Doutes et mensonges
***Bouteflika est-il pris en otage par son entourage ?
*Les «oligarques» sont-ils les nouveaux seigneurs en l’Algérie ?
La sortie médiatique des 19 personnalités qui lui ont formulé une demande d’audience – dont ses proches soutiens à l’image de l’ex-ministre de la Culture, Khalida Toumi – a pour but de poser presque la même question. Remettant en cause la paternité de certaines décisions annoncées récemment par le gouvernement, les signataires de cette demande veulent vérifier, eux-mêmes, que le chef de l’Etat est bien l’auteur de ces mesures qui, selon eux, ne font qu’aggraver la situation générale du pays.
Et face au silence de la présidence de la République, institution concernée en premier lieu par cette interpellation, ce sont les partis proches du pouvoir qui réagissent. Mis très mal à l’aise par cette sortie inattendue pour eux, ces procurateurs du clan présidentiel contre-attaquent violemment et sans discernement.
Ce qui témoigne déjà de l’ampleur de la gêne dans laquelle se trouve le clan présidentiel qui ne cesse, notamment depuis la validation du quatrième mandat, d’user et d’abuser des mises en scène montrant le chef de l’Etat recevant des hôtes étrangers et des responsables algériens. En effet, le premier à s’offusquer de «ce crime de lèse majesté» est le secrétaire général du FLN, Amar Saadani. Piqué dans son amour-propre, le patron du FLN a, dans un reflexe reptilien, violemment attaqué les initiateurs de cette démarche, notamment la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune.
Ayant lui-même appelé les «personnalités nationales» à intégrer son «front», Amar Saadani n’a pas hésité à rejeter l’existence même de ce concept pour dénier toute qualité aux signataires de ladite demande. «D’abord, il n’y a aucun article dans la Constitution qui définit ce qu’est une personnalité nationale. Ensuite, mis à part le peuple, personne, et je dis bien personne, n’a le droit d’auditionner le président Bouteflika», estime-t-il dans une déclaration à la presse en marge de la réunion, hier à Alger, des élus de son parti.
Ce faisant, il s’est même permis des jugements de valeur sur les signataires de la demande. Selon lui, «parmi eux, il y a des personnes sincères dont les actions sont guidées par l’intérêt national». «Une deuxième partie agit, par contre, pour le compte de ses propres intérêts et une troisième partie est téléguidée par des parrains», dit-il, sans argumenter ni donner de noms. Amar Saadani juge même inconcevable le fait de douter du Président alors que, selon lui, des chefs d’Etat étrangers ont témoigné de ses grandes capacités, faisant ainsi allusion au président français François Hollande.
Se comportant déjà comme le tuteur sur la scène politique nationale, il refuse même le droit à ces personnalités de juger le bilan de Bouteflika. «Si c’est pour dire que la situation dans le pays est catastrophique, il faudrait qu’ils attendent 2019 (l’élection présidentielle), l’année durant laquelle le peuple va juger le bilan du Président», déclare-t-il, en consacrant une grande partie de ces attaques à Louisa Hanoune. «Hanoune a un parti politique, avec un programme et surtout un champ totalement libre d’expression.
Qu’est-ce qui a pu l’amener à signer cette lettre ? Elle a perdu son équilibre car ceux qui la soutenaient ont quitté leurs postes», juge-t-il, en chargeant même le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, qui hésite encore à rejoindre son initiative. Outre Amar Saadani, tous les partis proches du pouvoir semblent avoir reçu la même instruction de charger «ces fauteurs de troubles». Le porte-parole du RND, Seddik Chihab, n’est pas resté en marge et a exprimé, lui aussi, l’indignation de son parti face à cette remise en cause ne serait-ce que d’une partie des décisions de l’Exécutif.
Dans un communiqué rendu public hier, le Rassemblement national démocratique (RND) a affirmé que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, était «comptable devant le peuple souverain qui l’a investi et devant le peuple uniquement». Selon le RND, la lettre «met en doute la capacité du président Abdelaziz Bouteflika à diriger le pays.
Elle l’accuse aussi de porter atteinte aux institutions de l’Etat et aux intérêts de l’Algérie». «La lettre est signée par un certain nombre de personnes connues et que très peu de choses réunit. Cela dévoile l’identité de l’auteur de cette initiative, un chef de parti politique, déchaîné depuis quelques mois déjà contre l’Etat et contre son premier dirigeant», a ajouté le RND dans son communiqué.
Toujours arrimé à la voix officielle, le TAJ de Amar Ghoul s’est précipité, lui aussi, à pondre un communiqué dénonçant la démarche de ces 19 personnalités. «Nous refusons totalement le fait de douter des institutions de la République, à leur tête la Présidence. Nous affirmons que le président de la République accomplit normalement ses missions», lit-on dans ce communiqué.*Madjid Makedhi / el watan / Dimanche 08 novembre 2015
** Bouteflika est-il encore le chef ?
Une tentative d’ouvrir une brèche dans le statu quo qui plombe le pays et de percer un mystère : savoir si le chef de l’Etat est ou pas au courant des décisions politiques et économiques qui se prennent en son nom. C’est le sens de la démarche du «groupe des 19» dans lequel figurent des personnalités connues pour être proches de Bouteflika.
En filigrane, les doutes exprimés à la faveur de cette démarche laissent croire que le chef de l’Etat est tenu à l’écart des grandes décisions politiques.
Se pose alors légitimement la question de savoir si Abdelaziz Bouteflika est encore le véritable chef du palais. Si l’opposition radicale ne cesse de marteler une vacance du pouvoir, cette fois-ci la «confirmation» de la prise du pouvoir par des groupes informels vient des alliés mêmes de Bouteflika. Khalida Toumi, Zohra-Drif, pour ne citer qu’elles, connaissent assez bien «la maison» pour ne pas conclure à ce que l’adresse du pouvoir a déjà changé. Visiblement, la situation suggère que Bouteflika semble perdre le contrôle et qu’un transfert du pouvoir se serait opéré sur fond de luttes et de règlements de comptes à l’intérieur des appareils.
Autrement dit, la reconduction de Abdelaziz Bouteflika dans des conditions contestables n’aura servi que de paravent afin de permettre à des groupes d’intérêt de s’emparer des leviers du pouvoir. Un processus engagé quelques mois avant la décision de Bouteflika de «rempiler». Des digues devaient alors céder. A commencer par celle qui, jusque-là, constituait l’armature du régime, le DRS.
Malmené par des assauts répétés venus de l’intérieur du sérail, les hommes forts du Département du renseignement et de la sécurité ont été «éliminés» un par un jusqu’à atteindre le mythique général Toufik.
Il s’ensuivit une prise en main par ce que nombre d’acteurs politiques appellent les «oligarques» qui ont grandi à l’ombre d’un Président qui leur a accordé avantages et privilèges. Une oligarchie en devenir qui, comme sous d’autres cieux où l’exemple a sévi, risque de dompter l’Etat pour s’emparer de ses pouvoirs.
Le parallèle avec la Russie d’Eltsine ou l’Egypte de Moubarak est frappant. Contrôle des secteurs stratégiques de l’économie, main basse sur les institutions, domestication des partis politiques au pouvoir, soumission de l’administration en s’assurant la caution internationale… La révision de la Constitution devrait couronner la marche vers la prise du pouvoir.
Cependant, cette entreprise peut rencontrer une «résistance» de l’intérieur, qui pourrait être suscitée par le choc des ambitions aussi multiples que contradictoires et, dans un moindre degré, celui des egos. Entre ceux inspirés par le maréchal Al Sissi et ceux qui prennent l’exemple des fils de Moubarak, le télescopage risque de s’avérer désastreux.
La guéguerre entre les «alliés» Ouyahia-Saadani en est un des révélateurs. Il va sans dire que la crise économique pourrait dangereusement précipiter les événements. Le régime, qui a toujours fonctionné sur la base d’arrangements claniques, se trouve privé des instruments d’arbitrage. L’effacement de Bouteflika du devant de la scène complique davantage les possibilités de «compromis» entre les différents blocs. Les tensions risquent de déborder les frontières du sérail. Les mois à venir s’annoncent décisifs.*Hacen Ouali / el watan / 07 novembre 2015
Pour l’ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, dont l’action politique s’inscrit désormais résolument dans l’opposition, le salut de l’Algérie passe forcément par le changement du système de gouvernance.
*Pour Ahmed Benbitour, le Pouvoir seul responsable de la crise
Comme à chacune de ses innombrables sorties publiques, depuis quelques mois, l’ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour a, une fois de plus, alerté, hier, sur l’aggravation de la crise économique qui guette le pays. Une crise qui, regrette-t-il, pourrait s’avérer fatale pour le pays et que subiront de plein fouet les générations à venir. Dans sa contribution au campus des Jeunes libres du RCD, son allié au sein de la CLTD, M. Benbitour a invité “à une prise de conscience des menaces sérieuses qui pèsent sur l’avenir de la nation”.
L’ancien chef de gouvernement, qui a démontré, chiffres à l’appui, que quasiment tous les signaux sont au rouge pour cause de déclin des recettes pétrolières desquelles dépend l’économie nationale, juge que “la sauvegarde de l’Algérie passe nécessairement par le changement de tout le système de gouvernance (…)”. Donc, réitère-t-il, “l’urgence et l’impérative nécessité du lancement d’une transition démocratique”. Pour
M. Benbitour, pour qui la faillite du système a commencé depuis l’Indépendance, c’est désormais la “prédation qui s’annonce à l’horizon”. Selon lui, si des solutions pratiques existent pour sortir le pays de la crise, “les obstacles sont d’ordre politique”. D’où son appel aux décideurs à “assumer leurs échecs et leur responsabilité historique, parce que l’histoire ne pardonnera pas à ceux qui ont vu venir le danger et ne l’ont pas endigué”. Le message de Benbitour se veut comme une alerte contre une dérive quasi certaine qui risque de plonger, dans un avenir proche, le pays dans une crise sans précédent. Interrogé par les jeunes militants du RCD, lors des débats, l’ancien chef de gouvernement s’est, par ailleurs, exprimé sur certaines questions telles que la laïcité, l’officialisation de tamazight ou encore les raisons l’ayant poussé à démissionner de la chefferie du gouvernement au tout début du premier mandat du président Bouteflika.
Concernant la laïcité, M. Benbitour s’est montré plutôt défavorable à ce système de gouvernance qu’il a estimé propre à la France, lui préférant l’exercice des libertés de culte. “Il faut faire la différence entre un système de gouvernance laïque et le comportement laïque. Il faut faire attention quant à ce système qui a montré ses limites en France, seul pays à adopter ce système de gouvernance”, a-t-il jugé. Benbitour est également loin d’être favorable à l’officialisation de tamazight en tant que culture et langue. Du moins, pas pour l’instant. De son point de vue, l’officialisation de cette langue nationale doit encore attendre sa promotion et son développement. “Il faut d’abord mettre en place les instruments nécessaires pour que l’officialisation de cette langue ne le devienne pas seulement sur papier”, estime-t-il. Enfin, sur son retrait du gouvernement, il a rappelé qu’il a été poussé à la démission par Bouteflika lui-même lorsqu’il avait pris la décision de légiférer par ordonnance ignorant du coup et le gouvernement et l’Assemblée nationale.*Liberté/ jeudi 19 novembre 2015
*Abderrazak Makri craint le pire pour l’Algérie.
Le président du Mouvement pour la société et la paix (MSP) Abderrazak Makri, craint le pire pour l’Algérie. La situation, explique-t-il, est au bord de l’explosion et l’Algérie risque, avec la crise économique qui s’est installée, l’effondrement avant fin 2016.
C’est lors d’une conférence de presse animée au siège de son parti, consacrée à la situation politique et économique qui prévaut dans le pays ainsi qu’au contenu de la loi de finances 2016 que le leader du MSP a dénoncé les manœuvres du pouvoir ainsi que la politique et la vision économique désastreuse adoptées jusqu’à ce jour.
Le pouvoir, de l’avis de Makri, maintient sciemment le flou autour des questions sensibles et qui concernent directement le quotidien du citoyen. Il y a, note-t-il, une absence criante de cohésion en matière de prise de décision. «Nos dirigeants veulent maintenir le flou pour que le citoyen ne comprenne pas ce qui se passe et ne pose pas de question. Chaque jour, des rumeurs circulent sur la maladie du Président, son hospitalisation et même sa mort. Et le pouvoir ne réagit pas. Où est l’Etat ? Ce n’est pas normal.
Ces rumeurs font presque partie d’une agitation soutenue par un pouvoir qui travaille dans l’opacité», accuse Makri, persuadé que la transparence dans les décisions est un signe de bonne santé d’un Etat. «Notre pouvoir n’est pas transparent. Il ne dit pas la vérité et, aujourd’hui, nous payons les conséquences de cette politique.» Pour le patron du MSP, l’heure est grave et l’environnement international n’est pas pour arranger la situation. «Avec les actes terroristes qui se multiplient de par le monde, nous avons l’impression de vivre une guerre mondiale entre Etats par procuration.
Le terrorisme est une sale guerre créée par les Services secrets et dont les victimes sont des innocents», déplore Makri, qui condamne tout acte terroriste à travers le monde. Interrogé sur la démarche du groupe des «19-4» qui demande audience au président Bouteflika pour lui faire part de la gravité de la situation, Makri a refusé de s’étaler sur le sujet, se contentant de dire que «ces personnes étaient proches de Bouteflika, c’était leur symbole».
Bouteflika et le gouvernement sont responsables du désastre
Et d’ajouter : «Aujourd’hui, elles se sont réveillées et leur réveil ne peut que nous réjouir.» Le conférencier ne partage pas l’avis de certains qui disent que l’opposition ne fait rien : «Nous sommes structurés et nous travaillons pour aller vers une transition démocratique. Le pouvoir doit comprendre que notre parti n’appellera jamais les gens à sortir dans la rue.» «Mais nous sommes convaincus que qu’ils finiront par se révolter contre le pouvoir», avertit Makri, qui plaide pour «une transition économique consensuelle» accompagnée d’«un consensus politique» en faveur du développement national.
L’orateur a indiqué que la transition économique escomptée par le MSP exige la «constitutionnalisation de la préservation des ressources énergétiques du pays pour les générations futures». Makri a consacré une grande partie de son intervention à critiquer le projet de loi de finances 2016, qui confirme l’«échec cuisant» de la politique du gouvernement. La LF 2016, affirme-t-il, renferme des dispositions dangereuses qui portent atteinte à la souveraineté nationale et aux fondements de notre Etat. «Les articles 66, 62, 71, 99 ainsi que d’autres, s’ils venaient à être approuvés, mèneront l’Algérie vers le désastre.
Ce projet de loi de finances est conçu par des hommes d’affaires algériens avec la bénédiction d’étrangers. Par conséquent, ce texte sert les intérêts de cette catégorie», indique Makri, qui accuse le président Bouteflika, le gouvernement et la majorité parlementaire d’être responsables de cette situation. «Nous prenons à témoin l’opinion publique. Ces responsables répondront de leurs actes devant l’histoire», a conclu le président du MSP.*Nabila Amir/ el watan/ jeudi 19 novembre 2015
**Sid-Ahmed Ghozali accuse les tenants du pouvoir de mentir au peuple.
Le pétrole n’est pas une malédiction. La malédiction, c’est le Pouvoir»
L’ancien chef de gouvernement, Sid-Ahmed Ghozali, accuse les tenants du pouvoir de mentir au peuple. Et sur tous les plans : raisons de la crise économique, mesures d’austérité, terrorisme…
Intervenant à l’ouverture, hier à Alger, du campus des jeunes du RCD, M. Ghozali a brandi un chapelet de preuves confirmant ses affirmations et son sombre constat sur la situation économique et politique du pays. Animant une conférence-débat sur le thème «Le pétrole est-il une malédiction ?», Sid-Ahmed Ghozali, qui a eu à assumer le poste de PDG de Sonatrach, commence par pointer de doigt la culture de «l’irresponsabilité» en vogue chez ceux qui nous gouvernent aujourd’hui.
Celle-ci, explique-t-il, est confirmée par cette affaire Sonatrach-Saipem traitée par la justice italienne, qui concerne le versement de pots-de-vin à des responsables algériens. L’orateur trouve ainsi «illogique qu’un ministre refuse d’assumer sa responsabilité dans cette affaire et que le gouvernement ne se constitue pas partie civile». «Une affaire a éclaté (en Italie) et une action en justice est en cours. 280 millions d’euros ont été distribués comme commissions (…).
Pourquoi le gouvernement ne se porte pas partie civile», s’interroge-t-il, insistant sur la responsabilité du ministre qui était en poste à l’époque des faits, Chakib Khelil, sans le nommer : «Des noms ont été prononcés. Je ne les prononcerais pas car il y a la présomption d’innocence. Mais le responsable du secteur au moment où l’affaire a eu lieu, la moindre des choses est qu’on l’invite comme témoin.» Et d’ajouter : «On ne peut pas être ministre pendant douze ans et dire que vous avez appris par la presse quand une affaire se déclenche chez vous. Vous n’avez pas le droit ! C’est une insulte.»
Le conférencier cite encore d’autres exemples où les gouvernants fuient leurs responsabilités. Il met en exergue, dans ce sens, le discours actuel sur les raison de la crise financière et économique : «On est en train de préparer les Algériens à des mesures drastiques tout en leur faisant croire que c’est en raison de la chute des prix du pétrole. C’est faux. Ils vous mentent. Il ne faut pas croire ce discours.» Et de préciser que la responsabilité de cette situation incombe à ceux qui nous gouvernent. Poursuivant, Sid-Ahmed Ghozali dénonce le gaspillage des ressources naturelles du pays et l’incapacité de ceux qui gouvernent à mettre en place les conditions idoines pour la création des richesses.
«Le changement, un passage obligé»
«Le pétrole aurait dû être utilisé par se passer du pétrole», précise Sid-Ahmed Ghozali. Selon lui, «l’or noir n’est pas une malédiction». «Si c’était le cas, le premier pays maudit serait l’Amérique, qui est le premier à découvrir et à exploiter le pétrole», illustre-t-il, avant de rappeler que le pays est très favorisé en matière de richesses naturelles. La malédiction, dit-il, ce sont ceux qui ont échoué à transformer cette richesse «de façon à permettre au pays de créer sa propre richesse».
«Durant les 15 dernières années, l’Algérie a engrangé, grâce au pétrole, 900 milliards de dollars. Durant les 17 premières années de l’indépendance, nous n’avons eu que 25 milliards de dollars qui n’ont pas été dépensés pour l’enrichissement des personnes (…) Mais depuis 15 ans, la corruption a galopé à une vitesse hallucinante. Tout l’argent qui a été accumulé s’est traduit par un appauvrissement du pays», déclare-t-il.
Estimant qu’il y a toujours des solutions à la crise actuelle, Sid-Ahmed Ghozali précise, toutefois, que ce n’est pas avec ce régime et ce pouvoir qui ont commis «trois fautes capitales». La première faute, dit-il, est que le pouvoir considère que la société algérienne a pour fonction essentielle d’obéir : «Il prétend pouvoir diriger en donnant des ordres.
Ce n’est pas possible. Il n’y a pas de politiques applicables sans la participation de la société.» La deuxième faute consiste, ajoute-t-il, en le non-respect de la loi : «Le pouvoir ne respecte pas la loi. Cette loi, c’est la Constitution et les lois qui en découlent. Ceux qui font les lois sont les premiers à les transgresser.» Et de préciser que la troisième faute concerne «l’irresponsabilité des responsables».
«C’est pour toute ces raisons que la CLTD a raison. Il faut changer le système», enchaîne l’orateur, relevant un autre mensonge des tenants du pouvoir : la menace terroriste. «Il ne faut pas aussi croire le discours officiel qui assimile le changement et l’alternance au pouvoir au désordre et à la prolifération du terrorisme», conclut Sid-Ahmed Ghozali. *Madjid Makedhi / el watan/
Louisa Hanoune: « Nous voulons savoir… »
Dix-neuf personnalités dont Louis Hanoune et Khalida Toumi ont demandé, dans une lettre publiée hier, une audience au président Abdelaziz Bouteflika. Ce vendredi, la patronne du PT a expliqué la démarche des signataires de la lettre. « Il ne s’agit pas d’une initiative contenant un projet politique ! Il ne s’agit pas d’un programme politique ! Il ne s’agit pas de faire un gouvernement parallèle. Nous sommes liés par notre patriotisme et les craintes par rapport aux dérives. Notre démarche est légaliste ! », a déclaré Louisa Hanoune lors d’un point de presse à Alger.*cliquer ici: les grands échecs du pouvoir.2
**Dans la même page:
L’économie algérienne minée par la prédation et l’incompétence
*Le Pouvoir reconnait-il enfin ses échecs?
** il annonce que l’Algérie est en danger!
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On le sait, le président Bouteflika adore recevoir. Même fatigué, malade, assis, à voix basse, usé, il aime prendre le thé avec des Présidents étrangers ou même de simples envoyés de contrées lointaines, parlant de météo, de football et parfois de politique.
Pourquoi est-ce alors si compliqué, entre un ministre mozambicain et un attaché chilien, de prendre 19 minutes pour recevoir 19 personnes, dont certaines ont été ministres sous sa tutelle ? Parce que selon la loi naturelle des espèces, ils sont Algérien(ne)s et on ne reçoit pas des Algérien(ne)s comme ça. Même Saadani, né à l’étranger, l’a confirmé, conseillant aux 19 qui veulent visiter la Présidence, comme le font chaque semaine les écoliers américains à la Maison-Blanche, de demander des nouvelles de Bouteflika auprès des dizaines de Présidents étrangers qu’il a reçus chez lui.
Oui mais comment rencontrer des Présidents étrangers ? C’est un autre problème que le FLN et le RND n’ont pas encore résolu. Mais au même moment, un décret présidentiel est publié le dimanche 8 novembre, instituant «des périmètres de protection du siège de la présidence de la République et des résidences présidentielles».
Coïncidence ? En politique comme en physique des particules, il n’y en a pas, et on peut raisonnablement interpréter ces nouvelles dispositions comme une façon d’éloigner les curieux.
Comment ne pas recevoir 19 personnes ? Le décret présidentiel va plus loin, tel que publié au Journal officiel : «A l’intérieur du périmètre de protection, il est interdit de pratiquer des activités de survol du périmètre par parachute, par ballon, par ULM, par hélicoptère ou par tout type d’aéronef ou tout objet volant.» C’est clair. Même lâchés par parachute du haut d’un avion ou d’une soucoupe volante, les 19 ne pourront pas entrer dans la Présidence. Seule solution, la trémie. Question, Khalida Toumi sait-elle se servir d’une pelle ?*Chawki Amari / el watan-/mardi 10 novembre 2015
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Rachid Boudjedra, signataire de la lettre des 19 :
« Le rôle de Ali Haddad est devenu monstrueux »

*Renoncement à la souveraineté nationale et déliquescence des institutions de l’État
Le règne de Bouteflika se termine donc par une comedia del arte : on devait retrouver la dignité perdue, mais en chemin, on a égaré le président qui devait nous restituer cette dignité perdue. Du coup, avec ce qui leur restait de dignité, dix-neuf d’entre-nous, parmi les plus vaillants, intrigués, disent-ils, par les dernières décisions de « renoncement à la souveraineté nationale », d’« abandon du droit de préemption de l’État », de « déliquescence des institutions de l’État », de « grave dégradation de la situation économique et sociale » qui ne sauraient germer dans la tête du président, ont cru reconnaître une main traîtresse qui s’est substituée à celle du président et, le front haut, ont fait le projet de s’introduire au Palais afin de vérifier si le Chef de l’État ne serait pas reclus de force, otage de quelques usurpateurs qui dirigeraient le pays en catimini.
En clair, ils cherchent un « Bouteflika patriote » qui n’existe que dans l’imaginaire de ses adorateurs. « Nous voulons savoir s’il sait ou s’il ne sait pas», martèle Mme Hanoune. Mais il sait, Madame, il sait ! Et vous savez qu’il sait !
Depuis seize ans, nous sommes dans le « renoncement à la souveraineté nationale », dans l’« abandon du droit de préemption de l’État », dans la « déliquescence des institutions de l’État ». Depuis seize ans, nous vivons la « grave dégradation de la situation économique et sociale » !
La preuve ? En seize ans, Bouteflika n’a pas diminué la dépendance aux hydrocarbures ne dut-ce que d’un pour cent ! Depuis seize ans, il préfère les barons de l’informel aux patrons investisseurs ; depuis seize ans, il marchande la souveraineté nationale contre un soutien pour un mandat supplémentaire…
Quand Mme Toumi, qui n’a rien perdu de sa tenace habitude d’embobiner l’opinion par des formules compassées, déclare, catégorique : « Ce n’est pas le président Bouteflika, ce n’est pas son programme, moi je connais le président Bouteflika dont j’ai eu l’honneur de travailler sous les ordres, qui a défendu le droit de préemption en disant que c’est une chose sacrée », elle prend le risque, dans sa quête du secret de Polichinelle, de passer elle-même pour Polichinelle dont on rappelle qu’il est une personne qui se plaît à faire ou à dire des bouffonneries en société.
Mais alors qui a décidé de la déroutante loi sur les hydrocarbures de 2005, par laquelle le pouvoir algérien bradait ses richesses énergétiques au profit des grands groupes pétroliers, autrement que comme un alignement sur les intérêts des grands groupes ? Qui a pris l’initiative de de la cession « en catimini » de l’entreprise Naftal, la filiale de Sonatrach spécialisée dans la distribution des produits pétroliers, au groupe qatari Woqod et sur laquelle nous reviendrons ? Cette transaction que s’apprêtait à commettre Chakib Khelil n’était pas seulement une opération blanche pour l’Algérie, elle était foncièrement contraire aux intérêts de l’Algérie.
Notre ancienne ministre était bien en poste à la Présidence quand Bouteflika déroulait le tapis rouge devant l’émirati Shorafa, préféré aux investisseurs algériens ; elle était déjà ministre quand Bouteflika, contre l’avis des cadres algériens, prenait une décision contraire aux intérêts nationaux en faisant bénéficier l’égyptien Orascom de la première licence de téléphonie mobile… Avec l’argent des banques algériennes. Orascom a acheté la première licence téléphonique algérienne pour moins de 800 millions de dollars, soit un tiers en moins que la licence payée par Méditel au Maroc alors que le PIB par tête des Algériens est deux fois plus élevé que celui des Marocains.
Que faisiez-vous, Madame, quand Le Matin dénonçait les agissements de Sawiris, patron d’Orascom et qui, avec l’argent des banques publiques et privées algériennes, renflouait sa filiale de téléphonie mobile Djezzy comme ses cimenteries ! Que faisiez-vous quand il utilisait ce financement algérien pour mieux vendre à Lafarge et entrer dans le capital du groupe français à hauteur de 11,4% ? Eh bien, vous chantiez la gloire de Sawiris, dans le plus pur style de la bay’a, l’acte par lequel on prête serment au maître du moment, celui qui scelle un lien quasi mystique entre le prince et ses sujets, comme au temps des califes de l’âge d’or où l’on se plaisait, dans de vulgaires joutes poétiques, à rivaliser d’obséquiosité en déclamant des vers grassement payés…..
Vous étiez alors ministre de la Communication, et vous vous étiez emporté contre Le Matin, coupable d’avoir révélé les dessous de l’affaire Orascom. Une affaire à l’encontre des intérêts nationaux, Madame ! Souvenez-vous : pour rétablir l’honneur d’Orascom et de Shorafa, vous étiez allée jusqu’à convoquer des réunions de rédactions des chaînes de radio publique pour exiger des contres enquêtes favorables à Orascom et menaçant dans une conférence de presse de déposer plainte contre Le Matin.
Khalida Toumi avait piqué sa colère pour défendre les plus grands corrupteurs, ses amis et ceux du Président. Elle avait signé un éditorial d’une « contre-enquête » diffusée par la radioChaîne III, faite avec le mensonge et avec la pitoyable complicité d’une journaliste de laChaîne III promue un mois plus tard rédactrice en chef.
Vous étiez allée si loin, Madame, si loin dans la défense des escrocs venus sucer l’argent du peuple algérien que La chaîne I avait refusé de diffuser une enquête que vous aviez ordonnée et qui blanchissait si grossièrement Orascom et conspuait Le Matin avec une telle hargne, que le directeur et le journaliste ont refusé un montage aussi grotesque…
Tout cela se commettait sous les hautes auspices du président de la République, celui-là dont vous affirmez qu’il « a défendu le droit de préemption en disant que c’est une chose sacrée ».
Les jours ont changé… Entretemps, un journal a été liquidé et son directeur a fait deux ans de prison.
Mais vous, Madame Toumi, avez perdu le crédit ancien. Vous ne pouvez être et avoir été. Vous ne vendrez pas un Bouteflika aseptisé, vierge de ses forfaitures. Il sait tout. Et vous savez qu’il sait.*Par Mohamed Benchicou | tsa/ Dimanche 08 novembre 2015
**Mahmoud Rechidi. Secrétaire général du PST
«On se dirige vers une logique d’esclavagisme moderne»
Le leader du Parti socialiste des travailleurs (PST) accuse le pouvoir de vouloir faire baisser les salaires et le coût du travail pour répondre aux exigences du patronat et des multinationales.
Le ministre de la Communication, muni d’un passeport diplomatique, a été fouillé à Orly, dans les locaux de la PAF française. Est-ce un «regrettable incident» ou une humiliation pour l’Algérie ?
***Cette affaire nous renvoie au rapport de domination dans lequel le système nous a enfoncés. Quand un ministre algérien se fait humilier de la sorte, cela renseigne sur la soumission de l’Algérie. Mais cela s’explique : quand nos aéroports et l’eau qui coule dans nos robinets sont gérés par des entreprises françaises, nos ports par Dubaï…, que reste-t-il de notre indépendance ?
Il y a quarante ans, jamais un tel incident n’aurait eu lieu, car l’Algérie de l’époque voulait annihiler ce rapport de soumission. Bien entendu, nous condamnons un tel acte, non pas pour soutenir le ministre, mais pour défendre notre aspiration toujours vivace à l’indépendance, au respect et à la dignité de notre pays.
L’Etat met en place un organe de surveillance d’internet, ferme El Watan TV, emprisonne des généraux…Veut-il mettre au pas les Algériens ?
***C’est ce que veulent nous faire croire les médias et certains commentateurs politiques. Nous ne rejoignons pas cette analyse. La seule peur du pouvoir est l’embrasement du front social, car c’est la seule réalité sur laquelle il n’a pas d’emprise. Le reste n’est que gesticulations entre les clans du pouvoir. MM. Benhadid ou Hassan sont des généraux qui avaient un pouvoir certain au sein du système que l’on nous présente comme des victimes.
Si nous sommes par principe contre les arrestations arbitraires, nous ne le sommes pas uniquement pour celles touchant des généraux. Nous n’oublions pas les syndicalistes, les jeunes chômeurs, les manifestants des droits sociaux, victimes également d’arrestations arbitraires, abandonnés dans les prisons sans que les médias ne se soucient de leur sort.
Dans le même registre, les derniers propos d’Ahmed Ouyahia, chef de cabinet du président Bouteflika et secrétaire général du RND sont très clairs…
***Ouyahia joue l’intimidation. Cela annonce effectivement un tour de vis supplémentaire, alors que la situation actuelle est déjà marquée par des dispositions entravant les libertés démocratiques.
Pour preuve : le droit de manifester est interdit, les médias publics sont interdits à l’opposition, le droit de grève est menacé, la nouvelle loi sur les associations freine l’action citoyenne… autant de signes d’un verrouillage de la scène sociale et politique. Actuellement, on assiste à l’aggravation de la situation dans un contexte particulier, prélude à de nouvelles dispositions économiques, sociales décidées par le gouvernement. D’un autre côté, il faut remettre dans le contexte de lutte de clans les propos de l’ancien Premier ministre. M. Ouyahia m’apparaît dans une logique de surenchère dans l’allégeance à un clan pour se positionner dans l’optique de futurs changements.
Les partis de l’opposition sont accusés de vouloir déstabiliser le pays. Pour vous, le pouvoir convoque-t-il le mythe de la désunion faute de projet politique ?
***Je ne sais pas à quels partis de l’opposition M. Ouyahia fait référence, d’autant que la majorité d’entre eux sont sur la ligne défendue par le pouvoir. Ces partis veulent mettre fin aux «grèves sauvages» alors que les travailleurs n’ont que ce seul moyen pour faire plier le pouvoir, c’est écrit noir sur blanc dans leur plateforme.
Quand Ali Benflis affirme que le régime n’est pas légitime pour mener les réformes, il sous-entend être plus légitime pour le faire. C’est pourquoi nous avons toujours affirmé que les partis politiques, qualifiés par les médias d’«opposition», sont sur une ligne plus ultralibérale que celle de Bouteflika et ses amis, car aucun de ses partis n’est adossé au front social.
Comment être accusé de vouloir déstabiliser le pays, quand les partis n’ont pas droit à la parole, pas le droit de manifester, de s’organiser ? En réalité, toutes ces accusations sont destinées à cacher l’impasse dans laquelle le pouvoir se trouve, conséquence de ses choix économiques.
On prête à Bouteflika le projet d’instauration d’un Etat civil. Réussir ce que Abane Ramdane a voulu mettre en place lors du Congrès de la Soummam…
***C’est le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, qui en a parlé le premier. Malheureusement, venant de lui, cela n’a aucune crédibilité. Ce discours des tenants du pouvoir s’adresse en premier lieu aux militaires, à qui on demande de faire de la place aux tenants de l’argent.
Le principe de l’Etat civil dans lequel l’armée ne s’ingère pas dans les affaires politiques ne s’octroie ni par Saadani ni par le Président.
C’est un combat que l’on doit mener dans un pays où la Constitution ne découle pas de la volonté populaire. Nous militons, au PST, pour l’élection d’une Assemblée constituante souveraine, représentative de la majorité des Algériens, qui soumettrait au référendum populaire un projet de Constitution.
Ce n’est qu’à partir de là que l’on pourra envisager la mise en place d’une IIe République, comme le réclament certains partis. Dans le même registre, nous pensons que la démarche de certains cache une bataille entre deux factions du pouvoir pour mettre la main sur les secteurs les plus juteux de l’économie nationale.
La révision de la Constitution va se faire sans débat préalable. Les Algériens doivent-ils être associés à la nouvelle mouture ?
***Evidemment que le peuple doit être associé à cette nouvelle révision et en contrôler le processus de débat à travers des comités locaux, de citoyens…, afin que les résultats reflètent ses aspirations. La concertation dont nous réclamons la mise en place n’a, évidemment, rien à voir avec la démarche du pouvoir qui, sous le couvert de concertation avec des formations affiliées et des personnalités politiques, a mené une opération de marketing.
Les «oligarques» sont-ils les nouveaux seigneurs en l’Algérie ?
**C’est leur projet et ils avancent dans ce sens. Les oligarques ont fait fortune sur le dos du secteur public et veulent maintenant le détruire pour l’accaparer. En même temps, ils manœuvrent pour mettre la main sur les réserves de change et les secteurs juteux pour peser sur les décisions politiques.
C’est l’indépendance de l’Algérie qui est menacée, si ce processus venait à se concrétiser. Pour faire face au danger, rien n’interdit ceux qui se proclament démocrates de constituer un large front pour exiger un minimum des libertés démocratiques.
Comment jugez-vous la politique d’austérité décidée par le gouvernement ?
***Cette politique va encore plomber le pouvoir d’achat des Algériens qui a déjà été massacré dans les années 1990 avec la mise en place du plan d’ajustement structurel, les licenciements, les privatisations, l’article 89 bis qui avait été imposé à l’époque pour faire baisser le SNMG. La dernière augmentation des salaires ne correspond pas à un rattrapage du pouvoir d’achat du début des années 1990.
Elle est minime par rapport à la cherté de la vie. Déjà en 2012, le PST militait pour un SNMG à 35 000 DA. A titre d’exemple, la Tunisie, qui n’a pas nos moyens financiers, a un SNMG équivalent à 35 000 DA.
De plus, aujourd’hui, une campagne est menée par le gouvernement avec la bénédiction de certains médias contre les transferts sociaux, contre les subventions dont profiteraient, paraît-il, les plus riches. De qui se moque-t-on ? Qui attend le matin devant les supérettes pour un sachet de lait à 25 DA ? Sûrement pas ceux qui peuvent acheter du Candia.
Qui va se soigner dans les hôpitaux ? Sûrement pas ceux qui ont des cartes de séjour et vont se soigner à l’étranger, en bénéficiant souvent de la couverture de la CNAS.
En réalité, le but de ce pouvoir est de faire baisser le coût du travail et les salaires pour les rendre plus compétitifs. Pour le faire imposer, ils verrouillent le champ politique et démocratique. On se dirige vers une logique d’esclavagisme moderne.
Faut-il geler l’Accord avec l’UE et sortir de la Grande zone arabe de libre-échange ?
***Aujourd’hui que le pouvoir reconnaît que ces accords nous ont fait perdre des dizaines de milliards par an, se pose la question du gel de notre adhésion à l’OMC. Si l’Algérie ne bloque pas cette adhésion, nous connaîtrons une situation de déséquilibre pire que celle vécue actuellement. Cela signera la fin de notre tissu industriel.
On reproche aux formations politiques classées à gauche de continuer à militer à contre-courant face à la globalisation de l’économie…
Pour nous, l’Etat doit continuer à prendre en charge la satisfaction des besoins sociaux des Algériens. Les biens produits doivent profiter à la population. Il n’y a que le secteur d’Etat qui soit en mesure de gérer, du point de vue stratégique, l’industrialisation du pays.
Aujourd’hui, les patrons mènent campagne contre l’assainissement des entreprises publiques, alors qu’ils se sont enrichis grâce aux nombreux cadeaux du gouvernement. N’est-il pas temps de faire le bilan de tout ce que l’Etat leur a offert ? De leur demander des comptes ? Si nous ne sommes pas contre la présence du privé dans l’économie nationale, nous sommes opposés à la destruction du secteur public et au désengagement de l’Etat.
***
Extrait1 : «Quand un ministre algérien se fait humilier de la sorte, ça renseigne sur la soumission de l’Algérie.»
Extrait 2 : «En réalité le but de ce pouvoir est de faire baisser le coût du travail et des salaires.»
*Mesbah Salim/ el watan / 07 novembre 2015
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**Graves révélations du ministre du Commerce
*20 milliars de dollars de transferts illicites en 2014!
1. *** le ministre du Commerce, qui engage tout le gouvernement en reprenant les données statistiques de la banque d’Algérie où les importations de biens et services ont été de 71,3 milliards de dollars, a fait des déclarations d’une extrême gravité, remettant en cause les institutions et l’Etat de Droit, lors d’un entretien avec la Chaîne III et ce le 07 novembre 2015.
Voici la déclaration du Ministre reprise par plusieurs agences de presse et quotidiens nationaux.
-Durant le premier semestre de l’année 2015, il a été relevé plus de 24 000 constats d’infraction.
– Environ 20 milliards de dollars des quelque 60 milliards de dollars des importations proviennent de surfacturation.
– Ces surfacturations constituent donc un transfert illicite de devises.
-Ces pratiques illégales relevant du code pénal, sont le fait en majorité d’opérateurs algériens utilisant des sociétés écrans.
2.- Ces surfacturations représentent 33,33% de la valeur des importations de biens, non inclus les services dont le montant annuel fluctue annuellement entre 2010/2014 entre 11 et 12 milliards de dollars. Dans l’hypothèse que ces pratiques illicites ont eu cours entre 2000/2014 et comme, selon la banque mondiale, le montant des importations a été de 580 milliards de dollars durant cette période, le transfert de devises hors Algérie par le recours à ces surfacturations a été de près de 194 milliards de dollars, montant supérieur aux réserves de change estimées à 159 milliards de dollars au 30 juin 2015.
3.-Ces déclarations d’une extrême gravité impliquent en urgence trois éclaircissements et actions de la part du Ministre du commerce posant le problème suivant : que font la Cour des Comptes et les organes de contrôle ?
– Premièrement, le Ministre doit désigner concrètement le nom des fraudeurs
– Deuxièmement, s’il y a corruption, il y a des corrupteurs, quels pays étrangers et qui sont-ils ?
– Troisièmement, cela concerne quels produits et quel département ministériel ?
– Quatrièmement, il doit saisir immédiatement la justice.
4.- Sans une réponse claire à ces graves accusations, qui touchent à la sécurité nationale, il y a discrédit de tout le gouvernement. Une commission indépendante placée directement sous l’autorité du président de la république ou du Premier Ministre avec plein pouvoir s’avère urgente pour vérifier les graves affirmations du Ministre du commerce. Il y va de la crédibilité du pays.*Par Pr Abderrahmane Mebtoul | 08/11/2015 |.algerie1.com/
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