Les fruits de la croissance parviennent-ils au peuple

**Indice du capital humain du Forum économique mondial

Malgré les milliards dépensés, l’Algérie cumule les mauvais points dans les classements mondiaux

 **Où sont passés les 700 milliards de dollards?

l’Etat algérien a échoué à donner à ses citoyens les moyens d’accéder à un minimum de vie décente

On évoque souvent la valse des milliards et les rallonges de budget accordées à tel ou tel secteur.

Des sommes colossales sont versées pour des projets d’infrastructures qui servent plus à justifier des commissions et des détournements qu’aux citoyens ou à l’économie nationale. Malgré les milliards dépensés, l’Algérie cumule les mauvais points dans les classements mondiaux. Le dernier rapport du Forum économique mondial (Word Economic Forum, WEF) sur l’indice du capital humain dans les pays montre l’échec des politiques engagées jusqu’à ce jour. Classée 115e sur 122 pays, l’Algérie, sans conteste, a échoué à donner à ses citoyens les moyens d’accéder à un minimum de vie décente. «Le capital humain d’une nation, comprenant les compétences et capacités qui existent dans la population d’un pays, est le facteur le plus important pour garantir le succès économique à long terme, plus que n’importe quelle autre ressource», indique l’indice 2013 du WEF, qui a jugé les résultats de l’Algérie «très faibles».

Les fruits de la croissance parviennent-ils au peuple

Le même rapport – qui établit son classement sur la base de l’examen de quatre secteurs piliers que sont le niveau et les moyens de l’éducation et la formation, la qualité du système de santé et du bien-être des citoyens, l’accès à l’emploi et le facteur de l’environnement favorable ou pas au développement – classe l’Algérie parmi les derniers de la région, bien loin de la Tunisie (67e) et du Maroc (82e) qui pourtant ne disposent pas des mêmes moyens financiers dont jouit l’Algérie.

«Au classement général de 115e sur 122, l’Algérie a de faibles résultats dans tous les piliers, notamment la santé et le bien-être, de même que les mesures prises en matière d’éducation et de formation n’ont pas d’impact significatif sur les résultats globaux, elles contribuent même par leur présence dans le classement inférieur», indique le même rapport. Dans le classement détaillé par pilier ou secteur étudié, l’Algérie est classée 106e dans le secteur de l’éducation, 93e dans celui de la santé, 121e en matière d’emploi et 112e en termes d’environnement favorable.

Dans ces classements, nous arrivons toujours derrière nos voisins marocain et tunisien. La 115e place que nous occupons dans le classement général nous place juste avant l’Ethiopie, le Mozambique, le Mali, le Burkina-Faso, la Guinée, la Mauritanie et le Yémen qui clôture le classement. Ce dernier prouve encore une fois que les compétences algériennes ne sont pas mises à contribution ni impliquées dans l’effort de développement.

«Cette ressource doit être investie et mobilisée efficacement pour générer des rendements à la fois pour elle-même mais aussi pour l’économie dans son ensemble. Comprendre les défis liés au capital humain est fondamental car il participe à assurer une stabilité à court terme et une croissance à long terme (…), la prospérité et la compétitivité des nations», note l’indice du WEF, qui attire l’attention sur le fait que les décisions politiques prises affectent les enfants d’aujourd’hui qui constitueront la future main-d’œuvre et visent à développer une plus forte conscience de la nécessité d’une planification à long terme, en prenant en compte la qualité de vie de l’individu. Son classement en bas de l’échelle ne rassure pas sur le futur de l’Algérie, où les dirigeants préfèrent regarder ailleurs.

Rédaction nationale-El Watan-07.10.2013

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14 millions d’Algériens vivent sous le seuil de la pauvreté en 2015

**C’est beaucoup, beaucoup!

**Des centaines de milliards de dollars ont été dilapidés ou détournés par les profiteurs du système

Les Algériens pauvres semblent de plus en plus nombreux conséquence de la détérioration des conditions socio-économiques enregistrée ces dernières années.

Selon la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme ( LADDH ), au moins 14 millions d’Algériens vivent sous le seuil de la pauvreté à se conformer aux standards internationaux en la matière.

Selon une enquête menée par la LADDH, les Algériens pauvres représentent 35 % de la population en se conformant aux critères définissant  la pauvreté dans  le monde.

Les conclusions de l’enquête de la LADDH ayant touché 4.500 ménages, montre que 80 % Des richesses de l’Algérie sont aux mains de seulement de 10% d’Algériens.

La même organisation de défense des droits de l’homme en Algérie avait estimé, en 2014, à plus de 9 millions d’Algériens vivant en dessous du seuil de pauvreté soit près de 1.932.000 familles algériennes déclarées démunies en 2014, en augmentation de 304.000 familles par rapport à 2013.*Par Mourad Arbani | 16/10/2015 | algerie1.com

**La classe moyenne, de nouveau, tirée vers le bas

Entre 2011 et 2013, d’importants changements ont touché le monde de l’emploi sur le plan socioprofessionnel à travers notamment les revalorisations salariales dont ont bénéficié les corps de différents secteurs.

Les cadres ont été les premiers à être concernés par ces hausses salariales. Des hausses en vagues qui ont induit des transformations dans le modèle de consommation des Algériens.  

Médecins, agents paramédicaux, agents communaux, enseignants, policiers, banquiers et bien d’autres corps ont vu leur rémunération s’améliorer nettement. Parallèlement, leur aspiration à meilleur niveau de vie s’est  clairement affichée. Achat de voitures (boom enregistré entre 2012 et 2013), souscription aux différentes formules de logements (notamment le promotionnel), scolarisation des enfants dans les écoles privées et dans de nombreux cas voyages à travers le pays ou à l’étranger.

En somme, chacun a essayé de profiter à sa manière de ces revalorisations salariales  mais surtout des rappels versés dans ce cadre. Une fois ces rappels épuisés ou investis, retour à la dure réalité.

Les augmentations se sont au final avérées insuffisantes, voire insignifiantes. Pourquoi ? Parce que les salaires  ne répondent pas à une politique bien étudiée. Ils ne sont pas indexés à la hausse des prix. De même qu’ils ne correspondent pas à l’amélioration de la productivité ni à la disponibilité de l’offre au niveau local. Ce qui fait que les revalorisations sont vite rattrapées par la hausse fulgurante des prix par l’absence d’un système de régulation efficace, mais de manière plus globale par l’inflation. Les salariés, et à un degré plus important les cadres moyens ont commencé à ressentir l’inefficacité de ces hausses dès fin 2013 avec l’augmentation des prix des produits de large consommation.

Des augmentations sans impact

En dehors du lait pasteurisé en sachet, du sucre et de l’huile, tous les autres produits (fruits et légumes, viandes blanches et rouges, poisson, légumineuses…) ont vu leur prix prendre l’ascenseur sans  omettre les autres catégories de dépenses. Une visite chez un médecin généraliste installé à son compte à pas moins de 1000 DA, des soins dentaires qui coûtent excessivement cher (2000 DA l’extraction à titre illustratif), une simple pièce de rechange à 5000 DA, les cours particuliers pour les enfants, le loyer et bien d’autres frais grèvent le budget des ménages à moyens revenus.

Autant d’indicateurs qui accentuent l’appauvrissement de la classe moyenne ou de ce qui en reste.

Avec la dégradation de la situation économique du pays, le pouvoir d’achat (déjà laminé) de cette catégorie de la société risque fortement d’être affecté. Déjà que ce qui a été accordé d’une main a été repris de l’autre, les restrictions budgétaires,  la dépréciation de la valeur du dinar, le renchérissement des produits de large consommation et les taxes annoncées dans le projet de loi de finances pour 2016 vont impacter négativement la situation socioéconomiques de ces cadres. Dans ces conditions, le gouvernement ne trouve pas mieux à faire que de demander aux ménages de mettre leur épargne dans les banques.

«Comment arriver à mettre de l’argent de côté alors que le salaire ne suffit pas pour subvenir les besoins de ma famille pour un mois ?» s’interroge un enseignant. Les experts le disent d’ailleurs : «Avec la hausse des prix, les ménages ne pourront pas, en toute logique, dégager une épargne importante conséquemment à la baisse sensible de la propension marginale à l’épargne».

Projets bouleversés

«Le nouveau contexte économique suite à la crise pétrolière avec tous ces indicateurs financiers interpelle cette classe moyenne. Cette dernière prend conscience chaque jour du réalisme économique qui atteint directement son pouvoir d’achat et son niveau de vie.

Et du coup, beaucoup de ses  projets sont  bouleversés», nous dira à ce sujet Mohamed Benguerna, directeur de recherches au Centre de recherche en économie appliquée au développement (CREAD). Notre expert donnera comme exemple la réaction des souscripteurs au Logement promotionnel public (LPP) suite à l’annonce du montant de la 2e tranche (1 million de dinars) et le recul enregistré dans la vente de certains biens de consommation, à l’image des véhicules.

Youghourtha Bellache, enseignant en sciences économiques à l’université de Béjaïa, abonde dans le même sens. «La crise actuelle va affecter profondément le pouvoir d’achat de la classe moyenne et encore plus celui des ménages modestes en dépit de la décision du maintien de la politique de subvention de certains produits de large consommation», notera-t-il.

Et de rappeler que la forte dépréciation du dinar qui a induit un renchérissement des coûts à l’importation, conjuguée à la reprise de l’inflation ont d’ores et déjà affecté le pouvoir d’achat de la classe moyenne. Pour M. Bellache, les perspectives s’annoncent difficiles à la lumière de ce qui est prévu dans le PLF 2016.

«La hausse de certaines taxes prévues dans la LF 2016 et qui concernent certains produits et leurs répercussions sur les prix des autres produits et services vont libérer davantage l’inflation et aggraver ainsi la situation», prévient-il. Qu’y a-t-il lieu de faire face à une telle situation ? Mais surtout en prévision de la réaction de la classe moyenne. «Il faudra s’attendre à ce que cette classe moyenne réagisse en usant de différentes formes  pour manifester son mécontentement.

Surtout que celle-ci constitue de plus en plus la cheville ouvrière de notre système socio-économique», avertit d’emblée le chercheur du CREAD plaidant dans ce sillage pour l’anticipation. «Il est utile d’avoir une intelligence de la situation pour dialoguer, écouter, convaincre cette classe moyenne quant aux nouveaux enjeux et des nouveaux défis.

Et surtout lui signifier son implication active dans ces nouveaux défis et que cette nouvelle bataille de la diversité économique pour sortir de cette dépendance pétrolière est une affaire sociétale loin des expertises économiques et des alternatives de laboratoire  et de salons», soulignera M. Benguerna avant d’enchaîner : «Nous avons  besoin de l’intelligence de toutes les catégories sociales et cette classe moyenne est un vecteur important, pour peu qu’on  la mette à contribution dans ses différents domaines. Lorsqu’on parle  d’intelligence,  on ne peut  pas faire abstraction de  l’impact de l’innovation pour affronter ces nouveaux enjeux, d’où mon appel pour une approche sociétale», conclura-t-il.

L’informel pour assurer des revenus complémentaires

En plus du risque de l’enclenchement de mouvements socioprofessionnels, le recours à d’autres moyens en dehors du circuit formel pour avoir des revenus  additionnels pourrait prendre de l’ampleur. En d’autres termes, le cumul des emplois pourrait constituer l’unique alternative pour des milliers de salariés ne serait-ce que pour maintenir le standard de vie auquel ils sont parvenus après les dernières revalorisations. Ce qui se fait d’ailleurs actuellement.

«Ce retournement de la conjoncture économique et sociale va induire l’expansion de l’emploi informel, notamment dans ses segments anticycliques, à savoir la pluriactivité qui permet de procurer un revenu complémentaire pour compenser un tant soit peu la baisse du pouvoir d’achat des ménages et l’informel de survie aux personnes qui n’arrivent pas à s’insérer sur le marché du travail formel de gagner un revenu de subsistance», nous expliquera à ce sujet M. Bellache.

Cela pour dire que la situation ne s’annonce guère facile à gérer, que ce soit pour les salariés ou pour les pouvoirs publics qui tardent à mettre en place une politique salariale basée sur une économie productive de richesses.*Samira Imadalou / el watan/ lundi 19 octobre 2015

**Les syndicalistes refusent de cautionner l’échec des politiques

«On n’a pas participé à la dilapidation de l’économie»

Les syndicalistes sont unanimes : la classe moyenne  n’existe plus. Elle a disparu bien avant la vague des augmentations des salaires de différentes corporations.

Sa mort a été signée juste après les mesures d’ajustement structurel imposé par le Fonds monétaire international (FMI) dans les années 90’. Sa résurgence au cours de ces dernières années est éphémère. Pour Youcef Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), «la classe moyenne a  complément disparu.

Pour les autres classes, c’est une catastrophe. Au départ, ce qui a été fait comme classification ne répondait pas aux critères de la fonction publique. Il fallait d’abord normaliser. Il ne  suffisait pas d’augmenter sans asseoir une économie productive de richesses pour ne pas tomber dans le cercle de l’inflation», dira-t-il. C’est le cas actuellement. «En 2008, lorsqu’il y a eu la nouvelle grille des salaires, les syndicats autonomes avaient dit qu’il fallait revoir le point indiciaire, car cela ne servait à rien d’augmenter des salaires qui allaient être engloutis par l’inflation. Ce qu’on nous donne d’une main, on le reprend d’une autre main.

Ça augmente tellement qu’on n’arrive pas à suivre ce mouvement. Avec moins de 50 000 DA, on ne peut pas vivre dans la dignité», regrettera-t-il plaidant pour un Salaire national minimum garanti (SNMG) à 50 000 DA. «C’est scandaleux ! Si les gens ont fait l’effort d’étudier, ils doivent être rémunérés selon leur cursus. Or, il n’y a pas de place à l’échelle de valeurs», ajoutera-t-il. Evoquant l’impact de la situation économique actuelle, il notera : «La crise doit être partagée par tout le monde. Le  rythme de vie de l’Etat doit changer lui aussi.

On ne s’en sortira pas si on ne va pas vers une vision globale qui tient compte de l’échelle des valeurs et d’une économie assise  sur des richesses et non sur la rente». Même avis du côté du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest). Son porte-parole,  Meziane Meriane, dira : «On demande que cette crise soit supportée par tout le monde. On n’a pas participé à la dilapidation de l’économie et c’est à ceux qui l’ont fait de réduire leurs salaires et de montrer la justice sociale».

Pour des mesures spécifiques

Et ce, à travers des mesures spécifiques. M. Meriane citera la réduction de l’Impôt sur le revenu global (IRG) pour les salariés et l’augmentation des impôts pour les hauts salaires. «S’il y a maîtrise de l’évasion fiscale causée par le marché parallèle et les entreprises qui ne payent pas leurs impôts, on peut juguler la crise et venir à l’aide des bas salaires», poursuivra-t-il avant de rappeler :  «Dans tous les pays, la classe moyenne est la locomotive de l’économie.

Or, chez nous, cette classe a disparu.  Avant, il y avait les bas salaires, les salaires moyens et les hauts salaires. La dévaluation du dinar, conjuguée à l’augmentation des hauts cadres et des bas salaires a  laminé la classe moyenne. Ce qui fait qu’aujourd’hui on se retrouve avec une classe  de prolétaires et une classe de riches». Comparant le pouvoir d’achat des années 80’ et celui d’aujourd’hui, il précisera qu’avec 1 DA de la fin des années 70’, le consommateur pouvait acheter une baguette de pain, deux kilos de sucre et deux sachets de lait.

Ce qui est payé aujourd’hui à plus de 160 DA. D’où cette tendance à l’appauvrissement de la classe moyenne selon Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP). «On est en train d’appauvrir le travailleur, qu’il soit adossé à une formation ou non.  La dégradation de la valeur du dinar, l’inflation et les difficultés à réguler le marché ont contribué à la disparition de cette classe», résumera le représentant du SNPSP pour qui la situation risque de s’aggraver en 2016. «Nous allons payer les conséquences. Il est inadmissible de payer l’échec des politiques.

Ce n’est pas à travers cette tripartite qui a cautionné l’échec qu’on va faire face à la crise. Le gouvernement continue de tourner le dos aux  travailleurs et à parler à lui-même. Ce qui  ne règlera pas le problème», regrettera M. Meriane rejoint dans cet avis par Messaoud Amraoui, représentant de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef). Pour ce dernier, «la classe moyenne est quasi absente avec la baisse du pouvoir d’achat et l’effondrement de la monnaie nationale. Le salaire perçu ne suffit pas et ne fait pas vivre plus de 15 jours». Refusant de parler de crise et s’interrogeant sur l’issue des recettes pétrolières cumulées au cours de ces 15 dernières années, M. Amraoui  plaide pour un système de bonne gouvernance et pour la rationalisation des dépenses. «On ne parlera pas d’augmentation de salaires.

Cela ne servira à rien. Le plus important est de réguler les prix et de prendre des mesures dédiées à cette classe, notamment à travers l’instauration d’un indice de la cherté de la vie qui permettra de fixer une prime variable à accorder aux consommateurs», suggérera ce syndicaliste. Ce ne sont donc pas les propositions qui manquent. Mais du côté du gouvernement, l’on préfère continuer à parler du Pacte national économique et social pour la croissance et de ses avancées. Un point débattu lors de la dernière (18e tripartite) tenue la semaine dernière à Biskra, même si du côté des travailleurs on ne voit rien venir de concret.  *el watan/ lundi 19 octobre 2015

**Austérité et hausse des prix en 2016

Représentant les trois quarts de la population, la classe moyenne sera difficilement épargnée par l’austérité qui se profile.

Le projet de loi de finances 2016 adopté récemment en Conseil des ministres a déjà prévu des hausses de taxes, de tarifs et de droits de douanes sur un nombre de produits et de postes de consommation dont certains de base comme l’électricité et le carburant dans un contexte où les hausses de salaires sont annihilées par la chute vertigineuse du dinar.

Le salaire moyen en Algérie est d’un peu plus de 36 000 da par mois, mais près d’un quart des effectifs employés (les travailleurs dans l’administration) touchent moins de 35 000 da.
Les cadres qui ont les salaires les plus élevés, selon le niveau d’éducation, ne représentent que 17% des effectifs, alors que les agents d’exécution (59% des effectifs) ont une moyenne de salaire de 21 000 da.

Globalement, 8 salariés sur 10 touchent moins de 40 000 da par mois et un peu plus de la moitié d’entre eux touchent 25 000 da et moins. En s’attaquant à la consommation des produits énergétiques, le gouvernement semble vouloir faire d’une pierre plusieurs coups : s’adjuger des recettes fiscales supplémentaires, inciter à l’économie de l’énergie et à la consommation de carburants moins polluants. Ainsi, le projet de loi de finances 2016 a prévu une hausse de la TVA de 7% à 17% pour les consommations d’électricité au-delà de 125 kwh, soit la tranche sociale pour laquelle le KW est facturé à 1,77 DA.

Il faut savoir qu’avec une TVA à 7% appliquée séparément sur la consommation du gaz et de l’électricité, les taxes peuvent représenter jusqu’à 10% de la facture et sans doute plus après la hausse prévue à partir de janvier. De quoi plomber les budgets des ménages à faibles et moyens revenus.

Selon les données de l’Office national des statistiques (ONS) relatives aux dépenses de consommation, pour les 20% de la population possédant les salaires les plus bas les charges liées à l’électricité, au gaz et à l’eau représentent 1/3 des dépenses. Plus les salaires augmentent, moins ces charges pèsent lourd. Ainsi, ces charges ne représentent que 1/5 pour les 20% de la population avec les salaires les plus élevés. Pour les catégories intermédiaires, ces chargent pèse près du quart (22%).

Plus de charges pour les véhicules

Mais c’est sans doute les automobilistes qui payeront le prix fort sachant que les deux tiers du parc automobile sont constitués de véhicules de tourisme et que plus de 50% des ménages en possèdent un. Le projet de loi de finances 2016 prévoit une hausse des vignettes automobiles qui touchent aussi bien les véhicules utilitaires, de transport que les véhicules de tourisme.

Elles oscillent entre 3000 et 18 000 da pour les premiers, et entre 500 et 10 000 da pour les seconds en fonction de l’âge du véhicule. Plus le véhicules est neuf, plus la vignette est élevée. Il faut savoir que 20% des véhicules de tourisme mis en circulation à la fin de l’année 2013 avaient 3 ans d’âge.

Outre les vignettes, la hausse des prix du carburant fera également des victimes, précisément ceux qui roulent au gasoil dont la TVA pourrait passer de 7% à 17%. Selon les statistiques de l’ONS, un véhicule de tourisme sur 5 roule avec ce carburant. Rapporté au parc d’automobile global, c’est un véhicule sur 3 qui est dans cette situation.

Pour ceux qui ne possèdent pas de véhicule, les effets de la hausse des prix du gasoil se feront ressentir par ricochet pour ceux qui utilisent les transports en commun, sachant que 9 autocars/autobus sur 10 carburent au gasoil, et pour les consommateurs des produits agricoles dont les prix risquent de flamber considérant que 97% des tracteurs utilisés par les agriculteurs roulent au gasoil.

Pour le reste, il faut prévoir des hausses de droits de douane et de TVA pour les futurs acquéreurs et utilisateurs de matériels informatiques et de la 3G respectivement. Le doublement de la taxe sur le chiffre d’affaires qui pourrait toucher les opérateurs de la téléphonie mobile ne manquera sûrement pas d’être répercuté sur les usagers également. Beaucoup de ceintures à serrer en perspective.*Safia Berkouk/  el watan/ lundi 19 octobre 2015

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*Le système de subvention massif profite surtout aux nantis de la république

L’Algérie figure parmi les rares pays au monde à subventionner encore le prix y compris de la baguette de pain en plus de produits alimentaires et énergétiques. Ce n’est pas une si mauvaise chose en soi d’aider les couches les plus défavorisées a manger à leur faim.

Or, il se trouve que ce système de subvention massif de presque tous les produits profite surtout aux nantis de la république. Une inconséquence économique que vient de pointer le fonds monétaire international (FMI) dans son étude sur les subventions énergétiques et alimentaires dans les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA).

Des subvention que le FMI trouve «coûteuses» et «inefficaces», suggérant que les pays qui n’ont pas encore entrepris de réformes en la matière devraient commencer à s’y préparer en améliorant la transparence et la sensibilisation au coût des subventions et en mettant en place des dispositifs efficients de protection sociale.

Pour l’institution de Bretton Woods, des pays comme l’Algérie ne pourront pas continuer à supporter indéfiniment ce «fardeau de plus en plus difficile à supporter».

En chiffre, le FMI, estime les subventions énergétiques dans les pays MENA à quelque 237 milliards de dollars en 2011, soit l’équivalent de 48% des subventions mondiales et de 8,6% du PIB de la région !

Subvention à tort et à travers

Chez les pays exportateurs de pétrole, ces subventions se sont élevées à 204 milliards de dollars selon le FMI. 22 milliards de dollars, soit 0,7% du PIB, ont été alloués par ces pays pour soutenir l’importation de produits alimentaires en 2011.

Dans son étude consacrée à «La réforme des subventions en région MENA, le Fonds recommande aux pays de la région, qui n’ont pas encore entamé ces réformes, à l’image de l’Algérie, de s’y atteler le plus tôt possible.

Motif ? Le FMI pense que ces pays doivent «préparer leurs opinions publiques sur les coûts engendrés qui constitueront un fardeau de plus en plus difficile à supporter à l’avenir».

Un système qui profite aux riches

Il en veut pour preuve que ces pays de la région MENA comptent exclusivement sur la rente pétrolière pour financer ces subventions. Le FMI cite expressément des pays comme l’Algérie, le Bahreïn et le sultanat de Oman, qui sont, lit-on «dans une nécessité urgente» de lancer des réformes de leurs systèmes de subventions, ajoute encore le FMI.

«Dans ces pays, la réforme des subventions pourrait financer des dépenses plus ciblées et mieux protéger les pauvres et pourrait également soutenir les dépenses de production pour les générations futures une fois que les réserves de pétrole sont épuisées», lit-on dans le document.

Pour le cas de l’Algérie, le FMI estime que les vulnérabilités «budgétaires», liées à l’évolution du secteur des hydrocarbures, «se dégradent». «Malgré une consolidation budgétaire en cours, les finances publiques ne sont pas sur une trajectoire soutenable. La politique budgétaire est de facto pro-cyclique (qui baisse pendant les récessions et augmente pendant les expansions, ndlr), et le déficit primaire hors hydrocarbures est bien dessus de son niveau durable à long terme et devrait se traduire en épargne publique négative nette à long terme, en raison de l’absence de réformes pour contenir les dépenses courantes et l’augmentation des recettes», note le document.

En revanche, le FMI affiche une certaine satisfaction à l’égard des pays comme l’Égypte, la Jordanie, la Mauritanie, le Maroc, le Soudan, la Tunisie et le Yémen qui ont «ont accompli le plus de progrès dans la réforme des subventions».*Par Rafik Benasseur | 12/07/2014 | algerie1.com

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*L’Algérie va-t-elle tirer profit de la crise en Occident ?

Les analystes sont formels. La crise en occident est une opportunité pour attirer les investisseurs en Afrique.

L’Algérie sera-telle capable de tirer profit de la crise dans les pays occidentaux? La baisse de la note souveraine des Etats-Unis qui vient de perdre la note triple A et la récession dans de nombreux pays d’Europe du Sud donne des idées aux responsables du secteur des finances en Afrique.
Au moment où l’économie mondiale est secouée par la crise de la dette en Europe et aux Etats-Unis, avec un Japon qui peine à se remettre des conséquences du séisme, les investisseurs devraient se tourner vers l’Afrique, prévoit le président de la Banque africaine de développement, Daniel Kaberuka.
Cette affirmation est tout aussi valable pour l’Algérie si les décideurs analysent correctement les retombées de ces crises et entament des démarches pour en tirer profit au lieu d’en subir les conséquences comme c’est le cas pour les retombées affectant le marché du pétrole.
La donne internationale est de plus en plus favorable pour attirer les investissements étrangers qui manquent cruellement en Algérie. Le pays a été classé parmi les dix premiers pays africains d’accueil en matière d’investissements directs étrangers sur l’année 2010, mais il a marqué un recul en termes de montant de ces investissements.
Selon le rapport 2011 sur les IDE publié par la Cnuced, les investissements étrangers engagés en Algérie se sont établis autour de 2,29 milliards de dollars en 2010 contre 2,76 milliards de dollars en 2009. Sur la base du volume des investissements, l’Algérie est classée, à l’échelle africaine, au 8e rang devancée par l’Angola, l’Egypte, le Nigeria, la Libye, la RDCongo, le Congo et le Ghana. En 2009, l’Algérie était classée 5e à l’échelle africaine devancée par l’Angola, le Nigeria, l’Egypte et l’Afrique du Sud. Mais la détérioration de la conjoncture internationale est conjuguée avec le durcissement des dispositifs d’investissement en Algérie depuis 2009 pour le secteur hors hydrocarbures.
L’exemple le plus frappant est l’instauration de la règle 49/51 pour ce qui est de la répartition du capital des sociétés avec une prépondérance pour l’investisseur local.
Au niveau des tenants de la décision politique, le discours se résume au fait que le pays n’a pas besoin d’argent frais puisque les investissements locaux sont de 286 milliards de dollars sur 5 ans. Le besoin se fait ressentir plutôt dans la quête de management. Il est donc fort à parier qu’aucun mécanisme nouveau ne viendra donner un coup de fouet aux investissements étrangers. Il y a peu de chances pour que les conseils de Daniel Kaberuka soient suivis.
Selon son estimation, il n’y a pas tellement d’opportunités d’investir ailleurs et c’est en Afrique que se situent les opportunités. Il appuie son argumentation en se référant aux pays d’Afrique subsaharienne qui devraient voir leur économie croître de 5,6% cette année et 6,5% l’an prochain, et certains connaîtront même des taux de croissance de 7%, ce qui est considéré comme un seuil permettant une réduction durable de la pauvreté, insiste-t-il.
La croissance est au rendez-vous dans les marchés émergents, souligne-t-il. Mais «imaginez qu’il n’y ait ni la Chine, ni l’Inde ou le Brésil au moment où l’Europe et les Etats-Unis sont en difficulté. Il y aurait une énorme récession, car la Chine, l’Inde et le Brésil prennent le relais». Pour lui, «si l’on pouvait aujourd’hui y ajouter l’Afrique, cela pourrait dynamiser l’économie mondiale».
Daniel Kaberuka insiste sur le fait que l’Afrique a d’autres atouts que le pétrole et les minerais, dans lesquels des investisseurs étrangers sont déjà présents de longue date. 40% des Africains vivent en zones urbaines.
Cela signifie qu’ils ont besoin de logements, d’infrastructures. Ils utilisent du dentifrice, des réfrigérateurs, des appareils ménagers, explique-t-il.
Pour le cas de l’Algérie qui voit sa facture d’importation faire des bonds insensés, le choix de fabriquer toutes sortes de marchandises sur son sol ne manquera pas de créer de l’activité.
Les auditions organisées par le président Bouteflika font ressortir le fait que les efforts pour améliorer la stabilité et la sécurité passent par la production des richesses bénéficiant aux populations. Mais la croissance est-elle suffisante ou faut-il mieux la partager? Daniel Kaberuka cite les exemples de Tunisie et d’Egypte.
«Nous avons appris, avec les soulèvements en Tunisie et en Egypte, qu’il fallait rechercher une croissance économique partagée entre tous, pas seulement des résultats économiques qui font les gros titres», dit-il.
«La Tunisie a connu une croissance de 5,5% pendant presque 7 ans, et beaucoup d’organisations internationales étaient dithyrambiques pour saluer sa réussite. Mais elles ne regardaient pas les inégalités croissantes et le fait que le modèle autoritaire niait les droits de la population», affirme-t-il. «Nous ne pouvons plus ignorer ces questions.
Aujourd’hui, nous devons nous assurer que ces économies croissent et que les fruits de la croissance parviennent au peuple», dit-il, «car si ce n’est pas le cas, ce ne sera pas durable», a-t-il conclu. (L’Expression-07.08.2011.)

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97 réponses à “Les fruits de la croissance parviennent-ils au peuple”

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  5. 22 11 2022
    zmozero teriloren (15:26:48) :

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  6. 29 06 2022
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  7. 21 06 2022
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  17. 29 03 2021
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