musique andalouse..24 noubas, une pour chaque heure du jour

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**Lila Borsali. Interprète de la musique andalouse…La Prima Dona du hawzi

 Lila Borsali n’est pas passée inaperçue, lors du colloque international sur la poésie et la musique andalouse, qui a eu lieu la semaine dernière au nouveau palais de la culture, à l’occasion des festivités de «Tlemcen, capitale de la culture islamique».

Avec son charme et sa prestance, celle qui est en train de révolutionner la chanson hawzi, s’est dite, d’abord, «heureuse de retrouver sa ville natale et sa famille». Lila, compositeur et interprète, excelle dans l’instrument traditionnel la kouitra. Sa notoriété, elle  l’a acquise avec l’album Frak Lahbab, mis sur le marché en 2010. «Je prépare un deuxième album à Alger», confie-t-elle timidement, mais avec un large sourire. Issue d’une famille tlemcénienne de mélomanes, les Benmansour, dès son jeune âge, elle était prédestinée à un avenir florissant. Douée, son parcours est hallucinant.

Elle fera partie de la prestigieuse association Ahbab Cheikh Larbi Bensari et gagnera rapidement sa place dans l’orchestre «Senior» dirigé par Fawzi Kalfat. En 1995, elle quitte sa ville pour découvrir d’autres horizons, notamment Paris où elle deviendra co-fondatrice de l’Association Les Airs Andalous. «Grâce à Abdelkrim Bensid, j’ai pu enrichir mes connaissances dans le domaine du patrimoine et parfaire ma technique de chant», reconnaît-elle. Dans l’hexagone, elle côtoiera d’illustres maîtres de la musique andalouse, tel que feu Amine Mesli et Yahia Ghoul. Mme Borsali a pris part à plusieurs concerts et festivals ici et ailleurs. Dans chacune de ses prestations, elle recevra honneurs, prix et félicitations. Elle retournera au bercail en 2009 où elle choisira Alger pour s’installer. Celle qui est reconnue pour son talent, son intelligence et sa voix suave, est surnommée la diva de la nouba et du hawzi.* Chahredine Berriah..(El watan-05.07.2011.)

**Lila Borsali qui à la salle Ibn Khaldoun, vendredi 25 mars 2016 à 16h

Rendez-vous pris pour ce vendredi 25 mars à la salle Ibn Khaldoun

L’établissement arts et culture de la wilaya d’Alger, vous donne rendez-vous avec la chanteuse tlemcénienne Lila Borsali qui montera sur les planches de la salle Ibn Khaldoun ce vendredi 25 mars à 16h.

*L’artiste animera un spectacle artistique dans le plus pur style andalou, genre musical cher à sa région natale et qui lui vaut tous ses galons de distinction et sa renommée au-delà de la Méditerranée. C’est aussi une occasion pour écouter son dernier album sorti en 2015 «Noubat houssn essalim», explique le communiqué de presse.
D’une famille tlemcénienne, Lila Borsali est née dans une famille de mélomanes. Son père, Abdellah Benmansour, pharmacien, est un amoureux des arts, et sa mère Sabiha Benkelfat enseignante de français à l’université est également présidente de l’association culturelle «La grande maison», à l’origine de l’institution d’un Prix littéraire national portant le nom du prestigieux écrivain Mohamed Dib.
Poussée par son désir de chanter, LiLa, dès l’âge de onze ans, apprend à jouer de la mandoline en classe d’initiation dirigée par M.Bekkaï. Elle rejoint quelque temps après l’orchestre senior de la prestigieuse association «Ahbab Cheikh Larbi Bensari» menée par M.Fawzi Kalfat et en devient l’une des solistes piliers du groupe.
Elle participe à de nombreux concerts et festivals ainsi qu’à l’enregistrement d’un CD à Radio France intitulé «Nouba zidene» dans lequel elle interprétait un «insiraf»: «Ya Ghazal Dabyu el Hima», un classique de l’anthologie arabo-andalouse.
Sous la direction de M.Abdelkrim Bensid, elle opte pour un instrument plus traditionnel, la kouitra; elle enrichit ses connaissances dans le domaine du patrimoine et parfait sa technique de chant. Elle a eu, pendant les années passées à Paris, l’occasion de côtoyer d’illustres maîtres de la musique andalouse tels que feu Amine Mesli et M. Yahia Ghoul.
En 2009, Lila Borsali revient en Algérie où elle enregistre son premier CD en tant que soliste. Dans la même année, elle intègre l’association «Les Beaux-Arts» d’Alger sous la direction de Abdelhadi Boukoura (Lauréat du festival sanaâ 2009). Avec cette association, elle participe à diverses manifestations, et elle enregistre avec l’orchestre une «Nouba Rasd» où elle interprète un insiraf. «Nouba Hosn Es-Selim» est sa dernière production. Dans cet album original, Lila Borsali revient avec une nouba inédite, dont les textes ne sont pas puisés du patrimoine andalou.
En effet, elle ne se contente pas de reprendre certains textes anciens, mais elle innove en interprétant des textes composés sur mesure par l’auteur et compositeur M.Tewfik Benghebrit. Elle indique qu’elle a voulu s’exprimer à travers cet album sur ses propres sentiments.
Elle revient en chanson sur ce qu’elle a vécu depuis deux ans, coïncidant avec le décès de son regretté mari.
La nouba commence par un Mceder, «Nhebek ila el abed» (Je t’aime à tout jamais) assez triste pour se terminer par une pointe d’optimisme avec un khlass «El hayet moutawassila» (La vie continue).
Lila Borsali souligne que la structure de la nouba a été respectée. Les «twachis» ont été reprises à la lettre et des titres ont été donnés à la poésie.
Dans la «nouba Hosn Es Selim», la chanteuse rend hommage à son époux, à ses parents, à ses filles, à sa meilleure amie, ainsi qu’à son fidèle public.
Aussi, pour répondre à la question de savoir comment vont réagir les puristes de la musique andalouse face à cet esprit novateur de la nouba, il suffit d’aller assister à ce concert dont vous en sortirez à coup sûr émerveillés et revigorés. Donc soyez au rendez-vous de la belle musique andalouse contemporaine. *Par O. HIND -Mercredi 23 Mars 2016/ L’Expression

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**musique andalouse..24 noubas, une pour chaque heure du jour 

**Plongée instructive dans l’univers d’un patrimoine aujourd’hui menacé aussi par des méthodes d’enseignement archaïques. Dans l’Andalousie, il existait 24 noubas, une pour chaque heure du jour ! Cela laisse volontiers croire que les gens, du moins les princes et notables, vivaient à leur rythme. Imaginez un peu… comment nous sont-elles parvenues ? Si les poésies ont traversé le temps par le biais de l’écriture, qu’en est-il des mélodies ?

 - A Cordoue, Ziryab a codifié cette musique. « Ce n’est pas un patrimoine révélé d’un seul coup, comme s’il était tombé en entier et le même jour sur Ziryab. Ce sont des générations qui l’ont mis en place par des évolutions successives, des hésitations, des recherches », affirme Nourredine Saoudi, anthropologue et musicien. Essentiellement mélodique et modale, la musique andalouse s’est maintenue grâce à la transmission orale. En Algérie, les trois grandes écoles (Alger, Constantine, Tlemcen), au-delà de leurs différences, se rejoignent sur la méthode de transmission, immuable depuis des siècles : le maître interprète, l’élève reprend. Cela semble si simple et, en même temps, si compliqué.Mais que faut-il pour « produire » un bon élève et plus tard un cheikh ? Et sur quels critères ? Hyper-sensibilité de l’ouïe, doigté, mémoire, amour de la musique ? Difficile de trouver tout en un ! Et pourtant, chaque génération à eu ses étoiles. Dans les trois écoles, la nouba correspond à une composition instrumentale et vocale qui se déroule selon un ordre établi et des règles rythmiques et modales déterminées. Elle est construite sur un mode (tab’ ou tempérament) précis duquel elle tire son nom. Les différents mouvements qui la composent sont le m’cedder, le b’tayhi, le derdj, l’insiraf et le khlass, sans compter la daïra, le mestekhber sanaâ (prélude instrumental algérois) et la m’shalia (idem à Tlemcen). Pour chaque mouvement, plusieurs poésies à thème différents peuvent être chantées. Une nouba comporte donc plusieurs m’cedders, plusieurs b’tayhis, etc. Parfois, certaines poésies se retrouvent dans différentes noubas, épousant alors une autre mélodie. Un initié s’y retrouve vite, comme s’il disposait d’un code secret transmis magiquement… Mais de quels outils d’apprentissage disposent les élèves, puisqu’il n’existe pas de partitions ? Les textes sont-ils codés pour aider à la mémorisation des mélodies ? Tout le patrimoine est-il réellement répertorié ? Selon les experts, il semble que oui. Mais est-il à la disposition des élèves ? Quelle est la progression de l’enseignement dispensé dans les conservatoires et associations ? Existe-t-il un programme conçu par ce qui pourrait être le « conseil des professeurs de conservatoires », un « conseil des maîtres des associations » ou les deux réunis ? Les conservatoires travaillent-ils en symbiose sur un programme commun ? Enseigne-t-on la musique en même temps que son histoire ? Les conservatoires de musique sont peu nombreux. Ces établissements, ô combien importants, sont dirigés par des personnes formidables qui travaillent dans des conditions souvent difficiles. Il existe aussi de nombreuses associations dédiées à la sauvegarde, l’étude et l’interprétation de la musique andalouse. Au conservatoire, les enfants sont admis à l’âge de 7 ou 8 ans en classe de musique andalouse, car ils doivent savoir lire et écrire. En général, ils sont là parce que leurs parents l’ont voulu. Or, il n’existe pas de tronc commun qui leur permettrait de choisir le genre musical qu’ils souhaitent étudier. A la première inscription, le choix est fait, soit de manière arbitraire par rapport à une indispensable vocation !

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Le don du maître-  Les « cheikhs » (au sens d’enseignant) ont, pour la plupart, transmis tel quel leur héritage. Sans partitions, la transmission devient complexe. On enseigne le solfège au conservatoire, mais il n’est pas utilisé pour l’andalou ou le chaâbi. De plus, il n’existe pas de « programme défini » et le maître décide seul de ce qu’il « donnera » à son élève. Il s’agit bien d’un don du maître. Et combien nous ont quittés en emportant une partie d’un patrimoine, dont ils n’étaient que dépositaires… Quand le maître commence son enseignement, il interprète une pièce choisie par lui. Les élèves répètent après lui, encore et encore, jusqu’à ce qu’ils la mémorisent et soient capables de la reproduire. Au final donc, on répète ce qui s’est fait depuis des siècles, mais probablement de manière différente. Il est impensable de prétendre que le transfert d’une génération à une autre s’est effectué sans modifications. Parfois venues « agrémenter » la monotonie, ces déformations, ajouts et broderies se sont insérés progressivement dans le répertoire pour devenir « la règle » à suivre. Sans compter qu’avec un seul maître, seul lien des élèves avec cet art, comment ces derniers peuvent-ils distinguer l’interprétation et le style du maître du patrimoine lui-même ? Tout le problème est là ! Au fil du temps, les altérations musicales deviennent des références, puisque les seules références reconnues sont celles des hommes. On rapporte que lors d’une soirée privée, quelqu’un aurait dit à cheikh El Anka que son interprétation d’une pièce ne respectait pas la règle. Le cheikh lui aurait répondu : « Que celui qui a reçu l’héritage directement de Ziryab vienne me faire face. » Les puristes diront que l’enseignement respecte l’ordre chronologique des 12 noubas. Mais un ordre n’est pas un « programme défini » au sens de « programme d’enseignement par degré de difficulté », ni surtout une pédagogie. Le propre de l’enseignement est d’aller du simple vers le complexe. De manière générale dans les classes préparatoires (conservatoires ou associations), on enseigne des pièces réputées faciles, habituellement des enqilabate. Or, il en existe dont la mélodie est bien plus élaborée que certains b’tayhis et loin d’être aussi simples d’interprétation qu’on pourrait le penser ! Jusqu’à nos jours, ces mélodies ne pouvaient compter que sur la mémoire humaine. Mais, paradoxalement, pour les poésies, les rares recueils existants ne sont pas remis aux élèves. En 1898, Jules Rouanet a établi la nomenclature des noubas dans son Etude de la Musique Arabe, en s’informant notamment auprès d’Edmond Nathan Yafil qui l’a judicieusement dirigé vers cheikh Sfindja, lui-même élève du grand maâlem Menemèche. En 1904, Yafil a publié un recueil des noubas. Seuls quelques rares privilégiés le possèdent. Pourquoi, depuis plus d’un siècle, cet ouvrage n’a-t-il jamais été réédité ? Les conservatoires, chargés justement de la conservation, ne le mettent pas à la disposition des élèves… L’ont-ils seulement ? La SNED a publié, entre 1975 et 1982, des recueils de textes chantés dans les trois écoles. Beaucoup d’informations y figuraient. Pourquoi n’ont-ils jamais été réédités non plus ? Pourquoi aussi les enregistrements des festivals internationaux de 1966, 1968 et 1972 ne sont-ils pas disponibles en CD ? Sous d’autres cieux, dès la rentrée, les élèves savent ce qu’ils auront à apprendre, des recueils leur sont remis ou prescrits. Chez nous, un élève, qui entre en classe d’andalou, ne dispose ni d’un programme ni de livres. Tout se résume au maître et à son seul gré. Quand une pièce musicale est travaillée, on écrit la poésie au tableau, à charge pour l’élève de la recopier, de l’apprendre et de se constituer son répertoire en additionnant ses cahiers au fil des ans. Les habitués des conservatoires et associations, surtout ceux qui ont côtoyé de grands maîtres, conservent jalousement ces cahiers. Et, chacun pense en avoir appris plus et mieux que l’autre. Pour former un interprète correct, il faut près de dix années. Mais l’élève poursuit une scolarité en parallèle et son temps pour l’art est limité. De plus, l’enseignement est malmené ces dernières années et un certain état d’esprit s’est diffusé. Souvent, en effet, les élèves sont pressés de se produire et de gagner de l’argent. Ils essayent de mémoriser le plus possible, de se repérer par rapport à tel ou tel ancien, d’imiter celui-ci ou celui-la et de se lancer sans plus tarder dans la compétition. De nos jours, dans l’interprétation, il arrive qu’on mélange sanâa et malouf ou, dans une même nouba, des pièces de Tlemcen et d’Alger. Beaucoup d’élèves peuvent considérer cela comme une règle à suivre. Certains enseignants signalent ces « aménagements d’un soir ». D’autres pensent à le faire et oublient… C’est ainsi qu’au fil des ans, des élèves se sentiront forts de leur savoir et, à leur tour, le perpétueront, de bonne foi sans doute. Une fois de plus, se pose la question des références et d’une instance d’orientation et de contrôle.

Seulement dépositaires . Il s’en trouvera qui diront : pourquoi changer une méthode qui fonctionne depuis des siècles ? Mais elle n’a fonctionné qu’en partie, puisque la moitié des noubas a disparu ! Il serait totalement irrationnel, sinon dément, de prétendre que le patrimoine est le même depuis des siècles. C’est tout simplement impossible. Nos maîtres eux-mêmes ne peuvent que l’admettre et les enregistrements le montrent. « Pour un même morceau, interprété par Sfindja ou par Ahmed Serri, la différence est perceptible. La mélodie est strictement la même, mais elle est servie de tout autre manière », souligne encore Nourredine Saoudi. Les instruments aussi sont différents, ne serait-ce que par leurs composants. Les quelques luthiers restants ne trouvent pas les bons matériaux. Donc les sons changent, sans compter l’introduction de nouveaux instruments. Il semble certain qu’avant Sfindja ou Menemèche, l’interprétation était autre et que dans le futur, elle sera de nouveau différente. A quand une méthode de transmission sûre ? Selon la misicologue Maya Saïdani : « Il faut éduquer les gens dès leur jeune âge à l’écoute attentive de la musique au lieu de la considérer comme un moyen de divertissement. » Nous sommes dépositaires d’un patrimoine que des gens ont conservé et transmis comme ils le pouvaient, avec leur seule mémoire et un hommage doit leur être rendu. Ahmed Serri, maître de l’école d’Alger, dit de façon humble : « Je crois avoir fait tout ce que je devais faire. Il me semble que j’ai essayé de travailler pour laisser une relève, même si cela peut être contesté par certains. » On notera qu’il a publié un Recueil des poèmes des noubate de la musique sanâa (Ed. Ibda, 1997) et qu’il s’apprête à écrire ses mémoires. En 2006, a eu lieu le séminaire de la musique classique algérienne à Tipaza, où fut créée la Fédération nationale des associations de musique classique algérienne (FNAMCA), remplaçant feue l’Association de sauvegarde du patrimoine de la musique classique. A cette occasion, la ministre de la Culture a mis en avant la nécessité « de se mobiliser autour d’un programme d’enseignement de cette musique au niveau des établissements des cycles primaire et moyen, avec l’accord du ministère de l’Education nationale ». Aujourd’hui, ce sont moins les fonds que la méthode qui nous manquent. Que faisons-nous ? Et qu’allons nous faire ? La musique andalouse nous est parvenue, mais ne nous appartient pas. Elle s’exprime à travers nous, mais n’est pas de nous (merci Gibran Khalil Gibran). Nous nous devons de la restituer à la postérité telle qu’elle nous a été confiée. Nous pouvons et nous devons y ajouter nos marques, preuve de notre intérêt et de notre amour pour elle, mais nous devons aussi la préserver et la laisser continuer son merveilleux périple dans le temps. (source: El Watan) - par Fadéla Diff .. (L’auteure est née en 1961, élève du Conservatoire d’Alger (entrée en1971) puis des associations El Mossilia et Eth Thaâlibya. Membre de l’ex-Association nationale pour la sauvegarde du patrimoine classique.)

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**Sortie d’un double album de Beihdja Rahal

Il y a de la nouba dans l’air

 

bheijarahal2.jpgC’est parce que la préservation du patrimoine musical ancestral est sa préoccupation majeure que  la chanteuse arabo-andalouse, Beihdja Rahal, revient sur la scène artistique internationale, avec la sortie aux éditions de l’Institut du Monde arabe et Harmonic Mundi d’un double album intitulé Sur un air de  nouba.Les nombreux amateurs de cette musique ancestrale, porteuse de traditions et d’histoire, seront invités à découvrir un enivrant double album de l’artiste. Une artiste qui, rappelons-le, a effectué entre autres un véritable travail de recherche et de défrichage d’anciens textes en enregistrant les douze modes de la musique andalouse. Ce double album est composé de deux noubas distinctes, en l’occurrence la nouba «Mdjenba» et la nouba «Mezmûm» qui sont à l’honneur, avec en prime un livret d’accompagnement de 27 pages contenant des traductions des poèmes chantés en français, par Saâdane Benbabaâli pour la nouba «Mdjenba», et Farouk Tazerouti pour la nouba «Mezmûm», par Reena Khandpur en anglais. Disponible dans les bacs des bons disquaires algériens, l’album se targue de contenir également un texte sur l’art de la nouba de Jessie Magana, un portrait de la chanteuse, signé par Rabah Mezaoune ainsi que deux présentations : l’une sur la nouba «Mdjenba» présentée par Beihdja Rahal et une générale par Hadj Omar Bensemmane.Pour Sâadane Benbabâali, spécialiste de la littérature arabo-andalouse et maître de conférence à l’université Paris III, Sorbonne Nouvelle, ce nouvel opus aborde la thématique de la joie d’aimer et «est un miroir du cœur de l’amant qui souffre».  La voix émouvante de la chanteuse a porté jusqu’à nous, en plus des pièces connues du répertoire andalou, quelques perles vouées à l’oubli. Elles sont sauvées grâce à la générosité de Yacine Bensemmane qui a livré à Beihdja Rahal ce que son père, passionné de musique, lui a léguées. Elles sont sauvées aussi grâce à l’opiniâtreté d’une chanteuse désireuse d’offrir à ses auditeurs tout ce qu’elle a appris et ce qu’elle continue de recueillir. Rabah Mezouane et le regretté Tarik Hamouche font deux portraits croisés mais convergents de celle qui est devenue un grand nom de la nouba algérienne. Le lecteur pourra se rendre compte du chemin parcouru par Beihdja Rahal depuis ses premiers cours au Conservatoire d’El-Biar à Alger.

Qualité et richesse

Tous les ingrédients sont ainsi réunis pour que ce double album, par la qualité de l’interprétation et la richesse de son livret, soit une occasion de s’émerveiller et de s’instruire. Dans un argumentaire à la fois élaboré et instructif, Beihdja Rahal revient sur la genèse de la nouba «M’Djenba» d’après une étude originale de feu Ahmed Sefta. Celle-ci dont le nom signifie «partie antérieure» ou «flanc», est celle que l’on joue au moment où le soleil, après son lever, commence à s’élever du côté du sud, en flanc du ciel. Le texte du poème chanté dans cette nouba, révèle Beihdja, rend compte de la nature éclairée et ce, dès les premiers rayons du soleil. «La nouba Mdjenba dans ses différents morceaux musicaux est celle qui exprime le mieux le réveil du jour. La nature ressuscite et les êtres de bon matin vont ressentir le besoin de vivre et d’utiliser toute leur vitalité pour le travail, la gaieté et le bonheur de goûter aux joies de la vie.

Le poète aussi se réveille, mais devant la clarté du soleil qui lance ses rayons sur la campagne fleurie, il sent revenir en lui le souvenir d’un amour radieux. Le désir de rappeler à celle qui a suscité cet amour les moments délicieux passés ensemble. Selon la spécialiste, cette nouba a perdu sa touchia. Preuve est en, dès l’entame du «M’saddar»,  «où l’on sent l’ampleur et l’étendue du jour qui se lève. Cette nouba renvoie à un éveil progressif, à une reprise de conscience qui nous rappelle que, quelles que soient les circonstances, l’espoir fait toujours vivre», écrit-t-elle en guise de conclusion. (El Watan-10.02.2011.)

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