Desertec-un projet de 1.000 MW
*l’Algérie s’est engagée dans un ambitieux programme de développement des énergies renouvelables.
*L’Algérie est une véritable pile électrique à ciel ouvert
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La lente transition vers le renouvelable
Le recours aux énergies renouvelables dans un contexte où l’on se prépare à l’après-pétrole n’est plus un choix mais une nécessité.
Avec un ensoleillement de plus de 3000 heures par an, l’Algérie est «une pile à ciel ouvert».
Sommes-nous prêts pour le renouvelable ou pas ? Malgré la législation élaborée et les programmes lancés, l’Algérie reste à la traîne dans l’exploitation des énergies renouvelables. Pourtant, le pays ne manque pas d’atouts et de richesses naturelles inépuisables, comme le solaire surtout, et dans une moindre mesure, l’éolien. «Près de 400 MW ont été réalisés sur 22 000 MW du programme de développement des énergies renouvelables, cela représente 0,2%», indique Tewfik Hasni, expert et spécialiste en transition énergétique.
Même parmi les pays de la région, l’Algérie exploite très faiblement les énergies renouvelables. 2030, c’est déjà demain et l’objectif de 22 000 MW devant couvrir 27% des besoins en énergie de la population algérienne reste encore loin à atteindre, si le tournant du renouvelable n’est pas pris sérieusement. «Nous n’avons pas pris conscience de l’impact du manque d’efficacité énergétique sur notre économie. Il est vrai que le plus grand gaspillage se situe au niveau de la consommation des ménages.
Mais le poids de l’industrie est faible, car notre économie était orientée principalement vers les hydrocarbures. La diversification économique devrait voir doubler, au moins à court terme, la capacité industrielle. Le gaspillage serait alors plus évident. Les performances de toutes les entreprises algériennes en matière d’efficacité énergétique sont catastrophiques», souligne Tewfik Hasni (voir l’entretien).
Le monde évolue et les énergies aussi. Le recours au renouvelable dans un contexte où l’on se prépare à l’après-pétrole n’est plus un choix mais une nécessité. Avec un ensoleillement de plus de 3000 heures par an, l’Algérie est «une pile à ciel ouvert», comme le souligne l’expert pétrolier Mourad Preure. Un pays voué à produire de l’énergie continuellement et sans épuiser son sous-sol et à moindre coût.
Oui, le coût du solaire est de plus en plus bas. Il y a une «baisse continuelle du prix des cellules photovoltaïques. A titre de référence, le dernier appel d’offres solaire lancé en Arabie Saoudite s’est soldé avec un prix au mégawatt heure (Mwh) le plus bas historique, environ 15 euros, en battant la production électrique à base d’énergie fossile», indique Chems-Eddine Hafiz, avocat d’affaires et spécialiste dans le domaine des énergies renouvelables.
«Alors que ses coûts de production connaissent une baisse rapide, l’énergie solaire est appelée à progresser à vive allure dans les pays en développement, délogeant ainsi les combustibles fossiles. Dans plusieurs pays, l’énergie d’origine photovoltaïque revient déjà moins cher que l’énergie produite par les centrales à gaz et à charbon. L’évolution en cours est encourageante : partout dans le monde, les énergies renouvelables tirent l’expansion dans systèmes de production d’énergie, le solaire arrivant en tête du peloton, sachant qu’aujourd’hui plus de la moitié des dispositifs solaires se trouvent dans des pays en développement», indique la Banque mondiale dans une récente publication.
Pour la 5e année consécutive, les investissements dans les énergies renouvelables dans le monde ont atteint 249,8 milliards de dollars, «soit deux fois plus que dans les centrales fonctionnant avec des combustibles fossiles.
Cela correspond à l’ajout total de 161 GW de capacités renouvelables supplémentaires, dont 47% dus à l’énergie photovoltaïque», précise encore la BM qui observe un intérêt croissant parmi ses clients pour l’énergie solaire. Un des plus grands producteurs de pétrole qu’est l’Arabie Saoudite ambitionne le double des objectifs tracés par l’Algérie pour l’horizon 2030 en termes d’exploitation des énergies renouvelables.
Le coût de l’électricité d’origine photovoltaïque ayant beaucoup baissé, de nombreux Etats, dont l’Arabie Saoudite, l’Argentine, le Chili, les Emirats arabes unis, l’Inde ou encore la Jordanie ont «organisé des appels d’offres record pour l’énergie photovoltaïque». Sclérosés par une fausse idée de rente pétrolière et gazière éternelle, les gouvernements successifs hésitent à donner le véritable coup de starter à l’exploitation des énergies renouvelables en Algérie, même si un ministère a été créé pour cette raison.
En attendant de voir la nouvelle stratégie du secteur et ses retombées sur le développement des capacités énergétiques du pays, pour l’heure l’exploitation du solaire par exemple reste très faible. *Nadjia Bouaricha / el watan / lundi 18 décembre 2017
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Dr Mourad Preure. Expert pétrolier international, président du cabinet Emergy
«Notre pays est une véritable pile électrique à ciel ouvert»
- La bataille du gaz en Europe fait grincer des dents de ce côté de la Méditerranée. Quelle est la stratégie à adopter par l’Algérie, surtout avec l’approche de la fin des contrats à long terme avec les partenaires européens ?
Le marché gazier reste encore régionalisé, cela même si le développement du GNL et l’irruption des gaz de schiste américains tendent à rompre les équilibres et faire du Bassin atlantique une zone d’arbitrage, le prix au Henry Hub américain tendra de plus en plus à orienter les prix mondiaux, dont européens.
Il est aux alentours de 3,5 dollars le million de btu, sachant que le coût du transport vers l’Europe est de 1 dollar et vers l’Asie de 2 dollars le million de Mbtu. Le marché européen, notre marché naturel, devient ainsi fortement concurrentiel avec, outre le gaz américain, la source russe qui vise à se renforcer, le gaz qatari et moyen-oriental en général, le gaz nigérian, l’Est méditerranéen, et demain l’Ouest africain (Mozambique, Tanzanie).
L’arrivée de ces nouveaux gaz renforce les marchés de court terme (le marché européen s’est libéralisé sous l’impulsion de l’UE en 1995), rendant totalement obsolètes les contrats de long terme avec la clause de take or pay sur la base desquels est bâti le modèle d’exportation algérien. L’Algérie a pour souci majeur de protéger ses débouchés et se redéployer dans ce contexte nouveau.
L’Algérie, acteur majeur de la scène gazière, possède des atouts qui ont permis et permettront encore la sécurisation des approvisionnements de l’Europe qui bénéficie de : (i) ressources importantes, (ii) proximité géographique, (iii) infrastructures existantes, (iv) flexibilité comme exportateur de GN et de GNL permettant une réactivité à tout dysfonctionnement conjoncturel de marché, (v) dynamisme et surtout fiabilité (aucune rupture d’approvisionnement, même durant la décennie noire, contrairement à la Russie avec la crise ukrainienne). Tout ceci a permis de construire avec ses clients, au fil des décennies, des relations privilégiées en tant que partenaire stratégique de gaz naturel pour la région européenne et en particulier la zone méditerranéenne.
L’échéance des contrats en vigueur induira une recomposition de la clientèle de Sonatrach avec une redistribution des volumes en fonction des marchés. En effet, en raison des atouts de l’Algérie, il est certain que les clients traditionnels cherchent à préserver les approvisionnements en gaz algérien, qui en outre permettent une diversification de leur portefeuille et contribuent à la sécurité de leurs approvisionnements.
De son côté, l’Algérie recherchera également à diversifier ses marchés et à mieux gérer les risques liés à un environnement gazier en constante évolution tout en assurant la meilleure valorisation de son gaz. Tous ces aspects impacteront directement la composition future du portefeuille de vente de Sonatrach.
- Doit-on nous tourner vers d’autres marchés pour compenser le manque généré par la concurrence en Europe ? Si oui, lesquels ?
A moyen et long termes, Sonatrach vise à renforcer sa position sur ses marchés traditionnels (infrastructures existantes, coûts compétitifs…), mais également à développer de nouveaux débouchés en ciblant notamment les marchés émergents, tels que ceux du Moyen-Orient et de l’Asie. Des discussions sont engagées dans cette optique.
Des actions sont également menées pour mettre en place des schémas de commercialisation innovants qui s’appuieraient sur la force logistique et la flexibilité commerciale du Groupe national. Sonatrach dispose de plusieurs gazoducs d’exportation lui permettant d’atteindre l’Est et l’Ouest de Europe et de complexes de liquéfaction lui conférant une flexibilité GN/GNL considérée comme un atout indéniable.
Différentes options sont actuellement en cours d’examen, permettant à Sonatrach de s’adapter aux évolutions du marché et tirer profit des opportunités, notamment à travers des partenariats qui permettront de pénétrer et de développer de nouveaux marchés, mais également de partager les risques associés.
Je veux insister aussi sur la nécessité pour Sonatrach de s’intégrer vers l’aval gazier et la génération électrique en Europe. Dans un marché qui sera dominé par le court terme, elle maîtrisera ainsi et le risque volume et le risque marché qu’elle prend déjà et accédera aux marges aval les plus rémunératrices.
Plus encore, elle accueillerait les volumes concurrents au lieu de les subir. Ce redéploiement devrait se faire dans le cadre d’une intégration croisée où nos clients européens investissent et prennent le risque amont — Engie le fait déjà au gisement de Touat —, pendant qu’ils ouvriraient, dans le cadre de partenariats stratégiques, l’accès au client final européen à Sonatrach qui s’affirmerait ainsi comme le grand acteur gazier qu’elle est.
- Comment faire face à la demande à la fois interne et externe en énergie, et quelle est la stratégie à adopter en vue d’augmenter les capacités de production ?
La croissance de la demande gazière nationale, de l’ordre de 5% l’an, est un problème stratégique majeur pour notre pays. Il faut absolument la mettre sous contrainte. D’abord et fondamentalement en redéployant le mix énergétique vers les renouvelable, car nous vivons une véritable aberration où les énergies fossiles représentent 100% de ce mix. Notre pays est une véritable pile électrique à ciel ouvert, 86% de notre territoire, le Sud, a un ensoleillement de 3500 heures par an, et pour le Nord, il est de 2650 heures.
Notre efficacité énergétique est plus que médiocre. Nous consommons deux fois plus d’énergie que l’OCDE pour produire une unité de richesse ! Ceci dit, nos capacités de production ont un potentiel de croissance conséquent, autant en conventionnel, dont l’exploration insuffisante n’a pas encore révélé toute l’étendue, à mon avis importante, qu’en non conventionnel demain lorsque les technologies préservant l’environnement seront prêtes.
L’augmentation de notre capacité de production peut provenir de différentes voies : (i) mettre en production de nouveaux gisements (conventionnels et non conventionnels), (ii) développer et se concentrer sur les bassins matures, ce qui permettra une meilleure visibilité et un plan directeur clair sur un bassin par exemple, (iii) faire de la semi-exploration, proche des installations, (iv) optimiser la récupération des gisements en production par l’introduction de nouvelles technologies, à titre d’exemple, la sismique 3D, les techniques de stimulation dont la fracturation hydraulique, le procédé WAG, la récupération assistée, y compris l’EOR chimique, le forage horizontal, le forage UBD et aussi l’acquisition de nouveaux outils de management des champs pétroliers en temps réel, (v) acquérir des assets et actifs à l’international.
L’optimisation et l’augmentation de la production passe par la réduction des coûts auxquels Sonatrach porte aujourd’hui une attention particulière à travers : (i) la réduction du coût de la tep découverte, (ii) le développement en synergie des projets et l’optimisation des capacités existantes, (iii) la mise en œuvre de nouvelles stratégies contractuelles durant la phase de développement des projets visant une réduction de leurs délais de réalisation pour une mise en production au plus tôt, (iv) l’optimisation des programmes de maintenance des puits et installations.
- Doit-on craindre un épuisement des réserves ?
La réponse est bien évidemment oui, il faut signaler à l’opinion que les réserves fossiles sont tarissables, quels que soient leurs volumes. Néanmoins, l’autre question serait : jusqu’à quand ? En l’état des connaissances actuelles, les ratios états des réserves et du soutirage R/P seraient de 27 à 28 ans pour l’huile et le gaz, ceci en supposant une production sans déclin.
Le potentiel restant à découvrir en hydrocarbures conventionnel dans les bassins algériens est de l’ordre de 460 TCF de gaz et de 300 milliards de barils de pétrole. Les ressources non conventionnelles techniquement récupérables sont de l’ordre de 707 TCF de gaz (où nous figurons au troisième rang mondial) et 248 milliards de barils pour les liquides.
Pour plus de précisions, je vous informe que les volumes d’hydrocarbures (liquides et gaz) produits annuellement sont renouvelés par les volumes des découvertes réalisées chaque année. Ce niveau de réserves a été maintenu depuis longtemps grâce à l’équilibre entre les réserves consommées et les apports de nouvelles découvertes et de la réévaluation des réserves résultant d’études réservoirs et de l’amélioration du taux de récupération.
- La production de gaz naturel est-elle suffisante ?
La consommation par habitant en Algérie selon la demande actuelle est de 0.75 million de sm3/an/habitant alors que la moyenne mondiale tourne autour de 0.4 million sm3/an ; les Etats-Unis sont à 3 millions sm3/an. Le nombre d’habitants va évoluer, la consommation nationale, en 2030, avec une population de 50 millions et une demande à 1 million sm3/an serait de 50 milliards. La consommation interne est donc en augmentation continue, ce qui se répercutera sur le volet exportation.
Ainsi, la production de gaz naturel est suffisante si le renouvellement des réserves est constant et qu’un modèle de consommation et d’économie d’énergie est mis en place ; en fait, c’est la stratégie actuelle. L’efficacité énergétique et le développement des renouvelable sont une importante variable d’ajustement de nos équilibres énergétiques futurs.
Le développement du nucléaire doit aussi être considéré comme un axe important de long terme dans notre stratégie énergétique. Il faut nous y engager dès maintenant par nos universités et notre recherche et nous mettre, à travers nos énergéticiens, dans une position de veille technologique active.
Dans cette large perspective, un engagement résolu de notre pays dans la transition énergétique, qui devra être porté par nos entreprises, nos universités et notre recherche, est un impératif stratégique fort. Le partenariat international, s’appuyant sur le pouvoir de négociation réel de notre pays, doit être activement encouragé et facilité. Faute de quoi, nous pourrions disparaître en tant qu’exportateur, il faut en prendre conscience. *Nadjia Bouaricha / el watan / lundi 18 décembre 2017
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Tewfik Hasni. Expert en transition énergétique
«La culture de la rente a inhibé toute autre alternative»
- Quelle appréciation faites-vous du programme de développement des énergies renouvelables ?
Le constat est rapide, si près de 400 MW ont été réalisés sur 22 000 MW du programme, cela représente environ 0,2%. Les autres pays sont sur des réalisations de plus de 2000 MW et les objectifs visés par l’Arabie Saoudite sont 2 fois plus importants que les nôtres.
- Prenons-nous le train du renouvelable un peu tardivement ?
Nous étions bien partis en 2006 avec un programme certes plus faible mais suffisamment réaliste pour avoir bénéficié d’un crédit concessionnel de 160 millions de dollars par le Fonds de la Banque mondiale. Nous n’avons pas pris le train tardivement. Les priorités étaient ailleurs, semble-t-il.
- Qui est plus à même d’ouvrir la voie au renouvelable en Algérie, l’Etat ou les opérateurs privés nationaux ou étrangers ?
Il faut arrêter de voir le développement économique qu’à travers la lorgnette de l’Etat. Ce dernier doit réguler ce marché, il doit aussi le contrôler, mais il doit aussi faciliter l’investissement à tous les opérateurs publics ou privés. Nous pensons que le partenariat public-privé reste la meilleure formule pour commencer.
- Où en est-on en termes d’efficacité énergétique ?
Nous n’avons pas pris conscience de l’impact du manque d’efficacité énergétique sur notre économie. Il est vrai que le plus grand gaspillage se situe au niveau de la consommation des ménages. Mais le poids de l’industrie est faible car notre économie était orientée principalement vers les hydrocarbures. La diversification économique devrait voir doubler au moins à court terme la capacité industrielle. Le gaspillage serait alors plus évident. Les performances de toutes les entreprises algériennes en matière d’efficacité énergétique sont catastrophiques.
Il faut en plus la révision des tarifs de l’électricité qui doivent être portés à un niveau de compétitivité des énergies renouvelables. Vous serez surpris d’apprendre que ce niveau est inférieur au coût de revient de Sonelgaz. L’annonce par la Chaîne 3 que ce coût de revient s’élève à 15 DA/KWh le confirme. En effet, ce qui est attendu pour les énergies renouvelables est un coût de 8 DA/KWh (cours 2017).
On peut penser raisonnable d’augmenter à partir de 2019 le tarif de l’électricité de 4 DA/KWh actuel jusqu’à 8 DA/KWh en 3 ans. Il n’y aurait plus besoin de subventionner l’électricité et le gaz en tirerait les bénéfices car les ENR vont déplacer la génération électrique à partir du gaz. Notre potentiel de solaire thermique nous permet d’envisager de produire tous les besoins électriques futurs à partir du solaire (thermique et photovoltaïque).
Cette approche nous permettra de récupérer toute la subvention énergétique, un minimum de 10 milliards de dollars/an. Ceci nous permet d’envisager le financement de tout notre programme ENR sans problème. Nous ambitionnons d’exporter au moins 30 000 MW à l’horizon 2030, soit 30 milliards de dollars de revenus. Vous comprenez alors comment transformer ce qui est perçu comme une menace : la transition énergétique en opportunité.
- On désigne souvent du doigt le consommateur final comme le principal gaspilleur d’énergie. Le problème se situe-t-il réellement au niveau du consommateur, dans les prix, ou bien dans la politique de distribution de l’énergie ?
Vous avez, je l’espère, compris que le problème ne se situe dans aucune des causes que vous avez citées. Il est d’ordre culturel ; la culture de la rente a inhibé toute autre alternative. On ne veut même pas voir la transition énergétique qui avance à pas forcé. Le monde change. La décarbonation de l’économie devient une évidence sauf pour les lobbies pétroliers et des voitures à moteur à combustion. La voiture électrique va être la véritable réponse au problème de changement climatique. Elle va s’imposer à l’horizon 2030 et peut-être même avant. Le pétrole perdra son marché.
- Le renouvelable est-il un bon moyen de lutte contre le gaspillage d’énergie ?
Si on continue de subventionner le tarif de l’électricité, même le renouvelable ne pourra pas être une solution. Si vous évaluez toutes les campagnes de sensibilisation, vous trouverez aussi du gaspillage, car pour nous le résultat est là, c’est-à-dire nul.
- Quel modèle énergétique devrions-nous adopter selon les potentialités et les moyens dont nous disposons ?
Le modèle énergétique est appelé en fait «modèle de consommation énergétique». C’est le résultat d’une simulation en intégrant les besoins énergétiques pour tous les usages qui ne sont pas seulement électriques, mais thermiques et électriques. Ceci en prenant en considération toutes les alternative énergétiques, l’évolution des besoins est également en fonction de la démographie, et cela nous révèle une nouvelle menace : la démographie galopante.
Nous prendrons en considération différents facteurs d’évaluation : coûts, sécurité énergétique, indépendance énergétique, etc. C’est en faisant cet exercice que le scénario solaire (thermique et photovoltaïque) est apparu. L’éolien aura sa part, bien que le potentiel de cette énergie reste faible en Algérie Il est clair que dès l’instant où nous aurons vulgarisé ces alternatives énergétiques par le savoir qui reste à acquérir, nous serons en mesure d’exploiter les autres potentiels : géothermie, biomasse, etc. *Nadjia Bouaricha / el watan / lundi 18 décembre 2017
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*L’Algérie et ses partenaires vont lancer un projet de 1.000 MW d’énergie renouvelable
L’Algérie et ses partenaires dans l’initiative industrielle de Desertec (DII) vont lancer un projet de production d’électricité renouvelable de 1.000 MW, a-t-on appris mercredi à Alger auprès du groupe Sonelgaz.
« Un projet de 1.000 MW d’origine renouvelable est en cours de maturation dans le cadre de ce partenariat », précise-t-on de même source. En décembre 2011, le groupe Sonelgaz et DII qui compte 56 partenaires issus de 15 pays, ont signé un mémorandum d’entente à Bruxelles pour la promotion commune du développement des énergies renouvelables en Algérie et à l’international. Aucun détail n’a été fourni cependant sur le coût du projet ni sur son montage financier. L’Algérie avait à mainte reprise exprimé sa disponibilité à participer à des projets d’exportation d’électricité renouvelable mais avait aussi conditionné sa participation par un partage de financements, une ouverture plus conséquente du marché européen de l’électricité et un transfert de la technologie.
Son plan national de développement des énergies renouvelables, adopté en 2011, prévoit de dédier 10.000 MW des 22.000 arrêtés dans ce projet à l’exportation sous réserve de satisfaire aux trois conditions précédentes. D’un coût total de 500 milliards d’euros, le projet ambitionne de couvrir à l’orée de 2050 la moitié des besoins en électricité du Proche-Orient, de l’Afrique du nord et de l’Europe, selon des estimations avancées par le dirigeant de Sonelgaz, Noureddine Boutarfa, dont le groupe est chargé par les autorités de mettre en œuvre ce programme. (Ennahar-13.06.2012.)
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La construction d’une centrale électrique alimentée par les énergies renouvelables d’une capacité de 1.000 MW sera prochainement lancée en Algérie dans le cadre du partenariat entre le groupe Sonelgaz et Desertec industrial initiative (DII), a affirmé mardi à Alger une responsable de la Chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie (AHK).
Toutes les technologies relatives à l’industrie de l’énergie renouvelable (solaire-thermique et photovoltaïque, éolien) seront expérimentées par ce projet de référence dont la réalisation a été décidée dans le cadre d’un accord conclu en 2011 entre Sonelgaz et DII, indique Mme Sarah Ruschkowski, chef de département foires à l’AHK.
Ce projet est actuellement en phase d’étude de faisabilité, alors que sa localisation n’a pas été encore définie, a précisé Mme Ruschkowski dans des déclarations à la presse en marge du Forum d’El Moudjahid.
La représentante de l’AHK a, en outre, affirmé que les deux salons prévus du 15 au 17 octobre à Oran et dédiés aux énergies renouvelables et à l’économie verte (ERA, Enviro Algérie) permettraient de « créer une plate-forme pour élargir le mémorandum d’entente conclu en 2011 entre Sonelgaz et DII », et également de »rapprocher les points de vues entre les deux parties ».
Conclu en décembre 2011 à Bruxelles par Sonelgaz, chargée de piloter le programme national de développement des énergies renouvelables, et la société allemande Desertec DII, ce mémorandum porte sur le renforcement des échanges d’expertises techniques, l’examen des voies et moyens pour l’accès aux marchés extérieurs et la promotion commune du développement des énergies renouvelables en Algérie et à l’international. *El Watan avec APS-02.10.2012.
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L’Algérie veut produire à partir des énergies alternatives 3.000 MW d’électricité à l’horizon 2020..
L’Algérie a identifié 60 projets dans le domaine des énergies renouvelables devant propulser sa production d’électricité à partir de ces énergies alternatives à 3.000 MW à l’horizon 2020…
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3e conférence Desertec industrial initiative à Berlin.
les énergies renouvelables à l’épreuve des instabilités politiques
L’instabilité politique dans la région MENA risque de retarder ou de freiner le développement des énergies renouvelables, tel a été le constat lors de la 3e édition de la conférence de Berlin.
Berlin (Allemagne)
* envoyée spéciale d’El Watan-
Le développement des énergies renouvelables (ER) dans la région MENA est tributaire de plusieurs facteurs. Pas ceux d’ordre économique ou technique, mais bel et bien d’ordre politique.
En effet, l’instabilité politique que vivent actuellement plusieurs pays de la région MENA, conjuguée à une certaine «discordance» enregistrée au niveau des pays européens, risque de retarder ou freiner le développement de ce type d’énergie.
Ce constat a été établi par un bon nombre d’experts ayant participé à la journée de la conférence DII qui se tient dans sa troisième édition à Berlin.
Pour les différents intervenants, ces éléments sont défavorables à la mise en marche d’une politique énergétique commune entre les deux rives de la Méditerranée. «Les pays arabes ont fait un long chemin et nous les encourageons», a déclaré Mme Shilpa Patel, ministre de l’Etat allemand, dans son allocution d’ouverture.
Et d’enchaîner : «La stabilité dans cette région est d’une grande importance pour le Desertec.» Selon la même responsable, le projet en question tout en produisant de l’énergie contribuera au développement durable dans la région MENA et servira à redéfinir les relations entre les deux parties.
Pour sa part, Paul Van Son, directeur du DII, a estimé que ce projet ne pourra pas se faire sans la création de conditions favorables dans le marché pour faire travailler les entreprises dans le domaine. «Sans stabilité politique dans ces pays, les progrès (économique et industriels, ndlr) ne sont pas pour demain. Ils seront certainement à long terme», insiste-t-il.
A une réponse à la presse, Paul Van Son a estimé que la région où il est impossible de se lancer actuellement est la Libye, les autres pays ayant retrouvé une certaine stabilité.L’absence d’une même vision de développement de ce type d’énergie de la part des pays européens est également l’autre facteur qui pourrait fragiliser le développement des ER.
Les experts ont même fait allusion à l’existence, dans le même continent, d’au moins deux projets différents, en l’occurrence le projet DII sous la houlette des Allemands et Medgrid (ex-Transgreen) du côté français. D’ailleurs, Florian Zickfeld, directeur de l’équipe de Power System, l’a clairement indiqué. Pour la même source afin de permettre à l’Europe de subvenir à sa grande demande en électricité, notamment durant l’hiver, il est indispensable de favoriser «la coopération entre les Etats de l’Union européenne».
Une donne que certains experts ont d’ailleurs estimé manquante dans le processus de prise de décisions en Europe.
«Les pays de l’UE doivent cesser de prendre des décisions infidèlement sur des affaires communes, car cela n’est pas à leur faveur. Il faut optimiser les décisions collectives», dit-il. Pantelis Capros, professeur d’économie de l’énergie et de recherche opérationnelle dans le département à l’université nationale technique d’Athènes, soutient, en citant l’UE, que «très souvent, la coordination du marché se passe mal, surtout dans des projets complexes où les participants veulent l’accès préférentiel». Et de préciser : «Le grand défi DII est de trouver un modèle de marché qui pourra soutenir les activités, les objectifs et les mettre en place.»
Après le Maroc et la Tunisie, l’Algérie interviendra aujourd’hui pour présenter son programme énergétique et ses aspirations.
Le ministre de l’Energie et des Mines, qui s’est excusé de ne pouvoir y être, sera représenté par le président-directeur général de Sonelgaz, Noureddine Boutarfa. *envoyée spéciale d’El Watan- 09.11.2012.
**Algérie: Réussir la transition vers l’énergie propre
Soucieuse des enjeux énergétiques et environnementaux liés à la diversification du mix énergétique et la volonté des grandes économies de la planète pour réduire davantage le recours aux énergies fossiles, l’Algérie s’est engagée dans un ambitieux programme de développement des énergies renouvelables.
Au delà d’une donne économique et politique, et parallèlement aux prémices d’une réorientation du modèle universel de consommation énergétique vers l’émergence de nouvelles réponses alternatives aux besoins de la planète, le programme algérien de développement des énergies renouvelables apparaît aussi comme une solution pour exploiter un interminable gisement solaire et éolien afin de contribuer à satisfaire la demande interne en électricité et exporter une partie de cette énergie vers des pays européens.
Il s’agit également dans la même optique de rallonger encore de quelques années de plus les réserves nationales en hydrocarbures pour les préserver aux générations futures dans un contexte international marqué par un déclin très proche, voire éminent de l’offre mondiale en pétrole brut et en gaz naturel.
120 MILLIARDS DE DOLLARS POUR DÉVELOPPER À TERME LES ÉNERGIES RENOUVELABLES…
Officiellement adopté en février 2011 par le Conseil des ministres, le Programme national de développement des énergies renouvelables (PNR) prévoit ainsi une production de 22.000 MW d’électricité de source renouvelable, notamment solaire et éolienne, destinée au marché intérieur, en plus de 10.000 MW supplémentaires à exporter pour les 20 prochaines années.
Ceci correspond à 40% de la production globale d’électricité d’ici 2030 et le double de la capacité actuelle du parc national de production d’électricité.
Des investissements de l’ordre de 120 milliards de dollars, dont la moitié provenant du secteur public, sont nécessaires pour la même échéance afin d’atteindre cet objectif. Les investisseurs privés et étrangers devraient être, de leur côté, associés dans la mise en oeuvre de ce programme. Avec l’adoption de cet important programme, l’Algérie vient ainsi d’amorcer un ambitieux processus de transition vers des énergies alternatives et propres.
Cette volonté avait été explicitement exprimée par, M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, qui insiste sur l’importance à accorder à la diversification des sources d’approvisionnement énergétique du pays par la mise en oeuvre d’un programme national des énergies renouvelables.
Outre la satisfaction des besoins en énergie, ce programme constituera aussi un vecteur de développement d’une industrie nationale des énergies renouvelables qui s’appuiera sur les compétences algériennes existantes et en mettant en valeur l’effort de recherche et de développement dans les différents domaines liés à cette industrie.
La nouvelle politique énergétique sera également accompagnée par des efforts consentis par l’Etat afin de soutenir le développement d’une industrie locale de soustraitance, devant ainsi permettre de créer pas moins de 100.000 emplois.
67 PROJETS POUR FAIRE BASCULER L’ALGÉRIE DANS L’ÈRE DE L’ÉNERGIE PROPRE…
Au total, 67 projets de centrales solaires photovoltaïques, solaires thermiques et éoliennes hybridées avec du gaz naturel ou du diesel, réparties sur une vingtaine de wilayas du Sud, des Hauts plateaux et même du Nord du pays et sont ainsi appelées à relever le défi de faire basculer l’Algérie dans l’ère de l’énergie propre.
La capacité installée globale de ces projets sera de 2.357 MW à l’horizon 2020. Un bon nombre de ces projets ont déjà vu leurs appels d’offres lancés durant les huit derniers mois.
Aujourd’hui, les besoins énergétiques du pays sont exclusivement satisfaits par les hydrocarbures, particulièrement le gaz naturel qui demeure la principale source d’énergie utilisée, alors que le recours aux autres sources ne se fait que lorsque le gaz ne peut pas être mis à contribution.
L’orientation actuelle du modèle énergétique algérien a été confortée par les avantages comparatifs du gaz naturel notamment son coût pour le consommateur final. Sur le long terme, la reconversion du modèle de consommation énergétique actuel rendra problématique l’équilibre offre/demande pour cette source d’énergie qui ne cesse d’être sollicitée par la demande interne et le marché international.
Selon des données officielles, les niveaux des besoins du pays en gaz naturel devraient atteindre 45 milliards de m3 en 2020 avant de s’établir à 55 milliards dix ans plus tard, soit en 2030. L’évolution spectaculaire de la demande interne sera certainement combinée par des hausses substantielles des volumes à exporter et dont les revenus seront nécessaires pour faire tourner l’économie nationale et contribuer à l’amélioration des conditions de vie des Algériens.
De même, la consommation d’électricité devrait fortement progresser sur la même échéance pour se situer entre 75 à 80 TWh (Terrawatts/heure) en 2020 et entre 130 et 150 TWh en 2030. D’autre part, le potentiel national en énergies renouvelables est largement dominé par le solaire, les potentialités en éolien, en biomasse et en géothermie étant beaucoup moins importantes, alors que celui de l’hydroélectrique demeure très faible.
Côté investissement, les filières d’énergies renouvelables, bien qu’elles soient coûteuses pour l’instant par rapport à la filière classique (en dehors de celle de l’éolien qui est déjà compétitive), ce coût devrait sensiblement chuter au cours des 20 prochaines années à la faveur des avancées technologiques et humaines réalisées par la compétence nationale industrielle et universitaire.
Ainsi, la part du programmed’énergiesrenouvelablesdevant être dédiée à l’exportation sera mise en oeuvre dans le cadre d’un partenariat international conditionné par l’ouverture des marchés extérieurs, notamment européens, à l’électricité fournie par l’Algérie et produite à partir d’énergies renouvelables.
Quant au marché national, la concrétisation de l’objectif de produire 12.000 MW à l’horizon 2030 permettra à l’électricité d’origine renouvelable de représenter 40% de la production nationale d’électricité.
La mise en oeuvre de ce programme exige un apport financier de l’Etat pour la compensation des surcoûts induits par l’introduction des énergies renouvelables. Ces surcoûts, dépendent des niveaux de prix du gaz naturel à considérer pour le marché national.
Par ailleurs, l’exécution de cet ambitieux programme n’exclut pas la mise en place de coopérations pragmatiques entre l’Algérie et des partenaires régionaux et internationaux dans un objectif d’optimiser les capacités techniques et industrielles du pays dans ce domaine.
L’initiative européenne Desertec, à laquelle l’Algérie a adhéré à la faveur d’un mémorandum d’entente à la faveur d’un mémorandum d’entente conclu en décembre 2011 par les deux parties, fait partie de ce type de partenariat.
Signé à Bruxelles par Sonelgaz, chargée de piloter le PNR, et la société allemande Desertec DII, ce mémorandum porte sur le renforcement de échanges d’expertises techniques, l’examen des voies et moyens pour l’accès aux marchés extérieurs et la promotion commune du développement des énergies renouvelables en Algérie et à l’international.
L’Algérie est parvenue à ce partenariat après avoir posé ses conditions relatives à l’intégration nationale dans le projet, au transfert de technologies, au partage des financements et à l’ouverture du marché européen à l’énergie issue du renouvelable.* Par Nawel A…10 Novembre 2012-Le Financier
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