le complexe sidérurgique d’El-Hadjar.Annaba
*El-Hadjar “revit grâce aux efforts de ses cadres”
*Après une opération de revamping et de modernisation des installations industrielles, le complexe sidérurgique d’El-Hadjar est de nouveau opérationnel.
*Après de multiples reports et des sommes colossales englouties, le démarrage de la production des produits plats au niveau du complexe sidérurgique d’El-Hadjar est enfin effectif. Loin de la “mise en scène” à laquelle avait assisté, début mars, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, en marge de la tripartite à Annaba, voilà que “la première coulée de fonte est enfin sortie”, lundi, du haut-fourneau numéro 2, a-t-on appris d’une source au fait de l’évolution de cet ancien fleuron de l’industrie nationale.
“Ce sont donc les cadres et les travailleurs algériens, des héros méconnus, qui se sont littéralement acharnés pour ranimer leur outil de production, leur gagne-pain. Pas moins de neuf modèles de brames d’acier ont été confectionnées en attendant les bobines d’acier”, nous-a-t-on précisé. Le choix porté sur les produits plats obéit notamment à l’impératif de substitution aux importations. Ainsi, après une opération de revamping et de modernisation des installations industrielles qui aura coûté au contribuable, notons-le, “les yeux de la tête”, le complexe sidérurgique d’El-Hadjar est de nouveau opérationnel. Ayant mobilisé environ un milliard de dollars, le plan d’investissement prévoit, dans sa seconde phase, d’autres opérations de modernisation pour porter, d’après les prévisions, la production, vers 2020, à 2,2 millions tonnes d’acier liquide. Cette opération fastidieuse vient de connaître enfin son épilogue grâce à l’abnégation des travailleurs qui n’ont ménagé aucun effort pour “revivifier” au-delà de toute exploitation politicienne ce complexe industriel laissé exsangue par ArcelorMittal avec une production d’à peine 300 000 tonnes d’acier liquide. Pourtant le géant mondial de l’acier, premier bénéficiaire d’une opération de privatisation en Algérie, s’était engagé au départ à porter la production à 5 millions de tonnes en dix ans. Il a fallu la reprise par l’État de la totalité du capital en septembre 2015 pour que l’opération de réhabilitation de l’unité de préparation de matières premières et aggloméré, du haut-fourneau numéro 2, de l’aciérie à oxygène numéro 1, de la centrale à oxygène, des installations énergétiques et du réseau de logistique puisse aboutir, et tout cela pour la chouette somme de 430 millions de dollars. L’objectif de cette première phase étant de porter la capacité de production du complexe à 1,2 million de tonnes vers 2017-2018. À signaler, par ailleurs, que le groupe italien Danieli, chargé de la réalisation du complexe sidérurgique de Bellara à Jijel, s’est montré, pour sa part, intransigeant quant à des essais prématurés que les autorités avaient fixées unilatéralement pour le 25 avril 2017.*Mohamed-Chérif Lachichi – Liberté / jeudi 27 avril 2017
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*Nasreddine Lezzar. Avocat d’affaires et expert international en arbitrage économique
«ArcelorMittal s’est débarrassé des déficits accumulés sur le dos de l’Etat algérien»
Le ministre de l’Industrie et des Mines, M. Bouchouareb, a annoncé mercredi dernier que le groupe ArcelorMittal et l’Etat algérien ont défini un schéma d’accord pour la restructuration de l’actionnariat des sociétés ArcelorMittal Algérie (AMA), ArcelorMittal Pipes & Tubes Algérie (Ampta) et ArcelorMittal Tébessa (AMT) sans contrepartie effective.
Cet accord permettra à la partie algérienne de prendre le contrôle total des trois sociétés ArcelorMittal, ce qui facilitera la prise de décision et la mobilisation des moyens, notamment financiers, pour assurer le succès de l’opération de revamping des installations industrielles et leur redémarrage dans de bonnes conditions. La décision semble avoir été prise dans l’opacité la plus totale et aussi, quelque part, dans la précipitation. Ou si elle a été préparée, elle l’a été dans le plus grand secret. Il s’agit de la récupération de la moitié de la sidérurgie publique nationale.
On ne sait pas à quel niveau cette décision stratégique a été prise ni quand, ni comment, ni depuis quand elle a été envisagée. On n’a jamais entendu parler de négociations en ce sens. On n’en a pas traité, du moins officiellement ou publiquement, au niveau d’un Conseil du gouvernement. Il est difficile d’admettre que cette question a été traitée au niveau des holdings. A ce propos, maître Nasreddine Lezzar, expert en arbitrage économique, tente de dissiper le flou qui entoure cet accord.
- La cession à titre gratuit n’est-elle pas intéressante pour le gouvernement algérien ?
***On avance cette «gratuité» comme une grande libéralité du groupe mondial. Il faut rappeler que la prise de participations de 70% du complexe El hadjar par Mittal Steel a été faite en 2001 au dinar symbolique. Il est tout à fait naturel qu’il rende gratuitement ce qu’il a acquis gratuitement. L’opération est manifestement suspecte. Le groupe mondial ne fait sans doute pas dans le mécénat. J’entrevois deux explications possibles.
Après douze années, ArcelorMittal laisse le complexe El Hadjar et les autres entreprises en déficit. Si ses actions et sa participation lui procuraient des bénéfices, il ne les aurait jamais cédés et encore moins à titre gratuit. Lorsqu’on acquiert des parts sociales dans une entreprise déficitaire, on acquiert plus de pertes de charges et de dettes que de bénéfices. Toutes les créances impayées du complexe, charges fiscales et parafiscales, fournisseurs, prestataires, salaires… En fait, ArcelorMittal se débarrasse de charges et de déficits accumulés sur le dos de l’Etat algérien.
- On ne peut pas être d’accord avec ce que vous dites puisqu’ArcelorMittal reste lié par un contrat d’assistance technique…
***Justement, voilà le pot aux roses ! L’explication de la «cession gratuite» est ici. En sa qualité d’actionnaire, le partenaire étranger est associé aux bénéfices mais pas aux pertes. Dans le cadre du futur contrat d’assistance technique, qu’on appelle aussi contrat de management, il aura nécessairement une rémunération fixe et aussi une part variable calculée sur la base des bénéfices réalisés. Dans le pire des cas, il aura sa part fixe qui sera puisée dans le Trésor public si le complexe est en déficit – comme c’est le cas depuis toujours – et sera gratifié comme s’il était actionnaire d’une part proportionnelle aux bénéfices réalisés. ArcelorMittal a maintenant la part belle. D’actionnaire ordinaire aux dividendes aléatoires, rétribué uniquement sur les bénéfices et associé aux pertes, il est promu au statut d’actionnaire privilégié, assuré d’une rémunération dans tous les résultats, exonéré de toute participation aux pertes et percevant des dividendes le cas échéant. Le statut est nettement plus confortable vu qu’ArcelorMittal Algérie est en déficit permanent.
- Comment pouvez-vous affirmer que l’entreprise est en déficit permanent ?
***ArcelorMittal n’a jamais publié (à ma connaissance) les comptes sociaux de ses entreprises, comme le requiert le code de commerce, et c’est justement un indice d’opacité et un élément de suspicion. En 2012, le complexe de Annaba allait déposer le bilan, l’information a été démentie de façon non convaincante. Un indicateur fort est, aussi, le refus de sa banque (Société Générale) de le financer ; à cette époque, il a fallu que l’Etat algérien, via une banque publique la BEA) lui vienne en aide par un crédit revolving.
Il faut savoir aussi qu’un crédit revolving ou renouvelable est un crédit à la consommation renouvelé automatiquement au fur et à mesure que l’emprunteur rembourse. Nous ne sommes pas face à un crédit d’investissement accordé à une entreprise en quête d’expansion ou de développement mais devant un crédit de fonctionnement accordé à des entreprises qui peinent à couvrir les charges de leurs activités.
Ce genre de difficultés est annonciateur de cessations de payement et de proximité de faillites. Malgré cela, l’Algérie a décidé d’acquérir encore 21% des parts pour devenir majoritaire à 51%. Sider avait repris, en octobre 2013, la majorité du capital.
- Mais il est normal que le gouvernement vienne en aide à cette société en difficulté en raison du caractère stratégique de la sidérurgie pour les projets d’infrastructures, les emplois qu’il procure et la stabilité sociale qu’il assure…
***Ce n’est pas le soutien de la sidérurgie qui gêne, c’est le maintien d’un partenaire qui n’a pas réalisé le business plan pour lequel il s’est engagé depuis douze années et qui jouit de toutes les largesses du gouvernement algérien. En France, lors des crises connues par les différents sites du groupe Mittal, le gouvernement français l’a obligé à investir financièrement pour rester dans le pays. Dans son édition du 30 avril 2015, le site de la revue L’Usine nouvelle annonçait qu’ArcelorMittal comptabilise 93 millions d’euros d’investissements engagés et 168 millions d’euros de chantiers autorisés.
L’industriel dépassera nettement les 180 millions d’euros d’investissements promis sur la période 2014-2018. Le montant total pourrait atteindre 258 millions d’euros d’ici 2020, confirmant la pérennité d’un site qui paraissait gravement menacé voici deux ans. ArcelorMittal avait annoncé, le 9 octobre 2013, un investissement de 92 millions d’euros pour la réfection complète de l’un des trois hauts-fourneaux du site de Dunkerque (Nord), six mois après la fermeture de celui de Florange (Moselle). Quelque temps auparavant, en 2012, il avait failli déposer le bilan jusqu’à ce que la Banque extérieure d’Algérie lui accorde un crédit.
Le 30 novembre 2014, le complexe sidérurgique ArcelorMittal de Annaba, devenu majoritairement algérien une année auparavant, a conclu un accord avec une banque publique algérienne pour deux lignes de crédits de 600 millions de dollars pour financer le plan de modernisation du complexe El Hadjar et de 355 millions de dollars pour le financement de l’exploitation et l’assainissement de la situation de la société. Le message du président-directeur général, Lashkmi N. Mittal, publié sur le site du groupe, annonce que «la France est le lieu de production de plus d’un tiers de nos aciers plats en Europe.
Depuis 2006, nous avons investi plus de deux milliards d’euros dans le pays». Je serais curieux de savoir combien il a investi en Algérie si toutefois il a investi depuis 2001. En France, il finance et injecte des milliards ; en Algérie, il se fait soutenir par le Trésor public. Je ne comprends pas ce traitement différencié, surtout qu’un investissement en Algérie est plus rentable qu’en France et ce, pour une réduction de trois charges fondamentales : l’énergie, la main d’œuvre et le transport. Voila un bon argument pour une délocalisation bien négociée.
En 2012, lorsque le «géant mondial» arrivait difficilement à produire 580 000 tonnes d’acier, le Premier ministre de l’époque, Ahmed Ouyahia, avait promis que l’Etat empêcherait la fermeture du complexe, alors confronté à une crise de trésorerie. En France, on l’oblige à investir pour l’autoriser à rester. En Algérie, le Trésor injecte des fonds dans ses déficits pour lui permettre de rester !
- La lecture du pacte d’actionnaires révèle l’existence d’une clause qui engage ArcelorMittal à rester dans l’actionnariat de la filiale algérienne pendant une durée minimale de 7 ans. Ce retrait anticipé ouvre-t-il la voie à un contentieux et donne-t-il droit à réparation à la partie algérienne ?
***Non, puisque il ne s’agit pas d’un retrait unilatéral d’ArcelorMittal mais d’un retrait consensuel, accepté par la partie algérienne. Il s’agit d’une clause stabilisatrice courante dans les pactes d’actionnaires, qui vise à prémunir les entreprises des effets pervers et déstabilisants des retraits intempestifs des actionnaires.
Naturellement, ArcelorMittal est bénéficiaire puisque dorénavant, elle sera prestataire de services rémunérée par une part fixe inconditionnelle et une part hypothétique variable. Elle s’est débarrassée d’une position gênante qui l’associait aux pertes dans une entreprise déficitaire. De plus, ArcelorMittal a échoué dans la réalisation de bénéfices en tant qu’actionnaire, il n’y a pas de raison qu’il réussisse en tant que prestataire…
- Comment évaluez-vous ce partenariat qui vient de prendre fin ?
***Au terme de douze années, ArcelorMittal a failli dans l’exécution du business plan pour lequel il s’est engagé. Il n’a consenti aucun investissement financier et a bénéficié du soutien de l’Etat via les banques. Il n’a procédé à aucun transfert effectif de technologie et n’a fait preuve d’aucune performance managériale. Le complexe est dans le même état où il l’a trouvé, si ce n’est pire.
Aujourd’hui, ArcelorMittal se retire de l’actionnariat de façon anticipée, en violation du pacte d’actionnaires, et reprend une position contractuelle très confortable dans le cadre d’une assistance technique. Notons, avec tout cela, cette phrase irritante par sa condescendance et son paternalisme de Davinder Chugh, de la direction générale du groupe ArcelorMittal et directeur monde du segment A1CIS, qui a déclaré, au terme de cet accord : «Nous sommes heureux de pouvoir soutenir le gouvernement algérien à réaliser ce plan dans l’intérêt de la société du pays.»
- Est-ce que vous soutenez que l’Algérie défend mal ses intérêts ?
***Dans cette affaire, la partie algérienne a fait preuve d’une incompétence au plan managérial et d’une mauvaise gouvernance au plan politique.*Mohamed Fawzi Gaïdi/ el watan/ dimanche 11 octobre 2015
**Mais pourquoi le géant mondial quitte-t-il l’Algérie
L’Algérie, à travers son groupe Imétal, a récupéré à titre gracieux la totalité des actions du groupe mondial ArcelorMittal.
Les deux parties ont défini un schéma d’accord pour la restructuration de l’actionnariat des sociétés ArcelorMittal Algérie (AMA), ArcelorMittal Pipes & Tubes Algérie (Ampta) et ArcelorMittal Tébessa (AMT) sans contrepartie effective. L’annonce a été faite par Abdessalem Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines, sur le site même du complexe, à la faveur d’une visite de travail à Annaba.
Mais pourquoi le géant mondial quitte-t-il l’Algérie deux années après la renationalisation du complexe sidérurgique d’El Hadjar ? Selon les premières révélations de sources proches du groupe Imétal — que le PDG, à travers son intervention avant-hier sur la Chaîne 3, a su taire — c’est le géant mondial de l’acier qui a demandé à se retirer à l’Etat algérien.
Et l’Etat algérien a accepté ce divorce à l’amiable. «Au lendemain de l’appel aux actionnaires – les groupes Sider et ArcelorMittal – à verser un apport en cash-flow pour financer les activités du complexe d’El Hadjar durant l’arrêt du haut-fourneau n°2 (dont la part du partenaire étranger est estimée à 60 millions de dollars) que la demande a été faite. Se trouvant dans l’incapacité de mobiliser du cash-flow, il lui a fallu une dérogation bancaire pour que les salariés d’AMA soient payés au mois d’août dernier», affirment nos sources.
Se trouvant dans une situation financière difficile conjuguée à une chute libre du cours de l’action, passant de plus de 10 euros en mai à 4,5 euros en octobre 2015, et à la revalorisation de la TVA à 30% pour les produits sidérurgiques importés, le premier producteur mondial de l’acier ne peut plus tenir ses engagements, encore moins mettre la main à la poche. C’est du moins ce que confirme, entre autres, le député du Parti des travailleurs Smaïl Kouadria : «Il s’agit d’un accord de séparation négocié à l’amiable avec le groupe ArcelorMittal.
Pour ne pas froisser son image de marque, on évite de qualifier l’accord de renationalisation. Parmi les raisons l’ayant poussé à quitter l’Algérie, le groupe ArcelorMittal se trouve dans l’incapacité de mobiliser les fonds pour la réhabilitation du complexe d’El Hadjar, la tuberie sans soudure et les mines de Boukhadra et Ouenza, comme prévu dans le pacte des actionnaires d’octobre 2013. Il se trouve actuellement en sous-performance de premier sidérurgiste mondial par rapport à ses concurrents mondiaux.
La valeur en Bourse de l’action ArcelorMittal est allée trop loin dans la chute et a perdu plus de 50% depuis le mois de mai. La faiblesse de la demande en métaux de la part des pays émergents, dont la Chine, est en cause. Enfin, le ralentissement de la croissance dans les pays de la zone euro a poussé le groupe ArcelorMittal à allumer et éteindre ses hauts-fourneaux en fonction des cours mondiaux et de différer tous ses investissements à travers le monde.» L’ex-secrétaire général du syndicat d’ArcelorMittal Annaba avance d’autres raisons relevant des pouvoirs publics.
En effet, selon lui, «du côté pouvoirs publics, l’Algérie s’est prémunie dans l’accord d’octobre 2013 qui a été préparé en mai 2013 par des experts sous la conduite de l’ex-ministre Cherif Rahmani en prévoyant qu’ArcelorMittal s’engage à rester dans le capital de sa filiale algérienne pour une durée minimum de 7 ans. En cas de désengagement, la cession des actifs (49%) se ferait sur la base d’un prix prédéfini dans l’accord. Ce prix est conditionné par la réalisation de bénéfices durant les trois années qui précèdent la sortie. Or, AMA n’a pas résisté à cette longue période encore moins réalisé des bénéfices».
Avocat d’affaires et expert en arbitrage économique, Me Nasreddine Lezzar s’interroge : «Pourquoi l’Etat algérien a préféré accepter un divorce à l’amiable, ce qu’il aurait pu obtenir gratuitement avec des dédommagements en sus, en faisant jouer les mécanismes juridiques prévus en cas de non-respect des engagements contractuels ? On nous chante, telle une sérénade, que la cession des actions est gratuite. Nous devrions même nous incliner de gratitude devant ce capitaliste qui nous cède gracieusement ses actions dans une société qu’il a mise aux abois et vis-à-vis de laquelle il n’a tenu aucun engagement, notamment ceux prévus dans le business plan.
Mais enfin, à y voir de plus près, céder ses actions dont la valeur est laminée par la déconfiture du groupe au plan international et se retrouver dans une société recapitalisée à travers un contrat d’assistance technique est plutôt une bonne affaire pour ArcelorMittal. Que pouvait espérer Lakshmi Mittal de plus ? Un retrait embarrassant qu’il présente comme une œuvre de mécène.» *Mohamed Fawzi Gaïdi/ el watan/ mardi 13 octobre 2015
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***L’Algérie vient de racheter les parts de ses associés dans l’usine d’El-Hadjar d’Annaba. L’annonce a été faite, mercredi 07 octobre 2015, par le le ministre de l’Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb .Bouchouareb a expliqué que cette décision de transfert du capital, qui met fin de facto au partenariat avec le groupe sidérurgique international ArcelorMittal, a été prise « dans le cadre de la recherche, par l’Algérie, de la meilleure voie pour relancer la sidérurgie » et constitue « le moyen d’atteindre les objectifs fixés qui sont de porter la production annuelle de produits sidérurgiques à 10 millions de tonnes, d’assurer l’autosuffisance de l’Algérie et, partant, de mettre fin aux importations d’ici à 2017″.
***Renationalisation de l’usine d’El-Hadjar d’Annaba.
* l’Algérie, à travers son groupe Imétal, a récupéré à titre gracieux la totalité des actions du groupe mondial ArcelorMittal.
En effet, les deux parties ont défini un schéma d’accord pour la restructuration de l’actionnariat des sociétés ArcelorMittal Algérie (AMA), ArcelorMittal Pipes and Tubes Algérie (Ampta) et ArcelorMittal Tébessa (AMT) sans contrepartie effective. L’annonce a été faite, hier, par Abdessalem Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines, sur le site même du complexe, à la faveur d’une visite de travail à Annaba. «Cet accord permettra à la partie algérienne d’avoir le contrôle total des trois sociétés ArcelorMittal Algérie, ArcelorMittal Pipes & Tubes Algérie et ArcelorMittal Tébessa. Ce qui facilitera la prise de décision et la mobilisation des moyens, notamment financiers pour assurer le succès de l’opération de revamping des installations industrielles et leur redémarrage dans de bonnes conditions.
Cet accord permettra également de stabiliser le climat social au niveau des trois sociétés, pour améliorer leur rentabilité et préserver les emplois», a-t-il estimé devant une armada de journalistes qui l’ont accompagné depuis Alger. De son côté, le groupe ArcelorMittal, à travers Davinder Chugh, membre de la direction générale du groupe ArcelorMittal et directeur monde du segment ACIS, a estimé : «Nous sommes satisfaits de cet accord conclu avec le gouvernement algérien avec qui nous entretenons d’excellents rapports de collaboration.
Cet accord permet à ArcelorMittal Algérie, ArcelorMittal Pipes and Tubes et ArcelorMittal Tébessa de jouer un rôle-clé dans le développement de l’industrie sidérurgique et minière. Nous sommes heureux de pouvoir soutenir le gouvernement algérien à réaliser ce plan dans l’intérêt de la société et du pays.» Cette «recapitalisation», selon le ministre, «renationalisation», selon les économistes, entre dans le cadre de «la volonté du gouvernement algérien d’assurer la promotion et le développement de l’industrie sidérurgique nationale et contribuer positivement à son objectif de promouvoir l’autosuffisance en acier. Cette reconfiguration s’inscrit également dans le cadre de l’optimisation du portefeuille d’actifs d’ArcelorMittal». Satisfait également, le syndicat de l’entreprise d’AMA s’est félicité de cet accord.
Amouri Noureddine, secrétaire général du syndicat de l’entreprise AMA, a déclaré : «Nous sommes, syndicat et travailleurs, très satisfaits de cette nouvelle orientation de l’Etat algérien. C’est une journée historique car notre rêve a été exaucé. Nous avons toujours réclamé cette option de récupérer les actifs du groupe ArcelorMittal en Algérie pour les remettre dans le giron de l’Etat algérien. En tant que partenaire social, nous œuvrons toujours pour assurer une stabilité à tous les niveaux pour réussir le plan d’investissement dédié à notre complexe et les autres unités.» Ce qui n’est pas l’avis de Me Lezzar Nasreddine, expert en arbitrage économique et avocat d’affaires.
Pour lui, «cette cession à titre gratuit est manifestement suspecte. Les propriétaires du groupe ne sont pas des mécènes. Il faut savoir qu’une acquisition d’actions porte aussi bien sur les actifs que sur les dettes. Il fallait savoir avant d’accepter cette généreuse libéralité de procéder à un audit pour savoir si le groupe international n’est pas en déficit avancé, car en acceptant la totalité des actions, on prend en charge les dettes afférentes. Notre ministre annonce triomphalement une acquisition gratuite sans inventaire».
Sur le plan juridique, ArcelorMittal transférera, dans cette configuration, ses participations minoritaires dans les deux sociétés ArcelorMittal Algérie et ArcelorMittal Tébessa ainsi que sa participation majoritaire dans ArcelorMittal Pipes & Tubes Algérie à la partie algérienne qui contrôlera de ce fait pleinement ces sociétés. Par ailleurs, ArcelorMittal va poursuivre avec le groupe Imétal, à la faveur d’un contrat, son assistance technique pour réussir le plan de développement du complexe d’El Hadjar.
Les deux parties ont convenu de poursuivre leur collaboration en vue d’assurer la réussite des plans de développement des trois sociétés ArcelorMittal Algérie, ArcelorMittal Pipes & Tubes Algérie et ArcelorMittal Tébessa. Cet accord sera finalisé dans les prochaines semaines, où ArcelorMittal Algérie changera son appellation. Aussitôt annoncé, l’événement a été commenté par le Parti des travailleurs qui, par la voix de Smaïl Kouadria, député et ex-secrétaire général du syndicat de l’entreprise AMA, a estimé que «la décision du président Bouteflika de reprendre les actifs du groupe ArcelorMittal en Algérie est une victoire pour la nation, le pays et les travailleurs.
Nous souhaitons que cette nouvelle orientation politique économique soit étendue aux autres activités industrielles, telles que le port d’Alger, les sociétés Alver d’Oran, Sovest de Tébessa et Eter de Guelma». Rappelons que le ministre de l’Industrie et des Mines, lors de son passage à Ferrovial, a déclaré que cette entreprise recevra bientôt un contrat de fourniture de plusieurs wagons destinés au transport du minerai, depuis les mines de Tébessa, pour le bénéfice d’AMA. *Mohamed Fawzi Gaïdi / el watan- jeudi 08 octobre 2015
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*Le CPE entérine la reprise de 51% d’El Hadjar
Comme annoncé le 28 juin dernier-2013-, en exclusivité, par l’Econews, Arcelor Mittal (AM) passe sous le contrôle du gouvernement algérien. C’est le Conseil des participations de l’Etat (CPE) qui a entériné aujourd’hui la décision. Ainsi, et dans le cadre de la règle 49/51%, (AM) perd la majorité du géant de la sidérurgie algérienne faute d’investissements et non respect des clauses du contrat initial.
Au terme donc, des discussions qui ont lieu à plusieurs reprises entre les représentants du gouvernement algérien et ceux du groupe indien, les 46% des actifs d’Arcelor Mittal Annaba seront détenus par le groupe public Sider, 5% seront cédés au Fonds national d’investissement (FNI). Quant aux 49% restants, ils reviendront à Arcelor Mittal.
Ce qui n’était donc que de simples spéculations se sont avérées justes. On se souvient que le 12 février dernier AM avait rendu public un communiqué revêtant le caractère de mise au point, dans lequel la direction d’AM avait démenti une la reprise de 51% du capital par le gouvernement algérien via le groupe Sider et le fonds national de l’investissement. « A ce jour, le groupe n’avait aucun plan pour céder sa participation dans son site à Annaba. Aucune discussion n’a eu lieu dans ce sens avec le gouvernement algérien. » En fait, les dirigeants de la multinationales ont préféré parler de discussions avec le ministère de l’Industrie, dirigé par Cherif Rahmani, pour la « finalisation de la convention d’investissement » qui définit la stratégie pour augmenter la production d’acier à Annaba.
Descente aux enfers
Notons qu’Arcelor Mittal détenait 70% du capital du complexe d’El Hadjar, contre 30% pour le groupe Sider. Un partenariat conclu en 2001 et en contrepartie duquel le gant indien devait consentir des investissements pour la réhabilitation des fours et autres ateliers. Dans l’accord liant l’ex-Ispat au gouvernement algérien, présidé à l’époque par Ahmed Ouyahia, il était prévu des clauses de garanties disposant que cette multinationale devait atteindre une production de 1,5 millions de tonnes d’acier liquide par ans durant ses trois premières années. Cependant, en 12 ans, Arcelor Mittal n’a même été capable d’arriver à 800.000 tonnes an. Les clauses du contrat stipulent la préservation des postes d’emplois des 12.000 travailleurs à l’époque où Ispat avait pris la destinée du site sidérurgique. Aujourd’hui, il n’en reste que 5500.
Mieux, le géant de l’aciérie a commencé à se débattre dans des difficultés financières, conséquences entre autres de la crise mondiale. A telle enseigne qu’Arcelor Annaba n’était pas en mesure de payer ses salariés en février dernier. L’entreprise avait même annulé un contrat passé avec de 67 milliards de centimes avec Pionner Steel qui devait lui fournir des déchets ferreux. Mais aussi, commencé à fermer plusieurs sites et usines en Europe et ailleurs dans le monde.
Avec le droit de préemption opposé par l’Algérie, le complexe d’El Hadjar sera dirigé par un cadre algérien. Le capital de l’entreprise sera doublé. Il passera de 150 à 306 millions de dollars. Et d’après les prévisions du département de Rahmani, la production pourrait atteindre 2,2 millions de tonnes d’acier d’ici 2017. Alors que selon certaines autres estimations, les besoins de l’Algérie sont de 5 millions de tonnes en 2020 et 8 millions de tonnes dix ans plus tard.
Il faut rappeler que le partenariat conclu entre la multinationale et le gouvernement est toujours perçu par certains, à l’instar des robes noires, comme la conséquence logique à la campagne « main blanches » du milieu des années 90. Celle-là même qui a envoyé des dizaines de cadres gestionnaires en prison, avant d’être réhabilités plus tard. Cela a été le cas justement pour M. Chettih, à l’époque PDG du complexe d’El Hadjat qui a fait les frais de ce qu’on appelait à l’poque l’affaire Sider. Pour Me Brahimi et bien d’autres de ses confrères, ces affaires ont été fomentées pour brader les entreprises algériennes.
Par ailleurs, il faut souligner que le Groupe AM avait proposé à l’homme d’affaires Isaâd Rebrab la reprise des actions de l’entreprise moyennant 200 millions de dollars, ce que le Patron de Cevital avait refusé. Pour sa part le Froum des chefs d’entreprises avait proposé au Premier ministre que’Arcelor Mittak soit repris par des opérateurs privés algériens comme cela s’est fait avec l’Eriad de Corso qui a repris par le groupe Benamor.
Finalement, le gouvernement a préféré user totalement de son droit de préemption et décidé de garder le fleuron de la sidérurgie dans le giron de l’Etat.*Par Faouzia Ababsa -Econews-11.07.2013.
**Les négociations pour la reprise du complexe d’El Hadjar bientôt achevées
Les négociations relatives à la reprise par l’Etat du contrôle du complexe sidérurgique d’El Hadjar (Annaba) seront achevées « avant la fin de l’été », a affirmé lundi à Alger le ministre de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, M. Cherif Rahmani.
A une question sur une éventuelle reprise par l’Etat des actions de ce complexe, le ministre a indiqué à la presse, en marge de la présentation du plan de développement de la filière des industries électronique et électroménager, qu »‘on avance sur ce dossier et les négociations seront conclues avant la fin de l’été ».
« Je vous garantis que les hauts fourneaux ne seront pas éteints. On va valoriser l’outil industriel et (son) positionnement sera dans l’intérêt national », a-t-il assuré, en référence aux informations publiées ces derniers jours sur une éventuelle reprise par l’Etat de la majorité du capital de ce complexe.
Ce complexe, qui a produit quelque 600.000 tonnes d’acier en 2012, est détenu actuellement à hauteur de 70% par le numéro un mondial de la sidérurgie, le groupe indien ArcelorMittal et à 30% par le groupe public algérien Sider.
Interrogé par ailleurs sur l’acquisition récente par le groupe (privé) Cevital de 67% du capital de Michelin Algérie, le ministre a indiqué que l’essentiel est « la préservation de l’emploi ».
En vertu d’un accord signé par les deux parties, Cevital augmentera ses parts dans le capital de Michelin Algérie pour les porter à 100% avec l’arrêt de son usine de pneumatiques de Bachdjarah (Alger) fin 2013 dont les 600 employés se verront proposer de rejoindre les unités et filiales de Cevital.* El Watan-17.06.2013.*APS-17.06.2013.
**ArcelorMittal : une scandaleuse privatisation du complexe sidérurgique d’El-Hadjar
**Avant les années 2000, le complexe figurait parmi les trois premières usines d’Afrique et la seule entreprise assurant l’intégralité du processus de fabrication à travers les différentes installations dont le complexe dispose. La production, quant à elle, frôlait les 1,5 million de tonnes d’acier liquide. des 12.000 postes d’emploi, il n’en demeure que 5.600 et encore moins «n’eut été la vigilance du partenaire social »..
L’usine sidérurgique ArcelorMittal Annaba a produit, durant l’année 2012, pas moins de 573 320 tonnes d’acier liquide. Ce qui représente une légère baisse par rapport à l’exercice précédent, selon les derniers chiffres communiqués par la direction du complexe sidérurgique d’El-Hadjar.
Onze années après avoir cédé 70% du capital du fleuron de «l’industrie industrialisante» de l’Algérie indépendante au géant mondial de l’acier, ArcelorMittal, le complexe sidérurgique d’El-Hadjar n’arrive toujours pas à dépasser la barre psychologique du millions de tonnes d’acier produit annuellement.
Selon les chiffres disponibles, El-Hadjar produisait mieux quand les Algériens le géraient seuls. En 2001, à la veille de sa privatisation, la production du complexe dépassait les 800 000 tonnes d’acier sur une capacité théorique installée de deux millions de tonnes.
Il est clair aujourd’hui que la privatisation de ce complexe sidérurgique, décidée en 2001, est un échec total. Selon certains observateurs, ArcelorMittal, propriétaire à hauteur de 70% du complexe d’El- Hadjar, n’a affichée, et n’affiche aujourd’hui, aucune volonté pour son redressement.
Au début du mois de janvier 2012, soit onze ans après sa privatisation, l’usine d’El-Hadjar était en situation de faillite. Sous la pression du syndicat UGTA, le gouvernement intervient pour la énième fois pour sauver le complexe. Un plan d’investissement d’un montant de 200 millions d’euros est adopté.
Ce plan sera financé dans son intégralité par la banque publique BEA (Banque extérieure d’Algérie) et s’étalera jusqu’à 2017. Presque une année après l’adoption de ce plan, la production du complexe ne cesse de régresser. En réalité, El-Hadjar est devenu un gouffre financier pour l’Etat sans aucune contre-partie productive. Avec les 570 000 tonnes d’acier produit en 2012, le complexe ne couvre que 8,4% des besoins du pays. Ce qui est dérisoire.
En raison des différents plans de développement lancés ces dernières années, les importations des produits en fer et en acier de l’Algérie ont explosé ; près de six millions de tonnes pour une facture dépassant les 7 milliards de dollars annuellement.
Un réveil un peu tardif… Prenant conscience de la grave situation liée à la «désindustrialisation » du pays observée ces dix dernières années, le gouvernement tente de se rattraper en lançant, en partenariat avec des étrangers, d’importants projets.
Au début de ce mois, l’Algérie et le Qatar ont signé un accord pour créer une société mixte pour réaliser un complexe sidérurgique à Bellara (Jijel) d’une capacité de 5 millions de tonnes par an. L’investissement va coûter 2 milliards de dollars dans une première phase et permettra de produire 2 millions de tonnes d’acier par an à partir de 2017.
Une production qui va s’élever progressivement à 5 millions de tonnes. Le capital du complexe sera détenu à 51% par l’entreprise Sider et le Fonds national de l’investissement (FNI) et à 49% par la partie qatarie.
A Oran, une autre usine sidérurgique, pouvant produire plus d’un million de tonnes de rond à béton, sera construite par une société turque. La production de cette usine sera lancée au début de l’année en cours. Mais l’entrée en production de ces nouvelles usines va accroître la demande en minerai de fer. Et il s’avère que les deux grandes mines de fer du pays, Ouenza et Boukhadra, ont été cédées, elles aussi, à ArcelorMittal.
Les futures usines sidérurgiques de Bellara et d’Oran n’auront pas d’autres choix que d’importer le fer de l’étranger. Une option qui pourrait influer négativement sur la rentabilité de ces nouveaux investissements. Pour remédier à cet état de fait, le ministère de l’Energie et des Mines doit rapidement engager le processus d’exploitation des grands gisements de fer de Gara Djebilet et de Mechra Larbi dans la wilaya de Tindouf.
Depuis la nuit des temps, près de 3 milliards de tonnes de minerai de fer sont enfouies dans le sous-sol de Tindouf. Et il est grand temps d’exploiter ces richesses. Il est inconcevable que les députés débattent ces derniers jours de la loi autorisant l’exploitation du gaz de schiste alors que l’exploitation du minerai de fer est aussi porteuse et bénéfique pour l’économie algérienne.
L’exploitation de gisements de gaz naturel dans la wilaya d’Adrar permettrait de réduire le minerai de fer sur place, à Tindouf. Permettant, par la suite, d’alimenter les futures usines sidérurgiques du nord du pays. La diversification de l’économie et l’après-pétrole doivent inévitablement passer par ce genre de projet minier et industriel à l’avenir.*16 Janvier 2013-La nouvelle république
**Complexe sidérurgique d’El Hadjar :
Retour sur dix ans de gestion d’Arcelormittal
Le contrat décennal paraphé en octobre 2001 entre l’Etat algérien et le Groupe indien LNM (Lakshmi Niwas Mittal), géant mondial de l’acier, pour l’exploitation du Complexe sidérurgique d’El Hadjar, arrive dans quelques mois à échéance et le suspense quant à l’éventuelle reconduction de l’accord reste de mise même si, selon des échos, les pourparlers seront entamés dans les toutes prochaines semaines entre les parties concernées.
Une rétrospective du partenariat mais aussi des perspectives du processus s’avèrent nécessaires. Il est utile de souligner que, dès le début du partenariat, l’entreprise ArcelorMittal Algérie détient 70% des actions du complexe de même que des mines de Ouenza et de Boukhadra et les 30% restants sont détenus par la partie algérienne représentée par le groupe Sider.
Si le revenu des sidérurgistes (les retraités compris) s’est nettement amélioré avec l’avènement du partenariat, l’effectif du complexe est, en revanche, en constante réduction : des 12.000 postes d’emploi, il n’en demeure que 5.600 et encore moins «n’eut été la vigilance du partenaire social », admet-on. Avant les années 2000, le complexe figurait parmi les trois premières usines d’Afrique et la seule entreprise assurant l’intégralité du processus de fabrication à travers les différentes installations dont le complexe dispose. La production, quant à elle, frôlait les 1,5 million de tonnes d’acier liquide.
Avec l’arrivée de Mittal Steel, elle ne dépasse point un million de tonnes et, d’après le partenaire social, la production atteint «difficilement» les 700.000 tonnes ces trois dernières années alors que «les engagements initiaux prévoyaient 4 à 5 millions de tonnes pour les cinq premières années de partenariat, avec le maintien de tous les ateliers de production». La direction générale du complexe ArcelorMittal Annaba a annoncé, au début de cette année, la signature d’un accord qualifié d’«historique» d’environ 500 millions d’euros pour la réfection des installations du complexe.
Cet accord consiste en la concrétisation d’un plan d’investissement «ambitieux» et pour lequel une enveloppe budgétaire de l’ordre de 500 millions d’euros a été dégagée.
Le plan d’investissement inclut, outre la réfection de l’unité cokerie pour un montant de 90 millions d’euros et la réhabilitation du haut fourneau n°2 et l’agglomération pour 102 millions d’euros, une action de réhabilitation des aciéries avec transformation et mise en place d’une unité de réduction directe (DRI) dont la dotation a été évaluée à 300 autres millions d’euros. Les installations présentent une vétusté avancée et entravent considérablement le processus de production en raison de pannes fréquentes qui se signalent. Les deux partenaires (Sider et ArcelorMittal) ont aussi décidé d’investir conjointement pour remettre en état la ligne ferroviaire reliant les sites miniers de l’Ouenza, à 160 km au sud d’Annaba, et Boukhadra, à 20 km à l’est d’Ouenza au complexe sidérurgique d’El Hadjar.
Le complexe recourt depuis 2006 au fret de camions à benne de 20 tonnes en appoint des wagons, pour acheminer le minerai nécessaire à l’alimentation des hauts fourneaux.
Le plan prévoit également une stratégie de recrutement qui s’étale sur 4 ans (2011-2015) pour notamment remplacer les départs à la retraite.
La direction affirme de ce fait que «nous avons désormais un plan industriel ambitieux et en parallèle une stratégie de recrutement claire. Nous devons donc nous focaliser sur l’atteinte des objectifs fixés de façon à montrer à nos actionnaires nos capacités à produire mais aussi à avoir une stabilité sociale».*Jeudi 16 juin 2012- Algérie.360
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Le jeu trouble d’ArcelorMittal (en cessation de paiement depuis octobre 2012)
la cessation de paiement implique juridiquement le dépôt de bilan et la cessation d’activité
Le groupe ArcelorMittal a réagi par rapport à l’information selon laquelle le groupe public Sider, actionnaire minoritaire à 30%, deviendra prochainement majoritaire à la faveur d’une crise critique de cessation de paiement depuis octobre 2012.
Dans un communiqué rendu public hier, ArcelorMittal a souligné qu’aucun plan pour céder le capital de son site de Annaba, à ce jour, n’a été discuté avec les représentants du gouvernement algérien. Ce qui est vrai. Or, lors de l’annonce de cette information, il n’a jamais été question de la cession de la totalité de la participation du groupe ArcelorMittal en Algérie, mais d’une partie (21%) qui propulsera le groupe public Sider en majoritaire. En contrepartie, l’Etat algérien injectera plus de 200 millions de dollars dans le capital de l’entreprise sidérurgique d’El Hadjar. Une action qui permettra à cette dernière de prétendre à une ligne de crédit lui permettant d’honorer son business plan qui traîne toujours.
Par ailleurs, dans le même document, le groupe ArcelorMittal a «réitéré son engagement à rester en Algérie et contribuer à l’évolution future du site de Annaba». Ce qui n’est pas vrai. En effet, avant que l’Etat algérien n’ait affiché l’intention de contrôler le complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba à travers le groupe public Sider, le géant mondial de l’acier était en 2012 en discussions avancées pour céder la totalité de ses actions (70%) au profit du groupe algérien privé Cevital et quitter définitivement l’Algérie, avons-nous appris de sources proches du ministère de l’Industrie. En effet, Issad Rebrab, président-directeur général de ce groupe, avait rencontré à deux reprises les experts du groupe ArcelorMittal au cours desquelles les deux parties étaient sur le point de conclure cette transaction avec tous les aspects techniques et juridiques y afférents. Contacté, M. Rebrab a confirmé l’information en affirmant : «Effectivement, j’avais rencontré plusieurs experts du groupe ArcelorMittal en 2012. La première rencontre s’est déroulée au mois de mai 2012 à Londres et la seconde en juillet à Paris.
Les négociations étaient très avancées pour que le capital de la filiale algérienne d’ArcelorMittal soit cédé au groupe Cevital. Bien que le complexe tourne avec une main-d’œuvre en sureffectif, je m’étais engagé, en option, à maintenir tout le personnel actuel en créant d’autres activités.» Pourquoi la transaction n’avait pas abouti ? M. Rebrab explique ce blocage par le changement du gouvernement. En effet, selon toujours la même source, «cette action avait été entreprise sous l’égide des autorités algériennes et le Forum des chefs d’entreprises (FCE). Outre Ahmed Ouyahia, l’ex-chef de gouvernement, Mohamed Benmeradi, l’ancien ministre de l’Industrie, était très favorable à cette transaction en me proposant la création d’un consortium d’entreprises privées. Cependant, avec le changement du gouvernement, tout a été bloqué».
Ainsi, l’actuel ministre de l’Industrie, Cherif Rahmani, a estimé qu’à la place d’un investisseur privé, l’Etat algérien est prioritaire pour prendre le contrôle du comlexe sidérurgique d’El Hadjar. Il a été même contacté, selon toujours la même source, par Réda Hamiani, président du FCE, à qui l’actuel ministre de l’Industrie a expliqué qu’«il est plutôt favorable à un partenariat 51/49% au profit du groupe Sider».
Le groupe ArcelorMittal n’est pas à son premier jeu trouble. En effet, il avait déjà déclaré en janvier 2012 que sa filiale est en cessation de paiement, voire en faillite, avant de démentir l’information. Selon Me Lezzar, expert en arbitrage économique, «la cessation de paiement implique juridiquement le dépôt de bilan et la cessation d’activité».*El Watan-13.02.2013.
**Vincent Le Gouic chargé du dossier de la recapitalisation :
Vincent Le Gouic a été déchargé par le groupe ArcelorMittal de sa responsabilité de PDG de la division Maghreb d’ArcelorMittal, avons-nous appris de sources proches du groupe indien. Depuis le 1er février, il a été chargé par son employeur de conduire exclusivement avec les experts du ministère algérien de l’Industrie le dossier de l’étude de la recapitalisation de sa filiale algérienne, le complexe sidérurgique d’El Hadjar.
Au lendemain d’une réunion tenue le 6 avril au ministère de l’Industrie, il était en visite de travail à l’usine d’El Hadjar qu’il avait gérée plusieurs années en tant que directeur général.*El Watan-13.02.2013.
**ArcelorMittal n’a pas les moyens pour tenir ses engagements
Ces derniers jours, certains milieux proches du gouvernement parlent avec insistance de l’ouverture de négociations avec le numéro un mondial de la sidérurgie, ArcelorMittal, pour augmenter les capacités de production du complexe d’El-Hadjar implanté dans la wilaya de Annaba.
«Un groupe de travail a été formé du côté des pouvoirs publics et du côté d’ArcelorMittal pour présenter au gouvernement dans les semaines à venir la meilleure feuille de route, pour augmenter les capacités de production d’El-Hadjar», a rapporté l’APS la semaine passée.
Selon certains observateurs, la réaction du gouvernement qui ne détient que 30% des parts du complexe sidérurgique est largement justifiée par la très inquiétante baisse de la production. En 2012, le complexe n’a produit que 580 000 tonnes d’acier.
Un volume qui reste encore loin de l’objectif des 700 000 tonnes arrêté par le groupe pour l’année écoulée. Une contre performance enregistrée à un moment où l’Algérie a importé une quantité avoisinant les trois millions de rond à béton en 2012 pour une facture de deux milliards de dollars. L’information concernant l’ouverture de négociations a vite fait réagir la direction d’ArcelorMittal.
Cette dernière soulignera dans un communiqué «qu’elle n’a aucun plan pour céder sa participation dans le complexe sidérurgique de Annaba et qu’à ce jour, ceci n’a jamais été discuté avec les représentants du gouvernement algérien ». Avant d’ajouter que le leader mondial de l’acier, ArcelorMittal «a l’intention de construire, avec la partie algérienne, un avenir solide pour le site d’El-Hadjar», sauf que pour construire un avenir solide ArcelorMittal doit mettre la main dans la poche.
De lourds investissements doivent être engagés pour moderniser le complexe et augmenter la production d’acier qui, théoriquement doit atteindre les deux millions de tonnes. Mais ArcelorMittal a-t-elle les moyens pour débloquer à hauteur de 70% les financements nécessaires. Un communiqué émane de la direction générale d’ArcelorMittal en Europe rendu public la semaine passée contredit les intentions de la direction de Annaba.
Le géant mondial de l’acier, ArcelorMittal, dévoile une perte colossale de 3,73 milliards de dollars en 2012 et une dette avoisinant les 22 milliards de dollars. Et en raison de la crise économique qui frappe le continent européen seulement 16 des 21 fourneaux d’ArcelorMittal fonctionnent actuellement.
Après ce bilan nullement encourageant, le gouvernement algérien doit se rendre compte qu’Arcelor- Mittal ne peut investir un seul dollar dans le complexe sidérurgique d’El-Hadjar pour augmenter ses capacités de production.
Déjà et au début de l’année 2012, le complexe sidérurgique d’El-Hadjar était en cessation de paiement. Pour éviter une crise sociale qui résulterait de la mise au chômage de plus de 6 000 travailleurs, le gouvernement algérien vole au secours du complexe. Une ligne de crédit de 14 milliards de dinars sera débloquée en urgence, par la Banque extérieure d’Algérie, pour payer les salaires des travailleurs et éviter l’arrêt total des chaînes de production.
Juste après le conseil d’administration, ArcelorMittal validera un plan d’investissement de 200 millions d’euros qui permettra de porter la production à 1,4 million de tonnes. Mais une année après l’adoption de ce plan, la situation n’a pas bougé d’un iota. La production ne cesse de régresser et les problèmes ne font que s’accumuler. Il est clair que le géant mondial de l’acier, ArcelorMittal, n’a aucune volonté d’investisseur un seul euro en Algérie.
Et certains observateurs estiment que le gouvernement algérien et au nom du principe de la préservation des postes d’emplois, va encore une fois signer un chèque à blanc au Conseil de direction d’ArcelorMittal, sauf si ce même gouvernement prendrait conscience que ce statu- quo n’a plus sa raison d’être. L’Algérie doit inévitablement reprendre le contrôle du complexe sidérurgique d’El-Hadjar…Et aussi et surtout des mines d’El-Ouenza et de Boukhadra. *18 Février 2013–La nouvelle république
**Un milliard de dollars pour sauver El Hadjar
Le gouvernement algérien et le numéro un mondial de la sidérurgie ArcelorMittal sont parvenus après une série de négociations à un accord de principe pour augmenter la capacité de production du complexe d’El Hadjar à 2,2 millions de tonnes par an avec un investissement d’un milliard de dollars, a-t-on appris hier auprès de sources proches du dossier.
«Un plan de production de 2,2 millions de tonnes par an a été proposé et accepté par les deux parties. Sa réalisation coûtera environ un milliard de dollars», a précisé une source proche d’ArcelorMittal Algérie citée par l’APS. A ce stade des négociations, seul le plan de production a été arrêté. Celui relatif à l’investissement est en cours de discussions, selon une seconde source proche du groupe de travail chargé d’élaborer la feuille de route pour le développement du complexe sidérurgique d’’El Hadjar.
En 2012, ce complexe, détenu à 70% par ArcelorMittal et à 30% par l’Etat algérien à travers Sider, n’a produit que 580.000 tonnes d’acier, un volume de production en deçà de l’objectif des 700.000 tonnes arrêté par le groupe pour l’année écoulée. Selon la même source, l’investissement pour élever les capacités d’El Hadjar reviendra moins cher que celui du complexe de Bellara (Jijel) qui sera construit avec ‘’Qatar international’’, une joint-venture formée par les groupes Qatar Steel et Qatar Mining.
«Pour un milliard de dollars, nous allons augmenter les capacités d’El Hadjar à 2,2 millions de tonnes alors que pour Bellara nous avons besoin d’investir 2,5 milliards de dollars pour produire deux millions de tonnes», a-t-elle dit. Pour autant, selon cette source, la comparaison est à relativiser car pour El Hadjar, il s’agit d’une mise à niveau des installations existantes avec une extension des capacités de production alors que le deuxième projet concerne la réalisation d’un nouveau complexe. Avec des objectifs importants.
Les mêmes sources affirment par ailleurs qu’il restait seulement à définir les parts des financements à apporter par ArcelorMittal et son partenaire Sider, s’abstenant toutefois à fournir des détails sur les options de financement du projet posées sur la table des négociations. La reprise par l’Etat du contrôle d’El Hadjar, conformément à la règle 51/49 % avait été évoquée en février dernier comme une option probable au regard des difficultés financières auxquelles est confrontée la filiale algérienne d’ArcelorMittal, sauvée in extremis en 2012 d’une cessation de paiement.
Actuellement, seul le complexe d’El Hadjar produit de l’acier en Algérie, en attendant l’entrée en production de deux nouveaux complexes dont celui de Bellara (5 millions de tonnes/ an). L’augmentation de sa production (d’El Hadjar) fait partie d’un plan de redressement du secteur de la sidérurgie que l’Algérie a lancé pour fédérer tous les projets sidérurgiques autour d’un objectif stratégique à savoir atteindre l’autosuffisance en acier, dont l’importation lui coûte annuellement environ 10 milliards de dollars.*source: Le Financier- 10.04.2013.
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