Quand l’Algérie allaite ses voisins.2

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**Les hallaba (trafiquants de carburant), un immense réseau de contrebandiers qui alimentent le Maroc ou la Tunisie, à travers des  frontières passoires.

          «Mais où est l’Etat ?»

 phénomène de rupture de stock provoquée par les contrebandiers

 conséquences néfastes sur plusieurs activités socio-économiques

Les citoyens en colère: «Notre crime est d’habiter une ville frontalière et pour cela, nous devons subir le diktat des trafiquants et l’excès de zèle des autorités. Qui ne connaît pas les trafiquants ici ?  »

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Un arrêté du wali de Tlemcen consistant à plafonner les ventes de carburant pour les véhicules utilitaires à 500 DA et 2.000 DA aux camions (10 000 DA précédemment) et à alimenter les stations-service (Naftal et privés) une fois tous les trois jours, particulièrement celles implantées sur la bande frontalière, provoque la colère des citoyens.

Depuis la semaine dernière, soit depuis l’entrée en vigueur de cette instruction, des échauffourées quotidiennes opposent les automobilistes entre eux et aux préposés aux stations-service pour une goutte d’essence ou de gasoil. Et chacun rejette la responsabilité sur l’autre.
Avant-hier, les habitants de Sidi Boudjenane (daïra de Bab El Assa) ont brûlé des pneumatiques et coupé la route menant aux plages de Marsat Ben M’hidi pour protester contre ce qu’ils appellent l’arrêté scélérat. «C’est quand même bizarre qu’on décide de lutter contre les trafiquants de carburant en sanctionnant les citoyens honnêtes. Si l’on veut éradiquer ou du moins réduire ce fléau, il faudrait surveiller les frontières passoires.» Même revendication des citoyens de Maghnia : «Notre crime est d’habiter une ville frontalière et pour cela, nous devons subir le diktat des trafiquants et l’excès de zèle des autorités. Qui ne connaît pas les trafiquants ici ? Si ces suceurs de notre économie agissent sans impunité, c’est qu’ils ont l’aval de complices hauts placés. Tout le monde paie ici pour traficoter et c’est un secret de Polichinelle.»

Quand l’Algérie allaite ses voisins.2

Les hallaba (trafiquants de carburant) proviennent des 48 wilayas du pays. «C’est un immense réseau qu’ont constitué des contrebandiers en investissant dans des semi-remorques spécialisés dans ce trafic. Ce sont de véritables machines de mort qui sillonnent l’autoroute de jour comme de nuit et que personne n’arrête. Ce ne sont quand même pas des fantômes !», s’insurgent des associations qui disent avoir écrit à la Ligue des droits de l’homme pour dénoncer les abus de l’administration. «Nous aurons recours à d’autres solutions pour exiger le respect des êtres humains que nous sommes et dénoncer les complicités qui font que ce trafic perdure sans impunité…», ajoutent-ils, en colère. A Tlemcen-Ville, les habitants interpellent le wali sur cette invasion impunie des trafiquants : «Avant qu’il ne soit trop tard, le wali devrait réagir rapidement, parce que nous ne nous laisserons pas faire.

Nous sommes dans un pays indépendant avec des lois et pas dans une jungle.» Il y a dix jours, des habitants de Hammam Boughrara (12 km de Maghnia) ont déclaré la guerre aux camions immatriculés en dehors de la wilaya de Tlemcen, en les empêchant de passer par leur commune : «Ce sont des mafieux qui sont venus de partout. Ils ont acquis des camions de gros tonnage et loué des maisons ici pour faire ce trafic. On n’en veut pas chez nous. Ils salissent notre réputation et représentent un réel danger pour nous tous.» Et de s’interroger : «Mais où est l’Etat ?» De l’autre côté de la barrière, selon un responsable du gouvernorat d’Oujda, pas moins de 10 000 personnes vivent illicitement du carburant algérien. Pour rappel, en une année, les différents services de sécurité algériens ont procédé à la saisie de 10 millions de litres d’essence et de mazout. La quantité qui passe entre les mailles du filet est estimée à dix fois plus. Si les pouvoirs publics ne trouvent pas en urgence une solution concrète à ce fléau, l’été risque d’être chaud sur cette bande frontalière ouest…*Chahredine Berriah – El Watan-23 06 2013.

**Carburant : ça fuit de partout

Chaînes interminables et automobilistes excédés. C’est la situation à laquelle sont confrontés chaque jour les citoyens de plusieurs villes du pays au moment de s’approvisionner en carburant. Les «décisions» prises par le gouvernement n’ont pas pu venir à bout de la tension sur le carburant déclenchée depuis des jours. El Watan Week-end fait le point.

Aïn Témouchent. Les hallaba font une razzia

Si depuis des décennies les hallaba (contrebandiers dans le carburant) se contentent d’assécher les stations de la seule wilaya de Tlemcen, ils roulent également au GPL pour n’avoir rien à consommer de leur cargaison chargée dans les réservoirs doubles de leurs véhicules. Par ailleurs, leurs gros camions, des semi-remorques, ont été renforcés par le parc de certains entrepreneurs de travaux public pour razzier toutes les quantités de gas-oil possibles. Un interlocuteur au fait des dessous du trafic explique : «Savez-vous que les hallaba ont tellement appâté les pompistes que ce sont ces derniers qui les alertent dès l’annonce d’une livraison de carburant» Pour ce qui est des échos qui ont mis la rareté du carburant sur la défaillance de Naphtal dans la distribution, l’on sait que «pour compenser son manquement, les cinq distributeurs privés de l’ouest du pays ont vu leur quota d’enlèvement doubler depuis mai dernier auprès de Sonatrach». Cependant, malgré tout, les livraisons de carburant qui s’écoulaient à la pompe en huit heures partent maintenant en moins de deux heures. La raison ? «C’est la très forte demande au-delà de la frontière et l’augmentation du prix d’achat du litre, soit 100 DA et 120  DA respectivement pour le gasoil et le super à Oujda !  », ajoute le même interlocuteur.          

16 Marocains et 2 Algériens arrêtés par les GGF

Dix-huit contrebandiers, dont 16 de nationalité marocaine et 2 Algériens, ont été arrêtés, depuis le début du mois de Ramadhan, par les éléments des garde-frontières de la Gendarmerie nationale (GGF) aux frontières du pays, avons-nous appris du commandement national. Outre cet important nombre de trafiquants en majorité des hallaba, les mêmes services ont réussi à récupérer 19 074 l de carburant. Les GGF ont pu mettre la main sur 120 kg de roses de sable très prisées par les touristes. Les moyens de locomotion qui ont servi pour acheminer les différentes marchandises par les contrebandiers ont fait l’objet de la même mesure. Selon un décompte officiel du commandement de la Gendarmerie nationale, pas moins de six véhicules et une motocyclette ont été saisis depuis une semaine.        

Tlemcen. On s’approvisionne dans des maisons

L’arrêté signé par le wali consistant à rationner le quota pour les stations-service (500 DA pour les véhicules utilitaires et 2000 DA pour les véhicules de transport public et engins) dans le but de lutter contre le trafic d’essence et du gasoil n’a pas eu l’effet escompté. En ce sens que les hallaba, qui ont plus d’un tour dans leurs réservoirs, continuent de sévir et c’est l’automobiliste honnête qui en paie les conséquences. Un phénomène nouveau s’est incrusté à Tlemcen : on s’approvisionne en carburant dans des maisons ! Les Tlemcéniens ont pris le pli, malgré eux, de s’approvisionner en carburant dans des maisons situées dans des quartiers populaires. «Nous courons un grand risque ; ces maisons-bombes représentent un réel danger pour la population», dénoncent des citoyens. L’essence est cédée en deuxième main à 100 DA le litre. Ce plafonnement des quantités n’épargne personne, même pas les transporteurs publics (taxis et bus), d’où une réelle perturbation dans les habitudes de la population. Pour justifier sa mesure répressive, le wali de Tlemcen a indiqué que «l’Algérie avait perdu 265 millions de litres de carburant en 2012, soit l’équivalent de 4 milliards de dinars…». Dans le même ordre d’idées, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a souligné, lors de sa dernière visite à Aïn Defla, que «la wilaya de Tlemcen consomme plus de carburant que celle d’Alger». Un membre du commandement de la Gendarmerie royale reconnaît que «tout est question de profits. Autrefois limitée à certains produits, la contrebande s’est élargie au trafic du gasoil, qui rapporte plus». 100 dinars algériens sont échangés contre… seulement 7 dirhams marocains. Tout est là, aussi !       

El Tarf. Des conduites en PVC pour acheminer le carburant en Tunisie

C’est toujours la bousculade dans les stations-service à El Tarf. Du moins, pour celles qui viennent juste de recevoir leur livraison quotidienne. Les autres sont fermées, elles ont épuisé en quelques heures leur quota du jour. Moins de 18 000 l chacune, tiennent à préciser les pompistes, pour souligner qu’il y a aussi une baisse des livraisons. Sur les routes vers la bande frontalière et les postes frontaliers, les quelque 600 Toyota Hilux algériennes et autant de veilles voitures tunisiennes vont et viennent dans un ballet incessant acheminant vers la Tunisie voisine la moitié de la dotation en carburant de toute la wilaya d’El Tarf, soit près de 350 000 litres par jour. Les Algériens l’expédient en jerricans par dos d’ânes ou par de longues conduites en PVC qui traversent la frontière. Les Tunisiens passent et repassent par les postes frontaliers avec les réservoirs vides à l’aller et pleins au retour. Pour tenter d’endiguer ce fléau, le wali d’El Tarf a demandé aux gérants des 24 stations-service de la wilaya de tenir un registre pour consigner des renseignements sur tous les véhicules qui viennent s’approvisionner en carburant. Ce qu’ont refusé de faire les pompistes pour des raisons de sécurité, mais surtout parce qu’ils ne se sentent pas en droit de le faire en leur qualité de commerçants.    

Souk Ahras. Le poids d’une mafia grandissante

Des perturbations dans la distribution du produit en provenance du port de Skikda est une autre cause invoquée par les propriétaires des stations-service. Le temps que prennent les camions-citernes pour l’acheminement du produit et les quantités insuffisantes affectées à cette wilaya sont aussi susceptibles de provoquer une crise de plusieurs jours. Ali Hemaïdia, le représentant local de l’Union nationale des investisseurs, propriétaires et exploitants des relais et stations-service (Uniprest), affirme : «Le problème majeur dans ces pénuries est la contrebande. Nous sommes quotidiennement menacés par des dizaines de personnes qui débarquent à bord d’engins, de camions et de voitures pour remplir leurs réservoirs à plusieurs reprises (…). Nos confrères ne peuvent dire mot devant ces hordes de trafiquants qui sont capables du pire. Nous attendons la promulgation des nouvelles lois relatives à la contrebande, c’est notre seul espoir.» Benhassine, le chef d’inspection-divisionnaire de la douane à Souk Ahras, estime que la situation va vers la maîtrise et explique par les chiffres les résultats des efforts de son département ainsi que ceux consentis par les autres corps de sécurité. Il est indiqué dans le bilan officiel que les saisies en gasoil et essence sont passées respectivement de 16 850 l en 2011 à 10 680 l en 2012 pour ne point dépasser les 500 en 2013. Une baisse qu’il impute au renforcement du dispositif de sécurité au niveau des zones frontalières, et aux restrictions légales imposées aux personnes suspectes. «Il suffisait auparavant de présenter une attestation administrative délivrée par l’APC pour pouvoir bénéficier de la reconnaissance du statut de fellah et transporter en toute quiétude des quantités importantes de combustibles jusqu’aux confins des villages frontaliers (…). Nous avons mis en application de nouvelles dispositions légales à même de rendre difficile la tâche des faux fellahs dont la demande de la carte de fellah et d’une liste des cotisants inscrits au niveau de la Chambre d’agriculture. Résultat : au lieu de 15 000 personnes déclarées fellah en 2011, nous en avons 400 en 2013», a expliqué le même responsable.

Tébessa. Complicité de certains propriétaires de stations-service

Cette semaine, presque toutes les stations-service du chef-lieu et des communes avoisinantes étaient fermées pour des raisons ignorées. Selon le directeur par intérim, le déraillement d’un train au niveau de la région de Meskiana (wilaya d’Oum El Bouaghi) en est la cause. Ce dernier a refusé de nous donner des explications concernant la pénurie qui s’est installée. A Tébessa, la tension sur les carburants persiste depuis plus de 4 ans déjà et aucune solution définitive n’est à l’horizon jusque-là sauf «plafonner la vente d’essence à 600 DA et du mazout à 300 DA». La disette est attribuée essentiellement à la contrebande vers la Tunisie avec la complicité directe de certains propriétaires de station-service et de leurs pompistes. La wilaya de Tébessa compte aujourd’hui 54 pompes à essence, dont 10 étatiques et, en l’absence d’un contrôle rigoureux des services concernés, plus de la moitié des stations privées préfèrent vendre leurs carburants à des prix alléchants aux contrebandiers qu’à son prix normal au simple automobiliste.    

Tamanrasset. Ruée sur les pompes de la ville

S’exprimant sur les raisons de cette crise, un responsable d’une station-service impute le problème aux récurrentes perturbations dans la chaîne de distribution et d’approvisionnement de Naftal. «Néanmoins, on n’est pas en situation de pénurie, puisque le problème se pose uniquement pour le diesel», explique-t-il. Notons qu’en dépit de l’instruction relative à l’interdiction de servir le carburant dans des jerricans, des fûts, des citernes et des réservoirs surdimensionnés (instruction de la DG de Naftal n°122 du 04/02/2013) sauf sur autorisation des services de sécurité, la crise n’a toujours pas connu son dénouement pendant que des quantités importantes de carburant sont acheminées hors de nos frontières. Compte tenu des statistiques réalisées par les services de sécurité de cette wilaya aux cinquante nationalités durant le premier semestre 2013, près de 100 000 l de carburant destinés à la contrebande ont été récupérés. A signaler que depuis la fermeture des frontières avec le Niger et le Mali, le trafic de carburant est devenu le bon filon des contrebandiers, et ce, sachant qu’ils gagnent jusqu’à 40 000 DA de bénéfice net pour chaque fût de 200 litres vendu à raison de 300D A/litre, a-t-on appris de sources sécuritaires.          

Il a dit :

Près de 25% de la production nationale de carburants est gaspillée et exportée illégalement vers les pays voisins. Le gouvernement a tenu récemment une réunion interministérielle pour examiner la pénurie de carburants dans les wilayas frontalières. Des mesures, dont des dispositions sécuritaires, ont été arrêtées pour contrecarrer les contrebandiers.

Ce phénomène est désormais un problème tant sécuritaire qu’économique. Il a été décidé la saisie de tous les moyens de contrebande du carburant, des biens des contrebandiers ainsi que d’autres mesures au niveau des stations Naftal.

Dahou Ould Kablia. Ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. 14 juillet 2013.
  C. Berriah (Tlemcen), A. Djafri (Souk Ahrass), M. Kali (Aïn Témouchent), Slim Sadki (Taref), M.-F. G. (Annaba), S. Lakehal (Tébessa), Ravah Ighil (Tamanrasset) -El Watan-vendredi 19.07.2013.

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* Un manque à gagner de deux milliards de dollars pour le Trésor public, c’est énorme !

*Le trafic transfrontalier de carburants a pris de l’ampleur.

660 000 VÉHICULES TUNISIENS ET MAROCAINS ROULENT À L’ESSENCE ET AU GASOIL ALGÉRIENS

Trafic des carburants : saignée aux frontières

d-trafic-des-carburants-saignee-aux-frontieres-e17e1Les trafiquants ne sont jamais à court d’idées pour convoyer les carburants

**Selon les conclusions d’une nouvelle étude d’Atlantic Council sur la contrebande du pétrole, citée par le journal britannique The Guardian, près de 660 000 véhicules marocains et tunisiens consomment du carburant algérien, soit près de 13% de l’ensemble du parc roulant dans ces deux pays.

L’étude confirme en fait le chiffre déjà avancé en 2013 et qui faisait état de 600 000 véhicules roulant à l’essence et au gasoil algériens de contrebande.
Le trafic de carburant a pris une telle ampleur que le pays s’en préoccupe. En termes chiffrés, il représente un manque à gagner de deux milliards de dollars pour le Trésor public, c’est énorme. Et cela risque de se creuser encore de manière substantielle, parce qu’il y a manque d’autorité face au phénomène. L’État n’aura pas tout essayé pour le résorber.
Pourtant, le mode opératoire des trafiquants n’a rien de sophistiqué. Les trabendistes achètent à volonté (ou presque) du carburant à bas prix dans les stations-service de Tlemcen, de Relizane, de Chlef, de Tébessa… , et ils le revendent dans les pays voisins avec des marges bénéficiaires brutes considérablement plus élevées que celles pratiquées en Algérie où un litre de gasoil, par exemple, vaut, après les dernières hausses décidées dans le cadre de la loi de finances 2017,  20,63 DA, contre un euro environ au Maroc et 0,7 euro en Tunisie. Aux dires de beaucoup, le relèvement des prix effectif depuis janvier dernier est minime, car ils restent, toutefois, les deuxièmes plus bas tarifs des 13 pays membres de l’Opep. Le pays en est certainement conscient. Mais il est peu réactif, n’arrivant pas à mettre de l’ordre dans les structures des prix et à lutter efficacement contre le trafic de carburant. Il continue à dépenser sans compter comme au temps de l’opulence. La preuve, il importe annuellement pour un peu moins de 5 milliards de dollars de carburant aux cours en vigueur sur les marchés internationaux pour le revendre 10 fois moins cher sur le marché local. Il achète en réalité de grosses quantités de carburant au prix fort dont une partie s’évapore aux frontières au prix que l’on sait, profitant ainsi aux pays voisins.
Selon certaines statistiques, 60% du commerce illicite de carburant alimentent le Maroc, 30% la Tunisie et les 10% restants les pays des frontières sud de l’Algérie, notamment le Mali. Outre le carburant, les trafiquants tissent leurs mailles et accaparent d’autres produits, notamment agroalimentaires, dans un pays qui est un gros importateur. Les produits alimentaires sont importés à des prix qui fluctuent sur les grands marchés internationaux. Et ils sont cédés, pour certains d’entre eux, à des prix concurrentiels sur le marché local. Une partie de ces produits, à commencer par ceux issus de la transformation des céréales et de la poudre de lait, continue d’alimenter les réseaux de la contrebande faisant perdre au pays des milliards de dinars. *Youssef Salami – dimanche 02 avril 2017

 

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*Des Tunisiens mécontents ferment 2 postes frontaliers

«L’habitude est une seconde nature» dit l’adage. A force de faire les choses, il est normal que celles-ci finissent par faire partie de notre comportement et même par intégrer notre culture.

Il est de notoriété générale que la faiblesse de l’Etat, chez nous, est chose réelle, qu’elle date d’assez longtemps et que, face à cette faiblesse, certains citoyens ont trouvé les moyens adéquats pour exprimer leurs revendications et obliger différents gouvernements à céder à leurs doléances. Cela avait commencé, on ne sait plus quand. On sait seulement que cela fait longtemps. Très longtemps. Lorsque des citoyens avaient décidé de passer à l’acte pour mettre la pression sur les autorités locales et nationales. Ceux qui voulaient des logements et considéraient qu’ils avaient le droit d’en obtenir, s’étaient mis, à cette période, à brûler les pneus et à fermer la route à la circulation. L’Etat, pris de panique, manifestait alors une diligence incroyable à réagir et à satisfaire les revendications de ces individus ou ces groupes.

Satisfaction sur commande
Une dechra n’a pas d’eau? On brûle les pneus en pleine route nationale et voilà que les responsables locaux arrivent, discutent, approuvent, se tapent le front comme pour se punir d’avoir oublié ce pan de la population et la conduite arrive illico-presto pour alimenter ladite dechra en eau potable. Un douar n’a pas d’électricité? On ferme la route à la circulation, on pollue le ciel avec la fumée de quelques pneus usés et voilà les autorités qui pointent du nez, les promesses les premières. Quelques jours après, l’électricité arrive effectivement sous les applaudissements de la presse et, surtout, de la Télévision nationale. Il y a eu beaucoup d’accidents dans le quartier? Les habitants se fâchent, ferment la route à la circulation et exigent de parler aux responsables locaux. Ces derniers arrivent presque en courant. Ils leur demandent des dos-d’âne (oui, oui ça se demande aussi!) devant leurs portes. Le soleil n’a pas disparu que des dos-d’âne bien noirs et bien hauts (pour faire plaisir aux citoyens revendicateurs) sont déjà en place.
Les revendications évoluent et les manières de faire pression sur l’Etat aussi. C’est ainsi que, dernièrement, certains citoyens ont dû fermer un… barrage, le barrage de Tichi Haf ce qui a, il faut le souligner, étonné plus d’un. Il ne fait pas de doute qu’un jour, d’autres éteindront l’électricité et que celui qui pourra fermer le robinet de l’oxygène dans l’air, c’est sûr qu’il gagnera le gros lot parce que, dans cette épreuve de force, dans ce jeu, totalement absurde et insensé, l’habitude est devenue une culture. Des deux côtés de la barrière. D’un côté, et c’est tout à fait normal, les groupes, tout comme les individus, ont tendance à répéter les actions qui leur apportent satisfaction.
De l’autre côté, un Etat qui, à force d’opter pour la réaction, a vite oublié qu’il y a mieux, qu’il y a l’action et que le rôle premier des gouvernements dans ce monde c’est d’agir pour réaliser les objectifs qu’on annonce si fièrement pourtant aux gens. Chez nous, les gouvernement préfèrent agir en pompiers. Après le feu!
Cette culture qui n’est pas nôtre a fait malheureusement tout le chemin à cause d’une seule chose: la faiblesse de l’Etat. Une faiblesse qui fait qu’il n’y ait jamais eu une quelconque sanction à l’encontre de ces brûleurs de pneus, coupeurs de routes, coupeurs d’eau et le reste viendra!

Faiblesse de l’Etat
Peut-on se targuer, en effet, d’avoir un Etat fort lorsque quiconque peut dicter sa loi à… l’Etat lui-même? On a vu comment les commerçants avaient boudé les orientations du ministère du Commerce pour les journées de l’Aïd et on les y reprendra certainement. On a vu comment les commerçants à la sauvette ont fini par reprendre les trottoirs alors que l’Etat a dû renoncer à ses lois. Même les «parkingueurs», ces enfants munis de bâtons qui vous obligent à payer un stationnement sur la voie publique, ont fini par imposer leur existence à l’Etat alors qu’ils sont l’attestation vivante de la forme la plus répugnante de la déliquescence de l’Etat.
La paix sociale est trop coûteuse à notre avis car pour obtenir cette paix-là, il a fallu rester figé et ne rien faire. Ne punir personne, ne réprimander personne, faire ce que les gens demandent, comme ils le demandent et quand ils le demandent. Ceci permet de gagner du temps dans la vision de ceux qui conseillent là-haut. Malheureusement, ceci a aussi donné des idées et des ailes à d’autres et les jours gagnés par le pouvoir reviennent trop cher au peuple. Le chaos est en train de s’installer chez nous. Quiconque fait ce qui lui plaît et sans crainte car l’Etat ne sanctionne pas. L’impunité est érigée en valeur suprême de ce pouvoir.
Les lois de la nature nous ont appris que les techniques efficaces ont la particularité de se propager plus rapidement que la lumière. On vient de le vérifier, encore une fois, ce jeudi à la frontière algéro-tunisienne lorsque, pour rouspéter contre une décision de l’Etat algérien, des habitants de Tabarka avaient décidé de faire usage des mêmes techniques. C’est pour mettre un terme au trafic de carburant à la frontière est du pays que le gouvernement a pris la décision de soumettre les véhicules tunisiens concernés (des fourgons essentiellement) à une autorisation officielle leur permettant d’entrer sur le territoire algérien et y faire le plein de carburant. Fortement touchés par cette décision qui demeure, rappelons-le, la décision d’un pays souverain, sur son propre territoire, les concernés ont exprimé leur refus de la manière la plus inattendue qui soit. «Des centaines d’habitants de la région de Tabarka et des bourgades périphériques, mécontents de cette mesure, ont décidé de barricader la route menant vers la Tunisie avec des pneus enflammés, des troncs d’arbres coupés et des pierres.» (Nouvelle République du 11/09/2014) pensant certainement qu’ils allaient obliger les Algériens à revenir sur leur décision. Ou il faut les laisser créer des pénuries incroyables de carburant dans tout l’est du pays, ou bien alors on est indésirables chez eux.
Le monde marche sur la tête. N’est-ce pas qu’on aurait dû, nous aussi, à l’annonce de la taxe de séjour appliquée aux touristes exiger qu’elle soit annulée pour les Algériens ou bien fermer la route et, dans ce jeu de coupe-tout, nous sommes champions! Mais est-ce une manière d’agir? La faute est à l’Etat tunisien cette fois et c’est à cause de sa faiblesse qu’une telle chose a pu avoir lieu. On ne se souvient pas du temps de Benali avoir assisté à une bêtise pareille. Dans nos pays respectifs, sous-développés à outrance, était-il nécessaire que nous nous enfoncions encore plus avec de tels comportements venus d’un autre âge et d’autres lieux? Est-ce la conséquence visible de tant de lustres de gouvernance anormale? Est-ce le fruit de la destruction des écoles? Est-ce le développement naturel de comportements anormaux dans des situations anormales? Ou bien est-ce que nos frères tunisiens, chauffeurs de fourgon en colère, ont compris que notre gouvernement ne répond favorablement qu’avec la route barrée et les pneus brûlés?
Sociologues à vos méninges. Nous ne vivons tout de même pas dans une jungle. *L’Expression-Par Aissa HIRECHE - Samedi 13 Septembre 2014

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**La taxe touristique tunisienne d’une valeur de  30 DT (2100 DA environ) sème  la pagaille aux postes frontaliers avec l’Algérie

Très contestée, cette taxe est appliquée depuis jeudi, ont rapporté, ce vendredi, nos confrères d’El Watan Week-end et El Khabar. Les  correspondants des deux journaux dans la wilaya de El Tarf, frontalière de la Tunisie et point de passage des touristes algériens, ont recueilli des témoignages d’algériens de retour de Tunisie et qui leur ont confirmé l’application de la taxe.

Ainsi donc les autorités tunisiennes sont passées à l’acte et imposent depuis ce week-end la taxe controversée d’une valeur de  30 DT (2100 DA environ) à tout touriste étranger de retour de ce pays. Pour l’heure, la mesure concerne uniquement les conducteurs de véhicules sans leurs accompagnateurs, en attendant qu’elle soit généralisée à tout touriste se rendant en Tunisie dès le 1eroctobre. Les passagers algériens qui se sont rendus dès ce jeudi aux postes frontaliers d’El Aïoun et d’Om Teboul ont eu la désagréable surprise d’être informé de l’application de cette mesure. Des témoignages téléphoniques reçus par le correspondant d’El Khabar à El Tarf  lui ont confirmé l’entrée en vigueur de la nouvelle mesure.

A  ce stade de l’application, la taxe s’impose spécifiquement aux conducteurs sans leurs accompagnateurs. C’est tout naturellement que les camionneurs sont les premiers à faire les frais de la mesure adoptée par les députés de l’Assemblée nationale constituante (ANC) à l’été. Beaucoup de ces chauffeurs s’en sont offusqués. Notre confrère d’El Watan rapporte ainsi que des camionneurs algériens ont, en signe de mécontentement, barré le passage à tout véhicule tunisien entrant en Algérie, spécialement ceux qui font d’incessantes allées et venues pour prendre du carburant. Ils en appellent à appliquer le principe de la réciprocité en imposant une taxe aux tunisiens se rendant en Algérie.

Ces chauffeurs mécontents exhortent les autorités algériennes à suivre l’exemple libyen qui, disent-ils, ont depuis une semaine appliqué à tout citoyen tunisien 60 LYD, l’équivalent de 70 DT soit plus du double de la taxe tunisienne.Nos confrères du Soir d’Algérie décrivent dans l’édition de ce samedi une ambiance de « pagaille » et d’« anarchie », dans la journée de jeudi, au niveau de deux Postes frontaliers d’El Ayoun et Oum T’boul où des centaines d’algériens voulant se rendre en Tunisie ont procédé, dans la matinée de cette journée à la fermeture des deux postes frontaliers  pour dénoncer l’application de la taxe de 30 dinars.  

Les autorités tunisiennes semblent entretenir beaucoup de confusion autour de l’application de cette taxe. Des médias tunisiens ont rapporté récemment que la taxe de sortie du territoire pour les non-résidents, ne sera pas appliquée aux algériens. Officiellement, cette information n’a pas été ni confirmée ni infirmée. *vendredi 12 septembre 2014/.maghrebemergent.com

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Le trafic de carburant aux frontières a pris des proportions alarmantes  

25% de la production nationale de carburant est gaspillée et exportée illégalement vers les frontières.

 1,5 milliard de litres de carburant sont annuellement détournés par les frontières est et ouest du pays, selon le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi. Les mesures prises pour endiguer le trafic, notamment des restrictions sur l’approvisionnement des wilayas frontalières, provoquent des tensions.

Après le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, c’était au tour, hier, du ministre de l’Energie et des Mines d’intervenir publiquement sur le trafic de carburant aux frontières. Lors de sa visite dans la wilaya d’El Oued, le ministre de l’Energie a indiqué que la contrebande du carburant avait pris des proportions alarmantes, en précisant que plus de 1,5 milliard de litres sont détournés annuellement d’une façon illégale vers l’étranger. «La contrebande du carburant est une gangrène pour l’économie nationale. Ça suffit !», a déclaré devant des journalistes Youcef Yousfi en marge d’une visite de travail à la wilaya d’El Oued.

Nous avons 1,5 milliard de litres qui sortent du pays d’une manière illégale», a précisé le ministre, en relevant qu’avec cette quantité, 600 000 véhicules tournent au-delà des frontières du pays. Selon le ministre, le gouvernement a pris des mesures fermes en collaboration avec les autorités locales des wilayas concernées par ce fléau. «Mais il faut que tout le monde s’y mette» pour combattre ce phénomène, a-t-il ajouté. La semaine passée c’était le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales d’intervenir sur le même sujet en déclarant que 25% de la production nationale de carburant est gaspillée et exportée illégalement vers les frontières.

Le gouvernement avait tenu récemment une réunion interministérielle pour examiner la pénurie de carburant dans les wilayas frontalières, selon M. Ould Kablia et lors de cette réunion, des mesures ont été arrêtées dont des sécuritaires pour contrecarrer les contrebandiers. Le ministre de l’Intérieur avait estimé que le phénomène de contrebande de carburant «est désormais un problème tant sécuritaire qu’économique».

Pour donner une idée du niveau de trafic, le ministre avait indiqué que «la wilaya de Tlemcen consomme plus de carburant qu’Alger». Tlemcen étant frontalière avec le Maroc. Le chiffre donné par le ministre de l’Energie représente environ l’équivalent de dix millions de barils. Ce trafic aux frontières s’explique par la différence des prix du carburant pratiqués en Algérie et ceux pratiqués au Maroc et en Tunisie. Les trafiquants achètent du carburant en Algérie et le revendent au Maroc, parce que le prix du carburant est nettement moins cher en Algérie.

A titre d’exemple, au Maroc, le prix du litre d’essence super coûte 12,24 dirhams, soit 1,104 euro alors qu’en Algérie, il coûte 23 DA, soit 0,227 euro, soit pratiquement 5 fois moins cher. Le carburant diesel ou gasoil coûtent 8,20 dirhams le litre au Maroc, soit 0,740 euro alors qu’en Algérie, il coûte 13,40 dinars, soit 0,132 euro, 6 fois moins cher environ. Depuis la fin des années 1990, les députés de l’APN se sont opposés systématiquement à des augmentations de prix du carburant diesel. Les autorités voulaient augmenter notamment d’une manière graduelle le carburant diesel pour l’aligner sur l’essence à raison d’un dinar chaque année. Apparemment, même l’actuel gouvernement ne veut pas toucher au prix du carburant, puisque le ministre du Commerce a exclu cette solution en déclarant que la suppression des subventions aux prix des carburants est politiquement difficile.

Les officiels avouent ainsi que l’ampleur du phénomène atteint des proportions qui menacent même la sécurité du pays. Les mesures prises jusqu’alors, dont celles très contestés de rationner l’approvisionnement dans les stations-services, provoquent le mécontentement dans les wilayas concernées.

A Tlemcen, des automobilistes ont bloqué des routes il y a quelques semaines en réaction aux restrictions d’approvisionnements imposées par un arrêté du wali. Dans la wilaya d’El Tarf (voir article de Slim Sadki), les gérants des stations-services, soumis également à des restrictions, menacent d’appeler à une grève nationale. Les pénuries de carburant sont quant à elles signalées sporadiquement, et pas seulement dans les wilayas frontalières.  

Saisie de 15 voitures et de deux tracteurs à Aïn Témouchent :

Quinze voitures et deux tracteurs, utilisés dans le trafic de carburant, ont été saisis le 16 juillet  par les éléments des Douanes de Aïn Témouchent, a indiqué hier l’inspection divisionnaire des Douanes de Aïn Témouchent dans un communiqué. Ces moyens de transport, d’une capacité de réservoirs estimée à 2200 litres, dont 1000 litres pour les tracteurs, ont été interceptés à l’entrée des stations-service de la wilaya de Aïn Témouchent en application de l’arrêté du wali portant organisation de la vente de carburants au sein du réseau de distribution, a-t-on précisé. Cette démarche a été mise en branle après la constatation, par la commission de sécurité de la wilaya, de la propagation dangereuse de ce trafic, conduisant à l’élaboration d’un plan de lutte contre la contrebande, a-t-on ajouté.*El Watan-23.07.2013.

**L’approvisionnement de certaines stations-service suspendu par l’administration

La pénurie s’installe à El Tarf

Avec les sanctions mises en application hier, le bras de fer est bel bien engagé. On s’achemine vers un arrêt des activités des stations-service dans la wilaya.

Sept stations implantées le long de la RN44, l’artère vitale de la wilaya d’El Tarf, n’ont pas reçu, hier, leur livraison quotidienne de carburant. Explication donnée aux gérants par Naftal : «Nous en avons reçu l’ordre de la direction des mines et de l’énergie (DMI).» Impossible hier d’avoir l’avis de l’Administration. Malgré nos multiples tentatives, le directeur des mines et de l’énergie était injoignable. Une commission de la DMI a fait la semaine dernière la tournée des stations pour voir si le registre, à l’origine de ces représailles, a bien été ouvert comme le stipule l’arrêté du wali n°1025 du 27 juin 2013. Les constats ont été transmis à une autre commission ad hoc de la wilaya chargée de suivre cette affaire de carburant qui fuit.

Pour les gérants de stations-service privées, la majorité a refusé d’appliquer cet arrêté qui leur demande d’ouvrir un registre où doivent être notifiés le matricule, la date, l’heure et la quantité de carburant de chaque automobiliste. Ils considèrent que ce n’est pas dans leurs «prestations» de commerçant et que ce serait immanquablement une nouvelle source de conflits avec les clients déjà difficilement gérables avec la pénurie. Il faut pour cela un agent de l’Etat doté de la puissance publique. En outre, cela exigerait du personnel supplémentaire, au moins 3 personnes, qu’il est impossible de recruter sans menacer les équilibres financiers déjà très précaires. Mais en vérité, la principale raison de la colère des gérants, c’est d’avoir pris, sans les consulter ou au moins les aviser, des décisions qui les concernent au premier titre. «C’est de l’arrogance et du mépris», disent-ils. Après cela, ils s’attendaient au moins à être écoutés, mais les autorités locales semblent avoir privilégié la manière forte à la place du dialogue et de la concertation. Au lieu de chercher à en faire leurs alliés, ils viennent de se faire des ennemis. Les gérants ont en effet le sentiment d’avoir été placés dans le camp des trafiquants.

Avec les sanctions mises en application hier, le bras de fer est bel bien engagé. On s’achemine vers un arrêt des activités des stations-service à El Tarf, tel qu’annoncé par les membres de l’Union nationale des gérants de stations-service (Uniprest). M. Laribi, vice-président de cette organisation professionnelle, nous a déclaré que les ministres de l’Intérieur et de l’Energie ont été saisis pour qu’ils leur soient donné la possibilité d’expliquer les difficultés rencontrées par les gérants aussi bien à l’est qu’à l’ouest du pays. «En tant qu’association, nous sommes l’interface entre les pouvoirs publics, la profession et les consommateurs. A aucun moment, que ce soit à l’échelle locale ou nationale, nous n’avons été consultés ni associés aux décisions qui ont été prises dans les wilayas frontalières. Seul le wali de Annaba a eu l’obligeance de réunir nos membres et de débattre de ces problèmes avec eux. Pour ce qui nous concerne, nous resterons dans cette position tant que nous ne serons pas écoutés et entendus. On n’a pas à imposer des dispositions spéciales, qui sont contraires à la Constitution, en dehors des contrats des gérants et s’il faut surveiller la clientèle, il faudra engager des personnes qualifiées et assermentées. Pour l’heure, nous nous consultons sur la meilleure forme de protestation nationale à mettre en œuvre au cas où les pouvoirs publics restent sourds et font recours à la force. Un mouvement de protestation qui évitera de nouveaux désagréments aux automobilistes pendant ce mois de Ramadhan et également pour anticiper sur les dérapages qui pourraient s’ensuivre.»

Hier, la situation était à son comble. Pas une goutte d’essence dans toute la partie centrale et orientale de la wilaya. Pour le commun des mortels, c’est la faute aux Tunisiens parce qu’ils sont les plus visibles. Pour les autorités locales ce sont les stations-service parce que ce sont les seuls organes qu’ils contrôlent encore. A chacun son bouc émissaire pour ne pas admettre que l’Etat gangrené par la corruption et l’incompétence n’a plus les capacités de faire face aux puissances de l’argent. C’est une vraie guerre qu’il faut mener à la contrebande et dans laquelle il ne faut surtout pas se tromper de cibles.*El Watan-23.07.2013.

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 Les produits introduits d’Algérie sur les marchés à Oujda

70% de l’économie du Maroc Oriental dépend de la contrebande

malgré les lamentations de Rabat, les cités marocaines regorgent de produits algériens

 *gasoil algérien, essence, médicaments, farine, semoule, huile de table, lait de vache, la galette de Maghnia, limonades, yaourt et fromages, ustensiles, électroménager , électronique et autres produits provenant d’Algérie …sont en vente à Oujda à des prix dérisoires!  Parmi ces produits, on retrouve le blé, le lait en poudre, le sucre, les médicaments, le café soluble, les œufs, les yaourts, les flans, les jus, les ustensiles de cuisine, l’essence, le mazout, le bétail ovin, bovin et caprin, les produits ferreux et tous produits alimentaires soutenus par l’Etat.

«70% de l’économie de la région du Maroc oriental dépendent de la contrebande et nous estimons le chiffre d’affaires moyen de cette activité à 6 milliards de dirhams par an. Le secteur informel emploie plus de 10 000 personnes et couvre l’essentiel des besoins de consommation», indique, dans un récent rapport sur le commerce illicite, la Chambre de commerce, d’industrie et de services de Oujda.

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Destinées à la préservation du pouvoir d’achat des ménages

Les produits subventionnés par l’Etat enrichissent les contrebandiers et les importateurs

 La problématique des subventions des produits de première nécessité pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens a de tout temps constitué une arme du pouvoir en vue de préserver la paix sociale dans notre pays.

Cet équilibre artificiel entretenu par l’Etat est battu en brèche par le détournement indirect de ces subventions par des importateurs indélicats et des contrebandiers avisés. Danger. Pas moins de 2341 affaires de contrebande ont été enregistrées durant le premier semestre 2013 par les garde-frontières de la Gendarmerie nationale. «Ce qui représente près de 33,74% de la criminalité organisée enregistrée durant la même période de l’année 2012», révèle ce corps de sécurité. Les trois marches du sinistre podium de la contrebande reviennent aux wilayas de Tlemcen avec 1056 affaires, 572 pour Tébessa et 467 pour Souk Ahras. Trois régions dont le dénominateur commun est la situation géographique frontalière avec le Maroc pour la première et la Tunisie pour les autres.

Les produits «exportés» par les contrebandiers vers ces pays sont tous subventionnés par l’Etat et varient du sucre à l’huile en passant par la semoule et le gasoil. En effet, selon un décompte officiel du commandement de la Gendarmerie nationale, le trafic de carburant a connu une augmentation de 22,03% par rapport au premier semestre 2012, se traduisant par la saisie de 813 178 litres, dont 512 214 à l’Est. Ce qui a donné lieu à 1550 affaires traitées, qui représentent 66,21% de la contrebande. Le trio des wilayas les plus concernées sont toujours les mêmes : Tlemcen avec 632 affaires, 359 à Souk Ahras et 329 pour Tébessa, soit une baisse de 2,45% par rapport au premier semestre 2012 en matière d’affaires traitées.Quant aux contrebandiers impliqués, 159 ont été arrêtés.

La contrebande des produits alimentaires subventionnés – sucre, lait, huile de table, semoule, pâtes, concentré de tomates, etc. – a également connu une augmentation sensible estimée à près de 30%. Situation similaire concernant le trafic de bétail où les mêmes services ont recensé, durant les six derniers mois, 4500 ovins saisis contre 2500 au premier semestre 2012 soit un taux d’accroissement de 80%. A cela, il faut ajouter des quantités similaires, sinon plus élevées, qui ont réussi à passer à travers les mailles des services de sécurité. Pis, tous ces produits sont subventionnés directement et indirectement par l’Etat.

En effet, le prix réel d’un litre d’essence est de près de 60 DA, celui du gasoil de 50 DA/l, ceux du sucre et l’huile respectivement de 140 DA/kg et de 180 DA/l. Quant au cheptel ovin, bovin et caprin, la subvention est indirecte puisque les éleveurs sont aidés sur l’aliment du bétail.

Les émeutes ayant secoué le pays, en janvier 2011, après une augmentation des prix du sucre et de l’huile, avaient poussé le gouvernement à prendre des mesures en faveur du soutien des prix de ces deux produits, qui lui avaient valu 26 milliards de dinars, selon le ministère du Commerce. Une manne qui a profité, outre aux Algériens, aux Tunisiens, aux Marocains et même aux Libyens.
Du côté des gardes frontières de la gendarmerie, l’action est permanente.

L’effort consenti au quotidien fait face à un trafic sur les produits de première nécessité, avec des chiffres révélateurs dont le volume et l’importance sont de nature à compromettre les efforts de l’Etat en matière d’approvisionnement des populations des bandes frontalières et la stabilité macro-économique. Les contrebandiers algériens accèdent sans discernement à la demande des marchés des pays voisins et n’introduisent en territoire national que des produits nocifs ou de mauvaise qualité (drogues, cigarettes, alcool frelaté, friperie…).

En effet, le constat établi indique que «dans le sens de l’importation, les produits ciblés sont les stupéfiants, les tabacs, les alcools, les effets vestimentaires, les fruits et légumes saisonniers et les produits alimentaires. Alors que dans le sens de l’exportation, il s’agit essentiellement de carburant, de cheptel, de produits ferreux et des produits alimentaires soutenus par l’Etat».*El Watan-16.07.2013.

**Le fléau de la contrebande greve lourdement les caisses du Trésor public

La problématique des prix et du pouvoir d’achat a de tout temps été un enjeu politique de première importance pour laquelle le gouvernement n’a pas hésité à mettre largement à contribution les ressources du Trésor public et parfois à mettre en péril les équilibres budgétaires.

Cette tendance à vouloir acheter la paix sociale, quel qu’en soit le prix, s’avère aujourd’hui suicidaire. Il est vrai qu’avec l’absence de vision et l’indigence chronique des politiques économiques et sociales, le populisme dont fait preuve actuellement le gouvernement ne fait qu’enrichir certains opérateurs véreux et contrebandiers, au détriment de la seule ressource dont dispose l’Algérie, à savoir les hydrocarbures. L’énergie, il en est justement question cette semaine. Dimanche, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a indiqué que la contrebande de carburants subventionnés par le Trésor public n’était plus un enjeu économique, mais un «problème sécuritaire». Simple approche policière de la problématique ou prise de conscience réelle des dangers encourus et induits par une politique de subventions stériles ? Car au-delà des équilibres budgétaires, ce sont de fragiles stabilités sociales qui en dépendent et qui se jouent.

Dans un récent rapport, l’Apicorp (organe dépendant de l’OPEP) estimait que la politique des prix de l’énergie et des subventions ne pouvait déboucher sur rien de bon, si ce n’est sur une accélération de la demande interne, de la réduction des exportations en hydrocarbures et sur l’assèchement au final des réserves. Ce qui n’est pas pour aider au financement du budget de l’Etat ni des transferts sociaux.

Or, l’énergie n’est qu’un pan du système de subventions publiques généralisées et qui constituent aujourd’hui plus de 30% du PIB. Depuis quelques mois, plusieurs ministres, à leur tête, ceux des Finances et du Commerce, se relayent pour plaider la cause d’une révision du système de subvention qui comprend aussi les produits alimentaires, l’habitat et le système de soins. Ces derniers s’appuient sur deux arguments ; le premier étant le fait que les équilibres budgétaires et l’augmentation exponentielle des dépenses de fonctionnement ne permettront pas, à terme, de financer ce système de subventions et de transferts sociaux estimés annuellement à 15 milliards de dollars.

L’on juge, en second lieu, que les subventions encouragent les importations de produits alimentaires et de carburants en particulier, dont une majeure partie alimente les marchés des pays limitrophes, via des réseaux de contrebande extrêmement bien organisés.
Certains observateurs du marché accusent même des importateurs et transformateurs de produits subventionnés, particulièrement de sucre et d’huile, de profiter de la politique de soutien des prix pour s’enrichir.

Le fait est que ces derniers bénéficient d’exonération de droits de douanes et de TVA sur la matière première importée dans le cadre d’un dispositif mis en place, alors que les prix avaient flambé sur les marchés internationaux. La tendance des cours s’est inversés depuis, toutefois le dispositif est maintenu, permettant ainsi aux opérateurs de réaliser d’importantes marges dans la mesure où les prix sont fixés par l’administration.

Il y a quelques jours, le ministre du Commerce tentait de rassurer sur cet aspect en affirmant que les opérateurs du secteur sont sous la surveillance du fisc et des services des douanes, et qu’un nouveau dispositif permettait le cas échéant au Trésor public de recouvrer une partie des exonérations consenties, lequel n’a pas encore été actionné. Force est de constater que depuis le renforcement des dispositifs de subvention, les importations de produits alimentaires notamment ne cessent d’augmenter.
Les tout derniers chiffres des Douanes algériennes évoquent une hausse de près de 37% des importations de sucre, et de près de 9% pour le blé.

C’est dire qu’au final, les subventions, qui devraient bénéficier aux ménages, particulièrement les plus démunis, permettent aux contrebandiers et aux importateurs véreux d’amasser des fortunes !

Contrebande de carburant : ce que coûte le fléau au Trésor public

Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales vient une nouvelle fois de jeter un pavé dans la mare. La contrebande absorbe un quart des carburants devant théoriquement bénéficier aux opérateurs algériens. Si de tout temps les responsables du secteur de l’énergie ont évité de donner une estimation des volumes d’essence et de gasoil passant les frontières notamment est et ouest, Ould Kablia a lâché dimanche un chiffre rond : 25%. Un chiffre qui permet par association de faire une estimation du manque à gagner pour le Trésor public et pour Sonatrach.

Il faut dire que par l’effet combiné de l’augmentation du parc automobile algérien et de la multiplication des réseaux de contrebande, les capacités de raffinage en place n’arrivent plus à satisfaire la demande du marché «local». Marché qui, par l’effet de la contrebande, s’étend à l’ensemble de la région Afrique du Nord et Sahel. Depuis 2010, Sonatrach recourt systématiquement à l’importation massive de carburant pour satisfaire la demande. Ainsi et d’après les chiffres de la compagnie nationale des hydrocarbures, celle-ci a importé pour 20,2 milliards de dinars de gasoil en 2010.

En 2011, elle a dû acquérir sur les marchés internationaux pour 135,7 milliards de dinars d’essence et de gasoil, soit l’équivalent d’environ 1,8 milliard de dollars. En 2012, alors que la consommation de carburant a atteint plus de 14 millions de tonnes, Sonatrach a dû en importer 2,4 millions de tonnes pour plus de 2 milliards de dollars.*El Watan-16.07.2013.

**Des populations entières de l’est marocain vivent de produits algériens!

Parmi ces produits, on retrouve le blé, le lait en poudre, le sucre, les médicaments, le café soluble, l’huile de table, les œufs, les yaourts, les flans, les jus, les ustensiles de cuisine, l’essence, le mazout, le bétail ovin, bovin et caprin, les produits ferreux et tous produits alimentaires soutenus par l’Etat.

L’annuaire économique marocain Kompass, qui s’est intéressé au phénomène de la contrebande entre les deux pays, révèle dans un rapport l’afflux des produits algériens : «Il ne s’agit plus seulement de carburants ou de cheptel, mais aussi des produits issus de l’industrie agroalimentaire algérienne.»

Selon la même source, c’est «le déferlement de produits algériens qui arrivent en force au Maroc. Tel est le cas pour les fromages de la société Bel Algérie qui se vendent à des prix défiant toute concurrence, frais de transport en sus. La boîte de La Vache qui rit algérien de 16 portions est vendus 14 DH contre 17,30 chez l’épicier. Parfois, le prix est même estampillé en dinars, à 95 DA (100 dinars = 7 dirhams). Les professionnels parlent de 5,6% de parts de marché détenues uniquement sur la variété des fromages en provenance d’Algérie».

 «Le blé algérien subventionné inonde le marché marocain, il arrive en grandes quantités via les frontières terrestres.» …quelques chiffres concernant des saisies procédées en une seule journée : «La douane marocaine a procédé à la saisie de six camions chargés de 80 tonnes de blé de contrebande en provenance d’Algérie, près de la ville de Nador, dans le nord-est du pays.»
Un membre du commandement de la Gendarmerie royale reconnaît que «tout est question de profits».

Autrefois limitée à certains produits, la contrebande s’est élargie au trafic du gasoil, qui rapporte plus, selon le même responsable militaire. Le wali de Tlemcen a indiqué, il y a une dizaine de jours, que «l’Algérie a perdu 265 millions de litres de carburant en 2012, l’équivalent de 4 milliards de dinars». Pour information, la wilaya de Tlemcen consomme davantage de carburant qu’Alger. D’où la décision des autorités algériennes de rationner ce produit dans cette wilaya à 500 DA pour les véhicules de tourisme et 2000 DA pour les camions.

Concernant les médicaments qui prennent la route du royaume, selon le wali de Tlemcen, «pour les quatre premiers mois de l’année en cours, des quantités de médicaments, subventionnés par l’Etat algérien, estimées à 100 milliards de centimes, ont été frauduleusement exportés vers le Maroc».

Dans un rapport, la Chambre de commerce, d’industrie et de services d’Oujda confirme l’ampleur de ce trafic en indiquant que «les médicaments en provenance d’Algérie représentent 65% du total des médicaments de contrebande».
Le wali de Tlemcen ajoute qu’«en échange, les différents services de sécurité algériens ont procédé à la saisie de 1300 quintaux de résine de cannabis» et que la quantité qui passe entre les mailles du filet est estimée à dix fois plus. Pour les six premiers mois de 2013, près de 50 tonnes de drogue ont été saisies dans la wilaya de Tlemcen.

L’annuaire économique marocain Kompass nous apprend que «la farine et le blé algériens sont des produits qui inondent notre marché. Régulièrement interceptée par les éléments de la Gendarmerie royale, cette farine, se vend bien en raison de son prix très bas par rapport à la farine marocaine. Où se vendent tous ces produits qui nous viennent d’Algérie ? Généralement, on les trouve un peu partout au Maroc, mais principalement dans le Nord, géographiquement proche du phénomène…»

Mais pour avoir une idée sur les produits algériens vendus au Maroc, il suffit d’aller à Oujda où un marché est appelé Souk El Fellah (cela veut tout dire) ou à Casablanca, au marché populaire souk Chamal, au quartier Derb Soltane, qui proposent tout ce qui est algérien ou importé par l’Etat algérien, même des produits inimaginables comme le lait, le lait en poudre, le café soluble, l’huile de table, les œufs, les yaourts, les flans, les jus, les ustensiles de cuisine…Dans un rapport de la Chambre de commerce d’industrie et de services d’Oujda (Maroc oriental), il est indiqué que 10 000 familles vivent directement des produits algériens, notamment le carburant…source:El Watan-16.07.2016.

**25% de la production exportés illégalement :

 les contrebandiers siphonnent le carburant algérien

Les hallaba (contrebandiers) siphonnent la production nationale de carburant. Le phénomène a pris des proportions tellement alarmantes qu’il a provoqué une réunion interministérielle pour examiner les voies et les moyens de le freiner.

En effet, les autorités communiquent pour la première fois une estimation des quantités de carburant transportées en dehors des frontières est et ouest. «25% de la production nationale de carburant sont gaspillés et exportés illégalement aux frontières», a indiqué le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, lors d’une conférence de presse animée, hier, à Aïn Defla en compagnie de son collègue du Commerce, Mustapha Benbada. Le ministre rappelle, dans ce sens, la tenue, récemment, d’un conseil interministériel pour examiner la pénurie de carburant dans les wilayas frontalières. A l’issue de ce conseil, explique-t-il, des mesures ont été arrêtées pour tenter de juguler ce trafic.

Parmi ces mesures, dit-il, il y a des mesures sécuritaires pour contrecarrer les contrebandiers. «Le phénomène de contrebande de carburant est désormais un problème tant sécuritaire qu’économique», explique-t-il, avant d’énumérer les autres décisions prises en vue de lutter efficacement contre ce phénomène. Daho Ould Kablia cite notamment la saisie de tous les moyens de contrebande du carburant, des biens des contrebandiers et d’autres mesures au niveau des stations Naftal. Afin d’illustrer l’ampleur de ce phénomène, le ministre explique que la «wilaya de Tlemcen consomme plus de carburant qu’Alger».

Pour rappel, plusieurs wilayas de l’ouest du pays ont connu une pénurie d’essence, de gasoil et des files ininterrompues se sont constituées aux alentours des stations-service dans plusieurs villes. En réaction à cette situation et pour tenter de lutter contre ce phénomène, le wali de Tlemcen a signé, dernièrement, un arrêté plafonnant les ventes de carburants à 500 DA, pour les véhicules utilitaires, et à 2000 DA pour les camions, contre 10 000 DA précédemment.*El Watan-15.07.2013.

**menace pour la sécurité nationale et nécessité d’y remédier dans l’urgence

Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales vient de tirer la sonnette d’alarme : 25% de notre essence sont vendus en contrebande dans des pays voisins, principalement le Maroc et la Tunisie. Le trafic a atteint des proportions telles, qu’il est devenu une menace pour la sécurité nationale, a précisé Daho Ould Kablia qui est assez bien placé pour mesurer la gravité du danger.

C’est la première fois qu’un ministre de la République tient un tel langage sur la dilapidation de nos richesses nationales. Et surtout sur la nécessité d’y remédier dans l’urgence. Car tous les citoyens algériens savent que nos frontières sont totalement poreuses et que la fermeture de celle que nous avons avec le Maroc est une mesure en trompe-l’œil, si l’on sait qu’elle est le point de passage le plus important au monde pour le trafic de cannabis produit par les Marocains. Pire, ceux qu’on appelle des «personnalités» des deux côtés de la frontière sont impliqués dans cette opération d’intoxication du peuple algérien avec de la drogue.

En outre, malgré les lamentations de Rabat, les cités marocaines regorgent de produits algériens. La situation n’est pas plus brillante à l’Est et tend même à se détériorer. La wilaya de Tébessa particulièrement est devenue une zone de non-droit. Les contrebandiers imposent leur loi et l’autorité de l’Etat ne s’exerce que de façon formelle. Récemment encore, des gendarmes ont arrêté un contrebandier avec sa marchandise, selon notre confrère Le Soir d’Algérie. Mal leur en prit. Ils ont été encerclés par une centaine de véhicules. Il leur a été ordonné de libérer immédiatement le malfaiteur, sa voiture et sa marchandise.

Ce genre de comportement hors la loi est récurrent dans cette région et rappelle cette ville mexicaine de Giudad Ivares d’où l’Etat s’est totalement désengagé pour laisser la place à des bandes de gangsters qui dictent leur loi, y compris aux élus abandonnés à leur sort par le pouvoir central. Et pour des raisons obscures, le gouvernement de Mexico refuse de relever le défi pour sauver l’Etat du délitement dans lequel il a été plongé. Bizarrement, Tébessa est en train de vivre à peu près le même drame et jusqu’à ce jour, les pouvoirs publics ont abandonné et leurs prérogatives et cette région à son sort, désormais prise en otage par des bandits qui se sont même permis de faire jonction avec les terroristes islamistes qui y sévissent. Dans son intervention, M. Ould Kablia a souligné que l’Etat a enfin pris conscience du danger et que toutes les mesures sont prises pour combattre le fléau aussi bien à l’est qu’à l’ouest. Même les moyens de l’ANP seront mis à contribution. Il faut espérer que ses propos ne resteront pas lettre morte, il n’est jamais trop tard pour bien faire.*Tayeb Belghiche-El Watan-16.07.2013.

** Produits alimentaires subventionnés:

la contrebande prospère durant le mois de Ramadan

*Cela va de la semoule, de l’huile au sucre

«Les produits subventionnés sont les plus touchés par la contrebande et c’est le pouvoir d’achat du citoyen qui est touché». C’est ainsi que la sonnette d’alarme a été tirée par le Pr. Abderrahmane Mebtoul expert international qui estime que cette criminalité qui est «la contrebande des produits alimentaires subventionnés, s’intensifie particulièrement à la veille du mois de Ramadan». Il a suggéré à ce que l’Etat resserre davantage l’étau sur «cette mafia compte-tenu des répercutions sur l’économie nationale et sur le pouvoir d’achat du citoyen», a alerté M.Mebtoul. Ces trafics concernent une multitude de produits. Cela va de la semoule au sucre, destinés au pain et détournés vers la pâtisserie, aux céréales, subventionnées au profit des consommateurs, mais utilisées dans la fabrication de pâtes alimentaires réexportées. Les méthodes sont-elles aussi très variées. Elles vont du trafic, plus ou moins licite, au vol pur et simple. La marge est étroite, et on passe allègrement de l’un à l’autre, comme le décrivent des opérateurs du secteur. Le gouvernement doit aller jusqu’au bout et s’attaquer à tous les trafics liés à la subvention. Des trafics nombreux, juteux, relevant souvent de la pure escroquerie. Le gouvernement, s’il est vraiment soucieux de préserver coûte que coûte la paix sociale, il n’a qu’à s’y attaquer. Il faut dire que la contrebande n’a jamais été aussi florissante au niveau des frontières de l’Algérie, comme elle l’est aujourd’hui. Une ampleur jamais égalée auparavant. Depuis, les tensions sécuritaires aux pays voisins, ce fléau qui constitue une des formes de fraude les plus visibles et les plus dangereuses sur le développement de l’économie nationale, a explosé.
Les rapports des experts avertis, des services de sécurité et Douanes sont unanimes: la contrebande prend des proportions plus qu’alarmantes. Il ne se passe pas un jour où les différents services de sécurité font état de la saisie d’énormes quantités de produits alimentaires subventionnés, carburants et autres produits de première nécessité destinés au commerce illicite. «Nous devons distinguer les pratiques tolérées par les gouvernants dites «semi-légale» des pratiques illégales condamnées par la communauté internationale», a souligné le professeur déjà dans les mêmes colonnes, qui rappelle que dans sa dernière étude «le poids de l’informel dans les économies maghrébines», il a mis l’accent sur l’extension des pratiques illicites. «Il faut mettre en place de nouveaux mécanismes de régulation pour s’attaquer à ces transferts illicites de marchandises, les mesures administratives et sécuritaires étant limitées dans le temps, renvoyant à l’urgence d’une réorientation de l’actuelle politique économique.» En outre, il faut souligner que l’argent de la contrebande finance en grande partie les groupes terroristes. L’expert met l’accent, en outre, sur l’obligation de mettre en application une stratégie interrégionale qui associe l’ensemble des pays de la zone en plus des partenaires européens et internationaux, du fait que la région est devenue un espace ouvert pour divers mouvements terroristes et autres groupes qui prospèrent via le trafic d’armes ou la drogue, menaçant la sécurité régionale. «L’économie algérienne subit une véritable guerre économique, ce qui nécessite la conjugaison des efforts et une coopération régionale et internationale pour lutter et traquer les criminels où qu’ils se trouvent, pour les empêcher d’infiltrer les frontières», nous indique un officier supérieur des gardes-frontières. «La sécurité des frontières et la stabilité demeurent les principales conditions pour le développement économique et social», explique-t-il.
Enfin, pour ce qui du plan de la Gendarmerie nationale à la veille de ce mois sacré, «il a été procédé au renforcement des mesures à caractère préventif dissuasif et répressif adopté récemment», lit-on dans le communiqué rendu public par la cellule de communication de la Gendarmerie nationale. En ce qui concerne les dispositifs de sécurité mis en place au niveau des frontières terrestres, les unités de la Gendarmerie nationale ont procédé à l’intensification de la surveillance et des patrouilles sur les frontières afin «d’empêcher et limiter la contrebande des produits alimentaires, préserver la stabilité du marché national et éviter les pénuries causées par la contrebande de produits subventionnés vers l’étranger», a souligné la Gendarmerie nationale.*L’Expression-Par Ilhem TERKI - Lundi 30 Juin 2014

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**un arrêté contre le trafic de carburant

Le  trafic de carburant dans la wilaya de Tlemcen a atteint une ampleur telle que les pouvoirs publics ont finalement décidé de réagir.
Le wali a signé un arrêté, transmis à la direction de Naftal, entré en vigueur dès jeudi et qui consiste à plafonner les ventes de carburant pour les véhicules utilitaires à 500 DA et à 2000 DA aux camions (10 000 DA précédemment) Toutes les stations-service (de Naftal et privées) sont concernées par cet arrêté qui précise, en outre, que ces dernières, particulièrement celles implantées sur la bande frontalière, ne seront approvisionnées en carburant qu’une fois tous les trois jours au lieu d’une fois tous les jours, comme cela avait cours auparavant.

Si cette mesure dissuasive est applaudie par les automobilistes honnêtes, certaines voix, notamment les propriétaires de stations, se sont élevées pour tirer la sonnette d’alarme. «Cet arrêté pourrait pousser certaines stations à la fermeture, en ce sens que le chiffre d’affaires baissera considérablement, tandis que les charges augmenteront» Et d’ajouter : «Pour lutter contre le trafic du carburant, il faut surveiller les frontières et fermer les dépôts de stockage du gas-oil et de l’essence sur le tracé frontalier…»

Le mécontents n’écartent pas l’hypothèse de recourir à un mouvement de contestation.
Selon les bilans des différents services de sécurité, près de 10 millions de litres de carburant sont saisis annuellement et on estime à plus de dix fois la quantité qui passe à travers les mailles du filet…*El Watan-19.06.2013.

**Tension sur les carburants à Aïn Témouchent

Le trafique de carburant engendre des néfastes conséquences sur plusieurs activités socio-économiques. Les automobilistes sont agacés par ce phénomène de rupture de stock de carburants provoquée par les contrebandiers.

Le trafic de carburants affecte tout le territoire de la wilaya d’Aïn Témouchent. Il engendre des néfastes conséquences sur plusieurs activités socio-économiques : le tourisme, la circulation des personnes, les agriculteurs se plaignent quotidiennement du manque de gasoil dans les stations de distribution, les transporteurs publics passent le plus clair de leur temps au niveau des stations pour s’approvisionner, les automobilistes sont agacés par ce phénomène de rupture de stock de carburants provoquée par les hallaba (trafiquants de carburant).

Chaque jour, matin et soir des individus, généralement des hallaba, assiègent les stations d’essence pour s’accaparer d’importants volumes en carburant et repartent en direction de la frontière algéro-marocaine pour écouler leur «marchandise». Dans ce contexte, le bureau d’Aïn Témouchent de la Ligue des droits de l’homme vient, dans une lettre adressée à Mme le wali -dont notre Rédaction détient une copie dans laquelle est écrit ce qui suit : «Nous vous demandons de bien vouloir prendre les mesures nécessaires pour réprimer ces contrebandiers (Hallaba) et qui sont dans la plupart du temps responsables des accidents graves de la circulation routière et donner des instructions fermes aux gérants des stations d’essence…». *El Watan-19.06.2013.

**Les citoyens de Tlemcen en colère interpellent le wali

Les forces de l’ordre ont arrêté 6 personnes et ont empêché les journalistes de prendre des photos.

Plus de 300 personnes ont observé, dimanche 23 juin 2013, un sit in face au siège de la wilaya,  pour interpeller le wali sur les hallabas (trafiquants de carburant) qui dictent leurs lois dans la wilaya de Tlemcen.

« Basta M. le wali » « Les hallabas dehors »  « On en a marre des trafiquants » sont les slogans scandés devant un cordon de sécurité qui veillait au grain.

Les manifestants pacifiques exigeaient une solution rapide et efficace à ce fléau qui leur rend la vie dure « C’est quoi ce pays où les trafiquants, agissant en toute impunité, envahissent les stations service et les vident jusqu’à la dernière goutte pour aller approvisionner le Maroc ? En revanche, nous, citoyens honnêtes, on se fait rabrouer après plusieurs heures de chaîne, souvent avec des insultes. Des pères de famille ont été tabassés par des hallabas. Nous sommes paralysés et aucun responsable, aucun élu ne lève le petit doigt. Tout le monde est de mèche avec tout le monde.  Le pouvoir à Tlemcen est en vacance »

Plusieurs associations se sont jointes au rassemblement, comme la coordination défendant le programme du président de la république  dont le premier responsable, M. Kamel Bounaga a déclaré à haute voix « Nous demandons le départ de tous les responsables et à leur tête le chef de l’exécutif. On en a marre de cette hogra, de cette déliquescence.

Face au siège de la wilaya, des représentants des organes de la presse nationale et des manifestants ont été empêchés de prendre des photos et d’enregistrer des vidéos.

Nous avons appris que 6 personnes ont été arrêtées sur les lieux par les services de sécurité. Tandis qu’au quartier Imama, un père de famille, qui était à cours de carburant, est allé se débrouiller auprès d’un ami  un jerrican d’essence pour son véhicule. Une cigarette allumée a fait exploser le bidon et l’a fait passer de vie à trépas.

Au même moment, les bus reliant Sebdou à Tlemcen, observaient un arrêt de travail de deux heures.

La ligue algérienne de défense des droits de l’homme (Laddh) a publié dimanche un communiqué où elle s’inquiète de l’ampleur qu’a pris ce trafic et dénonce « la politique prônée par l’administration et qui consiste à guérir le mal par le mal. Une politique qui a poussé les citoyens à sortir dans la rue et être accueillis par les forces de l’ordre. Nous demandons la libération des toutes les personnes arrêtées et exhortons l’administration à trouver en urgence une solution au problème du carburant… » *Chahredine Berriah – El Watan-23 06 2013.

*Réactions des internautes:

Au barrage de gendarme… Le 13/10/2012 je rentrais à la ville d’Hennaya, 10km au nord de Tlemcen, il y a une station d’essence pleine de Hallabas, imaginez, à côté, je dirai pas à une centaine de mètre, je vous jure à côté des Hallabas, un barrage de gendarme, ces derniers m’arrêtent pour vérification routinière, sachant que j’avais un véhicule immatriculé en France, donc dans aucun cas je devrais être un trafiquant de carburant, j’étais à deux doigts de m’insurger si ce n’est un appel téléphonique qui m’a fait changer d’avis. En fait, dans une situation de normalité, c’est tout à fait évident qu’un représentant des forces de l’ordre demande à n’importe quel citoyen de le contrôler, mais dans ce cas, je me disais qu’ils étaient entrain de protéger les voleurs alors qu’un citoyen lambda se fait emmerder!

**Franchement, j’ai subi la panne séche en me rendant au Maroc en avril 1994 des voitures qui font le va et vient avec le Maroc ont des réservoirs énormes aménagés pour ce trafic. j’ai du acheter dans la route du Maroc des bouteilles de Gazoil.

**Connivence…il y a quelques jours j etais a tebessa toutes hes stations services sont en panne seche, les hallabas operent en plein jour au su et vu de toutes les autorites toutes confondues et dans l impunite totale; ce trafic s’apparente aux autres trafics d’armes et de stupefiants, il est parraine et protege par de grosses pontes,  les intouchables, la maffia sicilienne est un enfant de choeur a cote de la mafia algerienne, il n’y a plus d Etat, plus d autorité, une véritable menace pour le pays.

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12 réponses à “Quand l’Algérie allaite ses voisins.2”

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