Musique targuie,une musique de 5.000 ans
*Musique targuie, legs ancestral et expression contemporaine
Le blues des hommes bleus
Qu’ils soient de Djanet, d’Illizi ou de Tamanrasset, pour ne prendre que les principales villes du Grand Sud Algérien, les groupes de musique targuie se comptent par dizaines dans chaque ville. De là à parler d’un véritable phénomène culturel, il n’y a qu’un pas que l’on est tenté de franchir gaiement.
Tamanrasset
De l’envoyé spécial d’El Watan
Guitares électriques et costumes targuis, rythmes traditionnels et arrangements rock, folk ou blues, ces groupes innovent et investissent la scène depuis quelques années. Mélangé au blues et aux sonorités africaines, le tindi s’est dépoussiéré pour entamer une nouvelle vie. Les gens du Nord ne se rendent pas vraiment compte de cette révolution dont l’écho n’arrive qu’étouffé. Des dizaines de groupes rêvent tous d’imiter leurs idoles qui ont pour noms Tinariwen, Tamkrest, Terakraft, Toumast, Itran Finatawa, ou bien encore Atri n’assouf.
La locomotive qui draine derrière elle tout ce beau monde est, bien entendu, le mythique Tinariwen. Plus qu’une idole, Brahim Ag Alhabib, dit Abraybone, le leader du Tinariwen, est une icône pour beaucoup de jeunes targuis.
A Tamanrasset, la musique de ce groupe dont la renommée a atteint les coins les plus reculés du globe, s’échappe de tous les cafés et de tous les commerces et leurs posters se vendent plutôt bien. Originaire d’Illizi, Messaoud Arallah, chanteur du groupe Idraren n’Tassili, a sa petite idée sur le phénomène. «Il y a le tindi moderne, le style imzad, le style tassili, et puis le style El Guitara, mais tous les groupes, sans conteste, puisent dans le répertoire musical targui avant d’introduire des arrangements modernes», dit-il.
Révolutionnaires cordes
Globalement, deux révolutions musicales se sont opérées coup sur coup dans le vaste désert des hommes bleus. Le regretté Athmane Bali a introduit le luth et Ibrahim (Abraybone) de Tinariwen, la guitare électrique. De ces deux principales influences sont nés deux courants musicaux, selon que l’on joue de l’un ou de l’autre instrument des airs qui doivent remonter à l’époque de la reine Tin Hinan, ou peut-être plus loin. Il arrive souvent que le luth côtoie la guitare électrique dans le même groupe. On dit que Nabil Bali, le fils du défunt Athmane, possède son propre style, plus guitare que oud, d’ailleurs. On lui prédit également un avenir brillant au firmament de cette chanson targuie qui commence à se faire une petite place au soleil du Nord.
Il est incontestable que cette musique séduit de plus en plus. Son secret est peut-être ce mélange de sonorités et d’influences qui se sont dissoutes dans le creuset de ce rythme targui chaloupé, calqué sur la marche du chameau ou la démarche de la gazelle. «Nous avons des gammes très proches du blues, mais les musiciens jouent à l’unisson et non en harmonie et tous les instruments jouent la même mélodie. Même la basse joue un jeu mélodique», explique Hamoudou Mohamed, animateur culturel au niveau de la maison de la culture d’Illizi. Avant de se prendre au sérieux, la plupart des groupes jouant de la guitare acoustique ou électrique ont tout d’abord commencé par accompagner des groupes de touristes dans les campements et les bivouacs afin d’apporter cette indispensable touche d’exotisme aux longues soirées sous le ciel superbement étoilé du Tassili et de l’Ahaggar.
Une musique de 5000 ans
Hamoudou nous explique le tindi : «C’est un rythme à six suites. C’est un pentatonique, c’est-à-dire la plus vieille gamme du monde.» Pour Omar Bouzid, chercheur en musicologie, la musique chez les Berbères est vieille de plus de 5000 ans. C’est dire si un vieux peuple, un peuple premier, comme les Touareg, tire ses racines musicales de très loin. «Il est dommage qu’il n’existe pas de conservatoire au Sud pour donner une plus grande culture musicale à tous ces jeunes», regrette Hamoudou. Une telle structure aurait certainement été d’une grande aide pour polir tous ces diamants bruts que recèlent le Tassili et l’Ahaggar, même si pour l’instant ils se débrouillent plutôt bien sans l’aide de personne. Sur scène, tous les membres des groupes, garçons ou filles, sont parés de leurs plus beaux costumes traditionnels. L’attachement des Touaregs à leur culture est manifeste.
Parti des sables du Ténéré et porté par des musiciens talentueux, le blues du désert, comme on l’appelle outre-Atlantique, a fini par conquérir le monde. Blues, tindi moderne, El Guitara, musique ishumar ou assouf, ce genre musical n’a pas encore trouvé un nom qui fasse l’unanimité, même si les fondateurs du genre évoquent volontiers l’assouf, qui veut dire nostalgie, vide ou encore désert.
L’avènement du style El Guitara
Pour Dida Badi, chercheur en anthropologie culturelle, dans la musique targuie, on désigne souvent le genre par l’instrument musical qui le véhicule. El Guitara est un nouveau style qui n’a pas dérogé à cette règle, justement, du nom de cet instrument majeur.
Notre anthropologue, qui travaille depuis longtemps sur le patrimoine musical targui, tente une explication sur le phénomène des groupes dits El Guitara : «C’est en quelque sorte la rythmisation de la culture targuie, en général, et le renouveau de la musique en particulier. Mais c’est surtout du point de vue thématique car les genres et les rythmes sont toujours traditionnels. C’est le tindi et l’imzad qui sont repris par ces groupes. Le tindi lui-même est composé de plusieurs rythmes qui sont tirés du quotidien ou inspirés de la nature, comme la marche du chameau, la démarche de la gazelle ou de l’autruche.»
Ainsi, face à la perte des repères identitaires dans un monde en constante évolution et en lançant ce mouvement musical, les artistes targuis ont apporté un début de réponse à tous ceux qui cherchent à concilier tradition et modernité, culture, identité et universalité. (El Watan-18.01.2011.)
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La baraka du tindi
Hommage à la musique targuie
Cette musique est magique, son tempo est envoûtant, sa muse est la joueuse d’imzad, elle est séculaire, elle vient des tripes, du Sahara, elle culmine des cimes de l’Ahaggar et du Tassili N’Ajjer. C’est la musique targuie !
Jeudi soir, la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth a été emportée et portée par un simoun, un vent de sable fleurant bon cette magique musique, le tindi, venant de l’Ahaggar et du Tassili N’Ajjer, dans la wilaya de Tamanrasset. Et pour cause ! Le public a été transporté dans un «trip» (tripes) au cœur qui bat la chamade et la mesure de l’imzad, cet instrument à cordes traditionnel typiquement féminin. Un événement initié par le ministère de la Culture et sous les auspices de Mme la ministre, Khalida Toumi, présente, ainsi que Bencheikh El Hocine Sami, directeur général de l’ONDA (Office national des droits d’auteurs).
Du coup, le public n’a pas été déçu de ce «trip» enivrant présentant un précieux patrimoine déclinant une richesse musicale, allant du tindi et ses dérivés, le tindi ganga et jermani, au tazamart ou taghanibt, en passant par jakmi (tazaanghareht), le aliwen, ou encore le mahali. Et ce, par les doyens de la musique targuie, les vieux briscards comme les «mamys» qui font de la résistance, comme Biyat Edaber, 92 ans, Shtima Bouzad, 74 ans, Alamine Khawlen, 82 ans, Badi Lalla, 76 ans, Afarouag Takamant, 70 ans ou encore les poète Sony N’kedda, 74 ans, Adjla Mohammed, 75 ans et Brahim Belhir, 74 ans, s’étant produit à Rome, Paris, Barcelone…
Ces légendes vivantes ont reçu des distinctions honorifiques saluant leur contribution agissante, ancestrale et patrimoniale issue de l’humus musical algérien dans toute sa dimension diverse. La jeune formation Imzad a montré et démontré qu’il faudra compter avec elle. Car attention talent !
Sahara blues
Les membres de ce groupe sont des «killers» (tueurs). Ils ont «bluesé» tout le monde. Ils excellent dans un blues-rock saharien. La preuve ! Leurs riffs sont extirpés de quatre guitares électriques dont une basse. C’est dire la puissance de leur tablature ! Un guitariste à surveiller de près, Billal, au toucher très John Lee Hooker. Donc, un son homéopathique (The Healer) ! Mouloudi Ahmed et Aghrib Ahmed (flûtistes), les troupes Chaghli et Sbiba ont communié avec l’assistance «en transe». De par une prestation chorale accompagnant la délicatesse et magie de l’imzad (violon traditionnel féminin). La diva targuie, Badi Lalla, la star de la soirée, refusera de chanter assise. Elle chantera debout, malgré la patente du temps (76 ans). Ayant le rythme dans le sang, une voix d’or, elle donnera la chair de poule au public.
Le spectacle sera bouclé par la troupe Imzad à travers une chorégraphie (signée Karim Chaker) alliant l’authenticité targuie et une fraîcheur juvénile contemporaine très R’n’B. «Ce spectacle s’inscrit dans la série d’hommages rendus aux grandes régions d’Algérie par le ministère de la Culture», nous indiquera Karim Arib, directeur de la culture de la wilaya de Tamanrasset. Farid Ighil Ahriz, directeur du CNRA (Centre national de recherche en archéologie) étayera : «A travers cet hommage à la musique targuie, c’est prendre conscience d’un précieux patrimoine ancestral.»- El Watan-05.05.2013.
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**Badi Lalla : La mémoire vivante du tindi
Il était prévu que nous rendions visite à Badi Lalla chez elle, à Tamanrasset, mais un empêchement de dernière minute nous a privés de rencontrer cette légende vivante du tindi.
Mémoire vivante de ce genre musical et poétique, Lalla est renommée à travers tout le pays des Touaregs. Sa célébrité s’étend jusqu’aux Ajjers et l’Adrar n’Ifoghas. Née en 1937, à In Guezzam, dans la tribu des Kel Ghella, Lalla a commencé à chanter très jeune en gardant ses chèvres et ses chameaux dans le désert. Mémoire vivante du tindi, elle deviendra dans le courant des années 80 la figure emblématique de la mouvance de la tanakra. C’est chez elle, à Tamanrasset, que viendront se ressourcer les jeunes ishumar, dont les futurs Tinariwen. Sur les rythmes du tindi, les Ishumar brodent des riffs de guitare qui séduisent le monde. En 1990, Badi Lalla crée une association dénommée «Issakta» (Les souvenirs), pour préserver et perpétuer le patrimoine culturel dont elle est devenue l’une des principales dépositaires. Elle fera alors de son mieux pour enseigner le tindi, le préserver de l’oubli et le faire connaître au monde en enchaînant les tournées en Europe, au Japon ou en Amérique. (El Watan-19.01.2011.)
**Tinariwen, ambassadeur universel du blues du désert.
Tinariwen est le pluriel du mot Ténéré qui signifie désert en tamasheq. Ibrahim Ag Alhabib, dit «Abraybone», le très charismatique élément de ce groupe devenu légendaire, est né à Tessalit, dans l’Adrar n’Ifoghas, au nord du Mali.
En 1963, lors de la rébellion des Touaregs du Mali, le père d’Ibrahim est arrêté par l’armée malienne et exécuté pour complicité avec les rebelles touaregs. La répression, en 1963, et les sécheresses successives ont provoqué un exode massif vers l’Algérie et la Libye. Jeunes et désoeuvrés, les membres de Tinariwen traînaient dans la brousse (Ténéré en tamasheq) à jouer de la guitare. On les appelait Ishumar, nom dérivé du français «chômeurs» ou bien Kel Tinariwen (ceux du désert). Peu à peu, ils animent les fêtes et les mariages à Tamanrasset. Le groupe s’étoffe avec l’arrivée de nouveaux membres dans les camps d’entraînement du colonel Kadhafi, en Libye.
Le groupe monte sur scène pour la première fois en 1982 à Alger lors d’un festival mais c’est en 2000 qu’il naît officiellement à l’occasion du festival de Tombouctou. Leur premier album The Radio Tisdas Sessions est sorti deux ans après. Aman Iman, Amassakoul et Imidiwan , d’autres albums viendront construire la réputation de ces bluesmen du désert. Leurs chansons évoquent la rébellion des Touaregs, l’identité des hommes bleus et les problèmes d’une jeunesse livrée à elle-même, ou bien encore l’amour du désert.
wEn une dizaine d’années le groupe est devenu mondialement célèbre.(El Watan-19.01.2011.)
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