Météo-politique en Algérie.1
**Remaniement ministériel est en vue
Chaque membre du gouvernement attend impatiemment son sort reléguant ainsi le sort du pays au second plan.
Depuis plusieurs jours, plus d’une dizaine de ministres ne dorment plus que d’un seul œil. Un remaniement est en vue et plusieurs “barons” du gouvernement sont sous la menace d’une sévère sanction de Bouteflika.
Une nouvelle équipe est sur le départ, une autre frappe à la porte. Abdelaziz Bouteflika s’apprête à faire un grand changement pour donner un coup d’accélérateur aux réformes dont a besoin le pays en proie à une terrible crise financière. C’est pourquoi avec le remaniement ministériel en vue, le gouvernement est totalement paralysé. Presque aucun ministre ne prend la moindre initiative. Chaque membre du gouvernement attend impatiemment son sort reléguant ainsi le sort du pays au second plan.
On évoque un possible départ massif de ministres emblématiques du gouvernement. A leur tête, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lui-même, qui ne fait plus l’unanimité à la Présidence de la République. Selon nos sources, Sellal aurait lui-même demandé à partir parce qu’il ne se sent plus en mesure de gérer les affaires du pays. A son entourage, Sellal aurait confié qu’il n’en peut plus des bâtons qu’on lui met dans ses roues. L’actuel Premier ministre se plaint des conflits claniques qui minent son équipe. Les tensions qui caractérisent ses relations avec le ministre de l’Industrie, Abdesslam Bouchouareb, font beaucoup de tort à la stabilité du gouvernement.
Bouchouareb tente toujours de jouer au “cavalier solitaire” et fait fi de l’autorité de Sellal pour imposer sa vision de la gestion des affaires économiques. A la Présidence de la République, le conflit Bouchouareb-Sellal inquiète et irrite. Les mauvaises relations entre les deux hommes prennent une tournure alarmante au point où chacun tente de comploter contre l’autre pour provoquer sa chute. L’incident du Forum africain des Affaires et des investissements en est la parfaite illustration. Au delà de la bourde protocolaire, Sellal a manifesté publiquement sa colère contre Ali Haddad et les autres hommes d’affaires qui soutiennent activement Abdesslam Bouchouareb.
Cette guerre des tranchées entrave le fonctionnement du gouvernement et la mise en application de la feuille de route élaborée par les experts de la task-force, qui se trouve toujours dans les tiroirs du bureau de Sellal. Ce dernier affirme à ses proches qu’il ne dispose pas de la marge de manœuvre nécessaire pour la mettre en oeuvre puisqu’un “pouvoir parallèle” au sein du gouvernement, celui de Bouchouareb, empiète sur ses prérogatives. Selon nos sources, Sellal a tenté à maintes reprises d’écarter Bouchouareb, mais ce dernier revient toujours en force parce qu’il bénéficie du soutien des oligarques et de Saïd Bouteflika.
Cependant, le ministre de l’Industrie n’est pas, pour autant, à l’abri de la sanction. Son départ est également évoqué car la Présidence souhaite un homme fédérateur, propre et qui ne traîne aucune “casserole” pour redémarrer la machine économique et attirer les investisseurs internationaux. D’autres poids lourds devront également plier bagages, à l’image du ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, dont la gestion catastrophique de la polémique sur le “RHB” a énormément entaché l’image de l’Algérie. Certains autres ministres devront être débarqués en raison de leur bilan médiocre, à l’image de la ministre de la Poste et des Technologies, Houda-Imane Feraoun. Le ministre du Commerce, Bekhti Belaïb, ne devrait pas, non plus, faire partie du prochain gouvernement en raison de son état de santé précaire.
En revanche, deux ministres sont très appréciés en ce moment par la Présidence de la République et leur nom est évoqué pour prendre le poste de Premier ministre au cas où le départ de Sellal venait à se confirmer. Il s’agit du ministre de l’Habitat, Abdelmajdid Tebboune, et du ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui. Ces deux hommes devraient jouer un rôle important dans le prochain gouvernemental et chacun d’entre-eux devrait bénéficier d’une promotion. M. Bedoui, originaire du sud du pays, présente l’avantage d’être un homme qui n’obéit à aucune chapelle politique et pourrait incarner, aux yeux de la Présidence, le renouveau du gouvernement. En revanche, Tebboune souffre quelque peu de sa proximité avec le sulfureux Amar Saâdani.
Pour l’heure, les rapports de force au sommet du pouvoir n’ont pas encore débouché sur une nouvelle configuration du prochain gouvernement. Toutes les cartes sont sur le bureau d’Abdelaziz Bouteflika et ses proches conseillers. Un changement radical d’hommes et de méthode devient une nécessité vitale. Mais sera-t-il suffisant pour sortir le pays de l’ornière? -algérie.Focus / lundi 19 décembre 2016
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* Show médiatique de Saïd Bouteflika frère cadet du président algérien
Que cache le show médiatique, auquel a participé un bon nombre de « figurants » politiques et militaires nationaux, lors des obsèques de l’ancien moudjahid Mohamed Essaïd Mazouzi ? Un spectacle où la vedette était sans conteste, Saïd Bouteflika frère cadet du président algérien.
*Discret des années durant, il est apparu publiquement, décontracté et souriant, serrant des mains et étreignant des torses. À travers une multitude de clichés rendus publics, le conseiller et néanmoins tout-puissant frère du président exhibait une mine sympathique, à l’opposé de la sombre et taciturne image qu’il s’était construite jusque-là.
Le plan serré d’une photo qui l’avait réuni avec « le second rôle du spectacle » et ancien premier ministre Mouloud Hamrouche, appuie actuellement les manchettes des journaux et fait le tour des réseaux sociaux. Cette mise en scène digne d’une propagande médiatique à la soviétique, met l’accent, non pas sur les obsèques du valeureux défunt moudjahid, mais sur une simple poignée de main énergique et un large sourire sournois. Il ne manquait que le « baisé du dragon » à la Brejnev pour assurer un effet « carnavalesque »!
Ce n’est pas tant sa sortie, pour le moins inattendue, qui dérange, mais son attitude effrontée (et surtout en totale rupture avec le style de l’homme), qui nous met mal à l’aise. Organiser un coup médiatique (car c’en est un), autour d’une cohorte de personnalités, et « poser » de la sorte dans un cimetière (lieu de recueillement et de la retenue s’il en est), face aux objectifs des photographes est tout sauf innocent !
Homme de l’ombre par excellence, le Président bis, a choisi, jusque-là, la discrétion comme gage de puissance, le mystère et le secret comme modes d’influence. Une main de fer dans un gant de velours, dit-on. Le secret qui fabrique les légendes et produit les mythes autour de ces individus qui n’ont de compte à rendre à personne. En 18 ans de règne au côté de son frère, Saïd Bouteflika n’a accordé aucune interview et n’a parlé à aucun média !
Et là comme par enchantement,réunit avec les siens autour d’une tombe, il s’expose avec nonchalance, paraît chercher le contact et se fabriquer un album photo (électoral ?) destiné à la consommation populaire. L’humanisation du personnage semble entamée, et après les vidéos muettes et les photos couleurs, un film sonore (je gage) où l’on découvrira enfin la voix… de notre futur président.
De simples délires journalistiques ? Peut-être bien ; mais à force d’essayer de décrypter un personnage aussi énigmatique que le frère du chef de l’Etat, on finit forcément par devenir paranoïaque avec un dédoublement de personnalités! Qui ne le deviendrait pas avec deux présidents Bouteflika, tous deux plus muets qu’une image ! –Par Hebib Khalil / lematindz / vendredi 8 avril 2016
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*le patron de la sécurité présidentielle limogé
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*Mohamed Nebbou (FFS) : «Tout le monde est d’accord pour un changement»
Notre parti dérange avec le lancement de son initiative pour une conférence nationale du consensus», a déclaré, hier, Mohamed Nebbou, le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), lors du conseil fédéral tenu dans la ville de Bordj Ménaïel, à l’est de Boumerdès.
En réponse à certaines critiques qui ont visé sa formation, sans citer de noms ou de partis, M. Nebbou a indiqué qu’il ne répondra pas aux attaques et que son parti reste à l’écoute de toutes les parties afin de leur expliquer davantage le contenu de l’initiative. «Nous sommes le parti de l’opposition et nous le demeurerons. Nous avons nos principes et nos fondamentaux et nous ne jouons pas avec. Et nous connaissons le parcours de toutes les formations politiques», a-t-il défendu avant d’inviter ceux qui critiquent l’initiative et ceux qui l’ont mal accueillie : «Les portes du parti sont ouvertes à tout le monde pour expliquer notre démarche. Nous n’avons rien à cacher et nous activons dans la transparence totale.»
Il s’exprimait lors d’un point de presse improvisé dans une salle du complexe culturel de la ville de Bordj Ménaïel. «Il n’y a aucune opposition frontale à notre initiative malgré les attaques de tous bords qui ne cessent de s’abattre sur nous», a-t-il affirmé. M. Nebbou se dit optimiste quant à l’initiative malgré l’existence de divergences au sein des formations politiques dont certaines font partie de la CNLDT, des mouvements syndicaux et des médias. «Nous avons organisé 24 rencontres avec des partis politiques, des syndicats, des mouvements de la société civile et de la presse et nous comptons poursuivre notre action afin de l’élargir à tous les pans de la société et je dirai que le dernier mot revient au peuple», a-t-il fait savoir. «Certes, il y a des divergences, mais je pense que tout le monde est d’accord pour un changement», argue-t-il avant d’enchaîner «certainement, nous allons vers des concessions», sans préciser la manière avec laquelle se feront ces concessions.
En ce qui concerne la date de la tenue de la conférence, M. Nebbou a précisé que celle-ci sera annoncée une fois que toutes les parties seront consultées. «Notre parti a opté pour le changement pacifique qui se fait par les négociations et non par une confrontation directe», a déclaré Mohamed Nebbou. Et d’affirmer que l’initiative ne concerne pas uniquement le FFS qui n’est qu’un facilitateur, mais touche tous les citoyens dans l’objectif de sortir le pays de sa crise multiforme. «Je vous assure que notre parti est dans l’opposition depuis sa création et le restera pour toujours», a-t-il répondu à une question posée par un militant. Concernant le sujet de l’hospitalisation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en France, Mohamed Nebbou a préféré ne pas faire de commentaire.*El Watan-Dimanche 16 novembre 2014
*Ce que la maladie de Bouteflika a montré
Bouteflika est rentré au pays après 80 jours d’absence. Il n’est un secret pour personne que sa maladie a suscité – et continue de susciter – divers commentaires et moult réactions. Il en est qui ont demandé l’application de l’article 88 de la Constitution au moment où d’autres, au contraire, ne veulent pas entendre parler de cet article. Certains ont exprimé leur opposition quant à un quatrième mandat alors que d’autres appellent Bouteflika à postuler en 2014. Certaines parties avaient même fait appel à l’armée pour une éventuelle intervention auquel appel, cette dernière a fait savoir son refus catégorique d’intervenir.
Mais au-delà de tout cela, ce qu’il y a lieu de mentionner, c’est que la maladie du Président a levé le voile sur un tas de choses intéressantes.
*Une communication officielle qui fait rougir
La première des observations à faire concerne la communication officielle – qu’on peut qualifier de calamiteuse – de l’Etat. En effet, la manière dont a été gérée la maladie de Bouteflika a été très en deçà de toutes les attentes pour un pays comme le nôtre. Dès le départ, on nous avait annoncé qu’il s’agissait d’un AIT sans séquelles et que le Président était allé en France uniquement pour faire des analyses. Ce qui, avec le temps, s’avéra complètement faux car dès qu’on annonça le transfert du Président aux Invalides, les Algériens comprirent aussitôt qu’il s’agit de rééducation, chose qui fut confirmée dès les premières images. On ne va pas à la rééducation lorsqu’il n’y a pas de séquelles. Mais malgré cela, et au lieu de dire la vérité, les chargés de communications qui n’ont cessé de mentir et d’entretenir le flou, ont persévéré, ignorant qu’ils perdaient chaque jour en crédibilité et qu’ils faisaient perdre de la crédibilité à l’Etat. Le savent-ils au moins? Mieux, à chaque fois que quelqu’un s’exprimait, il avançait que le Président «allait bien», qu’il allait «très bien même» selon certains, et qu’il était «complètement guéri» selon d’autres. Or, à son retour, les Algériens ont observé qu’il n’est pas complètement guéri et qu’il garde même des séquelles.
Ce n’est certainement pas une honte de tomber malade, car la maladie est humaine, et le Président est d’abord un homme. Mais c’en est une cependant que de mentir au peuple, le savent-ils? La communication officielle chez nous est simplement honteuse, car tissée autour de mensonges et d’irresponsabilités. Nous ne sommes plus aux années 1960 et le peuple n’est pas mineur.
Par ailleurs, cette communication a été relayée par certains nouveaux médias qui ont poussé le ridicule jusqu’à vouloir être plus royalistes que tous les rois de la planète réunis. Des médias qui traitent de tous les noms tous ceux qui osent avoir des avis différents à propos de la gestion de la maladie du Président ou de celle du pays. Au nom de qui s’expriment donc ces médias qui, en plongeant dans la mare de la falsification du débat démocratique, biaisent la réalité et renvoient une fausse image de notre scène médiatique?
Ceux qui ont eu le temps de suivre, parfois, les médias en question ont dû remarquer certainement, le manque de clarté de leur ligne éditoriale et les dégâts d’une bonne dose d’inexpérience conjuguée à beaucoup de prétentions.
*Une certaine opposition qui…
La maladie du Président nous a donné aussi l’occasion de voir à quel point certains individus et certains partis peuvent tomber bas. Si d’aucuns nous ont inventé des notions tout à fait ridicules, d’autres n’ont cessé de bouger le ventre dans des danses à faire vomir. Lorsqu’on ne nous parle pas de reine, on préfère nous entretenir de fantasmes illégitimes. Les applaudisseurs et les fêtards d’occasion campent plus dans l’opposition que dans le pouvoir, c’est la triste réalité dont il faut tenir compte désormais. Une réalité qui interpelle quant à ce qui peut ou non être ridicule. Il est certain que peut émarger au râtelier du pouvoir qui veut, mais tout en gardant un minimum de dignité quand même. Les Algériens qui écoutent ne sont ni analphabètes ni ignorants et ils savent analyser et, lorsqu’il le faut, ils ont même la capacité de disséquer les paroles de ceux qui, parce qu’ils disposent sans mérite des microphones, s’aventurent à dire n’importe quoi. Encore une fois, nous ne sommes pas en 1962. Les gens ne croient plus aux histoires de Hdidouane, de Lghoula ou de Loundja bent essoultane… le discours politique de nos jours est tombé malheureusement très bas, même chez ceux qui nous ont donné l’illusion, un moment, d’une certaine maturité.
Il n’est pas interdit à l’opposition, toute l’opposition si elle le souhaite, de se rallier au pouvoir en place, il lui est demandé seulement de s’assumer et d’assumer ses choix. Mais se réclamer de l’opposition et servir de porte-parole au pouvoir, voilà qui n’est ni acceptable ni honorable. Lorsque le MSP de Soltani émargeait du côté du pouvoir, il l’avait entièrement assumé en s’inscrivant dans l’Alliance présidentielle et, il faut en convenir, personne ne peut le lui reprocher du moment que ce choix était complètement et ouvertement assumé et, quand bien même il s’agit plutôt d’une manière de faire de la politique que de s’opposer, la position de Soltani a ce mérite d’être claire et assumée. Sans hypocrisie et sans prétention d’être le guide de la nation sur un sillon quelconque d’une prétendue opposition. D’ailleurs, la dernière sortie de Mokri laisse croire qu’il fait des offres de service pour, peut-être, reprendre le bâton et le chemin de… Soltani. Tout cela est permis et chacun est libre de concevoir sa manière de faire la politique. Ce qui ne l’est pas, au nom de l’éthique et de la morale, c’est de laper dans l’assiette du pouvoir et de se prendre pour un champion de l’opposition. Là, on n’est pas d’accord car cela pourrait plutôt ressembler plus à une mission officielle qu’à une activité politique.
*La paralysie des deux grands partis
Un travail de sape à l’endroit du FLN et du RND a commencé il y a longtemps. Il était difficile d’y apporter remède pour certaines raisons que tout le monde connaît, mais aussi pour d’autres raisons qui nous échappent et dont n’en ont le secret que quelques-uns.
La maladie et l’absence du Président ont rendu toute solution impossible du moment que toutes les parties qui se ont activé dans ce dossier, l’ont fait pour, jurent-elles, «apporter leur soutien à Bouteflika». Comment peut-on avoir des positions antagonistes, des candidats diamétralement opposés, des perceptions contraires de l’avenir de l’Algérie et prétendre en même temps avoir le même objectif? Que de gâchis!
Les deux grands partis sont donc restés sans tête et aucune proposition n’a pu leur donner un chef. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de propositions, mais parce qu’il ne faut pas que le problème soit résolu! La paralysie est voulue et calculée et elle ne disparaîtra que lorsque toutes les pièces du puzzle seront réunies. Les surprises ne sont pas les bienvenues à quelques pas d’avril 2014! Et ce ne sont ni les veines usées de certains ni les comportements ridicules des autres qui contrediront ces propos. Le FLN et le RND sont pris en otage par certains qui veulent se hisser pour arriver au niveau du cercle des applaudisseurs rapprochés. Il n’y a rien de plus. Certains croient savoir qu’il appartient à Bouteflika de choisir ceux qui l’applaudiront le mieux, d’autres pensent qu’il est plutôt du ressort d’autres parties de choisir ces individus pour mieux exécuter la stratégie qui consiste à assurer la place au post-Bouteflika en douceur.
Si partout dans le monde, on parle avec dégoût de l’alliance impropre de l’argent avec la politique et que tout le monde crie au scandale, que dire alors lorsque, chez nous, on assiste à un mariage de l’argent sale avec la basse politique? C’est dire ce rapport plus que douteux qu’entretiennent les nouveaux riches et les nouveaux parvenus avec le pouvoir et les sphères de décision. Ceux, dont les fortunes insultantes n’ont jamais été ni explicables, ni compréhensibles, ni encore moins justifiables, parce qu’elles ne se sont érigées ni sur la sueur, ni sur le mérite, ni même sur l’héritage.
Il s’agit, tout au plus, de quelques parvenus d’un monde que les Algériens ignorent, et qui se sont alliés à certains hommes «boulitiques» d’occasion, arrivés, eux aussi, par accident, avant de monter sur leurs nuques. La fusion de ces deux mondes méprisables a enfanté de la corruption, l’incroyable incapacité du pays à se remettre debout, de l’inadéquation des solutions proposées, de l’incompétence généralisée, de la médiocrité à faire hurler et de cette incroyable damnation qui nous colle à la peau et qui nous pousse toujours, et sans cesse, dans l’abîme!
Personne ne s’occupe plus des intérêts du peuple. Même lorsque le ministre du Commerce constate une augmentation des prix de 7% au cours de la première semaine de Ramadhan, il fait la constatation avec beaucoup de bonheur! Tout content! Et même lorsque le ministre de l’Enseignement supérieur apprend le classement plus que déshonorant de notre université, il n’a qu’une seule réaction: c’est le classement qui n’est pas correct. Tout content lui aussi.
Plus rien, ici-bas, n’intéresse plus personne. Il y a déplacement des centres d’intérêt vers les sommets vers lesquels tout un chacun lorgne. Même ceux qui ne savent pas exactement de quoi il s’agit se sont joints au groupe qui lève la tête pour regarder vers El Mouradia. Ah bon? Il y a des élections en 2014? Ils ne le savaient même pas. Et qu’est-ce qu’on élit à El Mouradia? demandent certains. Un président? Ils ne savent même pas, jusqu’à présent, ce que signifie une élection présidentielle et pourtant, ils s’enfoncent dans un débat dont ils ignorent tout, jusqu’au contenu. Tristes temps que ceux que Dieu nous fait voir à la fin de notre vie! Qu’ont donc fait les Algériens pour mériter un tel sort?
Chaque métier a une odeur qui le spécifie et le différencie du reste des métiers. Dès qu’il y a mélange anormal, cela se sent. Si par exemple, un maçon se convertit en pâtissier, il ne faut pas s’étonner de voir les mille-feuilles sentir le ciment. Si le boucher devient, par la force de l’étrangeté et de l’absurde, comptable, il est tout à fait normal que les opérations, les comptes et les écritures se réfèrent toutes aux vaches, aux moutons et aux abats. Si le marchand de légumes devient médecin, il ne fait pas de doute que dans les salles d’opération on parlera de choux, de navets et de pomme de terre. Il en est de même dans le cas inverse, c’est-à-dire si le comptable devient président, les calculs et les intérêts seront trop vils et trop restreints.
*Un mépris du peuple
Au mépris du peuple, certains qui n’ont ni passé politique ni compétence avérée, se sont portés candidats ou ont exprimé leur intention de l’être. Il en est même certains qui, arrivés à la politique par accident, se sont décrétés aptes à diriger le pays alors qu’ils seraient peut-être incapables de diriger leur propre tribu. Des voix s’élèvent ici et là, même à l’étranger, pour nous apprendre qu’untel sera candidat ou que tel autre pourrait l’être. Que tout le monde soit le bienvenu.
Au temps du parti unique, nous avions un seul candidat, maintenant, et selon les intentions affichées, nous en avons plusieurs et nous pouvons en avoir autant que nous voulons. Toutefois, ce n’est pas le nombre de candidats qui fait la démocratie et ce n’est pas le taux de participation qui pourra relever le pays de la situation non enviable qui est sienne.
Certains, mandatés par eux-mêmes, et au mépris du peuple ou de ce qu’il pourrait en penser, sont allés essayer de faire revenir Zeroual comme si la solution du pays est dans son passé. Jusqu’à quand continuera-t-on donc à mésestimer les citoyens et à vouloir se moquer d’eux? Heureusement que Zeroual, fidèle à ses principes, a décliné l’offre ridicule qui ne rime avec rien et qui a mis à nu l’incapacité de ceux qui nous gouvernent à résoudre les problèmes du pays.
Le pays ne doit pas se relever sur des béquilles. L’Algérie doit se relever sur ses jambes et uniquement sur ses jambes. A la différence des hommes, un pays ne peut être usé ou vieilli ou dépassé. Dans son sang coulent 38 millions d’Algériens dont une grande majorité de jeunes.
Il n’est pas impossible que Bouteflika ait déjà pris la décision de se retirer. Sa maladie, et malgré les gesticulations anormales de certains, écarte l’homme ou, du moins, réduit les possibilités de sa reconduite à la tête du pays. Le nombre des voix qui appellent au quatrième mandat commencent à se rétrécir. Même ceux qui, pour convaincre, allaient jusqu’à dire des bêtises ont fini par parler bas, voire par ne rien dire du tout.
La maladie de Bouteflika nous a montré beaucoup de choses intéressantes. Un pays qui se débat dans les problèmes. Une opposition déplacée, malade et inefficace. Une scène politique dégingandée. Des loups à l’affût et, surtout, un brouhaha incroyable de la part de ceux qui se croient devenus les nouveaux tuteurs du peuple. Le retour du Président va, sans doute, accélérer certaines choses, car tout le monde est parti en course vers une place pour l’après-Bouteflika. Qu’en sera-t-il de ce positionnement? Septembre nous donnera les réponses! Pourquoi septembre? Simplement parce qu’en septembre tout doit rentrer dans l’ordre. La révision de la Constitution devra avoir été avalisée par la réunion des deux chambres juste à la reprise de la session d’automne, les deux partis RND et FLN doivent avoir, entre-temps, retrouvé leurs chefs pour appuyer la nouvelle Constitution et, surtout, le candidat «d’envergure nationale» comme commencent à le désigner Mokri et les siens. D’ailleurs, le revirement des choses au FLN qui a consisté à annuler les décisions de Belayat est un signal très fort comme quoi les choses sérieuses ont commencé. Le nombre de ministres présents à la dernière réunion au siège du FLN à Hydra laisse comprendre qu’un ordre a été donné pour appuyer un courant donné, celui qui ne soutient pas Benflis. Septembre aussi parce que d’ici là, les faux opposants doivent avoir commencé à applaudir, peut-être même que cette fois ils feront partie d’une certaine alliance pour «assurer la continuité et le développement», les applaudisseurs doivent avoir appris les nouveaux noms à scander et le dernier virage pour 2014 pourra être entamé dès fin septembre et «en toute sécurité», sans risque pour le… vice-président qui sera forcément le prochain locataire d’El Mouradia.*Par Aissa Hirèche – L’Expression-Lundi 22 Juillet 2013
*APRÈS 79 JOURS D’HOSPITALISATION EN FRANCE
Le Président Bouteflika de retour à Alger
*Vidéo du retour du président Boutéflika à Alger
Une convalescence qui va durer, selon les spécialistes
Après son hospitalisation entre le Val-de-Grâce et l’Institution nationale des Invalides à Paris depuis le 27 avril suite à un accident vasculaire cérébrale (AVC) ischémique, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est rentré, mardi en Algérie, dans un état affaibli.
Sa convalescence entamée en France se poursuit et risque de se prolonger longtemps, selon les spécialistes. Ses médecins traitant n’ont d’ailleurs pas précisé la durée du repos et de la rééducation qu’on lui a préconisés, et c’est ce qui manquait justement dans le communiqué laconique rendu public par la présidence hier. Ceci étant, il est clair que «l’état de santé du président de la République nécessite un suivi et cela demande beaucoup de temps. Dans de nombreux cas d’AVC, la durée de récupération est souvent lente. Il y a certains patients qui récupèrent plus rapidement que d’autres. Cela dépend de plusieurs facteurs, notamment l’âge et s’il y a d’autres maladies associées et surtout la nature des lésions de la surface de la zone ischémiée», explique un spécialiste en neurochirurgie au sein d’un CHU à Alger avant de préciser que le cas du président de la République aurait pu être pris en charge dans les premières heures de l’attaque et cela aurait évité son transfert à Paris.
«Il aurait fallu procéder à une thrombolyse dans les minutes qui ont suivi son AVC en lui injectant un produit qui détruira le caillot formé au niveau de l’artère qui est la cause de cet AVC », a-t-il indiqué avant de répondre à notre question de savoir s’il peut reprendre le travail. «Le Président ne va pas reprendre immédiatement ses activités. Il souffre d’un déficit moteur incomplet c’est-à-dire une hémiparysie, un déficit partiel de la force musculaire. Ce qui nécessite effectivement la rééducation des membres supérieurs et inférieurs. Mais il faut savoir que les membres inférieurs récupèrent plus vite que les membres supérieurs. C’est pour cela que la récupération se fera progressivement donc lente. Il est aussi important de souligner que tout dépend de la gravité du début de l’AVC. Cela demande évidemment du temps, quelques semaines pour certains voire des mois pour d’autres.»
Le spécialiste estime que le fait d’être rentré, cela veut dit qu’il commence à s’améliorer, mais «cela ne veut pas dire qu’il est dans la capacité de tenir des réunions de longue durée et effectuer un travail intense d’autant qu’il est toujours en convalescence», a-t-il conclu. Il faut rappeler que le dernier bulletin de santé du président de la République, signé par ses «médecins accompagnateurs», a été rendu public le 11 juin dernier, pour affirmer que Abdelaziz Bouteflika avait eu un accident vasculaire cérébral (AVC) le 27 avril et non pas un accident ischémique transitoire comme cela a été annoncé le jour de son attaque «sans retentissement sur ses fonctions vitales». Son transfert à Paris, justifient ses médecins, a été décidé pour «un complément d’exploration, à l’issue de laquelle ses médecins lui ont recommandé d’observer, à l’Institution nationale des Invalides, une période de soins et de réadaptation fonctionnelle en vue de consolider l’évolution favorable de son état de santé».*El Watan-18.07.2013.
***Le communiqué de la présidence de la République a souligné que le chef de l’Etat «poursuivra une période de repos et de rééducation».
Hier, vers 14h30, l’avion de la présidence de la République a atterri sur le tarmac de l’aéroport militaire de Boufarik et à son bord, le Président Bouteflika qui a regagné Alger après avoir achevé la période de soins et de réadaptation fonctionnelle à Paris, en France. Une heure plus tard, les premières images du chef de l’Etat diffusées par la chaîne de télévision nationale A3 ont suscité un sentiment de compassion des Algériens. Assis sur un fauteuil roulant, le Président Bouteflika, âgé de 76 ans, sans son sourire habituel, avait le regard absent et semblait avoir des difficultés de locution puisque dans les images diffusées, on n’entendait pas la voix de M.Bouteflika. L’ambiance était comme froide. Autour de lui, il y avait la délégation qui l’a accueilli à l’aéroport composée du Premier ministre Abdelmalek Sellal, le chef d’Etat-major de l’ANP, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, le président du Sénat, Abdelkader Bensalah et le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz. Brefs, concis et laconiques, les services de la présidence de la République ont diffusé hier, un communiqué quelques minutes après l’arrivée du président à l’aéroport militaire de Boufarik: «Ayant achevé la période de soins et de réadaptation fonctionnelle qu’il suivait en France, M. le président de la République a regagné Alger ce jour, mardi 16 juillet 2013», lit-on dans ce communiqué qui ajoute cependant que le chef de l’Etat «poursuivra une période de repos et de rééducation». Annoncé à plusieurs reprises, ce retour vient mettre fin aux folles rumeurs circulant sur l’état de santé de Abdelaziz Bouteflika, certaines le donnaient même pour mort. Dans le même sillage, des voix s’élevaient dans l’opposition qui ont ouvertement réclamé au Conseil constitutionnel d’appliquer l’article 88 de la Constitution, en vertu duquel il fallait déclarer la vacance du pouvoir permettant d’engager un intérim et d’organiser une nouvelle élection présidentielle. Le Premier ministre, savait-il que le président allait rentrer hier? En tous cas, il a promis, il y a quelques jours déjà, de faire des déclarations lors de sa prochaine «visite» dans la wilaya de Tizi Ouzou. Etrange coïncidence. Le 27 avril dernier le Premier ministre a dû écourter son voyage de Béjaïa pour rentrer sur Alger au moment où le président allait être évacué à Paris pour son AVC. Et c’est toujours en Kabylie, Tizi Ouzou, que M. Sellal a dû écourter son voyage et regagner Alger afin d’accueillir le président. Le président Bouteflika a présenté un AVC, le 27 avril dernier et les premières investigations faites, lors de son admission à l’hôpital militaire Mohamed-Seghir-Nekkache à Alger, ont révélé la nature ischémique de l’accident sans retentissement sur les fonctions vitales, selon le bulletin de santé de ses médecins accompagnateurs, les professeurs Sahraoui Mohcène et Metref Merzak. A la faveur de ces explorations, une thérapeutique adéquate a été instaurée avant son transfert à l’hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce à Paris en France. Cela, pour un complément d’exploration, à l’issue duquel ses médecins lui ont recommandé d’observer une période de soins et de réadaptation fonctionnelle à l’institution nationale des Invalides, en vue de consolider l’évolution favorable de son état de santé. Selon M. Sellal et d’autres membres du gouvernement, le Président Bouteflika continuait de donner des directives concernant la gestion des affaires du pays, durant sa convalescence. Il a d’ailleurs reçu le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah ainsi que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui lui ont présenté un point de situation générale sur le pays. Lors de cette audience, dont les images ont été diffusées pour la première fois par la télévision nationale, le président de la République «a instruit le gouvernement à veiller sur la bonne prise en charge des préoccupations des citoyens, tout en insistant sur la nécessité de suivre de près la réalisation des projets en cours». L’absence prolongée du président de la République a plongé le pays dans un état d’inertie et de blocage à tous les niveaux. La loi de finances complémentaire n’a pas été signée, le Conseil des ministres n’a pas été tenu depuis plus de sept mois et le projet de la révision de la Constitution semble rejeté aux calendes grecques. Les observateurs s’interrogent d’ores et déjà dans quelle mesure ce retour du Président Bouteflika va-t-il contribuer à dégeler cette situation. La certitude est que le pays est engagé dans une nouvelle ère politique. Les semaines à venir seront chargées d’événements.*L’Expression-17.07.2013.
***Encore affaibli par la maladie, le président doit poursuivre une période de repos et de rééducation
Après près de trois mois de séjour médical en France, le Président est rentré hier à Alger pour observer une autre période de rééducation et de repos, selon un communiqué de la Présidence. Abdelaziz Bouteflika ne semble pas en mesure de reprendre ses fonctions, ce qui relance toutes les questions sur les échéances à venir et le mode de prise de décision dans le pays.
Un retour plutôt discret. Près de trois mois après son hospitalisation à l’hôpital militaire parisien Val-de-Grâce, suivie d’une longue période de convalescence aux Invalides, Abdelaziz Bouteflika est rentré hier. Et contrairement à son retour bien orchestré de 2005 avec un «accueil populaire», Bouteflika est revenu à Alger, cette fois-ci, dans une totale discrétion. Tout comme sa maladie entourée d’un black-out total, le secret a été de rigueur également pour son come-back. Les autorités politiques du pays n’ont pris soin d’en informer l’opinion publique nationale qu’après que le président eut regagné la capitale. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui était en visite de travail dans la wilaya de Tizi Ouzou, a dû écourter son déplacement.
L’information a été donnée en premier par l’Agence France presse (AFP) au moment où l’avion présidentiel s’apprêtait à décoller de l’aéroport du Bourget à Paris. Bouteflika a quitté Paris à bord de l’avion présidentiel médicalisé vers 13h30, a annoncé l’AFP.
Peu après son arrivée, le président de la République a été montré à la Télévision nationale sur un fauteuil roulant, dans un salon, entouré du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, du président de l’Assemblée populaire nationale, Mohamed Larbi Ould Khelifa, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, du président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, et du chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah.
Dans le même temps, la présidence de la République a rendu public un communiqué lapidaire affirmant que le Président, «ayant achevé la période de soins et de réadaptation fonctionnelle qu’il suivait en France, a regagné Alger ce jour, mardi 16 juillet 2013, où il poursuivra une période de repos et de rééducation». Victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) survenu le 27 avril passé, Abdelaziz Bouteflika, âgé de 76 ans, ne s’est pas remis de cette attaque. Il est ainsi contraint à une autre période de convalescence d’une durée indéterminée. Le mystère sur la reprise de ses fonctions demeure entier. Serait-il encore en mesure de reprendre ses fonctions de président ? Pas si évident tant l’état dans lequel Abdelaziz Bouteflika est apparu, hier à son arrivée à Alger, montre un homme très affaibli par la maladie.
Bouteflika est en effet depuis hier dans une de ses résidences algéroises, mais pas encore à El Mouradia, inoccupée depuis quatre-vingt-deux jours maintenant. Le siège de la présidence de la République continue à être vacant, à huit mois de la prochaine élection présidentielle. La longue absence du Président a suscité de violentes polémiques tant le secret sur sa maladie est resté jalousement gardé. La classe politique a remué ciel et terre pour déclarer l’état d’empêchement et la convocation de l’article 88 de la Constitution relatif à la vacance du pouvoir et à l’organisation d’une élection présidentielle anticipée.
Empêtré dans une gestion politique et médiatique calamiteuse de la maladie du président Bouteflika, le régime, assailli de toutes parts, a fini par céder à la pression de l’opinion publique en montrant pour la première fois, le 12 juin passé, les images du président de la République dans un salon de l’institution nationale des Invalides, un établissement appartenant au ministère de la Défense français. Il était ainsi apparu affaibli, assis dans un fauteuil, vêtu d’une sombre robe de chambre et buvant un café, entouré du Premier ministre et du chef d’état-major de l’armée.
Des images muettes, qui montraient un président bougeant péniblement les membres supérieurs. Cette mise en scène a eu l’effet contraire de ce qu’attendaient les tenants du pouvoir ; elle a au contraire renforcé le doute sur ses capacités à revenir aux commandes du pays et a anéanti le discours rassurant des officiels qui ressassaient à longueur de journée que le président «continue à gérer les affaires et suit quotidiennement l’action du gouvernement».
Près de trois mois après et malgré son retour au pays, l’incertitude quant à sa capacité à gouverner est totale. Il est évident que face au calendrier gouvernemental, le pays ne pouvait pas supporter une absence prolongée du Président, au risque de bloquer le fonctionnement de l’Etat. Des échéances, comme la loi de finances, exigent la présence du chef de l’Etat. L’on pourrait donc se suffire, en haut lieu, de sa présence «symbolique» pour donner le gage que l’Etat fonctionne dans le respect de la Constitution. Car, le communiqué de la Présidence le reconnaît, Bouteflika a encore besoin de repos… S’il est admis que Bouteflika ne se présentera pas à un quatrième mandat présidentiel, a-t-il la capacité de tenir jusqu’à la fin de son mandat prévu pour avril 2014 ?*Hacen Ouali- El Watan-17.07.2013.
*Pour la première fois depuis son son hospitalisation en France
Des images de Bouteflika sont diffusées par la télévision
Le geste long, affaibli et la motricité de sa main gauche visiblement très réduite, le Président Bouteflika est enfin apparu hier mercredi-12 juin 22013-, au grand public, après un sevrage d’images et de photos qui aura duré plus de 46 jours.
De courtes séquences ont été montrées hier, par la chaîne A3 de la Télévision nationale durant son Journal télévisé de 17h. Ces séquences déclinées sous trois plans, de face, de gauche et de droite, montrent le Président Bouteflika, habillé d’une robe de chambre, échangeant des propos avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le chef d’Etat-major de l’armée le général-major Ahmed Gaïd Salah.
Les images ont été filmées dans un des salons de l’établissement de santé des Armées des Invalides à Paris où il a été transféré après son hospitalisation à l’hôpital du Val-de-Grâce. Recevant les deux responsables en audience, le Président Bouteflika est également apparu portant une tasse à sa bouche toujours avec la main droite. A l’évidence, ces images ont pour but premier de rassurer une opinion publique désorientée qui a subi jusqu’à l’overdose un matraquage médiatique infesté des rumeurs les plus folles.
C’est donc à la fois une mise au point et une preuve par l’image que le président est bien vivant et qu’il n’a pas perdu totalement sa motricité. Cependant, les Algériens n’ont pas entendu la voix de leur président. Pourquoi n’a-t-on pas entendu un mot, une phrase du président à l’adresse du peuple, au peuple algérien? Est-il capable de se déplacer? Souffre-t-il encore de séquelles motrices? Combien de temps dureront ses séquelles? Ce sont autant de questionnements même si ces images taisent une fois pour toutes les spéculations hasardeuses. Les autorités algériennes ont adopté une «stratégie» de communication à doses homéopathiques. Après un silence de tombe pendant des semaines, les événements se sont accélérés depuis ces quatre derniers jours. Lors du séminaire sur la communication institutionnelle qui s’est déroulé le 9 juin dernier, M.Sellal s’est irrité de la curiosité des citoyens autour de la santé du chef de lEtat. Une journée plus tard, le ministre des Affaires étrangères, M.Medelci a rassuré sur les ondes de la radio internationale que «le Président Bouteflika suit quotidiennement tous les dossiers et qu’il continue de donner des directives». Cela au moment où les rumeurs les plus folles circulent à Alger. Mardi 11 juin, les services de la Présidence diffusent un bulletin de santé établi par ses deux médecins accompagnateurs. Ce bulletin officiel reconnaît que le président a subi un AVC
(accident vasculaire cérébral). Le bulletin reconnaît également que le président subit une rééducation fonctionnelle. Quelques heures plus tard, une dépêche de l’agence officielle APS annonce que le Premier ministre accompagné du chef d’Etat-major ont rendu visite au patient Bouteflika dans son lieu de convalescence. Cette annonce faite sans image a rajouté une couche de soupçon et d’inquiétude quant à l’état de santé réel du président. Il a fallu attendre 24 heures, soit hier, pour que l’APS diffuse des photos du président en compagnie de ses trois visiteurs aux Invalides. Les observateurs n’ont pas manqué de s’interroger sur un pareil retard à l’ère de l’instantanéité des images et des vidéos. Encore une autre entorse à la communication? Un retard voulu? Mystère et boule de gomme. C’est au Journal télévisé de 17 h diffusé par la TV A3 que la tension est tombée. On a vu le président! Selon le communiqué de la Présidence, c’est une séance de travail qui a eu lieu aux Invalides. Au cours de cette audience, le Premier ministre a présenté au chef de l’Etat un «rapport exhaustif sur la situation générale du pays et sur les activités du gouvernement». Il a, par ailleurs, exposé «l’état d’avancement du programme de développement national initié par le président de la République», précise la même source. Le chef de l’Etat a mis en exergue «la nécessité de suivre de près la réalisation des projets en cours». Il a chargé, à cette occasion, le Premier ministre de «veiller à la bonne prise en charge des préoccupations du citoyen, notamment en cette période de préparatifs du mois sacré du Ramadhan et de la saison estivale». Le Président Bouteflika a également instruit le Premier ministre de «finaliser le projet de loi de finances complémentaire 2013, ainsi que l’ensemble des autres projets de loi, examinés par le gouvernement afin qu’ils soient prêts pour leur adoption au prochain Conseil des ministres», conclut le communiqué de la présidence de la République.*L’Expression-13.06.2013.
*Photos-APS
Cette photo a été diffusés mercredi 12 juin 2013 par l’agence APS. Habillé d’une robe de chambre, et visiblement diminué, le président algérien recevait mardi le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et le chef d’état-major de l’armée Ahmed Gaïd Salah, selon les trois photos visibles sur le site de l’agence nationale algérienne Le président Abdelaziz Bouteflika est apparu pour la première fois depuis son hospitalisation à Paris assis aux côtés de ses collaborateurs, selon des photos diffusées mercredi par l’agence APS. Un peu plus tard, la télévision algérienne a également diffusé des images. Il s’agit de la première diffusion d’images filmées du président âgé de 76 ans depuis son hospitalisation pour un « AVC mineur » il y a 47 jours.*europe1.fr-13 juin 2013.
Tractations et convulsions dans le sérail sur les scénarios possibles d’une transition
L’après-Bouteflika a commencé
Les chefs de l’armée – colonne vertébrale du régime – tiendraient des conclaves et multiplieraient les consultations.
Pas facile de trouver « l’élu adéquat»
Selon les dernières infos,
le président Bouteflika est attendu à Alger dans les tout prochains jours
Il est totalement requinqué et pressé de reprendre ses activités.
Le président Bouteflika est attendu à Alger dans les tout prochains jours. Il est totalement requinqué et pressé de reprendre ses activités. «Il accueillera dès les premières semaines de juin M.Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre turc et président de l’AKP, suivi, une semaine plus tard, du nouveau président de la République populaire de Chine, M. Xi Jinping. Au menu des pourparlers, outre les questions bilatérales, les derniers développements en Syrie se tailleront la part du lion.
Les deux hôtes de marque de l’Algérie écouteront avec intérêt son avis d’expert des relations internationales, d’autant plus que la position d’Alger, qui a toujours prôné la recherche d’une solution politique, semble, pour le conflit syrien, s’imposer comme l’unique recours par la tenue d’une conférence internationale. C’est dire l’importance de l’événement lui-même et des positions âprement défendues par la diplomatie algérienne dès le début du conflit syrien.»
Ce lundi après-midi, l’homme qui me reçoit dans une villa, sur les hauteurs d’Alger, compte beaucoup par son poids et l’influence qu’il exerce sur les rouages de la République. Sur la table du salon, trônent des dossiers qui se disputent l’espace réservé au plateau traditionnel de thé à la menthe.
Ce responsable tient à garder l’anonymat. Il a ses raisons. Ce «verre de thé» laisse déjà exhaler de belles promesses sur le sujet des révélations qu’il s’apprête à me faire. Sa démarche est officieuse, cela s’entend bien.
C’est une bonne nouvelle pour les Algériens d’apprendre que le chef de l’Etat sera enfin de retour. L’inquiétude est allée grandissante depuis un mois avec la vague de rumeurs politico-médiatiques qui l’ont accompagnée. Peut-on savoir dans quel état physique il est?
Complètement rétabli de son malaise cardiaque. Son accident ischémique transitoire n’a en rien réduit, durant son hospitalisation, ses capacités physiques et intellectuelles. Tout ce qui a été écrit dans la presse sur les fonctions de ses organes vitaux n’est que pure affabulation.
Ce n’est pas un A.V.C.
Si sa convalescence a été longue, environ un mois, pour un homme de son âge, c’est pour lui permettre de passer un check-up très approfondi. Ce n’est pas un A.V.C. Car dans ce genre d’affection, le patient subit des séquelles aussi bien sur le plan physique qu’intellectuel. Il s’agit bien d’un A.I.T. Son séjour au Val-de-Grâce lui a permis surtout de se faire traiter correctement et de jouir d’une bonne remise en forme. L’on n’a décelé aucune séquelle physique, comme tout individu normal, il pourra bouger et parler, sans aucun handicap sous quelque forme que ce soit. Depuis le début, trois personnes communiquent quotidiennement avec lui: le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, son frère Saïd et sa soeur. Son frère Nasser fait le va-et-vient entre Alger et Paris. C’est une réalité. Pourquoi l’enjoliver? C’est à prendre ou à laisser.
Expliquez-nous pourquoi son transfert de l’hôpital du Val-de-Grâce aux Invalides? S’agit-il d’un problème de rééducation fonctionnelle?
Son traitement médical exigeait, dans une première phase, une convalescence. Fallait-il réserver, durant plusieurs jours, une suite, comme en 2005, dans un grand établissement comme à l’Hôtel Meurisse à Paris, avec le risque que cela suppose de s’exposer aux désagréments des exigences strictes de la sécurité réservées à tout chef d’Etat étranger dans un pays hôte, sans compter l’afflux des journalistes et des caméras de télévisions à la chasse au scoop. Dans ce cas, on risquait de compter plus de caméras dépêchées sur les lieux qu’au Festival de Cannes. On sait, l’événement fait courir les journalistes. En plus, aux Invalides, il a eu une prise en charge de qualité performante en termes de remise en forme et de tranquillité. Sans compter le facteur confidentialité.
Mais l’opinion publique a besoin de tout savoir sur l’état de santé du président de la République. Avouez tout de même que le niveau de la communication sur ce sujet a été en deçà des exigences que nécessitait l’événement lui-même. Quelques séquences filmées du Président en train de parler, de manger ou de bouger et diffusées par l’Entv n’auraient-elles pas, à coup sûr, permis d’apaiser toute cette agitation médiatique?
C’est vrai. Certainement que le Président n’a pas souhaité qu’on le montre à ses compatriotes, alité et vêtu d’un pyjama parce que le repos absolu lui a été strictement prescrit. Il est difficile à un chef d’Etat d’un quelconque pays qui soit de se montrer à son peuple dans un état physique diminué, mal rasé ou les traits tirés. Une telle idée rebutait le Président.
Son frère Saïd et sa soeur sont à ses côtés
Dans quelles dispositions d’esprit se trouve le Président?
Il est pressé de renouer avec ses activités. Totalement remis sur pied, il s’apprête à débarquer à l’aéroport Houari-Boumediene d’ici un temps très rapproché. Imminent même. Son agenda politique ne lui laissera pas de répit. Ce sont des semaines d’activités chargées qui l’attendent. Les dossiers à traiter sont bouclés. Les équipes travaillent sous les directives de Abdelmalek Sellal qui reste en contact permanent avec le Président. Pour le sommet africain d’Addis-Abeba, le discours prononcé par Sellal a été travaillé avec le Président.
Il tient plus que tout à regagner le pays dans une excellente forme physique. Il sait que les Algériens seront heureux de le voir descendre de l’avion complètement rétabli, passer en revue, comme l’exige le protocole, un détachement de la garde républicaine, saluer les membres du gouvernement, ceux du corps diplomatique et les représentants des corps intermédiaires, écouter l’hymne national et embrasser l’emblème national. Tout l’événement retransmis en direct sur les chaînes publiques et privées algériennes.
A quoi s’emploiera le Président aussitôt après son retour à Alger?
A présider le Conseil des ministres, à préparer le projet de la loi de finances complémentaire 2013, à examiner le planning sur l’état d’avancement des travaux de la commission nationale chargée de la révision de la Constitution.
L’artiste français Enrico Macias n’a-t-il pas déclaré à un journal de Doha qu’il a trouvé le Président Bouteflika très affaibli par sa maladie?
Il ne l’a jamais reçu. Enrico Macias a démenti formellement dans des médias français avoir tenu ces propos.
La candidature à la présidentielle de 2014 de M.Abdelaziz Bouteflika peut-elle être considérée comme probable?
A ce jour, le Président Bouteflika n’a jamais déclaré qu’il envisageait de se représenter pour un nouveau mandat. Il lui appartient cependant, et à lui seul, de prendre ou pas cette décision.*Par Ahmed FATTANI – Directeur du journal »L’Expression »-Mercredi 29 Mai 2013 .
*Réactions d’internautes:
Amel – Canada
Bon retour pour notre cher président Bouteflika qu’on aime bien
Ziani Karima -
kassi – algerie
Adel- Algérie
Benouadah – france
Madjid – France
**Pas facile de trouver « l’élu adéquat»
Absent depuis un mois pour des soins en France, des questions se posent sur la capacité de Bouteflika à gérer les affaires du pays jusqu’en avril 2014. Des observateurs estiment que des tractations ont déjà commencé sur les scénarios possibles d’une transition douce jusqu’à l’élection présidentelle prévue dans dix mois.
Des partis politiques s’agitent, le bruit des tractations et des convulsions dans le sérail se fait entendre de plus en plus. Signe que le pays prépare désormais l’après-Bouteflika. L’élection présidentielle, qui devrait se tenir théoriquement dans dix mois, en avril 2014, risque-t-elle ainsi d’arriver avant l’heure ?
Si plusieurs leaders politiques demandent instamment que l’état d’empêchement puisse être prononcé en application de l’article 88 de la Constitution, d’autres se lancent sans plus attendre dans la bataille en vue de la succession de Bouteflika, qui a bouclé un mois d’hospitalisation.
Frémissements
La brusque maladie du Président, qui l’a éloigné du pouvoir, a sans doute pris de court les décideurs. Elle a surtout chamboulé les scénarios prévus. Et les acteurs politiques tentent, à la faveur de cette nouvelle donne, de peser dans les projections futures.
Parti très tôt, l’ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, sillonne le pays d’est en ouest à la recherche de soutiens populaires pour sa candidature. Depuis quelques jours, le tout nouveau chef des Frères musulmans, sitôt élu à la tête du MSP, est parti à la conquête d’un électorat islamiste atomisé. Même les partis politiques dits «petits» se jettent précocement dans l’arène, pendant qu’un général à la retraite, Mohamed Tahar Yala, s’engage brusquement dans «la guerre présidentielle». C’est dire que le microcosme politique algérois et peut-être même la haute administration du pays semblent pris de la fièvre des préparatifs dans la perspective des joutes électorales.
Certaines indiscrétions font état de quelques frémissements dans les arcanes du pouvoir qui ne seraient pas étrangers à la volonté des hauts dirigeants de l’administration de l’Etat de se lancer dans l’étape de l’après-Bouteflika. Selon nos informations, des tractations sont en cours dans les allées du pouvoir. Les chefs de l’armée – colonne vertébrale du régime – tiendraient, depuis l’évacuation de Abdelaziz Bouteflika en France, des conclaves et multiplieraient les consultations. Des concertations seraient élargies jusqu’aux anciens militaires en retraite en vue d’arriver, comme à l’accoutumée, au consensus recherché. Il faut dire que la situation est symptomatique d’un malaise certain en haut lieu. Des observateurs avertis n’ont pas manqué de souligner à quel point la maladie intempestive de Bouteflika pourrait contrarier les plans.
Dans l’hypothèse où il n’irait pas au bout de son mandat présidentiel, les regards seront ainsi braqués sur toute une liste de personnalités candidates potentielles à la succession. Pas si facile de trouver «l’élu».
Il faut dire que l’émergence, le choix si l’on préfère, d’une personnalité de poids pour présider aux destinées du pays doit obéir à une sélection selon des critères dont seuls les tenants du pouvoir ont le secret.
La compétition se déroule, comme on a eu à le constater par le passé, dans des stratégies assez élaborées où chacun des candidats avance à pas calculés.
Des noms de prétendants
Dans le cercle des décideurs, ils ne sont pas nombreux à faire part de leurs intentions. Cependant, l’on susurre par-ci par-là des noms de prétendants. L’actuel Premier ministre, Abdelmalek Sellal, serait ainsi dans les starting-blocks du régime. Depuis sa nomination au palais docteur Saâdane, il s’est «imposé» comme la première personnalité publique à mesure que Bouteflika s’effaçait des écrans radars politiques. S’il sillonne le pays pour «combler le vide», A. Sellal donne l’impression d’un homme en campagne. Pas que lui. Ali Benflis, qui a observé un silence «politique» depuis la présidentielle de 2004, n’a jamais rangé les armes. Il préparerait activement, mais dans une stricte discrétion, sa bataille pour la présidentielle. Autre figure issue du système passée dans l’opposition mais sans jamais s’exposer à un conflit avec l’armée, Mouloud Hamrouche, chef de file des réformateurs, espère, à 70 ans, se mettre sur orbite. En tous cas, dans tous ces scenarii, force est d’admettre que la partie n’est pas gagnée d’avance tant la nouvelle donne politique fait que le pouvoir est, en quelque sorte, mis en demeure de négocier des changements.
Hacen Ouali _El Watan-27.05.2013.
Point de vue:
la dynamique et l’élan libérateur de Novemdre pervertis par un pouvoir hégémonique, imposé par la force et gravitant autour de l’élite militaro-sécuritaire
L’Algérie vit depuis cinquante ans dans une instabilité politique structurelle. Administrée, très mal administrée, elle n’a jamais été réellement gouvernée. Le système de pouvoir qui s’est imposé par la force à la Nation dès les premières heures de l’indépendance a brisé l’élan libérateur du peuple Algérien et pervertie la dynamique novembriste de construction d’un Etat démocratique et social.
La maladie politique de notre pays est liée à l’incapacité du système à secréter un processus de constitutionnalisation et d’institutionnalisation du pouvoir politique. Reposant sur deux principes, la collégialité et l’opacité, l’exercice du pouvoir échappe aux institutions, réduites à servir de caisse de résonance aux luttes de factions gravitant autour de l’élite militaro-sécuritaire. Les différentes constitutions n’ont jamais été l’expression des rapports de force au sein de la société, elles ne font que sanctionner des équilibres conjoncturels au sein du vrai pouvoir.
Le pouvoir personnel n’est pas la présidentialisation du régime
L’histoire politique de l’Algérie indépendante est une succession de coup de force qui assure à l’élite militaro-sécuritaire une position hégémonique. Le système de pouvoir algérien ne correspond dans sa typologie ni à une dictature militaire classique ni à une autocratie. C’est un autoritarisme géré « collégialement » dans l’opacité la plus totale.
Depuis l’indépendance, les «présidents» n’exercent le pouvoir que par procuration délivrée par un « collège » organisé autour de l’élite militaro-sécuritaire disposant d’un puissant appareil exerçant un contrôle absolu sur le pays.
Une constitution peut octroyer d’importants pouvoirs au « président » mais ils demeurent purement formels dès lors que le processus décisionnel échappe aux mécanismes institutionnels. Aussi, s’engager, comme le font certains partis dits d’opposition dans le faux-débat sur la «révision constitutionnelle» revient à maintenir l’illusion d’une vie politique et institutionnelle et à nourrir les leurres et les diversions. Les années Bouteflika ne dérogent à cette implacable logique. A cette seule exception que celui-ci a bénéficié d’une conjoncture favorable liée à une envolée des revenus générés par l’exportation des hydrocarbures.
Cette conjoncture «heureuse» aurait pu, aurait dû permettre à notre pays d’engager une transition démocratique «paisible et tranquille» qui réhabilite les institutions du pays. Au lieu d’adopter une attitude réellement patriotique en engageant des réformes radicales pour remettre le pays sur les rails du développement, le « pôle présidentiel » s’est attelé à renforcer sa position au sein du « collège » et à favoriser, en généralisant la corruption, le renforcement de nouvelles couches prédatrices, antinationales. Les fraudes successives aux différentes élections, ont fini par discréditer une « représentation nationale » délégitimée par des mécanismes de sélection basés sur la cooptation et le clientélisme.
Le réveil des atavismes
La conséquence est qu’aujourd’hui l’Algérie est plongée dans une totale paralysie et ne dispose pas d’une autorité politique légitime capable de la propulser dans le 3ème millénaire. Une situation d’autant dramatique et périlleuse que l’accélération du « temps mondial » et les dynamiques dé-structurantes libérées par la globalisation risquent de précipiter notre pays dans les abîmes, achevant ainsi la déconstruction du projet national qui visait, à travers la lutte révolutionnaire anticoloniale, à forcer l’ouverture des portes d’accès de l’Algérie à la modernité politique. A l’heure où un nouveau monde, porté par la « révolution technologique de l’information et de la communication », s’installe sur les débris de la guerre froide, bouleversant les structures politiques, économiques culturelles et familiales selon une ampleur au moins équivalente à celle provoquée par la « révolution industrielle » du 18ème siècle, les atavismes se réveillent et les vieux démons de l’ethno-tribalisme prêts à ressurgir à la vitesse du 21ème siècle.
L’échec de Bouteflika ?
A entendre des personnalités et des partis se réclamant de l’opposition, le départ de Bouteflika provoquerait quasi-mécaniquement un changement politique majeur. L’état de déliquescence politique extrême peut nourrir cette illusion, l’Algérie n’ayant jamais connu, en effet, pire situation.
Mais il ne s’agit pas simplement de tourner la page tragico-ubuesque des années Bouteflika, mais de rompre avec cinquante ans de confiscation politique et du viol du droit fondamental pour lequel le peuple algérien a consenti d’immenses sacrifices : le droit à l’autodétermination politique, collectif et individuel. Bouteflika n’est en définitive que l’expression pathologique et dégénérée d’un système imposé par la violence en 1962 et dans la genèse remonte à l’assassinat politique d’Abane Ramdane. L’élite militaro-sécuritaire a aujourd’hui plus qu’hier la responsabilité historique de briser le cercle infernal de l’instabilité politique.
Se mettre au service de l’Algérie, lever les obstacles à la réhabilitation des institutions de l’Etat, unique voie assurant la stabilité du pays à l’heure des tourmentes géopolitiques régionales, est un impératif de sécurité nationale. L’ambition de l’Algérie, telle qu’incarnés par les pionniers du mouvement national, n’est ni d’être le sous-traitant régional de la doctrine américaine de la «guerre contre le terrorisme», ni de devenir une « Corée du nord » sans l’arme nucléaire. Les élites militaro-sécuritaire ne peuvent plus décider de tout et ne rien assumer !
Rompre avec la pensée coloniale
Cet impératif suppose une « révolution culturelle », une décolonisation des mentalités et des pratiques. Si le peuple algérien a vaincu le colonialisme, la pensée coloniale, quant à elle, a largement imprégné les élites dirigeantes. Lorsqu’un ministre justifie la répression en invoquant le « tempérament anarchique » des Algériens, il ne fait reproduire les clichés idéologiques contenus dans le discours accompagnant la colonisation. Il résume ce rapport pouvoir/peuple construit sur l’«inaptitude» de ce dernier à vivre en liberté et en démocratie. Un «Ghachi» pour reprendre la formule d’un intellectuel organique.
Dans la « culture politique » des dirigeants du pays, le peuple demeure une masse amorphe sans conscience et sans existence politiques. L’individu-citoyen, jouissant de ses droits politiques et civiques, est niée au nom d’une communauté nationale cimentée par une «fraternité mythico-religieuse» qui ne supporte pas le pluralisme politique, culturel et linguistique, source de divisions, de Fitna. Cette « révolution culturelle », véritable rupture avec une conception prémoderne de l’autorité politique, est ce qui permettra de réconcilier l’Armée avec son peuple et posera les bases d’une véritable réconciliation historique.
Construire l’alternative politique
Les élites algérienne, politique, économique, médiatique, syndicale ou associative, quels que soient leurs penchants philosophico-idéologiques, doivent se libérer de cette espèce de fascination, faite selon les conjonctures d’attraction ou de répulsion, qu’exerce sur elles l’élite militaro-sécuritaire. Les forces démocratiques en particulier doivent orienter leur action pour mobiliser pacifiquement les Algériens et les Algériennes, pour arracher la jeunesse algérienne des griffes d’obscurs prédicateurs religieux, encouragés et manipulés par le système. L’Algérie a besoin d’une grande force politique alternative et non pas d’un «groupe de pression» plaidant sa cause auprès d’introuvables courants modernistes au sein de l’Armée.
La rupture avec un système basé sur la subordination du politique au militaire impose aux forces du changement démocratique de réhabiliter le projet national revu et corrigé lors du congrès de la Soummam. Ni logique d’affrontement, notre pays ayant payé un lourd tribut ; ni tentation aventurière à l’heure où des forces extérieures, relayées de l’intérieur, cherchent à régler des comptes avec l’Algérie.
Mais une ferme détermination à poser comme préalable à tout engagement dans une quelconque bataille électorale, l’abandon par l’élite militaro-sécuritaire de son rôle de police politique pour se consacrer aux missions dévolues à tout «service de renseignement» soumis à l’Etat de droit. La sauvegarde de l’Algérie passe par la fin de cet « état d’exception » qui bloque tout processus d’autonomisation du politique.
Samir Bouakouir-Le Matin-28.05.2013.
L’état de santé du président Abdelaziz Bouteflika
Aboud Hichem. Directeur de la publication de Mon Journal
«Nos articles ont été écrits sur la base d’un bulletin de santé du Président»
Retiré de l’impression à la dernière minute, le quotidien Mon Journal n’était pas disponible, hier, dans les kiosques. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, son directeur, Hichem Aboud, revient sur cette non-parution et explique qu’elle fait suite à une demande du ministère de la Communication de retirer ou de changer deux pages de ce numéro, consacrées à la santé du président de la République.
- Que s’est-il passé au juste samedi dernier à l’imprimerie ?
J’avais envoyé le journal à l’imprimerie comme à l’accoutumée, en fin de journée. Nous avions consacré deux pages à l’état de santé du Président. Vers 18h30, je reçois un appel du ministère de la Communication me demandant de retirer les deux pages. Cela a été fait de manière très cordiale en me disant : «Aidez-nous à régler la situation.»
- Voulaient-ils le retrait des deux pages ?
Effectivement. Ils voulaient que les deux pages soient enlevées ou remplacées. J’ai répondu que techniquement, cela était impossible. Il était 18h30. Nous avions bouclé le journal, nous ne pouvions intervenir sur le contenu. Même du point de vue déontologique, je ne peux accepter l’autocensure ni exercer une quelconque forme de censure sur les journalistes qui ont confectionné le contenu des deux pages. Notre credo, au journal, est de privilégier l’information et de s’interdire tout commentaire. J’ai dit que j’étais d’accord pour ne pas imprimer le numéro en question. C’est ce qui a été retenu.
- Qu’est-ce qui «dérangeait» dans le contenu de ces deux pages ?
Les articles faisaient état de la détérioration de la santé du Président. Ils ont été écrits sur la base d’un de ses bulletins de santé.
- Le dernier ?
Je ne sais pas s’il s’agit du premier ou du dernier. L’essentiel est qu’il s’agit d’un bulletin, d’un de ses bulletins de santé, qui est un document crédible. Le dossier sur la santé du Président tournait autour des informations contenues dans ce document.
- Peut-on connaître ce que dit ce bulletin de santé ?
En clair, il fait état d’un déficit immunitaire et métabolique dû à un traitement abusif de fortifiants. Ajouté à cela un cancer de l’estomac métastasé depuis plusieurs années. Ce sont ces informations, obtenues auprès de sources médicales et militaires proches de l’hôpital Val-de-Grâce, qui ont alimenté les articles contenus dans les deux pages qui devaient paraître dans notre édition d’hier.
- Qu’en est-il de la situation de votre journal aujourd’hui ?
Comme nous n’avons reçu aucune notification, nous avons travaillé normalement hier. L’édition a été préparée et elle va être imprimée. Nous n’avons aucun problème pour l’instant. Le journal sera chez les buralistes demain (aujourd’hui)…
- Avec le même contenu relatif à l’état de santé du Président ?
Non. Il faut être réaliste. Nous ne pouvons pas mettre en péril le gagne-pain des journalistes qui font le journal. Les deux pages ont été retirées…
- Ne pensez-vous pas qu’il s’agit là d’une censure qui nous renvoie aux années 1990, où les journaux étaient surveillés à la loupe au niveau des imprimeries ?
Vous avez raison. Depuis l’arrivée du président Bouteflika, il n’y a plus eu de censure. C’est la première fois que cela arrive. Je ne sais pas quelle qualification lui donner. Cependant, je peux dire que cet acte maladroit exprime la mauvaise gestion de la communication officielle relative à la maladie du Président et des affaires de l’Etat. Nos dirigeants ne communiquent pas. Cela n’est pas propre uniquement à eux. C’est une culture générale, y compris chez les chefs de parti qui refusent des entretiens à des journalistes, alors que par essence, ils doivent continuellement informer les citoyens de leurs activités, stratégies, etc. A la fin, j’ai pris les choses du bon côté. Il n’y a pas de panique. J’espère seulement qu’à l’avenir, nos autorités pourraient faire mieux pour éviter de se donner une mauvaise image. Qu’est-ce qui empêche le médecin du président de faire un communiqué sur la santé de Bouteflika ? Pourquoi ne pas diffuser des images prises dans sa chambre, comme cela a été fait en 2005, afin de rassurer l’opinion publique sur l’état de santé de son Président ?
- L’état de santé du Président est-il juste objet de polémique ou est-il tellement grave qu’il suscite la polémique ?
Si polémique il y a, ce sont nos dirigeants qui l’ont suscitée par leur silence. Ils doivent à tout prix réagir soit pour mettre un terme aux rumeurs, soit pour faire état de l’évolution de la santé du Président, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Il n’est pas question de rester sans nouvelles du premier responsable de l’Etat, depuis près d’un mois.
**Salima Tlemçani- El Watan-20.05.2013.
Fantasmes sur l’état de santé du président de la République
Désinformation ou intox de certains médias français ? qui utilisent des sources anonymes
Certains médias français ont vraiment besoin d’un suivi thérapeutique pour se débarrasser de cette addiction à désinformer dès qu’il s’agit de l’Algérie. Des journalistes de l’hebdomadaire Le Point, semblent développer, plus que d’autres, une forme aiguë de cette addiction. Hier, cette publication s’est fendue d’un papier qui ressemble à tout sauf à une information. Jugez-en! L’écrit commence par «Selon des informations concordantes…», avant d’étaler des fantasmes sur l’état de santé de notre président de la République. Pour être «concordantes», il aurait fallu que ces informations soient identifiées. Le Point s’en passe. Il continue «quelques langues commencent à se délier…». Lesquelles? Le Point s’en tape. Il cite «un haut fonctionnaire français», anonyme bien entendu, pour faire dans l’alarmisme et affirmer que «la santé du président Abdelaziz Bouteflika ne va pas en s’améliorant». Se voulant bien informé, Le Point «branche» notre président à la «dialyse». Pour lui «faire prendre de la cortisone» (plus visible sur le visage de Pompidou), il cite un diplomate algérien, toujours non identifié. Il y ajoute «des sources médicales», non moins anonymes, pour décréter «que certaines de ses fonctions vitales sont très atteintes». Lesquelles? On n’en saura pas plus. Le Point fait même parler «le standard» (pas le ou la standardiste!) de l’hôpital du Val-de-Grâce pour nier toute hospitalisation du président algérien dans cet établissement. Ce «torchon» illustre, on ne peut mieux, l’état de décomposition avancé du journalisme en France. Pas une once d’information. Par contre, il reflète et de manière incontestable, la collusion de certaines publications françaises avec des officines qui s’acharnent, 50 ans après l’indépendance de l’Algérie, à prédire le pire pour notre pays. Des «laboratoires» dont la piètre performance les ridiculise plus qu’elle ne sert leurs desseins. Tout le monde se rappelle le célèbre «diagnostic» du professeur en médecine, Bernard Debré, que la presse française érige en référence et qui avait donné, en 2005, une «survie de 4 mois» au président Bouteflika. C’était il y a 8 ans. A contrario, ce même professeur a participé au mensonge sur le cancer de l’ancien président français, François Mitterrand, caché aux Français des années durant. Un Mitterrand qui avait beaucoup de secrets, soit dit en passant. L’affaire «Mazarine», son enfant caché. L’affaire «Bousquet» son ami et ancien vichyste. Les journalistes de la «trempe» de ceux du Point, n’avaient trouvé aucune «source concordante», ni de «haut fonctionnaire» non identifié pour leur refiler les «bonnes» informations. Voilà à quoi est réduite la pratique du journalisme en France. Au mensonge. Il faut dire qu’ici, en Algérie, on souffre moins que les citoyens français de cette pratique éhontée. On souffre moins de tous ces mensonges ahurissants qu’utilisent, non seulement certains journalistes, mais aussi des hommes politiques. Un Jérome Cahuzac, par exemple, suffit pour mesurer la profondeur de l’abîme dans lequel s’enfoncent les moeurs en France. Jusqu’à des parlementaires français qui insultent collectivement et par écrit leur justice. Le tort du juge Gentil est d’avoir été «méchant» en décidant la mise en examen de Sarkozy. Ce que certains médias et hommes politiques français ne savent peut-être pas, c’est que les Algériens connaissent parfaitement comment fonctionne leur «logiciel mental» comme dirait Bernard-Henri Lévy. On ne nous la fait plus! Mieux, ceux qui s’y essaient, nous inspirent de la pitié. Car l’histoire est pleine de pièges dressés par certains Français contre les Algériens avant de se refermer sur leurs auteurs. Voilà pourquoi c’est lorsque le Point n’identifie pas ses sources, que celles-ci deviennent, pour nous, identifiables! *Par Zouhir MEBARKI -L’Expression-18.05.2013.
Le message est brouillé, ajoutant de la confusion à la confusion
Déficit de transparence et braconnage politique
Plus de nouvelles du président de la République. Il a disparu des écrans. Aujourd’hui, le monde moderne ne croit plus aux communiqués. A la force des mots. Il est devenu l’esclave de l’image. Il ne croit, selon la vieille tradition, pas à ce qu’il lit ou entend, mais à ce qu’il voit. D’où d’ailleurs, l’expression populaire consacrée à travers les âges: «Je l’ai vu de mes propres yeux.» L’épidémie de la détérioration subite de l’état de santé de Bouteflika contamine, depuis ce week-end, jusqu’aux plus hauts responsables de l’Etat. Exceptés deux ou trois noms dont la réputation aussi bien que la mission est de tout connaître, tout savoir sur les choses cachées, aucun autre Algérien ne peut se targuer de rassurer, avec toute l’exigence de vérité dans ce genre de cas, ses autres compatriotes. Une étrange angoisse étreint l’Algérie. On cultive l’ambiguïté lorsque l’on se fait le relais volontaire des commentaires malvenus des chaînes satellitaires qui s’emparent du sujet dans le plus pur style charognard. Son président de la République malade, l’Algérie n’est pas en grande forme. C’est la sinistrose. Elle a une explication très simple: parce que les hommes qui commandent ce pays ont ravalé le droit de savoir du citoyen à un déni permanent.
Diffuser des communiqués épurés, inodores, incolores et sans saveur pour rassurer les Algériens, une fois par semaine, accentue davantage le doute plus qu’il ne rassure les gens. Ce que l’on fait depuis le Palais d’El Mouradia ne ressemble plus à de la communication, mais à du braconnage politique. Le message est brouillé.
Le Président est-il encore à l’hôpital de Val-de-Grâce? L’a-t-il quitté et pour quelle autre destination? Quand? La chaîne française France 24 est allée aux nouvelles sans réussir à obtenir la moindre bribe d’information exacte, vérifiée, recoupée comme on nous l’a appris dans le jargon journalistique, mais cela l’a-t-il empêchée d’ajouter de la confusion à la confusion?
Faute de grives, contentons-nous de merles! Le quotidien En Nahar de notre ami Anis Rahmani, qui a la chance de disposer de sources fiables, nous apprend, dans son édition d’hier, que le Président s’est remis au boulot. Qu’il passe au crible le rapport des activités du gouvernement que son Premier ministre lui transmet à partir d’Alger. Des directives sont données aux ministres, aux responsables des grandes institutions nationales depuis sa suite du Val-de-Grâce. Soit. A côté, dans la pile de journaux, on annonce en manchette, le «grand retour d’Ahmed Ouyahia» accompagné d’un sous-titre qui ne laisse pas indifférent: «Je suis un soldat au service de ma patrie.» Pour nos frères algériens habitués aux coups fourrés, voilà un autre élément qui pourrait donc accréditer la théorie, non pas du complot intérieur, nous n’en sommes pas là, mais qui laisse subodorer que les choses ne se passent pas comme on l’aurait espéré! «Le loup sort du bois» disent-ils. Ouyahia à Oran? Maintenant? Voilà les questions qui tuent.
L’ex-Premier ministre, dont la loyauté est notoire à l’égard de Bouteflika, n’a jamais été pris en faute. Sa visite dans la capitale de l’Ouest était justifiée: son ami et ancien collaborateur, Miloud Chorfi, venait de perdre son frère. Il était donc là pour lui présenter ses condoléances.
Cette ambiance a enflammé encore un peu plus l’atmosphère déjà délétère. Mais où est donc la vérité? Il ne nous reste plus, faute d’une communication sérieuse confiée à de vrais professionnels, qu’à lire dans le marc de café.
La contamination de la vie politique par la rumeur et l’intox pose un sérieux problème pour toute la République. Pour d’autres, ce déficit de transparence pourrait signifier que le pouvoir s’essouffle.
La communication de la Présidence est un vrai désastre! Elle a ouvert la voie à toutes les supputations, à toutes les combines, comme elle a entrebâillé aussi la porte à toutes les intrigues des courtisans habitués, comme dans tous les palais du monde, à penser d’abord à leur boutique.
Les leaders de partis pensent déjà à la présidentielle… anticipée. A la succession. Le leitmotiv «ôte-toi de là que je m’y mette» court les salons de Hydra et du Club des Pins.
La vieille garde politique, face à cette agitation, garde un oeil ouvert et reste désemparée devant tant de gâchis dû à la gaucherie de la communication présidentielle dont elle avait eu un avant-goût guère flatteur, déjà en 2005, avec Cheb Mami jouant au Séguéla des temps modernes.
Ce silence, ce «blanc» dans nos écrans de télévision, est un vrai poison. Il a un effet déflagrateur sur l’opinion.
Et pourtant, en trente secondes seulement, les Algériens auxquels on a soustrait impudiquement leur Président de l’Entv, peuvent le retrouver en cinq plans filmés par une caméra dans sa chambre d’hôpital en train de travailler, de lire ou de parler au téléphone avec l’un de ses ministres ou un ami. On veut le voir bouger,
parler, écrire, se mouvoir et pourquoi pas manger, assis à une table comme l’avait fait, de son temps, l’ex-président Moubarak lorsqu’il avait été opéré en Allemagne. Il est vrai que l’Egypte, pays du cinéma, n’ignore rien des vertus de la communication.
Que cache donc ce refus de montrer des images vivantes et actuelles du Président? Veut-on snober le peuple? Et pourtant, le Président Bouteflika est l’une des plus belles machines à penser qui soient. Il a su utiliser durant sa vie toute la palette du parfait politique. Répétons-le: l’attention est focalisée sur cet événement. Rien que sur cet événement. N’est-il pas temps de clouer le bec aux «douze salopards» qui se préparent au galop pour investir le Palais présidentiel? Le moment est plus que jamais d’être persuasif. Seules des images authentiques de la télévision publique peuvent donner un coup d’arrêt à ce cycle de spéculations et de maltraitance médiatique. Un homme est malade. Il faut le respecter. D’autant plus que cet homme est le Président de la République algérienne. Prions pour lui. Et finissons à jamais avec ces médisances qui parient que cela ne se fera pas. Et que le Président n’est pas près d’apparaître à la télévision. Il est vrai que «logique» n’est pas nécessairement algérien.*Par Ahmed FATTANI -L’Expression-12.05.2013.
L’état de santé du président Abdelaziz Bouteflika
*Nul n’est à l’abri de la maladie
*l’accident vasculaire cérébral du chef de l’Etat suscite des inquiétudes légitimes chez la plupart des Algériens
*Un grand élan de sympathie sur Facebook
*La maladie de Bouteflika fait la Une de la presse internationale
*Bruits et chuchotements
*Abdelaziz Bouteflika a été hospitalisé plusieurs fois depuis 2005
*Que fera Bouteflika?
Si Bouteflika, fatigué par l’exercice du pouvoir et affaibli par l’âge et la maladie décide de renoncer à se porter candidat, que se passerait-il?
*« C’est l’heure de passer le flambeau aux jeunes, avait indiqué le Président Bouteflika, il y a quelque temps . 50 ans après l’indépendance, nous sommes toujours au pouvoir. Il est temps de le céder aux jeunes. »
*l’état de santé de Bouteflika pourrait chambouler l’agenda politique national
**Le président Bouteflika victime d’un accident vasculaire cérébral
Le président de République, M. Abdelaziz Bouteflika, a fait samedi à 12h30 un accident ischémique transitoire sans séquelles, a annoncé le directeur du Centre national de la médecine sportive, le professeur Rachid Bougherbal. « Les premières investigations ont été déjà entamées et son excellence le président de la République doit observer un repos pour poursuivre ses examens », a-t-il ajouté, tout en rassurant que son état de santé « n’occasionne aucune inquiétude ».*APS-27.04.2013.
**Le président Bouteflika hospitalisé à Paris
le président Bouteflika a été hospitalisé samedi soir vers 21heures à l’hôpital du Val de Grace à Paris révèle RTL.fr. La télévision algérienne avait indiqué que président avait été victime d’un petit accident vasculaire cérébral, sans séquelle, vers 12H30. Elu à la tête de l’Etat en 1999, réélu en avril 2004 puis en avril 2009, M. Bouteflika, 76 ans, avait été opéré fin 2005 à Paris « d’un ulcère hémorragique au niveau de l’estomac », selon les autorités algériennes. Le président algérien annonçait un an plus tard « qu’il avait été très, très malade » mais qu’il s’en était « sorti de manière absolument fabuleuse ». « Il faut cesser de parler de ma santé », avait-il prévenu. Depuis cette hospitalisation à Paris en 2005, l’état de santé de M. Bouteflika fait régulièrement l’objet de spéculations dans les journaux algériens Médias-27.04.2013.**Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a été transféré samedi en fin d’après-midi à Paris, pour y effectuer des examens complémentaires, sur recommandations de ses médecins traitant, a appris l’APS, samedi soir de source médicale.Bien que son état général soit stable et « ne suscite pas d’inquiétude particulière », ses médecins lui ont prescrit des examens complémentaires ainsi que quelques jours de repos, a-t-on ajouté de même source, cité par l’APS. Selon l’AFP, qui cite des sources proches du dossier à Paris, M. Bouteflika est arrivé à 18H00 GMT à l’aéroport parisien du Bourget et il a été immédiatement conduit, sous escorte militaire, à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, un établissement parisien qui accueille régulièrement des personnalités françaises et étrangères importantes.*El Watan-28.04.2014.***L’on rappelle, par ailleurs, que le Val-de-Grâce accueille régulièrement des personnalités françaises et étrangères importantes. L’ancien président français, Nicolas Sarkozy, y avait été admis en juillet 2009 après un malaise. Son prédécesseur, Jacques Chirac, y avait été hospitalisé en septembre 2005 à la suite d’un «petit accident vasculaire cérébral».
**Accident ischémique transitoire : les explications d’un spécialiste
L’accident vasculaire cérébral ischémique transitoire (AIT) – un caillot de sang qui vient obstruer un petit vaisseau dans le cerveau – arrive souvent suite à une hypertension artérielle, une anxiété, à un diabète, une athérosclérose, maladies des vaisseaux, un problème de carotide ou une pathologie cardiaque, selon un cardiologue. Il s’agit d’un évènement de moindre intensité, selon un cardiologue, comparativement à un AVC hémorragique qui conduit directement le patient dans le coma.
Dans le cas de l’AVC ischémique transitoire, les premiers symptômes, explique le professeur en cardiologie, sont l’aphasie et l’hémiplégie, mais sans grandes séquelles. «Le patient peut récupérer très vite. Mais cela n’écarte pas la possibilité de faire un autre accident vasculaire cérébral. C’est pour cela qu’il faut rechercher la cause de cet AIT», a encore expliqué le cardiologue. Des signes neurologiques peuvent également être constatés et persister pendant quelque temps, telles la perte de l’équilibre, de la vision et de la mémoire. Des signes qui peuvent influer sur l’état de santé du patient.
**État d’empêchement : ce que prévoit la Constitution
La Constitution algérienne prévoit, dans son article 88 : «Lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et, après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose à l’unanimité, au Parlement, de déclarer l’état d’empêchement.
Le Parlement, siégeant en Chambres réunies, déclare l’état d’empêchement du président de la République à la majorité des deux tiers (2/3) de ses membres et charge de l’intérim du chef de l’Etat, pour une période maximale de quarante-cinq (45) jours, le président du Conseil de la nation, qui exerce ses prérogatives dans le respect des dispositions de l’article 90 de la Constitution.
En cas de continuation de l’empêchement à l’expiration du délai de quarante-cinq (45) jours, il est procédé à une déclaration de vacance par démission de plein droit, selon la procédure visée aux alinéas ci-dessus et selon les dispositions des alinéas suivants du présent article. En cas de démission ou de décès du président de la République, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et constate la vacance définitive de la présidence de la République.
Il communique immédiatement l’acte de déclaration de vacance définitive au Parlement, qui se réunit de plein droit. Le président du Conseil de la nation assume la charge de chef de l’Etat pour une durée maximale de soixante (60) jours, au cours de laquelle des élections présidentielles sont organisées.» -El Watan-28.04.2013.
**Pour une transition sereine et démocratique
La santé du président de la République s’est encore lourdement dégradée. Le communiqué officiel tente tout naturellement de rassurer la population algérienne. Rien de plus normal, d’autant que M. Bouteflika, qui a été admis en 2005 à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce (Paris), ne semblait pas du tout au mieux de sa forme, loin s’en faut ! Lors de sa dernière apparition publique, au cours de l’enterrement de Ali Kafi, il paraissait très fatigué…
L’épisode de l’hôpital français a laissé beaucoup de séquelles. L’homme a considérablement diminué son rythme de travail. Il n’est plus le même, son état de santé réel semble l’un des secrets les mieux gardés dans notre pays. Sa famille, qui l’entoure en permanence, se charge du suivi… Même si c’est à l’étranger que les soins les plus intensifs ont été prodigués. L’âge et la maladie l’ont contraint à doser ses efforts et surtout à revoir de fond en comble ses activités. Il ne peut plus recevoir les invités étrangers qui visitent notre pays, comme il aimait le faire à tour de bras les premières années de son arrivée au pouvoir. Ses apparitions sont devenues rares ; ses voyages officiels très brefs et épisodiques. Les rumeurs les plus inquiétantes circulent à son propos. Il est donné pour mort à plusieurs reprises.
L’accident vasculaire cérébral survenu hier fait craindre le pire pour l’état de santé du président de la République. La question qui vient immédiatement à l’esprit est de savoir s’il sera en mesure de poursuivre la lourde charge qu’il assume déjà très péniblement. M. Bouteflika n’est plus en mesure de voyager à l’intérieur du pays, déléguant cette tâche à son Premier ministre, M. Sellal. Ses longues absences, ces dernières semaines, interviennent dans un contexte national et régional très particulier. Le mécontentement social est très fort, alors que les scandales liés aux affaires de corruption sont en train de toucher le plus haut sommet de l’Etat.
Il ne serait pas du tout exagéré de dire que, depuis ce matin, le débat sur la succession de Abdelaziz Bouteflika va être relancé de manière légitime. Après quatorze ans au pouvoir, il est temps de créer les conditions d’une transition sereine, démocratique, en préservant coûte que coûte la cohésion nationale. *Omar Belhouchet, Directeur d’El Watn-28.04.2013.
**La maladie du pouvoir
Dieu! Quel paradoxe vivons-nous! L’Algérie broie encore du noir avec l’annonce de la maladie du Président Bouteflika.
La République ne s’en remet toujours pas de vivre presque chaque décennie un nouvel épisode dans le système qui gouverne le pays. Et cela dure depuis cinquante ans. Nos présidents ne finissent jamais leur mandat selon les normes légales ou physiques. Ben Bella avait été tiré de son lit dès potron-minet et jeté en prison durant tout le long règne de Boumediene, soit treize ans jusqu’à ce que ce dernier succomba à sa maladie après une longue agonie. Son successeur Chadli Bendjedid, élu président en février 1979, est chassé de son trône en 1992 pour faire place à un historique de renom, Mohamed Boudiaf, rappelé de son exil marocain pour diriger le HCE.
Au bout de six mois de gouvernance, il connaîtra une fin tragique, criblé de balles sorties d’un Kalachnikov de son propre garde du corps.
Rappelé de sa ville natale Batna où il commençait à peine à jouir des plaisirs éphémères de sa retraite de général, Zeroual, promu ministre de la Défense nationale avant d’être élu président de la République, annonce, trois ans après, qu’il se retirait de la Magistrature suprême et annonçait la tenue d’une présidentielle anticipée pour avril 1999. Excepté Ali Kafi, qui succéda à Boudiaf à sa mort, cinq de nos présidents de la République ont fini par connaître tous une fin de règne interrompue soit par la maladie, soit par un renversement militaire, soit par une fin tragique. A nouveau, la République algérienne est aspirée dans un trou d’air. Pour la deuxième fois, le Président Bouteflika, en voie d’achever son troisième mandat, est transféré en France pour des soins d’urgence suite à des complications d’ordre cardio-vasculaire.
Depuis quatre jours, c’est toute l’Algérie qui sombre dans la dépression politique et qui se shoote à coups de prozac. Où allons-nous?
Le peuple est inquiet. La classe politique est aphone. Comme frappée de stupeur. Et le choeur des pleureuses commence à faire entendre ses premiers gémissements. Il y a de quoi, car la Présidence de la République, c’est le coeur du pouvoir.
Dans cet univers impitoyable de la politique et de la course au pouvoir, l’on sait depuis les tragédies grecques que toutes les ambitions et que toutes les carrières politiques sont bâties sur la mort du père. Les psychanalystes appellent cela la fascination du pouvoir. Et c’est déjà la poussée du prurit des premières craintes de basculer dans le catastrophisme.
Le Président Bouteflika est un homme de 76 ans. Comme nous tous, il a l’âge de ses artères.
Il a aussi le droit absolu de tomber malade. D’avoir de la fièvre. De souffrir des maux d’estomac ou d’éprouver les affres d’une tension artérielle capricieuse. Et de subir une batterie d’examens médicaux. Le vrai discernement devrait nous conduire à ne pas faire l’amalgame entre cette situation et ce qui relèverait de la jouissance du pouvoir pur et de narcissisme. Ne dit-on pas qu’«en politique, il n’y a pas de convictions, il n’y a que des certitudes»?
Qu’il soit roi, bûcheron ou palefrenier, un homme malade n’est jamais fini.
Déjà les premiers commentaires des médias viennent avec beaucoup d’indélicatesse assommer l’opinion publique sur une prétendue présidentielle anticipée. D’autres, issus de la pire engeance qui soit, vont jusqu’à accuser le Président et son très proche entourage d’avoir sombré dans une dérive monarchique.
Les Algériens veulent-ils encore de Bouteflika? La question dérange, mais elle a le mérite d’être posée. L’incapacité du Président ne relève pas du secret médical, elle concerne tout un peuple. Elle n’est plus un déni permanent. C’est dire que le Président n’est pas et ne peut pas être, en fin de compte, un homme ordinaire. Aujourd’hui, les peuples du monde veulent savoir si l’état physique de leur président fonctionne aussi bien que les organes de leur véhicule qu’ils conduisent le matin en allant rejoindre leur boulot. Ils ne veulent pas être surpris par une panne mécanique, ni encore moins de se faire remorquer au garage d’à-côté.
L’Histoire du siècle dernier nous a montré qu’en pleine Seconde Guerre mondiale, le président américain Franklin Roosevelt voyageait, négociait avec Staline et Winston Churchill, vissé à son fauteuil roulant, sans prendre un instant de répit. Voilà un handicapé moteur qui a dirigé une guerre mondiale!
Un Président est out si sa maladie produit un effet sur ses facultés mentales. Sur sa capacité de jugement. Ou sur sa sérénité.
Le président François Mitterrand, interrogé un jour par un journaliste sur sa santé, a rétorqué: «Je reconnais qu’il m’arrive d’éternuer.»
Mais le même Mitterrand avait caché longtemps aux Français le mal dont il souffrait et qui avait fini par l’emporter.
Plus tard, coincé, à sa sortie de l’hôpital Cochin à Paris où il avait été opéré d’un cancer de la prostate, par une équipe de télévision, Mitterrand avait répondu au journaliste: «Je ne pense pas qu’on m’ait enlevé un lobe de cerveau, ce n’est pas de ce côté que ça s’est passé. J’ai à accomplir ma tâche pour laquelle les Français m’ont élu. C’est à ma portée.»
La maladie d’un président était un secret d’Etat. Dans le monde d’aujourd’hui, elle ne devrait plus l’être. Elle engage l’avenir d’un peuple. Elle peut déteindre sur les rapports internationaux. Provoquer des conflagrations.
Durant la guerre froide, les services d’espionnage du KGB, de la CIA, du Mi6 et de la DGSE avaient leurs spécialistes pour «diagnostiquer» ces malades cachés à la face du monde.
Les Américains n’avaient-ils pas détourné les urines du président français Georges Pompidou, lors d’une rencontre avec Nixon, pour les analyser? La CIA avait fini par détenir la preuve que les jours du président français étaient comptés. Le malaise de Bouteflika restera toujours un malaise. Et ce n’est pas pour autant que ceux qui ont choisi d’épouser une posture d’embuscade politique peuvent, d’ores et déjà, prétendre que c’est un président fini et que les jeux sont faits pour le prochain mandat présidentiel de 2014.
Prompt rétablissement, Monsieur le Président ! *Par Ahmed FATTANI-Directeur de l’Expression-30.04.2013.
**Un accident ischémique transitoire (AIT) ou ischémie cérébrale transitoire (ICT) est un déficit neurologique d’apparition soudaine, d’origine vasculaire, régressant spontanément en moins d’une heure, sans séquelles et sans anomalies à l’imagerie cérébrale. C’est un type d’accident vasculaire cérébral (« mini-AVC »), qui fait craindre la survenue ultérieure d’un accident ischémique constitué (ou infarctus cérébral ou AVC ischémique, dont les lésions sont définitives). Il s’agit d’une urgence diagnostique et thérapeutique ; tout patient victime de ce type de symptôme doit consulter immédiatement un médecin ou se rendre au service des urgences le plus proche.
Les signes et les symptômes varient selon le territoire artériel touché. La vascularisation du cerveau est assurée par deux réseaux distincts : la vascularisation carotidienne (via les artères carotides internes) et la vascularisation vertébro-basilaire (via le tronc basilaire). Le déficit neurologique est provoqué par la diminution ou l’arrêt transitoire du flux sanguin, le plus souvent en raison d’une embolie fibrino-plaquettaire (un caillot de sang) qui bouche une artère. Le caillot provient d’une plaque d’athérome dans la paroi de l’artère, ou plus rarement du cœur. Tous ces signes sont, par définition, transitoires.*wikipedia
**Nul n’est à l’abri de la maladie. Tous les êtres humains y sont exposés à un moment ou un autre de leur existence. Y compris Abdelaziz Bouteflika qui vient d’avoir, disons «une alerte de santé», pour ne pas se donner des airs de savants et «poser» un diagnostic sur son état de santé. Mais au-delà de l’homme, Abdelaziz Bouteflika est président de la République. Une charge et une fonction qui donnent une autre dimension à sa santé et font de lui un patient pas comme les autres. La nouvelle de son «accident ischémique transitoire sans séquelles» annoncée, samedi dernier au JT de 20 h, a été reçue avec stupeur par les Algériens. Au point où le reste de l’actualité n’avait plus aucun sens. Passés les premiers moments du choc, c’est maintenant le temps des interrogations. Malgré les assurances contenues dans le communiqué officiel, personne ne peut s’empêcher de penser à toutes les hypothèses. Et il y en a. Reprendra-t-il ses fonctions? Quand? Quels impacts sur les grands chantiers comme la révision de la Constitution ou sur les gigantesques programmes de logements, de lutte contre le chômage, d’eau, de routes, de transports, etc? Ou encore, le «printemps arabe» va-t-il en profiter pour s’engouffrer chez nous? Viendra-t-il par l’Est? Du Sud? Ou peut-être du Nord, sachant que les sous-traitants ne manquent pas? A toutes ces interrogations et à beaucoup d’autres, s’ajoute l’occasion de faire un voyage dans le temps. Si la majorité des Algériens lui a accordé trois mandats, c’est, à n’en pas douter, qu’elle y a trouvé son compte. Il fallait du temps pour construire des millions de logements neufs au bénéfice d’autant de familles algériennes. Il fallait du temps pour assurer l’approvisionnement continu en eau potable à l’ensemble des foyers de Tébessa à Maghnia et d’Alger à Tamanrasset. Il fallait du temps pour mener à bien les grands travaux structurants comme l’autoroute Est-Ouest, les transports d’une manière générale et le réseau ferroviaire en particulier, etc. Il fallait du temps pour faire renaître de ses cendres l’agriculture. Mieux encore, toutes ces réalisations n’auraient pas été possibles sans le rétablissement de la paix et de la sécurité qu’a connu le pays. Là aussi, il fallait du temps. Malgré tout, on se rend compte que le temps des trois mandats s’avère insuffisant. Toutes les réalisations énumérées plus haut, quoique partielles, ne font partie que des conditions préalables à la relance économique. Au développement durable. Nous n’y sommes pas encore. Ce qui débouche sur cette interrogation encore plus pesante. L’altération de la santé du Président Bouteflika, n’annonce-t-elle pas un frein à cette dynamique qu’il a su si bien créer? On dit que nul n’est indispensable et que l’homme providentiel n’existe pas. Sauf que l’histoire des peuples s’est toujours confondue avec les dirigeants qu’ils ont eus. L’Angleterre de Thatcher n’est pas la même qu’avec Cameron. Il y a une sacrée différence dans l’histoire des Etats-Unis entre la période de John Kennedy et celle de Jimmy Carter. Ce que Chavez a fait pour les Vénézuéliens n’a rien à voir avec la condition des Brésiliens sous Lulla. Plus que cela, si les Africains du Sud appréhendent la disparition de Nelson Mandela, c’est par crainte de voir ressurgir les démons de la haine contenus par sa seule présence. Ceci étant dit et après cet «accident ischémique» subit par le Président Bouteflika, il y a une très forte probabilité qui apparaît. Si par bonheur il se rétabli pour terminer la dernière année de son mandat, le voir briguer un quatrième mandat relève de la démesure. L’homme a plus que donné au pays. Il peut aspirer au «repos du guerrier» et s’éloigner de ce «fauteuil de braises» comme il dit. Aux Algériens de faire le bon choix en 2014! *Par Zouhir MEBARKI -L’Expression-Lundi 29 Avril 2013
**Abdelaziz Bouteflika a été hospitalisé plusieurs fois depuis 2005
Cela fait presque huit ans que les démentis du gouvernement sur l’état de santé réel du président Bouteflika succèdent aux rumeurs les plus alarmantes.
Effacé de la scène politique pratiquement depuis son hospitalisation, le 26 novembre 2005, à l’hôpital français du Val-de-Grâce pour, officiellement, un ulcère de l’estomac, le président Bouteflika a une nouvelle fois été trahi, ce week-end, par l’âge et sa santé déclinante. Une dépêche laconique de l’agence officielle APS a révélé que le chef de l’Etat a fait, hier vers 12h30, un «accident ischémique transitoire». Autrement dit, il a été victime d’un «mini-AVC». Se voulant néanmoins rassurant, le directeur du Centre national de médecine sportive, le professeur Rachid Bougherbal, s’est empressé de souligner que l’état de santé du premier magistrat du pays «n’occasionne aucune inquiétude». «Les premières investigations ont été déjà entamées et Son Excellence le président de la République doit observer un repos pour poursuivre ses examens», a ajouté le professeur Bougherbal.
Combien de temps doit durer ce repos ? Le chef de l’Etat pourra-t-il reprendre normalement ses fonctions ? Le directeur du Centre national de médecine sportive n’a pas pris le risque de s’avancer sur la question. Il faut dire que l’initiative aurait été trop hasardeuse. Cela fait maintenant presque huit ans que les rumeurs sur l’état de santé réel du président Bouteflika succèdent aux démentis du gouvernement. Celui-ci se borne, à chaque fois, à affirmer que le chef de l’Etat va bien et qu’il est toujours capable de gouverner. Et entre un démenti et un autre, le président Bouteflika a souvent eu à séjourner dans des hôpitaux occidentaux.
Au-delà, tout le monde s’accorde à dire que les spéculations ont été avant tout nourries par le secret qui a entouré la maladie du chef de l’Etat. C’est, du moins, ce qui s’est produit précisément lors de sa toute première hospitalisation en France. Durant cette période, les informations étaient très rares. Pour mettre un terme aux rumeurs, dont certaines étaient des plus alarmistes, la Télévision nationale a dû le filmer à sa sortie d’hôpital, le 17 décembre 2005. A cette occasion, M. Bouteflika avait même prononcé, d’une voix à peine audible, quelques mots qui se voulaient rassurants : «Le peuple n’a pas du tout à être inquiet. Nous n’avons rien à cacher. Nous avons tout dit, en totale clarté et en toute transparence. On ne peut être responsable d’un peuple et d’une nation et vouloir cacher des choses pour lesquelles nous devons rendre compte à Dieu.»
Le professeur Zitouni contre le professeur Debré
Le professeur Zitouni, son médecin traitant, lui emboîte le pas en soutenant mordicus qu’il s’agit bel et bien d’un ulcère hémorragique. «Cela a nécessité une intervention chirurgicale assez bénigne puisqu’elle n’a pas duré plus d’une heure», a-t-il attesté, avant de préciser que «cela a nécessité une période de suivi postopératoire de 30 jours et, de ce fait, nous sommes tout à fait dans les normes». Il glisse au passage que les rumeurs et les spéculations qui ont entouré cette affaire n’avaient «aucune base ni scientifique ni éthique». En réalité, la mise au point s’adressait surtout au professeur Bernard Debré, chef du service d’urologie de l’hôpital Cochin, en France. Celui-ci avait en effet exprimé de vives réserves quant au diagnostic officiel avancé. Dans un entretien au Parisien en date du 16 décembre 2005, il a déclaré : «Quand on a un ulcère simple à l’estomac, cela se traite en quelques jours. Quand on a un ulcère hémorragique, cela peut se traiter soit médicalement avec une fibroscopie, soit exceptionnellement en chirurgie, mais dans cette hypothèse-là, le post-opératoire ne dure pas plus de six jours. Il est donc disproportionné qu’il soit encore à l’hôpital.» Le professeur Debré s’était laissé aller à ce verdict : l’illustre patient souffrirait d’«un cancer de l’estomac avec des complications, c’est-à-dire qu’il a des ganglions, des métastases». Le docteur Debré concluait, catégorique : «La seule chose qu’on sache : ce qu’on nous dit sur sa santé ne peut pas être vrai.» Du coup, bien sûr, il remettait en cause la capacité du président Bouteflika à gouverner.
Quand WikiLeaks remet tout en cause
Toutefois, la polémique sera complètement enterrée après que le président Bouteflika eut regagné le pays, le 31 décembre 2005. Son hospitalisation au Val-de-Grâce, le 20 avril 2006, pour «une visite de suivi médical» ne suscitera par ailleurs aucune inquiétude du fait qu’entre-temps, il avait repris ses fonctions. La Présidence aura la paix jusqu’au jour où WikiLeaks viendra remettre tout en cause. Dans un câble daté du 3 janvier 2007 et rendu public par l’agence Reuters (dépêche du 24 février 2011), l’ancien ambassadeur américain, Robert Ford, rapporte les confidences d’un médecin proche de Bouteflika qui lui aurait tenu ces propos : «Un médecin, au fait de la santé du président Bouteflika, nous a affirmé dans la plus stricte confidentialité que le Président souffrait d’un cancer – comme cela était largement soupçonné – mais qu’il était actuellement en rémission, autorisant le Président à remplir sa fonction.» Dans un autre câble, en date du 19 décembre 2007, le même ambassadeur Ford rapporte la teneur d’une entrevue qu’il a eue avec le docteur Saïd Sadi. Voici ce qui ressort du télégramme en question : «Sadi nous a affirmé qu’il a eu une conversation récente avec le général Toufik Mediène et Mediène a reconnu que tout ne va pas bien avec la santé de Bouteflika et l’Algérie de manière générale.» Un autre câble de WikiLeaks, daté du 25 janvier 2008, fait état cette fois d’un échange entre Robert Ford et son homologue français, Bernard Bajolet. Ce dernier aurait avoué : «La santé de Bouteflika est meilleure et il pourrait vivre encore plusieurs années. Son rétablissement et son regain d’activité lui donnent plus de poids sur l’armée.»
Mais le chef de l’Etat ne compte pas se laisser faire. Il est décidé à tordre lui-même le cou à la rumeur. A l’occasion d’une interview à Reuters en mars 2008, M. Bouteflika revient de manière énergique sur la polémique soulevée par son dossier médical : «Tout le monde sait que j’ai été malade et que j’ai dû subir une sérieuse convalescence. Mais maintenant, j’ai repris mes activités normalement et je ne pense pas que cette question devrait engendrer des commentaires ou des calculs, qui sont plus ou moins fantaisistes.» L’opinion le croira jusqu’au jour où il est de nouveau hospitalisé à Paris. C’était le 14 septembre 2011. Là, le doute se réinstalle au sein de l’opinion. Depuis, les alertes se sont faites nombreuses. *El Watan-28.04.2013.
**Bruits et chuchotements
L’état de santé du Président est au centre de toutes les discussions. Partisans et adversaires se nourrissent de bruits et de rumeurs et tirent des plans sur la comète, s’improvisant grands amateurs de politique fiction.
Malgré une communication officielle relativement rapide et transparente, des rumeurs courent, en effet, aussi bien sur la place publique que dans les couloirs des administrations. L’incident est-il aussi bénin que l’affirme le gouvernement ? Quelle implication aura-t-il sur une éventuelle candidature du Président à sa propre succession en 2014 ? Cette candidature ne serait-elle, d’ailleurs, pas déjà compromise ?
Les scenarii les plus biscornus sont mis en avant. Si d’aucuns sont convaincus que l’accident sanitaire dont a été victime le Président est plus grave que ce qu’on veut bien déclarer officiellement, d’autres avancent l’exact contraire, allant parfois jusqu’à mettre en cause la véracité même de l’incident. Mais tous sont convaincus que cela ne sera pas sans conséquences sur le quatrième mandat du locataire d’El Mouradia. Pour les uns, M. Bouteflika est disqualifié de fait. Pour les autres, au contraire, cet incident, sans conséquence sur ses facultés, est à même de susciter un grand mouvement de sympathie pour sa personne et donner, ainsi, plus de légitimité à son éventuelle candidature.
Ce qui contribue à enfler les bruits et chuchotements en tous genres, c’est qu’ils viennent se superposer à une autre rumeur, qui a hanté les couloirs des ministères ces derniers jours : celle d’un remaniement gouvernemental imminent ! Certains propos, qui avançaient le nombre de huit départements concernés par le changement, étaient si précis qu’on pouvait presque leur prêter crédit. Bien sûr, le changement annoncé est systématiquement mis en relation, lui aussi, avec l’échéance électorale de 2014.
La rumeur, le peuple algérien s’en est nourri depuis de longues décennies, faute d’une communication officielle rapide, crédible et efficiente. Cette fois-ci, le Premier ministre et les services concernés ne sont pourtant pas en faute. Comme évoqué plus haut, on peut parler d’une communication relativement rapide et transparente. Pour autant, cela n’a empêché ni la rumeur de se propager, ni la suspicion de s’installer. Sans doute est-ce parce que le passif est trop lourd. C’est que la confiance entre le peuple algérien et ses gouvernants est dégradée à tel point qu’avec toute la bonne volonté du monde, il faudra du temps, beaucoup de temps, pour la rétablir un tant soit peu.*Med Amine Benmouldi-tsa-lundi, 29 avril 2013
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l’accident vasculaire cérébral du chef de l’Etat suscite des inquiétudes légitimes chez la plupart des Algériens
Même «transitoire» et «sans séquelles», l’accident vasculaire cérébral que vient de subir le chef de l’Etat, suscite des inquiétudes légitimes chez la plupart des Algériens. Le ton rassurant du gouvernement et des médecins n’est pas pour les laisser indifférents.
Lorsque le président d’un pays est malade, il est tout à fait normal que le peuple s’en inquiète. C’est, il n’y a rien de plus légitime. La maladie de Mitterrand avait mis en effervescence la scène médiatique française, celle de Chirac n’en avait pas fait moins. La maladie de Chavez a dominé les sujets de débat au Venezuela, celle de Poutine en Russie et j’en passe. Ce qui est tout aussi normal c’est que, avec la maladie du président d’un pays, surgissent toujours certaines interrogations qui peuvent être liées soit à la maladie elle-même, c’est-à-dire à sa nature, à ses conséquences et à sa gravité, soit à la capacité du président à poursuivre son mandat, soit, enfin, à l’après-mandat, c’est-à-dire à ceux qui pourraient prendre la relève et à la capacité même du pays à offrir une relève.
L’AVC, bien que léger, que vient de subir Bouteflika a, sans doute, suscité chez les Algériens toutes ces interrogations à la fois. Peut-être même un peu plus. La santé de quelqu’un de 76 ans étant certainement plus objet à inquiétude que celle d’un jeune homme de 20 ans, il est tout à fait normal que l’alerte de santé de ce samedi 27 avril, et malgré le ton volontairement rassurant du communiqué officiel, n’était pas pour laisser les Algériens indifférents.
Cet AVC est d’un type plutôt léger. Un «accident ischémique transitoire sans séquelles» comme l’appellent les spécialistes. Cependant, même transitoire et sans séquelles, cela n’empêche pas les Algériens de se poser certaines questions quant à la possibilité pour Bouteflika de continuer à gérer. En principe, Bouteflika devrait tenir sa promesse de Sétif et se retirer en avril 2014. Il devrait pour cela s’opposer à tous ceux qui l’appellent à postuler pour un quatrième mandat et qui ne le font que pour sauvegarder et continuer à servir leurs propres intérêts. Mais comme l’autre possibilité est aussi envisageable, alors, du coup, c’est une autre préoccupation qui surgit. Même s’il arrive à trouver la capacité nécessaire pour continuer à gérer, sera-t-il capable de gérer au-delà? Ceci nous emmène directement à la question du quatrième mandat. L’élection de 2014 apparait alors dans sa véritable dimension. Elle sera importante, voire décisive pour le pays.
Que fera Bouteflika?
Si Bouteflika, fatigué par l’exercice du pouvoir et affaibli par l’âge et la maladie décide de renoncer à se porter candidat, que se passerait-il? En principe, nous devrions dire rien de particulier; c’est-à-dire que, à l’image des pays normaux, le départ d’un Président ne devrait poser aucun problème. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour nous. Pas encore, pour le moins!
Il est de notoriété que les régimes qui jettent l’ancre de la médiocrité et du clientélisme au lieu de s’ériger sur les compétences et le mérite ne peuvent survivre, et encore moins sévir, qu’en faisant table rase des compétences à dix mille à la rond. Aucune tête, dans la logique de ces régimes, ne doit dépasser autre que celle tolérée par les tenants du régimes. Aucun mérite ne doit être reconnu que celui reconnu par le régime lui-même! Et aucune compétence réelle ne doit s’épanouir à côté de celle de substitution décidée par le régime en place. C’est aussi, malheureusement notre cas! Des voix se sont tues absorbées par les trous noirs mis en place. Des volontés se sont brisées sur les écueils érigés comme d’infranchissables dos d’âne, tout le long des parcours mille fois détruits. Et des générations se sont cassées sur le mur de l’indifférence manifeste à l’égard du pays et sur celui du mépris du citoyen.
Aujourd’hui, la situation est dramatique car, à part les hommes du système lui-même, on a beau se tordre le coup à chercher, il n’y a personne à l’horizon qui puisse sérieusement prétendre à la candidature pour 2014. Bien sûr qu’il existe de ceux qui, comme un certain président voisin, s’empresseraient, à cause du manque d’expérience et du tact, de couper les relations avec les autres pays et de folkloriser la fonction de Président de la République, mais ce n’est pas de ceux-là que le pays aurait besoin. Ceux qui ont la stature d’homme d’Etat et qui ne proviennent pas du système ne courent malheureusement pas les rues de notre République. La mise à sec du pays de ses cadres et de son élite a été très bien organisée et systématiquement menée. En vue, il ne reste que les bénis «beni-oui-oui», ces applaudisseurs soumis, sans véritable projet pour le pays et sans réelle ambition pour eux-mêmes. Ce type d’hommes est à chercher en principe dans l’opposition, sauf que de son côté, l’opposition, pervertie par le pouvoir qui lui a longtemps servi à boire et corrompue par les prétentions illégitimes, n’en est plus une. Ces bavardages qui lui servent de discours et ces insanités qui lui servent de théorie ont fini par lasser plus d’un. Arrivés n’importe comment dans le lit commun de l’opposition, beaucoup de ses éléments n’ont rien à voir avec la politique, entre charlatanisme, «oppositionnisme», «dervichisme» de crieurs de souk, les principes mêmes d’opposition ont été clochardisés et, de tout le lot, on ne peut sortir qu’un nombre vraiment infime de véritables opposants dont une partie a fini par quitter la scène.
Où ira-t-on chercher notre prochain président?
Désespéré de devoir vainement attendre des éternités, et frustré par le nombre incroyable de désillusions, le citoyen n’a plus confiance aujourd’hui en le pouvoir autant qu’il n’en a pas en l’opposition. Pour remplacer Chadli Bendjedid, on a dû aller chercher Boudiaf, et pour remplacer Zeroual on a dû aller chercher Bouteflika. L’un comme l’autre étaient mis à l’écart par le régime en place et vivaient ailleurs. Aujourd’hui, dehors, il ne nous reste plus que Hocine Aït Ahmed et c’est déjà un choix irrationnel à cause de l’âge de celui qui figure parmi les derniers rares historiques en vie. D’ailleurs, dernièrement, il a décidé de se retirer de cette agitation fatigante et inutile que l’on appelle vulgairement «la politique». Où ira-t-on alors chercher notre prochain président?
Le seul choix qui reste, un choix depuis longtemps orienté, est celui de se rabattre sur les hommes du système, car c’est seulement chez eux que l’on trouvera des gens plus ou moins habitués au traitement de dossiers sérieux. C’est comme un piège qui se referme!
Les noms de ces hommes-là sont connus. Qu’ils aient quitté ou pas la scène politique nationale, leurs noms demeurent les seuls qui reviennent à chaque fois.
Coincé entre un choix irrationnel qui ne l’attire pas et un choix orienté qui l’a suffisamment marquée, l’Algérie aura à décider en 2014 pour sa véritable émancipation. Une émancipation par rapport à elle-même d’abord et une émancipation par rapport au joug du temps qui lui semble imposé par un régime désuet. Un régime qui s’entête à s’accrocher malgré tout le mal qu’il a fait au pays.
Quelle que soit la décision de Bouteflika, deux choses sont sûres pour l’instant. La première c’est qu’il n’annoncera cette décision que le plus tard possible. Histoire de préserver les équilibres du moments et d’éviter des problèmes au pays, à court terme du moins.
La seconde, c’est qu’on devra assister, ces jours-ci, à un empressement de la commission de la révision de la Constitution pour qu’elle se dépêche de remettre sa copie afin de passer le plus rapidement possible à l’étape suivante, celle de la validation. En effet, la maladie de Bouteflika devrait, sans doute, perturber le calendrier initial relatif à la Constitution car elle soulève, plus que jamais, la question de la procédure et des mécanisme de sa succession. Initialement, le délai imparti à cette commission pour la remise de son travail était la fin de l’année, mais désormais il faut s’attendre à ce que ce délai soit réduit de trois à quatre mois au minimum. Disons que cela devrait se passer vers la fin août – début septembre, ce qui permettra de boucler cette histoire de Constitution avant la fin d’année. Mais comme cette réduction de délai ne se fera pas sans pression, il est aussi légitime de se poser la question de savoir quelles seront les parties interposées par lesquelles sera menée la prochaine lutte entre ceux qui voudront expédier la chose au plus vite et ceux qui s’y opposeront. Des voix vont s’élever, plus pressantes désormais, pour demander à ce qu’il n’y ait pas de quatrième mandat.
D’autres, plus convaincues que jamais du contraire, crieront leur soutien, sans réserve, comme on a pris l’habitude de l’entendre dire, à ce quatrième mandat. Il y aura certainement de nouvelles grèves qui viendront s’ajouter à celles existantes, des effervescences sociales ici et là, une reprise des revendications du Sud peut-être, voire d’autres formes de pression que l’on n’a pas encore connues.
Mais pour l’instant, l’homme est malade, souhaitons-lui un prompt rétablissement et souhaitons du coup à l’Algérie qu’elle puisse éviter les pièges de ceux qui ne peuvent regarder que leur ventre et qui n’ont de considération que pour leur nombril. *Par Aissa Hirèche -L’Expression-29.04.2013.
**Un grand élan de sympathie sur Facebook
Depuis la dernière déclaration sur l’état de santé du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, la nouvelle a fait exploser les réseaux sociaux. L’état de santé du président est même parmi les sujets les plus abordés par les internautes algériens, Anhar aboud commente l’hospitalisation du président de la République en lui souhaitant un prompt rétablissement. Islam est un autre jeune qui trouve que l’annonce de l’état de santé du président sur le JT de 20 h est vraiment surprenante.
«C’est pour la première fois qu’on fait état d’une telle information. Mais espérons qu’il se rétablira…» Par contre, Ahmed, étudiant en médecine évoque un autre problème en soulignant l’absence d’hôpitaux dignes de l’Algérie. «C’est dommage qu’un grand pays comme l’Algérie ne dispose pas d’un hôpital digne de ce nom pour soigner les Algériens.»
Un autre internaute partage le même avis, en soulignant le manque de bons hôpitaux en Algérie.
D’autres internautes évoquent la possibilité de briguer un quatrième mandat, Rachid est un parmi ces internautes qui s’interrogent, soulignant que «M.Bouteflika est président sans interruption depuis 1999 et réélu à deux reprises, le politicien âgé de 76 ans ne devrait pas postuler pour un autre mandat lors de l’élection présidentielle prévue l’année prochaine».* L’Expression-29.04.2013.
**La maladie de Bouteflika fait la Une de la presse internationale
L’Etat de santé de Bouteflika aura donc encore une fois, fait la Une de la presse internationale. Mais la communication, côté algérien, aura permis, cette fois-ci, d’éviter les spéculations.
L’annonce de l’accident ischémique transitoire du président de la République Abdelaziz Bouteflika, n’est pas passée inaperçue dans la presse internationale. La presse française plus particulièrement où les plus grands journaux ont repris l’information donnée par l’APS. On cite entre autres, LE Monde, le Figaro, Libération, Le Parisien,… C’est même la presse hexagonale qui a été la première à faire l’annonce du transfert du président de la République en France. Et de son hospitalisation à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris.
Le site internet de la radio RTL fait l’écho de cette information. «Sous grosse escorte policière, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a été hospitalisé samedi soir, aux alentours de 21h, à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris», a annoncé samedi à 22h57, RTL sur son site.
«La télévision algérienne avait auparavant indiqué que le président avait été victime d’un petit accident vasculaire cérébral, sans séquelle. Un fait rarissime, la télévision algérienne donnant rarement des nouvelles de la santé du président», a ajouté la même source. Mais ce n’est pas seulement les grands titres de la presse hexagonale qui ont repris l’information.
Elle a aussi fait le tour de sites d’informations français tels que romandie.com ou Dernière nouvelles d’Alsace.
La presse française s’est contenté de rapporter l’information, sans faire trop de commentaires. Mis à part les conséquences de cette hospitalisation sur la future présidentielle qui est prévue dans moins d’un an, elle a également rappelé que ce n’était pas le premier séjour du chef d’Etat algérien au Val-de-Grâce.
«M.Bouteflika, 76 ans, avait été opéré fin 2005 ‘d’un ulcère hémorragique au niveau de l’estomac »», ont rapporté les médias français, reprenant l’AFP. «Le président algérien annonçait un an plus tard, ‘qu’il avait été très, très malade » mais qu’il s’en était ‘sorti de manière absolument fabuleuse ». ‘Il faut cesser de parler de ma santé », avait-il prévenu», ont rappelé les mêmes médias.
La maladie du président a aussi été évoquée par la presse arabe. Al Jazeera, bien sûr avide de toute information sur l’Algérie, a, bien entendu, fait la une avec l’information. Mais curieusement, elle n’est pas allée, comme à son habitude, dans la manipulation en usant du commentaire.
Même constat du côté de la majorité des titres de la presse arabe qui s’est seulement interrogée sur «les raisons de la communication sur l’Etat de santé du président algérien, chose qui n’a jamais été vue dans l’histoire de l’Algérie».
L’Etat de santé de Bouteflika aura donc, encore une fois, fait la une de la presse internationale. Mais la communication du côté algérien aura donc permis, cette fois-ci, d’éviter les spéculations.*L’Expression-29.04.2013.
**La maladie du Président Bouteflika nourrit les spéculations
La nouvelle alerte sur l’état de santé de Bouteflika pourrait chambouler l’agenda politique national. L’annonce, samedi dernier, de la maladie du président Bouteflika installe le pays entier dans l’incertitude.
Vingt-quatre heures après son transfert à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris, suite à «un mini AVC», et malgré les assurances quant à «l’amélioration de son état de santé», des questions se posent avec acuité sur les répercussions de cet «événement majeur» sur la scène politique nationale. Au moment où le débat national était réorienté vers la question d’un quatrième mandat et le contenu du projet de la révision constitutionnelle, cette nouvelle alerte sur l’état de santé de Bouteflika pourrait chambouler l’agenda politique national. Y aura-t-il une vacance du pouvoir ? Le chantier de la révision de la Constitution sera-il mené à terme ? Quel nouveau scénario pour la présidentielle de 2014 ?
L’expectative ! Durant la journée d’hier, les différents responsables de la classe politique nationale donnaient l’impression d’être surpris par «la nouvelle» et ne trouvent pas encore de mots nécessaires pour la commenter. Ils semblent vouloir attendre pour mieux voir. Mais ce nouveau fait ne sera pas sans conséquence sur la vie politique en Algérie. D’abord sur la question de la prochaine présidentielle. Selon les observateurs de la scène nationale, l’option selon laquelle le président Bouteflika briguerait un quatrième mandat est remise en cause, voire définitivement compromise. C’est ce que pense, en tout cas, le politologue Rachid Grim. «Il y a un fait nouveau cette fois-ci, c’est que l’annonce de la maladie du Président a été faite par la Présidence. Cela veut dire qu’il est malade, mais sa vie n’est pas en danger.
Mais ce fait pose un sérieux problème qui concerne sa capacité à gouverner, d’autant plus qu’il y a un risque que cet AVC se reproduise une nouvelle fois et qu’il sera incapable d’assumer sa mission durant cette année de la révision de la Constitution et de la préparation de la présidentielle. Toutefois, on sait déjà que la question du quatrième mandat ne se posera plus. C’est fini !», explique-t-il. Le politologue Rachid Tlemçani n’est pas du même avis. Selon lui, «tout dépend de l’état de santé de Bouteflika». «S’il retrouve sa santé et qu’il sera en mesure de gouverner, il (Bouteflika ndlr) aura son quatrième mandat. Il pourrait même être plébiscité. La prochaine finale de la Coupe d’Algérie faisait partie de ce scénario du quatrième mandat», dit-il. Dans le cas contraire, estime Rachid Tlemçani, «une nouvelle dynamique politique s’installera dans le pays». «Si son état de santé ne lui permet pas de continuer à gouverner, il y aura inévitablement une nouvelle dynamique politique. Ce ne sera plus le cabinet noir qui va décider de l’avenir de la Présidence. Les clans du pouvoir vont s’ouvrir et la concurrence politique sera plus intense», analyse-t-il. Comment organiser la transition dans ce cas ?
De nouveaux scénarios en vue
Le système s’est-il préparé à ce genre de situation ? «Certainement, il y aura un nouveau scénario, s’il n’est pas déjà préparé», rétorque Rachid Grim. Pour lui, il serait étonnant qu’«un système qui veut encore durer et se maintenir ne pense pas à une situation comme celle d’aujourd’hui». «Il n’est pas étonnant qu’ils (les décideurs) nous sortent du chapeau une personne qu’ils auraient préparée et qui auraient fait l’objet de négociations. Dans ce cas, le futur candidat sera porté par tous les clans du pouvoir et il passera comme une lettre à la poste», souligne-t-il. Toutefois, dit-il, «il y aura de l’animation». «Car les islamistes et le clan des démocrates comme le FFS et le RCD ne se laisseront pas faire», indique-t-il. Rachid Grim n’écarte pas, dans ce sens, un scénario comme celui d’avant-1999. «Mais cette fois-ci, l’armée n’a pas intérêt à intervenir dans la joute politique. Tous les médias et l’opinion internationale seront braqués sur l’Algérie et l’armée prendrait un énorme risque si elle intervenait», souligne-t-il.*El Watan-29.04.2013.
**Les Algérois entre mansuétude, critique et peur de l’inconnu
Début de semaine maussade à Alger. Entre la grisaille et les bouchons incessants que connaissent les rues de la capitale, les citoyens vaquent à leurs occupations.
Et s’ils semblent hermétiques à ce qui peut se passer sur la scène nationale, il est pourtant une information qui est commentée à foison : l’état de santé du président Bouteflika. Loin de «tirer sur l’ambulance», les vœux de rétablissement sont quasi unanimes, bien que parfois accompagnés de «rumeurs» et «ouï-dire» des plus pessimistes. «Nous attendons d’en savoir plus, de constater de visu qu’il va bien. Car à entendre certains commentaires, la situation est beaucoup plus sérieuse que ce qui est dit officiellement», souffle un père de famille. D’ailleurs, pour de nombreux citoyens, le gouvernement a encore failli en termes de communication. «Les Algériens sont-ils réellement concernés, puisque ce sont les médias français et internationaux qui nous informent de son transfert à Paris ?» s’indigne un quinquagénaire. «Je trouve inadmissible qu’aujourd’hui encore, les autorités n’accordent pas d’importance et de respect au peuple pour que ce soient les étrangers qui nous donnent de telles nouvelles», poursuit-il, hors de lui. Ce qui, estime ce fonctionnaire, soulève d’autres interrogations.
«Dans ce manque de communication et de transparence, peut-on réellement faire confiance aux nouvelles ‘officielles’ qui sont rassurantes ?», conclut-il.
Si la mansuétude est de rigueur «envers l’homme», les critiques sont sévères envers «le politique». «Vu son âge, il est normal qu’il tombe malade ainsi. Nous espérons qu’il se rétablisse au mieux. Mais je pense aussi que c’est un signe indéniable qu’il devait se retirer à la fin de son deuxième mandat et qu’il comprendra enfin qu’un quatrième mandat n’est plus envisageable pour lui», commente un jeune homme.
Mais les insinuations les plus acerbes et les plus significatives ne sont pas forcément les critiques les plus «politisées». Dans les allées du CHU Mustapha Pacha, la foule habituelle se presse autour des bâtiments principaux, l’esprit à mille lieues de ces informations. «Rebbi ichafih (que Dieu lui accorde la guérison). Rebbi ichafi gaa elmarda Incha Allah (que Dieu accorde la guérison à tous les malades), surtout ceux qui ne sont pas évacués au Val-de-Grâce pour un malaise sans gravité et des contrôles de routine», réplique une femme, le visage rendu hagard par une nuit passée au chevet de sa mère, hospitalisée.
Appréhension et scénarios catastrophe
Un peu plus loin, rue Hassiba Ben Bouali, une quinquagénaire, se dit «bouleversée». «Depuis que j’ai entendu cette nouvelle, je suis dans un état second, comme une automate. Que va-t-il advenir si les choses empirent ?», s’alarme-t-elle, une main sur la poitrine.
Car cette inquiétude pour la santé du Président est surtout sous-tendue par une angoisse beaucoup plus vaste non pour le sort d’un homme en particulier, mais surtout quant au devenir de l’Algérie. «S’il lui arrive quelque chose, qui pourra gouverner ? Comment la succession va-t-elle s’organiser ?», s’inquiète une jeune fille. D’autant plus que d’aucuns estiment que «le moment est mal choisi». «Dans le contexte actuel de troubles internes, de remous sociaux et autre instabilité régionale, qui peut dire comment les choses vont évoluer ? Alors oui, j’appréhende grandement la suite des événements», confie un père de famille. Et les pires scénarios sont ainsi régulièrement évoqués : intervention étrangère, coup d’Etat, luttes au sommet pour la prise du pouvoir, etc. «Si le pire devait arriver, je n’ai qu’un souhait : que l’amour du drapeau et de la patrie prime sur l’amour du koursi (trône) pour nous éviter un retour aux années 1990 ou une transition violente. Il est naïf de croire que la rue algérienne est assez mature politiquement. Ce sont ceux que l’on nomme les ‘décideurs’ qui devront assurer une transition pacifique», estime un syndicaliste retraité… *Ghania Lassal-El Watan-29.04.2013.
**Préoccupations politiques
Pour la première fois, la présidence de la République s’exprime » officiellement » et d’une manière » rapide » sur l’état de santé du président Bouteflika. Une annonce qui laisse place plusieurs interrogations sur l’avenir politique de l’homme, dont le quatrième mandat va expirer dans moins d’une année.
Le malaise du président Bouteflika, même s’il est indiqué qu’il s’agit d’un accident sans gravité, soulève une grande préoccupation, car il intervient dans un contexte politique sensible et particulier.
Il s’agit de la préparation de la prochaine étape, à savoir les présidentielles de 2014, avec le lancement du débat sur la possibilité pour Bouteflika de briguer un quatrième mandat.
Il est à noter qu’officiellement, le président de la République n’ait pas annoncé ses intentions de se porter candidat aux prochaines élections, et sa seule déclaration qui a été interprétée comme absence d’une ambition à rester au Palais d’El Mouradia, remonte au 8 mai 2012, quand il a prononcé sa fameuse phrase » Djili tab djnanou » (Ma génération est finie, Ndlr).
« C’est l’heure de passer le flambeau aux jeunes, explique le Président. 50 ans après l’indépendance, nous sommes toujours au pouvoir. Il est temps de le céder aux jeunes. »
Une année après, des partis sont montés au créneau pour afficher leur soutien à un quatrième mandat, si » Bouteflika le souhaite « , c’est le cas des partis de Amar Ghoul ( Taj) , Amara Benyounes ( MPA) et le FLN alors que d’autres essayent de barrer la route à une telle démarche avec le lancement d’un projet de Front contre un quatrième mandat, lancé par le président de Djil Eljadid, Sofiane Djilali.
Depuis son arrivé au pouvoir en 1999, la question de l’état de santé de Abdelaziz Bouteflika a toujours été un sujet favori de rumeurs, et son hospitalisation au » Val -de -grâce » (Paris) en 2005, a montré une volonté délibérée de ne pas communiquer sur l’état de santé du président.
D’ailleurs, son hospitalisation en France a été annoncée par des médias, médecins et politiciens français. En plus de la fameuse intervention du chanteur du Rai, Cheb Mami qui avait rendu visite au président à l’époque et avait annoncé à la presse l’amélioration de son état de santé. A Alger, c’était le silence total de la part de la Présidence et le gouvernement présidé à l’époque, par Ahmed Ouyahia.
Le sujet de la santé du président, a été de nouveau évoqué en 2010, en annonçant même sa mort et la mort de son défunt frère « Mustapha. » En réponse à cette rumeur, la présidence est passée à un nouveau mode de communication, en se montrant en famille avec la star du football « Zineddine Zidane » et son père en visite en Algérie.
Cette fois-ci, on assiste à une communication « transparente » et « rapide » probablement liée à la conjoncture politique, et selon certains observateurs » la Présidence cherche à réduire la rumeur dans un contexte politique difficile, marqué par une bataille au sommet de l’Etat dans la perspective d’un quatrième mandat de Bouteflika en 2014 « .
Samedi à 19h44, l’agence APS annonçait l’accident ischémique transitoire sans séquelles, dont a été victime le chef de l’Etat vers 12h30. Dans la soirée, l’APS annonce que Abdelaziz Bouteflika ait été hospitalisé samedi soir, à l’hôpital militaire parisien du Valde- Grâce.
Hier encore, l’APS a rapporté à 14h48 une nouvelle déclaration sur l’état de santé du président de la République, et selon son médecin, le Pr. Rachid Bougherbal : « l’état de santé du président évolue bien » et n’a subi « aucune lésion irréversible ».
Cependant, tout l’enjeu réside dans le fait de savoir » si cette communication sur sa maladie va profiter au président Bouteflika ou l’affaiblir davantage face à ses adversaires « .
Il est à souligner que dans la Constitution, c’est le président du Conseil de la nation, un poste occupé actuellement par Abdelkader Bensalah, qui remplacera le président en cas de décès.* Les Débats-29.04.2013.
**Les partis politiques réagissent
L’hospitalisation du président de la République n’a pas laissé indifférente la classe politique. Si la majorité des partis politiques espèrent un rapide retour du chef de l’Etat aux affaires publiques, ils sont également nombreux à apprécier la communication officielle qui met fin, selon eux, aux rumeurs et autres spéculations.
NOUREDDINE BAHBOUH (PRÉSIDENT DU PARTI DE L’UNION DES FORCES DÉMOCRATES ET SOCIALES ) :
«Il faut s’occuper des problèmes du pays»
«Nous souhaitons un prompt rétablissement au président Bouteflika suite au problème de santé dont il souffre. Toutefois pour ce qui est de sa capacité à la gestion politique du pays, ce n’est pas chose évidente. Il s’agit ni plus ni moins que d’un handicap. Ainsi, ceux qui appellent à un quatrième mandat ne sont apparemment pas conscients de cette réalité.
Il faut avant tout s’occuper des problèmes du pays. Ceci d’autant que les problèmes de santé du président datent d’un bon bout de temps, cela étai visible. Il faut donc se poser sérieusement des questions concernant la gestion du pays.»
ABDERRAHMANE SAÏDI (PRÉSIDENT DU MADJLISS ECHOURA DU MSP) :
«On salue la communication autour de la santé du président»
«Tout d’abord, on demande un prompt rétablissement au président et on espère qu’il pourra se rétablir vite pour lui et pour le pays. Deuxièmement, on est satisfait de la communication qui a été mise en place.
C’est la première fois que la porte est fermée devant les spéculations et les rumeurs. Nous souhaitons que cela devienne une tradition pour que tout ce qui concerne l’opinion publique puisse faire l’objet d’une bonne communication institutionnelle notamment dans la conjoncture actuelle.»
FATEH REBAI (SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU PARTI ENNAHDA) :
«Nous soutenons le président dans ces moments difficiles»
«Pour ce qui est de la maladie du président Bouteflika, il s’agit d’une volonté divine. Toute personne peut être touchée ainsi par un problème de santé. L’on est plus exposé quand il s’agit d’occuper de hautes fonctions et d’avoir de lourdes responsabilités et de gérer les problèmes de tout un pays.
Nous souhaitons un prompt rétablissement au président et nous le soutenons en ces moments difficiles en dépit de nos opinions politiques. Nous souhaitons toutefois un changement en Algérie à travers des élections propres et non pas suite à une mauvaise nouvelle.»
ABDELGHANI BOUDEBOUZ (CHARGÉ DE LA COMMUNICATION ET DÉPUTÉ AU PARTI EL ISLAH) :
«Le pays a besoin de stabilité»
«Nous souhaitons une prompte guérison au président de la République et espérons qu’il reviendra en bonne santé. Toutefois, le pays passe par une période difficile qui doit être dépassée, pour nous orienter vers la stabilité et la sécurité civile. Nous constatons actuellement des tiraillements sur la scène politique, cependant les institutions doivent être respectées pour l’intérêt du peuple et du pays.
Nous espérons plus de transparence dans les discussions et dans l’élaboration de la Constitution. Nous voulons aussi des élections présidentielles transparentes. Aussi la transparence doit être observée s’agissant de l’état de santé du président Bouteflika.»
SOFIANE DJILALI (PRÉSIDENT DU PARTI JIL JADID) :
«L’Algérie doit sortir des turbulences»
«En réalité, l’information de l’hospitalisation du président de la République n’est qu’une demi-surprise. Apprendre cette information dramatique ne représente pas vraiment une surprise, sachant que le président Bouteflika est de santé fragile. Nous ressentons d’ailleurs ces derniers temps une tension dans le pays à cause de l’état de santé du président.
Nous lui souhaitons donc un prompt rétablissement et nous souhaitons que l’Algérie sorte des turbulences et qu’elle construise son avenir. Il faut que les Algériens pensent à leur pays.»
ABDELOUAHEB ABDELHALIM (MEMBRE DU TAJ) :
«Nous restons attentifs»
«Nous restons attentifs et inquiets en dépit des informations fournies et qui indiquent que l’état du président est stationnaire et qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter. »
DJOUDI DJELLOUL (PORTE-PAROLE DU PARTI DES TRAVAILLEURS):
«La pression de la fonction est à prendre en considération»
«Toute personne est exposée aux problèmes de santé. Pour un président s’ajoute la pression de la haute fonction qui peut compliquer un état de santé. Cela doit être pris en considération. Nous souhaitons donc au président Bouteflika un prompt rétablissement.» * Le Soir d’Algérie-29.04.2013.
**Le dérapage de trop d’Al Jazeera sur l’Algérie
Encore une fois, la chaîne Al Jazeera a démontré son inimitié envers l’Algérie en diffusant des informations fausses sur la santé du président. Alors que la présidence a pris pour la première fois ses devants pour annoncer via un communiqué les problèmes de santé du président, la chaîne qatarie a annoncé sur le bandeau qui apparaît en bas de l’écran la mort du président Bouteflika. Pour accentuer cette intox venue d’une autre intelligence, Al Jazeera ira même jusqu’à préciser que sa source d’information est venue du palais El Mouradia….La Présidence. La télévision qui tire plus rapidement de ses images a indéniablement perdu toute crédibilité et notoriété en Algérie. A quoi riment toute cette haine et cette désinformation envers l’Algérie et particulièrement envers son président. Il faut dire que les rapports entre le président Bouteflika et la télévision qatarie n’ont jamais été bons. Même si le président entretient avec l’Emir du Qatar des relations plus que cordiales. C’est le traitement de l’information par la télévision qatarie qui a toujours été mauvais, voire odieux pour certains cas. Depuis 2000, la télévision qatarie est devenue indésirable en Algérie. Ses relations plus que douteuses avec le Gspc, dont elle est devenue la tribune officielle, ses rapports avec les anciens leaders du parti dissous ou encore ses positions envers certains responsables algériens ont créé la tension entre Doha et Alger. Cette nouvelle intox est la ligne de trop dans cet océan de mensonges audiovisuels sans fin. Et pourtant, malgré les nombreuses bêtises annoncées par Al Jazeera, Alger n’a jamais protesté officiellement contre la télévision qatarie, laissant ses médias et surtout ses personnalités prendre la défense de l’Algérie. La plus importante polémique a été le fameux sondage d’opinion sur les attentats d’Alger et qui avait créé un grand tollé en Algérie. A cette époque, l’Entv, la télévision et Unique média audiovisuel se gardait de répondre au dérapage de la télévision qatarie. C’était la presse écrite qui avait pris le soin de répondre avec la plus grande virulence à la télévision arabe qui était à cette époque à son apogée. Aujourd’hui, l’Algérie possède des télévisions privées qui peuvent réagir sans attendre le O.K. de la tutelle et qui sont capables de prendre la défense du président en faisant taire les pires rumeurs sur sa santé. Car il y a une chose sur laquelle on ne badine pas, c’est bien les informations sur la santé de son chef d’Etat. C’est ainsi que la télévision privée Ennahar a été la première algérienne à faire le pied de grue devant l’hôpital du Val-de-Grâce et jouer du coude-à-coude avec les caméras de BFM TV et I.Télé pour envoyer des informations instantanées sur satellite. Désormais, les Algériens ne regarderont plus Al Jazeera pour avoir des informations croustillantes et non officielles sur l’Algérie, ils regarderont Ennahar TV, Echorouk TV ou encore El Djazaria TV.* Par Amira SOLTANE -L’Expression-30.04.2013.
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**Parmi les nombreuses tares du pouvoir, ne pas savoir communiquer
il laisse place à la rumeur qui alimente sans cesse l’opinion publique
Malgré l’évolution des technologies de l’information et les techniques de communication, le gouvernement traîne toujours le pas.
A quand un porte-parole de la présidence de la République, du Premier ministère et même des autres départements ministériels? La question s’impose avec insistance, surtout après les événements aussi bien nationaux qu’internationaux qui sont entourés d’une totale opacité. En somme, la communication fait grand défaut au niveau des institutions algériennes. Celle-ci laisse place à la rumeur qui alimente sans cesse l’opinion publique.
Comme la nature a horreur du vide, la rumeur fait la pluie et le beau temps et suscite un climat de confusion dans la société. Les exemples sur ce black-out ne manquent pas ces derniers temps. Pis, la rumeur a même étendu ses tentacules au sommet de l’Etat.
Vendredi dernier, la folle rumeur lancée sur la Toile, concernant le décès du président de la République, s’est propagée comme une traînée de poudre provoquant panique et interrogations. Courriers électroniques, SMS et sites Internet, sont mis à contribution pour relayer la même rumeur, qui, soit dit en passant, n’est pas la première du genre.
La spéculation a même atteint les capitales étrangères. Devant l’absence d’un porte-parole de la Présidence, la rumeur a fait grand tapage. Ce n’est que le lendemain, que le porte-parole du ministère des Affaires étrangères est intervenu sur le site d’un journal électronique-pour démentir cette information, qualifiant la rumeur de «malveillante».
Ce n’est pas tout. Le sort des otages algériens au Mali reste inconnu. Un dossier qui, une fois de plus, est géré par la rumeur. Alors que le Mujao a annoncé l’exécution du diplomate Mohammed Touati depuis plus d’une semaine, le gouvernement n’a, jusqu’à présent ni confirmé ni infirmé cette information. Interpellé sur cette question lors de l’ouverture de la session parlementaire d’automne, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a maintenu le suspense en déclarant qu’il n’y a rien de nouveau. Pourtant, le gouvernement a eu à gérer plusieurs affaires de ce genre sans pour autant tirer de leçons. L’affaire du diplomate algérien Hasseni, l’affaire des marins algériens pris en otage par des Somaliens, les exemples sont nombreux. Les émeutes du mois de janvier 2011 et qui avaient failli plonger le pays dans le chaos, ont été gérées d’une façon maladroite. Ni conférence de presse, ni déclaration du chef de l’Exécutif, à même de rassurer la population, n’ont été enregistrées. Le gouvernement ne communique pas également sur ses actions. La campagne lancée contre l’informel ces jours-ci n’a pas été suivie par une campagne médiatique pour éclairer l’opinion publique et garantir sa réussite sur le terrain.
Malgré l’évolution des technologies de l’information et techniques de communication, le gouvernement traîne le pas. Ce déficit en matière de communication ne date pas d’aujourd’hui. En 2008, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a ouvertement avoué devant la presse que le gouvernement communique mal. «Nous communiquons mal et gouverner c´est communiquer», avait reconnu Ahmed Ouyahia au Sénat. Tout en admettant qu’il y a un déficit en la matière, l’ancien Premier-ministre avait promis de rétablir les choses. «Nous comptons le corriger», avait-il promis, soulignant que «le gouvernement s´attèle sérieusement à améliorer la machine de communication de l´Exécutif en général», avant de rappeler que «c´est le devoir du gouvernement de saisir chaque tribune qui puisse s´offrir à lui pour, à chaque fois, communiquer», déplorant que l´Exécutif passe son temps à faire des démentis pour des informations. «Si on communiquait un peu plus, on n´aurait pas besoin de faire de démenti et que le gouvernement a tout intérêt à le faire», a-t-il estimé. M.Ouyahia avait même transmis une directive à ses ministres, les invitant à faire preuve de disponibilité, de capacité d´écoute et d´explication vis-à-vis des populations et de la presse nationale. Or, il se trouve que cette recommandation n’a pas été appliquée à la lettre. Certes, les ministres s’expriment davantage, il n’en demeure pas moins que leurs cellules de communication respectives sont loin d’être efficaces. Celles-ci fonctionnent toujours avec les anciennes méthodes. Pourtant, au début des années 1990, l’Algérie était en avance en matière de communication institutionnelle, puisque la présidence de la République disposait d’un porte-parole en la personne de M.Mihoub Mihoubi. Ce dernier organisait des points de presse hebdomadaires. Idem pour le gouvernement qui avait nommé à deux reprises, des porte-parole, à l’image de Hamraoui Habib Chawki, Khalida Toumi et Abderrachid Boukerzaza.L’Expression-11.09.2012.)
**d’autres articles, cliquer ici: Météo-politique en Algérie.6
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