L’humoriste Abdelkader Secteur
**J’étais invité à un mariage….Des histoires drôles qui ont traversé sans visa la frontière algérienne …
«J’étais invité à un mariage, il y a eu une coupure d’électricité, et pour amuser la galerie, je racontais des blagues. L’électricité revenue, les invités ont réclamé au DJ de me fournir un micro et j’ai commencé un one man-show improvisé» Abdelkader Secteur.
Hier soir, Abdelakder Secteur présente son spectacle au Théâtre de verdure. La vie et le parcours de cet artiste est digne des vrais success-story hollywoodiens. Il y a deux ans, cet homme menait une vie paisible et modeste dans la ville de Ghazaouet près de Tlemcen. Entre deux pauses-café, il prenait le micro du disc-jockey lors des mariages et racontait des histoires drôles. Des histoires tellement drôles qu’elles ont traversé sans visa la frontière algérienne avec YouTube et les nouvelles technologies pour atterrir à Paris, dans le spectacle Jamel Comedy Club. Abdeka, qui n’avait jamais voyagé par avion et qui n’avait jamais quitté son village méditerranéen, se retrouve avec une chemise Armani, dans un hôtel à République et surtout avec un cachet en euros, alors qu’il faisait des spectacles juste pour quelques gâteaux de plus à Ghazaouet. Mais ce succès lui a coûté de ne jamais passer à la télévision ou de faire des blagues à la radio. Son humour cru, exprimant le mal de vivre des millions d’Algériens, n’a pas
Aujourd’hui, il passe dans les programmes TV et il joue même dans une super production sur la révolution algérienne. Le cas de Abdelkader Secteur n’est pas nouveau, les artistes algériens ont l’habitude d’être humiliés chez eux et de revenir par la grande porte de Bab El Oued et de Bab Jedid, après avoir fait leur preuve en France. Le meilleur exemple ce sont les chanteurs de raï avec le cas de Mami et Khaled. Interdit, de spectacle dans les salles publiques, taxés de chanteurs de cabaret, bannis de la télévision et de la radio, ils ne sont reconnus qu’après avoir réussi en Europe et plus particulièrement en France. Même les Zahounia, Cheikha Rimiti et Cheba Djenat dont le visage était quasiment inconnu du public sont devenues des divas très sollicitées en Algérie. Même le cinéaste Rachid Bouchareb n’a pas échappé à la règle, puisqu’il n’a réussi à avoir la reconnaissance de l’Etat qu’après avoir explosé avec Indigènes. Pourquoi l’artiste doit faire ses preuves à l’étranger pour être reconnu dans son pays? L’Algérie regarde-t-elle dans le rétroviseur? En tout cas, elle ne donne pas les moyens de l’épanouissement ni les chances de succès. En 2000, une jeune chanteuse de folk qui débarque de Tizi ouzou, cherche en vain un studio pour s’installer dans la capitale. «Voix double» de Tracy Chapman, elle avait fait son premier concert en 1999 au Théâtre de verdure, (là où Abdelkader Secteur est venu affirmer son statut d’artiste) avec le Croissant-Rouge algérien. On lui propose de faire une cassette, avec Melody, une maison d’édition appartenant à Abdelakder Drif. Elle ne verra jamais l’argent de son succès, puisque l’entreprise fermera ses portes quelques mois après. Mais une opportunité lui est offerte pour aller chanter en France, au Cabaret Sauvage, avec une pléiade de chanteuses algériennes. Ce soir-là, elle est découverte par un producteur français, qui lui offre tout de suite un contrat et l’installation en France. Cette jeune fille qui est devenue plus tard une vedette internationale s’appelle Souad Massi. C’est avec l’ingratitude, le mépris et parfois l’indifférence que nos artistes en herbe s’affirment à l’étranger et malgré cela, ils reviennent toujours et sans rancune jouer à l’artiste pour l’Algérie leur amour. (L’Expression-18.07.2011.)
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ABDELKADER SECTEUR À ORAN
“Mon accent est la clé de mon succès”
Quelques heures avant son spectacle au théâtre de verdure de la ville d’Oran le 23.07.2011., l’humoriste a rencontré la presse. Une occasion de revenir sur un fabuleux destin.
La conférence de presse animée, hier, à Oran par l’humoriste Abdelkader Secteur a franchement viré à la gouaille devant une forte assistance de journalistes venus couvrir l’évènement bien avant l’évènement.
Le show-man ne s’est pas départi de sa verve habituelle de pur produit ghazaoueti qui l’a fait connaître. “C’est mon accent ponctué de bribes caustiques qui m’a révélé au large public, c’est la clé de mon succès”, affirme-t-il. Abdelkader s’explique sur son surnom qui lui colle à la peau depuis l’âge de 13 ans. “Nous aimerions nous baigner dans le port de Ghazaouet non sans avoir réussi à franchie le secteur de la police non sans embarras. Le policier qui nous appréhenda au niveau du secteur fit son rapport en criant à tue-tête « saqtor » « saqtor »”. L’humoriste se mit à rire et à répéter pendant trois années cette expression qui ne le quittera plus jamais.
Il parlera de son expérience filmique dans Hors-la loi en rendant hommage au réalisateur Rachid Bouchareb et à son ami Jamel Debbouze. Sa rencontre avec la star du rire français n’est pas le fait du hasard mais répondait plutôt à une invitation. “Ce n’est pas Jamel Debbouze qui m’a fait connaître au public de l’Hexagone mais ce sont les émigrés qui s’arrachaient mes cassettes et mes DVD”, souligne Abdelkader Secteur comme pour se dédouaner. Il avoue cependant être dans son “élément naturel” sur les planches face au public. Il assure sur le ton de la confidence que Jamel Debbouze était subjugué par ses sketches qu’il visionna dans leur totalité. “C’est grâce à Mohamed Hamidi que Jamel put prendre connaissance de mes show”, observe Abdelkader Secteur.
Le réalisateur de la vedette française, lui-même originaire de la ville de Ghazaouet, a été donc l’instigateur de la complicité née entre les deux humoristes. “Il a fallu à peine dix minutes de réflexion à Jamel pour se décider à m’appeler”, ajoute Abdelkader Secteur. Il explique le choix du raffermissement de ses sujets et de l’abandon “momentané” de son accent par le fait de la présence en France d’une nombreuse masse d’émigrés aux sonorités linguistiques éparses. “J’ai une lourde responsabilité en France car je m’adresse d’abord à mes compatriotes qui proviennent de toutes les régions d’Algérie et pas seulement de ma ville natale de Ghazaouet”, tient-il à préciser. Interrogé sur son “omission” réelle ou supposée par l’ENTV, l’enfant de la ville transfrontalière avec la Maroc met les points sur les i. “Notre télévision nationale ne souffre aucune critique ou proposition allant dans le sens de l’amélioration des produits destinés aux téléspectateurs”, martèle-t-il. Il avouera n’avoir eu aucun contact avec l’Unique tandis qu’un bouquet de 27 sketches ont été déjà réalisés pour le compte de Beur TV.
Abdelkader Secteur, modeste humoriste au talent immense, ne se reconnaît pas dans les gags à sensation politique. “Je ne suis pas un intellectuel. J’ai à peine le niveau de la 4e année moyenne. Je laisse ce genre de show à plus expérimenté que moi.” Détonant et détonnant Abdelkader ! (Liberté-24.07.2011.)
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«Je ne suis pas interdit d’antenne à l’Entv»
Après son spectacle au Théâtre de verdure où il a réussi à faire salle comble, nous avons rencontré Abdelkader Secteur, au détour d’une loge improvisée. Voici donc un entretien avec un artiste sincère et naïf qui ne mesure pas l’étendue de sa success story.-L’Expression: Quelles sont vos impressions après la fin du spectacle?
*Abdelkader Secteur: J’ai été très étonné par la qualité et la présence en force du public aujourd’hui. Je n’ai jamais fait un spectacle en Algérie avec autant de monde. Plus de 5000 personnes étaient présentes.Combien de personnes y avait-il à votre spectacle à Marrakech?
*La salle accueille 1300 personnes, mais c’est la première fois que je rassemble 5000 spectateurs. J’ai déjà animé un spectacle en juillet dernier à Oujda, mais nous étions deux lors de cette soirée, cheb Bilal et moi. C’était en plein air et il y avait plus de 220.000 personnes, je n’ai pas fait le spectacle complet. Quand Bilal prenait 10 à 15mn de pause, je rentrais pour faire un petit spectacle. Mais ici, c’est différent, il y avait 5000 personnes, rien que pour Abdelkader Secteur.Est-ce que Abdelkader Secteur a signé un contrat avec Club jamel debbouze Comedy ou êtes vous libre de faire des spectacles ailleurs en France?
*Non, car le contrat de trois ans avec l’entreprise de Jamel Debbouze ne me le permet pas.Est-ce que vous êtes libre de faire des spectacles en Algérie?
*En Algérie, je suis libre de le faire, mais pas au Maroc et en France.Et la Tunisie dans tout ça?
*Je n’ai pas beaucoup travaillé en Tunisie. Mon accent de l’Ouest ne cadre pas avec la culture de l’Est et bien sûr de la Tunisie. J’habite à la frontière marocaine, je suis donc plus apprécié et plus compris par les Algériens et les Marocains, que par les Tunisiens. Il m’est difficile de faire des spectacles qui s’adaptent à la société tunisienne.
Comment se fait-il que vous vous êtes imposé avec des spectacles en arabe en France? Alors que Fellag a dû réajuster ses spectacles en français pour attirer plus de monde.
*Je n’ai pas eu ce problème et je ne peux pas vous dire pourquoi. Depuis que j’ai commencé en mars 2009, je faisais trois spectacles par jour et en 2011, je fais cinq spectacles par semaine. Je travaille au CLub Jamel Debbouze Comedy et tous les jours c’est rempli sauf le mardi.
Cependant, Jamel m’a demandé d’inclure des textes en français pour que les Français puissent venir au spectacle.
A quand le nouveau spectacle?
*Normalement, je commence à travailler les textes au mois d’octobre prochain.
Un spectacle qui touchera à quoi?
*Je ne peux pas vous le dire maintenant (rires).
La politique sera-t-elle présente dans ce nouveau spectacle?
*Non, moi je ne fais pas de politique Habibi. Je n’ai pas le niveau pour faire des spectacles qui touchent à la politique, mais je raconte les choses de la vie et de tous les jours.
Je commence à travailler en octobre, je teste des choses jusqu’à ce que j’arrive à un spectacle d’une heure ou une heure et demie et je démarre ce nouveau spectacle peut-être en janvier 2012. On va le roder jusqu’à ce qu’il trouve sa véritable mesure.
Pas de politique O.K., mais vous pouvez parler du Printemps arabe de façon humoristique non?
*Non, je ne peux pas parce que les gens sont très touchés par cette tragédie. On peut faire quelque chose pour essayer de trouver une solution humoristique à ce problème politique, mais pas plus.
On ne se moque pas de cette situation. J’ai été touché que des pays comme la Tunisie, l’Egypte et même la Libye qui étaient des pays paisibles, deviennent instables.
Donc vous pensez qu’ils ne sont pas bien?
*C’est sûr, mon frère.
Que pense Fellag de vous spectacles et est-ce que vous vous êtes rencontrés à Paris?
*Non, je ne l’ai pas rencontré, mais une personne que j’ai rencontrée à Alger, m’a dit qu’il a découvert mes spectacles grâce à Fellag, parce que ce dernier a parlé de moi Sur France 2, il a cité mon nom comme un humoriste qui a réussi en France.
Est-ce vrai que vous êtes interdit d’antenne par l’Entv? Il paraît que vous avez signé un contrat avec Beur TV pour le Ramadhan?
*Non, je ne suis pas interdit d’antenne par l’Entv!
Mais on ne vous a jamais vu à la télévision algérienne?
*Parce que tout simplement on ne m’a jamais contacté, c’est tout. Beur TV m’a appelé, j’ai fait des capsules de cinq minutes pour le mois de Ramadhan. Mais demain, si l’Entv m’appelle, j’irais, car là où il y a du boulot, je suis disponible.
Dans le domaine du cinéma êtes-vous toujours partenaire de Jamel Debbouze dans les films de Rachid Bouchareb?
*Non, je n’ai pas été contacté pour les films de Bouchareb, mais concernant Jamel, là où il y a un film, je suis présent. A chaque fois, il me fait passer des castings. Il n’y a pas un film où il n’a pas pensé à moi. Dans le film Hors-la-loi on m’a testé, ils m’ont donné un rôle dans lequel je n’avais aucune relation. D’ailleurs, je n’ai jamais fumé de ma vie, c’était la première fois que je tenais une cigarette au point où Bouchareb a dit: «Tu ne sais pas tenir une cigarette?».
Que pense votre père des spectacles que vous donnez?
*Mon père ne pense pas, parce qu’il est décédé en 2003. Ce que je peux dire sur mon père et qu’il a prié pour moi et c’est grâce à ses prières que j’ai percé réellement en 2003. C’est en réalité grâce à ses prières et à la volonté de Dieu que je suis arrivé là où je suis aujourd’hui. Voilà c’est tout ce que j’ai à dire. (très ému).
Une dernière question. Comment se fait-il que malgré les nombreux humoristes en Algérie, peu font le stand-up ou le one-man-show?
*Parce que ce n’est pas facile de jouer face à des centaines de personnes.
Mais certains ont tenté leur chance sans réussir comme Hakim Dekkar, Bouakaz….
*Ils ont tenté, mais ils ont lâché, parce ce que ce n’est pas facile de tenir un public et de le faire rire toutes les deux ou trois secondes pendant deux heures. Il y a des humoristes qui parlent 10 minutes pour décrocher un sourire. Ceux-là ne vont pas aller loin.
Ce n’est pas le fait que vous ayez ramené la célébrité de France que vous avez tout ce succès?
*Ce que tu viens de voir aujourd’hui, je l’ai raconté il y a deux ans, mais personne ne m’écoutait. Aujourd’hui, tout le monde m’écoute, parce qu’ils ont vu ce que je vaux. (L’Expression-19.07.2011.)
***** Vie de chien
Abdelkader Secteur livre avec spontanéité, à Liberté, ses aspirations et revient sur son parcours atypique..
Liberté : Vous êtes à Alger pour votre spectacle Vie de chien, lequel vous présentez en France depuis 2009. Qu’elle est l’histoire de ce spectacle ?
ll **A. Secteur : En réalité, le spectacle comporte en tout six sketchs. J’ai choisi ce titre parce que le sketch le plus long parle d’un chien. C’était la période où le phénomène de la “harga” avait pris de l’ampleur. Je parle de la vie de ces harragas en Europe. Leur manière de vivre. Je m’adresse à ces jeunes qui croient qu’en rejoignant l’Europe illégalement, ils trouveront l’Eldorado. Dans mon sketch, je raconte mon départ en France en 1991.
En arrivant, je constate qu’un chien possède un passeport, une carte d’identité et un carnet de santé. Alors que ces harragas n’ont aucune identité. Je veux leur transmettre un message simple : la situation d’un chien en Europe est mieux que la leur ! Tu quittes ton pays pour vivre une “vie de chien”, alors que l’animal vit comme un roi en Europe. Il vaut mieux rester dans son pays et avoir une vie convenable comme des humains.
Quand j’ai écrit mon spectacle en France, mon metteur en scène m’a clairement conseillé de titré mon spectacle sur ce sujet.
Quel a été l’accueil en France de votre spectacle, Vie de chien, qui est écrit en arabe dialectal ?
*Mon public en France est constitué en majorité d’Algériens et de Marocains. Les Tunisiens sont peu. Les Marocains ont le même accent que nous (région de l’Ouest), alors que les Tunisiens ont du mal à assimiler. Le spectacle est à 90% en arabe. On m’a dit que Vie de chien est le premier spectacle joué et écrit en plein centre de Paris, entièrement en arabe. Jamel Debbouze m’avait proposé d’ajouter quelques phrases en français pour attirer le public français. Ma réponse a été qu’il était impossible de le faire entièrement en français. Mon accent en arabe joue un rôle primordial. L’accent Ghazaoueti apporte un petit plus au spectacle. J’ai cinq représentations par semaine et la salle est toujours pleine. En mars-avril, le spectacle a été sous-titré.
Votre parcours est pour le moins atypique. De Ghazaouet au Jamel Comedy Club…
*En janvier 2009, j’avais perdu tout espoir. Je me suis rendu compte que je n’avais aucun statut d’artiste. Du coup, en 2009 donc, j’avais pris la décision de tout arrêter. J’ai beaucoup donné mais je n’avais rien récolté. Le mektoub, deux mois après avoir pris ma décision d’arrêter, Jamel Debbouze me contacte.
Et comment évaluez-vous votre expérience au Jamel Comedy Club ?
*J’ai énormément appris au Jamel Comedy Club. Je travaille depuis deux ans avec de vrais professionnels. C’est Mohamed Hamidi, qui me conseille à chaque fois sur mon travail. J’écris mes sketchs moi-même. Je joue Vie de chien depuis 2009, dès la sortie du DVD, prévue pour le mois de Ramadhan, je penserai à faire un nouveau spectacle.
Vous évoluez actuellement en France. Est-ce plus facile ou plus difficile la vie d’artiste de l’autre côté de la Méditerranée ?
*La seule différence pour moi est qu’en France, je peux vivre de mon art ! En Algérie, il faut exercer un autre métier en parallèle. (Liberté-19.07.2011.)
***Deux de heures de spectacle au Théâtre de verdure à Alger
Après près deux de heures de spectacle, on s’interroge encore sur l’ingrédient qui fait le succès de ce diablotin de Ghazaouet, au verbe haut. Mais peut-être que le secret de Secteur est l’emprunt qu’il fait à la sagesse populaire. Par des mots simples (et parfois crus), se dessine la “trizophrénie”, concept selon lequel il y aurait un décalage entre ce que pense, ce que dit et ce que fait l’Algérien.
Le théâtre de verdure du complexe culturel Laâdi-Flici (Établissement Arts et Culture) était archicomble, dimanche soir. La raison ? Abdelkader Secteur présentait, pour la première fois à Alger, son spectacle Vie de chien, créé en 2009, et joué au Jamel Comedy Club. En effet, c’est grâce à Jamel Debbouze (et à son Comedy Club) que Abdelkader Secteur nous est revenu par la grande porte, puisque sa chance, il ne l’aura pas eu en Algérie, mais de l’autre côté de la Méditerranée.
C’est devenu une constante : pour connaître le succès, il faut s’exiler, être sacré et consacré ailleurs ! Une aberration qu’on mettra encore une fois sur le compte de ce concept de la “Trizophrénie”. Mais revenons au spectacle. Abdelkader Secteur a présenté, avant-hier soir, son one-man-show, Vie de chien, composé de six sketches, dont chacun nous renvoie à notre propre réalité, à notre quotidien, à nos hypocrisies, mais également à notre sentimentalisme et à nos émotions à fleur de peau. Le phénomène des harragas, l’intégration, l’hypocrisie et la censure sociales, l’arrivée des téléphones portables dans les salles de prière, ou encore la chanson raï et ses textes incompréhensibles et parfois incongrus, sont autant de thèmes qui se greffent à ce spectacle, où se déclinent les caractéristiques de l’Algérien et son rapport fragmentaire et fragmenté à la réalité. Une réalité souvent amère et parfois violente, mais qui devient désopilante lorsqu’elle est rapportée avec l’accent ghazaoueti d’Abdelkader Secteur.
Dès le départ, il affiche la tendance. Etant donné que “beaucoup de personnes, de journalistes, me demandent de revenir sur mon parcours de Ghazaouet à Paris”, l’humoriste propose au début de Vie de chien de raconter son parcours. Mais pas celui qui a commencé en 2009, plutôt son premier départ (fictif) pour la France en 1991 avec son ami, Ahmed Regret (surnommé ainsi parce qu’on lui avait refusé 43 demandes de visa). Tous deux atterrissent dans la capitale et pour s’intégrer dans ce pays, si différent de ce qu’ils connaissaient déjà, ils décident d’adopter un chien. Oui, mais en France, “le chien possède un carnet de vaccination, une carte d’identité, un passeport et même un album de famille”. En plus de traiter de l’intégration, Abdelkader Secteur fait une sorte de parallèle entre ces chiens “bling-bling” au mode de vie plus que décent, et les milliers de harragas qui partent à bord d’embarcations de fortune, à la recherche d’un idéal.
Le showman fait ensuite un second parallèle entre nos habitudes et celles des Français, et parle de son enfance, et de la difficulté d’être dans ce monde quand on a le cœur plein de rêves qu’on arrive point à réaliser tant on peine à entrevoir le bout du tunnel, tout en remettant au goût du jour son sketch de l’enterrement du “Gaouri”.
Sagesse populaire
Dans le sketch relatif à l’arrivée des téléphones portables dans les salles de prière, Abdelkader Secteur dessine les contours psychologiques de l’individu, notamment avec le personnage du prieur qui a chanson de Houari Dauphin (“Je pense à toi, je pense”), et dont toutes les pratiques, notamment religieuses, sont cultivées pour épater et impressionner les autres. On trouve parfois des similitudes avec d’autres artistes (Fellag, Gad El Maleh et Jamel Debbouze), ce qui est tout à fait normal puisque le spectacle d’Abdelkader Secteur — qui a réellement interagi avec le public en lançant des vannes à son adresse de temps à autre — s’appuie sur un humour maghrébin savamment dosé.
De plus, alors que d’autres s’embarquent dans des tirades et des soliloques interminables qui ne font vraiment pas avancer le “Schmilblick”, Abdelkader Secteur emprunte à la sagesse populaire, décortique par des mots simples les habitudes des uns et des autres, sans jugement et sans préjugés, mais avec beaucoup de morale (parfois trop quand même !). (Liberté-19.07.2011.)
**Le samedi 23 juillet 2011 à 20h, spectacle Vie de Chien d’Abdelkader Secteur, au théâtre de verdure d’Oran.**
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*«Rire de soi-même pour se corriger»
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**voir vidéos: j’ai fait un rêve
cliquer ici: un rêve
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«Je resterai fidèle à mon public algérien en m’exprimant en arabe, car c’est à lui que je dois mon succès», dira l’artiste qui se produira jeudi soir à l’hôtel Hilton.
Apres s’être distingué au mois de Ramadhan dans une des kheimas des plus huppées de la capitale, le célèbre humoriste Kader Secteur fort d’un succès notable en France, revient se produire en Algérie, cette fois, dans le cadre d’une tournée organisée par les boites de production Think Box (Algérie) et Chaos (France) et ce, de façon plus organisée.
En effet, ce ne sont plus des sketchs épars que l’artiste algérien compte donner mais bel et bien un on man show structuré et bien ficelé grâce au metteur en scène Mohamed Hamidi. Il se produira ainsi les 18 (jeudi prochain) et 19 février, d’abord à l’hôtel Hilton puis à l’hôtel Sheraton à partir de 20h30. Ceci est la première d’une série de spectacles du Jamel Comedy Club en Algérie dont Abdekader Secteur fait partie. Une tournée nationale est d’ailleurs prévue à travers le pays pour être plus accessible aux Algériens avec des tarifs plus abordables c’est-à-dire entre 300 et 400 DA au lieu de 2000 da ici, nous indiquera son manager Karim Akbar, de Chaos Prod et ce, hier matin lors d’une conférence de presse animée, par Kader Secteur, à l’hôtel Hilton.
Ce dernier nous avouera être tombé dans la marmite rire tout naturellement sachant que des deux côtés de sa famille, tantes et oncles à Ghazaouet, rigolent tout le temps. «Et moi j’ai donc pris 100% de tout le monde. J’ai commencé en vérité en 1998, un ami qui s’est marié m’a invité. Pendant la coupure d’électricité j’ai essayé de distraire les copains,quand le courant a été rétabli je me suis rendu compte que je faisais rire toute la salle et on a même voulu que je poursuive le spectacle à la place de l’orchestre musical.» Son nom «Secteur» fait référence au poste de police du port où les policiers le menaçaient de l’emmener s’il partait nager dans les endroits interdits à la nage. Le rire, une seconde nature
Expliquant le titre de son spectacle Vie de chien, l’humoriste dira que ce dernier remonte en fait, à fin 2006 début 2007. Cela s’adressait aux jeunes qui tentaient de «brûler» la mer en laissant mère et famille derrière eux dans la tristesse. «Je dis que si tu veux partir pour honorer ton pays et rester digne là-bas fais-le, mais pas pour se laisser tanguer comme tu le fais, dans l’impossibilité parfois de revenir. C’est ta mère et toi-même que tu brûles…Je suis monté à Paris et j’ai vu de mes yeux. Il y a des gens qui sont partis il y a 15 ans et sont encore empêtrés dans un tas d’ennuis, alors qu’ici, tu va retrouver ton frère marié, avec un toit, un travail…» Evoquant le côté didactique de ses sketchs qui se veulent souvent stigmatiser les travers de la société algérienne et partant de l’aspect immoral et intolérable du comportement de certains Algériens, Kader Secteur fera remarquer qu’il est bon de rire de soi-même pour se corriger, loin de lui en outre l’idée de critiquer quiconque mais d’améliorer la condition humaine en général et celle de la vie des Algériens en particulier. Abordant ses débuts, il soulignera avoir été connu grâce aux émigrés qui venaient au bled, et notamment à Tlemcen qui faisaient transporter des «dvd» de lui piratés, vers l’Europe. «Ce qui m’a aidé à me faire connaître surtout c’est Internet. J’ai décidé de mettre mes vidéos sur You tube pour contrer les pirates.» Mais le conte de fées a commencé en mars 2009, exactement quand il remplaça Jamel Debbouze au Jamel Comedy Club. «C’était un test. Je l’ai remplacé car il était malade. Je me suis produit devant plus de 80 personnes. Jamel était grandement satisfait. Le 16 mai je suis remonté. C’est à 98% en arabe et c’est complet jusqu’à nos jours. Avant, je passais le samedi uniquement, aujourd’hui je me produis le samedi y compris les vendredis, jeudis et peut-être le mois prochain le mercredi aussi. On compte aussi agrandir la salle de 140 à 500 places.»Message: plus d’humanisme et de respect
A la question pourquoi travailler en France et délaisser son pays, Kader Secteur fera remarquer qu’il n’a jamais imaginé partir vivre un jour en France mais qu’il suit sa bonne étoile. «Je compte m’installer en France pour un moment mais pour venir travailler en Algérie. Je suis monté en France pour honorer mon pays et en donner une image positive digne de vous et de lui». Et de renchérir: «Dans mes sketchs et blagues je parle de certaines situations qu’on devrait chasser et de certaines croyances notamment en Islam qui sont mal interprétées, mais je ne critique pas. Aussi, avant de respecter les morts, il faut que tu respectes les autres de leur vivant», dira Kader tout en imputant son succès au dialecte utilisé, la propreté de son langage, ainsi qu’au suspense dont ses sketchs sont affublés. «La propreté de mes mots fait que des familles se déplacent pour me voir», dira t-il et de relever avec le sourire, le côté «vulgaire» des propos de Jamel sur scène.
A la question de savoir s’il compte parler dorénavant en français dans ses prochains spectacles il confiera: «Si je fais mon spectacle en français, je perds mon public qui m’a lancé en Algérie. Le français ne dépasse pas les 30%. Je resterai fidèle à mon public algérien. Car c’est à lui que je dois mon succès avant tout.» Né le 21 juillet 1955, de son vrai nom Kader Arrahmane, l’artiste dira que faire rire a été un don du ciel, dont il espère continuer à en donner aux gens.
Pour info aussi, Kader Secteur a joué au mois d’octobre dernier dans le nouveau film de Rachid Bouchareb, Hors-la-loi, aux côtés de Jamel Debbouz qu’il a proposé au réalisateur. Il a tourné en Tunisie. Il joue le rôle d’une personne qui connaît bien Paris et accueille un ami sétifien chez lui et lui fait visiter la ville. Un rôle qu’on attend de découvrir avec impatience.
Enfin, le producteur de Chaos nous relèvera les projets futurs de sa boîte, à savoir, faire venir les autres comiques du Jamel Comedey club que ce soient des Français ou des Maghrébins (Blanche, Wahid, Yassine etc) pour le plus grand plaisir du public algérien mais avec une préférence pour les artistes algériens…bien entendu! (L’Expression-17.02.2010.)
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***un phénomène majeur dans la culture du “rire”.
Un humoriste est né. Donc, il fait beau ! Il s’appelle Abdelkader Secteur. Soudain, l’humoriste algérien Abdelkader Secteur est devenu un phénomène majeur dans la culture du “rire”. Le Rire, pour vous rappeler, est le titre d’un livre signifiant du célèbre philosophe Henri Bergson. Un livre sur la philosophie du rire. Mais, pour faire rire les Algériens, Abdelkader Secteur n’a jamais lu ce Bergson. Mais il nous fait rire, ce Ghazaouati. La première fois que j’ai entendu parler de ce Abdelkader Secteur, il y a de cela deux ans, peut-être un peu moins, qu’importe, c’était à Oran. Par une soirée familiale, mes neveux, des enfants et des ados, filles et garçons : Sami, Sanaê, Yacine et les autres ne parlent que de ce Abdelkader Secteur. Jubilation. J’ai remarqué que mes neveux et mes nièces apprenaient par cœur ses spectacles : ses blagues, ses anecdotes, ses gestes et ses expressions. Un humoriste est né. Donc, il fait beau ! Comme une boule de neige, vite, la popularité de ce Abdelkader Secteur a dépassé les frontières, toutes les frontières, d’abord celles de la dechra, puis celles du village, puis celles de la ville proche, puis celles de la région, puis celles du pays. Par son intelligence, sa spontanéité et son succès, cet humoriste nous a appris que l’universel n’est que le génie du local. Depuis sa petite bourgade située dans la région de Souahlia (Ghazaouette), Abdelkader Secteur a entrepris son parcours d’artiste humoriste. Sans relâche. Par son langage, tinté d’un accent des Ghazaouatis et des M’sirdis, plein de poésie, de douceurs et de diableries, l’humoriste a conquis les cœurs des Algériens. D’une soirée de mariage à une veillée religieuse, à une fête de circoncision, jusqu’aux grandes salles parisiennes, Abdelkader Secteur symbolise le combat de l’artistes de la marge. Un humoriste est né. Donc, il fait beau ! Par un mois de Ramadhan, Abdelkader Secteur rentre à Alger la Blanche, la capitale.
Sous une kheima, loin de la bâtisse belle et imposante de l’Opéra, en dehors des salles climatisées, rénovées selon “les normes internationales !”, il donna ses premiers spectacles, son travail est bien reçu par les enfants de Soustara, de Bab El-Oued et de Belouizdad, etc. Les institutions culturelles cadenassées, froides ou enrhumées lui “tournent” le dos. Ainsi la culture résistante, par le rire, le poétique populaire, réalise ses pas, sort ses griffes et tire sa langue. Une fois hautement reçu par les siens, dans son pays, Abdelkader Secteur passa sur l’autre rive de la Méditerranée. En France, vite, dans les banlieues, il se fait une grande place dans les milieux de l’art du “rire”. Ainsi, Abdelkader Secteur a fait de l’ombre à beaucoup de noms ornés sur la liste des humoristes chevronnés : Jamel Debbouze, Fellag, Gad el Maleh, etc. Et Abdelkader Secteur n’a jamais lu le livre le Rire du philosophe renommé Henri Bergson. Que signifient cette célébrité et cette présence construites, en quelques mois, par Abdelkader Secteur ?
a. Toute société productive de blagues, d’anecdotes et d’humour est une société vive et éveillée. Un signe de bonne santé de la conscience collective.
b. Le choix des thèmes traités dans ses spectacles montre le courage artistique et dénonce les discours moralistes produits d’une culture d’hypocrisie qui, malheureusement, domine notre vie sociale, intellectuelle, religieuse et politique.
Mais. L’humoriste est déjà né. Donc, il fait beau !
*Par : Amine Zaoui ..(liberté-18.02.2010.)
**************Abdelkader Secteur, l’histoire d’un mec
C’est l’histoire d’un mec. Abdelkader Secteur, de son vrai nom Abdelkader Arahman originaire de Ghazaouet, une commune à l’extrême ouest du pays, qui racontait des blagues entre les pauses café des fêtes de mariage. Un jour, un de ses copains, Houari, décide de le filmer et de mettre la vidéo sur You tube. Au fil des mois, Abdekader est devenu très célèbre sur la toile et à l’Ouest. Il est très sollicité par les grandes familles lors des mariages pour enlever la Ghouma lors des pauses café et remplacer ainsi les pauses Kenny G des disc-jockeys. Au moment où Bakhta, Thoulathi el amdjad, le trio Bila Houdoud, faisaient un tabac à l’ouest, Abdelkader Secteur, qui empruntait toujours le micro à Kada le disc-jockey, pour raconter des blagues gratuitement, était toujours inconnu au bataillon des grands comiques oranais. A l’Entv, on évoqua sérieusement le cas d’Abdelkader Secteur lors d’une émission sur Canal Algérie, mais n’a jamais été invité parce qu’il était considéré comme un comique non professionnel pour ne pas dire amateur. Au moment où Biyouna et Fellag explosaient en France, Abdelakader Secteur qui n’a jamais imaginé franchir la frontière de l’Algérie (avec un passeport), est découvert sur la Toile par un certain Djamel Debouzze, (deux fois interdit de séjour en Algérie). Ce dernier, conscient de la rentabilité du comique auprès de la forte communauté algérienne, s’est dépêché de lui faire un visa, pour le récupérer et d’en faire une marque déposée de son spectacle de Djamel Comedy club. Pour faire succès, quoi de mieux que de raconter comme un certain Fellag, des galéjades sur la société algérienne. Vie de chien, son premier spectacle, produit et sorti en DVD par Debouzze, compare la vie d’un chien en France avec celle d’un jeune en Algérie. Un patchwork du contraste d’une société algérienne racontée dans le passé par Fellag, repris et raconté en arabe par Abdelakder Secteur. Censuré au départ par l’Entv, c’est sur Nessma TV qu’il fera sa première télévision, avant que les autorités ne prennent conscience de l’importance du phénomène et daignent l’inviter sur Canal Algérie et puis sur la Chaîne 3. Néanmoins Abdelakder Secteur n’est pas autorisé à jouer un sketch sur la télévision algérienne, comme chez Nessma, il sera invité seulement pour faire la promotion de son spectacle, qu’il donnera à Alger, Oran et Tlemcen. L’Entv, ne considérant pas encore comme le produit à 100% algérien, lui laisse une petite porte sur les médias francophones, mais il ne sera pas invité à Sabahyate ou toute autre émission à grand succès. Abdelakder Secteur qui racontait son expérience de jeune à Ghazaouet, dans le garage d’une villa pour une vingtaine d’hommes durant des mariages, se retrouve aujourd’hui, dans un hôtel 5 étoiles, en face de 600 personnes, qui ont payé en moyenne 4000 DA pour le voir raconter sa vie de Chien….en Algérie. C’est l’histoire d’un mec, ignoré par les siens et récupéré par un «indigène» qui a fait du business avec les blagues des Arabes.(L’Expression-22.02.2010.)
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* “Jamais, je ne perdrai le public qui m’a lancé”
Lorsque j’ai rencontré Abdelkader Secteur, il y a un peu moins de deux ans, il venait de faire un triomphe avec son spectacle à la salle Aïssa-Messaoudi de la Radio algérienne sur invitation de son ancien directeur Azzedine Mihoubi, qui déclarait volontiers être client de son humour populaire et foncièrement algérien.
En effet, ce quadragénaire aux cheveux grisonnants,“de famille”, est un fin chroniqueur du quotidien, doublé d’une acuité de sociologue pour dénicher nos absurdités, qu’il sait rendre, sans trop en rajouter, hilarantes et donc touchantes. À mon grand étonnement, ce virtuose du rire n’avait pas encore eu d’interview, sauf un passage à la radio de l’Ouest, me dit-il, car mis à part cette représentation dans le temple du média lourd algérien, son statut d’artiste “YouTube” ne suffisait probablement pas à lui donner le cachet d’artiste “officiel”.
Il était alors partant, un tantinet demandeur du jeu des questions-réponses, bien qu’on ait eu à le faire sur un banc humide à cause d’un garde qui n’appréciait pas qu’on s’attarde sur la terrasse de la salle. Mardi soir, quand je l’ai rencontré, entouré, cette fois, de son frère et du manager de Kos Production, les choses ont changé. On est dans le luxueux hôtel Hilton d’Alger, la moustache s’est affinée, le trois quart chic n’a plus rien à voir avec le costume léger dont il retroussait les manches dans ses spectacles et il ne se déplace plus sans avoir son téléphone tactile à portée de main.
Pourtant, la dégaine n’a pas changé, certes un peu plus sûr de lui, mais toujours très avenant, aimable et surtout souriant. Secteur finit par se rappeler cet entretien, un an et demi dans sa nouvelle vie, c’est énorme. Il raconte qu’après ce passage à la radio, les choses n’ont pas décollé comme il le croyait. “J’avais un peu perdu l’espoir de trouver les personnes qui m’aideraient vraiment à introduire ce milieu, une main forte, un Boukhars, par exemple”, regrette-t-il encore.
Et c’est en février 2009 que tout bascula pour lui. “Quand il m’a vu, il a dit dans son téléphone, le voilà, il est en face de nous”, “ces personnes me cherchaient depuis cinq jours à Ghazaouet, ils m’ont dit qu’il y avait un grand artiste en France (il n’ont pas voulu me donner le nom) qui a vu un de mes CD et il est tombé par terre de rire”, Abdelkader ne comprend pas, soupçonne un canular, un Français qui rit à ses blagues, ce n’est pas possible, à moins qu’il ne comprenne parfaitement l’arabe !
À ce moment-là, on lui annonce que c’est “Jamel Debbouze ; depuis une semaine, il ne fait que regarder tes vidéos sur Youtube, et dès qu’on rentre dans son bureau, il nous demande chaque fois quand est-ce que vous me ramenez Abdelkader ? Il ne te cherche pas pour un seul spectacle, il te cherche pour travailler avec toi”. Abdelkader Secteur accepte sans hésitation, il avait déjà son visa, “hamdoulah”. “La salle du Comedy Club est en plein centre de Paris, mon
ami ! J’avais peur”, mais il n’a fallu qu’une seule scène pour que Jamel lui propose de travailler avec lui. “Ils ont filmé les deux spectacles que j’avais faits en mars, puis je suis revenu en Algérie. Le 10 mai, je remonte à Paris, ils m’avaient préparé une sorte de guide, ils avaient retravaillé mon spectacle. Le metteur en scène, Mohamed Hamidi, me donnait des conseils et m’enlevait les passages trop longs. D’ailleurs c’est lui qui m’avait fait découvrir à Jamel Debbouze, il est de Nedroma, ma région, nos familles se connaissent. Le
16 mai, j’ai commencé officiellement mon spectacle, tous les samedi, à guichets fermés !”
Secteur est fier de raconter que sur la radio Beur FM, Jamel avait dit à l’animateur, qui s’étonnait qu’il ramène un comique d’Algérie, que lui-même s’inspirait de moi. “Même dans le film qu’il a tourné (Hors la loi, la suite d’Indigènes, de Rachid Bouchareb), il demande que je sois avec lui.” C’est ainsi qu’Abdelkader Secteur se retrouve à jouer un rôle-clé dans cette suite. “J’y joue l’ami de Jamel qui l’accueille après son service en France, pour lui montrer les ficelles, le rendre plus débrouillard et rejla.”
Pour un premier tournage, je m’étonne qu’il en parle avec autant de naturel, mais Secteur me rappelle qu’il n’a aucune peur de la caméra, il était habitué depuis le temps où il se faisait filmer dans les mariages, mais il avoue que dans ce tournage en Tunisie, il a eu une autre
crainte : “J’ai eu peur de parler le français d’un Français et peut-être que je serai nul, mais le rôle n’en demandait pas tant, au contraire, pour sa crédibilité, il fallait que je parle en arabe avec quelques mots français, mais le plus que j’avais est que le réalisateur Bouchareb est de Maghnia, donc j’étais vraiment à l’aise, et il semblait satisfait.” La question de la langue lui est souvent posée en le comparant à Fellag, mais pour lui, c’est tout choisi. “Même à Jamel qui me demande de mettre plus de français dans mes spectacles, je dis d’accord, je fais comme tu veux, mais je ne dépasse pas 30% à 35% de français, parce que si je le fais à 100% en français, je perdrai le public qui m’a lancé, et ça jamais !” Quand on lui demande s’il est prêt à refaire un spectacle dans un mariage, il dit qu’il le ferait avec plaisir. “C’est grâce à des gens pas riches du tout, ajoute-t-il, qui ne pouvaient même pas se payer un Dj à 10 000 Da, que j’ai commencé à faire mes sketchs pour seulement 2 000 Da.”
Et ce n’est pas le seul principe auquel s’attache notre humoriste, qui veut rester un sérieux père de famille. Trois filles déjà, dont une qui n’a que trois mois : “Elle est née alors que j’étais en tournage en Tunisie.” D’ailleurs, avec Jamel, il s’est entendu de venir en Algérie au moins tous les quinze jours.
Il veut s’acheter une plus grande maison ici et ne pense pas encore ramener sa famille en France, car il a “peur pour ses filles, ce n’est pas la même mentalité… Je suis touché de voir ma petite fille de six ans étaler mon tapis de prière, même si ce n’est pas la bonne direction, alors qu’une adolescente en France peut sans gêne refuser de débarrasser la table quand son père le lui demande”.
En cherchant une photo à nous donner, Abdelkader parcourt du doigt son téléphone — “une technologie obligatoire” —, il passe des centaines de clichés de sa famille avant de tomber sur une de lui et nous confie que ses filles “ne cessent de compter les jours avant ses retours à la maison”, ce qui est aussi le cas de son public quand il le voit sur scène et qui ne cesse de faire la même chose, encore, Abdelkader Secteur ! (Liberté-18.02.2010.)
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