Météo politique-alg.3
**Après le refus du MSP d’intégrer le gouvernement
Le pouvoir de plus en plus isolé
C’est un niet catégorique et majoritaire. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui a tenu en haleine l’opinion pendant plus d’une semaine, a opposé un «non» clair à l’invitation du chef de l’Etat de rejoindre le futur gouvernement en cours de constitution.
A l’issue de son Conseil consultatif (parlement du parti) tenu avant-hier, le MSP de Abderrezak Makri a tranché dans sa majorité écrasante en faveur de l’option de la non-participation au futur Exécutif. «Nous avons décidé à la majorité de ne pas participer au prochain gouvernement», a lancé le président du parti, M. Makri, hier lors de sa conférence de presse.
Il inflige ainsi un camouflet au pouvoir. Après la défiance des électeurs, vient celle des partis politiques. Le gouvernement de Bouteflika, qui a cru trouver une parade en courtisant le MSP, avait tablé sur un double objectif : dynamiter définitivement la fragile coalition de l’opposition née de la plateforme de Mazafran, et apparaître sous de nouveaux habits aux couleurs d’ouverture politique.
Le gouvernement d’«union nationale» vanté notamment par le FLN et le Premier ministre et dans lequel tous les courants politiques (nationalistes, islamistes, libéraux) seraient représentés est ainsi battu en brèche. Le MSP de Abderrazak Makri n’a pas cédé à la tentation. Il est vrai que des cercles au sein du pouvoir ont joué sur les «contradictions» de ce parti, mais surtout misé sur le poids «faible» d’un Bouguerra Soltani irrésistible au chant de sirènes du pouvoir.
La démarche a échoué et le Premier ministre Abdelmalek Sellal qui était à la manœuvre pour tirer profit d’une «recomposition» politique a essuyé un revers. Au final, la séquence électorale du 4 mai n’aura réussi à créer aucune dynamique. Elle renforce le statu quo et enfonce le pays dans une périlleuse impasse politique qui se superpose à la crise économique avec ses implications sociales fâcheuses.
Très affaibli électoralement et isolé politiquement, le pouvoir se trouve face à lui-même. Il est ainsi contraint de reconduire la même équipe au bilan économique désastreux. Visiblement, on ne change pas une équipe qui perd. «Le pouvoir a raté une opportunité de sortie de crise à l’occasion des élections législatives du 4 mai. Nous avons assuré que si les élections étaient honnêtes et que le peuple nous donne son mandat, nous étions prêts à participer à un gouvernement d’union nationale. Nous avons montré notre volonté pour faire des élections législatives une opportunité de changement, de transition politique et économique pour préserver le pays des risques qui le guettent.
Malheureusement, les élections ont été entachées d’une fraude massive. Et pour rester cohérents avec nos engagements, nous avons décidé de rester et de lutter dans les rangs de l’opposition et de travailler avec d’autres acteurs politiques pour créer de nouvelles opportunités afin de parvenir à la transition démocratique négociée et inclusive», a soutenu Abderrazak Makri. Ce dernier a indiqué en marge de la conférence de presse que «le nouveau gouvernement sera considérablement fragilisé par la fraude, et il sera sans assise politique solide.» Il estime même que la nouvelle Assemblée nationale «ne va pas aller au terme de son mandat. L’abstention très élevée et la fraude massive font d’elle une institution aussi fragile que le gouvernement». Les autres enseignements que tire le chef de file des islamistes de la séquence électorale de 4 mai sont les rapport de force.
«Le système est devant une crise multiple et le rapport de force politique et social ne sera pas favorable au pouvoir, mais plutôt en faveur de la société, d’où la responsabilité des partis politiques que nous sommes d’ouvrir des perspectives politiques fiables et d’être en mesure d’élaborer une alternative au système en place.» Abderrazak Makri s’active dormais à reprendre contact avec la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD).
La hideuse parenthèse législative fermée, la confrontation politique va reprendre de plus belle entre un pouvoir considérablement affaibli et une opposition qui aura fort à faire pour recoller les morceaux. Une longue bataille politique s’annonce sur fond de crise économique et sociale. Des acteurs politiques redoutent l’éruption des révoltes sociales, ce qui va sans nul doute compliquer la tâche pour les organisateurs de la succession à la présidence de la République dans moins de deux ans. Un contexte explosif dans lequel le chef du MSP entend jouer un rôle. «2019 sera une autre opportunité», lâche-t-il. L’homme se taille un costume de présidentiable. L’épreuve politique qu’il a remportée cette semaine le crédibilise aux yeux de sa base sociale.
Il se veut la nouvelle figure de la mouvance islamiste. En mettant en minorité le groupe favorable à la réintégration du gouvernement mené par l’ancien président du parti, Bouguerra Soltani, il apparaît comme le chef incontestable. «Il y a une ligne claire et cohérente tracée depuis le dernier congrès et qui s’affirme à chaque étape politique». En rendant publiques les consultations avec le Premier ministre et l’offre faite à son parti d’intégrer le gouvernement, Abderrazak Makri a su habilement porter le débat sur la place publique et mettre en échec la tentative de Abdelmalek Sellal de ramener le MSP dans le giron du pouvoir. Hacen Ouali / el watan / dimanche 21 mai 2017
Hacen Ouali
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*Perspective -Algérie
*Ce qui attend la classe politique en 2017
Le calme qui caractérise le début de l’année 2017 va être brisé dés les premières semaines du mois de janvier. Avec les élections législatives qui approchent à grands pas, la scène politique va sortir, peu à peu, de sa torpeur. Et s’il ne faut pas s’attendre à des révolutions ou de fracassants changements, les partis politiques vont tenter, tant bien que mal, de marquer leur présence.
Le premier poids lourd de la classe politique qui devra faire l’actualité dans les deux prochaines semaines sera Talaï El Houriyat. Le parti de Ali Benflis tiendra, le 17 janvier, une session ordinaire de son Comité central. Sauf grande surprise, ce sera l’une des rares formations politiques à boycotter les prochaines élections législatives. L’ancien premier ministre a d’ailleurs donné un avant-goût de ce que sera la position de son parti lors d’une conférence de presse tenue en novembre dernier. Ali Benflis avait notamment expliqué que les élections du printemps prochain sont déjà biaisées.
La période qui s’étendra d’avril à juin 2017 sera marquée par les élections législatives. Les locales, pour leur part, devront avoir lieu vers la fin de l’année. La classe politique sera en effervescence. Mais la configuration actuelle du paysage politique ne permettra sans doute pas une victoire d’un parti de l’opposition.
Dans le sillage des élections législatives, le chef de l’Etat devra opérer un remaniement ministériel qui comprendra, en plus des ministres issus des partis du pouvoir, des membres venus d’autres formations politiques et des personnalités venues de différents horizons.
En dehors des rendez-vous électoraux, l’année 2017 traversera, très probablement, d’importantes turbulences sociales. L’incapacité du gouvernement à apporter des solutions viables à la crise financière mènera de larges catégories sociales à plus d’actions de protestations. Mais la révolution n’est toutefois pas pour demain ! *algerie-focus / dimanche 01 janvier 2017
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*L’année 2017 commence avec beaucoup de craintes et d’incertitudes
Louisa Aït Hamadouche. Politologue
«Ce qui s’est passé à Béjaïa, c’est la conséquence de la régulation par la violence»
**photo: Louisa Aït Hamadouche
— Des manifestations violentes ont été enregistrées à Béjaïa avec leur lot de dégâts matériels. Que signifient ces violences ? Assiste-t-on à un début de soulèvement populaire violent ou s’agit-il d’un simple dérapage d’une manifestation mal encadrée ?
**Je crois qu’il s’agit plutôt d’une conséquence logique d’un système de gouvernance fondé sur la régulation par la violence, la banalisation et parfois la glorification de celle-ci. En effet, quand vous avez des acteurs médiateurs (associations, partis politiques…) affaiblis, un système éducatif qui inhibe la réflexion autonome et le dialogue, un gouvernement qui ne cède que sous la pression de la rue, il ne faut pas s’attendre à des manifestations guidées par le civisme et l’intérêt général.
Les sociologues ont maintes fois tiré la sonnette d’alarme, mais seuls les discours d’autosatisfaction semblent être entendus. Ce qui est arrivé à Bejaïa n’est ni un phénomène nouveau, ni le début d’un nouveau chapitre, mais la énième expression logique — et dangereuse — d’un système de gouvernance qui a choisi d’exclure la négociation politique au profit de la cooptation clientéliste et de la gestion sécuritaire.
— L’année 2017 commence avec beaucoup de craintes et d’incertitudes. Quelle appréciation faites-vous de la situation politique du pays ?
**N’est-ce pas Albert Einstein qui disait que la folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ? Les craintes et les incertitudes viennent du fait que d’une part, on maintient le statu quo politique et que, d’autre part, on espère des changements en termes d’efficience économique, énergétique, dans la recherche, la culture, l’éducation, le sport, etc.
L’Algérie est bloquée dans un système hybride et dual, où l’ancien et le nouveau sont soit en situation de confrontation potentiellement violente, soit en rapport de complicité encore plus dangereuse. Nous avons une société trentenaire et une classe politique septuagénaire, un chômage grandissant et une main-d’œuvre étrangère croissante, des difficultés financières et une corruption protégée, un système éducatif dégradé et des vacances scolaires prolongées…
Ces contradictions sont le résultat logique de politiques qui, tout en prétendant apporter des changements, sont fondamentalement garantes du maintien du statu quo. Or, ce statu quo est installé sur un équilibre fragile entre, d’un côté, l’instabilité dont sa nature crisogène est naturellement porteuse et, de l’autre, la peur d’une régression non féconde. Le risque est que ces deux tendances potentiellement violentes cessent de s’annuler mutuellement pour converger vers deux fois plus de violence encore.
— La majorité des partis semble emballée par les prochaines élections législatives. Pourquoi ? Que signifie leur participation ?
** «Emballé» est un qualificatif que j’utiliserais pour les partis qui se définissent comme issus de l’allégeance. Pour le FLN, le RND et leurs alliés de la périphérie, les élections sont importantes pour consolider des situations de rente ou en créer de nouvelles. Elles constituent aussi un défi à relever, car la demande est de plus en plus forte et les places sur les listes électorales de plus en plus chères.
Les deux partis dominants sont «emballés», car les élections qui sont un test concernent moins leur popularité et leur ancrage social que leur degré de proximité vis-à-vis des centres décisionnels. Plus ils obtiendront (et non gagneront) de sièges, plus proches ils se sentiront des cercles décisionnels et plus grand, pensent-ils, sera leur rôle dans le scrutin auquel tout le monde pense, à savoir la présidentielle.
Quant aux partis de l’opposition, je ne les sens pas «emballés». D’ailleurs, l’analyse de leurs discours sur les élections, la loi électorale et les conditions politico-administratives ainsi que le bilan qu’ils dressent de la septième législature devraient aboutir à une seule conclusion : le boycott des élections. En d’autres termes, si les partis d’opposition étaient cohérents avec eux-mêmes, ils ne participeraient pas aux élections. Or, comme vous le suggérez dans votre question, la majorité des partis de l’opposition ont annoncé leur participation. C’est le grand paradoxe ! Cette participation massive et inconditionnelle contribuera à légitimer un scrutin dont ils doutent déjà de sa transparence…
— La nouvelle loi électorale n’y est-elle pas pour quelque chose ?
**Hors contexte, la loi électorale vise à donner plus de contenu à la notion de représentativité et de participation politiques. Les conditions énoncées doivent aboutir à une classe partisane dans laquelle ne peuvent survivent que les partis qui ont effectivement une base sociale. Une sorte de sélection naturelle se met en place.
Or, cette analyse n’est juste que si ces conditions sont appliquées de façon impartiale, par une administration neutre, pour aboutir à des élections totalement transparentes. Donc, placée dans son contexte, cette loi perd son sens philosophique pour ne garder que son sens politicien, à savoir conforter les grands partis et leurs alliés conjoncturelsnet entraver les partis qui se réclament de l’opposition.
— La question de la transparence ne semble donc plus déterminante pour l’opposition, qui accepte d’aller à ces élections tout en dénonçant d’ores et déjà une fraude programmée…
**La question de la transparence de l’élection ne peut qu’être déterminante. Je crois plutôt que les partis ont analysé les deux options, participation et boycott, ont pesé le pour et le contre de chacune d’elles et conclu que la participation était la moins pire des solutions pour eux à court terme. En fait, la non-participation aux législatives ne peut être une option politique efficace que si elle est menée de façon collective.
Rappelez-vous l’impact du front du boycott en 2014. Or, les partis algériens agissent en rangs dispersés, obéissent à des objectifs court-termistes, sont sensibles aux ambitions de leurs militants autant qu’aux dividendes que peut apporter leur présence au sein du Parlement… Parallèlement, ils savent que le boycott mené de façon isolée est synonyme de pertes sèches en termes de ressources financières et de visibilité médiatique.
— On parle de changements majeurs, notamment d’un nouveau gouvernement politique qui s’ouvrirait sur les formations de l’opposition. L’intérêt de certains partis de l’opposition aux législatives n’a-t-il pas un lien avec cette éventualité ?
**Primo, se peut-il que la désignation d’un nouveau gouvernement soit synonyme d’un changement majeur ? Le gouvernement, dont la mission est d’appliquer le programme du chef de l’Etat ne peut pas, même s’il le voulait, susciter de changements majeurs. Secundo, compte tenu des difficultés socioéconomiques à venir, ce gouvernement n’aura pas la tâche aisée.
De fait, son rôle consistera à faire le grand écart entre les difficultés financières et les chantiers démagogiques, entre la politique d’austérité et les transferts sociaux, entre la nécessité de trouver des ressources financières et la préservation des situations de rente. Les gestes symboliques consentis par quelques responsables politiques qui ont renoncé à une infime partie de leurs revenus risquent d’être très insuffisants si leur but est de faire croire que le coût de l’impasse économique est partagé équitablement.
Le front social risque donc de se réveiller et il incombera au futur gouvernement la tâche de le contenir tout en convainquant la population que la meilleure solution est «pas de changement». Les partis susceptibles d’accepter une telle besogne, en dehors de ceux qui sont déjà au pouvoir, peuvent avoir ce profil : une base sociale faible ou inexistante, des objectifs court-termistes, des connexions avec le monde des affaires…*Mokrane Ait Ouarabi –el watan / mercredi 04 janvier 2017
***********************************A Akbou, des manifestants ont saccagé l’agence Sonelgaz et la recette des impôts. Une marche du Snapap est annoncée pour aujourd’hui, en signe de solidarité avec des travailleurs grévistes de l’APC.Le bilan des dégâts n’a d’égal que celui déploré il y a exactement cinq ans, presque jour pour jour, lors des émeutes de janvier 2011 où l’agence bancaire BNP Paribas avait été attaquée. Lundi, elle a subi son deuxième saccage. Le siège de la direction de l’éducation a aussi été attaqué, pour la deuxième fois en moins de deux semaines ; le 19 décembre dernier, il avait été pris pour cible lors de la révolte des élèves furieux qu’on ait écourté leurs vacances d’hiver.La furie des émeutiers ne s’est malheureusement pas arrêtée à ces deux seuls édifices. Vers 20h, la toute nouvelle agence Djezzy, sur la route de Sidi Ahmed, a été saccagée et pillée jusqu’à son dernier carton. Presque au même moment, une boutique de produits Condor, appartenant à un privé, a été dévalisée par des pilleurs qui ont profité du désordre qui a régné pendant cette nuit agitée. Des jeunes en sortaient les bras chargés de téléviseurs et autres produits électroniques et électroménagers encore dans leurs emballages. Dehors, certains ont été sommés d’abandonner leur butin à d’autres jeunes organisés en groupe armé de couteaux.ces scènes désolantes n’avaient pas fini de consterner la population qui en a pris connaissance grâce à des vidéos postées sur les réseaux sociaux. «C’est scandaleux !» se sont désolés certains habitants qui responsabilisent les parents pour les actes de leurs enfants mineurs qui étaient de la partie. «On a dû arracher un enfant de 12 ans des mains de son père qui voulait le battre à mort pour être entré chez lui avec un téléviseur volé», raconte un citoyen à un commerçant, qui a pris le risque de lever à moitié le rideau de sa boutique au quartier Nacéria. L’écrasante majorité de ses collègues n’a pas jugé utile d’ouvrir.*el watan / mercredi 04 janvier 2017
*********La colère contre la Loi de Finances de 2016 a rapidement laissé de la place aux saccages et pillages survenus dans la nuit de lundi à mardi à Béjaïa. Des magasins d’électroménagers, comme le showromm du fabricant Condor, ont été pillés par une population enragée. Des agences bancaires, comme celle de la BNP, ont été ciblées également par les émeutiers. Un bus de transport et des abribus ont été brûlés. Les dégâts matériels sont considérables et de nombreuses voix se sont élevées pour mettre en garde les habitants de Béjaïa contre les dérapages de ces émeutes incontrôlées comme le montrent ces vidéos prises par des témoins oculaires. D’autres observateurs craignent une expansion de ces scènes de violence dans les autres régions du pays.*algerie-focus / mardi 03 janvier 2017
*troubles et émeutes de Béjaïa
«La jeunesse : carburant d’un décollage, ou combustible d’une déflagration»,
***L’avis de Ferhat Aït Ali
L’économiste et analyste politique, Ferhat Aït Ali, un des rares intellectuels algériens à s’exprimer régulièrement pour apporter les éclairages nécessaires à la société, réagit sur son compte Facebook pour donner une lecture pertinente des troubles ayant secoué la ville de Béjaïa hier lundi. À son sens, ces événements sont une sorte de test précédant un soulèvement téléguidé d’une plus grande ampleur.
Sous le titre évocateur de «La jeunesse : carburant d’un décollage, ou combustible d’une déflagration», M. Aït Ali s’est livré à une lecture pointue des troubles ayant secoué la ville de Béjaïa hier. Fin observateur de la scène politique et économique, M. Ait Ali a affirmé que toutes les lectures concernant les violences qui ont accompagné la grève des commerçants ne peuvent être que négatives d’autant plus que ces événements s’apparentent plus à un test précédant des opérations de déstabilisation de plus grande ampleur qu’a un mouvement structuré et bien encadré.
Pour lui, les appels à la mobilisation contre la loi de finances 2017 ayant servi à la préparation de cette “opération”, surfant notamment sur les répercussions néfastes de cette loi de finance,s ne sont qu’un leurre. Il serait plus judicieux, affirme-t-il, d’identifier les «objectifs réels et les parties impliquées dans cet essai grandeur nature de mobilisation ultérieure des populations juvéniles pour des objectifs aux antipodes avec ceux déclarés au départ».
Toujours dans le même sillage, M. Aït Ali s’interroge sur le bien-fondé de cette action de protestation menée par des commerçants qui sont les premiers bénéficiaires de cette loi de finances. «Les commerçants n’ont strictement aucune raison de contester cette loi de Finances», souligne-t-il, affirmant que celles-ci ne les pénalisent nullement. Plus, il met en évidence le fait que «les dispositions de cette loi de finances leur permettra d’engranger des marges conséquentes au nom d’une augmentation de taxes sur les consommateurs, même pas entrées en vigueurs sur les anciens stocks, et il se trouve que le gros de ces détaillants sont taxés selon le régime de l’IFU, qui les dispense même de tenir une comptabilité sérieuse, leur permettant ainsi de doubler leurs marges avec la même fiscalité et d’en faire assumer la charge à un état aussi défaillant dans la prévision des effets de ses actions, que dans leur prise en charge une fois évidents sur le terrain».
L’analyse de M. Ferhat Aït Ali démontre que les troubles qui ont secoué la ville de Béjaïa ne sont pas une supercherie organisée par des bandes de voyous dans le but de faire du chahut, mais une sorte de phase préparatoire à un plus grand bouleversement. **algerie-focus / lundi 02 janvier 2017
***climat de tension à Alger
A Alger, la cherté de la vie et les augmentations générales des produits de large consommation commencent à susciter l’exaspération de la population de la localité d’Ain Benian. Des jeunes issus des quartiers populaires de cette commune ont déclenché un violent mouvement de contestation.
Ce lundi soir, la route nationale numéro 11 est fermée à la circulation par des groupes d’émeutiers au niveau du quartier dit du cimetière, un quartier populaire ravagé par la pauvreté. Les émeutes ont commencé en début de soirée. Les affrontements avec les forces de l’ordre risquent de dégénérer et plusieurs arrestations nous ont été signalées par des témoins oculaires. Les émeutiers scandent des slogans hostiles à la Loi de Finances 2017 et dénoncent la cherté excessive de la vie.La localité d’Ain Bénian a connu une nuit de tensions depuis dimanche où des poubelles ont été incendiées au niveau de la cité AADL située à proximité de la Cité Belle-Vue, un autre quartier populaire qui abrite des familles défavorisées. En ce moment-même, une forte présence policière a été observée dans toutes les rues d’Ain Bénian et la tension demeure perceptible.*algerie-focus / mardi 03 janvier 2017
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*Remaniement partiel du gouvernement
La présidence de la République a annoncé, ce samedi 11 juin 2016, un remaniement partiel du gouvernement Sellal.
Le remaniement est marqué par les changements introduits dans deux grands ministères, à savoir, l’Energie et les Finances. Concernant le ministère de l’Energie, M. Noureddine Bouterfa, Pdg du groupe Sonelgaz, succède à Salah Khebri qui quitte le gouvernement.
Au ministère des Finances, Baba Ammi Hadji, ministre délégué auprès du ministre des finances, chargé du budget et de la prospective, passe au rang de ministre en remplacement à Abderahmane Benkhalfa, qui quitte également le gouvernement.
Le gouvernement est aussi marqué par la création d’un poste de ministre délégué chargé de l’Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers, confié à M. Boudiaf Mouatassem.
Voici le texte intégral du communiqué de la présidence de la République :
« Conformément aux dispositions de l’article 93 de la Constitution, et après consultation du Premier Ministre, Son Excellence, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, Ministre de la Défense Nationale, a pris ce jour un Décret présidentiel portant nomination des membres suivants du Gouvernement:
M. Baba Ammi Hadji, ministre des Finances.
M. Bouterfa Nourredine, ministre de l’Energie.
M. Nouri Abdelwahab, ministre de l’Aménagement du territoire, du Tourisme
et de l’Artisanat.
M. Chelgham Abdesslam, ministre de l’Agriculture, du Développement rural
et de la Pêche.
M. Talai Boudjema, ministre des Travaux publics et des Transports.
M. Ouali Abdelkader, ministre des Ressources en eaux et de l’Environnement.
Mme Eddalia Ghania, ministre des Relations avec le Parlement.
M. Boudiaf Mouatassem, ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé de l’économie numérique et de la modernisation des systèmes financiers ».*algerie1.com/ samedi 11 juin 2016
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*Déplacements médicaux du Président Bouteflika en France
Où est passé le bulletin de santé de Bouteflika ?
Pour une fois que la première institution du pays «communique» sur les déplacements médicaux du Président, on ne va pas s’en plaindre. Il est toutefois utile de souligner le caractère laconique et énigmatique dudit communiqué et de rétablir les mots dans leur sens, en disant que se suffire de l’annonce des déplacements et des visites de Bouteflika dans un hôpital français n’est que la moitié de l’information et ne répond aucunement à la question de savoir comment va le Président.
Qualifier dans le même communiqué la visite de Bouteflika chez ses médecins traitants de «privée» est une grave méprise et une atteinte au droit des citoyens à être informés sur l’état de santé du chef de l’Etat. Une manière bien gauche de légitimer la rétention de l’information. Celui qui s’est pourtant rendu à Grenoble n’est autre que le Président de l’Algérie et non un citoyen lambda, et c’est d’ailleurs au nom de la République algérienne qu’il effectue ses examens médicaux, sa visite ne relève donc pas du domaine privé, mais doit être publique.
De ce fait, les Algériens sont en droit de savoir comment va leur Président, même hospitalisé à l’étranger. Le communiqué de la présidence de la République n’apporte d’ailleurs pas plus d’éclairage sur ce que des médias français rapportent déjà à propos des «apparitions» des avions présidentiels algériens sur le sol français et les enregistrements d’admission du chef de l’Etat dans leurs hôpitaux. Se suffire à confirmer les informations de la presse sans apporter plus de détails sur l’évolution de la santé de Bouteflika n’est pas la meilleure manière de communiquer.
C’est en fait faire semblant de communiquer pour ne pas informer.
Depuis jeudi, Le Dauphiné Libéré, journal français, suivait l’hospitalisation du président algérien, annonçant que d’après des sources concordantes Bouteflika devait quitter la clinique d’Alembert de Grenoble hier soir ou ce matin. Tel est donc le niveau d’information dont disposent les Algériens. Agé de 78 ans, Abdelaziz Bouteflika a, pour rappel, été victime d’un accident vasculaire cérébral en 2013, affectant particulièrement sa mobilité et ses capacités d’élocution.
C’est à travers de très rares apparitions télévisées, à l’occasion de visites de chefs d’Etat ou de personnalités étrangères, que les Algériens essayent de deviner si le président de la République va mieux ou pas. 19 personnalités avaient adressé, le 1er novembre dernier, une lettre au chef de l’Etat pour qu’il les reçoive et qu’elles puissent vérifier s’il était au courant de la conduite des affaires du pays. Le Premier ministre avait répondu en affirmant que Bouteflika assumait pleinement sa fonction. Mais l’absence du Président et celle d’un bulletin actualisé et détaillé sur son état de santé laissent planer tous les doutes.*Nadjia Bouaricha / el watan/ samedi 5 décembre 2015
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*Bouteflika à l’épreuve du temps
Le président de la République subit trois contraintes majeures : un système politique qui fonctionne avec une Constitution inachevée et inadaptée, un effondrement de la rente pétrolière, son principal outil de règne, et enfin une colère populaire montante, exploitée par une opposition qui gagne en puissance et en crédibilité.
Dans les prochaines semaines, il pourrait s’attaquer au premier dossier, en apparence le plus facile, celui de la réforme constitutionnelle. Un Conseil des ministres pourrait rapidement se tenir afin d’adopter l’avant-projet qui sera soumis juste après pour adoption aux deux Chambres réunies. La révision de la Loi fondamentale a été maintes fois reportée, le chef de l’Etat ayant probablement considéré qu’il n’avait pas encore toutes les cartes en main.
Cette fois il les aurait, avec l’élimination du dernier «carré» des généraux non acquis totalement, à leur tête le général Toufik, et l’ancien appareil du DRS. Si elle passe sans accroc auprès des institutions, la nouvelle Constitution réformée sera rejetée par l’opinion publique si elle consacre de nouvelles restrictions des libertés démocratiques et si elle bâillonne les contrepouvoirs.
Une nouvelle république algérienne ne peut naître mutilée. S’il est tout puissant, Bouteflika redoute désormais l’opposition qui a beaucoup gagné de terrain ces derniers temps, ayant mûri, s’étant organisée pour passer à l’offensive avant la fin de l’année en cours. Structurée au sein de la Coordination démocratique, celle-ci pourrait mettre à profit l’impasse économique dans laquelle se trouve le pouvoir à la suite de l’effondrement des prix des hydrocarbures ; touchés par une forte austérité, les Algériens orienteront leur colère tout naturellement vers Bouteflika, incarnation d’un système injuste. C’est apparemment ce qu’ont compris le FLN et le RND, qui rivalisent d’efforts pour essayer l’un et l’autre – pas nécessairement l’un avec l’autre – de tisser autour du chef de l’Etat une sorte de «cordon sanitaire».
Théoriquement, le président de la République n’a pas besoin d’un «front de soutien» puisqu’il s’est accaparé de tous les pouvoirs. Mais Amar Saadani et Ahmed Ouyahia savent que tout ce qui a été construit autour de lui est d’une extrême fragilité, car ne reposant que sur la cooptation, le provisoire et l’éphémère.
Le pouvoir pourrait rapidement s’effondrer sous les coups de boutoir d’une colère populaire – un remake d’Octobre 1988. Et elle ne serait pas une manipulation de l’opposition ou de la «main étrangère» mais bel et bien le résultat, dès le début de l’année 2016, de la mise en place de la nouvelle loi de finances et de la politique gouvernementale d’austérité : hausse des prix, blocage de salaires, montée du chômage, gel des projets économiques et sociaux.
C’est donc une course contre la montre qui s’impose à Bouteflika qui n’a plus, comme avant, le temps avec lui. Et le temps, cette fois-ci, travaille contre lui, d’autant que sa santé décline inexorablement et assez rapidement. Les dernières images à la télévision publique, où il s’entretenait péniblement sans bouger avec le Premier ministre tunisien, sont édifiantes.*Ali Bahmane: el watan-mercredi 28 octobre 2015
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**Limogeage du général Toufik
« Le Président dispose actuellement de tous les pouvoirs formels et informels »
Le président Bouteflika a nommé ce dimanche 13 septembre le général Tartag à la tête du DRS, en remplacement du général Mohamed Medienne dit Toufik. Le politologue Rachid Tlemcani, professeur en Relations internationales et Sécurité régionale à la Faculté des Sciences politiques analyse le limogeage de Toufik.
*Comment réagissez-vous à la mise à la retraite du général Toufik ?
C’est l’aboutissement d’un long processus de restructuration du DRS. Le président de la république a restructuré les organisations les plus importantes de ce département, en même temps, il a muté pas mal de généraux et de cadres supérieurs et a mis en retraite des généraux. La mise à la retraite du chef de cette institution est le dernier acte de ce long processus. Apparemment, la restructuration du DRS est clôturée avec la mise à la retraite de son grand chef.
**Que signifie cette mise à la retraite ?
La mise à la retraite du général Toufik signifie que le processus de la restructuration du DRS est bien achevé. Et ce n’est pas une surprise pour les experts. Nous, on s’attendait à cette décision
**Cette mise à la retraite est-elle la conséquence d’une lutte de clans au sommet de l’État ?
Bien sûr. Depuis plusieurs années, il y avait une lutte de clans féroce entre la présidence et le DRS. Finalement c’est la présidence de la république qui a gagné la partie.
**Que signifie la décision de limogeage de Toufik ?
Ça signifie que le pouvoir occulte va disparaître du système politique algérien.
**Dans tous les domaines ?
Le pouvoir occulte incarné par le DRS va disparaître de manière générale
**Quelles sont les incidences de cette mise à la retraite sur la présidence de la république ?
Dès le début de sa prise de fonction, le président de la république a entamé une lutte sur tous les fronts pour avoir d’une part le pouvoir institutionnel et d’autre part pour avoir le pouvoir occulte détenu par le DRS. Mais après 15 ans de luttes, il est parvenu à cet objectif. Maintenant tout le pouvoir réside à la présidence de la république. Le président dispose actuellement de tous les pouvoirs formels et informels.
**Quelles sont les incidences de cette décision sur les citoyens ?
Le pouvoir occulte détenu par le DRS disparaît de facto. Dans la vie de tous les jours, le citoyen lambda algérien ne sera pas « embêté par le DRS ». Les missions du DRS sont fortement diminuées au profit d’institutions formelles
**Quelles sont les conséquences de cette décision sur la scène politique ?
Ça va donner un dynamisme à la vie politique. Comme on le sait, dans chaque institution, dans chaque parti politique, dans chaque entreprise publique, il y a un bureau officiel du DRS. Maintenant tout cela va disparaitre et la vie politique sera plus active qu’avant. C’est très important
**Cette décision, constitue-t-elle une révolution dans la vie du pays ?
Ce n’est pas une révolution, dans la mesure où le pouvoir ne sera pas plus démocratique qu’avant. Ça aurait pu être une révolution si le citoyen lambda était en charge de la décision politique. Ça aurait été une révolution si la participation politique devenait horizontale pour s’élargir à l’ensemble des structures du pays. Si la démocratie participative avait été généralisée à l’ensemble des structures et institution du pays. Mais ce n’est pas le cas. Il y a une concentration des pouvoirs au sein de la présidence. Le pouvoir n’est pas distribué au sein de la société civile, ce qui est une révolution.
**Cette décision va-t-elle consacrer le principe de la primauté du civil sur le militaire ?
Il faut attendre pour voir. Est-ce que la société civile pourra s’émanciper ? Pour créer une simple association de quartier, c’est difficile. Quand les organisations non gouvernementales (ONG,) petites ou grandes, locales et nationales auront un droit de regard sur la prise de décision politique, économique et même sécuritaire, on parlera de cela. Mais, malheureusement, il est impossible dans notre pays de créer une petite ONG ou association dans un quartier. Avant c’est le DRS, maintenant, c’est l’administration
**Tartag est un homme du président, ce qui n’était pas le cas de Toufik ?
Le pouvoir de l’intelligence qui est le DRS est très complexe. Les gens du DRS sont toujours sincères et obéissent toujours à leur chef. Et Toufik a été le chef de Tartag. En d’autres termes, Tartag a été formé et entraîné sous les ordres de Toufik. Tartag a été l’étudiant de Toufik et les bons étudiants restent fidèles et loyaux à leur maître.
*tsa-dimanche 13 septembre 2015 | Par Nadia Mellal | A
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*Remaniement ministériel partiel
*Alger-jeudi 14 mai 2015-–Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a procédé jeudi à un remaniement ministériel, indique un communiqué de la présidence de la République. Voici le texte intégral du communiqué:
« Conformément aux dispositions de l’article 79 de la Constitution, son excellence M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, ministre de la Défense nationale, a pris ce jour, après consultation du Premier ministre, un décret présidentiel portant nomination des membres du Gouvernement.
Sont nommés Mesdames et Messieurs:
-Abdelmalek Sellal, Premier ministre.
– Le général de Corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire.
– Nouredine Bedoui, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales.
– M. Ramtane Lamamra est nommé ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
– M. Abdelkader Messahel est nommé ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de Ligue Arabe.
– Tayeb Louh, ministre de la Justice, Garde des Sceaux.
-Abderrahmane Benkhelfa, ministre des Finances.
– Abdessalem Bouchareb, ministre de l’Industrie et des Mines.
– Salah Khebri, ministre de l’Energie.
– Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine
– Mohamed Aïssa, ministres des Affaires religieuses et des Wakfs.
– Amara Benyounès, ministre du Commerce.
– Amar Ghoul, ministre de l’Aménagement du territoire, du tourisme
et de l’Artisanat.
– Abdelkader Kadi, ministre de l’Agriculture et du Développement rural.
– Abdelouahab Nouri, ministre des Ressources en eau et de l’Environnement.
– Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville.
– Abdelkader Ouali, ministre des Travaux publics.
– Boudjema Talai, ministre des Transports.
– Nouria Benghebrit, ministre de l’Education nationale.
– Tahar Hadjar, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
– Mohamed Mebarki, ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels.
– Mohamed El Ghazi, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.
– Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture.
– Mounia Meslem, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme.
– Tahar Khaoua, ministre des Relations avec le parlement.
– Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
-Abdelkader Khomri, ministre de la Jeunesse et des Sports.
– Hamid Grine, ministre de la Communication.
-Iman Houda Feraoun, ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication.
– Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques.
– Hadji Baba Ammi, ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget et de la Prospective.
– Aïcha Tagabou, ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat, chargée de l’Artisanat.
Par ailleurs, et en application de l’article 78 de la Constitution, monsieur le Président de la République a nommé Messieurs:
– Ahmed Noui, ministre secrétaire général du gouvernement.
– Mustapha Karim Rahiel, ministre directeur du cabinet du premier ministre ». (Aps)*14/05/2015 |
**Tayeb Belaiz, nommé ministre d’Etat, conseiller spécial auprès du président de la République
**Prévu depuis quelques mois, le remaniement ministériel tant attendu a été effectué ce jeudi 14 mai 2015, sans grandes surprises. Ainsi, comme c’était dans l’air depuis des mois, six ministres ont été remerciés. Il s’agit notamment de la ministre de la Culture, Nadia Labidi, accusée notamment par le Parti des travailleurs (PT) de trafic d’influences, qui a été remplacée par Azzeddine Mihoubi. Le retour de ce dernier a été envisagé depuis plusieurs mois. D’ailleurs, il a été désigné pour lire le discours du président Bouteflika à l’ouverture de Constantine, capitale de la culture arabe. Autre ministre remercié, Hocine Necib, des Ressources en eaux, dont le nom a été éclaboussé par un scandale lié au détournement de terres agricoles. Il a été remplacé par Abdelouahab Nouri, qui a cédé sa place dans le département de l’Agriculture à Abdelkader Kadi, lequel était dans les Travaux publics. Le ministère des Ressources en eau hérite de l’Environnement. La nomination de Tayeb Belaïz à la présidence sonne plutôt comme une récompense pour le travail «titanesque qu’il a accompli en tant que ministre de l’Intérieur pour le 4e mandat. Il a été remplacé par Nourreddine Bedoui qui était dans la Formation professionnelle. Youcef Yousfi fait également de ces ministres remerciés. Salah Khebri le remplace à la tête de l’Energie. Amar Ghoul bat le record de longévité au gouvernement. Il change de poste mais il survit bien qu’il ait été éclaboussé par le scandale de l’autoroute Est-Ouest. Il hérite, cette fois-ci, d’un département moins important, à savoir celui de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat. Il cède sa place au ministère des Transports à Boudjema Talai. Tahar Hadjar, recteur de l’Université d’Alger depuis presque vingt ans, est nommé ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à la place de Mohamed Mebarki, lequel regagne son ancien poste de ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels. Mohamed Djellab quitte les Finances. Il a été remplacé par Abderrahmane Benkhelfa, ancien président de l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF). Abdelkader Ouali, ancien secrétaire général du ministère de l’Intérieur, fait son entrée au gouvernement en qualité de ministre des Travaux publics. Iman Houda Feraoun occupe le poste de ministre de la Poste et des Technologies de l’information. Abdelkader Khomri occupe le poste de ministre de la Jeunesse et des Sports, lui qui était ministre de la Jeunesse. Plusieurs ministres gardent leur poste. Il s’agit, entre autres, de Mohamed Aïssa, aux Affaires religieuses, Nouria Benghebrit à l’Education nationale, de Tayeb Louh à la Justice, de Gaïd Salah au ministère délégué à la Défense, de Hamid Grine à la Communication, de Abdelmalek Boudiaf à la Santé, Sid Ahmed Feroukhi à la Pêche et de Mounia Meslem à la Solidarité. Tahar Khaoua, chef du groupe parlementaire du FLN, est nommé au poste de ministre délégué chargé des relations avec le Parlement. Le nouveau gouvernement n’a donc connu qu’un léger lifting programmé depuis des mois mais retardé pour des raisons qui restent inconnues. Les partis politiques comme le FLN et le RND restent très peu représentés dans ce gouvernement, composé beaucoup plus de technocrates.*Rafik Meddour/algeriepatriotique/ *Alger-jeudi 14 mai 2015
****En somme, Bouteflika n’a rien changé
La présidence de la République vient d’annoncer un énième remaniement ministériel. Une manœuvre visant à détourner l’attention de l’opinion publique quant aux questions fondamentales liées à l’état de santé du président Bouteflika, la baisse des prix du pétrole et, surtout, au changement du régime politique.
Ce remaniement est destiné à la « consommation médiatique » et non pas pour stimuler une équipe gouvernementale qui a montré son impuissance sur tous les plans. Que Amar Ghoul soit à la tête du département des Transports où celui de l’Aménagement des territoires ne change absolument rien à la donne.
Les modifications opérées dans la composition du gouvernement Sellal répondent plutôt à des besoins d’ordre esthétique. En témoigne la nomination de la jeune Iman Houda Feraoun, née en 1979, comme ministre de la Poste et des TIC. Et parfois, le changement sert à satisfaire les caprices de certains alliés. C’est le cas de Nadia Labidi, ex-ministre de la Culture, qui a eu la malchance de déplaire à la véhémente patronne du PT et fidèle amie de Bouteflika.
Le cas de Youcef Yousfi, désormais ex-ministre de l’Energie, parait différent mais il répond à la même logique du changement superficiel. Cet homme, réputé proche du clan Bouteflika, serait sacrifié pour donner l’impression que les décideurs se préoccupent du sort de la population d’In Salah et peut-être aussi du calvaire des automobilistes pénalisés par la crise d’approvisionnement en carburant. Seulement, que pourra son successeur quand on sait que la décision d’exploitation du gaz de schiste ne relève pas des attributions d’un simple ministre ?
Pour le reste, les hommes de main du président (Sellal, Louh et Gaid Salah) sont toujours là. Seul Belaiz, appelé à se rapprocher davantage du chef de l’Etat en qualité de conseiller spécial, a laissé son poste de ministre de l’Intérieur à Nouredine Bedoui. En somme, Bouteflika n’a rien changé. On tente juste de faire diversion au moment où des voix, de plus en plus nombreuses, évoquent avec insistance la vacance du pouvoir en Algérie. *Farouk Djouadi/ El Watan/ -jeudi 14 mai 2015
** Le vide se nourrissant du vide
La mécanique cantique a changé, il y a quelques années, la perception du vide : il s’agit en fait d’un champ sans matière, certes, mais riche en particules. Sauf que les scientifiques continuent à appeler ces particules du vide les «particules virtuelles». C’est à peu près ce qui se passe sur la scène nationale, où le vide créé par le coup de force du 4e mandat du Président absent a généré une pseudo animation politique. Une illusion.
La neutralisation des institutions, quand il ne s’agit pas de leur dévitalisation, ainsi que l’empêchement de l’action politique, réduite à une attente patiente de l’évolution de la santé du Président, ont tétanisé la vie politique. Ne reste que l’agitation autour d’enjeux superficiels ou d’animation autour des questions répétitives, comme l’éternelle révision de la Constitution. De temps à autre, éclatent des bulles en forme de diatribes sur des affaires de corruption, des «révélations» éditées à Paris ou à Alger, des fatwas millénaristes ou des mouvements de redressement étrangement minutés.
Comme si le come-back de Ouyahia ou un dégommage de Saadani seraient des dynamiques politiques : or il ne s’agit que d’humeurs coléreuses ou de volonté d’animer, parfois, un sérail ankylosé par la maladie du chef. Pas de politique au sens propre donc. Même si parfois des arguments qui se veulent objectifs sont laborieusement avancées, comme par exemple pour expliquer les détails du remaniement gouvernemental d’hier.
En fait, à quoi répond réellement un tel mouvement qui nous occupera jusqu’au début du Ramadhan ? Un remaniement gouvernemental est le reflet de rapports de force, une réaction à une situation objectivement pesée, un rééquilibrage des ambitions politiques des uns et des autres. Mais là, on continue dans l’illusion de gouverner comme on s’éternise dans l’illusion de suivre une vie politique. Le vide se nourrissant du vide.*Adlène Meddi/ vendredi 15 mai 2015
**Pour la petite histoire
Les ministres écartés ont appris par surprise leur fin de mission
Si le remaniement du gouvernement opéré par le président Bouteflika était attendu, surtout depuis que Louisa Hanoune avait balancé sa phrase assassine « 30 % des ministres sont des corrompus », en revanche son annonce jeudi a pris tout le monde de court.
La ministre du tourisme inaugurait le SITEV, au siège de la SAFEX à Alger quand l’information est tombée. Et c’est un de ses conseillers qui est allé lui susurrer au creux de l’oreille la mauvaise nouvelle.
Pareil pour Mme Dalila Boudjemaâ, de l’environnement, qui était en visite de travail à la wilaya de Béjaia au moment où les réseau sociaux s’emballaient déjà. Plus cocasse est la situation du ministre des sports Tahmi, qui était en pleine séance de questions orales à l’Assemblée pour s’expliquer sur l’échec de l’Algérie à organiser la coupe d’Afrique quand on lui annonce la nouvelle.
Curieusement Mohamed Tahmi, ne donnait pas l’impression d’être démonté. Peut-être qu’il s’attendait. Il est vrai que le Dr Tahmi, qui a hâte de retrouver le bloc opératoire (il est spécialiste de la chirurgie cardiaque) avait déposé à trois reprises sa démission. Refusée bien sûr, car avec Bouteflika on ne démissionne pas.
Les observateurs ont eu leur part de surprise aussi. Au ministère de l’Intérieur, ils s’attendaient à voir Abdelkader Ouali (qui connait bien la maison) ou le général-major Abdelghani Hamel ou encore Abdelmadjid Tebboune. Mais personne n’aurait misé un dinar dévalué sur Nouredine Bedoui, petit wali de province, qui succède à des ténors comme M’hamed Zerhouni, Dahou Ould Kablia et un degré moindre Tayeb Bélaiz.
Conclusion unanime des observateurs politiques de la scène algérienne, Sellal ne voulait pas d’un homme fort au ministère de l’intérieur. Ce sera en fait lui qui va gérer ce ministère.
Autre surprise, la mention de « ministre d’État » a disparu du communiqué officiel, alors que jusque-là, les ministères dit régaliens étaient aussi ministres d’État, en l’occurrence l’Intérieur, la Justice, les affaires étrangères.
Enfin, il est à noter que les nouveaux ministres ont eu droit à une attention particulière, contrairement aux partants, puisque c’est le Premier ministre qui les a appelés un à un pour leur annoncer la bonne nouvelle.*Par Abbès Zineb | 15/05/2015 | algerie1.com
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*des forces occultes néfastes s’emparent du centre de la décision
Le Pôle des forces du changement dénonce l’emprise «de forces occultes néfastes sur le centre de la décision nationale».
Réagissant au dernier message présidentiel chargé de menaces contre l’opposition et la presse, les responsables des partis regroupés dans cette structure, coordonnée par l’ex-chef du gouvernement Ali Benflis, estiment que le contenu de ce texte confirme «la vacance du pouvoir au sommet». «Le message lu à Ghardaïa et attribué au premier responsable du pays confirme la vacance du pouvoir au sommet.
A ce sujet, le Pôle des forces du changement a constaté avec une extrême préoccupation que des forces occultes néfastes à l’intérêt supérieur de la nation et pour l’existence même de l’Etat national ont tiré avantage de la vacance du pouvoir pour s’approprier des pouvoirs constitutionnels qui ne sont pas les leurs et pour prendre possession indûment du centre de décision national», précisent-ils dans un communiqué rendu public à l’issue de leur réunion, hier, au siège du parti Talaîou El Houriyet.
Les leaders de ce pôle, lit-on dans le même communiqué, rejettent avec des «sentiments d’extrême indignation» les intimidations, accusations et menaces que contient «ce message irresponsable» et tiennent pour «responsables ses auteurs de tout glissement et dérapage pouvant résulter des ces menaces, de ces provocations et de ces charges».
«Le Pôle des forces du changement a aussi estimé qu’après avoir mis toutes les institutions constitutionnelles sous son emprise, qu’après avoir mis sous sa coupe de vastes pans du paysage politique national et après s’être entouré de puissants groupes d’intérêts, de pression et d’influence, le régime politique en place estime, à tort, qu’il lui est possible désormais de lancer ses assauts contre les bastions de l’alternative démocratique, en l’occurrence l’opposition et la presse nationales», ajoute-t-on dans le même communiqué.
Pour ce pôle, désormais, «l’opposition et la presse nationale sont unies dans un même combat pour la survie de notre Etat national menacé, patrimoine de l’ensemble du peuple algérien». Toujours dans l’analyse de ce message, les acteurs du Pôle des forces du changement affirment avoir relevé une «flagrante contradiction concernant la question du gaz de schiste, d’autant plus que le message en question réaffirme l’entêtement et la poursuite de l’exploration tout en décrétant la santé du citoyen, ligne rouge à ne pas dépasser». *R.P.-El Watan-lundi 23 mars 2015
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*Le système peine à préserver les équilibres internes
Agitation et manœuvres dans le sérail.
Agitation et manœuvres de repositionnement dans le sérail. Alors que l’opposition s’emploie à briser le blocage politique en forgeant un rapport de force favorable au changement démocratique, au sein du pouvoir, les batailles de tranchées font rage entre les différents groupes influents. Des tensions apparaissent au sein du régime.
Signe d’une probable rupture des équilibres entre les forces en présence, au moment où la question de la succession est fortement posée. A l’approche de la révision de la Constitution qui devrait donner lieu à une nouvelle architecture institutionnelle, le cercle présidentiel aurait tenté un autre passage en force pour consolider ses positions dans les appareils de l’Etat en s’emparant des leviers décisifs du pouvoir.
Des informations concordantes font état d’un changement profond aux différents postes stratégiques qui devait intervenir en février dernier, avant d’être «bloqué» pour des raisons de désaccords tout aussi profonds entre les divers pôles du pouvoir. Ainsi, le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, était sur le point de procéder à des changements et des permutations touchant à des postes stratégiques civils et militaires. Le changement devait concerner notamment le poste de chef d’état-major.
La proposition était de «séparer le poste de chef d’état-major de celui de vice-ministre de la Défense». La proposition avancée était de ne laisser à l’actuel chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, que le poste de vice-ministre de la Défense nationale – il perdrait ainsi le commandement de l’armée – et de confier le poste de chef d’état-major à un haut officier de l’armée. L’idée était de mettre fin au cumul de fonctions et d’en finir avec les confusions et les interprétations qui durent depuis que Gaïd Salah coiffe les deux postes. Cette proposition, selon nos sources, n’aurait pas eu les faveurs de celui dont on retient le rôle décisif dans la reconduction de Bouteflika pour un quatrième mandat. Ses réserves sur cette offre inattendue n’ont pas manqué de disqualifier cette vaste opération qui aurait pu déboucher sur des changements certains, allant jusqu’à bouleverser la donne.
Autre élément et pas des moindres, celui qui devait porter sur la «promotion» de l’actuel directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel. Il devait succéder à Tayeb Belaïz au poste de ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. La rumeur enfle depuis longtemps déjà, laissant entendre que le courant passe mal entre les deux hommes. Ils entretiendraient une relation plutôt teintée de méfiance, surtout depuis que le DGSN – hiérarchiquement dépendant du ministre de l’Intérieur – a été mis en difficulté dans sa «maison» suite à la fameuse affaire de mutinerie de la police durant octobre 2014.
C’est un secret de polichinelle que les deux personnages ne font plus bon ménage. Deux personnalités opposées pour des fonctions dont la mission exige pourtant une parfaite entente et une coordination permanente. Abdelghani Hamel, est sorti indemne de la tempête d’automne, tandis que son ministre de tutelle semble de plus en plus isolé. Ses apparitions publiques se raréfient et son absence politique sur le terrain se fait remarquer de plus en plus. Et pour compléter le puzzle, un ancien général, «mis» à la retraite à la veille de l’élection présidentielle de 17 avril, était pressenti à la tête de la DGSN.
Dans le cadre de ce remodelage dans le sérail, où intrigues et manœuvres se succèdent, la face politique du régime n’était pas en reste. De ce fait, l’actuel ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Louh, aurait été proposé pour prendre la tête de l’ex-parti unique. L’homme ne fait pas mystère de son ambition de «s’emparer» de l’appareil du FLN dans la perspective de «mettre de l’ordre» dans un parti actuellement miné par une crise aussi inextricable qu’interminable.
Son inénarrable secrétaire général actuel, Amar Saadani, fortement contesté à l’intérieur comme à l’extérieur du parti FLN, a fait courir, lui-même, le bruit qu’il serait pressenti au poste de président de la Chambre haute du Parlement. A Abdelkader Bensalah, qui avait piloté les consultations politiques sur la révision de la Constitution en 2011, était promis un poste stratégique dont les changements devraient découler de la future réorganisation institutionnelle, ajoutent encore nos sources. En somme, dans ce jeu d’échecs qui se déroule dans l’antichambre du régime se révèle l’ampleur des désaccords entre les différents pôles du pouvoir.
Le violent accrochage de ces derniers jours entre les «acteurs politiques» qui ont appuyé l’option du quatrième mandat de Bouteflika est un des révélateurs de cette crise larvée, dont on mesure mal l’intensité. A la lumière de ce remue-ménage politique, il apparaît de plus en plus que le quatrième mandat est synonyme d’un engrenage dont il est difficile de sortir. Les trois personnages-clés du pouvoir que sont le président Bouteflika, le patron du DRS, le général Toufik, et le chef d’état-major Gaïd Salah semblent diverger a priori sur la marche à suivre.
Une impasse. Les multiples tentatives de l’opposition de dépasser la crise du système butent sur le refus énergique des tenants du pouvoir. Ainsi d’ailleurs que toutes les initiatives de personnalités politiques, dont Mouloud Hamrouche, qui a osé interpeller les trois susnommés afin d’épargner au pays «un effondrement certain».*Hacen Ouali / El Watan/ mercredi 11 mars 2015
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*la conférence nationale du consensus du plus vieux parti de l’opposition est compromise.
**Les partis du pouvoir tournent le dos au FFS
Le consensus autour de l’initiative du FFS peine à s’établir, après la volte-face de l’ex-parti unique, le refus courtois du RND. Manifestement, la conférence nationale du consensus du plus vieux parti de l’opposition est compromise.
La rencontre d’hier entre les délégations du FFS et du RND, qui n’a pas abouti à un accord sur la participation du parti de Bensalah à la conférence nationale du consensus, le confirme. Les deux partis ont convenu de maintenir le contact pour «mûrir» la démarche et «clarifier» ses contours.
Rejetée par l’opposition, l’initiative du ffs peine à convaincre
S’il juge «louable l’initiative si elle vient en apport à la révision d’une constitution consensuelle», le RND estime par contre qu’elle est «floue et, de ce point de vue, gagnerait à être approfondie et clarifiée», a réagi Chihab Seddik du RND. Pour ce dernier, la démarche du vieux parti de l’opposition «vient se superposer à celle de la révision de la Constitution», qui est prioritaire pour le parti de Bensalah.
Le député du RND, qui a pris part à la rencontre d’hier, pense pour sa part qu’«il ne suffit pas de deux ou trois rounds pour aplanir toutes les difficultés et dépasser les divergences tout comme il ne suffit pas de se retrouver tous à l’occasion d’une conférence pour décréter le consensus. L’initiative du FFS est louable si elle vient en appoint à la révision de la Constitution, que nous souhaitons large et consensuelle». En somme, le RND a laissé entendre qu’il ne participera pas à la conférence du FFS ; tout porte à croire qu’elle ne se tiendra pas les 23 et 24 février comme prévu.
Néanmoins, le premier secrétaire du Front des forces socialistes, Mohamed Nebbou, ne désespère pas de voir aboutir la démarche de son parti : «Avec le RND qui nous a demandé plus de clarification sur notre initiative, nous avons eu un débat franc et nous avons convenu de maintenir le contact et attendre leur proposition après un débat au sein des instances de leur parti.» Quant à la date de la tenue de la conférence, Mohamed Nebbou estime que la démarche «doit être consensuelle, y compris sur la date de sa tenue».
Ali Laskri, membre du présidium du FFS, a appelé, à partir d’Oran, toutes les parties à «faire des concessions pour le consensus national dans lequel chacun pourra défendre son programme et ses propositions». Un vœu qui, pour l’instant, ne rencontre pas d’écho favorable. Après le rejet catégorique des partis regroupés au sein de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) et du Pôle du changement, il ne restait pour le FFS qu’à convaincre les partis du pouvoir et ceux qui gravitent autour.
L’accueil favorable réservé, au début, par les «partis-maison» à l’initiative du FFS a laissé croire, au sein de l’opinion et de la classe politique à un «pacte» entre le régime et le vieux parti de l’opposition, d’autant que ce dernier a péché par «naïveté» en croyant à la disposition des décideurs à négocier un changement de système de gouvernance. La CNLTD est allée jusqu’à accuser le FFS de s’être lancé dans une démarche qui «vise à parasiter le regroupement des partis de l’opposition».
Le FFS s’isole
Ainsi, le FFS a placé son «espoir» dans les partis qui évoluent dans le giron du pouvoir, qui étaient favorables avant de se rétracter un à un pour laisser le Front seul. Le revirement surprenant du parti de Saadani – «le parti le plus important en Algérie», comme le qualifie Mohand Amokrane Cherifi – a sans doute refroidi l’enthousiasme du FFS.
En somme, le FFS, qui s’est attiré les foudres des partis de l’opposition et essuie le désaveu des partis du pouvoir, risque l’isolement. En cherchant vaille que vaille un consensus national à travers une démarche aussi vague, le FFS a réussi au final un large consensus contre lui.*Hacen Ouali -El Watan-08/02/2015
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*Changement de Gouvernement imminent : six ministres sur le départ
Amar Saâdani le patron du FLN a reçu mercredi l’ambassadrice des Etats-Unis à Alger. Cette visite s’inscrit, a t-on expliqué à l’ambassade US, dans le cadre d’une tournée d’information auprès des partis politiques agréés. En d’autres termes, les américains cherchent à être informés sur la situation politique en Algérie, ses perspectives également au moment où l’Algérie fait face à la contraction des ressources financières du fait de l’effondrement des prix du pétrole, passé depuis hier sous la barre des 50 dollars.
En marge de cette rencontre avec l’ambassadrice américaine, le patron du FLN qui est dans le secret des Dieux a donné une information de première main : le remaniement du gouvernement. Affirmatif selon lui. Amar Saâdani a indiqué que ce remaniement est imminent, mais sans donner plus de détails. Des sources proches du gouvernement contactées par Algérie1 ont confirmé l’imminence de ce remaniement. « Demain ou après Demain au plus tard », affirme cette source.
Le changement annoncé a plutôt l’air d’un lifting. Et pour cause, Sellal ne bougera pas. Pas plus que son ministre de l’Intérieur Tayeb Bélaiz, qui reste en poste même si entre les deux, l’animosité est de notoriété publique. Les départs annoncés : la ministre de la culture, madame Labidi, sa collègue du tourisme, le ministre de l’agriculture, Abdelwahab Nouri, le ministre de le jeuneses, le Dr Tahmi qui quittera le gouvernement à sa demande, le ministre de la santé M Boudiaf est donné partant de même que le ministre de l’énergie Youcef Yousfi.
On parle aussi de jumelage des départements comme celui de la pêche et de l’agriculture que dirigeront M Feroukhi, la jeunesse et les sports sous la coupe d’Abdelkader Khomri, soit un retour à l’ancien schéma. Notre source parle aussi de ministres qui changeront de départements, sans donner plus de précisions.
Mais ce lifting est provisoire et répond au souci de resserrer l’équipe gouvernementale. Necessité de faire des économies oblige. En fait, ajoute notre source, le vrai changement du gouvernement interviendra après la révision de la Constitution. Une révision que va redéfinir les nouveaux équilibres politiques au niveau de l’exécutif.*Par Khidr Omar | 07/01/2015 | .algerie1.com
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*Boutéflika hospitalisé à Paris
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika est arrivé mardi 16 décembre 2014, dans un hôpital parisien en France, rapporte le journal français Le Figaro citant le site Maghreb Confidentiel.A en croire la même source, Bouteflika serait arrivé en France à bord de son avion médicalisé et il pourrait être de nouveau hospitalisé à l’hôpital parisien du Val-de-Grâce. C’est la deuxième fois en un peu plus d’un mois que Bouteflika se fait soigner en France, après son hospitalisation dans une clinique à Grenoble, le 13 novembre dernier.*médias- mardi 16 décembre 2014,
*Le président Bouteflika est à Alger, selon la présidence
**Qui croire?
Abdelaziz Bouteflika est Alger aujourd’hui et il reçoit en audience quelqu’un », c’est la réponse donnée par une personne à la cellule de communication de la présidence de la république à une question d’El watan sur le lieu ou se trouve le président, au lendemain de l’information donnée sur son évacuation à l’hôpital du Val De Grace, à Paris. La personne qui a répondu à notre question n’a pas voulu préciser le nom de celui qui a été reçu par le président.La présidence de la république n’a pas jugé utile de démentir officiellement l’information donnée hier par le site Maghreb Confidentiel et que des sources avaient confirmé à El Watan.Selon le soir d’algérie et une autre source en France, c’est l’un des frères du président qui a été évacué hier, par avion médicalisé à Paris. Le malade aurait été transféré à l’hopital suisse d’Issy les moulineaux, en banlieue parisienne, pour certains et au val De Grace pour d’autres.*El Watan.com-17.12.2014
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*L’après-Bouteflika enflamme le sérail
La rentrée politique est-elle une fiction fabriquée par le pouvoir, ou pas ? En tout cas, la question de la succession de Abdelaziz Bouteflika, mise entre parenthèses après le 17 avril 2014, revient sur le tapis et anime un sérail paniqué en l’absence de «plan B».
«Pas de plan B». B, comme Bouteflika, ou, plus précisément, l’après-Bouteflika. L’affirmation de ce cadre du Palais présidentiel laisse s’esquisser l’incroyable incertitude dans les hautes sphères : «Le pire est qu’il semble qu’il n’y ait aucune solution d’urgence si le Président venait à disparaître demain ou dans deux ans, s’inquiète un ancien chef de gouvernement. Cette situation d’incertitude est très dangereuse.» Car à peine la rentrée entamée, le sérail a bruissé de mille rumeurs avant que ne se réenclenche la fièvre politico-médiatique qui avait déjà marqué la présidentielle d’avril 2014.
D’abord, il y eut cette rumeur qui envahit rapidement les salles de rédaction répercutée par les journalistes rentrés de vacances : la détérioration brutale de la santé du président Bouteflika. «C’est vrai qu’il fait de courts séjours en Suisse pour se requinquer, et chaque absence est interprétée comme une plongée dans le coma ou un état léthargique fatidique, mais il n’en est rien», soutient une source à la présidence de la République qui, comme d’habitude, accuse «l’autre, là», le général de corps d’armée Mohamed Lamine Mediène, patron du DRS depuis 24 ans à ce mois de septembre, de distiller ces «rumeurs». «Et pas seulement à la presse, mais aussi parmi les hautes sphères afin de susciter des ambitions présidentielles chez certains hommes-clés du système, encouragés à sortir de la maison d’obéissance à Bouteflika pour se tailler le costard du prochain président», maugrée un cadre du FLN.
Pourquoi Mediène s’amuserait-il à jouer le colporteur de rumeurs et serait tenté de monter une écurie de candidats potentiels à l’après-Bouteflika ? «Il est affaibli, il ne contrôle plus l’organigramme des services. Le général Lakhdar tient la DCSA et ne rend compte qu’à l’état-major. On lui a aussi amputé son bras armé, le général Hassan de l’antiterrorisme. On lui interdit d’émettre des interdictions de sortie de territoire sans l’aval de la justice. On lui enlèvera prochainement les écoutes pour les rattacher à la Présidence, énumère un conseiller à la Présidence. Il se venge donc, à sa manière, il ne supporte pas de perdre l’extraordinaire étendue de ses pouvoirs.»
Souterraines
«Archi-faux, s’emporte un ancien officier du DRS qui dit avoir gardé des liens forts avec son ancienne structure. D’abord, la structure du DRS n’est pas celle qu’on décrit sur les sites d’information, elle est plus souterraine, et Mediène garde un large contrôle du “vrai’’ DRS. Deuxièmement, le “major’’ est soutenu indirectement par son rôle central de coopération (et d’action) antiterroriste internationale, surtout avec Washington et Langley. Et en dernier, Bouteflika et son système ne sont rien sans Toufik, ils ont besoin de le garder pour contrecarrer l’ambition de puissance de Gaïd Salah (le chef d’état-major). Ainsi, les deux généraux de corps d’armée se neutralisent et Bouteflika garde la main sur cet équilibre de la terreur. Mais surtout, Bouteflika n’est rien sans un DRS puissant, alors que les relais du pouvoir dans la société sont laminés.»
Retour donc à la case guéguerre entre vieux chefs, où les bouderies et les coups bas sont légion. «Et pourtant, reconnaît un conseiller de la Présidence, en cas de disparition du Président, c’est Gaïd Salah et Mediène qui décideront de la succession, c’est la réalité des rapports de force actuels.» «Sauf que l’homme au cigare (Mediène) a commencé la course avant le funeste coup de départ, lui reproche le conseiller de la Présidence. Et même sans son coup de pouce, des personnalités proches de Bouteflika (du moins, elles le croient) sont vite tombées dans le piège en se croyant habilitées à remplacer Bouteflika. Ce dernier n’est pas aussi naïf, et de très loin, pour ne pas être au courant de ce qui se trame derrière son dos, d’autant que pour lui la loyauté est sacrée, comme la famille. Benflis en connaît un bout. Car, malin, Bouteflika joue sur ses absences pour débusquer les Brutus qui projettent de le trahir : quand il est à Genève (comme durant ces premiers dix jours de septembre), il fait traîner ses oreilles dans les couloirs du palais et ailleurs pour démasquer les traîtres.» Les «traîtres» ?
Belaïz
«Ceux qui se préparent discrètement, ou beaucoup moins comme l’a fait Belkhadem, pour se poser en alternative après Bouteflika», précise notre source à la Présidence. Justement, selon cet habitué des arcanes d’El Mouradia, c’est ce qui a coûté à Belkhadem sa tête : «Il claironnait partout que le Président l’avait adoubé pour reprendre le FLN et, surtout, qu’il était le dauphin de Bouteflika, confie un cadre de l’ex-parti unique. Il est allé baver partout, chez des anciens militaires comme Nezzar (pas très aimé du clan présidentiel) et même chez quelques ambassadeurs occidentaux. Bouteflika a laissé faire un moment, pour voir jusqu’où Belkhadem pouvait aller, avant de lui couper la tête.» «Belkhadem étant liquidé, une liste de prétendants reste ouverte, et parmi les têtes d’affiche, on retrouve même des fils de famille insoupçonnables, ironise le fonctionnaire de la Présidence. Tayeb Belaïz notamment ou même Tayeb Louh…»
Belaïz, le «prince d’Oujda», le protecteur de la famille présidentielle ? «Il se voit apte justement à reprendre les affaires de la famille. Il est ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur dans un pays policier, ancien ministre de la justice qui a protégé la famille contre les enquêtes poussées d’un DRS offensif, fidèle parmi les fidèles du clan, il se dit donc pourquoi pas, d’autant que des calibres moins importants que lui, à ses yeux, se sont mis dans la course, tels que Louh ou Belkhadem», explique un proche d’El Mourdia. Ce dernier énumère les dernières sorties de Belaïz, alors qu’il ne quittait plus son bureau depuis des lustres : «Son discours anti-hogra à Oran, ses apparitions aux côtés de Sellal — à qui il n’adressait pas la parole il y a quelques mois — lors de la dernière réunion sur Alger, etc., et un de vos confrères qui écrit “Belaïz séduit les Algériens’’! Il est très actif le Belaïz, trop même».
Le malin
«Bouteflika est au courant, il laisse faire comme il a laissé faire Belkhadem, il soupçonne Mediène d’injecter de l’ambition chez ce fidèle qu’est Belaïz, confie le cadre de la Présidence. Mais Belaïz est déjà, et depuis des mois, sur la liste des départs que réclame, sans succès jusqu’à présent, Sellal, et ses ennuis de santé peuvent aussi être un gros handicap.» Et qu’en est-il de Sellal justement ? «Sellal est malin. Abdelmalek est un sage, il ne trahit personne, il sait que tout naturellement il est dans les starting-blocks, mais il n’en fait pas une obsession comme certains, relève un ancien officier du DRS. Seul Gaïd Salah ne l’aime pas, ce qui n’est pas une tare en soi, au contraire.»
Voilà où nous en sommes, nous sommes retombés dans les «chamailleries de vieux» pour reprendre les termes d’un ancien ministre, où la logique des décisions, des limogeages, des nominations, etc., n’obéit qu’à des lubies personnelles, coléreuses, humiliantes, «même pas à une tactique». «Cette fin de règne sera terrifiante et on sacrifie le peu de culture de l’Etat qu’on a difficilement accumulée depuis cinquante ans», souligne l’ancien ministre. C’est dire que les mécanismes d’arbitrage ont été complétement cassés par plus de quinze ans de pouvoir de Bouteflika, trop jaloux de la puissance des autres pôles du système.
«Du temps de Chadli ou de Boumediène, ce genre de guéguerre interne était arbitré par une armée disciplinée et surtout disponible, regrette un haut cadre de l’Etat. Mais là, on technocratise négativement et on tente de corrompre l’ANP, les généraux les plus patriotes sont menacés de retraite anticipée ou de placard doré, le reste des forces est éparpillé le long de nos frontières pour des missions indéfinies, des missions non intégrées dans un schéma national de défense qui fait défaut».
Dans ce contexte explosif, les nouvelles puissances de l’argent ne sont pas en reste pour déteriorer encore ce qui reste de la culture de l’Etat. «En plus, des pseudo-oligarques intérfèrent pour réguler le flux des tensions à leur propre avantage conjoncturel, s’alarme l’ancien ministre. Et le plus grave est qu’on a entériné l’amalgame entre Etat et pouvoir, c’est un drame et on va le payer très cher. Car Bouteflika voulait devenir le chef absolu, il l’est devenu, mais il est le chef de quoi maintenant que l’Etat est en pièces ?»*Adlène Meddi-El Watan-vendredi 19 septembre 2014
**Réaction d’un internaute:
*des solutions simples
Il y a des solutions plus simples pour qu’un pays sort d’une crise :
1-une élection libre et souveraine .
2-dissocier les pouvoirs juridiques législatifs et exécutifs.
3-démocratisation de la vie politique (moralisation, ouverture de l’audiovisuelle, internet…)
4-décentralisation des pouvoirs exécutifs (maires et walis élus, chaque région doit bénéficier d’au moins 50% de ces ressources naturelles)
5-orienter l’économie vers (petites et moyens entreprises de statut privé biens et services actionnées aux bources et revoir le système bancaire) non intervention de l’état sauf pour les domaines stratégique.
6-orienter l’éducation vers le technique (CET, lycée technique, cfp, et écoles spécialisées et soutenir le budget de recherche pour les universités)
7-ne soutenir que les couches les plus défavorisés, tous les algériens doivent travailler pour construire son logement et construire son avenir avec sueurs.
**Ali Benflis : «Le pouvoir n’est plus identifiable…»
Ancien chef de gouvernement et candidat à l’élection présidentielle du 17 avril dernier, Ali Benflis livre, à El Watan, son point de vue sur la situation du pays. Il parle de la vacance du pouvoir, du rôle de l’armée, du rendez-vous que le ministère de l’Intérieur refuse de lui fixer pour déposer le dossier d’agrément de son nouveau parti et surtout des perspectives de l’opposition démocratique qui s’organise.
-Depuis la dernière élection présidentielle à laquelle vous avez participé, vous parlez de crise de régime. Quelles sont pour vous les manifestations de cette crise en termes concrets ?
**Les manifestations de cette crise sont visibles à l’œil nu. Il y a d’abord une vacance avérée du pouvoir que les institutions compétentes en la matière – Conseil constitutionnel et Parlement – sont empêchées de constater. Le régime en place s’emploie maladroitement et vainement à en cacher la réalité et à la soustraire à nos yeux. Lorsqu’il y a vacance du pouvoir et que les mécanismes constitutionnels prévus pour la constater ne peuvent pas le faire ou sont empêchés de le faire, cela s’appelle, dans tous les pays du monde, une crise constitutionnelle.
Il y a, ensuite, comme conséquence directe de cette vacance du pouvoir, des institutions et une administration nationale ou locale à l’arrêt. Le bureau présidentiel est inoccupé. Les réunions du Conseil des ministres sont devenues rarissimes, elles sont annoncées et célébrées comme autant d’exploits. Le Conseil des ministres ne se réunissant plus, les projets de loi deviennent à leur tour des objets rares. Dans de telles conditions, le Parlement est condamné à l’inactivité puisqu’il n’a qu’épisodiquement matière à légiférer.
En droit comme en politique, une telle situation a un nom : c’est une crise institutionnelle. Et de fait, il y a crise institutionnelle dès lors que les institutions de la République n’assument plus intégralement leurs missions constitutionnelles. Il y a, enfin, la problématique de la légitimité institutionnelle. De la base au sommet, toutes les institutions manquent de légitimité. Elles ne sont pas l’émanation de la volonté populaire mais le produit de simples quotas électoraux que l’appareil politico-administratif distribue à sa seule discrétion et selon son bon plaisir. Qui, aujourd’hui, oserait soutenir contre l’évidence que nous jouissons d’institutions représentatives et légitimes ? Personne, à part le régime lui-même et le système d’allégeances rentières qui s’est constitué autour de lui. Il y a de ce fait une crise de légitimité.
Au total, donc, nous sommes simultanément en face de trois crises – une crise institutionnelle, une crise constitutionnelle et une crise de légitimité qui sont parfaitement constitutives d’une crise de régime.
-Vous évoquez la vacance du pouvoir, l’absence du chef de l’Etat des écrans, la gestion hasardeuse des affaires de l’Etat. Ne voyez-vous pas là l’urgence de changer, alors que l’opposition prend tout son temps pour se regrouper ?
**Je ne crois pas que l’opposition nationale ait perdu du temps. Nous vivons des moments graves et délicats. Je dis cela en pesant mes mots de manière rigoureuse et responsable. La précipitation n’est jamais bonne conseillère. La situation est si grave et si délicate qu’elle exige de nous le sens de la mesure et la marche à pas comptés. Notre pays a souffert trop longtemps, notre peuple s’est beaucoup sacrifié. Epargnons- lui les épreuves que nous pouvons éviter et les ruptures brutales dont nous pouvons nous passer. C’est cette voie de la sagesse et de la raison que l’opposition nationale a choisi de suivre. J’ajoute à cela que l’opposition est une miraculée du système politique algérien.
Oui, faire de l’opposition dans l’Algérie d’aujourd’hui relève du miracle. L’opposition nationale est persona non grata dans les médias publics, elle trouve souvent porte close dans certains espaces médiatiques privés aux mains des nouvelles puissances de l’argent douteux, elle est mise sous l’éteignoir au Parlement, elle subit un harcèlement assidu dans toutes ses activités, y compris les plus ordinaires et les plus anodines. Le régime en place a tous les droits et l’opposition a tous les torts. Voilà le message, voilà le mot d’ordre et voilà la ligne de conduite que ce régime s’est donnée par l’excès, par l’abus et par le déni. Faire de l’opposition, dans ces conditions, c’est s’astreindre au parcours du combattant. C’est se résoudre au saut d’obstacles dont le pouvoir jalonne le quotidien de l’opposition nationale.
La grande victoire de l’opposition nationale est d’avoir survécu à tous les coups de boutoir du régime en place, à l’embargo qu’il veut imposer sur sa moindre initiative et au blocus qu’il veut organiser autour de toutes ses activités. Mais l’opposition nationale ne s’est pas contentée de se battre pour sa survie. Elle s’est donné pour premier objectif d’unifier ses rangs, cela est en train de se faire. Elle s’est donné pour second objectif de proposer une issue apaisée, ordonnée et consensuelle à la crise politique à laquelle le pays est confronté, ce projet avance sérieusement et sereinement.Elle s’est donné pour troisième objectif d’aller à la rencontre de notre peuple pour qu’il soit partie prenante dans le changement démocratique, c’est là la finalité de toute notre entreprise.
-Vous avez posé le diagnostic de la situation, en qualifiant la crise actuelle de crise de régime. Vous préconisez le retour à la volonté populaire. Une telle solution est-elle possible dans la situation actuelle, sachant qu’elle n’est pas voulue par les tenants du pouvoir ?
**Qu’y a-t-il de si étrange ou de si déraisonnable à vouloir donner la parole au peuple ? Dans tous les pays du monde, toutes les crises de régime se résolvent de cette manière-là. C’est la seule issue que les démocraties connaissent. Bien sûr, les régimes personnels et autoritaires ne l’entendent pas de cette oreille. Ils ne sont pas de cet avis et ont leur propre logique et leurs propres méthodes : l’intimidation, la diversion et le déni.
Le régime algérien en place est dans ce cas, il a fait siennes cette logique et ces méthodes. Que nous dit-il en effet ? «Circulez, il n’y a rien à changer». Pour lui la transition démocratique s’est déjà faite, même si nous ne l’avons ni vu ni senti passer. Si l’on croit encore ses dires, l’Algérie est aussi une démocratie accomplie, où il n’y a que quelques détails sans importance à parfaire ! Selon lui, l’économie nationale est florissante et suscite partout admiration et envie, à un point tel que les mains étrangères essaiment sur notre sol pour contrarier nos prouesses et nos brillantes performances.
Si on le croit, enfin, notre pays est un havre de paix qui regorge de stabilité au point de l’exporter, alors que dans notre naïveté nous n’attendions de lui qu’il exporte qu’une seule chose : des richesses que nous aurions créées de nos mains. Voilà le déni dans toute sa splendeur. Il y a d’un côté cette Algérie que seul le régime voit et de l’autre l’Algérie réelle qui est très loin de correspondre à ce que le régime prétend.Vous me dites que le pouvoir ne veut pas d’un retour à la volonté populaire. Je vous réponds que la situation que nous vivons actuellement est tellement anormale et tellement aberrante qu’il finira bien par s’y résoudre.
Certaines franges de l’opposition souhaitent et pensent que la solution à la crise actuelle doit passer par l’intervention de l’armée, son association au processus de transition. Qu’en est-il pour vous ? Et comment voyez-vous le rôle de l’armée dans cette situation ?
**Je vous répond en vous rappelant un fait historique qui est malheureusement oublié lorsque l’on parle de notre Armée nationale populaire. Souvenez-vous, en 1997, l’International Crisis Group s’était saisi de la crise algérienne au moment où le terrorisme atteignait des sommets dans son agression contre notre population. Cette organisation avait, alors, établi un rapport dans lequel elle recommandait – tenez-vous bien – que l’ANP crée son propre parti dans le cadre de la recherche d’un règlement politique à cette crise. Cette recommandation scandaleuse avait, à juste titre, provoqué en son temps des réactions d’indignation unanimes à l’intérieur de notre pays et en dehors. Faisons donc très attention à ne pas donner une nouvelle vie à cette proposition scabreuse en nous inscrivant dans sa logique d’une manière ou d’une autre, intentionnellement ou non.
J’ai, en ce qui me concerne, des convictions très fortes et une conception très précise du rôle et de la place de notre armée au sein de la nation. Ma première conviction est que l’armée est l’armée de la République, de la nation et du peuple tout entier. Il ne s’agit pas là de slogans creux ou de mots vides de sens. Bien au contraire, tous ces concepts ont, chacun en ce qui le concerne, un contenu politique et juridique très précis. La République, la nation et le peuple étant pour moi, par essence, indivisibles, il serait malvenu de notre part d’impliquer directement ou indirectement l’ANP dans le débat politique qui est, par nature, diviseur et conflictuel. Je ne peux penser que, s’agissant de la République, de la nation et du peuple indivisibles, l’ANP puisse prendre fait et cause pour une partie contre une autre. La politique est l’affaire de ceux qui ont choisi d’en faire un service et une vocation. Laissons donc notre armée à sa mission et à sa vocation bien à elle. De surcroît, elle consent déjà de lourds sacrifices pour la protection intérieure et extérieure de la nation pour que nous l’investissions d’autres charges et responsabilités. Ma seconde conviction est que notre armée doit être mise à l’abri de la confrontation des projets politiques et des querelles partisanes.
Demander à l’armée de s’impliquer dans de telles confrontations ou de telles contradictions politiques, n’est-ce pas lui demander d’être un acteur politique ? N’est-ce pas exiger d’elle qu’elle fasse – à notre place – des choix politiques ? Et bien pire, n’est-ce pas la contraindre à porter un projet politique ? Est-ce bien cela que nous voulons ? Je ne le crois absolument pas.
Ma troisième conviction est que l’ordre démocratique que nous aspirons à bâtir a précisément, entre autres objectifs, de prémunir notre armée contre les retombées des luttes et des querelles partisanes. Devrions-nous, alors, entamer notre parcours démocratique en y commettant la première entorse à cette règle, en demandant que l’ANP y soit acteur, partie prenante et décideur ? Notre mission démocratique commune, telle que je la conçois, consiste à placer notre armée au-dessus des mêlées politiques et partisanes.
Une telle place n’implique pas nécessairement que l’ANP se désintéresse des grandes affaires de la nation ou soit indifférente à leur égard. Voilà ma manière de voir. Il reste que pour l’heure, il y a une crise de régime à régler, une transition démocratique à organiser et un régime politique dont il faut assurer la refondation calme, ordonnée et graduelle. Cette affaire est politique et doit le rester. Est-ce à dire que notre armée n’y a aucun rôle ? Bien sûr qu’elle y aura un rôle éminent : celui d’accompagner, de protéger et de garantir l’ensemble de ce processus. Quelle sera la forme de cet accompagnement ? Quel sera le contenu précis de cette protection ? Quelle sera la nature de cette garantie ? J’ai mes propres idées sur ces questions essentielles. J’en discute avec mes frères et mes compagnons au sein de l’opposition nationale. Ce sujet comme tous les autres feront, je l’espère, l’objet d’un consensus entre nous dans le cadre plus large de notre vision commune du changement démocratique auquel nous travaillons.
En tout état de cause, je ne conçois pas notre armée comme un acteur dans la compétition politique ni comme une partie dans les joutes partisanes. Mais dans le même temps, je suis parfaitement conscient que la phase de transition sera une phase sensible et délicate, où les risques de dérapage ou de dérive resteront toujours du domaine du possible. D’où mon souci de conférer à notre armée, pour la durée de la transition que nous aurons fixée, ce rôle d’accompagnement, de protection et de garantie, chacun de ces mots ayant un sens précis dans mon esprit. La «charte pour la transition démocratique» que je propose pourrait traduire ce rôle en termes politiques.
De la même manière, la Constitution du pays qui sera adoptée dans le cadre de la transition, selon moi, appelée à donner à ce même rôle son contenu juridique étant entendu, pour moi, que ce rôle vaudra pour toute la période de la transition décidée et pour cette seule période transitoire.
-Lors de votre dernière communication, à Annaba, à l’université d’été organisée par le Parti pour la justice et le développement, vous avez longuement abordé les questions de citoyenneté, du respect de la souveraineté populaire… Ne pensez-vous pas que d’autres valeurs se sont installées dans la société, en plus du fossé de la méfiance, le changement est-il encore possible dans pareilles conditions?
**Oui la citoyenneté et la souveraineté populaire sont les deux socles de la démocratie. Rien d’autre ne les vaut et rien d’autre ne les égale. Sur ce sujet, la cause est entendue : il n’y a pas d’ordre démocratique véritable sans une citoyenneté exerçant la plénitude de ses attributs et une souveraineté populaire s’exprimant librement, écoutée et respectée. Vous me parlez de crise de confiance. Elle est précisément le produit de la citoyenneté étouffée et de la souveraineté populaire ignorée. La crise de confiance et la crise d’autorité accompagnent toujours la crise de légitimité. La confiance est octroyée ou retirée par le citoyen et, à travers lui, par le peuple souverain lui-même.
Le bénéfice de la confiance ne peut être assuré par d’autres voies ou d’autres moyens que ceux-là. A défaut, comme vous le relevez à juste titre, le fossé de la méfiance se creuse pour aboutir à ce que nous constatons, aujourd’hui : une rupture entre l’Etat et la société. L’Etat vit d’approximation, d’improvisation et d’expédients. La société attend des perspectives d’avenir et des motifs d’espoir. Et c’est sans doute là que réside l’enjeu majeur de la crise de régime que nous vivons : que la société se reconnaisse dans l’Etat, qu’elle l’investisse de sa confiance et qu’elle respecte son autorité. Pour cela, il est nécessaire que la société soit convaincue que cet Etat est le sien et non celui d’un homme ou d’un clan ; qu’il incarne l’intérêt général et non des intérêts particuliers privilégiés ; qu’il est une émanation authentique de sa volonté et non le produit de subterfuges électoraux ; qu’il est juste et impartial envers tous ; en somme, qu’il est un Etat de droit et non un Etat de non-droit.
-Ahmed Ouyahia, ministre d’Etat, chef de cabinet de la Présidence, qui a conduit «les consultations pour la révision de la Constitution», a dit, à l’entame de l’été, que «le pouvoir est à l’aise», pensez-vous qu’il ne l’est pas ?
**Pour être honnête avec vous, je vous réponds que cela n’est pas le premier de mes soucis. Le pouvoir est libre de dire comment il se sent. C’est son droit que personne ne lui conteste. Par contre, ce dont je peux vous assurer, c’ est que l’Algérie n’est pas à l’aise et notre peuple non plus. De plus nous ne demandons pas au pouvoir de se sentir à l’aise ou d’être mal à l’aise. Nous lui demandons simplement d’assumer les missions qui lui sont confiées et si possible de manière compétente et performante. Or il ne le fait pas. Nous lui demandons de nous dire où il est, ce qu’il fait en notre nom et ce qu’il projette pour le pays, car nous ne le savons pas. Ce que vous appelez le pouvoir n’est plus localisable aujourd’hui, il n’est plus identifiable, et il est devenu incontrôlable. Permettez-moi de vous retourner votre question : où est le centre de la décision nationale, à l’heure actuelle ? Comment la décision nationale se forme-t-elle et comment est-elle prise ? Qui décide ? Qui gouverne ? Qui décide de notre sort et de la destination de nos ressources ?Voilà les vraies questions que chacun de nous doit se poser. Ce sera, alors, le commencement de la sortie de cette situation anormale et intenable qui est imposée à un grand pays et à un grand peuple qui ne méritent pas tant d’indifférence et tant de mépris.
-Vous avez travaillé à la création d’un parti politique, le ministère de l’Intérieur, aux dernières nouvelles, ne vous a pas accordé le rendez-vous pour le dépôt du dossier d’agrément. Où en sont les choses et comment comptez-vous réagir s’il vous le refuse ?
**Vos informations sont exactes. Nous nous sommes astreints à constituer le dossier de la demande de création d’un parti politique dans le strict respect des lois de la République. Nous avons sollicité un rendez-vous pour procéder au dépôt de ce dossier auprès des services compétents du ministère de l’Intérieur le 6 juin dernier. Cette première demande a été effectuée téléphoniquement. En l’absence de toute réponse, nous avons renouvelé notre demande par lettre recommandée le 6 juillet 2014. A ce jour, nous n’avons été destinataire d’aucune réaction à cette lettre.
Cela fait plus de trois mois que nous attendons qu’une date nous soit fixée pour le simple dépôt du dossier de création du parti. J’envisage d’adresser une lettre au ministre de l’Intérieur lui-même pour appeler son attention sur ce sujet et pour demander à connaître sa décision en la matière. Pour le reste, c’est-à-dire ma réaction à ce déni d’un droit constitutionnel, je vous répondrai simplement : «Tout vient à point pour qui sait attendre.» Il s’agit d’un droit légitime que je défendrai, car mes soutiens et mes sympathisants ainsi que tous ceux qui croient en mon projet politique sont en position légitime de revendiquer une représentation politique. Leur vœu devra être écouté et respecté.
-Allez-vous intégrer la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique ?
**Une précision si vous le permettez. Le Pôle des forces du changement fait partie de l’opposition élargie qui s’est constituée lors de la conférence de Mazafran. Souvenez-vous, cette conférence de Mazafran avait recommandé la création d’une instance de coordination et de suivi où seraient représentées les forces politiques se reconnaissant dans l’opposition nationale. Nous nous sommes réunis le 10 septembre dernier pour structurer et organiser cette instance qui regroupe, désormais, la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique, le Pôle des forces du changement, d’autres partis qui ne sont pas membres de ces deux regroupements ainsi que des personnalités nationales. Voilà donc cette instance élargie de l’opposition nationale que nous avons rejoint et qui sert désormais de cadre nouveau pour conforter l’unité des rangs de l’opposition, pour parvenir à une unité de vision sur le règlement de la crise politique que nous vivons et pour donner un contenu à notre unité d’action.
-Vous auriez fait à la Conférence nationale pour les libertés et la transition démocratique la proposition de déclarer la vacance du pouvoir et votre idée fait son chemin au sein de l’opposition. Comment, selon vous, la rendre possible à travers une procédure de destitution qui est refusée par le pouvoir ?
**Comment voulez-vous que je propose à la Conférence nationale pour les libertés et la transition démocratique de déclarer la vacance du pouvoir alors même qu’en homme de droit je suis bien placé pour savoir que ce n’est ni son rôle ni sa vocation et que de surcroît elle n’a pas ce pouvoir.Notre Constitution est très claire à ce sujet. La problématique de la vacance du pouvoir est du ressort du Conseil constitutionnel qui doit la constater et du Parlement qui doit entériner sa décision. Le problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui est que ces deux institutions ne sont pas indépendantes mais dépendantes de la seule volonté du régime en place et que leur fonctionnement a été verrouillé de manière telle qu’elles sont devenues incapables de prendre la moindre initiative ou la moindre décision de manière autonome.
La vacance du pouvoir est une réalité qui saute aux yeux de tous. Elle place notre pays dans un état grave de vulnérabilité, de fragilité et de précarité. Cette situation est dangereuse car elle affaiblit l’Etat et l’expose intérieurement et extérieurement. Face à cette situation, nous devons coûte que coûte nous rassembler autour de l’objectif de protection et de préservation de l’Etat national, car, en cette affaire de vacance du pouvoir, c’est essentiellement de cela qu’il s’agit.
Quant à savoir comment rendre possible le constat de vacance du pouvoir, cela n’est pas en mon pouvoir. Ce qui est en mon pouvoir, par contre, c’est de continuer à attirer l’attention de tous sur la gravité des dangers que cette situation induit ; c’est de continuer à interpeler nos institutions concernées pour qu’elles assument, en ces moments sensibles, leur responsabilité devant le peuple, devant la nation et devant l’histoire et c’est de m’adresser avec assiduité à notre peuple pour l’informer et le sensibiliser à tout ce que cette situation anormale recouvre comme menaces et périls réels.
-Comment imaginez-vous l’avenir immédiat de l’Algérie ? Pensez-vous qu’une élection présidentielle anticipée peut intervenir à tout moment et que le clan présidentiel peut se résoudre à partir, alors que les enjeux de rente et de pouvoir qui ont défini les jeux de la dernière élection présidentielle sont toujours présents ? En somme, comment préconisez- vous de régler la vacance du pouvoir ?
**Le projet de règlement global de la crise politique que je propose va largement au-delà de la seule vacance du pouvoir que vous évoquez. Comme sa dénomination l’indique, ce que je propose est un règlement global. Ce projet part de certains constats, sur la base de ces constats, il fixe des objectifs, ces objectifs identifiés, il les ordonne en priorités en fonction de leur degré d’urgence, ces priorités ordonnées, une relation séquentielle est établie entre eux, le tout est accompagné de mécanismes de mise en œuvre précis. Quels sont les constats que je fais et que ne je ne suis pas le seul à faire ?Je constate, d’abord, que nous vivons une grande crise de régime qui est la résultante directe d’une crise constitutionnelle – la vacance du pouvoir – d’une crise institutionnelle – des institutions à l’arrêt – et d’une crise de légitimité – toutes les institutions étant une pure émanation de la fraude et non de la volonté populaire.
Je constate, ensuite, que la transition a tardé dans notre pays. Toutes les occasions favorables qui se sont présentées pour ce faire durant les trente dernières années ont été autant de rendez-vous manqués. Je constate, enfin, qu’il existe dans notre pays un régime politique personnel et autoritaire que nous nous devons de changer.
De ces constats découlent naturellement les objectifs : il s’agit de la crise de régime dangereuse dont nous devons sortir notre pays, de la transition démocratique à organiser de manière sereine, ordonnée et graduelle et du changement de la nature du régime en organisant le passage d’un régime personnel et autoritaire à un régime démocratique conforme aux normes universellement admises.
C’est leur degré d’urgence qui m’a dicté l’ordre dans lequel sont placés ces objectifs.
En mon âme et conscience, je crois que la priorité la plus élevée devrait être accordée au règlement de la crise de régime. En effet, la vacance du pouvoir expose notre pays à de sérieux périls. La solution devant lui être apportée devrait être une source de préoccupation majeure pour tous. Cette vacance manifeste du pouvoir est au cœur de la crise constitutionnelle et de la crise institutionnelle qu’il nous faut surmonter au plus tôt. Traiter la crise de régime en tant que telle, c’est aussi traiter, du même coup, la crise de légitimité au moyen du seul recours qui compte, en l’occurrence l’expression libre et non faussée de la volonté populaire.
Comment traiter cette crise de régime ? Je propose qu’une instance indépendante de préparation, d’organisation et de contrôle des élections soit créée. Cette instance serait souveraine dans l’exercice de ses tâches et jouirait de compétences exclusives pour tout ce qui concerne les processus électoraux directement ou indirectement. Les échéances électorales étant devenues, chez nous, synonymes de distribution politico-administrative de quotas électoraux en fonction du seul degré de soumission ou l’allégeance au pouvoir du moment, la création de cette instance est une nécessité absolue. Elle est l’antidote au mal de la fraude qui dénature le choix populaire, fausse la pratique politique, vide de son sens le pluralisme et ôte aux institutions toute légitimité et sape leur autorité.
L’instance indépendante pour les élections créée, le retour à la volonté populaire pourra s’effectuer dans la confiance et dans la sérénité. Les urnes seront ainsi mises en position d’identifier nos dirigeants de la base au sommet en les dotant d’une légitimité, d’une représentativité et d’une autorité incontestables et inattaquables.Un tel retour à la volonté populaire nous permettrait de régler, par cette seule et unique démarche, quatre problématiques auxquelles nous sommes confrontés : une solution serait apportée à la vacance du pouvoir ; les institutions seraient remises en ordre de marche ; la légitimité des institutions serait assurée et, enfin, les acteurs de la transition démocratique seraient identifiés et mandatés par décision du peuple souverain.
La crise de régime ainsi réglée, une transition démocratique véritable s’ouvrirait immédiatement dans son sillage. Elle serait l’œuvre d’acteurs représentatifs et légitimes. Un gouvernement d’union nationale pourra alors être constitué. Une conférence nationale sur la transition démocratique pourra être convoquée à l’effet de convenir et d’adopter une charte ou un pacte de la transition démocratique qui servirait à organiser cette transition et à la mettre à l’abri des dérapages et des dérives.
Une commission de rédaction de la future Constitution de la République sera créée et animée par des parlementaires aidés par une expertise nationale. La charte ou le pacte pour la transition démocratique de même que la Constitution seraient soumises à un référendum populaire.
Cette transition démocratique aura pour finalité le changement de la nature du régime. Il s’agira de substituer un Etat démocratique à l’Etat autoritaire et personnalisé qui a fait son temps et qui est devenu l’obstacle majeur qui retarde la marche de notre peuple vers l’accomplissement de son destin.*Said Rabia*El Watan-dimanche 21 septembre 2014
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*Abdelmalek Sellal reconduit au poste de Premier ministre
Comme attendu, Abdelmalek Sellal vient d’être reconduit au poste de Premier ministre par le président Abdelaziz Bouteflika.
« Conformément aux dispositions de l’article 77 alinéa 5 de la Constitution, son Excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a mis fin ce jour à l’intérim des fonctions de Premier ministre assuré par Monsieur Youcef Yousfi »a indiqué un communiqué de la Présidence de la République.
En fait, Abdelmalek Sellal, qui se voit ainsi renouvelé la confiance du président Bouteflika va probablement garder la même équipe pour une sorte de transition qui doit aller jusqu’ à la rentrée politique du mois de septembre.
On parle néanmoins du départ de quelques deux ou trois ministres. Mais le véritable exécutif qui incanera le slogan de campagne de « renouvellement et rajeunissement » est à attendre pour la rentrée politique.*Algerie1.com | 28/04/2014
* Remaniement du gouvernement
Le Président de la République Abdelaziz Bouteflika a procédé, lundi 05.05.2014., les membres du nouveau gouvernement que dirige le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, annonce un communiqué de la présidence de la République.
« Conformément aux dispositions de l’article 79 de la Constitution, M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République et ministre de la Défense nationale, a pris, ce jour et après consultation du Premier ministre, un décret présidentiel portant nomination des membres du gouvernement », indique le communiqué de la présidence de la République.
Sont nommés Mesdames et Messieurs :
- Abdelmalek Sellal, Premier ministre
- Tayeb Belaïz, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales
- Le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire
- Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères
- Tayeb Louh, ministre de la Justice, garde des Sceaux
- Mohamed Djellab, ministre des Finances
- Youcef Yousfi, ministre de l’Energie
- Abdessalem Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines
- Abdelwahab Nouri, ministre de l’Agriculture et du Développement rural
- Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine
- Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs
- Amara Benyounès, ministre du Commerce
- Amar Ghoul, ministre des Transports
- Hocine Necib, ministre des Ressources en eau
- Abdelkader Kadi, ministre des Travaux publics
- Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville
- Nouria Benghebrit, ministre de l’Education nationale
- Mohamed Mebarki, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique
- Nouredine Bedoui, ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels
- Mohamed El Ghazi, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale
- Dalila Boudjemaâ, ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement
- Nadia Labidi, ministre de la Culture
- Mounia Meslem, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme
- Khelil Mahi, ministre des Relations avec le Parlement
- Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière
- Abdelkader Khomri, ministre de la Jeunesse
- Mohamed Tahmi, ministre des Sports
- Hamid Grine, ministre de la Communication
- Zohra Derdouri, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication
- Nouria Yamina Zerhouni, ministre du Tourisme et de l’Artisanat
- Sid-Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques
- Abdelkader Messahel, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines et africaines
- Hadji Baba Ammi, ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget et de la Prospective
- Aïcha Tagabou, ministre déléguée après du ministre du Tourisme et de l’Artisanat chargée de l’Artisanat
Par ailleurs, et en application de l’article 78 de la Constitution, Monsieur le président de la République, a nommé Monsieur Ahmed Noui, ministre secrétaire général du gouvernement ».APS-05.05.2014
* 12 nouveaux ministres et ministres délégués
Douze (12) nouveaux ministres et deux (2) ministres délégués figurent dans le nouveau gouvernement du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dont la composante a été officiellement rendue publique lundi par la présidence de la République.
Il s’agit de Mohamed Djellab (ex-PDG de la banque CPA, ministre délégué chargé du Budget), nommé ministre des Finances, Abdessalem Bouchouareb (directeur de communication de la campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika, ancien ministre de l’Industrie et de la Restructuration, 1996), ministre de l’Industrie et des Mines, Tayeb Zitouni (fils de chahid), ministre des Moudjahidine, Mohamed Aïssa (cadre au ministère des Affaires religieuses), ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Abdelkader Kadi (ex-wali), ministre des Travaux publics.
Il s’agit également de Nouria Benghebrit, ministre de l’Education nationale, Nadia Labidi (docteur en arts du spectacle et cinéaste), ministre de la Culture, Mounia Meslem (avocate), ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Khelil Mahi (député et président de la commission des finances), ministre des Relations avec le Parlement, Abdelkader Khomri (ex-ambassadeur et ministre de la Jeunesse et Sports), ministre de la Jeunesse, Hamid Grine (journaliste-écrivain), ministre de la Communication, Nouria Yamina Zerhouni (ex-wali), ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Hadji Baba Ammi (ex-DG du Trésor), ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget et de la Prospective, Aïcha Tagabou (la plus jeune, 35 ans), ministre déléguée auprès du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, chargée de l’Artisanat. En revanche, douze (12) ministres ont quitté le gouvernement.
Il s’agit de Karim Djoudi (ministre des Finances), Bouabdellah Ghlamallah (ministre des Affaires religieuses et des Wakfs), Mohamed Cherif Abbès (ministre des moudjahidine), Farouk Chiali (ministre des Travaux publics), Khalida Toumi (ministre de la Culture), Abdellatif Baba Ahmed (ministre de l’Education nationale), Mahmoud Khedri (ministre des Relations avec le Parlement), Souad Bendjaballah (ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme), Mustapha Benbada (ministre du Commerce), Mohamed Benmerradi (ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale), Mohamed-Amine Hadj Said (ministre du Tourisme et de l’Artisanat) et de Madjid Bouguerra (ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines).
Par contre, quatre (4) ministres ont changé de portefeuille. Il s’agit d’Abdelkader Messahel (ex-ministre de la Communication) qui revient à son ancien poste de ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Mohamed Djellab (ex-ministre délégué chargé du Budget) qui prend le ministère des Finances, Amara Benyounès (ex-ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement), nommé ministre du Commerce et de Mohamed El-Ghazi (ex-ministre délégué chargé de la Réforme du service public) qui prend le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.
Quant à Mohamed Tahmi qui était chargé du ministère de la Jeunesse et des Sports, s’est vu confier uniquement le secteur des Sports. Enfin, deux ministères ont été scindés en deux portefeuilles.
Il s’agit du ministère de la Jeunesse et des Sports (Jeunesse – Sports) et du ministère de l’Energie et des Mines (Energie – Industrie et Mines). *Aps-05.05.2014
*Pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie, le gouvernement compte 7 femmes dans ses rangs
La principale nouveauté apportée dans la composition du nouveau gouvernement, nommé ce lundi par le président Bouteflika, a trait au renforcement de la représentation féminine. Pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie, le gouvernement compte 7 femmes dans ses rangs.
Il s’agit de Nouria Benghebrit, chercheuse et directrice du Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle (CRASC), nommée ministre de l’Education nationale. Un département lourd qu’elle a hérité de Abdelatif Baba Ahmed. Nadia Labidi (docteur en arts du spectacle et cinéaste) est désignée ministre de la Culture en remplacement de Khalida Toumi qui a dirigé ce département depuis…2002.
Nouria Yamina Zerhouni, première femme à occuper le poste de wali en Algérie, est désignée à la tête du département du Tourisme et de l’Artisanat. Elle sera épaulée dans sa mission par Aïcha Tagabou, nommée ministre déléguée chargée de l’Artisanat.
Mounia Meslem (avocate) est nommée ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme en remplacement de Souad Bendjabellah.
Les deux autres femmes du gouvernement Sellal II sont Zohra Derdouri et Dalila Boudjemaâ, membres de l’ancien gouvernement. Elles sont maintenues dans leurs postes de ministres de la Poste et des TIC et de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement.*El Watan-05.05.2014
** un vrai cocktail politico-technocratique
Le nouveau cabinet gouvernemental de Abdelmalek Sellal est un vrai cocktail politico-technocratique. Il y en a pour tous les goûts et tous les genres. On notera d’abord qu’il compte pas moins de sept femmes. Une bonne chose en soi pour mettre fin à cette vision trop masculine du pouvoir.
Et l’arrivée de Mme Remaoun Nouria à l’Éducation nationale constitue l’une des rares bonnes nouvelles de cette nouvelle ancienne équipe. Elle semble être la femme qu’il faut au secteur de l’Éducation sinistré par les réformettes de Benbouzid et Bab Ahmed. Directrice et chercheur au Crasc d’Oran Mme Remaoun Boughebrit a sans doute de la carrure pour redresser ce secteur en proie à des problèmes structurels.
En revanche, les algériens ne devraient pas regretter le départ de Khalida Toumi qui a fait son nid à la culture onze années durant. Plus généralement et comme nous l’écrivions hier, ce gouvernement est le fruit d’un accouchement au forceps. Face au refus des partis d’opposition à l’image du FFS, du RCD et du PT de rejoindre le gouvernement au même titre que les candidat à la présidentielle, le président n’avait pas trop le choix que de puiser parmi l’ancien stock de ministres à la réserve de la république et la société civile. Et tant pis pour l’ouverture politique !
Mis à part Amara Benyounès qui a été muté au commerce et Amar Ghoul maintenu aux transports, il n’ y a plus de chefs de partis politiques au gouvernement. Il reste que des partis comme le RND ont bien tiré profit de ce casting puisque il a enregistré la nomination de Abdesslam Bouchouareb.
Nouveaux visages
Ce fidèle de Ouyahia, ami de Said Bouteflika, et par ailleurs directeur de la communication du candidat Bouteflika a retrouvé le portefeuille de l’industrie qu’il a occupé en 1996 sous Liamine Zeroual. Abdelkader Khomri a lui aussi retrouvé son poste à la jeunesse après une «cure» diplomatique à Varsovie.
Au chapitre des arrivants, la nomination de Mohamed Aissa aux affaires religieuses est la plus grande surprise. Connu pour son ouverture et son opposition frontale aux salafistes, Mohamed Aissa pourrait mettre de l’ordre dans ce secteur ultra sensible. De même que Mme Nadia Labidi, metteur en scène et enseignante à l’institut de journalisme pourrait faire bouger les lignes dans le secteur de la culture.
Au moins deux walis ont bénéficié d’une promotion à savoir M. Abdelkader Kadi, ancien wali de Relizane devenu ministre des Travaux publics, et l’ancien wali de Ain Temouchent, Nouria Yamina Zerhouni, nommée ministre du Tourisme et de l’Artisanat.
On notera également le maintien des ministres de souveraineté à leur place à l’exception de celui des finances Karim Djoudi déchargé pour raison de santé. Il est remplacé par Mohamed Djellab, l’ancien liquidateur de Khalifa Bank.
Mohamed Ghazi ancien ministre chargé de la réforme administrative, après avoir déblayé le terrain et posé les jalons d’une débureaucratisation en marche, s’est vu confié le poste sensible du travail, l’emploi et la sécurité sociale.
Cela étant dit, et au-delà des ces nouvelles figures (une douzaine) ce cabinet n’en est pas moins vieux tant la majorité des postes n’ont pas changé de titulaires. La photo de famille sera certes un peu plus clinquante, mais la substance politique reste la même. C’est un peu le changement dans la continuité avec quelques femmes en plus.*algerie1.com–05.05.2014
**Baba Ahmed plombé par le scandale de la fraude au bac et de la grève des syndicats
Le désormais ex ministre de l’Education, Abdélatif Baba Ahmed avait mardi le sourire forcé au moment de la cérémonie de passation de pouvoir avec Mme Nouria Benghébrit qui lui succède. Probablement qu’il espérait garder son poste.
D’ailleurs dans son agenda est prévue aujourd’hui une réunion avec les directeurs de l’Education pour une conférence nationale d’évaluation de l’avancement des programmes en vue de définir le fameux seuil des cours sur lequel porteront les épreuves du baccalauréat.
Finalement, la proximité de Baba Ahmed avec Said Bouteflika qui l’avait ramené de l’université de Blida, pour succéder à l’inoxydable Benbouzid, ne lui a pas suffi pour garder son poste.
Son passage à la tête du ministère de l’Education fait partie de ce qu’on appelle en psychologie un « acte manqué ». En une année de gestion, plutôt de non gestion, il a apporté la preuve par neuf de son incompétence à gérer un secteur aussi turbulent que celui de l’enseignement.
Dés son installation et alors qu’il peinait à trouver ses marques, il a commencé par se livrer à une véritable chasse aux sorcières contre les cadres qui ont collaboré avec Boubekeur Benbouzid. Et le cas le plus flagrant à ce propos est l’affront fait à l’ex secrétaire général Boubekeur Khaldi, véritable cheville ouvrière du ministère, exilé, comble de l’absurde au ministère des affaires religieuse pour occupre le même poste.
Pour remplacer les cadres mis au placard, Baba Ahmed procédera à des nominations aléatoires et pas toujours sur des critères objectifs.
Mais au-delà de cet aspect, Baba Ahmed n’avait pas de vision pour donner un nouveau souffle à l’école, figée par 14 ans de « benbouzidisme ». Il s’est contenté de gérer le statut quo en multipliant des bourdes sur le plan de la communication. La fameuse histoire des tablettes pour chaque écolier algérien, comme si on est au Japon, est dans tous les esprits.
Le bilan de Baba Ahmed restera marqué aussi par la fraude massive au baccalauréat, l’année dernière. Le soulèvement des candidats dans certaines wilayas a fini par emporter le peu de crédit qui restait encore à l’Education.
Mais ce qui a scellé définitivement le sort de Baba Ahmed, c’est incontestablement la grève des syndicats autonomes qui avait pris une tournure politique, obligeant le Premier ministre Abdelmalek Sellal à monter en première ligne.
Encore une fois, ironie du sort, c’est à ce même Khaldi, qu’il avait chassé du ministère, qui sera requis par Sellal pour dégoupiller grogne des syndicats avec lesquels il avait un bon feeling, après avoir été leur interlocuteur du temps de Benbouzid.
Baba Ahmed s’en va au bout d’une année,refilant la patate chaude à Mme Benghebrit qui a , assurément, du pain sur la planche.*Par Lila Ghali–algerie1.com–06.05.2014
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**Tribulations algériennes de l’été
«Le torchon brûle là-haut!» à l’approche de la présidentielle de 2014
Vérités et mensonges
*Par Ahmed FATTANI – Directeur de l’Expression
Le torchon brûle là-haut!» Avons-nous passé un été, déjà depuis les années Boumediene, sans laisser s’installer le jeu des rumeurs et des fuites organisées par certaines officines? Il est vrai que l’on ne bat le fer que tant qu’il est chaud. L’approche de la présidentielle de 2014 fait saliver tout un monde qui a bâti son existence et sa fortune sur l’intox et la désinformation. L’été 2013 n’a malheureusement pas échappé à la «règle». Ces tribulations algériennes créent la surprise et l’étonnement jusque chez les représentants des chancelleries diplomatiques, accrédités à Alger, qui sont harcelés par leurs capitales pour avoir plus d’éclaircissements.
Mais qui a entretenu toute cette confusion médiatique? Et à qui profite-t-elle?
D’abord, il a suffi que le colonel Fawzi du DRS soit appelé à faire valoir ses droits à la retraite après plus de quarante ans de «bons et loyaux services» pour que le feu prenne dans la maison Algérie. C’est l’étincelle qui va provoquer l’incendie. On a servi à l’opinion publique des affabulations. Rien que des affabulations. N’a-t-on pas annoncé que la Direction centrale de la communication et de la diffusion (Dccd), dont il avait la charge, a été dissoute? Que le DRS n’avait plus la main sur cette structure sensible qui, désormais, selon les mêmes sources, relèverait de l’état-major général de l’ANP?
Ce n’est pas là le premier et le dernier tir de semonce que l’on cherchait à adresser en cette rentrée politique, que l’on prédisait porteuse de tous les dangers.
Certains analystes politiques n’y relevaient-ils pas, à longueur de colonnes de journaux, le signe indéniable que les prérogatives du DRS et de son chef commençaient à être rognées dans le but évident de le réduire à un rôle de simple figurant avant son évacuation définitive de l’armée pour faire place à un «étoilé» proche du «clan» de Bouteflika?
Selon leur théorie, on a déjà fait basculer dans le vide sidéral la Statue du Commandeur. Le lendemain, on enfourchait les trompettes pour annoncer que l’«effeuillage» continuait et que l’on désapproprie, cette fois-ci, le DRS de son bras armé, à savoir la Direction centrale de la sécurité militaire, pour la rattacher directement à l’état-major. Suivra ensuite l’information indiquant que le service de la police judiciaire du DRS est transféré à la Justice militaire. Ainsi, prétendent-ils, «le roi est nu»!
Plus tard, on indiquera que les enquêteurs de la police judiciaire du DRS relèveront à l’avenir de la Justice militaire. Ainsi, la boucle est bouclée.
Or, la réalité est biaisée. Volontairement. Et à dessein, celui en premier lieu d’éclabousser la Présidence de la République elle-même.
Voici la vérité, et les pseudo-analystes politiques auront tout le loisir de le constater dès à présent:
1. La Direction de la communication et de la diffusion est toujours rattachée au DRS. Sous son contrôle hiérarchique et administratif. Son nouveau chef est le colonel Okba qui a toujours fait partie des effectifs de ce département dirigé par le général de corps d’armée, Tewfik.
2. La Direction centrale de la sécurité militaire de l’armée, dirigée par le général-major M’henna Djebbar, est rattachée à l’état-major. Son nouveau patron, le général Lakhdar, et son équipe sont issus du DRS. C’est pour assurer une meilleure perfor-mance dans l’acheminement direct et rapide du renseignement militaire que cette direction est transférée à l’état-major. Sur le théâtre d’opérations, cette réorganisation permettra de réaliser un gain de temps et d’efficacité, quand on sait le nombre important d’opérations qui sont menées à nos frontières orientales (Tunisie et Libye) et dans la partie méridionale frontalière avec le Mali. Cette réorganisation permettra désormais, grâce à des moyens techniques sophistiqués gérés par un personnel formé aux techniques de pointe de dernier cri, d’intervenir en n’importe quel point du territoire national dans le moindre temps possible en recourant à l’aviation militaire ou à nos troupes terrestres. La dégradation de la situation sécuritaire chez nos voisins tunisiens et libyens ainsi que la surveillance des confins frontaliers avec le Mali et le Niger ont été à l’origine de cette initiative de renforcer la sécurité nationale jusque dans sa profondeur stratégique. Aujourd’hui, nos troupes (mer, terre et air) sont dotées d’un matériel performant que nos chefs militaires entendent mettre au service de la défense de la souveraineté nationale.
Des pays comme les Etats-Unis, la France ou la Russie ont, depuis de longues années, rattaché le renseignement militaire à leurs états-majors et créé des structures d’intervention rapide. Le meilleur exemple que l’on peut citer reste celui qui existe à travers les bases américaines dans le monde. La professionnalisation de l’ANP exige, aujourd’hui plus que jamais, de se mettre au diapason des grandes armées dans le monde.
3. Le service de la police judiciaire du DRS, transféré aujourd’hui à la justice militaire, est constitué de juristes et d’éléments chargés de finaliser les dossiers qu’ils reçoivent des enquêteurs du DRS. Autrement dit, ce ne sont pas ces hommes ayant enquêté sur les grandes affaires de corruption, comme celle de Sonatrach, qui ont été mutés aux services de la Justice militaire. Ces enquêteurs relèvent d’un autre service. Le DRS continue de compter parmi ses effectifs tous ces hommes qui ont pour mission d’investiguer dans divers domaines, comme celui des dysfonctionnements dans l’économie ou de certaines institutions. Le DRS n’a pas été dépouillé de ses prérogatives. Cette restructuration reste induite par les changements et les bouleversements que connaît la scène régionale. Le Président Bouteflika, qui est le commandant suprême des forces armées et ministre de la Défense nationale, a pris à bras-le-corps ce dossier. Les différentes audiences qu’il a accordées à M.Gaïd Salah et que la télévision a relayées, attestent du suivi quotidien qu’il a investi pour atteindre tous ses objectifs.
4. La relation Présidence de la République-DRS demeure une relation quotidienne, constante et suivie par des contacts, des échanges d’informations et de consultations. Elle n’a subi ni révision, ni détérioration dans les rapports entre le Président et le général Tewfik, ni changement dans la nature des méthodes de travail.
Les spéculations relayées par certains médias sur un prétendu bras de fer ou différend opposant les deux hommes ne sont en fait que le produit imaginaire de ceux qui n’ont pas fini de se bercer d’illusions et qu’éblouissent, à l’approche de la présidentielle, les feux du pouvoir.
Le DRS n’a jamais cherché à trouver ou à proposer un quelconque candidat à la présidentielle de 2014 ou à tirer le tapis sous les pieds de l’actuel Président. Sa mission est clairement définie par l’institution à laquelle il est resté hiérarchiquement rattaché, à savoir le ministère de la Défense nationale. Autrement dit, le DRS n’a pas pour fonction d’être le faiseur de roi.
Il n’a aucune prétention, de ce fait, à vouloir ou à prétendre même influer sur le choix politique du futur président de la République tel que certains s’obstinent à lui prêter l’intention.
5. En cette mi-septembre 2013, l’Algérie a sombré dans l’affabulation et le mensonge. La maladie du Président, qui se remet rapidement de son accident cardiovasculaire, a offert l’occasion à une élite cupide qui foisonne, dans le paysage médiatique algérien, d’élaborer sa propre théorie. Celle qui consiste à pourrir l’atmosphère entre le Président et ses collaborateurs. Dans toutes ces confusions hystériques, elle sème le trouble pour abattre la République dans un contexte régional et international marqué par des crises et des conflits politiques, en espérant en tirer profit et en poussant l’Algérie au comble du doute. Créer, susciter le trouble pour enfin décider, in fine, du sort d’un personnage politique fut-il le président de la République, élu de tout un peuple. La culture du syndrome du «coup d’Etat permanent» la conduite à y déceler ce qu’elle croit être les premières fissures qui commencent à fragiliser les murs de la maison Algérie. Pour elle, Bouteflika s’est mis en «mode veille», et cela lui suffit pour appeler à l’application de l’article 88 de la Constitution et à bousiller le moral des Algériens. La confusion et les intrigues médiatiques, sciemment entretenues dans ce but, sont sa stratégie. Mais c’est la stratégie du pire!
Aujourd’hui, par ses médisances qui font recette dans certains cercles politiques et élitistes, elle veut carrément se substituer au choix du peuple. Elle parle de «clan présidentiel» à la place de «partisans du Président» en désignant du doigt son proche entourage dont son frère Saïd auquel elle fait le reproche d’avoir fait main basse sur le pouvoir et de s’être érigé en vrai régent de la République. Un «vrai imperator», selon eux. Saïd Bouteflika est le conseiller du président de la République. Où est le mal? Il n’en est pas le prince héritier. Les Français, d’abord, sous Mitterrand, lui avaient-ils contesté son choix de faire de son fils Jean-Christophe son conseiller spécial au point même qu’ils ont fini par le surnommer, le temps aidant, «Papa m’a dit»? La Ve République française n’a pas fait pour autant naufrage. Sous Chirac, sa fille
Claude, nommée, elle aussi, conseiller spécial chargée de la communication durant ses deux mandats successifs, n’a pas provoqué toute cette charge de haine recuite que subit Saïd Bouteflika. Pourquoi?
Tout simplement, les Français ont trouvé normal que pour gérer des affaires sensibles, le président de la République pouvait recourir à un homme de confiance et dont la loyauté ne pouvait prêter à équivoque. Toute campagne déclenchée contre le «clan présidentiel» ne recèle-t-elle pas à l’évidence la peur, pour cette élite, de le voir rempiler pour un quatrième mandat?
Diaboliser Saïd Bouteflika ne reviendrait-il pas à mépriser le choix souverain du peuple si, en 2014, celui-ci décidait de renouveler sa confiance au président sortant? Démocratie, avez-vous dit? Que faites-vous de vos prêches pour la liberté du peuple de choisir les dirigeants qu’il veut?
Les Algériens veulent vivre dans une République apaisée. L’Algérie de Bouteflika n’a pas subi les drames qui ont ensanglanté le Monde arabe depuis plus de deux ans. Ne devrions-nous pas plutôt nous réjouir d’avoir été épargnés par les démons de la discorde au lieu de vouloir remuer les cendres du passé et de sa fitna qui nous a coûté 200.000 morts? Jusqu’à quand et par quel miracle, pensons-nous être à l’abri des aléas et des tragédies que réserve souvent l’Histoire aux peuples?
Toute cette hystérie ressemble étrangement à du braconnage politique.
*Par Ahmed FATTANI – Directeur de l’Expression-17.09.2013
*Nouvelle stratégie de redéploiement sécuritaire
N’a-t-on pas souvent reproché au Président de procéder à de simples liftings?
Sitôt dit, sitôt fait. La nouvelle stratégie de redéploiement sécuritaire qui s’est dessiné à travers les nominations au sein des services de renseignement et de sécurité est déjà en opération.
La situation sécuritaire tendue au niveau de nos frontières Sud exige cette rapidité dans l’exécution de la nouvelle stratégie. D’importantes nominations ont été opérées à la tête de la structure du département du renseignement et de la sécurité. Cette «valse des généraux» est la plus significative, voire la plus stratégique depuis que Abdelaziz Bouteflika est à la tête de la Présidence.
Les observateurs de la scène politique et sécuritaire ont été unanimes à dire que «le chef de l’Etat a agi avec mesure et raison après consultation de toutes les parties concernées». Ces changements, adoptés selon un compromis d’entente et de vigueur, n’enlèvent rien de l’influence du département qui jouit toujours des mêmes pouvoirs si ce n’est les «pleins pouvoirs»! Ce fait a été d’ailleurs souligné par L’Expression le 17 septembre dernier dans un article écrit sous la plume de son directeur Ahmed Fattani.
«La Direction centrale de la sécurité militaire de l’armée, dirigée par le général-major M’henna Djebbar, est rattachée à l’état-major. Son nouveau patron, le général Lakhdar et son équipe sont issus du DRS», note M.Fattani, expliquant que «c’est pour assurer une meilleure performance dans l’acheminement direct et rapide du renseignement militaire que cette direction est transférée à l’état-major».
Le directeur du journal ajoute par ailleurs, que sur le théâtre d’opérations, cette réorganisation permettra de réaliser un gain de temps et d’efficacité, quand on sait le nombre important d’opérations qui sont menées à nos frontières orientales (Tunisie et Libye) et dans la partie méridionale frontalière avec le Mali. «Cette réorganisation permettra désormais, grâce à des moyens techniques sophistiqués gérés par un personnel formé aux techniques de pointe de dernier cri, d’intervenir en n’importe quel point du territoire national dans le moindre temps possible en recourant à l’aviation militaire ou à nos troupes terrestres», écrit M.Fattani dans son article pour mettre fin à la polémique qui commençait à prendre forme et selon laquelle il y a un différend entre la Présidence et les services de renseignement. De l’avis d’experts, les décisions préconisées par le président de la République annoncent le retour à l’ancienne doctrine sécuritaire sous le règne de feu Houari Boumediene! On peut donc conclure que ces changements sont directement liés aux nouvelles donnes sécuritaires qui risquent de mettre en péril notre sécurité et la souveraineté de l’Etat? Dans ce cas, quel impact sur le dispositif entrepris par le commandement de l’état-major, notamment en ce qui concerne les frontières? «La certitude est que le choix des nouveaux officiers n’est pas le fait du hasard, mais bien au contraire, il est étudié et bien réfléchi», affirment nos sources ajoutant que l’impact sur le dispositif sécuritaire ne peut être que «positif» vu la pointure des hommes nommés à la tête de la Direction de la documentation de la sécurité extérieure (Ddse) et la Direction de la sécurité intérieure (DSI).
L’erreur ne sera pas permise quand il s’agit de la stabilité et la sécurité de l’Etat. C’est en partie pour cette raison que la Présidence a procédé à ces changements visant avant tout la stabilité du pays et cela n’exclut certainement pas le remaniement gouvernemental. Ce dernier, autant que le réaménagement organisationnel du DRS ont surpris plus d’un
observateur. Ils ont pris de court tout le monde sans exception du fait de leur simultanéité, et cela s’est répercuté sur l’accueil qui leur a été réservé par les médias et l’opinion publique. Certains chroniqueurs ont vu dans le changement et les permutations qui ont touché les ministères de l’Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle, de la Santé, des Transports, des Travaux publics et de la Poste, une simple diversion pour étouffer le remerciement du ministre de l’Intérieur Daho Ould Kablia. Ce dernier étant un ancien du Malg serait selon cette lecture plus proche du DRS. Chimérique spéculation dont les auteurs nagent en surface. Tout a été dit pour imposer à l’opinion publique l’idée d’un conflit entre la Présidence et les services de renseignement. Mais en vain.
La réalité est tout autre. Il s’agit bien de la République et de la sécurité nationale. Il est quand même surprenant qu’aucun analyste n’ait pris la peine de voir de l’autre côté de ces versions dignes d’une fiction hollywoodienne, en liant ces changements au contexte national et régional, et en observant de près les défis auxquels fait face le pays. Structurellement, le DRS a été conçu pour lutter contre la subversion intégriste et le terrorisme. Cette institution a été obligée par la nature de la lutte à opérer dans le cadre d’une relative indépendance vis-à-vis de la Présidence et du ministère de la Défense. Cette époque est révolue.
La nature de la subversion et de la menace terroriste a changé elle aussi. Il est donc tout à fait logique que Bouteflika en tant que chef suprême des forces armées décide de réadapter le système défensif du pays au contexte nouveau, et il l’a fait. N’a-t-on pas souvent reproché au Président de procéder à de simples liftings? Et au moment où il opte pour de grands changements touchant des secteurs sensibles, on met en doute ses intentions.*Par Ikram GHIOUA -L’Expression-26.09.2013
**la «Grande Muette» confirme officiellement les changements opérés dans ses structures.
Cet éclairage se veut une réaction aux interprétations «tendancieuses» de «certaines parties et certaines plumes» ayant traité de ces questions relatives à l’ANP. Par cette sortie, la «Grande Muette» confirme officiellement les changements opérés dans ses structures.
«Cessez les spéculations!» Feu! L’ANP dégaine et tire une deuxième salve en l’espace de trois mois pour mettre fin à une série de «rumeurs» et de «spéculations». En juin dernier, l’armée est sortie de son mutisme pour apporter une précision au moudjahid Mohamed Mechati qui a lancé un appel aux autorités militaires. Si en juin dernier elle a rompu le silence dans un communiqué, cette fois-ci, l’ANP a mobilisé sa lourde artillerie médiatique, la revue El Djeich. L’Armée nationale populaire a rejeté toutes les interprétations «tendancieuses» visant à semer le doute sur son unité et sa cohésion, suite au récent changement dans certaines administrations au sein du ministère de la Défense nationale, opéré par le président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelaziz Bouteflika, écrit la revue
El Djeich dans l’éditorial de son édition de septembre 2013. Ce changement intervient dans le cadre du «parachèvement du processus de modernisation et de professionnalisation de l’ANP, tout en tenant compte de la situation prévalant dans la région ainsi que des mutations qui s’opèrent tant à l’échelle régionale qu’internationale», explique le mensuel El Djeich. «Il revient à ceux qui sont les auteurs (de ces interprétations) de s’astreindre au seul devoir de vérité pour préserver l’image et la force des institutions de la République afin de relever les défis auxquels tous les Algériens sont confrontés», souligne le mensuel. El Djeich estime, à cet égard, que le «devoir de mémoire», commande de faire «une lecture objective» de l’histoire et de «veiller à ce que certaines vérités ne soient pas passées sous silence ou étouffées». La revue rappelle que l’ANP, «qui a toujours été le rempart sur lequel se sont brisées toutes les convoitises et manoeuvres, a apporté sa contribution décisive à la sauvegarde de la République, lui évitant de sombrer dans le terrorisme barbare». Le mensuel, pour qui les mesures prises par le chef de l’Etat, couronnées par la réconciliation nationale, ont permis à l’Algérie de «renouer avec la paix, la sécurité et la quiétude», rappelle également que l’ANP «est une institution nationale républicaine remplissant ses missions dans le strict respect» de la Constitution et «en totale harmonie» avec les institutions de l’Etat algérien. Cet éclairage se veut une réaction aux interprétations «tendancieuses» de «certaines parties et certaines plumes» ayant traité de ces questions relatives à l’ANP, précise la revue. En juin dernier, l’ANP a rappelé que ses missions sont clairement définies par la Constitution, a rappelé, hier, le ministère de la Défense nationale (MDN) dans un communiqué. «Le MDN rappelle que l’ANP est une institution nationale républicaine aux missions clairement définies par la Constitution où il est formellement déterminé le rôle de consolidation et de développement du potentiel de défense de la nation et qui s’organisent autour d’une Armée nationale populaire totalement investie dans sa mission permanente de sauvegarde de l’indépendance et de défense de la souveraineté nationale», a souligné la même source. Cette précision intervient à la suite de la publication, le 11 juin dernier, par un quotidien national d’un article intitulé: «Mechati appelle l’Armée à agir vite» dans lequel il est fait allusion à un appel qui serait lancé par le moudjahid Mohamed Mechati à l’endroit des responsables de la hiérarchie militaire. «Dans cette optique, il y a lieu de préciser que l’Armée nationale populaire demeure pleinement dévouée à assumer sa noble mission dans le respect rigoureux de la Constitution et des textes de loi régissant le fonctionnement des institutions de l’État algérien sous la conduite de M. le Président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale», a ajouté le communiqué du MDN.*Par Brahim TAKHEROUBT -L’Expression-26.09.2013
* « L’armée ne doit pas être l’instrument d’un candidat »
-selon le Dr Mohamed Hadef. Président du Mouvement national d’espérance (MNE)
Derrière une bonhomie bien étudiée, le Dr Hadef rappelle certaines vérités sur les futurs enjeux qui attendent l’Algérie.
- L’amendement de la Constitution devrait permettre au président Bouteflika de prolonger son mandat de deux ans. Etes-vous favorable à cette éventualité ?
Ni je me reconnais ni je reconnais le prolongement du mandat du Président. Car, je suis favorable à l’élaboration d’une nouvelle Constitution qui soit républicaine et démocratique. Je milite également pour l’instauration d’un mandat unique, qui doit permettre une rotation du pouvoir et offrir une alternance démocratique et républicaine. Cependant, j’entends les arguments avancés par certains qui estiment qu’il faut du temps à un Président pour mettre en place son programme, pour obtenir des résultats. A cela je dis que des pays comme le Portugal ont instauré un mandat de quatre ans, sous la présidence de Mario Soares. Résultat : le pays se porte mieux que nous. Un mandat de longue durée, renouvelable est contreproductif. Un autre argument est avancé : en Algérie il n’y a pas beaucoup de présidentiables crédibles. A ceux qui tiennent ce discours, je réponds qu’il ne faut pas prendre les Algériens pour ce qu’ils ne sont pas. Enfin, j’ai l’impression que dans ce pays, un présidentiable doit impérativement être un Premier ministre ou un ministre, comme si la fonction présidentielle ne pouvait être assurée que par cette catégorie de personnalités. Ce qui est faux. Pour en revenir à la révision de la Constitution demandée par le président Bouteflika, je déplore la démarche qui a exclu les partis politiques du débat. Nous n’avons pas été consultés, alors que notre parti voulait faire des propositions.
- Vous estimez que la Constitution actuelle n’est ni républicaine ni démocratique.
Elle est insuffisante. Je vais prendre des exemples concrets : dans la Constitution actuelle, rien n’est dit sur la séparation authentique des pouvoirs, y compris celui économique. De même, pour la responsabilité politique du président de la République, dont il n’est pas fait mention. Plus grave : la reconnaissance officielle de l’opposition dans le Parlement n’est pas citée dans la Constitution. C’est pour cela que je milite pour l’élaboration d’une nouvelle Loi fondamentale qui renforce les principes de la République. Par ailleurs, il faut que les institutions qui découlent de cette Constitution expriment des valeurs républicaines et démocratiques ; elles doivent représenter un contre-pouvoir.
- Aujourd’hui le seul contre-pouvoir est le DRS…
Je ne le pense pas. On a trop présenté le Département du renseignement comme le seul contre-pouvoir. A mon avis, la vérité est ailleurs.
- Quel rôle doit jouer l’institution militaire dans la révision de la Constitution et la prochaine présidentielle ?
Il y a un faut débat autour de l’armée. Certains lui demandent d’intervenir, alors que d’autres lui enjoignent de rester en dehors du jeu politique et veulent la cantonner à une armée professionnelle. Moi je dis oui à la professionnalisation de l’armée, mais sans sa banalisation dans le jeu politique. D’autant qu’elle est directement concernée par les décisions politiques qui se préparent. Que ce soit pour la révision de la constitution ou la présidentielle, l’institution militaire est ipso facto en première ligne, car ses décisions peuvent toucher la stabilité du pays. C’est pour cela que je souhaite que l’armée ne soit ni au service d’une personnalité ni qu’elle devienne l’instrument d’un candidat. L’armée doit adopter une neutralité positive. Elle est la seule en mesure de garantir des règles du jeu inviolables.
- En décidant la dissolution du service de la police judiciaire du DRS, le pouvoir se prémunit-il contre toute nouvelle révélation dans les affaires de corruption ?
Je ne pense pas que cette restructuration des services soit si cruciale pour l’instant. L’enjeu majeur réside dans les décisions qui seront prises au sujet de la continuité du régime actuel ou son changement. Il y aura des enjeux beaucoup plus importants qui vont se décider dans les prochaines semaines.
- Croyez-vous encore à l’ouverture du jeu politique ?
J’y crois encore, mais cela vous ne sera pas donné, il faudra l’arracher. Pour cela, il faut que les partis, les hommes politiques et les intellectuels, que malheureusement nous n’entendons pas beaucoup sur les questions cruciales qui engagent l’avenir de notre pays, doivent exiger l’ouverture du jeu politique. Il faut mettre en place un statut des partis politiques, pour assurer une sécurité juridique aux formations politiques. Une exigence dont je suis le seul à avoir demandé la mise en place. En plus, il faut assurer aux partis un financement public, contrôlé par la Cour des comptes pour se prémunir contre l’arrivée de l’argent des particuliers dans le circuit politique. Egalement, il faut établir les droits des partis politiques, qui doivent permettre un fonctionnement normal pour toute activité politique sans que celle-ci soit assujettie à une autorisation de quelque organisme que ce soit.
- Vous réclamez une élection présidentielle en 2014. Serez-vous candidat ?
Il faut que l’élection ait lieu comme prévu, en avril 2014. Au sujet de ma candidature, je vous répondrai que je suis actuellement au stade de la réflexion, car une candidature est un engagement avec le peuple. En outre, cela dépendra de la mise en place des conditions politiques, juridiques et administratives. Car le danger résulte dans le risque que cette compétition présidentielle ne remplisse pas certaines conditions, comme l’impartialité de l’Etat, un même traitement réservé à tous les candidats, une compétition codifiée républicaine… Par ailleurs, une élection ne se joue pas pendant une campagne électorale, mais pendant le débat préélectoral, qui détermine la réussite d’un candidat. Or, ce débat est aujourd’hui inexistant.
- Lors de la présidentielle de 2009, vous vous êtes présenté comme la «voix des sans voix». En 2014 vous comptez toujours être le porte-parole des laissés-pour-compte ?
Absolument. D’autant qu’en 2014, les sans)voix sont encore plus nombreux qu’en 2009. Le MNE a été créé pour permettre à ceux qui sont déçus par le fonctionnement de certains partis de reprendre espoir en la politique. Il n’ y a pas en Algérie que des partis qui changent d’orientation chaque semaine. Qui le matin signent des alliances, à midi se marient, l’après-midi divorcent et la nuit flirtent. Il y a aussi des partis qui se battent pour des idées et des projets. Aujourd’hui, dans ce pays, il n’y a que de l’actualité politique, loin du débat politique.
- L’arrivée de l’argent dans la politique est-il un risque pour la République ?
La main basse des milieux affairistes sur la politique est un danger pour la République et la démocratie. Cela va déboucher sur une ploutocratie, qui est en contradiction avec les valeurs de la démocratie. C’est pour cela que j’appelle de mes vœux un financement de l’Etat, qui devrait permettre une juste compétition politique entre tous les partis.
- Vous demandez la mise en place d’une industrie, adaptée à l’écologie et l’environnement. Etes-vous favorable à l’exploitation du gaz de schiste ?
Non. Il y a trop de risques à maîtriser et pour le moment aucun pays n’est en mesure de se prémunir contre une catastrophe. De plus, l’exploitation du gaz de schiste peut être un risque écologique et sanitaire. Développons plutôt des énergies propres, comme l’énergie solaire.
Bio express :
Né le 1er novembre 1949 à Tlemcen, Dr Hadef collectionne les diplômes. Il est licencié en économie politique et diplômé de l’Ecole pratique des hautes études en sciences économiques, et de l’Institut d’études politiques de Paris. En 1981, il obtient son doctorat. Consultant à Paris jusqu’en 1993, il décide en 1997 de lancer le MNE.
Salim Mesbah-El Watan-27.09.2013
**Choc tectonique au cœur du pouvoir algérien
Le président Abdelaziz Bouteflika réduit les prérogatives du DRS
Scénario inédit dans l’histoire mouvementée des «services» de renseignement algériens
Mouvement et choc tectoniques dans et au cœur du pouvoir. A six mois de l’élection présidentielle, les événements se précipitent, prennent une tournure rocambolesque, preuve d’un basculement des rapports de force et d’un compromis in extremis entre «décideurs».
Un compromis – qui ne dit pas son nom – et dont les visées, conjoncturelles, ne vont pas au-delà des impératifs de la reproduction du système en place et de la prise en main des minutes de la succession.
Des directions, et pas des moindres, relevant jusque-là des omnipotents services de renseignement changent ainsi de chapelle. De tutelle. Il s’agirait, d’après des sources recoupées, de la Direction de la documentation et de la diffusion (anciennement dirigée par le colonel Fawzi), de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (dirigée par le général-major Méhena Djebar) et du très «problématique» Service central de la police judiciaire de l’armée (SCPJ-DRS).
Auteur des «grosses» enquêtes pour corruption (affaire de l’autoroute Est-Ouest, Sonatrach I et II, etc.) incriminant, entre autres, les «hommes» du clan présidentiel, le SCPJ, créé par décret (présidentiel) le 9 février 2008, aurait été «dissous», selon des sources, «rattaché» à l’état-major de l’ANP, selon d’autres.
Ces «services», dirigés depuis plus de vingt ans par l’indéboulonnable général de corps d’armée Mohamed Mediène dit Toufik, passeront sous le contrôle (effectif ?) de l’état-major de l’ANP coiffé par le généralissime corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, un proche du président Bouteflika et néanmoins plus «vieux» soldat de la planète Terre.
Le scénario est inédit. Inédit eut égard à l’histoire mouvementée des «services» de renseignement algériens. Héritiers du puissant MALG, le ministère de l’Armement et des Liaisons générales pendant la guerre de Libération, ces «services», tout en demeurant dans le giron de l’armée, agissaient sans aucun contrôle populaire, en entité à part, en électron libre, en pouvoir institué, auto-constitué, de fait.
N’empêche ! Pour cet ancien haut fonctionnaire à la présidence de la République, ancien membre des «services», un «verrou», le dernier, selon lui, vient de sauter.
«Rien de tel n’aurait été possible, ajoute-t-il, si des puissances étrangères n’avaient pas fait dans le lobbying auprès de la Présidence pour élaguer les prérogatives du patron des services.» Le tonnerre qui a troublé le ciel de Ben Aknoun, QG du DRS, n’a pas trouvé écho aux Tagarins (siège du ministère de la Défense) ou au boulevard Dr Saâdane (siège du gouvernement). Ni le gouvernement, encore moins le ministère de la Défense n’avaient jugé utile de communiquer sur un sujet engageant la sécurité de l’Algérie et des Algériens. La rumeur est reine, l’intox roi. La direction de la communication et de l’information ne confirme ni n’infirme l’information du «rattachement» des services à l’état-major de l’ANP. «Pour l’heure, nous n’avons rien d’officiel», rétorque un officier de la DCIO. «L’information nous l’avons apprise, comme vous, à travers les médias», conclut-il.*El Watan-12.09.2013
photo:Le général major Ahmed Bousteila
**Athmane Tartag, Rachid Lallali et Ahmed Bousteila admis à la retraite
L’information a été confirmée par des sources sûres : les responsables des directions chargées de la sécurité extérieure et intérieure au sein du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) ont été remplacés hier.
Il s’agit du général-major Rachid Lallali, dit Attafi, en charge de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE) et du général-major Athmane Tartag, dit Bachir, responsable de la Direction de la sécurité intérieure (DSI) qui ont été admis à la retraite. Ce dernier, expliquent nos sources, a été remplacé par le général Ali Bendaoud, qui était attaché militaire à l’ambassade d’Algérie à Paris.
Le colonel Zoheir, qui était en poste à l’ambassade d’Algérie en Espagne a pris la place de Rachid Lallali, âgé de 75 ans. Le changement a concerné même le commandement de la Gendarmerie nationale, puisque le général-major Ahmed Bousteila a été, lui aussi, admis à la retraite. C’est son adjoint, le général Mohamed Menad, qui assumera désormais la fonction de commandant de la Gendarmerie nationale.*Mohamed Fawzi Gaïdi/Elwatan- publié dans le Matin du 22/09/2013
**Le service central de la police judiciaire du DRS a été dissout
Le président a abrogé le décret présidentiel n° 08-52 du 9 février 2008 portant création et missions du service central de police judiciaire des services militaires de sécurité du ministère de la défense nationale. Autrement dit, c’en est fini de ce service du DRS chargé d’enquêtes sur les scandales financiers entre autres.
Le décret officialisant la dissolution du service central de la police judiciaire du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) est rendu public. Contrairement à ce qui avait été annoncé par des journaux en ligne et titres de la presse nationale, ledit service n’a jamais été mis sous la coupe de l’état-major de l’armée mais tout bonnement dissous.
Dans un décret portant la date du 8 septembre, mais rendu public seulement deux semaines après, soit le 22 septembre, dans le Journal Officiel, le président a signé la dissolution du service central de la police judiciaire du DRS. Ce service créé en février 2008 était chargé d’enquêtes sensibles. Notamment celles liées aux scandales financiers au sein de Sonatrach et qui ont éclaboussé de nombreux hommes lige du président Bouteflika.R. N.le Matin du 22/09/2013
** cela ne doit pas nous faire oublier qu’il y a aussi, en Algérie, une vie économique qui a besoin d’être dynamisée
15è tripartite et 1ère conférence sociale
Depuis près de six mois, l’Algérie toute entière a les yeux rivés et les oreilles toute ouïe sur les bruissements du microcosme politique algérois, la prochaine échéance électorale et les jeux d’ombres qui l’accompagnent. Je ne dis pas que cela n’est pas important, mais cela ne doit pas nous faire oublier qu’il y a aussi, en Algérie, une vie économique qui a besoin d’être dynamisée et que c’est probablement là qu’il faudra chercher l’élan dont on a besoin pour faire face à la difficile période qui s’ouvre.
Au cours de la seconde moitié de septembre se tiendront la 15e tripartite et la 1re conférence sociale. Il faut dire que jusqu’à maintenant, la tripartite a certes été un forum utile d’échanges entre partenaires sociaux, mais les thèmes abordés ont été trop généraux et les quelques rares décisions arrêtées ont été peu suivies d’effet. Et c’est bien dommage, car il ne faut surtout pas que le dialogue social perde de sa crédibilité et devienne une coquille vide, au moment même où le pays a besoin plus que jamais de délibérations, de reconstruire un consensus social indispensable pour la remobilisation autour de la relance de la croissance, de l’investissement et de l’emploi.
Quelles sont aujourd’hui les urgences économiques à prendre en charge par le gouvernement et les partenaires sociaux ?
Au préalable, il nous faut aborder une question que les Algériens ont tendance à considérer comme réglée, ou pour le moins comme pouvant attendre de l’être et qui, pourtant, se pose toujours et en des termes graves ; il s’agit de la question du statut des hydrocarbures dans la démarche économique des gouvernants.
Je me permets d’attirer l’attention du lecteur, mais il aura certainement relevé qu’ici, nous ne sommes pas encore dans l’après-pétrole mais toujours dans l’ère du pétrole et que cette étape a ses exigences : il faut savoir gérer nos hydrocarbures avec une grande rigueur car pour une longue période encore, le dossier «number one» en Algérie sera encore le pétrole. Les experts de l’économie pétrolière affirment tous que le moment où la production mondiale de pétrole commencera à baisser inéluctablement n’est pas bien loin : 2020 ? 2025 ? Date à laquelle la production mondiale plafonnera à quelque 100 millions barils/jour puis commencera à décliner. Les nouvelles découvertes qui seront réalisées seront insuffisantes pour compenser la production consommée des réserves.
Pour l’Algérie, il y aura là une bonne et une mauvaise nouvelle : la bonne nouvelle est que nous allons profiter encore un temps de la baisse progressive de l’offre mondiale de pétrole, qui aura un impact positif sur le prix pour les pays exportateurs : nos recettes d’exportations seront encore, sur le moyen terme, significatives. La mauvaise nouvelle est que le déclin de la production mondiale nous touchera aussi, bien évidemment, au moment même où nos propres besoins en hydrocarbures connaîtront une augmentation sensible. Nous serions alors importateurs de pétrole sur un marché de demandeurs, donc à des prix très élevés !
On voit bien ici que la tentation de «maximiser nos recettes d’exportation d’hydrocarbures» n’est pas sans risque et qu’il devient très important de savoir jusqu’où aller ou, plus exactement, il ne faut pas aller dans l’exploitation pour l’exportation de notre pétrole et de notre gaz, question cruciale s’il en est.
Dès lors, il est impératif de savoir qui décide de cette question : Sonatrach ? Le ministre de l’Energie ? Et ils le feraient au nom de quelle légitimité ? Où est passé le Conseil supérieur de l’énergie, cette structure délibérante de souveraineté ? Les «élus du peuple» n’ont-ils pas la voix au chapitre ? Plus largement encore, qui décide de notre politique énergétique, de nos choix de diversification énergétique ?
Toutes ces questions sur le pétrole nous plongent directement, en fait, dans la problématique de l’Algérie des années 2020 et les réponses à apporter éclaireront assurément les choix à retenir pour l’élaboration du nouveau régime de croissance.
Les questions urgentes
Six questions urgentes sur lesquelles on ne doit plus tergiverser et perdre encore du temps doivent être sérieusement mises à plat, débattues et déboucher sur des décisions fermes et exécutoires.
I/ Production industrielle insuffisante
L’industrie nationale ne produit pas assez de biens pour satisfaire un marché intérieur en expansion permanente. Le taux de couverture des besoins nationaux par la production industrielle nationale est faible, au moment même où les exportations de produits manufacturés sont insignifiantes (entre 50 et 60 millions de dollars par an pour des importations en inputs de l’ordre de 2 milliards de dollars pour faire fonctionner l’outil de production). Apparaît déjà ici une première question à débattre : faut-il axer les efforts de relance industrielle sur une démarche de substitution aux importations et de satisfaction par la production nationale, de la demande nationale, ou plutôt aller dès maintenant à la construction d’un modèle industriel exportateur de produits manufacturés ? bien évidemment l’un n’exclut pas l’autre, mais il faut tout de même savoir ou placer le curseur.
Deux préconisations doivent être débattues.
-a/ Prendre des mesures pour gagner la bataille de la production. L’industrie nationale affiche depuis plus de dix ans des taux de croissance insignifiants et les taux d’utilisation des capacités de production installées sont bien faibles : rappelons tout simplement que la production manufacturière a baissé de 50% en dix ans et que 40% des capacités de production installées sont oisives ! On voit bien que la production industrielle nationale doit monter en cadence et des mesures doivent être prises à cette fin. Ces mesures pourraient être précisées par une «Conférence nationale de la production Industrielle», que le ministère concerné a d’ailleurs inscrite dans son agenda et commencé à préparer.
-b/ Les entreprises algériennes doivent réaliser des progrès en organisation et engager des investissements de productivité : ce sont là des priorités pour les trois années à venir. Les performances actuelles de nos entreprises, notamment publiques, sont bien médiocres et on doit absolument casser cette «fatalité».
Une profonde réforme de la gouvernance des entreprises publiques doit être engagée, qui s’articulera autour de trois principes :
-1/ Responsabiliser les dirigeants des EPE pour en faire des managers et non plus des fonctionnaires.
-2/ Autonomiser le mode de gestion sur la base de l’obligation de résultats.
-3/ Instaurer des relations non plus de tutelle administrative faites d’injonctions et d’obligations de faire et de ne pas faire, mais fondées sur une démarche contractuelle.
Dans le même temps, le gouvernement doit encourager les SGP à développer le partenariat externe avec des champions mondiaux, à privatiser chaque fois que nécessaire, le management et à impulser des actions de promotion de l’innovation au sein de l’entreprise.
II/ Niveau d’investissements productifs faible
Ces vingt dernières années ont été marquées par un très faible niveau d’investissements productifs tant de la part des entreprises que de l’Etat, qui s’est surtout consacré à rattraper le retard en investissements d’infrastructures. Il faut rappeler, aussi, que la part des investissements des entreprises dans l’investissement total a été en moyenne, sur les dix dernières années, de 8% seulement (cf. R. Bouklia), alors même que l’épargne des ménages et des entreprises n’a jamais été aussi importante et que le taux global d’épargne avoisine, ces cinq dernières années, 52%.
Il est vrai que cette tendance est en train d’être inversée et que les investissements productifs marquent un trend haussier, mais les lourdeurs bureaucratiques et les carcans procéduriers attendent toujours d’être nettoyés. Les litanies actuelles sur le climat des investissements handicapants doivent laisser place maintenant à des actions nettes, claires et à mener en urgence.
Pour ne citer que l’obstacle du financement bancaire de l’investissement, une étude de la Banque mondiale révèle que 74% du total des financements de l’entreprise proviennent des bénéfices propres de l’entreprise et les crédits bancaires financement seulement 16% des investissements.
Par ailleurs, 1% seulement des crédits à l’économie va au financement à long terme de l’investissement.
Enfin, il est intéressant de souligner qu’une banque marocaine ou tunisienne prête deux fois plus qu’une banque algérienne et que les accords de Bâle permettent de prêter trois fois plus ! On estime à plus de 800 milliards de dinars les ressources financières dont sont privés chaque année les acteurs économiques nationaux ! Le ratio de solvabilité de nos banques publiques est de 24%. Il est de 12% pour les banques marocaines et tunisiennes et les accords de Bâle imposent un ratio minimum de 8% !
III/ Absence d’innovation
Nous savons que la recherche innovation dans notre pays n’existe que dans les budgets dédiés à cette fin. Dans les faits, il n’y a pas d’innovation dans l’économie algérienne ni de la part des structures étatiques ni encore moins de la part des entreprises privées. Les entreprises qui disposent de cercles de qualité, de clusters, de centres de recherche développement, de contrats de partenariat avec la recherche universitaire se comptent sur les doigts d’une seule main. L’activité d’innovation ne peut se développer et être efficace qu’au sein de l’entreprise. L’Etat peut accompagner, encourager cette activité par un ensemble d’incitateurs, mais il appartient à l’entreprise d’engager la bataille de l’innovation. Et en l’absence de contraintes d’efficacité et notamment en l’absence de concurrence, les entreprises sont peu enclines à innover. L’obstacle peut être momentanément contourné par le recours au partenariat avec des champions étrangers et l’aide de l’Etat sous forme de crédits à faible taux d’intérêt.
IV/ Absence de politique de formation qualifiante
Le manque de ressources qualifiées dans les différents domaines pénalise fortement l’économie nationale et singulièrement le secteur industriel. Ici en effet, les collectifs de producteurs et de managers difficilement constitués dans les années 1970 ont été dispersés pour des raisons et d’autres (retraites, restructuration organique des entreprises des années 1980, concurrence étrangère…) On estime aujourd’hui le taux d’encadrement de l’industrie nationale à 5%. Ce secteur souffre de pénurie de compétences et de main-d’œuvre qualifiée, mais en même temps 30% des diplômés universitaires sont refusés par le marché du travail et 46% des salariés de niveau 5 et plus occupent des postes de travail qui ne correspondent pas à leur formation.
C’est dire que le système de formation professionnelle étatique dispense de plus en plus une formation «parking» : les sortants de ces centres ne trouvent pas à s’employer car leur formation ne correspond pas aux besoins des entreprises. D’un autre côté, les entreprises algériennes n’ont pas de structure de formation qualifiante et spécialisée. Il n’y a eu en Algérie aucune Corporate University du type HEC Paris, Sup de Co, Ecole de management…
Les plans de développement des différentes filières industrielles envisagés ne connaîtront aucune efficacité si, dans le même temps, n’est pas engagé un programme ambitieux de formation des travailleurs aux différents niveaux de qualification et si les métiers et les savoir-faire ne sont pas reconstruits.
V/ Ouverture commerciale débridée
Le début des années 1990, marqué par les accords avec le FMI et le rééchelonnement de la dette extérieure, s’est caractérisé par une ouverture de l’économie nationale et un démantèlement tarifaire qui ont fait des dégâts sur notre outil de production peu compétitif tant au plan interne qu’ externe. La reconquête du marché intérieur et la réduction des importations sont aujourd’hui des objectifs prioritaires dans la démarche du gouvernement. Il est clair que la réussite de la politique de substitution aux importations exige un minimum de protection de l’économie nationale afin de permettre à nos entreprises de se repositionner au moins sur le marché intérieur. Dès lors, les différents accords de libre-échange, d’association et d’accession à l’OMC, signés ou en voie de l’être, doivent être remis à plat. En tout cas, le gouvernement a intérêt à «traîner la patte» et à reporter quelque peu tous ces projets d’ouverture commerciale.
La tripartite devra aborder franchement cette question et réfléchir à la meilleure manière de concilier le soutien aux entreprises algériennes sans se fermer de tout échange commercial avec le monde.
VI/ Concurrence déloyale du secteur informel
On ne peut pas mener une politique efficace de redressement économique dans un contexte d’expansion sans précédent du secteur informel de l’économie souterraine, disent les spécialistes. Le gouvernement doit réagir de manière plus sérieuse qu’en organisant la chasse urbaine aux trabendistes. Pour lutter efficacement contre le secteur informel, il faut s’attaquer à son amont, qui est constitué par son approvisionnement, lequel pose aussi le problème de l’ouverture commerciale débridée de l’économie. Il faut donc une plus grande protection. Il faut ériger des barrières à l’entrée sauvage de marchandises. On peut en effet constater que dans les années 1970, le secteur informel était peu développé et, en certains territoires, totalement inexistant. Cette nouvelle démarche protectrice, largement à la portée de l’Etat algérien, est d’autant plus réalisable que les programmes de lutte contre le chômage, notamment des jeunes, sont aujourd’hui une réalité qui coûte d’ailleurs très cher au Trésor public.
On ne peut plus continuer à tenter des réponses à un problème, celui du chômage des jeunes (en permettant le développement sans précédent de l’économie souterraine) et en créer, du même coup, plusieurs autres, dont le plus grave est celui de la concurrence déloyale faite aux entreprises nationales qui étouffent sous la pression exercée par cette expansion de l’informel. La relance de l’industrie nationale, c’est aussi gagner la bataille contre le secteur informel.
*Abdelmadjid Bouzidi-contribution paeue dans El Watan-17.09.2013
**Autopsie d’un remaniement
Bouteflika a procédé, cette fois aussi, à un remaniement ministériel à la veille de l’élection présidentielle.
Ce remaniement a, curieusement, été précédé par des fuites, presque ostentatoires dirions-nous, sur Internet, puisque beaucoup de noms ont été balancés sur plusieurs sites avec des postes précis. Certains avaient rapporté les noms des partants, d’autres les noms des entrants… bref, tous ou presque étaient dans le vrai. Jamais composition de gouvernement n’avait été connue à l’avance, mais cette fois, comme s’il s’agissait quelque part de confirmer la généralisation d’un nouveau mode opératoire à tous les niveaux, les choses ont eu lieu autrement. Certains confrères étaient tellement sûrs des détails en leur possession qu’ils avaient même donné l’information sur des colonnes sans attendre le communiqué officiel de la Présidence. Et ils étaient en plein dans l’information. Quoi qu’il en soit, l’information était connue avant d’être donnée par le canal officiel et elle a donné lieu à beaucoup de réactions, tant sur les médias sociaux (fait nouveau, progrès oblige), que sur ceux traditionnels. Tout le monde est d’accord pour dire que jamais remaniement opéré par Bouteflika n’a été aussi important. Et, du coup, la majorité des observateurs y ont vu la volonté explicite de Bouteflika d’aller vers un 4e mandat. Ceci n’est pas à éloigner comme nous l’avions nous-mêmes suggéré dans un précédent article (L’Expression du 31/8/2013) à la suite de l’intronisation de Saâdani à la tête du FLN. Toutefois, et à bien considérer les choses, il existe quelques situations envisageables. Si on jette un regard sur les différentes variables d’influence de l’élection présidentielle de 2014, la manière de les combiner et d’en lire les implications nous donne plusieurs scénarii dont nous présentons les plus importants ou, du moins, ceux qui nous paraissent les plus probables.
Les scénarii
Mais avant cela, revenons au remaniement de mercredi dernier. En soi, ce remaniement n’est pas très important du moment qu’il ne constitue qu’un outil au service d’une stratégie. Bouteflika veut utiliser l’équipe gouvernementale aux fins de l’élection de 2014. Ceci est clair et nul ne peut le contester. Il suffit de voir Tayeb Bélaïz placé à la tête du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales et Tayeb Louh nommé ministre de la Justice, garde des Sceaux, pour comprendre que l’enjeu est bel est bien l’échéance d’avril 2014. Que les élections aient lieu à temps ou qu’elles soient reportées, ces deux hommes auront certainement leur part dans la décision finale. La désignation de Abdelkader Messahel «au Ravin de la Femme sauvage», siège de la communication, porte aussi le même sens car, comme on le sait, la communication est d’une importance cruciale dans des événements comme de l’élection présidentielle. Le départ de l’ex-secrétaire d’Etat à la Jeunesse, Belkacem Mellah, qui s’est vu éjecter hors du gouvernement à cause de son affiliation au RND peut être interprété, soit comme une liquidation des hommes de Ouyahia, soit comme le désir d’avoir une équipe homogène comme rapporté par certains analystes. Quant au départ des cinq ministres FLN, deux raisons semblent expliquer l’éviction de Harraoubia, Tou et Ziari. La première c’est que, d’une part, Harraoubia et Tou ont eu un bilan des plus catastrophiques en ce sens que rien dans leurs secteurs n’a jamais progressé alors que Ziari a dû payer le malaise du secteur et dont la gestion n’a pas dû être du goût de Bouteflika. La seconde raison, c’est celle avancée par les médias de tous bords et qui se rapporte au refus des trois hommes d’assister à l’intronisation d’un Saâdani à l’hôtel El Aurassi. De son côté, Benhamadi a payé cash sa maladresse qui concerne la 3G alors que Benaïssa a dû céder sa place à «du sang neuf».
En gros, le remaniement, et bien que comportant un grand nombre de changements pour, supposons-nous, frapper l’imaginaire des Algériens, demeure tout à fait compréhensible. Une équipe de proches pour encadrer les élections et le reste pour gérer le quotidien des affaires du pays. Mais rien, dans ce remaniement, ne dit que Bouteflika a décidé de partir à la conquête du 4ème mandat. Ces derniers jours, le Président a opéré d’importants changements dans l’organigramme de certaines institutions sensibles pour la République. A quoi répondent-ils? Intox, manip, extrapolation médiatiques? L’avenir nous le dira.
Le carré d’as
Scénario 1: il se peut que Bouteflika se soit décidé pour un 4e mandat. Dans cette hypothèse, il existe deux cas de figure. Soit, par simple précaution, il veut écarter certains partenaires, traditionnels décideurs, dont il connaît l’importance dans les élections pour avoir le chemin libre vers ce 4ème mandat, soit alors, de l’autre côté, certains candidats risquent d’être soutenus et il anticipe en les privant de l’appui de ces mêmes partenaires. C’est dans ce sens qu’une certaine presse a parlé de Benflis et de l’évaporation de ses chances. Ceci donne une première explication et, dans ce cadre, le nouveau gouvernement intervient dans le cadre d’une préparation du 4ème mandat.
Scénario 2: il est possible que Bouteflika ne cherche pas à se présenter à sa propre succession, mais à peser sur le choix de son successeur. Ceci pourrait très bien expliquer les bouleversements effectués au sein de certaines institutions sensibles et impliquées jusque-là dans la décision politique pour les empêcher de contrecarrer éventuellement son projet. Ceci aussi est une lecture possible et le nouveau gouvernement ainsi formé viendra conforter le Président dans son choix en cadrant une élection par l’intérieur et la justice.
Scénario 3: néanmoins, on pourrait supposer que Bouteflika, non seulement ne cherche pas un 4e mandat mais en plus, veut empêcher toute partie d’imposer qui que ce soit et quoi que ce soit au peuple. Autrement dit, après les bouleversements de la scène politique arabe et régionale, il se peut que Bouteflika, la maladie aidant, ait pris la décision d’assurer une transition démocratique réelle à la tête du pays. Ceci expliquerait d’abord, les coupes apportées à ces institutions sensibles que l’on évoquait et ensuite, le choix des hommes pour encadrer la prochaine élection et assurer un déroulement normal, transparent et intègre. Mais dans ce cas, on ne comprend plus pourquoi il a mis Saâdani, le coordinateur des comités de soutien au Président Bouteflika à la tête du FLN? C’est pour cela que, à notre avis, seulement deux possibilités existent. Soit c’est Bouteflika qui part pour un 4e mandat, soit un candidat qu’il supporterait lui-même. Et, il y a beaucoup de chance, à notre avis, pour que ces jours-ci nous entendions des appels au 4e mandat. Le remaniement ministériel serait dans ce cas un coup d’envoi pour cet objectif. Autrement dit, une mise en place pour un ordre de bataille. Comme au poker, Bouteflika détient dans ses mains le beau jeu: un carrée d’as.*Par Aissa Hirèche -L’Expression-14.09.2013
****Le remaniement ministériel passé au crible
-Par Zouhir MEBARKI
Le remaniement qui intervient un an après le premier gouvernement Sellal (3 septembre 2012) fait apparaître 14 départs, 14 maintenus à leur poste, sept ont changé de portefeuille et 11 nouveaux membres dont une femme. D’autre part, il y a lieu de noter que le nouveau gouvernement compte un seul ministre d’Etat (le précédent n’en avait pas), Tayeb Belaïz. Alors que le précédent gouvernement comptait trois femmes (Khalida Toumi à la culture, Souad Bendjaballah à la solidarité et Dalila Boudjemaâ à l’environnement, le nouveau gouvernement voit l’arrivée d’une 4ème femme, Zohra Derdouri à la Ptic (en remplacement de Benhamadi qui est parti).
Par ailleurs, tous les postes de secrétaire d’Etat, au nombre de 5 dans l’ancien gouvernement, ont été supprimés.
Alors qu’un seul poste de ministre délégué figurait dans le précédent gouvernement, le nouveau en compte deux (aux Affaires maghrébines et au Budget).
Enfin, deux secrétaires d’Etat (Hadj Saïd et Dalila Boudjemâa) et un ministre délégué (Messahel) ont été promus au rang de ministres.
Ceux qui ont quitté le gouvernement
1- Abdelmalek Guenaizia, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale
2-Dahou Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales
3- Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères
4- Mohamed Charfi, ministre de la Justice, garde des Sceaux
5- Amar Tou, ministre des Transports
6- Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture et du Développement rural
7- Rachid Harraoubia, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique
8- Abdelaziz Ziari, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière
9- Chérif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la Petite et moyenne entreprise, et de la Promotion de l’investissement
10- Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication
11- Mohand Oussaïd Belaid, ministre de la Communication
12- Bachir Messaitfa, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé de la Prospective et des Statistiques
13- Belkacem Sahli, secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l’étranger
14-Belkacem Mellah, secrétaire d’État auprès du ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de la Jeunesse
Ceux qui sont maintenus à leur poste
- Abdelmalek Sellal, Premier ministre,
- Karim Djoudi, ministre des Finances,
-Youcef Yousfi, ministre de l’Energie et des Mines
- Bouabdallah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs,
- Mohamed Cherif Abbès, ministre des Moudjahidine
- Hocine Necib, ministre des Ressources en eau,
-Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville,
-Abelatif Baba Ahmed, ministre de l’Education nationale,
- Khalida Toumi, ministre de la Culture,
-Souad Bendjaballah, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme,
-Mustapha Benbada, ministre du Commerce,
- Mahmoud Khedri, ministre des Relations avec le Parlement
- Mohamed Tahmi, ministre de la Jeunesse et des Sports
- Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques,
Ceux qui ont changé de portefeuille
- Amara Benyounès, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement.
- Amar Ghoul, ministre des Transports.
- Mohamed Mebarki, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
- Mohamed Bemeradi, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.
Ceux qui ont été promus
-Dalila Boudjemaâ, ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement,
- Abdelkader Messahel, ministre de la Communication,
- Mohamed Amine Hadj Saïd, ministre du Tourisme et de l’Artisanat,
Les nouveaux membres
- Tayeb Belaiz, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales,
-Ahmed Gaid Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef de l’état-major de l’Armée nationale populaire,
- Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, en remplacement de M.Mourad Medelci, appelé à d’autres fonctions,
-Abdelwahab Nouri, ministre de l’Agriculture et du Développement rural,
- Mohamed El Ghazi, ministre auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme du service public, -Farouk Chiali, ministre des Travaux publics
- Nouredine Bedoui, ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels
- Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière,
- Zohra Derdouri, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, – Abdelmadjid Bouguerra, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrebines et
- Mohamed Djellab, ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget.
Sur le plan politique
Changement d’attributions
Le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale devient vice-ministre de la Défense nationale, chef de l’état-major de l’Armée nationale populaire.
Le ministre de l’Industrie, de la Petite et moyenne entreprise, et de la Promotion de l’investissement devient ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement.
Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme devient ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme et de la Ville.
Le ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville devient ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement. (sans la Ville)
La Ministre de la Solidarité nationale et de la Famille devient ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme.
Introduction de nouvelles attributions
Nouveau ministre rattaché au Premier ministre chargé de la Réforme du service public et d’un nouveau ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget.*Par Zouhir MEBARKI –L’Expression-14.09.2013
**Le président Bouteflika procède à un remaniement ministériel
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a procédé mercredi à un remaniement ministériel, a indiqué la Présidence de la République dans un communiqué dont voici le texte intégral:
« Conformément aux dispositions de l’article 79 de la Constitution, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, a pris, ce jour, après consultation du Premier ministre, un Décret présidentiel portant nomination des membres du Gouvernement.
Sont nommés Mesdames et Monsieurs:
- Abdelmalek Sellal, Premier ministre,
- Tayeb Belaiz, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités Locales,
- Ahmed Gaid Salah, Vice-ministre de la Défense National, Chef de l’Etat-Major de l’Armée Nationale Populaire,
- Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, en remplacement de M. Mourad Medelci, appelé à d’autres fonctions,
- Tayeb Louh, ministre de la justice, Gardes Sceaux,
- Karim Djoudi, ministre des Finances,
- Youcef Yousfi, ministre de l’Energie et des Mines
- Amara Benyounes, ministre du Développement industriel et de la promotion de l’investissement,
- Abdelwahab Nouri, ministre de l’Agriculture et du développement rural,
- Bouabdallah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses et des wakfs,
- Mohamed Cherif Abbes, ministre des Moudjahidine
- Mohamed El Ghazi, ministre auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme du service public,
- Hocine Necib, ministre des Ressources en eau,
- Amar Ghoul, ministre des Transports,
- Farouk Chiali, ministre des Travaux publics
- Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la ville,
- Dalila Boudjemaa, ministre de l’Aménagement du territoire et de l’environnement,
- Abdelkader Messahel, ministre de la Communication,
- Abelatif Baba Ahmed, ministre de l’Education nationale,
- Mohamed Mebarki, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique,
- Khalida Toumi, ministre de la Culture,
- Nouredine Bedoui, ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels
- Saoud Bendjaballah, ministre de la Solidarité nationale de la famille et de la condition de la femme,
- Mustapha Benbada, ministre du Commerce,
- Mahmoud Khedri, ministre des Relations avec le parlement
- Mohamed Bemeradi, ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale,
- Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière,
- Mohamed Tahmi, ministre de la Jeunesse et des sports
- Zohra Derdouri, ministre de la Poste et des technologies de l’information et de la communication,
- Mohamed Amine Hadj Said, ministre du Tourisme et de l’artisanat,
- Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des ressources en halieutiques,
- Abdelmadjid Bouguerra, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrebines et africaines
- Mohamed Djellab, ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget.
Par ailleurs, et en application de l’article 78 de la Constitution, Monsieur le président de la République, a nommé Monsieur Ahmed Noui, ministre sécrétaire général du gouvernement.*APS-11.09.2013
**De nouveaux portefeuilles ministériels créés
De nouveaux portefeuilles ont été créés à la faveur du remaniement ministériel opéré hier par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il s’agit d’abord du vice-ministre de la Défense confié au général-major, Ahmed Gaïd Salah, qui garde également le poste de chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP). Selon plusieurs lectures, ce changement à la tête d’un département de souveraineté avec le renforcement de ses attributions n’est pas fortuit. Il obéit au climat sécuritaire délétère qui plane sur toute la région du Maghreb, notamment ce qu’il convient d’appeler «le Printemps arabe». L’Algérie est appelée à sécuriser ses frontières, notamment celle de l’Est et du Sud, devenues trop perméables à la circulation des armes. Cette libre circulation ne concerne pas uniquement les armes mais aussi des terroristes et des narcotrafiquants, d’où la nécessité de répondre promptement.
Contrairement à l’ancien poste, à savoir le ministère délégué à la Défense, le vice- ministre de la Défense aura des prérogatives plus élargies. Toujours dans le cadre du renforcement de l’ANP, le président de la République a, selon une information répercutée par le quotidien arabophone Ennahar procédé à un profond lifting au sein de l’institution militaire. Le deuxième poste qui a été créé est celui de ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget, Mohamed Djellab. Ce ministère traitera des questions relatives à la préparation du budget et à son exécution ; à la comptabilité publique ; au domaine ; aux pensions ; aux impôts ; au cadastre et à la publicité foncière et aux douanes. Il appartient à ce département de préparer et de mettre en œuvre la politique en matière budgétaire et fiscale. Il est chargé également de l’équilibre de l’ensemble des comptes publics et de la stratégie pluriannuelle en la matière et, notamment de l’équilibre des comptes sociaux et des mesures de financement de la protection sociale.
La Réforme du service public figure également dans ce changement. L’ancien wali d’Annaba Mohamed El Ghazi se voit attribuer cette nouvelle fonction au sommet de l’Etat. Ce nouveau département aura pour charge la modernisation de l’Etat. Il aura à élaborer les mesures tendant à répondre aux besoins des usagers des services publics, à améliorer l’efficacité de ces derniers, à déconcentrer les responsabilités, à moderniser la gestion publique et à développer le dialogue social au sein des administrations. Il veille à la mise en œuvre des stratégies de réformes ministérielles et assure leur coordination entre les différents départements. Il fait toute proposition de nature à assurer l’adaptation des services déconcentrés des administrations de l’Etat au développement de la décentralisation. Il prépare et met en œuvre les mesures de simplification des formalités administratives incombant aux usagers et coordonne l’élaboration des programmes de simplification. Il contresigne les décrets relatifs à l’organisation des administrations centrales, des services à compétence nationale, des services déconcentrés et des établissements publics placés sous la tutelle de l’Etat.*algerienews.info-12.09.2013
**Indiscipline, incompétence et autres…
Des ministres sanctionnés
Leur départ a été annoncé depuis des semaines. Depuis hier, c’est chose faite. Pour certains, les pronostics se sont confirmés et pour d’autres, ce fut une surprise.
Il s’agit d’abord du désormais ex-ministre de la santé, Abdelaziz Ziari, qui a été remplacé par l’actuel wali d’Oran, Abdelmalek Boudiaf. Les raisons de son éviction sont d’ordre professionnel, voire politique selon certaines sources. Il lui est repproché sa gestion catatstrophique de la grève qu’avait connue son secteur, refusant tout dialogue avec les syndicats obligeant le Premier ministre à intervenir. Sur le plan politique, on lui repproche son opposition au sein du FLN jugé «anti-Président».
Le deuxième ministre qui quitte définitivement le gouvernement, c’est l’autre FLNiste, Rachid Harraoubia, désormais ex-ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui a été sanctionné lui aussi par rapport à la situation que vit l’université algérienne et aussi accusé de s’occuper des affaires du parti au détriment de son secteur. Depuis son installation en septembre 2002, le bilan de Rachid Harraoubia est loin d’être positif.Le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la Communication, Moussa Benhamadi, est lui aussi en disgrâce.
Le dossier de la 3G et la «politisation» de la gréve d’Algérie Poste sont les deux tares qui ont poussé à son abandon. Sellal n’aura pas oublié les déclarartions de Benhamadi accusant son collègue des Finances d’avoir bloqué le dossier Djeezy. Désormais, la solidarité au sein du gouvernement est de mise, semble indiqué le Président de la République.
Une autre personnalité habituée aux hautes fonctions ne siègera par dans le prochain gouvernement. Il s’agit de Cherif Rahmani, le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, qui vient d’être limogé par le président de la République. Pourtant, il a été considéré comme une pièce maîtresse du gouvernement de Abdelmalek Sellal. Ce dernier, qui n’est pas arrivé à relancer le secteur de l’industrie qui commence à perdre le terrain. Après son installation, en septembre 2012, le désormais ex-ministre a fait la relance de l’industrie en Algérie une priorité. Mais le problème qui se pose, c’est que le secteur de l’industrie manque de visibilité.
Le dossier de l’implantation du constructeur automobile Renault dans la région d’Oran, le projet de renationalisation du complexe sidérurgique d’El-Hadjar, détenu à 70 % par Arcelor Mittal, cette renationalisation tarde à voir le jour et plusieurs mouvements de protestations ont été enregistrés au niveau de ce complexe pour dénoncer la mise à la porte d’un grand nombre de travailleurs. En plus d’une gestion catastrophique de son secteur, Cherif Rahmani, comme ses camarades au sein du FLN, s’est toujours illustré par son souci des problèmes que vit son parti politique, le Rassemblement national démocratique (RND), l’un des partis de la coalition présidentielle, depuis la démission d’Ahmed Ouyahia en janvier dernier. D’ailleurs, son nom revient avec insistance pour le poste de nouveau secrétaire général de ce parti.*algerienews.info-12.09.2013*Mohammed Zerrouki
** « Une feuille de route pour la présidentielle»
selon Lakhdar Benkhellaf, député du parti El-Adala
Algérie News : Le président de la République vient de procéder à un remaniement ministériel, à quoi obéirait selon vous, un tel changement, dans une conjoncture pareille, notamment à quelques mois seulement de l’élection présidentielle ?
Lakhdar Benkhellaf : Le remaniement ministériel obéit à un seul objectif qui est sans conteste celui de tracer la feuille de route de la prochaine élection présidentielle. Un ministre qui entre dans cette feuille de route est appelé à continuer à exercer, tandis que ceux qui n’entrent pas dans ce plan sont simplement remerciés.
Malheureusement, ce qu’il y a lieu de constater, c’est que depuis l’installation du gouvernement Sellal il y a de cela un an, aucun changement n’est à noter en ce qui concerne le rendement de l’Exécutif. Au moment où on attendait à chaque fois, qu’un Premier ministre vient présenter sa politique générale devant les députés, comme le stipule l’article 133 de la Constitution, on nous surprend par un remaniement qui remet le compteur à zéro avec une autre équipe qui entame un autre travail. Laissez-moi vous dire qu’il y a des ministres qui sont totalement démissionnaires sur le terrain, surtout depuis la maladie du président. N’empêche que ces derniers ne seront probablement pas relevés de leurs postes car, ils entrent dans cette feuille de route qu’on est en train de dessiner. Force est de constater qu’en Algérie, il n’y a pas une alternance des partis au pouvoir, mais rien qu’une alternance de personnes sur les postes.
En plus du remaniement, la création de nouveaux portefeuilles ministériels est annoncée, à l’image de ceux de vice-ministre de la Défense, celui chargé du Budget et celui en charge du Service public. Dans quelle optique interviennent ces nouveautés ?
Je pense que c’est la future feuille de route qui impose de tels changements. Il y a, pour ceux qui ont tracé ce plan, comme une nécessité de créer ces postes pour pouvoir faire face à certains dossiers chauds. Créer un ministère en charge du Service public répond à une urgence nationale pour répondre aux besoins des citoyens qui multiplient les mouvements de protestation et de circonscrire cette colère grandissante dans la rue. J’ai eu déjà à travailler avec le wali d’Annaba, promu au poste de chargé de la Réforme du service public, lorsqu’il était à Constantine, alors que j’étais vice-président d’APW entre 1997 et 2002. Son intronisation à un tel poste n’a d’autres explications que ce que je viens d’avancer. Pour la Défense, il s’agit de répondre aux besoins de remettre de l’équilibre au sommet de l’Etat en prévision du rendez-vous présidentiel.
Ne pensez-vous pas que le président, à travers ces décisions, veut lancer des messages sur sa capacité de gouverner encore, et soit bien parti pour prolonger son bail à la tête du pays ?
Il n’y a pas de doute sur ça. Le président veut démontrer qu’il est encore là et capable de prolonger son mandat. Réviser la Constitution et prolonger l’actuel mandat de deux ans, ou encore aller vers un quatrième mandat sont des probabilités à ne pas écarter. Tout a été préparé pour exécuter cette feuille de route. L’élection de Amar Saïdani à la tête du FLN n’est guère fortuite. Je pense que le tunnel est tracé.
Propos recueillis par: Aïssa Moussi-algerienews.info-11.09.2013
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*La convalescence de Boutéflika
Le Président poursuit toujours un traitement et des soins intensifs à Alger.
«Son état s’améliore, mais pas au point de retrouver son bureau d’El-Mouradia »
**un important remaniement du gouvernement en préparation
Le Président poursuit toujours sa convalescence et ne peut s’adonner à des activités déconseillées pour lui, pour le moment», affirme notre source. Mais en réalité, Bouteflika, rentré au pays le 16 juillet 2013 en provenance de Paris où il avait été évacué le 27 avril suite à un lourd accident vasculaire cérébral, poursuit toujours un traitement et des soins intensifs à Alger.
Comme quand il était à Paris, l’homme s’est éclipsé totalement. Pas la moindre activité de quelque nature qu’elle soit. Se trouvant, depuis, dans sa résidence privée sur la côte ouest d’Alger qui est, pour rappel, équipée d’un petit hôpital de campagne depuis début 2006, l’homme ne reçoit personne en dehors de son cercle familial restreint.
«Le Président ne reçoit d’ailleurs jamais chez lui et cela même avant sa maladie», nous confie-t-on dans son entourage. Selon des informations crédibles également, son «hôpital de campagne» avait été doté d’un matériel spécifique et ultra-moderne ramené d’Allemagne quelques jours avant son retour au pays.
De même que son staff médical avait été renforcé par deux médecins français qui sont à son chevet en permanence. «La nature de sa maladie et son âge ne permettent pas au patient Bouteflika de changer de main. Il est donc tout à fait logique qu’il soit suivi par les mêmes médecins qui l’ont traité une première fois et qui ont son dossier médical», nous explique-t-on encore de source fiable.
Le 16 juillet 2013, les Algériens ont découvert l’état réel de l’encore Président en exercice : à l’aéroport militaire de Boufarik, Bouteflika, même s’il n’était pas cette fois en robe de chambre, a donné de lui l’image d’un président complètement groggy, sans voix, le geste tortueux et le regard perdu.
Une posture de faiblesse illustrée de manière éclatante par la présence d’une chaise roulante qui achève de détruire le «sans séquelles» officiel. Qu’en est-il, depuis ? «Son état s’améliore», se contente de nous répondre notre source. Certes, pas au point de retrouver son bureau d’El-Mouradia.
Exit donc pour le moment toute activité professionnelle «corporelle» pour ainsi dire, comme par exemple présider un Conseil des ministres, recevoir en audience officielle et, cela va de soi, faire la… prière ! Par contre, ses facultés mentales étant intactes, l’usage de sa main droite aussi, Bouteflika est toujours en mesure de prendre des décisions. Abdelaziz Bouteflika ratera, semble-t-il, deux autres rendez-vous protocolaires successifs pour les tout prochains jours : les traditionnelles cérémonies des prières du 27e jour du mois de Ramadhan et de l’Aïd. Ces deux obligations protocolaires seront honorées par Abdelmalek Sellal, apprenons- nous de source crédible.
Gouvernement: un important remaniement en préparation
Et, là, nos sources sont unanimes : il faut s’attendre à quelques «sorties» à moyen terme. La plus importante est qui relève quasiment du domaine de l’officiel est celle d’un important remaniement du gouvernement. En fait, ce remaniement n’avait été retardé que par l’accident de santé de Bouteflika. Dans l’entourage immédiat de Bouteflika, l’on a mal pris quelques «retournements», en coulisses bien entendu, de certains hauts responsables, y compris au sein de l’exécutif, dans l’intervalle entre le 27 avril et le 16 juillet 2013.
Ce n’est pas tout. L’actuel gouvernement ne trouve grâce, ni aux yeux de Bouteflika, ni chez Sellal ! Le Premier ministre qui avait hérité, le 3 septembre 2012, d’un staff gouvernemental qu’il avait découvert en même temps que sa propre nomination, avait, confient nos sources, émis le souhait d’un remaniement significatif qui devait avoir lieu en mai dernier, à la même période que la révision de la Constitution.
Avec le retour de Bouteflika, Sellal, selon toujours nos sources, serait revenu à la charge. «La réflexion sur la composante du prochain gouvernement est engagée», nous dira même un proche de Bouteflika.*algérie360-Mardi 30 juillet 2013.
Bouteflika de retour à Alger
Après 79 jours d’hospitalisation en France
*Vidéo du retour du président Boutéflika à Alger
**Ce que la maladie de Bouteflika a montré
Bouteflika est rentré au pays après 80 jours d’absence. Il n’est un secret pour personne que sa maladie a suscité – et continue de susciter – divers commentaires et moult réactions. Il en est qui ont demandé l’application de l’article 88 de la Constitution au moment où d’autres, au contraire, ne veulent pas entendre parler de cet article. Certains ont exprimé leur opposition quant à un quatrième mandat alors que d’autres appellent Bouteflika à postuler en 2014. Certaines parties avaient même fait appel à l’armée pour une éventuelle intervention. Mais au-delà de tout cela, ce qu’il y a lieu de mentionner, c’est que la maladie du Président a levé le voile sur un tas de choses intéressantes.*cliquer ici: Météo-politique en Algérie.1
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