L’Algérie à travers la presse-2

**Dur, dur de former un gouvernement crédible!

Difficile, très difficile pour le président Bouteflika de nommer un cabinet gouvernemental qui doit tenir compte de ses soutiens mais aussi du souci de plaire à l’opposition. Le lendemain de la présidentielle ne semble pas de tout repos pour un président qui en pourtant grandement besoin.

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Face à certains partis de l’opposition qui ont poliment décliné leur participation au gouvernement censée être consensuel, le président devra réfléchir par deux fois avant de trancher. On devine la délicatesse de la tâche tant le casting doit être le moins polémique possible et évidemment plus prometteur.

Il y a d’abord le souci de donner corps à sa volonté d’élargir le périmètre du pouvoir à ceux qui ne sont pas dedans. Mission tout aussi difficile puisque le FFS et le PT qui auraient pu servir d’alibis démocratiques ont préféré rester dans l’opposition pour différentes raisons.

Le parti d’Ait Ahmed estime qu’une éventuelle participation au gouvernement devrait résulter d’un processus politique couronné par un « consensus national ». En revanche, le parti des travailleurs reste fidèle à sa ligne de conduite qui consiste à ne pas se mouiller dans la gestion en attendant une hypothétique majorité parlementaire un jour comme le soutient sa présidente.

Le président Bouteflika n’a donc pas vraiment le choix pour composer son gouvernement en ce sens qu’il ne pourra pas aller au-delà du cercle de ses soutiens qui se recrutent au FLN, RND, TAJ et le MPA.

Voir au-delà du FLN et du RND

Il pourrait éventuellement se consoler de pouvoir s’offrir les services de son ex-concurrent Abdelaziz Belaid, qui voudrait dit-on prendre le portefeuille de la santé. Et de Mohamed Benhamou qui a soutenu le président après été recalé par le Conseil constitutionnel.

Le président Bouteflika devrait donc se contenter de reprendre pratiquement la même équipe en la saupoudrant de quelques nouvelles têtes puisées dans le mouvement associatif et des personnalités nationales.

C’est ce qui expliquerait en partie le retard mis dans l’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale. Sans doute que le président voudrait à travers le gouvernement montrer des signes de changement ne serait-ce que par la mise au placard de certaines têtes qui passent mal au sein de l’opinion.

Il pourrait même être tenté de rappeler certains anciens ministres qui ont été très actifs durant la campagne à l’image de Belkassem Sahli ou encore de Abdesslam Bouchouareb.

Quoi qui l’en soit, le président doit se donner le temps qu’il faudra, compte tenu de l’importance du prochain gouvernement qui va notamment organiser la révision de la Constitution et piloter les réformes politiques annoncées.*Par Rafik Benasseur | 04/05/2014-algerie1.com

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*La poisse et l’humour

Pas la moindre bonne nouvelle du côté de l’agriculture!

La poisse! Depuis une année, jour pour jour, le 11 septembre dernier, qu’il est à la tête du secteur de l’agriculture, Abdelwahab Nouri n’a pas eu la chance d’annoncer la moindre bonne nouvelle aux Algériens. Quand ce n’est pas la fièvre aphteuse, c’est la récolte de blé qui chute. Quand ce n’est pas la pomme de terre qui flambe, c’est l’oignon qui nous promet des larmes. On a beau chercher, rien, pas une seule nouvelle positive en provenance de ce secteur. Alors, il faut bien se pencher sur ce qu’il y a, c’est-à-dire la série de mauvaises nouvelles et voir ce qu’il y a «dedans». Pour la fièvre aphteuse, c’est le 20 avril que le premier foyer s’est déclaré à Nabeul en Tunisie. Le virus venait probablement de Libye qui était déjà touchée. On peut même dire que la Libye l’a «chopé» de l’Egypte où le virus était déjà signalé. Juste une remarque au passage. Ces trois pays ont eu le virus en même temps que «le printemps arabe». C’était juste une remarque. Fermons la parenthèse. On disait donc que Nouri ne pouvait pas ignorer les risques pour notre cheptel dès que le cas a été signalé en Tunisie. Quatre mois plus tard en effet, en juillet, nos vaches à l’est du pays commençaient à avoir les aphtes symptomatiques. Il n’y a pas de bruit tout de suite. On s’est tâté. On a réfléchi. Pendant ce temps-là, le virus s’est lancé dans un périple qui devait lui faire «visiter» le pays d’Est en Ouest. C’était, il faut le rappeler, le mois de Ramadhan. L’indolence peut expliquer beaucoup de choses. Au mois d’août, les choses se gâtent. Impossible de continuer à se servir du tamis, le soleil tape très fort. On s’agite et on se plaint de la rareté du vaccin dans les laboratoires étrangers et de la forte demande qui s’exprime. Nouri s’énerve et accuse (il a été magistrat) les éleveurs, les contrebandiers,…Il leur promet les foudres de la République. Répondant à une demande de la FAO et de l’Organisation mondiale pour la santé animale (OIE), l’Union européenne envoie plus d’un million de doses de vaccins réparties entre l’Algérie et la Tunisie. Dans le même temps, elle interdit aux passagers européens de revenir avec des produits alimentaires de ces deux pays. C’est ainsi qu’on a pu vacciner 750.000 bovins. Ce n’est pas la faute à Nouri. Pour le blé, c’est pire. De 61 millions de quintaux en 2009, la récolte de cette année n’a été que de 34 millions de quintaux. La cause? La pluie! C’est Nouri qui le dit. Pas de raison de ne pas le croire. Toujours est-il que la poisse continue. La pomme de terre? En dépit d’une très bonne récolte, le stockage nous a joué des tours. Soit, il a été mal fait (température, ventilation, etc), soit les chambres froides ont manqué. Ce qui explique sa rareté et la flambée du prix du tubercule ces derniers temps. Vous voyez, Nouri n’y est pour rien. C’est la poisse! A la dernière conférence de l’Ugca, dimanche dernier, le représentant des mandataires a annoncé, pour les mêmes raisons que la pomme de terre, une pénurie d’oignons pour le mois de janvier. Ce qui laisse une marge à la poisse et à d’autres mauvaises nouvelles du secteur d’ici à là. Il en faut plus pour «démonter» Nouri. Imperturbable, il fait même de l’humour. Jeudi dernier, il était en visite à Boumerdès. Et savez-vous ce qu’il a dit aux agriculteurs? On vous le donne en mille! Il leur a dit de se préparer à exporter leurs produits. Même s’il ne pensait ni au blé, ni à la pomme de terre, ni aux oignons, ni même à la viande bovine, il faut tout de même lui reconnaître le courage de la bonne humeur devant les catastrophes. Ceci pour l’agriculture. Quant au développement rural dont il a aussi la charge, il n’y a ni bonne ni mauvaise nouvelle. «Pas de nouvelles, bonnes nouvelles!». C’est irrationnel comme citation. Comme c’est irrationnel d’avancer qu’il est arrivé un 11 septembre pour expliquer la poisse!  *Par Zouhir MEBARKI - Samedi 13 Septembre 2014 /L’Expression

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*Point de vue: L’Algérie et le destin

Un peuple sûr de lui c’est celui qui sait se comporter savamment entre ses besoins et ses actions communes dominant son corps et son âme mais sans diffusion ni de larmes ni de sang. La construction d’un État quelconque obligeant la réalisation de l’équilibre interne et externe, notamment entres ses forces vivantes et les puissances mondiales en vue de s’inscrire dans la marche de l’Histoire parmi les nations.

L’Algérie fêtera le cinquantième anniversaire, à la mi de l’année en cours, son indépendance nationale. Un demi siècle sera déjà écoulé à la fois sous la joie et l’inquiétude. D’abord, l’expérience nationale pose de sérieux défis intérieurs issus de cette effroyable tragédie qui a ravagé le pays durant toute une décennie noire. Ensuite, la phase franchie jusqu’alors ne permet point à l’Algérie d’aller vers quelconque direction sans consultation majeure des sages ou des scientifiques qui sont susceptibles à la guider vers la bonne voie qui lui assure une marche vers l’avant en toute confiance sans recul ni régression .

Par ailleurs, le symbole de cet anniversaire résume bien ce que l’Algérie a pu traverser et ce qu’elle lui attendrait pour s’inscrire dans la durée. De ce fait, il est certain d’évoquer ce passage pour mettre le point entre les deux parties majeures coïncidant le territoire du peuple, l’État et de la société et enfin la culture et de la politique. C’est parce que le génie politique portant la puissance qu’elle quelle soit est synonyme d’éviter le désordre. Non pas entre Algériens, mais au sein du pays et face au monde. L’esprit de la concorde civile contient une signification clé de ce point de vue.

Elle est plutôt d’ordre stratégique pour faire avancer le pays sur le plan social et sécuritaire. Il fallait distinguer entre deux périodes ; l’une sous la colonisation, tandis que l’autre appartenant à la gestion et à la bureaucratie nationales. Malgré tout ce qu’a vécue l’Algérie, celle-ci doit en profiter de son expérience traversée depuis par rapport à ce que lui propose ses élites, ses cadres et ses populations. En revanche, l’ère nationale reste un champ à cultiver davantage de façon à ce qu’il absorberait le désordre en cultivant l’ordre et la stabilité, voire le développement. De là s’inscrit en effet l’aspect politique en liaison avec la modernisation dominant la sphère culturelle ainsi que la conscience dominante.

Le dialogue social , voire politique est fondamental entre ceux qui ont pris les armes et ceux qui n’ont pas connu celles-ci. L’idée idéologique portant un tel tournant décisif nécessite ce que porte le pacte social lui-même et qui est souvent en question afin qu’il soit remodelé par rapport à la conjoncture aussi bien nationale qu’internationale. Mais le choix politique dominant est à éviter à ce que l’avenir ne soit pas surprenant avec de résultats incertains.

De même, la durée qu’a traversée l’Algérie ne peut être comprise qu’à travers ce que l’ancienne génération aurait passé comme message à celle de la jeunesse montante. C’est un choix plutôt pédagogique et technique que ce lien organique soit assuré pour envisager un avenir plutôt certain qu’imprévu ou ignorant. La culture dominante est telle qui demeure un facteur à partir duquel on a un tel résultat. Cultivons l’esprit critique a pour but de faire sortir ce qu’a subi l’Algérie profonde sans qu’elle régresse pour autant. Éviter la violence, c’est renforcer le respect au droit et à approfondir l’égalité sociale. C’est parce que l’intelligence politique demeure fondamentale notamment dans le cas de l’Algérie afin que celle-ci lui oriente vers l’ère économique.

La science politique vise à moderniser plutôt le pouvoir collégial et à sensibiliser les masses pour éviter au lien commun dans la cité et à partir de l’État un terrain de Troie. La colonisation fut tellement ravage qu’elle nous a aveuglé pour autant . Le débat essentiel notamment politique, philosophique et moral reste encore loin d’être entamé. L’histoire et la philosophie d’histoire sont tellement importantes dans cette perspective qu’elles nous obligent à y repenser pour réécrire autrement sans qu’on soit accablé par le passé face au présent ainsi qu’aux enjeux de l’avenir afin de ne pas appartenir indirectement ou inconsciemment à Autrui plutôt qu’à Soi. Ce passage porte trois enjeux majeurs auxquels le pays est affronté qui sont ceux-ci .

Les enjeux politiques:

 L’Algérie a déjà vécu un rude automne arabe avant l’ère, donc il ne faudrait pas qu’elle se heurtera à ce naturel printemps dit arabe. L’expérience des voisins après le départ de Ben Ali débouchant sur l’arrivée du mouvement de Nahda au pouvoir et l’état qu’a avancé le Maroc sans passer par le cas

tunisien ni celui de la Libye sous la cohabitation du Palais avec un gouvernement islamiste, demeure un enjeu politique par excellence. L’enjeu politique est de taille puisqu’il incarne non pas les combines de l’immédiat , mais plutôt par l’avenir incertain de la région . De là s’émancipe l’esprit indépendantiste sur le plan philosophique, politique et économique de la même manière à ce que cette ouverture qu’elle quelle soit doit être étudiée en rassemblant tous les acteurs y influents. De même s’inscrit ce que est envisageable par la politique officielle comme étant des nouvelles réformes visant des nouveaux partis, des élections municipales et législatives… La course serait sans doute rude à savoir la psychologie politique du pays ainsi que les partis politiques à leurs têtes de nouveaux leaders face à leurs programmes. Il ne faut surtout pas sous-estimer cette course afin qu’elle soit intégrée par des compétents, au moins universitaires ayant un respect à l’État, au citoyen et à l’avenir du pays.

Le paysage politique serait-il changé ? La politique n’a jamais été un privilège pour la classe politique qu’elle que soit sa situation intellectuelle, ses ressources financières ou son statut professionnel. La politique basique qu’exerce l’élu soit conforme à ce que le terrain politique exige pour se positionner politiquement face aux sérieux défis paralysant le pays dans le fond. L’Algérie a payé le prix très cher faute de l’incompétence totale de certains élus ou désignés dont le résultat obtenu par celle-ci est le produit fourni par ces derniers. Lutter contre les retombées de la crise qui exige toute une nouvelle philosophie d’ordre politique si on veut en profiter davantage. Ce passage est important que l’Algérie compte traverser à savoir la contribution multiple et variée qu’on peut présenter à son développement.

 Le développement est capital dans chaque société alors il est la responsabilité de l’État. Plus le développement domine, plus la société est ouverte sur elle-même. Il s’agit en effet du développement durable pour accentuer l’avancement du pays et faire reculer le sous-développement. De là se maintient le rôle du politique, l’acteur économique et le partenaire social dont ces trois facteurs clés contribuent à ce que la mission d’un État puisse être capable de défendre sa raison d’être. Qu’il s’agisse du développement humain, local ou global, l’affaire commune est de tous. Sortir de l’appartenance partisane ou dogmatique est l’œuvre de la pensée dominant la sphère publique. En décomplexant ce rapport avec soi , la crise doit être étouffée à son état embryonnaire .

Il faut sortir du débat stérile pour se positionner par rapport à ce que l’État algérien aurait pu réaliser face à l’avenir. L’étape prochaine est plus cruciale qu’on croit. Élargir l’espace public pourrait en fait grandir les chances des uns et des autres afin d’approfondir les rapports sociaux. Â mesure de cultiver cette appartenance commune que l’État algérien puisse demeurer fort . La puissance de chaque État est celui qui sait manœuvrer autour des projets aptes à réaliser dans un espace vital propre. Peu-t-on parler grandement de la stabilité politiqueen évitant les crises tout en les gérant de mieux en mieux sans tomber pour autant dans le chaos. Il est certain d’en évoquer de plus en plus pour garantir ce qui pourrait approfondir le contrat social dont l’État y contribue davantage.

Vivre en cité, c’est maintenir un mode de vie de convivialité. L’esprit social est synonyme de l’unité sociale qui dégage, elle, souvent une telle stabilité politique. L’on comprends parfaitement ce que la philosophie de la concorde civile a pu créer entre Algériens comme prospérité et affairisme pour certains et attentes pour d’autres. Mais la politique est toujours une maison à fonder et à construire, car elle ne s’arrête pas devant l’accès seulement. D’ailleurs, l’effort est consenti depuis les anciens Grecs jusqu’à nos jours. La construction politique est sans cesse en production permanente notamment théorique.

La théorie politique est envisageable quand la recherche scientifique est en berne. Sauver les institutions administratives et juridiques ne signifie en aucun cas de mettre en cause l’État. Celui-ci quand il est puissant se repose seul en termes de culture élitiste, de forme institutionnelle et de cadre juridique sans aucune contrainte que ce soit. La politique moderne veut s’approcher du citoyen afin qu’il ait une approche beaucoup plus constructive que jamais. Le choix est solidement ancré dont la manière de penser et de réagir en politique. Cette expérience que vient de coroner l’Algérie doit être étudiée en servant le pays dans ses propres besoins sans se comploter contre lui dans la subconscience politique. L’heure est à la sagesse et au comportement politiques.

 Les enjeux économiques:

 L’attente que l’organisation du commerce réserve pour le sort de l’Algérie afin que celle-ci soit membre, exige d’accélérer encore les efforts autour de l’entreprise petite et moyenne, le traitement des ressources humaines et la recherche des énergies au-delà de la phase pétrolière. Pour y remédier, il faut néanmoins s’intéresser à l’enseignement de qualité avec des enseignants qualifiés , la recherche scientifique adaptée et à la mutation économique ainsi que ses enjeux majeurs tels que l’éducation , l’investissement et le dialogue autour de l’environnement, etc. La crise économique que traverse l’Europe impose une autre lecture de l’investissement aussi bien national qu’étranger. Le secteur privé demeure, lui, incertain en Algérie non pas par rapport à ce qu’il importe, mais face à ce qu’il exporte.

La dynamique économique ne peut qu’accélérer le rythme productif par rapport à ce que compte l’Algérie préparer au-delà de l’après-pétrole. Cette phase coïncide avec plus d’ouverture économique par le biais d’une très bonne gestion des finances publiques : un jeune chômeur doit être formé et informé avant qu’il soit plutôt aidé à découvrir le monde du travail – centre de stabilité politique et signe de richesse économique – sans qu’il soit en dehors de la règle reconnue comme telle auprès des pays développés. La relance économique nécessite la formation du capital aussi bien social que financier. Toute réforme que ce soit est d’ordre juridique avant tout afin que la structure financière, administrative et commerciale s’ y rejoignent. La finance publique demeure sacrée mais loin d’alimenter l’inflation ni de fragiliser les comptes publics. En soutenant les prix notamment des produits importés en devises, cela crée moins de rigueur budgétaire et ne relève pas par conséquent de la vie économique, à moins que l’économie dominante est encore fragilisée.

La manne pétrolière ne peut durer longtemps afin de ne pas gaspiller plus d’argent. Il s’agit de fonder un lien organiquement homogène avec l’entreprise, l’administration , l’économie et le commerce. Car il ne s’agit guère de toucher de l’argent pour enfin le gaspiller ou de ne pas savoir s’en servir par la suite. Tout le projet économique incite à mettre la main sur la richesse à savoir la gérer au service de tout le monde. Le traitement de l’argent est un art par excellence non pas comment y accéder, mais plutôt pourquoi y investir.

L’économie nouvelle incite à ne pas tomber dans la crise cyclique que connu le capitalisme. C’est ce que relève le rapport annuel du FMI en ce qui concerne l’Algérie:  »Bref, pour le FMI, le gouvernement algérien dépense trop au lieu de faire des efforts pour mobiliser des ressources budgétaires hors hydrocarbures, de réformer l’administration fiscale et l’efficience des dépenses publiques. […], l’expansion substantielle des dépenses publiques, si elle n’est pas modérée, pourrait, pourrait entraîner de fortes pressions inflationnistes et une appréciation du taux de change réel  » (1). Sachant que l’économie est une équation mathématiquement adaptable au niveau de vie de chaque pays. Gagner de l’argent ne vaut rien si on ne sait rien quoi faire.

De là s’inscrit la logique économique qui relève non pas de sa science, mais de la conscience de sa culture qu’un pays a sur lui et pour lui. A partir de là, il peut grandir ses chances pour s’affirmer son existence à travers l’économie mondiale. Mais, l’Algérie semble liée à une série de carences que son économie n’arrive pas à créer l’équilibrage entre la volonté affichée et le terrain réel. Cet handicape majeur est d’ordre structurel sinon la mutation attendue pourrait durer longtemps. Est-ce le tissu social ou l’acteur économique qui est en responsable ou tous les deux ensemble?

 La dynamique économique caractérise en effet le centre d’intérêt de l’État et celui des partenaires sociaux. Tenir compte de la conjoncture économique ne fait que durcir la ligne politique de l’unité nationale. Rares sont les pays du tiers-monde qui réagissent non pas face aux pays émergents mais par rapport à ce qu’ils ont réalisé jusqu’à maintenant sans que ce legs commun ne s’en vole pas en l’air. De là s’organise la société civile, du patronat et du secteur privé pour envisager à ce que soit opportun pour le pays. Il est certain que l’intérêt du marché prime sur celui de l’intérêt commun, mais l’État est là pour y réglementer davantage.

La conscience économique est l’œuvre de l’entreprise sans laquelle l’économie reste paralysée. Sortir de l’emprise du pétrole face à l’assistanat social nécessite beaucoup d’efforts intellectuels plutôt qu’organisationnels. L’économie nationale doit être encadrée par des piliers sûrs et certains en se basant sur l’entreprise PME et PMI. Ainsi , l’entreprise doit avoir une culture riche et élargie afin d’absorber le chômage. Celui-ci règne beaucoup plus au sein des jeunes. Cette force sociale attend toujours sa canalisation correcte et légale. La démographie galopante qui frappe l’Algérie avec tant de logements construits chaque année, ne peut satisfaire ni les parents ni ceux qui vont venir après. L’adaptation est censée stratégique en fonction de la force de travail et les ressources financières.

Créer et gérer celles-ci c’est voir l’avenir en face. Redémarrer l’économie nationale autrement obligeant non pas le choix de l’État, mais aussi celui les acteurs sociaux et les partenaires économiques. Manipuler les finances publiques c’est créer la richesse là où elle se trouve. L’investissement en l’homme comme étant un acteur majeur sur lequel se repose l’avenir économique du pays, constitue une conception dominant l’esprit entrepreneuriat. Le problème majeur auquel seront confrontés les pays, c’est de savoir ce que l’homme qu’elle que soit son origine, sa culture ou sa religion est capable d’en fabriquer. Le tournant du nouveau siècle qui ont pris la technique ainsi que l’informatique pose en effet une course très rigide dans la marche de l’histoire entre nations en ce début du XXI e siècle. La civilisation matérielle dominant les peuples coïncide avec ce que ces derniers savent créer comme richesse en vertu de laquelle leurs États dominent les rapports de force du commerce international.

 Peut-on parler du manager et de la compétitivité de l’entreprise que dégagent la sociologie économique et l’économie politique. Arriver à maintenir ce cap, c’est alléger les charges publiques sur l’État afin qu’il respire. En Europe, malgré ce que l’État a avancé, car il demeure accablé par le fait qu’il s’est concurrencé par le marché. Deux lignes radicalement différentes, mais elles se rejoignent au même point initial qui est l’intérêt commun. C’est pourquoi l’idée centrale consiste à

éviter ce qui est mal sein au sein et pour la société qui est en question. Mais cet intérêt commun doit être cultivé, défendu et maintenu pour que l’État puisse réagir économiquement en portant des projets clairement pensés et réalisables par les élus eux-mêmes. La puissance socio-politique souvent se montre sur le terrain économique sans accepter ni la faiblesse interne ni la dépendance extérieure d’où elle vienne. Ces deux aspects fondamentaux constituent le produit de chaque société qu’on peut appeler la stratégie.

 Les enjeux stratégiques :

 Le contexte régional demeure lui fragile par rapport à ce qu’on arrive à écarter comme débordement et œuvrer pour une démocratisation de la vie politique régionale si ce n’est le choix des peuples à travers les urnes se sont retrouvés à la tête du pouvoir des gouvernements à tendances islamistes au Maroc et en Tunisie. Quant au printemps arabe, il a mis fin à d’autres régimes reconnus par leur défaillance autour du pouvoir politique en question tels que la Libye, la Tunisie et l’Égypte. La crise économique mondiale que traverse le sud de la méditerranée : Grèce, Portugal, Espagne et Italie en attendant le tour à venir de la France selon les estimations de certains économistes avérés.

Cela ne pourrait marquer qu’un tournant décisif afin de mettre l’Union européenne en déclin. Mais le recule des États-Unis suite aux échéances présidentielles prochaines a accéléré l’émergence de l’Asie, notamment en sa tête la Chine et l’Inde. L’aspect énergétique est l’arme la plus redoutable demain notamment pour celui qu’il l’a détient . La souveraineté nationale doit être renforcée par excellence sur ce point stratégique en réunissant les conditions appropriées autour de l’entreprise et sa richesse à travers la conception du travailleur et la notion du travail qu’on a à bord.

Mais toute stratégie offensive s’explique par le fait qu’il ait une stratégie défensive à la base en facilitant le rôle de l’initiative de l’action. Celle-ci est le résultat du lien entre territoire et culture en forgeant l’unité politique du pays. La place et le rôle que possède l’Algérie dans les forums internationaux doivent être grandis en créant l’équilibre entre la politique intérieure et celle de l’extérieur. Pourquoi y a -t-il un lien entre elles? La politique étrangère est souvent interprétée comme un axe au nom duquel on réalise ce qui est bénéfique pour l’intérêt du pays. Or, le monde arabe est visé malgré ce qu’on peut avancer au nom de la révolution dite arabe.

Le scénario irakien risque de se propager aux pays voisins du Moyen-Orient. Mais la course entamé tantôt par les États-Unis, tantôt par la Chine en l’absence affichée de la Russie (sauf en Syrie pour y exister sur le plan international ) et la paralysie de l’Europe ne peut que durcir les positions d’Israël dans ses positions dans la région. La lecture de la carte géopolitique du monde demeure fragile et que le tiers-monde notamment arabe aura sans doute des difficultés majeures pour sortir vainqueur. L’équilibre est certes trop exigé entre les forces politiques nationales sous l’égide de l’État et les grandes puissances internationales. La géopolitique est le produit de la région sous la domination de l’État pour remplir sa mission dans l’espace vital qui est le sien.

 L’effondrement de l’Ex-URSS a participé à la vague de la démocratisation des systèmes politiques de certains pays du monde . Quant à la mondialisation, elle a accéléré et pour toujours cette mutation de façade alors liée à l’institutionnalisation qui reste, elle, un processus à fonder en parlant de la liberté d’expression , de réunion et de droits de l’homme. C’est ce qui a favorisé entre autres l’américanisation du système international. Est-ce une nouvelle histoire ou une nouveauté de l’historicité ?  » L’image de la vague poussée par le vent de l’histoire, recouvrirait les rivages du Tiers-monde ne doit pas faire oublier l’évolution politique de chaque continent, qui depuis la décolonisation, suit ses propres dynamiques internes. Pour leur part, dans les États, les acteurs socio-politiques, à leur manière et selon des rythmes différents, en dépit d’autocrates inamovibles et de systèmes fermés, ont montré leur sensibilité à l’environnement international et leurs capacités de changement et d’innovation (2). La démocratisation reste une culture pour ne pas dévier de sa voie légale et politiquement adaptable aux besoins communs qui nécessitent ce qui est opportun pour l’intérêt général avant tout en créant aussi bien les bases que les outils pour y remédier.

 Il s’agit de cultiver le terme de la puissance en ce qui concerne le rôle de l’État en facilitant sa position aussi bien économiquement que politiquement. Le monde de demain serait moins certain face à la démographie galopante avec neuf milliards d’habitants en 2025 mais avec moins de nourriture et de l’eau. L’émigration clandestine serait un phénomène planétaire vivant tous les pays du monde . Les besoins énergétiques vont accentuer la recherche pour y dominer mais avec moins de moyens légaux. Le droit international ne serait-ce qu’une couverture pour dominer de plus en plus. La règle du jeu semble est basée sur le poids et la puissance contre les États faibles ou marginalisés. Enfin, l’Algérie possède un potentiel très riche et une position géographique favorable lui permettant de jouer l’équilibre entre les besoins internes et les exigences externes. C’est ce que fonde le concept de la puissance en termes géopolitiques dont peu d’États y possèdent qui sont d’ailleurs les grandes puissances de ce monde.

 H.Miloud Ameur *Chercheur Universitaire

 Notes————————————————-

(1) Le Quotidien d’Oran du 02 février 2012

(2) Fatima Zohra Fillali. L’Algérie : Une transition démocratique inachevée in revue pensées et sociétés n°5 du 6 juillet-octobre 2010. Alger. p.10

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*Lettre ouverte à Monsieur le président    (La corruption a atteint un seuil très grave…)

Monsieur le Président,

Je m’adresse à vous pour pousser un cri du cœur que je retiens depuis plus de deux années et demie par devoir de réserve. La corruption a atteint un seuil qui peut remettre en question les fondements mêmes de l’Etat si des mesures énergiques ne sont pas prises. Toutes les institutions, sans exception, sont touchées par cette gangrène. L’arsenal juridique renforcé périodiquement par de nouvelles lois s’est avéré inefficace parce que la lutte contre ce fléau doit reposer d’abord et avant tout sur les hommes (peu nombreux), ces commis de l’Etat qui dans l’ombre, parfois au péril de leur vie, essaient de faire leur devoir malgré les pressions de toutes sortes. Si l’Etat n’assure pas leur soutien et leur protection, la lutte contre la corruption est vaine.
Pour avoir essayé de faire mon travail dans les règles et veillé à l’intérêt général et aux deniers publics, j’ai été éjecté de mon poste par la machination d’un clan qui voyait ses intérêts remis en question. Mes ennuis ont commencé le jour où je me suis opposé de toutes mes forces à la magouille d’un officier lors de la rénovation par une société étrangère de l’hôpital de Aïn Naâdja que je dirigeais. Les mesures de rétorsion et les provocations ont commencé aussitôt :
- blocage délibéré de tous les projets (sous-traitance de l’hygiène, espaces verts, médicaments…) ;
- contrôles financiers à répétition ;
- abus d’autorité ; cet officier se permettait de rentrer dans la pharmacie et de prendre des médicaments destinés aux malades hospitalisés.
Tout ceci avec la passivité déconcertante de mon supérieur hiérarchique.
J’avais le pressentiment qu’un mauvais coup était en train d’être préparé.
Je disais d’ailleurs à mes collaborateurs que cette rénovation va me coûter cher, mais que j’irai jusqu’au bout. Voyant que je ne cédais pas, un plan machiavélique a été concocté par cet officier, manipulateur, se prévalant du soutien de hauts responsables du douar et jouissant d’une impunité totale.

Une cabale lâche touchant à ma dignité et à mon honneur a été montée de toutes pièces par cet individu (la cabale a été prouvée après enquête) avec la complicité d’un haut responsable, connu pour ses tendances régionalistes, qui a avoué plus tard, à son proche parent, qu’il n’excluait pas cependant la manipulation. Je fus ainsi démis de mes fonctions et poussé à la retraite sans la moindre explication et sans avoir le moindre droit de me défendre, en violation flagrante de votre instruction concernant les officiers généraux. J’ai réussi à vous faire parvenir une lettre de recours qui, semble-t-il, a eu son effet, mais qui est hélas restée sans suite. C’était trop tard, ces messieurs avaient choisi le moment opportun pour exécuter leur besogne : le 27e jour du Ramadhan (la nuit du destin) juste avant votre départ pour un long séjour en Amérique latine et, pour qu’il y ait un point de non-retour, ce haut responsable s’est empressé d’installer en personne mon successeur avec tout son staff, dont le fameux officier sus-cité, alors que les passations de consignes n’étaient pas encore faites et que la nomination du successeur n’était pas encore officielle (une première dans les annales de l’institution). Ce fut également une opportunité pour lui de régler un problème personnel avec moi.
Il y avait une volonté délibérée de détruire un honnête homme, car je revendique ce statut.

Voilà, Monsieur le Président, comment on piétine, on humilie un commis de l’Etat, haut cadre de l’armée, professeur d’université de surcroît, qui croit en certaines valeurs et qui avait deux tares majeures pour ces messieurs :
- ne pas être de leur douar et refuser de faire allégeance ;
- être honnête et avoir eu l’audace de s’opposer à leurs intérêts personnels.
Voilà pourquoi 80% des gens ont peur de dénoncer la corruption (sondage d’un quotidien). Bien que jouissant du respect et de l’estime de tous les responsables, entre un honnête homme et un «ould eddouar», fut-il médiocre, le choix a vite été fait. «Un canasson de chez nous vaut mieux que leur meilleur pur-sang» telle est leur devise. Cinquante ans après l’indépendance, le régionalisme de tout bord, véritable insulte à nos martyrs est toujours là, rampant et sournois. Cet officier, dont le train de vie a changé ostensiblement, doit sa carrière à sa proximité avec les gens de sa tribu. «Malheur à une nation où chaque tribu agit en nation», disait Jabrane Khalil Jabrane.

Monsieur le Président,
Je suis arrivé à un statut appréciable dans notre société (général et professeur d’université) sans aucun soutien, si ce n’est la sueur de mon front. Pour avoir refusé de cautionner l’achat de matériel médical surfacturé en 1989, je me suis retrouvé à Reggan et Béchar (2 ans), à la veille de ma soutenance de J’ai l’intime conviction que j’ai été victime d’un règlement de comptes parce que j’ai osé dire «non» face à un clan solide et solidaire et n’ayant aucun sponsor, j’ai été sacrifié. Je ne pardonnerai jamais à ces parasites de la nation d’avoir touché à mon honneur, à la sérénité et la quiétude de ce que j’ai de plus cher : ma famille. Ils ne réalisent pas tout le préjudice qu’ils m’ont causé. Vous ne pourrez jamais imaginer le calvaire que j’ai vécu pendant de longs mois. J’ai connu les affres de la solitude avec pour seul soutien ma famille, quelques rares amis et fidèles collaborateurs. J’ai souffert en silence avec les miens en espérant un geste de votre part. Des idées noires m’avaient traversé l’esprit, et n’était la foi en Dieu, cela aurait pu se terminer par un acte de désespoir.
Il n’y a pas un jour où je ne pense pas à la férocité de ce clan, à la trahison et à la couardise du plus proche compagnon qui, au courant un mois avant la cabale, n’a pas levé le petit doigt pour me défendre. J’étais à la une dans toutes les Régions militaires.
Du jour au lendemain, je suis devenu un pestiféré, un délinquant qu’on montrait du doigt avec ce sentiment de rage et d’impuissance à un moment de ma carrière où je pouvais donner le meilleur de moi-même à mon pays. On m’a privé de ma passion : transmettre ce que mes maîtres m’ont appris.

Ce sentiment, Monsieur le Président, qu’ont ressenti tant de cadres marginalisés, (à qui je rends un vibrant hommage) qui ne manqueront pas de se reconnaître dans cette lettre, vous l’avez aussi certainement ressenti lors de votre longue traversée du désert. J’ai été lâché par «mes frères», mes compagnons de plus de trente-cinq ans qui ont «brillé» par leur absence de solidarité et notamment le plus proche, un adepte du pourvu «takhti rassi», qui me doit beaucoup et qui m’a laissé me battre seul face à tout un clan sans foi ni loi. Après plus de trente-cinq ans de bons et loyaux services, après des efforts quotidiens pour rehausser l’hôpital à un standing supérieur dans tous les domaines, j’ai été lâché par l’institution à laquelle j’ai donné les plus belles années de ma vie. Je me faisais un point d’honneur et un devoir de la représenter dignement en toutes circonstances.
Persona non grata pendant plus de deux ans, on a daigné m’inviter comme si de rien n’était aux festivités du 1er Novembre, à croire que je n’ai «ni izza ni karama». Tant que ces messieurs sont toujours en activité, je ne répondrai à aucune invitation. Grâce à Dieu, j’ai pu me relever et retrouver mon métier de médecin, que je n’ai jamais cessé d’exercer malgré les responsabilités dont j’étais chargé.

Monsieur le Président,
J’ai voulu par la présente casser un tabou (que j’assume) pour confondre ces gens- là, exorciser cette infamie qui ronge les miens quotidiennement et laver l’affront que m’ont fait subir des personnes indignes qui ternissent l’institution, et qui ont abusé et abusent toujours de votre confiance. J’ai attendu vainement une réhabilitation après l’enquête. J’ai usé du seul moyen de défense qui m’est resté, cette lettre ouverte, pour permettre à ma famille de relever la tête et me consacrer à mon travail de médecin.
Monsieur le président, l’Algérie traverse des moments difficiles. Votre élection a suscité un immense espoir. Seules des réformes profondes pour un changement radical de gouvernance peuvent sortir notre pays de la crise. Puisse le cinquantième anniversaire être de bon augure pour la naissance de la deuxième République, où les termes démocratique et populaire ne seraient pas de simples slogans.

Avec ma très haute considération. *M. Antar : Général à la retraite, professeur en médecine (El Watan-22.03.2012.)

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* l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi, dans un entretien à El Khabar.

«Les jeunes Algériens ont une vision positive de la France»

l’Occident reste fidèle à sa doctrine néocolonialiste

Les Français n'arrivent pas à se débarrasser de la mentalité de colonisateur

L’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi, a accordé un entretien à El Khabar. Il commence par dire que Roland Dumas, ancien ministre français des Affaires étrangères, a souvent parlé de lui d’une manière drôle dans ses Mémoires qu’il a publiés récemment. Il a évoqué son refus de se rendre au bâtiment du ministère français des Affaires étrangères à Paris ou à l’ambassade de France à Alger. Il a notamment écrit que le président Mitterrand lui avait révélé que Taleb Ibrahimi «ne nous aime pas». Taleb Ibrahimi estime que les Français n’arrivent pas à se débarrasser de la mentalité de colonisateur. Il trouve également inconcevable qu’un responsable français refuse de serrer la main au ministre des Moudjahidine.
L’ancien ministre algérien des Affaires étrangères considère que l’Occident est fidèle à sa doctrine néocolonialiste qu’il appelle mondialisation ou Nouveau Moyen-Orient.
A propos des révoltes arabes, Taleb Ibrahimi estime qu’on assiste actuellement à des tentatives de les contenir par les Américains et par Israël. Le ministre est un fervent supporter du changement, mais il refuse que celui-ci soit récupéré par le néocolonialisme. «Quand je vois Bernard-Henri Lévy aux côtés des Libyens à Benghazi, je me demande à quoi cela rime», lâche-t-il. Il exprime son refus que le changement soit dicté de l’étranger. «Je considère que la souveraineté nationale est une notion sacrée», dit-il. Selon lui, c’est ce que ressentent les personnes qui ont vécu le colonialisme en ajoutant que le responsable algérien a toujours eu cette sensibilité sur cette question sachant qu’il a beaucoup souffert du colonialisme.
Dans l’entretien, le ministre aborde aussi la question de la repentance. «Durant les années 1970, nous n’avions pas l’idée de demander à la France de s’excuser pour ses crimes commis en Algérie. Nous préférions tourner cette page sans la déchirer. Parfois, je me dis que nous avons exagéré et nous l’avions tournée trop vite.» Résultat: «Les jeunes Algériens ont une vision positive de la France.» Il ne manque pas d’épingler Bernard Kouchner, ancien ministre français des Affaires étrangères.
Son affirmation selon laquelle «les relations entre l’Algérie et la France ne s’amélioreront qu’après dès le départ de la génération de la Révolution» est malvenue, selon l’ex-ministre des AE. «Tous ces comportements sont inadmissibles et nous devons nous souvenir de ce que la France a fait en Algérie, afin de ne pas oublier et pour que les jeunes d’aujourd’hui comprennent que tourner la page ne veut pas dire la déchirer», dit-il. Lorsqu’il parle de Boumediene, il axe surtout son intervention sur la relation avec les paysans et les intellectuels. Il évoque également l’assassinat d’Olef Palme, ancien Premier ministre suédois, qui serait peut-être dû au fait qu’il a rencontré Yasser Arafat à Alger, ce que les sionistes ne lui auraient pas pardonné.
Par ailleurs, les deux journalistes qui ont réalisé l’entretien ont longtemps exercé dans des domaines liés à la culture, il n’est pas étonnant que certaines de leurs questions se rapportent à ce secteur.
Ainsi, Hamid Abdelkader et Mohamed Beghali ont évoqué des écrivains comme Frantz Fanon.
Taleb Ibrahimi pense qu’il est l’un des penseurs qui ont rejoint la Révolution algérienne à laquelle il a donné beaucoup de choses. «Je pense que son idéologie sert toujours à combattre le néocolonialisme. Il fait partie de notre patrimoine historique, mais il ne faut pas que nous oublions nos penseurs», a-t-il averti. Taleb Ibrahimi parle aussi de son livre Dans les prisons algériennes.
Les idées exprimées dans le livre restent-elles valables pour faire face à la mondialisation? Il répond que ce sont des messages instantanés qui ont été écrits en prison et ne portent pas de messages philosophiques à l’instar des idées de Frantz Fanon, mais ils donnent une image sur les jeunes Algériens à l’époque et une idée de leur vision du colonialisme. «Aujourd’hui, les jeunes se précipitent pour gagner de l’argent et pour arriver au pouvoir», regrette-t-il. (L’Expression-10.01.2012.)

 **Ahmed Benbitour, ancien chef du gouvernement

«Il n’ y a pas de menace islamiste sur la République»

Un regard lucide sur la société algérienne

Dans cet entretien, M.Benbitour ne s’est pas contenté de tirer à boulets rouges sur le système. Bien plus, il a fait des propositions de sortie de crise. Ecoutons-le.

L’Expression: L’Algérie a entamé des réformes politiques, de nouvelles lois viennent d’être adoptées par l’APN. Quel bilan faites-vous de ces réformes?
Ahmed Benbitour: Nous ne sommes pas encore dans la période des bilans. Ces lois ont été annoncées en avril 2011. Près d’une année après, elles ne sont pas encore publiées au Journal officiel. Le moins que l’on puisse dire, est que le pouvoir ne semble pas pressé de passer de la parole à l’acte. Ceci, en accordant le bénéfice du doute, c’est-à-dire, sans commentaires sur la capacité du système de gouvernance actuel en ce qui concerne l’application et le respect des lois. Mais je dois signaler que nous sommes depuis un quart de siècle dans un processus de réformes économiques et de réformes politiques pour passer à l’économie de marché compétitive et à la démocratie opérationnelle. Nous n’y sommes toujours pas. Nous sommes dans la trappe de réformes permanentes! En réalité, le peuple algérien n’a plus besoin d’arguments supplémentaires pour être convaincu par des démonstrations plus ou moins élaborées sur les faiblesses de gestion de notre pays.
La période des analyses, des bilans, voire des propositions de lois, et même de gestion de la crise est aujourd’hui largement dépassée. Le peuple attend le changement du système de gouvernance. Il faut bien noter que le succès des réformes nécessite: 1- un appui fort du peuple pour la vision d’avenir proposée et non un soutien à ceux qui vendent des réformes cosmétiques. 2- Des dirigeants politiques capables, en particulier, l’action déterminée d’un dirigeant politique animé d’une vision et résolu à faire face aux défis. 3- Des responsables économiques et administratifs compétents.

A l’approche du scrutin législatif, la mouvance islamiste est présentée comme un véritable danger. Qu’en est-il exactement de cette situation qui pourrait survenir au pays?
J’ai déjà expliqué à une précédente occasion, que le système de pouvoir a acquis l’art d’organiser des élections plurielles sans changement de majorité.
Avec le système de listes par wilaya, l’essentiel des députés est choisi avant l’opération de vote. Mais plus que tout cela, la Constitution algérienne n’oblige pas le chef de l’Etat à choisir le gouvernement à l’intérieur de la majorité parlementaire.
Donc, le résultat des élections n’a aucun effet légal sur la formation du gouvernement. Comme vous le voyez, le système a mis en place tous les éléments pour garder l’Exécutif entre les seules mains du chef de l’Etat, indépendamment des résultats des élections législatives. Tout le reste n’est que spéculations de salon.

Des observateurs estiment que le caractère républicain risque d’être remis en cause par les islamistes s’ils vinaient à obtenir la majorité au Parlement?
J’ai déjà répondu à cette préoccupation dans la question précédente. Il n’y a aucun risque. Le système est bien verrouillé.
Les partis politiques algériens dans leur majorité connaissent des dissidences internes, quelle analyse politique pourriez-vous donner par rapport à cela? Les raisons d’être d’un parti politique est de développer un programme et mobiliser les électeurs pour arriver au pouvoir et mettre en oeuvre ce programme. Or ce que nous constatons est que lorsque l’opportunité est offerte par des élections pour arriver au pouvoir, nos partis s’alignent derrière un candidat indépendant sans négocier avec lui un quelconque programme. Par ailleurs, le système de vote par liste au niveau de la wilaya a fait que les élections législatives sont devenues un moyen d’enrichissement pour des parlementaires rentiers. Il est naturel que les candidats utilisent tous les moyens pour se placer avantageusement dans la liste du parti. D’où les dissidences internes. La vocation de formation politique du parti est totalement délaissée.

Au cas où vous seriez candidat à la présidentielle 2014. Quel sera le premier programme auquel vous allez vous attaquer?
Il est encore trop tôt de parler de candidature à l’élection présidentielle de 2014. Cependant, vous pensez bien que je ne peux pas appeler au changement du système de gouvernance sans élaborer un programme de mise en oeuvre de ce changement. Mon programme s’articule autour de quatre grands dossiers prioritaires et urgents. 1. La numérisation, la gestion du savoir et la promotion des compétences nationales. Ce sera l’entrée en force de notre pays dans l’ère des TIC. Quel avenir pour un pays qui est classé à la dernière place mondiale pour l’indice d’innovation? C’est le cas de l’Algérie. C’est un vrai drame dans le monde de l’économie du savoir. Le système en place travaille à la destruction de tout potentiel d’avenir. Chaque année, des milliers d’élèves réussissent leur baccalauréat avec mention «Bien» et mention «Très Bien»! Mais combien y a-t-il d’étudiants ou d’étudiantes algériens inscrits dans les grandes institutions de formation de niveau international: MIT, Harvard, London School of Economics, Grandes écoles françaises…? Combien d’étudiants algériens inscrits au PhD dans ces écoles, comparativement aux Egyptiens ou Marocains, par exemple? Ce chiffre ne se compte même pas en dizaines, malheureusement. Le deuxième dossier est en corrélation avec le premier, c’est la refondation de l’Ecole. Le troisième est la refondation de l’Etat. Le quatrième est la refondation de l’économie. A côté de ces quatre dossiers prioritaires et urgents, il y a le programme de lutte contre les principaux maux de l’Algérie d’aujourd’hui, à savoir la perte de la morale collective, la généralisation de la corruption, la pauvreté, le chômage chez les jeunes, la pénurie prévisible des ressources naturelles non renouvelables, l’isolement diplomatique. Les feuilles de route pour leur mise en oeuvre sont confectionnées, de même que le système de contrôle de leur réalisation.

Qu’en est-il justement de l’évaluation des Cicc (Cercle d’initiative citoyenne pour le changement), que vous avez lancés et de leur impact sur la scène politique?
Les Cicc lancés en 2009 sont une innovation en matière d’organisation du travail politique, une innovation en matière d’instruments de mobilisation pacifique pour le changement et un pari sur de nouvelles forces. Il suffit de lire la presse quotidienne en Algérie pour noter que nos mots d’ordre pour le changement sont utilisés par tous.

Le ministère de l’Intérieur annonce l’agrément de nouveaux partis. Peut-on s’attendre à une modification du champ politique national?
Il est encore tôt de faire un bon pronostic; mais je pense qu’il va plus s’agir d’un émiettement du champ politique.

Justement, l’Etat a décidé d’éloigner l’implication du contrôle de l’administration aux instances judiciaires, afin de réduire le risque de fraude électorale?
Les instances judiciaires jouissent-elles d’une autonomie par rapport à l’administration? Ces instances ont toujours été parties prenantes de l’opération d’élections. Qu’y a-t-il de nouveau?

Vous avez été chef du gouvernement, regrettez-vous ce poste que vous avez quitté volontairement?
Pas du tout. J’ai quitté ce poste en avertissant sur les dérives. Le temps a confirmé mes craintes. Au service de l’Etat, je veillais à oeuvrer à l’amélioration des perspectives d’avenir, à prendre des décisions éclairées et à la bonne conduite des affaires publiques. Aujourd’hui, au service de la Nation, je travaille à la mobilisation pacifique pour le changement. C’est en prenant acte de mon immense responsabilité vis-à-vis du peuple algérien qui souhaite ardemment l’avènement de la démocratie dans notre pays que je recherche les alliances et les coordinations de toutes les forces qui appellent au changement pour préparer ensemble les conditions d’un sauvetage concerté du pays, afin de mettre en place une phase de transition qui aboutira à l’avènement d’une nouvelle République, à l’issue d’élections libres et démocratiques.

Une question sur l’économie, en tant qu’expert en économie et finances, quel regard portez-vous sur l’avenir de l’économie nationale au regard de sa gestion actuelle?
Un regard très inquiet. Des potentialités de développement considérables: une masse de cadres de niveau très appréciable dans le pays et à l’étranger, des richesses minières, des hydrocarbures, des terres agricoles, une démographie maîtrisée, des infrastructures qui couvrent tout le territoire. Mais une économie vulnérable, les exportations hors hydrocarbures ne représentent que 2% des importations. C’est une économie volatile, plus de 75% des recettes budgétaires viennent de la fiscalité pétrolière et 98% des devises viennent des exportations d’hydrocarbures. C’est une économie dépendante, nous importons 75% des calories que nous consommons, en plus de la dépendance des prix des hydrocarbures fixés sur le marché international. Il ne faut pas confondre aisance financière due aux prix du pétrole et performance économique.
Les importations sont passées de 20 Milliards US$ en 2006 à 39 Milliards US$ en 2010. Le chômage des jeunes est inquiétant.( L’Expression-10.01.2012.)

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**LES PARLEMENTAIRES BRITANNIQUES SONT AFFIRMATIFS

«L’Algérie connaît une stabilité remarquable»

Le chef de la délégation parlementaire du Parti conservateur britannique en visite à Alger, Lord Risby, a déclaré à son tour que l’Algérie se distingue par une stabilité «remarquable», comparativement aux autres pays de la région.
«Des pays arabes traversent une période difficile, au moment où l’Algérie connaît une stabilité remarquable», a déclaré Lord Risby à l’issue d’un entretien avec le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Le parlementaire britannique a indiqué avoir appris, lors de sa visite, «beaucoup de choses sur les réformes engagées en Algérie», un pays recelant, a-t-il souligné, de grandes ressources humaines et naturelles. Il a rappelé que son pays «a, historiquement, développé d’excellentes relations avec les pays arabes, mais pas vraiment avec la région de l’Afrique du Nord», soulignant la volonté du Royaume-Uni de raffermir davantage les relations avec l’Algérie. Il a indiqué ainsi que sa visite en Algérie a pour but de «consolider» les relations entre les Parlements des deux pays.
En ce sens, Lord Risby a annoncé qu’un groupe parlementaire d’amitié algéro-britannique sera créé au Royaume-Uni, ce qui permettra, a-t-il dit, de multiplier les échanges entre parlementaires. La délégation parlementaire britannique avait été reçue mercredi par le président du Conseil de la Nation, M.Abdelkader Bensalah, et s’était réunie par la suite avec les membres du Groupe d’amitié parlementaire algéro-britannique. Les échanges économiques du Royaume-Uni avec l’Algérie sont dominés par le secteur des hydrocarbures.
En 2010, un important contrat a été signé entre les deux pays dans le secteur de la défense. Il est notamment question de la mise en place d’une feuille de route liée à la coopération dans le domaine du développement des énergies renouvelables. «Nous essayons de voir comment réaliser des entreprises en Algérie pour qu’il y ait transfert de technologie, notamment dans les domaines des nouvelles énergies, de l’agriculture et de l’agroalimentaire», a indiqué le ministre britannique, Alistair Burt, en visite récemment en Algérie. Les représentants du Parlement et businessmans britanniques estiment que «Algeria is open for business» ou «l’Algérie est ouverte aux affaires» lors d`une rencontre organisée au mois de juin dernier par le Conseil d’affaires algéro-britannique (Abbc). Cette rencontre dédiée aux opportunités d’affaires et d’investissement qu`offre le marché algérien a vu la participation d’environ une centaine de délégués et hommes d’affaires britanniques. Pour rappel, les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Grande-Bretagne avaient atteint en 2010 plus de 2 milliards de dollars, dont 1,260 milliard de dollars d’exportations algériennes et 771 millions de dollars d’importations.
De ce fait, la Grande-Bretagne a été classée 13e client de l’Algérie et en même temps son 13e fournisseur..( L’Expression-07.01.2012.)

**APRÈS LES COFFREURS, LES SOUDEURS, LES MANOEUVRES ET LES MAÇONS

Des médecins chinois pour nous soigner

Une mission chinoise de 86 membres sera affectée dans des structures de santé de huit wilayas du pays.

Entre Alger et Pékin les choses évoluent dans le bon sens… Après les coffreurs, les soudeurs, les manoeuvres et les maçons chinois, voilà que l’Algérie innove en «important» des médecins chinois… En effet, le Journal officiel n°65 vient de publier le protocole d’accord signé le 4 mars 2010, à Alger, avec le gouvernement chinois qui porte sur l’envoi d’une mission médicale chinoise en Algérie pour exercer dans les structures de santé publique.
Cette mission est composée de 86 membres dont 68 médecins spécialistes qui seront affectés dans des structures de santé publique de huit wilayas, à savoir Alger, Aïn Defla, Tiaret, Sétif, Khenchela, Batna, Mascara et Saïda. Sur les 68 praticiens appelés à exercer en Algérie, 24 sont spécialisés dans la gynécologie obstétrique et qui seront répartis par groupe de 4 médecins par wilaya, à l’exception d’Alger qui n’est concernée que par le déploiement de 5 spécialistes de l’acupuncture.
«La mission médicale chinoise assurera les activités de diagnostic, thérapeutique et de formation et développera les échanges d’expériences, ainsi que la coopération étroite en matière de santé», stipule l’accord. En vertu de ce protocole, il est fait obligation à la partie chinoise d’assurer la qualification de pratiques médicales et les expériences nécessaires des médecins de la mission médicale chinoise et de s’engager à fournir à la partie algérienne une liste de candidats répondant au profil des postes demandés. Voilà donc que même la médecine algérienne prend l’accent chinois. Cette mission de médecins chinois confirme le fait qu’à chaque fois que les autorités échouent dans un domaine, elles appellent le pompier chinois pour colmater les échecs. L’ «innovation 2012» made in Algérie réside de ce fait dans l’«importation» de compétences étrangères.
Pour le 50e anniversaire de l’Indépendance, les autorités semblent voir les choses en grand, ils ont restitué l’époque «post-indépendance» où l’Algérie était dans l’obligation de faire appel à des coopérants étrangers. Ce n’est pas le fait de faire appel à des Chinois qui dérange, loin s’en faut.
La compétence des Chinois dans tous les domaines n’est plus à démontrer. Mais en suivant cette logique de recourir aux compétences étrangères, il aurait été plus judicieux de rapatrier nos «cerveaux» qui font les beaux jours des pays étrangers, notamment le pays de la médecine, à savoir la France. Les ressortissants algériens font le bonheur des plus grands hôpitaux du monde.
Alors, au lieu de faire appel à des médecins chinois, pourquoi l’Etat ne les rapatrie pas? Des mesures incitatives sous forme d’initiatives devraient aller dans ce sens. Cela devrait être la suite logique de cette politique de faire appel aux compétences étrangères. Mais vous direz, quelle logique il y a dans un pays où ses enfants «percent» dès qu’ils le quittent!
Certes, nul n’est prophète en son pays. Mais en Algérie, c’est bien plus que cela. La corruption et la bureaucratie empêchent tout talent de s’épanouir. De l’aveu même des hauts responsables de la nation, l’Algérie est à la merci de la bureaucratie, «c’est la République des plantons». Alors comment voulez-vous dans ces conditions, que des personnes douées puissent émerger? ..( L’Expression-07.01.2012.)

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*ILS SONT 66.000 À ÊTRE CLASSÉS «TRÈS HAUTS CADRES»

Ces Algériens qui font le bonheur de la France

il n’y a pas que du pétrole en Algérie, il y a aussi de la matière grise dont l’Occident puise à satiété sans aucune contrepartie. Quel bonheur!

Pas moins de 66.000 hauts cadres ou «très diplômés» de nationalité algérienne, sont recensés dans l’Hexagone, selon une étude du Secrétariat général de l’immigration. L’étude n’est pas exhaustive car cette enquête n’a pas concerné toute la communauté d’origine algérienne.
L’étude ne prend pas en compte les personnes nées françaises mais de parents étrangers en raison de l’interdiction des statistiques ethniques, selon cette enquête. Ainsi, l’Algérie est le pays d’origine le plus représenté, à côté du Maroc, avec 66.000, suivie de la Tunisie (26.000). Entre ces trois pays du Maghreb, s’insert le Royaume-Uni avec 40.000 diplômés et l’Allemagne (30.000). Il est tout de même incongru que ce nombre n’ait jamais été établi par le secrétariat d’Etat chargé de la Communauté algérienne à l’étranger, ni par la représentation algérienne en France pourtant bien étoffée et encore moins par des sources diplomatiques.
Or, au moins deux départements ont fait de la question d’offrir les conditions et des opportunités de retour de ces diplômés, leur cheval de bataille. Il s’agit du département de Ould Abbès et du secrétariat d’Etat chargé de la Communauté algérienne en France. Il est évident que les multiples appels du pied à l’adresse de cette communauté n’ont eu aucun effet sur cette diaspora installée en France ou ailleurs. Il est presque avéré que cette communauté en France, refuse souvent d’entrer au pays.
Sur l’ensemble des étudiants entrés en France en 2002, un tiers y réside toujours. Ils semblent s’être installés durablement, soit parce qu’ils sont mariés, soit qu’ils ont trouvé un emploi, ou alors qu’ils détiennent encore, pour 10% d’entre eux, un titre de séjour «étudiant», selon l’enquête. Selon certaines informations, 6000 médecins algériens, toutes spécialités confondues, exercent actuellement dans l’Hexagone. Les hauts diplômés sont plus que courtisés, toutefois ils connaissent un nouveau revers: la taxe sur leur titre de séjour a plus que doublé au 1er janvier. La France compte 6,24 millions de «très diplômés» (masters, grandes écoles et doctorats), dont 710.000 «immigrés».
L’étude en question est publiée alors que le gouvernement français va émettre la semaine prochaine une circulaire assouplissant la délivrance du permis de travail à certains étudiants étrangers «hautement qualifiés», après plusieurs mois de mobilisation d’étudiants étrangers, appuyés par des présidents d’universités et des chefs d’entreprises, qui étaient menacés d’expulsion au terme de leur formation.
Désormais, «la part des ‘très diplômés » est la plus élevée chez les immigrés que parmi la population totale», observe l’étude de Samuel Menard et Sylvain Papon, chargés de mission au ministère de l’Intérieur. Au total, ce sont 780.000 «très diplômés» qui ne sont pas nés français.
La différence avec les 710.000 personnes citées dans l’étude représentant ceux qui ont acquis la nationalité française. Les ressortissants des pays de l’Union européenne, des Etats-Unis, du Canada, du Japon mais aussi de Chine «restent plus souvent étrangers» quand ceux du Vietnam, du Cambodge, du Laos et du Liban acquièrent la nationalité française, relève encore l’enquête. Certains pays bien représentés dans la population immigrée le sont moins parmi les «très diplômés»: c’est le cas de l’Italie, de l’Espagne, du Portugal ou encore de la Pologne (78.000 pour les 4 pays).
Les effectifs de pays d’Afrique (hors Maghreb) sont «assez faibles» alors que certains pays sont au contraire «sur-représentés»: Liban (16.000), Roumanie et Vietnam (15.000 chacun).
L’Amérique du Sud ou centrale est très peu représentée. En France, 41,3% des doctorants sont étrangers, une «proportion très élevée, caractéristique des pays très attractifs qui offrent un système d’enseignement supérieur de qualité et ont tissé un réseau grâce aux liens historiques et linguistiques», note enfin l’étude…( L’Expression-07.01.2012.)

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*dans son DERNIER RAPPORT SUR LES *RÉVOLTES ARABES*

Amnesty International effleure l’Algérie

C’est l’une des rares fois où cette ONG épargne ses critiques aux dirigeants algériens.

Dans son dernier rapport rendu public hier, Amnesty International ne s’est pas trop attardé sur l’Algérie et c’est tant mieux. Intitulé «Une année de rébellion. La situation des droits humains au Moyen-Orient et en Afrique du Nord», ce document de 79 pages a survolé la situation qui a prévalu en Algérie durant le printemps arabe, se contentant de quelques rappels sans commentaires à même de gêner les représentables algériens.
«En Algérie, les émeutes généralisées qui ont éclaté en janvier en raison de la flambée des prix des denrées alimentaires ont été suivies, à partir du 12 février, de manifestations en faveur d’une réforme», écrit Amnesty International qui fait remarquer que la décision de la levée de l’état d’urgence en vigueur depuis 19 ans a été prise par le président Bouteflika comme mesure d’apaisement. «Il a promis (le Président Bouteflika, Ndlr) de mettre en oeuvre d’autres réformes et a réduit les prix des denrées alimentaires», lit-on dans ce rapport qui souligne les manifestations organisées par la Cncd durant 8 samedis consécutif. «Des organisations de défense des droits humains, des partis politiques d’opposition et des syndicats ont commencé à organiser des manifestations toutes les semaines, et des jeunes sans-emploi ont protesté dans tout le pays».
Le rapport d’Amnesty international n’a pas émis d’avis et n’a porté aucun jugement sur le contenu des réformes annoncées par le président de la République lors de son discours du 15 avril 2011. «Le 15 avril, le président Abdelaziz Bouteflika a annoncé des réformes en vue de «renforcer la démocratie». Amnesty International a alors énuméré ces réformes comprenant la révision de la loi électorale et la création d’une commission de réforme constitutionnelle.
L’adoption d’une nouvelle loi sur l’information a également été annoncée pour remplacer les dispositions existantes du Code pénal, en vertu desquelles les journalistes, entre autres, reconnus coupables de «diffamation» envers le président ou d’autres institutions étatiques, sont passibles d’une peine maximale d’un an d’emprisonnement assortie d’une amende. «Le président a aussi annoncé l’amendement de la loi sur les organisations de la société civile, mais certains ont exprimé leur crainte que le nouveau texte ne limite encore davantage le fonctionnement et le financement de ces organisations», a ajouté le même rapport. Ce document analyse les événements de 2011, année historique et tumultueuse marquée par des souffrances et de la tristesse mais aussi par l’espoir pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Ficelé en 79 pages, ce rapport s’appuie sur les recherches menées par Amnesty International tout au long de l’année 2011.
Il examine aussi la réaction de la communauté internationale aux différents événements qui ont marqué cette année, en apportant une attention particulière à la responsabilité internationale envers les réfugiés et les migrants. Il contient des chapitres spécifiques sur Bahreïn, l’Égypte, l’Irak, la Libye, la Syrie, la Tunisie et le Yémen, mais un chapitre spécifique à l’Algérie. C’est l’une des rares fois où cette ONG épargne l’Algérie dans ses rapports. Il serait intéressant de lire les commentaires des responsables algériens qui ont toujours douté de la véracité des rapports d’Amnesty International….( L’Expression-10.01.2012.)

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