Voyage au coeur du «Google way»

**La «Google TV» sera disponible en France en septembre 2012

Selon «Les Echos», Sony va commercialiser deux boitiers intégrant Android, le système d’exploitation de Google, qui permettront d’avoir accès à des applications et à la VOD du géant américain sur la télévision…

Une partie du robot Android devant le logo de Google.

Malgré son flop initial aux Etats-Unis, Google va lancer sa Google TV en France à l’automne, rapportent Les Echos ce lundi. Contrairement au produit qui est commercialisé outre-Atlantique depuis 2010, cette «Google TV» qui doit débarquer dans l’Hexagone ne se présentera pas sous forme d’un téléviseur connecté, c’est-dire dans lequel tout est intégré. Les Echos parlent de «Google Box». Sony va ainsi proposer deux boîtiers intégrant le système d’exploitation du géant américain, Android. La première box «se présente comme un simple décodeur et sera commercialisée autour de 200 euros. La seconde intégrera un lecteur Blu-Ray et sera disponible autour de 300 euros», précise le quotidien économique. Les téléspectateurs n’auront donc pas à changer de téléviseur.

Les deux boîtiers en question donneront accès à YouTube, ainsi qu’à l’ensemble du «Google Play Store», plateforme en ligne qui regroupe pour l’instant des applications Android et le service de vidéo à la demande lancé la semaine dernière par Google. Sans oublier les offres de contenus de Sony (Video Unlimited, Music Unlimited…).

La plus grande difficulté pour Google sera de convaincre les chaînes, encore méfiantes face à la télévision connectée. Le géant américain devra négocier avec chacune d’entre elles s’il souhaite que leurs offres se retrouvent sur sa plateforme. Une tache qui ne va pas être aisée. Aux Etats-Unis, plusieurs grands éditeurs comme ABC, NBC ou ESPN, avaient mis des bâtons dans les roues de Google lorsque sa Google TV est arrivée sur le marché à l’automne 2010: les chaînes avaient bloqué la diffusion de leurs contenus sur la télévision connectée du géant américain. Elles étaient inquiètes de perdre le contrôle sur leurs programmes et craignaient que des services en ligne soient associés aux programmes sans leur consentement. (20Minutes-02.04.2012.)

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*Voyage au coeur du «Google way»

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REPORTAGE – Google ouvre rarement les portes de ses sites de recherche et développement. Lefigaro.fr a pu passer une journée dans le centre européen du géant du web, à Zurich, en Suisse et approcher la manière bien particulière dont il fait travailler ses employés.

coeur- C’est un bâtiment industriel discret, caché derrière d’autres dans le sud de Zurich, en Suisse. Sur sa façade, les six lettres colorées que chaque internaute connaît par coeur : Google. Bienvenue au centre européen d’ingénierie de Google, un pôle dédié à la recherche et au développement , inauguré voici à peine plus d’un an. A l’intérieur de ces 12.000 m², 500 ingénieurs, dont la moyenne d’âge doit avoisiner les 30 ans, originaires de 40 pays différents, travaillent chaque jour pour la plus grande entreprise Internet au monde.

La presse n’a pas souvent accès aux bâtiments de R&D de la firme. Et lorsque l’entreprise souhaite montrer comment ses ingénieurs travaillent, elle se contente d’inviter huit journalistes pour toute l’Europe. Au programme, le «geoweb», les applications cartographiques développées par Google : GoogleMaps et ses dernières fonctionnalités, Street view et son développement sur mobile, le logiciel gratuit de cartographie Google Earth et son format ouvert qui permet à des ONG de proposer leurs cartes thématiques… Autant de produits développés à Zurich.

**Des conditions de travail qui font rêver

 

Mais après la présentation, place à la vraie raison de la présence des journalistes : la visite du site. Parmi les légendes de Google, il y a ces conditions de travail décrites comme paradisiaques, ou pas loin. Une volonté de la compagnie, pour laquelle des employés heureux travaillent mieux et plus.

Force est de constater que ce n’est pas qu’une légende. Si les personnels sont installés dans des open space plutôt classiques au premier abord, la décoration est là pour rappeler que Google met un soin tout particulier au confort de ses employés. Chaque étage est décoré suivant une thématique : plage, jungle, football…

Dans tout le centre, des «bulles» servent à s’isoler, seul ou à deux. Elles adoptent la forme de cabines de téléphérique ou de soucoupes volantes suivant les étages et portent des noms à connotation très geek, comme «Zul’Gurub», ou «Yoda». De temps à autres, on tombe également sur une rampe similaire à celle qu’utilisent les pompiers, pour glisser d’un étage à l’autre, ou sur un tobbogan.

**A chaque étage, une mini cafétéria propose fruits frais, gâteaux et boissons.

Gratuitement, et à volonté. Les employés sont encouragés à s’y rendre dès qu’ils en ressentent le besoin. «Le but, c’est que l’employé résolve le problème sur lequel il se trouve. S’il doit passer 20 minutes à se détendre dans un fauteuil en buvant un café et en regardant les montagnes pour trouver la solution, il n’y a aucun souci», explique Mathias Gref,chargé de la communication sur le site.Une philosophie de la performance qui va bien plus loin. Chez Google, on peut au choix travailler sur un Mac, un PC, Linux, avec un, deux, trois écrans… Pour se rendre compte à quel point Google pousse cette stratégie du bien-être de ses employés, il faut visiter le rez-de-chaussée du centre. Salle de jeux avec baby-foot, posters géants des Beatles, salles de massage, coiffeur (pour lesquels les employés doivent payer une petite somme), garderie pour les enfants, gym, sauna, pièces de relaxation avec musique douce et aquariums…

**«Tout est fait pour encourager les employés à rester dans l’entreprise»

Le lieu tient, par bien des aspects, plus du centre de vacances de luxe que de l’entreprise. La perfection est poussée jusqu’à la cantine, qui sert petits déjeuners, plats du jour et dîners au niveau d’une bonne brasserie parisienne, là encore gratuitement. On peut même amener son animal domestique au bureau. Il y a ainsi cinq chiens tous les jours dans les locaux de Zurich. «Un employé inquiet parce que son chien n’a pas été promené de la journée travaille moins bien. Nous préférons qu’il amène le chien ici, où il peut le surveiller», précise Mathias Gref.

Derrière tous ces avantages, un objectif : «Tout est fait pour encourager les employés à rester dans l’entreprise», explique Mathias Gref. Qui l’admet : «la philantropie de Google, ce sont des conneries. Bien entendu, nous cherchons à gagner de l’argent. Mais cet argent nous permet de nous concentrer sur l’innovation. La monétisation n’est jamais le but premier.»

«On est à un clic du prochain moteur de recherche», renchérit Raphael Leiteritz, «product manager» de Google Maps, de nationalité allemande. Manière de dire que malgré son écrasante domination, Google craint d’être un jour supplanté par un autre. Seule solution: innover, innover et innover encore. Ce qui implique de recruter les meilleurs, les plus créatifs. Ce sont eux que Google va chercher dans le monde entier, leur offrant des conditions royales, même si les salaires pratiqués sont rarement communiqués.

Tout n’est pas paradisiaque pour autant chez Google, admettent deux employés «Beaucoup de travail», «beaucoup d’attentes», «beaucoup de pression». L’embauche des meilleurs au niveau mondial met également la barre très haut. Mais ces conditions de travail particulières rendraient difficile pour eux d’envisager d’aller travailler ailleurs. Une autre raison motive les employés de Google. Raphael Leiteritz l’avoue : l’un des aspects qui font qu’il n’envisage pas de travailler ailleurs, c’est le fait de pouvoir «constater l’impact de son travail sur le monde entier». Changer le monde, en quelque sorte. (le Figaro-22.10.09.)

*******Quand Google redessine le monde

Vue de la place de l'Opéra, à Paris, dans Google Street View.
Vue de la place de l’Opéra, à Paris, dans Google Street View.

A Zurich, l’essentiel de la recherche porte sur les applications liées à la cartographie et à la géographie. Un domaine où la méthode Google donne sa pleine mesure.

coeur-Google veut changer le monde. Il en a déjà changé la représentation. Au centre de recherche européen de la compagnie, à Zurich, des centaines d’ingénieurs travaillent sur les développements des différents produits de géolocalisation de Google : Google Maps, le logiciel Google Earth et leurs déclinaisons mobiles, etc…

Devant une poignée de journalistes venus de toute l’Europe, cinq spécialistes de cinq nationalités différentes se sont succédé pour évoquer le travail de Google : «organiser géographiquement les informations mondiales et les rendre universellement accessibles». Un projet totalement dans la philosophie de Google: investir énormément d’argent pour mettre en place des technologies massivement utilisées, quitte à ne réfléchir qu’ensuite au moyen de rentabiliser, une fois qu’elles sont devenues indispensables.

La carte n’est pas le territoire, disent les géographes. Les cartes de Google visent pourtant à rendre le territoire qu’elle décrivent le plus proche possible de l’utilisateur. Grâce à Panoramio, une start-up qui permet d’afficher des millions de photos géolocalisées de nombre d’endroits, mais aussi à Street view, le titanesque projet de photographies panoramiques de milliers de villes du monde, qui permet de se promener à distance au milieu d’une rue de San Francisco ou Pékin.

Comme souvent avec Google, les chiffres sont impressionnants : pour ses applications géographiques, le groupe fait appel à 300 millions de «data points», de sources de données, un chiffre qui double tous les trois mois.

**«Ajouter une couche d’informations sur le monde réel»

 

Mais lorsqu’il n’est pas possible d’obtenir de données satellite pertinentes, Google a recours aux utilisateurs pour compléter ce travail de cartographie. Comment ? En développant une application qui permet aux internautes de le faire eux-mêmes ou de corriger les cartes existantes.

L'Opéra de Sydney, modélisé dans Sketchup.
L’Opéra de Sydney, modélisé dans Sketchup.

 

C’est également aux usagers que Google fait appel lorsqu’il s’agit de modéliser en 3D les immeubles de des grandes villes mondiales. L’interface «sketchup» permet de fabriquer ses immeubles et de les placer. Intéressant pour les fans de modélisation, utile pour tous les internautes et très rentable pour Google, qui n’a pas à faire le travail.

La compagnie a également développé un autre produit pour rentabiliser ses investissements géographiques : petits commerces, restaurants ou bars peuvent désormais se connecter à «Local Business Center», un programme qui leur permet d’indiquer sur les cartes de Google où se trouve leur échoppe et d’y adjoindre un lien vers un site et numéro de téléphone.

Pratique pour ces commerces qui y gagnent en visibilité, ce produit leur offre également de surveiller leur positionnement, de savoir comment les internautes ont cherché leur boutique… et d’acheter éventuellement de la publicité pour mieux se positionner dans les recherches.

Mais Google veut montrer qu’il n’est pas là que pour l’argent. ONG et associations peuvent aussi trouver leur compte dans le programme Outreach, qui leur offre la possibilité d’exposer gratuitement sur Google Earth leurs actions ou des phénomènes qu’elles souhaitent porter à l’attention du public.

Quelle sera la prochaine étape ? Lorsqu’on les interroge sur la réalité augmentée, technologie beaucoup évoquée depuis quelques mois et qui permet de plaquer sur une image du monde réel, comme celle que filmerait la caméra d’un téléphone mobile, des informations virtuelles contextualisées, comme la prochaine station de métro, les ingénieurs de Google répondent qu’évidemment, ils travaillent dans ce sens: «ajouter une couche d’informations directement sur le monde réel». La carte ultime, en somme.(Le Figaro-22.10.09.)
 

 

 

143 réponses à “Voyage au coeur du «Google way»”

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