Internet, retour sur les origines du Web
*Le web fête ses 31 ans d’existence. Lancée en 1989 par Tim Berners-Lee, »la toile large comme le monde » a littéralement envahi nos vies pour le meilleur… et parfois le pire.
Mardi 12 mars, Internet fête ses 31 ans, une révolution technologique qui a changé notre quotidien, le travail, les amitiés… Depuis cette date, vous avez sans doute tapé un nombre incalculable de fois ces trois lettres, WWW, world wide web : « la toile large comme le monde ». Il a pourtant fallu attendre quelques années pour que l’on comprenne à quoi le web, crée le 13 mars 1989 en Suisse, allait bien pouvoir nous servir, et qu’il entre pleinement dans nos vies. Europe 1 vous refait le film.
« Des utilisateurs d’Internet, le réseau informatique mondial de données, vont bientôt pouvoir se faire livrer en pianotant sur leur clavier. Voici donc l’ère de la pizza électronique », annonçait en 1994 le correspondant d’Europe 1 à New-York. On n’avait encore rien vu ! « Le net, comme on l’appelle, préfigure les autoroutes de l’information sur lesquelles s’investissent en ce moment des sommes astronomiques », prédisait toutefois ce journaliste.
La vie d’avant. Les blogs et les forums n’étaient pas démodés… puisqu’ils n’existaient pas encore. Avant le web, pas de mots de passe à retenir en pagaille. À l’époque, on appelait encore sa mère ou sa grand-mère pour des recettes de cuisine, on se fiait au bouche-à-oreille pour les recommandations de restos. On faisait les brocantes à la place de surfer sur le Bon coin et nos parents s’engueulaient devant la carte routière. Mais tout le monde ne semble pas regretter cette préhistoire, sans web.
Un « objet » du quotidien. Pour preuve : en 2019, nous sommes connectés en moyenne six heures par jour. Les sites les plus consultés sont Google, Youtube, Facebook, qui revendique 2,3 milliards d’utilisateurs actifs. Trois sites pornographiques se hissent aussi dans le top 20. Mais l’usage le plus courant est de se balader sur les sites marchands. Neuf personnes sur dix s’y rendent chaque mois. Résultat : le e-commerce pèse 60.000 milliards de dollars en 2019, selon les chiffres de l’ONU. C’est trois fois plus que le PIB des Etats-Unis.
La face obscure du web. Mais cette machine gigantesque n’a pas apporté que du bon. Le propre inventeur du web, Tim Berners-Lee, ne reconnaît plus sa créature. « Le web a échoué à servir l’humanité comme il aurait dû le faire », dit-il. Car le web est aussi une machine à broyer, qui génère de la haine. En France, le secrétaire d’Etat au Numérique, Mounir Mahjoubi, admet que la loi a toujours un temps de retard, surtout sur Internet. « Aujourd’hui la directive qui régule une grande partie des échanges sur Internet, date de 2004. En 2004, j’étais encore technicien chez Club internet. Il n’y avait pas Facebook en France. Et donc on a fait une loi qui correspondait vraiment à l’usage de l’époque », pointe ce responsable gouvernemental.
»On n’avait pas prévu que le web allait se transformer en un système où il y a dix grandes plateformes qui drainent quasiment l’intégralité du trafic », poursuit Mounir Mahjoubi. « On pense qu’entre le laisser-faire absolu d’un côté, et le sur-contrôle des Etats de l’autre, il peut y avoir un chemin entre les deux. C’est une régulation intelligente, qui rappelle la responsabilité qu’on a. Quand on a un pouvoir important, on a de grandes responsabilités. Ils [les grandes plateformes, ndlr] l’ont bien compris, et nous le leur faisons bien comprendre », assure-t-il, en référence à la future loi qui obligera notamment les réseaux sociaux à faire le ménage plus vite face aux contenus racistes, antisémites ou sexistes. À côté de ça, le web, quand même, ce sont aussi des outils démocratiques utilisés lors du printemps arabe en Tunisie et en Egypte, aujourd’hui en Algérie, sans parler des collectes de fonds, et de l’accès au savoir, notamment par Wikipédia.
La planète bientôt entièrement connectée. Face à la rapidité d’évolution du web, bien malin celui qui sait à quoi il ressemblera dans 30 ans, en 2049. On sait déjà que tout le monde pourra y accéder ; plusieurs entreprises envoient des centaines de satellite dans l’espace, pour arroser chaque centimètre carré de la planète en débit internet. Car aujourd’hui, plus de 3,5 milliards de personnes ne sont pas encore connectées. De quoi poser la question de l’environnement, quand on sait que les serveurs du web émettent autant de CO2 dans le monde que les avions de ligne. On pourrait aussi parler des données personnelles, après pas mal de scandales. Enfin, il y a la nouvelle révolution que sera l’intelligence artificielle. Dans le web, et bien au-delà, c’est le fonctionnement de toute machine, de tout ordinateur, de toute usine qui sera transformé. source: europe1.fr/ le 12 mars 2019
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*Le Web fête déjà ses 30 années d’existence.
De 1989 à 2019, la toile célèbre l’une des créations majeures qu’a vu le monde. Elle revient notamment sur l’évolution et l’univers de cette dernière. C’était un 12 mars 1989. Certains d’entre nous voyaient à peine le jour et d’autres pas encore. Tim Berners-Lee, un employé du Centre Européen pour la Recherche Nucléaire (CERN) mettait en place un système d’échange d’informations qu’il voulait plus simple et plus fluide.
C’est ainsi que le « www » a vu le jour. À cette occasion, ce même centre de recherche a demandé à une équipe de développeurs de recréer le tout premier navigateur web. Appelé « Nexus » à l’époque, il est une occasion de constater par vous-mêmes le pas de géant parcouru en à peine trente années d’existence.
Par ailleurs, cet anniversaire permet à toutes les générations de faire un état des lieux du monde actuel, presque entièrement régi par cette technologie. On peut aussi s’amuser à envisager les trente années à venir en évitant le vertige, bien entendu.
Il vous est possible de faire l’expérience « Nexus » en cliquant ici. Précédez toute adresse par « http » pour éviter le message d’erreur et laissez-vous embarquer dans un pur voyage dans le temps.*médias-google- 12 mars 2019
****Le World Wide Web, littéralement la « toile à l’échelle mondiale », communément appelé le Web, et parfois la Toile, est un système hypertexte public fonctionnant sur Internet. Le Web permet de consulter, avec un navigateur, des pages accessibles sur des sites
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Sir Tim Berners-Lee. C’est à lui qu’on doit le Web tel qu’on le connaît aujourd’hui, et dans une longue lettre publiée sur le site de la Web Foundation, il revient sur son invention d’un « système de gestion de l’information » pour le plus grand nombre, et il évoque son avenir.
Lui qui souhaitait simplement donner accès à l’information avec la notion de partage constate aujourd’hui que le Web est devenu « une place publique, une bibliothèque, un cabinet de médecin, un magasin, une école, un studio de design, un bureau, un cinéma, une banque et bien plus encore ». S’il admire aussi le fait que la moitié de la population soit connectée et qu’Internet simplifie et enrichit la vie quotidienne, il regrette qu’il soit aussi devenu le terreau des « fraudeurs, une voix à ceux qui propagent la haine et facilitent la perpétration de toutes sortes de crimes ».
Pour freiner cette tendance et revenir à un espace bienveillant et sûr, Berners-Lee milite pour la mise en place de lois et d’un code, semblable à celui que l’on trouve dans la vie de tous les jours. Il prône de s’attaquer à la cause et non aux symptômes, et cela exige un travail en profondeur avec un esprit communautaire. Il prend ainsi exemple sur la Déclaration universelle des droits de l’homme, née de l’esprit de gens venus de tous bords et il souhaite qu’Internet soit reconnu comme « un droit humain et construit pour le bien public ». Cela passe forcément par le soutien des gouvernements, garants de la protection des droits et libertés des personnes en ligne, mais aussi capables de sévir lorsque les intérêts privés de sociétés menacent le bien public.
En tournée pendant deux jours à travers la planète pour fêter les 30 ans de son invention, Berners-Lee s’est aussi exprimé dans une interview auprès de journalistes, dont nos confrères de l’AFP. Il cible son combat contre la désinformation (fake news) et le manque de protection des données. « On devrait avoir le contrôle complet de ses données. Ce n’est pas de l’essence. Ce n’est pas un produit, rappelle-t-il. On ne devrait pas pouvoir les vendre contre de l’argent car c’est un droit. »
*Données génétiques et données personnelles, même combat !
Très affecté par l’affaire Cambridge Analytica, il milite pour un navigateur plus anonyme et des applications qui ne stockent plus les données des utilisateurs. Là encore, il estime que seuls les gouvernements, avec des lois, sont capables de stopper les abus actuels : « Parfois, il faut que la législation stipule que les données personnelles, les données génétiques, ne doivent jamais être utilisées. »
Le tout en restant positif pour la suite : « Vu comment le Web a changé au cours des 30 dernières années, il serait défaitiste et dénué d’imagination de supposer que le Web tel que nous le connaissons ne puisse pas être amélioré dans les 30 prochaines années. Sinon ? On aura échoué», conclut-il.
- Inventeur du Web, Tim Berners-Lee souhaite que des lois strictes encadrent l’utilisation d’Internet.
- La protection des données personnelles doit être un droit.
- La lutte contre la désinformation est essentielle pour l’avenir du Web.
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*En 1979, une chaîne de mails sur la science-fiction inventait l’internet d’aujourd’hui
*****Le 29 octobre 1969, dans la salle de calcul du département informatique de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), il n’y a ni journaliste, ni photographe, ni homme d’affaires. Simplement une bande d’étudiants, doctorants, leurs professeurs et un ingénieur de la société BBN à qui a été confié le développement du logiciel des commutateurs de paquets du réseau. Le professeur Leonard Kleinrock est aux commandes, entouré des étudiants du groupe de travail sur le réseau (NWG), il tape sur un simple terminal un premier caractère de l’ordinateur Sigma 7 vers celui du Stanford Research Institute (SRI) près de San Francisco, puis un deuxième. Au troisième, le logiciel « plante ». C’était il y a quarante-neuf ans.
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**photo: Un journaliste travaille sur ordinateur à Paris, le 1er septembre 1981
Des scientifiques ont détourné Arpanet de sa destination militaire pour échanger sur des sujets de divertissement, créant au passage les «spoilers alerts» et les émoticônes.
Il y a quarante-neuf ans, lorsque les ordinateurs furent mis en réseau pour la première fois, le précurseur de l’internet que nous connaissons aujourd’hui n’intéressait que la science.
Arpanet, la création de l’Advanced Research Projects Agency –ARPA, l’ancêtre de la DARPA d’aujourd’hui–, avait pour objectif de permettre aux scientifiques bénéficiant de financements par l’armée américaine de partager deux denrées alors incroyablement rares et coûteuses: le temps et la puissance de calcul.
À l’époque, seule une poignée d’universités disposaient d’ordinateurs. La seule façon d’en utiliser un –ou de transférer un fichier d’un appareil à un autre– était de voyager jusqu’à l’endroit qui l’hébergeait. IBM possédait même des avions dont la seule fonction était de transporter des fichiers informatiques.
Arpanet promettait de résoudre cela en permettant aux scientifiques non seulement de partager du temps de calcul, mais aussi d’orienter plusieurs ordinateurs vers la résolution d’un seul problème ou d’acquérir une montagne de données en une seule requête éclair.
En octobre 1969, le réseau expérimental vit le jour lorsqu’un ordinateur de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) fut relié à un ordinateur de l’Université de Stanford, situé à des centaines de kilomètres –même si la première communication ne put être considérée que comme un demi-succès: le réseau planta durant la frappe du tout premier mot d’internet, et «LOGIN» devint juste «LO».
Quelques semaines plus tard, un ordinateur de Santa Barbara, en Californie, et un autre situé dans l’Utah rejoignirent le réseau. En 1971, les ordinateurs de quinze laboratoires universitaires avaient été connectés les uns aux autres. En 1973, la première connexion internationale fut établie en incorporant les ordinateurs du Norsar, le réseau de surveillance sismique norvégien, qui pistait aussi bien les tremblements de terre que les essais nucléaires.
Une fois prouvée la possibilité de communiquer d’un ordinateur à un autre, de plus en plus d’universités et de laboratoires américains commencèrent à se connecter. Mais au lieu de rejoindre Arpanet, beaucoup commencèrent à former leurs propres mini-réseaux: Atlantic Packet Satellite Network sur la côte est, Packet Radio Network dans la région de San Francisco et ALOHAnet à –vous l’aviez deviné– Hawaï. Sur l’archipel, les communications se faisaient via ondes radio grâce à un ordinateur baptisé Menehune, traduction en hawaïen de «imp» («diablotin»), en référence à l’Interface Message Processor d’Arpanet.
Ces divers mini-réseaux présentaient toutefois un problème inattendu. Au lieu de former un «réseau informatique intergalactique», comme cela avait été décrit dans les premières notes imaginant Arpanet, les communications informatiques se regroupaient en petites grappes isolées. Chacun des réseaux possédait sa propre infrastructure et ses propres règles, ce qui rendait leur liaison difficile.
Système très adaptable, TCP/IP permettait à Arpanet de relier entre eux les mini-réseaux apparus tout autour du monde.
Heureusement pour nous qui lisons actuellement cet article en ligne, c’est à ce moment que Vinton Cerf entra en scène. Jeune chercheur dans ce secteur naissant qu’était alors la science informatique, il comprit que ce problème de compatibilité allait empêcher la communication par ordinateur de se développer. Aussi, avec son ami Robert Kahn, ils conçurent en 1974 un protocole commun simple, capable d’assurer la transmission des données à travers un «réseau des réseaux» à la croissance exponentielle, dit «internet». Système très adaptable, TCP/IP permettait à Arpanet de relier entre eux les mini-réseaux apparus tout autour du monde –et il reste aujourd’hui la colonne vertébrale d’internet.
Toutefois, même avec cette expansion, ce nouveau mode de communication par ordinateur restait limité à sa fonction de base: permettre à un groupe restreint de scientifiques de mener leurs recherches, financées par le gouvernement.
Du moins jusqu’en 1979.
**Proto-communautés en ligne
Un jour d’automne, en allumant son poste de travail, Cerf découvrit un message encore non lu provenant du laboratoire d’intelligence artificielle de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT). Il avait été envoyé sur le réseau via le système de «courrier électronique» récemment développé.
Les ordinateurs du réseau étant chacun utilisé par plus d’une personne, les scientifiques avaient inventé l’«e-mail», afin de transmettre des informations directement d’une personne à une autre, plutôt qu’entre ordinateurs. Comme avec le courrier classique, il leur fallait un système d’adresses pour pouvoir envoyer et recevoir des messages. Le symbole @ tel que nous le connaissons aujourd’hui était né: il servait à distinguer l’identifiant de la boîte aux lettres du serveur hôte. Avec un simple caractère, on économisait en temps de frappe et en mémoire informatique –une denrée rare, à l’époque.
Mais le message envoyé dans la boîte e-mail de Cerf n’était pas une demande technique. Et il n’avait pas été envoyé qu’à lui. Intitulé «SF-LOVERS» («Fans de science-fiction»), il avait été adressé à l’ensemble des collègues de Cerf aux États-Unis, et il leur proposait de répondre en envoyant la liste de leurs auteurs ou autrices de science-fiction préférées.
La demande ayant été envoyée au réseau entier, tout le monde était capable de consulter les messages de tout le monde, et d’y répondre. On pouvait aussi choisir d’envoyer ses réponses à une seule personne ou à un sous-groupe, générant une multitude de petites discussions qui finissaient par alimenter la conversation principale.
Cerf se souvient encore de ce moment où il comprit qu’internet deviendrait quelque chose de bien plus grand que les autres technologies de communication qui l’avaient précédé. «Il était clair que nous avions entre nos mains un média social», a-t-il un jour déclaré.
Après SF-LOVERS vint YUMYUM, autre chaîne d’e-mails, où l’on débattait de la qualité des restaurants de la toute jeune Silicon Valley.
L’e-mail remporta un vif succès. Mais SF-LOVERS créa aussi ce que l’on peut considérer comme le premier réseau social en ligne de l’histoire. Même si des individus avaient auparavant été connectés les uns aux autres grâce à internet, c’était la première fois qu’ils l’utilisaient pour des interactions sociales, et surtout qu’ils construisaient une identité de groupe grâce à ces connexions personnelles.
Après SF-LOVERS vint YUMYUM («miam miam»), autre chaîne d’e-mails, où l’on débattait de la qualité des restaurants de la toute jeune Silicon Valley –les entreprises ne possédaient alors pas leurs propres grands chefs, comme c’est aujourd’hui le cas. Puis apparut WINE-TASTERS, sur la dégustation de vin.
Ces échanges inspirèrent également d’autres discussions plus scientifiques, comme avec HUMAN-NETS, qui permettait aux équipes de recherche de discuter des facteurs humains de ces proto-communautés en ligne.
Rapidement, les forums commencèrent à être utilisés pour partager encore autre chose: des informations. Une fois de plus, l’étincelle qui déclencha tout fut la science-fiction, avec notamment une discussion traitant des rumeurs entourant une possible adaptation au cinéma d’une célèbre série télévisée des années 1960, Star Trek.
Mais cette nouvelle utilisation du réseau informatique engendra aussi toutes sortes de nouveaux problèmes. L’un d’eux reposait sur la peur qu’une personne puisse partager une information que quelqu’un d’autre ne voulait pas voir. Cela amena à créer la toute première «[SPOILER ALERT]» en ligne, que l’on met au-dessus d’un message pour prévenir son lectorat que l’on va révéler, par exemple, (attention, spoiler!) la mort d’un certain héros vulcain à la fin de La colère de Khan.
**Fondations de la culture internet
Dans un registre plus sérieux, les comptables de l’armée américaine ne voyaient pas d’un très bon œil que ces conversations inutiles aient lieu sur leur nouveau et très onéreux réseau. Ils évoquèrent l’idée de les interdire–peut-être le tout premier débat autour de la censure sur internet–, mais y renoncèrent après que les ingénieurs les eurent convaincus que l’augmentation soudaine du nombre de messages constituait un excellent test de résistance pour la structure d’Arpanet.
Les chaînes de mails et les discussions libres se mirent rapidement à proliférer sur le réseau. Les e-mails commencèrent à monopoliser les deux tiers de la bande passante disponible. Arpanet était devenu bien plus qu’un simple outil permettant le transfert de fichiers d’un ordinateur à un autre. Celles et ceux qui y avaient accès l’utilisaient désormais pour créer des communautés interactives pouvant transformer ce que pensaient et savaient des groupes entiers de personnes, au moyen d’une simple connexion informatique.
Bientôt, Arpanet allait aussi changer leur manière de se parler. Et probablement personne ne se doutait alors d’être en train de construire les fondations de la culture internet.
Je propose la suite de caractères suivante pour indiquer qu’il s’agit d’une blague:
:-)
Le 19 septembre 1982 à précisément 11h44 heure locale, l’informaticien Scott Fahlman changea à jamais le cours de l’histoire. Au milieu d’une conversation au sujet des blagues échangées par e-mail, il écrivit:
Je propose la suite de caractères suivante pour indiquer qu’il s’agit d’une blague: :-)
Il faut la lire en penchant la tête de côté. À vrai dire, il serait sans doute plus économique d’indiquer les choses qui NE SONT PAS des blagues, compte tenu de la teneur des échanges actuels. Pour cela, utilisez :-(
Ainsi naquit la très humble émoticône.
En dépit de la présence de ces premiers réseaux sociaux, Arpanet restait très loin de l’internet que nous connaissons aujourd’hui. C’était un domaine régenté par les autorités américaines, peuplé principalement d’universitaires spécialistes d’une poignée de domaines techniques –comme le montre la très formelle création de l’émoticône. Les premières plateformes sociales n’étaient que des réinventions numériques de modes de communication anciens et familiers: le courrier, les panneaux d’affichage, les journaux.
Mais le réseau connaissait une croissance extraordinaire. Dès 1980, soixante-dix institutions et près de 5.000 utilisateurs et utilisatrices avaient accès à Arpanet, au point que l’armée américaine commença à trouver que le réseau informatique qu’elle finançait s’était développé au point de ne plus correspondre à ses besoins et à ses intérêts.
En 1984, après une tentative infructueuse de vendre Arpanet à une société commerciale (AT&T aurait littéralement pu posséder internet, mais a préféré dire «Non merci»), le gouvernement scinda le système en deux. Il permit ainsi à Arpanet de rester l’expérience chaotique en pleine croissance qu’elle était, et créa en parallèle le réseau Milnet, destiné à un usage militaire. Pour un temps, le monde de la guerre et celui d’internet prenaient des chemins séparés.
**Guerre des likes
Près de quarante ans plus tard, cette histoire d’Arpanet comme premier réseau social a un côté éminemment pittoresque, mais elle n’en est pas moins instructive. Aujourd’hui, internet est dominé par les réseaux sociaux et les sociétés qui les administrent. Facebook compte à ce jour plus d’utilisateurs et utilisatrices que n’importe quel pays au monde ne compte d’habitantes et habitants. Et pour beaucoup d’internautes dans des pays comme la Thaïlande ou la Birmanie, Facebook est littéralement internet.
De deux ordinateurs liés entre eux à quelques dizaines de connexions permettant des conversations potaches dans des groupes bien définis, pour enfin devenir un réseau informatique d’envergure internationale révolutionnant véritablement le monde, l’évolution d’Arpanet montre comment des technologies imaginées dans un but précis sont souvent réorientées vers autre chose. Mais l’ironie du sort est que l’histoire d’internet est, d’une certaine manière, aussi en train de revenir sur ses pas.
Les réseaux sociaux sont le terrain de guerres interminables. Et cette situation a la faculté de créer des communautés autant que de les diviser.
SF-LOVERS avait vu la transformation d’un outil militaire en communautés en ligne dédiées au divertissement et à l’information. Mais aujourd’hui, ces communautés sont devenues un champ de bataille où l’information est utilisée comme arme pour remporter aussi bien des élections qu’un conflit. Les réseaux sociaux sont le terrain de guerres interminables visant à rendre des idées virales grâce à des likes algorithmiquement déterminants et à des mensonges irrésistibles. Et cette situation a la faculté de créer des communautés autant que de les diviser, aussi bien en ligne que dans le monde réel.
Lorsque l’on pense à la cyberguerre aujourd’hui, la menace n’est pas seulement le piratage des réseaux et des données qu’ils contiennent, mais aussi le piratage des informations, des personnes et des communautés sur ces réseaux. De telles «guerres des likes» ont littéralement changé le monde bien au-delà du réseau.
Elles ont façonné des élections qui ont changé la politique américaine et l’avenir de l’Europe; elles ont influé sur des décisions militaires quant à des théâtres d’opérations en Irak et en Israël; elles ont permis d’alimenter une guerre des gangs à Chicago et un génocide en Birmanie. Et tout cela s’est passé sur ce même réseau où nous continuons à parler de science-fiction ou de restaurants, en utilisant toujours des émoticônes.
Le premier exemple de réseau social sur Arpanet avait demandé à ses membres de parler de la science-fiction qu’ils aimaient. Aujourd’hui, la guerre a pris possession du réseau. Et c’est peut-être l’issue la plus digne d’un livre de science-fiction qui soit. *slate.fr / dimanche 28 octobre 2018
Article adapté de LikeWar: The Weaponization of Social Media de P. W. Singer and Emerson T. Brooking.
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*Internet a 25 ans
*Il y a 25 ans, internet n’était qu’une idée développée par un informaticien inconnu. Elle a débouché sur un phénomène mondial, qui a changé nos vies.
L’ordinateur personnel a changé la manière dont nous travaillons, mais le web a bouleversé et changé un tas de secteurs. La possibilité d’accéder librement à des fichiers sur internet a ébranlé les modèles traditionnels d’activité dans la musique, le cinéma ou les médias. « N’importe qui peut être un auditeur, n’importe qui peut être un éditeur, sur le même réseau. Il n’y avait jamais rien eu comme cela »auparavant.
**Au commencement
Le Britannique Tim Berners-Lee travaillait dans un laboratoire du CERN, l’organisation européenne pour la recherche nucléaire, quand il a imaginé une manière d’accéder facilement à des fichiers sur des ordinateurs reliés entre eux. Il l’a formalisée dans un article le 12 mars 1989, considéré comme l’acte de naissance du « World Wide Web ».
L’idée était pourtant tellement audacieuse qu’elle a failli ne jamais se concrétiser. Les militaires américains ont commencé à étudier l’idée de connecter des ordinateurs à des réseaux dès les années 1950, et ont lancé en 1969 Arpanet, un précurseur de l’internet actuel.
L’impulsion américaine
Et le web a des rivaux comme CompuServe ou le Minitel par exemple. Mais ceux-ci sont payants, quand le système de Berners-Lee permet de publier gratuitement des contenus sur des ordinateurs connectés au réseau, souligne Marc Weber. Le vice-président américain Al Gore joue un rôle important en décidant les ministères à se convertir au web, et en lançant en 1994 le site internet de la Maison blanche.Par la suite, alors que la quantité d’informations hébergée sur des serveurs explose, des géants comme Google ou Yahoo! se créent sur la base de services aidant les gens à retrouver les pages intéressantes.
Internet a ébranlé les modèles traditionnels
La possibilité d’accéder librement à des fichiers sur internet a ébranlé les modèles traditionnels d’activité dans la musique, le cinéma ou les médias. « N’importe qui peut être un auditeur, n’importe qui peut être un éditeur, sur le même réseau. Il n’y avait jamais rien eu comme cela », note Jim Dempsey, vice-président chargé des politiques publiques au Centre pour la démocratie et la technologie.
Un système à moitié construit et menacé
Un principe important d’internet est son caractère égalitaire et ouvert, mais celui-ci est menacé, avertit Jim Dempsey. Le web a unifié internet mais rien n’est « gravé dans le marbre » et il pourrait se fragmenter à nouveau, juge aussi Marc Weber. Aux Etats-Unis, de grands fournisseurs d’accès ont gagné le droit de traiter de manière préférentielle certaines données qui circulent en ligne. Des gouvernements tentent de porter atteinte à la protection des données privées en ligne, d’autres restreignent la liberté du web en en bloquant des portions. Un autre enjeu est l’accès à la toile de milliards de personnes supplémentaires dans les marchés émergents, notamment à l’aide des smartphones. Car « le web n’est encore qu’à moitié construit. Il n’est pas encore mondial », rappelle Marc Weber.*.ouest-france.fr-09.03.2014
***Les dates
L’histoire publique du « world wide web » a vraiment débuté il y a 25 ans. Voici quelques grandes dates de son histoire:
- 12 mars 1989: l’informaticien britannique Tim Berners-Lee fait circuler sa « proposition de gestion de l’information » au sein de l’organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), posant les fondement de l’internet mondial. Les codes informatiques sont rendus public l’année suivante, parallèlement à un premier navigateur baptisé « WorldWideWeb ».
- 1993: une équipe de l’université de l’Illinois (nord des Etats-Unis) emmenée par Marc Andreessen développe Mosaic, un navigateur avec une interface intuitive qui aide à populariser internet et sert de base au navigateur Netscape lancé l’année suivante.
- 1994: le libraire en ligne Amazon.com fait ses débuts. La Chine accède à internet mais filtre les contenus. La Maison blanche lance son site internet, www.whitehouse.gov, mais certains utilisateurs tapent une adresse en .com et atterrissent sur un site pornographique.
- 1995: première connection internet en Afrique. Le groupe informatique Microsoft initie une « guerre des navigateurs » en sortant Internet Explorer, qui finira par tuer Netscape, et eBay lance ses premières enchères en ligne. Le monde compte 16 millions d’internautes, soit 0,4% de sa population.
- 1996: le finlandais Nokia lance un premier téléphone mobile avec une connectivité internet.
- 1998: les autorités américaines confient la régulation mondiale des noms de domaine (extensions en .com, .gov, etc) à un organisme privé mais basé aux Etats-Unis, l’Icann. Débuts de Google, qui deviendra le premier moteur de recherche en ligne.
- 2000: le virus Iloveyou infecte des millions d’ordinateurs dans le monde, causant des milliards de dollars de dommages et mettant en lumière l’importance de la sécurité en ligne. L’emballement autour d’internet et de ses startups emmène l’indice boursier américain Nasdaq, à dominante technologique, à un record de 5048 points plus jamais égalé à ce jour. L’explosion de la « bulle » le ramènera à 1114 points en 2002.
- 2001: le populaire service de partage de musique en ligne Napster est fermé par la justice américaine, un symbole des débats sur les droits d’auteurs en ligne.
- 2005: internet compte un milliard d’utilisateurs dans le monde.
- 2007: l’Estonie organise la première élection parlementaire en ligne.
- 2012: le réseau social en ligne Facebook dépasse le milliard d’utilisateurs. Le robot Curiosity de la Nasa s’enregistre sur l’application de localisation Foursquare depuis la planète Mars. La France débranche son Minitel.
- 2012: un traité controversé de l’ONU sur le règlement des télécommunications est signé par 89 Etats, mais 55 autres, dont les Etats-Unis et la France, s’y opposent au nom de la liberté d’internet. Certains pays critiquent le contrôle trop important des Etats-Unis sur la toile.
- 2013: 40% de la population mondiale, soit environ 2,7 milliards de personnes, sont connectées à internet. Le chinois dépasse l’anglais comme langue dominante.
*ouest-france.fr-09.03.2014
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*L’internet mondial passe par 263 câbles sous-marins
Le principal avantage du câble, c’est que c’est beaucoup moins cher
« TeleGeography », une société d’études, a diffusé une carte mondiale des câbles sous-marins connectant l’internet mondial. Alain Mauldin, le directeur de la recherche « TeleGeography », a été interviewé sur « CNN ». Il en a profité pour détailler le contenu de la carte -mise à jour en permanence- des 263 câbles existants pour l’internet mondial. 22 autres câbles sont annoncés. »Il peut manquer quelques plus petits câbles nationaux, mais pour les sytèmes internationaux -les plus importants- c’est exhaustif », a-t-il déclaré dans des propos relayés par « Slate ».
99%
« Pour les communications internationales, plus de 99% (ndlr: du trafic) passe par les câbles sous-marins. Selon une croyance commune, les satellites sont l’avenir de l’acheminement des données mais ça ne correspond pas à la réalité. Les satellites sont utiles pour les communautés rurales et les lieux très isolés. Le principal avantage du câble, c’est que c’est beaucoup moins cher ».
S’il existe plusieurs points d’entrées pour la plupart des pays, certains ne possèdent qu’un seul câble. C’est notamment le cas des îles Tonga.
Treize câbles traversent l’Atlantique
« En Europe, aux Etats-Unis et en Asie les gens n’ont plus à se demander: Que se passe-t-il si internet tombe et que je ne peux pas envoyer un email important? Cela a disparu. Vous n’y pensez plus. Mais si vous êtes au Bangladesh, vous vous inquiétez encore », poursuit Alain Mauldin.
Les 263 câbles sont installés par bateau en utilisant une charrue sous-marine (voir la vidéo). Cela permet de les enfouir sous le fond de la mer. Treize d’entre eux traversent l’Atlantique. Toujours selon Alain Mauldin, « leur utilisation ne dépasse pas les 20% de leur capacité potentielle ».*7sur7-10/03/2014
*Vidéo: UNDER SEA CABLING ANIMATION MOVIE
*http://www.youtube.com/watch?v=hdrMMD0B8mo
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***Il y a 25 ans, internet n’était qu’une idée développée par un informaticien inconnu. Elle a pourtant débouché sur un phénomène mondial, qui a changé la vie de milliards de personnes. Le Britannique Tim Berners-Lee travaillait dans un laboratoire du CERN, l’organisation européenne pour la recherche nucléaire, quand il a imaginé une manière d’accéder facilement à des fichiers sur des ordinateurs reliés entre eux. Il l’a formalisée dans un article le 12 mars 1989, considéré comme l’acte de naissance du « World Wide Web ».
**photo:Tim Berners-Lee
L’idée était pourtant tellement audacieuse qu’elle a failli ne jamais se concrétiser. « Il y avait une énorme dose d’orgueil dans le projet au départ », raconte à l’AFP Marc Weber, créateur et conservateur du programme sur l’histoire de l’internet au Musée d’histoire informatique de Mountain View en Californie. « Tim Berners-Lee a sorti de nulle part, sans qu’on lui ait rien demandé, tout ce système de gestion de documents » et au départ ses collègues l’ont « complètement ignoré ».
Le web a eu des rivaux
A la base, le web est un logiciel pour naviguer parmi les informations qui sont en ligne. Son aspect distinctif est la possibilité de cliquer sur des liens pour ouvrir des fichiers sur des ordinateurs qui peuvent être localisés n’importe où. Berners-Lee va finalement convaincre le CERN d’adopter le système après avoir démontré son utilité en compilant un annuaire du laboratoire dans un index en ligne.
Mais même alors, le combat n’est pas gagné. Les militaires américains ont commencé à étudier l’idée de connecter des ordinateurs à des réseaux dès les années 1950, et ont lancé en 1969 Arpanet, un précurseur de l’internet actuel. Au départ, le web a des rivaux comme CompuServe ou le Minitel par exemple. Mais ceux-ci sont payants, quand le système de Berners-Lee permet de publier gratuitement des contenus sur des ordinateurs connectés au réseau, souligne Marc Weber.
Le vice-président Al Gore joue un rôle important en décidant les ministères à se convertir au web, et le lancement en 1994 du site internet de la Maison blanche apparaît comme un sceau d’approbation. Par la suite, alors que la quantité d’informations hébergée sur des serveurs explose, des géants comme Google ou Yahoo! se créent sur la base de services aidant les gens à retrouver les pages intéressantes.
« L’ordinateur personnel a changé la manière dont nous travaillons, mais le web a bouleversé et changé un tas de secteurs », relève Michael McGuire, un analyste du cabinet de recherche Gartner. La possibilité d’accéder librement à des fichiers sur internet a ébranlé les modèles traditionnels d’activité dans la musique, le cinéma ou les médias. « N’importe qui peut être un auditeur, n’importe qui peut être un éditeur, sur le même réseau. Il n’y avait jamais rien eu comme cela », note Jim Dempsey, vice-président chargé des politiques publiques au Centre pour la démocratie et la technologie.
Liberté menacée
Un principe important d’internet est son caractère égalitaire et ouvert, mais celui-ci est menacé, avertit Jim Dempsey. « On n’empêchera jamais un adolescent de regarder des photos de chatons », dit-il. « Le problème est qu’on peut limiter la capacité des gens à critiquer le gouvernement, ou créer un internet à plusieurs vitesses dans lequel il est plus difficile aux innovateurs, aux critiques, ou aux défenseurs des droits de l’Homme d’atteindre un public mondial ». Le web a unifié internet mais rien n’est « gravé dans le marbre » et il pourrait se fragmenter à nouveau, juge aussi Marc Weber.
Aux Etats-Unis, de grands fournisseurs d’accès ont gagné le droit de traiter de manière préférentielle certaines données qui circulent en ligne. Des gouvernements tentent de porter atteinte à la protection des données privées en ligne, d’autres restreignent la liberté du web en en bloquant des portions. Un autre enjeu est l’accès à la toile de milliards de personnes supplémentaires dans les marchés émergents, notamment à l’aide des smartphones. Car « le web n’est encore qu’à moitié construit. Il n’est pas encore mondial », rappelle Marc Weber.*Source: AFP-09.03.2014
*Aujourd’hui, l’ordinateur est devenu un outil incontournable
Peut-on vivre sans internet ? Oui bien sûr ! Volontairement ou … malgré soi ? Le numérique améliore-t-il les relations entre les personnes ou, a contrario, n’est-il pas un facteur supplémentaire d’exclusion?
Aujourd’hui, l’ordinateur est devenu un outil incontournable de la vie sociale, pour l’emploi, la formation ou l’accès à des services essentiels.Cependant, si ces technologies ont permis un développement sans précédent en matière d’information, d’expression et même de revendication, de fortes inégalités à l‘accès aux outils numériques se font encore cruellement ressentir. Cette «fracture numérique» renforce l’exclusion des personnes en grande précarité, alors même que les démarches administratives qui les concernent (revenu de solidarité active, allocation logement) sont de plus en plus informatisées.
Au nom d’une simplification, on complique pour certains les démarches administratives. Le choix d’une administration « dématérialisée » n’est-il pas avant tout celui d’une administration « déshumanisée » sans interlocuteur devant soi ?
Ecrire et lire sur Internet – comme par exemple sur ce blog – est devenu un geste courant pour beaucoup d’entre nous. Pas pour tous, nous ne l’oublions pas.
L’accès à internet (le coût de l’abonnement) même avec un tarif dit « social » (lorsqu’il existe) reste un des premiers obstacles : la « fracture » est d’abord une « facture » ! D’autres fractures sont de différentes natures, tant psychologiques que matérielles.
A la suite d’une action de formation aux Technologies d’Information et de Communication (TIC) dans le Nord de la France, dans le cadre d’un programme « d’inclusion numérique et citoyenne », des militants issus du monde de la grande pauvreté ont indiqué ce qui a pu freiner, voire empêcher l’utilisation de ces outils.
- 30 % ont déclaré qu’ils avaient ressenti de la peur ;
- 25% ont rencontré des difficultés matérielles ;
- 15% ont souffert de problèmes de santé ;
- 5% étaient concernés par l’analphabétisme ;
- 25% ont évoqué l’âge et les difficultés de mémorisation, etc.
« Je ne sais pas utiliser l’ordinateur, car je ne sais pas lire ni écrire. Mes enfants savent s’en servir, donc je leur demande beaucoup, pour les papiers… Je n’ai jamais fait de formation informatique, je ne pourrais pas. Mais je suis venu à la formation vidéo. C’était bien, j’apprends des choses. »
« Avec cette formation, je me guéris de la peur concernant cet appareil, qui me semblait réservé à des personnes très douées ! »
« Mon obstacle principal c’est que je ne pratique pas, comme je suis demandeuse d’emploi et je touche que 400 euros par mois, je ne peux pas me permettre d’aller dans des endroits payants. »
Le programme de formation a duré 18 mois et a nécessité plusieurs formateurs pour six groupes locaux. Au terme de cette formation, presque tous utilisent maintenant avec aisance l’ordinateur et surfent sur la toile. Plusieurs « blogs » collectifs ont ainsi été créés.
Les intérêts sont à la fois individuels et collectifs :
« Ce qui m’intéressait avec internet, c’est être au contact de mes enfants qui sont loin… Et puis, j’ai un frère que j’ai perdu de vue depuis 20 ans. Je l’ai retrouvé pendant ces ateliers informatiques. J’ai cherché sur les pages jaunes son adresse car je me souvenais du village où il habitait. »
«Avant je faisais mes démarches administratives à la main, et maintenant grâce à la formation, je fais le chômage, la CAF (ndlr : caisse d’allocations familiales) et la Poste sur internet. »
« Quand je suis confronté à une question juridique avec une famille pour un droit qui n’est pas bien appliqué, que je veux me rappeler d’une loi, je vais sur le site du gouvernement, ou si j’ai besoin d’un dossier DALO (ndlr. Droit au Logement Opposable) en urgence, je l’imprime chez moi, c’est vrai que ça facilite beaucoup de choses.»
« J’ai appris à faire une boite mail, à souligner, à mettre en gras à chercher des images pour le CV, à mettre en gras, à chercher la photo dans un autre dossier… » L’intérêt est aussi collectif : « Jusqu’à maintenant, on écrivait peu les comptes rendus, maintenant, je vais pouvoir les envoyer. »
«C’est l’occasion de correspondre avec des gens, notamment pour mes activités associatives, mais du point de vue administratif, je garde la manière traditionnelle, je n’ai pas trop confiance en internet là-dessus. Les erreurs, tu ne peux plus les rattraper après, et les preuves n’existent pas, donc j’ai toujours eu des doutes, et des peurs de me faire piéger, qu’on prenne mon identité, et qu’on fasse des choses à ma place. »
De plus, grâce à la formation vidéo, des supports de présentation et communication sous format numérique sont en projet ou en construction dans certains groupe.
« Mon projet, c’est de faire le rapport d’activité en vidéo. C’est vrai que quand tu regardes un clip, cela soulève plein de questions. Ça veut dire qu’une personne qui sait pas lire et écrire, elle regarde une vidéo, elle va comprendre. C’est moins intéressant de lire quatre pages, c’est mieux de faire une vidéo de 6 minutes qui dit la même chose. »
Pour conclure, René fait cette confidence : « moi, le moment que je préfère, c’est tous les quinze jours quand on se retrouve ensemble pour écrire notre page sur notre blog. »
Internet, ça peut être aussi convivial
Pascal Percq – France*unmondeautrementvu-avril 30, 2013
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*Retour sur les origines du Web
C’es temps-ci, on célèbre les anniversaires de faits qui ont bouleversé le monde : les 80 ans de la précédente crise financière, les 70 ans de la déclaration de la deuxième guerre mondiale ou les 20 ans de la chute du mur de Berlin. C’est aussi l’anniversaire de la mise en service du réseau de l’Agence des projets de recherche du département de la défense américain (ARPA).
Le 29 octobre 1969, dans la salle de calcul du département informatique de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), il n’y a ni journaliste, ni photographe, ni homme d’affaires. Simplement une bande d’étudiants, doctorants, leurs professeurs et un ingénieur de la société BBN à qui a été confié le développement du logiciel des commutateurs de paquets du réseau. Le professeur Leonard Kleinrock est aux commandes, entouré des étudiants du groupe de travail sur le réseau (NWG), il tape sur un simple terminal un premier caractère de l’ordinateur Sigma 7 vers celui du Stanford Research Institute (SRI) près de San Francisco, puis un deuxième. Au troisième, le logiciel « plante ». C’était il y a quarante ans. J’étais le seul européen de la bande.Un projet utopique, animé par des universitaires, sans participation industrielle, prenait corps. Nous avions plus ou moins conscience de participer à l’émergence d’un projet riche en promesses. Aucun n’aurait pourtant osé imaginer l’avenir de l’Internet. A travers maints rebondissements, du réseau de l’ARPA (le nom d’Arpanet n’apparaît qu’en 1972) au « Web 3.0″, l’Internet s’est depuis imposé comme un outil incontournable du monde d’aujourd’hui et de demain, si l’on en croit les projections de Joël de Rosnay pour le Web 4.0.
Quels caractères génétiques ont donc permis à cette petite pousse de devenir un tel baobab ? Sa chance a bien sûr été la mise en oeuvre des technologies de communication numériques, de la miniaturisation des circuits et l’enclenchement du cercle vertueux, d’une technologie reproductible et de plus en plus dense, proposée à un public de plus en plus large, et donc de moins en moins coûteuse. Sa chance a aussi été la déréglementation des télécommunications et la mondialisation de l’économie, dont il a, par ailleurs, été un outil stratégique. Mais pourquoi l’Arpanet et son successeur l’Internet ont-ils finalement balayé les projets concurrents ?
Les ingrédients du succès étaient déjà dans l’embryon du réseau ARPA né de la rencontre de visions, d’objectifs et de personnalités divers, voire contradictoires : militaire, universitaire ou libertaire. Le souci d’inspiration militaire était l’invulnérabilité, d’où le choix, pour le réseau de transmission, de la technique de la commutation de paquets : l’information peut passer par n’importe quel chemin d’un réseau maillé de commutateurs de paquets ; si l’un d’eux est détruit, les communications ne sont pas perturbées.
Les universitaires ont fourni les premiers sites, développé des spécifications en toute indépendance des constructeurs et des grands opérateurs de télécommunications, inventé les premières applications. Les contrats de l’ARPA leur assuraient l’indépendance financière nécessaire. Le partage des ressources, en matériel, logiciels, données ainsi que des ressources humaines était un objectif majeur. S’y ajoute une culture de l’échange. Le réseau devient vite aussi un moyen de soumettre à la communauté des utilisateurs des algorithmes à vérifier, des programmes à tester, des données à archiver. Il deviendra un levier pour les promoteurs du logiciel libre. Il a su galvaniser des énergies et des intelligences désintéressées, individuelles et collectives.
Enfin, les jeunes chercheurs de l’UCLA n’étaient pas insensibles à l’air du temps libertaire qui y régnait. L’hiver 1969-1970 fut aussi celui de la contestation dans les universités américaines : une sorte de Mai 68 sur fond de guerre du Vietnam de plus en plus mal supportée par les étudiants et de révolte des minorités ethniques. La philosophie qu’ils ont inoculée au réseau à travers ses spécifications était fondée sur l’indépendance, la liberté, la transparence, le partage et le pragmatisme.
Dès le départ, en mai 1968, ils ont institutionnalisé un système de spécifications ouvertes et publiques, basées sur la compétence, la reconnaissance mutuelle et le consensus, qui s’est révélé par la suite être l’un des facteurs de succès majeurs du projet. Les « request for comments » (RFC) ont défié le temps : 5 689 RFC ont été publiés en quarante ans, et toujours avec la même sobriété de présentation. L’ensemble des RFC aujourd’hui disponible sur l’Internet constitue une extraordinaire « mémoire » du processus collectif de construction et d’évolution du réseau.
La liberté d’expression deviendra un cheval de bataille des pionniers de l’Internet : sur le réseau, tout doit pouvoir se dire, il est « interdit d’interdire » ; à chacun de faire montre d’esprit critique, de filtrer et de recouper l’information. L’usage initial exclusif de la langue anglaise montre combien ces gènes étaient monoculturels…
Vingt ans après sera introduit par une équipe de recherche européenne le World Wide Web, la Toile sur laquelle on peut naviguer en suivant des liens qui relient les informations, où qu’elles se trouvent. Cette application viendra compléter les atouts de l’Internet, et lui permettra de faire son entrée au début des années 1990 sur la scène politique, économique, sociale et sociétale mondiale, et d’éliminer les réseaux industriels concurrents.
Leur pragmatisme enfin est bien caractérisé par la célèbre affirmation : « Nous récusons rois, présidents et vote. Nous croyons au consensus et aux programmes qui tournent. »
Le succès de l’Internet, nous le devons aux bons choix initiaux et à la dynamique qui en a résulté : la collaboration de dizaine de milliers d’étudiants, ou de bénévoles, telles par exemple ces centaines de personnes qui enrichissent continuellement des encyclopédies en ligne telles que Wikipédia. En France, certains avaient détecté la jeune pousse prometteuse, avaient vu dans l’Arpanet un signal faible, porteur d’avenir. Malheureusement ceux qui perçoivent ne sont pas ceux qui décident, et ceux qui proposèrent une approche calquée sur l’Internet ne furent pas suivis : en s’en tenant à des arguments techniques économiques, ou d’indépendance nationale, avec Transpac puis Teletel, et tout en marquant des points sur le court terme, on a choisi le repli sur notre pré carré, et ignoré les ressorts humains qui ont permis à l’Internet de finalement l’emporter.
L’Internet a été au fil des ans une création continue qui a su minimiser les contraintes d’usage. Il offre des outils puissants et accessibles à tous, ce qui a largement profité à des organisations ne disposant pas de moyens financiers importants pour communiquer : le secteur associatif en a ainsi été un grand bénéficiaire, quand il a su se l’approprier. Aujourd’hui l’Internet est devenu un outil stratégique de la solidarité mondiale, peut-être la source d’une citoyenneté plus participative, même s’il ne faut pas être naïf : peuvent s’y exprimer le bien et le mal, le narcissisme et la convivialité, l’ordre ou le désordre.
Néanmoins, pourquoi ne pas dédier ce quarantième anniversaire à ces très nombreux contributeurs passionnés mais restés obscurs, qui, au fil des années, ont consacré leur temps libre, jour et nuit, à tisser cette Toile, en lui apportant un élément de structure, ou de contenu, la gorgeant de leur savoir-faire et de leurs connaissances, l’animant et l’imposant comme l’outil du savoir et de la communication universels.
En reconnaissance de ce rôle pionnier, l’usager doit pouvoir conserver un droit de regard sur le Net et ses évolutions, dont il est codétenteur. Au moment où l’Internet devient un pilier incontournable de l’organisation de notre société, où le développement d’une culture démocratique sur le Net pourrait être menacé, et où leur accessibilité pourrait être le prétexte pour des entreprises à but lucratif de s’approprier des composants de ce qui jusqu’à maintenant était considéré comme des biens communs, la Toile doit être reconnue comme un bien public, et la liberté d’y accéder comme un droit fondamental. (Le Monde -24.12.09.)
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*En Belgique, la montée de la haine sur internet préoccupe
La Commission contre le racisme et l’intolérance du Conseil de l’Europe a exprimé sa préoccupation à l’égard des discours de haine qui fleurissent sur internet en Belgique. »La situation concernant le discours de haine sur internet est extrêment préoccupante avec une forte augmentation des pages web et forums de discussion racistes sur les sites belges », note la Commission dans son 5e rapport sur la Belgique. Elle recommande à la Belgique d’intensifier ses efforts pour combattre l’expression du racisme sur internet et de coopérer au niveau international avec les autres Etats pour combler tout vide juridique permettant la diffusion de tels messages.
Le rapport épingle aussi certains aspects des programmes d’intégration mis en en oeuvre dans les entités fédérées qu’elle juge « discutables, voire discriminatoires ». Elle considère notamment comme « particulièrement inquiétante » la décision prise à Anvers de prélever un droit de 250 euros à chaque fois qu’un non-Européen s’inscrit au service des étrangers. Et d’ajouter: « d’une manière générale, des groupes ethniques et religieux, en particulier les musulmans, continuent d’être confrontés à de nombreux désavantages, y compris la discrimination dans des domaines clés de la vie ».
Discrimination linguistique
Le rapport n’omet pas la question linguistique. La Commission regrette qu’il n’existe aucun organe indépendant compétent sur les question concernant la discrimination fondée sur la langue. Elle pointe également du doigt l’attitude de certains partis, après des années de crise communautaire. Elle « déplore que depuis son quatrième rapport sur la Belgique un certain nombre de dirigeants et de militants de partis extrémistes aient continué à tenir en public des propos à l’encontre de l’autre Communauté linguistique au nom d’un nationalisme exacerbé et à invoquer des arguments fondés sur l’intolérance et la xénophobie à l’égard des étrangers et des minorités. La (Commission) estime que cette exploitation du climat de tension politique qui existe entre les Communautés linguistiques est particulièrement regrettable car elle n’encourage pas seulement les préjugés et les stéréotypes intercommunautaires mais peut aussi nourrir la haine envers les minorités ethniques et les migrants ». Le Commission donne toutefois des points positifs à la Belgique, en particulier pour sa « très bonne législation contre le racisme et la discrimination », a expliqué le secrétaire Stephanos Stavros, même s’il regrette l’absence d’évaluation. « En comparaison avec de nombreux autres pays européens, la Belgique agit bien dans la lutte contre le racisme et la discrimination », a-t-il ajouté.*Source: Belga-25/02/2014
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*L’addiction chez les jeunes
Ce dessin a été réalisé pour la 19e journée nationale prévention santé, organisée par la fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (Peep). Le thème est « l’addiction chez nos enfants ». Mon côté geek m’a tout de suite fait pensé à ce dessin pour ce thème. Mon dessin a été utilisé sur le prospectus distribué lors de cette réunion Parents-Professionnels.
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Internet, le bébé du gouvernement américain
Farhad Manjoo — 31 juillet 2012 – Slate.fr
Les conservateurs américains attribuent à tort aux entreprises privées tout le mérite de la création d’Internet. Alors qu’en réalité, le gouvernement a aussi joué un grand rôle dans la naissance du web.
Temps de lecture: 7 min
Début juillet, le président Obama a souligné que les hommes et femmes d’affaires fortunés devaient une partie de leur succès aux investissements du gouvernement dans l’éducation et les infrastructures de base. Il a évoqué les routes, les ponts et les écoles.Puis il a choisi l’illustration la plus parlante d’immenses opportunités commerciales nées de l’investissement public: Internet. C’est ce qu’a expliqué Obama:
«Internet ne s’est pas inventé tout seul. La recherche publique a créé Internet, pour que toutes les entreprises puissent gagner de l’argent grâce à lui.»
Jusqu’à une période récente, cette déclaration n’aurait pas déclenché de polémique. Dans la sphère des nouvelles technologies, chacun sait qu’Internet est né dans les années 1960, quand une équipe de pionniers de l’informatique de l’Advanced Research Projects Agency du Pentagone a mis en place ARPANET, le premier réseau d’ordinateurs qui utilisait la «commutation de paquets» —un système de communication qui divise les données et les envoie par plusieurs chemins à leur destination, et qui forme le fonctionnement de base de l’Internet actuel.
Beaucoup s’accordent à penser que les chercheurs qui travaillaient sur ARPANET ont créé beaucoup des caractéristiques d’Internet, y compris le TCP/IP, le protocole qu’utilise le réseau aujourd’hui. Dans les années 1980, ils ont joint divers réseaux publics et universitaires en utilisant les protocoles TCP/IP—donnant ainsi naissance à un seul réseau mondial, Internet.
**Le rôle du gouvernement nié
Mais tout à coup, voilà que le rôle du gouvernement dans la création d’Internet est remis en question. «L’idée que le gouvernement a lancé Internet est une légende urbaine» réfute en effet Gordon Crovitz, ancien éditeur du Wall Street Journal, dans un éditorial du Journal daté du 22 juillet et largement relayé.
Crovitz estime en réalité que «tout le mérite» de la création d’Internet revient à Xerox, dont le centre de recherches de la Silicon Valley, Xerox PARC, a créé le standard Ethernet ainsi que le premier ordinateur à interface graphique (qui a notoirement inspiré le Mac d’Apple). Selon Crovitz, non seulement le gouvernement n’a pas créé Internet, mais il a même ralenti son arrivée—les chercheurs auraient été enquiquinés par les «bureaucrates» qui barraient la route au succès du réseau:
«Il est important de comprendre l’histoire d’Internet car on l’évoque trop souvent à tort pour justifier l’interventionnisme du gouvernement.»
Je lui donne raison sur un point: il est vraiment important de comprendre l’histoire d’Internet. Dommage que cela n’ait pas l’air de l’intéresser.
Quasiment tout l’article de Crovitz est d’une délirante ineptie. Il se trompe sur l’histoire de base, il se trompe sur les technologies qui définissent Internet, et, surtout, il passe à côté de l’importante interaction entre fonds publics et privés nécessaire à toutes les grandes avancées technologiques modernes.
**L’union fait la force
Si l’on se penche sur l’histoire d’Internet, on constate que le gouvernement y est présent à chaque étape. Les chercheurs qui travaillent directement pour le gouvernement et dans des laboratoires universitaires financés par des fonds publics ont figuré parmi les premiers de la planète à imaginer un réseau à l’échelle mondiale, et, au début, ils ont été les seuls à travailler à l’élaboration d’un truc aussi saugrenu.
Et ce n’est pas valable uniquement pour Internet. Décortiquez votre smartphone et vous trouverez le résultat de recherches publiques au cœur de chacun des composants, de la batterie à la puce du GPS en passant par le microprocesseur et l’interface multi-tactile.
Cela ne signifie pas que tout le mérite de la fabrication de votre téléphone revient au gouvernement. Mais cela signifie que le président Obama a raison—dans le domaine des nouvelles technologies, personne n’arrive à rien tout seul.
Les produits utiles sont généralement le fruit d’années de recherches menées par des gens intelligents dans diverses institutions: laboratoires publics, laboratoires universitaires et campus privés de R&D. L’histoire d’Internet, comme celle de beaucoup d’autres choses qui rendent notre monde tellement magique, prouve que dans le secteur technologique, l’union fait la force.
Si vous voulez savoir qui a fabriqué Internet et pourquoi, il existe quelques sources majeures à consulter. Si vous avez du temps, lisez Les sorciers du Net, le récit de référence de la fondation du réseau mondial, par Katie Hafner et Matthew Lyon.
Si vous êtes pressés, voyez A Brief History of the Internet, écrit par beaucoup des scientifiques qui ont travaillé sur le système à ses débuts. Les nombreux articles Wikipedia sur l’histoire d’Internet sont aussi assez utiles. Toutes ces sources démentent la théorie ridiculement partisane de Crovitz selon laquelle c’est Xerox qui a créé Internet, pas le gouvernement.
**Internet, mode d’emploi
Certaines des erreurs de Crovitz semblent être dues à son ignorance du domaine technologique; en avançant que les machines à interface graphique de Xerox étaient d’une certaine manière responsables de la création d’Internet, Crovitz semble confondre Internet et le World Wide Web.
Le Web est le système de documents interconnectés, généralement graphiques, que vous voyez dans un navigateur Web —des sites comme Slate par exemple. Internet est le réseau sur lequel se déplacent le Web et d’autres systèmes de communication —mails, messageries instantanées, partage de fichiers. Internet existait avant le Web.
À d’autres moments, Crovitz se perd dans ce qui ressemble fort à de la malhonnêteté intellectuelle délibérée. Il mentionne mine de rien que «Vinton Cerf a développé le protocole TCP/IP,» mais il passe à la fois sur l’importance de ce développement et sur le rôle que le gouvernement y a joué. Le TCP/IP est le langage propre à Internet, l’unique moyen qui permette à deux ordinateurs, où qu’ils soient, de s’envoyer des messages. Dans ce sens, le TCP/IP est Internet.
De surcroît, Crovitz néglige de mentionner que quand Cerf a créé le TCP/IP, il l’a fait avec Robert Kahn, employé du département de la Défense, et que les deux travaillaient avec des financements publics.
Que penser d’Ethernet, le système de réseau de Xerox, à qui Crovitz attribue le mérite de la naissance d’Internet? Il a raison de dire qu’Ethernet a sûrement joué un rôle crucial dans l’adoption généralisée des ordinateurs en réseau.
Mais comme le souligne Timothy Lee, d’Ars Technica, Ethernet relie différents ordinateurs en un seul réseau et ne relie pas différents réseauxen un seul plus vaste—ce qui est la définition d’Internet. Qualifier Ethernet de fondation d’Internet revient à dire que les trottoirs sont les fondations du système de transports actuel. Certes, les trottoirs sont importants pour vous balader dans le quartier, mais ils ne jouent pas un bien grand rôle dans votre trajet Paris-New York.
**Le gouvernement comme recours
L’affirmation de Crovitz selon laquelle le gouvernement a ralenti le développement d’Internet est aussi complètement crétine. En fait, si vous voulez vraiment reprocher à quelqu’un d’avoir mis des bâtons dans les roues d’Internet, vous auriez tout à gagner en pariant sur la plus grande entreprise privée du pays —AT&T. En 1960, un ingénieur du nom de Paul Baran a eu l’idée d’un réseau de commutation de paquets.
Baran travaillait pour la RAND Corporation, think-tank financé par le gouvernement, et il cherchait un moyen de créer des réseaux qui survivraient à une catastrophe. Baran avait constaté que les infrastructures de communication les plus basiques du pays —surtout le réseau téléphonique entretenu par AT&T— comportaient plusieurs points vulnérables. Si l’on retirait certaines machines centrales, tout le réseau tombait en panne.
Il imagina un réseau décentralisé, où chaque point serait connecté à chaque autre de multiples façons—votre message de New York à San Francisco y serait divisé en paquets et pourrait passer par Chicago, la Nouvelle Orléans, Atlanta, Tampa ou St Louis. Si l’un de ces nœuds était supprimé, la plus grande partie de votre message serait transmise et le réseau survivrait.
Comme on peut le lire dans Les sorciers du Net, quand Baran présenta son idée à AT&T, les ingénieurs le prirent pour un cinglé. Ils lui opposèrent qu’il n’avait pas la moindre idée de la manière dont on gérait un système de communication, et résistèrent farouchement à l’idée de créer un réseau de commutation par paquets. C’est la raison pour laquelle la tâche échut au gouvernement fédéral —le département de la Défense dut créer Internet parce qu’une entreprise privée refusait de le faire.
**Ne pas nier l’importance des initiatives privées
Des décennies plus tard, il est facile de reprocher à AT&T de n’avoir pas su voir plus loin que le bout de son nez. À l’époque cependant, la décision de l’entreprise semblait parfaitement raisonnable. Baran proposait quelque chose de complètement radical—quelle personne saine d’esprit ferait passer un message New York-San Francisco par tant de chemins différents? Et pourquoi apporter de tels changements quand les vieilles méthodes d’AT&T fonctionnaient si bien pour remplir ses objectifs (c’est-à-dire construire une affaire rentable)?
En d’autres termes, créer quelque chose d’aussi grandiose et inconnu qu’Internet n’était tout simplement pas envisageable pour une entreprise privée. L’ampleur du projet était trop importante, et la rentabilité trop incertaine.
Et c’est aussi vrai des premiers pas de la plupart des technologies. C’est l’armée qui a créé l’lENIAC, le premier ordinateur multi-usages du monde —et ce ne fut que quand elle eut fait la preuve de l’intérêt de l’idée qu’IBM se jeta dans la mêlée. Apple commença à travailler à une interface multi-tactile dans les années 2000, mais pas avant des décennies de recherches menées par d’autres laboratoires, notamment de nombreux chercheurs financés par le gouvernement.
C’est l’armée américaine qui a développé et lancé le réseau de satellites qui forment le Global Positioning System (GPS)—et ce n’est qu’ensuite que les entreprises technologiques s’en sont emparées pour en faire l’usage spectaculaire que l’on connaît.
Il ne s’agit pas ici de nier l’importance des entreprises privées dans le domaine des nouvelles technologies. Apple, Facebook, Amazon, Google, Microsoft et toutes les start-ups de la Silicon Valley méritent qu’on reconnaisse leur rôle dans la création des merveilles technologiques actuelles.
Mais aucune d’entre elles n’aurait pu arriver à grand-chose sans le travail de pionnier effectué par le gouvernement. Internet, le Web, le microprocesseur, le GPS, les batteries, le réseau électrique —si vous avez bâti une entreprise prospère qui dépend de l’un des ces éléments, c’est que d’autres vous y ont aidé. Comme l’a dit un jour le président: vous n’avez pas fait ça tout seul.
Farhad Manjoo
Traduit par Bérengère Viennot
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Ray Tomlinson, l’homme à qui on doit l’email et le «@»
Jean-Laurent Cassely — 31 juillet 2012
Une partie de la planète a pu découvrir le visage de Tim Berners-Lee, l’Anglais considéré comme l’inventeur du world wide web, lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Londres… Mais dans le Hall of Fame des pionniers qui ont le plus contribué à la mise en place d’Internet, Ray Tomlinson a lui aussi toute sa place. «Cet homme, écrit Wired, est la raison pour laquelle votre adresse email inclut le symbole “@“.»
Après un master en ingénierie électrique au MIT et un doctorat, Tomlinson rejoint l’entreprise de Boston Bolt Beranek and Newman (BBN), dont le rôle a été déterminant dans la naissance du réseau internet. BBN était en effet à l’origine de la plupart du hardware et des logiciels qui permettaient d’utiliser ARPAnet, le réseau fondé par le gouvernement reliant entre elles plusieurs organisations de recherche –car comme le rappelle Farhad Manjoo sur Slate, le secteur public a joué un rôle majeur dans la naissance du réseau contrairement à ce qu’affirment les républicains.
**photo: Interface Message Processor Front Panel /
Les chercheurs s’échangeaient déjà des messages électroniques depuis le milieu des années 1960, mais ils le faisaient sur la même machine du MIT, le CTSS (Compatible Time-Sharing System), un ordinateur sur lequel plusieurs personnes pouvaient se connecter à distance. Techniquement, il ne s’agissait donc pas d’un message qui voyageait sur le réseau… Connecté au sein de cette petite communauté des chercheurs en ligne, Tomlinson tombe un jour sur un Request for Comments —le moyen par lequel les chercheurs échangeaient alors leurs idées— proposant d’établir un protocole pour envoyer et recevoir des messages.
Tomlinson cherche alors à simplifier le principe du RFC, ce qui deviendra la commande «SNDMSG» —pour «send message». A la recherche d’un symbole permettant de séparer le nom d’utilisateur de celui de la machine, Tomlinson choisit alors le «@», synonyme de «at» en anglais qui peut donc se lire comme l’adresse où se trouve l’utilisateur que l’on cherche à joindre… Le premier email a été envoyé entre deux ordinateurs d’ARPAnet en 1971.
Et si le terme «email» lui-même ne sera pas utilisé avant la fin des années 1970, le père de la messagerie électronique semble bien être Tomlinson… et non V.A. Shiva Ayyadurai, un ingénieur qui affirme en avoir été à l’origine à l’âge de 14 ans, en 1978. Le Washington Post a récemment consacré un portrait à l’ingénieur, qui a reçu le soutien du linguiste engagé Noam Chomsky, avant de publier un rectificatif remettant en cause sa version des faits. C’est que Shiva Ayyadurai, qui détient plus de 100 noms de domaine consacrés à son «invention» comme l’écrit le site Gizmodo, n’aurait inventé qu’un système de courrier électronique à l’université médicale et dentaire de Newark, New Jersey. Et non l’email comme système générique d’échange sur le réseau.
*Jean-Laurent Cassely —Slate.fr – 31 juillet 2012
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Un journaliste avait prévu la surveillance sur Internet… il y a quarante ans
Repéré par Robin Verner — 11 mai 2015
Tad Szulc s’interrogeait en 1975 sur la possibilité pour les agences gouvernementales d’utiliser l’informatique dans l’espionnage domestique.
Telle la Cassandre des temps modernes, le journaliste Tad Szulc du Washington Monthly nous a avertis de la possibilité de mettre en place un système de surveillance de grande ampleur sur Internet, et ce, il y a déjà quarante ans, rappelle Gizmodo. Nous sommes en 1975, Richard Nixon a dû démissionner, voilà un an, à la suite des révélations en série de l’affaire du Watergate et Arpanet, ancêtre d’Internet, existe depuis un soir de septembre 1969 et la transmission d’un message électronique entre deux universités californiennes, Stanford et UCLA.
Le décor étant planté, on comprend que ce réseau d’échanges de données informatiques n’a pas attendu la loi sur le renseignement de Manuel Valls pour être surveillé. Dans les années 1970, Arpanet est un système qui permet l’envoi, la réception et l’enregistrement de données scientifiques de l’armée. Il paraît donc normal que les institutions politiques et administratives aient alors la mainmise sur ce qui deviendra, quelques années plus tard, Internet. Mais Tad Szulc voit plus loin:
«Il n’y a pas d’élément pour dire, cependant, qu’Arpanet a été conçu dans un but relevant de la surveillance intérieure. Les dirigeants d’Arpa disent que le réseau n’a jamais servi à rien d’autre qu’à un échange informatisé de données scientifiques militaires entre les institutions composant Arpanet.
Mais la question subsiste: le prochain Nixon pourrait-il ordonner qu’Arpanet devienne un instrument de police, informant instantanément toute agence gouvernementale de tout ce qu’il y a à savoir à propos de tous les citoyens américains dont le nom a été enregistré quelque part?»
Trente-huit ans avant les révélations d’Edward Snowden concernant les menées de la NSA, c’est peu dire que Tad Szulc était un visionnaire. Dans sa série consacrée à l’histoire de l’espionnage sur Internet, Gizmodo examine d’ailleurs le rôle joué par la National Security Agency aux premiers jours de l’informatique. Surprise ou non: Edward Snowden n’était pas né que l’agence américaine avait déjà les yeux rivés sur les échanges de données sur la toile.*Repéré par Robin Verner — 11 mai 2015 — slate.fr
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La NSA peut espionner des ordinateurs non connectés à Internet
Alice Bru — 15 janvier 2014
La NSA peut espionner des ordinateurs qui ne sont pas reliés à Internet, dévoile le New York Times en se basant sur des documents officiels fournis par Edward Snowden, mais aussi les déclarations d’experts et d’officiels du gouvernement américain.
Cette technologie, dont le nom de code est Quantum et qui est utilisée depuis au moins 2008, utilise une fréquence radio cryptée émise par l’ordinateur espionné à travers une carte réseau ou une clef USB subrepticement intégrée à celui-ci. L’installation de la connexion est obligatoirement physique, que ce soit par un agent, le fabriquant de l’appareil ou un utilisateur trompé sur la marchandise. L’ordinateur ainsi connecté peut communiquer avec les ordinateurs de la NSA ou avec une station relai portable de la taille d’une valise, et ce dans un rayon de plusieurs kilomètres.
Ainsi, la NSA a pu régler certains des plus gros problèmes qui se posaient à elle ces dernières années, explique le Times: entrer dans des ordinateurs d’adversaires, et parfois de partenaires, qui avaient pourtant été rendus imperméables à toute tentative d’espionnage ou d’attaque, dans une démarche qu’elle qualifie de «défense active».
Parmi les victimes de Quantum, le Times cite l’armée chinoise, accusée d’attaques informatiques sur des sites industriels et militaires américains, mais aussi des réseaux militaires russes, la police mexicaine et les cartels de narcotrafiquants, des institutions de commerce européennes et quelques partenaires des USA dans la lutte contre le terrorisme (Inde, Pakistan, Arabie Saoudite).*Alice Bru — 15 janvier 2014 — slate.fr
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