Présidentielle 2014-suite
**Election présidentielle du 17 avril 2014 en Algérie
***vidéo: Algérie : Bouteflika vote en fauteuil roulant
vidéo: Le président Bouteflika a prêté serment
Le président Abdelaziz Bouteflika a prêté serment, ce lundi 28 avril 2014, lors d‘une cérémonie officielle tenue au Palais des nations à Alger.
Bouteflika a réussi à prononcer les 90 mots que compte le serment d’une voix faible mais audible. Bouteflika n’a pas quitté son fauteuil roulant.
La main droite sur le Coran, il a répété les passages du texte lu par le premier président de la Cour suprême, Slimane Boudi. Celui-ci a attesté, en sa qualité de premier président de la Cour suprême, que « le président de la République a prêté serment ». La cérémonie de prestation de serment s’est déroulée en présence des hauts responsables de l’Etat. Abdelaziz Bouteflika est élu à la tête de l’Etat algérien, pour un quatrième mandat de cinq ans, à l’issue du scrutin présidentiel du 17 avril dernier.*El Watan.com-28.04.2014
*Une élection déjà jouée?
Cela a stupéfait le monde entier. L’Algérie a été à la Une jusque sur la chaîne de télévision américaine Fox News : Abdelaziz Bouteflika, tel le phénix, renait de ses cendres et est candidat. Aucun média ne passe sous silence ses soucis de santé et son affaiblissement et nombre de journalistes étrangers en profitent pour médiatiser dans le même temps la naissance du mouvement Barakat pour qui 3 mandats « ça suffit ! » Pour le reste, il ne sera pas dit que la France prendrait position.
Elle est ainsi terminée depuis longtemps, l’époque où les élections algériennes se faisaient aussi à Paris alors même que,très récemment encore, des candi dats putatifs se sont donné la peine de vanter leur possible candidature en remplacement d’Abdelaziz Bouteflika. C’est ainsi qu’Abdelmalek Sellal a cherché à savoir si un soutien de Paris pourrait éventuellement servir sa candidature. Il n’a reçu en retour qu’un silence poli tant Paris ne veut pas donner le sentiment qu’elle se mêle de ce scrutin si particulier.
Les liens entre François Hollande et Abdelaziz Bouteflika sont étroits et le ministre des Affaires étrangères français interrogé à la télévision a dû mettre les points sur les i : « l’Algérie est un pays qui se dirige librement et si le président Bouteflika veut être candidat, il sera candidat. Nous n’avons pas d’autres commentaires à faire », a estimé Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française indiquant combien « les relations entre la France et l’Algérie sont excellentes également au niveau politique ». Manière de dire que Paris soutient toute candidature qui a vocation à continuer de faire de l’Algérie un pays stable et solide. Et donc celle de Bouteflika. Son entourage a, depuis de nombreux mois, préparé l’opinion au risque de chaos si cette candidature n’allait pas jusqu’au bout. Hier encore, un rapport officiel rappelait, fort opportunément, le nombre de 15 000 terroristes repentis, revenus dans le champ de la société civile algérienne. Manière de rappeler à chacun qu’avant Bouteflika, c’était la guerre entre les Algériens.
Ce qui aura frappé les observateurs dans la fabrication quasi chimique, de cette candidature, c’est combien chaque institution algérienne possède une parcelle de la légitimité pour peser sur la désignation d’un « candidat de consensus », selon ce terme typiquement algérois. Cela veut bien dire que les élections se gagnent bien avant le jour du scrutin. Qui possède à la fois le soutien de l’armée, du DRS, de la police, du FLN, des Moudjahidines est en mesure de s’imposer, une fois que les moyens d’État, presse et télévision publique, sont mis à sa disposition. Le tangage entre une partie des clans du DRS et de l’armée, opposés à un nouveau mandat présidentiel, n’aura finalement pas pesé face à la majorité des décideurs et Bouteflika devrait à nouveau être président le 18 avril prochain.
Quel crédit alors apporter à cette campagne électorale qui s’ouvre alors que le suspense parait inexistant ? Peut-être faut-il le trouver dans la grammaire électorale qui mettra sur le devant de la scène certains thèmes politiques plutôt que d’autres. Outre « l’expérimenté Bouteflika », les animateurs de sa campagne pourraient bien vouloir valoriser le renouvellement des générations et la réforme de la Constitution. Mais c’est déjà renvoyer chacun à l’après 17 avril alors que l’Algérie souhaite, d’abord, débattre des projets de société lancés par les uns et les autres. Même si cela ne risque pas de se traduire dans les urnes.*tsa-Gauthier de Voland-jeudi 06 mars 2014
** Campagne électorale: un discours politique qui n’avance pas.
Ce qui est appelé programme, n’est souvent que littérature et verbiage
Une semaine sur trois. Que retenir de ce tiers du parcours de la campagne électorale? Beaucoup et peu à la fois. Beaucoup, car il a été riche en enseignements. Le premier est la confirmation du discours politique qui n’avance pas. Il ne parvient pas à s’affranchir de cette «malédiction» du constat. Tout le monde ressasse ce que tout le monde sait déjà. Les promesses sont distribuées à tout-va. Rien pour le comment. Ce qui est appelé programme de candidat n’est souvent que littérature et verbiage. Là où il aurait fallu retrouver un ensemble de propositions cohérentes et compatibles avec un projet de société bien défini, nous avons eu droit à l’énoncé de fragments de sujets archiconnus. A titre d’exemple, tous les candidats sont contre la corruption. Tous promettent de nous en débarrasser. Aucun n’avance sa «recette». Le savent-ils eux-mêmes? Autre exemple, personne ne parle de l’économie informelle. Pas un seul. Pourquoi? Avec indulgence nous dirons que c’est par souci de ne pas perdre ce «réservoir» de voix. En général, pour les programmes économiques, c’est la disette. Mis à part un candidat qui a promis de supprimer la mesure du 49/51%. C’est-à-dire qu’il veut ouvrir les portes et les fenêtres à la finance internationale. Il le confirme d’ailleurs lui-même quand il assure que la «main de l’étranger» le fait tordre de rire tant il n’y croit pas. L’esprit aussi confus de l’élève qu’il est et qui accuse son maître de plagiat. Un autre candidat a réglé le volet économique par une seule phrase. Il promet de faire de l’Algérie «le Japon de l’Afrique». Sait-il que la clé de la réussite économique de ce pays est d’ordre culturel? Hidjab contre kimono. Un autre candidat s’est plaint auprès des citoyens des misères que lui ferait subir l’administration. Les citoyens qui voteront pour lui n’auront que Dieu le Tout-Puissant à qui se plaindre. Un autre candidat s’est essayé à l’histoire en affirmant que De Gaulle avait prédit un mauvais sort à notre pays dans les 50 années qui suivront l’indépendance. Son «souffleur» est inculte, car ce sont les pieds-noirs qui ont prêté à De Gaulle cette phrase. Il était question de 30 années et non de 50. C’est, pourrait-on dire, un candidat sans histoire. L’exception nous vient de la seule femme candidate. Ses idées sont claires, les moyens de leurs applications aussi. Non seulement elle propose un programme complet, mais c’est le même qu’elle présente depuis un quart de siècle. C’est cette constance qui pose problème. Elle ne veut y ajouter aucune dose de pragmatisme. Pourtant, même la Chine s’y est pliée. Même Cuba vient d’autoriser, samedi dernier, l’investissement privé et donc forcément étranger. Notre candidate sait-elle ce qu’elle perd avec son conservatisme? Pour boucler ce rapide tour d’horizon de la campagne, il y a cet autre candidat qui a un programme plus un bilan de trois précédentes étapes. Celle de la paix et de la sécurité, celle de la stabilité institutionnelle et celle du développement économique. Cette dernière étape comporte deux volets. Le premier, déjà réalisé, a été consacré aux infrastructures de base (réseau routier, ferroviaire, ports, aéroports, barrages, dessalement d’eau de mer, etc.) avec en parallèle le lancement de vastes projets sociaux (logements, écoles, lycées, universités, protection sociale, etc.). Autant de «fondations» sur lesquelles il compte terminer les «étages supérieurs» d’un développement économique et social sans précédent une fois réélu. Nous n’oublierons pas, toutefois, les tenants de la fraude. Le ministre de l’Intérieur vient de les rassurer. Pour obtenir gain de cause «Apportez vos preuves!» leur a-t-il lancé. Ceci dit, cette élection présidentielle est historique. Aux électeurs de décider du sort qu’ils veulent donner à leur avenir le 17 avril. Ni le 16 et encore moins le 18! *Par Zouhir MEBARKI-L’Expression-Lundi 31 Mars 2014*
*La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) réclame «une alternative démocratique
Plus particulièrement celle des droits de l’homme. La LADDH considère que «l’état des libertés et des droits de l’homme reste inquiétant au regard des atteintes répétées aux droits de manifestation, de rassemblement, de réunion, d’organisation, d’association et de liberté d’expression qui caractérisent le processus de l’élection présidentielle du 17 avril 2014». Cette ONG nationale met en avant le fait que cette échéance, à l’instar des élections précédentes, n’est pas conforme aux standards internationaux en matière d’élections libres, démocratiques et transparentes. Elle estime que le climat actuel n’est pas favorable à une élection libre. D’où le danger. Car la LADDH reste persuadée que «seul un climat démocratique effectif où toutes les libertés sont exercées par les citoyennes et les citoyens peut donner de la crédibilité à des élections».
Cette organisation relève, dans ce contexte, l’absence de garanties réelles, notamment l’ouverture démocratique du champ audiovisuel, l’impartialité des médias, l’indépendance du pouvoir judiciaire, d’une instance indépendante de surveillance des élections, de l’élargissement du citoyen du droit de saisine constitutionnelle, qui sont des indicateurs d’élections non démocratiques. Pour la LADDH, au-delà de la démocratie de façade et de la «transition permanente», les citoyennes et citoyens sont appelés à se mobiliser pour imposer pacifiquement une alternative démocratique, le respect des droits de l’homme, la consécration de l’Etat de droit, l’alternance au pouvoir et les libertés, toutes les libertés.*El Watan-01.04.2014.
**Le foot éclipse la campagne
En cette période de campagne électorale, les Algériens s’intéressent à tout, sauf… à l’élection! Le football a été l’initial «perturbateur» de cette campagne.
Le premier jour de son lancement coïncidait avec le fameux «clasico» Real de Madrid-Barcelone.
L’esprit des Algériens était donc du côté de la péninsule Ibérique. Amateurs de football en général, et de la Liga espagnol en particulier, les Algériens étaient branchés sur les écrans TV pour suivre cette rencontre.
Malheureusement, pour nos politiques, elle a été un vrai régal, même une référence en matière de football. Plusieurs jours après, les discussions des citoyens continuaient donc de tourner autour de cette rencontre!
Les matchs de la première League anglaise de mercredi dernier, notamment le derby mancunien City-United, n’a pas arrangé les choses.
Le suspense hitchcockien que connaît exceptionnellement le championnat anglais, captive les Algériens plongés dans la monotonie d’un pays sans loisirs. Et ça continue vendredi, samedi et dimanche, non seulement avec les matchs européens, mais aussi les demi-finales de la coupe d’Algérie où les deux clubs les plus populaires du pays, MCA et JSK étaient en lice pour une place en finale. Un pari réussi, leurs supporters ne se sont pas fait prier pour célébrer la qualification de leur team, ne laissant aucune place à la politique! Résultat des courses: les stades et les cafés sont pleins, les salles de meetings sont vides…! Et pourtant, les autorités avaient pris leurs précautions en annulant les matchs de championnat de Ligue1, jusqu’après le 17 avril prochain. Mais cela n’a rien changé. Ce ne sont plus dans des grands stades que se tiennent les meetings électoraux, mais dans de petits cinémas, bibliothèques et pour les plus forts des petites salles de sport. Certains, comme Abdelaziz Belaïd du Front El Moustakbel sont même allés animer une conférence dans la petite salle du forum El Moudjahid.
Alors que d’autres, comme Moussa Touati ont carrément annulé leur meeting. Faute de public le président du FNA, candidat à l’élection présidentielle, a annulé le meeting qu’il devait animer à la salle omnisports de la nouvelle-ville Ali-Mendjeli à Constantine. Même le directeur de campagne du président Bouteflika, Abdelmalek Sellal, qui le représente à cette élection, a annulé toutes les rencontres de proximité qu’il devait animer en marge de certains meetings. La première à avoir été annulée est celle de vendredi dernier à El Khroub (Constantine), qui devait se tenir dans l’après-midi, après le meeting du chef-lieu de wilaya.
La deuxième est celle de samedi qui aurait dû se tenir à Arzew en marge du grand meeting d’Oran.
Le staff de campagne a même annoncé que toutes les autres rencontres de proximité qui devaient se tenir en marge de certaines visites de l’ex-Premier ministre, ont été annulées.
A l’exemple de celle de vendredi prochain à El Eulma. Aucune explication n’a été donnée. Certains parlent d’un coup de barre de Abdelmalek Sellal qui a été déjà éprouvé par le marathon qu’il a fait l’année dernière lorsqu’il était à la tête du gouvernement, à travers les 48 wilayas du pays. D’autres parlent de problèmes de sécurité, surtout après ses déclarations véhémentes à l’égard des Chaouis. Mais également après l’incident de Ouargla, où le meeting a failli dégénérer avec les chômeurs qui se sont invités dans la salle et ont tenté de forcer le cordon de sécurité pour lui parler.
Néanmoins, la théorie qui circule le plus lie ses annulations à la difficulté de rassembler du monde. On a aussi vu beaucoup de meetings de candidats où leurs représentants avaient repoussé l’heure de la réunion jusqu’à ce que la salle se remplisse, souvent avec des enfants en vacances scolaires qui jouaient aux alentours…
Bref, il y a un désintérêt total de la population envers la politique. Même pendant les vacances scolaires, et pour une élection aussi déterminante pour l’avenir du pays! Ce n’est en fait, que l’expression de leur ras-le-bol des politiques qu’ils mettent tous dans le même panier. «Tous pareils…!».*Par Walid AÏT SAÏD-L’Expression-Mardi 01 Avril 2014
**Biographies express des six candidats retenus
Abdelaziz Bouteflika
Sa candidature à l’élection présidentielle du 17 avril prochain, vient d’être validée par le Conseil constitutionnel. M.Bouteflika briguera un 4ème mandat pour parachever le processus des réformes politiques et du développement socioéconomique du pays. Après des années d’exil, Bouteflika revient en Algérie en janvier 1987, et sera signataire de la motion des 18 suite aux événements d’octobre 1988. Il est élu président de la République une première fois en tant que candidat indépendant, en avril 1999, et successivement en 2004 et 2009. A cette fin, il engage un processus législatif de Concorde civile, consacré le 16 septembre 1999, par un référendum qui recueille plus de 98% de suffrages favorables. Au cours de son deuxième mandat, il prend la décision de la constitutionnalisation de tamazight et sa consécration en tant que langue nationale. En septembre 2005, et conformément à sa promesse électorale, le Président Bouteflika organise un référendum sur la Réconciliation nationale. Près de 80% des Algériens plébiscitent cette politique et en fin 2008, il procède à une révision partielle et limitée de la Constitution. Durant son troisième mandat, Bouteflika annonce en 2011 de nouvelles réformes économiques et politiques à même de consolider les efforts de stabilité et développement engagés depuis plus d’une décennie afin de prémunir le pays des menaces et des troubles qui avaient ébranlé certains pays voisins.
Louisa Hanoune
La SG du PT, Louisa Hanoune, est la seule femme à postuler à la plus haute fonction de l’Etat, pour la troisième fois consécutive (2004, 2009 et 2014). Issue d’une famille de paysans de Jijel, elle est née en 1954, et a commencé son parcours professionnel dans l’enseignement dès l’obtention de son baccalauréat, avant de rejoindre le secteur des transports aériens (aéroport), pour financer ses études universitaires. Louisa Hanoune a été élue députée pour trois mandats, depuis la première législature pluraliste. Elle aborde la présidentielle du 17 avril dans l’espoir de réaliser un score plus honorable que lors des trois précédentes participations.
Ali Benflis
Il est le concurrent le plus important de Bouteflika. Ancien SG du FLN et ancien chef de gouvernement, Ali Benflis a participé à la présidentielle de 2004, face au même Bouteflika. Il s’est retiré depuis de la scène politique. Né le 8 septembre 1944 à Batna, il a été désigné en qualité de ministre de la Justice dans le gouvernement de feu Kasdi Merbah, après les évènements du 5 octobre 1988. En juillet 1991, il démissionne du gouvernement pour marquer son opposition aux mesures de privation des libertés en dehors du contrôle judiciaire. En 1999, il est appelé à diriger la campagne électorale du candidat Abdelaziz Bouteflika. A l’issue de l’élection il est nommé secrétaire général, puis directeur de cabinet de la présidence de la République. En août 2000, il est nommé chef de gouvernement, avant d’être élu en septembre 2000, en tant que secrétaire général du parti du FLN, les militants l’ont désigné comme candidat à l’élection présidentielle de 2004.
Abdelaziz Belaïd
Le plus jeune des postulants à la magistrature suprême, Belaïd Abdelaziz, participera pour la première fois à la course pour le poste de président de la République. Né à Batna en 1963, marié et père de cinq enfants, M. Belaïd entame sa carrière militante en rejoignant, dès son jeune âge, les rangs des scouts musulmans où il gravit rapidement les échelons pour en devenir un cadre national. Militant de base dans l’Union nationale des étudiants algériens (Unea), il en prendra les rênes de 1986 à 2007. Militant également de l’Union nationale de la jeunesse algérienne (Unja), M. Belaïd assurera aussi la présidence de cette organisation. Il s’est engagé en politique dans le FLN à l’âge de 23 ans, au sein duquel il sera élu membre du comité central. Deux fois député, sous les couleurs du FLN, il créera sa propre formation politique en 2012, le Front Moustakbal (FM).
Ali Fewzi Rebaïne
Le président de AHD 54, Ali Fewzi Rebaïne, est pour la deuxième fois candidat à une élection présidentielle. Après son expérience en 2009 où il a eu à enregistrer un score très faible, il tente sa chance pour la présidentielle du 17 avril. Connu pour sa participation à toutes les élections et dans toutes les conditions, il est militant des droits de l’homme depuis le début des années 1980. Né le 24 janvier 1955 à Alger, Ali Fewzi Rebaïne est issu d’une famille révolutionnaire. Il préside son parti depuis sa création en 1991. Son parcours a connu plusieurs étapes: il est membre fondateur de l’Association des fils et filles de chahid de la wilaya d’Alger en 1985, puis son président jusqu’à 1990. M. Rebaïne est également, membre fondateur de la première Ligue des droits de l’homme en juin 1985, puis membre fondateur du Comité national contre la torture en octobre 1988.
Moussa Touati
Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, est dans sa troisième tentative d’accéder à la magistrature suprême, après celles de 2004 et 2009. Né le 03 octobre 1953 à Médéa, M. Touati a vu son dossier rejeté par le Conseil constitutionnel en 2004 et en 2009 il avait enregistré un score très faible. Marié et père de trois enfants, Moussa Touati, ancien douanier, est membre fondateur du mouvement des enfants de chouhada, de l’Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec) et de la Coordination nationale des enfants de chouhada. En juin 1999, M. Touati crée le Front national algérien (FNA) et fut élu à la tête de ce parti, dont il assure toujours la présidence.
*L’Expression-Samedi 15 Mars 2014
*vide juridique autour des chaînes privées
Me Fadène Mohamed, avocat et ancien membre du Conseil consultatif, relève un vide juridique de taille: «L’absence de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel.»
Qualifiant les chaînes de télévision privées de «chaînes hors la loi pour l’instant, la couverture médiatique de l’élection présidentielle d’avril 2014 souffre d’un vide juridique important en termes médiatisation des programmes et promotions des candidats», a déclaré, hier, Me Fadène Mohamed, ex-député et membre du Conseil constitutionnel au forum El Moudjahid à Alger. Arguant sa déclaration sur l’absence de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel, le conférencier a indiqué que les mécanismes de contrôle deviennent très difficiles à assurer dans ce cas de figure. Evoquant la création de la commission de surveillance de l’élection présidentielle qui devra suivre et contrôler la situation de cette campagne qui a commencé le 23 mars jusqu’au 14 avril prochain, Me Fadène a souligné que l’élection présidentielle est différente des élections législatives», a-t-il dit avant de préciser que dans le cas de fraude électorale relative à l’élection présidentielle, cette dernière passera directement au deuxième tour qui devra trancher entre les candidats. Evoquant le volet du financement de la campagne, le conférencier a précisé que le plafond du remboursement des frais est fixé à 1.8 milliard de DA, à condition de présenter toutes les factures et justificatifs afin de pouvoir bénéficier des remboursements. Le montant global est fixé à 6 milliards pour les candidats qui ont répondu aux exigences du Conseil constitutionnel. Par ailleurs, Me Fadène a souligné que «l’Etat considère tous les candidats comme indépendants et non pas des candidats de tel ou tel parti». Aucun parti, dit-il, «ne peut gouverner tout seul. Tout candidat élu par les urnes est considéré comme le président de tous les Algériens quelles que soient leurs couleurs politique ou partisane, souligne Me Fadène. Abordant le volet de transparence, le conférencier a mis les points sur les i en invitant l’ensemble des candidats «à assurer le nombre de contrôleurs qu’il faut, afin de couvrir les 49 900 bureaux de vote, tout en évitant de jeter l’anathème sur les autres parties gagnantes». Estimant que les textes et les lois de la République sont suffisamment aptes à répondre à l’exigence, le conférencier a élevé le niveau de l’échéance présidentielle au-delà des discours critiques et les observations locales. «L’élection présidentielle attire l’attention de tous les pays du monde. Car c’est la crédibilité de l’Etat qui est en jeu vis-à-vis de l’opinion internationale et qui détermine la place du pays vis-à-vis des partenaires politiques et économiques du monde», a-t-il affirmé. Evoquant l’importance des réseaux sociaux et le travail de proximité, l’ex-membre du Conseil constitutionnel qui a déjà connu différentes dates présidentielles, a souligné que les foules nombreuses qui vont dans les meetings des candidats, n’ont pas tous la même conviction politique. «Le jour du vote, chacun décide selon l’importance des programmes et les qualités du candidat.» Autrement dit, rien ne garantit la voix des électeurs à l’avance. Ainsi, Me Fadène n’a pas manqué de rappeler la nécessité du développement de la culture politique chez les citoyens et les candidats qui doivent donner l’exemple de leur engagement pour le développement et le progrès démocratique en Algérie.*Par Amar CHEKAR-L’Expression-Lundi 24 Mars 2014
*Ahmed Taleb Ibrahimi :
« la désignation des présidents par un petit groupe doit changer »
Ahmed Taleb Ibrahimi estime que ceux qui veulent un « changement en Algérie doivent payer le prix ». Dans un entretien publié, ce samedi 8 mars, sur le site d’information alhadath-dz.com, l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 1999 a indiqué : « Il faut unir les efforts de la société civile et de la jeunesse. Et ceux qui veulent amener le changement doivent payer le prix. Le changement ne peut être servi sur un plateau d’or ». « Mais il faut attirer l’attention des jeunes sur une chose, ce n’est pas Bouteflika qui nous intéresse mais le système. C’est ce système qu’on doit changer ». Pour Ahmed Taleb Ibrahimi, « la désignation des présidents par un petit groupe doit changer et il est impératif que le peuple soit le seul à désigner les présidents ».
Pour lui, la situation du pays « est en train d’empirer ». « Vu le refus d’un quatrième mandat par la rue et la réaction de l’opposition, on espérait que l’entourage du Président recule ou réagisse positivement. Mais il ne l’a pas fait », a-t-il regretté. « Les conditions ne permettent plus un quatrième mandat, ils doivent en prendre conscience et l’accepter », a-t-il renchéri. Questionné sur son éventuel soutien au candidat Ali Benflis, M. Taleb Ibrahimi répond : « Je ne veux pas citer de noms. Je dis seulement que le changement est nécessaire et qu’il y a des noms qui peuvent jouer ce rôle dont Ali Benflis ».*tsa-samedi à_ mars 2014
**La rue est bouillonnante à la veille du scrutin électoral.
Mais paradoxalement, aucun débat n’évoque l’avenir socio-économique du pays.
Les nouvelles du front… social ne sont guère bonnes! A la veille du début de la campagne électorale de la présidentielle du 17 avril prochain, le mécontentement prend de l’ampleur. Ghardaïa ne s’éteint toujours pas! Après une petite période d’accalmie, le conflit entre les communautés, mozabite et chaâmbie, a repris jeudi dernier. L’intervention des services de l’ordre avait réussi à calmer les ardeurs, mais c’était un calme précaire qui précède la tempête, puisque, mardi dernier, des affrontements plus violents que ceux de jeudi ont éclaté. Ils ont fait une vingtaine de blessés, sans parler des gros dégâts matériels,dont une dizaine de véhicules caillassés! La flamme de Ghardaïa a donc repris. Tout comme celle du mouvement des chômeurs. Après plusieurs mois de silence, la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (Cnddc), a ressurgi cette semaine. La Cnddc, à la recherche d’un second souffle, organise depuis le 8 mars courant des sit-in quotidiens en face de l’Hôtel des finances de Ouargla. En parallèle, plus de 400 jeunes chômeurs d’Arzew, grand port pétrolier près d’Oran, ont observé mardi dernier, un sit-in devant le siège de la mairie pour réclamer de l’emploi. Ce mouvement de protestation avait commencé deux jours avant avec une dizaine de jeunes, avant de prendre de l’ampleur mardi. Il ne faut pas oublier aussi les gardes communaux qui ont organisé hier des rassemblements suivis de marches dans les wilayas de Bouira, Tizi Ouzou, Béjaïa, Aïn Defla, Chlef, Skikda, Jijel, Biskra, El Bayadh, Adrar, Souk Ahras et d’autres wilayas du pays. Ils avaient organisé pareilles actions dimanche dernier dans plusieurs wilayas du pays, entre autres, à Bouira Tizi Ouzou, Béjaïa, Jijel, Biskra… Les gardes communaux ne veulent pas s’arrêter là, puisque qu’ils comptent faire une démonstration de force, le 19 mars où une grande marche est prévue de Bouira à Alger. Les secteurs névralgiques de la santé et de l’éducation, ne sont pas en reste! Plus de 110.000 travailleurs du secteur de la santé ont levé la menace d’un débrayage. Les membres de la coordination nationale des corps communs de la santé ont levé cette menace pour, disent-ils dénoncer le «parachutage» à la tête de leur mouvement d’un nouveau secrétaire général, mais surtout pour dire «basta» à la précarité dans laquelle ils vivent à cause de leurs salaires de misères. L’éducation de son côté n’est pas encore remise des deux grèves menées par les enseignants et les élèves, qui a amputé l’année scolaire de pratiquement tout son deuxième trimestre. Néanmoins, malgré la reprise des cours, la colère des travailleurs de l’éducation et des élèves, est toujours persistante. Ça risque d’exploser à tout moment! A tout cela, il faut ajouter quelques poches de contestation signalées quotidiennement ici et là. Comme à Réghaïa (banlieue est d’Alger), où la protestation des habitants de la commune, contre une décharge publique se radicalise. A Bensaïdane, le quartier où ont démarré les travaux de réalisation de cette décharge publique, que seule la voie ferrée sépare des habitations, ce sont les émeutes, après plusieurs sit-in de protestations. Depuis lundi dernier la situation s’est dégradée avec des affrontements sans répit entre les citoyens et les forces de l’ordre. Plusieurs blessés ont été enregistrés. Le transport ferroviaire vers Thénia (wilaya de Boumerdès) a été arrêté à la suite du «déracinement» de 15 poteaux électriques de la voie ferrée. Des individus ont même tenté d’attaquer avec des cocktails Molotov la base de vie du chantier. La commune voisine de Rouiba a, elle aussi, connu la protestation dans la soirée de lundi dernier, où des citoyens en colère ont brûlé des pneus, bloquant l’entrée de la ville. Ils réclamaient leur raccordement à l’électricité! Pareil, mardi dernier, à Béjaïa où la RN 26 a été fermée au niveau de Remila par les citoyens de Timezrit, qui réclament le gaz de ville, routes, travail, logements… Une amélioration de leurs conditions de vie, quoi. A tout ce chaudron social, il faut ajouter la pincée des flambées chroniques des prix des produits alimentaires, et bien sûr la pénurie de lait qui n’oublie pas de pointer son nez, de temps à autre. La rue est donc bouillonnante à la veille du scrutin électoral. Mais paradoxalement, aucun débat n’évoque l’avenir socio-économique du pays…Terrible! *Par Walid AÏT SAÏD-L’Expression-Jeudi 13 Mars 2014
**Louisa Hanoune:
« une élection charnière, soit on sort renforcé et immunisé, soit vers l’abîme»
Non, non et non, clame la SG du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune. Trois non, et bien évidemment trois arguments. Mme Hanoune s’oppose à la présence d’observateurs étrangers pour la supervision de l’élection présidentielle est contre l’arrêt du processus électoral et bien sûr, contre la période de transition. La SG du PT a étalé ses arguments pour justifier ses négations qui ont été annoncées au cours d’une conférence de presse organisée hier au siège du parti à Alger. Pour la période de transition, proposée par des personnalités et des partis politiques, la SG du PT s’est dit contre cette proposition. Elle la considère comme «un danger pouvant menacer la stabilité du pays». Mme Hanoune a indiqué dans ce contexte: «On considère que les structures de transition spolient et confisquent les droits du peuple» ajoutant «on a tous vu où sont arrivées l’Irak, la Tunisie, la Libye à cause des périodes de transition». En outre, la candidate au prochain scrutin, a indiqué que sa formation est «contre l’arrêt du processus électoral». Selon elle, l’arrêt de ce processus «ouvrira une grande porte à l’instabilité et le vide institutionnel». Concernant la présence d’observateurs étrangers à la prochaine présidentielle, la SG du PT est catégorique, et ne laisse aucune ombre de doute, «non» a-t-elle clamé. Elle ne voit pas l’utilité de faire appel à ces observateurs, si ce n’est une façon de mettre la pression. Ces derniers, selon elle, «rédigent des rapports bidon». Leur présence serait pour Mme Hanoune du cinéma, elle affirme dans ce sens: «Nous avons eu la démonstration que c’est du cinéma. Il y a 49.000 bureaux de vote et il ne peut y avoir 49.000 observateurs». Mme Hanoune estime qu’«il faut ôter tout prétexte et pression extérieurs». Par ailleurs, Mme Hanoune a fait savoir que «son programme n’est pas le sien, mais celui de tout le Parti des travailleurs», la commission installée à cet effet a clôturé le programme présidentiel qui devra ensuite être validé par le bureau politique du parti. Elle a souligné que «le conseil national se réunira cette fin de semaine, où on mettra en garde les militants de ne pas tomber dans le piège de la provocation». La SG du PT a mis en garde «le président de la République, le Premier ministre et le ministre de la Justice sur la transparence du scrutin qui est liée à la stabilité du pays». S’agissant des manifestations survenues dernièrement et tout ce qui s’en est suivi, Mme Hanoune a réitéré que sa formation était «pour la liberté d’expression et de manifestation», par contre, elle s’oppose aux revendications formulées contre le 4e mandat. «Tout le monde peut manifester, mais tout le monde a le droit de se porter candidat. Nous sommes contre l’insulte et l’invective, mais également les dérapages. Ceux qui ne veulent pas du 4e mandat peuvent soutenir un autre candidat ou boycotter» a-t-elle ajouté, en soulignant que «nous ne permettrons pas qu’il y ait une bipolarité factice, car elle peut mener à l’impasse et à l’ingérence». Elle a plaidé en outre, pour «mettre en place une deuxième République consacrant les vraies valeurs de la démocratie». Cette élection constitue, selon la SG du PT «une élection charnière, soit on sort renforcé et immunisé, soit vers l’abîme». Elle a ajouté par la suite «ce qui dérange en nous, c’est qu’on est indépendants et crédibles». Concernant sa campagne électorale, Mme Hanoune a précisé que «l’axe principal serait la profonde réforme de la Constitution pour concrétiser la volonté du peuple».*Par Kheireddine BOUKHALFA-L’Expression-Jeudi 13 Mars 2014
*Sellal annonce la candidature de Bouteflika à la présidentielle
Abdelmalek Sellal a annoncé, ce samedi 22 février 2014, depuis Oran, que le président Abdelaziz Bouteflika sera candidat à l’élection présidentielle du 17 avril. Le Premier ministre a profité d’un évènement international dans la capitale de l’Ouest, avec la présence de nombreux journalistes algériens et étrangers, pour faire cette annonce.
Selon ds informations, le président Bouteflika devrait officialiser sa candidature après les festivités du 24 février, qui commémorent la nationalisation des hydrocarbures en 1971. « Il veut célébrer le 24 février en tant que chef de l’État. Il va adresser un message aux travailleurs. Ensuite, il annoncera officiellement sa candidature », précisent nos sources.
Une fois sa candidature officialisée, Abdelaziz Bouteflika désignera Abdelmalek Sellal et Amara Benyounes comme directeurs de campagne pour l’Algérie et l’étranger. Les deux membres du gouvernement devraient remettre leurs démissions dès le 12 mars, soit dix jours avant le début officiel de la campagne électorale. Le chef de l’État désignera alors un Premier ministre intérimaire. Ce dernier sera un ministre du gouvernement qui cumulera son actuel portefeuille avec ceux de Premier ministre et de ministre de l’Industrie.
Mais la question qui est sur toutes les lèvres est la suivante : comment le président Bouteflika va-t-il mener sa campagne alors que son état de santé ne semble pas le permettre ? Une campagne électorale sans meetings ni bains de foules serait un cas inédit dans un pays où il y a une pluralité de candidatures.
Ce samedi, Abdelmalek Sellal a balayé d’un revers de main toutes les critiques et inquiétudes exprimées concernant l’état de santé du président Bouteflika, qui s’est considérablement dégradé ces derniers mois. « M. Abdelaziz Bouteflika jouit de toutes les capacités lui permettant d’exercer pleinement son mandat et à partir de demain nous lancerons une campagne de collecte de signatures pour la validation de sa candidature », a-t-il dit, lors de sa conférence de presse à Oran.
En réalité, le président Bouteflika pourrait au mieux faire une apparition publique, sur sa chaise roulante, sans faire de discours. Dans sa campagne, il va s’appuyer sur ses soutiens traditionnels (FLN, RND, MPA, TAJ, etc.). Selon nos sources, le Président désignera également un « comité des sages », composé de personnalités, qui va participer activement à sa campagne électorale. Une situation inédite pour une élection pas comme les autres.*tsa-22.02.2014
**Le système politique opte pour le statu quo
suspicions sur les véritables détenteurs des leviers du pouvoir
Il a osé le faire. Accroché au pouvoir tel un monarque, Abdelaziz Bouteflika a fait le choix de maintenir le pays dans un périlleux blocage historique. Malgré son bilan politique désastreux et son état de santé incertain, il a décidé de rempiler. A l’image du système politique invalide, c’est un président-candidat malade qui brigue un quatrième mandat.
Après de longs jours d’incertitude, le pouvoir vient de mettre un terme à un (vrai-faux ?) suspense. Et c’est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de surcroît président de la Commission nationale de préparation de l’élection présidentielle, qui a annoncé officiellement la candidature de Abdelaziz Bouteflika à sa propre succession. La Présidence a confirmé quelques instants plus tard, via un communiqué, la candidature officielle de Bouteflika.
Le Président a fait déposer auprès du ministère de l’Intérieur sa demande de candidature et a fait retirer les formulaires nécessaires pour collecter les signatures de parrainage. La Télévision nationale, mise à profit, diffuse en boucle l’information. Un précédent. Une annonce par procuration. Violation flagrante de la loi. Moins de 48 heures après sa publication, la directive présidentielle sur la neutralité de l’Etat et de l’administration relative à l’organisation de l’élection en prend un sérieux coup. Ce sont donc les deux institutions de l’Etat qui parrainent la candidature du Président sortant. Et non le candidat lui-même. Un signal fort aux concurrents et à l’opinion publique nationale que l’échéance du 17 avril prochain sera hermétiquement verrouillée au profit du candidat du système. Un passage en force pour reconduire le statu quo.
Car la question reste en effet posée de savoir pourquoi un tel procédé qui risque fort bien de signifier un mépris total infligé aux Algériens. Serait-ce alors un cas d’incapacité physique avéré du candidat du pouvoir ? Auquel cas, il est judicieux de s’interroger sur la candidature elle-même. A rappeler en effet que depuis son hospitalisation, le 27 avril 2013, au Val-de-Grâce, suite à un accident vasculaire cérébral, Abdelaziz Bouteflika, à 77 ans, n’exerce plus sa fonction de Président. Contraint à une convalescence qui s’éternise depuis son retour au pays, il n’a quitté sa résidence médicalisée de Sidi Fredj qu’une seule fois pour «un contrôle routinier» à Paris.
L’opposition n’a pas cessé d’appeler à la convocation de l’article 88 de la Constitution pour constater la vacance du pouvoir et déclarer l’état d’empêchement. Sidérée, l’opinion publique nationale découvre, à intervalles réguliers et à chaque fois qu’il reçoit dans sa résidence privée quelques dirigeants étrangers de passage à Alger, un Président extrêmement affaibli par la maladie. Les multiples appels pour céder le pouvoir à l’occasion de l’élection présidentielle, permettant l’amorce d’un processus d’un changement démocratique, ont été outrageusement ignorés.
Le dernier quinquennat, s’il a été marqué par une gestion des affaires publiques par procuration – au point de soulever d’ailleurs des suspicions sur les véritables détenteurs des leviers du pouvoir – a aussi permis de lever le voile sur les tares d’un système politique qui a étalé au grand jour une guerre des clans sur fond d’enjeux de pouvoir autour de la succession. Bouteflika a fini par imposer sa propre feuille de route, face à une opposition politique quasiment réduite au silence à coup de lois scélérates et de répression policière. «Si une forte réaction n’intervient pas rapidement, le pays tombera définitivement dans un état de résignation dangereux», a réagi, hier, l’opposant Djamel Zenati, qui appelle les forces politiques à un «congrès national».*Hacen Ouali-El Watan-.23.02.2014
**Manifestation anti-4eme mandat : des hommes politiques critiquent les violentes arrestations
Plusieurs acteurs politiques ont condamné la gestion de la manifestation contre le 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Candidats à la présidentielle, membres de partis politique, ou opposants, ils ont été nombreux à critiquer les arrestations massives –
La manifestation qui s’est déroulée ce matin à Alger, n’a pas laissé de marbre la classe politique algérienne. Ali Benflis candidat à la présidentielle, a pris le parti des manifestants en défendant leur liberté d’expression. ”Le candidat indépendant Ali Benflis dénonce avec vigueur les atteintes à la liberté d’expression suites aux manifestations qu’a connue Alger et différentes ville du pays”, a précisé l’équipe de campagne du candidat quelques heures après la fin du rassemblement. ”Monsieur Ali Benflis considère qu’il est du droit du citoyen algérien d’exprimer son opinion sans qu’il fasse l’objet d’une quelconque forme de pression ou de répression estimant que cette expression fait partie intégrante des droits individuels et collectifs qui constituent l’essence du projet de renouveau national, lui-même fondé sur une société des libertés et qui sera soumis à l’appréciation souveraine du peuple algérien à l’occasion du prochain scrutin présidentiel”, a encore précisé son staff de campagne.
Du côté de Jil Jadid, dont plusieurs membres ont été interpellés ont dénoncé la conduite des policiers. “Six cadres et militants du parti Jil Jadid viennent d’être embarqués par les forces de l’ordre” a indiqué le parti dont le candidat à la présidentielle Sofiane Djilali a décidé aujourd’hui même de se retirer de l’élection, dénonçant un “processus de coup d’état et non électoral”.
Le parti mené par Abdallah Djaballah, le Front Al Adala a également dénoncé l’arrestation de deux de ses membres présents lors du rassemblement. “ Amar Khababa avocat, et Samir Benarbi journaliste ont été arrêtés”, a indiqué le parti qui condamne ces arrestations arbitraires. *algerie-focus./2014/01/03/
**La LADDH dénonce ce samedi 1er mars l’agression par des policiers du secrétaire général de leur section située à Chlef. Ce dernier aurait participé au rassemblement à Alger contre le 4eme mandat d’Abdelaziz Bouteflika. ”Mr Houari Kaddour Secrétaire National chargé des dossiers spécialisés de la LADDH, et président de la section de CHLEF de la Ligue Algérienne de défense des droits de l’homme ( LADDH), a été agressé par les policiers”, a indiqué en fin de matinée la LADDH, qui dénonce les arrestations musclées auxquelles ont procédé la police. A partir de 10h, plusieurs militants s’étaient donné rendez-vous face à la faculté centrale pour un rassemblement visant à dire non à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à la prochaine présidentielle. Parmi eux de nombreux militants de la LADDH ont été rapidement interpellé par la police, et certains emmenés de force dans l’un des commissariats de la capitale.
Ainsi “la LADDH Chlef dénonce cette répression, ces actes arbitraire et exige la libération de toutes les personnes. Le comportement du pouvoir indique que ce dernier se considère en état de guerre contre la population algérienne et qu’à ce titre l’union la plus large doit se concrétiser pour débarrasser le pays des clans, quels qu’ils soient, qui entraînent le pays à la dérive.”
Environ une cinquantaine de personnes, dont des militants, des citoyens et des journalistes ont été arrêtés et amenés dans les commissariats de la ville. En début d’après-midi ils étaient 22 encore à être retenus par la police.*algerie-focus./2014/01/03/
**Barakat (ça suffit)
Tel est le mot d’ordre choisi par les militants et
activistes venus de divers horizons pour s’opposer à la reconduction de
Abdelaziz Bouteflika à la tête de l’Etat.
«C’est un mouvement citoyen pacifique et autonome, qui rejette le 4e mandat et milite pour l’instauration d’un véritable régime démocratique en Algérie», explique le mouvement Barakat dans une déclaration rendue publique hier, au lendemain de la manifestation violemment réprimée à Alger. Les animateurs de ce mouvement réaffirment leur détermination à porter encore plus fort et de manière pacifique la contestation, en dépit du déploiement de la machine répressive. «En dépit de cette vague de répression, le mouvement Barakat réaffirme son attachement à la lutte pacifique en vue de jeter les fondements d’un ordre démocratique, régi par l’Etat de droit», peut-on lire dans la déclaration.
Le mouvement est né au lendemain de l’annonce par procuration de la candidature de Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, pour briguer un 4e mandat présidentiel successif. Ce mouvement, qui commence à prendre forme et à se structurer, a vivement dénoncé la répression policière. «Les pratiques arbitraires auxquelles se sont livrées les forces de l’ordre constituent une violation des législations les plus élémentaires garantissant le droit à la liberté d’expression et d’opinion», a condamné le mouvement, qui se réserve «le droit d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces dépassements, qui sont l’expression d’une dangereuse dérive autoritaire».
Près de cent manifestants ont été brutalement interpellés et emmenés dans plusieurs commissariats de police. «L’action de protestation organisée ce samedi 1er mars 2014 devant la Fac centrale, à Alger, s’est soldée par des dizaines d’interpellations de citoyens qui ont pris part à ce rassemblement et entendaient simplement exprimer leur opinion de manière pacifique, un droit garanti par la Constitution», rappelle le mouvement Barakat.
De nombreux partis politiques et autres personnalités nationales ont vivement condamné la brutalité policière, appelant au respect des libertés démocratiques et à l’exercice d’un droit pourtant constitutionnellement consacré. Ces opposants comptent, en tout cas, élargir la contestation, jugeant que le rejet du 4e mandat est profond dans la société. «Il y a une lame de fond qui se forme», assure un des initiateurs du mouvement Barakat. Si, pour le moment, seules quelques poches de résistance se forment pour s’opposer au passage en force auquel s’emploie le pouvoir, il est certain que l’indignation, certes passive, est nationale.*Hacen Ouali-El Watan-03.03.2014
**Harcèlement policier, Arrestations à tout-va, Brutalité policière contre courageux manifestants pacifiques
Un vent frais de liberté a soufflé, l’espace de quelques heures sur l’une des places fortes d’Alger, en face de la Faculté centrale, où ont convergé des dizaines de manifestants, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, pour éructer leur colère face à un pouvoir autiste.
Brutalité policière contre courageux manifestants pacifiques. Bravant le quadrillage policier, le mouvement Barakat opposé au 4e mandat de Bouteflika a réussi à investir le boulevard de la Faculté centrale d’Alger, avant-hier. Un rassemblement vite et violemment dispersé. A peine les premiers manifestants scandèrent leur célèbre slogan : «Non au quatrième mandat», les forces de police chargèrent violemment. Arrestations à tout-va et sans distinction. Manifestants, passants et journalistes. Ibtihal, 20 ans, étudiante, et sa sœur Sara (23 ans) en faisaient partie. Elles sont venues exprimer discrètement leur solidarité avec les manifestants, elles se sont brutalement retrouvées embarquées dans un asphyxiant fourgon cellulaire.
Une fois à l’intérieur, elles se retrouvent face à face avec leur père, lui aussi violemment interpellé, qui n’est autre que le directeur du quotidien Djazair News, l’écrivain H’mida Ayachi. Une scène surréaliste qui scandalise leurs compagnons arrêtés, Rachid, Zak et les autres. Une enseignante à la retraite, originaire de Lakhdaria, embarquée aussi, exprime sa fierté de se retrouver aux côtés d’une jeune génération d’indignés. «Octobre a donné ses fruits, les jeunes d’aujourd’hui sont courageux», glisse l’enseignante à l’oreille d’Ibtihal restée sereine face à l’inédite situation qu’elle vient de vivre. Sa sœur Sara, au téléphone, rassure sa maman en lui inventant un mensonge utile. «Tout va bien, on fait les boutiques», lui glisse-t-elle, avec un sourire narquois.
Coincés à quatorze dans le tout blanc fourgon de police qui se lance à la recherche d’un commissariat «disponible» dans une Alger à la circulation politique et automobile congestionnée, les manifestants font connaissance, s’échangent et partagent leur indignation sous le bruissement du talkie-walkie du policier en attente d’une directive. Il faut dire que tous les commissariats d’Alger sont sollicités en cette journée de manifestation. Signe que l’appel de Barakat a drainé encore plus de manifestants.
Chants révolutionnaires de Ferhat et Debza
Impatients de quitter ce fourgon suffocant, les compagnons comme pour galvaniser le moral entonnent les chants révolutionnaires du groupe Debza, de Ferhat Imazighen et reprenant en chœur le fameux Mazalna thouwar, Nwaslou el michwar Hata el Intissar (Nous sommes toujours révolutionnaires, nous continuons le combat jusqu’à la victoire). Reprenant timidement ce chant, Ibtihal vient de faire son baptême du feu sous le regard fier d’un père qui est tout le contraire d’un papa poule. Plongé dans le silence, H’mida cogite dans sa tête de fou son histoire réelle mêlée à la fiction à écrire dans un fourgon de police en compagnie de ses deux filles. Pendant ce temps, le conducteur bloqué dans l’embouteillage de la ville s’énerve et fait des mouvements brusques pour agacer les «passagers».
Imperturbable, l’enseignante replonge «l’assistance» dans l’ambiance des années de terrorisme qu’elle-même a vécues à Palestro. Une région touchée de plein fouet par la violence des années rouges. Elle raconte l’histoire sordide d’un officier de police qui a sauvagement torturé des jeunes manifestants lors de l’insurrection d’Octobre 1988. Quelques années après, l’Algérie bascule dans la barbarie terroriste, l’officier en question fut exécuté avant d’être jeté dans une rivière probablement par ceux-là mêmes qu’il avait torturés. C’est l’histoire d’un pays visiblement coincé indéfiniment dans une spirale de terreur, à l’image de ces manifestants enfermés dans un véhicule de police. «Comme nous, c’est toute une Algérie qui est enfermée. Dans un commissariat, en prison ou en liberté, les Algériens sont tous des condamnés en sursis», commente un jeune manifestant.
Au bout d’une heure de circulation lente et crevante, le fourgon de police trouve enfin un commissariat prêt à accueillir des pourfendeurs du 4e mandat du candidat Bouteflika. C’est le commissariat de Ruisseau. Descendus du fourgon sous la haute surveillance des officiers de police et sous le regard ébahi des riverains, les manifestants entrent tête haute dans le commissariat lugubre et froid avant d’être entassés dans une petite salle. Arborant une mine gentille, le commissaire confisque les téléphones cellulaires et les cartes d’identité des personnes arrêtées, pendant que celles-ci poursuivent leurs discussions, ignorant superbement les policiers présents qui tendent discrètement l’oreille pour capter le contenu de la conversation. Ils sont convoqués un par un pour remplir un formulaire qui constituera sans doute un fichier de police pour chaque manifestant. Le fichage. Près de deux heures après, l’ordre est donné de libérer tout le monde. Les téléphones récupérés, les manifestants rassurent leurs familles, donnent des coups de fil pour prendre des nouvelles des autres détenus placés dans les différents commissariats de la capitale. «Tout le monde est libéré», lance Zak.
Ainsi se termine ce jeudi de révolte. Le harcèlement policier a eu l’effet inverse. Les personnes arrêtées repartent confortées dans leur détermination à se battre pour la liberté. Pour Ibtihal, c’est une journée mémorable. Elle marque la naissance d’une conviction. Elle fait écho à la célèbre chanson contestataire 20 sena dhi laamriss (Elle a 20 ans). C’est symbolique d’un clivage entre un régime finissant qui refuse de mourir et un fort désir de liberté naissant.*Hacen Ouali-El Watan-08.03.2014**
«Ni Bouteflika, ni Gaïd Salah, ni Mediène ne sont la solution pour sortir du blocage du système»
selon Madjid Benchikh: Professeur Emérite, ancien doyen de la faculté de droit d’Alger.
-Transition politique, un concept politique qui fait son chemin….
Pour parler d’une transition politique, il faut bien observer le système politique dont on demande la transformation. Le système politique algérien est un système autoritaire dans lequel le commandement militaire occupe une place centrale. Le DRS, qui est un département de l’armée, est à la fois l’œil et l’aiguillon du système. Le DRS est d’abord l’œil du système parce qu’il permet aux décideurs de surveiller et de voir tout ce qui se passe sur les scènes politique, économique et sociale. Sans le DRS, les dirigeants de ce système autoritaire, où tout est verrouillé, n’ont pas de vision ni même de visibilité sur ce qui se passe dans le pays. Sur la base de ses rapports, les institutions peuvent s’adonner à la répression et à l’assèchement des scènes politiques et associatives. Le DRS joue donc de ce point de vue le rôle d’une police politique. Tout analyste, tout citoyen doit savoir qu’il n’y a pas de transition politique et, surtout, pas de transition politique démocratique lorsqu’existe une police politique. C’est une loi universelle. C’est d’ailleurs pour cela que tous les systèmes autoritaires nient l’existence d’une police politique, alors même qu’elle est au cœur du système.
Le DRS est aussi l’aiguillon du système parce qu’il est l’auteur des analyses politiques argumentées et appuyées sur son observation des scènes qu’il pénètre. Chacun se souvient de l’argument de Chadli Bendjedid selon lequel les décideurs se sont fiés aux analyses de ces services pour penser que le FIS ne gagnerait pas les élections législatives de décembre 1991. Le DRS est aussi l’aiguillon parce qu’il a plus qu’un droit de regard sur les nominations des grands responsables des institutions : il en vient ainsi à placer aux postes de responsabilité des cadres qui deviennent ses obligés. Mais dans ce système, le chef du DRS n’est pas le chef du système. Ni Merbah, ni Lakhal Ayat, ni Betchine n’ont pu conquérir le pouvoir suprême. Médiène ne le pourra pas non plus. Pour durer à ce poste, il faut continuer à avoir le soutien d’un bon nombre de membres du commandement militaire.
Dans ce système, le chef est choisi par le commandement militaire. C’est le chef de l’Etat qui, une fois choisi, est élu et devient le chef de la façade institutionnelle, véritable cheville ouvrière au service du système. Il devient aussi le passage obligé du processus de formation des décisions. Lorsque le chef de l’Etat connaît le système et gouverne durablement, il peut faire bouger les lignes par exemple en favorisant les clivages et les divisions et en jouant des divergences entre les décideurs. Plusieurs membres du commandement militaire peuvent se retrouver ainsi isolés, augmentant du même coup le poids du chef de l’Etat. On se retrouve alors dans la crise actuelle de l’exercice du pouvoir en Algérie.
Le chef de l’Etat, de surcroît diminué par la maladie, ne peut rien sans le commandement militaire, mais celui-ci ne trouve pas en son sein les capacités pour élaborer des politiques nouvelles et des réformes pour organiser le changement, encore moins une transition démocratique. C’est une crise grave du système lui-même qui, par ses blocages répétés, met en péril le pays. Contrairement à d’autres, je pense que ce système ne peut pas être réformé de l’intérieur. Il ne faut pas oublier que les crises du système ont été parfois très violentes, comme en 1965, 1967, 1988, 1992… Il ne faut pas oublier que les crises au sein d’un tel système risquent de conduire à des manipulations qui peuvent impliquer des populations. Ce système peut conduire alors à l’aventure… Il ne faut pas enfin oublier qu’il n’y a pas d’homme d’Etat avec une grande vision politique dans le commandement militaire, y compris le chef de l’Etat. Dans ces conditions, on comprend que puisque les décideurs ne peuvent, ni ne savent décider d’une transition démocratique, il n’y a d’autre issue que de la leur imposer. On comprend pourquoi, il convient d’analyser les traits fondamentaux du système avant de parler de sa transformation.
-Comment imposer les transformations ?
C’est la question cruciale. Il ne s’agit pas de mener le peuple à l’abattoir et il faut tenir compte de l’expérience algérienne et des nombreuses victimes que l’on a déplorées lors de certaines manifestations populaires dans l’histoire de notre pays. Si le peuple veut plus de liberté, plus de justice sociale, des investissements qui répondent à ses aspirations, une justice indépendante et une presse libre, une lutte effective et déterminée contre la corruption, alors il doit s’organiser pour les exiger dans des manifestations pacifiques. On ne peut pas préconiser un tel changement du système en appelant l’armée pour le réaliser ou en pensant que sans l’armée, rien ne peut se faire. Je dis qu’il faut tenir compte de la place centrale de l’armée pour agir, mais que c’est une grave erreur de s’en remettre à elle pour réaliser le changement. De surcroît, dans ce système, il est hors de question de négocier avec des gens qui ne représentent pas une force capable de s’imposer sur le terrain.
-Alors que faire ?
Il faut créer un autre rapport de forces dans la société. Une transition démocratique ne peut être enclenchée que si des organisations de citoyens, associations, partis, syndicats, forum, comités se multiplient dans les campagnes et dans les villes et créent un rapport de forces qui fera bouger les lignes dans l’armée et dans le commandement militaire. Voyez comment certaines armées ont été amenées à changer leurs chefs. Mais il faut des organisations et des comités qui arrivent à obtenir l’adhésion des populations. Il faut résister dans la durée à la répression et à la manipulation. Devant une telle mobilisation, l’armée ne peut pas constituer un bloc uniforme, insensible à ce qui se passe au sein du peuple. Sans ce nouveau rapport de forces, le changement ne peut toucher que des personnels que l’on livrera à la vindicte populaire. On opère alors des alternances de personnels qui, comme dit Thomas de Lampedusa dans une réplique popularisée par le film Le Guépard : «Il faut bien accepter que quelque chose change pour que tout reste comme avant.» En fait, il faut arriver à mobiliser des milliers de personnes dans la durée avec un encadrement issu des organisations et autres comités promoteurs, initiateurs et défenseurs de la transition démocratique…
-Serait-ce alors la fin du système ?
Tout dépendra du rapport de forces, des capacités des forces nouvelles et des nouvelles élites qui ne manqueront pas d’émerger, y compris au sein de l’armée. Ce qui est sûr c’est que le système ne sait même plus bricoler une façade, si on ne le lui impose pas… Pour l’instant, il ne faut pas vivre d’illusions. La transition ne s’octroie pas. Voyez ce qui s’est passé en octobre 1988, parce que les manifestations d’Octobre ne répondaient pas aux qualités d’organisation, de détermination et de durée que nous avons évoquées plus haut pour arracher des droits. C’est qu’une fois arrachés, les droits nécessitent d’être défendus contre des forces dont ils remettent en cause les intérêts et les privilèges. La lutte ne s’arrête pas au lendemain de la chute de quelques dirigeants du système répressif.
-La stabilité est le maître mot des partisans du 4e mandat…
Tous les candidats au renouvellement de leur mandat, dans tous les pays, invoquent l’argument de la stabilité parce que les citoyens y aspirent. Mais il y a des stabilités qui sont dangereuses lorsqu’elles résultent de crises que les dirigeants sont impuissants à régler. En Algérie, on vient de l’expliquer, le système politique est bloqué. Cette forme de stabilité mène le pays droit dans le mur. D’autant que le candidat est partie prenante dans le blocage. Ni Bouteflika, chef de l’Etat, ni Gaïd Salah, chef d’état-major, ni Mediène, chef du DRS, ne peuvent constituer la solution pour sortir du blocage du système. La victoire de l’un ou de plusieurs d’entre eux ne fait que changer le rapport des forces au sein d’un système, incapable de formuler des politiques de réformes, de liberté et de développement.
Jusqu’ici, le commandement militaire a toujours su trouver en son sein des compromis pour faire survivre son pouvoir. Mais ce que l’on appelle le consensus s’effondre au cours de périodes de plus en plus courtes. A défaut de démocratiser les institutions dès 1999, ce qui n’était pas son projet, Bouteflika aurait pu engager la modernisation du pays, rationaliser le travail des institutions, il en a été incapable faute de vision, de sens de l’Etat et… faute de consensus au sein du système. S’il y parvient encore, ce sera au prix d’un blocage qui rapprochera le pays d’explosions dont on ne peut mesurer, aujourd’hui, les dégâts pour le pays. Dans ce sens, on peut parler de système finissant…
-La solution au déblocage de la situation réside-t-elle dans le retrait de la candidature ce Bouteflika
Toutes mes explications précédentes permettent de répondre que la candidature de Bouteflika n’est qu’une goutte d’eau qui fait déborder le vase parce qu’il est malade et qu’il est clair pour une large partie des populations qu’il ne peut pas assumer les charges de chef de l’Etat. Cette candidature ne permet pas un contact direct avec le peuple. Or, c’est est une exigence de l’élection présidentielle au suffrage universel. Il en résulte une violation de l’esprit de la Constitution. Mais en Algérie, la Constitution n’est qu’une façade. Il faut changer le système pour changer cette pratique de la politique. Aux termes de la Constitution, la police politique n’existe pas, pourtant personne aujourd’hui ne nie son rôle majeur dans la réalité. Il y a quelques années, Aït Ahmed était l’un des rares hommes politiques à demander clairement sa dissolution. Quelques rares universitaires demandent également sa dissolution (voir par exemple la dernière déclaration du cercle Nedjma). Il y a plus de dix ans que j’ai conclu à l’absolue nécessité de la dissolution de la police politique pour avancer vers une transition démocratique, dans mon livre Algérie un système politique militarisé, éditions l’Harmattan 2003. Paris.
-Des personnalités avancent que l’article 88 de la Constitution n’a pas été respecté. L’explication du blocage serait-elle d’ordre juridique ?
Il n’y a pas de doute que le Conseil constitutionnel aurait dû se réunir de plein droit conformément à l’article 88. Mais cela est un vœu pieux dans le cadre du système politique tel que je l’ai décrit. L’erreur serait d’analyser les dispositions constitutionnelles indépendamment du système dans lequel elles s’inscrivent et s’appliquent ou ne s’appliquent pas. Pourquoi alors ne pas parler du fait que la Constitution impose le respect des droits humains, la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice, la liberté d’association, la liberté de la presse et des élections libres. Les règles essentielles de la Constitution ont toujours été violées avec ou sans Bouteflika. Il en sera ainsi tant qu’il n’y a pas de forces sociales et politiques capables d’ imposer le respect. Je suis d’accord avec ceux qui soutiennent que les élections dans ce système ne règlent pas les problèmes du peuple : en fait les élections sont des indicateurs des rapports de force au sein du système, rien de plus. C’est une affaire entre cercles dirigeants et leurs clientèles respectives.
-Une mobilisation citoyenne pacifique peine à prendre forme….
Il y a de nombreuses voix qui s’élèvent depuis longtemps contre le système autoritaire et ses dérives. Mais la protestation populaire ne parvient pas à se faire entendre. Chacun peut constater qu’un rassemblement de 1000 ou 2000 personnes ne «fait pas suffisamment peuple» pour imposer sa voix devant les déploiements des forces de la répression. Il y a bien sûr l’efficacité de l’appareil répressif. Mais il y a d’autres raisons qui expliquent plus profondément la faiblesse des rassemblements. La première raison tient au travail de la police politique sur une longue durée. La surveillance des activités politiques, associatives et syndicales, la manipulation des scènes politiques et sociales finissent par déchiqueter le tissu social, rendent difficile l’organisation des solidarités. La monopolisation du pouvoir pendant plus de 50 ans et le partage de la rente pétrolière entre des clientèles contribuent au discrédit de l’idée démocratique. Tout cela fait croire que les combats pour la citoyenneté et les libertés démocratiques sont vains.
Il faut aussi prendre en compte les qualités représentatives de ceux qui appellent au rassemblement. Quelqu’un qui a appuyé des politiques répressives peut difficilement aller vers le peuple pour le mobiliser contre l’arbitraire. Les «gens» se méfient. Il y a une sorte de mémoire populaire. De surcroît, il faut examiner dans quelle mesure les tentatives de rassemblement s’adressent vraiment aux catégories populaires. C’est pourquoi il faut aller dans les quartiers populaires, dans les lieux de travail, dans les villes et dans les villages. C’est un travail de longue haleine. Il ne suffit pas de faire un appel lors d’une campagne électorale. Il est indispensable d’allier le travail sur le terrain et celui de réflexion, tenir compte de nos échecs, analyser le terrain, multiplier les débats sur le terrain pour dégager des plateformes pour agir avec des gens qui partagent ces projets.
La multiplication des associations, des collectifs et des comités pour les libertés démocratiques, pour la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, la création d’une commission d’enquête indépendante contre la corruption, la création d’une commission indépendante de contrôle des médias publics doivent être partout encouragées, partout où cela est possible, avant et après les élections. Ce travail est indispensable pour dépasser les peurs, prendre conscience de sa force, s’engager pour des combats qui «parlent» aux gens et répondent à leurs revendications sans verser dans le populisme et la violence. Il conviendra évidemment de faire l’effort pour organiser des passerelles entre les diverses associations et tenter des coordinations pour constituer des forces capables de résister à la répression et dégager des stratégies susceptibles de déboucher sur une transition démocratiques viable.
-Un mouvement citoyen pacifique et autonome qui rejette le 4e mandat et milite pour l’instauration d’un véritable régime démocratique, dénommé Barakat vient de voir le jour. Serait-ce l’annonce d’une fêlure de la forteresse, de ce sursaut républicain pacifique ? Comment l’accompagner pour l’ancrer dans la durée ?
La naissance de Barakat est une bonne nouvelle. Mon souhait est que Barakat fasse connaître ses revendications démocratiques au-delà du 4e mandat, partout dans les villes et les villages. J’ai répondu aux questions de programme et de modalités d’action dans la question précédente. Par exemple, Barakat pourrait impulser la création d’autres associations sur la base d’engagement sur un programme minimal tel que celui que j’ai esquissé précédemment. Je veux dire qu’il ne faut pas craindre la multiplication et le développement des collectifs et des mouvements dès lors qu’ils acceptent une plateforme minimale commune. On ne peut pas dire pour autant que cette initiative annonce une fêlure de la forteresse. Le système sera affaibli, si l’initiative de Barakat se développe et si d’autres initiatives de même type se multiplient avec de plus en plus de précisions et de force. Barakat voit juste en prônant le boycott, parce que cette élection, dans ces conditions, met le pays en danger. Mais encore une fois, le boycott ne suffit pas. Il faut à partir de la mobilisation pour le boycott élargir les luttes pour créer un rapport de forces favorable au changement démocratique.
-Où situez-vous l’urgence et la priorité ?
Dégager des priorités et à plus forte raison une priorité n’a d’intérêt que si on a aussi établi un plan d’ensemble. Il faut donc introduire ou intégrer les priorités dans le plan d’ensemble. Concrètement, il faut lutter en même temps contre le 4e mandat et pour une transition démocratique. Il faut revendiquer en même temps, de façon déterminée et claire, la dissolution du DRS dans ses activités de police politique, l’organisation d’élections libres et honnêtes, l’ouverture du champ associatif, la formation de commissions d’enquêtes indépendantes sur la corruption et l’asservissement de la justice.
*Nadjia Bouzeghrane-El Watan-08.03.2014
**un simulacre–Ceux qui pensent que la prochaine élection présidentielle est porteuse de changement se trompent, elle n’est qu’une formalité pour reconduire le système et avec lui le statut quo.Les décideurs , faute d’un consensus sur un successeur à Bouteflika,n’ont d’autre choix que ce dernier malgré son état de santé déclinant.Alors il n’y aura pas de changement au lendemain du 17 avril qui émanera du système , mais se construira surement avec l’adhésion de toutes les forces politiques, associatives et syndicales un mouvement pacifique pour le changement*un internaute
** Benbitour se retire de la présidentielle
Ahmed Benbitour a annoncé ce lundi matin son retrait de la course à la présidentielle et son engagement auprès des forces politiques boycottant les élections.Dans une conférence de presse, organisé à El harrach, le candidat à la candidature, Ahmed Benbitour a annoncé sa décision « de ne pas participer à la présidentielle et (ma) solidarité avec les partenaires politiques qui ont appelé au boycott ».Benbitour a annoncé qu’il a réussi a récolter 85 000 signatures au niveau de 29 wilayas.*El Watan-03.03.2014
*Le général Tahar Yala se retire et demande l’arret du processus électoral
L’ex général, Mohamed Tahar Yala a annoncé son retrait de la course à la présidentielle et appelle à l’arret du processus électoral.Dans une conférence de presse animée à Alger, l’ex général a annoncé qu’il se retirait de la course à la présidentielle d’avril prochain et demande l’arret du processus électoral pour sauver l’Algérie et initier une période de transition de deux ans.*El Watan-03.03.2014
*Des interrogations sur le réel état de santé de Abdelaziz Bouteflika
qui va gouverner à la place de Bouteflika après l’élection?
Une journée après l’annonce par procuration de la candidature de Abdelaziz Bouteflika, la question de savoir qui va gouverner après le scrutin présidentiel se pose avec acuité
Si les partisans du chef de l’Etat semblent ne se poser aucune question, faisant semblant d’être résignés, l’opposition, la presse et certaines personnalités de haut rang s’inquiètent de l’avenir immédiat du pays. Car après un an de maladie, il est loisible de constater une quasi-vacance du pouvoir. Réduit à un état presque végétatif, le chef de l’Etat n’est plus en mesure de gouverner. «Comment un homme, incapable de s’occuper de son propre corps, peut-il s’occuper d’un aussi grand pays que l’Algérie ?», s’interroge Abdallah Djaballah. Qui prendra le gouvernail après le scrutin présidentiel ? Certains observateurs se posent cette question depuis l’admission du chef de l’Etat à l’hôpital parisien du Val-de-Grâce, en avril 2013. Pis, les interrogations sur le réel état de santé du président de la République remonte à plus loin que cela, puisque son dernier discours remonte à avril 2012.
«Nous nous posons la question de savoir qui va gouverner à la place de Bouteflika après l’élection», a indiqué le président du MSP, Abderrazak Makri. «On se dirige vers une gouvernance par procuration, ce qui ouvre la voie à l’opacité, voire la corruption», estime le chef islamiste, contacté samedi. Les commentaires faussement rassurants du Premier ministre à Oran sur le message du Président, à l’occasion de la Journée du chahid, coïncidant avec le 18 février, incitent, finalement, à la réflexion sur l’identité de son auteur ! «Vous avez certainement reconnu son style», a avancé le Premier ministre, avec un léger sourire narquois. L’activité du chef de l’Etat est-elle réduite à envoyer des messages ? A se fier aux analystes qui ont décrypté le message présidentiel, le chef de l’Etat n’en serait pas l’auteur. A-t-il, dans ce cas, toutes les capacités physiques lui permettant de gérer les affaires courantes de l’Etat ?
«Si le chef de l’Etat était capable de gouverner, il annoncerait lui-même son intention de candidature», a commenté de son coté l’ancien parlementaire FFS, Mohand Arezki Ferrad, qui s’est prononcé sur une chaîne privée. Une thèse que n’a pu nier le Premier ministre lui-même : «Le Président jouit de toutes ses facultés intellectuelles. Mais même lorsqu’il a eu des soucis de santé, les institutions ont continué de fonctionner.» Abdelmalek Sellal réduit ainsi au seul volet intellectuel la santé du chef de l’Etat. La santé de Abdelaziz Bouteflika étant déclinante, la question de celui ou de ceux qui gèrent les affaires de l’Etat se pose. Même si, dans les faits, certaines prérogatives ne peuvent être déléguées. C’est le cas de cette bonne dizaine d’ambassadeurs qui attendent de remettre leurs lettres de créances au chef de l’Etat depuis au moins une année. La thèse du poste de vice-Président qui serait créé après une révision de la Constitution est sur la table. Mais tout reste confus et les Algériens sont en droit de savoir.*Ali Boukhlef-El Watan-.24.02.2014
**Sondage
*Seulement 28,3% des Algériens sont favorables à la réélection d’Abdelaziz Bouteflika
Le 4e mandat de Bouteflika ne suscite pas réellement l’enthousiasme des Algériens contrairement à ce que le laissent croire les partisans de l’actuel Chef de l’Etat tel que le Premier Ministre, Abdelmalek Sellal.
En effet, à peine 28,3 % des Algériens affirment être favorables à la réélection de Bouteflika, dévoile un sondage détaillé réalisé par l’Institut Okba, un organisme privé considéré comme le pionnier et leader du sondage d’opinion en Algérie avec à son actif plus de 140 études et enquêtes ainsi que plus de 20 sondages publiés dans les différents quotidiens nationaux.
Et pour cette année, cet Institut a réalisé un sondage commandé par le quotidien francophone Liberté au sujet des enjeux de l’élection présidentielle algérienne prévue pour le 17 avril prochain. Plusieurs conclusions peuvent être tirées des résultats de ce sondage. Mais celle qui s’impose à l’esprit est d’abord ce chiffre : «seulement 46,4% des personnes interrogées comptent se présenter aux urnes le 17 avril prochain ». Le taux d’abstention risque ainsi d’être très élevé d’autant plus, a-t-on encore appris, qu’au moins 29,5% des sondés ont décidé de ne pas aller voter. 24,1% sont encore indécis. Néanmoins, parmi ceux qui vont aller voter, 28.3 % optent d’ores et déjà pour Abdelaziz Bouteflika. Uns score qui n’est guère extraordinaire et ne reflète nullement les assurances et la confiance des partisans et soutiens du Président de la République. En effet, avec un tel score, rien n’indique que Bouteflika va «remporter cette élection haut la main», comme l’affirme le ministre des Transports et président du parti TAJ, Amar Ghoul.
D’autre part, ce sondage nous révèle que «37,9% des sondés n’ont pas exprimé leur opinion quant à la personnalité qu’ils veulent voir président de la République». Le suspens n’est donc pas encore terminé puisque ces indécis ne sont acquis à aucun candidat pour le moment et peuvent bousculer les cours du scrutin présidentiel à n’importe quel moment. Ceci dit, pour l’heure, même les autres candidats en lice ne séduisent pas les électeurs algériens. Preuve en est, Benflis, Louiza Hanoune et Ahmed Benbitour sont tous « accrédités autour de 5% chacun des voix des potentiels électeurs interrogés». Très peu encore pour faire barrage à Abdelaziz Bouteflika. Mais ce dernier ne part nullement gagnant si l’on se fie aux chiffres de ce sondage. Bien au contraire, si la prochaine élection présidentielle est réellement ouverte, transparente et neutre, Bouteflika risque d’y laisser des plumes.
*Par Abdou Semmar F | février 24, 2014 10 – .algerie-focus.
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**Même la propre soeur d’Abdelaziz Bouteflika serait opposé au 4é mandat
La guéguerre autour du quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika a gagné la famille du chef de l’Etat. Une guerre de « tranchées » semble faire des ravages au sein de la fratrie. Cette guéguerre familiale est tellement grave qu’elle a atterri dans les colonnes des journaux. Le quotidien arabophone El Khabar a fait état, mardi, d’une dispute qui a eu lieu entre l’une des soeur du Chef de l’Etat et son frère, et conseiller également, Saïd. Zhor Bouteflika, qui a hébergé son frère malade chez elle sur les hauteurs d’Alger serait opposé au quatrième mandat, a-t-on appris de même source. Dans ce contexte, elle se serait disputée avec Saïd et aurait même fermé la porte devant son frère récalcitrant qui, lui, est l’artisan de la reconduite de son frère président pour un nouveau mandat à la magistrature suprême. La situation se serait tellement dégradée que le frère cadet a été obligé de faire intervenir d’autres membres de la famille pour calmer les esprits, surtout que la sœur préféré du Chef de l’Etat menace depuis quelque temps d’imposer un véritable embargo sur son frère aîné. Cette nouvelle «bagarre» prouve que l’option du quatrième mandat divise non seulement la classe politique et les dirigeants, mais elle touche jusqu’à la famille du Chef de l’Etat en personne. Qui aura donc le dernier mot, le frère aîné, le cadet ou la sœur ? Soulignons enfin que, pour l’heure, la famille Bouteflika n’a nullement démenti cette information qui a suscité l’étonnement de plus d’un en Algérie.*Essaïd Wakli- février 26, 2014.algerie-focus.
**Entretien avec le politologue Rachid Tlemçani
*Le jeu électoral est fermé d’avance
*Les élites au pouvoir sont autoritaires, antidémocratiques et responsables de la situation actuelle du pays
Mouloud Hamrouche a rompu le silence le 17 février en annonçant qu’il ne se présentera pas à l’élection préside ntielle. À votre avis, pourquoi ?
***M. Hamrouche a rompu le silence parce qu’il a jugé que l’Algérie traversait une période très difficile pour sa stabilité politique et qu’il pouvait contribuer à la sortie de crise si un consensus avait été fait autour de lui. Finalement, le deal dont il était question ne s’est pas concrétisé selon sa vision de sortie de crise. Cet ancien chef du gouvernement a donc jugé, comme par le passé, que le jeu électoral est fermé d’avance et que le président Bouteflika sera reconduit, une quatrième fois, pour la simple raison que les éléments structurant la crise algérienne n’ont pas changé. Mouloud Hamrouche, comme on le sait, est un homme réformateur mais pas un révolutionnaire souhaitant changer radicalement la nature du système.
Comment expliquez-vous son message à moins de deux mois de la présidentielle ?
***D’abord, son message, comme celui de Benflis, est adressé aux décideurs et pas aux lecteurs. Les élites au pouvoir sont autoritaires, antidémocratiques et croient fortement à la verticalité du pouvoir. Ensuite, ce message pourrait être interprété comme un refus de s’engager dans les combats politiques à l’heure où le pays risque de basculer dans le chaos. Un refus qui est lié à une certaine culture politique qui ne permettrait pas de s’engager dans la lutte politique de tous les jours. Par ailleurs, beaucoup de gens ont tendance à oublier que Mouloud Hamrouche a été un militaire.
Hamrouche affirme qu’il est impossible d’instaurer un système démocratique sans l’aval et le soutien actif de l’armée. Est-ce qu’il a raison ?
***Tout militaire en retraite, reconverti dans les affaires ou en politique, reste en dernière instance un militaire qui défend « son » institution. Cela dit, il y a un consensus en Algérie autour du rôle joué par l’armée dans la vie politique du pays en étant au centre du pouvoir. Par conséquent, l’armée est responsable en grande partie de la situation actuelle. Historiquement, l’armée n’a jamais été une institution démocratique et elle ne peut donc véhiculer des valeurs démocratiques et à plus forte raison dans les pays arabo-musulmans. Qui dit institution militaire, dit pouvoir vertical. La démocratie est un pouvoir horizontal. Et donc l’armée et la démocratie sont incompatibles comme la démocratie est incompatible avec l’islamisme. Il est vrai que cela a été possible en Europe (Espagne et Portugal) où l’armée a joué un rôle important dans la transition démocratique. Mais elle ne peut jouer le même rôle dans les pays arabo-musulmans parce que l’autoritarisme est ancré dans la culture traditionnelle et orientale. En Algérie, la solution ne peut être que le retrait de l’armée du champ politique pour se limiter à ses fonctions d’ordre classique. D’autant plus qu’une grande instabilité sécuritaire sévit le long de nos frontières.
Est-ce que Hamrouche pouvait constituer réellement une alternative ?
***Bien sûr ! Hamrouche pouvait constituer une alternative, mais du système et une sortie honorable pouvant préserver les intérêts des militaires. Cependant, il ne faut pas oublier qu’il y a deux types d’alternatives : un changement de l’intérieur et Hamrouche est l’homme qu’il fallait pour le mener et un changement de l’extérieur dont l’artisan ne peut être que la rue à défaut d’une opposition organisée, légitime et crédible.*Propos recueillis par Hadjer Guenanfa-tsa-jeudi, 27 février 2014
*Les prétendants à la présidence sont nombreux cette année
Ils rêvent tous de succéder à Bouteflika
*Le dernier délai de dépôt des dossiers est fixé au 4 mars 2014 à minuit
A deux mois de l’élection présidentielle, on assiste pour la première fois à des candidats amateurs, voulant tenter leurs chances, croyant que le poste suprême du président de la République est à la portée de tous.
Suite à la multiplication des candidatures, il y a lieu de se demander si vraiment ces futurs candidats apporteraient des solutions aux attentes des Algériens qui se résument principalement et en premier lieu par un apport normal à la politique sociale, culturelle et économique du pays, sans pour autant ignorer les autres facteurs relatifs à la politique interne et externe du pays. Il faut pour cela que tous les Algériens soient convaincus qu’avec la présidentielle de 2014, il s’agit de la préparation d’un avenir dans l’intérêt général de tout le monde, sans discrimination aucune. Qui aurons-nous comme candidats pour la prochaine présidentielle? Et qui parmi ces candidats présidera l’Algérie jusqu’à 2019. Les Algériens attendent avec patience la liste finale des cavaliers à la course du Palais d’El-Mouradia, prévue pour le 17 avril 2014. Une date qui sera respectée selon le Premier ministre. «Nous allons vers l’élection présidentielle dans un délai fixé et limité», a-t-il précisé. Comme à chaque rendez-vous électoral, les préparations se multiplent par les différents acteurs afin d’être à la hauteur de l’événement. Des ex-ministres, ex-Premiers ministres, chefs de parti, des personnalités nationales, des candidats libres… Ils rêvent tous de succéder à Bouteflika. Sur les nombreux candidats ayant déposé leurs candidatures auprès du ministère de l’Intérieur seulement quelques uns parmi eux vont être retenus. D’autres seront moins chanceux. A chaque élection présidentielle, ils sont nombreux à tenter d’officialiser leur candidature, mais peu finalement sont éligibles. En moyenne, lors de l’élection précédente, ils étaient entre 4 et 7 candidats à se présenter officiellement après validation du Conseil constitutionnel. Or depuis 2012, et l’ouverture politique qu’a connue l’Algérie, de nombreux partis ont obtenu un agrément et sont apparus. Désormais même les Algériens de l’étranger prétendent à la magistrature suprême. L’année 2014 connaîtra-t-elle un nombre record de candidats ? Le dernier délai de dépôt des dossiers de candidature pour l’élection présidentielle est fixé au 4 mars 2014 à minuit. C’est ce qui a été annoncé par le Conseil constitutionnel. Ainsi, la chasse à la collecte des signatures est lancée. Pour la validation de la candidature, les candidats sont tenus conformément à l’article 139 de la loi de janvier 2012, de présenter une liste comportant au moins 600 signatures individuelles de membres élus d’Assemblées populaires communales, de wilayas ou parlementaires réparties au moins à travers vingt-cinq wilayas. En attendant l’annonce officielle du président sortant, de candidats potentiels et candidats-lièvres apparaissent sur la scène publique. Mais ils sont nombreux pour cette nouvelle présidentielle algérienne. Les prétendants à la présidence sont nombreux cette année à croire qu’ils pensent pouvoir jouer un rôle dans cette élection très attendue. Sans doute boostés par la possibilité que le Président Abdelaziz Bouteflika ne se représente pas, les candidats indépendants et partis politiques ont décidé de se lancer. Il s’agit des candidats qui sont déjà lancés dans le bain, à l’instar de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT); Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA – nationaliste), Ali Fawzi Rebaïne, président de AHD 54 (serment 54, nationaliste), Sofiane Djilali (parti de Djil Djadid), Yasmina Khedra écrivain, Mohand Tahar Yala général à la retraite, Ahmed Benbitour sénateur et ancien chef du gouvernement, et Ali Benflis ex-Premier ministre et ex-SG du FLN. En outre, un suisse et trois Français d’origine algérienne annoncent leur intention de se présenter à l’élection présidentielle 2014, une première en Algérie. Ainsi ils sont déjà quatre binationaux à avoir annoncé leur intention de se présenter à l’élection présidentielle prévue en 2014 : Ali Benouari, Rachid Nekkaz, Madjid Mezghenna et Kamal Benkoussa.*Publié dans La Nouvelle République le 18 – 02 – 2014
**Les instruments de la fraude encore présents
Scrutin, quelle crédibilité
La classe politique et les observateurs de la scène nationale sont plus que jamais sceptiques. Le jeu est fermé d’avance et le pouvoir ne montre aucune volonté d’organiser une compétition saine et loyale.
L’appel de Bouteflika au respect de la régularité de la prochaine présidentielle pourra-t-il effacer, comme d’un coup de baguette magique, tout ce climat délétère et de suspicion aiguë qui entache d’ores et déjà le processus électoral ? Peu probable. La directive adressée, jeudi dernier, par le président Bouteflika à l’administration pour observer «une stricte neutralité», «garantir une égalité des chances entre tous les candidats» et «une participation professionnelle de la presse publique et privée» ressemble à une véritable profession de foi. Mais ces instructions sont-elles suffisantes pour garantir un scrutin libre et transparent ? La prochaine élection pourra-t-elle être sans faille alors que Bouteflika lui-même entretient toujours le suspense sur sa volonté de briguer ou non une quatrième mandature ?
La classe politique et les observateurs de la scène nationale sont plus que jamais sceptiques. Pour eux, le jeu est fermé d’avance et le pouvoir ne montre aucune volonté d’organiser une compétition saine et loyale. Le premier signe de ce verrouillage est le refus catégorique de répondre favorablement aux revendications des différents acteurs. Celles-ci concernent d’abord la révision et l’assainissement du fichier électoral, dont la taille ne cesse de grossir : plus de 22 millions d’électeurs.
C’est-à-dire plus de 50% de la population algérienne est en mesure de voter. Ce qui paraît inconcevable aux yeux des responsables politiques algériens, qui suspectent une multiplication des inscriptions sur les listes électorales et la non-radiation des personnes décédées. Cela a d’ailleurs été confirmé lors des dernières élections locales, où l’on a découvert sur des listes électorales les noms de personnes dont l’âge dépasse les 130 ans. C’est pourquoi les partis continuent d’exiger l’accès à ce fichier et son assainissement.
La seconde exigence de l’opposition porte sur la mise en place d’une commission nationale indépendante pour l’organisation de l’élection. Testé dans plusieurs pays, ce mécanisme a prouvé son efficacité. Pour eux, le ministère de l’Intérieur devra être écarté de ce processus. Mais le pouvoir rejette cette exigence, en confiant, une nouvelle fois, la préparation et l’organisation de cette échéance à l’administration, chapeautée par le ministère de l’Intérieur, dont le premier responsable est considéré comme un proche du président Bouteflika. La justice chargée de superviser, pour sa part, cette joute est entre les mains d’un autre proche du chef de l’Etat, qui a aussi placé un homme à lui à la tête du Conseil constitutionnel.
Bouteflika prend des longueurs d’avance
Cette troïka qui a la charge d’organiser l’élection fait peur à tous les candidats. Pour eux, les discours et les instructions portant sur la neutralité des agents de l’administration sont des vœux pieux. D’autant plus que les responsables de cette administration sont à la fois juge et partie. Comment également réaliser l’équité entre les candidats alors que le président Bouteflika, que son clan veut forcer à rester au pouvoir malgré sa santé défaillante, a déjà pris plusieurs longueurs d’avance sur ses concurrents. La campagne en sa faveur est lancée depuis plusieurs mois, et aux frais du contribuable.
Cette tâche est assumée, essentiellement, par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui saisit l’occasion de ses tournées dans les wilayas pour défendre le bilan de Bouteflika et plaider pour la stabilité et la continuité. Cela s’apparente à un appel à un renouvellement de bail pour Abdelaziz Bouteflika. La campagne, dans ce sens, est soutenue par l’ENTV et la radio publique qui, en parallèle avec la diffusion quotidienne de spots glorifiant le bilan de 15 ans de règne du président Bouteflika, partent à «la chasse» de tous les appels à une nouvelle candidature de Bouteflika à sa propre succession. Peut-on parler de professionnalisme quand les médias publics, financés par l’argent de tous les Algériens, sont encouragés, ou instruits, à bafouer toutes les règles de déontologie et professionnelles ?
A côté de ce dispositif bien étoffé dont dispose le pouvoir, force est de reconnaître que l’opposition est privée de tout moyen d’expression pour porter la contradiction. Rien que le manque de sérénité, résultat des luttes d’appareils ou claniques au sein du régime, constitue, à lui seul, un élément certain de parasitage de l’élection au profit des cercles du pouvoir.*Madjid Makedhi-El Watan-22.02.2014
**C’est la République qu’on humilie
Les partisans allient le ridicule et le burlesque
Alors que le chef de l’État sortant n’a pas fait état de son intention de briguer un nouveau mandat présidentiel, ses partisans se lancent déjà dans une campagne avant l’heure en faveur… de sa candidature. Une campagne qui, souvent menée par des obligés, allie le ridicule et le burlesque à la solennité des grands discours et finit quelquefois par se transformer en une campagne électorale en règle en faveur d’un candidat qui n’en est pas un. Du moins pas encore. Une campagne en règle… bien qu’irrégulière et illégale. Tout y passe, du “bilan sans faute” de Bouteflika à son “cerveau qui fonctionne mieux que tous les nôtres”, sans oublier la nécessité historique d’un quatrième mandat, seul à même de “garantir la sécurité de nos frontières” et de “conforter les acquis sociaux des ménages”.
Abdelmalek Sellal, Premier ministre ès qualité, Amar Saâdani, Amar Ghoul, Abdelkader Bensalah, Amara Benyounès et Abdelmadjid Sidi-Saïd sont passés par là. Il ne manquait plus que l’organisateur en chef du prochain scrutin présidentiel, mais il vient de s’y mettre. En bon ministre algérien de l’Intérieur, et au nom de la République, il a décrété la semaine passée, devant les députés, que les partis politiques et autres personnalités nationales qui appellent ou appelleraient au boycott de la présidentielle n’auront pas droit au chapitre. Une mesure déjà appliquée ce week-end par l’interdiction d’une conférence du RCD. Les opposants interdits d’activité avant même la campagne et les “alliés” autorisés et sponsorisés dans leurs incantations en faveur d’un candidat invisible et inaudible, c’est la loi qu’on bafoue, c’est l’éthique qu’on piétine. Et c’est la République qu’on humilie.
Au moment où tous les Algériens savent que le chef de l’État sortant n’a pas les capacités physiques d’assumer le parcours du combattant qu’impliquerait pour lui une candidature à la présidentielle, encore moins celles de garder le fauteuil d’El-Mouradia pour un quinquennat de plus à compter d’avril prochain, il n’y a décidément que les obligés du clan qui continuent à faire mine d’y croire.*Par : Saïd Chekri-Liberté-samedi, 01 février 2014
**L’élection présidentielle fixée au 17 avril 2014
Après une nouvelle hospitalisation de quatre jours, Abdelaziz Bouteflika est rentré jeudi au pays. La présidence de la République, qui a rendu publique l’information, a tenu à préciser que le chef de l’Etat «rentre 24 heures avant le délai prévu». Ce retour au bercail du Président ne règle pourtant pas tout. Malgré la convocation du corps électoral, qui ouvre la voie à une meilleure lisibilité du calendrier de l’élection présidentielle, le mystère reste entier et le pays demeure étrangement suspendu à l’attitude d’un seul homme. Et la situation risque de demeurer ainsi, d’autant plus que la communication officielle est toujours verrouillée. La moindre information concernant le chef de l’Etat est ainsi épiée, analysée et souvent soumise à des lectures les plus fantaisistes.
L’absence d’un véritable bulletin de santé du chef de l’Etat en rajoute une couche à l’incertitude ambiante. Car, en même temps qu’elles ne sont guère rassurantes, les alertes de santé de Abdelaziz Bouteflika plongent le pays dans une sempiternelle léthargie. Et le silence du chef de l’Etat ne fait qu’appesantir cette situation
Le flou entretenu, par défaut ou à dessein, ne permet ni une élection crédible ni une stabilité à un pays qui n’est pas définitivement sorti de la zone de turbulences malgré les assurances des autorités. Des candidats à la candidature, à l’image de Soufiane Djilali, ont d’ores et déjà assuré que si le chef de l’Etat se porterait candidat, ils se retireraient. Ces derniers estiment que si Bouteflika se lance dans la bataille, cela signifie que les dés sont jetés et que le scrutin est fermé. C’est également l’avis de Abdallah Djaballah qui demande aux autres candidats de «laisser le candidat du système» concourir seul.
Pour beaucoup d’observateurs, le retour de Abdelaziz Bouteflika, qui devait recevoir dimanche le président malien, relance le débat sur la possibilité de le voir postuler encore une fois à la présidence de la République. Nonobstant une dégradation brutale de son état de santé, l’actuel chef de l’Etat ne semble pas renoncer à l’ambition de rester en poste pour un nouveau mandat de cinq ans. Ses partisans, qui agissent en public ou dans les coulisses des salons algérois, ne cachent plus leurs vœux. A l’image de Amar Saadani ou, tout récemment, de Abdelmadjid Sidi Saïd, les appels du pied à un quatrième mandat se font de manière régulière, même si à un moment donné, tout ce monde commençait à douter.
Les déclarations tonitruantes de Amar Saadani, les interminables louanges du secrétaire général de l’UGTA et les promesses de Abdelmalek Sellal ne laissent aucun doute sur la volonté de Bouteflika et de son entourage. Réelle perspective ou intox destinée à nourrir l’illusion ? La réponse dépend de l’avenir. Il est pourtant difficile d’admettre cette hypothèse en l’état actuel des choses. Les images d’un président dubitatif et tremblant lors de la signature de la loi de finances à la fin de l’année 2013 hanteront pour longtemps le clan présidentiel qui s’efforcera de montrer un Président plus jovial lors d’une prochaine sortie médiatique. Voulant maintenir le suspense jusqu’au bout, Abdelaziz Bouteflika se donne le temps. Pour ne rien laisser transparaître, le chef de l’Etat joue sur la légalité : la loi lui donne le temps de se déclarer candidat ou pas jusqu’au 3 mars, date limite du dépôt des candidatures au niveau du Conseil constitutionnel.
Une attente qui s’éternise
Pendant ce temps, les adversaires du chef de l’Etat restent en stand-by. Une bonne partie de la classe politique demeure accrochée à une hypothétique décision du chef de l’Etat. Certains candidats potentiels attendent que Abdelaziz Bouteflika se détermine. Ils sont presque certains qu’ils n’ont aucune chance, si ce dernier se porte candidat. D’autres figures de l’opposition, à l’image de Saïd Sadi, Abderrezak Makri ou Abdallah Djaballah sont sur le point d’adopter la même position. Indifférent à la décision de l’actuel chef de l’Etat, Ali Benflis, lui, a décidé de se lancer dans la bataille. C’est la première «grosse» pointure qui va se décider à tenter sa chance. L’ancien Premier ministre va annoncer, publiquement, sa candidature lors d’une conférence de presse qu’il donnera demain à Alger. Les anciens Premiers ministres, notamment Abdelaziz Belkhadem, Ahmed Ouyahia et, à un degré moindre, Mouloud Hamrouche et Abdelmalek Sellal attendent tous deux un signal de Abdelaziz Bouteflika. A l’exception de Mouloud Hamrouche qui n’a consenti aucune déclaration publique depuis plusieurs années, ces candidats potentiels ont tous annoncé qu’ils ne concourront pas tant que le Président sera en course. Une preuve supplémentaire que tout dépend des gestes et faits de Abdelaziz Bouteflika. Et cela n’a pas l’air de se terminer.*Ali Boukhlef-El Watan-18.01.2014
** Mohammed Moulessehoul, plus célèbre sous le pseudonyme de Yasmina Khadra, candidat à la présidentielle
« Ce qui se passe en Algérie m’effraie »
Connu pour ses romans et leurs adaptations au cinéma, Mohammed Moulessehoul, plus célèbre sous le pseudonyme de Yasmina Khadra, s’est lancé en politique en se présentant comme candidat à l’élection présidentielle d’avril 2014. Sur les raisons qui l’ont poussé à se présenter à cette élection, sur son avenir littéraire et son programme politique, le candidat «Yasmina Khadra» a bien voulu se livrer dans cet entretien.
***L’Expression: Qu’est-ce qui vous a poussé à vous porter candidat à l’élection présidentielle?
–Yasmina Khadra: Plusieurs facteurs ont motivé ma décision de me porter candidat à l’élection présidentielle. Je ne pouvais plus me permettre de croiser les bras ou d’attendre le miracle. Notre pays se décompose tous les jours un peu plus. Les valeurs de naguère sont supplantées par la prédation et la prévarication. Une sorte de renoncement contribue à céder à la fatalité qui n’est en réalité que l’expression de notre inaptitude à nous ressaisir. Ce qui se passe en Algérie m’effraie. Notre société ne ressemble à rien. Les repères ont disparu. Nous vivons dans l’incertitude. Notre destin est livré à l’incompétence et à l’irresponsabilité. Notre école produit des nuls et nos universités ne répondent plus aux normes d’une mondialisation féroce qui ne sait pas pardonner aux faibles et aux imprudents. Cette situation ne peut plus durer. Il est impératif de prendre immédiatement conscience des périls qui nous guettent et d’arrêter de regarder ailleurs. J’ai décidé de me porter candidat pour dire non à la démission, non à «après moi, le déluge». Je sais ce que notre pays a enduré, et je sais surtout qu’il ne mérite pas de tomber si bas que même les grands rendez-vous avec l’Histoire en deviennent anecdotiques. Je suis consterné par l’attitude des forces vives de la nation qui consiste à observer de loin, souvent avec mépris, les déchirements de notre patrie. Je ne veux pas me contenter de dénoncer. J’ai décidé d’agir.
***Quelle a été la réaction de votre éditeur et de vos amis écrivains?
–Mon éditeur n’est pas ravi. Ma candidature suppose un manque à gagner conséquent pour lui. Mais il trouve que j’ai le droit d’être Algérien avant d’être écrivain et de me soucier du devenir de mon pays au détriment de ma littérature. Il est de tout coeur avec moi. Quant aux écrivains, s’ils étaient mes amis, ils seraient à mes côtés pour rendre le rêve algérien possible. Beaucoup ont poussé l’indélicatesse jusqu’à se gausser de moi. C’est dire combien le ridicule sied à notre déconfiture.
***Vous avez déclaré lors de votre passage sur une télévision privée, que vous n’êtes pas soutenu par les militaires, mais que pensent vos amis et vos relations dans l’armée de votre candidature?
—Si j’étais soutenu par un parti ou une institution, je ne serais pas en train de me ruiner financièrement et de faire du porte-à-porte. Je ne suis plus militaire depuis 14 ans. Je suis citoyen de mon pays et j’agis en fonction des préoccupations des Algériens qui me ressemblent. Je ne dois ma notoriété qu’à mon travail personnel et n’ai de compte à rendre qu’à ma conscience. Des proches m’ont demandé pourquoi je me lance dans une aventure présidentielle alors que j’ai tout pour être heureux. J’ai répondu: mon bonheur ne saurait être entier sans être partagé par mes compatriotes. Je rêve d’un pays tranquille, lucide, travailleur et sain. Je ne demande pas la lune, cependant, j’exige un minimum de décence et d’ouverture d’esprit pour les miens.
***Plusieurs candidats algériens ayant la double nationalité, se sont portés candidats dans cette course à l’élection présidentielle, votre avis?
—Je ne parle pas des autres candidats. Je ne les connais pas et je m’interdis de les juger ou de chahuter leurs projets. Si la loi ne voit pas d’inconvénient quant à la recevabilité de leurs candidatures, c’est quoi mon problème?
***Quelles sont les grandes lignes de votre programme de candidat?
–L’axe principal de mon effort sera la normalisation de la vie des Algériens. Le système a trouvé l’astuce pour durer. Il ne s’agit plus de diviser pour régner. Il est question de «préoccuper pour occuper». Le système crée de faux problèmes pour maintenir l’Algérien sous pression et l’empêcher de réfléchir. Des tribulations bureaucratiques aux incohérences de tous les jours, des situations ubuesques aux conditions intenables que lui inflige le moindre rapport aux institutions, l’Algérien n’en finit pas de se considérer comme un apatride, une épave prise dans la tempête, un fantôme perdu dans la Vallée des ténèbres. Mon travail consistera à lui rendre les outils de sa citoyenneté, de ses droits, à le reconstruire en tant que personne légitime et respectable, en tant qu’acteur de premier ordre dans tout ce qui se fait en son nom. Ce sera la tâche la plus ardue à entreprendre. Comment réhabiliter la confiance, réinventer l’espoir, reconquérir le rêve et permettre à l’ambition de cohabiter avec le travail et le don de soi après un demi-siècle de passe-droits,, de trafic d’influence, de gain facile, de médiocrité régnante qui aura fait fuir la compétence, le talent et le génie? On ne peut concevoir une nation sans commencer par fabriquer le bon citoyen. On ne peut lancer un programme sans une base solide: un peuple éclairé, cultivé, responsable et conscient de son devoir vis-à-vis des générations de demain. Un peuple qui ne se soucie guère de ce qu’il va léguer aux générations à venir ne peut être considéré comme une nation. Si le présent récolte ce qu’a semé le passé, il se doit de songer aux moissons de demain. Cela s’appelle l’Humanité. Ainsi avancent les nations. Parallèlement à la consolidation de la citoyenneté, je m’attaquerai à l’école devenue l’étable de toutes les démissions, une école sans attraits ni enthousiasme, livrée aux inepties et à l’ennui, où la mission sacrée de l’instituteur n’est plus qu’une vieille histoire triste (Je suis intervenu dans plusieurs établissements scolaires en Europe, en Asie, en Amérique latine et aux USA. L’Algérie est le seul pays au monde où l’enseignant préfère négliger ses cours en classe pour monnayer des cours à domicile pour le cancre qu’il a lui-même produit. Nulle part, dans les pays émergents comme dans les pays de violence, la fonction de l’enseignant n’est égratignée par des appétits misérables, sauf dans notre chère patrie!). Il y a aussi l’université qui ne sait plus fournir à la nation des cadres probants. Ce qui se passe dans ces prestigieux sanctuaires du savoir est hallucinant, voire obscène et alarmant. L’école et l’université assurent le progrès. Sans cadres valables, compétents, conquérants, aucun pays ne peut échapper à la déchéance. La preuve, ce que nous sommes, nous-mêmes, devenus après avoir privilégié la médiocrité et le népotisme au détriment de l’excellence: un état futile, ventriloque, stupide, vulnérable où la détestation et le déni sévissent dans tous les domaines et à tous les niveaux. Par ailleurs, il y a tellement d’urgences que tout devient prioritaire. La justice et la santé sont à assainir au plus vite, la jeunesse est à éveiller à ses vocations cachées par la formation, les stages, les propositions réalistes et enthousiasmantes au lieu de l’appâter avec un assistanat mortel. Il faut libérer les énergies, encourager les bonnes initiatives, soutenir la créativité et se mettre au service de ceux qui créent la richesse et l’emploi, notamment dans le privé où une poignée d’hommes d’affaires font des miracles malgré les réticences et les coups bas de l’Administration. Avec une répartition équitable des richesses, nous pouvons réussir dans toutes nos régions, en particulier dans les Hauts-Plateaux et au Sahara où des territoires immenses sont livrés aux broussailles et aux gerboises, alors qu’ils ne demandent qu’à être investis. L’Algérie est un eldorado en jachère. Il suffit de semer. Nous avons tout pour prospérer et exiger notre part du bonheur. Je déteste la manne pétrolière qui nous a fait perdre de vue ce que nous pouvons faire avec un minimum de présence d’esprit. Nous sommes un peuple inventif. Nous ne méritons pas de dépendre exclusivement de l’import-import. Nous pouvons créer, produire et exporter, et réduire au maximum nos importations. Nous avons la mer à rentabiliser, des plaines et des vallées, d’interminables étendues sauvages à conquérir. Il suffit d’aider les pionniers à se lancer dans l’aventure. Le système empêche les Algériens de travailler. Moi, je les aiderai à aller le plus loin possible dans leurs ambitions; plus ils seront riches, mieux le pays se portera. Je veux voir des usines algériennes, de petites industries proliférer partout, pourquoi pas la naissance d’une voiture algérienne, d’un radar algérien, d’un ordinateur algérien, d’un satellite algérien. C’est possible. Il suffit d’y mettre les moyens. Le génie algérien existe bel et bien, il fait des merveilles sous des cieux moins ingrats; il en ferait d’autres sous son propre toit. Et la culture, mon Dieu! Sans laquelle nous ne saurons pas nous élever dans notre propre estime. La culture éduque, émancipe, assagit, rend heureux et fier. Oui, la culture doit régner d’un bout à l’autre du pays. L’artiste et l’intellectuel sont les vrais bâtisseurs de l’espérance. Je veux les voir aux côtés du peuple, dans le coeur et dans l’esprit du peuple, redevenir les idoles de nos enfants, la force de notre nation, la bonne santé de nos aspirations. Je veux voir le livre redevenir le meilleur ami de l’homme chez nous, le théâtre et le cinéma drainer les foules, des librairies embellir les rues défigurées par les gargotes et les bazars. Je veux voir nos champions insuffler leur force à nos garçons et à nos filles… Oui, cela ressemble à du rêve, mais le rêve profite à ceux qui le considèrent comme une réalité potentielle et qui le pratiquent comme un sacerdoce. Parce que j’ai rêvé, parce que j’y ai cru dur comme fer, j’ai réussi.
***Comment comptez-vous procéder pour ramasser les 60.000 signatures?
–J’ai des groupes de soutien dans 34 wilayas. Nous essayons d’en installer d’autres et élargir notre champ de manoeuvre. Des milliers d’imprimés ont été distribués. J’ai fixé la date de leur ramassage au 15 février. Pour avoir le temps d’apprécier la situation et de parer aux insuffisances. Le citoyen, dans sa majorité, ignore la procédure à suivre, comment et où légaliser le formulaire, comment le remplir (filiation complète, numéro de la carte d’identité ou du passeport ou du permis, numéro de la carte électorale (car il faut impérativement figurer sur la liste électorale). Les Algériens ne sont pas habitués à ce genre de contraintes. Beaucoup pensent que je suis déjà candidat et attendent d’aller voter. Or, je ne suis pas encore candidat. Sans les 60.000 signatures, je ne suis qu’une illusion.
***Une fois sélectionné par le Conseil constitutionnel, quel score ou place visez-vous?
–Je ne suis pas encore officiellement candidat. Chaque chose en son temps. Les signatures d’abord. Ensuite, une autre stratégie déciderait de notre ambition.
***Est-il facile d’être candidat à la présidentielle sans organisation de masse ou parti politique?
–C’est titanesque, par moments et par endroits, suicidaire, mais je ne sais pas reculer. J’irai jusqu’au bout de mes forces. Quand je vois de quelle façon ma candidature a été minimisée par la presse et notre intelligentsia (vous-même vous m’avez présenté comme «candidate»), je me demande s’il s’agit d’une fatalité ou d’une nature. Voici un homme qui fait don de lui-même, qui tourne le dos à son bonheur, qui a tout, prestige, notoriété, connaissance quasi parfaite du peuple algérien et du dysfonctionnement de notre société, amour indéfectible du peuple algérien, courage et détermination pour changer les choses et les mentalités, honnêteté et lucidité et qui est perçu comme un lièvre ou une ombre chinoise alors qu’il incarne la chance inouïe et non renouvelable de réussir là où les autres ont fauté, vandalisé, détruit, avili… Paradoxalement, j’ai reçu des mails d’un peu partout à travers le monde. Ecrivains, savants, philosophes, journalistes, diplomates, artistes, magistrats, tous étrangers, m’encouragent et me soutiennent. Les miens, eux, observent et se taisent lorsqu’ils ne me chargent pas. Triste époque, n’est-ce pas? Mais je saurais m’en passer. C’est dommage, et c’est comme ça. J’ai toujours été seul dans mon combat.
***Pensez-vous que les télés privées vont vous aider à faire votre campagne électorale?
–C’est aux télés privées de répondre à votre question.
***Qu’est-ce que vous craignez de cette élection?
Que l’on ne saisisse pas notre chance de passer aux choses sérieuses. Je viens d’assister à l’instant à une rencontre entre un représentant du pouvoir algérien et notre diaspora, qui se poursuit encore au Centre culturel algérien à Paris. Je n’en reviens toujours pas. On dirait qu’il n’y a plus d’élection présidentielle. La diaspora négocie avec le même interlocuteur qui la mène en bateau depuis 50 ans, se plaint, propose, exige, déploie des ateliers comme si le pouvoir est une constance immarcescible, une perpétuelle adversité dont il faut s’accommoder. Cette abdication me consterne et me révolte en même temps. Si, dans les esprits, une bataille est perdue sans être engagée, cela signifie qu’il n’y a rien à espérer. Et lorsque cette attitude effarante est affichée par l’élite de la nation, que faut-il attendre du citoyen lambda? La reddition est un parjure, un sacrilège, un affront insupportable. Il faut savoir se battre. Quelle que soit l’issue de la bataille, le guerrier demeure un héros car même la défaite a ses mérites puisqu’elle est la preuve que l’on s’est battus. Quant à la désertion, elle n’a ni excuse ni circonstances atténuantes.
***Pensez-vous que votre candidature aura des répercussions sur vos projets littéraires et culturels en Algérie?
–Ma littérature dépendra exclusivement de mon talent et de mon inventivité. En quoi ma candidature fausserait-elle ma plume? Il y a des priorités dans la vie. Aujourd’hui, mon pays passe avant mon ego.
***Le ministère de l’Intérieur a enregistré 85 candidatures ou demandeurs de formulaire pour la candidature, avec seulement 15 chefs de partis qu’est-ce que ce chiffre provoque en vous?
—C’est la preuve que nous sommes tombés bien bas, que le chaos supplante l’ordre et l’absurde prime le sérieux. Le système continue de nous ridiculiser aux yeux de la terre entière. Cependant, rien n’est tout à fait perdu pour un coeur vaillant. Les prestidigitations combinatoires, les attitudes désolantes, les manoeuvres réductrices et le caractère grotesque que confectionne le Système en exhibant un contingent de candidats improbables, toutes ces gesticulations consistent à dégoûter le peuple et à lui imposer un choix qui n’est pas forcément le meilleur mais qui demeure le moins contestable par rapport aux illustres inconnus qui s’amusent aux portes de notre dérive programmée.
*Par Salim AGGAR-L’Expression-Mercredi 05 Fevrier 2014
**Verrouillage du processus électoral
Le pouvoir ne veut rien céder sur des garanties pour un scrutin libre et transparent
L’opposition pousse et le pouvoir résiste. Ce dernier ne veut rien céder face aux multiples exigences d’une multitude de partis de l’opposition qui réclament encore, à la veille de l’élection présidentielle, des garanties pour un scrutin libre et transparent.
En effet, au lendemain de la rencontre des cinq représentants de l’opposition qui ont réitéré leurs revendications, le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, réagit. Il affirme encore une fois que c’est l’administration qui organisera la prochaine élection, conformément à la loi. «La loi organique portant régime électoral est claire. Elle confère, plus précisément en son article 160, cette mission à l’administration. Nous avons déjà donné notre réponse à cette revendication. La Commission nationale de supervision des élections (CNSEL) et la Commission nationale de surveillance sont les deux instances chargées de fournir les garanties, à travers les prérogatives qui leur sont conférées et leur action, à partir de la révision des listes électorales jusqu’à l’annonce des résultats de l’élection», a-t-il déclaré en marge d’une séance du Conseil de la nation consacrée aux questions orales.
Le ministre de l’Intérieur renouvelle, par la même occasion, ses promesses que «l’élection présidentielle du 17 avril se déroulera dans les meilleures conditions». Son engagement suffira-t-il pour convaincre l’opposition ? Certainement pas. Car cette coalition des formations politiques de différentes tendances envisage déjà d’entreprendre des actions de terrain pour tenter de forcer le pouvoir à revoir sa copie, à moins de trois mois du rendez-vous décisif. L’idée a été discutée avant-hier au siège du RCD par les chefs de parti et des candidats déclarés à la prochaine présidentielle.
Ces derniers n’ont pas encore révélé la nature de ces «actions politiques». Ils veulent d’abord élargir le débat à d’autres partis et responsables politiques regroupés dans le cadre du «groupe des 20» afin d’enrichir cette idée avant de l’annoncer publiquement. «Il faut du concret», lâche un responsable d’un des partis ayant pris part à cette rencontre. Pour les participants, en l’occurrence les présidents du RCD Mohcine Belabbas, du MSP Abderrazak Makri, d’Ennahda,Mohamed Dhouibi, de Jil Jadid Soufiane Djilali, de Fadjr El Djadid Tahar Benbaïbeche et du candidat indépendant à la présidentielle de 2014, Ahmed Benbitour, il n’est plus question d’accepter le fait accompli du pouvoir. Selon eux, de nouvelles rencontres auront lieu «très prochainement» avec la participation d’autres responsables politiques pour définir la nature de ces actions à mener et décider du moment de leur mise en œuvre. «Le choix de tenir cette réunion à cinq a été fait pour avancer dans le débat.
Lors des prochains rendez-vous, il y aura d’autres partis», avait précisé Soufiane Djilali, candidat, lui aussi, à la prochaine élection. L’essentiel, pour les participants, est d’obtenir des garanties pour l’organisation d’une élection transparente et honnête, la mise en place des bases démocratiques pour un changement pacifique en Algérie. Réussiront-ils à infléchir la position du pouvoir ? Sont-ils suffisamment homogènes pour constituer un véritable rapport de force qui leur permettra d’arracher leurs revendications ? Wait and see. En tout cas, les animateurs de ce mouvement se disent déterminés à poursuivre leur lutte, même après l’installation de la Commission nationale de préparation de l’élection présidentielle. *Madjid Makedhi–El Watan-21.01.2014
*le Mouvement de la société pour la paix (MSP) boycotte la présidentielle
«Un clan veut gérer l’Algérie dans l’ombre»
Contre toute attente, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a décidé de boycotter l’élection présidentielle. La décision est tombée cet après-midi au terme de la réunion du Conseil consultatif du parti. Abderrezak Mokri a fini donc par mettre, dans le placard, ses ambitions politiques, lui qui avait annoncé auparavant son intention d’aller à ce scrutin. Le communiqué final du Madjlis Echoura, a mis en exergue la situation qui prévaut sur la scène politique « qui ne permet pas de réunir les conditions d’un scrutin libre et transparent et l’échec des réformes politiques. » le MSP accuse le pouvoir de vouloir piétiner la volonté populaire et son droit de choisir son représentant. Le MSP est le premier parti islamiste à avoir annoncé officiellement son boycott. Dans les prochains jours, d’autres instances d’Ennahda et d’El Adala vont se réunir pour trancher la question de leur participation à la présidentielle. Selon des informations recueillies par TSA auprès de ses deux partis, le boycott est quasiment acquis. Rappelons que le conseil consultatif du MSP a examiné, ce week-end, les trois options retenues par la direction du parti : le boycott, la participation et le soutien d’aucun candidat de consensus. * Achira Mammeri-TSA-samedi, 25 janvier 2014
**«Un clan veut gérer l’Algérie dans l’ombre»—Au cours d’une conférence de presse animée hier au siège de son parti à Alger, le président du Mouvement de la société pour la paix a qualifié le pouvoir actuel de «plus grande menace pour la stabilité du pays». «Vouloir imposer à tout prix un homme malade est une insulte pour les Algériens. Nous avons l’impression qu’un clan agit en coulisses pour faire élire Bouteflika de sorte à gouverner en son nom dans l’ombre», a asséné le chef islamiste à propos de la candidature de Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle. Malgré cela, Makri a tenu à préciser que la décision de son parti n’est pas déterminée par l’attitude de l’actuel chef de l’Etat. «La seule chose qui pouvait empêcher l’appel au boycott c’était la possibilité de soutenir un candidat consensuel de l’opposition. Nous étions prêts à faire toutes les concessions possibles afin de parvenir à un consensus pour pouvoir présenter un postulant capable de battre le candidat du système. Cela ne s’est pas fait», a encore précisé le président du MSP, qui ajoute que la décision de boycotter le scrutin est «avant tout une demande de la base militante».
Mieux, le conférencier, qui a tenu à rappeler que son parti est «capable de présenter seul un candidat», s’est dit prêt à «faire des concessions», à l’image de ce qu’a fait le mouvement Ennahdha en Tunisie. «Même si nous gagnons les élections avec une majorité absolue, nous n’allons jamais gouverner seuls. Il s’agit avant tout de l’avenir d’un pays», a-t-il clamé avant de promettre que son parti «va poursuivre la résistance» en vue de parvenir à un système démocratique.
A ceux qui reprochent au MSP de craindre les suffrages, Abderrazak Makri a répliqué que «jamais, il n’y a eu d’élection crédible dans ce pays. Comment voulez-vous parler, dès lors, du poids électoral du MSP ou d’un autre parti ? Les élections algériennes ont toujours été fraudées». Il a donné la même réponse à un journaliste qui lui rappelle que «l’opposition est faible».
Le MSP ne veut pas faire cavalier seul. Il veut poursuivre les consultations entamées avec les autres partis de l’opposition. «Il faut que les choses soient claires : nous sommes dans l’opposition franche. L’ère des ambivalences est révolue. Que les autres partis se déterminent», a-t-il lâché. Abderrazak Makri, interrogé sur la position du FFS, a rappelé qu’il a lui-même contacté les responsables de ce parti. En vain. «Nous avons contacté le FFS à trois reprises. J’ai moi-même appelé le premier secrétaire national de ce parti. Il a refusé de dialoguer avec nous. Je constate qu’il préfère discuter avec le pouvoir. C’est son choix et il est respectable», a-t-il dit. Actualité oblige, Abderrazak Makri a cité Ghardaïa comme exemple de «l’incompétence du pouvoir à gérer les crises» qui se posent au pays. Il a annoncé qu’il se rendra lui-même dans cette localité pour comprendre ce qui s’y passe. Il a invité tout le monde à la retenue, car, a-t-il ajouté, «ce qui se passe à Ghardaïa est grave».
Poursuivant son constat, le chef du MSP prévoit une année difficile. «Tous les indicateurs prédisent une chute du pouvoir d’achat d’ici la fin de l’année en cours. C’est une preuve supplémentaire que le pouvoir est incapable de gérer la situation», a-t-il jugé. Pis, il a cité les protestations sociales comme étant des signes avant-coureurs d’une possible dégradation de la situation dans le pays. «Les manifestations vont se poursuivre. Et si jamais le pouvoir n’accepte pas de solutions pacifiques, il va devoir en assumer les conséquences», a averti Abderrazak Makri.*Ali Boukhlef-El Watan- 28.01.2014
**Louisa Hanoune candidate officielle du Parti des travailleurs (PT)
*La porte-parole du parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a été officiellement désignée comme candidate du parti pour le prochain scrutin. « C’est pour la poursuite du combat qu’elle mène pour l’unité de la Nation, la démocratie, l’égalité entre l’homme et la femme, contre l’ingérence et contre l’impérialisme (…) », a déclaré ce vendredi à Alger le député Ramdane Tâazibt, devant les cadres et militants du parti réunis au cinéma, la Sierra Maestra, pour justifier le choix du parti. « Notre participation procède de la conviction de répondre aux aspirations du peuple et de consacrer la démocratie. Il ne s’agit pas pour nous de participer pour gagner de l’argent, mais pour aider le peuple à s’autodéterminer », a-t-elle déclaré dans son allocution. Qualifiant le prochain scrutin « d’examen historique », intervenant dans un contexte « dangereux », elle a estimé « que la confirmation de l’échec des réformes et les contradictions des politiques économiques et sociales appellent à un renouveau, lequel a besoin d’un cadre institutionnel, comme la lutte contre la corruption qui appelle à un changement de régime ». « Il est temps d’inaugurer la deuxième République et de construire la démocratie », a-t-elle dit. Construction d’un État civil (séparation de l’État de la religion à tous les niveaux), renforcement du caractère républicain, officialisation de Tamazight par l’institution d’un secrétariat d’État, l’imposition de l’impôt sur la fortune, lever les entraves sur le droit de manifester, syndical, associatif, approfondir la réconciliation, régler la question des disparus, abolition de la peine de mort, indépendance des magistrats, ouverture d’un large dialogue pour tourner la page de la décennie noire, gel de l’accord d’association avec l’UE, nouvelle politique sociale, échelle mobile des salaires, sortir de la zone arabe de libre-échange, constitutionnaliser la position sur la Palestine (retour des réfugiés et récupération de toutes les terres spoliées), construction de perspectives pour les peuples du Maghreb, appel à l’organisation de législatives anticipées après la présidentielle, réforme de la politique agraire et débat sur la révision de la constitution sont autant d’éléments de son programme qu’elle a dévoilé. Favorable à la liberté de candidature, comme pour suggérer qu’elle n’est pas hostile à la candidature de Bouteflika, Mme Hanoune a interpellé le Président « pour garantir la crédibilité du scrutin, à travers l’assainissement des listes électorales et la mise en place d’un mécanisme permettant aux partis d’assurer un meilleur contrôle, et opérer la rupture avec le parti unique ». « Les élections doivent être exclusivement algériennes », a-t-elle dit.*Sonia Lyes- TSA-vendredi, 24 janvier 2014
***La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), a annoncé samedi à Alger la participation de sa formation politique à la présidentielle prévue le 17 avril prochain. Mme Hanoune qui intervenait lors de la session ordinaire du comité central du PT, a souligné que le comité « a décidé à l’unanimité » la participation du parti des travailleurs à la prochaine présidentielle, « d’autant plus, a-t-elle dit, que la question a été tranchée par le 7ème congrès et la base militante ».
Mme Hanoune a indiqué que son parti « ne faillira jamais à ses responsabilités quelles que soient les difficultés et est parfaitement conscient que la bataille sera trés difficile, compte tenu de la situation actuelle que vit l’Algérie ». Elle a ajouté que le bureau politique du PT a été chargé de « réunir toutes les conditions politiques et juridiques », pour se préparer à créer une dynamique politique en vue d’une « confrontation des idées et programmes » lors de la présidentielle. Mme Hanoune a annoncé également la décision du comité central de convoquer une rencontre nationale des cadres du parti de toutes les wilayas du pays, vendredi prochain, pour annoncer officiellement la décision du parti de participer à la présidentielle et de son candidat à cette échéance.
Analysant la situation actuelle dans le pays, elle a indiqué « c’est le calme qui précède la tempête », ajoutant qu’ »il est de notre responsabilité et de celle du gouvernement de désamorcer les bombes à retardement qui attisent la situation ». Le PT étant « un défenseur inconditionnel » de la souveraineté nationale, de la cohésion de la nation, de l’indépendance nationale et des acquis socio-économiques Mme Hanoune a appelé à « donner des garanties au peuple et non à l’étranger concernant la régularité et la transparence du scrutin ». Elle a appelé, dans ce contexte, « au traitement » des problèmes, dont souffre le peuple, ajoutant que l’Algérie s’apprêtait à « un rendez-vous historique important ».
Cependant, a-t-elle dit, les conditions d’organisation de la présidentielle « ne sont pas encore claires et augurent de l’instabilité ». Dans ce sens, la secrétaire générale du PT a mis en garde contre l’organisation de cette élection « sur la base de l’ancien mode électoral, loin du respect de la souveraineté du peuple et en recourant à la manipulation des résultats ».*APS-18.01.2014
**19 partis interpellent le chef de l’Etat et exigent les conditions d’une élection transparente et crédible
Ce groupe, dénonce «la fin de non-recevoir réservée à la mise en place d’une commission nationale indépendante pour le scrutin présidentiel».
Le groupe des 19 partis, s’est réuni, hier, au siège d’ Ennahdha. Ces formations de l’opposition dénoncent notamment «le silence assourdissant des hautes autorités du pays sur la situation dramatique prévalant dans la wilaya de Ghardaïa, dont la poussée des affrontements intercommunautaires est inquiétantes». Ce groupe, dont la majorité des partis le composant ont été au rendez-vous à l’exception de l’ex-chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, «interpelle le président de la République quant au silence observé autour des événements tragiques de Ghardaïa». D’autre part, ces partis de divers courants et obédiences (MSP, RCD, Djil Jadid, Nahdha, FAN, Fadjr El-Djadid, RPR, etc.) et quatre personnalités nationales, soit Abdelaziz Rahabi, Mohand Arezki Ferrad, Ahmed Adimi et l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour ont joint leur voix pour exiger les conditions d’une élection transparente et crédible. En revenant encore à la charge, ce groupe, dénonce à travers son communiqué «la fin de non-recevoir réservée par le pouvoir à leur exigence principale relative à la mise en place d’une commission nationale indépendante qui supervisera les opérations électorales lors du scrutin pour la présidentielle d’avril 2014». Le regroupement tenu, hier, à Alger, s’est également soldé par la décision de lancer les préparatifs en vue d’organiser dans les prochains jours «une rencontre nationale publique autour de la situation politique du pays qui vire à la paralysie», a souligné, hier, Sofiane Djilali. Ce candidat à la présidentielle a réaffirmé hier, que «si Bouteflika se portera candidat, il retirera sa candidature». Ces partis et personnalités politiques ont prévu de poursuivre la concertation et d’élargir leur initiative à d’autres formations politiques. A titre de rappel, le rejet de la révision de la Constitution avant la présidentielle et l’institution d’une commission nationale indépendante qui supervisera les opérations électorales, sont deux revendications phares de cette initiative partisane. Par ailleurs, cette réunion intervient à quelques jours seulement de la rencontre précédente tenue durant la semaine écoulée au siège national du RCD.» A l’issue de cette réunion tenue récemment à huis clos au siège national du RCD à El Biar (Alger), les représentants du groupe (5+1) ont estimé que la situation politique du pays ne prête pas à la sérénité. Les cinq partis se sont engagés alors à matérialiser leur action sur le terrain. Dans ce contexte, après le RCD, le conseil consultatif du MSP a pris, avant-hier, la résolution de boycotter l’élection présidentielle d’avril 2014. Ces deux partis déplorent l’absence de véritable opportunité pour une réforme politique et le monopole du pouvoir sur le scrutin présidentiel. Enfin, le ministre de l’Intérieur, M. Belaïz a répété, à plusieurs reprises, la décision du gouvernement de maintenir le dispositif de contrôle des élections mis en place depuis plusieurs années à savoir le recours aux deux commissions juridique et politique.*L’Expression-Lundi 27 Janvier 2014
*Révision « exceptionnelle » des listes électorales du 23 janvier au 6 février 2014
« Les citoyennes et citoyens non-inscrits sur les listes électorales, notamment celles et ceux âgés de 18 ans révolus le jour du scrutin, sont invités à s’inscrire sur la liste électorale de leur commune de résidence ».
La révision « exceptionnelle » des listes électorales, dans la perspective de l’élection présidentielle, aura lieu du jeudi 23 janvier au jeudi 6 février, a indiqué samedi un communiqué du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. Le ministère a précisé que « les citoyennes et citoyens non-inscrits sur les listes électorales, notamment celles et ceux âgés de 18 ans révolus le jour du scrutin, sont invités à s’inscrire sur la liste électorale de leur commune de résidence ». « Les électrices et électeurs ayant changé de résidence sont tenus de demander leur radiation de la liste électorale de leur ancienne commune et leur inscription sur la liste électorale de la nouvelle commune de résidence », a ajouté la même source.
Il est précisé, en outre, que la demande d’inscription doit être appuyée par la présentation de certaines pièces. Il s’agit de la carte d’identité ou le passeport, un document justificatif de résidence, tel que le titre de propriété, le contrat de location, le reçu de loyer, l’attestation d’hébergement, la quittance d’électricité et gaz ou la quittance des services des eaux. Le ministère souligne que les bureaux, chargés des élections au niveau des communes, sont ouverts tous les jours de la semaine de 9h00 à 16h00, à l’exception du vendredi.
A noter que cette révision exceptionnelle intervient en vertu des dispositions de la loi organique n° 12-01 du 12 janvier 2012 relative au régime électoral, et la signature du décret présidentiel portant convocation du corps électoral pour le 17 avril 2014 en vue de l’élection du président de la République.*APS-18.01.2014
**Bouteflika regagne Alger après avoir subi des contrôles médicaux à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a regagné Alger jeudi, en milieu d’après-midi, après avoir subi des contrôles médicaux à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris.Les examens et contrôles effectués ayant montré « une nette amélioration » de l’état de santé du président Bouteflika, l’équipe médicale a autorisé le chef de l’Etat à rentrer en Algérie 24 heures avant le délai prévu.Le président de la République s’était rendu lundi à l’hôpital du Val-de-Grâce (France) dans le cadre d’une visite médicale routinière de contrôle pour y parachever son bilan de santé initié à Alger. Son retour était initialement prévu vendredi 17 janvier 2014.*APS-16.01.2014
**Un vide sidéral à la veille d’une échéance présidentielle importante
Le champ politique algérien demeure dans l’expectative, chacun attendant que l’autre se déclare. Des noms circulent certes, peu probables cependant, sinon peu crédibles, tant que ceux auxquels on prête de telles ambitions nationales ne se soient pas eux-mêmes déclarés.
A la veille d’une échéance dont l’importance n’est pas à souligner, qu’est -ce qu’une élection présidentielle? Un vide sidéral plane sur la scène politique nationale. Et ce sont les médias, analystes et «experts» qui comblent un tant soit peu cette vacuité de l’espace politique algérien. Cependant, l’absence de réactivité des potentiels postulants au scrutin présidentiel d’avril prochain, ne signifie pas que forcément tous les candidats à la candidature soient de «faux jetons». Certains se sont déjà lancés sans filets dans une campagne préélectorale dans l’espoir de se voir agréer et tenter leur chance dans la course au palais d’El Mouradia. Dans ce contexte, des candidats portant la double nationalité se sont fait connaître, chacun promettant de faire table rase pour construire une «nouvelle République». Certes, nous n’aborderons pas cependant, du moins dans ce texte, cette particularité, la double nationalité, qui rend inéligibles les postulants à la magistrature suprême du pays. Notons toutefois que pour être éligible à la présidence de la République, le candidat doit, notamment selon l’article 73 de la Constitution, jouir uniquement de la nationalité algérienne d’origine. Cela étant, il est patent que l’Algérie stagne et n’arrive pas à dépasser les contingences qui l’ont fixée dans une situation d’où elle gagnerait à en sortir alors que des problèmes urgents se posent au pays. Donc, à quelques semaines de la présidentielle, peu de candidats à la candidature – si l’on excepte les postulants «transnationaux» – se sont jusqu’ici déclarés ou fait connaître pour la succession du président sortant. Cela, de fait, délégitime un processus aussi solennel que l’élection du chef de la magistrature suprême du pays. Ces postulants en puissance auraient dû émerger de la manière la plus naturelle s’il existait effectivement un espace politique, animé par des hommes politiques conscients du rôle qu’ils ont à jouer au niveau de l’Etat – et à faire jouer à leur partisans – qui auront su se rallier une vraie classe politique qui met et sait mettre l’intérêt de la Nation avant toute chose. C’est-à-dire des «hommes d’Etat», produits d’un champ politique «normalisé», qui participent à la conduite des destinées d’un peuple et d’un Etat. C’est dans ce contexte que nous avons toujours eu, avant que d’avoir à relever ses tares, à déplorer l’absence de cette espèce décidément très rare en Algérie, l’Homo politicus.
Une espèce rare: l’Homo politicus
C’est-à-dire l’homme politique qui n’est pas dans le champ du pouvoir, mais agit en contre-pouvoir, ne serait-ce que dans la perspective de se donner une visibilité politique. Or, les «politiciens» actuels, n’ont pas su se transcender, dépasser les calculs mesquins pour voir plus loin, plus haut. En termes plus explicites, intervenir en temps réel pour tout ce qui touche à la vie politique, sociale, économique, industrielle, culturelle, environnementale du pays. Le silence de nos soi-disant hommes politiques est inconcevable en relation avec les problèmes sociaux que vivent les Algériens. Où étaient-ils ces derniers jours, quand ils ont observé un étrange mutisme concernant les événements qui ont marqué Ghardaïa et sa région? Comment prétendre faire de la «politique», avoir la patrie au coeur, lorsque l’on s’abstient d’avoir une opinion sur les faits qui marquent les villes, villages et régions de l’Algérie? Condamner ou apporter le soutien, là n’est pas le problème, mais dans le fait de ne point réagir, maintenir un silence inadmissible, puisque observé alors qu’il fallait s’exprimer pour affirmer cette présence politique plutôt que de laisser les forces de sécurité et les autorités publiques seules face à la détérioration de la situation. Ne serait-ce que pour prévenir la fitna! Ce n’est là qu’un exemple du lien qui doit, aurait dû exister entre la politique et des hommes qui ont fait de celle-ci leur métier. Or, voici des hommes qui ont démissionné devant les événements, qui ont préféré regarder ailleurs, quand il leur fallait réagir et agir en hommes politiques conscients de leur rôle dans la société et sa guidance. Ni les députés, ni les partis politiques, ni la société civile – mis à part quelques échos épars ici et là – n’ont jugé «politiquement correct» d’y mettre leur grain de sel. Ainsi, ils ne réalisent pas les retombées que peuvent avoir des événements – souvent dus à des problèmes réels, non pris en charge par les autorités publiques – qui affectent, ou affecteront, gravement les équilibres économiques, sociaux et identitaires de notre pays. Nous en avons l’exemple dans la crise de la Kabylie toujours, de fait, non résolue et qui perdure depuis près de trois décennies. Il y a donc un décalage entre les faits et les réactions des hommes qui se disent «politiques» mais de fait absents du terrain «politique». Et c’est ce terrain qui détermine et qualifie un homme politique. Aussi, gérer le pays et les hommes n’est pas donné, dès lors que l’on fait montre d’une méconnaissance aussi inimaginable des réalités du pays que l’on veut administrer. De plus, comment prétendre gérer un pays en ignorant les aspirations de son peuple? Souvent l’on se focalise sur ce qui est visible et est, incontestablement, porteur – surtout en période électorale – tout en faisant l’impasse sur les vrais problèmes qui paralysent le développement et suscitent la colère, voire les émeutes des citoyens, plus particulièrement de la jeunesse. La harga, le chômage, la montée de la délinquance, la drogue qui inonde nos lycées et nos universités, ont des raisons que les hommes de pouvoir et ladite «opposition» préfèrent ignorer plutôt que de tenter de les comprendre pour leur trouver une (des) solution (s). En se tenant à l’écart et/ou en ignorant les problèmes que vivent les citoyens les laissant seuls face aux autorités publiques – lorsqu’elles ne répriment pas, celles-ci ont tendance à pousser au pourrissement de la situation - les hommes politiques et les partis politiques font faux bond à leur raison d’être.
Entre l’accessoire et l’essentiel
Aussi, qu’est-ce qui est le plus important en cette période préélectorale, la (énième) révision de la Constitution, ou donner des réponses et faire des propositions de solutions aux problèmes auxquels sont confrontée les catégories sociales? C’est pourtant à quoi s’amuse le dirigeant du parti majoritaire du pays, le FLN, Amar Saâdani, qui disait encore, il y a quelques jours, que la Constitution pourrait être «amendée» en une journée. Il s’agit de quoi en fait? Pourquoi réviser à tout bout de champ un texte qui se voulait solennel et constitutif de la société algérienne? Quelle solennité peut être accordée à une Constitution que l’on triture ponctuellement pour les besoins d’une cause? Et d’abord, c’est quoi une Constitution? C’est une loi – pas seulement celle qui détermine le nombre de mandats à la magistrature suprême - qui organise la société dans ses diversités – a fortiori, une société aussi plurielle que la nôtre – et apporte des réponses singulièrement aux questions d’identité. Ce que, d’ailleurs, la présente loi fondamentale ne fait pas suffisamment et de manière claire et aussi convaincante que cela aurait été souhaité. Or, l’identité d’une nation, la façon de vivre ensemble, se décline, doit se décliner, dans tous les programmes politiques publics. Elle s’incarne au plus haut sommet de l’Etat et ne saurait se confondre avec une question de clan ou de tribu En fait, la République – ce que prône la Constitution – doit rassembler et non point dresser les citoyens les uns contre les autres. Dès lors, l’identité algérienne demeure-t-elle floue pour nombre de citoyens qui désormais – se positionnent en tant qu’«Arabes», «Kabyles» «Chaouis» «Targuis», «Mozabites»… Ne sommes-nous pas là, en train d’implanter le germe de la division? Or, le constat est là: «l’algérianité» qui doit, devait, être le ciment de la Nation algérienne, est diluée dans «l’arabité» et une sorte de résurrection du clanisme et du tribalisme, alors que le pays est riche de ses différences qui font sa spécificité. Chacune de ces «spécificités» ne sont pas, ne font pas l’identité algérienne, car il n’y a pas une identité «arabe», kabyle, «chaouie», mozabite» ou «targuie», mais c’est ensemble qu’elles forment l’identité algérienne dont le fond et la quintessence sont arabes, kabyles, chaouis, mozabites et targuis qui fondent et donnent tout son sens à l’identité nationale algérienne. Bien sûr, nous nous devons de comprendre la Constitution dans sa construction historique et dans sa maturité, l’honorer et l’admettre. C’est donc, l’ignorance par les pouvoirs publics de ces «spécificités» propres à l’Algérie – que reflète partiellement l’actuelle loi fondamentale, que sont les ascendances amazighes de la population algérienne – qui ont déclenché une sorte d’incompréhension, sinon le clash, entre le pouvoir politique et plusieurs régions du pays. Aussi, si amendement de la loi fondamentale, il y a, c’est par là qu’il faut commencer! Il ne faut pas, en effet se leurrer quant à la réalité des faits. Aussi, nous aurions été très attentifs aux propositions qu’aurait faites le responsable du FLN pour rectifier ces manques relevées dans la loi fondamentale, aux fins d’affermir l’identité nationale et de rassembler les Algériens. Un homme politique qui ne prend pas en compte ces faits ou, plus grave, en ignore la réalité, ne peut prétendre à diriger l’Algérie. Il faut donc poser le problème dans sa globalité. Un candidat a déclaré qu’il veut instaurer une «nouvelle» République. Certes! Mais quelle République? Ira-t-il jusqu’à mettre à plat tous les problèmes qui minent le pays depuis l’indépendance et avoir le courage de les énoncer formellement? Qu’en pensent les Algériens? Voilà, en tout état de cause, une question qui mériterait de leur être directement posée. Tant il est vrai que dans un Etat républicain – du moins qui se présente comme tel – c’est au peuple que revient le dernier mot et c’est au peuple qu’il appartient de trancher sur des questions qui engagent directement son devenir. Nous ne sommes certes pas dans une Constitution jeffersonienne, mais l’espoir est-il permis? C’est précisément le cas pour la Constitution du pays, révisée ces dernières années en petit comité et en l’absence du peuple au nom duquel toutes les décisions sont pourtant prises. Cela pour dire que les hommes politiques du pays – existent-ils? – ne jouent pas franc jeu. Or, en politique, il n’y a pas d’impondérables, seul le terrain départage les plus méritants des flagorneurs et des laudateurs. Dans la mesure où le choix lui est permis, le peuple choisit un homme qui incarne la nation, qui porte les intérêts du pays et qui est garant des institutions. En effet, le problème n’est guère simple et, faut-il le souligner, le choix des hommes étant très limité. La preuve? Ils ne s’enpressent pas et les «moins-disants» d’entre eux attendent de voir d’où soufflera le vent. Ce qui n’est guère politique. L’Algérie n’a pas besoin d’idéologie, en revanche, il y a pour elle l’exigence et l’urgence de lutte contre les inégalités, qui sont économiques et sociales, par le redressement d’une Ecole nationale en ruine, la reconstruction d’une industrie découragée, la revalorisation d’une agriculture incapable de répondre aux besoins de quarante millions d’Algériens. Aussi, prendre les destinées de l’Algére n’est ni une sinécure ni un pis-aller, mais un défi à relever qui ne peut échoir qu’à des personnes à stature «d’homme d’Etat». Ces hommes existent-ils? Dans l’affirmative, qu’ils se fassent connaître! *Par Noureddine MERDACI-L’Expression-Mardi 07 Janvier 2014
**La ruée des candidats à la présidentielle
27 candidats ont fait la chaîne au ministère de l’Intérieur pour déposer leur demande
Soyons sérieux, les candidats répondant au profil sont connus des Algériens. De tous les Algériens. Ils ne sont pas 27. Ils se comptent sur les doigts d’une seule main. Si les candidats à la candidature le savent, et ils le savent forcément, pourquoi malgré tout entament-ils les démarches? Plusieurs raisons!…
«Hab ya tâalam lahfafa fi ras litama!». L’expression est bien connue chez nous. Nous y sommes. Ils sont venus mais ils ne sont pas tous là. D’autres devraient les rejoindre. Au deuxième jour de la convocation du corps électoral, ils étaient 27. Plus de deux douzaines de candidats à la candidature. Ils ont fait la chaîne au ministère de l’Intérieur pour déposer leur demande et retirer les imprimés qu’ils devront soumettre à la signature des grands et des moins grands électeurs que nous sommes. Pour les grands électeurs ce n’est pas évident tant les élus qui n’ont pas déjà leur candidat ne forment pas de groupes compacts regroupant 600 voix. Restent les simples citoyens. Les 27 postulants devront, dans un vrai marathon qui les conduira obligatoirement dans 25 wilayas, solliciter au total 1.600.000 électeurs. Les noms de ces prétendants n’ont pas été publiés. Eux-mêmes n’ont pas cru utile de le faire. Il n’est pas dit que la liste ne va pas s’allonger au fil des jours et jusqu’au 45ème jour de la limite de dépôt des candidatures. Devant ce grand nombre et la rapidité avec laquelle ils se sont rués au guichet, on ne peut que rester perplexe. Que s’interroger. Qu’est-ce qui fait courir cette nuée? Est-ce vraiment le souci de servir leur pays et leurs concitoyens? Sont-ils convaincus de répondre à tous les critères qu’énonce la loi électorale? Croient-ils sincèrement à leurs chances d’être élus? Ont-ils conscience de l’ampleur de cette consultation? Se rendent-ils compte des moyens, humains et financiers, qu’exige une telle élection? Il y a de quoi douter sincèrement de leurs véritables motifs dans cette course. C’est tout de même l’élection à la présidence de la République. A la magistrature suprême de l’Algérie. Le plus grand pays d’Afrique. C’est tout de même prétendre guider 40 millions d’Algériens. Il faut des qualités pour cela. Des qualifications aussi. Il faut que les électeurs en soient convaincus. Pour l’être, il faut qu’ils aient connu celui qui les avance. Pas seulement le temps d’une furtive apparition à la télé mais à l’épreuve de la gestion des affaires de l’Etat. On ne parle même pas du charisme qu’il faut en plus. Pour rassurer et inspirer confiance. C’est ainsi sous toutes les latitudes. Soyons sérieux, les candidats au profil répondant à ceux énoncés sont connus des Algériens. De tous les Algériens. Il n’y en a pas 27. Ils se comptent sur les doigts d’une seule main. Et pas forcément tous les doigts. Reste la question lancinante: si les candidats à la candidature le savent, et ils le savent forcément, pourquoi malgré tout entament-ils les démarches? Car dans 45 jours plus 10 jours, la course d’un bon nombre d’entre eux s’arrêtera aux portes du Conseil constitutionnel. Même ceux qui franchiront cette porte connaîtront diverses fortunes lors des étapes suivantes. Le temps des promesses comme autant de couleuvres est révolu. Celui du discours idéologique aussi. L’électorat algérien est tout autre aujourd’hui. Il sait à quel seuil du progrès se trouve son pays. Il connaît ses acquis. Les candidats devront le convaincre qu’ils peuvent, non seulement lui préserver ce qu’il a, mais aussi ce qu’ils peuvent lui apporter de plus. En premier lieu, la préservation et la consolidation de la paix et de la stabilité. Il attend la démonstration des voies et moyens que comptent déployer les candidats pour cela. La paix et la stabilité passent par également par une économie qui ne soit plus dépendante exclusivement des hydrocarbures. Par une économie diversifiée à même de lui procurer emploi, logement et autosuffisance alimentaire. Ensuite, il attend la démonstration de la mise en oeuvre d’une politique sociale qui lui assure un mieux-vivre. Un système de santé de qualité. Un système éducatif performant. Des loisirs pour lui et ses enfants. Un tourisme national aux normes internationales. Et enfin la lutte contre tous les fléaux qui le menacent. Contre la bureaucratie. Contre la corruption. Contre la drogue. Contre la délinquance routière et la délinquance tout court. La liste peut être allongée. C’est ce qui s’appelle un programme. Il faut qu’il soit détaillé tout autant que sa mise en oeuvre. Malheureusement et jusqu’à ce jour, le personnel politique ne s’est pas distingué par une telle expertise. Surtout à ce niveau élevé des plus hautes responsabilités de l’Etat. Il serait anormal que les candidats à la candidature ne sachent pas que la compétition est de très haut niveau. Alors direz-vous, pourquoi se lancent-ils dans l’aventure? Les raisons sont variées. Du mal de notoriété jusqu’aux pathologies freudiennes en passant par la promotion de leur marque de fabrique, il y en a pour tout le monde. Donc il y aura forcément des recalés, beaucoup de recalés devant la porte du Conseil constitutionnel. Ainsi aura été donnée la preuve qu’il n’y a pas «d’orphelins» politiques en Algérie. Et que les «apprentis coiffeurs» feraient mieux de chercher d’autres «têtes» ailleurs. Il ne faut surtout pas que les futurs recalés le prennent mal. Ce n’est qu’un rendu de monnaie! *Par Zouhir MEBARKI-L’Expression-Jeudi 23 Janvier 2014
**Des hommes d’affaires vivant en Europe rèvent devenir président d’Algérie
*Qu’est-ce qui fait courir ces candidats à la présidentielle 2014
L’un des faits nouveaux de cette présidentielle 2014, c’est l’entrée en course d’hommes d’affaires algériens vivant en Europe et qui ont un seul rêve: devenir président de l’Algérie.
Qu’est-ce qui fait courir ces candidats à la présidentielle 2014, bardés de diplômes et fortunés qui possèdent parfois la double nationalité? Ils vivent à l’étranger et espèrent être à la tête de ce pays un jour. Pour la plupart, ils n’ont connu ni la période pétrolière faste de Boumediene, ni la crise économique de Chadli, ni la montée de l’ex-Fis et encore moins la décennie noire ou les menaces terroristes, mais espèrent profiter de la manne financière et de la position géopolitique de l’Algérie de 2014. C’est un peu le cas de Ali Benouari qui revient au pays après un exil de plus de 25 ans et qui aspire à devenir le futur président de l’Algérie. Né en Algérie en 1951, Ali Benouari était responsable de la trésorerie de changes et des marchés financiers à la Banque Centrale d’Algérie. En 1981, il est recruté par de grands organismes: Groupe Al Saudi Banque à Paris et à Genève, puis Société Générale à Genève. Cette position d’expert international en finances le propulse en 1991, comme ministre des Finances dans le gouvernement de Sid-Ahmed Ghozali. Un mois après la démission de Chadli Bendjedid le 11 janvier 1992, Benouari quitte le pouvoir et est remplacé à son poste par Ahmed Benbitour, un autre candidat annoncé à la présidentielle de 2014. A son retour à Genève où il dirige Écofinance S.A, il décroche sa nationalité suisse en 2000. Malgré son succès en économie, c’est en politique qu’il veut réellement percer. Il s’engage alors dans des associations: La Fondation Luc Montagnier en 2008, Présidence de l’Union des Maghrébins de Suisse et de l’Association DiverCité et enfin en 2013 président du Parti radical de Cologny, une commune de Genève. En 13 ans, Ali Benouari s’est présenté à trois élections en Suisse. Mais aujourd’hui, il veut se présenter en Algérie et annonce sa candidature le 1er novembre dans une interview à La Tribune de Genève. Mais pour arriver à El Mouradia, il doit renoncer à son passeport suisse, car la Constitution est claire: l’article 73 du chapitre 1 relatif à l’éligibilité d’un candidat à la présidence algérienne stipule: «Pour être éligible à la Présidence de la République, le candidat doit jouir «uniquement» de la nationalité algérienne d’origine» et attester de la nationalité algérienne du conjoint.» C’est en tout cas ce qu’a fait un autre candidat algérien possédant la double nationalité Rachid Nekkaz. Ce dernier a remis son passeport français le 25 octobre dernier pour être éligible à l’élection présidentielle algérienne. Jusque-là connu en Algérie à travers ses actions spectaculaires et médiatiques pour la défense de la liberté de culte et le droit au port du niqab en France, Rachid Nekkaz avec son look de chanteur des années 1980, se présente comme le «Candidat de la Jeunesse et du Changement à la présidentielle algérienne de 2014». Comme Benouari, il a participé à des élections politiques en dehors des frontières algériennes. Il a participé notamment en France aux municipales de 2008, législatives 2007 et 2013 et présidentielles 2007 et 2012. Originaire d’un quartier populaire du Val-de-Marne, né de parents algériens installés en France, Rachid Nekkaz a suivi des études d’histoire et de philosophie à la Sorbonne où il a obtenu une maîtrise. Il a fait fortune grâce à la «création de site Internet», puis se serait reconverti dans l’immobilier. Il serait marié à une Franco-Canadienne, ce qui le rendrait automatiquement inéligible pour l’élection présidentielle de 2014. Mais pour se rapprocher des Algériens, il n’hésite pas à faire le tour des plateaux de télé des chaînes privées algériennes: Dzair TV et Djazairia TV où il a même chanté l’hymne national Qassaman pour faire crédible. Enfin, le troisième candidat algérien, issu du milieu des affaires et installé en Europe à se présenter cette semaine à l’élection présidentielle algérienne, c’est Kamal Benkoussa, un ex-trader installé à Londres. Né en France, cet économiste de 41 ans, aux allures de Golden boy a présenté officiellement son programme lors d’une conférence de presse à l’hôtel El Djazaïr à Alger. Il affirme à cette occasion «être héritier de l’esprit de Novembre 54, et que sa candidature s’inscrit dans la continuité du combat des hommes et des femmes qui ont défendu nos libertés». Mais en dépit de leur fortune et de leur expérience de managers Kamel Benkoussa, Ali Benouari et Rachid Nekkaz réussiront-ils à s’imposer sur le terrain politique algérien, en décrochant les 60.000 signatures nécessaires pour être candidat? Une entreprise difficile quand on sait qu’ils ne bénéficient pas du soutien médiatique local et de l’appui des partis politiques nationaux pour arriver à leur destination tracée: El Mouradia.*Par Salim AGGAR-L’Expression-Samedi 21 Decembre 2013
**RCD : « Les suppliques à un mandat supplémentaire marquent le paroxysme de la régression et même de l’indignité »
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a estimé, ce samedi, que les appels à un quatrième mandat du président Bouteflika lancés par plusieurs partis marquent le « paroxysme de la régression et de l’indignité ». « L’incapacité manifeste du chef de l’État à assumer depuis fort longtemps ses fonctions signe la déchéance du système et appelle à une alternative crédible. Les suppliques à un mandat supplémentaire marquent le paroxysme de la régression et même de l’indignité », écrit le RCD dans les résolutions qui ont sanctionné les travaux de son conseil national tenu ce week-end.
Le RCD, dont les membres du CN ont décidé de boycotter la prochaine présidentielle, réaffirme « sa volonté à ne pas cautionner un processus qui ne vise, rien d’autre, que le maintien du statu quo et sa détermination à impulser une dynamique de changement », selon le texte rendu public. Pour le RCD, « les institutions déstructurées, avilies, dévoyées de leur vocation s’égarent dans des solutions factices précipitant le chaos ».
« L’Algérie ne cesse de payer la lourde facture d’un règne sans partage, particulièrement de ces quinze dernières années et du viol de la Constitution opéré en novembre 2008. Encore une fois, on ne peut sauver en même temps le pays et le système politique qui s’est imposé par la force depuis un demi-siècle. Les réformes promises au début de l’année 2011 et la révision de la Constitution tant annoncée ont été réduites à des artifices permettant de pérenniser un pouvoir politique condamné par l’Histoire », ajoute encore le texte.
Par ailleurs, à propos des événements de Ghardaïa, le RCD soutient qu’il ne saurait « taire la partialité et l’équivoque complice de l’État algérien ». Il condamne avec la « plus grande fermeté cette forfaiture ». Il estime que la mise en place d’une régionalisation conforme aux réalités socio-historiques du pays, intégrant l’altérité et l’ouverture, sont les meilleurs garants à même de faire face à ces dérives.*Sonia Lyes-TSA-25 janvier 2014
**Les scandales au cœur de la campagne ?
La critique de la gouvernance de Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, risque d’être au centre de la campagne électorale pour la présidentielle d’avril prochain. Mais qu’en sera-t-il si le président sortant se décide à briguer un quatrième mandat ?
Pour une entrée en matière, Ali Benflis a fait fort, le 19 janvier 2014, lors de l’annonce de sa candidature à la prochaine élection présidentielle [du 17 avril]. A coups d’allusions et de non-dits, sans avoir l’air d’y toucher, il a d’emblée recensé les principaux griefs dont tout le monde accable la gouvernance de Bouteflika, fixant ainsi les thèmes phares de sa campagne électorale à venir : la corruption et le régionalisme, qu’il se propose de combattre en priorité en tant qu’ »ennemis de l’Algérie », tout comme « l’exclusion » et le « clientélisme ».
Le chantier est grand, immense. Mais la promesse est bonne à prendre, même si, en cela, l’ancien chef de gouvernement ne fait pas montre d’originalité. Et pour cause : il ne faut pas être grand clerc pour savoir que tous les candidats qui auront à animer la campagne électorale de la prochaine présidentielle feront de même. Chose normale, au demeurant, puisque la vie publique a été, tout au long de ces dernières années, rythmée par des révélations de scandales financiers et autres turpitudes impliquant ministres et autres responsables.
Du coup, la campagne risque de ne pas être très clean. Chacun y ira donc de ses accusations et beaucoup de cadavres pourraient sortir des placards. A moins que, chacun ayant aussi des frasques à taire et ses propres malversations à cacher, tous s’en dissuaderaient au nom d’une éthique factice mais salvatrice qu’ils se feront le devoir d’observer, l’espace de trois semaines, avant de renouer avec leur sport habituel.
Un candidat, un seul, ferait l’exception, s’il venait à se présenter : Bouteflika [le président sortant]. Lui-même incapable de mener campagne pour raison de santé, il serait malvenu que son staff s’aventure sur un terrain où, à coup sûr, il laisserait des plumes. Si l’on considère le climat malsain dans lequel est déjà plongé le pays et ce « malaise au sommet » dont on fait état çà et là, une telle campagne serait de trop, car de nature à démultiplier les périls. Mais peut-elle être évitée si, envers et contre tout, Bouteflika s’entête dans sa quête d’un quatrième mandat ? *Liberté-21 janvier 2014
**Pourquoi Abdelaziz Bouteflika va renoncer au quatrième mandat présidentiel
Le président Abdelaziz Bouteflika n’ira pas un quatrième mandat, explique El Kadi Ihsane, dans un article publié par le Huffington Post Maghreb. Il explique pourquoi cela n’est pas envisageable.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika veut repousser au plus tard sa réponse sur sa disposition à briguer – ou pas – un quatrième mandat présidentiel, comme l’y appelle quelques-uns de ses partisans. Cela lui permet de rester au centre de l’échiquier politique et de garder la haute main sur l’autorité de l’Etat. Mais chaque jour qui passe le presse un peu plus pour qu’il rende publique sa décision sans plus attendre. L’incertitude paralysante pour l’opposition politique est également nuisible pour les plans de successions internes au régime algérien.
Son état de santé, un handicap ?
Or le sort présidentiel, selon différentes sources concordantes à Alger, parait scellé : Abdelaziz Bouteflika ne se présentera pas à l’élection présidentielle d’avril 2014. Son état de santé ne le lui permet définitivement pas. Les progrès réalisés depuis l’accident vasculaire cérébral (AVC) du 27 avril 2013, se sont ralentis depuis deux mois et plusieurs avis médicaux ont estimé que le patient de 77 ans ne pouvait plus espérer récupérer les fonctions encore altérées. Abdelaziz Bouteflika a des difficultés de locution et ses membres gauches, jambes et bras, présentent un handicap moteur. Le « bidouillage » des images officielles de sa réception lundi dernier du premier ministre français Jean-Marc Ayrault, résume la situation. Abdelaziz Bouteflika est très peu animé, et quasi inaudible. A la fin de l’été dernier, il est, selon des sources sérieuses, lui-même arrivé à la conclusion qu’il doit renoncer à son projet – effectif avant l’AVC du 27 avril – de demander le suffrage des Algériens pour un quatrième mandat.Si le principe de ce renoncement est acquis, il est également lié, dans sa mise en oeuvre, à un accord confidentiel avec les responsables de l’ANP, l’armée algérienne. Soutien à un candidat de compromis, échec aux candidatures hostiles, protection du clan présidentiel sur le front judiciaire. Le président sortant a en réalité réussit ce qu’aucun président algérien n’a fait avant lui : négocier les termes de sa succession avec les chefs de l’armée, dépositaires de la réalité du pouvoir politique dans sa temporalité systémique. Le premier ministre Abdelmalek Sellal est cité à Alger dans divers milieux, comme le candidat du compromis pour succéder à Abdelaziz Bouteflika. La candidature de son ancien premier ministre Ali Benflis est, par contre, celle que le président sortant veut, en priorité, torpiller. Reste l’immunité de son clan. Le desserrement de l’étau judiciaire dans les scandales de corruption qui mènent invariablement vers Saïd Bouteflika, le frère du président, a commencé.
Bouteflika a du mal à tenir son agenda
Abdelaziz Bouteflika a donc obtenu ce qu’il voulait. Il peut partir et poursuivre sa convalescence dans la décence. La meilleure garantie pour lui de tenir efficacement l’agenda de sa succession, et de s’abriter de toute mauvaise surprise, est de différer au plus tard possible l’annonce de son renoncement. C’est là que s’insinue une tension montante à Alger, où la vie politique du pays est suspendue à cette annonce. Et si ce délai à rallonge perturbe un candidat redouté comme Ali Benflis, contraint de différer plusieurs fois son annonce publique, il désoriente également les partisans du 4e mandat présidentiel qui ont de moins en moins envie de faire une pré-campagne à vide pour un candidat qui n’en est plus un. Après une première salve d’appels pour que Bouteflika se présente pour un quatrième mandat, la tonalité a changé. Une bonne moitié du FLN refuse d’emboiter le pas à Amar Saidani, son secrétaire général contesté, en faveur du 4e mandat. Le RND se fait discret, les anciens comités de soutien sont publiquement partagés entre pro 4e mandat et pro départ à la retraite. Le président du Forum des Chefs d’entreprise, Reda Hamiani vient de résumer, mardi sur la web radio Maghreb M, la pensée dominante dans les relais sociaux habituels du pouvoir politique : « que le président se détermine et on avisera de notre côté ». La balle est dans le camp présidentiel. C’est à lui de dire, et de préférence vite, s’il est partant ou pas pour un 4e mandat. Il n’y aura pas un raz de marée pour le supplier de rester à la tête de l’Etat. Abdelmalek Sellal ne dit rien d’autre, lorsqu’il répond, devant son homologue français, à propos de Bouteflika et de son avenir présidentiel, « il décidera en son âme et conscience ». Les invitations amicales à se déterminer ont remplacé les rares invitations enflammées à se présenter en avril prochain. Abdelmadjid Sidi Saïd, SG de l’UGTA est presque seul avec Amar Saidani dans le registre du zèle low-cost.
Abdelmalek Sellal pour redistribuer les cartes
Abdelaziz Bouteflika va donc très probablement renoncer à rester à la tête de l’Etat algérien parce qu’il est à bout de souffle, parce qu’il a négocié à son avantage l’après Bouteflika… Mais aussi parce que les militaires lui ont fait comprendre qu’ils souhaitaient reprendre la main tant qu’il en était temps. La conjoncture financière favorable tire à sa fin. L’Algérie va commencer à puiser dans ses excédents pour palier à des soldes extérieurs de plus en plus tendus durant les 5 prochaines années.
Le système ne souhaite pas aborder une tension annoncée avec une gouvernance paralysée par la prolongation du bouteflikisme tétanisant. C’est le temps politique d’une redistribution des cartes internes sans contraintes majeures de la société. Le budget de l’Etat est passé par là depuis plusieurs années, et la redistribution clientéliste de la rente énergétique n’a jamais été aussi caricaturale durant les 50 années d’indépendance du pays. Selon Reda Hamiani, les subventions additionnées aux transferts sociaux approchent en 2013 les 30% d’un PIB qui lui même approche les 200 milliards de dollars. Abdelmalek Sellal promet de réduire la dépendance de l’économie algérienne de la rente énergétique. Il n’en prend pas encore le chemin. Le premier ministre multiplie les rallonges budgétaires aux collectivités locales à travers le pays pour s’assurer la loyauté des électeurs en avril prochain. Le silence présidentiel sur ses intentions lui permet d’avancer caché. Le moment du dévoilement approche. Plus vite que prévu.*.maghrebemergent- vendredi 20 décembre 2013
*Plusieurs candidats ambitionnent de succéder à Abdelaziz Bouteflika
Une dizaine de candidats sur la liste
Sur la centaine de personnalités qui ont retiré un dossier de candidature – ceux qui le veulent ont encore jusqu’au 4 mars à minuit -, Plusieurs candidats ambitionnent de succéder à Abdelaziz Bouteflika; dix ont retenu l’attention et verront probablement leur ticket validé par le Conseil constitutionnel. *Jeuneafrique-20.02.2014
*Ali Benflis
il pourrait bien être le prochain président algérien. Après une traversée du désert entamée au lendemain de son cuisant échec à la présidentielle de 2004, Ali Benflis, 69 ans, a soigneusement préparé son retour et tissé ses réseaux. Parmi ses thèmes de campagne : la lutte contre la corruption, l’indépendance de la justice, le renforcement des pouvoirs du Parlement ou encore la création d’emplois. Originaire de Batna, dans les Aurès, l’ancien Garde des Sceaux (1988-1991) puis Chef du gouvernement (2000-2003) est un des candidats au CV politique le plus fourni.
Ahmed Benbitour
il a été le premier à se déclarer candidat à l’élection présidentielle de 2014. Car pour Ahmed Benbitour, 67 ans, il y a urgence : ce scrutin offre enfin l’opportunité de « changer de système de gouvernance », sans quoi « l’État algérien achèvera d’ici à 2020 son processus de déliquescence entamé depuis plus d’un quart de siècle ». Pour refonder cette structure étatique défaillante, l’ex-chef du gouvernement (1999-2000) de Bouteflika prône notamment une réforme de l’administration et une redéfinition du rôle de l’armée au sein des institutions.
Louisa Hanoune
C’est la femme politique la plus célèbre d’Algérie. Louisa Hanoune, 59 ans, surnommée Louisa el-Djazaïriya (« l’Algérienne ») par ses partisans, est la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, extrême gauche). Figure charismatique de l’opposition depuis de longues années, première femme candidate à une élection présidentielle dans le monde arabe, elle s’est présentée aux scrutins de 2004, 2009 et, donc, de 2014. La trotskiste s’est récemment faite remarquée en rencontrant longuement le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP).
Ali Benouari
Il est probablement le plus étranger des candidats. Installé depuis 27 ans en Suisse, Ali Benouari, ancien ministre délégué au Trésor (1991-1992), possède la nationalité helvétique et partage sa vie entre Alger et Genève. Âgé de 62 ans, ce patron d’une société spécialisée dans le conseil financier a décidé de se présenter à la magistrature suprême car il considère que l’Algérie « est en danger ». « Si je ne me présentais pas à ce scrutin, je me sentirais coupable de non-assistance à pays en danger », confiait-il à Jeune Afrique en octobre 2013.
Moussa Touati
Moussa Touati est un vétéran de la scène politique algérienne. Président-fondateur du Front national algérien (FNA), parti nationaliste et populiste créé en 1999, il avait été recalé de l’élection présidentielle de 2004 par le Conseil constitutionnel faute de parrainages suffisants. Cinq ans plus tard, Touati tient sa revanche en validant son ticket pour la course à El-Mouradia. Il terminera troisième du scrutin, derrière Abdelaziz Bouteflika et Louisa Hanoune, avec 2,31% des voix.
Mohand Tahar Yala
Plus habitué de la Grande muette que du brouhaha politique national, le général Mohand Tahar Yala est l’un des rares ex-militaires – avec Chaabane Boudemagh – à annoncer sa candidature. À 66 ans, l’ancien chef d’état-major de la marine nationale de 2002 à 2005, s’est fait connaitre du grand public en juin 2013, alors qu’Abdelaziz Bouteflika se remettait péniblement de son AVC. Il avait alors lancé un appel solennel pour l’ouverture d’une période de transition puis exigé une présidentielle anticipée. Sans succès, ce qui le pousse aujourd’hui à se présenter.
Fawzi Rebaine
Déjà candidat en 2009, Fawzi Rebaine devrait à nouveau briguer le fauteuil présidentiel le 17 avril prochain. Président fondateur de l’AHD 54, parti nationaliste s’inspirant des principes de la révolution algérienne, Rebaine s’est engagé, dans les années 1980, pour la défense des droits de l’Homme. En juillet 1985, il est arrêté avec plusieurs autres militants pour « atteinte à la sûreté de l’État et constitution d’association illégale », et condamné à 13 ans de prison. Il passera finalement moins de deux ans en détention, bénéficiant en avril 1987 d’une grâce présidentielle.
Soufiane Djilali
Soufiane Djilali, 55 ans, est le président et candidat du parti Jil Jadid (« Nouvelle génération »), fondé en mars 2011 dans la foulée des mouvements de contestation populaire du « Printemps arabe ». Originaire d’Alger, l’ex-numéro deux du Parti du renouveau algérien (PRA) a soutenu la création du « Front du refus » en septembre 2013. Lancée par plusieurs personnalités, dont Abdelaziz Rahabi, ex-ministre de la Communication, cette coalition réclamait notamment une révision de la Constitution et s’opposait à un quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika.
Kamal Benkoussa
La vie de Kamal Benkoussa s’apparente à une success-story. Fils d’ouvrier kabyle, il est né et a grandi à Charleville-Mézières, ville industrielle de l’Est de la France. Après des études d’économie et de finances à Paris, il s’installe à Londres, où il devient trader à la City. Fin 2013, il quitte ses fonctions pour se lancer dans la course présidentielle. « Je pense que la communauté algérienne vivant à l’étranger peut beaucoup apporter à l’Algérie. Nous apportons avec nous une vision fraîche du pays », a-t-il récemment confié à un quotidien régional français pour expliquer son engagement politique.
Rachid Nekkaz
De tous les candidats déclarés, c’est sûrement le plus excentrique. Avec son look de dandy et ses cheveux longs, Rachid Nekkaz, 42 ans, s’est autoproclamé « candidat hors système de la jeunesse et du changement ». Après avoir fait fortune sur internet puis dans l’immobilier, ce fils d’immigré né en banlieue parisienne s’est fait connaitre en multipliant les coups médiatiques. En 2007 et 2012, il tente, en vain, de se présenter aux élections présidentielles françaises. Visiblement pas découragé par ses échecs, Nekkaz renonce à sa nationalité française et décide de tenter sa chance sur la rive sud de la Méditerranée.
* Jeuneafrique :20.02.2014
Yasmina Khadra
*Les candidats
Liste des candidats à la présidentielle algérienne – El Watan 2014
Pour Imad Mesdoua, analyste politique et spécialiste du Maghreb et Moyen-Orient, “il est difficile de prédire qui sera le candidat officiel du FLN étant donné les récentes tensions entre les partisans de Abderrahmane Belayat et Amar Saadani, même si ce dernier a déjà déclaré son soutien à un quatrième mandat de Bouteflika ». « Je pense que nous en saurons plus lors de la réunion du FLN de samedi à Alger”, ajoute Mesdoua.
Cette réunion, appelée par Amar Saadani, est “une démonstration de force dans un contexte politique tendu” juge le journal TSA-Algérie. Le patron du FLN tient à la révision de la Constitution et le soutien de Bouteflika à un quatrième mandat. Un soutien qui ne fait plus l’unanimité dans le parti au pouvoir. Pendant un temps, c’est le nom de l’actuel Premier ministre Abdelmalek Sellal qui a circulé dans les médias algériens comme futur candidat en cas de renoncement de Bouteflika.
Des outsiders en campagne
Alors que le FLN règle ses conflits internes, les outsiders ont démarré leurs campagnes électorales. “Ensemble, rien ne nous sera impossible”, est le slogan de la campagne de Ahmed Benbitour, qui se présente sur son site web comme “une voix sereine dans l’arène”. L’ancien chef du gouvernement (décembre 1999-août 2000), qui se présente en indépendant, a même créé un compte twitter pour la cause @benbitour2014.
Ali Benouari a lui aussi entamé sa campagne, du moins en ligne, avec le lancement du site web benouari2014.net. L’ancien ministre du Budget (1991-1992) avait quitté l’Algérie après la victoire du FIS et s’était installé en Suisse, où il a été naturalisé en 2000. Il se présente sans étiquette politique.
Avec des chances très minimes, les candidats ne désarment pas. Rachid Nekkaz et Kamel Benkoussa, tous deux nés en France, ont même décidé de renoncer à leur seconde nationalité française pour pouvoir se présenter à ces élections.
À quelques mois des élections, le doute sur la fin de règne de Bouteflika renforce la crise au FLN, et complique sa gestion. Mais le parti fort en Algérie réussira à réorganiser ses rangs, affirme Adlène Meddi.
“Le FLN est une machine politique très huilée qui connaît parfaitement les équilibres du système, il sait quand tourner casaque au moment opportun. Le parti implose souvent pour se reconfigurer ensuite selon les allégeances à l’homme fort du moment, mais n’explose jamais.“ * Par Sarah Ben Hamadi-HuffPost Maghreb-12/01/2014
*consulter par ailleurs:
36% d’Algériens sont pour une femme présidente
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