L’Algérie visée par des intérêts sordides
**Des pressions terribles sont exercées sur l’Algérie
Le FFS ouvre le débat sur le Mali et l’attaque de Tinguentourine
Le Front de forces socialistes a tenu, vendredi, une session extraordinaire de son conseil national.
Figuraient, entre autres sujets au menu de cette session, l’intervention française au Mali et l’attaque perpétrée contre le site gazier d’In Amenas. Deux sujets qui «soulèvent des questions fondamentales pour notre pays», souligne la résolution sanctionnant la réunion du CN du FFS. Pour le plus vieux parti de l’opposition, des interrogations fondamentales se posent sur «la souveraineté nationale et l’autonomie de décision de l’Algérie ; la protection des intérêts nationaux ; l’aptitude des autorités du pays à construire des consensus autour de ces questions et l’implication et la participation des Algériennes et des Algériens dans les décisions concernant aussi bien notre politique intérieure qu’extérieure».
Le FFS invite toutes ses structures à ouvrir le débat sur ces questions et l’élargir à tous les militants et tous les citoyens.
Dans son intervention liminaire aux travaux du CN, le premier secrétaire, Ali Laskri, a esquissé l’analyse du parti de l’attaque d’In Amenas : «Ce que nous savons sur cette opération, ce qui a été rendu public par le pouvoir et par la presse reste encore entouré de trop de zones d’ombre pour nous permettre de mesurer tous ses tenants et aboutissants.» Il indique qu’«en attendant ce que pourraient révéler de plus amples investigations, nous pouvons d’ores et déjà relever les graves défaillances dans la sécurisation d’un site stratégique qui aurait dû être autrement mieux protégé compte tenu de son caractère vital pour l’économie nationale, mais aussi à cause de sa proximité avec les frontières. Notamment avec la Libye qui traverse une période chaotique depuis que l’intervention militaire de l’OTAN a mis un terme à la tentative africaine de trouver une sortie de crise moins coûteuse pour le pays et pour la région».
Il promet en outre aux membres du CN que dans les jours qui viennent, «nous aurons à nous pencher sérieusement sur les événements qui ont bouleversé la région ces derniers mois et ont transformé les aspirations démocratiques des peuples, en lutte contre des régimes autoritaires et corrompus, en un épouvantable chaos sanglant». Ce chaos programmé, dit-il, «sert en premier lieu les intérêts sordides des puissances, leur interventionnisme néocolonial et entretient leur industrie de guerre. Un programme qui peut rejoindre celui des factions les plus antinationales au sein même des régimes autoritaires qui ont conduit leurs pays à la catastrophe». Ali Laskri estime que l’intervention militaire française au Mali n’échappe pas à ce schéma chaotique. «Ceci vaut également pour l’intervention française au Mali, sur laquelle nous nous sommes déjà prononcés et à laquelle nous comptons consacrer prochainement une journée d’étude et de débat, car il s’agit d’une question qui va influer, directement et indirectement, sur la situation nationale. On peut même considérer que son influence est déjà à l’œuvre.»
Le premier secrétaire du FFS cite à cet effet l’attaque de Tinguentourine, «mais également parce que des pressions terribles sont exercées sur le pouvoir algérien pour obtenir – voire forcer – sa participation militaire à la guerre en cours». Le FFS considère que «l’état de déliquescence politique et économique du pays ferait d’une telle décision, si elle venait à être prise, la porte ouverte à des malheurs encore plus grands que ceux qui lui ont été imposés durant la sale guerre des années 1990».
Evoquant l’attaque de Tinguentourine, Ali Laskri a souligné qu’«au même titre que l’ensemble des Algériens, nous avons accueilli avec soulagement la neutralisation des terroristes par les forces spéciales de l’armée nationale et la libération des otages, dont une écrasante majorité de nos compatriotes. Nous avons aussi une pensée pour les victimes et nous rendons un hommage particulier à notre compatriote, Mohamed Amine Lahmar, qui a sacrifié sa vie pour donner l’alerte, ce qui a permis aux cadres de Sonatrach de prendre, courageusement et avec une conscience professionnelle exemplaire, les mesures nécessaires pour éviter le pire».
Le premier secrétaire du FFS note, toutefois, que cette attaque terroriste «vient brutalement nous rappeler la vulnérabilité sécuritaire, économique et politique de notre pays. Depuis des années nous n’avons, et nous ne sommes pas les seuls, cessé d’interpeller les pouvoirs publics sur, précisément, tous ces facteurs : absence de démocratie et de libertés, népotisme, corruption, exercice du pouvoir en dehors de tout cadre institutionnel et en dehors de tout contrôle, marginalisation des élites et mépris des populations. Ces facteurs, aujourd’hui cumulés, menacent dangereusement la stabilité du pays et son devenir». *El Watan-03.01.2013.
*Le fait que le pouvoir en place ne soit pas démocratique, est un point d’appui qu’utilise la subversion. Une faille tout simplement
La menace se précise. Des complots se trament contre notre pays. Les services de renseignements des plus grands pays le savent. Ils nous le disent. Le dernier à le faire est le ministre des Affaires étrangères de la Russie, Serguei Lavrov (voir notre édition d’hier). En fait, il l’a confirmé car nos services de renseignements ont une grande réputation d’efficacité dans le monde. Mais comme ils n’ont pas pour vocation d’informer le grand public, ils font leur travail hors des micros et des caméras. Il n’en demeure pas moins qu’il suffit de suivre l’actualité pour se rendre compte des situations créées, un peu partout dans le monde par des forces extérieures. C’est le cas de tous les pays frappés par «le printemps arabe». Le fait que le pouvoir en place dans ces pays ne soit pas démocratique, n’explique pas tout. C’est un point d’appui qu’utilise la subversion. Une faille tout simplement. C’est précisément ce que recherche d’abord, la «main étrangère» dont il faut être complice pour tenter de cacher son existence. Jusque-là, parmi les points d’appui qui nous sont propres, celui de l’importante partie de notre population, que sont les jeunes, paraît être particulièrement ciblé. La fougue, l’énergie, l’audace, l’innocence en font un «détonateur» idéal. Surtout si l’on y ajoute le déficit «immunitaire» que confère le capital mémoriel. C’est précisément le point crucial qui nous semble aujourd’hui urgent à combler. Que savent nos jeunes de moins de 30 ans de la décennie des années 1990? Rien! Ou pas grand-chose! Ce qui sont nés à la deuxième moitié des années 1980 ne peuvent pas avoir souvenir de la première «secousse» d’octobre 1988. Pas plus du plus fort moment du terrorisme au milieu des années 1990. A 9 ou 10 ans, les souvenirs sont vagues et l’incompréhension totale. Même ceux qui parmi eux ont été les victimes collatérales de la violence hors normes qui s’était abattue. Ils en auront seulement gardé des perturbations psychologiques qui les rendent encore plus vulnérables. Aujourd’hui, nos jeunes adolescents, cette frange la plus exposée, sont nés et ont grandi après la «tempête». Pour eux, le risque du «printemps arabe» relève du surréalisme. Ils sont des proies idéales pour le premier bonimenteur qui passe. Leurs aînés qui ont 20 et 25 ans ne sont pas mieux «logés». Ils passent à l’âge adulte mais l’esprit encore vierge des traquenards qui jonchent le parcours d’une vie. Il n’y a rien à leur reprocher. Les coupables sont à rechercher parmi les mentors qui se gardent bien d’apparaître au grand jour. L’un des moyens pour contrer cette dérive est pourtant à notre portée. Celui du travail mémoriel. Il est regrettable que nous n’ayons rien fait de ce côté-là. Non seulement nous ne sommes pas parvenus encore à écrire notre histoire et particulièrement celle de la colonisation qui a nécessité le sacrifice d’un million et demi de martyrs pour nous affranchir, mais aussi et surtout nous n’avons rien fait pour montrer à tous nos jeunes dont nous parlions plus haut ce que fut réellement la décennie du terrorisme des années 1990. Aucune production audiovisuelle. Il ne s’agit même pas de films, puisque nous démarrons à peine ceux qui ont trait à la période de la lutte de Libération nationale. Aucun documentaire. Aucune rediffusion des actualités de l’époque. Les archives de l’Entv ne manquent pas. Pour montrer à ces jeunes, la manifestation qui s’est terminée par des tirs venus de nulle part à Bab El Oued. Ou les dégâts des voitures piégées intervenus par la suite. Les assassinats en pleine agglomération. Pour leur montrer les témoignages des veuves et des orphelins de cette tragédie. Ce n’est pourtant pas compliqué. Il suffit de faire des montages intelligents de séquences qui dorment au boulevard des Martyrs. Même les télévisions privées qui émettent aujourd’hui devraient se mettre de la partie pour peu qu’elles soient animées du sentiment patriotique. Devant un tel vide mémoriel, il ne faut pas s’étonner qu’un jeune de 20 ans pense qu’il n’y a aucun mal ni aucun danger à faire partie de la foule qui s’exprime dans la rue. Notre responsabilité est totale et entière. Nous, les médias, tout autant que les structures de l’Etat. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. D’autant qu’il ne s’agit pas de réaliser des chefs-d’oeuvre, mais de rassembler et mixer des séquences des actualités de l’époque. 70 ans après, les films sur la Seconde Guerre mondiale ne se comptent plus. De nouveaux sont toujours programmés. Toutes les télés occidentales et d’ailleurs les passent et repassent. A ce jour. Ce n’est pas sans raison. Nous avons mille raisons pour faire la même chose et permettre à nos jeunes de s’imprégner de la période «noire et rouge» que nous avons vécue il y a quelques années seulement. C’est le seul moyen d’entretenir la paix que nous avons aujourd’hui. Elle est si récente et si fragile!*Par Zouhir MEBARKI-L’Expression-Jeudi 13 Mars 2014
**De graves menaces pèsent sur l’Algérie
L’Algérie est dans l’oeil du cyclone. Des complots se trament dans les officines. Mme Zohra Drif-Bitat tire la sonnette d’alarme, nos ennemis menacent…Tous les signes du danger extérieur sont au rouge…L’heure est à la prise de conscience…
On va commencer par chatouiller jusqu’à l’hilarité ceux qui font semblant de rire dès qu’ils entendent parler de mains de l’étranger, de complot ou de conspiration. On démarre avec le dernier en date. Tout près de nous. Lundi dernier, le général de corps d’armée Rachid Ammar, chef d’état-major interarmes tunisien a annoncé qu’il faisait valoir ses droits à la retraite. Il a également révélé, par la même occasion, que son pays était victime d’un complot. Nos boute-en-train peuvent commencer à rire. Quelques jours avant lui, le Turc Erdogan a affirmé que les manifestations étaient un complot ourdi contre son gouvernement. Un peu plus tard, il ajoutera que même les manifestations au Brésil faisaient partie d’un complot orchestré à l’étranger. Nos joyeux lurons peuvent se lâcher et sortir les mouchoirs pour le fou rire.
Quelques mois auparavant, c’était Vladimir Poutine, le chef de l’Etat de la 2ème puissance mondiale qui a dénoncé le complot qui se tramait contre son pays et a promulgué une loi considérant les ONG recevant des fonds de l’extérieur comme étant des «agents de l’étranger». De quoi tordre de rire nos comiques. Le Qatar a «arrosé», sous Sarkozy, les banlieues françaises à coups de millions d’euros. Un arrosage qui les a fait flamber. Arrive Hollande qui décide de prendre le «fonds qatari» en main en le transformant en fonds «franco-qatari». Les choses ont l’air de se calmer depuis. On arrête là les «blagues» et on laisse les «rieurs» se rouler parterre. La suite concerne les gens sérieux, conscients, matures et responsables. Lundi dernier, Mme Zohra Drif-Bitat, la moudjahida et sénatrice a pris la parole lors d’une conférence au siège de la direction générale de la douane. Chacun sait ce que cette femme a fait pour l’indépendance de l’Algérie. Nous lui devons tous, à elle et à tous ses compagnons moudjahidine ainsi qu’aux chouhada, de vivre aujourd’hui dans la dignité et la liberté. Qu’a dit Mme Zohra Drif-Bitat? Voilà ses propos: «Il faut être conscient des dangers extérieurs qui guettent l’Algérie et ce n’est pas un hasard si les problèmes d’aujourd’hui reviennent sous d’autres formes que ceux ayant prévalu dans le passé.» S’agissant du passé, la sénatrice a rappelé qu’il fallait toujours «revenir au passé afin de comprendre les enjeux des événements du présent et se projeter dans une bataille où les nations n’oublient pas». Et de revenir sur les conditions qui ont mené à la colonisation tout en soulignant que notre pays avait «d’énormes créances sur la France». Elle a ajouté pour ceux qui auraient la mémoire courte que «l’Emir Abdelkader a été trahi par un souverain d’un pays voisin». Il y a plusieurs messages dans son intervention. D’abord les dangers qui nous menacent. En 2011 déjà, le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, qui avait mis sens dessus dessous, la Libye a déclaré que «le tour de l’Algérie viendra dans un an et celui de l’Iran dans trois ans». S’il s’est trompé de date c’est que notre pays était programmé après la Syrie et que celle-ci résiste vaillamment et de ce fait n’est pas tombée comme l’avaient prévu les agresseurs. Lui succédant, son compère Bernard-Henri Lévy est, quant à lui, très sûr de lui en affirmant, sous forme de promesse, que «l’Algérie connaîtra son printemps arabe». Lui ne met pas de date. Il laisse le calendrier ouvert. Il faut dire que des tentatives ont eu lieu et ont jusque-là échoué. La toute dernière était l’attaque de Tiguentourine. Il faut aussi se rappeler les émeutes dites de «l’huile et du sucre» en janvier 2011. Et cela après le grand coup qui nous a été asséné par le terrorisme durant une décennie sans parvenir, heureusement, à ses fins. Les motifs maintenant. Quand Mme Drif-Bitat rappelle les «énormes créances» en précisant que «les nations n’oublient pas», on comprend que certaines rancunes peuvent être éternelles. Quand elle rappelle la trahison contre l’Emir Abdelkader, elle exprime une vérité qui veut qu’en politique les sentiments n’aient pas de place. Il suffit de se rappeler l’isolement planétaire dans lequel notre pays s’est retrouvé à la fin de l’année 1994. Nous étions les pestiférés mis en quarantaine par le monde entier. Aujourd’hui, les données ont changé. Nous avons réussi la paix, nous avons pu déjouer l’effet domino promis par les concepteurs du fameux «printemps», grâce, il faut le dire et le répéter, à la clairvoyance et à l’habileté politique de notre président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Nous en profitons pour lui souhaiter un prompt rétablissement. Ceci dit, il faut que tous les Algériens sachent que la menace n’est pas écartée. Le danger nous entoure. Nos ennemis complotent toujours. Il faut serrer les rangs et se donner la main. Contre tous les dangers extérieurs! *Par Zouhir MEBARKI -L’Expression-27.06.2013.
**Y a-t-il un complot contre l’Algérie?
Veut-on déstabiliser l’Algérie? C’est en tout cas ce qui ressort de la dernière sortie, jeudi dernier, du Premier ministre devant la société civile de la wilaya de Guelma. «Il y a certains qui veulent créer des perturbations.» «On les connaît et on leur dit que l’Etat se lèvera contre tous ceux qui veulent troubler l’ordre public», a affirmé Abdelmalek Sellal. «Nous sommes un gouvernement de dialogue. Mais on ne laissera jamais personne toucher à la stabilité du pays, ses valeurs et l’union sacrée de son peuple», a t-il assuré sous les applaudissements de la salle. Sellal souligne toutefois que le dialogue avec «les perturbateurs» est ouvert. «Notre train est en marche, mais ce n’est pas trop tard, il y a encore de la place pour ceux qui l’ont raté», a-t-il soutenu en usant de la métaphore. Et comme lors de sa visite, une semaine avant dans la wilaya de Djelfa, le Premier ministre a insisté sur la stabilité du pays. Il est même allé plus loin en évoquant les années noires qu’a vécues le pays. «Inchallah grâce à Dieu, on ne revivra jamais les crises du passé», a-t-il soutenu. La stabilité du pays est-elle si menacée? Cela au point d’inspirer encore une fois le Premier ministre? Surtout que celui-ci a étrangement appelé les citoyens à revendiquer pacifiquement leurs droits. «Si vous voulez manifester contre une de nos politiques, vous pouvez le faire, mais dans un cadre organisé sans recours aux incendies, à la dégradation et l’insulte qui demeurent des phénomènes étrangers à notre société», a-t-il assuré lors de la même rencontre avant d’autoriser même les gens à l’insulter sous condition. «Insultez-moi si vous voulez, mais sans toucher à ma famille, ma dignité et mes valeurs», rétorque-t-il. Le pays est-il en danger au point de voir Sellal se sacrifier ainsi pour le bien de la nation? Un complot est-il en train d’être mené contre le pays pour déstabiliser Sellal? Une phrase du Premier ministre laisse entrevoir cette possibilité. Il a évoqué le kidnapping à Guelma du petit Haïtham (5 ans), le 19 décembre du mois en cours, soit quelques jours avant sa visite dans cette wilaya! En plus de ce kidnapping, le pays est touché ces derniers jours par une série d’émeutes qui ont subitement éclaté à travers le pays. Elles sont même arrivées aux portes de la capitale avec des affrontements pour le logement à Baraki et le blocage du trafic ferroviaire au niveau de Réghaïa qui perdure depuis presque une semaine. A tout cela, il faut ajouter le vent de la «f’itna» qui continue de souffler sur Ghardaïa. Cette semaine a, en effet, été marquée par de nouvelles violences communautaires dans la Vallée du M’Zab. Les Mozabites et Chaâmbis continuent de se déchirer! Abdelmalek Sellal a d’ailleurs profité de l’occasion pour leur envoyer un message de paix. «Il est temps de s’éloigner de la haine et revenir aux choses essentielles… Vous devez vous entraidez loin de toute haine et rancoeur», a-t-il appelé avant d’insister sur la nécessité de conforter ce front interne. Cette succession d’événements troublants les uns plus que les autres, intervient en même temps que les attaques contre le Premier ministre. Ces derniers jours, il est pris à partie par une presse d’obédience islamiste. Celle-ci a profité pour revenir à la charge contre Sellal en relayant la très médiocre chanson que vient de sortir un rappeur algérien, «mufti» sur des télévisions privées en ses temps perdus. Cette succession d’événements et leur timing qui précèdent le début de la campagne pour la présidentielle 2014, l’extradition de Abdelmoumène Khalifa, la fin de l’année en cours, suscitent la peur et les interrogations de la population. Qui veut embraser le pays? En tout cas, que les citoyens se rassurent, quelles que soient les parties qui veulent déstabiliser l’Algérie, elles auront leurs comptes. Comme l’a encore averti le Premier ministre, Abdelmalek Sellal lors de sa sortie à Guelma. «Qui nous cherche, nous trouve.» Tiguentourine l’a bien prouvé…*L’Expression-Samedi 28 Decembre 2013
**Louisa Hanoune accuse les Etats-Unis et la France de vouloir placer un « Karzaï » en Algérie
«La menace extérieure n’est pas une illusion»
- La souveraineté de l’Algérie et son intégrité territoriale sont menacées. C’est ce qu’a soutenu une nouvelle fois Louisa Hanoune, qui persiste à dénoncer un risque d’intervention étrangère dans note pays. La secrétaire générale du Parti des Travailleurs s’est exprimée samedi – 29.06.2013- à l’issue d’une conférence internationaliste sur la souveraineté des peuples organisée par son parti et l’UGTA. «La menace extérieure n’est pas une illusion, ce n’est pas une vue de l’esprit», a affirmé samedi Louisa Hanoune. L’Algérie serait même «ciblée» plus que tout autre pays de la région selon ses dires. Et la présidentielle d’avril 2014 ferait partie des événements qui attisent l’appétit des forces impérialistes portées par les Etats-Unis et la France. «Ils veulent placer des Karzaï partout, des hommes à leurs soldes», a-t-elle déclaré avant de préciser que la présidentielle n’est en fait qu’un élément secondaire dans ce processus. Effectuant un parallèle avec d’autres régions actuellement en conflit, elle précise qu’ «en Syrie tout comme au Mali et dans pas mal d’autres pays détruits, il n’y avait pas de présidentielle en vue». La secrétaire générale du PT met en garde contre les velléités interventionnistes affirmant que la présidentielle de 2014 «concerne le peuple algérien et uniquement le peuple, qui décidera de son avenir. Aucune ingérence étrangère ne sera tolérée». C’est au cours de la conférence internationale sur la souveraineté des peuples, organisée vendredi par le PT en collaboration avec l’Union générale des travailleurs algériens, puis du point presse tenu le lendemain, que Louisa Hanoune a laissé libre cours à ses inquiétudes vis-à-vis de l’ingérence internationale. Des syndicalistes et des responsables politiques venus de différents pays (Etats-Unis, Pakistan, Turquie, France, Haïti, Espagne, Guinée et Mali) se sont également exprimés sur le sort de l’Algérie et de tous les autres pays menacés selon eux par l’impérialisme. L’américaine Colia Lafayette Clark, sénatrice américaine, a par exemple déclaré que quels que soient les problèmes politiques et économiques internes, «c’est aux peuples concernés de trouver eux-mêmes des solutions adéquates, à commencer par l’alternance au pouvoir qui doit s’opérer de manière pacifique, afin de ne pas donner des arguments aux forces impérialistes pour s’ingérer dans leurs affaires». Les organisateurs du meeting ont par ailleurs appelé dans un communiqué les participants à demander le retrait des armées étrangères d’Afrique et autres régions dans le monde. *A-F-30.06.2013.
**Un vaste complot se dessine contre l’Algérie
En visite éclair en Tunisie, il y a quelques jours, le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, a soutenu lors de sa visite, il y a quelques jours à Tunis, que des «parties étrangères» veulent mettre l’Algérie à feu et à sang à travers la commercialisation d’un printemps algérien. Sans les nommer, le diplomate russe a ajouté que ces mêmes parties «ont ouvert plusieurs fronts près des frontières algériennes depuis la Libye, la Tunisie et le Mali». Etant des alliés traditionnels, M.Lavrov a notamment réitéré le soutien de son pays à l’Algérie. Le chef de la diplomatie russe a dévoilé, lors de son passage en Tunisie, que l’Algérie est devenue la cible des instigateurs et autres fomenteurs qui insistent pour y écrire le dernier épisode d’un supposé printemps arabe. Aussi, a-t-il mis en garde les autorités algériennes contre les instigateurs de ce qu’on appelle «printemps arabe». Le ministre russe des AE incrimine directement ceux qui ont été à l’origine des bouleversements provoqués délibérément en Tunisie, en Libye et au Mali, d’où parvient la plus grande menace contre l’Algérie. Il estime que les conspirateurs du nouvel ordre mondial établissent leurs plans à base d’une politique d’influence en misant sur les minorités populaires et les réseaux terroristes. Cependant, cette menace soulignée par Moscou n’est pas nouvelle pour les services de renseignements algériens, pas une menace qu’ignorent les services de renseignements algériens. Soumis à une très forte pression depuis le début de la guerre civile en Libye, les forces de sécurité algériennes ont misé sur leur expérience acquise sur le terrain de la lutte antiterroriste. En un temps relativement court, des milliers d’informations et de témoignages de première main ont été analysés et recoupés par les services du DRS engagés dans une course contre la montre contre tous genres de menaces, notamment des groupuscules criminels nés à l’ombre d’une crise libyenne qui aura servi de catalyseur au mouvement jihadiste. Un mouvement relativisé et parfois banalisé par l’ensemble des parties entrées en guerre contre le régime d’El Gueddafi, dont la France, la Grande-Bretagne et les USA. Dans leur banque de renseignements les services de sécurité ont réussi à identifier des réseaux nouvellement constitués composés de Marocains et de Libyens. L’arrestation de plusieurs agents du Mossad en Algérie en est la preuve tangible. Ne jugeant pas nécessaire de dévoiler le véritable scénario programmé contre l’Algérie, des sources très au fait du contexte confient que l’Algérie constitue «un terreau fertile» pour les grands appétits occidentaux. Le rapport du département d’Etat américain sur les droits de l’homme qui épingle paradoxalement l’Algérie et l’analyse du Combating Terrorism Center (CTC) de l’Académie militaire de West Point qui a mis sous la loupe tout ce qui se passe dans le sud de l’Algérie, prétextant que cette région névralgique de l’économie du pays, serait l’épicentre d’un éclatement populaire à cause de la marginalisation des minorités, ne peuvent être considérés que comme une introduction aux véritables visées des Occidentaux. Une perception initiatrice de ce qui se prépare. «L’Algérie est-elle dans le collimateur des USA?» s’interrogeait L’Expression dans l’une de ses précédentes éditions! La réponse a été révélée dans les colonnes du Los Angeles Times. Le journal rapporte que «des troupes de forces spéciales américaines se sont installées en Tunisie». Cette présence dont nous avons fait foi, mais démentie par les autorités tunisiennes est justifiée, souligne le même organe de presse par le fait «d’entretenir les forces militaires tunisiennes en matière de lutte contre le terrorisme». Les marines dont le nombre serait d’une cinquantaine ont pris position au sud de la Tunisie à un vol d’oiseau des frontières algériennes depuis le mois de janvier 2014. «Un avion de type hélicoptère s’y est installé aussi», précise encore le Los Angeles Times. Ce n’est que l’aspect visible de l’iceberg et de l’énorme stratégie de guerre annoncée contre l’Algérie. En effet, depuis la fin de l’année précédente, des informations vérifiées font état d’une forte présence d’agents des services de renseignement américains et d’agents de l’Africom dans le Sud tunisien. Jalouse de sa souveraineté, l’Algérie avait agi en un temps record pour libérer plus de 600 otages tout en sécurisant le périmètre. L’Unité spéciale appelée à mener l’opération avait impressionné le monde entier par son professionnalisme! Même si les USA prétextent leur mobilisation en Afrique pour une coordination de lutte contre le terrorisme et pour préserver leurs intérêts, il est tout de même difficile de ne pas croire que les USA n’ont pas un intérêt pour une partie de l’Algérie dont les réserves de gaz de schiste, de gaz conventionnel et d’autres minéraux comme l’uranium. Des clans complaisants sont déjà sur le terrain pour la mise en marche de la locomotive de déstabilisation.*L’Expression-Jeudi 13 Mars 2014
**Le Qatar est une dictature classée 136e au rang mondial des démocraties
“Le Qatar rêve de déstabiliser l’Algérie”
Dans cet entretien, le journaliste écrivain français Jacques-Marie Bourget, coauteur d’un ouvrage paru récemment aux éditions Fayard, Le Vilain Petit Qatar — Cet ami qui nous veut du mal, évoque pour nos lecteurs les velléités belliqueuses de l’émirat du Qatar à l’endroit de l’Algérie. Et pas seulement.
Liberté : À peine sorti, votre livre est déjà un succès de librairie. En moins d’un mois, il a été réimprimé par trois fois. Par quoi expliquez-vous ce succès ?
**Jacques-Marie Bourget : Il est vrai que cet ouvrage contient de nombreuses révélations, d’où son succès par ces temps difficiles pour l’édition en France. Je pense que cette réussite provient aussi de notre travail et de notre indépendance. Pendant près d’un an, nous avons enquêté, Nicolas Beau et moi, dans des conditions difficiles mais sans jamais nous laisser abattre. Cette attitude nous a conduits à passer au crible toute la politique du Qatar, donc à faire des révélations. Si notre livre apparaît, pour certains, comme une “bombe” éditoriale, nous devons cet effet à toutes ces années où, en France, tout ce qui a été écrit sur le Qatar était plus ou moins guidé par les sponsors de Doha où tous les journalistes, universitaires et écrivains qui publient sur le Qatar ont été régulièrement invités. Bien sûr que tous ces hommes et femmes qui se rendent à Doha n’y vont pas pour la qualité de l’air puisque ce pays est le plus pollué du monde. Il est bien évident que le Niger ou le Mali, des États d’une extrême pauvreté, ne présentent aucun attrait pour tous ces journalistes, ces chercheurs et ces élus. Au mieux, on y va au Qatar pour faire la quête pour une cause quelconque comme sa ville ou son département et au pire, pour sa propre poche…
Plusieurs livres sont parus récemment sur le Qatar, mais n’ont pas connu un tel succès. Qu’avez-vous apporté de plus ?
**Nous observons dans ce livre la main basse du Qatar sur l’islam des banlieues de France, sur le Sahel et l’Afrique de l’Ouest, le pillage des terres des pays pauvres, l’exploitation de plus d’un million de travailleurs immigrés traités en esclaves au Qatar. Nous décortiquons l’évolution de la chaîne qatarie Al-Jazeera qui est passée d’un média soucieux de la vérité à une télévision de propagande, faisant la promotion notamment des Frères musulmans. Enfin, nous réalisons une radioscopie des “printemps arabes” qui permet de voir le rôle du Qatar pour changer le régime de la Tunisie, puis de l’Égypte et, enfin, de la Syrie, à coups de millions de dollars et de propagande. Pour la Libye, c’est différent, l’opération anti-Kadhafi était d’abord une sorte de hold-up destiné à prendre le contrôle des 165 milliards de dollars du “Guide”. Le tout avec l’aide de la France de Sarkozy. Nous rappelons également les liens indéfectibles qui existent entre Doha et Israël depuis 1995…
Le succès de votre livre a trait surtout à vos révélations sur les relations entre le personnel politique français et l’émirat au Qatar. À quand remonte, selon vous, cette idylle ?
**À la mort de son grand ami Rafic Hariri, Jacques Chirac, alors président de la République, a, le premier, tissé un lien fort avec Doha. La “love story” a atteint son sommet avec Sarkozy où, cette fois, c’est l’émir du Qatar qui dictait la “politique arabe” de la France.
Avec des achats de plus en plus emblématiques et même une intrusion dans les banlieues françaises, certaines voix commencent à critiquer en France l’influence économique et politique grandissante du Qatar. Qu’en pensez-vous ?
Acheter le PSG et des joueurs à prix d’or, c’est faire rallier les banlieues à la cause du Qatar. En France, la communauté musulmane est la plus forte d’Europe. Conquérir ces musulmans-là, c’est prendre une partie du pouvoir sur la France. Par le biais de ses imams, le Qatar avait déjà fait approuver la guerre de Bush contre l’Irak. Nous constatons en France, ces derniers temps, une prise de conscience du danger que représente cette conquête silencieuse. Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, a déjà dit : “Moi, le Qatar, je réfléchirais avant d’y aller.” Nous savons que François Hollande, après un premier élan vers Doha, a ouvert les yeux sur les rapports des services secrets, et qu’il est maintenant sur le recul. Le problème n’est pas que Doha achète les Champs Élysées, mais qu’il sème le chaos là où il passe…
La diplomatie qatarie se pose souvent en donneuse de leçons en matière de droits de l’Homme, de bonne gouvernance et de démocratie. Sa chaîne de télévision Al-Jazeera n’est pas en reste. Doit-on considérer cet émirat comme un modèle ?
**Absolument pas ! Le Qatar est une dictature classée 136e au rang mondial des démocraties. Il y règne, là-bas, une foi sans loi qui a permis de condamner le poète Mohamed Al-Ajami à 15 ans de prison ! Sur le plan financier, il n’y a aucune différence entre les caisses de l’émir et celles de l’État : tout l’argent du gaz va dans la poche du tyran et de sa famille. Quant aux ouvriers, ils sont traités comme des esclaves. C’est l’argent et rien d’autre qui explique “l’explosion” du Qatar, micro-pays que ses amis en France maquillent en “pays démocratique”. Le vrai scandale, c’est que depuis plus de dix ans, les médias occidentaux nous présentent cette dictature comme un État “éclairé”, “un modèle pour les autres pays arabes”, etc.
Quelle est, aujourd’hui, l’emprise réelle du Qatar sur la vie politique interne de pays ayant connu ce que certains s’autorisent à appeler “Printemps arabe” (Libye, Tunisie, Égypte, Syrie) ?
**En Tunisie, le Qatar, même devenu impopulaire, est chez lui. Mieux encore, Doha achète toutes les richesses du pays. En Égypte, le Qatar est contraint d’assurer le “service après-vente”, c’est-à-dire de financer une économie déjà très fragile mais détruite par le “printemps”, comme le tourisme en l’occurrence. Ainsi, les “Frères” ne font que distribuer l’argent de Doha. La Libye ? Cet ancien État n’est plus un pays mais une série de zones d’influence tribales et mafieuses où le Qatar, sauf à Benghazi, a un peu perdu la main. En Syrie, Doha a investi plus de 3 milliards de dollars dans le jihad. Son but est d’imposer un “arc sunnite”, avec la Turquie en support, contre le chiisme d’Iran, celui des alaouites et du Hezbollah, tous très hostiles à Israël…
Et au Sahel ? Le Qatar a-t-il, d’après vous, des liens avec les jihadistes ?
**Dans notre livre, nous établissons clairement les liens entre certains jihadistes au Mali et le Qatar. Le Croissant-Rouge qatari est allé faire le supplétif charitable du Mujao à Gao. Des avions qataris se sont même posés sur l’aéroport de cette ville. Au Niger, la distribution financière aux radicaux se fait par le biais d’appels d’offres bidon. Par le biais de “Qatar Charity”, le wahhabisme a déjà conquis l’Afrique de l’Ouest jusqu’à Saint-Louis du Sénégal. Puisque le Qatar est entré dans la francophonie par effraction, il va bientôt, en Afrique, lancer l’apprentissage du français par le Coran. Le “jihadisme” est un moyen moins coûteux que de mener une guerre classique pour dominer un pays et, pourquoi pas, un continent. Grâce au Qatar, les courants jihadistes vont bientôt menacer toute l’Afrique. Ces troupes radicales obéissent à leurs maîtres qui, eux, obéissent à l’argent et aux États-Unis.
Parle-t-on de l’Algérie dans votre livre ?
**Nous y décrivons une tentative de déstabilisation de l’Algérie, au début du “printemps”, lorsqu’ Al-Jazeera, pressée de montrer une insurrection dans votre pays, avait enregistré des images de fausses émeutes tournées au Maroc. La chaîne qatarie voulait, ainsi, faire croire aux téléspectateurs que ces scènes se déroulaient en Algérie. Cette tentative de manipulation avait été précédée par la remise de 500 portables offerts à de jeunes Algériens pour enregistrer, le cas échéant, de vraies émeutes. Déstabiliser l’Algérie est le grand rêve du Qatar et de ses amis. Votre pays a du gaz, du pétrole, des richesses qui excitent leurs rêves de conquête. Mais je pense qu’avec les années de tragédie vécues par le peuple algérien, le retour du colonialisme ou encore des islamistes dans les wagons du Qatar n’est pas pour demain…
Vous savez, l’émir du Qatar vient régulièrement en visite d’amitié à Alger. Est-ce de la “realpolitik” ?
**Non, je ne crois pas que ce soit le cas ! Le double jeu est l’élément majeur de la politique étrangère du Qatar. L’émir peut venir visiter l’Algérie avec des promesses de coopération et même des déclarations d’amitié mais, en parallèle, il entretient aussi Abassi Madani et il finance une chaîne de télévision hostile à l’Algérie et diffusant à partir de Londres. Ce double discours est la caractéristique de la “diplomatie” de l’émir du Qatar. Il rend visite au Hamas mais il ouvre également ses portes à Tzipi Livny et à tous les responsables israéliens. Il ouvre un bureau pour les talibans à Doha à quelques pas seulement des pistes de décollage d’où les avions américains s’en vont bombarder l’Afghanistan. Les exemples de son “hypocrisie” sont nombreux.
Comment lui est venue cette idée saugrenue de vouloir prendre, à tout prix, de l’ascendant et exercer de l’influence sur l’ensemble du monde arabe, voire au-delà ? D’où vient ce désir de puissance et de leadership ?
**En tout cas, sa volonté de puissance est inversement proportionnelle à la petitesse du pays. Le Qatar doit être sûrement frappé de complexe par l’étendue de l’Algérie, le plus grand pays d’Afrique et du monde arabe. Il ne faut pas oublier aussi le messianisme de l’émir, wahhabite convaincu qu’il est à la fois le Lyautey et le cardinal Lavigerie des conquêtes coloniales françaises. En réalité, le désir de puissance du Qatar n’existe que parce qu’il est dicté par les États-Unis qui sont le seul maître. La tentative des néoconservateurs US de “redessiner” par la force le monde musulman de Kaboul à Rabat ayant échoué en Irak, leurs penseurs ont mis en œuvre à partir de Washington une stratégie beaucoup plus subtile. On pousse à la révolte des peuples qui ont de multiples raisons, justifiées, d’être en colère. Puis, les jeunes révoltés quittent les écrans de télé pour descendre dans la rue et occuper les places. Et si l’armée en vient à laisser faire, le Qatar lance alors sa force de frappe, les islamistes. Gagner les élections sera, pour eux, ensuite un jeu d’enfant. Et voilà le monde arabe “redessiné” en douceur, avec un faible coût en dollars et en vies humaines.
Pourquoi le choix porté sur les islamistes ?
**Parce qu’ils sont la seule force politique organisée, soutenue depuis toujours par l’Amérique. Par ailleurs, Washington ne veut toujours pas analyser les conséquences de son flirt avec Ben Laden. Dans cette région du monde, les Américains préfèrent toujours traiter avec un gouvernement religieux qu’un autre, laïc. Le dollar n’est-il pas frappé d’une maxime : “In God, we trust” (en Dieu, nous croyons). D’une manière générale, un Américain comprendra toujours mieux un religieux. Historiquement, les États-Unis ont toujours tout mis en œuvre, de Mossadegh à Saddam Hussein en passant par Nasser, pour avoir la peau des leaders laïcs du Moyen-Orient.*Liberté-26.06.2013.
**400 000 réfugiés maliens supplémentaires pourraient affluer dans les pays voisins dont l’Algérie
Au moins 400.000 réfugiés maliens pourraient affluer, au cours des prochains mois, dans les pays voisins notamment l’Algérie et le Niger, pronostique le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR).
Ce qui est susceptible de porter le nombre de déplacés à 700.000 personnes dont 300.000 à l’intérieur du Mali. Au total, 147.000 maliens ont déjà quitté le pays depuis le début des affrontements. Ils ont trouvé refuge en Algérie, Mauritanie, au Niger ainsi qu’au Burkina Faso. 2744 sont partis après l’intervention militaire française au Mali, précise l’office onusien.
Pour sa part, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) s’attend, elle aussi, à des départs massifs de déplacés internes maliens vers les frontières des pays voisins du fait du manque d’aides à même de leur permettre de retourner dans leur lieu d’origine. Cette crise migratoire a, toujours selon l’Organisation, été aggravée par le retour de Libye, depuis une année, de dizaines de milliers de travailleurs migrants maliens.
Un autre facteur risque également de se traduire, à brève échéance, par des flux migratoires maliens vers l’Algérie et les autres pays voisins, prévient l’OIM. Il s’agit de la crise alimentaire qui touche aujourd’hui quelque 3,5 millions de familles maliennes dont plus de la moitié, soit 1,84 million de personnes, souffrent d’insécurité alimentaire grave que les retombées au plan économique et social, consécutives aux affrontements et à l’intervention militaire, ont sérieusement accentuée.
Aussi, les vives inquiétudes suscitées par les signalements récurrents d’actes de violence sexuelle et d’enlèvement d’enfants pour en faire des soldats sont pour beaucoup dans l’exode actuel des populations du nord vers les régions frontalières, ajoute le bureau de l’OIM à Bamako.
C’est pourquoi, un appel urgent de 3,5 millions de dollars a été lancé en vue de fournir une aide vitale d’urgence aux maliens déplacés. En somme, afin de mettre en œuvre divers projets humanitaires d’urgence en 2013 dont certains ont été lancés en 2012, l’OIM vient d’adresser aux donateurs un appel de 303 millions de dollars. Au total, 16 pays, dont l’Afghanistan, le Kenya, le Mali, le Pakistan, les Philippines, la République démocratique du Congo, la Somalie, le Soudan du Sud, la Syrie, le Tchad et le Yémen, sont concernés, a indiqué Jean-Philippe Chauzy, porte-parole de l’OIM, basée à Genève (Suisse).*El Watan-03.01.2013.
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Derrière l’attaque terroriste de Tinguentourine, c’est l’Algérie qui est visée
L’attaque de Tiguentourine vient de prouver à tous les citoyens que c’est «l’Algérie avant tout» qui est ciblée. L’Algérie, donc avec ses immenses ressources et potentialités, dont notre population, propriétaire souveraine, est la première concernée. Mais en a-t-elle seulement conscience ?
Aussi, je soumets ma contribution aux quatre questionnements suivants, actuellement récurrents au sein de notre opinion publique et des médias :
1 – L’image de l’Algérie a-t-elle été dégradée par l’opération de l’ANP à In Amenas ? Non ! Absolument pas. Bien au contraire, car je considère que ce qui compte le plus et qu’il faut préserver en toute situation, c’est l’image de l’Algérie dans le cœur des Algériens. La riposte, menée à In Amenas, est une véritable leçon donnée à ceux qui, à l’extérieur et à l’intérieur du pays, pensaient que la souveraineté et la sécurité de l’Algérie pouvaient être négociables. Et il n’est pas du tout exclu de penser qu’au-delà de son très haut niveau de résonance médiatique, la véritable intention de ces terroristes relevait d’une projection de plus large contagion stratégique, par l’ouverture d’une brèche, afin de s’y installer durablement et faire de ce site gazier une tête de pont protégée, sachant qu’en plus du bouclier humain que constituent les centaines d’otages, pour la plupart algériens, son bombardement est a priori non envisageable compte tenu de la forte concentration de matériaux inflammables. Il fallait donc réagir très vite et très fort, sans aucune hésitation. Aussi, je fais partie de cette majorité des compatriotes qui sont fiers de l’intervention de nos forces et je rends hommage aux hommes sur le terrain qui ont exécuté une des missions les plus compliquées qui soient avec détermination et compétence.
Pour ce qui est de notre image à l’extérieur, cet événement et la réaction de notre armée ont suscité un regain de respect pour notre pays, même de la part de ceux qui nous sont traditionnellement hostiles. Aujourd’hui, après cette opération de prise d’otages massive et sans précédent au niveau planétaire, tous les experts reconnaissent à nos forces de sécurité leur niveau d’efficacité. Et tout le monde sait également que cette opération porte de bout en bout la signature de l’armée : prise de décision sans ambiguïté, résolution, rapidité de réaction, prise de posture offensive.
Telle aurait dû être l’attitude du pouvoir en 2012, dès l’enlèvement de nos diplomates au sein même de notre enceinte consulaire à Gao. A ce jour, certains sont encore détenus en otages et nous ne pouvons pas les oublier.
Pour rappel, la veille de la prise de notre consulat à Gao, le 5 avril 2012, j’avais préconisé les règles de comportement d’une Algérie forte, dans l’interview parue dans El Watan.
2 – Quelles suites réserver aux éventuelles défaillances exploitées par le groupe terroriste pour attenter à ce site, prétendu «hautement sécurisé» ?
Beaucoup d’enseignements devront être tirés pour la mise en place d’un véritable dispositif de sûreté et d’intervention adapté à l’immensité du Sud et à même de contrer une menace de type «diluée».
Et je préconise même d’instaurer, en coordination avec les Etats frontaliers, des mécanismes d’action sur leur territoire en cas de nécessité de traiter une menace avérée sur l’Algérie. Pour être tout à fait efficace, ce dispositif doit, d’une part, s’apparenter à ce qui est mis en place par les puissances dans les espaces maritimes et, d’autre part, intégrer tous les potentiels disponibles, y compris les populations locales. La sécurité de l’Algérie concerne tous les Algériens, ils doivent donc y être activement associés. Dans l’appel paru dans l’édition d’El Watan du 22 octobre 2012, j’avais souligné la nécessité d’installer le citoyen au centre de la sécurité nationale.
3-La communication a-t-elle été à la hauteur des événements, des enjeux et des intérêts supérieurs de la nation ?
Encore une fois : non ! Faire pire, cela aurait été difficile. Elle semblait clairement provenir de sources discordantes.
S’agissant d’opérations de cette nature et de cette envergure, un plan d’opération militaire est mis en place, qui normalement doit intégrer son plan de communication, parfaitement cohérent, tous communicants (institutions, chancelleries, réseaux…) et médias confondus. La communication est un acte opérationnel en cas de crise ou de guerre. Alors que l’Algérie a toujours affirmé que le terrorisme est transnational, force est de déplorer que la communication la plus dommageable aura été celle qui a ciblé la population locale, comme composant le groupe terroriste. Je crains que cette affirmation ne laisse des stigmates et rajoute à la déstabilisation des enfants de la région, dont les parents ou les grands-parents ont, un certain mois de février 1962, à la veille des Accords d’Evian, affronté la mort pour s’opposer à la partition du pays et imposer l’intégrité du territoire algérien.
4-Le problème de l’islamisme a-t-il été réglé ? J’aurais à m’exprimer très prochainement sur cette délicate question d’islamisme et d’islam, dans sa dimension mondiale. Mais, aujourd’hui, je reste concentré sur les préoccupations immédiates. En Algérie, nous gérons encore des actions violentes : le problème n’est donc pas réglé. Pour preuve, l’attaque de Tinguentourine vient à peine d’être solutionnée que déjà une toute récente opération terroriste armée a tenté de saboter un gazoduc à Bouira. A l’évidence, nous ne pouvons pas exclure que d’autres actions d’envergure soient programmées contre chacune de nos installations stratégiques, plus particulièrement dans le Sud, du fait des troubles et de l’instabilité dans nos pays frontaliers et de la facilité de mouvement de groupes fortement armés.
C’est pourquoi, à mon avis, le problème ne trouvera sa solution, comme tous nos autres problèmes d’ailleurs, que dans un projet de relance nationale, par un Etat de citoyenneté et une Algérie résolument tournée vers l’avenir et le long terme. Il s’agit là d’un projet d’insertion mondiale et régionale qui aura à tenir compte des axes civilisationnels, géo-économiques, géostratégiques et géopolitiques. Je terminerai en rendant hommage au jeune Lamine Lahmar, ainsi qu’à toutes les victimes innocentes de la prise d’otages de Tiguentourine.
*Par Mohand-Tahar Yala : ex-commandant des forces navales-contribution parue dans El Watan-05.02.2013.
********Renforts militaires à la frontière algéro-malienne.
Pour éviter une éventuelle fuite des groupes terroristes vers le territoire algérien
*L’armée algérienne renforce sa présence aux frontières
Alors que l’armée française mène, depuis dimanche dernier, des bombardements massifs à l’extrême nord du Mali, où se seraient repliés les différents groupes terroristes chassés des grandes villes du pays, la direction de l’ANP a décidé de renforcer sa présence dans les régions frontalières. C’est ce qu’a affirmé le député de Tamanrasset, Mohamed Baba Ali, dans une déclaration faite hier à l’Agence France presse (AFP). Selon lui, l’envoi de ces renforts a pour objectif d’annihiler toute tentative de fuite des terroristes vers le territoire algérien. «L’armée est déployée depuis un moment à la frontière, mais des renforts ont été envoyés depuis le début de la guerre (au Mali). Il s’agit d’éviter l’infiltration de groupes terroristes», explique le député. Selon lui, «sans ces renforts, il y aurait eu des incursions de terroristes venus du Nord-Mali».
Le député confirme, dans ce sens, les informations données ces derniers jours par plusieurs titres de la presse nationale évoquant «un véritable état d’alerte de l’armée nationale». L’attaque terroriste ayant ciblé le champ gazier de Tiguentourine à In Amenas dans la wilaya d’Illizi (frontière avec la Libye) et les derniers développements au Mali sont à l’origine du renforcement de la présence militaire dans les zones frontalières.
Selon toujours les mêmes sources, des milliers d’hommes de différents corps de sécurité ont été déployés à la frontière avec le Mali, mais aussi dans les régions réputées être des zones de repli des terroristes. Ces mesures concernent aussi les zones pétrolières qui pourraient être, comme ce fut le cas à Tiguentourine, la cible des groupes terroristes qui cherchent toujours des coups médiatiques importants. Mohamed Baba Ali décrit, toutefois, une situation ordinaire dans les régions du Sud. «La situation à l’intérieur du territoire algérien est normale», précise-t-il. Mais la population dans la wilaya de Tamanrasset est, dit-il, très inquiète. «Les populations, particulièrement celles de Tinzaouatine, Timiaouine et Taoundert, situées à la frontière, ont des craintes parce qu’il y a une guerre juste à côté, mais sans plus», ajoute-t-il.
Selon lui, à Tamanrasset, la population ressent les répercussions économiques liées à la situation au Sahel. Les principales sources de revenus – le tourisme et l’artisanat – sont à l’arrêt depuis déjà plusieurs années. Le troc avec les pays frontaliers est aussi à l’arrêt depuis la fermeture de la frontière avec le Mali, le 14 janvier dernier. S’agissant des réfugiés, la situation semble moins inquiétante. Selon le wali d’Adrar, Sassi Ahmed Abdelhafidh, «aucun réfugié malien n’a été enregistré par les autorités algériennes dans sa wilaya depuis la fermeture des frontières». «A l’exception des 320 Maliens venus en Algérie en mars 2012, aucun réfugié n’a été signalé dans la wilaya d’Adrar depuis le début des hostilités au Mali et la fermeture des frontières algéro-maliennes», dit-il dans une déclaration à l’APS.*Agences +El Watan-05.02.2013.
« Au Sahel l’Occident récolte ce qu’il a semé en Libye«
Les expériences d’accès des islamistes au pouvoir en Tunisie, en Egypte et en Libye «diffèrent les unes des autres», affirme Baba Sayed, docteur en sciences politiques et enseignant à l’université Alger III ,au forum d’El Moudjahid, lundi 4 février 2013.
L’invité du forum expliquera qu’ « en Libye, cela s’est passé au lendemain d’un contexte particulier. Kedhafi ne servant plus les intérêts occidentaux, il a été évincé grâce à l’intervention des forces de l’OTAN « .
Il constate par ailleurs que la situation au Sahel est chaotique à cause de cette expérience libyenne et que «l’Occident récolte ce qu’il a semé en Libye ».
En Tunisie, c’est tout autre chose, selon lui. L’expérience tunisienne est le résultat d’«un effet boomerang ». Comment ? Plusieurs décennies durant les tunisiens ont été gouvernés par un régime «à l’occidental» contraire aux legs civilisationnels et religieux du pays. Cela a généré de la violence.
En Egypte, l’accès des islamistes au pouvoir trouve racine à l’ère du protectorat de la Grande Bretagne sur l’Egypte. Les Frères musulmans à l’époque considéraient que la présence des Anglais en Egypte était un envahissement culturel.
L’apparition de l’extrémisme religieux en Egypte remonte donc au temps de Sayed Kotb qui lui a théorisé l’extrémisme religieux. Son livre « Repères sur la route » référence numéro 1 des mouvements extrémistes dicte un «Djihad offensif » et accorde le droit de la résistance contre les tyrans. La théorie de Sayed considère que les peuples des pays arabes sont ignorants et mécréants. Les Frères musulmans n’étaient pas partisans des théories défendues par Kotb, signale le conférencier.
Quand Sadate accède au pouvoir, il règne par la dictature, son successeur aussi. Le régime dictatorial n’était en fait qu’une «alternative d’un état défaillant ». «Le sort de tous les pays arabes est tributaire du sort de l’Egypte», analyse le conférencier. De part sa situation géostratégique et les «occidentaux le savent ».
Le plus dangereux, selon le spécialiste, c’est la manipulation par les occidentaux des régimes islamistes actuels dans les pays en question. L’orateur tranche: «l’Occident veut déstabiliser le monde arabe en utilisant les extrémistes religieux ».
«Ils veulent replonger les arabes dans l’ère du tribalisme ». Car, selon lui, cela leur permettra de mieux gérer leurs intérêts. *El Watan-04.02.2013.
On n’a pas besoin de vos produits! Gardez-les! Voyez ailleurs si vous pouvez les écouler!
*Un lobby s’attaque à l’Algérie
Demander à des opérateurs de ne pas vendre leurs produits à un pays donné, quitte à les «bouffer», c’est ce qu’un lobby a fait cette semaine. Il a publié sa «liste rouge» dans laquelle il fait figurer l’Algérie.
Le sujet «tombe» bien. Pour ceux qui croyaient que les milieux d’affaires étrangers ne sont mus que par le profit, voilà de quoi leur donner à réfléchir. Mardi dernier, le quotidien économique français, Les Echos, a publié, à l’intention des exportateurs étrangers, la liste annuelle des pays à risques et donc à éviter. Dans cette liste 2013, figure l’Algérie. Il y a 12 pays dans le monde qui ont vu ainsi leur «note» dégradée, mais pour la région du Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, notre pays est, cette année, le seul «pestiféré». Première question: qui a établi cette liste? Une multinationale au sigle «AON» qui veut dire, selon ses propriétaires, en gaélique (langue morte d’origine germanique) «unité». Leur devise «ne faire qu’un». Quelle est l’activité de cette multinationale en forme de réseau? Le courtage. Chez nous on dit «smasria». Des intermédiaires! Dans le cas de AON, c’est dans les assurances et réassurances qu’ils activent. Ils se veulent comme des vigiles d’affaires qui avertissent les opérateurs dès qu’ils aperçoivent le danger. C’est très intéressant car pour notre pays, ces «smasria» disent que c’est un pays à risques, mais contrairement à tous les autres pays cités, ils ne disent en quoi ou pourquoi il serait à risques. C’est comme çà. Ils ont décidé qu’il est à risques et c’est tout. En fait, c’est un signal au monde des affaires qui fait partie de leur zone d’influence d’avoir à éviter de commercer avec l’Algérie. Vous avez bien lu, il ne s’agit pas d’investissements, mais seulement de commerce. D’exportations. Ou si vous voulez de nos importations. En d’autres termes, il est demandé aux membres de ce réseau de réduire leurs productions ou de «bouffer» leurs produits, mais de ne pas les vendre à l’Algérie. Il faut avoir une sacrée influence pour exiger d’un opérateur de perdre de l’argent plutôt que d’accepter celui d’un pays qui n’est pas «en odeur de sainteté». Il est utile de savoir aussi que cette multinationale exclut de sa carte les Etats-Unis et les pays de l’Ocde, c’est-à-dire l’Occident. Elle ne «juge» que les pays hors de cette «zone». Comme il nous apparaissait impossible que notre pays soit «listé en rouge» sans raison, nous avons cherché. On vous laisse apprécier le résultat de nos recherches. Pour sa liste 2013, AON a eu recours aux services d’un économiste surnommé, au début des années 2000, dans les lieux d’affaires internationaux, «Dr Catastrophe» à cause du pessimisme qu’il affiche par rapport aux autres économistes. Depuis 2008, il est surnommé, dans les couloirs du FMI, «le prophète» pour avoir prédit, en 2006, la crise des «subprimes» et la récession mondiale qui s’en est suivie. Ce grand «savant» s’appelle Nouriel Roubini. Il est né à Istanbul (Turquie) dans une famille de juifs iraniens.
Il a passé son enfance dans plusieurs pays, notamment en Iran, en Israël et enfin en Italie. Avoir des dons «surnaturels» dans le milieu ultrarationnel que celui des affaires n’est, en effet, pas courant. A vrai dire, cela est impossible. Continuons la recherche. AON a une filiale en France. Elle est dirigée par un P-DG qui s’appelle Robert Leblanc. Il est né à Casablanca (Maroc), en 1957. Jusque-là rien d’extraordinaire si ce n’est sa naissance alors que la Guerre d’Algérie battait son plein. Mais, direz-vous, on ne choisit pas sa date de naissance. Ni le lieu d’ailleurs. En poussant un peu plus loin, nous découvrons qu’il est en même temps et depuis 2008, président du «comité d’éthique» du Medef. Cela ne s’invente pas. En 2010, il a été élu président du mouvement des entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC). Cela non plus ne s’invente pas. Quand la religion se mêle des affaires économiques. Le pape François nous expliquera, peut-être un jour, la relation qu’il y a entre la spiritualité et le business. Sans l’attendre et seulement avec notre jugeote, pas forcément grande, mais suffisante pour assembler Roubini et Leblanc et comprendre le «fil d’Ariane» qui a présidé à la confection de la liste «des pays à risques» par AON. Ceci dit, il faut espérer que les exportateurs destinataires de la liste d’AON aient la même jugeote que nous, pour la jeter à la poubelle. L’Algérie est un marché non négligeable pour les producteurs du monde entier qui se livrent une concurrence féroce. Ajoutons qu’en cette période de récession mondiale, l’offre ne manque pas contrairement à la demande. A ce titre, nous considérons que cette «liste» d’AON n’aura réussi qu’à lever le masque derrière lequel se cachaient des lobbyistes. Nous savons aujourd’hui, plus qu’hier, comment ils fonctionnent. Nous avons même la certitude que ces mêmes lobbyistes sont derrière les IDE (investissements directs étrangers) qui se font «désirer» pour venir en Algérie. Après l’industrie, ces lobbyistes s’attaquent maintenant au commerce. C’était l’envers du décor. Un parmi d’autres! *Par Zouhir MEBARKI -Jeudi 21 Mars 2013 -L’Expression.
**Un réseau d’espionnage au profit du Mossad, démantelé à l’est du pays par les services de sécurité.
Il est Composé de trois Marocains, de deux Tunisiens et d’un Algérien
Le réseau activait sous la couverture d’un bureau de consultation juridique, implanté à Alger
Des plans de sites stratégiques vitaux des wilayas de l’est du pays, Skikda, Tébessa et Annaba, ainsi qu’à Alger, ont été saisis par les services de sécurité.
Composé de trois Marocains, deux Tunisiens et un Algérien, un réseau maghrébin d’espionnage contre l’Algérie, a été démantelé, à l’est du pays, apprend-on de source sécuritaire. Les éléments du réseau fournissaient des renseignements à caractère stratégique, social, économique, sécuritaire et même religieux aux services secrets israéliens, le Mossad, a révélé notre source. Le modus operandi de ce groupe consistait à acheminer des informations à travers deux bureaux servant de vitrine pour le réseau. Les agissements suspects du réseau n’ont pas laissé indifférents les services de renseignements algériens. Ces derniers, au bout de minutieuses investigations, sont parvenus à collecter des informations faisant état d’activité suspecte des éléments du réseau, poursuit la même source. Après plusieurs jours d’investigations et de filatures des six individus, les mêmes services ont découvert le réseau qui activait sous la couverture d’un bureau de consultation juridique, implanté au coeur de la rue Didouche-Mourad à Alger. Des plans des sites stratégiques vitaux des wilayas de l’est du pays, Skikda, Tébessa, Annaba et Alger, ont été saisis, rapporte notre source. Les informations recueillies portaient sur les mosquées, les établissements scolaires, les zones sécuritaires et même les places publiques, ainsi que tous les sites stratégiques dans ces wilayas, devait-on ajouter. Par ailleurs, une liste de noms de personnes et des photos d’endroits cités ci-dessus ont été saisis par les services de sécurité. Selon les explications fournies par notre source, le bureau qui servait de couverture, prétendait procurer des conseils juridiques aux investisseurs désirant s’installer en Algérie. Plusieurs déplacements dans les wilayas de l’Est, ont été effectués par les membres du réseau qui recrutait pour les besoins de sa mission d’espionnage des filles pour assurer la soi-disant consultation juridique, leur promettant de les envoyer en Europe, contre des informations qu’elles fourniraient devait révéler notre source. Selon les éléments de l’enquête, des sondages opérés par les éléments du réseau au niveau des wilayas de l’est du pays, où ils s’informaient sur le niveau de vie des populations, leurs revenus, leurs tendances politiques et religieuses, entre autres, ont été mis à nu. Par ailleurs, et selon la même source, les investigations menées par les services de sécurité ont aussi abouti à la découverte de l’implication directe ou indirecte de parties étrangères.
Ces dernières utilisaient des émigrants clandestins travaillant illégalement sur les chantiers du bâtiment et dans le commerce informel notamment, moyennant de fortes sommes d’argent, pour les uns et la promesse de les envoyer en Europe pour les autres, a encore expliqué notre source.
Au moment où nous mettons sous presse, les personnes impliquées dans cette affaire, continuent de fournir des informations sur l’activité du réseau. Ainsi, d’autres éléments ont surgi dans cette affaire d’espionnage sur l’Algérie, faisant état de l’implication de médecins, résidents légalement en Algérie, notamment dans les villes frontalières de la région est du pays. Les services en charge de l’enquête, poursuivent leurs investigations à l’effet de cerner les parties impliquées dans cette toile d’araignée. Il est à noter que les membres de ce réseau d’espionnage seront présentés ultérieurement au magistrat instructeur de la circonscription de compétence.
Le démantèlement du réseau qui n’a pas encore livré tous ses secrets, atteste si besoin est du degré de vigilance et de professionnalisme dont font montre au quotidien les services de sécurité algériens. Ce qui renseigne également que l’heure est désormais à la vigilance car la sécurité du pays concerne tous les Algériens.*L’Expression-16.06.2013.
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