Quelques pages algériennes au livre parisien
** 33e édition du Salon du livre de Paris du 22-25 mars 2013
L’Algérie présente en force avec près de 40 maisons d’édition
Près de 40 maisons d’édition algériennes sont présentes à la 33e édition du Salon du livre de Paris, qui a ouvert ses portes vendredi soir au public dans la capitale française où un afflux important a été constaté au pavillon Algérie, déjà au premier jour du Salon. Casbah, Enag, Dalimen, El Othmania, Dahleb et Rafar, figurent parmi les nombreuses maisons d’éditions représentées à ce salon qui se tient jusqu’au 25 mars 2013, a indiqué à l’APS, Kamel Yahiaoui, directeur central des éditions et de la distribution au niveau de l’Entreprise nationale des arts graphiques (Enag). Quelque 600 titres et 2800 exemplaires, soit cinq exemplaires par titre, sont exposés dans l’espace réservé à l’Algérie, une superficie plutôt réduite au vu du nombre important d’ouvrages exposés et estimée à 65 m², alors qu’il était de 102 m², au Salon du livre de Paris, en 2012. Tous les thèmes sont présents dans le cadre de cette manifestation culturelle, allant de l’histoire de l’Algérie aux livres sur la guerre de Libération nationale, aux romans, essais politiques, et recherches sociologiques, en passant par les ouvrages culinaires et livres destinés à la jeunesse et l’enfance.
Des ventes-dédicaces sont prévues tout au long de ce salon avec quelque 30 auteurs algériens présents, dont Leïla Aslaoui pour ses ouvrages Sans voile, sans remords, Le cartable bleu et Lettre à Neyla Meriem, édités par la maison d’édition Dalimen, et Leïla Benmansour pour ses essais historiques Ferhat Abbas, l’homme de presse, Farhat Abbas, l’injustice et La crise de 1962, parus aux éditions Alger livres. Améziane Ferhani dédicacera, quant à lui, son ouvrage 50 ans de bande dessinée algérienne, paru aux éditions Dalimen, et Abdelkader Bendamèche présentera ses ouvrages, dont Mahboubati et Les grandes figures de l’art musical algérien, édité par l’Enag. «Nous avons ramené peu de livres en langue arabe, mais tous ont été vendus au cours de la première journée du Salon´´, s’est réjoui Kamel Yahiaoui qui a précisé que ´´sur les 600 titres, seulement 20 titres en langue arabe essentiellement pédagogiques, à savoir l’apprentissage de la langue et l’initiation à la pratique religieuse sont représentés à ce Salon´´. Car, au-delà du fait que par sa présence à ce Salon mondial du livre qui se déroule en France, l’Algérie veut faire connaitre ses éditions et ouvrages au public français, il s’agit aussi pour elle, de maintenir le lien entre elle et sa communauté nationale qui demeure très attachée à ses racines et attend chaque année cette manifestation pour acheter des ouvrages peu ou pas du tout disponibles en France», a-t-il dit.
Quelque 30.000 maisons d’éditions mondiales participent à ce Salon du livre de Paris, représentant 45 pays venus exposer leur culture et leur production éditoriale aux côtés des professionnels de l’édition française. Avec plus de 190 000 visiteurs par an, le Salon du livre de Paris accueille depuis 32 ans, tous les genres de littérature des quatre coins du monde. De grands noms de la littérature et plus de 2 000 auteurs internationaux sont venus à la rencontre de leur public à cette 33e édition qui met cette année les lettres roumaines à l’honneur et où des entretiens, des débats, conférences et rencontres animés par des auteurs et spécialistes de l’éditions sont prévus.*L’Expression-25.03.2013.
**************Le Livre de Poche fête ses soixante ans
A Paris, se poursuit le Salon du livre qui réunit jusqu’au lundi 25 mars pas moins de 2 000 écrivains venus du monde entier et plus particulièrement de Roumanie, pays d’honneur cette année ainsi que de Barcelone, ville invitée. Rencontres, signatures, débats sont au programme de ce week-end avec également une grande exposition consacrée à l’une des collections littéraires les plus populaires: le Livre de Poche qui fête ses 60 ans.
Petit par le format, le Livre de Poche est une grande invention de l’édition. Populaire et peu chère, cette collection accueille depuis soixante ans les auteurs les plus célèbres, d’Antoine de Saint-Exupéry à Albert Camus, en passant par Boris Vian ou plus récemment encore, Tatiana de Rosnay.
Pour mettre en lumière l’histoire et la richesse du catalogue, une exposition temporaire, Le Livre de Poche a 60 ans… Et l’histoire ne fait que commencer, rappelle en dix panneaux géants les étapes du Livre de Poche, qui, de décennie en décennie s’est développé à une vitesse phénoménale comme le rappelle le commissaire de l’exposition Olivier Etcheverry : « Le Livre de Poche, c’est plus de 20 000 titres depuis sa création. C’est un milliard d’exemplaires vendus, c’est colossal. Et c’est en plus le livre de toutes les littératures, qu’elles soient populaires, poétiques, que ce soit des documents, que ce soit du roman, que ce soit des essais philosophiques, le Livre de Poche offre toutes les littératures ».
Mémoire de toute une époque littéraire, témoin des modes graphiques où les couvertures ont évolué du dessin d’artiste à la photographie en passant par des illustrations de cinéma, le Livre de Poche qui s’affiche aujourd’hui en grand au Salon du livre de Paris 2013 prouve que, 60 ans après sa création, le format est toujours aussi moderne, dynamique et incontournable, surtout en temps de crise économique.*Rfi-24.03.2013.
********les saveurs orientales du français
Alors que la journée internationale de la Francophonie consacrée aux droits des femmes vient de s’achever, le Salon du livre de Paris remet à l’honneur la langue de Molière aux quatre coins de la planète. Parmi les pays du bassin méditerranéen, le Liban est sans conteste le meilleur ambassadeur de la langue française… et de ses difficultés. Bien que le Pays du cèdre ait pour langue officielle l’arabe, y entendre parler français est dans la nature des choses. Dans les allées du salon parisien, au stand du Liban, un petit livre intitulé Faux et usage de fautes, mieux parler français au Liban, fait beaucoup causer les visiteurs…
Dans les pays du Proche-Orient arabe, entendre parler français est rare. Mais un petit pays fait de la résistance : le Liban, pays le plus francophile du bassin méditerranéen. Au Pays du cèdre, tout en étant fier d’être arabe, parler français est une chose « normale ». Pas étonnant alors que 45% de la population soit entièrement ou partiellement francophone. « Le français est pour eux un choix historique qui n’est pas lié aux vicissitudes politiques puisqu’il est arrivé au Liban bien avant la colonisation » soulignait Ghassam Salamé, ancien ministre de la Culture libanais en charge de l’organisation du IXe Sommet de la Francophonie.
Quel voyageur n’a jamais eu le sentiment d’être dans le sud de l’Hexagone alors qu’il arpentait les rues animées de Beyrouth ? A une exception près cependant : les Libanais manient la langue de Molière d’une façon particulière qui rappelle au visiteur qu’il est en Orient. Des mots tressés, métissés, que les Libanais pensent être du « vrai » français. C’est de là qu’est né le « franbanais » : du français parsemé de libanismes que l’écrivain Dounia Mansour Abdelnour décortique dans son livre Faux et usage de fautes. Avec une formidable autodérision, son ouvrage rassemble une sélection de fautes de français transmises de génération en génération.
Onze heures et demie cinq au stand Liban du Salon du livre de Paris…
Une première édition de Faux et usage de fautes a été lancée en 2006 au Liban par la maison d’éditions Tamyras. L’auteur y évoque les libanismes tels que « un jour oui, un jour non » (pour dire « un jour sur deux ») , ou bien encore « je vais à la toilette » (pour « je vais aux toilettes »). Mieux encore, au Liban, le serveur d’un café risque d’être désemparé si le client lui demande « une paille pour boire son soda ». Là-bas, c’est « un chalumeau » qu’il faut pour siroter… Et quand il est onze heures et demie cinq à Beyrouth, il est onze heures trente-cinq à Paris…
Le succès de Faux et usage de fautes surprend son auteur comme son éditeur. Une seconde édition voit alors le jour et l’ouvrage se diffuse en France via la maison L’oiseau indigo, en 2009, au grand bonheur des milliers de Libanais vivant dans l’Hexagone. Dans ce nouvel ouvrage s’ajoutent les mots français qui sont entrés dans la langue arabe.
Adieu l’arabe « Isstahmamt bil’rachach » signifiant « j’ai pris une douche ». En franbanais, on dit désormais « daouachat » , du verbe se doucher, ou bien encore « daoukaret » pour dire « j’ai décoré ». « Les mots français deviennent alors des mots libanais, avec l’accent ! s’amuse Tania Hadjithomas Mehanna, directrice de la maison d’édition Tamyras basée à Beyrouth. C’est une vraie invention ! »
Et c’est une belle revanche. Parce que les Français ont pris beaucoup de mots à l’arabe, étymologiquement : artichaut, sucre, alcool, sorbet, sofa, etc… « C’est un voyage, raconte Tania Hadjithomas Mehanna. Les mots sont venus du monde arabe, puis ils sont allés en Espagne, puis en France… Aujourd’hui c’est nous qui chipons des mots au français ! Et on les arabise ! C’est un juste retour des choses ! »
L’« englibanais » en concurrence avec le « franbanais » ?
Au Liban, on « envoie un e-mail » et non un courriel, comme ça devrait être fait en France, mais on continue « d’entrer au net » lorsqu’on se connecte sur la Toile… On « ferme » et on « ouvre » toujours le téléphone…. Développement des réseaux sociaux et explosion de la bulle internet, l’anglais s’immisce de plus en plus dans le quotidien des Libanais qui accueillent cet autre idiome sans appréhension aucune.
Bien que dans près de 75% des écoles le français soit la seconde langue enseignée après l’arabe, nombre d’étudiants s’orientent vers la langue de Shakespeare au détriment de celle de Molière. L’« englibanais » pointerait-il son nez ? Pour Tania Hadjithomas Mehanna, le français a un long avenir devant lui. « Au Liban comme ailleurs, des mots anglais apparaissent dans le vocabulaire quotidien, mais ils ne suppriment pas pour autant de mots arabes ou français, ils s’y ajoutent et s’y mélangent. L’anglais est devenu la langue des affaires, et de la communication », explique-t-elle.
La publicité envahissante a délaissé le français pour l’anglais, certes, mais il semble que ce soit le cas dans une grande partie des pays francophones. Mais partout sur la planète, un « je t’aime » vaudra toujours bien plus qu’un « I love you »…
Le Liban, passerelle éternelle de la francophonie
Parler français au Liban peut donner l’image d’appartenir à une classe sociale élevée. Mais aujourd’hui, explique l’éditrice, parler français est aussi un acte de résistance, non pas par rapport à l’arabe ou à l’anglais, mais par rapport à une certaine culture à préserver.
« Mais pas de craintes à avoir, renchérit Tania Hadjithomas Mehanna, les Libanais sont très attachés au français, mais aussi à la culture française, les valeurs françaises. Ils sont résistants ! Les francophones sont très francophiles. Et ils le seront jusqu’à leur mort. Ils passent à leurs enfants cet amour du français. »
Les Libanais sont bel et bien différents de leurs voisins. Leur réputation d’être le pont entre l’Occident et le monde arabe est bien réelle. « Parce que les Libanais vivent comme les occidentaux, qu’ils sont très modernes, parce que la femme libanaise est très moderne, analyse Tania Hadjithomas Mehanna. Ca devient comme un acte de survie dans un monde arabe qui aujourd’hui est en pleine reconstruction, perdition. Et on se bat pour ça ». Khalass, ça suffit !
Et l’éditrice d’alerter l’opinion sur l’avenir : « Le Liban est tourmenté. Et les Européens viennent désormais moins vers nous aujourd’hui. Le Liban voudrait être utilisé comme passerelle. Nous, on vit comme l’Occident. Et l’Orient, il est dans nos gènes. On a besoin que les autres viennent vers nous via la passerelle que nous sommes. Et cela ne se fait pas, parce qu’on assimile trop le Liban à la guerre, au terrorisme et au monde arabe en ébullition. »
La passerelle qu’est le Pays du cèdre entre l’Orient et l’Occident est donc loin d’être un mythe… Et Tania Hadjithomas Mehanna, une passionnée pour qui chaque livre est un « bébé qu’il faut porter », est là pour le confirmer. Elle esquisse un sourire complice à l’idée d’une troisième édition augmentée de Faux et usage de fautes… « Et pourquoi pas un petit dictionnaire dans les prochaines années »… Alors, Yalla ! *Rfi-24.03.2013.
**33e édition du Salon du Livre du 22 au 25 mars 2013
La 33e édition du Salon du livre se tiendra Porte de Versailles à Paris du 22 au 25 mars 2013. Cet événement incontournable est l’occasion pour le public de mieux connaître une littérature qui ne pourra que l’étonner par sa créativité et sa diversité.
Le salon du Livre de Paris 2013
Très populaire, le Salon du Livre est un événement majeur à Paris. 30 000 professionnels du livre sont attendus, partageant leur expérience et savoir-faire avec les lecteurs. Avec plus de 190 000 visiteurs grand public dont 36 500 jeunes de moins 18 ans, le Salon accueille depuis 32 ans, tous les genres de littératures des quatre coins du monde. Plus de 2 000 auteurs et 1 200 exposants sont attendus cette année.
« Une visite au Salon du livre de Paris est toujours la promesse de mille découvertes, et autant de rencontres » Vincent Montagne, Président du Salon du Livre de Paris.
Les axes programmatiques du Salon 2013
Le Salon du Livre 2013 crée deux nouveaux espaces d’animation : le Square culinaire et Art Squart, dédié à l’art et aux trésors du livre. Les lettres roumaines seront également à l’honneur pendant ces quatre jours. 27 auteurs roumains dont une dizaine de romanciers découverts en 2012 par les éditeurs français seront présents. Barcelone, ville invitée du Salon, célébrera sa vie littéraire et culturelle dans le cadre de l’internationalisation du Salon du Livre. Enfin la création éditoriale française sera mise à l’honneur pour sa vivacité, sa richesse et son originalité.
Pour plus de renseignements sur cet événement, consultez le site Salon du Livre. Le salon du Livre 2013 se tiendra du 22 au 25 mars à Paris Porte de Versailles – Pavillon 1 – Boulevard Victor, Paris 15e. Entrée grand public : 10 euros.*3min30.com- 15.03.2013.
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Quelques pages algériennes au livre parisien
*Paris, fin mars 2010… Un salon du livre a eu lieu. Un écriteau en gras servant de fronton à un stand mal cossu, identifiait timidement notre pays. Il y est gravé «Ministère de la Culture Algérie ». Ni l’emblème national, ni le portait du président de la République n’ont été jugés aptes à distinguer l’Algérie. Ni l’un, ni l’autre n’était arboré.En face, le pavillon des éditeurs tunisiens ou marocains était perceptible à travers la mise en relief respective du drapeau et des photos du roi et de Benali.Le stand du «ministère de la Culture », peint en un jaune brut, se trouve loin des couleurs nationales. Rien n’indique pour le visiteur qu’il est spatialement en Algérie. Aucun décor matériel, graphique ou caractéristique. Ni même un produit typique et artisanal. Tout était dans le moderne et le new-look. La table en verre, les chaises en bakélite. Chez les Tunisiens, des bancs sont couverts de tapisserie locale où le rouge prédomine grandement. Le marocain, lui, vous reçoit en djellaba tout en laissant entrapercevoir des coins où sont mises furtivement maroquineries minuscules et théières décoratives. Certes, il ne s’agissait pas d’une foire de produits du terroir, mais il est question tout de même de l’exportation de l’image du pays. La symbolique, l’original et l’icône nationale devraient, en toute bonne politique, avoir leur espace de privilège et de priorité. Un one, two, three ou un portrait de l’équipe nationale aurait suffi d’octroyer une photo d’identité. Ce constat a été très capable d’extraire le déambuleur que j’étais pour le plonger dans la cuisine de nos différents salons. Je quittais involontairement, par pensée le salon et Paris pour rattraper le pays et y voir tout et de près. Nos salons, à nous ressemblent à tous les autres. Je me suis rappelé quelques éditions de salons du livre d’Alger. La méditation a de tout porté sur le sort du monde de l’édition, de ses arcanes et de ses sous-entendus. Ce n’est pas uniquement une bagatelle de lecteurs studieux et assidus ou de grands bibliophiles. C’est un monde où se disputent l’art et l’intérêt, la gloire et le gain. La culture dans ce sens «salonnique » reste toujours en quête de recherche. D’un salon à un café, la littérature déambule au gré de ses producteurs.Ainsi un amalgame vient chaque année pour s’instaurer dans l’idée génésiaque présidant à l’organisation de cette exposition commerciale. Semi culturelle. Le public est confondu. Enfants à la recherche de manuels scolaires, avec une croyance ferme qu’il pourrait s’agir d’une kermesse à bas prix, se pressent en compagnie de mères dont le seul souci réside dans l’économie des frais de fournitures scolaires. Ceci est corroboré par la simultanéité chronologique du salon et de la rentrée scolaire. Les autres, rares mais plus avertis et habitués sont préparés à épier les nouveautés dans le rang des best-sellers nationaux ou étrangers. Les statistiques fournies par les organisateurs ne montrent que des chiffres sur le nombre des éditeurs, exposants, leurs nationalités, etc. Il n’existe aucun renseignement sous forme de bilan dressé au titre du salon précédent. En fait l’on aimerait être édifié sur le profil du visiteur de ces salons. Visiteur, curieux, badaud, lecteur, accro, revendeur, libraire ? Son niveau, son rang ? Ses goûts, ses préférences ? Sa langue de lecture ? Enfin son intérêt, son amour pour la chose culturelle ?
Le salon international du livre d’Alger est aussi une circonstance formidable, dans la mesure où il participe à la médiatisation de la production littéraire nationale ou étrangère. A l’instar des salons de Paris ou d’ailleurs. Ce sera l’unique objectif, sinon le principalement secondaire. Il tient à aider les maisons d’éditions dans un travail supplémentaire de marketing qu’elles n’arrivent pas encore à maîtriser sauf par quelques panneaux d’une publicité timide à insérer dans certains quotidiens nationaux. Au bonheur des férus, ces salons se multiplient et s’éditent, un peu partout, à travers le pays. Tous sont enrobés «phraséologiquement» d’une couverture dite internationale. Le mal, ainsi, ne couve pas dans le produit, ni dans l’exposant, beaucoup plus qu’il ne subsiste dans les méninges et la rentabilité des organisateurs. A Sétif, il sera au mois de mai, question de la tenue d’un autre salon du livre. L’ANEP serait en conséquence derrière cette manifestation. Si la forme y sera, il n’en est pas pour autant du fond. Heureusement, qu’il se trouve des Ouaret, fervents défenseurs de l’art et de l’histoire de la cité prêts à dégainer une colère architecturée et justifiée face à un fond sans fonds ni fondement. Ils disaient à ce propos «qu’il est impossible d’imaginer un salon de livres sans auteurs ». C’est vrai quoique qu’en termes d’auteurs, l’interpellation reste debout et vive pour se dire de qui, de l’auteur ou du salon, fait l’autre ? L’on n’a pas idée d’aller chercher ailleurs ce que l’on a sous la main. Un salon, somme toute, n’est pas une pléiade d’auteurs à moitié écrivains. Il est raisonnablement cet espace périodique où la création prend l’instant que dure la manif, tous ses repères.
Si ce n’étaient les rubriques culturelles de quelques rédactions, personne n’en saurait davantage sur tel ou tel créateur. Ainsi tous s’équivaudront. Croyez-vous que pour être édité il vous faudrait du talent ? Le talent devra exister avant la germination du désir envers l’édition.
Il fut un temps où le temps était au monopole de l’unique société nationale d’édition et de diffusion (SNED) que de rares noms avaient pu émerger des rotatives politiquement grincheuses et parcimonieuses de cet organisme de l’Etat.
Ainsi sous le fourre-tout de la dénomination de « information » s’assemblaient pêle-mêle, les productions de journaux, d’œuvres littéraires et tout produit de la muse, de l’imagination ou de la narration effective. Le code de l’information, promulgué par la loi n 82-01 du 06 février 1982 (modifiée et complétée par la loi 90-07 du 03 avril 1990), prêchait loin du champ démocratique. L’information y était définie comme étant l’un « des secteurs de la souveraineté nationale ». Article premier de la précitée. La production, la diffusion et l’importation de « l’information » écrite, photographique, sonore ou visuelle était du ressort exclusif de l’Etat. L’on suppute ici et là que cette année 2010 connaîtra un nouveau texte dont la mouture sera présentée par Mihoubi, le 03 mai prochain, à l’occasion de la Journée mondiale de la presse.
Avec l’avènement de la démocratie, conditionnée dans son essence par la liberté d’expression, la chose imposait sans ambages l’ouverture du monde de l’édition. L’on ne peut estimer une bonne liberté d’expression sans une quelconque liberté d’édition, de production et de diffusion. Naissaient alors des éditeurs habiles, connaisseurs et rassis à côté d’autres mercantiles, indélicats et grossièrement grossistes. Aucun segment de la récolte phraséologique ne s’en trouvait épargné. La presse s’en prenait, sous ce nouvel élan démocratique, à cœur joie. On y unissait, on continue à le faire entre « presse indépendante » « presse privée » et « presse libre ». Le pouvoir contrôlait certaines lignes disant: à ne pas franchir. Mais les scandales, les frasques, les délations, la honte ont pris un certain temps le haut de la page. Jusqu’au paroxysme de l’inouï, l’on arrive à peine à dénicher les frontières qui séparent la «liberté d’expression », celle de l’homme et la « liberté de presse », celle de la société commerciale éditrice du journal.
Dans le livre, la bataille est ailleurs.
Tout a commencé par le refus d’éditeurs nationaux marqués à l’égard du volume insignifiant que faisaient les déclarations en douane de mise à la consommation de livres ou de manuels scientifiques. La bataille était, semble t-il, déloyale. Les droits et taxes douaniers devaient intervenir pour la régulation de ce marché. Un équilibre est trouvé cependant. Dans une autre phase, la grogne portait sur les éléments taxables greffés à la matière première devant servir comme produits bruts à la réalisation matérielle du livre. Le papier, l’encre, la typographie. Mais le front final reste encore ce créneau, jusqu’ici dévolu à un organisme étatique: le livre scolaire. Point d’achoppement, le dernier rempart d’un monopole difficile à se maintenir devra s’écrouler par-devant la concupiscence des imprimeries et la soif de se faire le distributeur des ouvrages destinés aux millions d’élèves et qui se comptent également en millions d’exemplaires. La partie est belle. Juteuse.
Il n’y a pas plus nostalgique que de revisiter les années passées où la foire du livre, au plan local ou régional constituait un évènement. En ces temps là, la révolution culturelle ne manquait que d’une culture révolutionnaire. Sinon, le soutien accordé aux prix du livre importé, sur budget de l’Etat ne rimait pas avec commercialité, rentabilité ou performance des entreprises. L’investissement était projeté en termes de semences fructueuses dans les méninges de ceux qui n’étaient qu’un ensemble de squelettes de l’encadrement actuel. Avec toutefois l’effet pervers et futurement dramatique que ces foires avaient engendré par l’importation massive d’ouvrages moyen-orientaux d’obédience théologique et qui auraient fait fatalement le lit intellectuel de l’extrémisme religieux et son corollaire djihadiste: le terrorisme.
Le SILA, devrait à l’aide de ses sponsors (peu nombreux et hors champ culturel) créer l’envie de lire. Il devra entre autres ; de pair avec ses « clients » que sont les éditeurs, inciter à la consommation bibliographique. Il n’est, cependant, en aucun cas responsable de la léthargie dans laquelle se trouve la situation atrophiée du taux négligeable de lecture actuelle. Le prix est certes déterminant dans la relance de la lecture, mais il ne peut être l’unique facteur de la régression lectorale. Que faut-il attendre pour la politique du livre, que si dans un pays le prix d’un livre de poche dépasse celui de la poule de chair ? Une eau de source mise en bouteille vaut plus chère qu’un litre de gasoil, prospecté, trouvé, extrait, transporté, traité, raffiné, taxé et distribué à la pompe ? Le constat est amer. L’école ne crée plus l’envie de lire et de bouquiner. Nos universités ne sont que des débats de restauration, de transport et d’hébergement. Enfin cette reculade face à l’ardeur de dévorer les pages, de connaître les chefs-d’œuvre universels, de découvrir les nouveaux talents, les poètes en herbe, les néo-nouvellistes, suscite à bien des égards, beaucoup d’inquiétude.
Le problème, en somme, n’est donc pas un cas d’édition. Ni encore de production. Il s’agit d’une absence manifeste d’acheteurs. Contrairement pour le livre scolaire, point de fixation des imprimeries privées, les « acheteurs » sont répertoriés sur les bancs des écoles et bien obligés d’honorer la commande, sinon le ministère de l’Education ou de la Solidarité nationale le fera à leur place.
Il est vrai que la fonction de la lecture n’a pas de connotation commerciale. Ce n’est pas un créneau de profit. Pas plus qu’un plaisir. Un passe-temps. A la limite une distraction cérébrale. Pourquoi l’on attribue un code de registre de commerce et on le pratique à une vidéothèque (location de k7 vidéo), à un cybercafé (location sur place d’un micro-ordinateur connecté) et non pas une bibliothèque où l’on aura, à loisir la location de livre s? (Le livre physique, palpable et en papier restera toujours une chose en soi et à soi) La réflexion sur la faisabilité est de mise, seulement après avoir tenu un plan d’incitation à la lecture. Madame la ministre peut en un spot publicitaire, lancer une campagne de lecture. Un jeu et un concours, feront une attraction livresque formidable. Je ressuscitais par la même pensée et me retrouvais toujours là ; à Paris, dans la 30e édition du salon du livre, devant une vitrine sans vitres à contempler aux lieux et places de livres, des pages algériennes. L’ENAG, m’avait-on dit, aurait été responsabilisée pour chapeauter cette représentation. Pour une affaire de liquidités, on a pu la secourir par une agence célèbrement méconnue. AARC (Agence algérienne pour le rayonnement culturel). L’on aurait bien vu ce rayonnement se répandre dans les allées du salon, jeter ses lueurs sur le lectorat hétéroclite et encore susciter l’avant-goût à une virée au pays, soit-elle par virtualité. Ce rayonnement, hélas brillait à mourir par défaut d’un bon éclairage.
A tous mes égarements, seule la gentillesse d’une personne « responsable », mais irresponsable en fait quant à l’organisation, est venue quelque peu les tempérer. Officiellement, il y aurait plus de 400 titres, 4.000 ouvrages, une quarantaine de maisons d’édition, une cinquantaine d’auteurs et des séances de dédicace multiples, chaque jour. Il y avait, du moins ce que j’ai vu, pas plus d’une centaine de titres. Une dizaine d’éditeurs nationaux.
La matière exposée était en sa majorité périmée. Certains ouvrages qui ont plus de 10 années garnissent pâlement les étagères à moitié vides ! Le mercredi 31 mars, dernière journée du salon, le général Khaled Nezzar était programmé pour une vente dédicace de ses œuvres à 14 h. A 15 h30, il n’y était pas. Le salon se vidait peu à peu et à moi de reprendre le RER pour regagner la banlieue parisienne. Ainsi à mon retour au bercail j’ai pu dire et l’écrire, non sans fierté et avec contrariété que j’ai pu quand bien même compulsé quelques pages algériennes au livre parisien. Ceci dit, en attente de compulser ou d’être compulsé lors du prochain salon de Sétif. (Quotidien d’Oran-15.04.2010.)
par El Yazid Dib
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