Tlemcen, capitale de la culture islamique en 2011.
****************************************
***L’Islam est un vecteur de paix, de dialogue, d’ouverture, de savoir, de beauté et de créativité.
***************************************
*vidéos …images et musique sur la ville de Tlemcen
Tlemcen 2011 Capital of Islamic Culture
Tlemcen: Ville d’Art et d’histoire
*plateau lala seti ( setti ) montagne tlemcen video hd algerie
** ALMOHADES ET ROYAUME DE TLEMCEN- Histoire
http://www.youtube.com/watch?v=8uGBflgy890&feature=related
**La Alhambra de Granada
http://www.youtube.com/watch?v=_6O5l416EPk&feature=relmfu
**Algérie (Nature-histoire-robes-gâteaux)
http://www.youtube.com/watch?v=emgN2CoOfhY&feature=related
*Costume traditionnel Algérien
http://www.youtube.com/watch?v=XmtLck6zWa0&feature=related
*Algerian women and traditional clothes
http://www.youtube.com/watch?v=2Z7Bnk1NBaI&feature=related
*********************************
*La manifestation a été clôturée en présence de Yazid Zerhouni, Mme Drif-Bitat et 17 ambassadeurs…jeudi 26 avril 2012.
La capitale du Roi Yaghmouracen Benziad, Tlemcen, a vécu mercredi et jeudi derniers, deux journées exceptionnelles caractérisées par les cérémonies de clôture officielle de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Les cérémonies ont été organisées dans plusieurs sites, à savoir le Palais de la culture, la Maison de la culture et le Théâtre de verdure. Clôture à laquelle ont pris part le vice-Premier ministre, Noureddine Yazid Zerhouni, Mme Drif-Bitat, 17 ambassadeurs et 4 attachés culturels de pays musulmans qui ont participé à la manifestation présidée par Khalida Toumi, ministre de la Culture. Une fausse note, qualifiée par plusieurs Tlemcéniens d’un incident protocolaire gravissime, est tout de même à relever: la défection du premier responsable de la wilaya de Tlemcen, Nouri Abdelawahab. Ce dernier s’est illustré par son absence jusque-là inexpliquée. Cette carence, qui n’est pas passée inaperçue, n’a, toutefois, pas échappé à Khalida Toumi qui n’a pas omis de la signaler subtilement dans son intervention en déclarant: «Je remercie vivement la présence exceptionnelle du wali de Tlemcen.» Cet aveu lâché devant un parterre de hauts gradés et de cadres de l’Etat, des ambassadeurs, des autorités civiles et militaires locales ainsi que de hautes personnalités est, selon plusieurs présents, très significatif Une telle déclaration est synonyme de la réprobation intelligente émise par la ministre à l’encontre de Nouri Abdelouahab tout en décriant son «comportement inexpliqué». A vrai dire, l’absence du wali de Tlemcen n’est pas la première en son genre. Le wali de Tlemcen n’a été présent que lors du coup d’envoi officiel donné par le Président de la République, le 15 avril 2011. La question est donc posée tandis que la réponse est vraisemblablement loin d’être apportée de sitôt. Peu importe puisque la manifestation intitulée «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» a été officiellement clôturée et ce, après 365 jours de débats culturels sur les différents repères, sites et personnalités historiques qui ont marqué la wilaya de Tlemcen et sa région.
Dans son discours de clôture, la ministre de la Culture a fait le point en revenant longuement sur les circonstances qui ont précédé les préparatifs de la manifestation tout en s’attardant sur les exploits réalisés à l’effet d’enrichir la scène culturelle locale, régionale et nationale. Le speech de Khalida Toumi a été focalisé essentiellement sur le bilan moral puisqu’il porte dans son contenu sur les acquis culturels qui sont revenus de droit aux habitants de la capitale des Zianides et la place arrachée par cette dernière dans le milieu culturel mondial dont le déclic a eu lieu à la faveur de cette manifestation. L’événement culturel a duré une année tandis que l’enjeu est majeur. La ministre le dira dans son discours: «La wilaya de Tlemcen, qui a repris sa place dans les défilés culturels d’envergure internationale est désormais appelée à jouer une place prépondérant dans le développement de la culture nationale et ce, dans toutes ses branches». En somme, la manifestation dédiée à la culture islamique a été clôturée de la même manière que son ouverture le 15 février 2011. A cette date, la ministre a été enthousiasmée en donnant le coup de starter à plusieurs chantiers inscrits dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Une année après, elle revient à la charge pour inaugurer fièrement les chantiers réalisés. Ce qui semble avoir enchanté Khalida Toumi est cet intérêt particulier réservé par les bureaux d’études et les entreprises algériennes quant à la réalisation des projets tout en tenant compte de l’architecture exceptionnelle de la ville de Tlemcen. En se rendant sur les sites réceptionnés, la ministre n’a pas omis de rendre hommage à ces entreprises qui ont défié le temps en réalisant à temps des chantiers répondant à l’architecture islamique. La manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» s’en va, une autre, et pas des moindres, est à quelques encablures, le 50e anniversaire de l’indépendance. Le coup d’envoi à celle-ci sera donné le 4 juillet de l’année en cours tandis que la clôture aura lieu une année après, juillet 2013. Plusieurs activités culturelles sont, à cet effet, prévues dont le chant, les expositions, projection de films documentaires et d’histoire, édition de livres, etc. (L’Expression-28.04.2012.)
***Le spectre d’un rideau noir et celui d’une mort culturelle se profilent d’ores et déjà à l’horizon, pourtant la matière grise et les infrastructures ne manquent pas!
«La manifestation culturelle «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» a permis de relancer les activités culturelles, dans toutes leurs branches aussi bien au chef-lieu de la wilaya de Tlemcen que dans les communes et les daïras les plus lointaines et ce, après que celles-ci aient subi, pendant plusieurs longues années, les affres de la stagnation culturelle, de la morosité, la paresse et l’absence d’initiative», a indiqué un jeune chanteur de la commune de Maghnia, Omar Draou. Et ce dernier d’ajouter que «les semaines culturelles, qui ont drainé des centaines de chanteurs vers la wilaya de Tlemcen, ont permis à nos chanteurs d’acquérir une grande expérience en côtoyant de près des centaines de chanteurs et artistes venus des différents horizons du pays et de plusieurs autres venus des pays arabes et musulmans». Dans quelques jours, les habitants de la capitale des Zianide feront officiellement leurs adieux à une manifestation culterelle qui a égayé, pendant 365 jours, leurs journées ainsi que leurs soirées, «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Le compte à rebours est lancé tandis que les enseignements tirés sont tout aussi nombreux alors qu’une vraie problématique est tout de même posée: de quoi sera faite la période post- Tlemcen capitale de la culture islamique? «Souhaitons que la festivité de 2011 serve de prélude et de déclic pour la continuité de la programmation et l’animation intensifiées par des activités culturelles un peu partout dans les localités composant la capitale des Zianide», ambitionne Omar Draou espérant que «les chances soient données en toute justice et équité à tous les chanteurs qui interprètent les différents styles musicaux». Pourquoi cet intérêt particulier et ces appels quant à poursuivre de manière habituelle les animations culturelles dans leur wilaya? Les chanteurs locaux, eux, n’ont pas dissimulé leur boulimie quant à monter sur scène. En animant les spectacles entrant dans le cadre de la clôture de la festivité «Tlemcen, capitale de la culture islamique», c’est autant de réponses significatives: où est donc notre place dans la scène artistique? semblent-ils dire. Le spectre d’un rideau noir et celui d’une mort culturelle se profilent d’ores et déjà à l’horizon. Pourtant, la matière grise et les infrastructures ne manquent pas!» «Les chanteurs locaux sont prêts à animer des spectacles de haut niveau pourvu que l’occasion leur soit donnée! s’est exclamé un jeune étudiant rencontré au théâtre de verdure Koudia à l’occasion de la soirée raï organisée dimanche soir. Cette soirée, qui a été tout juste moyenne faute d’expérience dans l’animation des grands spectacles et le réglage de la sonorisation, a tout de même laissé une impression particulière puisque les présents, constitués en majeure partie de jeunes, ont affiché leur engagement alors que les chanteurs qui se sont succédé sur le podium du Théâtre de verdure ont brisé le «dogme» faisant croire que seuls les chants hawzi et andalous sont dominants. Comme effets collatéraux de cette «domination», les victimes sont nombreuses puisque, hormis les plus futés, des dizaines de chanteurs des autres styles, qui peinent à trouver des espaces d’expression, se sont retrouvés écartés. Pourtant, la wilaya de Tlemcen, à travers ses localités les plus reculées, regorge de centaines d’artistes défendant sans pour autant lâcher ni encore moins désespérer, plusieurs styles musicaux comme la chanson oranaise, le raï et Jil Jalala. Cheb Anouar et le groupe Noudjoum Es Saf en sont des exemples concrets. En tout état de cause, la wilaya de Tlemcen est sortie de sa léthargie culturelle, les animations organisées dans le cadre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique», qui est à l’origine de la réalisation des plusieurs dizaines d’infrastructures de base, a laissé un goût particulier chez les populations locales, la soif de sortir de leur ordinaire. Aussi, l’impact de la manifestation a été international étant donné qu’au moins 50 pays musulmans ont pris part à une action dédiée exclusivement à la culture islamique. Les différentes expositions qui ont été organisées ont drainé quelque 500.000 visiteurs.(L’Expression-24.04.2012.)
**Une année d’échanges et de rencontres
Le rideau est tombé, mercredi dernier, sur cette manifestation culturelle qui a réuni des artistes, des universitaires, des penseurs et des intellectuels qui ont pris part à des expositions, des spectacles, des semaines culturelles et des colloques.
La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, a présidé la cérémonie officielle de clôture qui s’est déroulée en soirée au palais de la culture Imama, en présence de Noureddine Yazid Zerhouni, vice-premier ministre, de Zohra Drif-Bitat, membre du Conseil de la nation et du Conseil international des parlementaires, et de 25 ambassadeurs de pays islamiques accrédités à Alger. Dans son discours, la ministre a tenu d’abord à rendre un hommage posthume à Ahmed Ben Bella, puis d’estimer que la manifestation de Tlemcen “a permis de jeter une passerelle entre les cultures des différents pays islamiques avec tout ce que cela signifie comme enrichissement mutuel pluridisciplinaire, mettant ainsi en évidence la place de choix qu’occupe l’Algérie en général et Tlemcen en particulier, notamment dans le dialogue des civilisations érigé en option stratégique pour la coexistence pacifique des peuples”. Mme Toumi a également souligné que Tlemcen 2011 est “un événement pas comme les autres”, tout en signalant les records de fréquentation. S’intéressant aux douze nouvelles infrastructures culturelles créées à la faveur de cette manifestation, Mme Toumi a indiqué que “jamais auparavant un tel nombre n’a été enregistré dans le pays en un laps de temps si court, marqué par une confiance aveugle accordée aux jeunes compétences nationales, qu’il s’agisse de bureaux d’études ou d’entreprises locales qui ont relevé le défi et que je tiens aujourd’hui à féliciter”.
La ministre et ses invités ont assisté par la suite à un concert de musique animé par l’orchestre symphonique national et la chorale Alhan oua Chabab accompagnés par le chœur de la garde républicaine, sous la direction du maestro syrien Missak Baghboudarian. Auparavant, Mme Toumi avait inauguré la nouvelle bibliothèque et galerie des arts implantée dans le populeux quartier d’Imama qui portera le nom du grand écrivain Mohammed Dib ; le pavillon d’exposition de Koudia baptisé au nom du défunt artiste Mohamed Farrah ; le théâtre de verdure, le centre d’études andalouses jouxtant le palais de la culture qui abritera les rencontres scientifiques, et enfin la cinémathèque Djamel-Chanderli. La ministre a déclaré à la presse : “Tlemcen a été tout au long de l’année 2011 un lieu de rencontres de personnalités du monde de la culture, de la science, des arts et de la religion, ayant accueilli des dizaines de manifestations dont des colloques internationaux, expositions et semaines culturelles. Le programme des activités a permis de mettre en relief l’apport culturel, scientifique et littéraire de la perle du Maghreb arabe qui a enfanté des savants, penseurs et créateurs lesquels ont brillé à travers l’histoire.”
Par ailleurs, durant cinq jours, le palais de la culture, la maison de la culture et le théâtre de verdure ont accueilli des artistes venus de tout le territoire national participer à des galas artistiques de clôture de la manifestation marquée également par un défilé à travers la ville. (Liberté-28.04.2012.)
******************************
*Remise des livres édités aux wilayas…La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a présidé, jeudi au siège de l’Entreprise nationale des arts graphiques (Enag) à Alger, l’opération de remise des livres édités dans le cadre de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011″ aux directions de la culture de wilayas.
Un total de 423 titres édités dans le cadre de cette manifestation culturelle qu’a abritée Tlemcen pendant une année, seront remis aux 48 wilayas du pays dans la perspective d’enrichir les fonds documentaires des bibliothèques et d’encourager la lecture publique, a indiqué Mme Toumi à la presse.
Les huit premières wilayas concernées par cette opération sont Tindouf, Batna, Bechar, Tizi-Ouzou, Ain Defla, Sidi Bel Abbès, Tamanrasset et Biskra. La remise des livres se poursuivra en moyenne de huit wilayas par semaine, a précisé la ministre.
Elle a tenu à rappeler que ces livres sont édités dans le cadre du programme « Un jour-Un titre » de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011″, clôturée en avril 2012, dont l’objectif était d’éditer 365 livres tout au long de l’année. Cet objectif fixé a été « largement » dépassé avec l’édition de 423 titres, a-t-elle dit. A propos du contenu des livres destinés aux bibliothèques de lecture publique de wilayas, Mme Toumi a indiqué que l’ensemble des livres abordent l’histoire de Tlemcen et même d’autres villes algériennes célèbres par leur histoire ainsi que des thèmes en rapport avec la civilisation islamique.
Comme exemple, la ministre a cité « Tlemcen au temps des Zianides », « Artisanat et traditions berbérophones dans la région de Beni Senous », « Bejaia, à l’époque de ses splendeurs », « Tlemcen, cité sanctuaire » et « Science et technique en Islam » et « Tlemcen, cité des grands maîtres de la musique arabo andalouse », entre autres.
« Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011″ est une manifestation qui a fait de la capitale des Zianides un haut lieu de rencontres, débats et spectacles autour de l’histoire et des arts islamiques. Cet évènement culturel dont le lancement national a coïncidé avec la fête du Mawlid Ennabaoui el-Charif en février 2011 et le lancement officiel avec la Journée du savoir (16 avril), a proposé un programme artistique, englobant théâtre, musique, littérature, peinture, cinéma et histoire. Il s’est traduit à travers des expositions thématiques, colloques, spectacles, festivals et tournées musicales, ainsi que 100 chantiers de restauration des vieux sites historiques dont le projet de reconstitution du palais royal des Zianides. (APS-02.08.2012.)
**********************
*Parade en couleurs pour lancer la cérémonie de clôture
Kerkabou, Zorna, danses allaouies, fanfares, défilé scouts, baroud, Manara de Cherchell, fantasia, chants traditionnels de Tlemcen et de Miliana, Diwan d’Oran, inchad et chants Medh…
Relizane, Sidi Bel Abbes, Mostaganem, Chlef, Tlemcen, Nâama et Ain Temouchent étaient représentées par leurs troupes. L’Association de protection du patrimoine de Sidi Bel Abbes a fait sensation avec ses danses. Autant pour les jeunes troupes de Ferdaous, Salam, Assala et Djawhara de Tlemcen qui ont attiré l’attention avec le chant rythmé et le jeu du Neffar. Le Neffar, sorte de vuvuzéla géant, est un instrument à vent formé d’un tube long. Il est surtout utilisé au Maroc dans les grandes festivités.
Les jeunes filles de l’Association Al Manara de Miliana ont interprété un chant classique, relayées plus tard par le medh des dames de l’Association Ahbab Cherchell. La manara du Mawlid Ennaboui est un héritage que Miliana et Cherchell partagent pour des raisons historiques. En tout la parade a réuni 48 troupes et plus 700 participants. « C’est une petite fête. Le public est venu. Cette parade n’est que l’ouverture de la clôture « Tlemcen, capitale de la culture islamique ». Nous avons prévu en tout quinze spectacles qui vont se poursuivre jusqu’au 25 avril », a précisé Abdelhamid Belblidia, coordinateur de la manifestation. Les spectacles vont se dérouler à la Maison de la culture Abdelkader Alloua, au Palais de la culture Abdelkrim Dali-Imama et au théâtre de plein air d’El Koudia. En soirée de samedi, le ballet national a présenté, au Palais de la culture Abdelkrim Dali-Imama, « Rihla fi biladi » (voyage dans mon pays), d’après l’ouvre du chorégraphe bulgare Giorgi Abratchev.
Un spectacle d’une douzaine de tableaux représentatifs des différentes danses traditionnelles de l’Algérie (Chaouie, tlemcençanienne, kabyle, burnous, reguibat, fantasia, algérois, targuie, etc). A noter enfin que le jeune public s’est déplacé en masse, samedi soir, au théâtre de plein air de Tlemcen pour assister aux concerts des groupes Sinoudj de Constantine et Caméléon d’Alger. Caméléon, dirigé par Hcen et Hocine Agrane, est devenu célèbre grâce à des chansons musicalement bien structurées et des paroles bien élaborées. Des chansons telles « Lillah », « El Bir Sghir » et « Imène » sont des tubes.(El Watan)
**Ballet national, Caméléon, Sinoudj et les autres…
La cérémonie de clôture de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 » se déroulera pendant cinq jours avec l’organisation d’une quinzaine de spectacles.
Le public de Tlemcen s’est divisé en deux samedi soir pour assister à deux spectacles différents lançant la cérémonie de clôture de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique ». Il y a d’abord, les jeunes qui sont allés nombreux au Théâtre de plein d’El Koudia pour voir le concert du groupe Sinoudj de Constantine et Caméléon d’Alger. Caméléon, qui ne veut faire ni rai ni rap ni rock, revendique une certaine liberté musicale. Cela peut être appelé « new wave » algérienne.
Autant dire que « Lillah » ou « Bir Sghir », qui ressemblent à des ballades, sont des tubes. Le groupe des frères Agrane est sollicité par un auditoire lassé quelque peu par la longue vague rai-diwan. Sinoudj, lui, reste fidèle au jazz. Le groupe n’a pas hésité à y ajouter du malouf. Cela est possible quand c’est bien fait. Et Zouheir Bouzid, commissaire du Dimajazz, Festival international du jazz de Constantine, qui accompagne le groupe, a tout fait pour que cela se fasse. Sinoudj et Caméléon sont deux exemples parfaits de la nouvelle scène musicale algérienne, riche, innovante et vivante.
Le Ballet national, lui, semble tourner en rond. Samedi soir, au Palais de la culture Abdelkrim Dali-Imam, le ballet a représenté son spectacle « Rihla fi biladi » (« Voyage dans mon pays »), une série d’une douzaine de danses populaires, élaboré à partir du travail du chorégraphe bulgare Giorgi Abratchev. Au programme : les danses de Souk Ahras, de Tlemcen, de Reguibat (Tindouf), de Boussâada, Allaouie (ouest algérien), des Touareg, Zendali (est algérien), El Burnous…La danse algéroise est toujours exécutée sous le rythme « Farha ou zahwa » ! Existe-t-il une crise d’imagination au Ballet national pour garder pendant plus de quarante ans les mêmes danses et musiques ? Serait-il trop de demander à ce ballet pour qu’il introduise des changements à ses travaux chorégraphiques ?
Il reste que la vingtaine de danseurs et danseuses, habillés de costumes bien faits, ont réussi tout de même à imposer un spectacle plaisant d’apparence destiné au regard extérieur. Sabrina Natouri, responsable de la programmation au Ballet national, nous a précisé que « Rihla fi biladi » est présenté lors des semaines culturelles algériennes à l’étranger. « A travers les costumes, nous avons voulu montrer qu’en Algérie chaque région a ses propres habits, bijoux, accessoires et maquillages. Nos costumiers sont allés sur place pour étudier les habits spécifiques à chaque région pour respecter la tradition », a-t-elle indiqué. Elle a annoncé la présentation le 30 avril prochain au Palais de la culture Moufdi Zakaria à Alger d’un nouveau spectacle du ballet national à inscrire dans le registre néo-classique. Pour les journées nationales de la danse, le ballet national envisage d’organiser également des débats et inviter des troupes étrangères.
Dans l’après-midi de samedi, le début de la cérémonie de clôture de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique » a été marqué par une parade dans les rues de la ville avec la présence de 48 troupes venues de Sidi Bel Abbes, Oran, Chlef, Miliana, Cherchell, Relizane, Nâama, Mostaganem, Ain Temouchent et Tlemcen (voir article sur le site www.elwatan.com). « C’est une petite fête. Le public est venu. Cette parade n’est que l’ouverture de la clôture « Tlemcen, capitale de la culture islamique ». Nous avons prévu en tout quinze spectacles qui vont se poursuivre jusqu’au 25 avril », a précisé Abdelhamid Belblidia, coordinateur de la manifestation. Les spectacles vont se dérouler à la Maison de la culture Abdelkader Alloua, au Palais de la culture Abdelkrim Dali-Imama et au théâtre de plein air d’El Koudia. Une cinquantaine de chanteurs et groupes musicaux ont été invités à animer les soirées de clôture. Le spectacle final du mercredi 25 avril sera assuré par l’Orchestre symphonique national, la chorale Nagham et la troupe de la Garde républicaine. La ville irakienne de Najaf sera la capitale de la culture islamique 2012 et prendra donc le relais de Tlemcen – El Watan-23.04.2012.(lire détail sur http://www.alnajaf2012.com).
****Le Maghreb se reconstruit culturellement
«J’étais étudiant en France lorsque j’ai eu cette idée de réunir les artistes algériens pour en constituer un orchestre algérien de chant andalou», a expliqué Rachid Guerbas.
photo: Rachid Guerbas, directeur d’orchestre algérien de musique andalouse
«Mieux vaut tard que jamais.» Cette maxime semble avoir trouvé le terrain d’application chez les artistes du Maghreb qui ont pu et su mettre sur rail un projet culturel assez exceptionnel: l’orchestre maghrébin spécialisé dans le chant et la musique andalouse. Avec cette démarche, les musiciens maghrébins ont réussi là où les politiciens ont échoué à unir et réunir artistiquement et culturellement trois pays du Maghreb: l’Algérie, la Tunisie et le Maroc, et ce en constituant une structure maghrébine spécialisée dans la musique et le chant andalou. L’orchestre est composé d’une soixantaine d’artistes et de musiciens des différentes écoles algériennes et maghrébines. L’idée, qui a germé dans les années 1970, s’est donc concrétisée à la faveur des festivités élaborées dans le cadre de la manifestation de «Tlemcen, capitale de la culture islamique», tandis que le porteur du projet vise à aller très loin dans ses démarches en donnant une dimension internationale à l’orchestre. L’instigateur de cette union culturelle n’est autre que le directeur d’orchestre algérien de musique andalouse, Rachid Guerbas. Or, au départ les desseins envisagés portaient sur la création d’un ensemble national algérien qui devait réunir les artistes algériens éparpillés un peu partout dans les départements de l’Hexagone, d’autant que les artistes algériens vivant en France sont très nombreux mais sans fond commun. «A la fin des années 1970, j’étais étudiant à la Sorbonne, en France, lorsque j’ai eu cette idée de réunir les artistes algériens pour en constituer un orchestre algérien spécialisé dans le chant andalou», a expliqué Rachid Guerbas, ajoutant que «cet orchestre s’est élargi à nos frères du Maroc et ceux de la Tunisie». La démarche, qui a été professionnelle, fut avantagée par un concours de circonstance d’autant que les artistes passionnés de musique, de Tlemcen, Annaba, Alger, Skikda et Constantine activaient eux aussi dans le cadre du mouvement associatif. Cela a fait que le projet a évolué étant donné que les artistes qui ont été contactés n’ont pas hésité à y adhérer tout en l’adoptant et le mûrissant. Le spectacle donné mardi soir à l’occasion des festivités de la clôture de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique» se veut être un prélude vers d’autres exploits. Rachid Guerbas le dira en petites phrases en déclarant: «Notre spectacle est un coup d’envoi de notre parcours artistique vers d’autres consécrations tout en passant par la célébration du 50e anniversaire de l’Indépendance». Mais ce qui semble hanter le plus l’esprit de Rachid Guerbas est de reposer le projet sur des bases solides, la finalité envisagée est sans aucun doute l’officialisation de l’orchestre en lui donnant un statut de grand ensemble de musique. «Je souhaite bien que cette structure d’unité musicale soit prise en charge en lui consacrant son budget, et ce dans le cadre d’une fondation», a plaidé Rachid Guerbas, ajoutant que «les portes de l’orchestre sont ouvertes à tous les musiciens du Maghreb dont ceux de la Libye avec lesquels les contacts entamés sont très avancés». En entamant leur premier virage, les artistes de l’Orchestre maghrébin de chant andalou ont animé, mardi soir, un spectacle dans lequel les styles défendus par les écoles de l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont été interprétés. D’aucuns des dizaines de spectateurs présents n’ont eu à ressentir cette différence des styles puisque la musique, objet du concert, est originale, s’agissant de l’andalou. Les musiciens composaient un orchestre harmonieux, dirigé par Rachid Guerbas, sans aucune fausse note, sous les forts applaudissements et appréciations d’un public connaisseur et féru du chant et de la musique andalous, un style ancré depuis des siècles dans la ville de Tlemcen. (L’Expression-26.04.2012.)
**Abdelkader Chaou fait sa mue
Le public tlemcénien s’est mis en pleine interactivité en répétant en choeur les chansons de Idir, immortalisées encore une fois par Taos venue de Larbaa Nath Irathen.
La perle du Maghreb continue à vibrer au rythme exceptionnel à l’occasion des soirées de clôture des festivités de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Clôture à la laquelle la nature s’est mise de la partie par ces journées printanières et douces nuits permettant aux Tlemcéniens et férus de la musique de se rendre nombreux dans les trois lieux de spectacles, la Maison de la culture du Mechouar, le Théâtre de verdure Koudia et le Palais de la culture alors que les spectacles, qui étaient animés par Nadia Benyoucef, Taos, Hamdi Benani et Abdelkader Chaou, étaient de haut niveau. En prenant place sur la scène, Abdelkader Chaou avait la nette impression qu’il chantait pour un public à sa portée puisqu’il a été aussitôt adopté et l’accueillant avec de forts applaudissements tandis que le cheikh s’est aussitôt mis à la besogne en chantant des qcidate connues par le commun des présents. Ya El Ourchane est cette qcida qui a fait voyager le public avant que celui-ci ne sombre sous les effets d’un autre genre musical, pas des moindres, longuement défendu par Ahmed Benani, le malouf. Les deux chanteurs ont su adopter un rythme que le public n’a eu de cesse de reconnaître le fruit d’un travail longuement mûri. Après une journée de labeur, place à la détente, semblent vouloir dire les présents. «Que demande le peuple hormis de bien se sentir à l’aise après une rude journée de travail», a affirmé un présent assis au premier rang. Les Tlemcéniens, comme à l’instar de la majorité du reste du peuple algérien, savent bien occuper leur temps. Un autre d’ajouter: «C’est un régal de prendre part à des soirées guidées par des cheikhs de haute stature comme Chaou, Benani et Nadia Benyoucef».
La voix féminine n’a pas été en reste de la soirée qui s’est voulue partie du plateau algérien concocté à l’effet d’entamer graduellement les adieux avec la grande festivité intitulée «Tlemcen, capitale de la culture islamique». Ce sont Nadia Benyoucef et Taos qui ont dit leur mot sur une scène qui n’est tout de même pas des moindres, celle du Palais de la culture. Nadia Benyoucef a eu à ressusciter plusieurs chansons de son riche répertoire tandis que Taos, cette jeune artiste, originaire de Larbaa Nath Irathen, a, quant à elle pu et su bercer les présents sous les effets des chansons du premier artiste à avoir modernisé la chanson algérienne du genre kabyle, Idir. En immortalisant, encore une fois, les chansons de ce dernier, Taos a eu en face d’elle un public connaisseur. Ce dernier, qui s’est mis en pleine interactivité, n’a cessé de répéter en choeur les airs de l’interprète de Vava Inouva et Sendu. Côté arrière-scène, les musiciens n’ont pas dissimulé leur satisfaction en se retrouvant face à face avec un public qu’on dit acquis à la musique andalouse. «Fausse est cette idée qui est collée au dos des Tlemcéniens», a indiqué un guitariste ajoutant que «les Tlemcéniens ne font pas de distinction entre la musique bien faite et celle bâclée, voila la différence». L’été s’annonce artistiquement trop chaud puisque les chanteurs ne chômeront pas étant donné que plusieurs rendez-vous importants les attendent dans les tout prochains jours. Abdelkader Chaou a indiqué qu’il est en phase de préparation très avancée de son nouvel album composé de 10 titres ajoutant que les jours à venir seront riches en matière d’animation. Sa prochains sortie aura lieu le 28 du mois en cours et ce, à Paris.
Comme il a annoncé qu’il prendra part aux festivités ponctuant la célébration du 50e anniversaire de l’Indépendance pour lesquelles le coup d’envoi est prévu le 5 juillet prochain. Pour sa part, la chanteuse kabyle Taos, qui a affirmé avoir collaboré avec Mohamed Allaoua et les Abranis, a annoncé: «Je suis en train d’enregistrer un nouvel album tout en me préparant à chanter en duo avec Takfarinas qui m’a déjà donné son accord de principe.» (L’Expression-25.04.2012.)
*****************************************************
**Tlemcen à l’honneur
«La civilisation n’est pas un entassement, mais une construction, une architecture». Malek Bennabi (Extrait de Vocation de l’Islam)
C’est fait! le 16 avril le Président a inauguré les festivités de Tlemcen, capitale de la culture islamique. Plus de 80 ambassadeurs accrédités en Algérie ont participé à la cérémonie d’ouverture officielle de la manifestation. Au-delà du décorum, en tant que citoyen plusieurs questions me sont venues à l’esprit. Pourquoi sommes-nous incapables d’augmenter le lectorat et le nombre de bibliothèques du pays qui est sur le constant déclin. Le nombre de bibliothèques, à titre d’exemple à Alger la capitale, se compte sur les doigts d’une main! Il est vrai que nous avons eu aussi le Panaf avec une fausse Lucy que l’on nous avait présentée comme la vraie. Pourquoi sommes-nous capables de faire des dépenses de prestige sans lendemain et ne pas pouvoir résoudre les fondamentaux de la lecture? Un bref regard sur le programme sur Internet m’a conforté dans l’idée qu’au-delà de la cérémonie d’ouverture où nous avons simulé les Mille et Une Nuits par cette floraison de chars et de costumes, les citoyens ont eu quelques moments de bonheur, avant que l’amère réalité du quotidien ne les rattrape. On peut se demander pourquoi l’Unesco est absente de cette manifestation, cette organisation aurait pu apporter beaucoup, notamment par le prêt d’ouvrages de la civilisation islamique, quand bien même ils ne seraient pas de Tlemcen, mais qui auraient pu être admirés en Algérie? Il en est de même de l’OCI pourquoi elle n’est pas partie prenante? Enfin, pourquoi nier l’histoire et ne pas raconter l’histoire de Tlemcen depuis l’avènement de l’Homme? C’était une occasion unique de faire connaître la préhistoire algérienne avec l’homme de Tirenife suite aux fouilles d’Arembourg, qui avait mis à jour l’homme de Palikao notre ancêtre d’il y a 1,7 million d’années. Nous aurions aussi parlé de la préhistoire et de la Tlemcen romaine avec Pomaria. L’Histoire de Tlemcen n’aurait pas de ce fait, été évacuée au détour d’un colloque sur l’Histoire de Tlemcen et de sa région, on aurait pu suggérer justement une exposition sur le passé préhistorique de l’Algérie avec, notamment un clin d’oeil à la dimension religieuse de l’homme de la préhistoire, notamment en rapportant que l’homme des grottes de Bourremel (près de Béjaïa) enterrait, il y a vingt mille ans, ses morts, c’est l’une des premières manifestations de la nature humaine et de son questionnement vis-à-vis de la mort.
Les capitales potentielles de la culture islamique
Lors de la conférence de presse du 05 février, la question, sur l’auteur de la désignation de Tlemcen, capitale de la culture islamique a été posée. Pourquoi Tlemcen et pas d’autres villes? Le conférencier a levé le voile sur cette question en précisant que le ministère de la Culture n’a fait que proposer trois villes algériennes, à savoir: Constantine, Béjaïa et Tlemcen à un organisme international: l’Icesco qui a choisi Tlemcen parce que tout simplement elle détient 70% du patrimoine religieux et historique de la nation.
Autre son de cloche, d’après les autorités «Tlemcen a été choisie capitale de la culture islamique car elle remplit les conditions pour cela et dispose de toutes les potentialités scientifiques et culturelles ainsi que les moyens nécessaires pour abriter une telle manifestation dans les meilleures conditions». C’est à voir!! Malgré les argents engloutis et dont le contribuable n’a pas été tenu informé, il n’est que de se souvenir de la mascarade du squelette de Lucy que l’on nous avait «vendu» pour la vraie Lucy et qui nous dit-on, serait venue et traitée comme une VIP. Pendant ce temps, la vraie Lucy était analysée dans un musée américain. Bref, des milliards ont été engloutis dans des dépenses de prestige sans retour sur investissement qui peut être multiforme. Tlemcen a-t-elle été choisie en fonction de ses infrastructures potentielles comme on le dit? Cela nous rappelle le choix du pays devant abriter la Coupe du Monde ou les Jeux olympiques. C’est faire peu de frais de la dimension culturelle et cultuelle qui devait prévaloir. A-t-on choisi Tlemcen pour sa dimension culturelle et cultuelle accomplie par rapport à d’autres villes d’Algérie? A-t-on demandé aux villes algériennes potentielles dans une compétition transparente de postuler pour abriter cette dimension culturelle qui est revenue cette année à l’Algérie, ou est-ce un choix?
Cependant, le choix de la ville n’est pas de mon point de vue fortuit. Cette distinction est une véritable distinction décernée à la ville et au pays qui l’abrite. Notons que Tlemcen est choisie capitale de la culture islamique en raison de sa longue histoire et de ses joyaux architecturaux qui représentent la plupart des époques islamiques. Elle est aussi l’une des plus anciennes cités algériennes, fortement marquée par l’époque islamique depuis la fondation du premier émirat islamique de Béni Ifren par la tribu des Zénètes, puis la fondation des Etats des Idrissides, des Fatimides et des Almoravides qui construiront une nouvelle cité qu’ils appelèrent Tlemcen. A cette époque, la capitale des Zianides, qui était aussi connue pour son importante activité commerciale, était une ville dédiée au savoir et était l’un des centres des sciences du Fiqh. Après la chute des Almoravides, Tlemcen est tombée sous la coupe des Almohades qui reconnurent la grande tribu algérienne des Zénètes et leur attribuèrent la régence de la ville en question et ce, jusqu’à la fondation du grand Etat des Zianides qui durera plus de trois siècles. Dans tous les cas, ce que l’on retiendra c’est le développement de la ville de Tlemcen et c’est une bonne chose pour cette ville d’art et d’histoire qui m’a toujours subjugué par son passé; chacun de nous pense à l’ouvrage culte El Boustane de Ibn Maryam Ec Cherif El Melity El Medyouni Tilimçani.
Tlemcen connut dit-on, son heure de gloire grâce, notamment à Sidi Boumediene le célèbre mystique andalou de la fin du XIIe siècle et dont le tombeau attirait les pélerins de tout le Maghreb. Tlemcen avait aussi sa milice chrétienne et comptait en cette période plus de cent mille âmes, il y avait un quartier spécial pour les chrétiens, ce quartier était géré aussi par un consul étranger. La situation de la ville était tellement florissante que très vite la ville acquit une réputation de richesse, de sécurité et de tolérance. La ville de Tlemcen développait des relations commerciales avec toutes les grandes capitales commerciales du Moyen Age (Marseille, Venise, Gênes…). La tribu des Beni Mérin 1244-1465 est aussi une tribu berbère qui fut poussée des confins de l’Oranie aux confins de l’Ouest et ceci sous la pression des Almohades. Ce n’est qu’à la fin du XIIe siècle, qu’ils sortirent de leur retraite en participant à la bataille d’Alarcos contre les Espagnols.La dynastie débuta réellement avec Abou Yahia Abou Bakr (1244-1258) fils du fondateur ‘Abd El Haq.(1)
Je pense qu’il était préférable que toute l’Algérie soit déclarée capitale de la culture islamique, elle aurait ce faisant, fait participer toutes les villes algériennes de la plus humble et la plus connue et qui ont apporté cette lueur d’humanité que véhicule l’Islam. De ce fait, Tlemcen aurait pu être le trait d’union entre les autres villes algériennes qui ont eu un passé prestigieux et les pays islamiques représentées. Mieux encore, le programme de la culture islamique en Algérie aurait pu être enrichi de façon croisée en invitant toutes les troupes et délégations étrangères de faire un périple de 15 jours pour faire profiter les autres villes d’Algérie et elles-mêmes s’imprégner de la dimension de la culture islamique dans ces villes auxquelles a fait mention le Président dans son discours; je veux citer, notamment, Constantine, Bejaïa où il y avait dit-on 100 savants qui vivaient à l’ombre de l’Islam, je veux citer pour le lecteur le libre culte: Ounouan addhyraya fi machaïkh Béjaïa «Galerie des 100 savants de Bougie» de l’auteur célèbre El Ghobrini. Ce même auteur parle de Aïcha poétesse fille d’un juriste émérite Omara Ben Yahia El Hosseini. Elle aurai copié de sa main «L’Explication du Coran» en 18 chapitres de Thaâlibi, l’andalou. Dans un ouvrage édité il y a dix ans, j’avais tenté de consolider une histoire de l’éducation et de la culture en Algérie des origines à nos jours, j’avais d’ailleurs fait une place de choix à Tlemcen et à ses savants.(2)
Si on devait aussi, honorer les savants de l’Islam, force est de signaler une «amnésie», en l’occurrence, l’absence de Mohamed Arkoun. Nous devons vivre dans le présent et honorer aussi ceux qui dans le temps présent ont honoré l’Islam. Ce qui montrerait à coup sûr l’intemporalité de la culture islamique. L’écrivain Amine Zaoui écrit à ce propos: «Le 11 avril dernier, en présence de Mme Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco [curieusement absente de la manifestation de Tlemcen Ndlr], et en marge de la remise du prix Unesco-Sharjah pour la culture arabe, l’islamologue Mohamed Arkoun, décédé le 14 septembre 2010, fut présent à travers un colloque scientifique qui lui a été consacré. Le 16 avril, en présence de Monsieur le Président de la République, le coup d’envoi des «festivités» de «Tlemcen, capitale de la culture islamique» a été donné dans l’absence totale et le silence absolu sur notre grand Mohamed Arkoun. L’homme des questions. Le messager. Le passeur. (…) Mais aucun musulman moderne ne peut tolérer l’absence de Mohamed Arkoun dans le programme de cette année, et notamment dans la journée symbolique de l’ouverture. L’Algérie moderne et grande est universellement présente et connue grâce à la pensée moderne du grand islamologue Mohammed Arkoun. Si célébration est faite pour parler des dialogues des religions ou des cultures, Mohamed Arkoun, par excellence, doit être au centre de ce débat. Au centre de toute réflexion autour de l’humanisme islamique. Faiseur de paix et de dialogue. L’Unesco-Sharjah pour la culture arabe, dans sa 9e édition n’a pas oublié de rendre un vibrant hommage en forme d’un colloque scientifique, au grand islamologue algérien Mohamed Arkoun. En contrepartie, chez lui, dans sa patrie, sur sa terre natale, qui célèbre en cette année 2011, avec fanfare, «La Culture islamique», les siens n’ont pas eu le temps d’observer une minute de silence en son âme ou un arrêt sur ses idées de el-ijtihad. Mohamed Arkoun mérite un hommage d’État, en cette année où Tlemcen est choisie comme capitale de la culture islamique. Arkoun a le droit à un grand colloque scientifique, en cette période où notre pays mène une guerre contre les idées intégristes et contre le terrorisme local et international. (…) Et Tlemcen capitale de la culture islamique est un moment historique pour rendre un hommage scientifique à nos savants d’aujourd’hui, ceux qui symbolisent «les passeurs» entre les religions et les cultures. Et Arkoun fut l’un de ces passeurs, le plus brillant. En ce temps amer, les jeunes ont perdu la force du rêve. Et nos jeunes égarés sur le plan religieux ont besoin de lire, d’écouter un nouveau discours sur l’Islam et sur les musulmans. Et, sans doute, la pensée de Mohamed Arkoun est une réponse à ce grave trouble religieux. Lui qui, dans tous ses écrits, a appelé, avec courage et rigueur scientifique, à moderniser l’Islam pour la renaissance d’une pensée islamique plurielle. En quête d’une nouvelle Andalousie. Une nouvelle Tolède».(3)
Là encore, nous avons la pénible impression que le monde musulman vit dans le passé. A-t-on vu cette manifestation s’emparer des sujets du temps présent? Qu’a-t-on fait après depuis la période de roukoud et dont Mostefa Lacheraf disait que la chute ne fut pas brutale qu’elle fut un long délitement. Ce délitement, dont on accuse la fermeture de l’Ijtihad, a amené à la formation d’intellectuels organiques – au sens d’Antonio Gramsci- qui sévissent encore de nous jours et qui adaptent le savoir, la science aux désirs du prince. Qui aurait empêché ce Conseil scientifique des colloques de s’emparer de sujets comme l’analyse des causes du déclin de la civilisation islamique, ce qui aurait pu «en creux», nous faire percevoir les «solutions» ou en tout cas les voies et moyens d’éviter les chemins de travers actuels? Ce Conseil scientifique aurait pu aussi nous surprendre en analysant les causes de l’échec de la Nahda depuis Djamel Eddine al Afghani en mettant en valeur l’apport des Ouléma musulmans d’Algérie et d’un certain Abdelhamid Ibn Badis, dont la mort coïncidait justement avec ce 16 avril et appelé depuis Youm el ’Ilm. Les grandes métropoles de l’Islam que sont les trois autres capitales Béjaïa, Alger et Constantine auraient pu être mises en valeur par au moins des expositions spécifiques.
L’Islam de la science absent
A titre d’exemple, le système de mesure fut promulgué nous dit Brosselard, en 1328 sous le règne du sultan Abdelouadite Abou Tachfine 1er. La coudée, qui variait entre 45 et 50 cm avait une valeur précise, développée par les savants de l’Islam et que les marchands du pourtour de la Méditerranée ont adopté pour commercer avec Tlemcen cité de 100.000 âmes qui avait un quartier appelé El Kissaria fort de 6000 âmes et qui abritait la communauté étrangère. On a retrouvé un marbre qui décrit justement la coudée de 47 cm. Cette coudée était subdivisée en 36 portions égales (le doigt) de 1,3 cm en moyenne. Ce doigt était subdivisé lui-même en 6 grains d’orge moyen, rangés en ordre serré dos à ventre (environ 0, 215cm). Le grain d’orge représente lui-même l’espace que peuvent remplir six crins de mulet de l’espèce appelée Bardeau (Cha’ir bardhoune) environ 0,33 millimètre. Ainsi cinq siècles avant la conférence internationale des poids et mesure de 1889 pour définir le prototype du mètre, la science musulmane avait déjà posé les jalons pour l’unification des systèmes de mesure. Nul doute que la science universelle a profité de cette avancée.(4) Cet exemple parmi tant d’autres montre l’unicité de la science et la part des savants musulmans à cette aventure humaine.
A-t-on vu l’avènement de la science qui permettrait à l’Islam de se battre scientifiquement? A t-on vu des scientifiques musulmans venir exposer leurs découvertes? A-t-on vu les savants iraniens venir nous parler de leurs fusées dans l’espace, de leur centrale nucléaire, des savant turcs indonésiens? L’Islam ne se réduit pas à une quacida, la musique fut-elle andalouse, ou les robaïate d’el Khayyam aussi envoutantes soient-elles ne permettent pas à l’Islam, dans ce siècle sauvage, de garder son rang et d’être une alternative à ce money-théïsme qui nous envahit de toute part et à cette mondialatinisation rampante qui problématise les identités et les spiritualités. La culture islamique c’est aussi une culture scientifique. Je formule le voeu et ce n’est pas trop tard de recueillir à la fois le patrimoine à la fois matériel et immatériel par la confection d’un ouvrage dédié à l’apport de l’Algérie à l’Islam; cet ouvrage qui devra été rédigé par des spécialistes doit restituer toutes les manifestations avec un fil directeur: l’histoire de l’Algérie musulmane placée dans une perspective historique de l’Histoire des religions.(L’Expression-23.04.2011.) .
1. C.E. Chitour: Histoire religieuse de l’Algérie. Editions Enag 2001
2. L’Education et la culture en Algérie des origines à nos jours. Editions Enag 1999
3. Amine Zaoui http://culture.dz.lesnews.tk/ 2011/04/tlemcen-mohamed-arkoun-est-le-grand.html#comment-form
4. Charles Brosselard cité dans C.E. Chitour: L’Education et la culture en Algérie des origines à nos jours. Edit.Enag 1999.
Pr Chems Eddine CHITOUR
***************************
**Tlemcen-L’incroyable métamorphose d’une ville
Voir Venise et mourir. Voir Tlemcen, c’est comprendre. Comprendre que lorsqu’on on veut bien faire, on peut
La capitale des Zianides s’est parée de tous ses beaux atours depuis qu’elle fait office de capitale mondiale de la culture islamique.
Voir Venise et mourir. Voir Tlemcen est comprendre. Comprendre que lorsqu’on on veut bien faire, on peut. Une citation qui sied bien à la métamorphose qu’a connue la ville de Mohamed Dib. Les premiers signes de cette mutation s’annoncent déjà sur les routes qui y mènent. Pour y parvenir, on emprunte des autoroutes qui n’ont rien à envier à celles que l’on connaît sur l’autre rive de la Méditerranée. Tous les chemins mènent à Tlemcen. Que ce soit par l’autoroute ou par dautres voies d’accès rapides, Tlemcen vous accueille et vous surprend
On se croirait ailleurs. Algérien devrait revoir son Code de la route pour ne pas s’y perdre. Quant aux secousses qui empestent la vie des usagers sur les routes du centre du pays, elles sont inexistantes.
Il nous a fallu deux heures pour rallier Tlemcen à partir de la capitale de l’ouest du pays, soit le temp de parcourir les 152 km qui la séparent d’Oran. Il est 11 heures du matin, l’entrée Est de la ville annonce la couleur. C’est par la route d’Oran qui nous y parvenons. Sur les abords on y observe de longs vergers sur un plateau qui s’étend sur 3 km avec des constructions réalisées à la faveur des mutations qu’à connues la région. C’est par une trémie, inaugurée en avril dernier, qu’on accède à la ville. Un décor particulier frappe le visiteur, qui a l’impression de s’engouffrer dans un tunnel fait de couleurs nationales, comme d’ailleurs l’entrée de cette ville. Plus loin, un carrefour dessert toutes les localités avoisinantes, dont El Imana, Foubourg El Kiffan. C’est à partir de ce carrefour qu’on accède au centre ville, qui comprend une fusion de cultures arabe, musulmane et berbère. On comprend vite toutes les civilisations qui se succédé sur cette terre. Tlemcen qui veut dire en Berbere «Thala Yemssane» (La source tarie), se situe au milieu d’un écrin de verdure de plus de 800 mètres d’altitude, donnant tout le sens de sa fondation. C’est le carrefour par excellence de toutes les routes qui mènent au Maroc, au sud et les autres régions du pays. Tlemcen est connue pour ses sites de renommée mondiale. Sidi Boumedienne, Mechouar et le’ site de Lalla Séti sont des lieux d’enchantement. Au cours de notre passage, on comprend vite que Tlemcen n’est plus celle d’avant. «Ceux qui l’on connue remarqueront que tout a changé pour le mieux», nous disait fièrement cet habitant.
Le tombeau Lalla Setti
La capitale des Zianides s’est parée de tous ses beaux habits depuis qu’elle fait office de capitale mondiale de la culture islamique. Elle est accueillante et surtout fascinante même si ce dernier qualificatif a de tout temps agréablement collé à tout ce qui est lié de près ou de loin à cette ville mythique, historique, culturelle. Connaître Tlemcen, avant n’est pas une condition pour découvrir ce changement qu’elle porte présentement. Tout est clair comme l’eau de roche.
D’un passé culturel riche et varié, la ville historique du géant des lettres, Mohamed Dib, est depuis plusieurs mois sous les feux de la rampe. Cette capitale mondiale de la culture islamique est depuis quelques mois la Mecque des pèlerins venus de plus de cinquante pays pour apprécier les oeuvres de l´art islamique algérien. Elle est en fête aussi. Près de 700 spectacles musicaux nationaux de différents genres sont programmés dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Ils sont animés par des artistes algériens issus des 48 wilayas du pays, soit 2000 chanteurs et groupes.
Une aubaine que personne n’a ratée et qui «réveille la ville après un log sommeil», explique Abdallah, proche de cette manifestation qui illumine la ville.
Lalla Setti, un tombeau d’une sainte. Ce site qui domine la ville des Zianides, constitue l’une des convoitises commerciales avant que les autorités locales ne décident d’en faire un lieu touristique en réalisant des hôtels de luxe.
La Mariotte en est un témoin de cette option. Le musée de la 5e Région militaire au temps de la guerre de libération y est aussi non loin d’une tour de 5 niveaux. On y trouve un télescope qui permet une vision des plus agréables sur l’ensemble de la ville. On y accède sur un téléphérique qui offre une aussi belle vue sur la ville avec seulement un ticket de 30 dinars.
Les sites du Grand Bassin et le site de Lalla Setti ont été le théâtre de plusieurs animations que la population locale a su apprécier. Toutes les wilayas du pays et plusieurs autres pays étrangers prennent part à l´événement.
A Sidi Boumediene, un site qui n’est pas des moindres, et à qui on prête des liens avec les zaouïas de Kabylie, a été totalement reconstruit.
La métamorphose
Cible d’un acte terroriste au milieu des années 1990, ce site a retrouvé sa beauté et son animation, ses habitants, habitués à suivre des spectacles dans des salles fermées, ont renoué depuis quelques mois avec ceux présentés en plein air au Théâtre de verdure de Tlemcen. Ce dernier a complètement changé d’une capacité d´accueil de 3000 personnes, la scène s’étale sur espace de 1700 m².
Une belle structure en somme, qui illustre la beauté de la ville, liftée. Incontestablement, la cité a su profiter de l’événement qu’elle abrite pour une année.
Le nouveau complexe culturel, constitué d´une salle d´exposition, une salle de conférences de 300 places et autres espaces dédiés aux ateliers et expositions culturelles et historiques en est une preuve qui n’a de valeur que d’illustrer cette métamorphose. Il en est de même pour le Centre d´études et de recherches andalouses, qui a coûté un budget de 700 millions de dinars.
D’une l’architecture arabo-musulmane, cette édifice offre 1000 places pédagogiques et servira de lieu de référence aux chercheurs et étudiants spécialisés dans les arts andalous et la recherche dans le patrimoine musical, architectural, arts populaires et folkloriques andalous.
Cette ville, centre du rayonnement du savoir, possède aussi une bibliothèque urbaine. Celle-ci, dotée des techniques modernes, comporte deux salles de représentation et un théâtre en plein air, un musée et un centre islamique, plusieurs salles de conférences et de répertoire, ateliers d´art culturel islamique destinés à la recherche. Bâtie sur 4000 m², cet ensemble compte aussi une salle polyvalente d´une capacité d´accueil de 500 personnes.
D’autres édifices culturels ont connu aussi une série d´aménagements et de confortements, les valorisant.
Le Palais Royal implanté dans le site historique d´El Mechouar offre lui aussi un vue assez significative de ce changement même si le quartier n’est que le reste des vestiges. Plusieurs pans de l´histoire contemporaine algérienne renoués pas seulement avec l’activité mais avec une existence autrement plus agréable, à apprécier. Il en est ainsi des lieux de repli et de célèbres batailles lors de la période de la résistance opposée par l’Emir Abdelkader aux forces françaises.
Le moulin à eau et le mausolée de Sidi Brahim ont été restaurés
Le mausolée de Sidi Brahim dont le village a été en 1845 le théâtre d´une bataille historique, porte actuellement le nom éponyme.(L’Expression.05.11.2011.)…..envoyé spécial à Tlemcen: Arezki SLIMANI
*************************
« Ornina » de Syrie enchante le public tlemcénien
L’ensemble musical syrien « Ornina » a enchanté le public tlemcénien grâce à la prestation réussie de cet ensemble qui s’est produit dans le cadre du Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes, inscrit au programme de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique, 2011 ».
Le public devenu fidèle à ses soirées musicales, a pris beaucoup de plaisir à assister lundi soir à la prestation de l’ensemble syrien qui a présenté des noubas andalouses très répandues dans ce pays et différentes sur le plan mélodie et interprétation de celles connues en Algérie, notamment à Tlemcen. Dirigé par le maestro Mohamed Qadri Dalal, un virtuose du luth, la troupe syrienne a gratifié les spectateurs d’un répertoire musical riche qui a démontré une nouvelle fois, le raffinement élevé de la musique andalouse, jalousement sauvegardée dans divers pays arabes et musulmans. Cet ensemble fondé en 1993 excelle dans l’interprétation des œuvres instrumentales des plus grands compositeurs syriens, à l’instar du cheikh Ali Ad-Darwiche, Jamil Uways et d’autres qui ont innové dans les genres instrumentaux bechraf, samaii, zaybaqli.
La troupe a à son actif plusieurs participations dans divers festivals dont celui de la musique malouf de Skikda en 2007 et la manifestation » Alep, capitale de la culture islamique qui a eu lieu en 2006. La soirée de lundi a vu aussi la participation de l’ensemble régional d’Alger conduit par Zerrouk Mokdad qui n’est autre que le compagnon et le digne successeur de Dahmane Benachour, Abdelkrim Dali et de feu Sadek el Bejaoui. Cet ensemble a été longuement ovationné par un public connaisseur et féru de la musique andalouse qui s’estime « chanceux » de voir défiler sur la scène de la maison de la culture de Tlemcen, de grands ensembles musicaux, présents à la cité des zianides à l’occasion de cette grande manifestation culturelle internationale qu’abrite l’Algérie, tout au long de l’année 2011.
Le Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes se poursuivra jusqu’à vendredi prochain, avec au programme des ensembles du Maroc, de Chine, du Portugal, d’Espagne et d’Algérie qui sauront sans nul doute égayé les soirées tlemceniennes devenues très animées depuis le 16 avril dernier, date de l’inauguration de la phase internationale de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique, 2011 ». (Echorouk-03.05.2011.)
*********************
*un atelier sur la calligraphie arabe à Tlemcen
Près de 70 calligraphes, venus de plusieurs régions du pays ainsi que des pays arabes, ont participé mardi à un atelier sur la calligraphie arabe, qui rentre dans le cadre du festival international, organisé au niveau du Palais de la culture de la wilaya de Tlemcen…Ces calligraphes représentent leurs différentes écoles d’art caractérisées par leurs aspects et leurs divers styles, selon Farid Amimar, membre de la Conservation de ce festival tenu du 16 au 21 du mois en cours. Farid Amimar a souligné que l’ensemble des calligraphes participant à ce festival pratiquent différents genres de calligraphie répandus dans le monde arabe à savoir, El-Koufi, Al-Thuluth, El-Nuskh, Al-Rokaâ, Ad-diwani et Ad-diwani al-Djali.Certains d’entre eux sont influencés par l’ancienne école, tandis que d’autres sont influencés par l’école moderne. Selon la même source, les premiers jours de ce festival qui s’inscrit dans le cadre de « Tlemcen, capitale de la culture islamique » étaient consacrés à des excursions pour visiter les sites touristiques de cette wilaya. (Echorouk-20.04.2011.)
***********************
*La Dynastie almoravide et son art …de Abdelhamid Benachenhou
L’oeuvre du regretté Abdelhamid Benachenhou, cet enfant de la «Perle du Maghreb», cet homme de grande culture islamique, impeccable bilingue et militant nationaliste algérien, mérite d’être évoquée en cette année 2011 de «Tlemcen, capitale de la culture islamique».
Né le 7 décembre 1907 et décédé le 31 août 1976 à Tlemcen dans une famille durement touchée par l’oppression coloniale et aux ressources fort modestes, Abdelhamid Benachenhou a connu très jeune les affres de l’exode de 1911. Dès l’enfance, marqué par le vivre difficile en pays colonisé, il a, coûte que coûte, eu l’ambition de s’instruire; sa volonté d’aller loin dans ses études l’a conduit, en dépit de mille et un obstacles dus à la pauvreté et aux tracasseries et vexations de l’administration coloniale, à se rendre à Fès pour étudier à l’université El-Qarawiyine. Après l’idjâza, il obtient un emploi administratif, tout en apprenant le tamazight. S’intéressant très tôt à l’histoire de sa seule patrie l’Algérie, il fait ses premières recherches sur la dynastie almoravide qu’il a réussi à publier dans la revue scientifique Hesperis, en 1935.
À Rabat, il entreprend des études supérieures et, élargissant ses centres d’intérêt aux domaines de la langue (il apprend le tamazight), de l’histoire et du droit musulman, ses recherches portent particulièrement sur le Maghreb profond, – ce qu’il expose avec compétence dans plusieurs de ses ouvrages en arabe et en français. L’ensemble de ses écrits constitue, en quelque sorte l’expression de sa propre pensée nationaliste. Son militantisme actif et multiforme pour l’indépendance de l’Algérie est apparu, sous un nom de plume, dans El Bassâir (publication de l’Association des Ulémas Algériens) et dans ses contributions, sous diverses formes, aux mouvements politiques, le PPA-Mtld et l’Udma, par exemple. Pendant la guerre de Libération nationale, les hauts responsables du Gpra, les moudjahidine et les dirigeants syndicalistes de l’Ugta naissante ont trouvé en lui un nationaliste réfléchi et efficace.
À l’indépendance, Abdelhamid Benachenhou retrouve sa chère patrie libérée. Il occupe des postes importants de responsabilité d’homme de culture. Il est directeur du Journal officiel, puis enseignant à l’École nationale d’administration. Il fait des conférences publiques, écrit dans la presse en arabe et en français, produit des émissions à la radio (j’en ai coproduites plusieurs avec lui pour la chaîne III). Ses ouvrages sont nombreux en arabe et en français, en voici quelques titres: Du mandat ou procuration, Goethe et l’Islam, Le Tombeau de Abdallah ibn Yassine (études archéologiques), Contes et récits du Maroc, Hassan ben Mohamed el Ouazzane dit Léon l’Africain, Juba II, L’Algérie en 1515, L’Algérie en 1830: ses institutions sous l’émir Abdelkader, Aspect de la Révolution algérienne (inédit), La Dynastie almoravide et son art, L’Algérie terre d’Islam (inédit), Évocations de l’Islam (inédit), L’Islam.
Dans son livre La Dynastie almoravides et son art, Abdelhamid Benachenhou a essayé de montrer que «C’est la première fois, dans les annales du Maghreb qu’une idée philosophique ne venait pas de l’Orient, mais du fond des immensités sahariennes.» En effet, il le précise dans son avant-propos, écrivant: «Ces Sahariens parvinrent, victorieusement, jusqu’au méridien de Bejaïa à l’est et jusqu’aux marches du royaume de Castille et de Léon en Espagne, indépendamment de leur pénétration dans les royaumes du Mali, du Niger et du Sénégal où ils avaient imposé leur loi, depuis longtemps déjà. Une dynastie s’était constituée. Elle prit le nom d’Almurabitoune, mot transformé par les Espagnols, en Almoravide.»
L’auteur détaille l’évolution du processus d’instauration de la dynastie almoravide et le développement d’un art nouveau en islam, ce qui a été naturellement appliqué (après la conquête d’Agadir) dans la fondation (XIe s.) d’une capitale brillante: Taghrart, sur le site de la future et prospère Tlemcen. Cet art jeune, pour l’époque, inspiré de l’art hispano-mauresque, n’a pu, par une sorte de déhiscence espérée, reproduire sa singulière harmonie; la cause est connue: cet art «fut surpris par la poussée almohade.» Néanmoins, en dépit de l’acharnement de ses puissants ennemis à effacer les traces de la civilisation almoravide et, aussi là où «le ciseau destructeur du maçon passa même sur les inscriptions sculptées dans le marbre ou sur la pierre», des vestiges somptueux témoignent de l’art raffiné nouveau et évidemment différent de l’art maghrébin qui avait pourtant brillé sous l’influence de l’Orient.
Abdelhamid Benachenhou décrit plusieurs monuments tout en regrettant qu’il en reste peu qui correspondent au spécimen marocain de l’art almoravide. Il cite le sanctuaire de Abdallah Ibn Yassin au sud de Rabat et le décrit soigneusement, ainsi que l’enceinte de Tlemcen almoravide appelée «Taghrart» avec ses pans de murailles: Bâb el Qarmadine (Porte des tuiliers), Chonqar Bâb Rouah (Pic de la Porte du Retour) et Qaçar el Qadîm ou Qaçar el Bali. Il ajoute à ses édifices favoris les mosquées de Nedroma, de Ténès, de Tlemcen et d’Alger. Il s’appesantit sur ces deux dernières mosquées qui «sont les spécimens les mieux conservés de l’art almoravide». Il écrit encore: «La grande mosquée de Tlemcen est le plus beau monument laissé en Ifriqiya par la dynastie éphémère. Il est situé à l’intérieur de l’enceinte de Taghrart.» Quant à la grande mosquée d’Alger, elle se présenterait comme un monument constituant «une superposition d’apports de plusieurs époques. [...] Il s’agit d’un des monuments les plus antiques d’Afrique du Nord. La mosquée a été bâtie ou rebâtie par les Almoravides en 1096. [...] Les deux bâtisses, dont nous venons de donner la description, ont été édifiées, semble-t-il, par des artisans andalous. Les Almoravides avaient, en effet, recours à des architectes et des entrepreneurs et même des ouvriers amenés d’Espagne.» Rappelons, à ce sujet, la note de Abdelhamid Benachenhou, citant Enrique Sordo, l’auteur de L’Espagne mauresque: «L’art des Almoravides ne se développe pas sur le sol andalou. C’est plutôt l’art andalou qui se développe sur le sol almoravide puisque le sultan Ali ibn Youssef fit venir, en Afrique, des artisans de la péninsule. Cet art se distingue par un équilibre entre le sens de l’ordre propre à l’art califal et la richesse caractéristique de l’art des Tayfas.»
Et voilà qu’il est bon de dire: ouel h’dîth q’yâs!, «le propos est bien de juste mesure».
En terminant, je formule ce voeu: Que la mémoire de Sî Abdelhamid Benachenhou soit honorée en cette année 2011 de «Tlemcen, capitale de la culture islamique», in châa Allah…(L’Expression-20.04.2011.)
(*) La Dynastie almoravide et son art de Abdelhamid Benachenhou, EPA, Alger, 1974, 116 pages.
*****************
*** La manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique » fera de cette ville de l’ouest du pays un haut lieu de rencontres, de débats et de spectacles sur l’histoire et les arts islamiques tout au long de l’année 2011.
La manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique », dont l’ouverture officielle sera présidée ce soir par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, fera de cette ville de l’ouest du pays un haut lieu de rencontres, de débats et de spectacles sur l’histoire et les arts islamiques tout au long de l’année 2011. La cérémonie d’ouverture, coïncidant avec la célébration de Youm El Ilm (journée du Savoir), enregistrera la présence de plusieurs invités de marque des pays membres de l’Organisation islamique pour l’éducation, la science et la culture (ISESCO) et hors ISESCO et quelque 80 ambassadeurs accrédités à Alger. Un spectacle grandiose est programmé sous un chapiteau dressé au niveau du plateau Lalla Setti, situé à 600 mètres d’altitude et surplombant la ville de Tlemcen. A la veille de la cérémonie officielle, soit vendredi soir, une parade populaire composée de 22 camions-chars, surmontés de maquettes symbolisant les arts, les sciences et le génie créateur de la civilisation musulmane, traversera la ville de Tlemcen. La caravane s’ébranlera à partir du nouveau palais de justice pour atteindre Imama, en passant par les plus importants quartiers de la ville. La manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique » propose un riche programme artistique, alliant théâtre, littérature, peinture et musique. Des expositions thématiques, colloques, spectacles, festivals, semaines culturelles des 48 wilayas et d’autres pays sont prévus au cours de cet évènement qui permet par ailleurs à cette antique cité de bénéficier de nouvelles réalisations culturelles qui seront soit réceptionnées, soit restaurées, notamment la reconstitution du palais royal des Zianides ou la restauration de plusieurs mosquées et autres sites historiques. Les différentes facettes de l’art islamique seront à l’honneur, avec l’organisation de festivals internationaux dédiés à la calligraphie arabe, la miniature, les arts décoratifs, la musique andalouse et ancienne, les danses populaires et les psalmodies. Des conférences animées par d’éminentes personnalités sont prévues à travers la programmation d’un grand éventail de rencontres culturelles. Les amateurs de théâtre et de cinéma seront également servis, avec la projection d’une trentaine de films documentaires retraçant la vie et l’œuvre de personnages ayant marqué de leur empreinte l’histoire de Tlemcen et de l’Algérie, entre autres, Mohamed Dib, l’auteur de la trilogie La grande maison, Le métier à tisser et L’incendie. Une vingtaine de pièces théâtrales sont au programme, au grand bonheur des amateurs
du 4e art qui seront gratifiés par des pièces inédites, mais aussi par des œuvres en hommage à Abdelkader Alloula (Ledjouad), Ould Abderahmane Kaki (Diwan El Garagouz) et Tahar Ouettar (Les martyrs reviennent cette semaine). L’Algérie qui organise la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique », a déjà accueilli la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe » en 2007 et les deux éditions du festival panafricain, en 1969 et 2007. (El Moudjahid-16.04.2011.)
***La perle du Maghreb au rendez-vous
Cet évènement culturel dont le lancement national a coïncidé avec la fête du Mawlid Ennabaoui el-Charif en février dernier, propose un programme artistique, englobant théâtre, musique, littérature, peinture, cinéma et histoire.
Cet évènement culturel dont le lancement national a coïncidé avec la fête du Mawlid Ennabaoui el-Charif en février dernier, propose un programme artistique, englobant théâtre, musique, littérature, peinture, cinéma et histoire.
Il se traduira à travers des expositions thématiques, colloques, spectacles, festivals et tournées musicales, ainsi que 100 chantiers de restauration des vieux sites historiques dont le projet de reconstitution du palais royal des Zianides, récemment restitué et intégré aux biens culturels de la ville.
L’ouverture officielle sera précédée d’une parade populaire dans les rues de Tlemcen le 15 avril. Vingt neuf Etats membres de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Isesco) ont confirmé leur participation. Douze pays, hors l’organisation onusienne, dont la Chine, l’Inde, l’Espagne, le Portugal et les Etats-Unis d’Amérique devraient également prendre part à la manifestation. Les capitales de la culture islamique sont sélectionnées sur la base d’un examen minutieux en fonction d’un cahier des charges précis de l’Isesco, prenant en compte le rôle de la ville au service de la culture, de la littérature, des arts, des sciences et du savoir islamiques.
L’Algérie s’est portée candidate avec Tlemcen, l’une des plus anciennes cités de l’ouest algérien, pour abriter l’organisation de l’édition de 2011 pour la région arabe, au moment où Jakarta (Indonésie) et Conakry (Guinée) représenteront, la culture islamique, pour l’Asie et la région Afrique, respectivement.
Dans une lettre rendue publique en décembre 2010 à l’occasion de l’annonce de « Tlemcen, capitale de la culture islamique pour l’année 2011″, le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a indiqué que l’Isesco avait fait le « bon choix » du fait que la ville recélait un patrimoine riche et des monuments historiques, témoins de la grandeur de la civilisation islamique dans le Maghreb.
Le Président Bouteflika avait relevé que cette manifestation est un « autre rendez-vous avec l’histoire et l’homme, pour que nos peuples islamiques puissent se réconcilier avec eux-mêmes et conduire la locomotive du développement culturel qu’il faudra transformer en des échanges actifs qui ne devront pas se contenter de superficialité ». Il avait, également estimé que cet évènement culturel représenter « l’occasion de contempler les détails historiques décisifs pour en adapter les valeurs de liberté, d’amour et de tolérance ».
Pour sa part, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, avait indiqué que cette manifestation représentait une occasion « précieuse » pour l’ « échange et le dialogue avec l’Autre » et qui ne peuvent être que positifs et instructifs.
Elle avait également relevé que Tlemcen a été choisie comme capitale de la culture islamique en raison de sa longue Histoire et de joyaux architecturaux qu’elle recèle. Mme Toumi a souligné que le programme tracé représentait une occasion pour réaliser des infrastructures culturelles, des projets de restauration et de valorisation du patrimoine culturel national. Elle avait, à cet égard, cité les projets de restauration du palais royal des Zianides, reversé au fonds des biens publics, de réalisation d’un complexe culturel, d’un théâtre de verdure et de quatre musées, outre les nombreux autres projets, inscrits au titre de la restauration du patrimoine culturel.Cheikh Abderrahmane Chibane, président de l’association des Oulémas : «Tlemcen, un choix à juste titre»
Le président de l’association des oulémas musulmans algériens, cheikh Abderrahmane Chibane a affirmé que le choix de Tlemcen capitale de la culture islamique était bien mérité, cette ville ayant été jusqu’au Xème siècle un centre de rayonnement intellectuel et civilisationnel sur la société tout entière ». Dans un entretien à l’APS, M. Chibane a rappelé que cette ville gouvernée par Souleimane Ben Abdellah frère de Idriss El-Akbar, fondateur de la dynastie des Idrissides, a vu l’émergence de l’Etat des Zianides dont les gouverneurs se sont attelés à encourager les hommes de science et de savoir pour ériger cette ville en un véritable pôle scientifique et civilisationnel.
Tlemcen peut « se targuer d’avoir enfanté des héros, des hommes de Science et de Lettres » dont les plus illustres sont les dignes représentants de l’auguste lignée des Ibn Marzouk.
Le grand-père figurait, à son époque, parmi la chaîne d’érudits qui ont transmis le Hadith depuis le Prophète (QSSSL).
Maître indiscuté des sciences arabo-islamiques de son temps au Maghreb, il enseigna le Coran et les sciences de la Charia.
L’illustre historien et sociologue, Abderrahmane Ibn Khaldoun, compte parmi ses disciples, rappelle-t-il. C’est à Tlemcen également, plus précisément au village « Al Abad » que se trouve le mausolée de Abou Mediène Chouaibe Ben Al-Hussein Al-Ansari Al-Andaloussi Ettelemçani, deuxième figure emblématique de la confrérie Chadliya après Abdelkader El Djillali, indique encore cheikh Abderrahmane Chibane.
Le site offert par le roi El-Fadhl Ben Salah-eddine à Abou Mediene Chouaïb à El Qods Ouest, connu sous l’appellation « Harat el maghariba » est une « reconnaissance à son vaillant combat aux côtés de Salah-eddine El-Ayoubi contre les croisés et à la libération d’El-Qods et la mosquée d’Al-Aqsa.
M. Chibane a évoqué la place particulière de Tlemcen que l’Imam Abdelhamid Ben Badis a choisie comme « base pour lancer le mouvement scientifique et religieux » dans le pôle ouest du pays et où l’érudit Mohamed El-Bachir El-Ibrahimi a « opéré une relance intellectuelle et une véritable réforme religieuse « .
Ces efforts et ces actions, ajoute M. Chibane, ont favorisé la construction d’écoles et l’ouverture de clubs culturels permettant l’émergence d’un complexe scientifique et religieux pour superviser les projets arrêtés par le mouvement réformateur de l’Association des ulémas musulmans algériens.
Le projet de cette dernière avait pour objectif de consacrer l’attachement du peuple algérien à sa religion, à la langue arabe et à sa Patrie et de le préserver de l’entreprise d’aliénation identitaire menée par l’occupant français.
Pour l’intervenant, l’édification de ce gigantesque complexe scientifique à l’époque de cheikh El-Ibrahimi constituait en soi un signe pour la prise en en charge de « la relance de la Sunna (tradition du prophète Mohamed QSSSL) et l’élargissement des activités du mouvement scientifique réformateur pour toucher l’ensemble de l’Oranie ».
Publié dans :
**************************
**Une cité ambitieuse
“Tlemcen, capitale de la culture islamique pour l’année 2011 ” est loin d’être un choix usurpé, un effet du hasard. La ville a des arguments à faire valoir, des atouts et un potentiel digne de son prestigieux passé et de son histoire séculaire. En lui confiant le privilège d’organiser la manifestation, l’Organisation islamique pour l’éducation, la culture et les sciences (ISESCO), sollicite à juste titre, une cité qui recèle un riche patrimoine foisonnant de monuments historiques, de vestiges et de traces qui témoignent de sa présence constante et de sa contribution féconde à la civilisation et à la culture islamique.
La cité des Zianides affiche ses prétentions
Intimement convaincue de la portée de cet événement, Tlemcen a mis les bouchées doubles et n’a pas ménagé ses efforts pour se hisser à la hauteur de la confiance placée en elle.
On sent très perceptiblement les signes d’une activité intense qui se déploie tous azimuts. Les principales artères de la ville sont décorées, les espaces publics requinqués. Des panneaux portant l’inscription “ Tlemcen, capitale de la culture islamique” sont installés en beaucoup d’endroits. Il se dégage, à coup sûr, un fort sentiment de fébrilité qui s’empare de la ville et lui confère une atmosphère des grands jours, hautement révélatrice de l’importance de cette manifestation dont le coup d’envoi sera donné le samedi 16 avril, journée qui coïncide avec la célébration de «Youm El Ilm». La symbolique se passe de tout commentaire. Elle met au jour, une volonté d’ancrage et d’enracinement sur des vertus fondées sur la science et la culture, une fidélité aux valeurs intrinsèques de la raison et de la foi. C’est un message que les organisations de l’événement ont voulu transmettre.
Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, présidera l’ouverture officielle de la manifestation. La journée du 16 Avril donnera le ton et la mesure et sera marquée par un programme d’animation important au niveau du plateau Lalla Setti qui surplombe la ville de Tlemcen. C’est un prélude culturel qui est offert aux citoyens dans une ambiance éminemment festive. Il n’est pas le seul.
Loin s’en faut. La perle du Maghreb, berceau de la musique andalouse, s’est imposée un vaste œuvre de restauration et de citer à titre indicatif, la restitution du palais royal Zianide El Mechouar, élaborée sur la base de fouilles archéologiques et sur un travail de recherches sur documents d’archives, la réalisation d’un théâtre de verdure de 2.000 places pouvant accueillir tout types d’activités et manifestations culturelles.Empreinte durableOn peut évoquer la création d’un Centre d’études andalouses à Imama (Mansourah) spécialisé dans le domaine de la culture et de la science andalouse. On note aussi la réhabilitation de l’ex-mairie en musée de l’histoire de Tlemcen, d’un complexe culturel à Imama. Tout ce travail de restauration, de réhabilitation et de réalisations d’édifices culturels, historiques et artistiques est d’un apport précieux pour la cité de Tlemcen qui saisit une occasion à ne pas rater pour impulser son activité touristique, redorer son blason et renouer avec sa notoriété de pôle culturel de premier ordre.
Les responsables, les édiles, les notables et l’ensemble des citoyens se frottent les mains de satisfaction car ils auront fait d’une pierre, deux coups. Par conséquent, les gains et les retombées positives sont plus qu’évident. On est donc à mille lieues d’une manifestation superficielle et éphémère. Les signes d’une réelle satisfaction sont perceptibles chez beaucoup de personnes. “ Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 ”, laissera des traces et des empreintes solides et durables.
Pour octroyer une dimension culturelle, scientifique et artistique convenable, des colloques diversifiés, des expositions, des représentations théâtrales, des projections de films documentaires, des conférences, des festivals de musique et de chants sont concoctés avec soin.
La ville met le paquet et ne lésine pas sur les moyens.
Notons également, que la journée de demain verra se dérouler une parade ou caravane de la culture islamique dans les rues de la ville. La nuit sera animée et colorée par un défilé de camions qui charrient une thématique qui est destinée à transmettre au public la grandeur de la civilisation musulmane dans ce qu’elle a de repères édifiants, d’œuvres et de contributions impérissables. C’est aussi un autre message qui est lancé par les organisations de la manifestation.
S’agissant de la participation nationale et étrangère, il faut signaler que 29 Etats membres de l’ISESCO, des pays n’appartenant pas à la sphère géographique et culturelle du monde arabo-musulman vont y prendre part. Plus de 80 ambassadeurs accrédités à Alger sont également attendus à la cérémonie d’ouverture officielle. On rappelle que le wali a déclaré lors d’une récente conférence de presse, que toutes les conditions sont réunies pour garantir un bon déroulement de la manifestation. L’optimisme et la conviction sont de mise.
Rencontrés à la maison de la culture de Tlemcen, Bechlaghem Mustapha, de la coopérative culturelle « Mosaïques d’Algérie », déclare être confiant et fier de voir sa ville, abriter une manifestation aussi importante. « Nous attendons l’ouverture avec impatience car Tlemcen mérite cette distinction qui l’honore au plus haut point. La cité est riche par son histoire, sa culture et son legs appréciable. » Benhamou Mohamed, simple citoyen, juge légitime et sensé que la capitale des Zianides, terre de civilisation, de science, prend en charge l’organisation de cet événement. “ Tlemcen est prête pour relever le défi et gagner son pari avec la concours de tous ses habitants.
La décision du Chef de l’Etat est judicieuse car elle rehausse le crédit indéniable d’une ville qui a tant donné au pays et à la Nation. Il faut dire que Tlemcen a beaucoup bénéficié en termes d’animations artistiques durant toute l’année. Nous avons pu apprécier des plateaux artistiques diversifiés et provenant de toutes les régions du pays.”
Fodil Bensaâd de la coopérative artistique « Al Firdaous » abonde dans le même sens. “ 2011 est à marquer d’une pierre blanche pour Tlemcen car le monde culturel, les citoyens ont pu donner toute la dimension de leurs talents pour être au diapason de l’événement.
Les jeunes, en particulier, ont une belle occasion pour se rapprocher des structures culturelles et donner libre cours à leur imagination et à leur savoir-faire. La culture est un bien profitable et utile.”
Mohamed Bouraïb
Colloques internationaux : Histoire, arts et littérature de la ville au menu Les colloques internationaux retenus dans le cadre de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011″, se proposent de redécouvrir l’histoire, les arts et la littérature de cette ville antique de l’ouest algérien. Le volet « colloques » de cette manifestation dont l’ouverture officielle coïncidera avec la journée nationale du Savoir (16 avril), où se déroulera les différentes facettes historiques de la capitale des Zianides. Des thèmes variés, mêlant littérature, savoir, histoire et différents arts, seront traités tout au long de l’année par des spécialistes nationaux et étrangers.
Trois rencontres ont déjà eu lieu depuis le lancement national de la manifestation à la mi-février. Elles ont porté sur les thèmes : « L’histoire de la cité de Tlemcen et de sa région », « La poésie féminine de Tlemcen » et « L’islam au Maghreb et le rôle de Tlemcen dans sa propagation ». Organisé du 20 au 22 février, le premier colloque avait pour objectif de mettre la lumière sur l’histoire et la culture de Tlemcen et des régions avoisinantes. Il a vu la participation de chercheurs nationaux et étrangers en provenance d’Arabie saoudite, d’Espagne, de France, de Jordanie, d’Egypte, du Maroc, de Malaisie, de Palestine, de Syrie, de la Libye et de Tunisie. Le second, tenu du 7 au 9 mars, a été consacré à la poésie féminine de Tlemcen. Enseignants et chercheurs algériens, de Syrie, du Yémen, du Soudan, du Maroc, du Liban, du Qatar et d’Arabie Saoudite ont pris part à la rencontre qui a coïncidé avec la célébration de la journée mondiale de la Femme. Le colloque a mis en exergue la richesse et la diversité du patrimoine poétique féminin arabe. Ses travaux ont porté sur quatre axes : « La situation de la production poétique féminine au Maghreb, dans le monde arabe et dans la Méditerranée », « Les traditions poétiques féminines en Algérie : Tlemcen et ses environs », « L’évolution et les mutations de la production poétique des femmes » et « Recherche et valorisation du patrimoine poétique féminin ». Le troisième colloque qui s’est tenu du 21 au 23 mars, a tenté de retracer le processus d’islamisation de la région. Il a permis d’aborder l’islam au Maghreb et le rôle important joué par la capitale des Zianides dans la propagation de l’islam et sa civilisation dans les pays voisins, jusqu’aux confins de l’Afrique noire. Les travaux se sont articulés sur cinq axes : « La culture islamique dans les pays du Maghreb et le rôle de Tlemcen dans son évolution », « L’architecture islamique dans les pays du Maghreb », « Artisanat et arts islamiques et leur développement à Tlemcen», « La relation de Tlemcen avec les pays voisins » et « Le rôle du commerce maghrébin dans la propagation de l’islam dans les régions sub-sahariennes ». « Penseurs et figures illustres de Tlemcen », « L’œuvre de Mohamed Dib », « La poésie et la musique andalouse », « Les savoir-faire ancestraux de Tlemcen et de sa région », « Tlemcen, terre d’accueil après la chute de l’Andalousie », « Tlemcen : résistance et lutte de libération nationale », « Histoire littéraire de Tlemcen », « Les routes de la foi », et « L’Emir Abdelkader et Tlemcen », comptent parmi les autres sujets de colloques attendus.
L’Organisation islamique de l’éducation, les sciences et la culture : Un moyen de valoriser le dialogue entre les peuples Les capitales culturelles régionales, un concept né lors de la Conférence mondiale sur les politiques culturelles organisée par les Nations unies au Mexique en 1982, représentent un moyen d’encourager et de valoriser le dialogue culturel entre les peuples. L’Organisation Islamique de l’Education, les Sciences et la Culture (Isesco) a proposé un projet de programme pour les capitales culturelles islamiques, adopté lors de la 3e session du conseil ministériel de l’Organisation de la Conférence Islamique (Oci), tenue en 2001 à Doha (Qatar). La 4e Conférence des ministres de la Culture des pays musulmans, tenue à Alger en 2004, a invité les Etats membres à proposer des villes parmi lesquelles l’Isesco élit tous les trois ans des capitales pour représenter la culture islamique, dans la région arabe, en Afrique et en Asie. A l’issue de cette session, la Conférence a programmé des villes pour être capitales culturelle jusqu’en 2014. L’expérience des capitales de la culture islamique a débuté en 2005 avec La Mecque comme première capitale de la culture islamique. Les capitales de la culture islamique sont sélectionnées sur la base d’un examen minutieux en fonction d’un cahier de charges précis de l’Isesco, prenant en compte le rôle de la ville au service de la culture, de la littérature, des arts, des sciences et du savoir islamiques et ce, tout au long de son histoire et en rapport avec sa contribution à la civilisation humaine. L’Algérie s’est portée candidate avec Tlemcen, l’une des plus anciennes cités de l’ouest algérien, pour abriter l’édition de 2011 de la manifestation dont le lancement national, à la mi-février, a coïncidé avec la célébration du Mawlid Ennabaoui. L’ouverture officielle de la manifestation à laquelle 29 pays membres de l’Isesco ont confirmé leur participation, aura lieu le 16 avril prochain, à l’occasion de la journée nationale du Savoir. Lors d’une conférence de presse donnée en février dernier, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a indiqué que cet évènement culturel représentait une occasion « précieuse pour l’échange et le dialogue avec l’autre ». Elle a également relevé que Tlemcen a été élue capitale de la culture islamique en raison de sa longue histoire et de ses joyaux architecturaux représentant la plupart des époques islamiques.
Aux côtés de Tlemcen, Jakarta (Indonésie) a été retenue, en 2011, pour représenter l’Asie et Conakry (Guinée) la région Afrique.
Mme Khalida Toumi à la Chaîne III : Promouvoir un islam de science et de tolérance Dans un entretien qu’elle a accordé, hier sur les ondes de la Radio Chaîne III, la ministre de la Culture a apporté des clarifications sur l’organisation, la tenue et le sens que revêt la manifestation, Tlemcen capitale de la culture islamique, grandiose manifestation d’envergure internationale à partir des 15 et 16 avril prochains. L’inauguration de cet événement qui coïncide avec la journée du Savoir est l’occasion inespérée de mettre en valeur le patrimoine immatériel des Algériens. Vingt délégations étrangères, annonce la ministre ont maintenu leur participation dont la Tunisie et l’Egypte aux cotés de 27 autres Etats membres de l’Isesco et 12 Etats non musulmans. A la question du nouveau relooking de la ville et de la finalisation des travaux de restauration, Mme Khalida Toumi a souligné que le but de cette manifestation était justement de donner des infrastructures nouvelles, de restaurer le patrimoine de cette ville au passé prestigieux et de présenter un programme culturel. A cet occasion sept infrastructures seront inaugurées dont on citera le Palais royal des Zianides, le théâtre de verdure qui compte plus de 2.000 places, le musée d’art et d’histoire de la ville de Tlemcen entres autres ainsi que la réception de 22 monuments et sites historiques restaurés comme la grande mosquée de Tlemcen, et celle de Nédroma à titre d’exemple. Ces travaux de restauration qui auront atteint un niveau et une qualité très appréciables grâce aux réalisations d’un grand nombre d’entreprises algériennes, seront accompagnés affirme la ministre par la réception en juin 2011 d’autres infrastructures qui seront suivis de la réalisation de sept monuments et sites après l’année 2011. Neuf bureaux d’études pour le patrimoine ainsi que vingt-trois pour les infrastructures nouvelles sont en charge de la réalisation de ces projets. La ministre de la Culture s’est montrée satisfaite par le travail colossal accompli par les 150 entreprises qui y ont participé et les 50 autres pour le volet restauration. Mme Toumi s’est dit très fière de la confiance apportée par les Algériens qui «sont capables de véritables miracle». S’agissant des importantes enveloppes budgétaires dégagés par les pouvoirs publics pour mener à bien ce vaste et ambitieux projet du ministère de la Culture, la journaliste a avancé les chiffres de 280 millions de dinars pour le musée d’art de Tlemcen, de 220 millions de dinars pour la réhabilitation du Palais royal et 700 millions de dinars pour la réalisation du centre d’étude andalou, la question qui était posée portait sur la récente déclaration de la ministre qui affirmait que « l’art et la culture n’avaient pas de prix». Mme Toumi ne fera pas mention d’un montant spécifique même si le ministère n’a pas bénéficié d’un budget « élastique » mais fera plutôt allusion à l’expérience de «l’ignorance en action» dans les années 1990 qui aura duré plus d’une dizaine d’années malheureusement en provoquant destruction et morts, or pour Khalida Toumi l’Algérie à travers cette manifestation unique en son genre entend «investir dans les femmes et les hommes d’aujourd’hui et de demain car la culture c’est l’être humain», a-t-elle affirmé. Autre question soulevée dans cet entretien est celle de la nécessité Khalida Toumi de montrer un Islam qui prône l’amour du prochain, la culture de l’esprit, la communion et la non-violence à l’heure où cette religion est stigmatisée en Europe : «L’Algérie a la responsabilité de mettre en valeur, de promouvoir un Islam de la beauté, de la science, de la créativité et de la culture. Le choix par son excellence le Président de la République de la date précise du 16 avril n’est pas fortuit. Nous sommes pour le dialogue réel entre les cultures», dira Khalida Toumi avant d’ajouter que «Le message est de dire que l’Algérie promet un Islam de savoir, de tolérance et d’ouverture : Un Islam de paix», faisant référence à la ville de Tlemcen comme capitale des Zianides qui a connu des rois exceptionnels, grands mécènes et protecteurs des hommes de science et de lettres qui étaient des musulmans, des chrétiens et juifs recueilli en terre algérienne lorsqu’ils étaient pourchassées d’Andalousie par la reine Isabelle la Catholique. «C’est cette tradition de terre de refuge que nous voulons à cette occasion promouvoir, nous sommes les descendants de ces rois et non ceux des assassins et tueurs», a-t-elle clairement indiqué. La ministre a fait par ailleurs état de sept expositions de haute facture qui seront ouvertes le jour de l’inauguration officielle précédée la veille le vendredi 15 par une parade dans les rues de Tlemcen de 22 chars qui vont représenter les merveilles du monde musulman .
Lynda Graba
Plusieurs pays présents à l’événement : Une participation étrangère variée De nombreux pays étrangers membres de l’Organisation islamique pour l’éducation, la science et la culture (Isesco) et hors Isesco seront représentés à la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011″ dont l’inauguration officielle est prévue samedi.
29 pays membres de l’Isesco et 12 autres hors cette organisation onusienne dont la Chine, l’Inde, l’Espagne, le Portugal et les Etats-Unis d’Amérique ont déjà confirmé leur participation. Après l’ouverture nationale coïncidant avec la célébration du Mawlid Ennabaoui (naissance du Prophète de l’islam), la phase internationale de cette manifestation verra la participation d’un nombre important de pays, ce qui a contraint les organisateurs, soucieux de garantir son succès, à ramener la participation d’une semaine à trois jours pour chaque pays hôte. Les pays étrangers membres de l’Isesco qui ont confirmé officiellement leur participation à cette manifestation sont l’Azerbaïdjan, l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte-d’Ivoire, Djibouti, les Emirats arabes unis, la Guinée, le Gabon, la Gambie, l’Iran (Ispahan), l’Indonésie, l’Irak, la Jordanie, la Libye, la Malaisie, la Mauritanie, le Maroc, la Palestine, le Soudan, la Syrie, le Tchad, le Togo, la Turquie, la Tunisie, les Comores, le Yémen et le Sénégal, a précisé Mme Nadia Cheriet, chef du département des semaines culturelles nationales et des journées culturelles étrangères de la manifestation. Parmi les autres pays à avoir confirmé leur participation, il y a l’Allemagne, la Chine, l’Espagne, l’Inde, l’Italie, le Portugal, la Pologne, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis d’Amérique, la Russie, l’Autriche et la France, a ajouté la responsable. Le Yémen, dont la ville de Tarim a été la capitale de la culture islamique 2010, devrait ouvrir le bal des journées culturelles étrangères vers la fin du mois d’avril. L’Irak, représenté par Baghdad sera le deuxième pays à organiser ses journées culturelles, en sa qualité de prochain hôte de la manifestation aux côtés de Dacca (Bangladesh) et Niamey (Niger). Le chef du département des festivals et de l’animation de proximité de la manifestation, M. Noureddine Lardjane, a, pour sa part, souligné que quelques chanteurs étrangers animeront des concerts lors de la manifestation, précisant que leur participation se limitera à la ville de Tlemcen ou à deux wilayas seulement, en raison du cachet élevé de leurs prestations. Il a, en outre, indiqué que la manifestation sera marquée par l’organisation de huit festivals internationaux réservés à la calligraphie arabe, à la miniature, aux arts décoratifs, à la musique andalouse, aux musiques anciennes, au hawzi, aux danses populaires, à la musique diwane, aux psalmodies (Inchad) et enfin à la musique soufie « Samâa ». Concernant les colloques internationaux prévus lors de la manifestation, ils seront animés par de nombreux conférenciers de Tunisie, de Libye, de Palestine, d’Irak, du Maroc, de Syrie, de Malaisie, d’Arabie Saoudite, de France, du Koweït, d’Allemagne, d’Espagne, du Liban, du Qatar, du Yémen, de Mauritanie et des Emirats arabes unis. Des troupes étrangères de musique se produiront également à cette occasion. Il s’agit notamment d’une troupe de flamenco d’Espagne au mois de mai et d’un groupe allemand de jazz, en juin. La participation de pays non islamiques est inédite dans les annales des manifestations dédiées aux capitales de la culture islamique, puisqu’aucun pays organisateur n’ayant, jusque-là, invité des pays étrangers, hors sphère culturelle musulmane.
Une parade et des symboles Le grand public tlemcénien sera convié ce vendredi à assister à un spectacle populaire digne du legs et du patrimoine islamique. Une caravane artistique et culturelle sillonnera les rues de la vile à partir de vingt heures du soir. Elle sera accompagnée par plusieurs troupes algériennes et étrangères. Cette parade est organisée et conçue pour mettre en valeur autant que faire se peut, toute la richesse de la civilisation musulmane. Ce sont donc 22 camions joliment décorés qui vont défiler pour offrir aux spectateurs un éventail assez exhaustif de thèmes liés à la civilisation islamique avec son lot de figures illustres, son urbanisme et son architecture, son patrimoine scientifique et technique, sa musique, sa miniature et sa calligraphie, ses mathématiques et son astronomie. L’objectif est d’amener le public à prendre conscience de la portée et du dynamisme d’une civilisation qui est riche et dense par des apports, des avancées notables sur le chemin du progrès et de l’épanouissement des êtres humains. Cette parade va au-delà du cadre festif et décline à travers une thématique variée toute la densité, la vitalité d’une civilisation qui a énormément compté dans l’histoire universelle. Les organisateurs de la parade tendent sans trop de prétention à atteindre ce but et à le toucher du doigt. Les artistes qui travaillent d’arrache-pied dans un vaste chantier situé en dehors de la ville, veulent gagner ce pari. Une décoratrice de nationalité italienne que nous avons rencontrée dans ce lieu de labeur et de création, se réjouit de la parfaite cohésion qui existe entre les artistes étrangers et nos compatriotes, appelés en la circonstance, à mettre la main à la pâte et de fort belle manière. Tous les efforts convergent dans le but d’accomplir une besogne qui soit à la hauteur des exigences de la manifestation. Nous avons pu observer de visu les travaux qui s’effectuent dans ce chantier et pris la mesure de l’esprit qui anime cette caravane artistique. Les camions vont s’ébranler à partir du nouveau palais de justice, arpenter la place de la Libération et la rue du 18-Février pour enfin s’arrêter au niveau de la place Imama.
Le défilé est agencé en fonction d’un ordre préalablement dressé par les concepteurs de ce spectacle. Le premier camion, en tête de la procession, représente la ville de Tlemcen, le deuxième véhicule incarne le monde islamique avec sa cartographie. Chargée de significations, de repères et de symboles faciles à comprendre et à dernier sans trop d’effort, la caravane islamique se veut un condensé, une approche didactique voire pédagogique de ce que furent les très riches heures d’une civilisation qui connut son apogée.
Mohamed Bouraïb
Publié dans : Tlemcen
************************
**********************
**lire par ailleurs
- Les grottes de Beni Add-Tlemcen
- Tlemcen: si le Méchouar m’était conté
- la jalousie des abeilles…1-un souffle mystérieux sur les nuits de Nédroma
Bookmarking now cheers, a great fast read. Will re-tweet later!