Gaz de schiste
**Un an après la révolte citoyenne antigaz de schiste d’In Salah
Jardins potagers contre gaz de schiste
Dans la toute fraîche circonscription administrative d’In Salah, à 1300 km d’Alger, les signes d’un changement radical avec l’In Salah d’avant-décembre 2014 sont visibles à l’œil nu.
Rencontrés sur l’emblématique place Somoud au lendemain d’une lotfia organisée en commémoration du 1er anniversaire de la révolte contre le gaz de schiste, le 2 janvier dernier, de nombreux citoyens viennent encore pour renouer avec l’esprit de cette résistance. Aïcha Benyahia, fonctionnaire, soutient que «ce soulèvement populaire contre un projet nuisible à l’homme et à la nature a opéré un bouleversement total à In Salah». «On reste debout, avec une seule position, une même parole.
Une résistance dans les cœurs, même si le gouvernement pense le contraire», ajoute-t-elle. Un engagement écologique citoyen inédit en Algérie, qui a suscité l’admiration et attiré nombre de citoyens venus d’autres horizons, dont le Dr Zoheir Aït Kaci, psychiatre de la ville, que le mouvement semble avoir extrêmement touché. Au point de se fondre dans la foule en chèche et gandoura pour dire ce besoin de perpétuer «un réel exemple de mouvement social de bonne intelligence, c’était très beau à voir», affirme-t-il. In Salah se souvient, In Salah n’a pas oublié.
Smart Sahara
Sa résistance a évolué en un concept nouveau, le Smart Sahara dont nous parlait Hacina Zegzeg sur les colonnes d’El Watan, le 9 décembre dernier. «In Salah est une ville qui réfléchit, elle ne subit plus, et sa jeunesse a pris son destin en main. Les entreprises liées au secteur des hydrocarbures sont légion, une ville verte, écologique, tournée vers les énergies renouvelables et le développement durable : voilà le défi d’In Salah et nous le relevons sans crainte, car nous recevons des soutiens en matière d’expertise, de formation, de matériel», ajoutait-elle.
La ville verte, nous l’avons retrouvée à Djoualil, El Barka, Iguestene, Foggaret Ezzoua et surtout à In Ghar, au lendemain de la clôture du Salon de dégustation du poisson d’eau douce issu des djennas — ces palmeraies paradisiaques qui contrastent avec le cimetière de palmeraie des années 1990 — organisé fin décembre 2015 simultanément avec un atelier d’initiation à la pisciculture.
Une dizaine de femmes d’In Salah s’en retournaient à leurs djennas, les jardins qui intégreront désormais des bassins d’élevage de tilapia et de poisson-chat. La région est nouvellement acquise à l’aquaculture continentale initiée çà et là à travers le Sahara par le gouvernement depuis une douzaine d’années. In Salah s’assure une production annuelle de quelque 100 t de poissons, a dévoilé Amor Chekhar, le président de la Chambre interwilaya d’aquaculture sise à Ouargla.
Une production qui assure aux familles pionnières un apport protéique supplémentaire. Une intégration agriculture-aquaculture qui connaît beaucoup d’engouement, fait savoir la Chambre d’aquaculture qui compte une centaine d’adhérents du Tidikelt et veut à tout prix garder ce contact naturel, au moment où le ministère a décidé de rattacher In Salah à la Chambre de Béchar. Avec fierté, les producteurs n’ont pas hésité à apprêter leur poisson du désert pour le présenter aux visiteurs du Salon de dégustation, nombreux à venir découvrir le fruit des eaux salées que les habitants d’In Salah voulaient à tout prix préserver du gaz de schiste.
Djennas
A In Ghar, à 60 km de là, Mbirika cultive sa djenna, un jardin potager qui lui assure une autosuffisance familiale en légumes et céréales. Cette année, Noureddine, son voisin agriculteur rentré d’Italie, l’a initiée à la multiplication des plants et aux techniques de la permaculture afin de garder un verger productif pendant 12 mois. Il lui a notamment appris à multiplier les plants de tomates pour en manger et vendre le surplus tout au long de l’année.
Fidèle à la tradition ancestrale qui fait des femmes de cette contrée d’excellentes agricultrices qui ont montré le chemin à la nouvelle génération, Mbirika évoque le rêve d’aller loin avec sa djenna sur le chemin d’une agriculture moderne et maîtrisée. Elle fait partie de ces authentiques fellahas du Tidikelt qui, les premières, se sont positionnées pour la préservation du sol et de l’eau l’année dernière, et qui perpétuent la vie des jardins potagers ancestraux de la plaine féconde d’In Ghar et aspirent à une autosuffisance réelle. *Houria Alioua/ el watan/ mercredi 27 janvier 2016
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*Le groupe pétrolier américain Chevron renonce à la prospection du gaz de schiste en Roumanie
Le groupe pétrolier américain Chevron vient de décider de suspendre ses opérations de prospection de gaz de schiste en Roumanie, le dernier pays européen où il était encore actif dans ce domaine.
Après l’arrêt de ses projets en Pologne, Ukraine et Lituanie, « cela nous laissait la Roumanie où nous sommes en passe d’abandonner nos intérêts dans les concessions » accordées par le gouvernement local, a indiqué un porte-parole de l’entreprise à la presse américaine.
Aucune raison n’a été avancée par le responsable de Chevron pour justifier cette décision. Fin janvier, Chevron, qui est le deuxième groupe énergétique américain, avait annoncé qu’il n’investirait que 35 milliards de dollars dans ses projets d’exploration pétrolière en 2015, soit une baisse de 13% par rapport à 2014, et qu’il privilégierait les projets offrant les « opportunités les plus lucratives ».(Aps)– 21/02/2015 |
**Fatima Bouhani. Professeur à l’université d’Alger III en communication des crises
L’exploitation du gaz de schiste va entraîner les mêmes affres que ceux des essais nucléaires français
**Que pensez-vous du refus de la population d’In Salah quant à l’exploitation du gaz de schiste ?
Comme tout le monde, j’ai suivi l’évolution des événements à In Salah en particulier, et dans le Sud en général. Et je salue grandement la position de ces Algériens. Pour mieux expliquer cette situation, il faut remonter dans le temps. En 2009, pour être plus exacte, l’Etat algérien avait adopté un projet de loi qui favorise l’exploitation du gaz de schiste sur ses terres et notamment à In Salah.
Mais depuis, les gouvernements successifs n’ont pas fait de démarches claires pour expliquer aux Algériens ce qu’est le gaz de schiste. Autrement dit, aucune campagne médiatique, aucun séminaire ni même conférence de presse n’ont été menés.
Cette grande absence en matière de communication a été fatale pour l’Etat, car elle n’avait pas prévu un refus aussi marquant et ferme de la part de la population du Sud quant à l’exploitation de ce gaz. Puis, il ne faut pas oublier qu’en 2009, l’Etat avait projeté d’exploiter le gaz de schiste et non pas de faire un essai, c’est pour montrer combien le gouvernement avait la certitude de faire du gaz de schiste un projet d’avenir dans la région du Sud.
Mais, contre toute attente, ce gouvernement a été surpris par le refus écrasant des gens du Sud et c’est pour cette raison qu’il a fini par comprendre qu’il avait accusé un retard flagrant en termes de communication. D’ailleurs, le président de la République a lui-même reconnu l’échec cuisant de son gouvernement sur ce dossier.
**Mais comment expliquez-vous, en tant qu’enseignante, cette absence de communication lorsqu’il s’agit de sujets aussi importants ?
Ce n’est pas nouveau de voir la communication officielle de l’Etat algérien totalement absente lorsqu’il s’agit de grands événements ou projets d’avenir. Ce qui vient de se passer à In Salah est un cas de figure flagrant de cette politique dépassée.
Malheureusement, l’Etat n’a jamais accordé un grand intérêt à la communication, cela a été le cas durant le parti unique avec sa seule chaîne satellitaire qui était imposée aux Algériens. Maintenant, avec l’émergence d’autres télévisions satellitaires et la grande ouverture du champ médiatique, l’Etat s’est retrouvé face à un dilemme en matière de communication. Aujourd’hui, nous assistons à de grandes polémiques créées par les médias qui ont dévoilé la face cachée du gouvernement.
C’est ce gouvernement qui n’a pas de culture en communication qui s’est vu pris dans le piège médiatique après des années de fermeture. Et cela a créé des zones de turbulences dans le Sud, quasiment une révolution contre le gaz de schiste. Alors qu’avant tout cela, l’Etat avait les moyens nécessaires de s’interposer si une stratégie de communication avait été bien préparée et bien menée.
**Comment jugez-vous la réaction de la communauté estudiantine face aux événements d’In Salah?
Les enseignants, tout comme les étudiants ont soutenu la population du Sud. En tant qu’enseignants, nous sommes tous contre l’exploitation du gaz de schiste car les répercussions seront néfastes sur l’avenir de toute la région. Je peux même comparer les affres qui découleront du gaz de schiste aux essais nucléaires français dans le Sud du pays. Jusqu’à aujourd’hui, des Algériens continuent à souffrir le martyre suite aux essais nucléaires français perpétrés à Reggane, comme ailleurs dans le Sud.
Et j’imagine que si l’Etat procède à l’exploitation du gaz de schiste — et d’après les dernières nouvelles, l’Etat a déjà procédé à une exploitation prototype —, on va assister à une situation similaire. C’est dans cet intérêt que le monde universitaire algérien a été intransigeant face à cette problématique et indigné par l’exploitation du gaz de schiste. C’est une position irréprochable, inchangeable et surtout indiscutable.*Samir Azzoug–El Watan-mardi 25 février 2015
**réactions des internautes:Tout le monde sait que le gaz de schiste et un danger pour toute l’algérie même le gouvernement et ses relais savent les néfastes répercutions mais ils redoutent la marche arrière de peur de représailles**La préservation de l’environnement est devenue un enjeu majeur, pour l’existence même de l’humanité. « Le monde contient bien assez de richesses pour
les besoins de chacun, mais pas assez pour la cupidité de tous. » disait Gandhi. Cependant, le génie humain reste une source intarissable et trouve toujours des solutions quand il est acculé aux bordures de la survivance. Le génie cette folie de l’être humain dit-on. En effet, une découverte primordiale pour pallier aux défaillances causées par une industrialisation effrénée vient de voir le jour au
Royal College of art de Londres. La prophétie de dernier Chef Indien Seattle, Sitting Bull de 1854, s’est concrétisée : « Lorsque le dernier arbre aura été abattu, le dernier fleuve pollué, le dernier poisson capturé, vous vous rendrez
compte que l’argent ne se mange pas. »Chef Seattle, 1854. **On a comparé le gaz de schiste à un essai nucléaire mais c’est pire ! On a cité les Etats Unis avec ses milliers de forages de gaz de schiste; en Algérie c’est pire. En effet les forages aux USA polluent la nappe phréatique au niveau du site d’exploitation les nappes aquifères ne communiquent pas entre elles ,en général, en Algérie il n’y a qu’une seule nappe qui va de la frontière marocaine à la Libye si elle est polluée il n’y a aucun moyen de la dépolluer et ce sont toutes les générations futures qui seront privées d’eau .La nappe fossile sur laquelle se trouve notre pays est un trésor plus important que le gaz de schiste si elle est utilisée pour développer l’agriculture ,le tourisme et luter contre le réchauffement climatique.En créant un immense tapis vert on aura un microclimat qui pourrait réalimenter en eau cette immense nappe dont ses eaux actuellement ne sont pas renouvelables mais peuvent servir plusieurs siècles encore.Le problème n’est donc pas limité à la seule région d’In Salah mais concerne toute l’Algérie et toutes les générations futures .
**Sonatrach poursuivra kes travaux d’exploration du gaz de schiste à In Salah
Le Président directeur général par intérim du groupe pétrolier, Sonatrach Saïd Sahnoun a annoncé, dimanche, la poursuite des travaux d’exploration du gaz de schiste en cours au niveau d’In Salah
S’exprimant au cours d’une conférence de presse animée à Alger, il a, à ce propos, déclaré que « nous n’allons pas interrompre l’activité forage » des puits-pilotes de schiste à In Salah.
Selon lui, Sonatrach va achever dans quelques jours le forage du deuxième puits-pilote de schiste à Ahnet, après le premier déjà réalisé dans le même bassin.
« Nous sommes sur le point d’achever cet ouvrage, c’est une question de quelques jours. Dés que nous terminerons, l’appareil (de forage) sera transporté vers un autre site d’exploration pour lequel il est programmé », a-t-il ajouté sans identifier le nom du deuxième bassin qui fera l’objet d’exploration après celui d’Ahnet.
Ces déclarations du PDG de la Sonatrach interviennent alors que des habitants d’In Salah ne décolèrent toujours pas après plus d’un mois de protestation contre l’exploration et l’exploitation de ce gaz non conventionnel. Ils réclament même l’arrêt immédiat et sans condition des travaux d’exploration.*Par Lila Ghali | 08/02/2015 |algerie1.com
*Le gaz de schiste en Algérie : un mouvement de contestation inédit
La genèse
Tout a commencé il y a une dizaine d’années quand l’Agence américaine de l’énergie a publié une étude dans laquelle l’Algérie était classée troisième au monde pour ce qui est des réserves de gaz de schiste, qu’elle avait estimées à près de 20 000 milliards de m3. Disons tout de suite que ce sont là des chiffres fantaisistes : la même agence, en utilisant les mêmes techniques d’appréciation, s’est trompée dans un rapport de un à cinq pour ce qui est des réserves de la Pologne.
Pour la Californie, ce sont 96 % des réserves qu’elle avait annoncées qui n’existent pas en réalité. En Algérie, cela n’est cependant pas tombé dans l’oreille d’un sourd ; la compagnie nationale des pétroles Sonatrach, se fondant sur ces affirmations, a foré un premier puits de gaz de schiste en 2008.
En parallèle, en 2010-2011, le gouvernement s’est rendu compte que l’Algérie n’attirait plus les investisseurs étrangers, en raison d’une loi sur les hydrocarbures qui était devenue un véritable repoussoir. Il décida alors de la changer. Il prit attache des compagnies pétrolières étrangères et entreprit avec elles ce que l’on peut considérer comme des négociations secrètes, dans le but de savoir quelles modifications elles souhaitaient.
Elles «suggérèrent» que soit révisé le système de calcul de l’impôt et que soit autorisée l’exploitation du gaz de schiste. Ce que le gouvernement fit dans une nouvelle loi sur les hydrocarbures, entérinée par le Parlement en 2013.
Les multinationales pétrolières ne se bousculèrent pas pour autant au portillon, car elles ne voulaient pas essuyer les plâtres,tant sur le plan technico-économique qu’au plan des relations avec les populations locales. Preuve en est que lors de l’appel à la concurrence pour l’attribution de permis de recherche de septembre 2014, aucun des dix-sept périmètres censés contenir du gaz de schiste ne trouva preneur. Sonatrach se lança alors seule dans le forage de puits d’exploration.
Elle a réalisé, à ce jour (autant que l’on sache, car aucune information ne filtre à l’extérieur), sept à huit puits dont deux sur le permis de l’Ahnet (région d’In-Salah).
La réaction de la population
Dès que l’on sut, déjà en 2012, que la nouvelle loi sur les hydrocarbures allait permettre l’exploitation du gaz de schiste, un vent de protestation se mit à souffler sur l’Algérie. Les mouvements associatifs, des spécialistes pétroliers, des journalistes, des responsables politiques, des syndicalistes manifestèrent leur opposition à ce projet. Le mouvement de protestation s’amplifia en 2013, après la promulgation de la loi.
Le Premier ministre tenta de calmer le jeu et fit notamment une déclaration, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle est malheureuse : il dit que l’exploitation n’était pas prévue avant 2025, voire 2040, comme si le fait de reporter à plus tard la catastrophe la rendait plus acceptable. Il dit aussi que les produits chimiques utilisés lors de la fracturation hydraulique n’étaient pas plus nocifs que ceux dont sont imbibées des couches-bébé…
À In-Salah, le mouvement de protestation de la population a été plus puissant que partout ailleurs. Parce que, non seulement le forage des deux puits programmés se déroulait, on peut dire aux portes de la ville (à 28 km à vol d’oiseau), mais aussi parce que des dizaines, voire des centaines d’autres puits suivront, dans le cas où il serait décidé d’exploiter le gaz contenu dans ce bassin géologique. L’opposition de la population d’In-Salah est d’autant plus légitime qu’elle souffre de traumatismes antérieurs.
C’est dans cette région qu’ont eu lieu les expériences atomiques françaises des années 1960 et c’est ici aussi que se déroule une autre opération extrêmement dangereuse pour l’homme et son environnement, celle de la séquestration du CO2 dans le gisement de gaz de Krechba.
Le face-à-face autorités-population
La visite du ministre de l’Énergie, fin décembre 2014, pour inaugurer le premier puits allait mettre le feu aux poudres à In-Salah. Il s’en prenait violemment à la population qui, disait-il, avait montré par ses manifestations contre le gaz de schiste qu’elle voulait du mal à son pays et qu’elle allait en faire un nouvel Irak ou une nouvelle Libye. Dire cela à des gens connus pour leur pacifisme et qui, après tout, ne réclament rien d’autre que le droit à la vie…
Depuis le 1er janvier 2015, c’est toute la population qui manifeste journellement, du matin au soir sur la place centrale de la ville qu’elle a débaptisée et qu’elle appelle Sahat Essoumoud (place de la Résistance). Il s’est constitué un collectif anti-gaz de schistecomposé de vingt-deux membres qui veille à ce que le mouvement demeure pacifique, mais extrêmement ferme dans ses revendications. C’est là un fait inédit en Algérie, et ce pour deux raisons.
C’est la première fois que l’on voit autant de femmes dans une manifestation de rue. Ailleurs à travers le pays, on ne voit d’habitude que des hommes et quelques rares femmes noyées dans la foule, alors que là il y a pratiquement autant de femmes que d’hommes. La seconde raison est que l’on a affaire à un mouvement citoyen sans motivations politiques ni matérielles. Cette foule ne dit pas « Bouteflika, dégage ! » et ne demande pas d’argent ou de privilèges particuliers. Et ça, le pouvoir ne sait pas traiter.
Il sait comment casser un mouvement de contestation politique. Par la matraque, les gaz lacrymogènes, les arrestations, etc. Par la manipulation et l’infiltration du mouvement : il sait corrompre les leaders ou pousser à la violence les militants. Par le « clonage », en créant un mouvement parallèle, généralement plus extrémiste dans ses revendications affichées pour mieux torpiller l’action des mouvements d’origine. Toutes ces techniques ont été utilisées sans succès à In-Salah.
Pour neutraliser un mouvement de contestation à motivation matérielle, le régime algérien sort quelques millions de dollars du Trésor public qu’il distribue aux contestataires et achète ainsi la paix sociale.
À In-Salah, ce sont tour à tour le Premier ministre, le chef de la police, le chef de la région militaire qui se sont rendus sur place et ont tenté de calmer les ardeurs de la population. Laquelle rejette toute discussion et n’exige qu’une seule chose : que le président de la République proclame l’arrêt des forages.
La contestation a pris une ampleur particulière au cours du premier trimestre 2015 . On a vu naître un peu partout à travers le pays des collectifs identiques à celui d’In-Salah, qui se sont fédérés au niveau national au sein d’un « collectif national Non au gaz de schiste ».
Le 23 février, a été adressée au président de la République une demande de moratoire,accompagnée d’un argumentaire extrêmement bien fait dans lequel sont démontrés tous les dangers que comporte la technique de fracturation hydraulique utilisée pour extraire le gaz de schiste de la roche-mère ; les dangers pour la santé de l’homme mais aussi les risques de pollution du sol, du sous-sol, de l’air, de l’eau, notamment de la couche albienne qui recèle des dizaines de milliers de milliards de mètres cubes d’une eau fossile, accumulée là depuis la nuit des temps.
Cet argumentaire relève également que l’exploitation du gaz de schiste est économiquement non rentable.
Dans la demande adressée au président de la République, en sus de la promulgation d’un moratoire, il a été proposé qu’ait lieu un débat public, une confrontation d’idéesentre les experts ayant préparé l’argumentaire qui y est joint et les spécialistes qui auraient préparé le dossier technique sur lequel s’est appuyé le gouvernement pour autoriser l’exploitation du gaz de schiste. À ce jour, aucune réponse n’a été donnée par le président de la République à cette requête.
L’« assistance » américaine
Constatant que le mouvement de rejet de l’exploitation du gaz de schiste se propageait rapidement à travers le pays et craignent que le « virus » n’atteigne le cœur de la Sonatrach, le pouvoir a fait appel à l’assistance des États-Unis. Le 18 février de cette année il fit inviter par l’IAP (Institut algérien du pétrole) un spécialiste « indépendant » américain qui vint à Alger exposer aux cadres supérieurs de l’entreprise nationale les bienfaits que cela procurerait à l’Algérie.
Effectivement, ce spécialiste, Thomas Murphy, directeur du Penn State Marcellus Center of Outreach and Research, ne dit que du bien de la fracturation hydraulique, une technique qui serait, selon son expérience personnelle en Pennsylvanie, sans danger pour l’homme, pour la faune et pour la flore. Il ne fit qu’une seule recommandation, celle d’agir en toute transparence, car, dit-il, les masses populaires sont ignorantes de toutes les retombées positives que procure l’exploitation du gaz de schiste.
Il faut savoir que le centre de recherches que dirige M. Murphy est chargé du suivi de l’exploitation du gisement de gaz de schiste de Marcellus, l’un des plus grands – si ce n’est le plus grand – aux États-Unis, et que participent au fonctionnement et au financement de ce centre pas moins de trois cents firmes, toutes intéressées à un titre ou un autre par l’exploitation du gisement.
Que pouvait donc dire d’autre M. Murphy, si ce n’est louer les bienfaits de l’exploitation du gaz de schiste ? Le gouvernement connaissait évidemment ce « détail » : c’est en toute connaissance de cause qu’il fit appel à ce représentant d’un lobby, qu’il présenta comme un expert « indépendant ».
Autre initiative américaine, la venue à Alger dans le courant de la premièrequinzaine de mars 2015de Charles Rivkin, sous-secrétaire d’État aux Affaires économiques, qui fit une conférence de presse à l’ambassade des États-Unis, au cours de laquelle il déclara qu’il « n’avait pas de conseils à donner aux Algériens, mais qu’il fallait qu’ils sachent que, dans son pays, l’exploitation du gaz de schiste avait été créative d’emplois, que la technique utilisée était saine et sans dangers et que l’opération était rentable ».
Puis il ajoutaitque « les États-Unis étaient disposés à fournir à l’Algérie l’assistance technique nécessaire, si elle le désirait ». Venant de la part d’un représentant officiel de la première puissance mondiale, c’était là plus qu’un conseil donné aux Algériens, c’était un ordre.
Pollution et hécatombe d’oiseaux
Aujourd’hui, il est certain que la pollution est déjà là. Elle est partout : dans l’air, à la surface du sol et dans le sous-sol. Il n’est qu’à voir, pour s’en convaincre, ces images diffusées sur Internet de bourbiers laissés derrière eux par les exploitants, qu’il s’agisse de Halliburton ou des foreurs de la Sonatrach. Il y a de fortes chances que la nappe d’eau phréatique, utilisée par la population locale pour ses besoins personnels, soit déjà polluée ou en voie de l’être très bientôt.
D’ailleurs des pigeons sont morts, des faucons sont morts, des volées de cigognes en migration sont mortes également. On ne connaît pas la raison exacte d’une telle hécatombe, très probablement la conséquence de la pollution des eaux et de l’air causée par les forages réalisés ou en cours dans la région.
Connaîtra-t-on un jour la vérité ? Cela semble difficile, car les vétérinaires d’In-Salah ou des villes avoisinantes, sollicités pour procéder aux examens, analyses ou autopsies qui permettraient de déterminer les causes de ces morts, refusent de les faire. Ils craignent des représailles de la part des autorités dans le cas où ils viendraient à démontrer des liens de cause à effet entre les forages de gaz de schiste et ces disparitions d’oiseaux…
Parlement européen, Bruxelles,
4 juin 2015
Hocine Malti/ contribution parue dans el watan-samedi 27 juin 2015
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*Abderazak Makri accuse le pouvoir de faire appel à l’armée pour pallier à son incmpétence
Le chef du MSP, Abderazak Makri, a jeté ce samedi un pavé dans la mare à Oran en accusant le pouvoir en place d’impliquer l’Armée dans la gestion des affaires politiques du pays. Cette accusation fait référence à l’envoi des troupes de l’ANP à Ain Salah pour obliger les manifestants anti gaz de schiste à lever définitivement le siège de la place Soumoud, devenue depuis, le début de la protestation, le point de ralliement de ces manifestants.
« Nous sommes pour la transparence et nous ne savons pas ce qui se passe exactement, nous ne comprenons pas que les autorités fassent intervenir des unités de l’Armée dans un débat qui doit être un débat de société », a-t-il dit lors d’une conférence de presse au siège du parti. « Le face à face entre population et Armée aurait pu engendrer des dérapages » s’est encore inquiété le chef du MSP qui s’est félicité du fait que les choses n’aient pas pris une mauvaise tournure. Pour Makri, l’envoi de l’Armée à Ain Salah signifie « l’échec des politiques à apporter des réponses aux questions posées par la population de la région »;
Et de se poser cette questions : « pourquoi n’a-t-on pas envoyé aussi l’Armée à Ghardaïa ? La réponse de Makri : « parce que à Ain Salah il y a du pétrole, il y a aussi Haliburton, la société de Dick Cheney qui est responsable de la destruction de l’Irak ». Mais histoire de lever des équivoques, le chef du MSP précise qu’il est « contre l’envoi de l’Armée à Ghardaïa, Ain Salah ou tout autre région du pays. Les problèmes politiques, c’est aux hommes politiques d’y trouver des solutions » a jouté le chef du MSP.*Par Khidr Ali | 07/03/2015 / algerie1.com
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*Protestations contre l’exploitation du gaz de schiste à travers plusieurs villes du pays
En guise de protestation contre l’exploitation du gaz de schiste et en soutien aux habitants d’In Salah, des actions de contestation ont été organisées samedi à travers plusieurs villes du Sud du pays.
Ainsi à Ouargla ds dizaines de personnes ont observé un sit-in « pacifique » au niveau de la place « Souk Lahdjar », pour réclamer l’arrêt du projet « d’exploitation du gaz de schiste ».
Les manifestants ont brandi des banderoles contre l’exploitation de cette énergie non conventionnelle. Lors de cette manifestation, des intervenants ont mis en avant « les risques du projet sur l’environnement et la santé humaine, liées à l’usage des produits chimiques durant la phase d’exploitation de cette énergie », avant de se disperser dans le calme.
Alors qu’à In Salah (wilaya de Tamanrasset) le mouvement de protestation contre l’exploitation du gaz de schiste s’est poursuivi samedi à In-Salah par l’organisation d’une marche « pacifique » à travers les principales artères de la ville, avant que les manifestants ne rejoignent un sit-in maintenu devant le siège de la daïra de In-Salah.
Dans la commune de Metlili (45 km au sud de Ghardaïa), une centaine de citoyens se sont rassemblés, le même jour, pour dénoncer le projet d’exploitation du gaz de schiste à In-Salah.
Un peu plus vers le Nord, à Batna (Est), quelque deux cents (200) personnes se sont rassemblées pour exprimer leur opposition à l’exploitation du gaz de schiste.*Par Mourad Arbani | 31/01/2015 ||algerie1.com
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*Ségolène Royal : « les gaz de schiste ne sont plus d’actualité »
Ségolène Royal a indiqué sur son compte twitter que « les gaz de schiste ne sont plus d’actualité », après un article du « Figaro » qui fait état d’un rapport qui conclut à la faisabilité de son exploitation mais qui a été « enterré » par le gouvernement.
François Hollande avait assuré en juillet 2013 qu’il n’y aurait ni exploration ni exploitation du gaz de schiste en France sous sa présidence.*07/04/2015 -Source: AFP
*Le gaz de schiste ne fait pas partie de la stratégie énergétique japonaise.
Les Japonais quittent le marché de l’extraction du gaz de schiste américain
Pour faire des bénéfices, le prix du baril de pétrole, auquel est lié le prix du gaz, doit dépasser 75 dollars, alors qu’il n’est que de 60 dollars actuellement, déclare l’ex-directeur du FMI pour le Japon.
Yoshinori Umemoto, employé au siège d’Itochu Corporation à Tokyo a déclaré lors d’une interview exclusive accordée à la radio Sputnik que « les prévisions des prix du gaz de schiste ne sont pas très favorables, de ce fait, nous avons pris la décision de cesser toute collaboration ».
L’ex-directeur du Fond monétaire international (FMI) pour le Japon, Daisuke Kotegawa, a également commenté cette décision, en affirmant que le gaz de schiste ne fait pas partie de la stratégie énergétique japonaise.
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*Les premiers résultats de l’exploration
L’Algérie dispose de 4.940 trillions de pieds cubes (TCF) de réserves de gaz de schiste, dont 740 TCF sont récupérables sur la base d’un taux de récupération (TR) de 15%, selon des évaluations réalisées par Sonatrach avec des compagnies pétrolières internationales sur cinq bassins sahariens, précise à l’APS une source près du groupe pétrolier national. Ces réserves récupérables ont été calculées pour les prospects d’Ahnet, Timimoun, Mouydir, Illizi et de Berkine.
Avec un TR de 15%, l’Algérie occupe la 4ème position mondiale en termes de ressources techniquement récupérables, juste après les Etats-Unis (dont le TR varie entre 20 et 50% selon les gisements), la Chine et l’Argentine, ajoute la même source, citant le rapport 2013 de l’Agence internationale de l’énergie sur le gaz de schiste.
Pour ce qui concerne les réserves à l’état liquide (pétrole, condensat…) dans les cinq bassins cités, elles s’élèvent à 248 milliards de barils. La même source fait savoir que ces estimations de réserves d’hydrocarbures non conventionnels ont été obtenues grâce à un plan d’action pour l’évaluation du gaz de schiste, entamé en 2009 et devant s’étaler jusqu’à 2018-2020.
Ces études d’évaluation du potentiel de gaz de schiste ainsi que la conception et l’exécution des opérations de fracturation et de la stimulation des réservoirs de ce gaz non conventionnel ont été réalisées avec le concours des compagnies de service américaines.
Durant la première phase de ce plan, étalée entre 2009 et 2010, le groupe Sonatrach a réalisé une évaluation régionale en exploitant les données disponibles (cartographie sismique, diagraphies, indices de forage…).
En 2009, Sonatrach a réussi à consolider sa base de données en matière de schiste en acquérant des données complémentaires qui l’ont aidée à affermir les volumes en place le long des sections ciblées.
Depuis 2011, Sonatrach mène une vaste opération d’évaluation du potentiel de gaz de schiste dans les bassins sahariens pour déterminer les zones les plus favorables pour l’implantation de projets pilotes.
C’est en 2013 que le groupe est passé à une autre étape, celle du forage de puits pilotes afin de connaître, entre autres, la productivité de la formation et le type de fracs à réaliser, et de faire l’évaluation économique du projet.
Selon la même source, Sonatrach a retenu, pour cette étape, la réalisation de trois forages horizontaux dans le bassin d’Ahnet avec le concours de trois sociétés de services, sachant qu’elle a déjà fait appel aux services d’une première société pour le premier puits réalisé, et devrait aussi se faire assister par une autre société pour le deuxième puits.
Le projet pilote d’Ahnet devrait s’achever à la fin 2015, affirme-t-on auprès du groupe lequel a également inscrit, dans cette phase de ce plan d’action, la réalisation, à partir de 2016 et jusqu’à 2020, de deux puits pilotes en partenariat sur les bassins de Berkine et Nord Timimoun.
Richesse des bassins sahariens algériens
Les résultats des études d’évaluation menées dans le cadre de ce plan d’action ont révélé que les argiles du Frasnien et du Silurien des bassins sahariens algériens sont classés comme des « roches mères de première classe », et ayant un contenu très élevé en carbone organique total (COT).
Selon les mêmes études, les roches frasniennes de ces bassins sont de « première classe mondiale » en termes de richesse en matière organique, de maturité (contenant du gaz sec et du gaz humide), de porosité et de perméabilité qui sont très élevées.
Les premières conclusions de l’étude géomécanique effectuée sur ces roches indiquent qu’il n’y a pas beaucoup de différence par rapport à d’autres formations rocheuses productives aux Etats-Unis.
Schiste : une industrie coûteuse
La phase exploitation des hydrocarbures non conventionnels « nécessite des technologies de pointe et de grandes capacités opérationnelles et financières dont dispose un nombre réduit de compagnies », indique encore la même source.
C’est pour cette raison que l’exploitation du schiste appelle, généralement, à une « démarche prudente » qui consiste à faire appel à des sociétés spécialisées sous la forme d’un partenariat ciblé avec des compagnies qui ont un savoir-faire avéré, à l’instar de ce qui a été fait par de grandes compagnies comme Exxon Mobil avec XTO, Eni avec Quicksilver, BG avec Exco Ressources et Statoil avec Cheasapeake, explique-t-on.
En effet, les coûts estimés pour l’exploration et le développement de schiste, en dehors des Etats-Unis, restent plus élevés en raison du manque d’équipement et des chaînes d’approvisionnement, relève-on de même source.
A titre d’exemple, un puits vertical de 3.200 m avec un drain horizontal de 1.200 m dans les gisements de Haynesville (Etats-Unis) coûte environ 8 millions de dollars contre 14 à 16 millions de dollars pour un même forage en Pologne où l’industrie de schiste est encore immature.(Aps)- 31/01/2015 |
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