TOP SECRET.2

TOP SECRET

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*La présidence dissout le GIS (DRS)

La «restructuration» de l’armée s’accélère

**Alger–le 09.08.15 | el watan

Le Groupe d’intervention spéciale (GIS), la force de frappe du DRS dans la lutte antiterroriste chargée des missions spéciales, a été dissous. Ses éléments ont été rattachés aux différentes forces, terrestres, marines, aériennes et à la Gendarmerie nationale. Le général Abdelkader remplace le général-major Bendaoud à la tête de la direction de la Sécurité intérieure dirigée par le DRS. Les mesures dites de restructuration de l’armée s’accélèrent depuis «l’affaire Zéralda». La guerre des tranchées entre El Mouradia et Les Tagarins fait rage. Les conséquences seront très lourdes pour la cohésion et la mobilisation des rangs de la grande muette.

Après les changements à la tête de la garde présidentielle et de la Garde républicaine, c’est au tour du prestigieux GIS — la force de frappe du Département de renseignement et de sécurité (DRS) dans les opérations de lutte antiterroriste en général et les missions délicates liées à la sécurité de l’Etat en particulier — d’être touché par la «restructuration». Selon des sources bien informées, ce commando, hautement qualifié pour les missions spéciales comme la contre-guérilla, la libération des otages et la protection rapprochée, a été tout simplement dissous. Les quelques centaines d’éléments qu’il comptait ont été, nous dit-on, affectés aux différentes forces armées : terrestres, aériennes, marines et à la Gendarmerie nationale.

Considéré par les spécialistes comme l’un des meilleurs groupes d’élite des forces spéciales au niveau africain et méditerranéen, le GIS a eu ses moments de gloire dans les années 1990 et s’est illustré également lors de la prise d’otages, menée par une trentaine de terroristes d’une dizaine de nationalités, à Tiguentourine, à l’extrême Sud algérien, en janvier 2013.

La décision a été prise la semaine dernière, alors que les responsables du premier cercle de protection, la garde présidentielle et la Garde républicaine venaient d’être limogés et remplacés, sans qu’aucune information officielle ne soit donnée par la Présidence dont ils dépendent administrativement et le ministère de la Défense nationale auquel ils sont rattachés organiquement.

Seule une cérémonie d’installation officielle par le chef d’état-major de l’ANP et vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, du fraîchement décoré au grade de général-major de corps d’armée Benali Benali, à la tête de la Garde républicaine, a été largement médiatisée sans pour autant évoquer le nom du partant, le général-major Ahmed Moulay Meliani, remercié au même titre que le général-major Djamel Lekhal Medjdoub, commandant de la garde présidentielle, remplacé par le général-major Nacer Habchi dans le secret le plus total, puisque ni le vice-ministre ni la Présidence n’ont annoncé officiellement ce changement, préférant plutôt la communication par «fuites organisées».

Dans ce cadre, alors que tout le monde annonçait le remplacement à la tête de la Direction de la sécurité intérieur (DSI) du général-major Ali Bendaoud par le colonel Aziz qui dirigeait l’Ecole du renseignement de Beni Messous, c’est le général Abdelkader qui prend la tête de cette direction. Issu de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), il était responsable régional de cette structure à Blida avant d’être rappelé au ministère puis promu au grade de général-major alors que personne ne s’y attendait.

Toutes ces décisions et les circonstances dans lesquelles elles ont été prises laissent supposer qu’il y a bien une guerre des tranchées entre El Mouradia et Les Tagarins. Le limogeage des uns et le retour des autres ne sont en réalité que des coups et contrecoups qui, s’ils arrangent l’une ou l’autre partie, ne font qu’exacerber le sentiment de démobilisation ressenti par une grande partie des hommes qui affrontent quotidiennement le terrorisme, la contrebande et toutes les menaces qui guettent le pays aux frontières.

Et les dommages collatéraux sont lourdement subis par les structures qui constituent la force de frappe contre le terrorisme, à l’image du GIS, de la DSI qui a connu une valse de quatre responsables en deux ans, mais aussi le service de lutte antiterroriste du DRS qui, depuis le limogeage intrigant de son chef il y a 18 mois, est toujours sans responsable. Jusqu’à quand cette lutte pour le maintien au pouvoir que se livrent les uns et les autres continuera-t-elle ? Quel prix le pays devra-t-il encore payer pour se relever de cette situation qui a commencé dès le retour du président de la République de l’hôpital militaire français du Val-de-Grâce ? La question reste posée…*Salima Tlemçani / dimanche 09.08.15 | el watan

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Promettre l’enfer économique plutôt que le paradis dans actualité

 **Saïd Boutéflika peut-il devenir le prochain président ?

     *cliquer ici:   Web.TV

« Non, Saïd Bouteflika ne va pas devenir le Prochain Président de l’Algérie et ne veut pas prendre le pouvoir « . Un haut responsable de la DGSN dévoile les dessous du sérail algérien 

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*L’Affaire de la résidence d’état de Zéralda

***Un jeune lieutenant de la Garde présidentielle, libéré

*Le procès en appel du jeune lieutenant de la Garde présidentielle, poursuivi pour une présumée «attaque contre la résidence d’Etat de Zéralda», a eu lieu mercredi dernier, au tribunal militaire de Constantine.

Tenu à huis clos, le procès s’est terminé par une condamnation à 15 mois de prison, couvrant ainsi la détention de l’accusé qui a retrouvé sa liberté. Le verdict éloigne toute idée de «complot» contre la Présidence pour laquelle l’ancien patron de la Direction générale de la sécurité et de la protection présidentielle (DGSPP), le général-major Djamel Kehal dit Medjdoub et deux de ses subordonnés, un colonel et un commandant, avaient été reconnus coupables de «négligence» et d’«infraction aux consignes de l’armée» par la même juridiction, puis condamnés à 3 ans de prison, alors que le parquet avait requis une peine maximale de 5 ans.

Cette affaire avait fait couler beaucoup d’encre et de salive durant l’été 2015, lors de la présumée «tentative d’attaque» contre la résidence d’Etat de Zéralda, dans la nuit du 16 au 17 juillet, au cours de laquelle le jeune lieutenant de la Garde présidentielle avait vidé sa kalachnikov sur un supposé intrus, qui selon lui, lui aurait tiré dessus.

Cependant, les conclusions de l’enquête ainsi que l’expertise balistique ont montré que les douilles trouvées sur les lieux appartiennent toutes à l’arme du lieutenant. Ce dernier a été déféré devant le tribunal militaire de Blida, qui l’a placé sous mandat de dépôt avant que cinq de ses collègues dont son chef hiérarchique, colonel de son état, et le premier responsable de la Garde présidentielle soient entendus.

Quelques semaines plus tard, le lieutenant a été jugé pour «infraction aux consignes de l’armée» et «gaspillage de munitions», puis condamné dans une audience à huis clos à 3 ans de prison ferme. La décision a provoqué une avalanche de limogeages, qui a touché le procureur du tribunal militaire de Blida, son adjoint, le directeur de la justice militaire et son inspecteur tous admis d’office à la retraite. Des mesures similaires ont ciblé pas moins de 14 colonels de la justice militaire, notamment des procureurs des tribunaux militaires de Béchar, Oran, Ouargla et Constantine.

Un pourvoi en cassation contre la décision du tribunal de Blida a été introduit, alors qu’une extension des poursuites est engagée pour poursuivre le chef de la Garde présidentielle, le général-major Medjdoub, et deux autres subordonnés, le chef de l’unité du lieutenant, colonel de son état, ainsi qu’un commandant.

Si ces deux derniers ont été laissés en liberté provisoire, le général-major Medjdoub a été, quant à lui, placé sous contrôle judiciaire avant d’être déféré devant le tribunal militaire de Constantine pour y être jugé et condamné à huis clos, le 2 décembre 2015. Les mis en cause ont introduit des pourvois en cassation et sont en attente de procès. *Salima Tlemçani / el watan / mercredi 07 décembre 2016

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*L’Affaire de la résidence d’état de Zéralda 

         L’ex-chef de la Garde présidentielle inculpé

L’affaire dite de Zéralda connaît un nouveau rebondissement. L’ex-chef de la Garde présidentielle, le général-major Djamel Kehal Medjdoub, a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire par le tribunal militaire de Blida. Quatre de ses subordonnés, des officiers supérieurs, ont également été inculpés et maintenus en liberté provisoire dans le cadre de l’extension des poursuites décidées par le juge d’instruction. L’affaire vient d’être transférée au tribunal militaire de Constantine pour juger les mis en cause.

L’affaire de la présumée attaque de la résidence d’Etat de Zéralda continue de faire tomber de hauts gradés de l’armée. Après la condamnation à trois ans de prison d’un jeune lieutenant, pour «infraction aux consignes militaires» et «gaspillage de munitions» ; c’est au tour des hauts gradés de la Garde présidentielle d’être poursuivis, avons-nous appris de source bien informées.

En charge de cette affaire, le tribunal militaire de Blida a décidé d’une extension de poursuite pour inculper l’ex-chef de la Direction de la sécurité et de la protection présidentielles (DSPP) ou plus précisément la Garde présidentielle, le général-major Djamel Kehal Medjdoub et quatre de ses subordonnés, tous des officiers supérieurs.

Le tribunal s’est basé sur l’article 86 du code de justice militaire pour poursuivre ces hauts gradés, qui stipule : «Le juge d’instruction militaire a le pouvoir, sur réquisition ou après avis conforme du procureur militaire, d’inculper tout justiciable des juridictions militaires ayant pris part comme auteur ou complice aux faits qui lui sont déférés ou de modifier l’inculpation lorsque ces faits doivent recevoir une qualification nouvelle emportant une peine plus grave.

En cas de désaccord entre le juge et le procureur militaire, ce dernier est tenu de saisir par requête le tribunal militaire qui statue en sa plus prochaine audience.» Après une courte instruction, l’ancien chef de la Garde présidentielle a été placé sous contrôle judiciaire pour «négligence», mais aussi pour «infraction aux consignes militaires», une inculpation retenue également contre les quatre autres co-inculpés maintenus d’ailleurs en liberté provisoire.

Dossier confié au tribunal militaire de Constantine

Il y a quelques jours, le vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’Anp, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, a désigné le tribunal militaire de Constantine pour juger les mis en cause, étant donné qu’il s’agit d’officiers et, de ce fait, ils ne peuvent être jugés dans la circonscription où ils ont exercé.

Cette affaire dite de Zéralda remonte à la nuit du 16 juillet 2015, lorsqu’un jeune lieutenant de la Garde présidentielle, en faction à l’intérieur de la résidence d’Etat, avait créé l’alerte en vidant le chargeur de sa kalachnikov, au lever du jour, contre un intrus qui auraient tiré sur lui. Une thèse non confortée par l’enquête de la Gendarmerie nationale qui, sur les lieux, n’a trouvé que les douilles des balles de la kalachnikov du lieutenant. Pour le cercle présidentiel, il ne peut s’agir que d’«un complot, une tentative d’assassinat et de coup d’Etat» contre le Président. Le 25 juillet 2015, le chef de la Garde présidentielle, le général-major Djamel Kehal Medjdoub, de la Garde républicaine, le général-major Ahmed Moulay

Meliani et le directeur de la sécurité intérieure, le général-major Ali Bendaoud, sont limogés. Ce dernier est inscrit sur la liste des interdits de sortie du territoire national sans être poursuivi. Cette décision est suivie par une campagne médiatique contre les hauts gradés limogés, jetés à la vindicte populaire en les présentant comme des «incompétents» et auteurs de «graves négligences». La première réaction à ces lourdes accusations est venue de la famille du général-major Medjdoub.

Dans une lettre publiée dans la presse, celle-ci dénonce les interprétations qui ont entouré l’annonce du limogeage de l’ex-chef de la Garde présidentielle, «qui a consacré 48 années de sa vie à l’Algérie, dont dix ans au service de la présidence de la République (de 2005 à 2015)» et s’est indignée «de la teneur et de la méchanceté de l’interprétation du communiqué et des commentaires qui l’ont entouré». Mais quelque temps plus tard, l’affaire prend une autre tournure. Le tribunal militaire de Blida condamne le jeune lieutenant de la Garde présidentielle à une peine de trois ans de prison pour «infraction aux consignes militaires» et «gaspillage de munitions».

La thèse du complot n’apparaît pas à travers ce verdict  qui va pourtant, dans les heures qui suivent son prononcé, susciter une avalanche de limogeages. Le directeur central de la justice militaire, son inspecteur et le procureur du tribunal militaire de Blida sont démis de leurs postes et admis d’office à la retraite, alors qu’une grande opération de «nettoyage» touche les tribunaux militaires d’Oran, Béchar et Constantine. Au moins 14 colonels, surtout des procureurs, sont admis à la retraite d’office pour être remplacés par d’autres officiers. L’opération semble augurer une nouvelle ère, disent des sources militaires.

Le parquet militaire de Blida introduit dès la fin du week-end (l’audience a eu lieu jeudi)  un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême contre la condamnation du jeune lieutenant et le juge d’instruction de la même juridiction décide d’une extension des poursuites, afin d’inclure dans le dossier d’autres hauts responsables de la Garde présidentielle, de l’orienter vers la thèse «du complot ou de la tentative d’assassinat contre le Président» et de justifier par la suite toutes les décisions possibles qui, au-delà des carrières qu’elles peuvent briser, portent atteinte et de manière aussi violente que dangereuse aux institutions de l’Etat. *Salima Tlemçani / el watan / lundi 30 novembre 2015

*3 ans de prison ferme pour le général-major Djamel Kehal Medjdoub 

L’ancien chef de la Garde présidentielle, le général-major Djamel Kehal Medjdoub a été condamné par le tribunal militaire de Constantine à une peine de 3 ans de prison ferme. La même sentence a été infligée à deux de ses subordonnés, un colonel et un commandant, pour les mêmes faits, qui concernent la présumée attaque de la résidence d’Etat de Zéralda au mois de juillet dernier.

Le procès de l’ancien chef de la Garde présidentielle, le général-major Djamel Kehal Medjdoub a pris fin tard, dans la soirée de mercredi à jeudi dernier.

C’était devant le tribunal militaire de Constantine, où il avait été déféré avec deux de ses subordonnés (et non quatre comme annoncé précédemment), un colonel et un commandant. Après plusieurs heures d’audition, les accusés qui comparaissaient libres ont tous les trois été reconnus coupables de «négligence grave et d’infractions aux consignes de l’armée», avant d’être condamnés, tard dans la soirée, à 3 ans de prison ferme. Le procureur, quant à lui, a requis une peine maximale de 5 ans de prison ferme.

A travers sa décision, le tribunal militaire a rendu le général-major Medjdoub responsable de négligence ayant entraîné l’attaque présumée contre la résidence d’Etat de Zéralda au mois de juillet dernier et qui lui a valu son limogeage le 25 du même mois «pour négligence grave et incompétence».

Cette affaire avait fait couler beaucoup d’encre et de salive, même si officiellement aucun communiqué n’a évoqué ses circonstances. Pourtant, des sources bien informées sont unanimes à écarter toute éventuelle attaque contre la résidence d’Etat en cette nuit du 16 juillet, durant laquelle un jeune lieutenant de la Garde présidentielle a vidé sa kalachnikov contre un intrus qu’il dit ne pas avoir vu et qui lui aurait tiré dessus.

Cependant, les conclusions de l’enquête ainsi que l’expertise balistique ont montré que les douilles trouvées sur les lieux appartiennent toutes à l’arme du lieutenant, qui a d’ailleurs été poursuivi par le tribunal militaire de Blida, qui l’a placé sous mandat de dépôt et entendu cinq de ses collègues dont son chef hiérarchique, colonel de son état, et le premier responsable de la Garde présidentielle. Quelques semaines plus tard, le lieutenant est jugé pour «infraction aux consignes de l’armée et gaspillage de munitions», puis condamné dans une audience à huis clos à 3 ans de prison ferme.

Cassation

La décision ne reflète nullement la thèse du complot, mais elle a tout de suite été suivie d’une avalanche de décisions de limogeage. Ainsi, le procureur du tribunal militaire de Blida, son adjoint, le directeur de la justice militaire et son inspecteur sont relevés de leurs postes et admis d’office à la retraite. D’autres mesures similaires touchent quelque 14 colonels de la justice militaire, surtout des procureurs des tribunaux militaires de Béchar, Oran, Ouargla  et Constantine, tous admis à la retraite. Un pourvoi en cassation contre la décision du tribunal de Blida est introduit, alors qu’une extension des poursuites est engagée pour convoquer à nouveau le chef de la Garde présidentielle, le général-major Medjdoub et deux autres subordonnés, le chef de l’unité du lieutenant, colonel de son état (qui a été entendu lors de la première affaire), ainsi qu’un commandant pour être entendus. Si ces deux derniers ont été laissés en liberté provisoire, le général-major a été placé sous contrôle judiciaire, avant d’être déféré devant le tribunal militaire de Constantine pour y être jugé le 2 décembre, bien évidemment à huis clos.

Le verdict est tombé tard dans la soirée. Une peine de 3 ans de prison ferme a été retenue contre les accusés, alors que le procureur avait demandé la sanction maximale de 5 ans. Un verdict suspensif de la peine une fois le pourvoi en cassation engagé.

Là encore, la décision est loin de refléter la thèse du complot. En attendant un éventuel retour de cette affaire devant une autre juridiction militaire après cassation, les deux officiers supérieurs ainsi que leur chef resteront en liberté jusqu’à ce que la peine qui leur a été infligée soit définitive.*Salima Tlemçani/ el watan: vendredi 24 décembre 2015

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*Généraux: Dans les coulisses des purges

«Tout ce qui se passe en ce moment doit être lu à la lumière de la refonte des relations civilo-militaires voulue par Bouteflika.

Dans la lutte entre le DRS et le cercle présidentiel, c’est ce dernier qui a gagné. Alors il élimine tous ceux qui le gênent !» Pour le politologue Rachid Tlemçani, les arrestations menées depuis l’été contre plusieurs hauts officiers de l’armée et des services — tous des fidèles à Toufik — et surtout les condamnations qui ont été prononcées contre eux, obéissent à une logique très simple : s’en débarrasser.

Après le général Hassan, le patron du Scorat, Service de coordination opérationnel et de renseignement antiterroriste depuis une quinzaine d’années, condamné le 26 novembre à 5 ans de prison ferme pour «destruction de documents» et «non-respect des consignes», c’est au tour du général Djamel Kehal Medjdoub, ex-chef de la garde présidentielle à être condamné à 3 ans de prison ferme pour «négligence» et «infraction aux consignes militaires».

Un cadre du DRS affirme lui aussi que tout cela a été orchestré en amont. «Plusieurs juges militaires du tribunal d’Oran (où a été jugé Hassan) ont refusé de participer à ce procès. Alors Gaïd Salah a nommé un nouveau procureur en septembre, exprès pour le procès Hassan.» Dans les rangs de l’armée, certains proches de Abdelkader Aït Ouarabi (son vrai nom), expliquent qu’il était une «cible facile». «Un cow-boy», «une tête brûlée», «un obstiné», qui n’en faisait «qu’à sa tête» et paye aujourd’hui son insubordination. Mais pour en revenir à l’histoire, elle se passe lors d’une opération secrète en Libye, ses hommes, d’après plusieurs sources proches du dossier, sur la piste de Belmokhtar, saisissent plusieurs tonnes d’armement dont des missiles français et russes.

De retour en Algérie, ils cherchent à rejoindre Tamanrasset pour ramener l’armement et tombent, d’abord, sur les hommes de la 6e Région militaire, puis sur ceux de la base qui les accusent de préparer un coup d’Etat. «Hassan, qui considère qu’il n’a de comptes à rendre qu’à Toufik, passe outre les ordres de l’état-major, poursuit notre source. Imaginez la réaction de Gaïd Salah…»

Mal nécessaire

Après les réactions de Khaled Nezzar qui s’est indigné de la «sévérité du jugement qui efface d’un trait toute la carrière d’un homme qui a voué sa vie au service de la nation», qualifiant le procès de «mascarade», ou celles de Louisa Hanoune, qui a témoigné à El Watan combien le haut gradé était «craint par les services de renseignement de nombreux pays pour sa probité, sa compétence et son patriotisme», des cadres de l’armée relativisent. «Il ne faut pas regarder ce verdict avec un œil de civil mais avec un œil de militaire, explique un officier. Au regard de la gravité des faits, en l’occurrence la dissimulation d’informations à des supérieurs ou à d’autres corps de l’armée, cette peine de 5 ans n’est pas si sévère, surtout au vu du caractère secret-défense de ce qu’on lui reproche. L’officier-général bénéficiera de toutes façons de meilleures conditions d’incarcération que dans une prison civile.» Certains voient même dans cette mise à l’écart des figures des années 1990 une possible opportunité de renouvellement de générations.

«Ces procès sont un mal nécessaire pour tourner la page. Après l’adoption de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, Bouteflika avait déjà voulu faire table rase du terrorisme et avait, dans ce sens, envoyé à la retraite un bon nombre de généraux. Mais cette restructuration avait touché très peu de personnes et quasiment aucun officier du commandement», se souvient un officier à la retraite. Le démembrement du DRS voulu  par le chef de l’Etat a d’ailleurs aussi été perçu à l’intérieur de l’institution comme une «restructuration de l’armée» doublée d’une dépolitisation et d’une «dépolicisation» (même si ce n’est, au final, pas le cas), qui subsistera après le départ d’une génération ambiguë qui dirige l’armée et le pays.

C’est aussi l’avis de Rachid Tlemçani, qui explique qu’au-delà de l’analyse politique, celle de la lutte des clans qui tourne en faveur du vainqueur, il faut voir dans ces chamboulements «une réforme du secteur sécuritaire». «Le DRS, pour survivre, doit faire sa mue et s’adapter aux nouvelles techniques de renseignement. Pour cela, il a besoin de la nouvelle génération de jeunes officiers qui, jusque-là, ont été écartés des postes de commandement.

La génération des généraux de la guerre froide est terminée. Mais c’est bien connu, il y a au sein de l’armée un sérieux conflit à la fois générationnel, régionaliste et un conflit de compétences.» Une perspective possible dans un monde idéal, «mais pas dans celui de l’Algérie, indique un cadre du DRS. Ceux qui ont été mis à la retraite ont entre 48 et 54 ans. Que veut-on ? Mettre des gosses de 30 ans à la tête de structures aussi sensibles ? Le DRS était haï parce qu’il faisait son boulot. Il a un maillage très fin du territoire et des populations. Aujourd’hui, avec qui va-t-on travailler ?»

Betchine

Pour un haut gradé, les procès de Hassan et Medjdoub, ainsi que la mise à la retraite de 37 officiers proches de Mohamed Mediène sont surtout «des procès faits au DRS». «Les tensions entre l’état-major et l’armée ne sont pas nouvelles. Lors de l’assaut donné contre les terroristes à In Amenas en janvier 2013, il y avait déjà eu un désaccord. Gaïd Salah voulait négocier et Tartag, qui était à ce moment-là patron de la DSI (soit le n°2 du DRS), avec Hassan ne voulaient laisser aucune chance aux terroristes», se souvient un proche du nouveau patron des Services. Un militaire de haut rang ajoute : «Le passage en force de Bouteflika pour un 4e mandat ne pouvait se passer sans créer une forte désapprobation parmi les hauts gradés. Le tandem Bouteflika-Gaïd Salah n’a pas réussi à obtenir de consensus au sein de l’armée. Du coup, les deux puissants se vengent contre toutes les voix réfractaires. Sans parler des “dérapages” et “fuites” concernant les enquêtes de corruption menées par le DRS et touchant le cercle présidentiel qui ont accentué les tensions.» Un autre observateur parle même d’équarrissage de l’ancien DRS et d’une remise de ce dernier dans son moule des années 1980, celui d’un service de renseignement performant, comme au temps de Lakehal Ayyat, et pas seulement une machine de police politico-économique, faite pour faire gagner des élections et mettre au pas les voix discordantes. «Parmi les officiers mis à la retraite, il y a des vrais pros de la lutte antiterroriste, mais je ne peux pas dire que ce soient tous des proches de Toufik. J’ai plutôt le sentiment qu’on cherche à garder les gens qui sont soumis. A moins que l’on cherche à éliminer les dossiers du passé», analyse un ex-cadre du DRS. «Mais ceux à l’origine de cette manœuvre ne connaissent pas les Services.

On a déjà cherché à les éclater, mais l’histoire a voulu qu’après le départ de Betchine, en 1989, le DRS soit créé et que tous les services soient à nouveau réunis.» Cette lecture est aussi démentie par le maintien en poste de hauts officiers du DRS, surtout dans des zones de conflits à l’étranger ou dans la région maghrébine, zone où le DRS travaille activement à la lutte antiterroriste. Des officiers pourtant proches de Mediène.

Crépuscule

L’autre voix réfractaire qui risque de payer très cher ses déclarations publiques, c’est le général Hocine Benhadid. En plus de ses attaques contre les oligarques sur la radio indépendante de Maghreb Emergent, l’ex-patron de la 8e Division blindée et chef de la 3e Région militaire (dans les années 1990) avait regretté sur la chaîne Al Maghrabia la défection de «vrais responsables, alors qu’avant les décisions étaient prises par un groupe cohérent dans le commandement».

«Pour Gaïd Salah, Benhadid est le meilleur exemple à faire, parce qu’il est en dehors de l’armée et tient le discours d’une bonne partie de l’opposition politique», s’inquiète un officier. Incarcéré depuis deux mois, Hocine Benhadid est poursuivi pour «participation à une entreprise d’atteinte au moral de l’armée». Alors que «son état de santé se détériore», selon son avocat Khaled Bourayou contacté par El Watan Week-end, la date de son procès n’a toujours pas été fixée.

Mais, nuance un officier général à la retraite, «l’offensive du chef de l’état-major peut aussi marquer le début de son crépuscule : ayant perdu son rôle de contrepoids face à Mediène, dans la logique de l’équilibre de la terreur instaurée par Bouteflika, il sait que sa place est en jeu. Les cas Benhdadid, Hassan ou Medjdoub ne seraient que des réactions de panique d’un chef qui veut s’imposer coûte que coûte et qui se sert des dernières cartouches pour solder tous ses comptes en un cycle brutal de vengeance». Un cadre du ministère de la Défense témoigne encore : «Nos chefs de département et de direction sont paralysés par la peur. Ils appréhendent sur qui va tomber le prochain coup de bâton. Résultat, personne ne bouge, aucun projet ne progresse. On se contente de regarder et de compter les victimes».*Adlène Meddi et Akram Kharief / el watan: vendredi 24 décembre 2015

*Le général Toufik, ex-patron du DRS, s’exprime sur la scène publique, pour la la première fois 

Général Toufik

*Dans une lettre rendue publique vendredi, l’ex-chef du DRS se dit«consterné par l’annonce du verdict prononcé par le tribunal militaire d’Oran à l’encontre du général Hassan». Le général-major à la retraite annonce que «le plus urgent aujourd’hui est de réparer une injustice qui touche un officier qui a servi son pays avec passion».

***Pour la première fois de l’histoire de l’Algérie, un chef des services de renseignements fraîchement mis à la retraite s’exprime sur la scène publique et médiatique en son nom.

Le général Mohamed Médiène, dit Toufik, ex-patron du DRS mis à la retraite en septembre, a brisé son légendaire silence ce vendredi pour défendre publiquement son ex-bras-droit, le général Hassan, condamné le 26 novembre dernier à cinq ans de prison ferme.

Dans une lettre envoyée à plusieurs médias, le général Toufik se dit « consterné » par ce verdict et révèle avoir « usé toutes les voies réglementaires et officielles » dans ce dossier. L’ex-patron vante la « loyauté » et l’« honnêteté professionnelle » du général Hassan, qu’il décrit comme s’étant « entièrement consacré à sa mission » et qui « a dirigé de nombreuses opérations qui ont contribué à la sécurité des citoyens et des institutions de la République ».

Surtout, le général Toufik estime que « le plus urgent, aujourd’hui, est de réparer une injustice qui touche un officier qui a servi le pays avec passion, et de laver l’honneur des hommes qui, tout comme lui, se sont entièrement dévoués à la défense de l’Algérie ».

Si la lettre du général Toufik est publique, le message qu’il adresse n’est en vérité destiné qu’à une seule personne : le président Bouteflika. En prenant la décision historique de sortir de l’ombre qui l’a pourtant si bien enveloppé pendant toute sa carrière, le général Toufik prend à témoin l’opinion publique algérienne lorsqu’il interpelle le président Bouteflika. En se mettant à découvert, en se rendant vulnérable, l’ex-patron du DRS appelle ainsi le Président à mettre fin à l’acharnement dont les plus fidèles collaborateurs de Toufik au sein du DRS font l’objet.

De cette lettre semble se dégager par conséquent et a priori la volonté d’un homme désireux de ne plus voir ses éléments les plus fidèles continuer à payer le prix d’une lutte acharnée entre le DRS et le clan présidentiel, supposée avoir pris fin avec son départ.

Reste à savoir maintenant si cette lettre, dont l’ampleur médiatique est incontestable, saura atteindre son objectif ou ouvrira plutôt la boite de Pandore. *vendredi 4 décembre 2015 | Par Yacine Babouche | tsa

**Le RCD réagit à la déclaration de Toufik : « On ne découvre pas l’injustice après avoir longtemps laissé faire »

La déclaration du général Toufik publiée vendredi 4 décembre, commence à susciter les réactions des partis politiques. Le RCD est le premier à s’exprimer.

Atmane Mazouz, chargé de communication du RCD : « L’intrusion médiatique de Toufik ne fait plus mystère sur la guerre des clans qu’on se livre au sommet de l’État et le choix du moment de sa sortie est plus important à décrypter que le contenu de sa déclaration. On ne découvre pas l’injustice après avoir longtemps laissé faire. La missive obligée du général Toufik met à nu tout un système qu’il a longtemps incarné. S’il découvre enfin qu’une injustice est commise alors que l’arbitraire a prospéré sous son règne, sous ses ordres, ses protégés et ses présidents désignés, on ne peut que considérer qu’enfin la vérité finit toujours par triompher. Je ne peux juger de la culpabilité ou du jugement rendu dans l’affaire du personnage qu’il défend, mais sa déclaration a le mérite d’éclairer un peu plus sur le drame algérien et les responsables de la faillite de tout un pays. Dans sa déclaration, Toufik, dépouillé de son pouvoir, a dû mesurer toute l’étendue de la tyrannie abusive et arbitraire de sa police politique et de ses décisions complices qui ont ruiné le destin de toute une Nation.

S’il s’agit de condamner des injustices, de dénoncer l’instrumentalisation de la justice, de s’opposer à l’intrusion du commandement militaire  dans la sphère politique ou de la tribalisation d’un pouvoir, le RCD a longtemps fait savoir ses positions et payé cher son engagement. Toufik n’a pas à être consterné seulement par le sort d’une personne mais par celui de toute une Nation qu’il a privé de liberté, de justice et de démocratie. »*samedi 5 décembre 2015 | tsa

**La justice instrumentalisée ne date pas d’hier

elle est partie intégrante du système algérien depuis des décennies 

(…) Le général Toufik semble avoir ainsi découvert le concept typiquement algérien de « justice injuste ». Il aura fallu attendre pour cela qu’il quitte le giron du pouvoir, près de trois mois après sa mise en retraite, et que « l’injustice » concerne l’un de ses plus proches collaborateurs.

La notion de justice instrumentalisée ne date pourtant pas d’hier, elle est partie intégrante du système algérien depuis des décennies. Elle fut d’ailleurs l’un des piliers sur lesquels l’omnipotent DRS s’est appuyé durant le règne de Toufik pour attaquer aveuglément ses adversaires. La « justice injuste » ne posait pas tant problème à l’époque puisqu’elle permettait de servir ces intérêts-là.

Coupables d’avoir usé et abusé à l’époque des « injustices » qu’ils dénoncent aujourd’hui, au lieu d’avoir cherché à établir un État de droit, le général Toufik et ses proches ne font que recevoir la monnaie de leur pièce par ceux qui détiennent aujourd’hui le pouvoir exclusivement entre leurs mains.

Que le général Toufik soit néanmoins rassuré, ceux qui détiennent le pouvoir aujourd’hui risqueront eux aussi de subir le retour du bâton une fois que le pouvoir sera entre les mains d’autres. La roue finit inévitablement par tourner. *tsa / samedi 5 décembre 2015 |

*La lettre du général Toufik a eu un retentissement international. 

La lettre du général Toufik publiée vendredi 4 décembre 2015, dans laquelle il prend la défense du général Hassan, a eu un retentissement international. Les médias étrangers de différents pays ont rapporté l’information, et tous sont unanimes quant au caractère exceptionnel que revêt cette lettre.

En France, Europe 1 évoque « une affaire qui apparaît presque incroyable quand on connaît un peu le mode de fonctionnement de l’État algérien, et notamment quand il s’agit des services de sécurité ». La radio française rappelle que le général Toufik a dirigé pendant 25 ans le DRS sans jamais s’exprimer publiquement, et affirme « qu’il cultivait tellement le secret que même publier une photo de lui avait longtemps été interdit ».

Revenant sur l’affaire du général Hassan, le journaliste d’Europe 1  considère que « tout indique […] que la condamnation du  général Hassan est d’abord le dernier épisode d’un formidable bras de fer qui oppose le président Bouteflika et son entourage à une partie de l’armée et des services de sécurité ».

Sur son site internet, le magazine françaisChallenges a préféré quant à lui axer sur les « coups de griffe de la presse algérienne à l’ex-patron du Renseignement ».

La lettre du général Toufik a aussi été abordée par le journal espagnol El País. « L’Algérie, le plus grand pays en Afrique, chez qui l’Espagne achète 60% de son gaz, vit depuis quelques semaines une situation de trouble sans précédent », écritEl País. « Les généraux les plus puissants de ces dernières décennies sont mis à la retraite ou emprisonnés, au milieu d’une lutte plus ou moins intestine pour la succession du président Abdelaziz Bouteflika », ajoute le journal espagnol.

La portée de la lettre du général Toufik est même allée jusqu’au Pakistan, où  le journal The International News rapporte que « le général considéré pendant 25 ans comme le faiseur de rois en coulisses jusqu’à sa mise à l’écart en septembre a qualifié ‘d’injustice’ la condamnation à cinq ans de prison prononcée contre l’un de ses principaux lieutenants ». Le journal pakistanais indique que « depuis son élection pour un quatrième mandat en avril 2014, le président Abdelaziz Bouteflika et ses proches ont imposé des réformes majeures dans l’obscur appareil de renseignement et de sécurité, que certains considèrent comme étant un ‘État parallèle’ ».* mercredi 9 décembre 2015 | Par Yacine Babouche / tsa

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Restructuration des services secrets :

comment la DCSA a supplanté le DRS

Lancée en septembre 2013 par la présidence, la restructuration des services de renseignements algériens se poursuit avec, cette fois, de nouvelles prérogatives pour la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA).

Près de deux ans après avoir quitté le DRS pour rejoindre l’état-major de l’armée, la DSCA a quasiment supplanté le Département que dirige l’inamovible général Toufik.

Selon une source sécuritaire, l’état-major de l’ANP a décidé de renforcer les prérogatives de la DCSA pour en faire un véritable service de renseignements plus important que le DRS. Ainsi, le centre principal militaire d’investigations (CPMI) a été promu au rang de service central opérationnel militaire d’investigations (Scomi). Cette structure basée à Alger est en charge des investigations, du traitement des informations en provenance des autres services de sécurité, et des interventions sur le terrain dans la lutte contre le terrorisme et la protection de l’armée.

Autre changement opéré par l’état-major de l’ANP, la promotion des centres régionaux de la DCSA en Centres opérations de la sécurité de l’armée (Corsa), avec de nouvelles prérogatives dont celles d’intervenir sur le terrain notamment dans la lutte antiterroriste. Ses agents ont carte blanche pour arrêter et interroger des suspects.

En outre, les Bureaux de la sécurité de l’armée (BSA), présents dans les secteurs militaires au niveau des wilayas, sont promus en Services de prévention et de la sécurité de l’armée (SPSA). Leur rôle : surveiller les activités politiques, protection des casernes, surveillance des militaires, contre-espionnage et le terrorisme. Progressivement, la DCSA récupère quasiment toutes les prérogatives du DRS y compris l’accréditation des journalistes étrangers.*TSA/   mercredi 12 août 2015 | Par Fayçal Hamdani |

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*Que s’est passé-t-il à Zéralda-Alger?

     **sécurité du site résidentiel

Que s’est-il passé à Zéralda pour que le Président décide de faire le «ménage» avant même le mouvement dans les rangs de l’armée, prévu avant les vacances ? Y a-t-il eu incursion dans la résidence présidentielle ou s’agit-il d’un scénario monté de toutes pièces pour régler des comptes ?

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Des questions qui se posent lourdement en l’absence de toute information officielle sur le limogeage surprenant et inexpliqué du chef de la Garde républicaine, le général-major Ahmed Mouley Melliani, du responsable de la Direction générale de la sécurité et de la protection présidentielle (DSPP), le général-major Djamel Kehal Medjdoub, ainsi que du patron de la Direction de la sécurité intérieure, le général-major Ali Bendaoud. Quelques jours après ces décisions, l’énigme reste entière.

De nombreuses versions des faits sont avancées par des sources sécuritaires informées. Les deux premières explications font état d’«une défaillance dans le système de protection de la résidence présidentielle située à Zéralda, à l’aube de la journée du 16 juillet dernier.

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Des individus armés auraient tenté d’y pénétrer, suscitant la riposte de la Garde républicaine», explique un de nos interlocuteurs, alors qu’un autre reste plus prudent et précise : «En fait les intrus n’étaient pas armés. Il s’agit d’un groupe de jeunes de la région qui ont pour habitude de veiller dans cette forêt qui entoure la résidence.

Cette nuit-là, ils ont franchi le périmètre de sécurité et ont réussi à escalader le mur d’enceinte, suscitant la réaction des gardes qui, dans un mouvement de panique, ont commencé à tirer dans tous les sens. Une bévue très mal perçue par les locataires de la Présidence, qui ont décidé de sanctionner les responsables de la garde et de la protection présidentielle.»

Ces versions ont été largement évoquées par les sites électroniques et les journaux arabophones qui ont annoncé en primeur le limogeage des deux généraux-majors pour «négligence et manque de performance».

BRUITS ET CHUCHOTEMENTS

L’information a fait le tour du pays, créant un climat de tension en raison des inquiétudes qu’elle a suscitées non pas parce qu’il s’agit du départ d’officiers supérieurs, mais plutôt par cette supposée attaque contre une résidence de la présidence de la République.

Pourtant d’autres sources – de hauts gradés de l’armée – avancent une autre thèse, aussi plausible que logique : «Il n’y a jamais eu d’incident à Zéralda. Tout a été inventé pour manipuler l’opinion publique, lui faire croire à un attentat contre la résidence d’Etat et justifier par la suite le limogeage d’au moins deux des responsables de la sécurité présidentielle.

Ceux qui ont pris ces décisions auraient pu le faire dans le cadre du mouvement prévu incessamment dans les rangs de l’armée. Jeter ces cadres en pâture est une erreur grave. La famille du général-major Medjdoub n’a pas tort de dénoncer publiquement ce qui s’est passé. Elle a appris le limogeage comme tout le monde, par le biais d’une chaîne de télévision. Est-ce normal ? »

Nos interlocuteurs s’interrogent sur les raisons qui ont poussé la Présidence à mettre fin, dans les mêmes conditions, aux fonctions du directeur de la sécurité intérieure, le général-major Ali Bendaoud.

Il avait été rappelé de son poste à Paris, en 2013, pour remplacer le général Bachir Tartag, «récupéré» comme conseiller à la Présidence. «D’après ceux qui l’ont approché, Bendaoud est connu comme un homme du contre-espionnage, qui a passé une grande partie de sa carrière à l’étranger.

Sa nomination à la tête de la sécurité intérieure était une surprise. Certains n’hésitent pas à faire le lien avec sa relation familiale avec le Premier ministre, mais aussi avec les services rendus à la famille Bouteflika, lors de la longue hospitalisation du Président au Val-de-Grâce, en France. Même si son nom était sur la liste des partants depuis quelques semaines, rien n’indiquait qu’il allait partir dans ces conditions, pour être remplacé par le colonel Abdelaziz, un officier de terrain», expliquent nos sources.

Celles-ci se demandent si «l’incident» de Zéralda «n’a pas été inventé pour permettre au Président, ou plutôt à son frère, d’opérer des purges au sein du cercle le plus proche de sa protection et installer d’autres personnes plus fiables, en raison des craintes liées à la succession».

Des interrogations légitimes lorsque l’on sait que le tout frais décoré du grade de général-major de corps d’armée Benali Benali vient d’être installé à la tête de la Garde républicaine, un corps qui dépend administrativement de la Présidence et militairement de l’état-major de l’ANP, alors qu’il était rattaché, il y a quelques années seulement à la Gendarmerie nationale.

Benali Benali était à la tête de la 5e Région militaire poste qu’il a laissé au général-major Athamnia, chef de la 6e Région militaire qui, lui, a été remplacé par son adjoint, le général Souab (qui a perdu son épouse et sa fille lors du crash de l’avion militaire à Batna).

«THÉORIE DU COMPLOT»

Pour nos sources, la désignation de cet octogénaire à la tête d’une force d’élite laisse perplexe, sans toutefois écarter «l’éventualité d’une propulsion à moyen terme au poste supérieur de chef d’état-major de l’ANP, étant donné qu’avec le grade qu’il vient d’arracher, il devient un concurrent direct au premier patron de l’état-major, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, grillant ainsi toutes les chances du commandant des forces terrestres, le général-major Tafer, d’arriver à cette consécration, comme cela a été le cas pour ses prédécesseurs».

En tout état de cause, les déclarations de nos sources convergent vers «la théorie du complot» que les locataires d’El Mouradia veulent faire croire à l’opinion publique, en réaction à une menace probable sur leur règne. «Les trois gradés de l’armée limogés sont tous considérés comme des alliés du patron du DRS. Raison pour laquelle ils ont été écartés. Est-ce le début de la fin ? Nous n’en savons rien.

Ce qui est certain, c’est que le clan présidentiel est en train de renforcer ses positions, quitte à sacrifier ses alliés d’hier.

Les questions qui restent posées sont de savoir si, effectivement, nous sommes arrivés au début de la fin d’un règne, sommes-nous en train de vivre une bataille rangée pour la succession sur un terrain où chacun des deux clans veut placer ses hommes de confiance.

Dans les deux cas, cette guerre des tranchées fait très mal à l’Algérie et surtout à ses enfants les plus dévoués, qui ont sacrifié leur vie pour que le pays reste debout», conclut, amer, un de nos interlocuteurs.

Le désormais «incident» de Zéralda a bloqué le mouvement dans les rangs de l’ANP, qui devait avoir lieu avant les vacances d’été.
Les dernières promotions dans le grade et les départs à la retraite sont, depuis début de juillet, sur la table et n’attendent que le feu vert pour être annoncées. Rien à l’horizon, la visibilité est totalement absente.*Salima Tlemçani el watan- mardi 27 juillet 2015

**Ces bruits qui rendent sourd !?

L’Algérien, fils du destin et enfant du probable, ne croit ni aux coïncidences ni à la mayonnaise allégée. Une série d’attaques terroristes dirigées contre des militaires — Aïn Defla puis Batna contre une caserne — le limogeage des patrons de la sécurité présidentielle (DGSPP), de la garde présidentielle et du contre-espionnage (DSI), puis le rattachement de la DGSPP à l’état-major et non plus au DRS.

Pour ajouter du flou, une folle rumeur a circulé, à propos d’un putsch ou attentat manqué contre le président Bouteflika dans sa résidence-clinique de Zéralda à la mi-juillet, ou dans la version light, des incidents dans le bois attenant à ce qui est devenu aujourd’hui la Présidence, ce qui a coûté la tête des chefs des gardes du corps suprême. Ce ne sont évidemment que des ondes sonores, l’Algérien aime le bruissement du vent dans les feuilles et les murmures de l’herbe qui pousse à l’ombre.

Mais dans ce bois qui cache la forêt, on pourrait ajouter à cette série d’événements, peu courants en plein été, le limogeage de ministres et compliquer encore le tout en rappelant l’étrange motion de soutien de Ouyahia à Sellal, dont le fils d’ailleurs n’est autre que celui qui a épousé la fille du général Bendaoud, celui qui a été limogé de la DSI.

Dzayer sghira, comme on dit, Alger est petite, ses dirigeants certainement pas très grands non plus, ce qui explique qu’aucune communication officielle n’est venue éclairer les alentours du bois sacré de Zéralda où se dérouleraient, selon d’autres rumeurs, des rituels sacrificiels dont Benyounès et quelques jeunes vierges auraient fait les frais. La seule chose de certaine est que le président Abdelaziz Bouteflika a changé le patron du contre-espionnage pour mettre le colonel Abdelaziz à la place du général Bendaoud. Dans un bois touffu en pleine ère glaciaire de l’âge de fer des années de plomb, on se sent plus en sécurité entre Abdelaziz.*Chawki Amari/ el watan- mardi 27 juillet 2015

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Que se passe-t-il à la Présidence de la République?

le grand ménage a-t-il commencé? 

Abdelaziz Bouteflika, aurait mis fin aux fonctions de quatre conseillers à la Présidence 

Après le Département de renseignement et de sécurité (DRS), l’Etat-Major de l’armée, le gouvernement et les divers ministères qui le composent, le grand ménage a-t-il commencé au coeur de la Présidence de la République ? C’est du moins la question qui s’impose à l’esprit suite aux multiples informations qui nous parviennent du palais d’El Mouradia. 

Des informations de plus en plus insistantes nous font croire que le Chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, aurait mis fin aux fonctions de quatre conseillers à la Présidence de la République. Pour l’heure, aucune source officielle n’a voulu confirmer publiquement cette nouvelle mesure qui signifierait qu’un grand changement est en train d’être opéré dans les coulisses des centres de décision du pays. Mais dimanche,  le quotidien arabophone Ennahar n’a pas hésité à annoncer que la Présidence a bel et bien fait le ménage dans les hautes sphères de l’Etat en écartant des conseillers, pourtant, bien installés.

Il s’agit du général major à la retraite de Mohamed Touati, qui a été, depuis plusieurs années, conseiller à la présidence pour les affaires de sécurité. Il y a également le très controversé, Mohamed Meguedem, qui était déjà un conseiller de l’ancien président Chadli Benjedid.

L’autre conseiller écarté serait l’ancien colonel Rachid Aissat, en poste depuis l’arrivée de Bouteflika au palais d’El Mouradia en 1999. La dernière personnalité concernée par cette nouvelle décision est l’ancien diplomate, Lamine Kherbi, qui a occupé, par le passé, le poste d’ambassadeur de l’Algérie à New York. Il est clair que ces quatre personnalités étaient, jusqu’à un passé récent, relativement influentes, du moins pour quelques uns d’entre d’elles, dans les cercles décisionnels. Si Bouteflika décide de s’en séparer, maintenant, c’est qu’il y a eu des changements notables dans les rapports de force qui déterminent la gestion des affaires de l’Etat algérien. Il est nécessaire de signaler, par ailleurs, que ces mises à l’écart interviennent quelques mois seulement après l’intronisation d’Ahmed Ouyahia au poste de chef de cabinet à la présidence de la République. Ce départ, dont il faut parler encore au conditionnel en l’absence d’une confirmation officielle, des anciens conseillers pourrait être lié à l’arrivée, sur les lieux, de l’ancien patron du RND.

.algerie-focus.com/juillet 13, 2014

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**Mohamed Meguedem, fin de mission pour un intrigant du régime

Homme de l’ombre, comploteur dans les dédales secrets du régime, Mohamed Meguedem a été limogé de son poste de conseiller à la Présidence, une fonction parmi tant d’autres qu’il a occupées moyennant l’intrigue et la manipulation.

Remue-ménage au palais d’El Mouradia. La présidence de la République vient de mettre fin aux fonctions du ténébreux chargé de mission Mohamed Meguedem à la faveur d’une opération de mise à l’écart de certains conseillers, dont le général Mohamed Touati, Rachid Aïssat et le secrétaire particulier du Président, Mohamed Rougab.
La révocation de Meguedem met fin à la carrière d’un des plus obscurs personnages de la République. Il a sévi longtemps dans les rouages de l’Etat, incarnant, avec beaucoup d’autres, l’image hideuse de la haute administration du pays.1

Originaire de Bordj Bou Arréridj, autodidacte, Mohamed Meguedem a réussi une incroyable ascension des échelons de la République. D’employé de la Société nationale de transports de voyageurs, dans les années soixante-dix, à homme des plus influents du pays malgré les postes secondaires qu’il a eu à occuper à la chefferie du gouvernement puis à la Présidence durant les règnes de Chadli puis de Bouteflika. Profitant de sa proximité avec le centre de décision, Mohamed Meguedem est devenu, au fil des ans et des circonstances, un homme de réseaux et d’influence. Un homme de pouvoir au cœur d’enjeux transversaux. Il est au centre des milieux d’affaires politiques et militaires.

Un artisan des circuits informels, la marque de fabrique d’un régime qui a fini par réduire la notion d’Etat à sa plus simple expression.
Sa carrière dans l’administration centrale commence quand Ahmed Ben Ahmed Abdelghani, alors chef de gouvernement sous Chadli, fait de lui son chef de cabinet. Miraculeusement, l’homme voit s’ouvrir grandes devant lui les portes du palais dont il ne sortira pas sans avoir laissé son empreinte dans le marbre d’une République délabrée. Son passage à la chefferie de gouvernement n’est qu’un test d’entrée en scène. Une rampe de lancement. Il est vite bombardé inspecteur général de la présidence de la République.

Un poste à partir duquel il va asseoir son pouvoir et bâtir son empire en mettant en place des réseaux sur lesquels il s’appuiera pour durer le plus longtemps possible dans les arcanes du pouvoir.Au palais d’El Mouradia il a réussi par des procédés habiles et un grand art de l’intrigue dont il a la maîtrise, pour se faire une place et surtout se rendre indispensable. Pour «convaincre» le président Chadli de le garder dans sa cour, Meguedem réussit à se faire admettre dans le cercle familial du Président. «Il rendait beaucoup de services à la femme de Chadli», témoigne un haut fonctionnaire qui a fréquenté le personnage à la présidence de la République. Et c’est à travers la femme du Président, dont l’influence était considérable sur de nombreux hauts dignitaires du régime, que Mohamed Meguedem s’assure les faveurs du roi.

Un as de la manipulation

A la faveur de la restructuration de l’administration de la présidence de la République, en 1987, l’ancien employé de la SNTV se voit désigné chef du département communication. Une promotion inespérée pour un homme qui rêvait de jouer un rôle capital. Fort du soutien du Président, Meguedem déploie son «savoir-faire» pour dompter les récalcitrants et surtout broyer ses adversaires.

Des témoins racontent les chassés-croisés avec Kasdi Merbah, alors chef de gouvernement. L’ancien puissant patron de la redoutable Sécurité militaire «a subi à plusieurs reprises les foudres rageuses de Meguedem. Et ce dernier a eu souvent gain de cause contre un Merbah finissant, tombé en disgrâce. Même le tout-puissant Larbi Belkheir le redoutait». L’homme se révèle sous sa face sulfureuse en lançant des campagnes de dénigrement et de persécution contre des ministres, des hauts cadres, des dirigeants d’entreprise.

«C’est un homme qui a réussi à mettre à sa botte de hauts responsables de l’Etat en usant des méthodes les plus dégueulasses. Il sait comment les prendre. C’est un maître-chanteur qui terrorise les ministres et les hauts dirigeants. Des généraux se mettent au garde-à-vous devant lui», raconte un ancien haut fonctionnaire. D’autres disent de lui que «c’est quelqu’un qui aime humilier les puissants». Pas seulement, car le personnage puissant qu’il était faisait et défaisait les carrières.

En raison de ses agissements sulfureux et de son nom associé à de sombres affaires, l’intouchable chef d’orchestre de la communication du palais devient encombrant, mais pas facile à éjecter de l’orbite présidentielle. De nombreux témoignages assurent que c’est le secrétaire général de la Présidence à l’époque, Mouloud Hamrouche, qui a réussi le «coup de génie» de le mettre hors d’état de nuire. Meguedem ne va pas oublier «l’affront». Il va s’employer, à travers L’Hebdo libéré, un journal dont il était le vrai patron, à lancer une campagne de dénigrement contre les réformes politiques de Mouloud Hamrouche. «Il a joué un rôle-clé dans le discrédit de Hamrouche et de ses réformes. L’Hebdo libéré était une pièce d’artillerie entre ses mains contre les réformateurs», se souvient un journaliste.

S’il a réussi à trouver un point de chute dans le staff de Ghozali toujours en s’occupant de la presse, Meguedem entame tout de même sa traversée du désert. Grillé par les projecteurs mais pas au point d’être carbonisé. Il saisit le retour de Bouteflika aux affaires pour revenir en grâce. C’est auprès de Larbi Belkheir qu’il va trouver l’écoute qui finit par le réintroduire dans le sérail, en 2001. Il se fait nommer conseiller par décret non publiable chargé de mission.

Sous Bouteflika, le personnage reprend du poil de la bête et  s’adapte aux nouveaux temps et aux nouvelles mœurs d’une République dégradée. Connu pour sa proximité avec le secrétaire particulier du Président, Mohamed Rougab, le chargé de mission devient l’homme le mieux renseigné de l’Etat. C’est lui qui, en premier, informe les cadres et les ministres fraîchement nommés en leur disant que c’est grâce à lui «qu’ils le sont». «C’est sa façon d’en faire ses obligés», commente un ancien ministre. Le personnage réactive ses réseaux, injecte de nouveaux affidés dans le système, participe à la stratégie de mise en place d’un «nouveau paysage médiatique» et s’emploie à briser des journaux critiques à l’égard de la politique de Bouteflika.

Mais depuis une année, Mohamed Meguedem se trouve encore une fois en «observation». En sourdine, le patron de la DGSN, Abdelghani Hamel, l’a placé dans son viseur pensant que Meguedem convoitait le poste de patron de la police. Traînant l’image du «voyou» d’une République abîmée, Mohamed Meguedem voit ainsi son étoile pâlir. Il aura incarné dans la réalité le personnage sulfureux, ambitieux et sans scrupule de Tombéza dans le roman de Rachid Mimouni.*Hacen Ouali*El Watan-15.07.2014

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**Comment les décideurs algériens ont accepté d’accueillir les proches d’El Gueddafi

Les détails de l’opération secrète baptisée «Le Roi»

«Des dignitaires libyens ont demandé à la France d’ouvrir un couloir aérien ou maritime pour évacuer des civils proches d’El Gueddafi- Paris a refusé et répondu que la seule manière de quitter Tripoli est de se rendre aux « révolutionnaire »

Les décideurs algériens, civils et militaires, hésitent un moment, puis tranchent : Alger va accueillir les proches d’El Gueddafi en fuite. Voici les détails de l’opération secrète baptisée «Le Roi».

**Oran *Illizi et *Djanet                                                                                                                                                                            *Envoyé d’El Watan

Dix véhicules tout-terrain blindés roulent à tombeau ouvert depuis Tripoli, la capitale libyenne, direction plein Sud : 1500 km, via les villes libyennes de Gherbane et de Sebha, pour atteindre la région du Ghatt près de la frontière algérienne. Le mois d’août 2011 tire à sa fin et sur cette longue route désertique, la température avoisine les 48°C. Les proches d’El Gueddafi fuient la Libye en proie à la guerre qui va faire tomber le guide. C’est le colonel Mansour Al Dhou qui a choisi la route la plus longue vers la frontière algérienne pour éviter tous les autres chemins aux mains des «révolutionnaires».

Cet officier a été chargé par El Gueddafi en personne de sécuriser le convoi qui doit mener ses proches en Algérie et le colonel a, à son tour, ordonné à un capitaine des forces spéciales, Ali Al Khoss, de mener l’opération. A une distance de 50 km, un second convoi de véhicules chargés de gardes, de provisions en eau et en carburant suit les 4×4 blindés de la famille El Gueddafi. Cette garde, avec leur chef, le capitaine Al Khoss, revient à Tripoli aux côtés du guide, quand les proches d’El Gueddafi ont enfin atteint Tinalkoum, côté algérien.

Lettre top secret d’Alger

De l’autre côté de la frontière : Djanet, dernière semaine d’août. Le colonel S. vient d’atterrir après avoir reçu une instruction à Ouargla, où est il est détaché à l’antenne régionale du DRS, plus précisément de la direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA). Sa mission : se rendre sur les lieux par avion militaire avec huit éléments et attendre de nouveaux ordres une fois à Djanet. Le colonel S. trouve sur place un autre officier du DRS, venu d’Alger par vol militaire, pour lui remettre une enveloppe scellée à n’ouvrir qu’à la réception d’un ordre codé. S. comprend tout de suite qu’il s’agit d’une mission importante et top secret, certainement en relation avec la guerre en Libye.

D’autant que le chef du secteur militaire d’Illizi et le wali viennent, eux aussi, d’arriver à Djanet avec pour mission de faciliter le travail des envoyés des services spéciaux. Pendant ce temps à Alger, le DRS a déjà formé une cellule de suivi de l’opération, en coordination avec certaines parties en Libye. Au soir du 28 août 2011, un bref appel d’Alger ordonne d’ouvrir l’enveloppe scellée où se trouvent les détails de l’opération «Le Roi». Le colonel S. est chargé, avec son équipe venue de Ouargla, d’assurer la sécurité d’«invités de l’Algérie» qui arriveront le lendemain matin par Tinalkoum et de les convoyer vers Alger.

Le lendemain matin, Safia El Gueddafi, l’épouse du guide, sa fille Aïcha, en fin de grossesse, ses fils Mohamed et Hannibal, avec leurs enfants et leurs épouses, entrent sur le territoire. Les proches d’El Gueddafi restent une journée à Djanet dans une résidence officielle, tenus au secret, alors que Aïcha accouche d’une petite fille, assistée par un médecin civil. Le colonel S. se chargera de cette mission durant encore 24 mois, alors que les Gueddafi habitent discrètement la résidence présidentielle de Bousfer à Oran sous très haute surveillance, avant le départ d’Algérie d’une partie de la famille en septembre 2013.

Négociations

C’est à partir de fin juillet 2011 que les négociations entre Alger et El Gueddafi ont commencé pour héberger une partie de sa famille. «Des dignitaires libyens ont demandé à la France d’ouvrir un couloir aérien ou maritime pour évacuer des civils proches d’El Gueddafi (qui voulait fuir vers un pays de l’Europe de l’Est) ou d’autres civils pour quitter Tripoli, mais Paris a répondu que la seule manière de quitter Tripoli est de se rendre aux révolutionnaires ou carrément rejoindre leurs rangs. Après le refus français, il ne restait comme destination que le Niger ou chez nous», indique un haut responsable algérien.

Les Libyens ont pris attache avec Alger dès la notification française, mais les Algériens avaient des conditions fermes : pas de transferts importants d’argent ou de bijoux et pas de présence d’hommes armés, quel que soit leur grade. Et surtout que la famille évite de porter atteinte à l’un des pays voisins et qu’elle s’interdise toute activité politique ou publique (ce qui expliquera la colère des Algériens après les sorties de Aïcha). Les contacts ont commencé par téléphone, entre l’entourage d’El Gueddafi et Alger, puis via l’ambassade algérienne à Tripoli.  

«Toufik», le spécialiste de la Libye

Faut-il ou pas accueillir les proches d’El Gueddafi, dont le pays subit les attaques de l’OTAN qui soutient les «révolutionnaires» ? Au sommet de l’Etat, où les hauts responsables civils et militaires se réunissent autour de la question, les opposants à l’asile aux Gueddafi sont, dans un premier temps, majoritaires. «Selon eux, l’Algérie en ces temps de révoltes arabes, n’a pas besoin de provoquer les puissances occidentales. Ce serait aussi une provocation au nouveau régime libyen qui bientôt prendra le pouvoir», confie une source. Les pour considèrent, de leur côté, que s’il faut refuser d’accueillir El Gueddafi ou d’autres responsables libyens, y compris ses fils Seif El Islam et Khamis (patron de la 32e Brigade), l’Algérie se doit par devoir humanitaire de donner asile aux autres membres de la famille. «D’autant plus, avancent les mêmes responsables, que les nouvelles autorités libyennes ont déjà provoqué l’Algérie plusieurs fois», rappelle un haut gradé qui précise que «seul le cas d’une condamnation de l’un des proches d’El Gueddafi par un tribunal crédible lui aurait interdit l’accès au territoire national».

Finalement, le président Bouteflika tranche en acceptant d’accueillir la famille : «Une décision où le patron du DRS a pesé de tout son poids, révèle un général à la retraite. Mediène était, par le passé, attaché militaire à Tripoli, mais avant, c’était lui qui gérait le dossier des opposants à El Gueddafi. De plus, pour la coordination des questions sécuritaires du Sahel, il était en contact avec le guide libyen. Les grandes puissances n’ignoraient pas les contacts entre Alger et El Gueddafi, et l’absence de réaction de leur part a été interprétée par les Algériens comme un accord tacite.»*Aziz.M- El Watan-30.05.3014

*réactions des internautes: un comportement sage et honorable.

*Bravo! L’Algérie en est sortie grandie

merou06   le 30.05.14 | 14h45

ico_reac_doublequote tripoli

Il fallait le faire; et avec le recul c’est encore mieux.

Jamal B   le 30.05.14 | 14h20

ico_reac_doublequote C’est la moindre des choses!

Lorsque quelqu’un qui vous connait et avec qui vous entretenez des relations séculières et étroites vous demande assistance et protection vous n’avez pas le droit de le décevoir et encore moins le trahir! Le comportement des autorités nationales par rapport à cet épisode douloureux est considéré comme un comportement sage et honorable. Personnellement sur le plan politique je considère que tous les régimes arabes y compris celui d’El Gueddafi étaient et sont encore responsables de l’état de décomposition et de décadence dans lesquel se porfend le monde Arabe. Mais là c’est un autre sujet, il faut savoir faire la part belle des choses!

ayssam   le 30.05.14 | 13h53

ico_reac_doublequote Bravo

L’Algérie en est sortie grandie, protéger la famille kadhafi a été une bonne décision

Dezzou   le 30.05.14 | 13h24

ico_reac_doublequote Vengeance

Il avait bien prophétisé feu Kadhafi ! Ils s’entretuent comme il l’avait prédit ,et c’est là la vengeance du défunt et sa famille !

Malik_11   le 30.05.14 | 12h56

ico_reac_doublequote Vous avez dit souveraineté?

Si les grandes puissances n’ignoraient pas les contacts entre Alger et El Gueddafi, cela veux dire qu’ils sont au courant de tout ce qui s passe au sommet l’état algérien,

collaro hafod   le 30.05.14 | 11h55

ico_reac_doublequote crise libyenne

et maintenant ou est on???

justocratienne   le 30.05.14 | 11h41

ico_reac_doublequote c’est pas le moment de la lecture

Cette histoire est passé, elle ne m’intéresse pas. ou disons plutôt ce n’est pas le moment de nous occuper de ce conte. il y a plus grave ce qui nous importe vraiment, la nouvelle constitution et toutes les nouveautés de loi qui sont en cours. et le président propriétaire de l’Algérie et l’avenir des algériens dans l’ombre d’une olig ou mon archie qui pousse dans le jardin

abdelhamid52   le 30.05.14 | 11h37

ico_reac_doublequote 1827-1830 renseignements et espionnage.

Les grandes puissances savent tout ce qui se passe chez nous depuis 1827. Ce n’était pas un secret et on a vu le convoi des 4×4 de la famille Gueddafi venir en Algérie sur les télévisions du monde entier. Avec les nouvelles technologies de nos jours tout est possible. Il ne reste que de déshabiller un président et de le faire passer au scanner pour voir s’il ne porte pas de puces incrustées dans son corps.

abdelhamid52   le 30.05.14 | 11h08

naouel_111   le 30.05.14 | 10h59

ico_reac_doublequote Dit moi qui tu fréquentes je te dirais…

Pourquoi cet article en ce moment, je pense que c’est pour nous dire que le régime de kadafi était plus clément que l’actuel situation que vivent nos féres libyens.

fortas   le 30.05.14 | 10h44

ico_reac_doublequote nazislamistes

l’Algérie n’a fait qu’un geste humanitaire en sauvant ces femmes d’un égorgement certain par les cannibales du XXI siècle.

nandor   le 30.05.14 | 10h23

ico_reac_doublequote ridicule!

une decision pour de nobles questions humanitaires! se prend a la lumière du jour et meme avec une certaine tranquilitè et orgeuill et surtout n’a pas besoin de longues discussions et tractatives secretes avec le defunt guide libyen en personne,il reste a savoir les accords passès avec el ghaddafi pour cette affaire surtout qu’il etait pas un ami! .

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