochage» social, scolaire et familial. Depuis une quinzaine d’années, semble se développer dans notre société une forme de rébellion permanente.
Ce véritable désarroi produit chez nos jeunes de l’insociabilité. Bref, il s’agit essentiellement du déficit de mémoire collective, de la crise de la conscience sociale et de l’absence d’espérance sociale. On peut parler de déficit de l’inclusion de nos jeunes dans la société. Après l’émotion vécue durant la décennie noire, les mécanismes de la réconciliation nationale n’ont pas été suivis d’un processus d’action et de dispositifs de réaccrochage et d’inclusion de notre jeunesse.
Les appareils et les réseaux de l’Etat ont été défaillants dans ce domaine. Par exemple, l’école de la deuxième chance n’a pas pu être créée à ce jour. Les jeunes ne connaissent pas l’islam ni ses valeurs. Néanmoins, nous constatons que le pouvoir semble ne plus avoir de pouvoir. La famille, l’école, la mosquée, les services de sécurité, l’Etat… perdent de plus en plus d’autorité. Alors même que les jeunes sont trop «assistés» par l’Etat et les solidarités sociales. C’est une forme d’irrationalité qui prend le dessus sur la conscience sociale chez nous. *El Wayan–vendredi 23 janvier 2015
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Le calendrier des grèves :
Du dimanche 28 au mardi 30 avril 2013
-Les personnels de l’éducation, tous corps confondus, (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
-Les enseignants universitaires (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
-Les psychologues (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
-Les médecins généralistes (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
-La Fonction publique (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
-Les infirmiers (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
-Les corps communs de la santé (territoire national)
Du lundi 6 au lundi 13 mai 2013
-Les personnels de l’éducation, tous corps confondus (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
-Les enseignants universitaires (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
-Les psychologues (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
-Les médecins généralistes (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
-La Fonction publique (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
-Les infirmiers (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
Du dimanche 5 au mardi 7 mai 2013
-Les corps communs de la santé (tout le territoire national)
Du lundi 6 au mercredi 8 mai 2013
-Les spécialistes de la santé publique (tout le territoire national)
-Les psychologues (tout le territoire national)
-Les généralistes (tout le territoire national)
-Les professeurs d’enseignement paramédical (tout le territoire national)
Mercredi 8 mai
-Rassemblement national, devant le ministère de la Santé, à Alger, des spécialistes de la santé publique, des psychologues, des généralistes et des professeurs d’enseignement paramédical
Du dimanche 12 au mardi 14 mai 2013
-Les corps communs de la santé (tout le territoire national)
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Toujours les mêmes revendications :
Alors qu’une revalorisation des salaires a déjà été obtenue par les enseignants et les médecins, que demandent les grévistes aujourd’hui ?
- Les fonctionnaires revendiquent la révision de leur statut particulier et de leur régime indemnitaire.
- Pour les travailleurs de l’éducation (y compris les enseignants), la demande est spécifique au Sud : la révision et la réparation de l’injustice dans la distribution des primes de zone et de Sud calculées actuellement sur d’anciens salaires.
- Les praticiens de santé publique exigent l’application de l’article 19 du statut particulier relatif à l’accès au grade de principal et de principal-chef, une équivalence directe entre anciens et nouveaux diplômés de médecine dentaire et de pharmacie, la promulgation du régime indemnitaire transversal (prime de grade, de contagion…) dans les termes négociés en 2011 avec application dès janvier 2008 et la revalorisation des primes spécifiques à la région du Grand-Sud en tenant compte des salaires actuels.
- Les spécialistes revendiquent l’amendement du statut particulier, la suppression de la discrimination en matière d’imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%), aux praticiens spécialistes de santé publique (35%) et la révision du régime indemnitaire.
- Rendre effective la progression de carrière inexistante des paramédicaux de la santé publique et la mise en application effective et la normalisation des postes supérieurs ainsi que la nomination aux postes supérieurs des paramédicaux.
- Les corps communs de la santé demandent la prime de contagion et l’intégration des 53 000 travailleurs contractuels.
- Quant aux psy, ils veulent réduire le volume horaire qui est de 40 heures par semaine et l’intégration des contractuels.
***********Le point de vue de:
Noureddine Hakiki. Sociologue.
- Dans les jours à venir, tous les syndicats appellent à la grève. Un mouvement qui semble sans précédent. Une analyse ?
En distribuant la rente comme il le fait depuis quelques années, l’Etat a contribué à créer une conscience collective de l’assistanat. Le comportement de cet Etat «grand-père» est même à l’origine du désordre social actuel. Car au lieu de miser sur le travail, les gens misent sur la rente : on entend parler de «droits», mais plus de «devoirs». Dans cette conjoncture, ils se disent : «C’est le moment de demander de l’argent à l’Etat, car il en donne», sans se préoccuper de la productivité de leur structure. Il faut revenir à la notion de travail comme valeur.
- Mais un fonctionnaire qui touche moins de 20 000 DA en fin de carrière et moins de 15 000 DA de retraite est en droit d’attendre de l’Etat un revenu minimum pour vivre…
Je ne dis pas que les revendications pour un statut ou un meilleur salaire ne sont pas légitimes. C’est l’action de l’Etat qui est en cause. Dans un système qui fonctionne normalement, l’Etat alloue un budget à des institutions ou des entreprises publiques et ce sont elles qui sont chargées de gérer cet argent. En Algérie, l’Etat court-circuite ces organismes en distribuant l’argent lui-même sans que cela obéisse à une politique salariale rationnelle.
- Ce qui explique que les travailleurs qui ont déjà obtenu des revalorisations de salaire reviennent à la charge pour de nouvelles augmentations…
Oui, car ce qui a été obtenu ne l’a pas été suite à des négociations de syndicats, des partenaires sociaux ou de groupes de pression. C’est l’Etat qui a décidé, unilatéralement, de faire des concessions et de distribuer de l’argent. Il faut bien comprendre que les grèves sont, en théorie, une conséquence inévitable d’une industrialisation, de la division du travail, d’un développement économique. Chez nous, on le voit bien, elles n’obéissent pas aux normes de l’organisation du travail. Nous n’avons même pas de campagne syndicale, le dérèglement social est total.
- Aujourd’hui, même les travailleurs des wilayas du Sud se joignent à la contestation…
Des études sociologiques doivent être menées sur ce nouveau phénomène, mais attention, sans tomber dans le piège de l’appartenance à une région. C’est vrai, il y a un gros retard de développement dans ces régions, et le chômage a créé de l’exclusion. Mais les gens du Sud sont des Algériens comme les autres et doivent être traités comme tels. Sonatrach doit recruter les meilleurs ingénieurs quelle que soit leur origine. Si elle a en face d’elle un ingénieur médiocre de Laghouat et un très bon ingénieur de Stockholm, son choix est vite fait ! Si je suis un investisseur hôtelier et que je cherche un maître d’hôtel, la rationalité de l’entreprise exige que si le meilleur candidat vient de Kabylie, je prendrais celui-là. En clair, ce n’est pas parce que je suis Ouargli que je dois être recruté en priorité, comme le stipule la nouvelle circulaire du gouvernement qui, en décidant cela, crée de la division.
- Mais que deviendront ces mouvements sociaux quand l’Etat n’aura plus d’argent à distribuer ?
C’est la grande question ! En 2014, l’Algérie sera obligée d’importer du pétrole. Elle va rentrer petit à petit en récession et ne pourra plus acheter la paix sociale très longtemps.
Mélanie Matarese- El Watan-26.04.2013.
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Le front social toujours en ébullition
**Le front social est toujours en ébullition et risque, dès dimanche 21.04.2013, de paralyser plusieurs secteurs d’activités, à l’instar de l’éducation, la santé, l’enseignement supérieur et la Fonction publique. À en croire un communiqué du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), parvenu hier à notre rédaction, plusieurs syndicats regroupant plusieurs secteurs vont reconduire, pour la troisième semaine consécutive, leur grève cyclique de trois jours, à partir d’aujourd’hui, dans 23 wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux. En plus du Snapest, les syndicats concernés sont : l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), le Syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp), le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) et le Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique (Snapap). Cette grève est appelée «La semaine de la colère» par les protestataires après que les semaines de mise en garde se sont écoulées sur fond de silence complice de l’État, totalement indifférent, quant à ce débrayage et ses répercussions néfastes, surtout en ce qui concerne les écoliers qui seront bientôt en période d’examen», indiquent les signataires du communiqué. Le Snapest condamne avec fermeté le silence de la tutelle et le considère comme étant une «énième humiliation» pour les employés et leurs représentants, ajoute la même source. Par ailleurs, le Snapest estime que «ce genre de comportements provocateurs est à l’origine de la détermination grandissante des employés qui sont non seulement déterminés à arracher leurs droits, mais également à dénoncer l’indifférence totale des autorités publiques». C’est dans cette circonstance qu’il lance un appel pour les grévistes des différents secteurs de la Fonction publique pour poursuivre leur action de protestation et faire aboutir leurs doléances, durant cette troisième semaine consécutive.
Il appelle également ces mêmes protestataires à participer massivement dans ces mouvements de protestations qui seront organisés à travers les wilayas concernées, dans la matinée de demain, devant les sièges de wilayas. Joint par téléphone, un membre de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), nous a affirmé que les six syndicats concernés par cette grève travaillent en parfaite coordination et organiseront, mercredi prochain, une rencontre régionale dans la ville de Ghardaïa dans le sud du pays. Une rencontre qui vise à arracher tous les droits des travailleurs. Ainsi, parmi les revendications de ces syndicats, figurent la révision de la prime de zone et celle du poste spécifique, en les calculant sur le nouveau salaire de base et avec un effet rétroactif, à partir de 2008, et compter les années de travail dans la retraite. Questionné sur la suite à donner à leur action en cas de non satisfaction de leurs doléances, la même source nous dira que «leur conseil national, qui est le seul habilité à prendre les mesures adéquates, se réunira pour décider de la suite à donner à ce mouvement de contestation».
Djouher Ferrag et Younes Guiz- Le Courrier d’Algérie-21.04.2013.
**Enseignants chercheurs hospitalo-universitaires
Nouvelle grève annoncée dans la Santé
On ne veut plus qu’on nous méprise !
Le Conseil national du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU) dénonce «la situation d’échec et de blocage total dans laquelle nous ont confinés nos autorités de tutelle de la Santé et de l’Enseignement supérieur».Cette «dénonciation», le Conseil national l’a consacrée dans un communiqué sanctionnant la session extraordinaire qu’il a tenue avec ses représentants des différentes facultés en sciences médicales du pays, le dimanche dernier à l’hôpital Mustapha.
«En effet, peut-on, sans verser dans la naïveté béate, continuer à croire aux promesses sans lendemain et espérer la prise en charge de dossiers en discussion depuis plus de trois ans?» interrogent-ils dans le communiqué. Des dossiers, comme celui des chefferies d’unités, de la régularité des concours, de la décision de l’ouverture ou de la fermeture d’un service par la CCHUN (Commission nationale de coordination hospitalo-universitaire) «pour ne citer que ceux-là», disent-ils, et dont aucun, selon eux, «n’a connu jusqu’à ce jour son épilogue».
Ils interrogent encore «peuton accepter qu’un concours aussi prestigieux pour une université que celui de professeur chef de service hospitalo-universitaire soit organisé d’une manière aussi cacophonique et avec autant d’amateurisme?». Amateurisme qu’ils entrevoient à travers «les multiples listes des postes ouverts au concours, la défaillance de l’information, ouverture et fermeture de services dans l’opacité la plus totale…».
Ils continuent d’interroger «que peut-on dire de deux tutelles qui n’arrivent pas, pour des raisons que nous peinons à comprendre, à s’asseoir autour d’une table pour trouver des solutions à des problèmes et des dossiers relevant de leurs départements respectifs?»
«Peut-on, au moment où l’on prône le règlement des conflits par la concertation et le dialogue, accepter que nos autorités de tutelle dont la vertu essentielle reste la roublardise, continuent à voir le partenaire social, faute d’avoir réussi à l’amadouer ou l’apprivoiser, comme un adversaire à neutraliser?» «Peuton accepter qu’un ministre ne daigne pas recevoir des enseignants universitaires alors que le feu couve dans son département?» Ils esquissent alors une première réponse à toutes ces interrogations.
«Le Conseil national du syndicat des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires a décidé à l’unanimité de ses membres d’user de tous les moyens que lui confère la loi, notamment le recours à la grève des soins et de l’enseignement en sciences médicales, pour emmener les autorités de tutelle à se départir de cette attitude de mépris et d’autoritarisme d’un autre siècle, afin de trouver des solutions urgentes à des problèmes qui n’ont que trop duré», affirment- ils dans leur communiqué.
«Oui, nous comptons déposer la semaine prochaine un préavis de grève pour dénoncer et protester contre tout cela, en premier, le mépris affiché par le ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, qui, selon lui, ne voit pas d’utilité de recevoir des professeurs en médecine, on ne veut plus qu’on nous méprise! », nous déclare avec une grande amertume le professeur Nacer Djidjeli, président du SNECHU que nous avons contacté hier.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique est blâmé, lui, pour, nous dit le Pr Djidjeli, «avoir refusé de nous remettre le compte rendu de la réunion que nous avons eue avec lui le mois dernier». Notre interlocuteur nous fait savoir que «Rachid Haraoubia ne veut plus nous voir ni nous faire recevoir par ses collaborateurs».
Le professeur recentre les questions et affirme que «le point le plus litigieux qui nous pousse au dépôt d’un préavis de grève est que les enseignants chercheurs hospitalo-universitaires négocient depuis trois ans la tenue des concours des chefferies d’unités et chefferies de services que gèrent les deux ministères, c’est une véritable galère». Il pense que «depuis que le droit de regard y a été accordé au ministère de l’Enseignement supérieur, tous les dossiers ont été gelés, ça n’a pas bougé d’un iota».
Le Pr Djidjeli met les pieds dans le plat et dénonce «c’est une véritable cacophonie entre les deux ministères, ils ne s’entendent pas entre eux et ils nous le font payer». Première revendication du SNECHU, «on ne veut plus dépendre du ministère de l’Enseignement supérieur », demande son président. Revendication qui, si elle arrive à être «entendue », clarifiera bien de situations au niveau du secteur de la Santé. «Nous demandons alors l’amendement des statuts pour que le ministère de la Santé soit notre seule tutelle », nous explique Djidjeli.
Parce qu’ajouteil encore «les deux ministères réunis ne peuvent pas gérer ou régler ne serait-ce qu’un seul dossier». Le Pr Djidjeli qui est chef de service pédiatrie à l’hôpital de Belfort (Alger) affirme sans hésiter que «ce bicéphalisme est un problème qui mine notre profession, les deux ministres eux-mêmes le reconnaissent mais rien n’est fait, on est malmené comme une balle de ping-pong».
«OUVREZ-LE !»
Sur sa lancée, il dénonce énergiquement la fermeture du service de réanimation de l’hôpital Beni Messous. Poste à propos duquel on avance dans les milieux hospitaliers algérois notamment que «Haraoubia veut garder pour son frère et que le président du syndicat le veut pour un de ses amis». Mais, nous explique un des maîtres de conférences A, «le frère de Haraoubia est maître de conférences de la catégorie B et non A, il n’y a pas droit ».
Notre interlocuteur est un parmi les maîtres de conférences A que nous avons rencontrés hier et qui nous ont dit qu’ils n’adhéraient pas totalement aux doléances du syndicat qu’ils accusent de «vouloir accaparer les postes à ses seuls membres». Ils reprochent même à certains de ses membres «de garder des postes pendant 3 ou 4 mandats et ont une mainmise totale sur les oeuvre sociales». L’on susurre qu’ «une commission d’enquête pourrait être lancée pour voir ce qui s’y passe de près et pour savoir en même temps qu’en est-il devenu de la coopérative immobilière de Bouzaréah».
L’on relance en outre «le pourquoi du comment des élections, il y a près de 45 jours, des membres du Comité scientifique durant lesquelles les membres du syndicat ont envahi le bureau, les élections doivent être en principe refaites». Ceux qui pensent à «tout ça», tiennent à garder l’anonymat pour ne pas, disent-ils, «développer les animosités et les aversions au niveau des CHU et entre les enseignants chercheurs hospitalo-universitaires, déjà que ça plombe nos relations et notre travail, on ne va pas y rajouter».
Le Pr Djidjeli rebondit sur ces accusations et répond «on me donne trop d’importance et trop de pouvoirs pour que je puisse distribuer des postes, mais il faut d’abord que tout le monde sache qu’à partir de 16h, les malades de Beni Messous sont évacués vers d’autres hôpitaux parce qu’il n’y a pas de service de réanimation, c’est très grave !» Il lance alors : «Haraoubia peut le donner à qui il veut, à son frère, à lui-même s’il veut, mais il faut que le service soit rouvert…»
Il insiste : «Ouvrez-le !» Les maîtres assistants, maîtres de conférences et professeurs, membres du syndicat et initiateurs du préavis de grève, se promettent de tenir à partir de la semaine prochaine des réunions d’information et de sensibilisation à travers l’ensemble du territoire national. Le Pr Djidjeli nous annonce au passage que le SNECHU se réunira ce jeudi avec le directeur des structures de santé au niveau du ministère. *Ghania Oukazi- Presse-dz-22.04.2014.
**Enseignement supérieur : cinq jours de grève à partir du 21 avril
La Fédération nationale des travailleurs du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique prévoit de rentrer dans une grève nationale reconductible à compter du 21 avril 2013.
Cette grève viendra succéder à un rassemblement prévu par la même organisation le samedi prochain, 13 avril, devant le siège du ministère de tutelle.
Le retour à la protestation a été décidé suite à la réunion du conseil national de la fédération qui s’est tenue le 3 avril. Le ministère a tout de suite après été destinataire d’un préavis de grève.
Cette fédération affiliée au syndicat National Autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) –aileBelkacem Felfoul- a indiqué ce mardi lors d’une conférence de presse que le retour à la protestation est une réponse à l’attitude adoptée face aux revendications des travailleurs. Lesquelles revendications ont trait non seulement à l’amélioration de leur situation socioprofessionnelle mais aussi à la révision générale de l’organisation des universités et des résidences estudiantines.
Chaibi Bendahmane, président de ladite fédération a indiqué que les travailleurs exigent des discussions sérieuses avec la tutelle. Il note le fait que, dorénavant, toute rencontre ne sera tenue qu’avec un responsable ayant le pouvoir de décision mais aussi que toutes les réunions aboutissent sur des PV signés par les deux parties.
Le conférencier se plaint du fait que le ministère ne s’entretient pas de manière officielle avec le syndicat. Aucun document ne démontre la tenue d’une quelconque réunion, ni PV ni même une invitation. Tout se fait de manière informelle, explique le conférencier. « On veut une invitation officielle et non un simple appel téléphonique », dit-il. Et de dénoncer les intimidations et blocages dont font objet certains syndicalistes à travers le pays, notamment ceux exerçant au niveau des œuvres universitaires.
Les revendications brandies par la Fédération s’articulent, faut il le rappeler, autour de la révision des statuts particuliers des corps communs, spécifiques et techniques, ainsi que d’autres catégories, l’intégration et la titularisation des agents contractuels et des agents temporaires, en fonction de leur ancienneté et leurs diplômes, l’unification des primes de rendement en appliquant le taux de 40% pour tous les corps et l’actualisation de la prime de risques, ainsi que la suppression de l’article 87 bis de la loi 90-11, relatif au salaire de base.*El Watan-09.04.2013.
**Laghouat : trois chômeurs condamnés à de la prison pour avoir manifesté devant le siège de l’Anem
Trois chômeurs ont été condamnés, ce mardi 12 mars, à Laghouat à un mois de prison ferme et un autre avec sursis pour « attroupement armé » et « agression contre des agents de l’ordre », a-t-on appris auprès de Me Abdelkader Cheknane, l’un des avocats de la défense. Plus d’une dizaine de chômeurs ont été interpellés, le 20 février dernier, lors d’une manifestation devant le siège local de l’Agence nationale de l’emploi (Anem).
**1 mois de prison ferme et 50 000 Da d’amende pour le porte-parole des chômeurs
Plus d’un mois après son arrestation lors d’une manifestation de chômeurs en plein centre de Ouargla, Tahar Belabess, porte-parole du comité national de défense des chômeurs a été condamné ce dimanche matin à un mois de prison ferme et 50 000 DA d’amende par le tribunal de Ouargla. La même instance a également prononcé un verdict de deux mois de prison avec sursis et 50 000 DA d’amende à l’encontre de deux autres chômeurs ayant participé à cette manifestation faisant suite à une série de sit-in organisés régulièrement à Ouargla ces derniers mois.
La police avait alors arrêté Belabess en compagnie de quatre manifestants, entendus le 2 janvier 2013 et présentés quatre jours plus tard devant le parquet de Ouargla, ces derniers étaient accusés d’attroupement non autorisé et non armé, de destruction de biens d’autrui et de violence contre un agent de l’ordre public. Trois chefs d’inculpation qui leur ont valu un lourd réquisitoire du parquet qui a requis une année de prison ferme et 50 000 DA d’amende en janvier dernier. Les condamnés comptent faire appel de cette sentence.*El Watan003.01.2013.
**Fin de la grève à Algérie Poste
Les postiers reprennent du service
Le travail a repris au niveau de l’ensemble des bureaux de poste d’Alger-Centre, après un mouvement de protestation qui a été enclenché le 2 janvier dernier, a-t-on constaté dimanche à Alger.
A la Recette principale d’Alger (Grande-Poste), tous les guichets étaient ouverts et assuraient l’ensemble des opérations postales et financières. Les agents de la poste ont rassuré que le travail a repris et continuera comme d’habitude jusqu’à 19h.
Au niveau du Centre des chèques postaux, situé à côte de la Grande-Poste, d’interminables files d’attente derrière les guichets s’étaient formées dès l’ouverture des bureaux, rapporte l’APS .
Le personnel au guichet a assuré que le travail a repris dans tous les bureaux de poste, invitant les usagers à effectuer leurs opérations au niveau des agences postales situées dans leurs quartiers respectifs et ne pas se déplacer à la Recette principale.
Un agent de guichet a indiqué que tous les postiers sont disposés à travailler le vendredi et durant les jours fériés pour résorber le retard, faisant observer cependant que le mouvement de grève était intervenu durant une « période creuse » où il n’y avait pas de virements de paie de la part des entreprises et autres établissements étatiques.
Il a précisé à ce propos que les guichets ont été renforcés dans la mesure où une grande affluence est attendue, après un arrêt de près de deux semaines, regrettant, au passage, les désagréments causés aux usagers de la poste. A l’est dans les grandes villes comme Batna, Sétif et Skikda, les recettes principales
et les bureaux de poste importants devaient restés ouverts dans la journée de dimanche, jusqu’à 19 h pour accueillir le maximum d’usagers, en particulier les retraités devant toucher leur pension, pénalisés par plusieurs jours d’arrêt de travail.
De longues files d’attente pouvaient d’ailleurs être observées devant les structures de la poste depuis dimanche dès 8 h, notamment à Skikda, M’sila et Bordj Bou-Arreridj.
Le ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la communication, Moussa Benhamadi, avait souligné, samedi à la Grande-Poste, à Alger, son engagement à « prendre toutes les mesures nécessaires pour la prise en charge des revendications socioprofessionnelles des travailleurs » du secteur.*14 Janvier 2013-Le Midi Libre
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*Les revendications des paramédicaus non satisfaites
Vers une grève illimitée dans les hôpitaux
Tout porte à croire que le mouvement des paramédicaux, qui ont observé hier leur troisième et dernier jour de grève, s’inscrit dans la durée, et pour cause, toutes les raisons se sont conjuguées pour que ce soit le cas.
Le syndicat se dit déçu par la réplique des autorités sanitaires du pays par rapport à leur action de protestation, alors qu’au lendemain de sa nomination à la tête du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelaziz Zairi, avait défini le dialogue avec les partenaires sociaux comme l’une de ses priorités.
En effet, le ministère, par la voix de Salim Belkessam, conseiller au niveau de la même institution, a assuré, mardi, avoir pris en charge «toutes les demandes légitimes et fondées» du corps des paramédicaux et ce, «bien avant» le déclenchement de la grève initiée par SAP, chose que réfute le syndicat. Cette fois-ci ils veulent du concret, et exigent un engagement ferme de la part du ministre de la Santé.
Les paramédicaux revendiquent également la promulgation de leur statut particulier et leur intégration dans le tableau «A» catégorie «11», l’intégration de la formation paramédicale dans le système LMD (licence-master-doctorat) pour bénéficier d’une formation (Bac+4). Concernant ce point justement ils insistent à ce qu’un procès-verbal soit signé entre l’Enseignement supérieur et la Fonction publique. Aussi, depuis 2010, le statut du corps paramédical est sans ancrage juridique. Un autre grief? Celui lié à la gestion des carrières.
Les paramédicaux, dont le nombre s’élève à 90 000 à l’échelle nationale, demandent d’accéder à l’évolution de leur carrière. Face à cette situation, le syndicat s’est retrouvé contraint de revenir sur son choix pour une grève cyclique et opte pour une grève illimitée à partir du 8 février prochain. Un préavis de grève a été déposé avec l’engagement d’assurer le service minimum, apprend-on auprès du syndicat.
Jusqu’à hier, les hôpitaux étaient paralysés, hormis les urgences, les opérations chirurgicales et toutes les activités de soins ordinaires ont été reportées à une date ultérieure. De son côté, le ministère a indiqué dans un communiqué que la tutelle a privilégié la voie du dialogue et de la concertation pour que le traitement des doléances relatives au statut des paramédicaux se fasse dans un climat de sérénité et sans prendre en otage la santé du citoyen.
La tutelle rappelle que l’avant-projet du nouveau statut des paramédicaux a été déposé à la direction générale de la Fonction publique et prévoit la mise en place du système LMD et la classification à catégorie 11. Ce communiqué rappelle également que le taux de suivi de la grève observée par les paramédicaux se situe entre 0 et 15%. Le SAP, quant à lui, annonce un suivi de 94 % à l’échelle nationale.*27 Décembre 2012-Les Débats
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*Avocats et médecins demain en grève…ainsi que les retraités
Le ton monte sur le front social
Après les enseignants, les cheminots et les travailleurs communaux, les avocats et les médecins spécialistes de santé publique reviennent à la charge et entament mercredi un mouvement de protestation. Dans d’autres secteurs, tels que les Douanes, le BTPH et la Poste, des menaces de grève sont brandies pour réclamer de meilleures conditions de travail.
Si septembre a été relativement calme, le mois d’octobre est, lui, marqué par une reprise de la contestation dans plusieurs secteurs névralgiques. Santé, transports, collectivités locales, enseignement… même le secteur épineux de la justice n’est pas épargné. Si la grève des cheminots qui a bousculé la SNTF a été gelée il y a trois jours, d’autres travailleurs sont incontestablement là pour prendre la relève.
Le syndicat des sages-femmes a décidé de reporter sa grève, prévue pour le 23 octobre, d’une semaine après avoir reçu une promesse de la centrale syndicale UGTA d’entamer des négociations avec le ministère de la Santé. Le Syndicat des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), qui a annoncé une grève illimitée, ne compte pas reculer ; sa grève a bel et bien commencé. «Nous n’avons pas d’autre voie pour dénoncer l’état déliquescent de notre système de santé dans l’intérêt de nos malades», explique le docteur Yousfi, président du SNPSSP. A l’origine de ce retour à la protestation, des revendications non satisfaites malgré des promesses répétitives sur l’amendement du statut et le régime indemnitaire qui attendent depuis des mois.
Toujours dans le secteur de la santé, les professeurs d’enseignement médical menacent aussi de recourir à la grève à partir du 30 octobre, annonce le SNPEM, syndicat national de ce corps. En attendant, dans d’autres secteurs, des grèves se poursuivent.
De plus en plus de menaces
Les agents communaux achèvent leur troisième jour de grève aujourd’hui avec un taux de participation «réjouissant» de 75%. Les avocats montent également au créneau aujourd’hui avec une première journée de grève qui durera jusqu’au 27 octobre ; ils contestent un projet de loi réglementant leur profession en revendiquant l’amendement du code de procédure civile, l’enrichissement du code de procédure pénale, la création d’une mutuelle des avocats et la mise en place d’une TVA à 5% au lieu de 17%. Le secteur de l’enseignement n’est pas en reste, avec les employés de l’éducation qui sont en grève depuis dimanche. Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), auquel est affiliée la Coordination nationale des corps communs et des travailleurs professionnels, en est à son avant-dernier jour de grève pour exiger de meilleures conditions socioprofessionnelles : revalorisation des salaires et intégration au secteur de l’éducation nationale.
Dans d’autres secteurs, l’heure est plus à la menace de recourir à la grève. Parmi eux, les douaniers et les entrepreneurs, qui attendent la fin du mois, mais aussi les travailleurs d’Algérie Poste qui évoquent la possibilité d’un arrêt de travail d’une demi-journée dans les prochains jours. Ils réclament de meilleures conditions de travail et une valorisation des indemnités. Pendant ce temps, dilemme chez les citoyens. Entre agacement et soutien pour ces aspirations à une vie meilleure «tellement légitimes». Seule importe, au final, la réponse que le gouvernement réserve à ces syndicalistes en lutte. (El Watan-25.10.2011.)
***Sidi Said pris à partie devant le siège de l’UGTA par les retraités
Plusieurs centaines de retraités ont manifesté, ce mardi 25 octobre 2011, au siège de la centrale syndicale, UGTA. Ils se sont pris violemment au secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui les a, à leurs yeux, trahi.
« Menteur ! », « nous n’avons pas besoin de toi », « dégage ! »…lançaient les retraités désabusés à l’adresse du patron de l’UGTA, venu écouter leurs doléances. Il n’a pas eu le temps de prononcer un mot. Dès son arrivée, il a été pris à partie par des centaines de manifestants qui ne voulaient aucune autre promesse.
Cernés par les protestataires, Abdelmadjid Sidi Saïd a trouvé d’énormes difficultés pour accéder au siège de la maison du peuple. Il a failli même être lynché. «Tout le monde a eu des augmentations, sauf les retraités. Nous n’avons plus besoin de promesse», déclarent les manifestants, qui dénoncent le report du traitement de leur dossier lors de la dernière réunion tripartite.
Après d’énormes difficultés, le SG de l’UGTA a pu atteindre la salle de réunion de l’UGTA. En colère après avoir passé un sale quart d’heur, Sidi Saïd déclare à l’adresse des mécontents qui continue de le huer. «Criez ! Criez ! Vous croyez que ça va changer quelques choses ? Je ne travaille pas chez vous. Je suis juste venu pour vous aider », dit-il, avant de brandir une feuille. «Voilà, je viens de demander une augmentation de 40% que vous toucherez en Novembre. C’est un engagement de l’UGTA », promet-il.
Sidi Saïd refuse d’évoquer les autres revendications des retraités, en particulier le versement des augmentations avec un effet rétroactif à partir de janvier 2008. (El Watan-25.10.2011.)
**Réactions d’internautes:
° le traitre !..Bien sur qu ‘il se permet d ‘engueler les retraités… lui qui n ‘a pas eu de compte à rendre pour les mille milliards de khalifa c ‘est l impunité totale! et de pauvres retraités qui ne demandent qu’à vivre dans un minimum de dignité sont houspillés comme s ils demandaient la charité .
°degage………..je ne travaille pas chez vous..oui ça on le sait.. tu travailles pour le compte du gouvernement sur le dos des travailleurs!
°titoch – algerie…Que reste-t-il a l’Algerie. Dites moi.
Meme nos vieux sont bouscules. Et puis c est quoi cette reponse de sidi machin qui dit ..je ne travaille pas pour vous?
°oukkar mourad – algerie…une fois de plus sidi said vous a eu… une augmentation de 40 pour cent: c’est de la rigolade: il se fout de la gueule des gens : les augmentations c’est pour lui et non pour les retraités: un Etat qui ment pour ses citoyens n’est pas un Etat:on ne gere pas un pays avec des mensonges… ni avec du bluff
°kada – tlemcen…avec l’ugta nous ne verrons jamais la lumiere.DIEU merci durant toute ma vie je n’ai jamais adhéré a l’ugta et j’avais raison.ce ne sont que des requins.l’ugta est prete a « égorger » tout le monde pour plaire au FLN et sa photocopie …le RND …n’y a t il pas des députés fln et rnd issus de l’ugta ??.adherents(es) de l’ugta vs n’etes qu’une echelle par laquelle ils « montent »…demissionnez en masse… l’ugta n’est qu’un cocon vide
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*Les retraités algériens perdent patience
Longtemps ignorés, les retraités algériens s’impatientent. Lassés d’attendre ce qui s’apparente à une «charité» des autorités, ils se révoltent.
En effet, plusieurs centaines de retraités, d’Alger et d’autres wilayas, sont venus crier, hier, leur ras-le-bol devant la centrale syndicale et demander des comptes aux responsables de l’UGTA, après le report du traitement de leur dossier lors de la dernière tripartite. Défiant l’important dispositif policier mis en place dès les premières heures de la matinée, les protestataires ne veulent rien entendre. Ils exigent une réponse du responsable de la Fédération des retraités qui s’est engagé, selon eux, à négocier une augmentation des retraites avec le gouvernement. Mais c’est le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui se présente pour tenter d’écouter leurs doléances. Peine perdue.
Il est pris à partie dès son apparition sur les lieux. Très en colère, les contestataires s’en prennent violemment à lui, l’accusant «de trahison et de mensonge». «Menteur !», «Nous n’avons pas besoin de toi», «Dégage !»…les protestataires n’ont pas lésiné sur les qualificatifs pour traiter le patron de l’UGTA, pris en tenaille au milieu de la foule qui l’empêche d’accéder au siège de l’UGTA. Il échappe de justesse à un lynchage. Cerné de partout, Abdelmadjid Sidi Saïd n’a même pas le temps de placer un mot. Ses collaborateurs éprouvent d’énormes difficultés pour lui frayer un chemin. Cela dure plus d’une vingtaine de minutes. Même en réussissant à entrer à l’intérieur du siège, le SG de l’UGTA peine encore à arriver à la salle de réunion, située au dernier étage de la bâtisse. Il est interpellé de partout. Une fois à l’intérieur de la salle de réunion, Abdelmadjid Sidi Saïd tente de reprendre son calme. Essoufflé, après avoir passé un sale quart d’heure, il prend quelques minutes de repos avant d’asséner à l’adresse des mécontents qui continuent de le huer : «Criez ! Criez ! Vous croyez que ça va changer quelque chose ? Je ne travaille pas chez vous. Je suis juste venu pour vous aider. Alors ne m’énervez pas !»
«Une augmentation de 40% à partir du mois de novembre»
Et de poursuivre : «Qu’est-ce que j’ai fait pour m’inquiéter comme ça. Je n’accepte pas les insultes. ‘Ana kheddam ntaâ redjala’ (je travaille pour des hommes).» «C’est votre droit de dénoncer les promesses. Mais votre revendication sera traitée», déclare-t-il en brandissant un document. «Voilà ! Je viens de demander une augmentation de 40% que vous toucherez en novembre. C’est un engagement de l’UGTA», assure-t-il. L’annonce n’apaise pas la colère des retraités, qui l’interrogent également sur le reste des revendications.
Abdelmadjid Sidi Saïd ne répond pas. «Je ne suis pas un menteur. Je ne fais pas de fausses promesses», rétorque-t-il avant de descendre de l’estrade. Comme pour monter à la salle de conférence, Sidi Saïd est confronté encore à d’énormes difficultés pour descendre et rejoindre son bureau. En tout cas, les retraités ne sont pas rassurés. Ils dénoncent les pensions de misère qui leur sont accordées.
«J’étais fonctionnaire à l’APC de Mohammadia (Alger) et je touche une pension de 11 000 DA après 15 ans de service. Je suis père de famille, j’ai 5 enfants qui sont tous scolarisés. Est-ce que je peux vivre avec une telle pension ?», interroge Bekhat Hassan.
Un autre retraité enchaîne : «Je n’ai droit qu’à une pension de 12 000 DA après 26 ans de service.» «Tout le monde a eu droit à une augmentation, sauf nous. Pour augmenter les policiers et les cadres de l’Etat, les autorités n’avaient pas besoin d’attendre une réunion du Conseil des ministres. Mais pour les retraités, on nous fait patienter éternellement», dénoncent les protestataires.
Outre la suppression de l’IRG pour les faibles retraites, les protestataires exigent aussi l’alignement des anciennes pensions sur les nouvelles. Ils demandent aussi une augmentation des retraites à hauteur de 80% et une majoration de la prime de la femme au foyer à 6000 DA.(El Watan-26.10.2011.)
***Les retraités malmenés…nos pères et grands-pères…honte à vous!
Le secrétaire général de l’Ugta s’est engagé pour une augmentation de 40% de leurs pensions dès le mois de novembre.
Le rassemblement des retraités d’Alger ne s’est pas déroulé sans bruit, hier devant le Palais de l’Union générale des travailleurs algériens (Ugta). Voulant quitter l’enceinte de la Centrale syndicale pour marcher sur la place du 1er Mai, les retraités, au nombre de 500 environ, sont bousculés et empêchés par les forces de l’ordre, présentes en force sur les lieux. Les protestataires, surpris certainement par ce traitement, se sont dit scandalisés.
«Comment osent-ils réprimer des vieux? Voilà ce que nous méritons dans notre pays. C’est honteux! Pourtant, on n’est pas venus pour casser mais seulement demander nos droits», s’est emporté l’un d’eux. A 10h 10mn, les manifestants ont réussi à ouvrir le portail principal. Mais peine perdue. Ils ont été repoussés par les agents de l’ordre et le portail a été vite refermé.
A cet instant, un retraité perd connaissance. Un autre, ayant reçu quelques coups de poing, s’est mis a crier toute sa colère. Exhibant une carte, il s’indigne: «Je suis handicapé aveugle à 95% et ils m’ont bousculé.» Après cette bousculade, les organisateurs de la manifestation cherchent un porte-voix pour prendre la parole et inviter les retraités à designer une délégation pour remettre la lettre de doléances à la Présidence de la République. La lettre en question, comporte huit revendications.
Les discussions vont bon train. «Y en a marre des promesses non tenues», était le maître mot des protestataires. A 11h20mn, le SG de l’Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, arrive sur les lieux. Furieux, les manifestants ont défoncé le portail qui donne accès à l’intérieur du bâtiment. Dans la salle où les protestataires ont été reçus, M. Sidi Saïd a été chahuté. Il répondra à quelqu’un qui lui demandait de démissionner après que la tripartite n’ait pas tenu sa promesse: «Je ne travaille pas chez vous». Une grande anarchie a régné pendant plusieurs minutes dans la salle. Ce n’est qu’avec beaucoup de difficulté que le patron de l’Ugta s’est octroyé quelques minutes. Exhibant un document, M. Sidi Saïd a informé les retraités qu’un Conseil des ministres traitera de leur question. «Vous allez avoir votre augmentation de 40% à partir du mois de novembre», a-t-il promis. Une promesse qui ne satisfait nullement les retraités. Ces derniers se veulent catégoriques. Ils demandent un rappel, la suppression de l’IRG, l’augmentation de la pension des femmes au foyer, etc.
A sa sortie de la salle, M. Sidi Saïd a été encerclé totalement par les protestataires qui l’interrogeaient sur tout ce qui concerne leur catégorie sociale. Il a pris plus de vingt minutes pour descendre les marches de deux étages. En bas, il sera accueilli par les slogans des corps communs de l’éducation nationale qui étaient, eux aussi, en rassemblement devant l’Ugta. Les prestations de la Fédération qui les représentent les ont déçus. Ils envisagent de créer un syndicat autonome. «On en a assez du système FLN-Ugta et on va s’organiser, si les choses ne changeaient pas entre-temps, en syndicat autonome pour porter nos revendications», nous déclare l’un des meneurs du mouvement des retraités d’Alger. (L’Expression-26.10.2011.)
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*comment absorber la colère populaire?
*sit-in, protestations, grèves ont fait et risque de faire le quotidien des algériens tout au long de cette année 2011. Tous ces mouvements tendent vers un seul but, l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de vie et de travail des algériens.
Le gouvernement, lors de sa énième réunion, a décidé d’augmenter les salaires des travailleurs ave effet rétroactif, malgré cela, la base des travailleurs reste redevable de sommes colossales qu’elle utilise comme arme de pression contre le gouvernement.
Mais, semble-t-il, le président de la république, en approuvant l’avant projet du budget de l’état pour l’exercice 2012, compte éliminer toutes les causes qui entravent les conditions de travail.
Cet avant projet du budget de l’état pour l’exercice 2012 a pour objectif surtout d’absorber l’ire populaire plus qu’autre choses. Les dettes du gouvernement envers la masse des travailleurs sera payées, ce qui ne laissera aucune raison aux mouvements de grèves et de revendication dans les rues.
Création de plus de 30.000 postes de travail dans le corps de la police. Transfert de 3 milliards pour le redéploiement de la garde communale. Versement de 28 mois (reliquat) aux agents de la protection civile en 2012. (Ennahar-06.10.2011.)
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*GRÈVE ET JUSTICE
*Entre droit constitutionnel et intérêt public
Les différents mouvements de protestation des Syndicats autonomes, tous secteurs confondus, continuent de faire l’actualité. L’importance cette fois-ci n’est pas dans l’ampleur de ces mouvement et les conséquences, directes où indirectes, sur les deux secteurs les plus touchés récemment : l’éducation nationale et la santé. Mais, incontestablement, c’est la décision de la justice de qualifier les grèves des syndicalistes d’illégales pour appeler par la suite à leur arrêt immédiat et définitif qui défraye la chronique, non sans faire réagir plus d’une partie entre autres, partenaires sociaux, juristes. Certains acteurs n’arrivent pas à comprendre le pourquoi du comment de cette décision qui selon eux, va a contrario avec la constitution qui consacre le droit à la grève. La justice est-elle piégée par ses propres lois qu’elle a, elle même, mises en place pour organiser et gérer ce genre de manifestations. La réponse ne s’est pas faite attendre : entre contradiction et l’argument de service public pour les uns et mises en garde pour les autres la polémique n’est qu’à ses débuts…
CONTRADICTION SELON LES… LES SYNDICATS
Le secteur de l’éducation nationale a vécu durant presque un mois au rythme d’un mouvement de protestation enclenché par les Syndicats autonomes. La grève a fait planer le spectre d’une année blanche. Le calme n’est revenu qu’après l’intervention d’un département ministériel : le ministère de la Justice. Celui-ci a déclaré la grève des enseignants illégale tout en appelant à la reprise des cours sous peine de sanctions. Boubekeur Benbouzid n’a du son salut que grâce à l’intervention de son collègue du gouvernement : Belaïz. Tout comme le secteur de l’éducation, celui de la santé n’a pas dérogé à la règle : deux syndicats et non des moindres sont toujours en grève illimitée depuis presque trois mois. Il s’agit du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) et du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp). Là encore, le département de Saïd Barkat a fait appel à la justice pour décréter la grève d’illégale. Il a obtenu ce qu’il a voulu mais sans pour autant décourager les deux entités syndicales à poursuivre leur mouvement. Cet entêtement des deux Syndicats de s’expliquer par le fait qu’ils ne croient pas en la justice mais tout simplement parce qu’ils estiment que leur action ne souffre d’aucune irrégularité pour qu’elle soit remise en cause. Résultat : la grève se poursuit, à défaut de véritable solution. Les praticiens de la santé sont résolus à aller jusqu’au bout de leur action. Une attitude qui renseigne sur la volonté de ces derniers à ne laisser planer aucun doute sur leur détermination à poursuivre leur «combat ». «C’est devenu maintenant une coutume chez nous ; à chaque mouvement de protestation les pouvoirs publics recourent à la justice. C’est une attitude regrettable qui va en contresens des lois de la Républiques en vigueur, mais surtout la Constitution algérienne qui garantit le droit de grève», soutient un syndicalistes. Et d’ajouter : « Après trois mois de protestation voilà que la justice qualifie notre action d’illégale. Une telle procédure peut-on la considérer comme «juste» au moment où toutes les procédures aussi bien administratives que juridiques précédant chaque grève ont été respectées à commencer par le dépôt d’un préavis qui se fait dans le respect absolu des lois et dans les délais fixés.» Reste que ce qui intrigue le plus ces syndicalistes et les réconforte, également, est le fait qu’à chaque recours introduit auprès du Conseil de l’État dénonçant le comportement de la justice, ce dernier (Conseil de l’État) tranche souvent en faveur des syndicats en déclarant légitime leur mouvement de protestation.
LES JURISTES… NON À LA VIOLENCE JUDICIAIRE
Les robes noires sont catégoriques : le recours à la grève est un droit constitutionnel. Pour le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme, Farouk Ksentini, le droit à la grève est consacré par la Constitution. «Il faut arrêter de solliciter d’une manière abusive les textes juridiques. Je suis complètement contre les poursuites judiciaires à l’encontre des partenaires sociaux», dira-t-il, non sans indiquer que «même la violence à caractère judiciaire est à bannir, comme il est utile de s’opposer à toute forme d’exclusion.» Selon lui, seul un dialogue serein et responsable entre les parties protagonistes pourrait mettre fin aux différents litiges. S’agissant des revendications des partenaires sociaux, notamment des praticiens de la santé publique le même responsable a déclaré tout de go et sans détour qu’elles sont légitimes.Toutefois, il fera savoir que la grève devrait être l’ultime recours pour ces syndicats pour faire valoir leurs doléances. À quelques différences près, Cherif Chorfi, avocat estime de son côté que le recours à la grève est un droit légitime consacré par la loi fondamentale (Constitution). Pour lui, il y a aucune raison pour que la justice se prononce contre un mouvement de protestation si les initiateurs de cette action avaient respecté les regèles régissant ce genre d’actions, entre autres, le dépôt d’un préavis. Il dira, aussi, que chaque syndicat a le droit légitime d’aller vers ces actions de protestation pour peu qu’il soit, luimême, en règle; c’est-à-dire son fonctionnement répond aux normes et aux réglementations régissant l’activité syndicale. En tout état de cause, notre interlocuteur trouve «un peu étrange», la toute dernière décision de la justice qualifiant, après trois mois, la grève des praticiens d’illégale.
OUYAHIA ET LA NOTION DU SERVICE PUBLIC
Dernièrement, Ahmed Ouyahia s’est prononcé sur les conflits sociaux. D’emblée, il a affirmé que la grève est, bel et bien, un droit constitutionnel. Mais… il a insisté, aussi, sur l’impérieuse nécessité de préserver le service public. Le Premier ministre a indiqué qu’il n’a jamais vu, auparavant, une grève de trois mois et de surcroît qui touche un secteur des plus sensibles. L’allusion est faite à la grève des praticiens de la santé publique. C’est ainsi, et dans l’objet de remettre de l’ordre dans les secteurs touchés par ce vent de protestation, l’intervention de la justice était impérative, comme c’est le cas de par le monde. Pour mieux convaincre, il a cité l’exemple de certains pays dont le Canada qui inflige des sanctions financières à l’encontre des grévistes. Ouyahia, est revenu, également, sur les revendications des partenaires sociaux qu’ils qualifient d’utopiques dans leur majorité, notamment en ce qui concerne les statuts particuliers. Il a indiqué, dans cette optique, que les statuts ne sont pas des costumes sur mesure pour chaque syndicat et que ces derniers (statuts) doivent répondre aux normes de la République. Sans vouloir le dire clairement, le Premier ministre laisse entendre que les mouvements de protestation enclenchées ici et là n’ont d’autres objectifs que la prise en charge des revendications socioprofessionnelles de leurs initiateurs, sinon «comment expliquer la poursuite de la grève dans le secteur de l’éducation nationale au moment où les pouvoirs publics ont décidé de répondre favorablement aux doléances des syndicalistes, en procédant à des augmentations salariales on ne peut plus appréciables», s’interroge Ouyahia, avant de conclure : «Les syndicalistes oublient souvent qu’ils devaient, qu’en parallèle de leur mouvement de protestation, assurer un service public.» Les Syndicats autonomes réfutent ces accusations et soutiennent que la responsabilité incombe aux pouvoirs publics qui, au lieu de répondre concrètement à leur plateforme de revendications, se contentaient de répondre par des mesures prophylactiques, sinon se confinait dans un silence de nécropole… sauf que la justice est là… (Le Courrier d’Algérie-20.03.2010.)
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**Discours de la violence et dialogue social
Émeute-répression-arrestation-procès prison.
Ce cycle s’est répété quelque 112 878 fois depuis le début de l’année 2010.
1 376 personnes ont été arrêtées et traduites en justice ; beaucoup d’entre elles ont été écrouées.
Les revendications sociales, au sujet de l’eau, de l’électricité, de l’état de la route, du logement et de l’emploi constituent l’essentiel des motifs de ces soulèvements qui se traduisent par des atteintes aux édifices publics ou aux biens privés, des obstructions de la voie publique ou des violences.
De plus en plus, la société tend à s’exprimer par de sporadiques et récurrentes manifestations physiques. Et, invariablement, l’autorité délègue à la force publique la mission de rétablir l’ordre et de sanctionner les auteurs de troubles. Parfois, et même si les autorités publiques s’en défendent, l’affrontement se conclut par la prise en compte, de manière plus ou moins satisfaisante, de la revendication. Ce qui légitime, pour certains esprits, le recours à la révolte comme moyen de faire valoir ses droits et fait de l’antagonisme ordre-désordre un mode de dialogue politico-social.
C’est pourtant pour empêcher l’expression publique de la contestation citoyenne que le pouvoir a fermé tous les canaux de communication avec la société, à commencer par les syndicats. Parce que même les revendications salariales sont perçues comme des agissements subversifs, les voies de réclamation conformes à l’État de droit, comme la grève et la manifestation de rue, sont condamnées. Au sens littéral du terme, puisque c’est souvent le juge qui est appelé à déclarer l’arrêt de travail illégal, voire à condamner ses initiateurs. En amont, l’interdiction de fait des syndicats autonomes traduit la volonté du pouvoir de ne tolérer que les “organisation de masses” qui lui sont politiquement affiliées.
Or, c’est cette politisation de la vie civile qui est à l’origine de la rupture entre ce qui tient lieu de société civile et la société réelle.
Il existe 85 000 associations en Algérie, mais leur impact en termes de médiation entre l’État et la société est quasi nul car elle répondent, pour l’essentiel, à un souci de financement du soutien de l’élite sectorielle et locale, aux pouvoirs publics. Le président de l’Association de lutte pour la sauvegarde de la jeunesse le disait avant-hier au Forum El Moudjahid : “On ne fait appel à nous que lors des élections.” On puise dans le mouvement associatif des animateurs de campagne et des candidatures. La crédibilité que les dirigeants associatifs tirent de leur immersion sociale est sollicitée pour un usage politique ; puis, par contrecoup, leur implication politique les discrédite socialement. Et la société se retrouve dépourvue d’intermédiaires crédibles pour porter les revendications liées à la vie courante. Il ne lui reste que l’agitation pour attirer l’attention sur ses besoins.
Le pouvoir ne reconnaît que l’élite sociale qui se soumet, ce faisant, il la dépouille de sa représentativité et, donc, de son efficacité. Il en résulte ce paradoxe : surpolitisation de la société civile et déficit de la vie civile. Il ne reste aux citoyens que l’expression spontanée, inorganisée et tapageuse de ses revendications à la- quelle répond la répression mécanique d’un pouvoir qui n’a pas les instruments du dialogue social. (Liberté-06.12.2010.)
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